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CONTRATS conditions
de validité d’un contrat la valeur juridique et des effets du pacte
de
préférence sanction du non-respect d’un pacte de
préférence DROIT
DES
I - Manteau de TRONCHET
1
Jean-Etienne-Marie Portalis (1746-1807) : juriste, il fut l’un des rédacteurs
du code civil. 3 Il s’agit d’accessoires du manteau.
COURS qu’il retire son offre (pourtant adressée la semaine
précédente à la Revue historique de droit français et étranger)
et qu’il souhaite finalement conserver le manteau.
Désappointé, le professeur des COURS vient vous consulter.
TRAVAIL À FAIRE
TRAVAIL À FAIRE
TRAVAIL À FAIRE
Problème de droit
Cette question pose le problème de la formation du contrat et plus
précisément de la rencontre de l’offre et de l’acceptation.
Règles applicables
L’offre est une proposition de conclure un contrat qui peut être faite à
une personne déterminée ou au public et qui présente les
caractéristiques suivantes :
Tant qu’elle n’a pas été acceptée, l’offre peut être retirée et l’offrant
peut donc changer d’avis, sauf s’il est précisé qu’elle est valable
pendant un certain délai ou si la loi impose son maintien pendant un
certain temps.
Application au cas
En l’espèce, l’annonce parue dans la Revue historique du droit
français est tout à fait précise puisque qu’elle mentionne l’objet de
la vente et le prix.
Le vendeur peut d’autant moins retirer son offre que celle-ci ayant été
adressée une semaine auparavant à la revue qui a publié l’annonce,
elle n’a donc pas été maintenue pendant un délai raisonnable. En
revenant aussi rapidement sur une offre écrite, précise et ferme, le
vendeur fait indiscutablement preuve d’une légèreté blâmable.
Problème de droit
Cette question pose le problème de la sanction des conditions de
validité d’un contrat.
Règles applicables
Dans le droit français des contrats le consentement est à l'origine de
l'engagement de chacun.
Pour exprimer la volonté réelle des parties, il doit donc être donné
librement et en toute connaissance de cause, ce qui signifie qu’il ne
doit pas être faussé par certains défauts que l’on appelle des vices du
consentement et qui sont au nombre de trois : l’erreur, le dol et la
violence.
Selon l’article 1110 du Code civil, « L’erreur n’est une cause de nullité de
la convention que lorsqu’elle tombe sur la substance même de la chose
qui en est l’objet. »
Il peut s’agir de la matière dont cette chose est faite ou d’une qualité
essentielle de cette chose, c’est-à-dire une qualité sans laquelle celui
qui s’est trompé n’aurait pas conclu le contrat.
On peut penser qu’au cours des longues discussions qu’il a eues avec
le vendeur à ce propos, il a dû mentionner l’importance qu’il attachait
à l’origine du manteau.
Dès lors qu’il a accepté cet aléa de la vente, l’acheteur ne peut donc
plus prétendre avoir été victime d’une erreur, ni agir pour obtenir la
nullité du contrat.
Problème de droit
Cette question pose le problème de la valeur juridique et des effets du
pacte de préférence.
Règles applicables
On parle de pacte de préférence lorsqu’une personne s’engage à
proposer à un bénéficiaire de conclure un contrat avec lui, avant d’en
proposer la conclusion à quelqu’un d’autre. C’est donc une priorité
que le promettant accorde au bénéficiaire.
Application au cas
En l’espèce, l’accord intervenu entre l’antiquaire et le professeur des
Cours est un pacte de préférence assorti d’une contrepartie
financière.
S’il peut prouver que l’acquéreur des feuillets écrits par Portalis
connaissait l’existence de ce pacte ainsi que son intention d’en
bénéficier, le professeur des Cours pourrait donc obtenir l’annulation
de cette vente intervenue en méconnaissance de ses droits, ainsi que la
substitution à l’acquéreur.
Problème de droit
Ce cas pose le problème de la sanction du non-respect d’un pacte de
préférence.
Règles applicables
Celui qui accorde un droit de préférence pour la conclusion d’une
vente prend un véritable engagement envers le bénéficiaire de cette
priorité.
Application au cas
En l’espèce, le professeur des Cours peut donc engager à la fois la
responsabilité contractuelle de l’antiquaire qui n’a pas respecté la
priorité qu’il lui avait accordée moyennant le paiement d’une
indemnité d’immobilisation, et la responsabilité délictuelle de son
ancien élève qui ayant sciemment contribué à l’inexécution du pacte,
lui a donc causé un préjudice