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pouvoir exploiter les lieux ; elle compense aussi ses efforts, dans le sens où le
preneur peut avoir développé une clientèle et consenti des investissements.
Le délai de prescription, s'agissant du payement de l'indemnité,
est d'un an. Ce délai commence à courir au moment où le refus est signifié.
B. La reconduction du bail
Elle est accidentelle ? Art. 14 de la loi.
Dans cette hypothèse, le bail a pris fin, et malgré la fin du bail, le
preneur est laissé en possession des lieux loués, sans réaction du bailleur et
sans avoir introduit une demande de renouvellement. C'est donc tout à fait
fortuit.
Dans ce cas, la loi prévoit un nouveau bail d'une durée
indéterminée. Le bailleur peut y mettre fin moyennant un congé de 18 mois. Il
faut un consentement tacite dans le chef du bailleur. On revient ici avec la
notion de silence circonstancié : si sa passivité ne peut s'expliquer que par sa
volonté de laisser le preneur dans les lieux, il y aura reconduction. Si le preneur
veut mettre fin à un bail reconduit, la jurisprudence considère que le délai de 18
mois ne s'applique pas. On s'en tient alors au droit commun : le preneur doit
respecter un préavis d'un mois.
Section 4. La révision du loyer (article 6)
A. Principes Art. 6 de la loi.
Compensation au délai particulièrement long du bail. On oblige
donc le bailleur à accepter un bail de 9 ans, qui peut être renouvelé trois fois.
Or le loyer a été fixé au début, il peut être révisé au moment du
renouvellement, mais dans l'intervalle, sous réserve d'une résiliation, le loyer
est sensé ne pas bouger. Le bailleur peut avoir intérêt à demander une
augmentation, mais le preneur peut aussi demander une réduction de loyer.
Là aussi des modalités sont prévues. D'office, dans ce cas-ci, il
faut une procédure judiciaire (donc exit procédure conventionnelle). Là encore,
la période clé, ce sont les 3 derniers mois qui précèdent la fin d'un triennat.
B. Conditions cumulatives
Quelles sont les conditions cumulatives ?
Il faut d'abord une variation de valeur locative d'au moins 15 %.
La valeur locative normale de l'immeuble varie donc d'au moins 15 %.
Ensuite, il faut que cette plus-value s'explique par des
circonstances nouvelles et durables. Dans la mesure où c'est une procédure
judiciaire, la jurisprudence a eu l'occasion de traiter abondamment de ces
questions.
Cela vaut à la hausse comme à la baisse. On peut imaginer que
des travaux importants de plusieurs années réduisent la valeur de
l'emplacement du bien. Le juge statue en équité. C'est donc à dire qu'il ne va
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judiciaire d'effectuer les travaux, le bailleur ne peut pas exiger de remettre les
lieux dans leur état initial. Soit le bailleur rembourse au preneur (les frais, sur
base des factures), soit il indemnise le preneur à concurrence de la plus-value
acquise par le bien.
Dans l'autre hypothèse, celle où il a refusé, où on a entrepris des
travaux contre sa volonté, il peut exiger la suppression des travaux, sans être
tenu d'indemniser le preneur. Il peut également les conserver sans indemnité
pour le preneur. Un peu comme c'est le cas pour d'autres contrats de bail, un
droit de visite est prévu dans le chef du bailleur : il peut faire visiter le bien
loué à un éventuel successeur.