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CRMEF-CG/CPA-EGCF
/A.DIBI/PRESENTATION
DU REFERENTIEL
COMPTANLE MAROCAIN
Comptabilité approfondie
A. DIBI
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La réglementation comptable marocaine est demeurée longtemps à dominante juridique et fiscale avant
l’élaboration en 1989 du Code Général de Normalisation Comptable fixant les règles applicables à la
comptabilité des entreprises publiques. Par ailleurs, la loi 9-88 promulguée par le dahir 1-92-138 du
25/12/1992 a consacré l’autonomie du droit comptable.
Par ailleurs, l’article 19 de la loi 15/95 formant code de commerce impose aux commerçants la tenue d’une
comptabilité conforme aux dispositions de la loi 9/88 relative aux obligations comptables des commerçants
La loi n° 24/86 relative à l’impôt sur les sociétés a instituées les obligations comptables suivantes :
•La détermination du résultat fiscal de chaque exercice comptable à partir du résultat du compte de produits
et charges de la comptabilité tenue par la société conformément à la législation comptable ;
• La justification des achats de biens et services effectués par toute société par des pièces justificatives
probantes (factures…) ;
• La conservation des documents comptables pendant 10 ans ;
•L’utilisation de la comptabilité comme base du contrôle fiscal et dans ce cadre, la loi sus citée énonce un
certain nombre d’irrégularités graves privant la comptabilité de sa valeur probante
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La loi 17/89 relative à l’impôt général sur le revenu a prévu les obligations comptables suivantes :
• La tenue d’une comptabilité conforme aux prescriptions du code de commerce et de la loi comptable pour
les contribuables relevant du régime du résultat net réel ;
• Le régime du résultat net simplifié prévoit les obligations allégées suivantes :
- Registres des dépenses et des recettes ;
- Etat des débiteurs et créditeurs ;
- Inventaires détaillés des stocks en quantité et en valeur ;
- Registre des immobilisations amortissables ;
- Déclaration des rémunérations versées au tiers.
La loi 9-88 consacre ainsi une quasi-autonomie du droit comptable en prescrivant les principales obligations
comptables suivantes à savoir:
Le Comité Permanent comporte 13 membres parmi ceux de l’Assemblée Plénière. Il prépare les projets
soumis à l’Assemblée Plénière. Il comprend un Président, un Secrétaire Général et un Rapporteur Général.
La profession d’expert comptable est regroupée au sein de l’Ordre des Experts Comptables ; institution
dotée de la personnalité morale et régie par la loi n° 15/89.
Les attributions générales de l’Ordre des Experts Comptables sont les suivantes :
• Assurer la sauvegarde des principes et traditions de moralité, de dignité et de probité qui font l’honneur de
la profession d’expert comptable et veiller au respect par ses membres, des lois, règlements et usagers qui
régissent l’exercice de la profession.
• Admettre dans la profession les experts comptables selon les formes et les conditions prévues par la loi
précitée ;
• Edicter tout règlement nécessaire à l’accomplissement de sa mission et établir le code des devoirs
professionnels rendu applicable par le gouvernement.
• Assurer, en outre, la défense des intérêts matériels et moraux de la profession d’expert comptable,
éventuellement devant les juridictions.
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• Organiser et gérer les œuvres de coopération, de mutualité et d’assurance de ses membres ainsi que les
œuvres de retraite.
• Représenter la profession d’expert comptable auprès de l’Administration à qui il donne son avis sur toutes
les questions dont elle le saisit, et auprès des organisations ou organismes internationaux poursuivant des
buts analogues à ceux que lui assigne la loi.
• L’ordre exerce ses attributions par l’intermédiaire d’un conseil national et de conseils régionaux, et de
leurs présidents respectifs.
Le conseil national :
Le conseil national représente la profession auprès de l'administration. Il donne son avis
sur les questions relatives à la pratique générale de la profession qui lui sont soumises
pour examen par l'administration.
Il donne également son avis sur les projets de lois et règlements concernant la profession
ou son exercice et sur toutes autres questions s'y rapportant dont il est saisi par
l'administration
Le conseil national se compose, outre son président et un membre de la Chambre constitutionnelle tous deux
nommés dans les conditions prévues à l'article 41, de 10 membres élus.
Les réalisations :
En novembre 2015, l’OEC a tenu son 8éme congrès et compte à son actif les réalisations suivantes :
La refonde du mode de désignation des comptables agréés et amélioration de l’exercice de la
profession
L’amélioration de la définition des actes professionnels
La responsabilisation des professionnels et définition de leurs droits et leurs obligations
La limitation de l’accès à la profession aux seuls professionnels reconnus par la réglementation
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I. Le contexte
Répondre efficacement aux attentes des citoyens
Accroître la « compétitivité » du Maroc
Améliorer l’attractivité des investisseurs
Contribuer à un développement régional harmonieux
Moderniser le cadre législatif
Améliorer l’environnement des affaires et de la gouvernance
Améliorer transparence financière (le plan comptable de l’Etat, convergence, consolidation des
comptes, réforme de la profession comptable…)
- Fawzi Britel est Associé Deloitte, président de l’Association marocaine de comptabilité. - Ouassim Akil
est expert-comptable DPLE, doctorant ès sciences comptables
«Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément»
(Einstein)
Avec pour objectif principal de conserver la mémoire et de sécuriser les transactions, la comptabilité s’est
trouvée historiquement à la jonction du droit et d’une arithmétique plus ou moins élaborée pour mesurer
biens et obligations.
Cependant, depuis le début des années 80 et la première grande crise économique post-Deuxième Guerre
mondiale, la comptabilité s’est entichée d’affirmer ses lettres de noblesse et, à travers la revendication de
l’image fidèle, traduction approximative du principe anglo-saxon de «true and fair view», elle a entendu ne
plus être cantonnée dans la simple exécution de règles pour se donner pour plus noble ambition d’exprimer
une rationalité scientifique en portant aux fonds baptismaux, en particulier depuis la fin des années 90, d’une
part le concept de «substance over form», et en transcendant ses techniques rudimentaires par l’introduction
de mathématiques, probabilités et autres modèles d’ingénierie financière de plus en plus sophistiqués.
Il s’agissait alors d’inaugurer un âge d’or de la comptabilité, dopé par le développement de la puissance de
traitement des ordinateurs et de la vitesse de diffusion de l’information. Il est d’ailleurs fort probable que
cette profonde mutation se poursuive pour une longue période de temps et que de nouveaux territoires
soient investis pour lier espace, temps et valeur sur un même support de synthèse.
Avec la globalisation financière et le regain conceptuel de la «corporate governance», il s’agira
d’abandonner les vieux oripeaux de la «comptabilité commerciale» et de veiller à satisfaire plus que jamais,
non pas les banquiers des années 80, mais les marchés financiers et leurs prescripteurs de la fin des années
1990 que sont fonds de pension et de placement. Cette nouvelle séparation entre Actionnariat et Direction,
née de la prépondérance des marchés financiers, a accentué encore plus le besoin d’un langage commun
permettant d’obtenir une information objective, comparable et quasi instantanée sur les transactions réalisées
afin de permettre une allocation efficace du capital par les acteurs du marché. Ce langage est devenu celui
du «reporting financier».
Dès lors, la comptabilité, en tant que discipline, n’entendra plus se soumettre au seul diktat de la forme
juridique et apparaîtra comme beaucoup plus complexe à appréhender, puisqu’elle procèdera désormais
d’un brassage singulier entre les pulsions des tenants des sciences exactes (mathématiciens, ingénieurs et
informaticiens) et celles des apôtres des sciences humaines (économistes, juristes, politiques). Néanmoins,
ce brassage sera surtout marqué par une tentation scientifique de plus en plus forte de son ambition, de ses
méthodes, de ses résultats objectifs ou vérifiables et de son unité conceptuelle.
Ainsi, pour les partisans d’un marché financier global, la nécessité d’uniformiser ce langage s’est affirmée
comme un objectif clé devant se réaliser par l’adoption des normes internationales du reporting financier
(IFRS) dont la pratique mondiale a connu une réelle expansion cette dernière décennie.
Dans ce contexte, avec le souci de l’objectivité et de la neutralité que requiert cette ambition scientifique,
l’enjeu fondamental sera de veiller en permanence à concilier entre l’obligation de produire des règles
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universelles fondées sur des cadres conceptuels prédéfinis ex cathedra et une mise en œuvre in situ qui
exprimera des perceptions où la subjectivité des praticiens est omniprésente. En pratique, il faudra bien in
fine définir les moyens concrets permettant d’obtenir une information issue de l’adoption des IFRS qui soit
la plus objective et comparable possible et qui tienne compte des particularités juridiques, sociales,
économiques locales.
Globalisation des normes comptables: de l’utopie à l’espérance
Dans un contexte où les capitaux entendent circuler sans frontière et, où le besoin de normes comptables
universelles est réel, il est aisé de constater que cet objectif n’est pas jusqu’ici atteint. Preuve en est, d’une
part, la non-adoption obligatoire des IFRS par plusieurs pays qui pèsent dans l’économie mondiale (Etats-
Unis, Japon, Chine, Inde) et, d’autre part, l’adoption obligatoire des IFRS selon des variantes
«personnalisées» localement (versions européenne, australienne, brésilienne, singapourienne) dans d’autres
pays ou comme normes de consolidation, donc sans rapport direct avec les sphères fiscales ou juridiques. Si
ce constat démontre à juste titre une acceptation des acteurs économiques mondiaux du principe d’adhésion
à un cadre normatif universel pour le reporting financier, il confirme néanmoins l’existence de facteurs
propres aux pays/régions qui vont à l’encontre d’une universalité de ces normes et a fortiori de leur
interprétation.
En effet, plusieurs travaux de recherche scientifique ont établi que des facteurs spécifiques peuvent
influencer le cadre conceptuel des normes en raison même du caractère polymorphe de l’expression
comptable prise entre sciences exactes et sciences sociales.
Cette dialectique a ainsi été à l’origine des débats mouvementés sur les normes IAS 32/39 entre l’IASB et
les décideurs politiques qui ont abouti à une adoption par l’UE d’une version plus édulcorée de ces normes,
puis de la controverse intervenue suite à la dernière «crise financière» sur le caractère «proactif» du
dispositif de la juste valeur alimentée, excusez du peu, par les chefs d’Etat membres du G20 eux-mêmes.
Ceci étant dit, ne nous y trompons pas, cette diversité des chemins et des expressions n’enlève rien à
l’importance de l’objectif de globalisation des normes qui reste lui incontournable pour les investisseurs,
régulateurs, auditeurs et divers autres utilisateurs.
Pratique des IFRS: une géométrie interprétative
Après l’utopie conceptuelle et la forte espérance de l’émergence d’un ordre comptable international, le
retour au réel se manifeste immanquablement lorsque les responsables du reporting se trouvent confrontés,
dans le cadre de la pratique des IFRS, à la problématique de leur interprétation. En effet, l’interprétation
demeure intrinsèquement partie intégrante des IFRS du fait de leur vocation universelle dont la
conséquence est qu’elles ne peuvent prétendre traiter de l’ensemble des cas de figure qui se présentent lors
de leur application locale dans des contextes différents.
Dans ce cadre, le comité d’interprétation des IFRS (IFRIC) représente une pièce maîtresse du dispositif
normatif international dans la mesure où il émet des interprétations sur divers sujets qui nécessitent des
clarifications d’ordre pratique. Néanmoins, les interprétations de l’IFRIC ne peuvent tenir compte de toutes
les situations locales, dont les exemples les plus fréquents tournent autour de questions fort concrètes que
sont notamment les critères relatifs à la fiabilité des marchés financiers, à la profondeur des statistiques et à
la cohérence des paramètres économiques, en particulier leur traduction en tables et taux (voir encadré).
Encadrer la pratique locale des IFRS
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Dans ce contexte, il apparaît évident qu’il est nécessaire de définir des mécanismes locaux de mise en œuvre
des IFRS pour réduire les risques induits par le choix de paramètres locaux qui représentent des intrants
importants dans le processus de production de l’information financière. A cet égard, il conviendra tout
autant de veiller à réduire l’effet de biais induit par la multiplicité des modes de mise en œuvre que
d’adopter de manière transparente des positions locales qui, à défaut, risqueraient d’être différentes sur des
sujets similaires dans des contextes identiques transformant l’idéal d’un village global où règnent ordre et
harmonie en un capharnaüm où il n’y aurait de place que pour une cacophonie déplorable pour les
investisseurs, les régulateurs, les praticiens du reporting financier et les auditeurs financiers. La recherche
de l’harmonie et surtout l’instauration de la confiance des opérateurs économiques dans l’information
financière passe dès lors par la mise en place d’un mécanisme local qui veillera à unifier et à guider les
choix des praticiens sur des sujets IFRS présentant certaines ambiguïtés ou qui font appel au jugement
professionnel lors de leur application localement et ce, en veillant au respect du cadre normatif.
Positions de place: Une question de consensus stricto sensu
Le mécanisme précité pourra alors jouer son rôle d’encadrement de l’interprétation locale des IFRS par
l’émission de «positions de place» qui permettront d’uniformiser les méthodes qui seront utilisées dans le
cadre de la pratique locale des IFRS. Pour réussir l’expérience de ce mécanisme, l’adhésion des parties
prenantes est primordiale car elles devront, en responsabilité, participer à son fonctionnement pour que les
positions de place émises soient reconnues et ne puissent être source de divergences d’appréciation portant
atteinte à la neutralité ou à la qualité du reporting.
Plus globalement, et afin d’éviter des situations de relativité sur une même place, il importe que
l’universalité des concepts, que souhaitent retrouver les investisseurs et les diverses parties prenantes au
niveau international, soit supportée par des traductions concrètes et consensuelles au niveau des acteurs
locaux de la finance et de leurs régulateurs respectifs qui pour nous portent pour noms BAM, OEC, CDVM,
DAPS…
Actuellement au stade embryonnaire, le projet d’une régulation de l’interprétation des normes comptables,
au niveau local, devra à l’évidence faire l’objet de développement tant sur le contenu du mécanisme local, le
rôle de chaque partie prenante que sur les méthodes de fonctionnement. Et afin de tenter de contribuer à
l’émergence d’une expression autonome et responsable au plan local, l’Association marocaine de
comptabilité (AMC) se propose d’organiser en avril prochain un colloque sur la régulation financière au
Maroc et fait en ce sens un large appel à communication et participation.
Repères
Juste valeur
IFRS 13 s’est voulue plus directive dans l’encadrement de la notion de «Juste valeur» en imposant une
hiérarchie à trois niveaux pour la détermination de cette juste valeur. Néanmoins, plusieurs notions et
concepts qui font partie de cette hiérarchie demeurent intimement liés à la réalité et à la pratique locale (e.g.
Degré d’activité d’un marché, Objectivité des données non observables, …).
Probabilité
La notion de probabilité est présente dans plusieurs normes IFRS (e.g. IAS 12, IAS 37,.
.). Néanmoins, une juste quantification de ces probabilités tiendra forcément compte de paramètres locaux
qui peuvent affecter la comparabilité de l’évaluation des actifs et passifs.
Taux d’actualisation
Les normes IFRS définissent plusieurs taux d’actualisation, à utiliser en fonction de l’objectif recherché par
chaque norme. Néanmoins, la détermination de ces taux d’actualisation tient compte de plusieurs paramètres
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dont le choix et la mesure peuvent différer selon leur perception et interprétation par les praticiens dans des
marchés financiers locaux disparates (marché actif ou inactif, risque du marché, taux d’intérêt,…).
www.leconomiste.com/article/915140
pour cause, il n’est nullement réaliste de transposer à tout prix les IFRS aux comptes sociaux. En revanche,
il incombe d’opérer une évolution vers ce référentiel via la mise en place d’un modèle adéquat. Ce qui
relève d’une volonté politique. D’autant plus que le gap entre le référentiel national et IFRS n’est pas
d’ordre technique qui se résume en quelques règles de comptabilisation ou d’évaluation.
Le fossé est plutôt conceptuel, voire philosophique. Hdid parle de l’importance de la dimension politique
au-delà du débat technique. Car, la plupart des caractéristiques et principes retenus dans le cadre conceptuel
du référentiel mondial paraissent compatibles avec notre environnement. Par contre, la déclinaison pratique
de certains de ces principes appelle un sérieux débat pour savoir s’ils peuvent être transposables dans le
contexte national. Et quand ils le sont, ce ne sera certainement pas dans toutes leurs applications mais
uniquement dans des cas où la valeur ajoutée est jugée pertinente.
Les professionnels citent les notions de juste valeur, d’intangibilité du bilan d’ouverture, des prééminences
de la réalité sur la forme… En somme un vaste chantier sur lequel toutes les parties prenantes,
professionnels de la comptabilité, pouvoirs publics et opérateurs économiques doivent s’atteler. Mais
l’apport du monde des affaires est primordial dans la mesure où il est appelé à imprimer un saut qualitatif à
l’information comptable et financière produite et diffusée au Maroc.
www.leconomiste.com/article/907114
Le Maroc s’apprête à lancer le chantier de rapprochement de ses normes comptables aux référentiels IFRS. L’intérêt
de cet exercice est d’accroître le niveau de transparence de l’information financière destinée aux investisseurs
POUR se prévaloir du label «IFRS compliant», une entreprise doit adopter la totalité des référentiels. Mais cette
déclinaison n’est pas facile à déployer car elle peut se heurter à quelques spécifications locales. En la matière, il
n’y a pas de demi-mesure: soit on est full IFRS, soit on est sous référentiel national, observe Laurence Rivat,
spécialiste des normes IFRS (voir entretien page 10) C’est la norme IAS 5 qui édicte ce principe.
Le Maroc (voir aussi De Bonnes Sources) s’apprête à lancer le chantier de rapprochement de ses normes
comptables aux référentiels IFRS. L’intérêt de cet exercice est d’accroître le niveau de transparence de
l’information financière destinée aux investisseurs, mais la population des sociétés concernées est très limitée
car l’enjeu stratégique, s’il en existe un, c’est de pouvoir accéder aux financements internationaux. Les pays qui
ont fait cette réforme ont choisi entre trois options en essayant de composer autant que faire se peut aux
contraintes locales. La Chine et le Brésil, membres du «BRIC», ont rapproché leurs normes aux standards
internationaux. Pour attirer les investisseurs chez eux, ces deux géants avaient intérêt à rapprocher leurs
normes du langage international. Mais convergence signifie aussi persistance de divergences, tempère
l’experte. Plus proche de nous, l’Espagne a également procédé de la même manière. D’autres, notamment les
anciens pays d’Europe de l’Est, ont opté pour une approche radicale en adoptant les IFRS pour les comptes
sociaux. L’Afrique du Sud est le seul pays sur le continent africain à avoir intégré les standards IFRS dans ses
normes comptables, obligatoires pour les entreprises, petites ou grandes.
Le processus de convergence au niveau mondial est donc en marche, porté cette fois par les grands pays de
l’Asie du Sud-Est. Et pour ne pas subir ces référentiels, il vaut mieux se mettre en alliance pour atteindre une
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taille critique de manière à peser sur l’adaptation des normes, comme l’ont fait les grands pays émergents de
l’Asie du Sud-Est,
Actuellement, les sociétés marocaines soumises à l’obligation de présenter des comptes consolidés aux normes
IFRS sont celles qui font appel public à l’épargne, les groupes bancaires et les groupes cotés. Depuis 2006,
l’obligation des comptes consolidés a été étendue aux entreprises publiques, mais celles qui sont
«mondialisées», comme l’OCP, présentent leurs états de synthèse aux normes IFRS.
www.leconomiste.com/article/896207
I.S.A. : International Standard on Auditing = Norme d’audit internationale. Norme d’audit élaborée par
l’IFAC.
PRESENTATION DU CGNC
Pour que les comptabilités normalisées puissent produire les informations requises, dans des conditions de
délai et de fiabilité déterminées, le CGNC prévoit un dispositif général qui peut être présenté sous deux
aspects : celui du fond et celui de la forme.
justifiées, dans l'état des informations complémentaires, avec indication de leur influence
sur le patrimoine, la situation financière et les résultats
L'évaluation des éléments patrimoniaux de l'entreprise doit se faire sur la base de 3 principes généraux à
savoir :
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Des dérogations aux principes d'évaluation précédents sont admises dans des cas
Dérogation exceptionnels ; lorsqu'il est fait usage de ces dérogations, celles-ci doivent être signalées dans
s l'ETIC et dûment motivées avec indication de leur influence sur le patrimoine, la situation
financière et les résultats.
1 - La valeur d'entrée des éléments est intangible sauf exceptions prévues par le CGNC
notamment en matière de créances, dettes et disponibilités libellées en monnaies étrangères ou
indexées
2 - Cependant, la valeur d'entrée des éléments de l'actif immobilisé dans l'utilisation est limitée
dans le temps doit faire l'objet de corrections de valeur sous forme d'amortissement.
L'amortissement consiste à étaler le montant amortissable d'une immobilisation sur sa durée
prévisionnelle d'utilisation par l'entreprise selon un plan d'amortissement. La valeur d'entrée
Les diminuée du montant cumulé des amortissements forme la "valeur nette d'amortissements" de
corrections l'immobilisation.
de valeur 3 - A la date d'inventaire, la valeur actuelle est comparée à la valeur d'entrée des éléments ou
pour les immobilisations amortissables à leur valeur nette d'amortissements, après
amortissement de l'exercice
4 - Seules les moins-values dégagées de cette comparaison sont inscrites en comptabilité : -
sous forme d'amortissements exceptionnels, si elles ont un caractère définitif ; - sous forme de
provisions pour dépréciation si elles n'ont pas un caractère définitif
5 - La valeur comptable nette des éléments d'actif est :
- soit la valeur d'entrée ou la "valeur nette d'amortissements " si la valeur actuelle leur est
supérieure ou égale ;
- soit la valeur actuelle si elle leur est inférieure
6 - Toutefois, en ce qui concerne les immobilisations autres que financières, et pour autant que
leur valeur actuelle n'est jugée ni notablement ni durablement inférieure à leur valeur d'entrée
ou à leur valeur nette d'amortissements, celle-ci n'est pas corrigée
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Pour des raisons de tradition juridique et de textes, la Norme reste fidèle au " périmètre
patrimonial " du bilan, à peu d'exceptions près : les biens inscrits à l'actif sont limités à ceux
Analyse de qui sont la propriété de l'entreprise, à l' exclusion de biens en location ou en crédit-bail.
la situation En revanche des novations marquantes ont été introduites dans la structure de bilan, dans les "
: le bilan emplois " de l'actif comme dans les " ressources " (ou origines) du passif, afin de donner une
(BL) plus grande homogénéité et une meilleure signification économique à chaque rubrique.
C'est ainsi que les " non-valeurs " ont été isolées dans une rubrique placée en tête de l' actif,
que les " capitaux propres "incluent le résultat net de l' exercice, et que la trésorerie positive et
négative a été mise en évidence.
En outre, et conformément à la logique de l'analyse financière, le classement des créances et
des dettes a été fait selon leur fonction économique et financière et non selon leur échéance
(indiquée par ailleurs).
C'est dans l' état des informations complémentaires (ETIC), document joint de façon
indissociable au bilan et aux autres états, que l' on trouve le tableau de ces échéances,
Les états des comme nombre d'autres informations indispensables à la compréhension du bilan et
informations à l' obtention d'une image fidèle de la situation patrimoniale et financière de l'
complémentaire entreprise (tableau des immobilisations, des amortissements, des provisions,
s informations sur tous les postes " sensibles " du bilan tels que non-valeurs, titres, etc...).
(ETIC) Par la structure retenue, par la typologie des postes choisis, par l'information
complémentaire donnée dans l'ETIC, le lecteur dispose de données pertinentes en vue
d'une analyse du patrimoine de l'entreprise et de son évolution, analyse coordonnée à
celle de la gestion.
I. L’ORGANISATION COMPTABLE
L'organisation de la comptabilité normalisée est destinée à garantir la fiabilité des informations fournies et
leur disponibilité en temps opportun
CGNC ;
- permettre un contrôle comptable fiable contribuant à la prévention des erreurs et des
fraudes et à la protection du patrimoine ;
- contrôler par inventaire l'existence et la valeur des éléments actifs et passifs ;
- permettre pour chaque enregistrement comptable d'en connaître l'origine, le contenu,
l'imputation par nature, la qualification sommaire ainsi que la référence de la pièce
justificative qui l'appuie
1 - Un manuel décrivant les procédures et l'organisation comptable lorsqu'il est
nécessaire à la compréhension du système de traitement et à la réalisation des contrôles.
Ce document est conservé aussi longtemps qu'est exigée la présentation des documents
comptables auxquels il se rapporte.
2 - Le livre journal tenu dans les conditions prescrites par la loi dans lequel sont
enregistrées les opérations soit jour par jour, soit sous forme de récapitulations au
moins mensuelles des totaux de ces opérations, à condition de conserver, dans ce cas,
tous documents permettant de les reconstituer jour par jour.
3 - Le grand-livre formé de l'ensemble des comptes individuels et collectifs, qui
permet le suivi de ces comptes. Chaque compte fait apparaître distinctement le solde au
début de l'exercice, le cumul des mouvements "débit" et celui des mouvements "crédit"
depuis le début de l'exercice (non compris le solde initial), ainsi que son solde en fin de
Les livres et période.
autres supports L' état récapitulatif faisant apparaître , pour chaque compte, le solde débiteur ou le
de base de la solde créditeur au début de l' exercice, le cumul des mouvements débiteurs et le cumul
comptabilité des mouvements créditeurs depuis le début de l' exercice, le solde débiteur et le solde
créditeur constitués en fin de période, forme la "Balance" La balance constitue un
instrument indispensable du contrôle comptable
4 - Le livre d'inventaire tenu dans les conditions prescrites par la loi est un support
dans lequel sont transcrits le BL et le CPC de chaque exercice. Le livre journal et le
grand livre sont établis et détaillés en autant de journaux et livres auxiliaires ou
supports en tenant lieu, que l'importance et les besoins de l'entreprise l'exigent.
Dans le cas où les données sont enregistrées dans des journaux et des grands livres
auxiliaires, les totaux de ces supports sont périodiquement et au moins une fois par
mois respectivement centralisées dans le livre journal et reportées dans le grand livre.
Les livres et documents comptables peuvent être tenus par tous moyens ou procédés
appropriés conférant un caractère d'authenticité aux écritures et comptables avec les
nécessités du contrôle de la comptabilité.
1 - Toute opération comptable de l' entreprise est traduite par une écriture affectant
au moins deux comptes dont l' un est débité et l' autre est crédité d'une somme
identique selon les conventions suivantes : - les comptes d'actif sont mouvementés au
débit pour constater les augmentations et au crédit pour constater les diminutions ; - les
comptes de passif sont mouvementés en sens inverse des comptes d'actif ; - les comptes
de charges enregistrent en débit les augmentations, et exceptionnellement les
diminutions au crédit ; - les comptes de produits sont mouvementés en sens inverse des
comptes de charges. Lorsqu'une opération est enregistrée, le total des sommes inscrites
au débit des comptes et le total des sommes inscrites au crédit des comptes doivent être
Les procédures égaux.
d'enregistrement 2 - Les écritures comptables sont enregistrées sur le journal dans un ordre
chronologique. Les enregistrements sont reproduits ou reportés sur le grand livre. Le
total des mouvements du journal doit être égal au total des mouvements du grand livre.
3 - Le grand livre doit pouvoir isoler distinctement les mouvements relatifs à l'exercice
exclusion faite des soldes correspondant à la reprise des comptes du bilan de l'exercice
précédent au début de l'exercice en cours.
4 - Le journal doit être tenu sans blanc, ni altération d'aucune sorte.
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5 - Les écritures sont passées dans le journal opération par opération et jour par
jour. Toutefois, les opérations de même nature réalisées en un même lieu et au cours
d'une même journée peuvent être regroupées et enregistrées en une même écriture.
6 - Toute correction d'erreur doit laisser lisible l'enregistrement initial erroné. La
comptabilité doit être organisée, pour ces corrections d'erreurs, de façon à permettre
de retrouver les montants des mouvements des comptes, expurgés des conséquences de
ces erreurs : corrections par nombre négatif ou par contre-passation
La comptabilisation en négatif n'est admise que pour les rectifications d'erreurs.
7 - Les écritures comptables sont enregistrées au moyen de tous systèmes appropriés
tels que le système du journal unique, le système des journaux partiels ou
divisionnaires, ou le système centralisateur ...
1 - Les états de synthèse établis au moins une fois par exercice, à la fin de celui-ci, sont l
expression quasi exclusive de l'information comptable destinée aux tiers, et constituent
le moyen privilégié d'information des dirigeants eux-mêmes sur la situation et la gestion
de l'entreprise.
Finalités et 2 - Etablis selon les principes et règles du Code Général de la Normalisation Comptable,
nature des ils doivent donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des
états de résultats de l' entreprise, même au moyen - dans des cas exceptionnels à justifier - de
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synthèse dérogations à ces principes et règles, dans l' hypothèse où l' application de ces règles et
principes ne permet pas l' obtenir cette image fidèle.
3 - La représentation fidèle du patrimoine, de la situation - financière et de la formation
des résultats de l'entreprise est assurée par cinq documents formant un tout indissociable
- le Bilan (BL) ; - le Compte de Produits et Charges (CPC) ; - l'Etat des Soldes de Gestion
(ESG) ; - le Tableau de Financement (TF) ; - L’Etat des Informations Complémentaires
(ETIC)
1 - Les états de synthèse sont établis dans le respect des principes comptables
fondamentaux qui ont précisément pour but d'en assurer la pertinence, la fiabilité et la
comparabilité dans le temps et dans l'
espace.
2 - Parmi ces principes comptables fondamentaux, la continuité d'exploitation, la
permanence des méthodes, la spécialisation des exercices, la clarté, l'importance
significative joue un rôle prépondérant dans la préparation comme dans la présentation des
Etablissement états de synthèse.
des états de 3 - Dans l'intérêt de l'entreprise, pour sa propre information notamment, les états de
synthèse synthèse peuvent être établis avec une périodicité semestrielle, trimestrielle ou
mensuelle ; en tout état de cause ils doivent être établis au moins une fois par exercice, à
la fin de celui-ci.
4 - Leur présentation, identique d'un exercice à l'autre, doit être faite selon l'un des deux
"modèles" proposés par le Code Général de la Normalisation Comptable :
- "Modèle Normal", appliqué plus spécialement aux moyennes et grandes entreprises
- "Modèle Simplifie", réservé aux petites entreprises ne dépassant pas certains seuils de
taille fixés par les textes ; ces petites entreprises peuvent, à leur convenance, ne pas user
de cette possibilité et utiliser le modèle Normal.
5 - Le BL, le CPC, l'ESG et le TF sont détaillés en autant de "postes" que l'exigent les
besoins de l'information, dans le cadre des principes de "clarté" et "d'importance
significative". Ces postes sont regroupés en "rubriques", elles-mêmes regroupées en
"masses".
Même si leur montant est nul, les masses et les rubriques doivent distinctement apparaître
dans les états de synthèse.
6 - Le BL, le CPC, l'ESG et le TF font systématiquement mention, pour chaque poste, du
montant net correspondant de l'exercice précédent.
Sources :
Références juridiques :
Le code général de normalisation comptable (CGNC)
Le dahir du 12 Août 1913 formant code de commerce (abrogé par la loi 15/95)
La loi 30/85 relative à la Taxe sur la Valeur Ajoutée
La loi n° 24/86 relative à l’impôt sur les sociétés
La loi 9-88 relative aux obligations comptables des commerçants
La loi n° 15/89 réglementant la profession d'expert comptable et instituant un ordre
des experts 4comptables,
La loi 17/89 relative à l’impôt général sur le revenu
La loi 15/95 formant code de commerce
La loi 17/95 relative aux sociétés anonymes
La loi 5/96 relative à la société à responsabilité limitée et aux autres types de sociétés commerciales
Webographie :
http://www.finances.gov.ma
CRMEF-CG/CPA-EGCF /A.DIBI/PRESENTATION DU REFERENTIEL COMPTANLE MAROCAIN
http://www.oecmaroc.com
http://www.leconomiste.com