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DROIT BANCAIRE

TITRE I : ROLE ET ACTIVITE DE LA BANQUE

I. Relations entre établissements de crédit et leur clientèle :

- La banque doit se constituer une clientèle, puisque ce sont ses clients qui lui procurent aussi bien les ressources qui
lui sont nécessaires pour exercer son activité, que les occasions d’employer ces ressources.

- Parmi ces clients, on distingue :

 Les particuliers (clientèle privée) => Individus considérés comme hors de leur activité professionnelle. Ils
disposent de revenus qu’ils emploient en consommation et en épargne.

 Les entreprises (clientèle commerciale) => individus, personnes physiques ou morales dont l’activité
consiste à acheter des produits pour les revendre soit dans le même état soit après transformation, ou à
vendre certains services.

- Toute ouverture d’un compte à vue ou à terme ou d’un compte titres doit faire l’objet d’une convention écrite
édictée par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après avis du comité des établissements de crédit entre le client et
son établissement de crédit dont une copie est remise au client.

- Toute fermeture, par un établissement de crédit, d’une agence doit être portée à la connaissance de la clientèle par
tout moyen approprié, 2 mois au moins avant la date de fermeture effective.

- En matière judiciaire, les relevés de comptes, établis par les établissements de crédit sont admis comme moyens de
preuve entre eux et leurs clients, dans les contentieux les opposant, jusqu’à preuve du contraire.

- Les établissements de crédit doivent adhérer à un dispositif de médiation bancaire visant le règlement à l’amiable
des litiges qui les opposent à leurs clients.

- A cette fin, Bank Al-Maghrib peut procéder à des contrôles sur place ou demander à l’établissement concerné de lui
fournir, dans les délais fixés par ses soins, tous les documents et renseignements qu’elle estime nécessaires pour
l’examen de ces demandes.

II. Secret professionnel :

- Toutes les personnes qui participent à l’administration, à la direction ou à la gestion d’un établissement de crédit,
d’un organisme assimilé ou qu’ils sont employés par les personnes citées dans l’article 180 de la loi bancaire n° 103-
12 sont strictement tenus au secret professionnel pour toutes les affaires dont ils ont à connaître, à quelque titre
que ce soit, dans les termes et sous peine des sanctions prévues à l’article 446 du code pénal.

- Toutefois, les établissements de crédit peuvent communiquer des informations couvertes par le secret
professionnel :

 D’une part aux agences de notation pour les besoins de leur notation ou des instruments financiers
qu’elles émettent
 Et d’autre part, aux personnes avec lesquelles ils négocient, concluent ou exécutent les opérations citées
dans le même article 180, dès lors que ces informations sont nécessaires pour ces opérations.

- De plus, le secret professionnel ne peut être opposé à Bank Al-Maghrib et à l’autorité judiciaire agissant dans le
cadre d’une procédure pénale et à toute autre autorité ressortissante d’Etats ayant conclu avec le Royaume du
Maroc, une convention bilatérale prévoyant un échange d’informations en matière fiscale.

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TITRE II : DES CONTRATS BANCAIRES
CHAPITRE 1 : LE COMPTE EN BANQUE
Matériellement, le compte est un tableau synoptique des créances et des dettes réciproques de 2 personnes
appelées correspondants.

En cas de pluralité de comptes ouverts au même client dans une agence ou dans plusieurs agences d’un même
établissement bancaire, chacun de ces comptes fonctionne indépendamment des autres, sauf stipulation contraire.

I. Rôle du compte comme instrument de banque :

1. C’est un instrument comptable :

- Le compte assure, en même temps que la provision, la figuration numérique et le résultat arithmétique des
opérations intervenues.

- Chaque opération se traduit par un article de compte qui contribue à la formation d’un nouveau solde provisoire
indiquant à tout moment la position créditrice ou débitrice du client.

2. C’est un instrument de règlement :

- Le compte courant et le compte de dépôt sont des instruments de règlement. Les créances sont payées par leur
inscription en compte.

3. C’est un instrument de garantie pour la banque :

- Le compte est un instrument de garantie pour les créances qui y sont inscrites.

- Cette garantie réside dans la compensation qui se produit entre articles de crédit et articles de débit.

- Le compte peut également être un instrument de garantie pour les soldes d’autres comptes.

II. Fonctionnement du comte courant :

Il se mesure par ses effets à savoir :

1. L’effet novatoire :

C’est quand les remises perdent leur caractère initial lorsqu’elles entrent dans le compte pour constituer un des
articles de crédit ou de débit.

2. L’indifférenciation des remises en compte courant :

C’est quand les remises perdent leur individualité. Elles sont entièrement tournées vers la composition d’un solde et
ne peuvent plus être extraites en vue d’un paiement isolé.

3. La contre passation :

- La contre passation est l’opération tendant à constater qu’un article du compte n’a plus d’objet et à rectifier le
compte par une écriture en sens inverse.

- Cette technique concerne au premier chef les effets de commerce. Ainsi le banquier escompteur qui avait porté le
montant du titre au crédit du compte, peut procéder à l’écriture inverse lorsque l’effet est impayé à l’échéance.
Cette opération vaut paiement lorsqu’elle est pratique sur un compte en cours de fonctionnement.

- Après clôture du compte, la contre passation peut être encore effectuée : elle ne vaut alors, et n’entraîne la
restitution de l’effet, qu’à la condition que le solde soit créditeur ou remis à zéro.

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Chapitre 2 : Les différents types de comptes bancaires
- L’établissement bancaire doit, avant toute ouverture d’un compte, vérifier certaines informations concernant les
personnes physique et d’autres concernant les personnes morales.

- En cas de pluralité de comptes ouverts au même client, d’un même établissement bancaire, chacun de ces comptes
fonctionne indépendamment des autres, sauf stipulation contraire.

- Les comptes peuvent être d’une part individuels ou collectifs, à vue, à terme, spéciaux.

I. les comptes individuels:

- Ce sont des comptes ouverts à une personne, le titulaire du compte, seule autorisée à y effectuer des opérations.

- Le titulaire du compte peut, cependant établir 1 acte de procuration pour une ou plusieurs autres personnes.

- Le titulaire du compte peut annuler cette procuration en le notifiant, par écrit, à la banque.

- Le décès du titulaire du compte annule également les pouvoirs conférés au mandataire.

II. Les comptes collectifs :

- L’article 490 c.co dispose que l’établissement bancaire peut ouvrir des comptes collectifs avec ou sans solidarité.

- Le compte collectif peut être ouvert au nom de deux ou plusieurs personnes apparentées ou pas. Lesquelles
deviennent cotitulaires du compte.

A. le compte joint :

C’est la forme la plus utilisée des comptes collectifs. Elle concerne la plupart du temps un couple marié.
Dans le compte joint, les cotitulaires sont solidaires.

- Chacun des cotitulaires peut effectuer toutes les opérations de dépôt, de retrait, ou liées à des
Les avantages services bancaires.

- Le décès de l’un d’eux n’interrompe pas le fonctionnement du compte.

- Les cotitulaires du compte joint sont responsables des opérations accomplies par les uns et les
Les autres.
conséquences
et les - L’émission d’un chèque sans provision les pénalise tous.
inconvénients
- Le solde du compte peut être bloqué sur dénonciation écrite adressées à la banque par l’un des
cotitulaires, ou sur demande expresse des héritiers agissant individuellement ou collectivement.

B. Les comptes sans solidarité ou indivis :

- Ils peuvent être ouverts entre plusieurs personnes, qui y sont obligées dans des circonstances particulières (ex :
opération de succession).

- Ces personnes font fonctionner le compte collectivement ou sous la signature de l’un ou de plusieurs d’entre eux.

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III. Le compte à vue :

- Selon l’article 493 du C.CO : « Le compte à vue est un contrat par lequel la banque convient avec son client
d'inscrire sur un relevé unique leurs créances réciproques sous forme d'articles de crédit et de débit, dont la fusion
permet de dégager à tout instant un solde provisoire en faveur de l’une des parties ».

- Seuls les titulaires du compte à vue peuvent disposer par chèque sur les fonds en dépôt.

- Pour ce qui est des créances inscrites en compte, elles perdent leurs caractères spécifiques et leur individualité
propre. Elles sont réputées payées et dès lors ne peuvent plus faire l'objet d'un paiement, d'une compensation,
d'une poursuite, d'une voie d'exécution ou de prescription.

- Lorsqu'une créance inscrite en compte résulte de la transmission à la banque d'un effet de commerce, l'inscription
est présumée n'être faite que sous réserve d'encaissement de l'effet auprès du débiteur principal.

- En conséquence, si l'effet n'est pas payé à l'échéance, la banque a la faculté:

 de poursuivre le recouvrement de l'effet à l' encontre des signataires

 ou d'inscrire au débit du compte la créance cambiaire née du non-paiement de l'effet ou sa créance de


droit commun en remboursement du crédit.

(Cette écriture au débit emporte extinction de la créance; dans ce cas l'effet est restitué au client).

- Les comptes à vue, au niveau des banques, sont classés en 3 catégories : comptes courants (A), comptes de
chèques ou comptes de dépôt (B), comptes sur carnets (C)

A. comptes courants :

Ils sont ouverts aux personnes physiques ou morales, appartenant à divers secteurs d’activité pour leurs opérations
professionnelles.

- L’intention ou la volonté commune des parties résultant souvent d’un écrit.


1. Caractéristiques - L’enregistrement de remises réciproques
- L’enchevêtrement des remises ou l’alternance de leur réciprocité dans le temps.

- La novation qui traduit la perte de la spécificité, et de l’individualité des créances,


celles-ci devenant de simples articles de compte.

- L’indivisibilité qui consiste en la fusion des articles d’un compte, dont le solde seul
exprime une dette ou une créance de chacune des parties.

2. Effets juridiques - La production d’intérêt : tous les crédits consentis par une banque, produisent
trimestriellement des intérêts en fonction de leur nature et de la date de leur valeur au
jour de l’arrêté du compte.

- Le relevé bancaire comme moyen de preuve entre les banques et leur clientèle
commerçante :
« En matière judiciaire, les relevés de comptes, établis par les établissements de crédit
selon les modalités fixées par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après avis du
comité des établissements de crédit, sont admis comme moyens de preuve entre eux et
leurs clients, dans les contentieux les opposant, jusqu’à preuve du contraire ». (article
156 LB° 103-12)

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B. Comptes de chèques ou comptes de dépôt :

Ils sont réservés aux particuliers commerçants ou non, pour leurs besoins personnels.

- Les intérêts courent de plein droit en faveur de la banque.

1. Les intérêts et - Le relevé de compte indique de façon apparente le taux des intérêts et des commissions,
leurs taux leur montant, et leur mode de calcul.

- La créance d'intérêt de la banque, arrêtée tous les trimestres, est reportée au débit du
compte; elle contribue, éventuellement, à la formation d'un solde en faveur de la banque
qui porte à son tour intérêt.

- C’est un prêt à court terme accordé par une banque au titulaire d’un compte courant.
2. Le découvert
- Si la banque a consenti un découvert, elle ne eut le réduire ou y mettre fin qu’aux
conditions de forme et de délai énoncées au chapitre régissant l’ouverture du crédit.

- En vue de protéger les déposants, l’article 150 de la LB a créé un droit au compte de dépôt
en stipulant que :
« Toute personne ne disposant pas d’un compte à vue et qui s’est vu refuser, par une ou
3. Le droit à un plusieurs banques, l’ouverture d’un tel compte après l’avoir demandé par lettre
compte de recommandée avec accusé de réception, peut demander à Bank Al-Maghrib de désigner
dépôt un établissement de crédit auprès duquel elle pourra se faire ouvrir un tel compte.
Lorsqu’elle estime que le refus n’est pas fondé, Bank Al-Maghrib désigne
l’établissement de crédit auprès duquel le compte sera ouvert. Ce dernier peut limiter les
services liés à l’ouverture du compte aux opérations de caisse ».

- Plusieurs préalables et réserves sont toutefois prévus :

 Les demandes d’ouverture de compte doivent avoir été effectuées par lettre
recommandées avec accusé de réception.
 Lorsque ces demandes ne sont pas suivies d’effets ou en cas de refus non fondé,
Bank Al-Maghrib désigne l’établissement auprès duquel le comte sera ouvert.
 L’établissement en question est tenu de s’exécuter sous peine de sanctions.

C. Comptes sur carnet :

- Ils sont des comptes à vue qui ne peuvent être ouverts qu’à des personnes physiques.

- Chaque titulaire ne peut disposer que d’un seul comte dont le montant maximum en capital est limité à 400.000
dirhams.

- Le montant minimum de chaque opération est fixé à 100 dhs, et le solde ne peut être ramené à un chiffre inférieur
à 100 dhs.

- Le taux annuel de rémunération est égal au taux moyen pondéré des bons du trésor à 52 semaines émis par voie
d’adjudication au cours du semestre précédent diminué d’un point.

- Les intérêts y afférents sont capitalisés à la fin de chaque arrêté trimestriel.

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D. La fin du compte à vue :

- Il prend fin par la volonté de l’une des parties sans préavis, lorsque l’initiative de la rupture a été prise par le client,
sous réserve du préavis au chapitre régissant l’ouverture de crédit lorsque la banque a pris l’initiative de la rupture.

- Le compte est également clôturé par le décès, l’incapacité, le redressement ou la liquidation judiciaire du client.

- Les établissements de crédit dépositaires de fonds et valeurs clôturent les comptes qu’ils tiennent lorsque les fonds
et valeurs n’ont fait l’objet, de la part de leurs titulaires ou ayants droit, d’aucune opération ou réclamation depuis
10 ans.

IV. Le compte à terme :

- Le titulaire d’un compte à terme ne peut disposer de ses fonds avant l’expiration d’un délai déterminé dans le
contrat. En contrepartie, des intérêts variables sont versés au déposant.

- Les retraits anticipés des dépôts à terme ne sont pas autorisés, sauf en cas de besoin de fonds, motivé par des
circonstances exceptionnelles.

- Le compte peut être résilié avant terme par le client avec l’accord de la banque. Cette résiliation anticipée entraîne
l’application des pénalités stipulées à l’ouverture du compte.

- Notons qu’aux côtés des comptes à terme classique, les banques ont développé des comptes d’épargne spéciaux.
Ils ont généralement pour objet final l’octroi d’un crédit après une période de versements mensuels ininterrompus,
correspondant à la période d’épargne.

V. Les comptes spéciaux :

=> Comptes d’attente :

Ils enregistrent :

- Les sommes d’argent reçues en faveur de personnes non titulaires de compte.

- Les montants en numéraires garantissant partiellement ou totalement le dénouement de certaines opérations de


crédit.

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CHAPITRE 3 : LE VIREMENT

- Le virement est l’opération bancaire par laquelle, le compte d’un déposant est sur l’ordre de celui-ci, débité pour
un montant destiné à être porté au crédit d’un autre compte.

- Sur le plan juridique, l’ordre de virement ne peut être exécuté si le donneur de cet ordre décède, ou se trouve en
liquidation judiciaire avant son exécution, sauf s’il s’agit du virement entre clients d’une même banque.

- Le bénéficiaire d’un virement devient propriétaire de la somme à transférer au moment où l’établissement


bancaire en débite le compte du donneur d’ordre.

I. Les différentes formes de virement :

1. Virements - Ils intéressent 2 comptes tenus dans une même banque, appartenant à 2 clients différents,
simples ou ou ayant le même titulaire.
directs
- Ils s’établissent par un simple jeu d’écriture.

2. Virements - Ils concernent des comptes ouverts dans des établissements de crédit différents.
indirects

II. Les modalités d’exécution du virement :

1. Le virement entre clients d’une même banque :

- Lorsque le compte du donneur d’ordre, et celui du bénéficiaire sont tenus par la même banque et par la même
agence, le virement est réalisé au moment où le banquier effectue une double écriture de débit et de crédit.

- Par contre, si le compte du bénéficiaire est tenu par une autre agence de la même banque, le virement s’exécute
une fois que le compte du bénéficiaire est crédité.

2. Le virement entre 2 comptes tenus par 2 banques différentes :

- Le virement n’est accompli qu’à l’instant où le compte du bénéficiaire est crédité, et que le montant visé est mis à
la disposition de ce dernier.

- Cette inscription est très importante, car dans l’hypothèse où le donneur d’ordre est déclaré en règlement
judiciaire ou liquidation des biens, le syndic a, comme les créanciers, la possibilité de faire opposition à l’exécution
du virement dont le montant n’a pas encore été porté au crédit du compte du bénéficiaire.

 Virement et compensation interbancaire :

- Le bénéficiaire d’un virement devient propriétaire de la somme à transférer au moment où


l’établissement bancaire en débite le compte du donneur d’ordre.

- La créance pour le règlement de laquelle un virement est établi, subsiste avec toutes ses sûretés et
accessoires, jusqu’au moment où le compte du bénéficiaire est effectivement crédité du montant de ce
virement.

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TITRE III : INSTRUMENTS ET TECHNQUES DE CREDIT

CHAPITRE 1 : LE CREDIT DOCUMENTAIRE (CREDOC)

- Le crédoc est l’engagement écrit par le banquier d’un importateur, de régler au vendeur le prix des marchandises,
dès qu’on lui présentera un certain nombre de document prouvant l’expédition des marchandises, et leur
conformité avec la commande de l’acheteur, et ce, dans un délai déterminé.

I. Les différentes formes de crédits documentaires :

A. Crédit révocable :

- Ce n’est pas un véritable engagement.

- Il peut être amendé ou annulé par la banque émettrice à tout moment et sans que le bénéficiaire en soit averti au
préalable.

- Il peut être assimilé à une simple promesse qui est faite par une banque émettrice, de régler les documents ou
d’accepter l’effet objet d’une commande à l’importation passée par le donneur d’ordre, si l’exportateur satisfait aux
instructions figurant sur la lettre d’ouverture de crédit.

B. Crédit irrévocable (confirmé + non confirmé):

- C’est un engagement ferme, que prend la banque émettrice de procéder à un paiement ou d’accepter des effets en
faveur d’un vendeur résidant à l’étranger.

- Il est toujours assorti de conditions de réalisation auxquelles le vendeur doit se conformer, ainsi que d’une date
limite de validité. Parmi ces conditions :

 L’énumération des documents exigés


 La désignation des marchandises devant être expédiées et la date limite de cette expédition
 L’interdiction éventuelle de réaliser des expéditions partielles ou le transbordement des produits

1. Crédit irrévocable - Il engage à la fois la banque émettrice et la banque notificatrice.


confirmé
- Par sa confirmation, cette dernière est au même titre que la banque émettrice
d’effectuer le paiement ou d’accepter les effets remis par le vendeur lorsque les
conditions de crédit sont respectées.

- Ce crédit procure donc une grande sécurité à l’exportateur dans la mesure où il est
assuré d’être payé par une banque locale et à la limite par la banque étrangère
émettrice.

2. Crédit irrévocable - Ici, la banque notif ne joue qu’un rôle d’intermédiaire, en transmettant au vendeur les
non confirmé ou conditions de réalisation du crédit, puis à la banque émettrice les documents relatifs à
notifié l’expédition.

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II. Les modes de réalisation des crédocs et leurs risques :

A. Les procédés de réalisation usuels des crédocs :

Les crédocs peuvent être réalisés : soit à vue (1), soit par acceptation (2).

1. Le crédoc à - il est ouvert à vue en faveur d’un vendeur lorsque les modalités du contrat commercial le
vue liant à l’acheteur stipulent que le règlement de l’exportation sera effectué contre la remise
de documents d’expédition conformes aux termes de l’ouverture du crédit.

- Le paiement à vue est opéré :


 Par la banque notif quand le crédit est confirmé
 Par la banque émettrice quand le crédit n’est pas confirmé

2. Le crédoc par - Le crédit est dit par acceptation lorsque le vendeur bénéf, a accordé un certain délai de
acceptation paiement à l’acheteur et transmet avec les documents d’expédition un effet destiné à être
accepté, en contrepartie, par la banque.

B. Les modes particuliers d’utilisation des crédocs :

1. Le crédoc transférable :

- C’est un crédit en vertu duquel le premier bénéficiaire peut demander à la banque autorisée :

 A payer, à contracter un engagement de paiement différé ou à accepter ou négocier

 ou dans les cas de crédit librement négociable, la banque spécifiquement habilitée dans le crédit à titre de
banque transférante, qu’elle permette l’utilisation du crédit en totalité ou en partie par un ou plusieurs
bénéficiaires.

- Le caractère de transférabilité de ce crédit facilite les ventes réalisées par les intermédiaires de commerce
international.

- Le bénéficiaire est tenu, en tout état de cause, de se conformer aux conditions d’ouverture du crédit en sa faveur et
ne peut en altérer les termes lors du transfert.

2. Crédits adossés ou « back to back » :

- Cette formule permet au bénéficiaire d’un crédoc auprès d’une banque, de se faire ouvrir pour le montant de ce
crédit, un ou plusieurs crédocs, en faveur de ses propres fournisseurs, garantis par le dénouement du premier.

3. Crédits clause rouge ou « red clause » :

- Ces crédits referment une clause spéciale par laquelle l’acheteur autorise la banque émettrice à allouer des
avances à l’exportateur avant d’être en possession des documents.

- Ces crédits qui sont aux risques du donneur d’ordre, ont souvent pour objet de faciliter l’exécution de commandes
importantes par le vendeur.

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C. Les risques des crédocs :

- Quand le crédoc irrévocable n’est pas confirmé, les documents sont transmis pour
1. Pour vérification à la banque émettrice.
l’exportateur
- Le risque pour l’exportateur, réside ici, dans l’éventuel rejet des documents ou, de certains
d’entre eux, pour divers motifs, par la banque de l’acheteur alors que la marchandise est
déjà expédiée.

2. Pour - L’inconvénient du crédoc est la possibilité de recevoir des marchandises non conformes à
l’importateur la commande et ce, en dépit de la régularité des documents transmis.

- Les risques résident dans son obligation de régler l’opération dont elle est chargée même
si le client a un compte non provisionné.

- Selon ces risques, l’exécution du paiement est opérée à vue ou sur la présentation de
3. Pour la banque l’effet échu accepté :
émettrice
 Pour le crédit à vue : Les risques du banquier sont limités dans la mesure où il est
toujours en possession des documents relatifs à l’importation.

 Pour les crédits par acceptation : Le paiement intervient bien plus tard que la
réception des marchandises par l’acheteur, le banquier est obligé de s’en dessaisir
en remettant les documents à celui-ci. Il peut donc être confronté à l’insolvabilité du
client au moment de l’échéance de l’effet accepté.

- Les risques relatifs à une opération de crédoc ont trait à la défaillance éventuelle du
4. Pour la banque banquier émetteur, pouvant résulter d’une liquidation judiciaire ou, survenir à la suite d’un
notificatrice événement particulier.

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III. Les caractéristiques des lignes de crédocs :

1. Le plafond Au niveau des crédocs, le banquier tient particulièrement compte :

 Du volume des importations déjà effectuées


 Des délais accordés par le ou les fournisseurs
 Du dénouement régulier des opérations et des incidents relevés au moment de la
réalisation des crédocs déjà accordés.
 Des importations projetées et du planning des couvertures de crédit envisagées par
le client.

2. La durée de - Spécifique à une opération : période de l’opération jusqu’au moment du paiement


l’autorisation
- Relative à des opérations continues : 12 mois renouvelables

3. Le coût Les commissions rattachées au crédoc comprennent plusieurs commissions :


 Commission d’ouverture
 D’irrévocabilité
 De réalisation
 Documentaire
 D’acceptation

4. Les garanties Sûretés personnelles (caution) et/ou réelles (hypothèque, nantissement), entrant dans le
cadre de crédits de fonctionnements + dépôt d’argent de garantie dans certains cas.

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CHAPITRE 2 : LE CREDIT-BAIL OU LEASING

Définitions :

- Le crédit-bail est une opération de location assortie d’une promesse de vente. C’est une technique de
financement des investissements professionnels.

- Les opérations de crédit-bail et de location avec option d’achat visées à l’article 3 de la LB concernent :

 Les opérations de location de biens meubles

 Les opérations par lesquelles une entreprise donne en location des biens immeubles, achetés par elle
ou construits pour son compte, tout en permettant au locataire de devenir propriétaire de tout ou
partie des biens pris en location, au plus tard à l’expiration du bail

 Les opérations de location de fonds de commerce ou de l’un de ses éléments incorporels qui donnent
au locataire la possibilité d’acquérir, à une date fixée avec le propriétaire, le fonds de commerce ou
l’un de ses éléments incorporels

- La cession bail est l’acte par lequel une entreprise utilisatrice vend un bien à une personne qui le lui donne
aussitôt en crédit-bail.

- En cas de cession de bien compris dans une opération de crédit-bail, le cessionnaire est tenu, pendant la durée
de l’opération, des mêmes obligations que le cédant, lequel en reste garant.

Conditions d’exercice :

- Les sociétés de crédit-bail, à l’instar des autres établissements de crédit, sont soumises obligatoirement à
l’obtention d’un agrément pour l’exercice de leur activité.

- Le requérant doit satisfaire les conditions prévues par la loi, notamment :

 La capacité et l’honorabilité des dirigeants


 Les moyens humains, techniques et financiers
 Le programme d’activité de la société

I. Nature juridique du crédit-bail :

La nature juridique du contrat de leasing peut être analysée à travers les différentes phases constitutives de ses
opérations.

A. Phase précontractuelle :

- La technique juridique adoptée dans cette phase est celle du mandat.

- Il y a en fait, 3 mandats :

1. Le mandat initial :
-> Le bailleur donne mandat au preneur pour acheter le bien conformément aux choix et aux conditions
d’acquisition fixées auparavant par ce dernier.
-> Le preneur mandataire est tenu d’exécuter exactement la commission qui lui a été donnée

2. Le mandat de délivrance :

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-> Il permet à ce que les obligations de vérification de la conformité et des vices apparents et de formulation de
réserves, le cas échéant, sont transférées au preneur.

3. Le mandat d’ester :
-> Il permet au preneur d’avoir une action directe contre le fournisseur en cas d’apparition de vices rédhibitoires.
Cette action répond à trois objectifs :
 Mettre le bailleur en dehors du litige

 Inciter le preneur à agir contre le fournisseur, plutôt que contre le bailleur en vertu de la garantie
des vices qui lui est accordée par le contrat de bail passé avec lui

 Sauvegarder les intérêts du bailleur

B. Phase contractuelle :

- En cas d’accord, l’établissement de leasing achète le bien, le livre au preneur et commence à percevoir de ce
dernier, des redevances périodiques marquant ainsi le début de cette phase qui est marquée par l’impératif sécurité
pour le crédit bailleur.

- Cet impératif de sécurité a été donc appliqué à travers une protection conventionnelle du bailleur. Cette protection
se manifeste à différents niveaux, à savoir :

1. Au niveau de la durée du contrat :


-> Elle doit être irrévocable et le preneur ne doit pas avoir la faculté de résilier unilatéralement le contrat.

-> Le non-respect de l’irrévocabilité est censuré par le jeu d’une clause pénale assez lourde.

-> Cependant, le preneur peut sortir de son lien contractuel avec le bailleur, à condition que le bailleur récupère son
investissement et en réalisé un profit.

2. Au niveau du paiement des loyers :


-> En cas de non-paiement d’une seule échéance, le preneur est non seulement tenu de restituer le bien donné en
location, mais aussi de payer au bailleur une indemnité égale à la valeur des loyers restant à courir jusqu’à la fin du
contrat, plus une valeur résiduelle du bien à cette date.

-> En cas d’inexécution par le preneur de ses obligations, le président du tribunal est compétent pour prononcer la
restitution de l’immeuble au vu du constat de non-paiement. Après épuisement des modalités de règlement à
l’amiable.

C. Phase post-contractuelle :

- Elle coïncide avec l’achèvement de la durée de location, l’entreprise peut alors :

 Soit racheter le bien pour sa valeur résiduelle fixée au départ dans le contrat
 Soit le restituer à l’établissement de leasing
 Soit continuer à le louer moyennant un loyer très réduit.

- En général, à la fin du contrat, le preneur bénéficie donc d’une triple option :

 La levée de l’option d’achat : À la fin du contrat, une option d’achat est ouverte au profit du preneur.
Avant l’expiration du contrat, le preneur informe le bailleur de sa décision de lever l’option, et lui verse
la valeur résiduelle fixée initialement dans le contrat.

 La restitution du bien : le preneur peut s’abstenir de lever l’option et restitue de ce fait le bien au
bailleur.

 La continuation de la location : le preneur préfère continuer à louer le bien.

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II. La formation du contrat de crédit-bail :
A. Les différentes parties intervenantes :

- Les sociétés qui se livrent aux opérations financières de crédit-bail mobilier et immobilier
doivent avoir le statut d’établissement de crédit en étant soit des banques soit des sociétés
1. les sociétés de de financement ayant eu l’agrément préalable du wali de Bank Al-Maghreb, après avis du
leasing comité des établissements de crédit.

- Avant de s’engager, ces sociétés analysent la faisabilité du projet en opérant une étude
analogue à celles des crédits à moyen et long terme bancaires finançant les projets
d’investissement.

- C’est toute entreprise, ayant opté pour cette formule de financement pour sa création ou
2. Le preneur son extension afin de ne pas immobiliser ses ressources en capitaux ou en crédit en moyen
terme.

- Le crédit preneur ou le locataire partie du contrat peut se procurer un matériel d’outillage,


des biens d’équipement ou un immeuble à usage professionnel.

3. le fournisseur Est celui qui consent la vente initiale liée à l’établissement de crédit-bail à qui il est lié par
une vente.

B. Objet du contrat de crédit-bail :

3 types de produits sont proposés selon la nature du bien à louer


 Crédit-bail mobilier (CBM)
 Crédit-bail immobilier (CBI)
 LOA (Location avec option d’achat) qui est une forme de crédit-bail destinées aux particuliers.

1. Concernant le - Le CBM est un mode de financement des biens d’équipement mobiliers, à savoir les
crédit-bail équipements lourds, les installations techniques et le matériel industriel, mais aussi le
mobilier matériel de transport et de manutention, le matériel de travaux publics et de bâtiment,
matériel médical, …

2. Concernant le - CBI est un mode de financement de biens immobiliers, qui porte sur les bâtiments
crédit-bail d’entreprise, les entrepôts et centres de distribution et plateformes logistiques, les
immobilier magasins et centres commerciaux, les showrooms, les immeubles de bureaux et centres
administratifs, les sièges sociaux de sociétés et plateaux de bureaux, les hôtels, …

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3. Cas du lease- - Le lease-back est une opération qui consiste pour une entreprise à vendre un bien mobilier
back ou ou immobilier en sa possession à une société de crédit-bail, qui la lui donne aussitôt en
cession bail location dans le cadre d’un contrat de crédit-bail.

- L’opération de lease-back doit être économiquement et financièrement justifiée.

C. Les mentions obligatoires de crédit-bail :

- Les rédacteurs du contrat-bail sont tenus de prévoir les clauses contractuelles suivantes :

 Les conditions de résiliations


 Les conditions de renouvellement
 Les modalités de règlement à l’amiable

- Les contrats de crédit-bail prévoient, à peine de nullité, les conditions dans lesquelles leur résiliation et leur
renouvellement pourront intervenir à la demande du preneur.

- Les contrats prévoient également les modalités de règlement à l’amiable des différends pouvant surgir entre les
cocontractants.

D. Les conditions de forme :

- En matière de crédit-bail mobilier, une publicité doit être faite, à la requête de l’entreprise de crédit-bail sur un
registre ouvert à cet effet, au greffe qui tient le registre du commerce.

- Les modifications affectant les renseignements en cause sont publiées en marge de l’inscription existante.

- Si la modification implique un changement de compétence du greffe, l’entreprise de crédit-bail doit faire reporter
l’inscription modifiée sur le registre du greffe compétent.

- Les inscriptions régulièrement faites en application des articles précédents prennent effet à leur date, et se
prescrivent par 5 ans sauf renouvellement.

- Le défaut de publication du contrat entraîne son inopposabilité aux tiers.

III. Les obligations des parties au contrat :

A. Les obligations de crédit preneur :

1. Le paiement des loyers :

- Le paiement des loyers est l’obligation essentielle qui pèse sur le locataire. Il s’engage à s’acquitter régulièrement
des montants des loyers.

- A défaut de paiement des loyers, le crédit bailleur peut agir en justice devant le président du tribunal lorsque les 2
conditions suivantes sont réunies :

 Le montant de la redevance doit être exigible :


-> En cas d’inexécution par le preneur de ses obligations contractuelles relatives au paiement des
redevances de crédit-bail devenues exigibles, le président du tribunal statuant en référé est compétent pour
prononcer la restitution de l’immeuble au vu du constat de non-paiement.

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 Le bailleur doit justifier qu’il a épuisé toutes les modalités de règlement à l’amiable des litiges :
-> Le recours à la procédure précédemment citée ne peut intervenir qu’après épuisement des modalités de
règlement à l’amiable des différends prévues à l’article 433.

2. Entretien et conservation de la chose :

- Le locataire doit souscrire une assurance pour couvrir les risques de destruction ou de détérioration.

- En effet, à compter de la date de mise à disposition du bien jusqu’à la fin de la location, le preneur détenteur du
bien loué en est le gardien. Il est responsable de tous dommages causés par le matériel aux personnes ou aux biens.

3. Non cessibilité du bien loué :

- Le bien n’est cessible qu’en cas de stipulation d’accord ultérieur des parties.

- Le crédit-preneur ne peut, ni le nantir ou l’hypothéquer puisqu’il n’en est pas le réel propriétaire.

- Par contre, le transfert de propriété du bien par la société de crédit-bail est permis par la loi.

4. Restitution de la chose louée :

- Le preneur s’engage à restituer la chose louée au terme de la période convenue, sauf levée de l’option d’achat.

- Dans ce cas, le bien sera acquis en payant une valeur résiduelle.

B. Les obligations du crédit bailleur :

- Selon le D.O.C, le bailleur est tenu d’une obligation de délivrance de la chose louée.
Mais dans la pratique le crédit preneur bénéficie d’un mandat de la part du crédit
A. Obligation de bailleur pour retirer la chose louée.
délivrance - C’est ainsi qu’il est usuel que le preneur renonce à tout recours contre le bailleur en cas
de défaut de livraison, ou de livraison partielle qui ne correspondrait pas aux spécificités
contractuelles.

- Comme tout bailleur, l’entreprise de crédit-bail est tenue de garantir une jouissance et
une possession paisible de la chose louée conformément aux dispositions du droit
B. L’obligation de commun.
garantie
- Cependant, il faut bien voir que le choix de la technique de bail est seulement pour
l’établissement du crédit, un moyen d’avoir une garantie efficace en cas de non-
paiement des loyers.

C. Obligation de - Le crédit bailleur s’interdit de résilier arbitrairement le contrat.


respect de
l’option d’achat - Il doit ainsi respecter l’option d’achat promise au début de l’opération en faveur du
client, car cette option constitue l’essence même du crédit-bail.

IV. Avantages, risques et coûts du crédit-bail :

A. Avantages du crédit-bail :

 Pour le preneur :
-> Il permet un financement intégral des investissements, là où le crédit classique nécessite un apport initial et de
lourdes garanties.

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-> Il bénéficie aussi d’un régime fiscal approprié, avec notamment la déductibilité des charges, possibilité
d’amortissement accéléré,…

 Pour le bailleur :
-> Il permet de rester propriétaire juridique du bien jusqu’à sa cession, d’où une limitation des risques de non-
paiements.
-> L’avantage fiscal est d’autant plus important que la durée du remboursement est rapide, choix qui s’avère
doublement intéressant pour les matériels frappés d’obsolescence rapide.

En fonction de la qualité du dossier, le mode de détermination des loyers peut être éventuellement assoupli pour
mieux répondre aux besoins de l’entreprise utilisatrice.

B. Risques du crédit-bail :

- Différents risques sont possibles, à savoir :

1. Risque lié à la garantie des vices de la chose :


-> En cas de vice de la chose, le preneur sera, d’une part débiteur des dommages et intérêts envers le bailleur
sur la base, et d’autre art auteur du recours contre le fournisseur.

2. Risque de détérioration ou perte de la chose :


-> En cas de détérioration du bien, il est prévu dans le contrat une clause relative à la perte de la chose louée.

-> Selon cette clause, le preneur devra payer en plus de la valeur du bien, une indemnité égale au montant
des loyers restant à courir.

3. Risque lié à la théorie de l’apparence :


-> Il a été traité par le législateur dans les articles 436 à 442 du code de commerce.
-> Pour une sté de crédit-bail, accorder un financement c’est rendre le risque que le preneur ne s’acquitte as
des loyers convenus aux dates contractuellement fixées avec lui.
-> Ce risque est dit risque de crédit ou risque de contrepartie.

- Par ailleurs, grâce aux centrales de partage de l’information, les sté de crédit-bail peuvent arriver à mesurer le
risque de crédit. Elles utilisent principalement :

 Le SAAR de l’APSF (Système d’Aide à l’Appréciation du Risque)


 Le SCR de Bank Al-Maghrib (Service de Centralisation des Risques)

1. SAAR de l’APSF, un outil précieux :


-> Ce système aide les sociétés, à la fois à apprécier le risque encouru sur les clients qui les sollicitent pour un
crédit, ainsi que le comportement sur le marché de leurs propres clients ayant des incidents de
remboursement, et à participer à la lutte contre le risque de surendettement de la clientèle.

2. SCR, actuellement crédit bureau de Bank Al-Maghrib :


-> C’est un système qui recense les engagements et les incidents de remboursement des clients des
établissements de crédit et des associations de microcrédit.

-> La consultation du crédit bureau donne lieu à l’édition d’un document dit rapport de solvabilité et ce,
préalablement à l’octroi de tout concours financier.

V. Coût du crédit-bail :

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- Le crédit-bail est plus cher qu’un crédit à moyen terme bancaire, mais en contrepartie l’entreprise bénéficie d’un
financement à 100% et de la déductibilité fiscale des loyers du crédit-bail.

- En cas d’intervention d’un organisme de garantie, le coût de l’opération est majoré de la commission versée à ce
garant.

TITRE IV : BANQUES PARTICIPATIVES


CHAPITRE 1 : CHAMP D’APPLICATION
- Sont considérées comme banques participatives les personnes morales régies par les dispositions du présent titre,
habilitées à exercer à titre de profession habituelle les activités visées aux articles 1er , 55 et 58 de la présente loi,
ainsi que les opérations commerciales, financières et d’investissements, après avis conforme du Conseil supérieur
des Ouléma visé à l’article 62 de la loi bancaire n°103-12.

- Les banques participatives peuvent procéder au financement de la clientèle à travers les produits suivants :
Mourabaha, Ijara, Moucharaka, Moudaraba, Salam, Istisnaa.

I. La Mourabaha :

- Il s’agit de tout contrat par lequel une banque participative acquiert un bien meuble ou immeuble en vue de le
revendre à son client à son coût d’acquisition plus une marge bénéficiaire convenue d’avance. Le règlement de cette
opération par le client est effectué selon les modalités convenues entre les 2 parties.

- Les principales différences entre la mourabaha et un contrat de dette classique sont que :

 D’une part, dans une mourabaha, le financier demeure propriétaire du bien et assume le risque sous-
jacent jusqu’à la revente de ce bien au client.
 D’autre part, il n’y a pas de référence à un taux d’intérêt. Le financier se rémunère par le biais d’une
commission qui ne compense as la valeur intrinsèque de l’argent, mais correspond plutôt à la récompense
du service rendu par la banque.

- Tous les frais afférents au contrat de mourabaha sont à la charge du client.

II. La ijara :

- Tout contrat selon lequel une banque participative met, à titre locatif, un bien meuble ou immeuble déterminé et
propriété de cette banque, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi.

- L’Ijara peut revêtir l’une des deux formes suivantes :

 Ijara tachghilia => location simple


 Ijara montahia bi tamlik => une location assortie de l’engagement ferme du locataire d’acquérir le bien loué
selon les modalités convenues entre les parties.

- De plus, 2 situations peuvent se présenter dans ce contrat :

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- Elle est l’équivalent d’un contrat de bail, le locataire loue le bien jusqu’à échéance. Dans
ce cas, le bien n’est pas revendu au client mais est plutôt donné en location en
1. Ijara tachghilia contrepartie du versement de loyers.

- A l’échéance, le locataire peut :


 Restituer le bien et le contrat est fini
 Opter pour un renouvellement du premier contrat de location

- C.à.d. un contrat qui se termine par l’acquisition de la propriété.


2. Ijara montahia
bi tamlik - Le client signe 2 contrats dès le début :
 Un contrat de location
 Une promesse d’achat à un prix déterminé, réalisable à l’issue de la période de
location.

III. La Moucharaka :

- C’est un contrat d’association entre 2 ou plusieurs personnes qui mettent en commun leurs capitaux, leurs biens ou
leur travail dans un projet.

- Les parties au contrat partagent les profits selon un pourcentage prédéterminé et les pertes au prorata de l’apport
financier de chacun.

- La moucharaka prend l’une des 2 formes suivantes :

- La banque et le client sont partenaires jusqu’à la fin du projet.


1. Moucharaka
tabita - Ceci signifie que la banque contribue au financement du projet de façon durable et perçoit
régulièrement sa part du résultat en qualité d’associé copropriétaire.

- La banque se retire progressivement du projet conformément aux stipulations du contrat en


2. Moucharaka récupérant les fonds engagés, grâce aux profits réalisés par le projet, et se désengage de
moutanaqissa l’opération de telle façon que le client devient le seul propriétaire.

- Cette formule est plutôt avantageuse pour les entrepreneurs, ça leur permet de
reconstituer leur autonomie financière et leur autonomie de décision et de gestion.

IV. La Moudaraba :

- Tout contrat mettant en relation une ou plusieurs banques participatives (Rab el Mal) qui fournissent le capital en
numéraire et/ou en nature et un ou plusieurs entrepreneurs (Moudarib) qui fournissent leur travail en vue de
réaliser un projet.

- La responsabilité de la gestion du projet incombe entièrement aux entrepreneur(s).

- Les bénéfices réalisés sont partagés selon une répartition convenue entre les parties et les pertes sont assumées
exclusivement par Rab el Mal, sauf en cas de fraude commise par le(s) Moudarib.

V. Salam :

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- Tout contrat en vertu duquel l’une des 2 parties, banque participative ou client, verse d’avance le prix intégral
d’une marchandise dont les caractéristiques sont définies au contrat, à l’autre partie qui s’engage à livrer une
quantité déterminée de ladite marchandise dans un délai convenu.

- Le paiement intégral anticipé permet souvent au financier de faire l’acquisition de l’actif à un prix réduit, qui lui
favorisera une marge bénéficiaire.

VI. Istisna’a :

- Tout contrat d’acquisition de choses nécessitant une fabrication ou une transformation en vertu duquel l’une des 2
parties s’engage à livrer la chose, avec des caractéristiques définies et convenues, fabriquée ou transformée, à partir
des matières dont il est propriétaire, en contrepartie d’un prix fixe dont le paiement s’effectue par l’autre partie
selon les modalités convenues.

- Les 2 parties se mettent d’accord sur le prix et le délai de la livraison.

VII. Caractéristiques techniques de ces produits :

- Les banques participatives peuvent financer leur clientèle par tout autre produit qui n’est pas contraire aux
conditions prévues à l’article 54 de la loi bancaire 103-12, dont les caractéristiques techniques ainsi que les
modalités de leur présentation à la clientèle sont fixées par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib après avis du
comité des établissements de crédit et avis conforme du Conseil Supérieur des Ouléma visé à l’article 62 de la LB.

VIII. Champs d’action des banques participatives :

- Les banques visées à l’article 10 de la LB peuvent, sous réserve de l’accord préalable du wali de Bank Al-Maghrib
exercer les opérations prévues par le présent titre.

- Les sociétés de financement peuvent également exercer, à titre exclusif, certaines opérations visées au présent
titre, sous réserve de leur agrément par le Wali de Bank Al-Maghrib mais uniquement les opérations prévues dans
leurs décisions d’agrément ou dans les textes législatifs les régissant.

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