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Université Ibn Zohr

Faculté d’Économie et de Gestion - Guelmim

Audit des immobilisations corporelles et leurs


retraitements en IFRS

Réaliser Par :

BOUCHAAB AHMED

SAHIL KHALIL

Mémoire présenté

En vue de l’obtention du diplôme de licence en science d’économie et gestion

Option Gestion

Encadré par le professeur NOUR EDDINE AGUENANE

2020-2021
Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué au succès de mon
projet de fin d’études et qui nous a offert un coup de main lors de la rédaction de ce mémoire.
Je voudrais dans un premier temps remercier, mon encadrant de mémoire
NOUR EDDINE AGUENANE professeur à la faculté d’économie et de gestion Guelmim, pour
sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter mon
mémoire.

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Liste des abréviations

Abréviations Explication
CGNC Le Code Général de normalisation Comptable
IFRS International Financial Reporting Standards
IASB International Financial Reporting Standards
IAS International Accounting Standards
NGC Norme Générale Comptable
IASC International Accounting Standards Committee
IFAC Fédération internationale des comptables
PME Petite ou moyenne entreprise
ETIC L'état des informations complémentaire
DCF Discounted Cash Flow

Mot clé :

- IFRS
- CGNC
- True and fair vue
- Substance over for
- Juste value

3
Sommaire

INTRODUCTION 6

PARTIE I : LE CADRE COMPTABLE DES IMMOBILISATIONS CORPORELLES 8

CHAPITRE I : PRÉSENTATION DES NORMES COMPTABLES MAROCAINES 8


SECTION 1-DÉFINITIONS D’UNE IMMOBILISATION CORPORELLE 8
SECTION 2- PRINCIPES COMPTABLES 8
SECTION 3- DISTINCTION ENTRE IMMOBILISATIONS / CHARGES 10
SECTION 4 : RÈGLES D’ÉVALUATION 10
CHAPITRE II : TRAITEMENTS DES IMMOBILISATIONS AUX NORMES DE IAS/IFRS 13
SECTION 1. LES NORMES IAS/IFRS 13
SECTION 2 -TRAITEMENT DES IMMOBILISATIONS CORPORELLES SELON LES NORMES IFRS 15

PARTIE II : LE PASSAGE DES NORMES MAROCAINES AUX NORMES


INTERNATIONALES : QUEL IMPACT SUR LE TRAITEMENT DES IMMOBILISATIONS
CORPORELLES ? 22

CHAPITRE I : LES PRINCIPALES DIVERGENCES ENTRE LES NORMES MAROCAINES ET LES NORMES
INTERNATIONALES DANS LE TRAITEMENT DES IMMOBILISATIONS CORPORELLES 22
SECTION 1-PRINCIPES FONDATEURS DES NORMES IAS/IFRS : 22
SECTION 2 : DIFFÉRENCES AU NIVEAU DES PRINCIPES 23
CHAPITRE II : UNE ANALYSE COMPARATIVE DES NORMES IAS/IFRS ET NORMES COMPTABLES
MAROCAIN 27

PARTIE III : PARTIE EMPIRIQUE 31

CAS PRATIQUE 1 : LE COUTS D’ACQUISITION 31


CAS PRATIQUE 2 : CRÉDIT-BAIL 31
CAS PRATIQUE 3 : TRAITEMENT DES PIÈCES DE RECHANGE 34
CAS PRATIQUE 4 : APPROCHE PAR COMPOSANTE 36

CONCLUSION 44

BIBLIOGRAPHIE 45

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Résume

L’adoption des normes IFRS permettra également de sortir d’un système comptable
ancien essentiellement marqué par l’enregistrement des opérations au coût historique, et de
mieux rendre compte de la réalité économique.
Nous voulons entamer le principe de "Fair value" et leur comparaison avec "le cout
historique" CGNC. Aussi le principe de la Prééminence de la réalité économique sur la forme
juridique ‘‘Substance over form’’ .Et leurs impact sur les immobilisations Corporelles.
Mais le problème, c'est comment adapter la démarche générale d’audit à une
démarche d’audit des immobilisations. En d’autres termes comment procéder pour valider la
régularité, la sincérité et l’image fidèle du compte des immobilisations corporelles

ABSTRACT:
________________________________________________________
The adoption of the IFRS standards will also make it possible to leave an old
accounting system essentially marked by the recording of the operations with the historical cost,
and to better account for the economic reality.
We want to start the principle of "Fair value" and their comparison with the "historical
cost" CGNC. Also, the principle of the Precedence of the economic reality on the legal form
''Substance over form'' And their impact on the tangible assets.
But the problem is how to adapt the general audit approach to an audit approach of
fixed assets. In other words, how to proceed in order to validate the regularity, the sincerity and
the true and fair view of the tangible assets account

HYPOTHESE :
________________________________________________________

En IFRS évaluation du patrimoine se fait mieux que les normes local CGNC

PROBLEMATIQUE :
________________________________________________________
Comment procéder pour valider la régularité, la sincérité et l’image fidèle du compte des
immobilisations corporelles ?

L’évaluation des immobilisations corporelles en IFRS : La « convention coût historique » va-


t-elle résister à la juste valeur ?

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Introduction

Comme le Code Générale de Normalisation Comptable stipule clairement que


l’évaluation constitue au cœur même de l’information comptable, tous les éléments faisant leur
entrée dans le patrimoine de l’entreprise doivent être évalués à leur juste valeur.
Plusieurs sont les méthodes envisageables pour l’évaluation d’un actif. Le plan
comptable marocain retient cependant, pour l’évaluation des éléments inscrits en comptabilité,
celle du coût historique qui elle-même est fondée sur les notions du coût d’acquisition et de
coût de production.
Au long de ce mémoire, nous allons traiter uniquement un des éléments de l’actif
immobiliser et son évaluation lors de l’entrée du patrimoine. Il s’agit immobilisation.
En tant qu'organisation poursuivant des objectifs dans un environnement économique,
l’entreprise est le lieu de rencontre de toute une série d'intervenants intéressés par sa
performance. Il s'agit notamment des dirigeants, des actionnaires et des tiers (institutions de
crédit, autorités publiques, clients et fournisseurs, salariés, etc.).
L’établissement des comptes annuels des entreprises (constitués du bilan, du compte
de résultat et de l’annexe) est un moyen de contrôle dont les enjeux sont importants (Pochet
1998). En effet, les états financiers annuels constituent une synthèse de l’activité de l’entreprise
exploitable par l’extérieur.
Puisqu’il y a une nécessité de la diffusion des comptes annuels dans un système
économique capitaliste, une telle situation pose deux problèmes majeurs :
Le premier concerne la pertinence intrinsèque des données comptables pour refléter la
performance d’une entreprise.
Le deuxième problème touche à la fiabilité des comptes annuels, c’est à dire la mesure
dans laquelle ils sont fidèles aux normes comptables de constitution et de présentation,
indépendamment de la pertinence intrinsèque de ces normes.
L'importance de disposer de données fiables sur les comptes annuels explique alors
l’apparition de moyens pour vérifier les états financiers produits par les dirigeants à destination
de l'extérieur, il semble bien qu’on parle ici de l’audit financier qui est principalement concerné
l’examen des comptes et l’audition des responsables qui en avaient la charge.
L’apparition et le développement rapide des sociétés de capitaux n’ont fait que
renfoncer la nécessité, pour les actionnaires et les bailleurs de fonds, puis pour tous les tiers, de
disposer de comptes vérifiés, révisés, certifiés par des professionnels indépendants, leur
intervention présente un caractère légal pour certaines formes de sociétés. Ainsi, au Maroc, la
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loi prévoit l’obligation d’un contrôle permanent des comptes par un ou plusieurs commissaires
aux comptes, en vue de vérifier leur régularité, leur sincérité et le fait qu’ils fournissent une
image fidèle de la situation de l’entreprise. Cette obligation s’applique à certaines sociétés
commerciales.
Dans ce mémoire, nous traiterons d’un sujet qui est au centre de la problématique
fiabilité au de sincérité, une simple comparaison entre le traitements des immobilisations
corporelle au niveau de CGNC et IFRS.
Nous commencerons par présenter une brève description des immobilisations
corporelles et leurs traitements qui s’y applique, avant de parler de leur comptabilisation dans
le référentiel Marocain, pour établir par la suite un parallèle avec la comptabilisation en normes
IFRS.
Dans une dernière partie, nous aborderons les retraitements que doit effectuer
l’entreprise dans le cadre de ces normes internationales pour finir avec les impacts
qu’engendrent ces derniers sur l’entreprise.

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Partie I : Le cadre comptable des immobilisations corporelles

Chapitre I : Présentation des normes comptables marocaines


Section 1-Définitions d’une immobilisation corporelle
Le Code Général de Normalisation Comptable (CGNC1) définit les immobilisations
comme étant des éléments de l’actif, hors ceux d’exploitation, appartenant à l’entreprise et
destinés à être conservés durablement par celle-ci. En principe, l’expression « durablement »
signifie une durée supérieure à 12 mois ». Le plan comptable marocain classe ces éléments au
niveau de la masse 2.
Généralement en distingue entre 6 types d’immobilisation à savoir
Terrains
Constructions
Installations techniques, matériel et outillage
Matériel de transports
Mobilier, matériel de bureau et aménagements divers
Autres immobilisations corporelles
Immobilisations corporelles en cours
Section 2- Principes comptables
Les comptes annuels doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle du
patrimoine, de la situation financière et du résultat de l’entreprise. Cette image fidèle du résultat
et du patrimoine de l’entreprise, traduction de la « true and fair view » anglo-saxonne, doit
normalement résulter, tout en observant la règle de prudence, du respect (régularité) et de
l’application de bonne foi (sincérité2) des règles et procédures généralement admis qui
garantissent la fiabilité de la comptabilité tenue par l’entreprise et la qualité des informations
communiquées aux utilisateurs des documents de synthèse.
Les principes comptables fondamentaux retenus par la Norme Générale, au nombre de
sept :
- Continuité d'exploitation

1 CGNC : Ensemble de règles et modalités (principes comptables fondamentaux et méthodes d’évaluation)


permettant à la comptabilité de fournir une image fidèle de la situation de l’entreprise.
2
Sincérité : Le principe comptable de sincérité est l'application de bonne foi de ces règles et principes
comptables. en effet, les règles et procédures sont appliquées avec sincérité afin de traduire la connaissance que
les responsables de l’établissement des comptes ont de la réalité et de l'importance relative des événements
enregistrés

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- Permanence des méthodes
- Coût historique
- Spécialisation des exercices
- Prudence
- Clarté
- Importance significative

Sur notre projet, nous allons se focaliser au 3eme principe, car c’est le point de
divergence entre CGNC et IFRS, à savoir le cout historique. Celui-ci consiste à respecter la
valeur d'entrée d'un élément inscrit en comptabilité pour son montant exprimé en unités
monétaires courantes à la date d'entrée reste intangible quelle que soit l’évolution ultérieure du
pouvoir d'achat de la monnaie ou de la valeur actuelle de l’élément, sous réserve de l’application
du principe de prudence.
Par dérogation à ce principe, l’entreprise peut décider à la réévaluation de l’ensemble
de ses immobilisations corporelles et financières, conformément aux prescriptions du CGNC
mais a cette décision engendre des charges pour les entreprises, car il doit faire l’appel d’un
expert pour donne la valeur acquis de chaque immobilisation quel que soit financière ou
corporelle au sien du bilan de l’entreprise.
a. Dérogations au coût historique
Le coût historique est combiné avec la convention de prudence
À l'inventaire, si le coût historique est inférieur à la valeur d'inventaire on retient le coût
historique
Au contraire, si la valeur d'inventaire est inférieure au coût historique, on retient ladite valeur
d'inventaire
b. Critique de la convention du coût historique
Le coût historique fait l'objet de critiques particulièrement pendant les conjonctures de fortes
variations de prix
Le coût historique est remis en cause comparativement à la valeur du marché
c. Avantages et inconvénients du coût historique
Avantages
- Simplicité : facilité de mise en œuvre
- Objectivité et sécurité, car ce coût est fondé sur une transaction dans le cas d’acquisition
à titre onéreux
- Respect du principe de prudence : les éventuelles plus-values non enregistrées ne
peuvent pas être distribuées aux associés

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Inconvénients
- Manque de pertinence : la valeur actuelle, "réelle" des biens n’apparaît pas au bilan, ce
qui peut décourager les investisseurs
- Hétérogénéité des comptes : les éléments d’actif et de passif entrent dans le patrimoine
à des dates différentes (distorsion accrue en cas de modification de la valeur de la
monnaie).
Section 3- Distinction entre immobilisations / charges
Sont considérées comme immobilisations, les dépenses qui ont pour résultat l’entrée
d’un nouvel élément destiné à rester durablement dans le patrimoine.
D’une façon simple en peux dire que le CGNC a stiple qu’une fois tu estime que le cout
de charge dépensé sur une immobilisation importance au significative tu as le droit de lui active
en immobilisation
a. Acquisitions rattachées à des éléments existants
Si la dépense a pour objet d’augmenter ou de prolonger la durée de vie probable de
l’immobilisation, elle sera immédiatement comptabilisée dans le compte d’immobilisation
concerné.
b. Dépenses de réparation
Lorsque les dépenses ont pour effet de maintenir ou de remettre en état normal
d’utilisation de l’immobilisation, c'est-à-dire lorsqu’elles n’augmentent pas sa valeur ou sa
durée de vie, elles constituent des charges d’exploitation.
Néanmoins, dans ce cas, la distinction entre charges et immobilisations doit faire l’objet
d’une analyse particulière au regard des règles fiscales. Si la dépense de réparation est
supérieure à la valeur résiduelle, l’administration fiscale aura tendance à vouloir l’immobiliser.
Vous devez être en mesure de justifier que cette réparation, aussi lourde soit-elle, ne prolonge
pas la durée de vie normale du bien. On peut s’appuyer pour cela sur les usages de la profession
ou sur les documents du constructeur, mais aussi, le cas échéant, sur l’usage particulier (intensif
ou non) que votre entreprise fait de cette immobilisation.
Section 4 : Règles d’évaluation
1. Formes de la valeur
En comptabilité, la valeur revêt trois formes : valeur d'entrée, valeur actuelle et valeur
comptable nette.
A - La valeur d'entrée dans le patrimoine d'un élément d'actif
Déterminée en fonction de l’utilité économique présumée de cet élément, est constituée :

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• Pour les éléments acquis à titre onéreux par la somme des coûts mesurés en termes
monétaires que l’entreprise a dû supporter pour les acheter ou les produire ;
• Pour les éléments acquis à titre gratuit par la somme des coûts mesurés en termes monétaires
que l’entreprise devrait supporter si elle devait alors les acheter ou les produire.
B - La valeur actuelle d'un élément du patrimoine est une valeur d'estimation à la date
considérée, en fonction du marché et de l’utilité économique pour l’entreprise.
C - La valeur comptable nette
Inscrite au bilan, est égale à la valeur d'entrée après correction le cas échéant, dans le
respect du principe de prudence et par comparaison avec la valeur actuelle.
2. Les méthodes d’évaluation des immobilisations
Les méthodes d'évaluation dépendent étroitement des principes comptables fondmen-
taux retenus et notamment des principes de continuité d'exploitation, de prudence et du coût
historique.
L’évaluation des éléments inscrits en comptabilité étant fondée sur le principe du coût
historique, la réévaluation des comptes constitue une dérogation à ce principe.
La valeur d'un élément revêt trois formes distinctes :
• La valeur d'entrée dans le patrimoine
• La valeur actuelle à une date quelconque et notamment à la date de l’inventaire
• La valeur comptable nette figurant au bilan
L’entreprise procède à la fin de chaque exercice au recensement et à l’évaluation de
ses éléments patrimoniaux
Les éléments constitutifs de chacun des postes de l’actif et du passif doivent être
évalués séparément
3. La réévaluation des immobilisations
La réévaluation libre doit obligatoirement porter sur tous les immobilisations
corporelles et financières de l’entreprise, il est impossible de ne réévaluer qu’une partie des
immobilisations éligibles. Toutefois, lorsque l’entreprise juge que la valeur nette comptable de
certaines immobilisations correspond à leur valeur actuelle, il est possible de ne pas tenir
compte de celles-ci dans la réévaluation.
Pour pratiquer une réévaluation, il est nécessaire de déterminer la valeur actuelle de
chaque immobilisation corporelle ou financière, c’est-à-dire sa valeur d’utilité. L’entreprise
doit utiliser les méthodes appropriées. L’évaluation effectuée par l’entreprise est une décision
de gestion qui lui est opposable.

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L’écart de réévaluation est inscrit parmi les capitaux propres de l’entreprise. En
contrepartie, on constate à l’actif une augmentation de la valeur nette comptable des
immobilisations réévaluées.
Tant que l’immobilisation figure à l’actif, l’écart de réévaluation peut être incorporé
au capital social, ou transféré progressivement dans les réserves distribuables au fur et à mesure
de la constatation des suppléments d’amortissement. Lorsqu’une immobilisation réévaluée est
cédée, l’écart de réévaluation portant sur celle-ci peut être incorporé au capital social ou viré
dans les réserves distribuables.
La pratique d’une réévaluation libre est une solution possible pour reconstituer les
capitaux propres d’une entreprise.

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Chapitre II : Traitements des immobilisations aux normes de
IAS/IFRS
Section 1. Les Normes IAS/IFRS
A- Historique
Créé en 1973 par les instituts comptables de 9 pays, dont la France.
L'IASB (International Accounting Standards Board qui a repris la succession de
l'International Accounting Standards Committee à la suite de la réforme de ce dernier, en 2001)
a pour objectifs d'élaborer et de publier des normes internationales d'information financière
pour la présentation des états financiers, ainsi que de promouvoir leur utilisation et leur
généralisation à l'échelle mondiale.
Ces normes sont dorénavant appelées International Financial Reporting Standards ou
IFRS (Celles élaborées avant le 1er avril 2001 restent intitulées International Accounting
Standards ou IAS - normes comptables internationales).
L'IASB a également pour rôle de publier des interprétations qui sont développées par
l'IFRS Interprétations Committee. Ces interprétations servent à préciser le traitement comptable
applicable pour une opération/transaction donnée lorsque les normes développées ne sont pas
suffisamment précises en la matière.
Les normes et les interprétations sont publiées après un processus rigoureux d'élaboration
qui inclut une étape importante d'exposé-sondage (appel à commentaires) avant leur
publication.
B-Présentation des normes IAS/IFRS
Les 13 normes IFRS et les 41 normes IAS peuvent être regroupées en 3 catégories
distinctes :
Normes « cadres » présentant les grandes lignes de la comptabilisation, de la présentation
et de l’information requise indépendamment de l’activité exercée ou de l’opération effectuée.
Elles portent soit sur la présentation des comptes, sur l’évaluation ou sur l’information
financière ;
Normes « spécifiques » qui, comme leur nom l’indique, sont spécifiques à un certain type
d’opérations ou de comptes ;
Normes « métiers » définissant les modes de comptabilisation applicables à une activité
en particulier.
Les dates clés de l’évolution de l’IASB sont présentées ci-dessous :
1973 : Création de l’International Accounting Standards Committee (IASC)

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1975 : Publication de deux normes, à savoir IAS 1 et IAS 2
1982 : Création de l’IFAC et octroi du rôle de normalisateur comptable international à l’IASC
1989 : Publication du cadre conceptuel
2001 : Réforme de l’IASC et apparition de l’IASB
2002 : Publication du règlement CN n°1606/2002
2006 : Rapprochement entre IASB et FASB pour un projet de convergence entre le référentiel
international et américain
2007 : Publication du projet IFRS pour les PME
2009 : Publication de la version finale des IFRS pour les PME
2010 : Révision de la constitution et changement organisationnel au niveau de l’IASB
2013 : Progression notable dans l’adoption des IFRS au niveau mondial
Le nombre de modifications à apporter par la suite à la structure et aux évolutions de
chaque norme dépend du thème sur lequel elles portent.
Au début de la publication des normes IAS, celles-ci comportaient un nombre important
d’options laissées à l’appréciation et à la préférence des professionnels. Toutefois, avec le
renforcement de la mondialisation et la pression des marchés qui se faisait de plus en plus sentir,
l’IASB s’est vu obligée de revoir ses normes en 1997. Cette révision a consisté à restreindre les
options proposées en assignant pour la majorité des normes un traitement préférentiel, limitant
ainsi le choix lors de leur application.
Le référentiel comptable international est doté actuellement de 54 normes accompagnées
de leurs commentaires et interprétations. Il comporte également une préface et un cadre
conceptuel général, qui définissent non seulement ses buts et son contexte d’apparition, mais
également les principes universels à appliquer. Cette préface explique également certains
concepts traités par les normes internationales et présente par ailleurs quelques-uns des
éléments composant les états financiers. Afin d’encourager encore plus le recours aux normes
internationales, des guides d’application ont été rajoutés à leurs textes. Ils ont pour but
d’expliquer, grâce à des exemples pratiques, l’application de ces normes
Quant aux principaux thèmes traités par les normes IAS, ils sont présentés par le tableau
suivant :

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Section 2 -Traitement des immobilisations corporelles selon les normes
IFRS
I. Immobilisations corporelles (IAS 16/IAS 17)

1- Objectif et champ d’application


A- Objectif de la norme :
Le but de cette norme qui traite des immobilisations corporelles est de présenter et de
définir leur traitement comptable. Et ce, afin que les utilisateurs des états financiers soient en
mesure de différencier les données qui se rapportent aux investissements de l’entreprise de
celles qui relèvent des variations de ces investissements.
La comptabilisation des immobilisations corporelles se manifeste principalement par
l’enregistrement comptable des actifs, le calcul de leurs valeurs comptables, leurs dotations aux
amortissements ainsi que leurs pertes de valeur correspondantes.
B- Champ d’application :
L’IAS 16 porte sur l’intégralité des actifs corporels à l’exception des actifs
biologiques. Ces derniers peuvent être définis comme tout animal ou plante vivants qui génèrent
des produits agricoles, et sont traités par la norme IAS 41.
Par ailleurs, cette norme est la référence à appliquer aux immobilisations corporelles,
sauf quand une norme différente autorise ou prescrit un autre traitement comptable.
La norme est également à appliquer aux immeubles en cours de développement ou de
construction qui sont destinés à être utilisés comme immeubles de placement, mais qui ne
peuvent pas encore être considérés comme tels au vu de la définition présentée par la norme
IAS 40. Toutefois, dès que les travaux de développement ou de construction sont terminés, les
immeubles en question sont à considérer dorénavant en tant qu’immeubles de placement et
doivent obéir aux prescriptions de la norme IAS 40. Elle doit également être utilisée pour les

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immeubles de placement en phase de redéveloppement voués à une utilisation ultérieure et
continue comme immeubles de placement.
2. Critères de définition et de comptabilisation
A. Définitions
Immobilisation corporelle : Une immobilisation corporelle peut être définie comme tout
actif corporel conservé par une entité pour :
Produire ou fournir des biens et/ou des services ;
Être loués à des tiers ;
Servir à des finalités administratives.
Toutefois, un important élément demeure leur pérennité, puisque l’entreprise prévoit leur
utilisation sur une durée supérieure à un seul exercice comptable.
Composant : Les composants sont définis par la norme comme « Tout actif ou élément
d’actif représentatif d’un coût de révision ». Par ailleurs, bon nombre d’éléments rattachés qui
rentrent dans la constitution des immobilisations corporelles39 nécessiteraient éventuellement
un remplacement régulier, selon la perspective industrielle. L’entité rajoute à la valeur
comptable de l’immobilisation corporelle qu’elle enregistre la dépense de remplacement partiel
encourue au moment où elle est déboursée. Les dépenses relatives aux inspections majeurs sont
également rajoutées pour motif de remplacement, à la valeur comptable enregistrée. Ces
inspections servent à repérer les défaillances possibles, nécessitant ou non un remplacement de
pièces.
B. Comptabilisation
Le coût relatif à une immobilisation corporelle est à comptabiliser en actif lorsqu’il est
évaluable d’une manière exempte d’erreurs et quand il est vraisemblable que les avantages
économiques ultérieurs relatifs à cette immobilisation aillent à l’entreprise.
Par ailleurs, l’approche par composant est désormais obligatoire lors de la première
comptabilisation de l’immobilisation, elle fait que chaque partie ou composante de
l’immobilisation dont le coût a un poids significatif au regard du coût total de l’actif, doit être
comptabilisée et amortie individuellement.
Le matériel d’entretien et les pièces de rechange sont généralement portés en stocks
et comptabilisés au niveau du résultat quand ils sont consommés. Cependant, on doit considérer
le stock de pièces de sécurité ainsi que les plus importantes pièces de rechange en tant
qu’immobilisations corporelles, si l’entreprise a l’intention de les utiliser sur une durée
supérieure à un seul exercice comptable. Toujours dans la même perspective, si l’utilisation du

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matériel d’entretien et des pièces est exclusivement lié à un actif, ils sont enregistrés en tant
qu’immobilisation corporelle.
Par ailleurs, si la norme a donné une définition claire de ce qu’est une immobilisation
corporelle, elle n’a pas expliqué ce qui forme et constitue une immobilisation. En d’autres
termes, elle n’a pas décrété d’unité d’évaluation pour la comptabilisation des immobilisations
corporelles. Par conséquent, c’est à l’entreprise de faire preuve de bon sens et de discernement
en transposant les critères de comptabilisation à ses situations particulières. Ainsi, il serait
éventuellement judicieux de rassembler les éléments à faible valeur (outils, moules…) et
d’appliquer les critères à leur valeur globale.
3. Evaluation
I- Lors de la comptabilisation
Dès qu’une immobilisation répond aux critères de comptabilisation d’un actif, elle est
inscrite à son coût. Afin de calculer ce coût qui représente sa valeur d’entrée, il faudrait prendre
en considération non seulement les dépenses initialement supportées pour l’obtenir ou la
construire, notamment le prix d’achat, comptes tenus des droits de douanes et des taxes non
remboursables, mais également celles qui ont été ultérieurement supportées afin de la remplacer
partiellement, la développer ou encore assurer son entretien. Il faut également rajouter les
dépenses relatives aux éléments suivants :
L’ensemble des coûts relatifs au transfert de l’actif jusqu’au lieu d’exploitation ainsi
que sa mise en état afin de rendre possible son utilisation, telle que la prévue la direction, ces
coûts regroupent ainsi :
- Le transport jusqu’au lieu d’exploitation ;
-L’installation et l’ajustement nécessaire pour la mettre en état de marche répondant aux
attentes et besoins de la direction. Les honoraires versés aux professionnels ainsi que les frais
d’installation et de montage en sont un exemple ;
Le démantèlement de l’immobilisation, son développement ainsi que la restauration
du site dans lequel elle est utilisée. Ces coûts peuvent survenir dans deux cas très différents, la
simple acquisition d’une immobilisation, ainsi que son exploitation durant une certaine période
pour d’autres objectifs à part la production de stocks par l’entité.
A noter toutefois que l’ensemble des réductions commerciales sont à retrancher du
coût d’acquisition. Également, les frais administratifs en sont totalement exclus ainsi que les
autres frais généraux.
Par ailleurs, les dépenses relatives à un actif déjà comptabilisé sont à immobiliser, si
elles répondent aux critères d’inscription des immobilisations à l’actif de l’entreprise. Dans le
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cas contraire, elles sont à considérer comme charges de l’exercice pendant lequel elles sont
supportées.
Selon la norme IAS 23, si le paiement effectif du prix de l’immobilisation est reporté
au-delà des clauses normales de crédit, le solde entre les paiements réels et le prix comptant est
enregistré en tant que charge financière portant sur la durée du crédit ou est ajouté au coût
d’acquisition.
II- Après comptabilisation
Afin d’évaluer ses immobilisations, une entité peut recourir à l’un des deux modèles
suivants :
Le modèle du coût ou celui de la réévaluation, qu’elle doit utiliser pour les
immobilisations corporelles similaires pouvant appartenir à la même catégorie.
1- Modèle du coût :
Il fait que les biens sont enregistrés au niveau de la comptabilité à leur coût
d’acquisition (pouvant être assimilé au coût historique), auquel on retranche la somme des
amortissements et celle des pertes éventuelles de valeur.
B.2- Modèle de la réévaluation
Il fait que le bien comptabilisé en tant qu’actif est à enregistrer en comptabilité à son
montant réévalué, qui correspond à sa juste valeur lors de la date de réévaluation, coïncidant la
plupart du temps avec la date de clôture de l’exercice comptable. A laquelle on retranche la
somme des amortissements postérieurs et les éventuelles pertes de valeur. Le recours à cette
méthode demeure tributaire du fait que la juste valeur puisse être déterminée d’une manière
fiable et exempte d’erreurs. Les réévaluations doivent être entreprises régulièrement afin que la
valeur comptable des actifs ne soit pas très différente de la valeur qui aurait pu être calculée en
recourant à la juste valeur lors de la clôture de l’exercice.
Pour déterminer la juste valeur des installations de production, les entreprises recourent
généralement à la valeur de marché qui est calculée par évaluation à dire d’expert. Quant aux
constructions et terrains, leur juste valeur est généralement arrêtée sur la base d’une évaluation
à dire d’expert faite par des évaluateurs professionnels qualifiés. Dans le cas où l’entreprise ne
dispose pas d’indications de marché qui pourraient la renseigner sur la juste valeur d’un actif, -
vu sa nature spécifique ou vu qu’il n’est que peu souvent vendu- sauf dans la cadre de transferts
d’activité-, l’entreprise peut recourir à l’approche par le résultat ou celle du coût de
remplacement net d’amortissement pour déterminer la juste valeur de cet actif.
B.3-Conséquences des réévaluations

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La réévaluation d’une immobilisation corporelle impose la réévaluation obligatoire de
l’ensemble des actifs de la catégorie à laquelle elle appartient. Cette catégorie peut être définie
comme un regroupement d’immobilisations qui sont de nature et d’usage semblables par
rapport à l’activité de l’entreprise. Parmi ces catégories, on peut citer à titre d’exemples : les
terrains, les machines, les véhicules à moteur, le matériel informatique…
Cette condition de réévaluation simultanée de l’ensemble des immobilisations
appartenant à la même catégorie a pour but de se garder de toute réévaluation sélective des
immobilisations, qui engendre des états financiers présentant à la fois des coûts et des valeurs
à des dates différentes. Cependant, une dérogation à cette règle est possible par le biais
d’inventaires tournants, uniquement si la réévaluation de cette catégorie est terminée dans une
courte période et que les réévaluations en découlant soient tenues à jour. Par inventaire tournant,
on désigne l’inventaire durant lequel « Les références ne sont pas toutes comptées au même
moment mais à tour de rôle, par exemple en fonction de leur situation géographique dans
l'entrepôt. »
Si une réévaluation fait que la valeur comptable d’une immobilisation augmente,
l’augmentation doit être directement créditée en capitaux propres, sous la rubrique « écart de
réévaluation ». Toutefois, une réévaluation positive doit être enregistrée au niveau du résultat,
dans la mesure où elle compense un précédent écart de réévaluation négatif de la même
immobilisation, précédemment enregistré en résultat.
Si la valeur comptable d’une immobilisation diminue suite à sa réévaluation, l’écart
négatif doit être enregistré au niveau du résultat. Cependant, cet écart est directement imputé
en capitaux propres toujours sous la rubrique « écart de réévaluation », dans la mesure où cet
écart affiche un solde créditeur pour la même immobilisation. Ce solde étant la conséquence
d’une réévaluation positive de l’immobilisation en question, qui a été antérieurement
comptabilisée au niveau des capitaux propres.
4. - Décomptabilisation
La valeur comptable d’un actif est décomptablisée dans deux cas, lorsque cet actif sort
du patrimoine de l’entreprise et quand celle-ci n’en attend plus aucun avantage économique
futur.
Cette décomptabilisation induit forcément une perte ou un profit, qui est incorporé
dans le résultat de l’exercice durant lequel l’immobilisation est décomptabilisée (Excepté si la
norme IAS 17 prescrit un traitement différent lors notamment du cas de cession-bail). Les
éventuels profits ne peuvent être classés comme produits des activités ordinaires. Quant au

19
calcul de ces pertes ou profits, il se fait en retranchant du prix net de sortie, la valeur comptable
de l’actif objet de la décomptabilisation.
5. Informations à fournir
Les états financiers élaborés par l’entreprise doivent impérativement présenter les
éléments suivants :
- Les méthodes d’évaluation utilisées pour calculer la valeur brute comptable ;
- Les durées d’utilité, les modes et taux d’amortissement utilisés ;
- La valeur comptable brute ainsi que le cumul des amortissements, auquel est ajouté le
cumul des pertes de valeur, aussi bien en début de période qu’à sa fin ;
Un état de rapprochement entre les valeurs comptables en début et fin de période,
permettant de faire apparaître ainsi :
- Les entrées et les sorties de l’exercice ;
- Les éventuelles augmentations ou diminutions de valeur dues à l’utilisation du modèle
de la réévaluation, ainsi que les règles de valorisation utilisées ;
- Les amortissements ;
- Les pertes de valeur enregistrées au niveau du résultat ou qui ont été l’objet d’une reprise
dans le résultat au regard de la norme IAS 36 ;
- Les différences de change nettes résultant de la conversion des états financiers de la
devise fonctionnelle en une autre devise choisie pour leur présentation. Ces différences incluent
celles générées par la conversion d’une activité située à l’étranger dans la devise choisie pour
la présentation, par l’entité qui élabore les états financiers ;
- Les autres variations.
Les états financiers doivent aussi afficher les informations suivantes :
- Le montant des engagements contractuels visant l’acquisition d’immobilisations
corporelles ;
- Celui des dépenses incluses dans le calcul de la valeur comptable d’une immobilisation
en cours de construction ;
- L’existence éventuelle ainsi que les montants des restrictions relatives aux
immobilisations qui ont été données en nantissement de dettes ;
- Dans le cas où il n’est pas présenté individuellement au niveau du compte de résultat,
le montant des indemnisations reçues de tiers se rapportant à des actifs perdus, dépréciés ou
abandonnés et qui sont présents dans le compte de résultat
Quand les immobilisations corporelles sont portées à l’actif de l’entreprise pour
leur montant réévalué, ces informations doivent absolument être présentées :
20
- La date de la réévaluation ainsi que les méthodes et hypothèses auxquelles l’entreprise
a eu recours pour déterminer la juste valeur des immobilisations ;
- Le recours ou non à un expert indépendant qui s’est chargé de la réévaluation ;
- La valeur comptable des immobilisations réévaluées qui aurait été retenue et enregistrée
si les immobilisations concernées avaient été évaluées selon la méthode du coût ;
- L’écart de réévaluation, en mettant en relief les variations de la période en plus des
éventuelles restrictions sur la distribution de l’écart en question aux actionnaires ;
- La mesure dans laquelle les estimations des justes valeurs des actifs sont déterminées
soit par référence aux prix sur un marché actif ou aux dernières opérations sur le marché dans
des conditions normales de concurrence ; soit à partir d’autres techniques d’évaluation.

21
Partie II : Le passage des normes marocaines aux normes
internationales : quel impact sur le traitement des immobilisations
corporelles ?

Chapitre I : Les principales divergences entre les normes


marocaines et les normes internationales dans le traitement des
immobilisations corporelles
Section 1-Principes fondateurs des normes IAS/IFRS :
Les normes comptables internationales IAS/IFRS se fondent sur une philosophie
propre. Elles introduisent un véritable changement d’esprit par rapport à la tradition comptable
nationale. Ses principes sont les suivants :
a. Prééminence de la réalité économique sur la forme juridique (‘substance over
form’)
Alors que le droit comptable marocain s’appuie généralement sur la forme d’une
opération pour en déterminer l’intégration dans les comptes, les IAS/IFRS entendent passer au-
delà des apparences juridiques et retranscrire la réalité économique sous-jacente. C’est ainsi
que certains actifs titrisés ou logés dans des véhicules juridiquement séparés de l’entreprise
doivent selon les cas être réintégrés au bilan, ou que les actifs faisant l’objet d’un crédit-bail
(donc n’appartenant juridiquement pas à l’entreprise) doivent être retraités comme s’ils avaient
été financés par emprunt.
b. Coût historique et juste valeur
Le principe de la comptabilisation des éléments du bilan au coût historique, sur lequel
la comptabilité marocaine se fonde traditionnellement, laisse place dans le référentiel IAS/IFRS
c. Principe de juste valeur (‘Fair value’)
C’est dans une large mesure la conséquence du ”Substance over Form3” : avec le
temps, le coût historique (diminué des amortissements) peut différer sensiblement de la valeur
d’usage et/ou de cession d’un bien. Un reflet fidèle de la réalité économique obligerait à évaluer
les actifs et les passifs à leur ‘juste valeur’, c’est-à dire à leur valeur normale de marché, celle-
ci pouvant dans certains cas être évaluée à partir de modèles économétriques ou de la valeur

3 Substance over form : c'est un principe anglo-saxonne, d'IFRS , qui se caractérise par la prééminence de la réalité
juridique sur la réalité juridique, c'est-à-dire on enregistre les biens dans le bilan selon leur réalité économique et
non juridique, comme le cas du crédits bail.

22
actualisée des flux futurs de trésorerie que le bien est susceptible de générer. Tant en raison de
difficultés pratiques que parce que ce projet a suscité de vives critiques, ce principe n’est
toutefois pas appliqué à tous les actifs et passifs des entreprises (l’IASB ne semble plus suivre
la voie de la ‘full fair value’). Il se traduit néanmoins, par exemple, par l’inscription, en
contrepartie du compte de résultat, des plus ou moins-values latentes liées aux titres de
participation ou à des créances ou dettes libellées en devises. Il implique également de procéder
à des tests de dépréciation pour réévaluer régulièrement la valeur des immobilisations
corporelles.
Section 2 : Différences au niveau des principes
Afin de cerner ces différences, il s’avère nécessaire de présenter la position des deux
référentiels par rapport à chacune des normes.
I. Le recours à la juste valeur au lieu du coût historique
Le coût historique peut être défini comme le coût d'un bien au moment de son
enregistrement comptable. Ce coût restera figé et ne va pas évoluer malgré l’obsolescence4 du
bien en question et malgré l’inflation. Ainsi, le coût brut ou historique sera appelé à être amorti
(Si toutefois l’immobilisation est amortissable), tout au long de sa durée de vie prévisionnelle
pour en déterminer une valeur nette. Toutefois, cette valeur comptable peut ne pas refléter la
véritable valeur du bien (sa valeur réelle), c’est le cas par exemple des immeubles caractérisés
par une très longue durée de vie qui peut aller jusqu’à des siècles.
Cette notion qui demeure l’une des composantes essentielles de la normalisation
comptable marocaine, est de plus en plus concurrencée et remplacée par le concept de « Juste
valeur5 » ou « Fair value ».
C’est notamment le concept imposé par les IFRS, afin d’éviter les écarts existants entre
la valeur comptable des biens et la valeur obtenue en les évaluant à leur juste valeur. Vu
l’importance de ce concept, les normes internationales l’ont non seulement clairement défini,
mais également précisé les modalités de son utilisation. La juste valeur est présentée comme «
Le prix à recevoir pour vendre un actif ou à payer pour transférer un passif au cours d’une
transaction ordonnée entre des intervenants du marché sur le marché principal, ou le plus
avantageux à la date d’évaluation. Et ce, en fonction des conditions courantes du marché (un
prix de sortie), que ce prix soit directement observable ou estimé en utilisant une autre technique

4
L'obsolescence : est le fait pour un produit d'être dépassé, et donc de perdre une partie de sa valeur d'usage en
raison de la seule évolution technique (on parle alors d'« obsolescence technique ou de la mode (on utilise alors
plutôt le mot « démodé »)
5 Fair value: c'est la juste valeur, autrement dit c’est la valeur dont le bien peut être évalué lors d'une transaction.

23
d’évaluation. » Le paragraphe B2 de l’IFRS 13 « Evaluation de la juste valeur » présente les
modalités globales pour estimer la juste valeur d’un bien. Pour y arriver, la détermination des
éléments qui suivent est nécessaire :
L’actif ou le passif à évaluer ; Quand l’actif est non financier, le postulat d’évaluation
adapté ; Le marché principal 13ou le plus avantageux 14pour l’élément évalué ; La ou les
technique(s) d’évaluation appropriées, vu la disponibilité des données ; Les caractéristiques du
bien à évaluer, tels que : son état ou encore les restrictions sur sa cession ou son utilisation.
Ainsi donc, s’il y’a des cotations relatives au bien évalué dans un marché actif, la juste valeur
serait alors égal au prix coté. Sinon, on prend en considération les dernières transactions si la
conjoncture du marché n’a pas connu de changements radicaux. Sinon, on peut recourir à une
technique de valorisation telle que la méthode DCF (Discounted Cash Flow), basée sur
l’actualisation des flux futurs de trésorerie.15 Le recours à la juste valeur présente plusieurs
avantages : On cite en premier lieu sa neutralité, puisqu’elle est calculée au regard
d’informations externes. Dont la source est soit un marché actif, soit un modèle basé sur des
paramètres résultant d’informations externes. La juste valeur est en définitive neutre,
puisqu’elle est indépendante de l’entreprise qui ne peut aucunement agir dessus. Elle permet
également de prévoir les futurs cash-flows puisqu’ils sont pris en considération dans son calcul.
Elle favorise ainsi les intérêts des investisseurs quant à la diffusion de l’information comptable
et financière. Ensuite, elle permet de comptabiliser l’ensemble des éléments constitutifs de la
valeur, contrairement au coût historique qui ne comptabilise que les éléments qui ont engendré
un coût. Par conséquent, un bon nombre d’instruments financiers ne sont pas comptabilisés,
puisqu’à leur source, ils n’ont pas nécessité de flux financiers (C’est notamment le cas des
engagements de couverture). Or, le recours à la juste valeur fait que les gains latents qui sont
une composante importante de la valeur sont pris en compte.16 Si ce concept est d’un réel
intérêt pour l’entreprise, il est par contre en sérieuse contradiction avec le principe de prudence,
qui demeure l’un des fondements de la NGC marocaine. Puisqu’il peut entraîner
l’enregistrement de produits potentiels, qui n’ont pas encore été effectivement réalisés, ce qui
pourrait éventuellement induire les investisseurs en erreur.
II. La primauté du fond sur la forme
L’une des caractéristiques fondamentales du référentiel international est la
prééminence de l’économique sur le juridique ou le fiscal. Ceci implique de définir autrement
les actifs, et par conséquent les amortissements. Les actifs sont présentés par ce référentiel ainsi
: « Il s’agit d’éléments différenciables et discernables du patrimoine de l’entreprise, ayant une
valeur positive pour cette dernière. Ils créent ainsi des ressources dont l’entreprise a le contrôle
24
au regard d’évènements antérieurs et dont elle attend des avantages économiques ultérieurs ».
Ainsi donc, la notion de propriété n’est plus capitale et indispensable à l’inscription d’un bien
au patrimoine de l’entreprise. Ceci implique que les biens en location ou en crédit-bail soient
portés à l’actif du bilan, chose qui n’est pas tolérée par la NGC.
III. La prédominance du bilan par rapport au compte de résultat
La NGC octroie la plus grande importance au compte de produits et de charges, aux
dépens du bilan. C’est pour cela qu’elle a institué par exemple les comptes de régularisation,
afin de permettre un rattachement des produits et des charges qui reflète la réalité de
l’entreprise. Or, c’est la perspective inverse que poursuit le référentiel international. Il
détermine ainsi en premier lieu les actifs et les passifs, ainsi que les modalités de leur
comptabilisation puis de leur évaluation au niveau du bilan. Les produits et les charges ne sont
eux, présentés que comme la conséquence de la fluctuation de ces actifs et passifs. Par ailleurs,
pour les normes IFRS, les éléments d’actif ne sont comptabilisés qu’à la condition qu’ils
génèrent dans le futur, des avantages économiques dont l’entité aura le contrôle. Quant aux
passifs, les rubriques « Capitaux Propres et Assimilés » et « Autres fonds propres » n’auraient
plus lieu d’être, puisque ces éléments ne sont des instruments ni de capitaux propres, ni de
dettes. En ce qui concerne le résultat, il est défini comme la différence entre les capitaux propres
de début et de fin d’exercice, excepté les transactions avec les actionnaires.
Cet état aurait pour ambition de fournir des informations prédictives concernant les flux
rattachés aux éléments du bilan. Et ce, en regroupant le résultat opérationnel, celui sur les
opérations de financement ainsi que la variation des valeurs portées au bilan en juste valeur.
IV. La disconnexion de la fiscalité et de la comptabilité
Si la NGC prévoit un référentiel pour les comptes consolidés et un autre pour les
comptes individuels ou sociaux afin de calculer l’impôt sur les résultats, les normes
internationales ne présentent, elles, qu’un seul référentiel à utiliser pour tous les types de
comptes. Par ailleurs, pour obtenir le résultat fiscal, il faut opérer un nombre important de
retraitements sur le résultat comptable. L’ingérence fiscale présente donc un réel obstacle à la
primauté de l’économique sur le juridique, puisque l’application des règles fiscales faussera
l’image de l’entreprise donnée par les comptes. Ainsi donc, pour basculer aux normes
internationales, il faudrait s’écarter des règles fiscales au moins à terme.
V. La focalisation de l’attention sur l’actionnaire
Les destinataires privilégiés de l’information comptable pour le référentiel
international sont les actionnaires ou les investisseurs en général. Ceci répond non seulement à

25
une réalité indiscutable, à savoir la financiarisation6 17de l’économie, surtout dans les pays
développés. Mais présente également une réponse aux besoins des investisseurs en termes de
rentabilité, en favorisant le court terme. (Notamment le retour rapide sur investissement).
VI. Le changement de perspective
Si on demandait traditionnellement à la comptabilité de faire un compte-rendu
d’évènements antérieurs, elle doit à présent répondre aux besoins de la nouvelle perspective des
normes IFRS : A savoir, présenter des éléments futurs. Une manifestation de ce changement
s’applique aux immobilisations corporelles dont on doit connaître les flux de trésorerie futurs
générés, afin de pouvoir en calculer la valeur d’usage.
VII. L ’abrogation du caractère statique et intangible du bilan
Selon la NGC7, le bilan doit demeurer intangible en passant d’un exercice à un autre.
C’est pour cette raison que le bilan initial d’un exercice doit être analogue au bilan de clôture
de l’exercice antérieur. Quant au référentiel international, il autorise, sous certaines conditions
d’opérer des modifications sur le bilan d’ouverture d’un exercice comptable. Comme par
exemple lors de la correction d’erreurs déterminantes ou lors du changement des méthodes
comptables utilisées. Ceci ne veut pas pour autant dire que le bilan ne bénéficie par d’une
importance particulière aux yeux du référentiel international, au contraire, comme énoncé plus
haut, le bilan est l’un des documents comptables fondamentaux de la comptabilité, alors que le
compte de résultat n’est appréhendé que comme la simple variation entre deux bilans qui se
succèdent.

6 la financiarisation : Au sens strict (dans le vocabulaire financier), le phénomène désigne le recours accru par
rapport aux périodes antérieures aux financements extérieurs et en particulier à l'endettement, de la part de
l'ensemble des agents économiques.
7 NGC : Norme Générale Comptable

26
Chapitre II : une analyse comparative des normes IAS/IFRS et
normes comptables marocain
Normes IAS/IFRS CGNC
Les immobilisations corporelles sont Les immobilisations comportent
des actifs corporels : tous les biens et valeurs
- Détenus par une entité soit pour être destinées à rester durablement
Définition utilisés sur plus d’un exercice sous la même forme dans
- Soit dans la production ou la l'entreprise.
fourniture de biens et de services,
- Soit pour être loués à des tiers, ou
encore à des fins administratives.
Terrains, Terrains et constructions, Terrains, Constructions,
Les catégories Machines, Navires, Avions, Véhicules Installations techniques matériel
d’immobilisations à moteur, Mobilier et agencement, et outillage, Matériel de
corporelles Matériel de bureau, transport, Mobilier, Matériel de
La norme IAS ne s'applique pas aux : bureau et aménagements divers,
- Immobilisations corporelles détenues Autres immobilisations
en vue de la vente - Aux actifs corporelles, Immobilisations
biologiques corporelles en cours.
- Aux droits miniers et aux réserves
minérales tels que le pétrole, gaz
naturel, et autres ressources similaires
non renouvelables.
Le coût d’une immobilisation Le coût d’une immobilisation
Prise en compte corporelle doit se comptabiliser en tant corporelle doit se comptabiliser
des qu’actif si : en tant qu’actif si :
immobilisations - Il est probable que les avantages L’actif est à la propriété
corporelles économiques futurs associés à cet d’entreprise
élément iront à l’entité Identifiable
- Le coût de cet actif peut être évalué Gener de cash-flow
de façon fiable.
Une immobilisation corporelle qui Les immobilisations corporelles
remplit les conditions de sont inscrites au bilan pour leur
comptabilisation en tant qu’actif doit valeur d’entrée qui correspond,
être évaluée à son coût qui comprend : selon le cas :
- Son prix d’achat, y compris les droits - au coût d’acquisition
La valeur initiale de douane et les taxes non - au coût réel de production
des remboursables, après déduction des - à la valeur actuelle
immobilisations remises et rabais commerciaux - à la valeur d’apport Cf partie «
corporelles - Tout coût directement attribuable au Dispositions des normes
transfert de l’actif jusqu’à son lieu comptables Marocaines (CGNC)
d’exploitation et à sa mise en état en matière d’immobilisations
- L’estimation initiale des coûts corporelles » pour plus de
relatifs au démantèlement et à détails.
l’enlèvement de l’immobilisation et à
la remise en état du site sur lequel elle
est située.

27
Achat à crédit des Son coût correspond à un paiement La valeur d'entrée est constituée
immobilisations comptant. par le prix versé
indépendamment des modalités
de paiement.
La comptabilisation d'un bien détenu Les immobilisations acquises
Les dans le cadre de contrat de « location par voie de «crédit-bail» ne
immobilisations financement » est prévue dans l'IAS doivent figurer au bilan qu'à la
acquises par voie 17 « Contrats de location ». En effet, levée de l'option d'achat.
de « crédit-bail ». au début de la période de location, les Elles sont inscrites pour le prix
preneurs doivent comptabiliser les résiduel fixé dans le contrat de
contrats de location-financement à crédit-bail
l’actif et au passif de leur bilan pour
des montants égaux à la juste valeur
du bien loué ou, si celle-ci est
inférieure, à la valeur actualisée des
paiements minimaux au titre de la
location déterminées, chacune, au
commencement du contrat de location.
Les dépenses postérieures relatives à Les dépenses courantes
une immobilisation amortissable déjà d'entretien préventif et les
Dépenses prise en compte doivent être ajoutées à réparations constituent des
ultérieures la valeur comptable du bien lorsqu'il est charges, devant figurer en coût
probable que des avantages futurs, de l'exercice.
supérieures au niveau des Par contre les améliorations
performances initialement évalués du significatives (substitution ou
bien existant, bénéficieront à perfectionnement d'éléments) et
l'entreprise. les additions d'éléments qui
Toutes les autres dépenses ultérieures accroissent la valeur et la durée
doivent être inscrites en charges de d'utilisation de 'immobilisation
l'exercice au cours duquel elles sont concernée, sont à immobiliser.
encourues.
Deux traitements sont possibles : La valeur comptable nette des
- Méthode du coût = au coût diminué immobilisations est :
du cumul des amortissements et des - La valeur d'entrée pour les
pertes de valeur (éventuelles). immobilisations non
- Méthode de « la valeur réévaluée » = amortissables ;
Evaluation Montant réévalué diminué du cumul - La valeur nette d'amortissement
ultérieure des amortissements et des pertes de pour les biens amortissables.
valeur (éventuels) Le principe de la réévaluation est
La réévaluation s'applique à autorisé par la loi comptable
l'ensemble des biens de même N°9-88.
catégorie et doit être pratiquée avec une Les modalités de réévaluation ne
régularité suffisante. sont pas précisées.
Les textes comptables stipulent
seulement que la réévaluation ne
peut concerner que les
immobilisations corporelles et
financières.

28
C'est la constatation comptable de l'amoindrissement de la valeur d'un
Amortissement élément d'actif avec le temps, l'usage, le changement technique ou toute
autre cause dont l'effet est jugé irréversible.
Le montant amortissable d’un actif doit Le montant amortissable d’un
être réparti systématiquement sur sa actif doit être réparti
durée d’utilité. systématiquement sur sa durée
a. Durée La durée d’utilité étant : d’utilité.
d’utilisation - Soit la période pendant laquelle La durée d’utilité étant :
l’entité s’attend à utiliser un actif ; - Soit la période pendant laquelle
- Soit le nombre d’unités de production l’entité s’attend à utiliser un actif
ou d’unités similaires que l’entité ;
s’attend à obtenir de l’actif. - Soit le nombre d’unités de
production ou d’unités similaires
que l’entité s’attend à obtenir de
l’actif.
Différents modes sont prévus : Les modes les plus usuels sont :
- Le mode linéaire : charge constante - L'amortissement linéaire
sur la durée d’utilité de l’actif si la - L'amortissement dégressif
b. Mode valeur résiduelle ne change pas. - l'amortissement progressif de
d’amortissement - Le mode dégressif : charge manière exceptionnelle
décroissante sur la durée d’utilité de - l’amortissement dérogatoire
’actif. Les coefficients d’amortissement
- Le mode des unités de production : dégressif sont publiés par la loi
charge basée sur l’utilisation ou la de finance de 1994.
production prévue de l’actif.
Une immobilisation corporelle peut Comptabilisation totale et plan
comporter plusieurs éléments à durée d’amortissement unique pour
de vie ou rythme d’amortissement chaque immobilisation.
c. Approche par distincts.
composants Dans ce cas, la norme IAS 16 impose
de les comptabiliser de manière
séparée, de manière à pouvoir associer
à chacun son plan d’amortissement
spécifique et les dépenses ultérieures
correspondantes.
La norme 36 relative à la « Les principes marocains
Dépréciation d’actifs » impose la prévoient la comparaison de la
démarche de réalisation des tests de valeur nette comptable avec la
dépréciation : elle indique que chaque valeur actuelle des actifs :
Dépréciation des entreprise doit examiner, à chaque - à la date de clôture, de manière
immobilisations clôture annuelle ou intermédiaire, s’il explicite,
corporelles existe un indice de perte de valeur, un - à chaque situation
test de dépréciation est effectué selon intermédiaire, de manière
les modalités précisées par la norme implicite les normes marocaines
impliquant notamment la ne prévoient rien en ce qui
détermination formelle de la valeur concerne les tests de
recouvrable des actifs concernés. dépréciation.
La valeur comptable d’une Lors des cessions ou de retraits,
immobilisation corporelle doit être la valeur d'entrée des biens sortis
décomptabilisée : et les amortissements

29
Sortie des - Lors de sa sortie ; correspondants sont à retirer du
immobilisations - Lorsqu’aucun avantage économique bilan.
du patrimoine futur n’est attendu de son utilisation
ou de sa sortie.
Le profit ou la perte résultant de la
décomptabilisation d’une
immobilisation corporelle sera inclus
dans le résultat.

A noter :
Au Maroc, les méthodes comptables d’amortissement des immobilisations sont
dépendantes de la réglementation fiscale en termes de durée retenue et de rythme
d’amortissement
La durée de vie sur le plan fiscal et comptable est en général plus courte que la durée
de vie réelle des immobilisations. IFRS 16 (immobilisations corporelles) précise que
l’entreprise doit identifier et sélectionner la méthode d’amortissement qui reflète le rythme
selon lequel les avantages économiques liés à l’actif sont consommés par l’entreprise

30
Partie III : Partie empirique

Afin de bien étudie la différence entre les deux traitements est leur impact sur le résultat
nous allons faire une petite étudie en chiffre
Cas pratique 1 : Le couts d’acquisition
Etude de cas N° 1
Une entreprise a acquis un matériel à l’étranger qu’elle a fait installer dans un nouvel
atelier. Le comptable a dressé la liste des diverses charges qui se rapportent à cette opération
(colonne « estimations du tableau ci-dessous). L’entreprise a obtenu une remise de 5% sur le
prix brut HT. La durée de vie de ce matériel est de 10 ans et, à la fin de celle-ci, il faudra
procéder au démontage et dépolluer le site où ce matériel est implanté (coût actualisé estimé de
65 000).
Eléments Couts IFRS CGNC
Elaboration du projet d'investissement 2 600 - -
Frais d'étude du marché des fournisseurs 3 000 - -
Part de frais administratifs généraux 2 000 - -
Prix d'achat brut 500 000 500 000 500 000
Droits de douane payés par l'entreprise 100 000 100 000 100 000
Frais de montage 22 000 22 000 22 000
Formation du personnel 6 000 - -
Frais d'entretien avant mise en service 5 000 - -
Réduction sur le prix d’achat - 25 000 - 25 000 - 25 000
Frais de démontage et de dépollution 65 000 65 000 -
Cout total d’acquisition 662 000 597 000

Dans ce stade en déduire que le couts selon le CGNC prend en compte toute
élément indispensable au bonne fonctionnement de immobilisation n’est pas comme celui
de IFRS qui englobe une liste vague des couts dont des couts qui ne sont pas nécessaires a
la mise en service de c’est immobilisation tel que les couts de teste ....
Cas pratique 2 : Crédit-bail
Etude de cas N° 2
La société ALPHA, en vue de son passage aux normes IAS/IFRS, doit effectuer des
retraitements concernant les contrats de crédit-bail dont elle dispose. En effet, la société Alpha

31
n’a pas retraité les biens acquis en crédit-bail en tant qu’immobilisations corporelles tel que
dicté par la norme IAS 17 (contrat de location), je me limiterais au traitement d’un seul cas de
contrat de bail et les autres seront traités de la même manière
La société « ALPHA » a acquis en crédit-bail au début de l’exercice 2020 un véhicule
d’une valeur de 60 000 DH dont la durée de vie est estimée à cinq ans. Les redevances annuelles
payables à terme échu le 31 décembre de chaque année s’élèvent à 21 000 DH. Le contrat de
bail, d’une durée de trois ans, prévoit une option d’achat qui s’élève à 10 350 DH.
Le retraitement crédit-bail conduit au calcul du taux d’intérêt du contrat de bail :
60 000 = 21 000 * [(1-(1+t) ¯ ³) /t + 10 350 * (1+t) ¯ ³]
=> t = 10%
Les loyers payés par le locataire représentent à la fois :
- Le remboursement du principal investi par le bailleur dans l’acquisition du bien loué.
- La rémunération de ce capital : les charges financières liées à l’emprunt. Seule la
deuxième partie constitue une charge pour la société, l’autre vient en déduction de la dette
comptabilisée au début du contrat. La comptabilisation des loyers exige donc que les deux
composantes soient séparées.il faut pour cela dresser le tableau de remboursement de
l’emprunt :
Principal Intérêts Annuités
31-12-2020 15 000 6 000 21 000
31-12-2021 16 500 4 500 21 000
31-12-2022 18 150 2 850 21 000

Afin de se conformer aux normes IFRS, appliquées par la société mère, la société
« ALPHA » a effectué les retraitements suivants liés à l’année 2020 :
- Inscrire le véhicule au compte « Matériel de transport » pour sa valeur initial soit
60 000 DH ;
- Inscrire un emprunt correspondant au bail du véhicule pour la même valeur ;

‘é23é 2340 Matériel de transport 60 000


1486 Dettes de financement d’Immo 60 000
L’acquisition du M tps

32
- Eclater le loyer en charge financière et remboursement de l’emprunt :
1486 1486 Dettes de financement d’imm 15 000
66 6311 Charges d’intérêt 6 000
6132 Redevances de crédit-bail 21 000
L’exercice 2020

- Constater l’amortissement du véhicule au titre de l’exercice 2020 pour un montant net


d’impôt de (60 000 * 20%) = 12 000 DH ;
‘é23é 6193 DEA des immobilisations corporelles 12 000
2834 Amortissements du matériel de 12 000
transport
Constatation d’amortissement 2020

A travers ces retraitements, on conclut que d’un point de vue financier, une location
financement n’est autre qu’une alternative à l’emprunt. Le preneur d’un contrat de crédit-bail
se trouve en effet dans la même situation que s’il avait emprunté la somme nécessaire à
l’acquisition du bien. Il profite de ce dernier comme s’il en était le propriétaire et doit en
contrepartie payer des loyers qui correspondent aux annuités d’un emprunt. Par ailleurs ce type
de contrat a l’avantage de permettre au bénéficiaire de partager les risques avec le propriétaire
juridique du bien et notamment de mieux gérer le risque d’obsolescence de son outil de
production.
Afin de se conformer aux exigences des normes IFRS, la société ALPHA est appelée à
revoir tous ses contrats de crédit-bail et faire les retraitements nécessaires car l’adoption du
référentiel IFRS exige l’application de toutes les normes sans exception.
En fin on peut dire que selon les normes IFRS les contrats du crédit-bail (leasing) sont
considère comme un élément qui se situe dans le patrimoine de l’entreprise (les immobilisations
corporelle) accompagné par des intérêts d’emprunts plus les dettes de financements, tandis que
selon les normes CGNC le traitement de crédit-bail se déroule par la constatation d’une charge
(redevance). Autrement dit les entreprises marocaines n’ont pas la possibilité de considère ces
éléments dans le patrimoine de entreprises car ne sont pas à la propriété d’elle, D’après les IFRS
tous éléments qui gênent un bénéfice dans l’avenir est considéré comme un patrimoine
d’entreprise.

33
Cas pratique 3 : Traitement des pièces de rechange
Etude de cas N° 3
Dans le fichier des immobilisations et la fiche de stocks de la société ALPHA, j’ai pu
constater que la société ALPHA a comptabilisé en charges des pièces de rechanges devant être
traité en tant qu’immobilisation car elles remplissent les conditions requises.
La société ALPHA a acquis le 01/01/20 un grand matériel nécessaire au
fonctionnement d’une station d’essence pour une valeur de 6 000 000 DH. Cette machine est
amortissable sur 20 ans et fonctionne avec deux moteurs. Pour les besoins de révisions
périodiques de ces deux moteurs, un troisième moteur a été acquis avec la machine en question
pour un montant de 100 000 DH (amortissable sur 10 ans)
En général, dans ce secteur d’activité, ces moteurs sont révisés périodiquement après
36 000 heures d’activité, le coût de la révision étant de 8 000 DH. Un garage spécifique a été
aménagé pour cette machine, le coût de l’aménagement est estimé à 1000 DH. Le service
comptabilité de la société a comptabilisé les opérations suivantes :
- La machine est comptabilisée à son prix d’achat et amortie sur 20 ans ;
- Comptabilisation des aménagements parmi les autres immobilisations (amortissable
sur 10 ans) ;
- Le moteur a été comptabilisé en achats et a été constaté en stocks à la clôture de
l’exercice ;
- Le matériel a accompli 9 500 heures d’activité, la société a comptabilisé une
provision pour réparation proportionnellement au nombre d’heures d’activité.
Ainsi, la société ALPHA a inscrit le moteur, qui constitue une pièce de rechange
nécessaire au fonctionnement du matériel, en stocks et le constatera en charges lors de son
utilisation. Ce traitement est faux car ce moteur est spécifique à cette machine, il devra donc
être comptabilisé en tant qu’actif immobilisé.
Le grand livre de la société ALPHA selon le référentiel Marocain (CGNC) se présente
comme suit
2 Immobilisations 6 Achats Stocks

6 000 000 100 000 100 000 100 000


1 000
100 000

34
Provision Amortissement Résultats

2111 2111 300 000 300 000 100 000


100 100 2 111
21 261 2 111
100 000
21 261
NB : Les chiffres en gras représentent les retraitements à établir pour se conformer aux normes
IFRS.
- Les retraitements IAS/IFRS à effectuer :
a. Les éléments à immobiliser sont les suivants :
- Le matériel après déduction du montant des deux moteurs qui constituent deux composants
indépendants à immobiliser : 6 000 000 - (100 000*2) = 5 800 000 et à amortie sur 20 ans
- Les deux moteurs après déduction du montant de la révision qu’est à immobiliser aussi :
(100 000 * 2) - 8000 = 192 000, à amortie sur 10 ans
- Le troisième moteur : 100 000, à amortie sur 10 ans
- Le garage aménagé spécialement pour le matériel : 1000, à amortie sur 10 ans.
- La révision : 8000 (amortissement fonctionnel : 36 000 heures)
b. Le calcul des amortissements est le suivant :
- Le matériel : 5 800 000 / 20 = 290 000
- Les deux moteurs : 192 000 / 10 = 19 200
- Le troisième moteur (pièce de rechange) : 100 000/ 10 = 10 000
- Le garage : 1000 / 10 = 100
- La révision : (9500 / 36000) *8000 = 2111
Donc le grand livre se présentera comme suit :

Immobilisations Amortissement

5 800 000 290 000


192 000 19 500
100 000 10 000
1 000 100
8 000 2 111
SD : 6 101 000 SC : 321 311

L’amortissement complémentaire est de : 321 311 – 300 100 = 21 211

35
c. Le solde du compte de stocks en le créditant et débitant le compte d’immobilisation de
100 000 pour activer les stocks.
d. Le solde du compte de provision en le débitant et en créditant le compte de résultat de
2111.
Ainsi, on peut conclure à ce niveau que la société n’a pas respecté les dispositions
de la norme IAS 16 concernant le traitement des pièces de rechanges qui doivent consister aux
retraitements présentés ci-dessus.

Cas pratique 4 : Approche par composante


Etude de cas N° 4
A- Amortissements par composants
Dépenses de remplacement L’entreprise X a acquis le 1er janvier N, une
immobilisation pour un coût global de 600 000 Dhs HT (TVA au taux de 19,60 %). Elle a
identifié un composant significatif devant faire l’objet d’un remplacement à intervalle régulier.
La décomposition du bien est donc la suivante :
Composant A : 60 000 Dhs HT. Ce composant doit être remplacé tous les 3 ans, sa durée
d’utilisation est donc de 3 ans ;
Composant B (structure) : 540 000 Dhs HT, durée d’utilisation 6 ans.
Compte tenu de l’utilisation prévue du bien, l’entreprise considère que le rythme de
consommation des avantages économiques des composants A et B est linéaire.
Fin N+2, le composant A est remplacé pour un coût de 66 000 Dhs HT. L’entreprise
clôture ses comptes le 31 décembre de chaque année. (Taux de TVA = 19.6%)
J’ai décidé de présenter le plan d’amortissement du bien ainsi que l’impact dans le
compte de résultat dans le cas de la décomposition et de la non décomposition pour pouvoir
faire une comparaison.
1- Solution avec décomposition

Composant B Composant A Composant A Impact sur le


Structure renouvellement résultat
N 540 000/6 = 60 000/3 = - 110 000
90 000 20 000
N+1 90 000 20000 - 110 000
N+2 90 000 20000 - 110 000
N+3 90 000 66000/3=22000 - 112 000

36
N+4 90 000 22000 - 112 000
N+5 90 000 22000 - 112 000
Totaux 540000 60000 66000 -666000

Ecritures comptables en N :
1 er janvier N
2… Composant A Composant B (60000+540000)
34551 Etat, TVA déductible sur immo. 117600
1486 Fournisseurs d’immobilisations 717 600
Acquisition du bien et décomposition
31/12/N
6195 D.E.P et aux provisions charges 110 000
d’exploitation
28… Amortissements composant A
28… Amortissements composant B 20 000
Constatation du dotation 90 000

Ecritures comptables en N +2 :
31/12/N+2
6195 D.E.P et aux provisions – charges 110 000
d’exploitation
28… - Amortissements composant A 20 000
28… Amortissements composant B 90 000
Constatation du dotation
Amortissements composant A
28… Valeurs comptables des éléments 60 000
2… d’actif cédés 60 000
Composant A Sortie de l’actif du
composant remplacé
2… Composant A 66000
34552 Etat, TVA déductible sur immobil 12 936
1486 Fournisseurs d’immobilisations 78 936
Acquisition du composante A

37
2- Solution sans décomposition :

Dans cette solution, le bien est indissocié et amorti globalement sur 6 ans pour un
coût total de 600 000 Dh HT. Le remplacement du composant A, le 31/12/N+2, est enregistré
en charge d’entretien pour un montant de 66 000 Dh.
Amortissement Charge de Impact sur le résultat
immobilisation renouvellement
Composant A
N 600 000/6 = 100 000 - 100 000
N+1 100 000 - 100 000
N+2 100 000 66 000 - 166 000
N+3 100 000 - 100 000
N+4 100 000 - 100 000
N+5 100 000 - 100 000
TOUTAUX 600000 666000

3- Comparaison entre les deux méthodes :

L’impact global sur le résultat (-666 000 Dhs) est identique qu’elle que soit la
solution. Mais la méthode par composants permet de « linéariser » davantage la prise en compte
des charges de renouvellement du composant A. La charge totale liée au composant A est mieux
répartie sur la durée totale de la période par le biais des amortissements. On constate également
une anticipation des charges d’amortissements dans l’approche par composants.
I- Dépenses de gros entretien

L’entreprise X a acquis le 1er janvier N, une machine pour un prix de 200 000 Dhs
HT, dont la durée d’utilisation est de 6 ans, amortissable en linéaire. Cette machine nécessite
une dépense estimée de gros entretien de 30 000 Dhs HT tous les 3 ans. Le coût réel de la
dépense est de 28 000 Dhs HT le 1er janvier N+3.
Dans l’approche par composants, l’activation de ces dépenses de gros entretien
traduit le fait que dès l’acquisition de l’immobilisation, ces dépenses à venir seront nécessaires
pour que le bien puisse fonctionner conformément à son utilisation. Elles font donc partie
intrinsèquement du coût de l’immobilisation achetée.

38
Le CNC8 a prévu un traitement alternatif pour les dépenses de gros entretien. Elles
peuvent être réparties par anticipation sur la durée séparant deux révisions par le biais de
provisions pour gros entretien ou de grandes révisions. Lors de la réalisation des travaux, ceux-
ci sont comptabilisés en charges et la provision est alors reprise.
De ce fait, On a décidé de faire une Comparaison entre les traitements comptables
suivants et dégager, pour chaque méthode, l’impact résultat :
1. Selon les normes IFRS (IAS 16)
Le traitement des immobilisations en IFRS se déroule par l’adoption de c’est deux
approche a savoir :
a. Approche par provision du grand entretien :
La société constate l’entretien comme un composant s’imputant sur la structure
- La société anticipe les dépenses d’entretien en provision pour gros entretien (PGE)
1er janvier N
…… Matériel industriel 200 000
…… Etat, TVA déductible sur 39 200
immobilisations
…… Fournisseurs d’immobilisations 239 200

Plan d’amortissements de la machine et de la composante :

Amortissement PGE Incidence sur le


Machine (+) Dotation/ (-) reprise résulta
N 200 000/6 = 30 000/3 = 10 000 - 43 333,33
33 333,33
N+1 33 333,33 10 000 - 43 333,33
N+2 33 333,33 10 000 - 43 333,33
N+3 33 333,33 28 000 (charge - 31 333,33
d’entretien) - 30 000
(reprise PGE)
N+4 33 333,33 - 33 333,33
N+5 33 333,33 - 33 333,33
TOTAUX 200000 -228000

Le 31/12/N : constatation de la dotation à la provision pour gros entretien

8CNC : Le conseil national de la comptabilité a l’objectif de coordonner et synthétise les recherche théorique et
méthodologie de comptabilités ainsi que leur application pratique

39
…… Dotations aux provisions 10 000
d’exploitation
…… Provisions pour gros entretien ou 10 000
grandes révisions
Constatation du provision

Le 1er janvier N+3 : au moment de la dépense effective d’entretien

…… Entretien et réparation 28 000


…… Etat, TVA déductible sur autres biens 5 488
et services 33 488
…… Fournisseurs
Constatation de la charge
…. Provisions pour gros entretien ou 30 000
grandes révisions 30 000
…… Reprises sur provisions
d’exploitation
Annulation du provision

Extrait de bilan au 31/12/N+5


Actif
Actif immobilisé Brut Amorti/Provision Net
Matériel industriel 200 000 200 000 0

Passif
Financement Permanent Net
Provision pour gros entretien 30 000

b. Approche par les composants :


Le 1 janvier N : acquisition de la machine
…… Matériel industriel (structure) 170 000
…. Composant « Entretien » 30 000
…… Etat, TVA déductible sur immobilisations 39 200
…… Fournisseurs d’immobilisations 239 200
Acquisition de la machine et leur composant

NB : Les dépenses d’entretien futures ne viennent pas augmenter le coût d’entrée de


l’immobilisation, mais sont « prélevées » à l’intérieur de ce coût.

Amortissement Amortissement Incidence sur le


Structure Composant « résultat
entretien »
N 170 000 /6 = 30 000/3 = 10 000 - 38 333,33
28 333,33

40
N+1 28 333,33 10 000 - 38 333,33
N+2 28 333,33 10 000 - 38 333,33
N+3 28 333,33 28 000/3 = 9 333,33 - 37 666,66
N+4 28 333,33 9 333,33 - 37 666,66
N+5 28 333,33 9 333,33 - 37 666,66
TOTAUX 170 000 58 000 - 228 000

Le 31 /12/N : on aura l’écriture suivante en matière d’amortissement


…… Dotations aux amortissements, aux dépréciations 38 333,33
…… et aux provisions - charges d’exploitation 28 333,33
…… Amortissement du matériel « structure » 10 000
Amortissement composant « entretien »
Constatation de dotation d’amortissement

Le 1er janvier N+3 : La dépense réelle d’entretien est de 28 000 Dhs HT. Elle est traitée
comme un remplacement de composant

…… Valeurs comptables des éléments d’actif cédés 30 000


…… Amortissement composant « entretien » 30 000
Composant « Entretien » Sortie du composant «
entretien » comptabilisé le 1er janvier N
…… Composant « Entretien » 28 000
…… Etat, TVA déductible sur immobilisations 5 488
…… Fournisseurs d’immobilisations 33 488
Dépense réelle d’entretien remplaçant
l’estimation comptabilisée le 1er janvier N

Extrait de bilan de N+5


Actif
Actif immobilisé Brut Amorti/Provision Net
Matériel industriel 198 000 198 000 0

Valeur brute du matériel = (200 000 -30 000) + 28 000 = 198 000
Amortissements = 170 000 + 28 000 = 198 000 Net = 0

2… Matériel industriel 200 000


34552 Etat, TVA déductible sur 39 200
1486 immobilisations 239 200
Fournisseurs d’immobilisations

Amortissement PGE Incidence sur le


Machine (+) Dotation/ (-) reprise résulta
N 200 000/6 = 30 000/3 = 10 000 - 43 333,33

41
33 333,33
N+1 33 333,33 10 000 - 43 333,33
N+2 33 333,33 10 000 - 43 333,33
N+3 33 333,33 28 000 (charge - 31 333,33
d’entretien) - 30 000
(reprise PGE)
N+4 33 333,33 - 33 333,33
N+5 33 333,33 - 33 333,33
TOTAUX 200000 -228000

Le 31/12/N : constatation de la dotation à la PGE


619 Dotations aux provisions 10 000
d’exploitation 10 000
…… Provisions pour gros entretien ou
grandes révisions

Le 1er janvier N+3 : au moment de la dépense effective d’entretien

6133 Entretien et réparation 28 000


3455 Etat, TVA déductible sur autres biens 5 488
4411 et services 33 488
Fournisseurs

…. Provisions pour gros entretien ou 30 000


grandes révisions 30 000
719 Reprises sur provisions
d’exploitation

Extrait de bilan au 31/12/N+5


Actif : Valeur brute du matériel = 200 000
Amortissements = 200 000 Net = 0
Passif : Provision pour grosses réparations (30 000 – 30 000) = 0
.
2. Selon les normes CGNC
Aux niveaux des normes marocaine en traite les immobilisations par la
comptabilisation totale et plan d’amortissement unique pour chaque immobilisation.

42
Vo Taux Dotation Cumul VNA
N 600 000 16,67% 100 000 100 000 500 000
N+1 600 000 16,67% 100 000 200 000 400 000
N+2 600 000 16,67% 100 000 300 000 300 000
N+3 600 000 16,67% 100 000 400 000 200 000
N+4 600 000 16,67% 100 000 500 000 100 000
N+5 600 000 16,67% 100 000 600 000 0

Comme déjà indique qu’au niveau de CGNC la comptabilisation il est total avec un
traitement d’amortissements unique pour la totalité d’immobilisation.

43
Conclusion

Les principaux changements liés aux immobilisations corporelles peuvent être résumés
comme suit :
La comptabilisation des actifs en comptabilité marocaine se fait au coût historique, avec
possibilité de réévaluation (corporelle et financière).
En IFRS, ces réévaluations doivent être régulières et homogènes (applicables à
l'ensemble des actifs similaires), mais ne s’appliquent pas nécessairement à la totalité des actifs
A ce jour pour garantir l’image fidèle de la comptabilité des entreprises on doit faire
quelque modification aux niveaux du CGNC car il a plusieurs éléments qui ne sont pas précis
par exemple :
- On doit faire un seuil sur lequel une charge peut être immobilise afin d’avoir un
avantage d’amortissement sur une durée de vie (Non seulement avoir une valeur significative
sur laquelle tu auras le droit de les activer en immobilisation).
- Le seul élément qui consiste un obstacle pour les entreprises marocaine de ne
pas réévalue ses immobilisations selon la juste valeur et abandonné de travail avec le couts
historique c’est la manque d’information a ce stade devant la digitalisation pourquoi non faire
une plateforme sur laquelle on peut avoir la valeur actuelle de chaque immobilisation est
abandonné immédiatement le travail par le cout historique, puis exige au dirigent de la société
de travail avec la juste valeur comme cela la valeur financière de l’entreprise sera plus sincère
par conséquence d’une attractivité de plus en plus d’investisseur.
- Alors la choses qu’on aime mettre à votre la disposition c’est que le CGNC doit
adopte des normes qu’elles ont une vision économique plus que juridique afin de permettre aux
entreprises de disposer des informations qui reflètent une situation financière qui se basé sur
des valeurs vénales (les valeurs du marché) est cela va stimuler les investisseurs d’injecter leurs
liquidités dans l’économie national par conséquence d’avoir une surchauffe économique.

44
Bibliographie

Les sites :
http://www.focusifrs.com/

Les ouvrages :
Robert OBERT (2017) ; Pratique des normes IFRS (6eme édition) ; Dunod
Éric TORT (2018/2019) ; Normes comptables internationales IFRS ; Gualino
Mohamed MOUNIR (2019) ; Finance d’entreprises ; Imprimerie papeterie el
watanya
Azzouz ELHAMMA (2012) ; Comprendre les normes comptables
internationales IAS/IFRS au Maroc ; 1ère édition
Les documents :
Code Générale de Normalisation Comptable
PFE déjà faite qui traite le même sujet
Cours du principe comptable du modules audit fiscal Master ENCG

45

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