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FISCALITE DES GROUPES DE SOCIETE

Objectifs
- Mesurer les incidences des opérations intragroupes sur la détermination du résultat
d’ensemble et les pièges à éviter.
- Déterminer le résultat d’un groupe intégré
- Identifier les incidences fiscales des restructurations sur le groupe intégré.

Démarche
- Maitriser les principes et mettre en place l’intégration fiscale :
- Déterminer les conditions d’accès au régime
- Cerner la notion de groupe en droit fiscal

Comment construire un groupe ?


- La prise d’option
- Le périmètre d’intégration : les modalités de choix
- L’évolution du périmètre dans le temps

Comment déterminer le résultat fiscal ?


 Calculer le résultat fiscal de chaque société intégrée. Les éléments à voir sont :
o Les contraintes liées aux déficits antérieurs à l’intégration
o Les dividendes encaissés
o Le régime des sociétés mères et filiales
o Le déficit d’un exercice intégré
 Réaliser les opérations permettant le passage du résultat individuel de chaque société
intègre au résultat d’ensemble. Comment ?
o Les rectifications courantes : plus ou moins-values de cessions
d’immobilisations, dividendes intragroupes, abandon de créances,
subvention, provision.
o Les rectifications spécifiques, limitations de certaines charges financières
 Calculer l’imposition du résultat d’ensemble et payer l’impôt
 Identifier les opérations de réorganisation affectant un groupe intégré. Il s’agit de :
o De gérer la sortie d’une société de groupe
o Intégrer les conséquences fiscales des fusions et des scissions
o Clôturer la cessation du groupe.
Les phénomènes de concentration des entreprises et de restructuration internationales
se produisent fréquemment dans la vie des affaires. Ils aboutissent à la constitution de
groupes internationaux qui peuvent avoir une taille considérable et des implantations,
succursales ou filiales dans plusieurs pays. En effet, il s’agit pour elles de mettre en place une
stratégie de développement qui a donné naissance à la notion de « Groupes de Sociétés ».
Le mot de groupe de société ne possède pas encore de réelle assise juridique. Et bien que le
législateur ait élaboré plusieurs fois des dispositifs d’encadrement et de contrôle, ce sont en
définitive des structures légales disparates qui s’appuient sur des notions distinctes.
Ce phénomène de regroupement des entreprises est de donner in fine une réponse du
monde des affaires aux exigences du marché. Le groupe est avant tout une réalité
économique.
En droit du travail, la notion de groupe utilisée pour la mise en place d’un comité de groupe
fait référence à la détention directe/indirecte par la société dominante de plus de 50% du
capital social d’une autre relative et plus souple puisqu’elle se fonde sur l’étude d’un faisceau
d’indices (tel que la convergence des intérêts entre les sociétés, la communauté de leurs
dirigeants, la complémentarité de leurs activités, l’existence de services communs, d’identité
de statut des salariés, la permutabilité des personnels…).
En comptabilité, la consolidation des comptes devient obligatoire lorsqu’une société
dominante détient directement ou indirectement la majorité des droits de vote dans une
autre société.
Le droit fiscal quant à lui se caractérise par sa bienveillance vis-à-vis des groupes. Le principe
reste certes que chaque entité mère ou filiale doit être considérée comme autonome et
indépendante d’où l’application des règles fiscales de chacune des entités qui ne tiennent
pas compte de l’existence des autres. En droit fiscal, deux situations se présentent selon qu’il
s’agit du régime de l’intégration fiscale ou du régime des sociétés mères et filiales. Dans les
deux cas, on parlera de groupe de société (intégrés et hors intégration). Le distinguo se fera
au niveau du pourcentage de détention des participations. En matière fiscale cependant,
chacune des sociétés de groupe est considérée distinctement et soumise aux même règles
qu’une société isolée, aussi bien du point de vue du champ d’application de l’impôt que de
l’assiette de celui-ci et de la nature des obligations incombant au redevable. C’est pourquoi
même dans le cadre de l’intégration fiscale, chaque société doit produire sa propre liasse
fiscale auprès du centre des impôts.
Le phénomène de groupe de société est donc perçu de façon partielle et sporadique par
notre système de droit. Le groupe, entité juridique, n’existe pas en tant que tel. Il n’a pas la
personnalité morale, il n’est pas sujet de droit.
Toutefois, nul ne peut méconnaitre depuis quelques années, la réalité des groupes de
sociétés, tout le paysage économique international est marqué par ces vastes mouvements
de restructuration, de coopération et de concentration d’entreprises désirant accroitre leur
compétitivité.
Dans une économie mondiale de plus en plus interdépendante, il devenait donc urgent de
proposer aux sociétés un cadre fiscal adapté aux besoins d’expansion en évitant les doubles
impositions.
A cette préoccupation, les législateurs fiscaux, en l’occurrence européens, ont apporté des
débuts de réponse avec l’instauration d’un régime dit d’intégration fiscale. En Afrique et plus
précisément dans la zone CEMAC, on parle encore de projet. Prenant compte des différents
apports, nous allons revisiter les différentes dispositions proposées par les différentes
législations aux sociétés de groupes.

Contexte de l’essor des groupes, des sociétés : Attitude mitigée des Etats
Si les multinationales (groupes de société) sont aujourd’hui diabolisées par certains auteurs
comme mettant en péril les intérêts étatiques, en se jouant des frontières, il est toutefois
oublié que leur expansion a été et reste promue par les Etats via des mesures fiscales
incitatives.
Nombre d’Etats ont cherché à montrer le chemin de l’internationalisation à leur société ou
groupe de sociétés afin de renforcer leur propre économie. Parallèlement, ils ont également
essayé d’attirer à eux des groupes étrangers ou du moins certains de leurs investissements
ou entités.
L’internationalisation des groupes nationaux a été d’abord encouragée fortement aux USA.
Les multinationales américaines ont pendant plusieurs décennies régnées sur l’économie
planétaire. Leur force tenait en partie à la politique américaine menée à travers ces groupes
de société. Afin d’endiguer cette suprématie, certains Etats comme la France ont néanmoins
réagit en mettant en place des mesures visant à encourager le développement de leurs
propres multinationales.
En Amérique par exemple, l’une des premières mesures adoptées fut l’élimination de la
double imposition des bénéfices réalisés par ces multinationales aux USA à l’étranger et ce
en l’absence des conventions fiscales concluent avec les Etats de localisation de leurs
investissements. Le législateur fiscal américain a reconnu également la personnalité fiscale
opaque des sociétés de capitaux étrangers permettant ainsi aux sociétés américaines
constituants des filiales à l’étranger de n’être en principe imposées sur les bénéfices réalisés
que lors de leur distribution sous forme de dividende. Lors d’une telle distribution, ces
dividendes sont imposés dans les mains de la société mère que bénéficie néanmoins d’un
crédit d’impôt dit indirect pour l’impôt payé à l’étranger sur les bénéfices distribués. La
société mère est donc alors imposée comme si elle avait directement réalisée le bénéfice
distribué. Ici, l’on comprend aisément que la réalité économique du groupe prime sur la
réalité juridique de la personnalité autonome de différentes entités le composant.
Le législateur américain avait également mis en place certains régimes fiscaux
particulièrement incitatifs afin de soutenir l’expansion de l’économie nationale américaine.
La France quant à elle a incité par « l’avoir fiscal » l’internationalisation de sociétés françaises
favorisant ainsi la création et le développement des multinationales françaises i.e. de
groupes de sociétés dont la société mère est en France.
Le législateur français, quant à lui, n’a nullement adopté le mécanisme de crédit d’impôt afin
d’éliminer la double imposition. Il a adopté un principe de territorialité en vertu duquel, les
sociétés ne seraient soumises à l’impôt sur les sociétés en France que sur les revenus réalisés
dans les entreprises qu’elle exploite en France. En d’autres termes et selon une vision
contemporaine du droit fiscal international français, les sociétés françaises sont soumises à
l’IS sur l’ensemble de leurs revenus à l’exception des revenus effectivement rattachable aux
entreprises qu’elles exploitent à l’étranger. Ce mécanisme d’exemption (au principe de
territorialité par exemption) permet d’éliminer efficacement les doubles impositions puisque
les revenus ne sont pas imposables en France. Plus encore le législateur fiscal français
instaure le régime du bénéfice mondial et le régime du bénéfice consolidé. Ces deux régimes
avaient alors pour objectif de préparer les sociétés françaises à la concurrence mondiale en
facilitant leur internationalisation. En effet, il devrait permettre de compenser les déficits et
les bénéfices des diverses entités des groupes.
Si les Etats autrefois ont cherché à promouvoir l’expansion des groupes de société, ces
derniers tentent aujourd’hui au maximum de se jouer des droits fiscaux étatiques pour
minorer leurs charges fiscales. Cette recherche d’économie fiscale peut être légitimée par
une simple volonté d’augmenter leur position concurrentielle et de survivre à l’heure de la
mondialisation de l’économie. Néanmoins, elle répond parfois à un souci d’enrichissement
des actionnaires ou associés de tels groupes qui ne les utilisent alors que dans cet objectif.
A cet égard, la mondialisation et les révolutions technologiques ont considérablement accru
les moyens d’évasion fiscale. Les groupes de société profitent amplement des différentes
incitations fiscales étatiques qui leur sont offertes et en créent d’ailleurs de nouvelles en se
jouant des systèmes juridiques et fiscaux des Etats. Face à ce constat, plusieurs Etats ont
tenté de mettre en place un régime fiscal approprié afin d’appréhender l’impôt au sein de
ces groupes de société. Le régime fiscal élaboré en vigueur aujourd’hui qui prend en
considération l’unité économique des groupes, est celui dit de l’intégration fiscale en France.
Chapitre 1 : le régime de l’intégration fiscale

Le régime des groupes a été conçu pour favoriser la concentration des entreprises et lever les
handicaps fiscaux auxquels elles se portaient jusqu’à lors. Il était donc impératif pour
promouvoir l’implantation sur le territoire national de grands groupes étrangers enfin de
s’aligner sur le nombre de pays dotés à la fois d’un régime de fiscalité de groupe et d’un
mécanisme évitant les doubles impositions, de proposer un cadre fiscal adapté. Le régime
fiscal d’intégration a été la trouvaille capable de répondre à cette double exigence. Il est venu
compléter les dispositifs existants qui, trop limités ou trop lourds ne permettaient pas
d’assurer une complète neutralité fiscale par rapport à l’organisation juridique et
économique des entreprises.
Le régime mère-fille est limité quant à son objet : exonération des dividendes perçus par la
société mère de ses participations dans le capital des filiales. Les régimes du bénéfice
mondial et du bénéfice consolidé prévoient la prise en compte dans les résultats des sociétés
mères françaises bien entendu, les résultats réalisés par leurs filiales françaises ou
étrangères.
Le régime des groupes permet la compensation totale des pertes et des bénéfices réalisés au
sein du groupe ; c’est un régime optionnel que s’applique sans agrément préalable.

Section 1 : La composition du groupe


Nous examinerons successivement les conditions requises pour accéder au régime d’impôt
et les modalités d’intégration du périmètre d’intégration.

I. Les conditions d’accès au régime d’impôt.

A. Le statut fiscal des sociétés membres


Seules peuvent être incluses dans le champ d’application de l’intégration fiscale, les
personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés dans les conditions de droit commun.
Cela vise à la fois les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés de plein droit et celles qui
sont soumises sous option.
Notons que les sociétés de personnes sont exclues du régime des groupes, les règles fiscales
qui leur sont applicables permet de faire remonter automatiquement au niveau des associes
les bénéfices ou pertes.
B. La durée des exercices sociaux / fiscaux
En principe, les sociétés de groupe doivent avoir des exercices d’une durée de 12 mois
ouverts et clos à la même date. Il est en effet nécessaire que les exercices des sociétés
membres. Il est en effet nécessaire que les sociétés des sociétés membres coïncident tous
pour effectuer le rapport des résultats de chaque société aux résultats d’ensemble.
Cependant, lors du renouvellement de l’option, les sociétés membres du groupe peuvent
décider de modifier la date de clôture des exercices sociaux en réduisant à moins de douze
mois la durée du premier exercice couvert par le renouvellement.
C. L’indépendance de la société mère.
La société mère ne doit pas être détenue à 95 % par une autre société passible de l’IS dans
les conditions de droit commun. Cela suppose que la société mère peut être détenue à 95%
ou plus par une société non soumise à l’IS (société de personnes n’ayant pas optée ou ne
pouvant opter pour l’assujettissement l’IS. La société mère peut être détenue par deux ou
plusieurs sociétés à condition que chacune d’elle détienne moins de 95 % de son capital ou
que la société qui détient au moins 95 % du capital ne soit pas soumise à l’IS.
D. La participation des sociétés mères dans le capital de ses filiales.
La société mère doit détenir dans ses filiales au moins 95 % directement ou indirectement. Il
s’agit là, bel et bien, d’une condition requise pour la constitution du groupe dans le cadre de
l’intégration fiscale ce qui reste diffèrent des conditions requises pour être exigible au régime
des sociétés mères et fille. Dans ce dernier cas, il suffira en France pour la société mère de
détenir au moins 10 %. Au Cameroun, le taux est de 25 %.
S’il est vrai que la détention directe est perceptible, la détention indirecte est perçue à
travers les filiales. Le calcul du taux de détention indirecte s’effectue :
- En multipliant entre eux les taux de détention successifs ;
- En ne tenant pas compte des participations détenues par une filiale exclue du
périmètre d’intégration ;
- En considérant que toute société qui détient 95 % au moins du capital d’une autre
société détient ce capital en totalité.

E. La composition numérique des groupes de société.


Sociétés Formes Durée de l’exercice Portefeuille
A SA 01/01 au 31/12 20% de D
98% de G
97% de E
2% de H
90% de B
99% de I
B SA 01/01 au 31/12 95% de C
80% de F
80% de D
C SA 01/01 au 31/12 -
D SA 01/01 au 31/12 20% de F
E SA 01/01 au 31/12 8% de H
F SA 01/01 au 31/12 -
G SA 01/01 au 31/12 88% de H
H SA 01/01 au 31/12 -
I SA 01/01 au 31/12 99% de J
J SNC (Translucide) 01/01 au 31/12 -
Pour déterminer le périmètre d’intégration, calculons les différents pourcentages :
A est la société mère
A dans B : 90% NI
A dans C : 90%*95%=85,5% NI
A dans D : 20%+(90%*80%)=92% NI
A dans E : 97% I
A dans F : (90%*80%) + (90%*80%*20%) + (20%*20%)=90,4% NI
A dans G: 98% I
A dans H: 2% + (97%*8%) + (98%*88%) =96% I
A dans I: 99% I
A dans J: NI car SNS est translucide
Le groupe à intégrer est composé des sociétés A, E, G, H, I.

B est société mère


B dans C : 95% I
B dans D : 80% NI
B dans F : (80%*20%) + 80%= 96% I
Ici le groupe est composé de B, C et F.
II. La libre détermination du périmètre d’intégration.
A condition que les sociétés choisies pour être mère ou filiale remplissent les conditions
d’accès au régime, le périmètre est déterminé librement par la future société mère avec
l’accord des filiales. Ce choix se concrétise par l’exercice de l’option.
A. Le choix du périmètre d’intégration.

1. La détermination de la société mère.


Certaines sociétés remplissent simultanément les conditions pour être mère ou fille au sein
du groupe. La société qui envisage de s’instituer tête au groupe doit suffisamment stable
quant à la composition de son capital et quant à son taux de participation dans le capital de
sa ou de ses filiales. Elle doit pouvoir contrôler durablement son actionnariat afin d’assurer
son indépendance tant que durera le groupe qu’elle veut constituer. Si, en effet, à un
moment donné, elle passait sous contrôle à 95% d’une société, le groupe cesserait.
2. Le choix des filiales.
Le régime fiscal des groupes de société permet la compensation des résultats bénéficiaires et
déficitaires des sociétés du groupe de qui est l’atout majeur du régime.
L’intégration des filiales structurellement déficitaires sera généralement une décision
opportune. Elle procurera instantanément au groupe une économie d’IS. Les sociétés
possédant des déficits antérieurs reportables auront plutôt intérêt à différer leur entrée dans
le groupe du fait des restrictions au report déficitaire existant dans le régime des groupes.
Une société peut être bénéficiaire et avoir subi des moins-values à long terme qu’elle ne peut
compenser sur le même exercice avec ses plus-values à long terme. Dans le cadre de
l’intégration, ces moins-values sont directement compensables à l’échelon du groupe. Il est
important que le taux de détention de 95% du capital des filiales par la société mère soit
certain et durable afin d’éviter des sorties inopportunes pendant la durée de l’option.
B. Les modifications du périmètre d’intégration
Lorsque certaines des conditions d’accès au régime des groupes ne sont plus réunies, les
sociétés concernées sont exclues du groupe. C’est le cas dans les situations suivantes :
- Modification de la date de clôture de l’exercice ;
- Modification du régime fiscal de la filiale ;
- Dissolution ;
- Transformation entrainant création d’une personne morale nouvelle ;
- Réduction à moins de 95% du taux de détention directe ou indirecte par la société
mère du capital de la filiale ;
- Absorption même par une autre société du groupe.
La sortie du groupe d’une société filiale entraine la sortie du groupe des filiales détenues
par son intermédiaire sauf dans les cas suivants :
- Absorption de la société intermédiaire par une autre société du groupe ;
- Apport partiel d’actifs portant sur les titres des sous filiales au profit d’autres
sociétés du groupe ;
- Partage des titres des sous filiales entre sociétés du groupe au moment de la
liquidation de la société intermédiaire.
Hormis ces cas de sorties forcées, la société tête de groupe peut décider de modifier
la composition du groupe avant l’ouverture de chaque exercice.

III. L’exercice de l’option et son renouvellement.

A. Formalités requises de la société mère.


La société notifie son option au service des impôts dont elle relève avant le début du premier
exercice au titre duquel elle en demande l’application. Elle produit la liste des filiales qui
seront membres du groupe et l’accord écrit de chacune de ces filiales. L’option est valable
pour une période de 5 exercices. Au cours de cette période, la société mère adresse au
centre des impôts avant l’ouverture de chaque exercice la liste des sociétés filiales mise à
jour pour l’exercice suivant et les attestations des filiales nouvellement incluses dans le
groupe. A l’issue de la durée de l’option, sauf dénonciation expresse, le régime est reconduit
tacitement.
B. Formalités requises des filiales.
Accord écrit des filiales pour être incluses dans le périmètre d’intégration transis par la
société mère au service des impôts. Cet accord est valable jusqu’à la sortie du groupe de la
filiale.
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Voir en note de bas de page

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Conditions d’application du régime d’intégration fiscale :
1- le régime d’intégration fiscale est appliqué aux sociétés mère et filiale imposable à l’impôt sur les
sociétés.
2- Le capital de la société mère ne doit pas être détenu directement à plus de 95% à une société
soumise à l’IS. Cependant, la société mère doit elle-même détenir directement ou indirectement au
moins 95% de la filiale. La détention indirecte correspond au droit détenu par l’intermédiaire d’une
ou plusieurs sociétés.
3- Afin d’être intégrée, la filiale doit avoir la même date de clôture que la société mère. Si cela n’était
pas le cas, il conviendrait de procéder à certains ajustements avant la date d’intégration.
Section 2 : la détermination de résultat d’ensemble.
I. Détermination du résultat d’ensemble imposable
Le résultat d’ensemble est déterminé par la société mère en faisant la somme algébrique des
résultats de chacune des sociétés de groupe, déterminés par les conditions de droit
commun.
La détermination du résultat d’ensemble passe donc par deux étapes essentielles :
- La détermination des résultats individuels,
- Le retraitement pour la détermination du résultat d’ensemble.
En effet, le résultat d’ensemble est déterminé selon certaines règles impératives.
- La prise en compte de la totalité des résultats des sociétés de groupe,
- Des dispositifs de neutralisation de certaines opérations internes au groupe,
- Un régime spécifique de la plus-value ou moins-value.

A. Les retraitements des résultats individuels


1. La limitation des reports déficitaires antérieurs à l’intégration.
Selon les dispositifs du code général des impôts français :
- Les déficits subis par une société antérieurement à son entrée dans le groupe ne sont
imputables que sur les bénéfices propres de cette société (et non sur le résultat
d’ensemble).
- Ce déficit antérieur reportable s’impute sur le bénéfice d’ « imputation » qui est égale
au bénéfice de l’exercice diminué des éléments suivants :
 Amortissement de l’exercice,
 Remise de dette ou subvention directe ou indirecte obtenue d’une autre
société du groupe,
 Plus-value à court terme résultant d’une cession d’immobilisation
consentie à une autre société du groupe,
 Réévaluation libre,
 Réintégration annuelle à laquelle la société est soumise pour avoir recueilli
un apport placé sous le régime des faveurs de fusion
 Et augmenté des moins-values sur cession interne d’immobilisation.

2. Autres conséquences du régime d’intégration sur les résultats individuels des


sociétés membres.
- Non report sur les déclarations individuelles des déficits, amortissements réputés
différés, et moins-value à long terme dégagés pendant la période d’intégration.
- Le déficit de chaque société ne peut plus être reporté en arrière.
B. Les retraitements des résultats d’ensemble.
Le CGI français prévoit plusieurs cas d’ajustements du résultat d’ensemble.
Ces dispositions tendent à assurer une certaine « neutralité fiscale » en éliminant les risques
de double imposition et les hypothèses de double déduction.
1. Les provisions constituées par une société du groupe concernant une autre
société du groupe (créances, risques)
a) Les dotations aux provisions pour dépréciation des créances ou aux provisions pour
risque sont réintégrées dans le résultat d’ensemble.
Motif : éviter une double déduction au niveau des pertes subies par une société de
groupe et au niveau de la dépréciation des créances que possèderaient d’autres
sociétés du groupe sur cette société.
Les dotations concernées ici sont celles effectuées après l’entrée dans le groupe.
b) Les reprises de ces dotations sont déduites du résultat d’ensemble.
Conditions d’application : les 2 sociétés concernées font encore parties du groupe à la
date de la reprise.
Inconvénient : les reprises de provision sont réputées portées sur les dotations les
plus récentes.

2. Les abandons de créance et les subventions directes ou indirectes intergroupe.


a) La notion de subvention indirecte.
Constituent des subventions indirectes :
- Les renonciations à des recettes qui proviennent de prêt ou d’avances sans intérêt ou
à un intérêt inférieur au taux du marché ;
- Les livraisons de biens ou les prestations de services sans contrepartie ou pour un
prix inférieur à leur prix de revient ou s’agissant de biens compensant l’actif
immobilisé pour un prix inférieur à leur valeur réelle ;
- Les excédents de charges qui proviennent des emprunts contractés des avances
reçues qui sont assorties qu’un taux d’intérêt plus élevé que celui du marché ;
- Les achats de biens ou de services pour un prix plus élevé que leur valeur réelle.
b) L’abandon de créance ou la subvention directe ou indirecte consentie entre les
sociétés du groupe n’est pas pris en compte pour la détermination du résultat
d’ensemble.
c) Le résultat d’ensemble est ainsi corrigé chaque année par la réintégration des
sommes incluses fiscalement déductibles de l’auteur de l’abandon des créances ou de
la subvention et par la déduction des sommes incluses dans les profits de la société
ayant bénéficié de cet avantage.
Caractère fiscal des Traitement fiscal de Traitement fiscal de Rectification du résultat
subventions ou droit commun chez la droit commun chez la d’ensemble en régime
abandon des société qui consent. société bénéficiaire. d’intégration
créances.
Caractère commercial Avantage déductible Profit imposable Réintégration déduction
Caractère financier à Avantage déductible Profit imposable Réintégration déduction
concurrence de la
situation nette
négative de la société
bénéficiaire.
Caractère financier à Avantage non Profit non imposable Pas de rectification
concurrence de la déductible si :
situation nette engagement par la
positive de la société société bénéficiaire
bénéficiaire. d’augmenter son capital
dans deux ans au profit
de la société versante.

Ou si la société cédante
a la qualité de la société
mère.

Le profit sera imposable


dans les autres cas. Déduction

3. Jetons de présence et tantièmes.


Le résultat d’ensemble est majoré des jetons de présence et tantièmes distribués par les
sociétés filiales du groupe.
Par conséquent :
- Les jetons et tantièmes distribués par la société mère n’ont pas été réintégrés.
- La réintégration concerne tous les jetons et tantièmes y compris ceux qui n’auraient
pu être déduits du résultat fiscal de la société qui les a consenti.

4. Souscription au capital des sociétés financières


Le résultat d’ensemble est majoré de déductions fiscales obtenues par les sociétés membres
du groupe lors de leurs souscriptions au capital de telles sociétés.
5. La réévaluation.
Le résultat d’ensemble est majoré delà quotepart des déficits qui correspondent au
supplément d’amortissement résultat de la réévaluation.
6. Certaines charges financières du groupe.
Les charges financières liées à l’achat d’une société auprès d’un actionnaire extérieur lorsque
cet actionnaire au contrôle du groupe est réintègrent au résultat d’ensemble si le ou les
vendeurs sont soit les associés ou actionnaires qui contrôlent directement ou indirectement
le groupe soit des sociétés que ces mêmes sociétés contrôlent directement ou
indirectement.
Le contrôle est direct lorsque les associés, les actionnaires ou les sociétés détiennent la
majorité des droits de vote dans les assemblées.
Le contrôle est indirect s’il est exercé par l’intermédiaire d’une société.

Mécanisme de calcul de la réintégration :


- La réintégration s’étend de l’exercice d’acquisition des titres jusqu’au quatorzième
exercice suivant,
- Elle est déclenchée par la réunion au sein du même groupe de la société acheteuse et
de celle dont les titres ont été achetés à l’actionnaire extérieure contrôlant le groupe.
La première réintégration s’opèrera au titre de l’exercice d’acquisition (si la société
acheteuse est elle-même intégrée.
- La sortie Hors du groupe de la filiale achetée entraine l’interruption des
réintégrations,
- La réintégration annuelle est fixée forfaitairement de la façon suivante :
REINTEGRATION ANNUELLE = (TOTAL DES CHARGES FINANCIERES DEDUITES PAR
CHAQUE SOCIETE MEMBRE*PRIX D’ACQUISITION DE LA FILIALE)/ MONTANT MOYEN
DES DETTES DES SOCIETES MEMBRES AU TITRE DE L’EXERCICE CONSIDERE.

7. Neutralisation des cessions internes de biens immobilisés.


Cas d’application : Cession interne d’une immobilisation faisant apparaitre une plus-value ou
une moins-value.

 Toutes les immobilisations sont concernées sauf les biens somptuaires,


 Toutes les formes de cession sont concernées par le dispositif sauf les
apports réalisés dans le cadre d’une fusion (une opération assimilée)
bénéficiant du régime de faveur,
 Les plus-values ou moins-values concernées sont celles réalisées depuis
l’inscription du bien au bilan de la société,
 Lorsque la cession porte sur des éléments affectés d’une provision pour
dépréciation, le profit correspondant à la reprise de cette provision n’est
pas neutralisé.
Résultat chez la société Rectifications au niveau Rectifications
cédante. du résultat d’ensemble d’ensemble entrainées
au titre de l’exercice de par :
cession. - La cession du
bien hors du
groupe
- Ou la sortie hors
du groupe de la
société cédante
ou cessionnaire.
Plus-value à court terme Déduction du résultat Réintégration dans le
d’ensemble taxable au résultat d’ensemble au
taux normal d’IS. taux normal.
Plus-value à long terme Déduction de la plus- Majoration de la plus-
value à long terme value à long terme
d’ensemble. d’ensemble.
Moins-value à court Majoration du résultat Déduction du résultat
terme d’ensemble taxable au d’ensemble taxable au
taux normal d’IS. taux normal d’IS.
Moins-value à long Majoration de la plus- Diminution des plus-
terme value à long terme values à long terme
d’ensemble. d’ensemble.

Les rectifications particulières aux biens amortissables.

 Le résultat d’ensemble est majoré annuellement des suppléments


d’amortissements pratiqués par la société cessionnaire.
 L’institution de la neutralisation se produit lors de la cession du bien hors
du groupe de la sortie hors du groupe de la société cédante ou
cessionnaire ou d’un apport partiel d’actif au profit d’une autre société du
groupe qui porterait sur les biens amortissables concernés. Ces
évènements entraineraient d’une part des rectifications d’ensemble visées
au tableau ci-dessus et d’autre part, la diminution de la plus-value
d’ensemble à concurrence des compléments d’amortissements pratiqués
par la société cessionnaire.

8. Sorties du groupe
 Sortie des filiales
 Dissolution du groupe
En dehors des cas où la société mère reste seule membre du groupe ou
s’abstient de renouveler son option à l’issue de la période de 5 ans, la
dissolution du groupe peut résulter des changements ci-après affectant la
société mère :
- Dissolution, transformation entrainant la création d’une personne morale nouvelle ;
transfert de siège
- Modification de la date de clôture de l’exercice
- Changement de régime fiscal
- Modification de la répartition de son capital (ou de la situation de ses associes)
entrainant sa détention directe ou indirecte à 95% ou moins par une société morale
passible de l’IS
- Absorption y compris par une société du groupe.
Conséquences sur le résultat d’ensemble.
- Extinction du report d’imposition attaché aux plus-values provenant des cessions
internes d’immobilisations auxquelles la société existante a été partie.
- Perte du caractère indéfiniment reportable d’une partie des amortissements réputés
différés.
- Concernant les subventions directes ou indirectes et abandons de créances taxation
des sommes déduites du résultat d’ensemble au titre des 5 exercices précédents la
sortie.
- La variation du périmètre avant la clôture du 1er exercice ne peut avoir d’autres
conséquences que celles liées au caractère de l’option à l’égard de la société qui
quitte le groupe de celles de ses filiales qui peuvent s’en trouver corrélativement
exclues.

Section 3 : l’imposition du résultat d’ensemble.


I. Le régime fiscal du résultat d’ensemble

A. Le résultat d’ensemble est bénéficiaire


Il est imposable au nom de la société mère seule redevable de l’IS.

B. Le résultat est déficitaire


Le déficit constitue une charge des exercices suivants sauf option pour report en
arrière des déficits. Constitution d’amortissements réputés différés.

- Calcul des amortissements différés au niveau du groupe : ARD d’ensemble (somme de


ARD dans chaque société déficitaire du groupe
- Sort des ARD
Le montant des ARD au titre d’un exercice n’est pas modifié si le périmètre du groupe
varie ultérieurement. Toutefois, une disposition du CGI prévoit les cas dans lesquels
les sociétés perdent ce droit au report illimité.

- Les limites de report illimité des amortissements réputés différés


Reprise ou transport Reprise ou transfert entre une société
entre sociétés membres du groupe et une société extérieure.
du groupe.
Selon les dispositions du CGI - Au niveau de la fille
français. Banalisation des ARD propres
constitués avant l’intégration.
- Au niveau de la mère
Les ARD d’ensembles sont frappés de
caducité à hauteur de la fraction de
leur montant déterminé par le
rapport ARD de la filiale/Total des
ARD du groupe.
Ce rapport est calculé au titre de
chaque exercice. Il s’applique aux
ARD d’ensemble qui demeurent
reportables à la clôture de l’exercice
précèdent celui au cours duquel est
intervenue l’opération
Selon les dispositions du CGI Aucune Conséquence Sauf lorsque :
français. - La reprise ou le transfert
concerne moins de 5% du
montant brut de l’actif
immobilisé, moins de 5% du
chiffre d’affaires et moins de
5% des salariés de la société
membre du groupe concernée
par cette opération.
- Ou la société mère a obtenu
un agrément ministériel
préalable

II. Le processus déclaratif de l’intégration.


Ce processus prévoit deux phases importantes :
- La première phase se situe chez les sociétés intégrées car elles sont tenues
d’appliquer à leur niveau certaines règles de l’intégration concernant notamment les
déficits et moins-value des filiales.
- La seconde se situe au niveau du service d’intégration qui doit élaborer la déclaration
d’ensemble et effectué des rectifications (dues à des relations intragroupes et à des
neutralisations de certains avantages particuliers).
A. Les déclarations individuelles
1- Les déclarations.
Les sociétés intégrées complètent leurs déclarations avec des règles particulières. Les textes
prévoient deux déclarations :
- La liasse « classique » et la liasse « bis ». (DSF)
La liasse « classique » est établie avec les règles de l’intégration applicable aux sociétés. C’est
la déclaration avec laquelle les sociétés ressortent de l’intégration. La prise en compte de ces
règles évite notamment de modifier la liasse en cas de sortie.
La liasse « bis » est une liasse spécifique aux sociétés intégrées composée de deux tableaux
et qui permet de calculer le résultat comme si la société était imposée séparément. La liasse
« bis » est nécessaire essentiellement pour le calcul de l’IS à constater dans chaque société et
pour le calcul de la participation des salariés. Il faut remarquer que cette déclaration n’est
utilisée que pendant l’intégration. Dès la sortie de l’intégration fiscale, cette déclaration n’est
plus d’actualité.

 Elaboration de la déclaration classique.


Cette liasse s’élabore avec les règles ordinaires sauf pour les points suivants :
- Déficit et moins-value antérieure à l’intégration.
La règle spécifique dit du plafonnement du résultat a été mise en place pour interdire tout
effet rétroactif au régime.
A ce titre, permettre aux sociétés intégrées d’imputer leur déficit antérieur à l’intégration sur
leur résultat fiscal sans correctif peut aboutir à un contournement de la règle de non
rétroactivité du régime. En effet, certaines opérations à caractère volontaire entrainent
l’augmentation du résultat de la société qui dispose des déficits antérieurs à l’intégration.
Afin d’empêcher de telles opérations, les sociétés intégrées ne peuvent imputées leur déficit
antérieur l’intégration que sur un résultat corrigé de certaines opérations limitativement
énumérées ou sur un résultat plafonné.
Doivent être :
- Soustraits du résultat :
 Les plus-values sur cession intragroupe d’actifs immobilisés
 Les effets fiscaux des subventions et abandons de créances reçues d’autres
sociétés du groupe intégré
 Les effets fiscaux des écarts de réévaluation libre
 Les plus-values imposées (chez le bénéficiaire des apports ou chez
l’absorbante) résultant des apports et fusion ; des lors que l’opération est
intervenue depuis le 1ER janvier 89 (CGI français)
Exemple. F2 dispose d’un déficit ordinaire antérieur à l’intégration de 2000 F. elle dégage en
N un résultat de 1500 F après avoir reçu de la société mère un abandon de créance pour un
montant de 1200F.
Résultat fiscal 1500
Abandons de créances reçues - 1200
Résultat Plafonné = 300
De ce fait, la société ne peut imputer ou plus que 300 de déficit antérieur à l’intégration
- Déficit et moins-value nés pendant l’intégration.
Ces montants ne doivent pas être reportés sur les déclarations de suivi de ces déficits et
moins-value car ils ont été portés sur la déclaration d’ensemble et utilisé dans ce cadre. Cela
reste vrai au titre de l’exercice de leur constatation et ultérieurement.
- Report en arrière de suivi des déficits.
Les filiales intégrées ne peuvent plus reportées en arrière les déficits générés pendant la
période d’intégration.
En revanche, la société mère peut opter pour le report en arrière du déficit d’ensemble sur
les bénéfices disponibles et réalisés au titre des trois derniers exercices clos soit pour le
groupe, soit pour elle-même. En pratique, l’option figure sur une déclaration mais la mère
enregistre les effets d’une telle option dans ses propres comptes.

 Elaboration de la liasse « bis ».


Cette liasse composée de 2 tableaux s’élabore avec les règles de droit commun, et est
destinée à déterminer un résultat fiscal établi comme si la société était imposée séparément.

B. La déclaration d’ensemble.
 Principes
Le principe consiste, en portant des résultats déterminés pas les différentes sociétés du
groupe (résultat dégagé sur la liasse classique), à neutraliser les opérations à caractère
interne du groupe (à l’instar des travaux réalisés dans le cadre d’une consolidation
comptable) et certains avantages particuliers.
En pratique, l’opération se réalise en 4 étapes :
- Les résultats fiscaux individuels de chaque société sont recopiés sur un état
spécifique
- Les différentes neutralisations à caractère intragroupe sont répertoriées sur les
différentes lignes de l’Etat. Le cumul du résultat fiscal plus ou moins les différentes
rectifications fournissent, au niveau du total de la déclaration, le résultat rectifié.
- Le résultat rectifié de chaque société est porté sur un état. Le total de l’état est porté
sur l’état sur lequel il est procédé aux différentes décisions de gestion (notamment
imputation des déficits d’ensemble, report en arrière du déficit d’ensemble…etc.) en
outre, certains autres éléments peuvent devenir devoir être déduits ou réintégrés.
- Enfin, une autre déclaration est établie (en double exemplaire) sur laquelle est
reporté le résultat d’ensemble.

Phase pratique.
Jetons de présence distribués par les sociétés filiales.
La société mère est tenue d’ajouter au résultat d’ensemble les jetons de présence distribués
par les filiales intégrées.
Exemple :
F2 verse 60F de jetons de présence à ses administrateurs. 10 F non déductibles chez F2.
Traitement des distributions intragroupe :
Lorsqu’une société du groupe perçoit des distributions d’une autre société du groupe, soit
elle est en mesure d’appliquer le régime mère-fille, soit elle ne peut l’appliquer du fait que
les conditions ne sont pas remplies. Dans les deux cas, les effets fiscaux de ces distributions
intragroupes feront l’objet dans le résultat d’ensemble d’une neutralisation, sous réserve
toutefois pour les exercices couverts depuis le 1er janvier 2006, de la quotepart de frais et
charges afférentes aux dividendes intragroupes versés au cours du 1er exercice d’intégration
de la société distributrice. Cette situation est logique dans le cadre d’un mécanisme tel que
l’intégration. En effet, les résultats distribués ayant été imposé au titre d’exercices
précédents, la conservation des distributions chez la société mère entrainerait une double
imposition en raisonnant dans le contexte d’une seule déclaration fiscale.
Provisions intragroupes
Les dotations aux provisions constatées sur des créances détenues aujourd’hui des risques
encourus sur d’autres sociétés du groupe doivent être neutralisées pour la détermination du
résultat d’ensemble, des lors qu’elles ont été déduites du résultat fiscal individuel de la
société qui les a constituées. Il en est de même pour les dotations ou provisions pour
dépréciations des titres de société du groupe lors de la détermination de la plus ou moins-
value nette à long terme d’ensemble.
La neutralisation n’est pratiquée, bien sûr, que dans la mesure où la dotation a été
« fiscalisée», c'est-à-dire détruite du résultat ou de la plus ou moins-value à long terme.
Notamment les dépréciations de titres qui ne sont pas considérées comme des moins-values
à long terme du fait d’une plus-value latente ne font l’objet d’aucune dépréciation.
De manière symétrique, les reprises de ces provisions sont annulées pour la détermination
du résultat d’ensemble sauf si l’une au moins des sociétés concernées (celle qui a doté ou
celle qui a fait l’objet de la provision) n’est plus intégrée lors de l’exercice de la reprise.
En revanche, les reprises de provisions intragroupes qui auraient été constitués avant
l’intégration (et donc non neutralisées à l’origine) ne sont pas annulées. Pour l’application de
ces dispositions, les reprises de provisions ne sont plus pour les exercices clos depuis le 31
décembre 1999, réputées porter en priorité sur les plus anciennes. Depuis cette date, les
reprises de provisions intragroupes sont librement affectables aux dotations d’origine, ce qui
représente un avantage important.

Cession intragroupe d’actif immobilisé.


Les plus ou moins-values à court terme ou à long terme réalisées lors de la cession
intragroupe d’immobilisation (y compris les titres de participation et de placement) font
l’objet d’une neutralisation pour l’établissement du résultat ou de la plus-value nette à long
terme d’ensemble. De façon symétrique, les suppléments d’amortissements constatés chez
le cessionnaire sont neutralisés. Cette neutralisation prend fin cas de sortie du groupe soit de
l’immobilisation, soit de l’une au moins des sociétés cédante ou cessionnaire.

Provisions pour dépréciation d’actif immobilisé ayant fait l’objet d’une cession intragroupe.
En cas de cession d’immobilisation à l’intérieur du groupe, la plus-value dégagée fait l’objet
d’une neutralisation lors de la détermination du résultat ou de la plus ou moins-value nette à
long terme d’ensemble.
Dans l’hypothèse où cette immobilisation ferait l’objet d’une provision pour dépréciation
dans les comptes de la société cessionnaire, la dotation ainsi constatée et qui a été déduite
sur le plan fiscal doit être neutralisée lors de la détermination du résultat ou de la plus ou
moins-value nette à long terme d’ensemble à hauteur de la plus-value ou du profit neutralisé
ou en cas de cession successive de l’excèdent des plus-value ou profit sur les moins-value ou
perte qui n’a pas été prise en compte lors de l’élaboration du résultat ou de la plus ou moins-
value nette d’ensemble.
Ce mécanisme est destiné à éviterez les groupes puissent déduire une provision pour
dépréciation d’actif immobilisé à concurrence d’une plus-value qui n’a pas encore été
imposée. Il concerne notamment les titres et les immobilisations non amortissables.

Le report en arrière du déficit.


La société mère contrairement aux filiales peut opter pour le report en arrière du déficit
d’ensemble dans le cadre du CGI. Les conditions de l’option sont identiques à celle de droit
commun. Notamment le déficit d’ensemble de l’exercice et les déficits d’ensemble des
exercices antérieurs reportables peuvent être considérés comme une charge de l’un des trois
derniers exercices bénéficiaires dans la limite de la fraction non distribuée de ces bénéfices.
Si ces bénéfices en question sont relatifs à une période antérieure l’entrée dans l’intégration,
ils sont alors constitués par les bénéfices déclarés par la société mère. En outre :
- Les dividendes distribués par la société mère doivent être déduits des bénéfices
auxquels ils se rapportent dans la mesure où cette règle aurait toujours vocation à
s’appliquer après la réforme de l’avoir fiscal.
- Les bénéfices dont l’impôt a été payé avec des avoirs fiscaux et des crédits d’impôts
ne peuvent être utilisés.

III. Calcul de l’impôt dû par le groupe


L’IS brut du groupe se calcule sur la base du résultat et de la plus ou moins-value nette à long
terme d’ensemble. Peuvent être imputés sur l’IS brut notamment dans l’ordre suivant :
- Les crédits d’impôts attachés à des produits imposés détenus par l’ensemble des
sociétés du groupe ;
- L’imposition forfaitaire annuelle disponible pour le groupe ;
- Les créances nées d’un report en arrière du déficit détenu par la mère ;
- Les crédits d’impôts (des cotisations sociales).

IV. Paiement de l’impôt du groupe.


En période courante.
L’organisation du régime aboutit au principe général par lequel les filiales intégrées versent
leur impôt à la société sous réserve des conventions fiscales internationales. (Dans les
conditions normales, c’est la société mère qui paye l’impôt).
Au cours de l’exercice de sortie de l’intégration de chaque société.
Lors de la sortie d’une filiale de l’intégration, cette dernière doit régler les acomptes d’IS
dont elle est redevable du fait qu’elle redevient un sujet d’impôt. Ces acomptes doivent se
calculer d’après le dernier résultat dégagé par la filiale.
Chapitre 2: le régime mère-fille

Le régime des sociétés mère et fille est aussi une option. Le régime de l'intégration fiscale et
le régime mère et filiale ne sont pas exclusif l'un de l'autre.
Un groupe peut donc opter pour les deux régimes à la fois.
Le régime mère fille a pour objectif d'exonérer chez la mère les dividendes reçus de ses
filiales. En effet, ce procède est destiné à éviter une double imposition des bénéfices de la
filiale:
- à la fois à l'impôt sur le revenu au moment de la déclaration des résultats
- et à la fois au moment de la distribution des dividendes au profit de la mère.
Afin de pouvoir bénéficier de ce régime, les sociétés doivent être imposables à l'IS au taux
normal sur tout ou partie de leurs activités. De plus la société mère doit détenir des titres de
participations correspondant a au moins 5% depuis au moins quinze ans. Le régime mère fille
permet de bénéficier d’un quasi franchise fiscale sur les dividendes versés par les filiales a la
mère. Cependant sera maintenu à l'imposition une cote part de frais et charge représentant
5% du prêt total des participations.

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