Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Objectifs
- Mesurer les incidences des opérations intragroupes sur la détermination du résultat
d’ensemble et les pièges à éviter.
- Déterminer le résultat d’un groupe intégré
- Identifier les incidences fiscales des restructurations sur le groupe intégré.
Démarche
- Maitriser les principes et mettre en place l’intégration fiscale :
- Déterminer les conditions d’accès au régime
- Cerner la notion de groupe en droit fiscal
Contexte de l’essor des groupes, des sociétés : Attitude mitigée des Etats
Si les multinationales (groupes de société) sont aujourd’hui diabolisées par certains auteurs
comme mettant en péril les intérêts étatiques, en se jouant des frontières, il est toutefois
oublié que leur expansion a été et reste promue par les Etats via des mesures fiscales
incitatives.
Nombre d’Etats ont cherché à montrer le chemin de l’internationalisation à leur société ou
groupe de sociétés afin de renforcer leur propre économie. Parallèlement, ils ont également
essayé d’attirer à eux des groupes étrangers ou du moins certains de leurs investissements
ou entités.
L’internationalisation des groupes nationaux a été d’abord encouragée fortement aux USA.
Les multinationales américaines ont pendant plusieurs décennies régnées sur l’économie
planétaire. Leur force tenait en partie à la politique américaine menée à travers ces groupes
de société. Afin d’endiguer cette suprématie, certains Etats comme la France ont néanmoins
réagit en mettant en place des mesures visant à encourager le développement de leurs
propres multinationales.
En Amérique par exemple, l’une des premières mesures adoptées fut l’élimination de la
double imposition des bénéfices réalisés par ces multinationales aux USA à l’étranger et ce
en l’absence des conventions fiscales concluent avec les Etats de localisation de leurs
investissements. Le législateur fiscal américain a reconnu également la personnalité fiscale
opaque des sociétés de capitaux étrangers permettant ainsi aux sociétés américaines
constituants des filiales à l’étranger de n’être en principe imposées sur les bénéfices réalisés
que lors de leur distribution sous forme de dividende. Lors d’une telle distribution, ces
dividendes sont imposés dans les mains de la société mère que bénéficie néanmoins d’un
crédit d’impôt dit indirect pour l’impôt payé à l’étranger sur les bénéfices distribués. La
société mère est donc alors imposée comme si elle avait directement réalisée le bénéfice
distribué. Ici, l’on comprend aisément que la réalité économique du groupe prime sur la
réalité juridique de la personnalité autonome de différentes entités le composant.
Le législateur américain avait également mis en place certains régimes fiscaux
particulièrement incitatifs afin de soutenir l’expansion de l’économie nationale américaine.
La France quant à elle a incité par « l’avoir fiscal » l’internationalisation de sociétés françaises
favorisant ainsi la création et le développement des multinationales françaises i.e. de
groupes de sociétés dont la société mère est en France.
Le législateur français, quant à lui, n’a nullement adopté le mécanisme de crédit d’impôt afin
d’éliminer la double imposition. Il a adopté un principe de territorialité en vertu duquel, les
sociétés ne seraient soumises à l’impôt sur les sociétés en France que sur les revenus réalisés
dans les entreprises qu’elle exploite en France. En d’autres termes et selon une vision
contemporaine du droit fiscal international français, les sociétés françaises sont soumises à
l’IS sur l’ensemble de leurs revenus à l’exception des revenus effectivement rattachable aux
entreprises qu’elles exploitent à l’étranger. Ce mécanisme d’exemption (au principe de
territorialité par exemption) permet d’éliminer efficacement les doubles impositions puisque
les revenus ne sont pas imposables en France. Plus encore le législateur fiscal français
instaure le régime du bénéfice mondial et le régime du bénéfice consolidé. Ces deux régimes
avaient alors pour objectif de préparer les sociétés françaises à la concurrence mondiale en
facilitant leur internationalisation. En effet, il devrait permettre de compenser les déficits et
les bénéfices des diverses entités des groupes.
Si les Etats autrefois ont cherché à promouvoir l’expansion des groupes de société, ces
derniers tentent aujourd’hui au maximum de se jouer des droits fiscaux étatiques pour
minorer leurs charges fiscales. Cette recherche d’économie fiscale peut être légitimée par
une simple volonté d’augmenter leur position concurrentielle et de survivre à l’heure de la
mondialisation de l’économie. Néanmoins, elle répond parfois à un souci d’enrichissement
des actionnaires ou associés de tels groupes qui ne les utilisent alors que dans cet objectif.
A cet égard, la mondialisation et les révolutions technologiques ont considérablement accru
les moyens d’évasion fiscale. Les groupes de société profitent amplement des différentes
incitations fiscales étatiques qui leur sont offertes et en créent d’ailleurs de nouvelles en se
jouant des systèmes juridiques et fiscaux des Etats. Face à ce constat, plusieurs Etats ont
tenté de mettre en place un régime fiscal approprié afin d’appréhender l’impôt au sein de
ces groupes de société. Le régime fiscal élaboré en vigueur aujourd’hui qui prend en
considération l’unité économique des groupes, est celui dit de l’intégration fiscale en France.
Chapitre 1 : le régime de l’intégration fiscale
Le régime des groupes a été conçu pour favoriser la concentration des entreprises et lever les
handicaps fiscaux auxquels elles se portaient jusqu’à lors. Il était donc impératif pour
promouvoir l’implantation sur le territoire national de grands groupes étrangers enfin de
s’aligner sur le nombre de pays dotés à la fois d’un régime de fiscalité de groupe et d’un
mécanisme évitant les doubles impositions, de proposer un cadre fiscal adapté. Le régime
fiscal d’intégration a été la trouvaille capable de répondre à cette double exigence. Il est venu
compléter les dispositifs existants qui, trop limités ou trop lourds ne permettaient pas
d’assurer une complète neutralité fiscale par rapport à l’organisation juridique et
économique des entreprises.
Le régime mère-fille est limité quant à son objet : exonération des dividendes perçus par la
société mère de ses participations dans le capital des filiales. Les régimes du bénéfice
mondial et du bénéfice consolidé prévoient la prise en compte dans les résultats des sociétés
mères françaises bien entendu, les résultats réalisés par leurs filiales françaises ou
étrangères.
Le régime des groupes permet la compensation totale des pertes et des bénéfices réalisés au
sein du groupe ; c’est un régime optionnel que s’applique sans agrément préalable.
1
Conditions d’application du régime d’intégration fiscale :
1- le régime d’intégration fiscale est appliqué aux sociétés mère et filiale imposable à l’impôt sur les
sociétés.
2- Le capital de la société mère ne doit pas être détenu directement à plus de 95% à une société
soumise à l’IS. Cependant, la société mère doit elle-même détenir directement ou indirectement au
moins 95% de la filiale. La détention indirecte correspond au droit détenu par l’intermédiaire d’une
ou plusieurs sociétés.
3- Afin d’être intégrée, la filiale doit avoir la même date de clôture que la société mère. Si cela n’était
pas le cas, il conviendrait de procéder à certains ajustements avant la date d’intégration.
Section 2 : la détermination de résultat d’ensemble.
I. Détermination du résultat d’ensemble imposable
Le résultat d’ensemble est déterminé par la société mère en faisant la somme algébrique des
résultats de chacune des sociétés de groupe, déterminés par les conditions de droit
commun.
La détermination du résultat d’ensemble passe donc par deux étapes essentielles :
- La détermination des résultats individuels,
- Le retraitement pour la détermination du résultat d’ensemble.
En effet, le résultat d’ensemble est déterminé selon certaines règles impératives.
- La prise en compte de la totalité des résultats des sociétés de groupe,
- Des dispositifs de neutralisation de certaines opérations internes au groupe,
- Un régime spécifique de la plus-value ou moins-value.
Ou si la société cédante
a la qualité de la société
mère.
8. Sorties du groupe
Sortie des filiales
Dissolution du groupe
En dehors des cas où la société mère reste seule membre du groupe ou
s’abstient de renouveler son option à l’issue de la période de 5 ans, la
dissolution du groupe peut résulter des changements ci-après affectant la
société mère :
- Dissolution, transformation entrainant la création d’une personne morale nouvelle ;
transfert de siège
- Modification de la date de clôture de l’exercice
- Changement de régime fiscal
- Modification de la répartition de son capital (ou de la situation de ses associes)
entrainant sa détention directe ou indirecte à 95% ou moins par une société morale
passible de l’IS
- Absorption y compris par une société du groupe.
Conséquences sur le résultat d’ensemble.
- Extinction du report d’imposition attaché aux plus-values provenant des cessions
internes d’immobilisations auxquelles la société existante a été partie.
- Perte du caractère indéfiniment reportable d’une partie des amortissements réputés
différés.
- Concernant les subventions directes ou indirectes et abandons de créances taxation
des sommes déduites du résultat d’ensemble au titre des 5 exercices précédents la
sortie.
- La variation du périmètre avant la clôture du 1er exercice ne peut avoir d’autres
conséquences que celles liées au caractère de l’option à l’égard de la société qui
quitte le groupe de celles de ses filiales qui peuvent s’en trouver corrélativement
exclues.
B. La déclaration d’ensemble.
Principes
Le principe consiste, en portant des résultats déterminés pas les différentes sociétés du
groupe (résultat dégagé sur la liasse classique), à neutraliser les opérations à caractère
interne du groupe (à l’instar des travaux réalisés dans le cadre d’une consolidation
comptable) et certains avantages particuliers.
En pratique, l’opération se réalise en 4 étapes :
- Les résultats fiscaux individuels de chaque société sont recopiés sur un état
spécifique
- Les différentes neutralisations à caractère intragroupe sont répertoriées sur les
différentes lignes de l’Etat. Le cumul du résultat fiscal plus ou moins les différentes
rectifications fournissent, au niveau du total de la déclaration, le résultat rectifié.
- Le résultat rectifié de chaque société est porté sur un état. Le total de l’état est porté
sur l’état sur lequel il est procédé aux différentes décisions de gestion (notamment
imputation des déficits d’ensemble, report en arrière du déficit d’ensemble…etc.) en
outre, certains autres éléments peuvent devenir devoir être déduits ou réintégrés.
- Enfin, une autre déclaration est établie (en double exemplaire) sur laquelle est
reporté le résultat d’ensemble.
Phase pratique.
Jetons de présence distribués par les sociétés filiales.
La société mère est tenue d’ajouter au résultat d’ensemble les jetons de présence distribués
par les filiales intégrées.
Exemple :
F2 verse 60F de jetons de présence à ses administrateurs. 10 F non déductibles chez F2.
Traitement des distributions intragroupe :
Lorsqu’une société du groupe perçoit des distributions d’une autre société du groupe, soit
elle est en mesure d’appliquer le régime mère-fille, soit elle ne peut l’appliquer du fait que
les conditions ne sont pas remplies. Dans les deux cas, les effets fiscaux de ces distributions
intragroupes feront l’objet dans le résultat d’ensemble d’une neutralisation, sous réserve
toutefois pour les exercices couverts depuis le 1er janvier 2006, de la quotepart de frais et
charges afférentes aux dividendes intragroupes versés au cours du 1er exercice d’intégration
de la société distributrice. Cette situation est logique dans le cadre d’un mécanisme tel que
l’intégration. En effet, les résultats distribués ayant été imposé au titre d’exercices
précédents, la conservation des distributions chez la société mère entrainerait une double
imposition en raisonnant dans le contexte d’une seule déclaration fiscale.
Provisions intragroupes
Les dotations aux provisions constatées sur des créances détenues aujourd’hui des risques
encourus sur d’autres sociétés du groupe doivent être neutralisées pour la détermination du
résultat d’ensemble, des lors qu’elles ont été déduites du résultat fiscal individuel de la
société qui les a constituées. Il en est de même pour les dotations ou provisions pour
dépréciations des titres de société du groupe lors de la détermination de la plus ou moins-
value nette à long terme d’ensemble.
La neutralisation n’est pratiquée, bien sûr, que dans la mesure où la dotation a été
« fiscalisée», c'est-à-dire détruite du résultat ou de la plus ou moins-value à long terme.
Notamment les dépréciations de titres qui ne sont pas considérées comme des moins-values
à long terme du fait d’une plus-value latente ne font l’objet d’aucune dépréciation.
De manière symétrique, les reprises de ces provisions sont annulées pour la détermination
du résultat d’ensemble sauf si l’une au moins des sociétés concernées (celle qui a doté ou
celle qui a fait l’objet de la provision) n’est plus intégrée lors de l’exercice de la reprise.
En revanche, les reprises de provisions intragroupes qui auraient été constitués avant
l’intégration (et donc non neutralisées à l’origine) ne sont pas annulées. Pour l’application de
ces dispositions, les reprises de provisions ne sont plus pour les exercices clos depuis le 31
décembre 1999, réputées porter en priorité sur les plus anciennes. Depuis cette date, les
reprises de provisions intragroupes sont librement affectables aux dotations d’origine, ce qui
représente un avantage important.
Provisions pour dépréciation d’actif immobilisé ayant fait l’objet d’une cession intragroupe.
En cas de cession d’immobilisation à l’intérieur du groupe, la plus-value dégagée fait l’objet
d’une neutralisation lors de la détermination du résultat ou de la plus ou moins-value nette à
long terme d’ensemble.
Dans l’hypothèse où cette immobilisation ferait l’objet d’une provision pour dépréciation
dans les comptes de la société cessionnaire, la dotation ainsi constatée et qui a été déduite
sur le plan fiscal doit être neutralisée lors de la détermination du résultat ou de la plus ou
moins-value nette à long terme d’ensemble à hauteur de la plus-value ou du profit neutralisé
ou en cas de cession successive de l’excèdent des plus-value ou profit sur les moins-value ou
perte qui n’a pas été prise en compte lors de l’élaboration du résultat ou de la plus ou moins-
value nette d’ensemble.
Ce mécanisme est destiné à éviterez les groupes puissent déduire une provision pour
dépréciation d’actif immobilisé à concurrence d’une plus-value qui n’a pas encore été
imposée. Il concerne notamment les titres et les immobilisations non amortissables.
Le régime des sociétés mère et fille est aussi une option. Le régime de l'intégration fiscale et
le régime mère et filiale ne sont pas exclusif l'un de l'autre.
Un groupe peut donc opter pour les deux régimes à la fois.
Le régime mère fille a pour objectif d'exonérer chez la mère les dividendes reçus de ses
filiales. En effet, ce procède est destiné à éviter une double imposition des bénéfices de la
filiale:
- à la fois à l'impôt sur le revenu au moment de la déclaration des résultats
- et à la fois au moment de la distribution des dividendes au profit de la mère.
Afin de pouvoir bénéficier de ce régime, les sociétés doivent être imposables à l'IS au taux
normal sur tout ou partie de leurs activités. De plus la société mère doit détenir des titres de
participations correspondant a au moins 5% depuis au moins quinze ans. Le régime mère fille
permet de bénéficier d’un quasi franchise fiscale sur les dividendes versés par les filiales a la
mère. Cependant sera maintenu à l'imposition une cote part de frais et charge représentant
5% du prêt total des participations.