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Université de Carthage

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Institut des Hautes Études Commerciales de Carthage

Projet de fin d’études pour l’obtention de la


Licence Appliquée en Comptabilité

Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture :


Traitement comptable et cas pratique d’une
démarche d’audit

Élaboré par : Encadré par :

BOUZAIENNE Arij Mr. GUERFALA Wajdi


Mr. BEN HFISSA Mohamed

Année Universitaire : 2020/2021


Dédicace

Du plus profond de mon cœur, je dédie ce modeste travail à tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à sa réalisation en signe de reconnaissance et de
gratitude pour toutes ces années d’études.

Ce projet est spécialement dédié:

À mes chers parents qui m’ont soutenu durant tout le parcours de mes études,
pour la patience dont ils ont fait preuve à mon égard pour leurs sacrifices.

À ma chère sœur Tassnim qui sait toujours comment procurer la joie et le


bonheur pour toute la famille et qui m’a toujours soutenu durant ces années
d’études.

À ma chère cousine Oumaima qui n’a pas cessé de me conseiller et me soutenir


tout au long de ce travail.

À ma famille, source d’espoir et de motivation.

À tous mes amis qui m’ont encouragé, particulièrement Safa, qui a apprécié
mon effort et créé le milieu favorable pour l’achèvement de ce travail. Je te
souhaite plus de succès.
Remerciement

Je tiens à remercier, dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de


l’Institut des Hautes Etudes Commerciales (IHEC) de Carthage.

Je remercie également Monsieur Wajdi GUERFALA pour l’aide et les conseils


qu’il m’a apporté lors des différents suivis.

Et mon encadrant professionnel Monsieur Mohamed BEN HFISSA pour ses


conseils et son soutien malgré ses occupations et engagements.

Je tiens à remercier le cabinet AMC Ernst and Young pour son accueil ainsi que
toute l’équipe avec qui j’ai travaillé, plus particulièrement Mlle Khaoula
RAJOUA et Monsieur Houssem BEN SAOUD pour l’aimable ambiance, pour
leurs conseils et les moyens qu’ils ont mis à ma disposition afin de m’aider à
bien accomplir mon travail.

Enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui m'ont conseillé et relu lors
de la rédaction de ce rapport de stage.
Liste des abréviations
 EY: Ernst and Young

 CEO: Chief executive officer

 SA: Société anonyme

 SARL: Société à responsabilité limitée

 ISA : International standard on auditing

 IFRS: International financial reporting standards

 SAFS: Statement of financial accounting standards

 US GAAP: Generally accepted accounting principles

 IPO: Initial public offering

 ETAP: Entreprise Tunisienne d'activités pétrolières

 SEC: Security and Exchange Commission

 ASR: Accounting Series Release

 IASB: International Accounting Standards Board

 IASC: International Accounting Standards Committee

 IFAC: International Federation of Accountants

 JIB: Joint interest billing

 AUC: Assets under constructions

 CAPEX: Capital expenditure

 OPEX: Operational expenditure


Sommaire

Introduction générale .......................................................................................................................... 1


Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young .............................................................................. 4
Introduction ............................................................................................................................................. 4
Section 1: Description Ernst and Young ........................................................................................ 4
Section 2 : Description du département Audit ......................................................................... 10
Conclusion .............................................................................................................................................. 13
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage ......................................................................... 14
Introduction .......................................................................................................................................... 14
Section 1 : Déroulement du stage .................................................................................................. 15
Section 2 : Analyse du stage ............................................................................................................ 23
Conclusion .............................................................................................................................................. 24
Chapitre 3: Évaluations des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement
comptable et cas pratique d’une démarche d’audit .............................................................. 25
Introduction .......................................................................................................................................... 25
Section 1: réglementation du secteur pétrolier: ..................................................................... 26
Conclusion .............................................................................................................................................. 40
Section 2: Cas pratique: Démarche d’audit des actifs pétroliers ...................................... 41
Conclusion générale ........................................................................................................................... 48
Annexes ................................................................................................................................................... 49
Références bibliographique………………………………………………………………...51
Introduction générale

Introduction générale

Durant ma formation en comptabilité à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales (IHEC) de


Carthage pour deux ans et demi, et afin d’obtenir ma licence appliquée en comptabilité, j’ai
eu l’opportunité de réaliser mon stage d’une durée de trois mois, du 01/03/2020 au
31/05/2020, au sein du prestigieux cabinet d’audit et de conseil AMC Ernst and Young (EY),
l’un des Big Four et il occupe une place de premier plan sur le marché, avec 400
collaborateurs et un chiffre d’affaires de 35 million TND.

J’ai choisi EY, ce vénérable cabinet d’expertise comptable, dans l’espoir de mieux connaître
le métier et d’obtenir une connaissance exhaustive sur les rudiments d’audit.
J’ai choisi le département Audit (Assurance) parce que, durant le premier semestre de ma
troisième année, j’ai apprécié l’aspect théorique de la matière ainsi que ses qualités acquises.
J’ai eu l’occasion de participer à deux missions d'une importance majeure dans le domaine,
afin de compléter mes connaissances académiques.

Ce stage constitue un élément indispensable à ma formation. Il constitue une expérience qui


permet à l’étudiant de mieux s'intégrer dans la vie professionnelle.
Il m’a permis de déceler, pour la première fois, le quotidien d’un auditeur qui est un métier
d’un haut statut social très influent sur la direction de la société.
Cette expérience m’a permis de bien apprécier le sens de la responsabilité ainsi que
l’importance de bien gérer mon temps et mon travail afin de répondre aux besoins des clients
à temps.

Les tâches que j’ai effectuées, durant ces trois mois, sont l’audit des charges financières,
l’audit des capitaux propres et l’audit des autres charges d’exploitation (OPEX).

La tâche qui m'a le plus marquée était l’audit des actifs pétroliers. C’est ainsi que l’audit
d’une société pétrolière m’a, tout d’abord, paru difficile vu la complexité et l’importance
capitalistique du secteur pétrolier, mais ceci m'a poussé à me renseigner sur ce sujet.

En effet, dans le monde moderne, le secteur de l’énergie revêt une importance capitale.
Il représente environ 60% des flux d’investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie entre
2007 et 2011. Ainsi le secteur des énergies fossiles est le premier secteur d'investissement
étranger en Tunisie.

1
Introduction générale

Selon son texte fondateur, l’Entreprise Tunisienne d’Activités Pétrolières (ETAP) a pour
mission de gérer l'exploration, la production et la commercialisation des hydrocarbures pour
le compte du gouvernement tunisien.
Son rôle est de :
● Aider et soutenir l'exploration et la production des sociétés pétrolières et gazières
● Être chargé d'attirer les investissements étrangers
● Négocier avec les sociétés pétrolières et gazières au nom du pays.
En Tunisie, il existe 25 concessions en production ETAP et 14 concessions en production
hors ETAP.
Les sociétés opérant dans la production d’hydrocarbures identifient trois grandes activités qui
sont:
● Les travaux de prospection: ce sont les travaux de détection d’indices d’existence
d’hydrocarbures par l’utilisation des méthodes géologiques et géophysiques à
l’exclusion des forages
● Activités de recherche: les études et les travaux notamment géologiques,
géophysiques et de forage, ainsi que les essais de production, en vue de découvrir des
gisements et d’en apprécier l’importance.
● Activités d’exploitation: les études et les travaux, notamment le forage et de
complétion des puits ainsi que la réalisation des installations, en vue de développer et
de mettre en production un gisement, les opérations de première préparation des
hydrocarbures produits, dans le but de les rendre commercialisables, le transport de
ces hydrocarbures, notamment par canalisation, leur commercialisation.

La réalisation de ces travaux nécessite des dépenses d’une intensité capitalistique. Cette
intensité se traduit par des investissements importants permettant la constitution d’actifs
pétroliers.

Pour cette raison, ce rapport sera dédié à la présentation de la démarche d’audit des actifs
pétroliers à la date de clôture sous la problématique suivante :
Quelles sont les diligences que l’auditeur doit prendre en compte dans ses travaux
d’évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture ?
Dans le but de répondre à cette problématique, on a posé les questions suivantes :
 Quels sont les différents types des actifs pétroliers ?

2
Introduction générale

 Quelles sont les normes comptables mises en place pour le traitement comptable des
actifs pétroliers à la date de clôture ?
 Quelle est la différence entre le référentiel américain et le référentiel international en
matière de : Règles d’amortissement et règles de dépréciation ?

Ce rapport est composé de trois chapitres:


● Un premier chapitre présentant, dans un premier lieu, l’entreprise dans laquelle j’ai
effectué mon stage ainsi que son environnement, et dans un second lieu, le
département d’audit.

● Un deuxième chapitre présentant, dans un premier lieu, les tâches effectuées durant
les trois mois de stage, et dans un second lieu, les problèmes rencontrés et les acquis
de stage.

● Un troisième chapitre, présentant, dans un premier lieu, l’importance du secteur


pétrolier en Tunisie ainsi que sa réglementation juridique, dans un second lieu, la
typologie des actifs pétroliers et leur traitement comptable en comparant les règles du
référentiel américain (les normes SFAS) à celles du référentiel international (les
normes IAS et IFRS), et dans un dernier lieu, un cas pratique expliquant la démarche
d’audit des actifs pétroliers à la date de clôture.

3
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young


Introduction

Ernst and Young (EY), KPMG, PricewaterhouseCoopers (PwC), et Deloitte sont les quatre
cabinets d’audit et de conseil les plus influents et les plus puissants au niveau mondial.
Ces cabinets prestigieux sont connus sous le nom de Big Four.
J’ai eu l’occasion d’exercer un stage de trois mois au sein du cabinet EY Tunisie, l'un des
plus importants cabinets d’audit et de conseil au monde.
Avant de commencer le stage, EY nous a fourni une formation de deux jours afin de nous
familiariser avec les valeurs et la culture qui y régnaient.
Dans le cadre de ce chapitre on va décrire en premier lieu le cabinet EY ainsi que son
environnement et en second lieu on va décrire l’unité d’affectation dans laquelle s’est
effectué le stage (département d’Audit « Assurance »).

Section 1: Description Ernst and Young

1 Présentation d’Ernst and Young

Parmi les cabinets d'audit les plus réputés en Tunisie et même dans le monde,
Ernst & Young occupe une place privilégiée.
En effet, EY Global est l'une des principales sociétés d'audit au monde, son chiffre d'affaires
mondial est de 31.4 milliards de dollars américains.
Présent dans 152 pays, avec 247 500 collaborateurs et plus de 200 000 clients, le cabinet
Ernst & Young représente le troisième réseau mondial en matière de chiffre d’affaires et offre
à ses clients des solutions innovantes à la mesure de leurs objectifs et de leurs besoins.
Par ailleurs, EY se trouve dans 7 pays dans Western Europe et le Maghreb (Algérie,
Belgique, France, Luxembourg, Maroc, Pays-Bas et Tunisie), son un chiffre d’affaires de 2.3
milliards de dollars américains, avec 48 bureaux et 13 500 collaborateurs.
En Tunisie, EY est l’un des « Big Four » et occupe une place de premier plan sur le marché,
avec 400 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 35 millions TND.1

1
Document interne EY 2020

4
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

2 Fiche signalétique EY

2.1 Fiche signalétique EY Global


Tableau 1: Fiche signalétique d’Ernst and Young Global

1989
Date de création

Directeur général Carmine Di Sibio


EY global chairman and CEO

Siège social Londres


Royaume-Uni

Effectif 270 000 en 2019

Slogan Building a better working world

2.2 Fiche signalétique EY Tunisie


Tableau 2: Fiche signalétique d’AMC Ernst and Young

Raison social AMC Ernst and Young

Date de création Avril 1987

Date d’intégration du réseau EY 1994

Forme juridique Société anonyme (SA)

Directeur général Noureddine Hajji

Services Audit/ Fiscalité et droit/ Transaction/


Conseil

Siège social Boulevard de la Terre Centre Urbain Nord,


Cité El Khadra, Tunis, 1003 Tunisie

Téléphone +216 70 749 111


Fax +216 70 749 045

E-mail tunisoffice@tn.ey.com

5
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

3 Historique et évolution

3.1 A l’échelle internationale


L’histoire du cabinet débute en 1894 quand Arthur Young commence sa première entreprise,
Stuart et Young, à Chicago.
Puis, en 1979, Whinney Murray fusionne avec Ernst and Ernst pour former Ernst and
Whinney, le quatrième plus important cabinet d’audit mondial.
En 1989, Arthur Young fusionne avec Ernst & Whinney pour créer Ernst & Young.
En 2013, Ernst & Young actualise son nom de marque à EY et présente le but: “Building a
better working world”.
Face à la mondialisation de plus en plus effrénée de nouvelles techniques et des changements
structurels requis par un marché en constante évolution, le nouveau groupe a rapidement
établi sa propre position de leader mondial. 2

Logo EY de 1990 à 2012 Logo EY depuis 2013

• Création du cabinet Sturat et Young à Chicago


1894
• Fusion de Ernst and Ernst et Whinney Murray
1979
• Fusion de Ernst and Ernst et Aurthur and Young pour créer Ernst and Young
1989
• Ernst and Young actualise son nom de marque à EY
2013

Figure 1: Une chronologie de l’histoire d’Ernst and Young

2
https://www.vault.com/company-profiles/accounting/ey-llp

6
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

3.2 En Tunisie
En Tunisie, AMC Ernst and Young a été créé en 1987 et membre du réseau EY depuis 1994.
Avec plus de 400 professionnels (dont 10 associés) en Tunisie et plus de 34 ans d’expérience,
EY occupe une position prédominante dans le marché et joue un rôle déterminant dans le
développement de l’économie.
Plus de 400 clients comprenant des sociétés cotées, les principaux groupes Tunisiens privés et
les filiales locales des principaux groupes internationaux.
Entreprise « leader » en Tunisie avec une forte réputation de la firme la mieux structurée qui
offre la meilleure qualité de travaux en audit et en service de transactions et qui est la plus
innovante en conseil et une position de « leader » dans les principaux secteurs (pétrolier,
bancaire, production industrielle).
EY rassemble des professionnels d’audit, conseil en transactions, fiscalité et droit, afin
d'offrir un large éventail de services professionnels et des services innovants aux entreprises.
Un intégré et multidisciplinaire sans frontières, est une garantie de l'excellent service à travers
le monde pour relever les défis et les besoins de ses clients.
EY Tunisie effectue plus de 300 missions par an dans :
● Les institutions gouvernementales de développement économique
● Les filiales de grands groupes multinationaux
● Grands groupes privés tunisiens
● Les sociétés cotées
● Les institutions financières
Plus de 50% du volume d'affaires est généré par les clients internationaux. 20% de son
activité se fait à l'étranger.
EY aide les investisseurs étrangers à s’installer en Tunisie et accompagne les entreprises
tunisiennes dans leurs projets d'internationalisation, notamment dans le Maghreb.
Ce cabinet mène également des audits et des projets de conseil à l'étranger, notamment en
Algérie, Libye, Djibouti, Burundi et Mauritanie

4 Les fonctions d’Ernst and Young


Cette firme se distingue des autres acteurs du marché par une intégration mondiale unique de
compétences pluridisciplinaires structurées autour de quatre grands métiers.
Les quatre fonctions sont l’audit, la fiscalité, la transaction et le conseil.

7
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

Audit : Audit financier/ Services d’assurance en vertu des PCGR internationaux, des PCGR
américains et des IFRS/Services de conseil comptable et financier (FAAS)/Services
d’investigation de fraudes et de support dans le cadre de conflits (FIDS)/Services de support
dans les domaines de l’environnement durable.

Fiscalité: Fiscalité d’affaire /Fiscalité internationale /Fiscalité indirecte /Fiscalité des


transactions /Capital humain /Accord de prix préalable /Planification successorale pour
entreprises familiale.

Transaction: Lead advisory/ Valuation and business modeling /Transaction support/


Fiscalité des transactions /Autres services de conseil en transaction/ Gestion du BFR et
conseil en restructuration.

Conseil: Transformation d’entreprises /Gestion de la performance des entreprises /Conseil en


management des risques /Technologie de l’information IT/Conseil en services financiers/
Stratégie, Marketing et Innovation.

5 Organigramme et environnement d’Ernst and Young

5.1 Organigramme d’EY


L'organigramme suivant présente l'organisation et le schéma de liaison hiérarchique d’EY
Tunisie.
Cette cartographie nous donne un aperçu de l'emplacement et de la répartition des fonctions
dans la structure :

Senior
Stagiaire Assistant Senior Manager Associé
Manager

Figure 2: Organigramme d’Ernst and Young

8
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

5.2 Environnement d’EY


L’analyse SWOT constitue les initiales pour Strengths, Weaknesses, Opportunities and
Threats.
Tableau 3: Analyse SWOT d’Ernst and Young

Forces Faiblesses

-Satisfaction de la clientèle et taux de -Concurrence importante et sans limites


fidélisation important. (Deloitte, PWC, KPMG)
-Évolution du chiffre d’affaires
-Une forte réputation de la firme la mieux
structurée qui offre la meilleure qualité de
travaux en audit et en service de transactions
et qui est la plus innovante en conseil

Opportunités Menaces

-Marque mondialement connue : exerçant -La récession mondiale pourrait affecter les
dans 152 pays activités de conseils d’EY
- Leader dans les principaux secteurs -Les fluctuations des devises mondiales
(pétrolier, bancaire, production industrielle). affectent les opérations
-Une concurrence accrue peut réduire la part
de marché d’Ernst & Young

9
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

Section 2 : Description du département Audit

1 Présentation du département Audit


L'audit est un outil permettant d'optimiser les activités d'une entreprise, d'une association ou
d'une collectivité. Il est réalisé par des experts externes spécialisés dans de multiples
domaines pour évaluer, détecter des anomalies, contrôler et même mener diverses
investigations. Ensuite, un rapport d’audit est délivré, proposant les axes d’amélioration ainsi
que les mesures correctives à mettre en place.
En effet, l’audit permet aux entreprises :
● D’améliorer leur crédibilité vis-à-vis des tiers
● D’accéder au marché financier, au financement des banques à des conditions
favorables
● D’améliorer la gestion au sein de l’entreprise en maintenant la pression indispensable
sur la direction et le personnel pour gagner en efficacité et efficience.

2 Objectifs du département Audit


EY Tunisie propose à ses clients un choix polyvalent, le service d’audit se compose de :
Audit Financier : L’audit financier peut être un audit légal ou un audit contractuel et c’est un
ensemble de travaux réalisés par un professionnel compétent et indépendant conformément à
une démarche et des normes professionnelles ayant pour objectif de permettre à l’auditeur
d’exprimer une opinion motivée à l’adresse des utilisateurs, selon laquelle les états financiers
sont sincères et réguliers, dans tous leurs aspects significatifs, conformément à un référentiel
comptable identifié.
L’ISA 800 définit le référentiel comptable comme suit : « un ensemble de conventions
comptables suivies pour l’établissement des états financiers qui s’appliquent à tous les
éléments significatifs de ceux-ci et qui s’appuient sur un cadre conceptuel ».

Audit légal : L’audit légal ou commissariat aux comptes est un contrôle externe obligatoire
des SA et des SARL qui atteignent les 2 limites chiffrées (Total produits HT 300 000 TND,
Total actifs 100 000 TND, Nombre moyen des employés 10)

Audit contractuel : C’est un audit facultatif qui régit par le droit des contrats.
Les objectifs principaux de ce service sont de : Comprendre l’activité et analyser les enjeux/
Définir la stratégie d’audit /Exécuter les procédures d’audit/ Conclure et restituer.

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Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

Conseil comptable et financier: Résolution de difficultés comptables/ Conversion IFRS/US


GAAP/IPSAS/ Comptabilité de fusion, scission et intégration/ Amélioration et fiabilisation
des processus de clôtures/ Assistance en matière de refonte de reporting financier, tableaux de
bords et comptabilité analytique.

Investigation de fraudes: Revue du dispositif de prévention des risques de fraude/ Revue de


transactions ayant un caractère anormal au sein des processus/ Mise en œuvre de procédures
d’investigation.

Support dans le cadre de conflits : Évaluation de dommages et des préjudices/ Expertise


financière dans le cadre d’un litige.

Support dans les domaines de l’environnement et du développement durable:


Identification et valorisation des actions environnementales et sociales/ Assistance à la mise
en œuvre de la stratégie, des plans d’action et de la communication développement durable/
Amélioration des performances en matière de développement durable

3 Hiérarchie et description de chaque poste du département d’audit


Ce tableau a pour but de présenter les différents niveaux hiérarchiques du département
d’audit ainsi que les responsabilités y afférentes :

Tableau 4: Hiérarchie du département audit

-Il établit le planning général des missions


-Il assume la responsabilité générale des
missions confiées au cabinet.
Associé
-Il préserve l’indépendance d’EY vis-à-vis
du client
-Il approuve la composition de l’équipe EY
-Il veille au respect du secret professionnel
-Il signe les rapports

-Il assume la responsabilité de supervision


des travaux concernant les clients.
Manager - Il répartit le travail entre les collaborateurs.
-Il établit une stratégie d’audit à suivre en

11
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

identifiant les zones de risques significatifs.


-Il approuve le programme d’audit tel que
proposé par le chef de mission.

-Il assiste les managers dans l’exécution des


missions les plus importantes.
Chef de mission (Senior) -Il assume la responsabilité du respect des
délais et il est en collaboration directe avec
le manager.
- Il assure la répartition des tâches entre les
collaborateurs et il suit l’avancement du
travail entre les membres de l’équipe dans le
cadre du budget fixé.

-Il assure l’audit de certaines sections dans


le cadre des missions planifiées.
-Il exécute les consignes de travail
Assistant/ Stagiaire
conformément aux programmes
préalablement arrêtés sur un budget
temps définis et une méthode de travail
préétablie.

4 Les systèmes utilisés dans le département Audit

4.1 EY Canvas : plateforme mondiale d’audit en ligne


EY était en mesure d’apporter une énorme quantité d’innovation numérique à la vérification
et de numériser efficacement le processus d’audit de bout en bout.
Cela améliore la façon dont les auditeurs considèrent les risques, réduit le fardeau imposé aux
clients et offre des avantages opérationnels et des vérifications de meilleure qualité.
EY Canvas est la première plateforme en ligne de la profession. Hébergé sur le cloud privé
EY, il relie les professionnels de l’audit aux clients, où que l’audit ait lieu.
Il permet aux commissaires aux comptes de naviguer, de coordonner, de gérer et de piloter un
audit cohérent à l’échelle mondiale, quelle que soit sa taille, sa complexité ou son

12
Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young

emplacement. Il les aide également à répondre aux attentes et aux besoins changeants des
entreprises, des organismes de réglementation et des investisseurs.
Il permet aussi aux auditeurs de se concentrer sur les risques et les réponses à ces risques.
De plus, il aide à communiquer un plan centralisé aux équipes participantes à travers le
monde, ainsi que le suivi quotidien et la gestion de l’exécution des travaux d’audit.

4.2 EY Canvas Client Portal


Le portail client EY Canvas est intégré à EY Canvas et relie directement les clients à l’équipe
d’audit. Cela simplifie les communications des clients, et les équipes clientes peuvent
surveiller l’avancement des demandes de vérification en temps réel.

4.3 EY Canvas Mobile Application suite


EY Canvas Mobile Application Suite permet aux employés de soutenir les clients en
déplacement. Cette suite permet aux auditeurs d’obtenir des mises à jour sur l’état de l’audit,
de gérer leurs tâches, de saisir des preuves et de mettre à jour les clients facilement. 3

Conclusion

Dans ce chapitre, j’ai présenté, dans un premier lieu, le cabinet Ernst and Young Tunisie en
décrivant son historique, ses activités, sa hiérarchie, tout en analysant son environnement.
Et dans un second lieu, j’ai présenté le département audit auquel j’ai effectué mon stage en
décrivant ses objectifs, sa hiérarchie et les systèmes d’informations utilisés et j’ai présenté
aussi les sociétés auditées.

3
https://www.ey.com/en_gl/audit/technology/canvas

13
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Introduction

L’audit est une activité indépendante et objective réalisée par un agent compétent
et indépendant selon une démarche afin de vérifier la non-existence des anomalies
significatives dans les comptes et les rapports annuels d’une entreprise.
L’objectif de l’auditeur externe est ainsi de donner une opinion motivée sur la régularité et la
sincérité des états financiers dans tous leurs aspects significatifs en s’assurant que la
comptabilité est exécutée dans le respect des normes comptables en vigueur.
Ce contrôle permet de mettre en évidence les éventuelles fraudes ou omissions en se servant
de base des assertions d’audit.
Selon Article 13 bis (ajouté par la loi n°2005-96 du 18 octobre 2005) le commissaire aux
comptes est désigné pour une période de trois années renouvelable. Cependant, le nombre de
mandats consécutifs, en tenant compte du renouvellement, ne peut excéder pour les sociétés
commerciales obligées à désigner un commissaire aux comptes inscrit au tableau de l’ordre
des experts comptables de Tunisie, trois mandats lorsque le commissaire aux comptes est une
personne physique et cinq mandats si le commissaire aux comptes prend la forme d’une
société d’expertise comptable comportant au moins trois experts comptables inscrits au
tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie, et ce sous condition de changer le
professionnel qui entame sa responsabilité personnelle sur le contenu du rapport de contrôle
des comptes et de changer l’équipe une fois au moins, après trois mandats.

Dans le cadre de ce chapitre, on va évoquer, en premier lieu, le déroulement du stage au sein


du département d’audit « Assurance », et dans un second lieu, on va analyser tout ce que j’ai
vécu comme problèmes et les acquis du stage.

14
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Section 1 : Déroulement du stage

1 Présentation générales des sociétés auditées

1.1 Présentation de VISTEON ELECTRONICS TUNIS


Description de la société Visteon :

VISTEON est l’un des fournisseurs automobiles les plus reconnus au


monde qui se concentre sur les marchés en pleine croissance de la
gestion thermique automobile et de l’électronique de poste de pilotage.
Une force 29 000 employés à travers le monde dans 32 pays.

Fiche signalétique Visteon Tunis :

⮚ Nom de la société : Visteon electronics Tunis


⮚ Secteur d’activité : automobile/ moteurs/ engins mécaniques
⮚ Forme juridique : SARL
⮚ Taille de l’entreprise : Plus de 500 employés
⮚ Catégorie : Société privée étrangère
⮚ Adresse : 4 RUE NELSON MANDELA ZONE INDUSTRIELLE BORJ CEDRIA,
Ben Arous, 2055 Tunisie
⮚ Responsable : Hichem Ghorbel
⮚ Téléphone : +216 71431117
⮚ Fax : +216 71431353
⮚ Site Web : http://www.visteon.com/

1.2 Présentation de Shell Tunisia Upstream Limited


Shell est une entreprise énergétique internationale qui possède une expertise
dans l’exploration, la production, le raffinage et la commercialisation du
pétrole et du gaz naturel, ainsi que dans la fabrication et la commercialisation
de produits chimiques.
La société-mère du groupe Shell est Royal Dutch Shell plc, qui est constituée en Angleterre et
au pays de Galles. Le Directeur Général est Ben van Beurden.
La société Shell est présente dans plus de 70 pays au monde, elle possède un poids très
important dans l’économie totale.
● La production de 3,4 millions de barils équivalents pétrole par jour

15
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

● Revenus : 180 543 millions de dollars. 4

Elle détient deux grandes concessions qui sont :


● La concession MISKAR : c’est une concession offshore de production du gaz et du
condensat (pétrole brut léger de haute qualité), dont les droits des intérêts sont détenus
100% par Shell. L’opérateur de cette concession est BRITSH GAS.
● La concession HASDRUBAL : c’est une concession offshore de production d’huile et
du gaz, dont les droits d’intérêts sont détenus 50% par Shell et 50% par l’ETAP. Cette
concession est gérée par l’APO (Amilcar Petroleum Operations).

Adresse : Immeuble le Tanit du Lac ‫׀‬Windermere ‫׀‬BP 60 ‫׀‬1053, Rue du Lac Huron, Tunis

Téléphone : +216 71249149

E-mail : shell-service-clients@sst.shell.com

Site web: www.shell.com

2 Description générale des missions effectuées


Durant les missions auxquelles j’ai pu assister, l’équipe d’audit était composée d’un manager
qui assiste dans l’exécution des travaux les plus significatifs, d’un chef de mission « Senior »
qui assume la responsabilité de la réalisation des travaux, des assistants et stagiaires qui
assurent l’audit de certaines sections.
Au début de chaque mission d’audit, le chef de mission prépare un « planning » dans le but
de s’organiser et diviser les tâches entre chaque membre pour s’assurer de la bonne exécution
de la mission.
Ma première mission d’audit légal était au sein de la société Visteon electronics Tunis à Borj
Cedria, c’est une société de grande taille qui se trouve dans 32 pays et qui opère dans le
secteur automobile.
Cette mission a duré un 1 mois et demi vu sa complexité, il était fondamental d’avoir une
idée sur les procédures techniques adoptées et les outils nécessaires.
Au sein de Visteon Tunis se trouve la société Autronic qui ne détient que des immobilisations
et de la main-d’œuvre et qui va être absorbée totalement par Visteon l’année prochaine.
Donc il y avait une seule équipe avec 2 chefs de mission, un est affecté sur l’engagement
Autronic et l’autre sur l’engagement Visteon.

4
https://www.shell.com/about-us/who-we-are.html

16
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Ma deuxième mission s’est déroulée à Shell et elle était une mission d’audit contractuel pour
une durée de 1 mois.
C’est un engagement qui appartient à EY UK, qui est le signataire du rapport.
Cette mission exigeait la connaissance des particularités et des spécificités du secteur
pétrolier.

3 Tâches effectuées
Avant chaque tâche réalisée, on recourt à la collecte des documents comptables nécessaires
tels que les factures, les contrats, les procès-verbaux des assemblées générales, documents
juridiques, la balance générale « Trial Balance » et les grands livres nécessaires de l’exercice
comptable à auditer.
Le chef de mission procède à la préparation du « Grouping » qui regroupe l’historique des
balances générales (avant audit) affectées par rubrique aux états financiers, les états
d’ajustement et les transactions de l’exercice audité.

3.1 L’établissement des feuilles maîtresses « LEADS »


Pour chaque processus audité, la tâche à accomplir était de commencer à établir le « lead ».
C’est un tableau qui résume des comptes similaires, c'est-à-dire un état récapitulatif des
soldes des comptes concernés, pour l’exercice en cours et pour l’exercice précédent afin de
mettre en relief les variations en pourcentages, et pouvoir obtenir une explication par les
responsables clés des variations inattendues.

3.2 Audit des capitaux propres


Ce sont les comptes de la classe 1 (compte du bilan) : comptes des capitaux propres et passifs
non courants.
La rubrique des capitaux propres englobe:
● Capital social
● Les réserves
● Les autres capitaux propres
● Les résultats reportés
● Résultat de l’exercice

Tout d’abord, on a demandé le PV de l’assemblée générale ordinaire du client afin de vérifier


l’affectation du résultat.

17
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Dans un premier lieu, on a préparé un Lead, c’est un ensemble de comptes qui constituent la
rubrique « capitaux propres »
Dans un second lieu, on a recouru au rapprochement entre l’affectation du résultat dans le PV
de l’AGO et la comptabilité.
Dans un dernier lieu, on a recalculé les réserves légales pour vérifier l’exhaustivité et la
valorisation du montant comptabilisé.

3.3 Audit des charges financières


Ce sont les comptes de la classe 6 : les charges (Compte de résultat)
Et plus spécifiquement ce sont les charges 65.
Ces charges sont liées au financement courant et non courant des activités libellées en dinars
et en devises ainsi que les pertes et gains de change liés aux activités et la résorption des
autres actifs non courants de nature financière (prime de remboursement des obligations, frais
d’émission des emprunts, écart de conversion), ainsi que les dotations aux provisions pour
risques et charges financières liées aux activités de financement.
L’objectif de ce test est de s'assurer de l'exactitude, de la survenance, du cut-off et de
l'exhaustivité des charges financières.
D’abord, on a obtenu les soldes des charges financières et des produits financiers afin de
préparer le Lead des charges financières.
Ensuite, on a effectué une analyse et on a expliqué les variations.
Enfin, on s'est assuré de l'existence des variations attendues et l'inexistence des variations
inattendues.

3.4 Audit des autres charges d’exploitation


Les autres charges d’exploitation sont les charges non directement liées à l’activité principale
de la société.
Ce sont ni charges financières ni perte ordinaire. Est affecté à ce poste le coût de la sous-
activité.
Cette rubrique regroupe les comptes suivant :
61. Services extérieurs
62. Autres services extérieurs
63. Charges diverses ordinaires
66. impôts, taxes et versements assimilés

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Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

L’évaluation de cette rubrique se fait en deux étapes :


1ère étape : évaluation du système de contrôle interne :
Pour avoir une idée sur le contrôle effectué sur les autres charges d’exploitation, on a procédé
à une prise de connaissance des procédures à travers un entretien avec le responsable des
achats.
Cette réunion sert à poser des questions de compréhension, c'est-à-dire des questions ouvertes
et on a utilisé la méthode narrative pour décrire le processus de gestion des achats hors
production.
Ensuite, on a commencé à tester les forces théoriques sur un échantillon déterminé par l’outil
« EY Random ».
Enfin, on a déterminé la stratégie d’audit à utiliser dans les travaux.
Cette décision dépend du risque des anomalies significatives, c’est le Combined Risk
Assessment « CRA ».
En effet, le Combined Risk Assessment se compose des risques inhérents et des risques liés
au contrôle. Ces deux risques sont liés à l’entité.
● Les risques inhérents peuvent toucher directement les soldes des comptes ou des
facteurs généraux concernant l’ensemble de l’entité et son environnement.
● Les risques liés au contrôle sont les risques du système de contrôle interne mis en
place par la société et qui affectent les états financiers. Ces risques sont générés
lorsque les systèmes mis en place ne permettent pas de prévenir, détecter et corriger
une anomalie. Parmi les contrôles de prévention, c’est de s’assurer de la limitation des
accès des applications destinées à une catégorie bien déterminée et de vérifier aussi
s’il y a lieu à un cumul de fonctions

Chez EY, le Combined Risk Assessment est présenté comme suit:


Tableau 5: Présentation de Combined Risk Assessment « CRA »

Control risk

Rely on controls Not rely on controls

Lower Minimal Moderate


inherent risk
Higher Low High

Significant risk Special audit consideration

19
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

NB : Les risques significatifs sont des risques inhérents avec des probabilités d’occurrence plus élevées et
des inexactitudes potentielles plus importantes. EY accorde une attention particulière aux risques
significatifs.

À partir du tableau ci-dessus, on peut déterminer la nature des contrôles à effectuer :


● Si on peut s’appuyer sur le système du contrôle interne (CRA minimal ou low), la
stratégie d’audit est mixte, c'est-à-dire on peut s’appuyer sur le système de contrôle
interne pour effectuer les tests de contrôle tout en prenant en considération les petites
faiblesses.
● Si le système de contrôle interne est inefficace (CRA moderate ou high), la stratégie
d’audit est corroborative, dans ce cas l’auditeur doit élargir l’étendue de son
échantillon et il doit effectuer des tests substantifs (100% audit).

2ème étape : validation des comptes comptables :


Ce contrôle a pour objectif de vérifier les assertions de l’état de résultat qui sont
l’exhaustivité, la réalité et la correcte valorisation des autres charges d’exploitation et de
s’assurer de l’application du principe de la périodicité « Cut-off» au fur et à mesure de
l’évaluation.
Il n’existe pas une méthode fixe ou une maquette à suivre pour auditer les autres charges
d’exploitation. En effet, l’évaluation dépend de la nature de ces charges étant donné qu’on
examine seulement les rubriques jugées significatives.
 On a demandé les grands livres des autres charges d’exploitation et on les a
consolidés.
● On a préparé le Lead des autres charges d’exploitation avec les comptes statutaires et
les comptes US GAAP puisque la société est une entreprise étrangère.
● On a rapproché les grands livres avec les soldes de la balance générale (Lead)
● On a déterminé l’importance relative « materiality », c'est-à-dire les seuils qui sont :

PM c’est le seuil de signification global : il donne un jugement sur les états financiers dans
leur globalité et varie entre 5% et 10% selon la base de référence choisie par l’auditeur.
Il dépend de la nature de l’activité de la société et il est fixé selon le jugement professionnel
du commissaire aux comptes. Si les erreurs détectées sont supérieures au PM : Refus de
certification.

20
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Erreur tolérable : c’est le seuil d’erreur à ne pas dépasser sous chaque rubrique.
Il représente 5% du PM. Si l’erreur est supérieure à l’erreur tolérable : certification avec
réserve
Conjuguée avec des facteurs qualitatifs, une erreur non significative peut devenir
significative, c’est pourquoi on procède à la fixation d’un seuil appelé SAD « seuil à
remonter ».

SAD : c’est le seuil d’erreur à ne pas dépasser dans chaque compte. Il représente un % de
l’erreur tolérable selon les normes EY « GAM ».
Si l’erreur est supérieure au SAD, une écriture d’ajustement doit être remontée au client.

On a identifié les comptes jugés significatifs et pour chaque compte, on a procédé à la


collecte des éléments probants nécessaires. Ainsi, on a déterminé le processus et les contrôles
nécessaires pour valider toutes les assertions nécessaires.
Parmi les procédures de collecte des éléments probants on cite :
● Le contrôle arithmétique
● L’inspection des documents et enregistrements comptables
● La demande des informations et des renseignements nécessaires
● La demande de confirmation externe

Remarque : chez EY, selon les normes GAM, la demande de confirmation externe doit
être positive, qui n’énonce pas le montant mais on demande au répondant de compléter le
montant ou de fournir d’autres informations.
Et c’est le client qui est responsable d’envoyer de la lettre de confirmation et de fournir la
décharge à l’auditeur.
● En cas de retard de réponse, l’auditeur demande au client de relancer la demande,
selon son jugement professionnel.
● En cas de non-réponse, le commissaire aux comptes refuse la certification.

Pour les comptes non significatifs on s’est limité à une revue analytique.
Toutefois, les charges de location, les honoraires avocats et les charges d’assurance doivent
être contrôlées obligatoirement vu leur nature qui peut cacher des éléments touchant la
continuité d’exploitation de la société.

21
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Parmi les contrôles effectués :


● L’explication des variations énormes et inattendues.
● La vérification des contrats de location
● Vérifier que les factures sont établies au nom de l’entreprise
● Vérifier la conformité des montants comptabilisés avec les montants facturés
● Vérifier la mensualité des charges récurrentes et les pointer avec leurs factures.
● S’assurer de l’approche de Cut-off ou de séparation des exercices.
● Suivi de la circularisation des avocats : faire des relances, vérifier s’il y a des réponses
et mettre à jour l’état de suivi par relation.

22
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

Section 2 : Analyse du stage

1 Les problèmes rencontrés


Au cours de mon stage les sociétés auditées ont essayé de nous garantir les meilleures
conditions de travail possibles malgré l’impact de la crise sanitaire du Covid-19, ainsi nous
n’avons pas rencontré de problèmes importants ou graves. Cependant, nous nous sommes
tout de même confrontés à quelques limitations dans certaines sociétés :

● Difficultés à trouver facilement et rapidement les éléments probants à cause du


nombre de factures et pièces justificatives sans références.
● Manque d’effectifs ce qui a engendré des problèmes au niveau de la gestion du temps.

2 Les acquis du stage


Les apports que j’ai tirés de cette expérience professionnelle peuvent être regroupés autour de
deux idées principales :
● Les compétences acquises sur le plan personnel
● Les compétences acquises sur le plan professionnel.

2.1 Sur le plan personnel


Ce stage m’a permis de profiter de plusieurs avantages dont notamment :
● L’importance de bien gérer son temps et son travail afin de répondre aux besoins des
clients à temps et l’importance de bien s’intégrer dans l’équipe tout en respectant la
hiérarchie et les réglementations internes de la société afin de pouvoir collaborer et
travailler dans une ambiance dynamique et productive.
● L’appréciation du sens de la responsabilité.
Ainsi, ce stage m’a permis d’apprendre à connaître le monde du travail.
Pendant ces trois mois, j’ai eu l’opportunité de voir pour la première fois le quotidien d’un
commissaire aux comptes. J’avoue que ça m’a fait beaucoup réfléchir concernant mon avenir.
Je me suis rendu compte qu’il faut vraiment aimer ce métier si je veux persévérer.
Au final, le travail d'auditeur demande une institution utile et notamment beaucoup de rigueur
dans le travail.

23
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage

2.2 Sur le plan professionnel


Pendant le stage, j’ai découvert le programme d’audit de différents processus opérationnels et
financiers, j’ai accompagné et j’ai suivi les travaux des auditeurs, j’ai pu observer leurs
comportements et leurs méthodes de travail ce qui m’a permis de comprendre les bases de
cette profession et de savoir en quoi elle consistait concrètement.
J'étais supervisé et encadré de près et j’ai également fait de mon mieux pour réaliser les
objectifs fixés au cours des missions effectuées et je n’ai jamais hésité à prendre en
considération les remarques des personnes expérimentées.

Ainsi, j’ai profité de cette période de stage non seulement pour connaître le monde du travail
mais aussi pour développer mes connaissances académiques et constater les similarités et
différences entre la théorie et la pratique.

Conclusion
Les trois mois de stage effectués au sein d’AMC Ernst and Young ont été enrichissants
bénéfiques pour moi aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan personnel.
Tout d’abord, j’ai pu mettre en pratique mes connaissances théoriques acquises au cours de
mon cursus universitaire grâce aux différentes missions réalisées et grâce à l’aide et aux
recommandations de l’équipe avec laquelle j’ai pu travailler.
J’ai eu l’occasion de déceler le quotidien d’un commissaire aux comptes qui est un métier
d’un haut statut social très influent sur la direction de la société, ceci m’a énormément aidé et
orienté vers le travail que j’aimerais exercer vu que c’est un travail qui nécessite de
l’ambition de la rigueur et de la persévérance pour y réussir.

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Chapitre 3: Évaluations des actifs pétroliers à la date de clôture :


Traitement comptable et cas pratique d’une démarche d’audit

Introduction

Dans le monde moderne, le secteur de l’énergie revêt une importance capitale.


En effet, le développement économique des pays est étroitement lié à la capacité de ces
derniers de maîtriser les sources d’énergie disponibles.
Puisque l’énergie joue un rôle vital dans nos vies aujourd’hui, cette maîtrise va permettre aux
régions d’améliorer non seulement leurs équilibres financiers mais également de renforcer
leurs positionnements géopolitique et stratégique à l’échelle mondiale.
L’énergie primaire fournie dans le monde entier est constituée principalement de pétrole et de
gaz. En fait, 54.4% de l’énergie primaire procurée dans le monde en 2017 est formée de
pétrole brut pour 32% et de gaz pour 22.4%. Les autres principales sources sont le charbon,
le biocarburant et les déchets, et l’énergie nucléaire5.
Les sociétés opérant dans la production d’hydrocarbures identifient généralement trois
activités majeures: l’exploration production, le raffinage et la distribution.
L'activité d'exploration production, appelée également branche amont, est celle qui revêt
l'intérêt stratégique le plus important étant donné qu’elle assure la continuité et les
développements futurs de l’entreprise. Elle se caractérise par son cadre opérationnel et
conventionnel particulier et par son intensité capitalistique. Cette intensité se traduit par des
investissements importants permettant la constitution d’actifs pétroliers.
L’actif pétrolier peut être défini comme étant une immobilisation corporelle ou incorporelle
acquise et détenue pour être utilisée dans les opérations pétrolières, qui incluent toutes les
activités de recherche , d’appréciation, de développement, d'exploitation et d'abandon dans le
cadre d’un contrat pétrolier pour une période bien déterminée.
Compte tenu du rôle important que joue le secteur exploration production pétrolière dans le
monde et la manne financière que peuvent présenter ces revenus, plusieurs normalisateurs ont
développé des cadres comptables spécifiques au secteur, notamment en matière de prise en
compte initiale des actifs pétroliers et de leur évaluation ultérieure, d'où la nécessité de la
mise en place par l’auditeur non seulement des diligences particulières mais également d’une
méthodologie adaptée aux problématiques posées.)
5
Key world energy statistics 2019

25
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Dans le cadre de ce chapitre, nous allons présenter, dans un premier lieu, l’importance du
secteur pétrolier en Tunisie ainsi que l’importance de la notion de réserves d’hydrocabures,
dans un second lieu, la typologie des actifs pétroliers et leur traitement comptable en
comparant le référentiel américain à celui international, et dans un dernier lieu, nous allo ns
aborder un cas pratique de la démarche d’audit des actifs pétroliers dans une société
pétrolière XYZ.

Section 1: réglementation du secteur pétrolier:

1 Importance du secteur pétrolier en Tunisie


Le secteur d’énergie est un secteur important à l’échelle nationale, il représente environ 60%
des flux d’investissements directs étrangers (IDE) en Tunisie entre 2007 et 20116.
Par ailleurs, en 2010, le secteur des hydrocarbures a représenté 8.35% du produit intérieur
brut (PIB), d'où son importante contribution au niveau de la valeur ajoutée.
En Tunisie, il existe 25 concessions en production ETAP et 14 concessions en production
hors ETAP “Entreprise Tunisienne des Activités Pétrolières”
Le secteur des hydrocarbures en Tunisie, contribue au budget de l’État non seulement des
impôts et taxes mais également par les résultats que réalise l’ETAP et qui sont transférés à
l’État.

2 (L’importance de la notion de réserve)


Les réserves d'hydrocarbures sont d'une importance stratégique vitale pour les sociétés
d'exploration et de production pétrolières, constituant toutes les ressources disponibles pour
répondre aux besoins actuels et futurs, et s'épuisent progressivement au fur et à mesure que
la production progresse.
Il faut distinguer entre les différents types de réserves :
Les réserves prouvées : sont les quantités de pétrole brut et de gaz naturel dont on peut
prouver qu’elles sont récupérables avec une certitude raisonnable. Au niveau de ces
réserves on peut distinguer deux catégories :
 Les réserves prouvées non développées : ce sont les réserves dont la mise en
production nécessite des dépenses de développement importantes telles que le
forage de nouveaux puits ou la construction de nouvelles installations.
6
Statistiques officielles publiées par la FIPA, l’agence de promotion de l’investissement extérieur.

26
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

 Les réserves prouvées développées : ce sont les réserves que la société s’attend à
récupérer à partir des installations et des puits existants.
Les réserves probables: ce sont les réserves non prouvées. Il s’agit des quantités restantes
estimées de pétrole brut et de gaz qui devraient être produites.
Les réserves possibles : ce sont les réserves non prouvées dont la probabilité de production
réelle est inférieure à celle des réserves probables.

Figure 3: les différents types de réserves dans un réservoir

3 Typologie des actifs pétroliers


Un actif est défini comme étant “un élément identifiable du patrimoine de l’entité ayant une
valeur économique positive pour cette dernière, c’est à dire un élément générant une
ressource que l’entité contrôle du fait d’évènements passés et dont elle attend des avantages
économiques futurs”7.
Dans le cadre spécifique de l’activité d’exploration production des hydrocarbures, un actif
pétrolier n'apparaît pas au bilan parce qu'il ne remplit pas les conditions de comptabilisation
en tant qu’actif, principalement la condition de contrôle par l’opérateur8, parce qu’une entité
contrôle un actif si elle a le pouvoir d’obtenir les avantages économiques futurs découlant de
la ressource sous-jacente et si elle peut également limiter l’accès des tiers à ces avantages.9
Les actifs pétroliers peuvent être du type « Onshore » c'est-à-dire des installations pétrolières
situées sur le continent, ou du type « Offshore » dans le sens où il s’agit des installations
pétrolières situées hors continent.
Au cours de ces dernières décennies, il y a eu un nombre croissant d’activités d’exploration et
de production Offshore. L’accès à l'onshore est plus facile c’est pourquoi il a été exploité en
premier.

7
Définition d’un actif selon le Plan Comptable Général (PCG)
8
Norme FAS 69 “informations à fournir concernant les activités de production de pétrole et de gaz” émise en
novembre 1982
9
Norme IAS 38 “immobilisations incorporelles”

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Les actifs pétroliers sont généralement répartis en six grandes natures 10

3.1 Les actifs d’acquisition des droits miniers


Les droits miniers représentent pour l’acquéreur l’exclusivité et l’obligation d’effectuer des
opérations de recherche et d’exploitation. Ils correspondent alors au droit d’entrée et au bonus
de découverte, de mise en production ou de production.
Les dépenses engagées dans le cadre d’acquisition des droits miniers doivent être portées à
l’actif et doivent être évaluées à la date de clôture.
Les actifs liés aux droits miniers sont générés soit dans le cadre de l'obtention de droits
miniers non prouvés, lorsque ces actifs ne permettent pas l’accès à des réserves prouvées, soit
dans le cadre de l’obtention de droits miniers prouvés.
Les droits miniers prouvés proviennent de11:
● ( L’acquisition de droits permettant l’accès à des réserves prouvées
● Les droits issus du transfert des droits miniers non prouvés suite à découverte
● Cash bonus12
● Les bonus dits de production. 13

3.2 Les actifs de prospection et d’exploration


Les dépenses de prospection et d’exploration servent à la recherche et l’analyse de
l’historique des données géologiques et à la réalisation d’études topographiques, géologiques
et géophysiques.)
Ces dépenses peuvent être portées à l’actif avec la possibilité de les passer en charge.
En effet, les études géologiques et géophysiques, les campagnes sismiques d’exploration, le
maintien des titres miniers et des puits d'exploration et d’appréciation déclarés secs sont
considérés généralement en tant de charges de l’exercice.
Cependant, sont considérés comme actifs de prospection et d’exploration les coûts liés aux
forages d’exploration ayant permis la découverte de réserves prouvées. Toutefois, il est
nécessaire de savoir que ces forages sont initialement constatés comme immobilisations en
cours, en attendant de valider la capacité commerciale et technique d’exploiter ces réserves.

10
Présentation de Mr Naceur Yaiche “Fiscalité des opérations de recherche, de développement et
d’exploitation des hydrocarbures en Tunisie” en Novembre 2019 à AMC Ernst and Young.
11
Se référer au mémoire d’expertise comptable de Mr Mohamed Khlass “ Evaluation des actifs pétroliers à la
date de clôture: aspects comptables, fiscaux et d’audit”.
12
Les bonus payés à l’occasion d’une découverte ou d’une mise en production (non exigé en Tunisie).
13
Il s'agit d'une taxe forfaitaire sur la production (avant que celle-ci n'ait été commercialisée).

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

3.3 Les actifs de développement


Les actifs de développement sont les dépenses relatives à l’établissement d’un accès aux
réserves prouvées et aux installations d’extraction, de traitement, de collecte et de stockage
du pétrole et du gaz naturel en vue de leur production commerciale. ))
Parmi les travaux entrepris en phase de développement on cite :
● Construction des plates-formes
● Forage de puits, de développement
● Montage d’équipements et d’installations d’extraction, de traitement, de collecte et de
stockage pour rendre le brut commercialisables ou transportables.)
Les actifs de développement sont ceux qui permettent le transfert des réserves de la catégorie
« réserves prouvées non développées » vers « réserves prouvées développées ».

3.4 Les actifs de production


Les actifs de production représentent une part mineure du total des actifs.
Ils permettent :
● L’extraction du brut jusqu’à la surface de la terre
● Regroupement de la production de plusieurs puits en un seul point commun dans le
champ
● Traitement du brut à travers des séparateurs qui débarrassent de l’eau et du gaz
● Stockage de la production (bacs de stockage, barge)

Ces actifs permettent à l’entreprise de maintenir son niveau de production, sans augmenter
son niveau de réserves, contrairement aux actifs d’exploration et de développement qui
engendrent un mouvement au niveau des réserves.

3.5 Les actifs de remise en état des sites


Les actifs de remise en état des sites ou d'abandon sont ceux constatés pour répondre à
l’obligation de démantèlement, la cessation de la production et l'abandon du site.
C’est une phase de l’enlèvement des équipements, des installations et la restauration des lieux
à un état approprié. Il s’agit des actifs de contrepartie, ils sont constatés en contrepartie d’une
provision au passif.

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

3.6 Les investissements de support et les “Sole Costs”


-Les actifs de support sont définis au niveau de la norme FAS 19.26 comme étant les coûts
d’acquisition ou de construction d’équipement et des installations de soutien utilisés dans les
activités de production de pétrole et de gaz qui doivent être capitalisés. Prenons l'exemple des
équipements sismiques, équipements de forage, véhicules, les magasins et dépôts,…
Il y a des actifs de support qui sont acquis ou construits pour être utilisés exclusivement dans
un seul projet spécifique et il y a d’autres actifs qui peuvent servir deux ou plusieurs projets
correspondant au transport, au raffinage et aux activités de marketing.
- Les “sole costs” ou les coûts propres sont les actifs détenus par l’un des co-titulaires et qui
ne sont pas directement liés aux activités d’exploration production pétrolière tels que les
bâtiments de siège social et son mobilier, ainsi que les véhicules administratifs.

4 Traitement comptable des actifs pétroliers à la date de clôture


Malgré l’importance de la valeur des actifs pétroliers dans le total bilan, aucune norme
comptable sectorielle n’est dédiée au secteur en Tunisie.
En effet, la norme NCT 05 (immobilisations corporelles) el la norme NCT 06
(immobilisations incorporelles) précisent qu’elles ne s’appliquent pas aux biens détenus par
les entreprises d’extraction sujets à épuisement tels que les concessions minières, prospection
et extraction de minerais, de pétrole, de gaz naturel et autres ressources similaires non
renouvelables. À l'égard de ce vide comptable, il convient de se référer au normalisateur
international.
À ce sujet, le normalisateur américain a été pionnier en produisant des normes sectorielles
dédiées au secteur des hydrocarbures dès la fin des années soixante-dix, quant au
normalisateur international, il a éprouvé plusieurs difficultés pour mettre en place une norme
sectorielle technique et la seule norme qui a vu le jour est une norme généraliste à portée très
limitée ne couvrant qu’une partie minime des problématiques posées, c’est la norme IFRS 6
« Prospection et évaluation des ressources minérales ».

4.1 Comptabilisation des immobilisations pétrolières

Au niveau de la normalisation américaine, il existe deux grandes méthodes comptables en


matière de comptabilité des actifs liés aux activités d’exploration et production

30
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

( d’hydrocarbures. Il s’agit de la méthode des Successful efforts (méthode des efforts


couronnés de succès) et celle du full cost (méthode du coût complet).
Il convient de rappeler à cet effet, que l’application de la méthode des efforts couronnés de
succès est encouragée mais n’est pas obligatoire.)

4.1.1 La méthode des effets couronnés de succès


Les règles spécifiques à la méthode des effets couronnés de succès sont prévues par le SFAS
19 “Financial accounting and reporting by Oil and Gas producing companies”, publiée en
décembre 1977. Cette méthode est généralement retenue par les grands “majors” pétroliers14.
Selon la FAS 19.102, les coûts qui ne peuvent pas être directement rattachés à une découverte
des réserves spécifiques d’hydrocarbures sont à constater en charge de l’exercice.
D’autre part, FAS 19.111 exclut de cette relation directe entre les réserves découvertes et les
dépenses, les coûts d’acquisition des propriétés. Un bien acquis est considéré comme un actif
jusqu’à ce qu’il soit déterminé qu’il ne contient pas de réserves de pétrole et de gaz ou que le
bien soit cédé.
Pour l’application de la méthode des effets couronnés de succès, le traitement comptable est
déterminé en fonction de la nature du coût au moment de l'événement, seuls les coûts
constitutifs d’avantages économiques futurs sont capitalisés. Par ailleurs, FAS 19.31 prévoit
la comptabilisation initiale des coûts de forage d’un puits exploratoire en tant
qu’immobilisation en cours.)(En effectuant une évaluation, les forages d’exploration ayant
permis la découverte des réserves peuvent aboutir :
➔ Soit la constatation des réserves prouvées non développées, dans ce cas ces coûts vont
être capitalisés définitivement.
➔ Soit la découverte des réserves non prouvées, et ils sont alors passés en charge de
l’exercice.
Le tableau15 suivant permet de résumer le traitement comptable à apporter à chaque type de
dépenses selon la méthode des efforts couronnés de succès :

14
Les majors sont des entreprises privées qui se caractérisent par leur présence sur tous les continents du
monde, par leurs activités sur toute la chaîne pétrolière et gazière et par des chiffres d'affaires élevés qui les
placent parmi les principales entreprises mondiales.
15
Se référer au mémoire d’expertise comptable de Mr Mohamed Khlass “ Evaluation des actifs pétroliers à la
date de clôture: aspects comptables, fiscaux et d’audit”

31
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Tableau 6: Traitement comptable selon la méthode des efforts couronnés de succès

Type de dépense Traitement comptable

Coût d'acquisition des droits miniers Immobilisation

Coût de prospection Charge de l'exercice

Coût de forage exploratoire Immobilisation, Immobilisation en cours ou


charge

Coût de développement Immobilisation

Coût de production Charge de l'exercice

4.1.2 La méthode du coût complet


La méthode du coût complet est la méthode couramment utilisée par les intervenants
indépendants du secteur.)(La FAS 19 a clairement réservé l’application de la méthode des
effets couronnés de succès et a donc rejeté l’application de la méthode du coût complet.
Et ce n’est qu’en août 1978 de cette méthode a été considérée comme étant une méthode qui
pouvait être retenue, avec la publication de la série comptable ASR N 273 par la SEC.
Selon la méthode du coût complet toutes les dépenses engagées par l’entité peuvent
contribuer indirectement à la découverte de réserves étant donné que l’entité doit faire
plusieurs tentatives avant d’arriver à produire. En effet, les adeptes de la méthode de full cost
considèrent qu’une entité est obligée d’avoir des forages secs pour arriver à des forages
productifs, parce que selon les statistiques du secteur le nombre des forages fructueux est
limité.
En outre, la justification du maintien des dépenses engagées est que les avantages
économiques futurs (à savoir l’exploitation des réserves déjà découvertes et celles à
découvrir) vont permettre de couvrir les dépenses engagées et à engager.
Selon cette méthode, toutes les dépenses engagées dans des activités de prospection,
acquisition d’intérêts minéraux, exploration, développement, et construction sont accumulées
dans de larges centres de coûts. Ainsi, par exemple, les coûts peuvent être accumulés pour
chaque pays, groupe de pays ou à l’échelle mondiale.

32
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

4.2 Règles d’amortissement


L’IAS 16 « Immobilisations corporelles » définit l’amortissement, au niveau du paragraphe 6,
comme étant “la répartition systématique du montant amortissable d’un actif sur sa durée
d’utilité”.)(La durée d’utilité est:
● Soit la période pendant laquelle l’entité s’attend à pouvoir utiliser un actif.
● Soit le nombre d’unités d'œuvre ou d’unités similaires que l’entité s’attend à obtenir
de l’actif.
Dans une société pétrolière, il existe deux catégories principales d’actifs qui sont les actifs
pétroliers (directement rattachés au champ pétrolier) et les autres actifs (les actifs généraux
qui ne sont pas directement attribués à un actif).
Pour les autres actifs, la méthode linéaire est généralement utilisée pour les amortir pendant
la durée du contrat. Pour les actifs pétroliers, la méthode habituelle est la méthode
d’amortissement basée sur le nombre d’unités de production.
Dans le cas particulier du secteur pétrolier, la méthode des unités de production (méthode
UOP) n’est pas spécifiée au niveau du référentiel international. Il faut revenir aux normes
américaines pour trouver le traitement comptable de cette méthode d’amortissement.

4.2.1 Traitement selon le référentiel américain


Selon FAS 19.35, les coûts capitalisés des puits d’exploration et des puits d’essai
stratigraphiques du type exploratoire permettant la découverte des réserves prouvées et les
coûts de développement capitalisés doivent être amortis selon la méthode des unités de
production de sorte que chaque unité produite se voit attribuer une quote-part des coûts non
encore amortis. En outre, FAS 19.30 a indiqué que les droits miniers prouvés doivent aussi
être amortis selon la méthode des unités de production.
-Les réserves à retenir pour l’application de l’amortissement à l’UOP sont les réserves
prouvées développées.
-Les réserves et la production à retenir correspondent aux données physiques et non
monétaires, c'est-à-dire les quantifier en barils.

Selon la méthode des effets couronnés de succès, le calcul de l'amortissement devra être
effectué par référence au plus petit regroupement d'actifs identifiables pour lequel le niveau
de réserves et de production peut être déterminé de façon fiable.)(En effet, un centre de coût
plus large, constitue une entrave à la méthode des efforts couronnés de succès.

33
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

En revanche, au niveau de la méthode du coût complet, et tant que les coûts qui n’impliquent
pas nécessairement la découverte des réserves prouvées sont capitalisés, l’amortissement par
unité de production de ces actifs est calculé sur la base des réserves prouvées du pays.
La méthode de calcul du taux d'amortissement UOP consiste à rapporter les quantités
produites au cours de la période aux réserves prouvées développées de début de période.

La formule de calcul de la charge d'amortissement est la suivante :


[Production de la période / (Réserves Prouvées Développées en fin de période +
Production de la période)] x [valeurs nettes comptables des actifs en début de période +
compléments sur immobilisations déjà en service + mises en service au cours de la
période]

Deux principales caractéristiques de l’amortissement à l’UOP sont :


● Une révision trimestrielle des bases de détermination du taux d'amortissement: en
effet, le taux d’amortissement UOP dépend du niveau des réserves, et dans le but de la
maximisation de la fiabilité de l’information financière produite, des examens
réguliers du niveau des réserves permettent d’atteindre des grandes précisions et donc
des dotations aux amortissements plus proches du rythme de consommation des
avantages économiques futurs.
● Un calcul de la dotation basé sur la valeur nette comptable des actifs en début de
période, sans revue rétroactive résultant des révisions des réserves et des taux
applicables.
Dans le cas où une production simultanée de pétrole et de gaz est réalisée, la règle générale
est de convertir la production et les réserves en une unité commune de mesure fondée sur le
contenu énergétique16.

4.2.2 Traitement selon le référentiel international


Dans le cadre des normes IAS/IFRS, le calcul de la charge d’amortissement doit se faire
selon le rythme selon lequel l’entité s’attend à consommer les avantages économiques futurs
liés à l’actif.)
Deux pratiques d’amortissement sont à appliquer selon l’IASB :
● Amortissement linéaire: Ce type est appliqué aux actifs d’exploration sur la durée du
titre d’exploration. Cette méthode peut également être utilisée pour les actifs
16
FAS 19.38

34
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

pétroliers dont la durée de vie est plus courte que la durée de vie du champ pétrolier et
aux actifs de support tel que le siège administratif.
● Amortissement à l’unité de production: cette méthode est utilisée pour les actifs
pétroliers. l’amortissement sera immédiatement constaté lorsque le bien sera prêt à
être mis en production.

Pour l’application de la méthode d’amortissement à l’unité de production, la formule suivante


est généralement retenue :
[Production de la période / (Réserves en fin de période + Production de la période)] x
[valeurs nettes comptables des actifs en début de période + compléments sur
immobilisations déjà en service + mises en service au cours de la période]
Pour la méthode de l’amortissement à l’unité de production selon le référentiel international,
il existe d’importantes caractéristiques qui sont :
-Le référentiel ne fixe pas les réserves à utiliser, et les entreprises du secteur ont des pratiques
différentes qui sont :
● Les réserves prouvées développées: C’est le cas le plus fréquent, et qui est en ligne
avec le traitement retenu par le normalisateur américain.
● Les réserves prouvées: ce type de réserve est applicable lorsque l'allocation des actifs
à des réserves prouvées développées ou non développées est difficilement réalisable.
● Les réserves probables et prouvées: l’argument en faveur de cette approche est
identique à l’utilisation des réserves prouvées (qu'elles soient développées ou non).
Ainsi, certaines réserves probables dont une part supplémentaire d’investissement est
requise pour qu’elles deviennent prouvées ne sont pas prises en compte par les
méthodes classiques de calcul de la charge d’amortissement alors que les
immobilisations rattachées à ces réserves sont amorties. 17
Ainsi, les trois méthodes sont acceptables et l’entité doit justifier le type de réserves retenu.
Une fois le choix est réalisé, l’entité doit le garder afin d’assurer la comparabilité des états
financiers.)

17
Se référer au mémoire d’expertise comptable de Mr Mohamed Khlass “ Evaluation des actifs pétroliers à la
date de clôture: aspects comptables, fiscaux et d’audit”

35
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

-Aucune obligation de revue trimestrielle du taux à l’UOP: contrairement au référentiel


américain, le référentiel international n’oblige pas les entités à faire des revues trimestrielles
pour le calcul du taux d’amortissement à l’UOP.

-Pas d’obligation pour l’unité de calcul, une latitude est laissée aux entreprises: Les réserves
et la production à retenir correspondent aux données physiques ou monétaires. Toutefois, une
unité de mesure par les quantités physiques est plus appropriée car un calcul basé sur le
revenu valorisé présente à notre sens un niveau important d’incertitude dans la mesure où
l’entité ne maîtrise pas le prix de vente qu’elle pratique et qu’elle aura à pratiquer lors de la
vente future de ses réserves.

4.3 Règles de dépréciation des actifs pétroliers


Il convient de réviser la valeur comptable des actifs d’une façon régulière afin de déterminer
s’il convient ou pas d’apprécier l’actif ou le groupe d’actifs testé.
Ce principe général permet de respecter plusieurs caractéristiques de l’information financière,
à savoir la fiabilité et la sincérité.

4.3.1 Traitement selon le référentiel américain


Traité par la norme FAS 144 “Accounting for the impairment or disposal of long-lived
assets”, publiée en août 2001 dans le but de remplacer la norme FAS 121 “accounting for the
impairment of long-lived asset and for long-lived assets to be disposed of”.
Une distinction existe entre la dépréciation des actifs liés à des propriétés non prouvées et
celles liées à des propriétés prouvées.

4.3.1.1 (Actifs liées à des propriétés non prouvées)


Au niveau de son paragraphe 5, FAS 144 a exclu les propriétés non prouvées de son champ
d’application18. FAS 19.28 envisage que ces propriétés doivent être évaluées de façon
périodique afin de savoir s’il faut les déprécier ou non.
Si cette évaluation effectuée indique une dépréciation, l’entité doit constater une perte de
valeur.

18
This Statement does not apply to unproved oil and gas properties that are being accounted for using the
successful-efforts method of accounting.

36
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Dans ce cas, deux cas de figure sont distingués par la norme :


● Les propriétés présentant un coût d’acquisition individuel relativement significatif:
L’évaluation doit se faire pour chaque propriété individuellement et la
comptabilisation d’une dépréciation pour chaque propriété.
● Lorsque l’entité dispose d’un nombre important de réserves non prouvées, et que les
coûts d’acquisition ne sont pas individuellement significatifs: La norme prévoit
l’application d’un taux statistique de dépréciation globale à appliquer sous forme
d’amortissement compte tenu de la durée moyenne de la conservation des propriétés
non prouvées, et de proportion relative de réserves prouvées sur le total des réserves
acquises par l’entité dans le passé.

La comptabilisation de la dépréciation se diffère de la méthode des effets couronnés de


succès et celle du coût complet :
Méthode des effets couronnés de succès: La dépréciation donne lieu à une comptabilisation
d’une charge sous forme de provision.
Méthode du coût complet: La constatation de la dépréciation aboutit au reclassement des
propriétés prouvées vers un autre compte d’actif “propriétés non prouvées dépréciées”.

4.3.1.2 Les actifs de propriétés prouvées selon la méthode des effets couronnés de
succès
FAS 144.319 prévoit que la norme s’applique aux propriétés prouvées d’hydrocarbures
retenant la méthode des efforts couronnés de succès.
Selon le référentiel américain, le test de dépréciation se fait en deux étapes :
● Un test de recouvrabilité qui permet de détecter si une dépréciation existe ou non.
● Si une dépréciation existe selon le test de recouvrabilité, une réduction de valeur doit
être constatée.

Test de recouvrabilité :
Selon FAS 144.7, une perte de valeur n’est comptabilisée que si la valeur comptable d’un
actif (groupe d’actifs) n’est pas recouvrable (supérieure à la somme des cash-flows futurs non
actualisés) et excède sa juste valeur.
La juste valeur est la somme des cash-flows actualisés.

19
Ce paragraphe exclut explicitement du champ d’application de la norme les propriétés comptabilisées selon la
méthode du coût complet.

37
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Détermination de la perte de valeur:


L’écart trouver entre la valeur comptable et la juste valeur sera constaté en tant qu’une
perte de valeur. Selon FAS 144.8, un actif à longue durée de vie (groupe d’actifs) doit faire
l’objet d’un test de valorisation chaque fois que des événements ou des changements des
circonstances indiquent que sa valeur comptable ne peut pas être recouvrable. Parmi ces
circonstances nous citons: une baisse significative du prix de marché d’un actif, un
changement défavorable important dans l’étendue ou la façon dont le bien est utilisé ou dans
son état physique, des changements importants défavorables de la législation ou du contexte
réglementaire ayant un impact négatif sur l’entité, la baisse attendue des prix de vente du
pétrole ou du gaz naturel…

4.3.1.3 Test de dépréciation pour les actifs de propriétés prouvées détenus selon la
méthode du coût complet: Ceiling test
Le “Ceiling test” ou test de plafonnement est un test de dépréciation applicable aux sociétés
ayant retenu la méthode du coût complet. Il ne s’agit pas d’une dépréciation à proprement
parler mais plutôt d’un plafonnement du coût total pouvant être porté à l’actif.
Par prudence, et pour éviter la comptabilisation des actifs qui ne seront pas recouvrés, l’entité
doit procéder à un test de plafonnement, pour chaque centre de coût.
L'excédent (différence entre les coûts capitalisés par centre de coût et le plafond) doit être
comptabilisé en charge de l’exercice. Aucune reprise ultérieure n’est permise même en cas
d’augmentation du plafond.

4.3.2 Traitement selon le référentiel international


L’IFRS 6.17 préconise que les actifs de prospection et d’évaluation doivent être soumis à un
test de dépréciation selon les dispositions de la norme IAS 36 “Dépréciation d’actifs”.
Selon IAS 36.8, un actif s’est déprécié lorsque sa valeur comptable est supérieure à sa valeur
recouvrable. Chaque fois qu’il y a un indice de dépréciation, l’entité doit estimer la valeur
recouvrable de l’actif pour déterminer s’il convient ou non de comptabiliser une dépréciation.
S’il s’agit d’une dépréciation, l’entité doit constater une perte de valeur en charge, en
réduisant la valeur comptable de l’actif pour la ramener à sa valeur recouvrable.

38
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

-Parmi les indices de dépréciation20:


➔ La période pendant laquelle l’entité a le droit de prospecter dans la zone spécifique a
expiré pendant cette période ou expirera dans un proche avenir, et il n’est pas prévu
qu’il soit renouvelé.
➔ D’importantes dépenses de prospection et d’évaluation ultérieures de ressources
minérales dans la zone spécifique ne sont ni prévues au budget, ni programmées.
-La valeur recouvrable est définie au niveau d’IAS 36.6 comme étant la plus élevée entre la
juste valeur diminuée des coûts de la vente et la valeur d’utilité :
➔ La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs attendus d’un
actif ou d’une unité génératrice de trésorerie.
➔ (La juste valeur diminuée des coûts de la vente est le montant qui peut être obtenu de
la vente d’un actif ou d’une unité génératrice de trésorerie lors d’une opération dans
des conditions de concurrence normale entre des parties bien informées, diminué des
coûts de sortie.)
-Dans le contexte du secteur pétrolier, il nous semble difficile de déterminer la valeur
recouvrable d’un actif isolé, car chaque immobilisation utilisée dans un champ productif est
fortement liée aux autres actifs du champ pour la génération des flux de trésorerie. Ainsi,
lorsque l’entité ne peut pas déterminer la valeur recouvrable d’un actif pris individuellement,
elle doit déterminer la valeur recouvrable de l’entité génératrice de trésorerie 21 à laquelle il
appartient (par exemple la concession).
-IFRS 6.21, prévoit qu’une entité doit déterminer une méthode comptable de répartition des
actifs de prospection et d’évaluation à une ou plusieurs unités génératrices de trésorerie sans
que cette allocation n’aboutisse à l’attribution d’un actif de prospection et d’évaluation à un
ensemble d’unités génératrices de trésorerie plus grand qu’un secteur d’activité déterminé en
conformité avec IFRS 8 “Secteurs opérationnels”.
-Selon IFRS 6.22, le niveau identifié par l’entité pour soumettre les actifs de prospection et
d’évaluation à un test de dépréciation peut comprendre une ou plusieurs unités génératrices
de trésorerie.
-Dans l’industrie pétrolière, les entités utilisent généralement la valeur actuelle des flux de
trésorerie futurs comme une base utilisable pour déterminer la valeur recouvrable.
20
IFRS 6.20
21
Selon IAS 36.6, une unité génératrice de trésorerie est le plus petit groupe identifiable d’actifs qui génère des
entrées de trésorerie largement indépendantes des entrées de trésorerie générées par d’autres actifs ou groupes
d’actifs.

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

L’IAS 36.50, prévoit que les estimations des flux de trésorerie futurs ne doivent pas inclure :
➔ Les entrées ou sorties de trésorerie provenant d’activités de financement.
➔ Les entrées ou sorties de trésorerie liées à l’impôt sur le résultat.
-Lors de la réalisation du test de dépréciation, les développements futurs, bien que permettant
d’augmenter les réserves et améliorant ainsi la valorisation de l’entreprise, ne doivent pas être
pris en compte dans la détermination des flux futurs étant donnée que l’entité pourra être
amenée à considérer des réserves, qui n’ont pas été reconnues comme étant des réserves
prouvées développées à la date de clôture.
-IAS 36.54 préconise que les flux de trésorerie futurs soient estimés dans la monnaie dans
laquelle ils seront générés puis ils sont actualisés en appliquant un taux d’actualisation
approprié à cette monnaie.

Conclusion

Dans le cadre de cette section, j’ai présenté, tout d’abord, l’importance du secteur des
hydrocarbures en Tunisie ainsi que les différents types de réserves. Puis, j’ai présenté les
différents types des actifs pétroliers, ainsi que leur traitement comptable qui commence par la
comptabilisation et se termine par l’amortissement et l’évaluation à la date de clôture, et cela
en comparant les règles retenues par le référentiel américain (SFAS) et celles retenues par le
référentiel international (IAS/IFRS). À travers cette comparaison, on peut conclure que les
normes US GAAP représentent mieux le traitement comptable du secteur des hydrocarbures
et que les normes internationales (IFRS/IAS) convergent de plus en plus vers le traitement
proposé par les normes US GAAP.
Ainsi, les actifs pétroliers correspondent généralement à des investissements importants
aboutissant à la constitution d’un groupe de comptes significatifs, auquel l’auditeur doit
apporter une attention particulière.
Alors qu’elle est la démarche d’audit des actifs pétroliers à la date de clôture ?

40
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Section 2: Cas pratique: Démarche d’audit des actifs pétroliers

Après avoir montré les aspects juridiques du secteur pétrolier en Tunisie ainsi que le
traitement comptable des actifs pétroliers à la date de clôture, on vous présente dans le cadre
de la deuxième section un cas pratique de la démarche d’audit des actifs pétroliers à la date
de clôture et ses particularités.
Pour des considérations de confidentialité et de secret professionnel, on va nommer la société
pétrolière auditée XYZ.
La société XYZ est une société internationale d’exploration et production de pétrole et de
gaz, considérée en tant qu’un entrepreneur assurant pour le compte de l'ETAP, dans le cadre
du contrat de partage de production, l'exécution et la conduite des travaux de prospection et
des activités de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures pour une durée déterminée.
L’entité internationale bénéficie que d’une partie de la production, elle la partage avec la
compagnie nationale, les concessions sont détenues d’environ 50% par la société XYZ et le
reste par l’ETAP. La société XYZ est une entreprise non opératrice, c’est-à-dire, elle
comptabilise et assure le suivi des actifs pétroliers mais elle ne les gère pas. En effet,
l’exploitation, le développement et la production des gisements de pétrole et de gaz sont la
responsabilité d’une autre société opératrice. Les parties non opératrices et la société
opératrice concluent un “Joint operating agreement” qui énonce les droits et les
responsabilités de chaque partie.
En l’absence d’un référentiel d’audit applicable spécifiquement aux entreprises d’exploration
production pétrolière en Tunisie, il convient de se baser sur l’approche d’audit par les risques
développée par l’IFAC.

1 La prise de connaissance générale


Il était primordial d’avoir une connaissance générale et suffisante sur la société XYZ afin de
pouvoir planifier et orienter sa mission d’audit en fonction des besoins et risques rencontrés.
En tant qu’auditeurs, nous avons commencé par la collecte des informations de source interne
et leur analyse dans le but de faciliter la compréhension de l’entité et de son environnement.
Parmi les informations collectées:
➔ Le référentiel comptable utilisé par la société XYZ, est le référentiel international.

41
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

➔ La société opératrice est tenue de préparer un budget de financement qui devrait être
approuvé par la société XYZ et l’ETAP. Par ailleurs, chaque mois, la société
opératrice lance un “Cash call” aux parties non opératrices.
➔ Absence de changements au niveau du cadre conventionnel au cours des douze
derniers mois.

Puisqu’il ne s’agit pas d’une mission initiale, cette collecte nous a permis l’actualisation du
dossier permanent qui englobe les statuts, les titres d’hydrocarbures tels que la convention
particulière, le contrat de partage, la concession d’exploitation, ainsi que les états financiers
des trois derniers exercices.
Parmi les documents collectés et que nous allons utilisés pour l’audit des actifs:
➔ le “Joint Interest Billing” (JIB): c’est une forme de comptabilité préparée par la
société opératrice mensuellement, qui permet de mentionner toutes les dépenses d’une
façon détaillée aux sociétés non opératrices par code projet. Dans notre cas la
facturation se fait à leur part proportionnelle, et nous avons deux JIBS, le premier est
préparé en monnaie d’origine (USD), et le deuxième est préparé en TND.
➔ les procès-verbaux (PV) des réunions mensuelles. Ces réunions sont effectuées au
sein de la société opératrice avec la présence d’un représentant de l’ETAP et un
représentant de la société XYZ pour le suivi des dépenses (OPEX et CAPEX) des
différents projets.
➔ le tableau des immobilisations par concession de l’exercice 2020: ”Assets register”
➔ le grand livre des immobilisations (Assets).
➔ le grand livre des immobilisations en cours (AUC).
➔ un rapport de production mensuelle de l’exercice 2020 par concession en unités
physique (en baril), préparée par la société opératrice.
➔ État des réserves à la date de clôture préparé par un expert indépendant.

2 Evaluation du système de contrôle interne en matière des actifs pétroliers


Pour l’évaluation du système de contrôle interne de la société XYZ, nous avons commencé
par la description des procédures mises en place. Pour ce fait, nous avons recouru à un
questionnaire de revue de contrôle interne pour les actifs pétroliers avec les personnes
responsables. Il s’agit des questions ouvertes dans le but d’actualiser les contrôles connus par
EY, par exemple:

42
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

➔ (Y a-t-il eu des changements au niveau de la méthode comptable appliquée?)


➔ (Existe-t-il un rapprochement formalisé entre la dotation aux amortissements
comptabilisée au compte de résultat et l’amortissement comptabilisé au bilan?)
➔ (Existe-t-il un rapprochement formalisé entre les réserves retenues pour les besoins du
calcul du taux à l’unité de production et les réserves déterminées ?)

(Après avoir compris les contrôles mis en place, nous avons recouru à des tests de contrôle
pour vérifier leur application et détecter les risques d’anomalies significatives. )
➔ (Par exemple, pour le processus d’amortissement, la société XYZ applique la méthode
UOP c’est pourquoi nous nous sommes assurés du respect de l’amortissement calculé
avec les règles comptables utilisées et de la production utilisée afin d’éviter le risque
d’une application erronée des données techniques utilisées pour la détermination des
taux d’amortissement UOP.)

Après avoir effectué les tests de contrôle, nous avons conclu que le système de contrôle
interne de la société XYZ est un système efficace, tout est contrôlé et sécurisé puisque chaque
mois une réunion s’effectue pour le suivi des dépenses capitalisées pour chaque concession.
De plus, notre équipe était présente lors de l’inventaire des réserves. D’où l'étendue des
travaux d’audit va être réduite (tests substantifs+SCI), sauf pour les provisions de
démantèlement des actifs et de remise en état du site doivent être évaluées d’une manière
substantive.
Toutefois, il faut toujours être prudent en effectuant les tests substantifs pour la validation des
comptes CAPEX.

3 Contrôle des comptes


L'auditeur doit développer un certain nombre de diligences afin de revoir et valider
l’évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture.
Les contrôles substantifs se décomposent en tests de détail et des examens analytiques
persuasifs, étant donné qu’il s’agit d’un système de contrôle interne efficace. Ces tests vont
permettre la collecte des éléments probants afin de valider toutes les assertions d’audit liées à
l'évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture.

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

3.1 Préparation du Lead


La première étape consiste à la préparation du Lead, qui est un tableau qui résume les soldes
des comptes immobilisations pour l’exercice 2020 et 2019 afin de mettre en relief les
variations en pourcentage et donc de détecter les variations inattendues afin d’avoir une
explication pertinente.
Le Lead de la rubrique « Immobilisations » de la société XYZ est constitué principalement
de:
➔ droits miniers des réserves prouvées.
➔ les actifs de développement
➔ les actifs de production
➔ les immobilisations en cours

3.2 Rapprochements
Cette méthode permet la vérification de la comptabilisation des actifs et de l'amortissement
mentionnés au niveau du tableau des immobilisations avec le grand livre des immobilisations,
par compte et par concession et avec le JIB. Ce test permet de vérifier l’exhaustivité et la
valorisation des dépenses capitalisées.
En matière de comptabilisation initiale, la société XYZ comptabilise les dépenses qui sont
rattachées à la découverte des réserves prouvées non développées comme étant des
immobilisations en cours (Assets Under Constructions) et lorsque le projet se réalise et entre
dans l’étape de production, la société doit immédiatement reclasser ces dépenses à la classe
des immobilisations appropriée. À partir de cette date, la société commence la constatation de
l’amortissement de ces actifs.
La société est tenue de démontrer que les avantages économiques futurs liés aux actifs
comptabilisés profiteront à elle. Il convient alors de valider les assertions d’existence, de
droits et obligations, d’exhaustivité et de la correcte valorisation des actifs.
Pour l’assertion de droits et obligations, nous avons vérifié que la société XYZ s’est limitée à
la comptabilisation des actifs à sa quote-part
1er test: Rapprochement de tableau des immobilisations avec le grand livre des dépenses
capitalisées par compte: Il convient de rapprocher:
➔ Les soldes initiaux des comptes mentionnés dans le tableau des immobilisations au
31/12/2019 avec ceux mentionnés dans le grand livre de l’exercice 2019, et les soldes
finaux de ces actifs avec le solde de chaque compte du grand livre au 31/12/2020.

44
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

➔ Même rapprochement pour les amortissements.


2ème test: Rapprochement de tableau des immobilisations avec le grand livre des dépenses
capitalisées par concession: Il convient de rapprocher:
➔ La somme des dépenses capitalisées par concession mentionnée dans le tableau des
immobilisations au 31/12/19 et au 31/12/20 avec la somme des dépenses capitalisées
par concession au niveau du grand livre de l’exercice 2019 et celle de l’exercice 2020.
➔ Même rapprochement pour les amortissements.

3ème test: Rapprochement du tableau des immobilisations avec le “Joint Interest Biling” :
Il s’agit de rapprocher les dépenses capitalisées par concession et par projet au niveau de JIB
avec les dépenses capitalisées mentionnées au niveau du tableau des immobilisations.
Ce test permet de s’assurer de la comptabilisation de toutes les dépenses capitalisées au
niveau du JIB.
Ce rapprochement s’effectue en monnaie d’origine USD et en TND.

3.3 L’audit des réserves


Dans le cadre du référentiel d’audit développé par l’IFAC, il n’y a aucun moyen spécialement
utilisé pour l’audit des réserves de pétrole. Par ailleurs, l’auditeur est amené à se baser sur les
travaux d’un ingénieur de réservoir. C’est lui qui va nous fournir l’état des réserves que nous
allons utiliser pour la vérification des bases utilisées pour le calcul de l’amortissement.
Dans ce document nous trouvons les réserves (prouvées, prouvées+probables et
prouvées+probables+possibles) de fin de période et la part de la société XYZ dans chacune
des concessions.
Les contrôles effectués:
➔ Comparer les réserves déterminées par l’ingénieur avec celles utilisées pour le calcul
de l’amortissement.
➔ Comparer le rapport de production avec le rapport de l’ingénieur.
➔ Inspecter le profil de la production afin d’identifier les réserves liées aux coûts futurs.

3.4 L’audit de l’amortissement


La société XYZ utilise la méthode d’amortissement UOP, et elle retient comme base de
calcul du taux UOP les réserves prouvées et probables (2P).

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Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

Au niveau d’audit des amortissements, un auditeur doit porter une attention particulière aux
différentes bases servant au calcul des amortissements. Ainsi, nous avons procédé aux tests
suivants:
Recalculer les taux mensuels de l’UOP en fonction de la production réelle et les réserves
probables et prouvées de fin de période (au 31/12/20): ce calcul est effectué par concession
et selon le type d’immobilisation. En effet, la société XYZ dispose deux types d’actifs : les
actifs pétroliers et les actifs de support (les installations), et elle applique la même méthode
d'amortissement pour les deux.

Taux UOP=Production de la période/Réserves prouvées et probables estimées au 31/12/N-1


-Production de la période)

Recalculer les dotations aux amortissements et les comparer avec celles comptabilisées par
la société: Il convient de calculer la charge d'amortissement mensuelle par concession et par
type d’actifs. Ce test nous a permis de vérifier la valorisation et l’exhaustivité de
l’amortissement.

Charge de l’amortissement= Taux UOP x [valeurs nettes comptables des actifs en début de
période + compléments sur immobilisations déjà en service + mises en service au cours de la
période]

Nous avons dégagé que le rapport d’expert sur les réserves pour chaque concession (utilisé
pour nos calculs de l'amortissement) mentionne que les quantités 2P des deux concessions
parmi quatre concessions ont pris en compte les quantités de futurs puits.
Pour pouvoir exploiter ces nouveaux puits, il faut prévoir certaines dépenses et que le client
n’a pas encore calculées (qui doivent être incorporées dans nos calculs d’amortissement pour
l’année). Il a été décidé, avec le client, que les quantités de ces futurs puits doivent être
soustraites des réserves initialement utilisées. Sur cette base, nous avons calculé la charge
d’amortissement pour l’année sur 2 bases :
Pour les installations ASSETS : nous avons utilisé l’ancienne base de réserve.
Pour les actifs pétroliers : nous avons utilisé les réserves indiquées dans le rapport moins les
quantités des futurs puits et celles des deux concessions.

46
Chapitre 3 : Évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement comptable et cas pratique
d’une démarche d’audit

L’audit de l’amortissement nous a permis ainsi de vérifier les assertions suivantes:


 L’exhaustivité: l'amortissement qui aurait dû être enregistré, au niveau de la classe des
immobilisations, l’a bien été. Ainsi que sa charge au niveau de l’état de résultat.
 La valorisation: l’amortissement a été comptabilisé au niveau de la classe des
immobilisations pour sa valeur correcte. Ainsi que sa charge au niveau de l’état de
résultat.
 Droits et obligations: l’amortissement comptabilisé correspond aux actifs qui se
rapportent à l’entité.
 Rattachement : la charge d’amortissement comptabilisée se rapporte à l’entité
 Séparation des périodes (Cut-off) : la charge d’amortissement comptabilisée se
rapporte à l’exercice audité.

3.5 Conclusion et rédaction du rapport


Constitue la phase finale de la mission d’audit où après avoir évalué le SCI et valider les
comptes, l’auditeur forme son opinion sur la régularité et sincérité des EF.
L’opinion peut revêtir deux formes :
➔ Une opinion non modifiée c'est-à-dire une certification des EF pure et simple sans
réserve.
➔ Une opinion modifiée c'est-à-dire: soit une certification avec réserves, soit un refus de
certification (avis défavorable), soit une impossibilité de certification à cause de
l’impossibilité de collecte des éléments probants suffisants et adéquats selon la norme
IAS 700. Toutefois, en Tunisie, l’impossibilité de certifier n’est pas applicable.
L’auditeur lorsqu’il se trouve dans l’impossibilité de certification, il exprime un avis
défavorable et refuse de certifier.

47
Conclusion générale

Conclusion générale

( Pour conclure, il est important d’exprimer à quel point ce stage a été une expérience
professionnelle unique et très enrichissante. )

( Tout d’abord, j’ai pu découvrir et intégrer l’environnement d’AMC Ernst and Young en
ayant un aperçu global de son organisation, culture, départements et fonctionnement.)

( Lors de ce stage de trois mois, j’ai pu mettre en pratique mes connaissances théoriques
acquises durant ma formation à l’IHEC Carthage, tout en étant confronté aux difficultés
réelles du monde du travail.)

( J’ai eu de la chance de travailler sur deux missions d’audit d’une importance majeure à
travers lesquelles j’ai découvert le programme d’audit. J’ai accompagné et j’ai suivi les
travaux des auditeurs, j’ai pu observer leurs comportements et leurs méthodes de travail, ce
qui m’a permis de comprendre les bases de cette profession et de savoir en quoi elle consistait
concrètement.)

( Ainsi, ce stage a représenté un premier pas vers la vie active et m’a permis d’acquérir une
connaissance approfondie du métier de commissaire aux comptes et du domaine de l’audit.)

( Et comme André Gide, un écrivain français, a dit “Ce n’est qu’à travers l’aventure que
certaines personnes arrivent à se connaître- en se trouvant.”)

48
Annexes

Annexes
Annexe 1 : Attestation de stage

49
Annexes

Annexe 2 : Evaluation du stagiaire par le maître de stage

50
Bibliographie

Références bibliographique

 Loi n°2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des


relations financières, Article 13 bis
 International Energy Agency (IEA), (2019), Key world energy statistics, page 47
 Statistiques officielles publiées par la FIPA, l’agence de promotion de
l’investissement extérieur.
 Heinrich Boll Stiftung Afrique du Nord Tunis, (2015), Gaz de Schiste en Tunisie :
Entre mythes et réalités, page 26
 Documents interne EY : EY Séminaire Fiscalité pétrolière/ Présentation EY

 Présentation de Mr Naceur Yaiche “Fiscalité des opérations de recherche, de


développement et d’exploitation des hydrocarbures en Tunisie” en Novembre 2019 à
AMC Ernst and Young.
 Mémoire d’expertise comptable de Mr Mohamed Khlass “ Evaluation des actifs
pétroliers à la date de clôture: aspects comptables, fiscaux et d’audit”, Octobre 2013
 Norme SFAS 69 “informations à fournir concernant les activités de production de
pétrole et de gaz”, FASB, Novembre 1982
 Norme SFAS 19 “Financial Accounting and Reporting by Oil and Gas Producing
Companies”, FASB, Novembre 1977
 Norme SFAS 144 “Accounting for the Impairment or Disposal of Long-Lived
Assets”, FASB, Aout 2001
 Norme IFRS 6 “Prospection et évaluation de ressources minérales”, IASB, Décembre
2004
 Norme IAS 36 “Dépréciation d’actifs”, IASB, Mars 2004
 Norme IAS 38 “immobilisations incorporelles”, IASC, Juillet 1999
 Norme IAS 16 “Immobilisations corporelles”, IASB, Décembre 2003
 https://www.vault.com/company-profiles/accounting/ey-llp
 https://www.ey.com/en_gl/audit/technology/canvas (site officiel EY Global)
 https://www.shell.com/about-us/who-we-are.html (site officiel Shell)

51
Liste des figures
Figure 1: Une chronologie de l’histoire d’Ernst and Young .......................................... 6

Figure 2: Organigramme d’Ernst and Young .............................................................. 8

Figure 3: les différents types de réserves dans un réservoir ........................................ 27

Liste des tableaux


Tableau 1: Fiche signalétique d’Ernst and Young Global ................................................. 5

Tableau 2: Fiche signalétique d’AMC Ernst and Young................................................... 5

Tableau 3: Analyse SWOT d’Ernst and Young ................................................................. 9

Tableau 4: Hiérarchie du département audit................................................................... 11

Tableau 5: Présentation de Combined Risk Assessment « CRA » .................................. 19

Tableau 6: Traitement comptable selon la méthode des efforts couronnés de succès .... 32
Table des matières

Introduction générale .......................................................................................................................... 1


Chapitre 1 : Présentation d’Ernst and Young .............................................................................. 4
Introduction ............................................................................................................................................. 4
Section 1: Description Ernst and Young ........................................................................................ 4
1 Présentation d’Ernst and Young .............................................................................................. 4
2 Fiche signalétique EY .................................................................................................................... 5
2.1 Fiche signalétique EY Global .................................................................................... 5
2.2 Fiche signalétique EY Tunisie .................................................................................. 5
3 Historique et évolution ................................................................................................................ 6
3.1 A l’échelle internationale .......................................................................................... 6
3.2 En Tunisie ...................................................................................................................... 7
4 Les fonctions d’Ernst and Young .............................................................................................. 7
5 Organigramme et environnement d’Ernst and Young ................................................... 8
5.1 Organigramme d’EY .................................................................................................... 8
5.2 Environnement d’EY ...................................................................................................9
Section 2 : Description du département Audit ......................................................................... 10
1 Présentation du département Audit .................................................................................... 10
2 Objectifs du département Audit ............................................................................................ 10
3 Hiérarchie et description de chaque poste du département d’audit ...................... 11
4 Les systèmes utilisés dans le département Audit ........................................................... 12
4.1 EY Canvas : plateforme mondiale d’audit en ligne .......................................... 12
4.2 EY Canvas Client Portal ........................................................................................... 13
4.3 EY Canvas Mobile Application suite .................................................................... 13
Conclusion .............................................................................................................................................. 13
Chapitre 2 : Déroulement et analyse du stage ......................................................................... 14
Introduction .......................................................................................................................................... 14
Section 1 : Déroulement du stage .................................................................................................. 15
1 Présentation générales des sociétés auditées ................................................................. 15
1.1 Présentation de VISTEON ELECTRONICS TUNIS............................................... 15
1.2 Présentation de Shell Tunisia Upstream Limited ............................................ 15
2 Description générale des missions effectuées ................................................................. 16
3 Tâches effectuées ........................................................................................................................ 17
3.1 L’établissement des feuilles maîtresses « LEADS » ......................................... 17
3.2 Audit des capitaux propres .................................................................................... 17
3.3 Audit des charges financières ............................................................................... 18
3.4 Audit des autres charges d’exploitation............................................................. 18
Section 2 : Analyse du stage ............................................................................................................ 23
1 Les problèmes rencontrés........................................................................................................ 23
2 Les acquis du stage ..................................................................................................................... 23
2.1 Sur le plan personnel............................................................................................... 23
2.2 Sur le plan professionnel........................................................................................ 24
Conclusion .............................................................................................................................................. 24
Chapitre 3: Évaluations des actifs pétroliers à la date de clôture : Traitement
comptable et cas pratique d’une démarche d’audit .............................................................. 25
Introduction .......................................................................................................................................... 25
Section 1: réglementation du secteur pétrolier: ..................................................................... 26
1 Importance du secteur pétrolier en Tunisie ..................................................................... 26
2 (L’importance de la notion de réserve) .............................................................................. 26
3 Typologie des actifs pétroliers ............................................................................................... 27
3.1 Les actifs d’acquisition des droits miniers ........................................................ 28
3.2 Les actifs de prospection et d’exploration ......................................................... 28
3.3 Les actifs de développement ................................................................................. 29
3.4 Les actifs de production .......................................................................................... 29
3.5 Les actifs de remise en état des sites................................................................... 29
3.6 Les investissements de support et les “Sole Costs” ......................................... 30
4 Traitement comptable des actifs pétroliers à la date de clôture ............................. 30
4.1 Comptabilisation des immobilisations pétrolières ........................................ 30
4.1.1 La méthode des effets couronnés de succès .................................................. 31
4.1.2 La méthode du coût complet ............................................................................. 32
4.2 Règles d’amortissement ......................................................................................... 33
4.2.1 Traitement selon le référentiel américain .................................................... 33
4.2.2 Traitement selon le référentiel international .............................................. 34
4.3 Règles de dépréciation des actifs pétroliers ..................................................... 36
4.3.1 Traitement selon le référentiel américain .................................................... 36
4.3.1.1 (Actifs liées à des propriétés non prouvées) ......................................... 36
4.3.1.2 Les actifs de propriétés prouvées selon la méthode des effets
couronnés de succès .................................................................................................... 37
4.3.1.3 Test de dépréciation pour les actifs de propriétés prouvées détenus
selon la méthode du coût complet: Ceiling test ................................................... 38
4.3.2 Traitement selon le référentiel international .............................................. 38
Conclusion .............................................................................................................................................. 40
Section 2: Cas pratique: Démarche d’audit des actifs pétroliers ...................................... 41
1 La prise de connaissance générale ...................................................................................... 41
2 Evaluation du système de contrôle interne en matière des actifs pétroliers ...... 42
3 Contrôle des comptes................................................................................................................. 43
3.1 Préparation du Lead ................................................................................................ 44
3.2 Rapprochements....................................................................................................... 44
3.3 L’audit des réserves ................................................................................................. 45
3.4 L’audit de l’amortissement .................................................................................... 45
3.5 Conclusion et rédaction du rapport .................................................................... 47
Conclusion générale ........................................................................................................................... 48
Annexes ................................................................................................................................................... 49
Références bibliographique ............................................................................................................ 51
Je certifie que le présent rapport est uniquement et totalement le résultat d’un travail personnel

et que toutes les sources auxquelles j’ai pu me référer sont clairement indiquées dans le corps du
texte et figurent dans la liste bibliographique en annexe.

Je certifie également le respect des clauses de confidentialités de l’entreprise.

Je déclare avoir été informée des conséquences disciplinaires en cas de plagiat ou de manipulation
intentionnelle des données collectées.

Date: 19/06/2021

Signature:
Résumé
Ce projet de fin d’études a été réalisé au sein du cabinet de conseil et d’audit AMC Ernst and
Young, département Audit « Assurance ».
Le but de cette étude est d’expliquer l’évaluation des actifs pétroliers à la date de clôture.
Pour ce faire nous avons commencé par présenter le traitement comptable des actifs pétroliers
en comparant le référentiel américain au référentiel international et nous avons conclu que les
normes US GAAP représentent mieux le traitement comptable du secteur des hydrocarbures
et que les normes internationales (IFRS/IAS) convergent de plus en plus vers le traitement
proposé par les normes US GAAP. Après, nous avons présenté un cas pratique d’une
démarche d’audit par les risques.

Mots clés : Actif pétrolier, réserve, audit, traitement comptable, SFAS, IFRS/IAS

Abstract:
This graduation project was carried out within the consulting and audit firm AMC Ernst and
Young, Assurance Department. The purpose of this study is to explain the valuation of
petroleum assets at the balance sheet date. To do this, we began by presenting the accounting
treatment of petroleum assets by comparing the US reference framework to the international
reference framework and concluded that the US GAAP standards better represent the
accounting treatment of the hydrocarbon sector and that international standards (IFRS/IAS)
are increasingly converging towards the treatment proposed by US GAAP standards. We then
presented a practical case of a risk-based audit approach.

Keywords: Petroleum assets, reserve, audit, accounting treatment

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