Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PREMIERE PARTIE :
PRINCIPES D’EXIGIBILITE ET DE PERCEPTION DE L’IMPOT
TITRE I - NOTIONS GENERALES
CHAPITRE I : IMPORTANCE ET RAISONS D’ETRE DE L’ENREGISTREMENT
Le mot «Enregistrement» dans la terminologie fiscale désigne à la fois, une formalité et
un impôt.
La formalité c’est l’ensemble des mentions portées sur un registre et sur l’acte présenté
par le fonctionnaire public appelé receveur, selon des modalités variables et présentant
le caractère commun de comporter à leur base, une analyse de faits et de situations
juridiques précis.
L’impôt est le résultat de cette analyse. Il est perçu à l’occasion de cette formalité sous
la dénomination de droits d’enregistrement (DE).
L’enregistrement est donc en définitive, une formalité fiscale, obligatoire ou volontaire,
consistant en l’analyse ou la mention d’un acte juridique sur un registre, donnant lieu à
la perception de droits par l’Etat et conférant date certaine aux actes sous seing privés,
qui en sont dépourvus.
L’article 452 de la loi n°2012-31 du 31 décembre 2012, modifiée, portant Code général
des impôts (CGI) précise qu’« Il est perçu des droits d’enregistrement sur certains actes et
faits juridiques, constatés ou non par écrit, d’après leur forme extérieure ou la substance de leurs
dispositions, sans égard à leur validité ni aux causes quelconques de résolution ou d'annulation
ultérieures, sauf les exceptions prévues par le présent Code.
Ils peuvent être fixes ou variables et, pour la perception des droits variables, il est fait
abstraction des fractions de sommes et valeurs inférieures à mille francs CFA. »
Paragraphe 1 - importance de l’enregistrement :
A)- importance financière :
Sur le plan des recettes fiscales, la part des Droits d’Enregistrement dans les recettes
recouvrées par la DGID représente environ 6% des recettes globales du budget de
l’Etat.
B)- importance économique et sociale :
1°/- Effets économiques :
-les actes portant cession de droit au bail ; de promesse de bail sur tout ou partie d’un
immeuble,
-les actes constatant la formation, la prorogation, la transformation ou la dissolution,
d’une société, l’augmentation, l’amortissement ou la réduction du capital.
-les promesses unilatérales sous seings privés de ventes d’immeubles, de fonds de
commerce, de droit à un bail,
-les actes constatant un partage de biens.
3°/- Actes assujettis en raison de la profession ou de l’activité à laquelle ils se
rattachent
-les actes sous seing privés se rattachant aux affaires faites par les marchands de biens
(personnes qui habituellement achètent en leur nom en vue de les revendre, des
immeubles ou des fonds de commerce) ou par les lotisseurs.
Section II - Actes volontairement présentés :
Tout acte ou toute mutation non assujettie obligatoirement à la formalité peut y être
présentée volontairement par l’un ou l’autre contractant à condition d’être sous forme
écrite. Dans cette hypothèse, il n’est dû qu’un droit fixe.
Section III – Refus de la formalité :
Ce sont les actes qui ne respectent pas les conditions de forme exigées :
- actes sous seings privés pour lesquels le double réglementaire n’est pas remis ;
- actes qui ne comportent pas l’affirmation de sincérité exigée par la loi ;
- actes soumis au droit variable pour lesquels les valeurs n’ont pas été portées.
Section IV- Exemption d’enregistrement
De nombreux actes qui par leur forme ou leur objet devraient être soumis à
l’enregistrement, sont pour des raisons diverses, le plus souvent d’ordre économique
ou social, dispensés de la formalité et par conséquent du paiement des droits.
Article 465 du CGI : Sont exemptés des droits d’enregistrement :
5. les actes de concession de la production, du transport et de la distribution de l’eau et
de l’électricité ;
6. les dons et legs de toute nature consentis au bénéfice des associations et organismes
d’utilité publique visés à l’item 3 de l’article 9 du présent Code;
14. les opérations des établissements de finance islamique, en exécution d’un contrat de
financement, quelles que soient leurs dénominations, lorsque ledit contrat prévoit à
terme la cession définitive du bien ;
19. les mutations de véhicules à moteur de transport public de marchandises ou de
voyageurs, acquis par des transporteurs agréés comme tels et titulaires de l’attestation
d’imposition à la patente ou régulièrement assujettis à la Contribution globale unique ;
20. tous actes, soumis à la taxe spéciale sur les conventions d’assurance, qui constatent
sa formation, sa modification ou sa résiliation amiable, ainsi que sur les expéditions,
extraits ou copies qui en sont délivrés, quel que soit le lieu où ils ont été rédigés ;
21. la prise en charge partielle ou totale d’un passif en matière de fusions et
absorptions, aux conditions suivantes :
a. en cas de fusion : la société absorbante ou nouvelle doit avoir son siège au Sénégal,
l’opération doit se traduire principalement par un apport de moyens permanents
d’exploitation et le passif pris en charge ne doit pas comprendre l’emprunt ayant
financé la prise de contrôle ;
b. en cas de scission : les sociétés bénéficiaires des apports doivent avoir leur siège au
Sénégal et les conventions d’apport doivent prendre effet à la même date, de sorte à
entraîner, dès leur réalisation, la dissolution immédiate de la société apporteuse ;
c. en cas d’apport partiel d’actif : l’opération doit être préalablement agréée par le
Ministre chargé des Finances ;
22. l'acquisition, par les entreprises de crédit-bail ou de finance islamique, d'immeubles
et de meubles destinés à être loués, dans les conditions déterminées aux 13 et 14 ci-
dessus, à des collectivités ou personnes publiques ou à des entreprises privées
bénéficiaires d'un régime dérogatoire du droit commun en vertu des dispositions du
présent code.
10
14) à défaut de conventions écrites, les mutations ainsi que les prorogations
conventionnelles ou légales de jouissance de fonds de commerce.
C) Les délais spéciaux
1- dans le délai de dix jours, à compter de leur date, les actes des notaires portant
mutation de propriété d'immeubles.
2 - dans le délai de trois mois :
1) à compter du décès des testateurs et à la diligence des héritiers, légataires ou
exécuteurs testamentaires, les testaments déposés chez les notaires ou par eux reçus.
2) à compter de leur date, lorsqu'ils donnent ouverture à un droit fixe ou proportionnel,
les sentences arbitrales, en cas d'ordonnance d'exéquatur, les sentences arbitrales et les
accords survenus en cours d'instance ;
3) dans les vingt (20) premiers jours des mois de janvier, avril, juillet et octobre, à
défaut de conventions écrites, pour les mutations ainsi que les prorogations
conventionnelles ou légales de jouissance de biens immeubles.
11
12
13
déclaration est faite par acte public et notifiée dans les vingt-quatre heures de
l'adjudication ou du contrat ;
3. les actes constatant la constitution, la prorogation, la dissolution des sociétés
d’investissement à capital variable, fonds communs de placement et toutes autres
formes de placement collectif agréées, ainsi que la transformation de sociétés existantes
en sociétés d’investissement précitées de même que les opérations de rachat d'actions
ou de parts effectuées par lesdits organismes ;
11. les actes constatant la transformation régulière de sociétés commerciales ;
12. les actes de réduction de capital ou de dissolution de sociétés ou groupements qui
ne portent aucune transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés ou
autres personnes ;
13. les cessions subséquentes d’un bien, en exécution d’un contrat de financement
islamique ou de crédit-bail, lorsque la première a donné lieu à la perception d’un droit
de montant supérieur ;
14. les actes qui ne se trouvent pas tarifés par un autre article du Code, les actes et
mutations dont le droit variable est inférieur à cinq mille francs et les actes exemptés de
l’enregistrement qui sont présentés volontairement à la formalité.
II. Sont enregistrés au droit fixe de dix mille francs (10 000) :
- les actes de formation et de prorogation de sociétés ou de GIE qui ne contiennent ni
obligation, ni libération, ni transmission de biens meubles ou immeubles entre les
associés ou autres personnes, lorsque le capital est au plus égal à cent (100) millions ;
II. Sont enregistrés au droit fixe de vingt-cinq mille francs (25 000) :
- les actes constatant une transmission entre vifs à titre gratuit et les déclarations de
mutation par décès, lorsque ces actes et déclarations ne donnent pas ouverture au
droit proportionnel ou donnent ouverture à moins de vingt-cinq mille francs de
droit proportionnel.
III. Sont enregistrés au droit fixe de cinquante mille francs (50 000):
1. les cessions de véhicules d’occasion qui ne font plus l’objet de cotation ;
2. les actes de fusion, scission et apport partiel d’actif des sociétés, sous réserve des
conditions fixées à l’article 466 ci-dessus.
14
2° Le droit variable :
L’article 472 du CGI prévoit différents droits proportionnels.
Le droit proportionnel représente un pourcentage constant des valeurs qui font l’objet
des actes et des mutations. Il est établi pour les transmission de propriété, d’usufruit ou
de jouissance de biens meubles ou immeubles, soit entre vifs, soit par décès, les
condamnations de sommes et valeurs, ainsi que les actes constatant un apport en
mariage, un apport en société, un partage de biens meubles ou immeubles, un marché,
une convention d’assurances de rente viagère.
Le taux de 10%
Sont enregistrées au taux de 10% les mutations à titre gratuit entre vifs autres que
celles visées au 5° du IV du présent article.
Le taux de 5%
Sont enregistrées au taux de 5% :
1. les adjudications, ventes reventes, cessions, rétrocessions, les retraits exercés après
l'expiration des délais convenu par les contrats de vente sous faculté de réméré, de
tous autres actes civils et judiciaires de biens immeubles à titre onéreux, ainsi que les
mêmes actes translatifs de droits immobiliers ; sous réserve des dispositions du point
I de l'article 471, les adjudications à la folle enchère de biens de même nature ;
2. les élections ou déclarations de command ou d'ami par suite d'adjudications ou
contrats de vente de biens immeubles, si la déclaration est faite après les 24 heures de
l'adjudication ou du contrat ou lorsque la faculté d'élire un command n'y a pas été
réservée ;
3. toute cession d'un droit à un bail ou du bénéfice d'une promesse de bail portant sur
tout ou partie d'un immeuble, quelle que soit la forme qui lui est donnée par les parties,
qu'elle soit qualifiée de cession de pas de porte, indemnité de départ ou autrement ;
4. les mutations de propriété portant sur des immeubles ou droits réels immobiliers
opérées suite à la dissolution de sociétés ou groupements assimilés, lorsqu'elles sont
faites au profit d'un associé autre que l'apporteur ;
5. les mutations de propriété à titre onéreux de fonds de commerce ou de clientèle ;
15
16
17
18
TITRE II :
L’ENTREPRISE ET LES DROITS D’ENREGISTREMENT
CHAPITRE I : L’ASSUJETISSEMENT DE L’ENTREPRISE AUX DROITS D’ENREGISTREMENT
De tels droits sont tout d’abord dus par l’entreprise lorsqu’elle réalise certaines
opérations et principalement des mutations de propriété. A cet égard, l’entreprise est
particulièrement concernée au moment où elle réunit le potentiel économique qui lui
permet d’exercer son activité. Elle est alors imposée pour l’acquisition d’immeuble, de
droit au bail, de fonds de commerce. Mais ces mêmes opérations de transfert de
propriété seront imposées par des droits d’enregistrement lorsque l’entreprise cessera
son activité et qu’à la suite de cette cessation d’activité l’entrepreneur réalisera les biens
qui, jusqu’alors, étaient affectés à l’entreprise.
Ainsi qu’il a été vu, les droits sont calculés de façon différente lorsque la cession ou
cessation de l’entreprise est due au décès de l’entrepreneur. La mutation de l’entreprise
est alors soumise aux droits de succession.
Ce sont également des droits d’enregistrement qui frappent la cession de l’entreprise
lorsqu’elle s’effectue à travers à travers la cession des droits sociaux.
Si l’enregistrement s’applique largement aux opérations de l’entreprise, il intéresse
également, d'une façon importante, les structures de l'entreprise lorsqu’elle est
exploitée sous la forme sociale. À cet égard, la constitution de la société est largement
soumise droits d'enregistrement avec les droits d’apport ; mais la société est également
assujettie à de tels droits tout au long de sa vie sociale lorsqu’elle modifie ses
19
structures, qu'elle modifie son capital, change de forme ou participe à une fusion avec
une autre société.
Enfin, les droits d'enregistrement viendront lourdement taxer la société au moment de
sa dissolution en raison notamment de l'exigence des droits de partage et parfois de
droit de mutation.
Si toute entreprise doit connaître la charge des droits d'enregistrement entraîné par
certaines de ses opérations ou par certains de ses choix concernant ses structures, il lui
est tout à fait nécessaire de connaître un certain nombre de règles générales qui lui
permettront de connaître l'ensemble de ses droits et de ses obligations.
Concernant les obligations de l'entreprise relatives à l'enregistrement elle a
évidemment dans certains cas l'obligation de faire enregistrer certaines opérations.
Cette obligation entraîne tout naturellement l'obligation de payer les droits
d'enregistrement correspondant.
Mais comme les droits d'enregistrement sont assis sur la valeur du bien objet de
l'opération c'est à dire le plus souvent le prix l'entreprise aura certaines obligations
relatives à la déclaration du prix.
Cependant, le Code général des Impôts (CGI) accorde beaucoup de régimes de faveur
au profit des sociétés dans leur création et leur évolution (modification, transformation,
augmentation capital).
20
21
22
23
Il s’agit d’abord, des cessions du droit au bail ou au bénéfice d’une promesse de bail
portant sur tout ou partie d’un immeuble ainsi que les conventions assimilées à une
cession de droit à un bail.
Ensuite, les mutations (location ou sous location) ainsi que les prorogations de
jouissance de biens immeubles.
Enfin, les mutations verbales de jouissance de fonds de commerce.
Certaines opérations des sociétés
A côté des mutations verbales de propriété ou de jouissance de certains biens, sont
aussi soumises à la formalité de l’enregistrement certaines opérations propres aux
sociétés.
Les formations, prorogations, transformations ou dissolutions de sociétés ainsi que
les augmentations, amortissements ou réductions de capital.
Formation de la société : En droit OHADA, une société en formation est une société
légalement constituée par les associés, et en attente d'immatriculation au registre du
commerce et des sociétés. Les associés doivent accomplir des actes (statuts,
souscription capital, libération capital), traduisant leur volonté non équivoque de créer
une société.
Prorogation de la société : Selon l’acte uniforme relatif au droit des Sociétés
Commerciales et des GIE, toute société a une durée qui doit être mentionnée dans ses
statuts. L'arrivée du terme entraîne dissolution de plein droit de la société, à moins que
sa prorogation ait été décidée dans les conditions prévues aux articles 32 et suivants du
présent Acte uniforme.
La durée de la société ne peut excéder quatre-vingt-dix-neuf ans. La prorogation de la
société est décidée, pour chaque forme de société, dans les conditions prévues par
l’Acte uniforme, pour la modification des statuts. ... Un an au moins avant la date
d'expiration de la société, les associés doivent être consultés à l'effet de décider si la
société doit être prorogée.
24
Cette opération a deux objectifs fondamentaux : d’une part, elle permet à la société
d’adapter sa structure à l’évolution de ses besoins et de ses stratégies de
développement et, d’autre part, d’éviter à la société une dissolution.
Exécution de la formalité
La formalité de l’enregistrement est accomplie dans les bureaux de recouvrement des
services des impôts. Dans chaque service, il y’a un bureau de recouvrement à la tête
duquel se trouve un fonctionnaire public appelé chef du bureau de recouvrement.
25
Cependant, elle se s’applique qu’aux actes ayant pour objet exclusif des immeubles ou
des droits immobiliers. Ainsi, demeurent soumis à la double formalité les actes mixtes,
c’est-à-dire ceux qui contiennent à la fois des dispositions soumises à la publicité et
d’autres qui ne le sont pas. Ce serait, par exemple, le cas d’un acte constatant la vente
d’un fonds de commerce et de l’immeuble dans lequel il est exploité.
LA DECLARATION
Définition : La déclaration doit être effectuée en vue de l’enregistrement ne s’entend
pas dans le même sens que la déclaration des revenus ou la déclaration des sommes
dues au titre de la TVA. En fait, la déclaration dont il s’agit, se plus souvent au sein
même de l’acte enregistrable. Elle concerne la nature juridique de l’opération et la
valeur juridique de l’opération. L’importance des droits d’enregistrement varie en effet
en fonction de ces deux données.
26
Il est donc important, pour les parties, de qualifier leur convention dans l’acte ou lors
de la déclaration de l’opération.
Elles doivent veiller à donner une qualification expresse à leur convention ou du moins
à stipuler précisément toutes les clauses convenues permettant cette qualification.
Puisque le droit exigible varie selon la varie selon la nature de l’opération, il peut être
tentant pour les parties de dissimuler la véritable nature de l’opération afin de lui
donner l’apparence d’une opération donnant ouverture à des droits moins élevés.
CHAPITRE II : LES MUTATIONS A TITRE ONEREUX : VENTE D’IMMEUBLES.
La mutation est définie comme le passage d’un droit d’une tête à une autre.
C’est donc la transmission réelle ou apparente d’un droit entre deux ou plusieurs
personnes.
Traditionnellement, les immeubles sont considérés l’élément le plus important du
patrimoine des particuliers c’est pourquoi leur vente donne lieu à une taxation au taux
de 5%.
Cependant, il existe par rapport à ce taux, un certain nombre de règles dérogatoires
pouvant faire bénéficier de tarifs de faveur.
27
1 - LA VENTE
La vente est le contrat par lequel le vendeur s’engage à transférer la propriété d’une
chose corporelle ou incorporelle à l’acquéreur, moyennant un prix fixé en argent.
La chose vendue doit exister au moment du contrat. Néanmoins, la vente de choses qui
n’existent pas encore est conclue sous la condition résolutoire qu’elles existeront et
seront délivrées. B
Il n’y a pas de vente s’il n’y a pas de prix fixé ou si celui qui a été stipulé apparaît
comme fictif ou dérisoire.
Le prix est fictif, lorsqu’il a été convenu que le vendeur n’en demanderait jamais le
paiement.
28
Le prix est dérisoire lorsque son chiffre est si bas qu’il ne peut être mis en rapport avec
la valeur de la chose vendue.
Le prix doit être déterminé ou déterminable. Il est fixé librement par les parties sous
réserve de la réglementation des prix.
La vente est imposable quelle que soit sa qualification ou sa forme. Pour être taxable la
vente doit être parfaite et emporter des effets certains et actuels.
La vente est dite parfaite, lorsqu’il y a accord des parties autrement dit
consentement réciproque (accord sur la chose c’est- à- dire l’objet de la mutation,
accord sur le prix c’est-à-dire la contrepartie fournie par l’acquéreur au vendeur).
Si l’une de ces conditions n’est pas remplie, l’acte constitue un acte imparfait non
soumis, en principe, à la formalité.
En revanche, dès lors que le contrat est apparemment valable, l’impôt est en principe
exigible même si la vente est susceptible d’annulation ou de résolution.
Les effets certains et actuels : C’est quand il n’existe pas d’incertitude quant à la
réalisation de la mutation comme dans le cas des ventes sous condition suspensive
contrairement aux ventes sous condition résolutoire soumises immédiatement à
l’impôt.
a) Les adjudications : ce sont des ventes qui sont faites avec publicité et
concurrence par les commissaires priseurs ou à la barre du tribunal mais également par
les agents des administrations financières des Douanes, des Impôts et des Domaines ou
du Trésor.
b) La déclaration de command : L’acheteur peut, par une déclaration formelle de
command insérée dans le contrat de vente, se réserver, pendant un délai fixé, le droit
de céder le contrat à un tiers.
Cette déclaration, faite dans le délai de 24 heures, substitue le command à
l’adjudicataire qui est censé n’avoir jamais été acquéreur.
29
La tierce personne prendra le contrat à son compte sous réserve que la faculté de
déclarer command ait été faite par acte public.
Si l’adjudicataire ne peut régulièrement déclarer le command ou s’il le fait après
expiration du délai, il reste définitivement acquéreur et devra supporter le taux de 5%.
Si ces conditions ne sont pas remplies, la déclaration de command est considérée
comme translative et le taux de l’impôt applicable est de 5 %. Par contre, si la
déclaration est faite dans les normes prévues seul le droit fixe de 5.000 F est réclamé :
le droit proportionnel est suspendu jusqu’à identification du véritable acquéreur.
c) Déclaration sur folle enchère : La folle enchère c’est l’annulation d’une
première adjudication et la revente du bien. C’est aussi celle d’un dernier enchérisseur
qui ne veut ou ne peut satisfaire aux conditions de l’adjudication notamment en payer
le prix. Le droit sera d’abord liquidé sur le prix de la première adjudication ; si à la
revente le second prix est supérieur, il est réclamé un complément de droits. Si par
contre ce dernier prix est inférieur il n’est du qu’un droit fixe de 5000 francs.
d) Le pacte de réméré ou faculté de rachat : c’est un contrat par lequel le vendeur
se réserve le droit de reprendre la chose vendue moyennant la restitution du prix
principal et le remboursement des frais et loyaux coûts de la vente.
Cette faculté constitue une condition résolutoire qui lors de sa réalisation a pour effet,
d’annuler rétroactivement la vente. Le retour de la chose vendue ne donne lieu qu’au
droit fixe de 5.000 F, si ce retour intervient dans les délais prévus ; le cas contraire, le
taux de 5 % est exigible.
e) La dation en paiement : Elle constitue la faculté de régler une dette par la remise
en contrepartie d’un ou de plusieurs immeubles. Ce contrat est considéré au point de
vue fiscal comme translatif du droit de propriété soumis au tarif immobilier de vente
d’immeubles (5%).
f) La clause de dédit : c’est lorsque le bénéficiaire d’une promesse de vente
d’immeuble se réserve le droit de ne pas exécuter le contrat en payant une somme
déterminée ou en perdant une somme déjà versée. Au point de vue fiscal, cette
opération est taxée au tarif immobilier de vente d’immeuble.
30
31
Lorsqu’il est payable à terme avec des intérêts, ces derniers ne sont pas taxables. Par
contre si le prix est formé d’une rente viagère, la perception est alors établie sur le
capital de la rente exprimée dans l’acte ou sur une déclaration estimative des parties.
Si le prix est stipulé payable en nature ou sur la base du cours de certains produits, le
droit est liquidé d’après la valeur des produits au jour du contrat.
Lorsque le prix est assorti d’une clause de variabilité en fonction d’indices
économiques, l’Administration admet dans un souci de simplification que l’impôt soit
liquidé de manière définitive sur le prix porté dans l’acte.
B- LA VALEUR VENALE
Selon une jurisprudence assez abondante, la valeur vénale réelle d’un immeuble est
constituée par le prix qui pourrait être obtenu par le libre jeu de l’offre et de la
demande dans le marché réel compte tenu de l’état dans lequel se trouve l’immeuble
avant la mutation et les clauses de l’acte de vente.
Il convient, donc, pour appréhender cette valeur de se placer du point de vue d’un
acheteur quelconque et non d’une personne déterminée (pas de prix de convenance).
32
Solution :
Prix (10 M + 3 M + 0.30 M + 0.50 M) = 13. 80 M
33
CHAPITRE III
Les actes portant mutation de propriétés, d’usufruit de biens meubles doivent être
enregistrés dans un délai d’un mois à compter de leur date (de l’acte) et à un droit de
3%.
Ce tarif s’applique à toutes les ventes de meubles en général pour lesquels un autre
tarif n’a pas été édicté. Les ventes soumises au taux de 3% ne sont assujetties à
l’enregistrement que si elles sont constatées par un acte notamment les procès-verbaux
d’adjudication.
Les mutations à titre onéreux ne revêtant pas la forme d’une vente aux enchères
publiques et ayant pour objet des meubles dont la mutation n’est pas soumise à un
régime particulier, sont dispensées de la formalité si elles sont constatées par un acte
sous seing privé ou si elles sont verbales.
Ainsi, lorsqu’elles sont présentées volontairement à la formalité ou constatées par acte
notarié, ces mutations donnent ouverture au droit fixe des actes innomés de 5.000
Francs. B
34
Les ventes publiques qui sont réalisées par les Commissaires priseurs, les agents des
Administrations financières ou à la barre du Tribunal sont constatées par des procès-
verbaux qui sont obligatoirement assujettis à la formalité de l’enregistrement à un taux
proportionnel de 3% liquidé sur le prix exprimé augmenté éventuellement des charges.
Mais l’officier public chargé de procéder à la vente doit au préalable faire une
déclaration de cette vente au bureau d’enregistrement compétent. Toutefois les agents
de l’administration préposés à la vente du mobilier de l’Etat sont dispensés de cette
déclaration.
35
36
Pour les conventions assimilées à des cessions de fonds de commerce, les droits sont
exigibles sur toutes les sommes dont le paiement est imposé au successeur sous
quelque dénomination que ce soit et sur les charges lui incombant au même titre.
IV- LE TARIF
Les mutations à titre onéreux de fonds de commerce, de clientèle et les conventions
assimilées sont soumises à un taux de 5 %.
Mais les marchandises neuves cédées en même temps que les autres éléments du fonds
de commerce et à l’acquéreur même du fonds de commerce sont taxées à un tarif de
faveur de 1% à condition qu’elles soient estimées article par article dans un état détaillé
et distinct avec un prix particulier pour chaque article. A défaut, elles sont taxées au
même titre que les autres éléments de fonds de commerce c’est-à-dire à 5 %.
Hypothèse 1 : Les marchandises neuves ne sont pas détaillées et estimées article par
article dans un état distinct avec un prix particulier pour chaque article.
Comme il n’y a pas d’inventaire des marchandises en stock on taxe la totalité du fonds
de commerce au taux de 5 %.
Droit d’enregistrement = 50 Millions x 5 % = 2,5 millions.
Hypothèse 2 : Les marchandises neuves ont fait l’objet d’un inventaire détaillé article
par article dans un état distinct avec un prix particulier pour chaque article et ont été
vendues à l’acquéreur même du fonds de commerce. L’état d’inventaire des
marchandises neuves a été présenté à la formalité en même temps que l’acte de vente
du fonds de commerce.
Droit d’enregistrement = 45 millions x 5 % + 5 millions x 1 % = 2,3 millions.
38
39
Le capital social représente le montant des apports faits par les associés à la société et
augmenté, le cas échéant, des incorporations de réserves, de bénéfices ou de primes
d’émission.
Les associés de la société possèdent alors seulement un droit social incorporel désigné
selon les cas sous le nom d’action ou de part sociale.
Les parts sociales sont les titres représentatifs de droits d’associés dans les sociétés
autres que les sociétés par actions (SNC, SCS, SARL, SOCIETE CIVILE).
L’action est un titre négociable, au porteur ou nominatif, ayant une valeur nominale
qui correspond à la part qu’elle représente dans le capital.
Les obligatoires négociables sont des créances sur la société et non des droits sociaux.
Elles sont soumises à la formalité de l’enregistrement dans les mêmes conditions que
les actions.
Les cessions de droits sociaux donnent ouverture à un droit spécifique de 1% ou bien
sont soumises au droit de vente d’après la nature des biens représentés par les titres
cédés.
I - LE REGIME DE DROIT COMMUN
Les actes portant cessions d’actions ou de parts sociales des sociétés commerciales ainsi
que les cessions d’obligations sont assujettis à un droit de mutation de 1%.
A – CHAMP D’APPLICATION
Les cessions d’actions, de parts sociales ou d’obligation sont taxables dès qu’il y a
mutation. Peu importe qu’il y ait ou non un acte établi pour les constater.
L’acte s’entend de tout écrit formant titre à l’égard de chacune des parties quelle que
soit sa forme. L’administration est fondée à exiger le paiement du droit proportionnel
dès qu’il est constaté l’accord des parties sur la vente d’actions, de parts ou des
obligations.
B - L’ASSIETTE
Le droit est liquidé sur le prix exprimé ou à défaut, sur la valeur vénale réelle, si celle-ci
est supérieure au prix.
40
41
42
L’acte donne ouverture au taux de 3% sur la valeur du lot le plus faible et le tarif prévu
pour la vente de l’immeuble compris dans le lot le plus important à concurrence du
montant de la soulte ou de la plus-value.
Exemple :
Soit un échange d’immeubles A et B valeur (A = 10 Millions : B = 13 Millions).
Calculez les droits dus sur cet échange
Solution :
Jusqu’à 10 millions, l’échange est à parts égales et les droits sont de :
10 millions x 3 % = 300 000 F
Droit sur la soulte ou la plus-value : (13 millions – 10 millions) x 5 % = 150 000 F.
43
- Si les biens échangés sont des biens soumis en cas de vente à des droits de nature
différente, il convient de taxer la transmission qui doit être considérée comme
principale.
Ainsi l’échange d’un immeuble contre un meuble corporel ou une créance donne lieu à
la perception du droit de vente d’immeuble.
Au total, il convient de retenir que la loi fiscale considère comme de véritables ventes
immobilières les échanges de meubles et d’immeubles, et comme de véritables ventes
mobilières les échanges de meubles contre un autre meuble.
44
45