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Titre 2 : L’Exercice de la Profession de Commerçant.

Chapitre I : Le statut du commerçant

Le commerçant a des droits qui, en principe ne profitent pas au civil. Il a aussi des obligations qui ne
pèsent pas sur les civils.

Section I : Les droits du commerçant.


Les droits du commerçant sont classés en deux catégories. Les uns ont pour but de faciliter l’exercice
de la profession. C’est le cas par exemple de la liberté de preuve. Les autres ont pour vocation de le
protéger contre les concurrents et les bailleurs.

Paragraphe I : Le droit d’invoquer la liberté de la preuve.

Contrairement au droit civil ou c’est le Système de preuve légale ou Système de la légalité, cela veut
dire que c’est la loi qui réglemente de manière minutieuse les règles de la preuve.
- D’abord c’est la loi qui énumère de manière limitative les moyens avec lesquels on peut prouver. Il
s’agit de l’écrit, du témoignage ou preuve testimoniale, du serment décisoire, du serment supplétoire, de
l’aveu judiciaire, de l’aveu extra judiciaire et de la présomption judiciaire.

- Ensuite c’est la loi qui détermine la recevabilité ou l’admissibilité des modes de preuve en distinguant
la preuve des actes juridiques et la preuve des faits juridique

- Enfin c’est la qui loi fixe la force probante (la valeur) des différents modes de preuve en distinguant les
preuves parfaites (l’écrit, l’aveu judiciaire et le serment décisoire) et des preuves imparfaites (le
témoignage, l’aveu extra judiciaire, la présomption judiciaire et le serment supplétoire).

En matière commerciale toutes ces règles sont écartées : il n’y a pas d’énumération limitative des
modes de preuve, et donc absence également de conditions de recevabilité des modes de preuve. Et
quel que soit en matière commerciale le montant de l’opération, tous les modes imaginables sont
admis. Il y a absence enfin de hiérarchisation des modes de preuve. Tous les modes de preuve se
valent.
Cependant il faut préciser que la liberté de la preuve ne concerne que les actes de commerce et non les
actes civils. Elle ne concerne aussi que les commerçants.

Concernant les actes mixtes, c'est-à-dire les actes entre un commerçant et un non commerçant un
acte qui est commercial pour l’un et civil pour l’autre. Si le demandeur est un commerçant et le
défendeur un civil, le commerçant ne peut utiliser que les règles du droit civil. Mais si en revanche c’est
le civil qui est demandeur et le commerçant le défendeur, le civil peut bénéficier de la liberté de preuve.
En d’autres termes, si la charge de la preuve incombe au commerçant, la preuve est civile. Mais si la
charge de la preuve pèse sur le civil, il bénéficie de la liberté de la preuve.

Paragraphe II : Les droits destinés à protéger le commerçant

Le commerçant doit être protégé contre les concurrents d’une part, et contre le bailleur du fond de
l’autre. Il a le droit au renouvellement du bail et le droit d’exercer l’action en concurrence déloyale.
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I : Le Droit au Renouvellement du Bail.

Pour comprendre ce droit, il faut partir du fait que très souvent, le commerçant est locataire du local qu’il
exploite, et si le propriétaire ou encore le bailleur lui donne congé, c’est-à-dire demande la résiliation du
contrat, il perd sa clientèle.

A : Conditions de Renouvellement du Bail.

Deux types de conditions existent : des conditions liées aux locaux et des conditions liées à la durée du
bail.

1 – Les Conditions liées aux locaux.


1ère Condition : La nature du local : le droit au renouvellement du bail trouve son siège dans les
dispositions qui régissent le bail commercial et qui s’appliquent à la seule condition que le local rentre
dans l’une des catégories visées par l’article 101 de l’acte uniforme.
Trois types de locaux sont ainsi visés :
- Premièrement, les locaux à usage industriel, artisanal, commercial ou professionnel ;
- Deuxièmement, les locaux accessoires qui dépendent d’un local à usage industriel, commercial,
artisanal ou professionnel. Mais si le local principal et les locaux accessoires n’appartiennent pas au
même propriétaire, il se pose le problème de la situation de ces locaux accessoires vis à vis du droit au
renouvellement du bail. Dans ce cas, pour que l’on puisse bénéficier du droit au renouvellement du bail,
il faut qu’on ait fait la location des locaux accessoires pour une utilisation jointe à celle du local principal.
Il faut aussi que cette utilisation ait été connue du bailleur au moment de la conclusion du contrat.
- Troisièmement, les terrains nus sur lesquels ont été édifiés avant ou après le bail des locaux à usage
industriel, commercial, artisanal ou professionnel, mais cela, avec le consentement du bailleur ou à sa
connaissance.

2 – Conditions liées à la Durée du Bail


Pour qu’un commerçant puisse bénéficier du droit au bail, il faut qu’il ait exploité son activité depuis
au moins deux ans dans le local et sans distinction entre le bail à durée déterminée et le bail à durée
indéterminée.

B : La mise en œuvre du droit au renouvellement du bail.

Si les conditions sont remplies par le commerçant, le droit au renouvellement existe à son profit mais il
doit prendre certaines initiatives.

1 – Les Diligences (initiatives) que doit effectuer le commerçant.


Tout dépend du type de bail :
- S’il s’agit d’un bail à durée déterminée, le locataire commerçant doit demander le renouvellement
au plus tard trois mois avant la date d’expiration du bail. La demande doit être faite par signification
d'huissier de justice (exploit d’huissier) ou notification par tout moyen permettant d'établir la réception
effective par le destinataire (lettre recommandée avec accusé de réception par exemple).
Hors de ce délai et de cette forme, le locataire perd son droit au renouvellement.
- S’il s’agit de bail à durée indéterminée, la date d’échéance n’étant pas connue à l’avance, le
locataire doit attendre que le bailleur lui notifie le congé. Chaque partie peut prendre l’initiative du congé
en le signifiant à l’autre par exploit de huissier au plus tard six mois avant la date d’effet.

Si le bailleur prend l’initiative, le locataire qui ne veut pas partir lui notifie la contestation du congé par
signification d'huissier de justice ou notification par tout moyen permettant d'établir la réception effective
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par le destinataire,. On parle alors de « Signification » qui doit se faire au plus tard à la date d’effet du
congé. La suite dépendra alors de l’attitude du bailleur.

2 – L’attitude du bailleur
Il y a deux possibilités : soit le bailleur accepte le renouvellement, soit il le refuse.

a) L’acceptation du renouvellement
Elle peut prendre deux formes : elle peut être expresse ou tacite.
L’acceptation est expresse lorsque le bailleur fait connaître sa volonté de manière formelle. Elle est
tacite si à la suite d’une demande de renouvellement, le bailleur ne fait pas connaître sa réponse dans
le délai d’un mois avant la date d’effet dans le BDD).
Quelle que soit sa forme, l’acceptation produit toujours les mêmes effets : s’il y a renouvellement, il se
fera pour trois ans sauf stipulation contraire.

b) Le refus du bailleur
Si le bailleur refuse le renouvellement, il paie une indemnité d’éviction. Aujourd’hui, ce sont les parties
qui fixent le montant de cette indemnité. Cependant, en cas de désaccord, elles doivent saisir le tribunal
qui fixe le montant de l’indemnité en considération des investissements réalisés par le preneur, de son
chiffre d’affaires et de l’emplacement du local. La loi ne fixe cependant pas les règles d’évaluation.
Il y a des cas où le bailleur peut refuser le renouvellement du bail sans payer d’indemnité d’éviction.
1er Cas : Lorsqu’il justifie d’un motif légitime à l’encontre du preneur. C’est l’inexécution d’une
obligation essentielle par le preneur, par exemple un locataire qui ne paie pas les loyers. C’est aussi le
cas de cessation de l'exploitation de l’activité

2ème Cas : La reprise par le bailleur du local en vue de le démolir et de le reconstruire. Dans ce cas,
il est dispensé de l’indemnité à la double condition qu’il ne change pas la destination du local et qu’il
offre au locataire un bail dans les nouveaux locaux une fois les travaux terminés.

3ème Cas : Lorsque le bailleur reprend les locaux d’habitation accessoires des locaux principaux
parce qu’il veut y habiter lui-même ou parce qu’il veut y loger ses proches (conjoints, descendants,
ascendants et ceux de son conjoint). Le bailleur devra cependant rembourser au locataire déchu les
investissements qu’il y a faits.

II : Le Droit d’exercer l’action en concurrence déloyale

Il est prévu par l’annexe 8 de l’accord portant révision de l’accord de Bangui du 2 Mars 1977 dont l’objet
était d’instituer une Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI). Il faut voir quelles sont
les conditions puis les résultats.

A : Les Conditions d’exercice de l’action

Elles sont au nombre de trois : la Faute, le Préjudice et le Lien de Causalité.

1-La Faute
C’est d’une part les actes ou pratiques qui sont contraires aux usages honnêtes du commerce ;
C’est d’autre part et de manière spécifique les actes ou pratiques énumérés par les articles 2 à 6 de
l’annexe 8 :
- Les actes ou pratiques qui sont de nature à créer la confusion avec l’entreprise d’autrui ou avec
ses produits et services (confusion pouvant porter sur une marque, sur le nom commercial, sur un signe
distinctif, sur l’aspect extérieur des produits)
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- Les actes ou pratiques qui portent atteinte ou qui sont de nature à porter atteinte à l’image ou à la
réputation d’une entreprise appartenant à autrui (publicité comparative)

- Les actes ou pratiques qui induisent en erreur ou qui sont de nature à induire le public en erreur
au sujet d’une entreprise ou au sujet des activités d’une entreprise (tromperie). On vise ici la publicité
sur la fabrication d’un produit, sur sa qualité, sur son aptitude à un emploi particulier, sur son origine
géographique etc. (publicité mensongère)

- Le dénigrement : C’est l’allégation fausse ou abusive qui discrédite ou qui est de nature à
discréditer l’entreprise d’autrui et en particulier ses produits et ses services. Il peut résulter d’une
publicité ou d’une promotion et peut porter sur des procédés de fabrication, sur l’aptitude du produit à
un usage déterminé, sur son origine etc.

- L’acte ou la pratique qui entraîne la divulgation, l’acquisition ou l’utilisation par des tiers d’une
information confidentielle sans le consentement de la personne habilitée à disposer de cette information
(espionnage industriel, divulgation de secrets de fabrication …)

- La désorganisation de l’entreprise concurrente ou du marché. Ex : la suppression de la publicité,


le détournement des commandes, la pratique de prix anormalement bas, la désorganisation du réseau
de vente, le débauchage du personnel, l’incitation du personnel à la grève, le non respect des règles
d’exercice de l’activité concernée.

2 – Le Préjudice
Le préjudice peut prendre deux formes :
- Il peut s’agir d’une perte pure et simple de clientèle : cela suppose que l’entreprise qui a commis
l’acte et celle qui a été victime ne sont pas dans le même secteur d’activité. La clientèle perdue n’est
pas récupérée par le coupable. On parle de « Concurrence Parasitaire ».
- Il peut aussi s’agir de transfert de clientèle : cela se produit souvent lorsque coupable et victime
sont dans le même secteur d’activité. La clientèle passe du fonds de commerce de la victime au fonds
de commerce de l’auteur.

3 – Le Lien de Causalité.
Il faut que celui qui exerce l’action en justice apporte la preuve que le préjudice subi est provoqué
directement par un acte de concurrence déloyale. On part souvent d’indice pour établir la preuve. On
compare le chiffre d’affaires d’avant l’acte et celui d’après l’acte et on pondère avec l’évolution du
marché.

4– Les Résultats de l’action en concurrence déloyale.


Lorsque le commerçant qui s’estime victime d’une action en concurrence déloyale saisit le tribunal,
il peut obtenir le paiement de dommages et intérêts, il peut également obtenir du juge injonction au
coupable de cesser l’action déloyale. Il peut même obtenir du Juge une publication dans la presse de la
condamnation aux frais du coupable. Toutes autres sanctions prévues par le droit civil.

Section II : Les Obligations du Commerçant.


Elles se composent des obligations comptables et de l’obligation de se faire immatriculer au RCCM.

Para I : Les Obligations Comptables.

Il y en a qui résultent de la loi de 1994 mais aussi celles qui résultent de l’AU/DCG.
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I : Les Obligations qui résultent de la loi de 1994

La loi 94 – 63 du 22 Août 1994 sur les prix, la concurrence et les contentieux fait peser sur les
commerçants l’obligation de réunir en liasse les originaux et les copies des factures revêtus des
mentions obligatoires. Ces originaux et copies doivent être tenus par ordre de date et conservés
pendant trois ans à compter de la transaction. D’où il faut obligatoirement les avoir. C’est pourquoi la loi
fait peser, à la charge de certaines personnes, l’obligation de délivrer et de réclamer des factures : les
vendeurs en cas d’achat de produits destinés à la revente en l’état ou après transformation, en cas
d’achat pour le compte ou au profit d’un industriel ou d’un commerçant pour les besoins de son
commerce, et les prestataires en cas de prestations de services effectuées par un professionnel pour
les besoins d’un commerce ou d’une industrie. Les acheteurs professionnels également doivent
réclamer une facture.

II : Les Obligations qui résultent des actes uniformes.

L’AU/DCG dit que le commerçant doit tenir des livres de commerce. Il y a d’abord un intérêt fiscal mais
aussi un intérêt privé.
L’AU/DCG prévoit également que le commerçant doit se conformer aux dispositions de l’acte uniforme
portant organisation et harmonisation de la comptabilité des entreprises qui dit à son tour que le
commerçant doit faire des états financiers.
Nous allons insister sur les livres de commerce : Règles de tenue des livres puis utilisations des livres
comme mode de preuve.

A : Règles de tenue des livres

Ces règles ne s’imposent que pour les livres obligatoires.

1 – Les livres obligatoires


Il s’agit :
- Du Journal qui enregistre au jour le jour les opérations courantes effectuées ;
- Du Grand Livre avec balance générale récapitulative ;
- Du Livre d’inventaire.
Ces Livres doivent être cotés et paraphés par le Président du Tribunal Régional ou par le Juge
Délégué.

Ils doivent être tenus sans blanc ni altération. Ils doivent comporter le numéro d’immatriculation au
RCCM. Et si on s’en tient aux dispositions de l’AU, sont visés, le Journal et le Livre d’inventaire.

2 – Les livres facultatifs


Ils sont facultatifs parce que le commerçant n’est pas obligé de les tenir et lorsqu’il les tient, il n’est
pas tenu de respecter des règles de tenue. Exemple : le livre des effets à payer ou à recevoir, le livre de
caisse.

B : L’utilisation des livres en justice.

1– La valeur des livres en tant que mode de preuve.


L’article 5 de l’AU dit que les livres visés peuvent être acceptés par le Juge comme mode de preuve.
Mais pour que ces livres puissent servir de preuve, les quatre conditions suivantes doivent être
remplies.
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- Les livres doivent être tenus régulièrement ;


- Le litige doit opposer des commerçants
- L’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier doit être faite.
- L’acte objet du litige doit être un acte de commerce et opposer deux commerçants.

2– Les techniques d’utilisation des livres


Deux techniques sont concevables :
- La technique de la communication qui consiste à communiquer tous les livres à l’adversaire qui peut
les consulter dans toutes leurs parties. Cette technique porte atteinte au secret des affaires.
- La technique de la représentation : on extrait du livre ce qui se rapporte au litige et c’est cela qui est
communiqué à l’adversaire.
L’acte uniforme ne retient que cette dernière technique dans son article 5 qui dit : « La représentation
des livres peut être ordonnée par le Juge même d’office à l’effet d’en extraire ce qui concerne le litige ».

Paragraphe II : L’obligation de se faire immatriculer au RCCM.

I : L’organisation du registre du commerce

Il se compose de trois éléments à savoir le RCCM proprement dit tenu au greffe du Tribunal Régional,
le Fichier Central qui est tenu au greffe de la Cour d’Appel et enfin le Fichier Régional tenu au greffe de
la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.

A : Le Registre tenu au greffe du Tribunal Régional

Il comporte :
- Un Registre d’arrivée qui mentionne dans l’ordre chronologique la date et le numéro de chaque
déclaration acceptée ainsi que les nom, prénoms, raison sociale ou dénomination sociale du déclarant
et l’objet de la déclaration.
- La Collection des dossiers individuels : ils sont tenus par ordre alphabétique.

B : Le fichier national tenu au greffe de la Cour d’Appel.

Il contient les extraits de chaque dossier individuel et est tenu par ordre alphabétique. Il s’agit de la Cour
d’Appel de Dakar et non de celle de Kaolack.

C : Le fichier régional tenu au greffe de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.


Il centralise toutes les informations contenues dans les fichiers nationaux.

II : Le Fonctionnement du Registre.

Deux types d’opérations existent en gros. Il s’agit de l’immatriculation au début de son activité, et des
modifications ou compléments dans la situation juridique du commerçant jusqu’à la radiation.

A : L’immatriculation.

1– Les personnes assujetties.


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- Les commerçants personnes physiques doivent demander l’immatriculation dans le mois qui suit le
début de l’exploitation ;
- Les sociétés et autres groupements visés par l’AU/DCG et GIE doivent se faire immatriculés dans
le mois de leur constitution.

2– Les Modalités
Il faut déposer une demande d’immatriculation au greffe. S’il s’agit d’une personne physique, c’est le
greffe de la juridiction (tribunal régional) dans le ressort de laquelle elle se trouve. S’il s’agit d’une
personne morale, c’est le greffe de la juridiction dans le ressort de laquelle se trouve le siège social.

L’immatriculation a un caractère personnel et une personne ne peut pas être immatriculée à titre
principal dans plusieurs registres ; elle ne peut pas non plus être immatriculée dans le même registre
sous plusieurs numéros.

Le greffier attribue un numéro mentionné sur le formulaire remis au déclarant. Une évolution dans le
rôle du greffier est à noter. Avant l’AU, il recevait sans contrôle les déclarations. Aujourd’hui, il vérifie,
s’assure sous sa responsabilité que les déclarations sont conformes avec les pièces produites. En cas
d’inexactitude ou de non conformité, il saisit le Président du Tribunal.
B : Les inscriptions modificatives ou complémentaires.

Il faut que le Registre soit constamment tenu à jour. Il faut alors déclarer toutes les modifications
juridiques de l’immatriculé.
Lorsqu’il y a des modifications dans l’état civil, dans le régime matrimonial ou dans la capacité du
commerçant, ces modifications doivent être mentionnées au RCCM.

C : La radiation

Il y a radiation quand le commerçant cesse son activité. Il doit demander la radiation un mois après la
cessation. Quand il y a décès, ses héritiers ont trois mois à compter du décès pour demander la
radiation. Il peut arriver que ces derniers veuillent continuer l’exploitation, ils doivent dans ce cas
demander l’inscription modificative.

En cas de dissolution d’une personne morale, le liquidateur demande la radiation dans le délai d’un
mois à compter de la clôture des opérations. Si la radiation n’est pas demandée dans le délai, le greffier
peut y procéder sur la base d’une décision qui émane de la juridiction compétente à la demande de tout
intéressé.

III : Informatisation du RCCM

L’informatisation du registre de commerce et du crédit mobilier et ses annexes constitue une des
innovations de taille de la réforme de l’acte uniforme relatif au droit commercial général. Cette
informatisation permet d’assurer une information juridique efficace par la rapidité, accessibilité des
informations que l’on a aussi bien sur les commerçants, les sociétés commerciales, les sûretés que sur
le crédit mobilier.

Ainsi les procédures électroniques ont été légalisées par la consécration de deux règles capitales.

A : La reconnaissance des documents électroniques.


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Ainsi d’après l’art 82 al 1 les formalités accomplies auprès du registre de commerce et du crédit mobilier
au moyen de documents électroniques et de transmissions électroniques ont les mêmes effets
juridiques que celles accomplies avec des documents sur support papier, notamment en ce qui
concerne leur validité juridique et leur force probante.
Il faut cependant que ces documents soient établis et maintenus selon un procédé technique fiable, qui
garantit, à tout moment, l’origine du document sous forme électronique et son intégrité au cours des
traitements et des transmissions électroniques.
Ces procédés techniques sont reconnus soit par l’AU/DCG soit par un comité technique de
normalisation des procédures électroniques.

L’usage de la signature électronique est aussi reconnu par l’acte uniforme. Elle doit permettre
d’identifier le signataire et de manifester son consentement aux obligations qui découle de l’acte.

Notons que la demande ou la déclaration ainsi que les papiers justificatifs peuvent se présenter,
totalement ou partiellement, sous forme électronique.
En cas d’option pour la voie électronique, les personnes en charge des registres du commerce et du
crédit mobilier délivrent, dans le respect de l’acte uniforme, les mêmes actes que ceux délivrés en cas
d’accomplissement des formalités sur support papier.

Les actes remis par les autorités en charge des registres de commerce prennent la dénomination
d’accusé d’enregistrement. Par exemple accusé d’enregistre de l’immatriculation mentionnant la date
et le numéro d’immatriculation pour les formalités d’immatriculation ou accusé d’enregistre de
déclaration mentionnant la date et le numéro de la déclaration d’activité pour les formalités de
déclaration.

B : Publicité et diffusion des informations

Les registres de commerce, les fichiers nationaux et le fichier régional peuvent fournir un service
informatique accessible par internet sécurisé pour tout demandeur ou déclarant en vue d’accomplir les
formalités en ligne.

De même le greffier en charge du registre de commerce peut répondre par voie électronique à toute
demande d’information qui lui est adressée par la même voie.

Il peut aussi utiliser la voie électronique pour assurer la transmission des dossiers individuels, les copies
ou extraits prévus par l’AU/DCG. Il faudrait dans ce cas que le document soit numérisé de sorte a en
garantir la reproduction à l’identique.

IV : Les Effets attachés à l’accomplissement ou au défaut d’accomplissement des formalités.

A : Les Effets de l’immatriculation ou du défaut d’immatriculation.

1– Les Effets de l’Immatriculation


L’immatriculation fait présumer la qualité de commerçant, mais ne la confère pas. Elle constitue donc
une présomption légale simple qui tombe à ce titre devant la preuve contraire. La présomption légale
est de manière générale une dispense de preuve. Mais celle liée à l’immatriculation est écartée lorsqu’il
s’agit d’un GIE.

2– Les Effets du défaut d’Immatriculation


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Lorsqu’une personne est assujettie à l’immatriculation, tant qu’elle n’est pas immatriculée, elle est
privée des droits du commerçant. Elle ne peut dans ce cas invoquer le défaut d’immatriculation pour se
soustraire aux obligations du commerçant. En revanche, aucun des droits du commerçant ne lui est
reconnu. C’est un commerçant de fait.

B : Le défaut de Mentions Modificatives ou Complémentaires

Pour les mentions postérieures, le législateur s’intéresse seulement au défaut d’inscription.


Lorsqu’un acte ou un fait devant être mentionné ne l’a pas été, l’intéressé ne peut pas s’en prévaloir devant
l’administration ou les tiers. L’acte ou le fait leur est inopposable. Le commerçant ne peut non plus invoquer le
défaut de mention pour se soustraire à ses obligations. La règle est cependant écartée si le commerçant apporte
la preuve que l’Administration ou les tiers en ont eu connaissance par d’autres moyens.

C : Les Effets du défaut de Radiation

On ne s’intéresse qu’aux effets du défaut d’accomplissement. C’est la Jurisprudence qui dégage les
règles. « Il y a une présomption irréfragable d’inopposabilité de la perte de la qualité de commerçant ».
Cette règle est tirée des dispositions des procédures collectives selon lesquelles le commerçant
dispose d’un mois pour demander la radiation à compter de la cessation de paiement.

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