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La détermination du résultat

d'ensemble du groupe intégré


Pour calculer le résultat d'ensemble d'un groupe de sociétés fiscalement
intégré, il faut passer par 3 étapes. La première consiste à calculer le
résultat fiscal de chacune des sociétés membres du groupe.

L'élaboration des liasses fiscales individuelles


des sociétés membres
Chaque société membre du groupe qui a opté pour l'intégration
fiscale complète sa liasse fiscale dans les conditions de droit
commun. Lorsqu'ils existent, les déficits pré-intégration fiscale peuvent
être imputés sur ce résultat.

Ainsi, les déficits et les moins-values à long terme supportés par les
membres du groupe fiscal intégré mais antérieurs à leur entrée dans le
groupe ne sont pas imputables sur le résultat d'ensemble. Ils ne sont
imputables que sur les bénéfices propres de l'entité concernée.

En cas de déficits générés pendant la période d'appartenance au


groupe, ces déficits ne peuvent pas faire l'objet d'un carry back
(report en arrière). Ils sont définitivement transmis à la société mère qui
les conserve même en cas de sortie du groupe ou du périmètre du groupe.

Le résultat fiscal individuel de chaque société membre du groupe sert


ensuite à calculer le résultat d'ensemble du groupe.

L'élaboration de la liasse fiscale dite « Bis »


Le régime fiscal des groupes de sociétés oblige les filiales et la société mère
à remplir des feuillets complémentaires. Parmi eux se trouvent les tableaux
2058 A Bis et 2058 B Bis.

Ils permettent de calculer le résultat fiscal de chaque société. Ils


permettent aussi de suivre les déficits et les moins-values à long
terme. Tout se passe comme si la société n'était pas membre du
groupe fiscal intégré.

Ici, les déficits antérieurs à l'entrée dans le groupe sont pris en


compte et les déficits ultérieurs sont reportés normalement.
Chaque filiale peut ensuite reverser l'impôt sur les sociétés qu'elle aurait dû
payer à la société mère.

L'élaboration du résultat d'ensemble par la


société mère
Avant d'obtenir le résultat d'ensemble, la société mère et ses filiales
remplissent encore chacune des formulaires 2058-ER et 2058-ES. Ces deux
formulaires permettent de reprendre les résultats individuels et de faire
l'état des rectifications à apporter au résultat et aux plus et moins-values à
long terme.

C'est ici que les opérations intragroupes telles que cessions


d'immobilisations, les distributions de dividendes, les abandons de
créance sont retraités.

Le résultat d'ensemble du groupe est enfin déclaré sur un imprimé


2058 complémentaire, le tableau 2058-RG-SD. Il s'obtient pour
l'ensemble des sociétés intégrées après :

 réintégration des charges financières ;


 application de la quote-part de frais et charges (cession de titres de
participations) ;
 et imputation des déficits par exemple.

Globalement, le régime de l'intégration fiscale conduit (le plus souvent) à


une économie d'impôt.

Intégration fiscale et résultat d'ensemble du groupe

Régime optionnel de groupe TVA

Pour rappel, à compter du 1er janvier 2023, les personnes assujetties


établies en France et étroitement liées sur les plans financier, économique
et de l'organisation peuvent demander à constituer un seul assujetti, quel
que soit le secteur d'activité économique concerné. L'option pour ce régime
peut être exercée depuis le 1er janvier 2022 avec une application effective
au 1er janvier 2023.

L'intégration fiscale est un dispositif d'optimisation fiscale


permettant d'agréger les résultats fiscaux de l'ensemble des
sociétés membres du groupe. L'application de ce régime est
optionnelle.

La société mère du groupe est alors la seule redevable de


l'impôt sur les sociétés, sur la base d'un résultat d'ensemble
calculé au niveau du groupe intégré, permettant ainsi une
compensation des déficits fiscaux et des bénéfices fiscaux
réalisés par les sociétés membres.
La présente note décrit succinctement les principales conditions devant être
remplies pour bénéficier du régime de l'intégration fiscale ainsi que les
modalités de l'option pour ce régime.

De nombreuses exceptions ou situations particulières existent mais elles ne


sont pas présentées ici.

Quelles sont les conditions pour la mise en


place de l'intégration fiscale ?
Les conditions d'éligibilité au régime de l'intégration fiscale sont
principalement énoncées à l'article 223A du Code Général des Impôts
(CGI).

Les conditions développées dans cette partie concernent aussi bien la


société mère (tête de groupe) que les sociétés filles. Des conditions
spécifiques propres à la société mère et aux sociétés filles sont également
requises. Elles seront abordées juste après.

Être imposé à l'impôt sur les sociétés


Pour pouvoir être membres d'un groupe fiscalement intégré, les
sociétés doivent être soumises à l'impôt sur les sociétés
français. Les sociétés peuvent être soumises à l'IS de plein droit (SARL ou
SAS par exemple) ou sur option (EURL ou SNC par exemple). Elles doivent
être soumises à l'IS au taux de droit commun au titre de l'intégralité des
revenus qu'elles perçoivent (par exemple, les sociétés nouvelles implantées
sur certaines zones du territoire français, qui sont exonérées d'IS ne
devraient pas pouvoir être membres d'un groupe fiscalement intégré).
Dépendre du régime réel normal
L'article 223Q du CGI prévoit que « les déclarations que doivent souscrire
les sociétés du groupe pour chaque exercice sont celles prévues à l'article
223 pour le régime du bénéfice réel normal ».

Autrement dit, les sociétés qui relèvent du régime réel simplifié


doivent opter pour le régime réel normal préalablement à leur entrée dans
un groupe fiscal intégré.

Clôturer ses comptes à une même date


Les sociétés doivent ouvrir et clore leur exercice fiscal aux mêmes dates.

Les exercices ont en principe une durée de 12 mois. Tout changement isolé
de date de clôture entraîne la sortie du groupe fiscal (la sortie du groupe de
la société intervient au début de l'exercice au cours duquel l'événement
entraînant la sortie s'est produit).

Toutefois, la loi offre la possibilité de changer les dates de clôture


de toutes les sociétés du groupe fiscal, une fois par période de 5
ans, sous certaines conditions. Cette exception est une dérogation
à la période de 12 mois exigée.

Conditions propres aux sociétés mères


Peuvent se constituer société mère les sociétés dont le capital social n'est
pas détenu, directement, par une société soumise à l'IS dans les conditions
de droit commun.

Le fait que la société soit détenue indirectement par une société soumise à
l'IS dans les conditions de droit commun, par l'intermédiaire d'une ou
plusieurs entités non soumises à l'IS, ne lui interdit pas d'être société mère.

Peut également être société mère, la société dont le capital est


détenu par une ou plusieurs sociétés soumises à l'IS, dès lors
qu'aucune d'entre-elles ne détient plus de 95% du capital social
de la société mère.
Les titres détenus par les salariés, sous certaines conditions, ne sont pas
pris en compte pour le calcul du seuil de 95%.

La société mère doit détenir au moins une filiale intégrée pour pouvoir
former un groupe fiscal.

Conditions propres aux filiales intégrées


(filiale détenue)
Les filiales doivent être détenues à 95% en droits de vote et en
droit aux dividendes, au moins, de manière continue, directement
ou indirectement, par une société mère.Toute opération touchant le
capital d'une filiale ayant pour effet de faire tomber le seuil de détention de
la filiale en dessous de 95% entraîne la sortie de la filiale du groupe fiscal.

Chaque société intégrée intermédiaire est considérée comme détenue à


100% pour le calcul du taux de 95%.

Les sociétés membres d'un groupe fiscal devant ouvrir et clore leur exercice
fiscal aux mêmes dates, les sociétés nouvelles doivent avoir clôturé un
exercice comptable avant de devenir membre d'un groupe fiscalement
intégré.

Un établissement stable français d'une société non résidente peut


être membre du groupe fiscalement intégré s'il est détenue par la
société-mère par l'intermédiaire d'une société étrangère
(répondant à la condition de détention d'au moins 95% du capital
par la société mère et à l'application d'un impôt similaire à l'IS
français) dont le siège est situé dans l'Union Européenne ou dans
un état de l'Espace Économique Européen ayant conclu une
convention fiscale avec la France incluant une clause d'assistance
administrative en vue de lutter contre la fraude et l'évasion
fiscales.

Comment opter pour l'intégration fiscale ?


L'option d'intégration fiscale est exercée par la société mère et prend la
forme d'une lettre établie selon le modèle prévu par l'administration fiscale.
Elle doit être déposée, au plus tard, à l'expiration du délai prévu pour le
dépôt de la déclaration de résultat de l'exercice précédant celui au titre
duquel le régime s'applique.

L'année de mise en place du dispositif, les filiales doivent donner


leur accord pour être membres du groupe fiscalement intégré. Cet
accord répond aux mêmes conditions de dépôt et de délai que l'option
formulée par la société tête de groupe.

L'option exercée par la société mère est déposée auprès du Service des
Impôts des Entreprises dont relève la société mère (par courrier
recommandé avec accusé de réception). Elle est accompagnée de la liste
des filiales membres du groupe fiscal ainsi que des lettres d'acceptation des
filiales pour être membres de ce groupe fiscal.

La durée de l'option initiale est de cinq exercices. Cette option est


renouvelable par tacite reconduction, sauf dénonciation expresse.

Qu'est-ce que le régime de l'intégration fiscale ?

Le régime de l'intégration fiscale est l'équivalent des comptes consolidés en


comptabilité. Il s'agit de permettre aux sociétés qui ont choisi de constituer
un groupe, de déposer une liasse fiscale unique, pour le groupe intégré. La
société mère devient alors redevable de l'impôt sur le résultat fiscal du
groupe.

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