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LES SAISIES DES

DROITS INCORPORELS

Janvier 2021

LIVRET DU FORMATEUR /
INHJ | 2021 Les saisies des droits incorporels

PLAN DU COURS

1. Les conditions de mise en œuvre


2. Le déroulement procédural
3. Les incidents de la procédure

E-TUTORAT
(Séance 1)

Le meuble incorporel ne peut pas être matérialisé physiquement. Il s’agit d’un bien immatériel.

Pour information qu’est-ce qu’un du fonds de commerce ? Il s’agit d’une universalité juridique
composée d’éléments corporels et incorporels. Stock, marchandises (meubles corporels) / clientèle,
brevet, marque, enseigne… (meubles incorporels).

ATTENTION : il n’y a pas de fonds de commerce sans clientèle (il s’agit de l’élément le plus
important).

Qu’est-ce que nous avons comme droits incorporels ? La licence IV, les brevets et inventions, les
droits d’associé, les valeurs mobilières, les licences de taxi, tout ce qui est relatif à la propriété
industrielle, les marques (les droits d’un château pour donner un exemple).

Ce sont des saisies peu utilisées mais qui développeront peut-être dans le futur.

C’est bien qu’elle existe mais pourront nous la mettre en place ?

1° Droits d’associé = parts sociales. Ce sont les parts sociales de société autres que les sociétés par
actions. On vise les sociétés de personnes. Les parts sont délivrées à un associé en contrepartie de
ses apports (en numéraire, en industrie, en nature).

La rémunération du gérant de la SARL peut :

- Correspondre à un traitement fixe ;


- Être proportionnelle au chiffre d'affaires ou aux bénéfices.

2° Valeurs mobilières. Ce sont des titres financiers selon le Code monétaire et financier. Il en existe
trois sortes :

o Les parts de société par action,


o Les titres de créance,
o Les parts ou actions d’organisme de placement collectif. Ce sont par exemple des
titres de banque > on les trouve notamment dans les assurances vies. On peut avoir
des comptes de titres à la banque, ce sont des placements, des titres financiers.

Concernant les comptes de titres, si l’huissier vient pour signifier un procès-verbal de saisie
attribution, la banque ne nous dira pas s’il le débiteur a en plus des comptes titres. La banque répond
seulement à nos question/demandes.

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Comment savoir si le débiteur détient des parts dans une société  ?

- En premier lieu, il fallait aller sur info.greffe ou société.com et voir si le débiteur est dirigeant,
gérant. Une saisie serait alors envisageable.
- En second lieu, nous pouvons faire une demande d’extrait de kbis.
- Enfin, nous pouvons regarder les statuts en sachant que tous les statuts de France sont
accessibles sur un site.

1. Les conditions de mise en œuvre


Les points abordés en ligne

 Les conditions relatives au titre exécutoire


 Les conditions relatives à l’objet de la mesure

Exercice :

Résolvez les cas suivants, en justifiant de vos réponses.

Cas n°1.
Vous êtes mandaté aux fins d’exécution d’un jugement rendu à l’encontre de M. X. Votre mandant
vous précise que ce dernier est associé d’une société civile immobilière et vous interroge sur la
possibilité de saisir ses droits sociaux. Que lui répondez-vous ?

Que les droits sociaux sont des biens meubles incorporels. Qu’en vertu de l'article L. 231-1 du CPCE :
« Tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut faire
procéder à la saisie et à la vente des droits incorporels, autres que les créances de sommes d'argent,
dont son débiteur est titulaire ».

En l’espèce, nous disposons d’un jugement. Celui-ci devra être exécutoire et constater une créance
liquide et exigible.

CORRECTION

Quelles sont les conditions de mise en œuvre d’une exécution  forcée  ?

- Il faut un mandat,
- Un titre exécutoire qui constate une créance liquide et exigible (cette dernière condition est
présente dans toutes les mesures d’exécution),
- Un droit d’associé saisissable ou une/des valeurs mobilières.

ATTENTION : Selon lui on ne parle PAS de saisie vente (contrairement à ce qu’a pu dire par la suite
l’INHJ) MAIS bien de « saisie de droits d’associé ou de valeurs mobilières ».

En l’espèce, il s’agit d’une société civile par la forme. Est-ce qu’une telle saisie est opportune  ? En
réalité, on ne sait pas combien le débiteur a de parts. On n’a pas intérêts, il s’agit juste d’un moyen
de pression. Ce qui est intéressant c’est d’avoir 100% de la SCI sinon personne n’achètera un bout

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d’une SCI. De plus, dans une telle hypothèse, l’acquéreur sera soumis au statut, aux règles de cette
SCI et il y aura un agrément.
Qu’est-ce que l’agrément ? Il s’agir d’un accord pour vendre ses parts à un nouvel associé.
L’agrément signifie que l’associé ne peut pas transférer ses parts librement à toute personne sans
accord préalable des autres associés.

REMARQUE : c’est vraiment « l’intuitu personae » qui joue. Les sociétés civiles sont des sociétés de
personnes, les personnes sont importantes. A l’inverse, dans les sociétés d’action, l’intuitu
personae est bien moins importante.

Dans les études d’huissier de justice, il y a toujours une clause d’agrément (les autres associés
doivent accepter). C’est un contrôle à l’entrer.

Toutefois, si les associés refusent, ils n’auront qu’un certain un temps pour acheter les parts ou il
faudra un nouvel acquéreur. Il n’y aura pas de blocage indéfiniment.

Concernant l’agrément d’un nouvel associé dans une étude d’huissier : dans le procès-verbal
d’assemblée général, les associés doivent arrêter les comptes à telle date puis valider l’entrée de
telle personne en tant que Xième associé. Tout le monde doit signer pour que l’agrément soit validé
et après on dépose le dossier à la chancellerie.

A la toute fins, l’acquéreur sera soumis au statut de la SCI. C’est quand on est au niveau de la vente.

REMARQUE : en réalité, il n’y a jamais de vente de parts de SCI car on ne sait pas sur quoi porte la
SCI. Même si on tire les statuts, on ne sait pas quels immeubles composent la SCI. En effet, on ne
peut pas écrire à tous les SPH de France.

L’intérêt peut être qu’en saisissant les parts de la SCI, nous boquons les rémunérations.

Cas n°2.
Poursuivant l’exécution d’un jugement rendu à l’encontre de Madame X, vous vous rendez à l’agence
bancaire détentrice de ses comptes, afin de régulariser un acte de saisie-attribution. Sur place, vous
rencontrez le directeur qui vous déclare l’existence d’un compte courant débiteur mais aussi d’un
plan d’épargne en action (PEA) dont le compte espèce présente un solde créditeur de 1.200 euros.
Que faites-vous ?

L'article L. 231-1 du CPCE précise que : « Tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une
créance liquide et exigible peut faire procéder à la saisie et à la vente des droits incorporels, autres
que les créances de sommes d'argent, dont son débiteur est titulaire ».

De ce fait, afin de saisir les actions, il faudra recourir à la saisie des valeurs mobilières.

CORRECTION

Il s’agit d’un PLAN D’EPARGNE D’ACTION. Il y a donc deux parties : une part en actions (valeur
mobilière) saisissable uniquement par la voie de la saisie de valeurs mobilières et l’autre partie en
espèces saisissable uniquement par la voie de la saisie attribution. Quel est l’intérêt de ce compte
d’espèces ? Il fait la transaction entre le compte courant et le compte de titres, cela permet de
fluctuer. En réalité, une fois l’espèce sur ce compte d’espèces, soit le titulaire du compte peut le
réinvestir, soit il pourra mettre l’espèce sur le compte courant.

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Cas n°3.
La société Y est créancière de Mme X, laquelle est titulaire de bons de caisse d’une valeur unitaire de
1.500 euros, qui ont été émis par sa banque. Peut-elle les saisir ?

Le bon de caisse est un placement à terme, effectué généralement auprès d'un établissement
financier, qui se traduit par la remise d'un bon, nominatif ou un porteur. On parle de bons du Trésor
quand le placement est effectué auprès de l'État. Au terme du placement, généralement d'un mois à
cinq ans, le créancier est remboursé du nominal et perçoit en plus le montant des intérêts fixés
initialement. Contrairement aux obligations, les intérêts de ces titres de créance ne sont donc pas
versés annuellement mais à l'échéance. Le taux d'intérêt augmente en principe avec la durée du
placement. Les bons de caisse anonymes font l'objet d'une fiscalité dissuasive.

CORRECTION

Comme le précise la chambre commerciale de la Cour de cassation dans un arrêt en date du 27 mars
2012 : il ne s’agit pas des valeurs mobilières, il s’agit seulement d’une reconnaissance de dette. Ainsi,
il ne peut pas y avoir de saisie de valeurs mobilières sur ces bons de caisse.

Quel est l’intérêt ? La banque a besoin de trésorerie. Ainsi, au lieu d’acheter auprès de la banque
centrale européenne, elle effectue un prêt à court terme. La banque demande de l’argent.

Ce n’est pas un titre financier. A la fin du délai, elle rend l’argent avec des intérêts. C’est un effet de
commerce.

Est-ce que je peux payer l’huissier avec une lettre de change (effet de commerce) ?

NON car l’huissier ne peut pas faire d’acte de commerce donc il ne peut pas être payé avec. Seul
commerçant peut faire un acte de commerce.

Cas n°4.
Vous poursuivez l’exécution d’un jugement rendu à l’encontre de Mme Y. Le créancier, Monsieur X,
vous interroge sur la possibilité de saisir les certificats coopératifs d’investissement que détient sa
débitrice, émis par la Caisse Régionale du Crédit Agricole Mutuel d’Ile-de-France. Que lui-répondez-
vous ?

Selon l'article 19 tervicies de la loi de 1947, les certificats coopératifs sont des actions, et donc des
valeurs mobilières. Ils sont représentatifs d'une part de capital social, même s'ils ne confèrent pas de
droit de vote.

N'est concernée par cette possibilité que la seule société coopérative, c'est-à-dire « la société
constituée par plusieurs personnes volontairement réunies en vue de satisfaire à leurs besoins
économiques ou sociaux par leur effort commun et la mise en place des moyens nécessaires » (L. n°
47-1775 du 10 sept. 1947, art. 1er). Les établissements de crédit coopératif ou mutualiste peuvent
également prévoir l'émission de certificats coopératifs dit « d'associés », pour la durée de la société
(art. 19 tervicies). Enfin, les sociétés coopératives agricoles et leurs unions peuvent émettre des
certificats coopératifs d'investissements, selon les modalités de la loi de 1947.

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La décision de l'émission de certificats coopératifs d'investissements est prise par les associés réunis
en assemblée générale extraordinaire se décidant au vu du rapport du conseil d'administration ou du
directoire, et de celui des commissaires aux comptes. Le contrat d'émission des certificats doit
prévoir leurs modalités de rachat.

L'émission intervient par augmentation du capital atteint à la clôture de l'exercice précédent. Le


recours au certificat est limité : ceux-ci ne peuvent représenter plus de la moitié du capital atteint à la
clôture de l'exercice précédent (art. 19 septdecies).

Sort des certificats coopératifs : Les certificats coopératifs d'investissement sont émis pour la durée
de la société et sont librement négociables. Le rachat des certificats est possible.

S'il est considéré comme un associé, le titulaire du certificat ne dispose pas du droit de vote . En
revanche, dans les mêmes conditions qu'un associé classique, le titulaire d'un certificat coopératif
d'investissement peut obtenir communication des documents sociaux selon les modalités propres à
chaque coopérative. Plus généralement, les titulaires de ces certificats ont le droit d'assurer la
défense de leurs droits financiers et disposent à cette fin des droits suivants : demander la
récusation ou la révocation de commissaires aux comptes, exercer une action en responsabilité
contre les dirigeants, poser des questions écrites, solliciter la nomination d'un expert de minorité
ou d'un administrateur provisoire.

Dans une hypothèse précise, l'avis des titulaires de certificat sera sollicité : toute décision modifiant
les droits des titulaires des certificats coopératifs d'investissement n'est définitive qu'après
approbation de ces titulaires réunis en assemblée spéciale (art. 19 octodecies ).

Les titulaires de certificats coopératifs d'investissements disposent tout d'abord d'un droit aux
dividendes, principale prérogative financière. En fonction des résultats de l'exercice, l'assemblée
générale annuelle fixe la rémunération des certificats coopératifs d'investissements, laquelle est au
moins égale à celle versée aux parts sociales. La rémunération peut être supérieure à celle allouée
aux parts sociales.

Une option est ouverte aux titulaires, selon ce qu'aura décidé l'assemblée générale annuelle. Celle-ci
peut offrir aux titulaires de certificats coopératifs d'investissement, pour tout ou partie de leur
rémunération, une option entre le paiement en numéraire et le paiement en certificats coopératifs
d'investissements. L'offre de paiement de la rémunération en certificats coopératifs
d'investissements doit être faite simultanément à tous les titulaires de ces certificats. L'assemblée
générale fixe le délai dans lequel peut être formée la demande du paiement de la rémunération en
certificats coopératifs d'investissements, sans excéder trois mois à compter de la date de ladite
assemblée générale.

Les titulaires de certificats coopératifs d'investissements disposent également d'un droit sur l'actif
net, dans la proportion du capital qu'ils représentent.

Enfin, en cas de nouvelles émissions de certificats coopératifs d'investissements, les titulaires de


certificats déjà émis bénéficient d'un droit de souscription préférentiel à titre irréductible qui peut
être supprimé par l'assemblée spéciale.

Il s’agit de valeurs mobilières saisissables par le biais de la saisie des droits d’associés ou de valeurs
mobilières.

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CORRECTION

Ce sont des valeurs mobilières. Nous n’avons pas de droit de vote avec ces certificats.

Cas n°5.
La société X est créancière de M. Y. Elle vous interroge sur la possibilité de saisir les parts sociales que
détient son débiteur au sein d’une société civile professionnelle Z, titulaire d’un office notarial. Que
lui répondez-vous ?

La nécessité de l'agrément n'entraîne pas l'insaisissabilité, cette dernière ne pouvant résulter que
d'une disposition législative, mais fait obstacle à la régularité de la saisie. Notamment, pour ce qui
concerne la saisie des parts sociales d'une société civile professionnelle de notaires ou d'huissiers de
justice, l'exigence d'agrément préalable du cessionnaire par le garde des Sceaux, est incompatible
avec une saisie de ces parts, réalisant une cession forcée (Cass. 1re civ., 4 nov. 2003, n° 99-13.965, n°
1501 FP - P).

Cependant, la loi Macron n° 2015-990 du 6 août 2015, permettant l'ouverture du capital des sociétés
civiles professionnelles (SCP) à des professionnels qui pratiquent une autre profession que celle de
l'office détenu par la SCP ou à des capitaux extérieurs, impactera peut-être, à l'avenir, l'obstacle que
constituait l'agrément d'un nouvel associé par le garde des Sceaux qui empêchait, jusqu'à présent, la
vente forcée des parts sociales d'une SCP de notaires ou d'huissiers de justice. Il conviendra d'être
attentif à l'évolution de la jurisprudence en la matière.

CORRECTION

On peut les saisir mais on ne peut pas les vendre, cela bloque alors les droits pécuniaires. L’idée c’est
davantage que ça n’est pas saisissable (selon la Cour de cassation) car il faut un agrément en premier
temps du garde des sceaux puis des associés. En pratique, on peut le faire pour faire pression.
Toutefois, selon la Cour de cassation c’est insaisissable.

Cas n°6.
Vous êtes huissier de justice et vous recevez le 4 janvier 2021 en votre étude la visite de Mme X. Elle
vous mandate aux fins d’exécution d’un jugement rendu à l’encontre de M. Y. Ce dernier est salarié
de la société anonyme Z. A ce titre, il a pu bénéficier de l’attribution d’actions gratuites, suivant
décision d’assemblée générale extraordinaire en date du 23 octobre 2018, laquelle a fixé une période
d’acquisition de deux années, suivie d’une période de conservation d’une année. Vous mandante
vous interroge sur la possibilité de saisir ces actions. Que lui répondez-vous ?

** L'attribution d'actions gratuites est l'opération par laquelle une entreprise donne ses propres
actions à ses salariés ou à ses dirigeants. Il s'agit d'un mécanisme de rémunération complémentaire
qui vise à motiver et à fidéliser certains salariés. L'entreprise doit respecter la procédure d'attribution
prévue par la loi, et les salariés bénéficiaires doivent respecter les règles fiscales.

Une entreprise peut décider d'attribuer gratuitement ses propres actions à ses salariés. L'opération
peut être organisée au bénéfice de tous les salariés ou pour seulement une partie d'entre eux.

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Le salarié bénéficiaire ne devient pas immédiatement propriétaire des actions. Il faut


obligatoirement qu'un temps s'écoule entre la date d'attribution des actions et la date où le salarié
bénéficiaire devient propriétaire. Ce temps est appelé période d'acquisition. Pendant cette période,
les attributaires ne sont pas propriétaires des actions et n'ont aucun droit d'associé ou
d'actionnaire. En particulier, ils ne bénéficient ni du droit aux dividendes ni du droit aux
informations communiquées aux associés ou actionnaires en leur qualité. L'entreprise fixe la durée
de la période d'acquisition, mais en respectant la durée légale minimale d'un an (sauf en cas
d'invalidité du salarié).

L'entreprise peut aussi fixer librement une période de conservation des actions. Le salarié ne peut
pas vendre les actions avant la fin de cette période, même s'il est devenu propriétaire suite à la fin de
la période d'acquisition. Le cumul de la période d’acquisition et de la période de conservation ne
peut pas être inférieur à 2 ans.

Un salarié ne peut donc pas revendre les actions gratuites reçues de son entreprise avant l'expiration
de délai de 2 ans à partir de la date d'attribution.

A SAVOIR : à l'issue de la période d'acquisition, le salarié peut transférer les actions sur un PEE dans
la limite de 3 085,20 € si l'attribution des actions gratuites concerne tous les salariés.

L'attribution d'actions gratuites est différente d'autres opérations proches qui permettent aussi au
salarié de tirer un avantage des actions de son entreprise :

- Achat à des conditions plus avantageuses que celles du marché (stock options),
- Achat via une augmentations de capital réservée aux salariés adhérents au plan d'épargne
d'entreprise,
- Achat via des ventes réservées, dans des conditions avantageuses (décotes).

A SAVOIR : si le salarié transfère les actions sur son plan d'épargne d'entreprise, il peut bénéficier de
versements complémentaires de l'employeur (abondements).

La décision d'attribuer des actions gratuites aux salariés doit être prise par une assemblée générale
extraordinaire. La décision doit préciser si l'attribution est faite à tous les salariés ou seulement à
certains d'entre eux et lesquels.

Le nombre total des actions attribuées gratuitement ne peut dépasser 10 % du capital social. Il n'est
pas tenu compte pour la détermination de ce pourcentage des actions gratuites précédemment
attribuées : dont la propriété n'a pas finalement été transmise aux bénéficiaires ou qui ne sont plus
soumises à l'obligation de conservation.

La fiscalité des actions gratuites comporte plusieurs régime différents en fonction de la date
d'acquisition définitive des actions et de la date de la revente par le salarié.

En d’autres termes, ces actions ne sont pour l’instant pas saisissables parce que le débiteur n’en
est pas titulaire.

CORRECTION

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Pendant la période de conservation, la société garde les titres pour motiver les salariés. On donne les
actions en échange de notre travail. Elles sont insaisissable car nous nous trouvons encore dans la
période de conservation.

Cas n°7.
A la demande des époux X, vous poursuivez l’exécution d’un jugement à l’encontre de M. Y. Ce
dernier, entrepreneur individuel, a fixé son habitation principale dans un immeuble appartenant à
une société civile immobilière dans laquelle il détient 40% du capital social. Vos mandants vous
interrogent sur la possibilité de saisir les parts sociales de leur débiteur au regard des dispositions
protectrice de la résidence principale de l’entrepreneur individuel.

Selon l’alinéa 1 de l’article L526-1 du Code de commerce : « Par dérogation aux articles 2284 et 2285
du code civil, les droits d'une personne physique immatriculée à un registre de publicité légale à
caractère professionnel ou exerçant une activité professionnelle agricole ou indépendante sur
l'immeuble où est fixée sa résidence principale sont de droit insaisissables par les créanciers dont les
droits naissent à l'occasion de l'activité professionnelle de la personne. Lorsque la résidence
principale est utilisée en partie pour un usage professionnel, la partie non utilisée pour un usage
professionnel est de droit insaisissable, sans qu'un état descriptif de division soit nécessaire. La
domiciliation de la personne dans son local d'habitation en application de l'article L. 123-10 du
présent code ne fait pas obstacle à ce que ce local soit de droit insaisissable, sans qu'un état
descriptif de division soit nécessaire. »

CORRECTION

L’immeuble est protégé mais les parts qu’il détient sur l’immeuble ne le sont pas. Nous pourrons
les saisir. Les parts sociales ne confèrent aucun droit de propriété sur l’immeuble qui compose la
société.

Il est propriétaire des murs. Nous pouvons saisir les droits qu’il a dans la société qui détient les murs.

REMARQUE : la société fait obstacle et fait sauter la protection car elle n’est pas une personne
physique. C’est la société qui détient ces droits, on ne saisit pas la maison mais les parts qu’il détient.
C’est la SCI qui est propriétaire.

Cas n°8.
Mme X est créancière des époux Y. Ces derniers, uniques associés d’une société civile immobilière,
ont cédé l’intégralité de leurs parts sociales sans effectuer aucune publication au registre du
commerce et des sociétés. Quelques temps plus tard, Mme X, qui ignore tout de cette cession, fait
procéder à la saisie desdites parts, au préjudice de ses débiteurs. Ces derniers contestent la mesure
au motif qu’ils ne sont pas propriétaires de parts saisies. Qu’en pensez-vous ?

Article L. 221-14 du Code de commerce : « La cession des parts sociales doit être constatée par écrit.
Elle est rendue opposable à la société, dans les formes prévues à l'article 1690 du code civil. Toutefois,
la signification peut être remplacée par le dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social
contre remise par le gérant d'une attestation de ce dépôt.
Elle n'est opposable aux tiers qu'après accomplissement de ces formalités et, en outre, après
publication des statuts modifiés au registre du commerce et des sociétés; ce dépôt peut être
effectué par voie électronique».

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Cette cession n’est donc pas opposable à Madame X.

CORRECTION

La signature du contrat n’est opposable qu’à l’acquéreur et au vendeur. Comme ce n’est pas
opposable, on peut procéder à la saisie.
Cas n°9.
La banque X vous expose avoir consenti il y trois ans un prêt à une société, dont le paiement a été
garanti par l’engagement de caution solidaire de son représentant légal, M. Y. La société
emprunteuse ayant été défaillante, la banque a décidé d’actionner la caution, obtenant à son
encontre un jugement de condamnation. Elle souhaiterait le ramener à exécution par la saisie du
portefeuille d’actions de M. Y, géré depuis plus de dix ans par un prestataire de services
d’investissement. Elle vous précise à toutes fins utiles que son débiteur est marié depuis cinq ans
sous le régime de la communauté légale avec Mme Z, laquelle n’a pas expressément consenti à
l’engagement de caution.

Pour rappel, l’article 1415 du code civil précise que : « Chacun des époux ne peut engager que ses
biens propres et ses revenus, par un cautionnement ou un emprunt, à moins que ceux-ci n'aient été
contractés avec le consentement exprès de l'autre conjoint qui, dans ce cas, n'engage pas ses biens
propres.  »

Article 1405 du Code civil : « Restent propres les biens dont les époux avaient la propriété ou la
possession au jour de la célébration du mariage, ou qu'ils acquièrent, pendant le mariage, par
succession, donation ou legs.
La libéralité peut stipuler que les biens qui en font l'objet appartiendront à la communauté. Les biens
tombent en communauté, sauf stipulation contraire, quand la libéralité est faite aux deux époux
conjointement.
Les biens abandonnés ou cédés par père, mère ou autre ascendant à l'un des époux, soit pour le
remplir de ce qu'il lui doit, soit à la charge de payer les dettes du donateur à des étrangers, restent
propres, sauf récompense. »

En l’espèce, Monsieur dispose de ce portefeuille depuis plus de 10 ans et n’est marié à Madame que
depuis 5 ans. Ainsi, le fait qu’elle n’est pas consentie à l’engagement de caution ne nous empêche
pas de saisir le portefeuille d’actions qui constitue un bien propre de Mr.

CORRECTION

Ils sont saisissables.

L’épouse n’a pas signé expressément la caution, de ce fait, seuls les biens propres de Monsieur
peuvent être saisis.

Le portefeuille est un bien propre appartenant à Monsieur et nous ne pouvons poursuivre que les
biens propres de Mr. Ainsi, c’est saisissable.

Cas n°10.
M. X vous expose être créancier de M. Y, lequel est associé d’une société par actions simplifiées. Il
vous interroge sur la possibilité de saisir les actions dont celui-ci est titulaire, sachant qu’une clause
d’inaliénabilité insérée dans les statuts de la société en interdit la vente. Que lui répondez-vous ?

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Les statuts de la SAS peuvent prévoir l'interdiction pour les associés de céder leurs titres pendant une
durée déterminée à la seule condition que celle-ci n'excède pas dix ans (art. L 227-13). A SAVOIR : La
condition de droit commun relative à l'intérêt sérieux de la clause d’inaliénabilité n'est pas exigée,
cette disposition valant autorisation légale.

Les statuts doivent préciser ce qu'il faut entendre par « cession », faute de quoi l'inaliénabilité risque
d'être limitée au seul cas de la vente et de ne pas s'appliquer en cas d'apport en société, fusion,
scission, apport partiel d'actif, constitution d'usufruit, échange, succession ou donation.

Ils doivent également indiquer si l'interdiction s'applique à toutes les cessions d'actions ou seulement
aux cessions à des tiers.
La durée de dix ans constitue un maximum que les associés peuvent réduire, de même qu'ils peuvent
aménager les conditions d'application de la clause : par exemple, inaliénabilité totale pendant une
certaine période puis possibilité de cession mais seulement à un autre associé pendant une autre
période.

Rien ne s'oppose non plus à ce que l'inaliénabilité ne s'applique qu'à certains associés déterminés et
non aux autres ou qu'elle ne concerne que les cessions à certaines personnes déterminées : par
exemple, interdiction de cession pendant dix ans à tel ou tel groupe de sociétés (par hypothèse,
concurrentes des membres de la SAS).

Exemple d’une clause d'inaliénabilité

Les actions de la société (ou bien, selon le cas : les actions souscrites par les associés signataires des
statuts ; … % des actions détenues par chaque associé ; les actions de tel associé ou groupe
d'associés) sont inaliénables pendant… (maximum 10 ans) à compter de leur souscription/de leur
acquisition/de l'immatriculation de la société.
Cette interdiction d'aliéner concerne toutes les mutations à titre gratuit ou onéreux portant sur les
actions elles-mêmes ou sur les droits d'usufruit et de nue-propriété desdites actions, y compris les
cessions par voie d'adjudication publique en vertu d'une décision de justice (ou : les seules cessions à
des tiers ; ou encore : la cession à des tiers exerçant une activité concurrente ou complémentaire de
celle de la société).
Par exception aux dispositions qui précèdent, le président (ou un autre organe au choix) peut lever
l'interdiction d'aliéner dans les cas suivants :
- … (à préciser : par exemple, exclusion d'un associé dans les conditions fixées à l'article… des statuts ;
modification dans le contrôle d'une société associée dont il résulterait la suspension de ses droits de
vote et son exclusion dans les conditions fixées à l'article… des < statuts > ; révocation d'un dirigeant
ayant la qualité d'associé ; etc.).

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La clause d’inaliénabilité ne saurait, à notre avis, rendre les actions insaisissables. En effet, on ne
saurait déduire ni de la publication de la clause (par le dépôt au greffe des status) ni de la nullité
prévue en cas de violation de cette clause (art. L 227-15) une exception au droit de saisie car les
exceptions au principe du droit de saisie des créanciers résultent de la loi (C. exécution art. L 112-2)
et doivent être interprétées strictement. Or, l'insaisissabilité des actions de SAS inaliénables en
vertu d'une clause statutaire ne figure pas dans la liste des exceptions prévues par ce texte.

Toute cession qui serait effectuée en violation de la clause d'inaliénabilité serait nulle (art. L 227-15).

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Cette nullité, qui résulte d'une disposition expresse de la loi, peut être prononcée même en l'absence
de collusion frauduleuse entre les parties (Rapport AN n° 258 relatif à la loi 94-1 du 3-1-1994 p. 24) et
même si le tiers acquéreur n'avait pas connaissance de la clause .

CORRECTION :

Cette clause empêche l’un des associés de vendre ses parts pendant une durée maximale de 10 ans.
Toutefois, ATTENTION c’est seulement conventionnel. Ainsi, comme il s’agit d’un contrat, ce n’est
opposable qu’aux parties contractantes. Ce n’est pas opposable aux tiers et ce sera donc saisissable
par les tiers.

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2. Le déroulement de la procédure

Les points abordés en ligne

 Schéma général de la procédure


 Les trois grandes étapes de la procédure :
- La saisie des droits incorporels
- La dénonciation au débiteur de la saisie
- La vente des droits saisis

Comment connaitre le tiers saisi ? Soit nous le connaissons au préalable, soit nous faisons une
demande d’extrait Kbis. En réalité, les compte de titres, nous n’avons aucun moyen de les trouver
sauf si nous les connaissons. Nous n’aurons pas tout sur info.greffe.

Avant de saisir des parts sociales, il faut toujours regarder les statuts pour savoir si c’est opportun.
C‘est surtout un levier pour inciter les personnes à bouger.

 Les vérifications préalables à l’engagement d’une procédure de saisie de droits incorporels

Exercice :

Quelles sont les informations nécessaires à la mise en œuvre d’une procédure de saisie de droits
d’associé ou de valeurs mobilières et quels sont les moyens de les obtenir ?

Les informations nécessaires : le tiers saisi, l’existence de nantissement ou saisie antérieure,


l’évaluation des droits à saisir.

Les moyens pour les obtenir : les statuts, l’état d’endettement de la société.

 La procédure de saisie de droits incorporels

Exercice (acte de saisie) 

Répondez aux questions suivantes. Les réponses doivent être justifiées.

1. Quelles obligations déclaratives pèsent sur le tiers saisi dans le cadre de la procédure de saisie de
droits incorporels ?

Contrairement à la procédure de saisie-attribution, il n'existe aucune disposition faisant obligation au


tiers-saisi d'indiquer au saisissant l'étendue des droits dont le débiteur est titulaire, à moins qu'il n'ait
reçu une injonction du juge à cet effet (Civ. 2e, 8 avril 1999, n° 97-14742).

Toutefois, l'acte de saisie fait sommation au tiers saisi de faire connaître l'existence de nantissements
ou saisie antérieurs.

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2. Quels sont les effets de la saisie à l’égard du débiteur ?

En principe l'acte de saisie rend indisponibles les biens qui en sont l'objet (art. L. 141-2 du CPCE).
Mais s'agissant de parts ou de valeurs mobilières, l'indisponibilité ne se reporte que sur les droits
pécuniaires qui y sont attachés.

Deux conséquences à l'égard du débiteur :

- Il ne peut plus disposer des droits saisis (ne peut plus les vendre).
- Il ne peut plus prétendre à la participation aux bénéfices. Ceux-ci sont donc gelés mais pas
pour autant attribués au créancier saisissant.

ATTENTION ! Le débiteur conserve néanmoins les prérogatives extrapatrimoniales que lui confèrent
les droits saisis (droit à l'information, droit de participer à la gestion et au contrôle, droit de vote).

3. La saisie des droits incorporels emporte-elle, au profit du créancier, attribution des droits
pécuniaires qui y sont attachés ?

NON. Ceux-ci sont gelés mais pas pour autant attribués au créancier saisissant.

Ne pas dire saisie de VA ou Droit d’associé mais bien l’un ou l’autre.

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Exercice (Les suites de la saisie) 

Répondez aux questions suivantes. Les réponses doivent être justifiées. EXERCICE CORRIGE.

1. En cas de contestation, l’assignation doit dans tous les cas être dénoncée à l’huissier de justice
instrumentaire par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
A. Vrai
B. Faux

Article R 232-7 du CPCE : « A peine d'irrecevabilité, la contestation est dénoncée le même jour ou, au
plus tard, le premier jour ouvrable suivant, par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception, à l'huissier de justice qui a procédé à la saisie.
L'auteur de la contestation en informe le tiers saisi par lettre simple. »

Quand le créancier a élu domicile chez l’huissier de justice, l’avocat n’aura pas besoin de lui dénoncer
ladite assignation. C’est prévu par la jurisprudence.

Néanmoins, il conseille de toujours faire la LRAR pour se protéger.

2. Le débiteur qui forme une contestation à l’encontre d’une saisie de droits incorporels doit
signifier et enrôler son assignation dans le délai d’un mois suivant la dénonciation de la mesure.
A. Vrai
B. Faux

Art. 183 (2o) du décret de 1992 [devenu C. pr. exéc., art. R. 232-6]. Ce texte n'impose, dans le délai
requis, que la délivrance d'une assignation au créancier saisissant pour porter à sa connaissance
l'existence de la contestation. Toutefois, si le placement de l'assignation dans le délai d'un mois n'est
pas nécessaire, encore faut-il que cette assignation ne soit pas par la suite frappée de caducité, pour
ne pas avoir été placée dans le délai de quatre mois prévu par l'art. 757 NCPC [devenu C. pr. civ.]. A
défaut de placement, le débiteur saisi ne saurait réitérer tardivement son assignation. Mais les
dispositions de l'art. 183 (2o) [devenu C. pr. exéc., art. R. 232-6] ne sont opposables qu'au débiteur
saisi, destinataire de la dénonciation de la saisie sans que les tiers, non visés à la saisie, ou même la
personne qui reçoit effectivement l'acte dans le cadre d'une signification de la dénonciation à
domicile, puissent être concernés. ● Paris, 14 nov. 2002: D. 2003. IR 468. Par ailleurs, du
rapprochement des dispositions de l'art. 183 (4o) de celles prévues à l'art. 183 (2o) [devenu C. pr.
exéc., art. R. 232-6] il ressort qu'à peine d'irrecevabilité le débiteur saisi doit dans le même délai et
faire son offre amiable et former sa contestation, ne serait-ce qu'à titre conservatoire pour le cas où
l'offre serait refusée. ● Même arrêt. Et la renonciation à un droit devant être expresse, il ne peut
être déduit de l'offre amiable présentée par le débiteur saisi, une renonciation par ce dernier à toute
contestation ultérieure. ● Même arrêt.

Article R 232-6 du CPCE : « Dans un délai de huit jours et à peine de caducité, la saisie est portée à la
connaissance du débiteur par acte d'huissier de justice.
Cet acte contient à peine de nullité :
1° Une copie du procès-verbal de saisie ;
2° L'indication, en caractères très apparents, que les contestations sont soulevées, à peine
d'irrecevabilité, par une assignation qui doit être dénoncée par lettre recommandée avec demande
d'avis de réception à l'huissier de justice ayant procédé à la saisie dans le délai d'un mois qui suit la
signification de l'acte avec la date à laquelle expire ce délai ;
3° La désignation du juge de l'exécution du domicile du débiteur, compétent pour statuer sur la
contestation ;

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4° L'indication, en caractères très apparents, que le débiteur dispose d'un délai d'un mois pour
procéder à la vente amiable des valeurs saisies dans les conditions prévues soit à l'article R. 233-3,
soit, s'il s'agit de droits d'associés ou de valeurs mobilières non admises aux négociations sur un
marché réglementé ou sur un système multilatéral de négociation, aux articles R. 221-30 à R. 221-32 ;
5° Si la saisie porte sur des valeurs mobilières admises aux négociations sur un marché réglementé,
l'indication qu'il peut, en cas de vente forcée et jusqu'à la réalisation de celle-ci, faire connaître au
tiers saisi l'ordre dans lequel elles sont vendues ;
6° La reproduction des articles R. 221-30 à R. 221-32 et R. 233-3.  »

Le législateur ne parle pas d’enrôlement. Elle est seulement faite postérieurement. Ainsi, seule la
délivrance de l’assignation est obligatoire.

3. Le débiteur qui conteste la saisie pratiquée à son encontre peut toujours, en cas de rejet de sa
demande, procéder à la vente amiable des droits saisis.
A. Vrai
B. Faux

Art. R. 233-3 du CPCE : « Le débiteur peut, dans le mois de la signification qui lui a été faite, donner
l'ordre de vendre les valeurs mobilières saisies. (…) »

Selon l’article R 232-6 du CPCE : Le débiteur dispose d'un délai d'un mois pour procéder à la vente
amiable des valeurs saisies dans les conditions prévues soit à l'article R. 233-3, soit, s'il s'agit de droits
d'associés ou de valeurs mobilières non admises aux négociations sur un marché réglementé ou sur
un système multilatéral de négociation, aux articles R. 221-30 à R. 221-32.

Dans tous les cas, le débiteur a un mois pour contester et vendre à l’amiable. Le délai d’un mois court
à compter de la signification. La vente amiable ne peut intervenir que dans ce délai et la contestation
ne proroge pas le délai de vente amiable.

4. La vente amiable de parts sociales est faite comme en matière de saisie-vente.


A. Vrai
B. Faux

Art. R. 233-5 du CPCE : « A défaut de vente amiable dans les conditions prévues aux articles R. 221-
30 à R. 221-32, la vente est faite sous forme d'adjudication. »

5. La vente amiable de valeurs mobilières admises aux négociations sur un marché réglementé ou
sur un système multilatéral de négociation échappe totalement au débiteur.
A. Vrai
B. Faux

Il donne l’ordre et le moment précis de la vente. Il connait ses titres et est le plus apte pour obtenir le
meilleur prix. Suite à cela, l’intermédiaire donne l’argent.

VENTE AMIABLE (ce qui nous concerne en l’espèce) : article R 233-3 du CPCE : « Le débiteur peut,
dans le mois de la signification qui lui a été faite, donner l'ordre de vendre les valeurs mobilières
saisies. Le produit de la vente est indisponible entre les mains de l'intermédiaire habilité pour être
affecté spécialement au paiement du créancier.

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Si les sommes provenant de la vente suffisent à désintéresser le ou les créanciers, l'indisponibilité


cesse pour le surplus des valeurs mobilières saisies.  »

VENTE FORCEE : Art. R. 233-4 du CPCE : « Jusqu'à la réalisation de la vente forcée, le débiteur peut
indiquer au tiers saisi l'ordre dans lequel les valeurs mobilières sont vendues . A défaut, aucune
contestation n'est recevable sur leur choix ».

6. Le débiteur qui n’a donné aucune instruction quant à l’ordre dans lequel les titres admis aux
négociations doivent être vendus, ne peut pas rechercher la responsabilité de l’intermédiaire
habilité si le choix des valeurs vendues ne s’est pas avéré judicieux.
A. Vrai
B. Faux

Art. R. 233-4 du CPCE : « Jusqu'à la réalisation de la vente forcée, le débiteur peut indiquer au tiers
saisi l'ordre dans lequel les valeurs mobilières sont vendues. A défaut, aucune contestation n'est
recevable sur leur choix ».

7. A défaut de contestation dans le mois suivant la dénonciation de la mesure, le certificat qui en


atteste n’a pas à être signifié.
A. Vrai
B. Faux

Article R 233-1 du CPCE : « La vente forcée est effectuée à la demande du créancier sur la
présentation d'un certificat délivré par le greffe ou établi par l'huissier de justice qui a procédé à la
saisie attestant qu'aucune contestation n'a été formée dans le mois suivant la dénonciation de la
saisie ou, le cas échéant, d'un jugement rejetant la contestation soulevée par le débiteur. »

8. Les mentions que doit contenir le cahier des charges dressé dans le cadre de la vente forcée de
parts sociales ou de valeurs mobilières non admises aux négociations sur un marché règlementé
ou sur un système multilatéral de négociation sont exclusivement celles prévues par le code des
procédure civiles d’exécution.
A. Vrai
B. Faux

Art. R. 233-6 du CPCE : « Il est établi un cahier des charges en vue de la vente qui contient, outre le
rappel de la procédure antérieure:
1o Les statuts de la société;
2o Tout document nécessaire à l'appréciation de la consistance et de la valeur des droits mis en
vente.
Les conventions instituant un agrément ou créant un droit de préférence au profit des associés ne
s'imposent à l'adjudicataire que si elles figurent dans le cahier des charges. — [Décr. no 92-755 du 31
juill. 1992, art. 190.] »

(ATTENTION : c’est différent du cahier des conditions de vente que nous retrouvons en saisie
immobilière).

Le cahier des charges est rédigé par l’huissier de justice ou l’avocat. Il n’est rédigé qu’en cas de vente
de droits d’associé ou de valeurs mobilières non admises sur un marché réglementé (sinon le
débiteur aura seulement à donner l’ordre à l’intermédiaire de vendre).

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Dans ce cahier des charges, nous aurons un rappel de la procédure antérieure + la reproduction de
l’intégralité des statuts de la société + tous les documents précisant les conditions, la nature et
l’évaluation des parts (tels que les bilans, les comptes annuels, les expertises) + l’identité des
parties + les modalités de vente aux enchères.

Dans ce cahier des charges, nous allons décrire les parts, décrire la société.

On a des mentions dans plusieurs codes.

9. Les associés d’une société civile disposent de droits spécifiques suite à la notification du cahier
des charges.
A. Vrai
B. Faux

Article R 233-7 du CPCE : « Une copie du cahier des charges est notifiée à la société qui en informe les
associés.

Le même jour, une sommation est notifiée, s'il y a lieu, aux autres créanciers opposants d'avoir à
prendre connaissance du cahier des charges chez la personne chargée de la vente.

Tout intéressé peut formuler auprès de cette dernière des observations sur le contenu du cahier des
charges. Ces observations ne sont plus recevables à l'expiration d'un délai de deux mois à compter de
la notification prévue au premier alinéa.

Les associés qui entendent se prévaloir des dispositions du deuxième alinéa de l'article 1868 du
code civil en informent la personne chargée de la vente. »

10. Pour ce qui est des formalités de publicité annonçant la vente de parts sociales ou de valeurs
mobilières non admises aux négociations sur un marché règlementé ou sur un système
multilatéral de négociation, le législateur a repris simplement les dispositions applicables en
matière de vente de biens meuble corporels.
A. Vrai
B. Faux

Art. R. 233-8 du CPCE : « La publicité indiquant les jour, heure et lieu de la vente est effectuée par
voie de presse et, si nécessaire, par voie d'affiches.

Cette publicité est effectuée un mois au plus et quinze jours au moins avant la date fixée pour la
vente.

Le débiteur, la société et, s'il y a lieu, les autres créanciers opposants sont informés de la date de la
vente par voie de notification  ».

R 221-31 pour la saisie vente

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Exercice (La vente forcée des droits incorporels) 

Répondez aux questions suivantes. Les réponses doivent être justifiées.

Article R 233-6 4° recopie pas tel quel tel, on doit appliquer la bonne partie à l’acte.

1. Comment est réalisée la vente forcée des droits incorporels ?

En cas de LES VALEURS MOBILIÈRES ADMISES AUX NÉGOCIATIONS SUR UN MARCHÉ RÉGLEMENTÉ
OU SUR UN SYSTÈME MULTILATÉRAL DE NÉGOCIATION : par le biais d’un intermédiaire habilité.

En cas de LES DROITS D'ASSOCIÉ ET VALEURS MOBILIÈRES NON ADMISES AUX NÉGOCIATIONS SUR
UN MARCHÉ RÉGLEMENTÉ OU SUR UN SYSTÈME MULTILATÉRAL DE NÉGOCIATION : par adjudication
(enchères publiques).

Pour information, la vente peut être faite par l’huissier de justice.

2. L’adjudicataire devient-il obligatoirement propriétaire des biens vendus ?

Type de société Agrément Procédure d’agrément

Article 1861 du Code civil : « Les parts Article 1861 du Code civil : « (…) Le projet de
Société civile sociales ne peuvent être cédées cession est notifié, avec demande d'agrément,
qu'avec l'agrément de tous les à la société et à chacun des associés. Il n'est
associés. notifié qu'à la société quand les statuts
Les statuts peuvent toutefois convenir prévoient que l'agrément peut être accordé par
que cet agrément sera obtenu à une les gérants.
majorité qu'ils déterminent, ou qu'il Lorsque deux époux sont simultanément
peut être accordé par les gérants. Ils membres d'une société, les cessions faites par
peuvent aussi dispenser d'agrément l'un d'eux à l'autre doivent, pour être valables,
les cessions consenties à des associés résulter d'un acte notarié ou d'un acte sous
ou au conjoint de l'un d'eux. Sauf seing privé ayant acquis date certaine
dispositions contraires des statuts, ne autrement que par le décès du cédant. »
sont pas soumises à agrément les
cessions consenties à des ascendants Article 1863 du Code civil : « Si aucune offre
ou descendants du cédant (…).  » d'achat n'est faite au cédant dans un délai de
six mois à compter de la dernière des
notifications prévues au troisième alinéa de
l'article 1861, l'agrément à la cession est réputé
acquis, à moins que les autres associés ne
décident, dans le même délai, la dissolution
anticipée de la société.
Dans ce dernier cas, le cédant peut rendre
caduque cette décision en faisant connaître
qu'il renonce à la cession dans le délai d'un
mois à compter de ladite décision.  »

Article L223-13 du Code de Article L223-13 du Code de commerce  : « (…) A

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INHJ | 2021 Les saisies des droits incorporels

Société à responsabilité commerce : « Les parts sociales sont peine de nullité de la clause, les délais accordés
limitée librement transmissibles par voie de à la société pour statuer sur l'agrément ne
succession ou en cas de liquidation de peuvent être plus longs que ceux prévus à
communauté de biens entre époux et l'article L. 223-14, et la majorité exigée ne peut
librement cessibles entre conjoints et être plus forte que celle prévue audit article. En
entre ascendants et descendants. cas de refus d'agrément, il est fait application
Toutefois, les statuts peuvent stipuler des dispositions des troisième et quatrième
que le conjoint, un héritier, un alinéas de l'article L. 223-14. Si aucune des
ascendant ou un descendant ne peut solutions prévues à ces alinéas n'intervient dans
devenir associé qu'après avoir été les délais impartis, l'agrément est réputé
agréé dans les conditions prévues à acquis.
l'article L. 223-14. (…) » Les statuts peuvent stipuler qu'en cas de décès
de l'un des associés la société continuera avec
Article L223-14 du Code de son héritier ou seulement avec les associés
commerce : « Les parts sociales ne survivants. Lorsque la société continue avec les
peuvent être cédées à des tiers seuls associés survivants, ou lorsque l'agrément
étrangers à la société qu'avec le a été refusé à l'héritier, celui-ci a droit à la
consentement de la majorité des valeur des droits sociaux de son auteur.
associés représentant au moins la Il peut aussi être stipulé que la société
moitié des parts sociales, à moins que continuera, soit avec le conjoint survivant, soit
les statuts prévoient une majorité plus avec un ou plusieurs des héritiers, soit avec
forte. toute autre personne désignée par les statuts
Lorsque la société comporte plus d'un ou, si ceux-ci l'autorisent, par dispositions
associé, le projet de cession est notifié testamentaires.
à la société et à chacun des associés. Si Dans les cas prévus au présent article, la valeur
la société n'a pas fait connaître sa des droits sociaux est déterminée au jour du
décision dans le délai de trois mois à décès conformément à l'article 1843-4 du code
compter de la dernière des civil.  »
notifications prévues au présent
alinéa, le consentement à la cession Article R223-11 du Code de commerce : « La
est réputé acquis. notification du projet de cession ou de
Si la société a refusé de consentir à la nantissement de parts sociales, prévue au
cession, les associés sont tenus, dans le deuxième alinéa de l'article L. 223-14 et à
délai de trois mois à compter de ce l'article L. 223-15, est faite par acte
refus, d'acquérir ou de faire acquérir extrajudiciaire ou par lettre recommandée avec
les parts à un prix fixé dans les demande d'avis de réception.
conditions prévues à l'article 1843-4 du
code civil, sauf si le cédant renonce à La désignation de l'expert prévue à l'article
la cession de ses parts. Les frais 1843-4 du code civil est faite par le président du
d'expertise sont à la charge de la tribunal de commerce statuant selon la
société. A la demande du gérant, ce procédure accélérée au fond. Il statue par
délai peut être prolongé par décision ordonnance sur requête pour prolonger le délai
de justice, sans que cette prolongation prévu au troisième alinéa de l'article L. 223-14
puisse excéder six mois. et par ordonnance de référé dans le cas prévu
La société peut également, avec le au quatrième alinéa du même article. Ces
consentement de l'associé cédant, décisions ne sont pas susceptibles de recours. »
décider, dans le même délai, de
réduire son capital du montant de la
valeur nominale des parts de cet
associé et de racheter ces parts au prix
déterminé dans les conditions prévues
ci-dessus. Un délai de paiement qui ne
saurait excéder deux ans peut, sur
justification, être accordé à la société
par décision de justice. Les sommes
dues portent intérêt au taux légal en
matière commerciale.
Si, à l'expiration du délai imparti,
aucune des solutions prévues aux
troisième et quatrième alinéas ci-
dessus n'est intervenue, l'associé peut
réaliser la cession initialement prévue.
Sauf en cas de succession, de

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INHJ | 2021 Les saisies des droits incorporels

liquidation de communauté de biens


entre époux, ou de donation au profit
d'un conjoint, ascendant ou
descendant, l'associé cédant ne peut
se prévaloir des dispositions des
troisième et cinquième alinéas ci-
dessus s'il ne détient ses parts depuis
au moins deux ans.
Toute clause contraire aux dispositions
du présent article est réputée non
écrite.  »

Article L221-15 du Code de Article L221-14 du Code de commerce : «  La


Société en nom collectif commerce : «  La société prend fin par cession des parts sociales doit être constatée
le décès de l'un des associés, sous par écrit. Elle est rendue opposable à la société,
réserve des dispositions du présent dans les formes prévues à l'article 1690 du code
article. civil. Toutefois, la signification peut être
S'il a été stipulé qu'en cas de mort de remplacée par le dépôt d'un original de l'acte
l'un des associés, la société de cession au siège social contre remise par le
continuerait avec son héritier ou gérant d'une attestation de ce dépôt.
seulement avec les associés survivants,
ces dispositions sont suivies, sauf à Elle n'est opposable aux tiers qu'après
prévoir que pour devenir associé, accomplissement de ces formalités et, en outre,
l'héritier devra être agréé par la après publication des statuts modifiés au
société. registre du commerce et des sociétés ; ce dépôt
Il en est de même s'il a été stipulé que peut être effectué par voie électronique.  »
la société continuerait, soit avec le
conjoint survivant, soit avec un ou
plusieurs des héritiers, soit avec toute
autre personne désignée par les
statuts ou, si ceux-ci l'autorisent, par
dispositions testamentaires.
Lorsque la société continue avec les
associés survivants, l'héritier est
seulement créancier de la société et
n'a droit qu'à la valeur des droits
sociaux de son auteur. L'héritier a
pareillement droit à cette valeur s'il a
été stipulé que, pour devenir associé il
devrait être agréé par la société et si
cet agrément lui a été refusé.
Lorsque la société continue dans les
conditions prévues au troisième alinéa
ci-dessus, les bénéficiaires de la
stipulation sont redevables à la
succession de la valeur des droits
sociaux qui leur sont attribués.
Dans tous les cas prévus au présent
article, la valeur des droits sociaux est
déterminée au jour du décès
conformément à l'article 1843-4 du
code civil.
En cas de continuation et si l'un ou
plusieurs des héritiers de l'associé sont
mineurs non émancipés, ceux-ci ne
répondent des dettes sociales qu'à
concurrence des forces de la
succession de leur auteur. En outre, la
société doit être transformée, dans le
délai d'un an, à compter du décès, en
société en commandite dont le mineur
devient commanditaire. A défaut, elle

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est dissoute.  »

Article L228-23 du Code de Article L228-24 du Code de commerce  : «  Si


Société anonyme commerce : « Dans une société dont une clause d'agrément est stipulée, la demande
les actions ne sont pas admises aux d'agrément indiquant les nom, prénoms et
négociations sur un marché adresse du cessionnaire, le nombre des titres de
réglementé, la cession d'actions ou de capital ou valeurs mobilières donnant accès au
valeurs mobilières donnant accès au capital dont la cession est envisagée et le prix
capital, à quelque titre que ce soit, offert, est notifiée à la société. L'agrément
peut être soumise à l'agrément de la résulte, soit d'une notification, soit du défaut de
société par une clause des statuts. réponse dans un délai de trois mois à compter
de la demande.
Une clause d'agrément ne peut être Si la société n'agrée pas le cessionnaire
stipulée que si les titres sont proposé, le conseil d'administration, le
nominatifs en vertu de la loi ou des directoire ou les gérants, selon le cas, sont
statuts. tenus, dans le délai de trois mois à compter de
la notification du refus, de faire acquérir les
Cette clause est écartée en cas de titres de capital ou valeurs mobilières donnant
succession, de liquidation du régime accès au capital, soit par un actionnaire ou par
matrimonial ou de cession, soit à un un tiers, soit, avec le consentement du cédant,
conjoint, soit à un ascendant ou à un par la société en vue d'une réduction du capital.
descendant. A défaut d'accord entre les parties, le prix des
titres de capital ou valeurs mobilières donnant
Les dispositions de l'alinéa précédent accés au capital est déterminé dans les
ne sont pas applicables lorsqu'une conditions prévues à l'article 1843-4 du code
société dont les actions ne sont pas civil. Le cédant peut à tout moment renoncer à
admises aux négociations sur un la cession de ses titres de capital ou valeurs
marché réglementé réserve des mobilières donnant accès au capital. Toute
actions à ses salariés, dès lors que la clause contraire à l'article 1843-4 dudit code est
clause d'agrément a pour objet réputée non écrite.
d'éviter que lesdites actions ne soient Si, à l'expiration du délai prévu à l'alinéa
dévolues ou cédées à des personnes précédent, l'achat n'est pas réalisé, l'agrément
n'ayant pas la qualité de salarié de la est considéré comme donné. Toutefois, ce délai
société. peut être prolongé par décision de justice à la
demande de la société.  »
Toute cession effectuée en violation
d'une clause d'agrément figurant dans Article R228-23 du Code de commerce : « La
les statuts est nulle. » demande d'agrément du cessionnaire prévue
au premier alinéa de l'article L. 228-24 est
notifiée à la société par acte extrajudiciaire ou
par lettre recommandée avec demande d'avis
de réception.
La désignation de l'expert prévue à l'article
1843-4 du code civil est faite par le président du
tribunal de commerce ; celui-ci accorde par
ordonnance de référé, l'actionnaire cédant et le
cessionnaire dûment appelés, la prolongation
de délai prévue au troisième alinéa de l'article
L. 228-24. Ces ordonnances ne sont pas
susceptibles de recours. »

Nous aurons un agrément légal concernant les trois premières sociétés et un agrément
conventionnel pour la SA (il n’est pas prévu par les textes).

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3. Les incidents de la procédure

Les points abordés en ligne

 La contestation du débiteur
 Le concours de saisies :

Exercice

Résolvez les cas suivants, en justifiant de vos réponses.

Cas n°1.
A la demande de la société X, vous avez pratiqué au préjudice de Mme Y, une saisie-vente des parts
sociales qu’elle détient au sein de la SCI Z. Dans le mois suivant la dénonciation de la mesure, celle-ci
a valablement formé une contestation devant le juge de l’exécution, visant à remettre en cause la
validité de la saisie. Quels sont les conséquences d’une telle contestation sur votre mesure ?

(Art. R. 231-1 du CPCE  :  «  Sauf dispositions contraires, la saisie des droits incorporels est régie par le
présent titre dans la mesure où leur spécificité n'y met pas obstacle.  »

Article L111-2 du CPCE  : «  Le créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance liquide et
exigible peut en poursuivre l'exécution forcée sur les biens de son débiteur dans les conditions propres
à chaque mesure d'exécution.  »
La mesure sera annulée (avec risque de condamnation au paiement de DI).)

La mesure sera suspendue en attendant le verdict du juge de l’exécution saisi.

CORRECTION

Pour rappel, en saisie vente, la contestation de la validité de la saisie ne suspend pas la procédure.
Toutefois, en pratique on la suspend.

En l’espèce, la procédure sera suspendue (on s’inspire des règles de la saisie attribution).

Si la contestation est rejetée, on signifiera le jugement puis on continuera la procédure. Dans le cas
contraire, nous délivrerons une mainlevée.

Cas n°2.
A la demande de Mme X, vous poursuivez l’exécution d’un jugement rendu à l’encontre de M. Y.
Votre mandante vous informe que son débiteur est un investisseur actif sur les marchés boursiers et
qu’il a confié dernièrement la gestion de son portefeuille d’actions à la société de bourse Z. Alors que
vous rendez au siège social de ladite société, vous apprenez l’existence d’une précédente saisie-
vente. Que faites-vous ?

Un concours de saisie de biens meubles incorporels est tout à fait possible, d'où l'intérêt de prendre
un nantissement au préalable.

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INHJ | 2021 Les saisies des droits incorporels

En cas de pluralité de saisies, le produit de la vente est réparti entre les créanciers qui ont procédé à
une saisie avant la vente.

Toutefois, si une saisie conservatoire a été pratiquée avant la saisie qui a conduit à la vente, le
créancier prend part à la distribution du prix mais les sommes qui lui reviennent sont consignées
auprès de la Caisse des dépôts et consignations jusqu'à ce qu'il ait obtenu un titre exécutoire (art. R.
233-2 du CPCE).

CORRECTION

Concernant cette procédure, l’opposition jonction n’existe pas.

Il faut en premier lieu se demander si une vente amiable ou forcée est intervenue  ?

Si oui, ce sera trop tard pour intervenir. En effet, selon le premier alinéa de l’article R233-2 du CPC :
« En cas de pluralité de saisies, le produit de la vente est réparti entre les créanciers qui ont procédé à
une saisie avant la vente. » Sinon, il faudra créer un acte. En effet, le texte parle de créancier
« opposant » donc il faudra appliquer le régime de l’opposition jonction de la saisie vente. Article R
233-7 du CPCE.

REMARQUE : comme nous n’allons jamais jusqu’à la fin de cette procédure, tout n’a pas été
légalement envisagé…

A nous de trouver un acte qui nous permettra de participer au prix de vente.

Cas n°3.
Poursuivant l’exécution d’un jugement à l’encontre de M. Y à la demande de Mme X, vous avez
pratiqué un saisie-vente de parts sociales de société civile immobilière. Une semaine après avoir
dénoncé la mesure, vous apprenez que l’un de vos confrères a signifié à la société un nantissement
judiciaire provisoire, grevant les parts saisis. Quels sont les effets d’une telle sûreté ?

Art. R. 233-7 du CPCE : « Une copie du cahier des charges est notifiée à la société qui en informe les
associés.
Le même jour, une sommation est notifiée, s'il y a lieu, aux autres créanciers opposants d'avoir à
prendre connaissance du cahier des charges chez la personne chargée de la vente.
Tout intéressé peut formuler auprès de cette dernière des observations sur le contenu du cahier des
charges. Ces observations ne sont plus recevables à l'expiration d'un délai de deux mois à compter de
la notification prévue au premier alinéa.
Les associés qui entendent se prévaloir des dispositions du deuxième alinéa de l'article 1868 du code
civil en informent la personne chargée de la vente. — [Décr. no 92-755 du 31 juill. 1992, art. 191.]  »

Art. R. 233-8 du CPCE : « La publicité indiquant les jour, heure et lieu de la vente est effectuée par
voie de presse et, si nécessaire, par voie d'affiches.
Cette publicité est effectuée un mois au plus et quinze jours au moins avant la date fixée pour la
vente.
Le débiteur, la société et, s'il y a lieu, les autres créanciers opposants sont informés de la date de la
vente par voie de notification. — [Décr. no 92-755 du 31 juill. 1992, art. 192.]  »

En outre, si les droits sont déjà grevés d'un nantissement, leur vente désintéressera en priorité le
créancier inscrit.

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CORRECTION

L’huissier ne peut pas procéder à une telle sureté. La saisie qui a été opérée sur la valeur mobilière l’a
rendu indisponible. C’est hors du patrimoine du débiteur et elle est inopposable.

Cas n° 4
Agissant à la demande des époux X, vous vous rendez au siège social de la société Y à fin de saisir les
parts sociales dont M. Z est titulaire. A la sommation qui lui est faite de communiquer l’existence
d’un nantissement ou d’une saisie antérieure, votre interlocutrice vous informe qu’une saisie
conservatoire a été régularisée quinze jours plus tôt. Elle vous en communique le procès-verbal. Que
faites-vous ?

Toutefois, si une saisie conservatoire a été pratiquée avant la saisie qui a conduit à la vente, le
créancier prend part à la distribution du prix mais les sommes qui lui reviennent sont consignées
auprès de la Caisse des dépôts et consignations jusqu'à ce qu'il ait obtenu un titre exécutoire (art. R.
233-2 du CPCE).

Les nantissements conventionnels de droits d'associé, régulièrement constitués avant la délivrance


d'une saisie ou d’un nantissement judiciaire, sont opposables au créancier poursuivant et le priment,
sauf à ce dernier à exciper une cause légale de préférence.

CORRECTION

En cas de saisie conservatoire, nous avons consignation (qui a les mêmes effets que l’effet attributif
immédiat de la saisie attribution). Ainsi, nous pourrons prendre part à la répartition. Nous aurons une
priorité sur la vente en cas de vente des parts sociales. Il faudra par la suite convertir cette saisie
conservatoire.

(PARENTHESE :

Concernant l’astreinte provisoire, le juge peut faire fluctuer le montant de l’astreinte à la hausse ou
à la baisse en fonction du comportement du débiteur.

Concernant l’astreinte définitive, il ne peut pas la faire fluctuer.

REMARQUE : dans le jugement, le juge ne dit jamais s’il s’agit d’une astreinte définitive ou provisoire
car il ne statue que sur ce qui est demandé. Ainsi, il faut bien faire la demande d’une condamnation à
une « astreindre provisoire » ou à une « astreinte définitive ». ATTENTION : si c’est définitif, le juge
ne pourra pas revenir dessus.

A SAVOIR : L’astreinte provisoire ou définitive peut être supprimée si le débiteur apporte la preuve
qu’il n’a pas pu exécuter l’obligation en raison d’une cause étrangère).

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