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Les sûretés réelles, telles que définies par la loi marocaine, sont des droits réels conférés à un
créancier sur un bien appartenant à son débiteur ou à un tiers, afin de garantir le paiement
d'une créance. Ces droits réels permettent au créancier de se faire payer préférentiellement sur
le bien donné en garantie en cas de défaillance du débiteur. Les principales sûretés réelles
prévues par la loi marocaine incluent l'hypothèque, le nantissement et le gage. Chacune de ces
sûretés implique des procédures spécifiques de constitution et de réalisation, régies par les
dispositions du DOC et du Code de Commerce.
L'hypothèque :
L’hypothèque est un droit réel accessoire établi sur un bien immatriculé ou en voie
l’immatriculation et qui est affecté à la garantie du remboursement d’une créance.
L’article 166 de la loi 39-08 stipule que (L’hypothèque est indivisible et subsiste en entier sur les
immeubles garantis, sur chacun d’eux et sur chacune de leurs portions’).
En vertu de l’article 2393aL1 du code civil, l’hypothèque est par nature indivisible et subsiste en
entier sur tous les immeubles affectés, sur chacun et sur chaque portion de ces immeubles. Le
Législateur reprend ainsi un adage classique « Hypoteca est in tota in toto et tota in qalibet
parte» Cela signifie deux choses : D’une part L’hypothèque demeure malgré l’indivisibilité de
l’immeuble et malgré L’indivisibilité de la créance.
Le principe est que la division de l’immeuble n’emporte pas celle de l’hypothèque. Par
conséquent, le créancier peut exercer ses droits contre n’importe quel propriétaire d’une partie
de l’immeuble.
Par exemple, en cas de décès du débiteur ayant constitué hypothèque, il peut y avoir partage de
l’immeuble grevé entre ses héritiers. Par conséquent, tout héritier du débiteur constituant est
tenu de payer toute la dette du moment qu’il a reçu tout ou partie de l’immeuble hypothéqué.
Inversement, si plusieurs immeubles font l’objet d’une hypothèque, chacun d’eux est censé
répondre de la dette dans son intégralité. Donc là encore, le créancier pourra exercer ses droits
sur tel ou tel immeuble en raison de cette indivisibilité.
Selon cet article, l'hypothèque ne se limite pas uniquement à l'immeuble hypothéqué lui-même.
Elle comprend également ses annexes ainsi que toutes les installations et améliorations
survenues après la conclusion du contrat ou tout ce qui s'y unit par voie d'accession. En d'autres
termes, l'hypothèque s'étend à tout ce qui est lié physiquement à l'immeuble hypothéqué et à
toutes les améliorations apportées à celui-ci après la conclusion du contrat d'hypothèque.
Cette disposition vise à garantir au créancier une sûreté étendue, couvrant non seulement le
bien initial mais aussi toutes les extensions, annexes ou améliorations ultérieures apportées à cet
immeuble. Ainsi, le créancier bénéficie d'une protection maximale en cas de défaut de
remboursement de la créance, car l'hypothèque s'étend à l'ensemble des éléments associés à
l'immeuble hypothéqué.
Selon cet article, le créancier qui a inscrit son hypothèque pour garantir le principal d'une
créance, y compris ses intérêts ou échéances périodiques, a le droit de faire inscrire ces intérêts
au même rang que le principal. Cela signifie que les intérêts liés à la créance principale
bénéficient de la même priorité d'inscription que le montant principal de la créance.
Cependant, cette possibilité est conditionnée par certains critères. Pour que les intérêts puissent
être inscrits au même rang que le principal, trois conditions doivent être remplies :
Ce droit doit découler du contrat d'hypothèque. Il doit être expressément inscrit sur le titre
foncier.
En résumé, cet article vise à permettre au créancier hypothécaire de garantir non seulement le
remboursement du principal de la créance mais également les intérêts associés, en assurant que
ces intérêts bénéficient du même rang d'inscription que le montant principal, renforçant ainsi la
sécurité de la créance hypothécaire.
Cet article stipule que toute hypothèque régulièrement inscrite sur les titres fonciers conserve
son rang et sa validité sans nécessité de prendre de nouvelles mesures jusqu'à l'inscription
régulière du quitus de la créance sur les mêmes titres.
En d'autres termes, une fois que l'hypothèque a été correctement enregistrée conformément
aux procédures établies, elle conserve son ordre de priorité par rapport à d'autres hypothèques
ou droits réels sans qu'il soit nécessaire de prendre des mesures supplémentaires à moins que le
créancier n'obtienne un quitus, c'est-à-dire une libération ou un acquittement de la créance, et
que cette libération soit également enregistrée sur les titres fonciers.
Cette disposition assure une certaine stabilité et continuité dans la hiérarchie des droits réels liés
à la propriété foncière, simplifiant ainsi le processus pour les créanciers hypothécaires tout en
garantissant la sécurité des transactions.
LE NANTISSEMENT
Le DOC a utilisé le terme nantissement pour définir le contrat réel de gage, mais ce contrat
de nantissement, pour être valable, suppose la dépossession du débiteur de l’objet donné en
gage, comme tous les contrats réels réglementés par le DOC, cette dépossession fait obstacle à
son utilisation par les commerçants qui préfèrent le nantissement de fonds de commerce qui est
quant à lui, sans dépossession du bien nanti.
Cela dit, quelle est la différence entre ces deux types de nantissements ? Et qu’elles sont les
conditions propres au nantissement ?
En revanche, la constitution d'un nantissement sur le fonds de commerce peut venir garantir
toutes sortes de créances, et pas seulement celles qui seraient liées à l'exploitation du fonds.
Selon l’article (107 C/.Com) Sont seuls susceptibles d'être compris dans le nantissement,
exclusion faite des marchandises, les éléments énumérés à
L’article 80 à savoir :
La clientèle et l’achalandage.
Et, généralement, tous droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique qui y sont
attachés.
La clientèle et l'achalandage.
Si le nantissement porte sur un fonds de commerce et ses succursales, celles-ci doivent être
désignées par l'indication précise de leur siège.
Le nantissement du fonds de commerce est soumis à des conditions de forme très précises.
Il doit d'abord être constaté par écrit, sous seing privé ou authentique. Il doit ensuite être
enregistré. Puis, faire l'objet de formalités de publicité.
A noter que ces formalités de publicité sont indispensables pour assurer l'information des
tiers. En effet, dans la mesure où le nantissement du fonds de commerce n'entraîne pas de
dépossession du propriétaire au profit du créancier nanti- le propriétaire du fonds pouvant
continuer à l'exploiter -, les tiers, sans publicité du nantissement, ne seraient pas en mesure de
savoir que la situation du fonds a changé.
Ces formalités de publicité doivent être accomplies dans les 15 jours de la signature du
contrat, sous peine de nullité du nantissement.
Ces formalités consistent en une inscription du nantissement sur un registre tenu au greffe
du tribunal de commerce dans le ressort duquel le fonds est exploité.
Précisions que si le fonds nanti comporte des succursales, la publicité devra être accomplie
auprès de tous les greffes dont elles dépendent respectivement.
Par ailleurs, si le fonds nanti comprend des brevets, licences, marques, dessins, modèles,
droits d'exploitation de logiciels, une inscription supplémentaire doit être prise à l’office
Marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC)
Une expédition de l’acte notarié ou un exemplaire de l’acte sous-seing privé doit être,
dans les quinze jours de sa date, déposée au secrétariat-greffe du tribunal dans le ressort
duquel est exploité le fonds de commerce ou le principal établissement du fonds si le
nantissement comprend les succursales
L'extrait contient :
La date de l'acte,
L'indication des succursales et du siège des succursales qui peuvent être comprises dans
le nantissement.
Cette inscription n'est pas soumise à la publication dans les journaux (Article 108 C/.Com)
Le rang des créanciers gagistes entre eux est déterminé par la date de leur inscription au
registre du commerce.
Les créanciers inscrits le même jour viennent en concurrence. (Article 110 C/Com)
Le gage est un contrat par lequel une personne remet à son créancier un objet mobilier de
valeur pour assurer l’exécution de ses engagements, par exemple le remboursement d’un prêt
d’argent, le contrat se forme par la remise de l’objet sur lequel porte le gage. L’article 1184 DOC
stipule que « le gage confère au créancier le droit de retenir la chose engagée jusqu’à parfait
acquittement de la dette, de la vendre si l’obligation n’est pas acquittée, et d’être payé sur le
prix, en cas de vente, par privilège et préférence à tout autre créancier », ainsi la gage avec
transfert de la possession est le seul que connaisse le dahir formant le DOC.
Il importe de signaler qu’en pratique commerciale, le gage se heurte à deux difficultés : d’une
part, le commerçant ne peut livrer la possession du matériel et des marchandises qui son
indispensables à l’exploitation de son fonds, d’autre part, le prêteur ne dispose pas de locaux
suffisants pour les recevoir. )-
Le gage commercial se constate d’après l’article 338 du code de commerce, à l’égard des
tiers, comme à l’égard des parties contractantes conformément aux dispositions de l’article 334,
ce dernier dispose « en matière commerciale la preuve est libre. Toutefois, elle doit être
rapportée par écrit quand la loi ou la convention l’exige». Il est donc permis d’établir l’existence
du gage commercial par tous les moyens de preuve.
La constitution de gage n’a de sens que si le droit conféré au créancier gagiste est
opposable aux tiers. Or l’article 339 du code de commerce n’accorde et ne maintient le privilège
du créancier gagiste que si le gage a été mis et est resté en possession du créancier ou d’un
tiers convenu entre les parties. Sur ce point, il n’y a aucune différence entre le droit civil et le
droit commercial. Le droit civil a toujours admis qu’il pouvait y avoir entièrement, c'est-à-dire
détention des objets remis en gage par un tiers qui les garde pour le créancier. Il suffit que la
dépossession du débiteur soit apparente.
L’article 339 du code de commerce précise que « le créancier est réputé avoir reçu les
marchandises en sa possession, si elles sont à sa disposition dans ses magasins ou navires, ou à
la douane, ou dans un dépôt public ».
- L’exécution du gage :
Le créancier adresse une signification au débiteur, et sept jours après, il peut faire procéder à
la vente publique des objets donnés en gage. La vente est faite par le greffier du tribunal du lieu
du domicile du créancier ou du tiers convenu, dans les formes prévues pour les ventes sur
saisie-exécution parle code de procédure civile. Il n’est donc pas besoin de titre exécutoire. La
défense faite au créancier de s’approprier le gage en vertu d’une clause du contrat, dite pacte
compromissoire, qui est édicté par l’article 1207 du DOC, se trouve reproduite par le dernier
alinéa de l’article 340 du code de commerce.
Le nantissement du fonds de commerce a été créé comme une hypothèque mobilière, c'est-
à-dire, un gage sans dépossession du débiteur. Cette garantie confère au banquier prêteur un
privilège sur le fonds. C’est une sûreté réelle organisée sur le modèle de l’hypothèque grâce à la
publicité que la stabilité relative du fonds rend possible. Le nantissement permet au
commerçant d’obtenir plus facilement des crédits, de ses fournisseurs ou du banquier, et ces
derniers protègent leur créance par la sûreté qui leur est consentie. Le débiteur propriétaire du
fonds continue d’exploiter celui-ci et sa gestion n’est pas entravée par l’existence du
nantissement, le créancier n’a aucun regard sur l’exploitation. En revanche, il a un droit de
préférence et un droit de suite, d’où l’obligation de l’informer des changements juridiques
affectant le fonds.
L'antichrèse est réglementée au Maroc par les articles 145 à 164 CDR. C’est un contrat par lequel
un débiteur propriétaire d'un bien immeuble immatriculé ou d'un droit réel de jouissance sur cet
immeuble (usufruit, emphytéose) ou un tiers agissant pour son compte, confère à son créancier
(appelé antichrésiste) la possession de cet immeuble, de manière à lui permettre d'en percevoir
les fruits ou revenus, qu'il imputera annuellement sur le capital, jusqu'à paiement intégral de la
créance.
Le créancier n'acquiert par ce contrat que la faculté de percevoir les fruits de l'immeuble, la
créance ne peut produire d'intérêts, mais il peut être stipulé que tout ou partie des fruits
reviendra au créancier. Le créancier impute annuellement les fruits perçus pour son débiteur sur
le capital de sa créance".
Ce droit réel qu'est l'antichrèse est donc inscriptible sur les livres fonciers, au même titre que les
autres droits réels.
Cette sûreté conventionnelle nécessite la remise de l'immeuble entre les mains du créancier afin
de permettre à ce dernier de recevoir directement les fruits de l'immeuble, en remboursement
de sa créance jusqu'à l'extinction de cette dernière.
Outre la perception des fruits, ce droit réel entraîne donc au profit du créancier d'autres droits
inhérents à tout droit réel: droit de rétention de l'immeuble, droit de préférence et droit de
suite.
A- Caractéristiques de l’antichrèse
* L'antichrèse n'est pas un droit de jouissance mais un simple gage consistant en un droit réel
accessoire (art.154 du CDR), garantissant le remboursement d'un prêt inscriptible et devant se
matérialiser par la remise au créancier de la possession du bien.
* Les auteurs considèrent que l'antichrèse est obligatoire, puisque son but même est l'entrée en
possession du bien par le créancier en garantie du paiement de sa créance.
* L'antichrèse est indivisible, ce qui signifie que l'antichrèse d'un immeuble ne peut être donnée
qu'à un seul créancier et que "chaque fraction d'immeuble garantit la totalité et toute fraction
de la dette".
* Contrairement à l'hypothèque, qui donne au créancier non payé le droit de procéder à la vente
sur simple production d'un certificat du Conservateur, le créancier antichrésiste ne peut faire
procéder à la vente forcée en cas de non remboursement que sur décision judiciaire.
NB /Les opérations de prêt avec possession du bien par les créanciers à titre de garantie sont
d'un usage courant au Maroc. Ces opérations portent sur des immeubles non immatriculés
(Melk) et font l'objet d'un contrat appelé RAHN ou RAHNIA : Il s'agit d'un contrat de gage
immobilier avec dessaisissement, la dépossession au profit du créancier constituant une
condition de validité du contrat.
Ces contrats ont toujours donné lieu à une imposition entre les mains du propriétaire débiteur
au titre des loyers qui sont supposés compenser les intérêts auxquels renonce le créancier
gagiste.
Ce type de crédit s'adresse aux propriétaires âgés de plus de 60 ans. C'est la formule qui
ressemble le plus à un prêt sur gage immobilier.
Dans le cadre d'un prêt viager hypothécaire, le propriétaire emprunte de la trésorerie sans la
rembourser de son de son vivant. Ainsi, l'emprunteur n'est pas contraint par des mensualités.
Le remboursement intervient au décès de l'emprunteur, sur l'héritage.
La vente à réméré est un pacte conclu de gré à gré qui prévoit qu’une personne en crise
financière aiguë vend un bien immobilier à un investisseur avec la faculté de le récupérer dans
un délai de cinq ans (au maximum).
Source : article 1659 du Code civil
Pendant cette période il verse un loyer à l’investisseur (et non des intérêts). Pour récupérer son
bien immobilier (à tout moment), l’emprunteur remboursera à l’investisseur le montant de la
vente initiale. La mise en place d'une telle opération est coûteuse. Par ailleurs, si l'emprunteur ne
paie pas ses loyers ou s’il ne peut pas rembourser la somme prévue, il perd tout droit sur le bien
engagé.
Suretes personnelles
LE CAUTIONNEMENT
Le cautionnement est la sûreté personnelle par excellence. Il est régi par les articles 1117 et
suivants du dahir des obligations et des contrats (D.O.C).
A cet effet, l’article 1117 du D.O.C dispose que le cautionnement est un contrat par lequel une
personne s'oblige envers le créancier à satisfaire à l'obligation du débiteur, si celui-ci n'y satisfait
pas lui-même.
- Capacité : l’article 1119 du D.O.C précise que nul ne peut se porter caution s'il n'a la capacité
d'aliéner à titre gratuit. Le mineur ne peut se porter caution, même avec l'autorisation de son
père ou tuteur, s'il n'a aucun intérêt dans l'affaire qu'il garantit.
1- Caractère accessoire :
C’est un critère majeur du cautionnement qui permet de le distinguer des autres garanties,
notamment la garantie de première demande.
Ainsi, l’article 1120 du D.O.C dispose que le cautionnement ne peut exister que sur une
obligation valable. Il en est de même pour l’article 1128 du D.O.C qui prévoit que le
cautionnement ne peut excéder ce qui est dû par le débiteur sauf en ce qui concerne le terme.
La distinction entre ces deux catégories de cautionnement n’affecte que les modalités de la
poursuite, par le créancier, de la caution.
1- Cautionnement simple :
S’agissant du cautionnement simple, la caution peut se prévaloir d’opposer aux créanciers les
bénéfices de discussion et de division prévus par les articles 1136 et 1138 du D.O.C. Ainsi, la
caution peut avant de payer, exiger du créancier qu’il exerce ces poursuites contre le débiteur
principal :
Bénéfice de discussion:
Aux termes de l’article 1136 du D.O.C., la caution a le droit d'exiger que le créancier discute au
préalable le débiteur principal dans ses biens, meubles et immeubles, en lui indiquant ceux qui
sont susceptibles d'exécution.
Dans ce cas, il est sursis aux poursuites contre la caution, jusqu'à discussion des biens du
débiteur principal, sans préjudice des mesures conservatoires que le créancier peut être autorisé
à prendre contre la caution. Si le créancier possède un droit de gage, de nantissement ou de
rétention sur un bien meuble du débiteur, il doit se payer sur cet objet, à moins qu'il ne soit
affecté à la garantie d'autres obligations du débiteur, et qu'il soit insuffisant à les payer toutes.
Bénéfice de division:
L’article 1138 du D.O.C dispose que lorsque plusieurs personnes ont cautionné la même dette
par le même acte, chacune d'elles n'est obligée que pour sa part et portion.
2- Cautionnement solidaire :
La solidarité entre cautions n'a lieu que si elle a été stipulée, ou lorsque le cautionnement a été
contracté séparément par chacune des cautions pour la totalité de la dette ou lorsqu'il constitue
un acte de commerce de la part des cautions.
Dans le cas d’une pluralité de cautions solidaires, le créancier est en droit de réclamer la totalité
de la dette à n’importe quelle personne caution.
Ainsi, ce type de cautionnement constitue une garantie plus efficace pour le créancier.
En somme, la clause de solidarité prive la caution d’opposer aux créanciers les bénéfices de
discussion et de division.
- remise de dette : la remise de dette accordée au débiteur libère la caution, celle accordée à la
caution ne libère pas le débiteur, celle accordée à l'une des cautions, sans le consentement des
autres, libère celle-ci pour la part de la caution à qui la remise a été accordée (Art. 1154 du
D.O.C).
-Novation:
La novation opérée à l'égard du débiteur principal libère les cautions, à moins qu'elles n'aient
consenti à garantir la nouvelle créance. Néanmoins, lorsque le créancier a stipulé l'accession des
cautions à la nouvelle obligation, et que celles-ci refusent de la donner, l'ancienne obligation
n'est pas éteinte (Art. 1155 du D.O.C).
- CONFUSION :
L’AVAL
En droit cambiaire (droit des effets de commerce) le cautionnement porte le nom d’aval. L’aval
est toujours un cautionnement solidaire.
Cette garantie est fournie par un tiers ou même par signataire de l’effet. L’aval est donné soit sur
lettre de change ou sur allonge soit par acte séparé indiquant le lieu ou il est intervenu.
Article 180 « Le paiement d'une lettre de change peut être garanti pour tout ou partie de son
montant par un aval. Cette garantie est fournie par un tiers ou même par un signataire de la
lettre. - 65 - L'aval est donné soit sur la lettre de change ou sur une allonge, soit par un acte
séparé indiquant le lieu où il est intervenu. Il est exprimé par les mots «bon pour aval» ou par
toute autre formule équivalente; il est signé par le donneur d'aval. Il est considéré comme
résultant de la seule signature du donneur d'aval apposée au recto de la lettre de change, sauf
quand il s'agit de la signature du tiré ou de celle du tireur. L'aval doit indiquer pour le compte
de qui il est donné. A défaut de cette indication, il est réputé donné pour le tireur. Le donneur
d'aval est tenu de la même manière que celui dont il s'est porté garant. Son engagement est
valable, alors même que l'obligation qu'il a garantie serait nulle pour toute cause autre qu'un
vice de forme. Quand il paie la lettre de change, le donneur d'aval acquiert les droits résultant
de la lettre de change contre le garanti et contre ceux qui sont tenus envers ce dernier en vertu
de la lettre de change. »
Nature de l'aval :
L'aval est une garantie accordée par un tiers (ou même par un signataire de la lettre de change)
pour tout ou partie du montant de la lettre de change.
Forme de l'aval :
L'aval peut être apposé directement sur la lettre de change, sur une allonge de la lettre de
change, ou sur un document séparé indiquant où il a été donné. Il doit contenir des termes
spécifiques tels que « bon pour aval » ou une formulation similaire. De plus, il doit être signé par
le garant (donneur d'aval).
Le donneur d'aval est tenu de la même manière que le principal débiteur (tireur) de la lettre de
change. Cela signifie que s'il y a un défaut de paiement, le donneur d'aval est légalement
responsable du paiement de la lettre de change.
Si le donneur d'aval paie la lettre de change, il acquiert les droits du bénéficiaire de la lettre de
change (garant) contre le débiteur principal (tireur) et contre toute autre partie liée à la lettre de
change.
CONCLUSION
En conclusion, l'étude des sûretés mobilières et immobilières révèle l'importance cruciale de ces
mécanismes dans le domaine juridique et commercial. Les sûretés mobilières, telles que le gage
et le nantissement, offrent une flexibilité et une accessibilité accrues pour garantir les créances,
notamment dans le cadre de transactions commerciales. Elles permettent aux créanciers de
sécuriser leurs droits sur des biens meubles, favorisant ainsi le financement et le développement
des entreprises.
D'autre part, les sûretés immobilières, comme l'hypothèque, offrent une sécurité solide en
permettant aux créanciers de garantir leurs droits sur des biens immeubles. Elles sont
particulièrement pertinentes dans le secteur immobilier et dans le financement de projets à long
terme.
Cependant, il est crucial de reconnaître les spécificités et les procédures distinctes associées à
chaque type de sûreté, ainsi que les implications légales et pratiques qui en découlent en cas de
défaut de paiement ou de litige.
En définitive, les sûretés mobilières et immobilières constituent des outils essentiels pour assurer
la sécurité des transactions commerciales et financières, tout en équilibrant les intérêts des
créanciers et des débiteurs. Leur réglementation et leur utilisation efficaces sont indispensables
pour favoriser un environnement juridique et économique stable et propice à la croissance et au
développement des affaires.