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Par : Zineb Azri

Siham Gueddira

Othman Sentissi

Master Droit des Contentieux


Année universitaire 2022-2023
La consommation est l’une des principales sources de croissance économique. Pour
illustrer ce propos, et que ce soit au Maroc ou en France, la consommation des
ménages représente un peu plus de 50% du PIB. Au vu de son importance
économique, son encadrement parait comme étant inévitable. Cela dit, et malgré
l’importance inéluctable de la consommation, le législateur marocain n’a prévu de
dispositions spécifiques régissant les relations entre ce que la loi 31-08 dénomme les
fournisseurs et les consommateurs qu’à partir du mois de février 2011.

Antérieurement à la parution de la loi 31-08 édictant des mesures de protection du


consommateur, certains textes épars s’appliquaient aux contrats de consommation,
notamment la loi 13-83 du 5 octobre 1984 régulant la répression des fraudes sur les
marchandises. Durant leurs périodes d’application, ces textes se trouvaient
incomplets, d’une part par la diversité des transactions liées à la consommation
qu’elles ne couvraient pas et d’autre part par les spécificités de la protection
contractuelle du consommateur qu’elles ne procuraient pas.

En effet c’est par le texte de 2011 que la loi a institué la protection contractuelle du
consommateur. Bien que cette notion ne soit pas définie par le texte en lui-même, il
est possible de conclure de ses dispositions que la protection contractuelle du
consommateur consiste en la limitation de la liberté de contracter en interdisant aux
fournisseurs d’utiliser des conditions spécifiques dans leurs contrats ou, au contraire,
en les obligeant à appliquer d’autres conditions spécifiques.

Lors de sa parution, cette loi avait, entre autres, pour ambition de renforcer la
protection des intérêts économiques du consommateur et de rééquilibrer les relations
consommateur-fournisseur. Pour atteindre les objectifs que cette loi s’était fixé, une
multitude de dispositions ont été prévues. Parmi ces dispositions, certaines exclues
des clauses des contrats liants les fournisseurs au consommateur, d’autres, comme
expliqué plus haut, interviennent dans le cadre de la liberté contractuelle pour imposer
l’inclusion de certaines mentions, et d’autres enfin, prévoient des procédures
spécifiques à suivre par les fournisseurs.

La problématique qui se pose est donc la suivante : Quelle protection contractuelle la


loi 31-08 offre-t-elle au consommateur ? Pour répondre à cette problématique nous
allons dans un premier temps passer en revue la protection prévue par la loi précitée
pour les contrats de consommation de manière générale, avant de consacrer la
seconde partie de notre réflexion aux contrats de consommation conclus à distance de
manière spécifique.

I- Les mentions et prestations obligatoires dans les contrats de


consommation

A- Les mentions obligatoires selon le type de contrat

Les contrats de consommation sont soumis à des règles spécifiques qui ont pour objet
la protection des consommateurs dans leurs relations avec les professionnels compte
tenu du déséquilibre dans leurs rapports de force. Ces règles sont regroupées au sein
du droit de la consommation et s’ajoutent aux règles déjà évoquées dans le cadre du
droit général des contrats.

Lorsque l’on parle de contrats de consommation, deux types de contrats feront l’objet
de notre étude :

Du démarchage

Selon l’article 45 de la loi 31-08 quiconque pratique ou fait pratiquer le démarchage,


au domicile d'une personne physique, à sa résidence ou à son lieu de travail, même à
sa demande, afin de lui proposer l'achat, la vente, la location, la location-vente ou la
location avec option d'achat de produits, biens ou la fourniture de services.

Les opérations de démarchage doivent faire l'objet d'un contrat écrit dont un
exemplaire doit être remis au consommateur au moment de la conclusion de ce
contrat, lequel doit comprendre un formulaire détachable destiné à faciliter l’exercice
de la faculté de rétractation. Tous les exemplaires du contrat doivent être signés et
datés de la main même du consommateur.

Le contrat doit, à peine de nullité, mentionner :

A. le nom ou la dénomination sociale du fournisseur et du démarcheur ;


B. l’adresse du fournisseur ;
C. l’adresse du lieu de conclusion du contrat ;
D. la désignation précise de la nature et des caractéristiques des produits, biens ou
services ;
E. les conditions d’exécution du contrat, notamment les modalités et le délai de
livraison des biens, produits ou d’exécution de la prestation de services, le prix
global à payer ;
F. les modalités de paiement ;
G. la faculté de rétractation prévue à l'article 49, ainsi que les conditions
d'exercice de cette faculté et, de façon apparente, le texte intégral des articles
47 à 50 de la présente loi.

Ce contrat ne peut comporter aucune clause attributive de compétence.

Du crédit à la consommation

L’article 74 l’a défini comme toute opération de crédit, ainsi que son cautionnement
éventuel, consentie à titre onéreux ou gratuit, par un prêteur à un emprunteur qui est
consommateur.

La location-vente, la location avec option d'achat et la location assortie d’une


promesse de vente ainsi que les ventes ou prestations de services dont le paiement est
échelonné, différé ou fractionné, sont assimilées à des opérations de crédit dans ce
contexte.

On entend par :

- Prêteur : toute personne qui consent, à titre habituel, un crédit, dans le cadre de
l'exercice de ses activités commerciales ou professionnelles.
- Par opération de crédit : toute opération par laquelle le prêteur consent à
l’emprunteur un délai pour rembourser le prêt ou payer le prix de la vente ou
de la prestation de services après livraison du bien ou exécution de cette
prestation.

Toute opération de crédit visée à l’article 74 doit être précédée d'une offre préalable
de crédit écrite, de manière à ce que l'emprunteur puisse apprécier la nature et la
portée de l'engagement financier auquel il peut souscrire et les conditions d’exécution
de ce contrat.

Les opérations de crédit visées à l'article 74 doivent être conclues dans les termes de
l’offre préalable, remise gratuitement en double exemplaire à l'emprunteur et,
éventuellement, en un exemplaire à la caution.
La remise de l'offre préalable oblige le prêteur à maintenir les conditions qu'elle
indique pendant une durée minimum de sept jours à compter de sa remise à
l’emprunteur.

L'offre préalable doit :

1. être présentée de manière claire et lisible ;


2. mentionner l'identité des parties et, le cas échéant, de la caution ;
3. préciser le montant du crédit et, éventuellement, de ses fractions
périodiquement disponibles, la nature, l'objet et les modalités du contrat, y
compris, le cas échant, les conditions d’une assurance lorsqu’elle est exigée
par le prêteur, ainsi que le coût total ventilé du crédit et, s’il y a lieu, son taux
effectif global ainsi que le total des perceptions forfaitaires demandées en sus
des intérêts en ventilant celles correspondant aux frais de dossiers et celles
correspondant aux frais par échéance;
4. indiquer, le cas échéant, le bien ou produit, ou la prestation de service à
financer ;
5. indiquer les dispositions applicables en cas de remboursement anticipé ou de
défaillance de l’emprunteur

S'agissant de l'opération de crédit, le prêteur est tenu d'adresser à l'emprunteur,


mensuellement et dans un délai maximum de 10 jours avant la date de paiement, un
état actualisé de l'exécution du contrat de crédit, faisant clairement référence à l'état
précédent et précisant :

- La date d'arrêté du relevé et la date du paiement ;


- La fraction du capital disponible ;
- Le montant de l'échéance, dont la part correspondant aux intérêts ;
- Le taux de la période et le taux effectif global ;
- Le cas échéant, le coût de l'assurance ;
- La totalité des sommes exigibles ;
- Le montant des remboursements déjà effectués depuis le dernier
renouvellement, en
- Faisant ressortir la part respective versée au titre du capital emprunté et celle
versée au titre des intérêts et frais divers liés à l'opération de crédit ;
- La possibilité pour l’emprunteur de demander à tout moment la réduction de
sa réserve de crédit, la suspension de son droit à l’utiliser ou la résiliation de
son contrat.
- Le fait qu'à tout moment l'emprunteur peut payer comptant tout ou partie du
montant restant dû, sans se limiter au montant de la seule dernière échéance
exigible.

B- Les prestations obligatoires communes aux contrats de consommation

La garantie légale et conventionnelle de la chose vendue.

On entend souvent lors de l’achat d’une voiture, d’un matériel électroménager ou de


certains équipements la proposition par le vendeur de la garantie. Il s’agit en fait
d’une garantie contractuelle et non pas de la garantie légale, qui est un droit du
consommateur.

Est-ce que tous les consommateurs sont au courant de cette garantie légale ? J’en
doute. La garantie légale est prévue par le Dahir formant code des obligations et
contrats de 1913, reprise et précisée davantage par la loi n° 31-08 de 2011, édictant
des mesures de protection du consommateur.

En effet, l’article 549 du Dahir sus-cité stipule ce qui suit : « Le vendeur garantit les
vices de la chose qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent impropre à
l’usage auquel elle est destinée d’après sa nature ou d’après le contrat…Le vendeur
garantit également l’existence des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées
par l’acheteur ».

De même, l’article 65 de la loi sus-indiquée rappelle en ce qui concerne la garantie


légale des défauts de la chose vendue que les dispositions en la matière, prévues par le
Dahir de 1913, sont applicables aux contrats de vente de biens ou de produits liant le
consommateur au fournisseur.

Mais, même avec l’existence de ces dispositions relatives à la garantie légale prévue
par les deux textes suscités, le consommateur se croit désarmer et ne songe pas à
l’invoquer comme il peut le faire, théoriquement.

Généralement, lorsque le consommateur réclame la garantie légale, le fournisseur


conteste presque toujours qu’il soit tenu à garantie. Et pour que le consommateur
arrive à obtenir gain de cause en cas de problème, il doit introduire une action en
justice. Mais malheureusement, cette action demande du temps et entraine des frais
qui sont souvent supérieurs à l’intérêt en jeu.

La conséquence c’est que la garantie légale est pratiquement paralysée pour les objets
dont la valeur ne dépasse pas quelques centaines de dirhams et ce, en raison de la
difficulté de sa mise en œuvre.

Il y a lieu de rappeler que la garantie légale existe dans tous les contrats de vente,
qu’ils portent sur des meubles ou sur des immeubles. A la différence que cette
garantie est d’une durée de deux à compter de la livraison pour les immeubles et
d’une année à compter de la livraison pour les biens meubles. Ces délais sont
maintenus même lorsque des clauses contractuelles viennent les contredire.

Le consommateur a droit à la garantie lorsque la chose achetée présente un défaut


caché qui la rend impropre à l’usage auquel elle est destinée, ou qui diminue tellement
cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre
prix, s’il avait connu le défaut.

De même, la garantie suppose qu’au moment de la vente le défaut soit caché. Si le


défaut est apparent, l’acheteur est censé l’avoir accepté tel qu’il est. Dans ce cas, il ne
peut s’en plaindre par la suite.

La garantie, quand elle est applicable, ouvre un choix à l’acheteur. Il peut soit se faire
rembourser le prix, en rendant la chose (action rédhibitoire), soit garder la chose et se
faire rendre une partie du prix, déterminée par expert (action estimatoire).

La restitution ou la diminution du prix ne suffit pas toujours à réparer l’entier


préjudice causé à l’acheteur. Celui-ci peut demander, en outre, des dommages et
intérêts au vendeur.

Mais, malheureusement, sa mise en œuvre n’est pas une chose facile en raison des
difficultés citées en haut. D’où l’importance de la garantie conventionnelle, qui est
connue par les consommateurs, appelée également garantie commerciale ou
contractuelle qui est proposée par les vendeurs.

les dispositions communes à la garantie conventionnelle et au service après-


vente.
Cette garantie, à la différence de la garantie légale, n’est due que par les fabricants et
vendeurs qui l’ont promise et nul n’est obligé de faire une pareille promesse. Elle se
pratiquait au début dans les ventes d’automobiles et dans celles d’appareils
domestiques. Mais actuellement, elle est devenue un argument de vente. Plusieurs
entreprises mettent en avant la garantie contractuelle pour rassurer davantage leurs
clients. Certains acheteurs acceptent de payer un prix élevé s’il y a la garantie
commerciale.

En effet, dans le commerce, il existe des produits similaires et destinés à la même


utilisation. Seule la marque des produits est différente. Cependant, au niveau des prix
il y a une grande différence. Les vendeurs des produits dont les prix sont élevés
avancent l’argument de la garantie conventionnelle pour convaincre les clients à
acheter leurs produits, alors que les seconds axent leurs thèses sur le prix intéressant.

Par ailleurs, certains commerces acceptent le retour de toute chose achetée, même
sans vice caché, dans un délai d’un mois avec le remboursement du prix payé, à
condition de retourner le produit avec le ticket de caisse.

Par ailleurs, au niveau de la durée de la garantie conventionnelle, les fournisseurs ne


cessent de la prolonger. Ainsi, il a été relevé pour certaines machines à laver une
garantie de 10 ans, pour certaines marques de voiture de 5 à 7 ans, voire à 10 ans dans
certains pays étrangers et pour certains outils de construction et de chantiers, une
durée de 20 ans, avec la possibilité de réparer le matériel pendant les deux premières
années gratuitement, même en cas de panne due à une mauvaise manipulation.

Dans le cadre de cette garantie, l’acheteur reçoit un écrit, appelé bon ou certificat de
garantie, par lequel le fabricant ou le vendeur s’engage à remettre en état ou à
remplacer, dans des conditions déterminées, la chose vendue, si un défaut apparait
dans un certain délai après la vente. Ce délai est fixé par le vendeur ou le fabricant,
selon sa volonté.

D’ailleurs, l’arrêté du ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de


l’économie numérique n° 07-14 du 2 janvier 2014 a fixé le modèle type des écrits
conclus entre le fournisseur et le consommateur et relatifs à la garantie
conventionnelle et/ou au service après-vente pour certains bien, produits ou services
dans le secteur du commerce et de l’industrie.
Cependant, les modèles proposés par les entreprises ainsi que les modalités d’exercice
de la garantie, diffèrent d’une entreprise à l’autre et ce, en fonction de leurs objectifs.

Ceci-dit tous les fournisseurs proposant des garanties conventionnelles doivent


auparavant mentionner clairement la garantie légale assumée par eux pour les défauts
et vices cachés de la chose vendue et qui s’applique en tout état de cause. Aussi, le
fournisseur doit-il doit définir précisément la durée, la portée et les conditions de cette
garantie.

De ce qui précède, il ressort que malgré l’existence d’un texte qui a mis en place un
modèle de contrat concernant la garantie conventionnelle, certaines entreprises
mettent en place le leur en fonction de l’objectif recherché. Les entreprises qui
cherchent la satisfaction et la fidélisation de leurs clientèles, octroient le maximum de
garantie et plus que ceux proposés par les textes, alors que d’autres limitent au
maximum ces garanties et les soumettent à des conditions.

La garantie conventionnelle ou le service après-vente doit obligatoirement faire


l’objet d’un écrit portant les mentions suivantes :

a) le nom ou la dénomination et l’adresse de la personne qui accorde la garantie


conventionnelle et/ou le service après-vente ;
b) la description du bien ou du service qui fait l’objet de la garantie
conventionnelle et/ou du service après-vente ;
c) les obligations de la personne qui accorde la garantie conventionnelle et/ou le
service après-vente en cas de défectuosité du bien ou produit ou de mauvaise
exécution du service sur lequel porte la garantie ;
d) les démarches nécessaires pour l’obtention de l’exécution de la garantie
conventionnelle ainsi que la personne à qui incombe cette charge ;
e) la durée de validité de la garantie conventionnelle et/ou du service après-vente
qui doit être déterminée de façon précise ;
f) la durée de disponibilité des pièces de rechange ;
g) la liste des centres de réparation et d’entretien concerné par la garantie
conventionnelle et/ou le service après-vente objet de l’écrit.

Il est à rappeler que la garantie conventionnelle, quand elle est proposée, oblige le
vendeur à maintenir la chose achetée en bon état, à des conditions convenues, pendant
un délai déterminé après la vente. C’est du moins ce qui ressort des contrats de
garantie les plus courants.

De là résultent la conséquence suivante, à savoir la garantie conventionnelle joue dès


lors qu’un défaut apparait pendant le délai indiqué. Le client n’a pas à prouver qu’il
existait déjà, de façon cachée, lors de la livraison. C’est la raison pour laquelle les
clients ont plus confiance en la garantie conventionnelle qu’en la garantie légale.

En effet, la garantie légale oblige le vendeur à supporter les conséquences du vice


caché qui existait au moment de la vente. Mais, c’est au consommateur d’apporter la
preuve, qui malheureusement n’est pas facile comme il a été signalé plus haut.

La mise en place d’une procédure légère qui ne nécessite ni frais ni dérangement pour
le consommateur serait fort souhaitable. D’ailleurs, l’institution de la hisba réinstaurée
en 1982, par Feu Hassan II, a donné des résultats impressionnants en ce qui concerne
le règlement à l’amiable des litiges entre commerçants et artisans d’une part, et les
consommateurs, d’autre part. L’action des Mohtassibs dans le domaine des litiges a
permis l’allégement du fardeau des dossiers traités par les tribunaux.
Malheureusement, cette institution commence à s’éclipser ces dernières années.

II- Les contrats de consommation conclus à distance.

Parmi les innovations de la loi 31-08 se trouvent les contrats conclus à distance. Ces
contrats ne doivent par ailleurs aucunement être confondus avec les contrats conclus
par voie électronique prévus par le Dahir formant code des obligations et des contrats.

Dans le cadre de cette section nous allons dans une première partie passer en revue la
notion de contrat conclu à distance avant d’aborder dans une seconde partie les
clauses que doivent contenir ces contrats en vertu de la loi.

A- Notion de contrat conclu à distance.

En vertu des dispositions de la loi 31-08, les contrats conclus à distance sont les
contrats conclus par un moyen électronique ou au moyen d’une technique de
communication à distance. Les contrats conclus à distance peuvent donc être conclus
par voie électronique mais aussi par appel téléphonique, ou courrier.
Lorsque les contrats conclus à distance sont conclus spécifiquement par voie
électronique, ils sont soumis aux dispositions du Dahir formant code des obligations
et des contrats relatives aux contrats conclus par voie électronique en plus des
dispositions de la loi 31-08 relatives aux contrats conclus à distance.
Le législateur à néanmoins soustrait certains contrats aux dispositions relatives au
contrats conclus à distance. Ces contrats sont les contrats conclus :

- par le moyen de distributeurs automatiques ou de locaux commerciaux


automatisés ;
- avec les opérateurs de télécommunications pour l'utilisation des cabines
téléphoniques publiques ;
- pour la construction et la vente des biens immobiliers ou portant sur d'autres
droits relatifs à des biens immobiliers, à l'exception de la location ;
- lors d'une vente aux enchères publiques.
Pour ce qui est des contrats conclus à distance ne figurant pas sur cette liste, le
fournisseur est responsable de plein droit à l’égard du consommateur de la bonne
exécution des obligations résultant du contrat, que ces obligations soient à exécuter
par le fournisseur qui a conclu ce contrat ou par d’autres prestataires de services, sans
préjudice de son droit de recours contre ceux-ci.
Toutefois, il peut s’exonérer de la totalité ou partie de sa responsabilité en apportant la
preuve que l’inexécution ou la mauvaise exécution du contrat est imputable, soit au
consommateur, soit au fait, imprévisible et insurmontable, d’un tiers au contrat, soit à
un cas de force majeure.

B- Mentions obligatoires spécifiques aux contrats conclus à distance.

Avant l’encadrement de ce type de commerce, c’était l’autodiscipline qui a longtemps


été la seule source de protection des consommateurs. Les principales entreprises de
vente par correspondance ont compris que la confiance du public est une condition de
leur essor. Cependant, l’autodiscipline s’est révélée insuffisante pour protéger les
consommateurs contre les dangers de la vente à distance. L’abus de certains vendeurs
a amené les autorités dans plusieurs pays à réglementer ce genre de commerce,
comme c’est le cas au Maroc.
C’est ainsi que l’article 29 de la loi 31-08 a soulevé ce que doit comporter l’offre de
contrat à savoir :

1- L’identification des principales caractéristiques du produit, bien ou service objet de


l’offre ;

2- Le nom et la dénomination sociale du fournisseur, les coordonnées téléphoniques


qui permettent de communiquer effectivement avec lui, son adresse et s'il s'agit d'une
personne morale, son siège social et, s’il s’agit d’une personne autre que le
fournisseur, l'adresse de l'établissement responsable de l'offre ;

Concernant le cybercommerçant :

- s’il est assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée, son numéro d’identité fiscale ;

- si son activité est soumise au régime de la licence, le numéro de la licence, sa date et


l’autorité qui l’a délivrée ;

- s’il appartient à une profession réglementée, la référence des règles professionnelles


applicables, sa qualité, professionnelle, le pays où il a obtenu cette qualité ainsi que le
nom de l’ordre ou l’organisation professionnelle où il est inscrit.

3- Le cas échéant, les délais et les frais de livraison ;

4- L’existence du droit de rétractation prévu à l’article 36, sauf dans les cas où les
dispositions du présent chapitre excluent l’exercice de ce droit ;

5- Les modalités de paiement, de livraison ou d'exécution ;

6- La durée de la validité de l'offre et du prix ou tarif de celle-ci ;

7- Le coût de la technique de communication à distance utilisée ;

8- Le cas échéant, la durée minimale du contrat proposé, lorsqu'il porte sur la


fourniture continue ou périodique d'un produit, bien ou service.

Ces informations, dont le caractère commercial doit apparaître sans équivoque, sont
communiquées au consommateur de manière claire et compréhensible, par tout
moyen adapté à la technique de communication à distance utilisée.

Dans le cadre de la protection du consommateur :


Le fournisseur doit permettre à ce dernier d’accéder facilement aux conditions
contractuelles applicables à la fourniture des produits et biens ou à la prestation de
services à distance, et d’en prendre connaissance, sur la page d’accueil du site
électronique du fournisseur du produit ou du prestataire de service ou sur n’importe
quel support de communication comportant une offre du fournisseur. Ces conditions
doivent également être expressément acceptées par le consommateur, avant la
confirmation de l’acceptation de l’offre.

L’article 31 a aussi protégé le consommateur dans le cadre d’une vente à distance,


utilisant le téléphone ou n’importe quelle autre technique de communication à
distance à indiquer expressément au début de la conversation avec le consommateur,
son identité et l’objet commercial de la communication.

Aussi la réception par écrit ou sur un autre support durable à sa disposition, en temps
utile et au plus tard au moment de la livraison :

1) la confirmation des informations mentionnées aux articles 3, 5 et 29, à moins que le


fournisseur n'ait satisfait à cette obligation avant la conclusion du contrat ;

2) l'adresse de l'établissement du fournisseur où le consommateur peut présenter ses


réclamations ;

3) une information sur les conditions et les modalités d'exercice de son droit de
rétractation.

4) les informations relatives au service après-vente et aux garanties commerciales ;

5) les conditions de résiliation du contrat lorsque celui-ci est d'une durée indéterminée
ou supérieure à un an.

Pour ce qui est des numéros de téléphone destinés à recevoir les appels du
consommateur en vue de suivre la bonne exécution du contrat conclu avec le
fournisseur ou pour l’examen d’une réclamation :

Ils ne peuvent être soumis à des taxes additionnelles. Ces numéros doivent
être indiqués dans les contrats et dans les correspondances.

Le consommateur doit être mis en mesure de suivre sa demande et d’exercer son droit
de rétractation ou de bénéficier de la garantie par n’importe quel moyen de
communication et cela sans avoir à supporter des frais supplémentaires.
Pour ce qui est de la fourniture de produits et de biens ou la prestation de services au
consommateur sans commande préalable de sa part :

Elle est interdite, lorsque cette fourniture comporte une demande de


paiement. Le silence du consommateur ne vaut pas consentement.

Le consommateur n’est tenu à aucune contrepartie en cas de fourniture dont il


n’aurait pas fait la commande.

Enfin, le consommateur dispose d’un délai :

• De sept jours pour exercer son droit de rétractation ;

• De trente jours pour exercer son droit de rétractation, si le fournisseur


n’honore pas son engagement de confirmer par écrit les informations
prévues par la loi.

Et cela sans avoir à se justifier, ni à payer des pénalités, à l’exception, le cas échéant,
des frais de retour. Lorsque le droit de rétractation est exercé, le fournisseur est tenu
de rembourser sans délai le consommateur et au plus tard dans les 15 jours suivant la
date à laquelle ce droit a été exercé. Au-delà, la somme due est, de plein droit,
productive d’intérêts au taux légal en vigueur.

Lorsque le droit de rétractation est exercé suivant l’article 37 :

Le fournisseur est tenu de rembourser, sans délai, au consommateur le montant total


payé et au plus tard dans les 15 jours suivant la date à laquelle ce droit a été exercé.
Au-delà, la somme due est, de plein droit, productive d’intérêts au taux légal en
vigueur.
Conclusion

De nos jours, les questions de protection du consommateur se démultiplient avec la


démultiplication des ventes en ligne. En effet, les fournisseurs sont de moins en moins
saisissable pratiquement compte tenu du fait que la règlementation encadrant la
consommation n’est pas l’unique reglementation à laquelle ils choisissent de se
soustraire. En conséquence, le respect de leurs engagements dépend de plus en plus
du sérieux du fournisseur et non pas des obligations prévues par la loi sur la
protection du consommateur. En d’autres termes c’est aujourd’hui à l’autodiscipline
que l’ont se tient pour espérer le respect de la réglementation par certains fournisseurs
au Maroc, et non pas les obligations prévues par la loi sur la protection du
consommateur. Or, les limites de l’autodiscipline ont été relevées dans plusieurs pays
occidentaux.

Devant cette situation les questions suivantes méritent d’être soulevées :

• Pourquoi l’Administration n’a pas élaboré un modèle simple de contrat pour


les ventes à distance, dont les caractéristiques sont fixées par Arrêté ?

• Est-ce que les ventes à distance font l’objet d’un contrôle actuellement,
d’autant plus que plusieurs vendeurs ne sont même pas identifiés ?

• Que fait l’administration pour protéger les consommateurs des sollicitations


répétées qui menacent leur vie privée et leur liberté ?

• Est-ce que les ventes sans facture ne représentent pas un manque à gagner
pour le trésor de l’Etat (TVA et impôts) ?

• Pourquoi ne pas étudier l’opportunité de créer une liste noire, au niveau du


portail du Département du Commerce, qui signale les noms des vendeurs qui
ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis du consommateur ?

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