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Exposé sous le thème de :

La reconnaissance des juridictions marocaines des


sentences arbitrales étrangères

Problématique :

Par quel processus une sentence étrangère peut-elle être


reconnue par les juridictions marocaines et quels sont
ses effets ?

Travail effectué par :

GA
Encadrant : Pr. MAZOUZ Asmaa RTOUM Asmaa
LB
Année universitaire:2020/2021 AHY Khaoula
ID
SAID Abdelkarim
NA
JI Rayane
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PLAN

Introduction

I) L’exequatur : une procédure permettant la reconnaissance et


l’exécution des sentences étrangères sur le territoire marocain

A) La notion de l’exequatur : définition, cadre légal et procédure

 Le cadre légal de l’exequatur 

 Procédures de l’exequatur 

B) Jurisprudence en matière d’exequatur des sentences arbitrales


étrangères

 Premier cas jurisprudentiel : une affaire opposant une entreprise


Britannique à une entreprise marocaine

 Second cas jurisprudentiel : une affaire opposant une entreprise


française à une entreprise marocaine

II) Les retombées de la reconnaissance et l’exécution des sentences


étrangères sur le territoire marocain

A) Les effets de l’exequatur et les voies de recours

 Les effets de l’ordonnance d’exequatur 

 Les voies de recours 

B) La dualité des solutions en matière de reconnaissance des sentences


arbitrales étrangères

 Les problèmes relatifs à la reconnaissance d’exequatur au Maroc

 L'exequatur au niveau international

Conclusion
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INTRODUCTION

A côté de l’appareil judiciaire étatique, nul ne peut, aujourd’hui, nier le rôle considérable de
l’arbitrage au sein de notre ordonnancement juridique et du développement croissant de ses
interventions depuis quelques années déjà.

L’arbitrage est, en effet, une réalité qui s’affirme comme un moyen de règlement des litiges
commerciaux par le recours à une justice privée qui trouve sa source dans un contrat.

Bien que la justice et le règlement des litiges entre les justiciables soit une fonction régalienne
de l’État, l’apport de l’arbitrage en cette matière ne peut être dénigré, et les avantages que
cette procédure procure constituent la ligne de démarcation avec la justice étatique.

La procédure d’arbitrage se solde par une sentence arbitrale qui met normalement fin au litige
qui opposait les parties. La sentence arbitrale constitue l’acte ultime et l’objectif premier du
processus arbitral. C’est donc l’acte juridique par lequel le tribunal tranche le litige qui lui a
été soumis.

La sentence arbitrale est encadrée de manière stricte aussi bien au niveau international que
national, sa reconnaissance et son exécution puisent leurs bases des conventions de Genève du
28 Septembre 1927, la convention de New-York de 1958 et la convention de Washington de
1965 sur le règlement des différends relatifs aux investissements entres États et ressortissants
d’autres États. Sans oublier la loi type de la CNUDCI du 21 juin 1985.

Au Maroc la sentence arbitrale ainsi que la procédure d’arbitrage sont régies par la loi n° 08-
05, laquelle est reprise dans le code de procédure civile.

Par ailleurs, l’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales
internationales sur le territoire marocain n’est pas automatique , bien que les sentences
internationales notamment soient par nature définitive ou contraignantes , elles ne font pas
nécessairement l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée , pour leur donner
un effet juridique , ces décisions doivent passer par une procédure judiciaire dénommée
l’exequatur.

Ainsi si la volonté des parties reste déterminante à plusieurs niveaux, il arrive que l’une des
parties se voit obligée de faire appel à la justice étatique pour apposer à une sentence arbitrale
étrangère le sceau de la force obligatoire reconnu au jugement pour qu’elle puisse bénéficier
de son application sur le territoire national. De ce fait le passage du volontaire au forcé
s’avère indispensable chaque fois que l’une des parties refuse de se soumettre à la décision de
l’arbitre.

En effet , au Maroc , cette question de reconnaissance et d’exécution des sentences étrangères


soulève quelques difficultés pratiques : le code de procédure civile ne distingue pas entre les
sentences nationales et celles étrangères , ce qui a divisé la jurisprudence et la doctrine
nationale sur la procédure applicable à chaque type de sentence .
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Aussi, le recours aux conventions internationales ou bilatérales pour résoudre certaines


questions pratiques pose le plus souvent des difficultés en raison de contradictions entre une
convention et une autre ou entre les dispositions du code de procédure civile et celles de la
convention.

Dans le cadre de cette étude, il s’avère opportun de nous poser les interrogations suivantes :
Par quel processus une sentence étrangère peut-elle être reconnue par les juridictions
marocaines ? Quels seront ses effets ?

I) L’exequatur : une procédure permettant la reconnaissance et l’exécution des


sentences étrangères sur le territoire marocain

L’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales internationales sur
le territoire marocain n’est pas automatique. En effet, ces sentences ne font pas
nécessairement l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée.
C’est ainsi que pour leur donner un effet juridique, ces décisions passent par une procédure
judiciaire dénommée l’exequatur

A)La notion de l’exequatur :

L’exequatur est une procédure par laquelle un tribunal rend exécutoire sur son territoire
national une sentence arbitrale ou un jugement ou un acte étranger. L’exéquatur de la
sentence arbitrale permet ainsi au bénéficiaire d’en poursuivre l’exécution comme s’il
s’agissait d’une décision juridictionnelle et au besoin par le recours à la force publique

 Cadre légal de l’exequatur :

Jusqu’en décembre 2007, le Maroc n’était pas doté d’une législation appropriée en matière
d’exequatur de sentences arbitrales internationales, ce qui poussait les parties à se référer à la
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Convention de New York de 1958 ratifiée par le Maroc de même qu’aux diverses
Conventions bilatérales signées avec quelques Pays.

Tout d’abord, la convention de New York du 10 juin 1958 sur la reconnaissance et l'exécution
des sentences arbitrales étrangères est considérée comme la plus importante des conventions
multilatérales sur l'arbitrage international. Le Maroc, en la ratifiant, s'est engagé à la
reconnaissance et à l'exécution de toutes les sentences rendues sur le territoire d'un autre État
et, partant, en vertu de l'article 14 de la convention de New York, cet État contractant n'a pas
besoin pour cela de conclure un accord bilatéral avec le Maroc.

Ensuite, le Code de Procédure Civile a été refondu afin de mettre en place un cadre normatif
comblant le vide juridique pré existant. Ses dispositions visent à contraindre de manière plus
encadrée l’État marocain à donner pleinement effet aux décisions arbitrales rendues à
l’étranger ou mettant en cause des entreprises localisées dans différents pays, à les
reconnaitre, et à leur donner force exécutoire sur notre territoire.

 Procédures de l’exequatur :

En principe, quel que soit la force probante et l'autorité de la sentence, son exécution ne
pourra être que volontaire et spontanée par les parties. Une telle exécution volontaire
emportera évidemment acquiescement à la sentence, c'est-à-dire renonciation à exercer les
voies de recours ouvertes contre la sentence
Il arrive souvent que l'une des parties refuse d'exécuter la décision rendue à son encontre,
l'arbitre étant dans l'impossibilité de prononcer une astreinte. Dans ce cas la sentence devra
alors faire l'objet d'une procédure d'exequatur pour permettre une exécution forcée.
Dans ce cadre, l’article 327-31 du CPC affirme que « La sentence arbitrale n'est susceptible
d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur du président de la juridiction
dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue »
· Compétence en matière d'exequatur et modalités à respecter :

La procédure d'exequatur est déclenchée par un arbitre ou par la partie la plus diligente. En
principe le juge compétent pour rendre l'ordonnance d'exequatur est le président de la
juridiction dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue. Si la sentence n'indique pas le
lieu où elle a été rendue, le juge territorialement compétent est celui du lieu où les arbitres ont
donné connaissance de la sentence aux parties, à défaut s’applique la règle gouvernant
l'arbitrage international qui renvoie au juge du lieu où l'on entend exécuter la sentence.
Ainsi, le juge de l’exequatur statue sur pièces dans son cabinet, en dehors de la présence des
parties. Pour lui permettre d’accomplir sa mission, le demandeur de l’exequatur doit présenter
une requête écrite circonstanciée, la minute de cette décision et la convention d’arbitrage qui
doivent être déposées au greffe de sa juridiction par l’un des arbitres dans les trois jours de
son prononcé.
L’exequatur peut également se dérouler devant le premier président de la CA lorsque la
sentence fait l'objet d'un recours. Dans ce cas, la sentence est déposée au greffe de la
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juridiction de second degré compétente et c’est ce haut magistrat qui rendra l’ordonnance
demandée.

· Le contrôle du juge de l'exequatur 


Ce contrôle est assez restreint. Il permet seulement au juge de l'exequatur de contrôler que
la sentence est bien une sentence arbitrale, c'est-à-dire un acte décisoire, et qu'elle n'est pas
entachée d'un vice grave.
Celui-ci ne peut pas réviser la sentence au fond ou en modifiant le contenu ou en y
apportant un complément. Il vérifie la conformité de la sentence à l'ordre public, puisqu'il
n'est pas possible de donner force exécutoire à une sentence qui viole délibérément l'ordre
public, ainsi que la régularité formelle de celle-ci.
· L’ordonnance d'exequatur 
Le juge de l'exequatur rend une ordonnance. L'exequatur doit être accordé ou refusé en
totalité, il n'y a pas d'exequatur partiel ou sous réserves.
L'ordonnance qui accord l'exequatur est mentionnée sur la minute de la sentence arbitrale,
sans nécessité de motivation. Au contraire une motivation est nécessaire en cas de rejet.
Le refus de l'exequatur n'est pas l'équivalent d'une annulation ou d'une réformation de la
sentence. Celle-ci n'est pas exécutoire, mais conserve l'autorité de la chose jugée.
L'ordonnance d'exequatur n'est susceptible d'aucun recours
Il est à signaler que la plupart des conventions judiciaires conclues par le Maroc dégagent des
conditions sont nécessaires dans la procédure d’exequatur, notamment le fait qu’aucune
décision passée en force de chose jugée ne doit être rendue par les tribunaux de la partie
requise , ni que ces juridictions n’aient été saisies d’une instance entre les mêmes parties ,
dans la même cause et sur le même objet soumis à l’arbitrage , antérieurement à la demande
d’exequatur , voire à la décision rendue à la suite de cette requête

Le juge marocain est désormais limité dans ses prérogatives et ne doit prendre en
considération que les trois conditions suivantes cumulatives évoquées par le code de
procédure civile :

- Que le juge étranger soit compétent

- Que la loi appliquée au litige soit la loi adéquate

- Que cette loi ne porte pas atteinte à l’ordre public

Après avoir traité des généralités en matière d’exequatur sur le plan théorique, il convient
désormais de nous intéresser à cette thématique sur le plan pratique cette fois-ci, en recensant
certaines jurisprudences dont cette procédure fait l’objet.

B)Jurisprudence en matière d’exequatur des sentences arbitrales étrangères


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 Premier cas jurisprudentiel : une affaire opposant une entreprise


Britannique à une entreprise marocaine

Faits :

Une entreprise marocaine spécialisée dans le commerce de produits de base avait signé un
contrat commercial avec un fournisseur de Grande Bretagne contenant une clause
compromissoire qui donne attribution de compétence à un Centre d’Arbitrage Londonien
spécialisé dans les litiges relatifs à ce commerce. Les parties avaient convenu que c’est le
droit anglais qui était applicable en cas de litige. Cependant, pour des raisons économiques et
financières, l’entreprise marocaine s’est rétractée au cours de la phase d’exécution du contrat
juste avant la date de livraison de la marchandise, d’où le recours du fournisseur anglais à
l’arbitrage institutionnel de la cour comme prévu.

Procédure :

Celle-ci convoque la partie marocaine qui a refusé de se constituer en qualité de défendeur


avançant que le contrat n’a jamais été accepté ni signé par elle-même. Le tribunal londonien a
rendu en défaut de représentation de la partie marocaine trois sentences aux termes desquelles
il a décidé ce qui suit :

· La reconnaissance de l’existence de relations commerciales et de la validité du contrat


commercial qui stipule une clause compromissoire donnant compétence au tribunal
arbitral

· Le calcul et le paiement des indemnisations et du manque à gagner dues à la partie


anglais

· Le paiement des frais de la procédure d’arbitrage par la partie marocaine.

Au vu de cette décision, la partie britannique a demandé l’exéquatur de la sentence arbitral.


La partie marocaine a maintenu les moyens sur lesquels elle a construit sa défense pendant la
procédure d’arbitrage et au cours de la procédure d’exéquatur.

Solution :

Le tribunal de Commerce de Casablanca a rendu un jugement d’exequatur des trois sentences


arbitrales étrangères précitées sur les motifs de la validité du contrat commercial qui a connu
un début d’exécution comme les correspondances entre les parties l’ont démontré. Le tribunal
a motivé sa décision par l’application des dispositions de l’article 327-44 du code de
procédures civile et des dispositions de la convention de New York de 1958.

 Second cas jurisprudentiel : une affaire opposant une entreprise française


à une entreprise marocaine

Faits :
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En juillet 2008, la société filiale marocaine Ynna Asment a signé avec la société française
Fives FCB un contrat portant sur la réalisation d’une unité de production de ciment. Il a été
convenu que l’exécution du contrat se déroulera en deux étapes : une première phase dite de
«préparation» qui s’étale jusqu’à l’entrée en vigueur du contrat, qualifiée de «principale» et
une deuxième phase de l’engagement qui porte plutôt sur la réalisation du projet. Le projet a
finalement été abandonné en 2009. La société française reproche à la société marocaine
d’avoir retiré sans préavis un cautionnement que la société mère de la filiale marocaine a
refusé de payer.

Procédure :

Usant de la clause compromissoire, la société française demande réparation au tribunal


arbitral à Genève (Suisse) compétent en la matière qui a prononcé une sentence arbitrale en sa
faveur et a condamné la filiale marocaine à payer solidairement avec sa société mère une
certaine somme.

Solution :

Le tribunal commercial de Casablanca, saisi pour l’exéquatur de la sentence arbitrale, a


reconnu par Ordonnance le bienfondé de la sentence arbitrale mais en ne déclarant pas la
solidarité entre la filiale marocain et sa société mère comme l’avait jugé le tribunal arbitral.

La Cour d’appel commerciale de Casablanca saisie par l’appel de la société française ordonne
par arrêt du 15 janvier 2015 l’exéquatur et la reconnaissance de la sentence arbitrable telle
qu’elle a été prononcée par le tribunal arbitral de Genève qui avait déclaré cette solidarité

Le groupe Fives, a obtenu du Tribunal de commerce de Casablanca le 25 février 2015 la saisie


conservatoire et la saisie-exécution d’actions de sociétés détenues par la société mère.

II) Les retombées de la reconnaissance et l’exécution des sentences étrangères


sur le territoire marocain

A)Les effets de l’exequatur et les voies de recours

 Les effets de l’ordonnance d’exequatur 

Elle ne modifie pas la nature de la sentence arbitrale qui a déjà l’autorité de la chose jugée dés
son prononcé (Article327-26 du code de procédure civile). Par apposition de la formule
exécutoire sur la sentence , elle la transforme en titre exécutoire . Elle permet donc au
créancier de recourir à toutes les mesures d’exécution forcée légalement admissibles , dés lors
que le délai de recours contre la sentence est expiré . Outre que l’ordonnance d’exequatur fait
revêtir l’autorité de la chose jugée , quoique cette position puisse être discutable lorsqu’on
admet que cette autorité existe dés le prononcé de la décision arbitrale , elle entraine d’autres
effets non négligeables . Ainsi , en tant que décision judiciaire publique , même rendue en
dehors de la présence des parties.
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L’ordonnance d’exequatur est notifiée à la requête de la partie la plus diligente . La sentence


arbitrale prend désormais la forme d’une décision contraignante , à l’instar de tout acte
juridictionnel émis par une juridiction étatique . Elle est alors susceptible d’exécution forcée à
l’encontre de la partie succombant , à moins que celle-ci n’ait requis elle-même l’exequatur
pour ‘ judiciariser ‘ la sentence et la rendre définitive et empêcher l’autre partie de s’y
soustraire . Dans la perspective de son exécution , à la requête de la partie intéressée ou du
greffe compétent , le président du tribunal compétent ou le juge chargé de l’exécution
instituée récemment devant les tribunaux de commerce peuvent , selon le cas , ordonner des
saisies , hypothèques et d’autres mesures d’exécutions . Enfin , c’est généralement contre
l’ordonnance d’exequatur que peuvent être formés l’appel et les autres recours légalement
permis .

 Les voies de recours 

Les voies de recours ne sont pas uniquement exercées à l’encontre de la sentence arbitrale
voire même à l’encontre de l’ordonnance de l’exequatur. En fait, L’ordonnance donnant
l’exequatur à la sentence n’étant pas susceptible de recours judiciaire, à moins qu’il ne
s’agisse d’un recours en annulation devant la cour d’appel lorsque ladite ordonnance a été
rendue dans l’existence des vices de fond ou de forme prévues par l’article 327-36 du C.P.C
donnant lieu au recours en annulation de la sentence. De surcroit, il faut savoir que le
président ou le premier président compétent peut refuser la demande du requérant de
l’exequatur tout en motivant sa décision et, dans ce cas, sa décision est susceptible d’appel
dans un délai de 15 jours à compter de la notification de celle-ci. S’agissant de la sentence
arbitrale, elle est susceptible d’être rétractée au sens de l’article 402 du C.P.C , et ce, devant la
juridiction étatique qui aurait statué sur l’affaire s’il y n’avait pas une convention d’arbitrage.(
art 327-34). 12 A cela s’ajoute que la sentence peut être attaquée par la tierce opposition en
application de l’article 303 du C.P.C à partir du moment où l’ordonnance de l’exequatur
touche les droits d’une tierce personne qui n’a pas été partie au litige objet d’arbitrage. Dans
ce contexte, la cour d’appel statue dans ce cas selon les règles d’urgence aux fins de la
protéger les droits de celui qui attaque cette ordonnance. Si on a dit que la procédure
d’exequatur est nécessaire, pour que la sentence puisse créer ses effets, il y a noté qu’il y a des
cas qui sont exceptés par la loi de cette procédure, chose que l’on va traiter dans le paragraphe
suivant.

B)La dualité des solutions en matière de reconnaissance des sentences arbitrales


étrangères

L'exécution des sentences arbitrales, fait l’objet de dualité entre les décisions rendues par les
juridictions étrangères et leur applicabilité au Maroc, en plus de l’existence des dispositions et
instruments internationales, une analyse de cette difficulté constitue un vrai enjeu juridique.

 Les problèmes relatifs à la reconnaissance d’exequatur au Maroc

L’arbitrage est un mode alternatif de règlement des différends, qui permet aux parties de
recourir souvent à l'avance, à la désignation d'une juridiction compétente, par laquelle, elle
exprime leurs volontés d’être jugés.
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Il peut s'agir d'une simple insertion d'une clause compromissoire qui est prévue d'avance avant
toutes litiges susceptibles de naitre dans le futur. De même qu'il peut s’agir d’un compromis
où les parties sont amenées à recourir à l’arbitrage comme alternative face aux lenteurs
procédurales ou aux difficultés relatives à la procédure.
Bref, c’était une volonté commune et un intérêt commun qui a donné naissance à l'arbitrage.
Il faut aussi retenir le caractère économique qui vient geler sur le contrat. D'où la suspicion et
un intérêt orienté vers des juridictions spécifiques.
La sentence arbitrale produit ces effets juridiques et est attaché d'une force exécutoire,
seulement dans les sentences arbitrales surtout au niveau international, le juge compétent et la
reconnaissance de la juridiction et son application sur le territoire Marocain peut être remis en
cause, même si l'on parle de la reconnaissance internationale des sentences arbitrales par le
Maroc.
Dès lors que l’arbitrage mais en relation des intérêts privées , la question de la reconnaissance
de la sentence en est une question , en même temps aussi que les conditions de son
applicabilité sur le territoire marocain , le litige est susceptible d’engager plusieurs pays au
niveau international, surtout lorsqu’il existe ou si l’une des parties à désigner une juridiction
étrangères, le Maroc en vertu des dispositions relatives au code de procédure civile a accordé
la reconnaissance et l’exécution des sentence sous le respect d’un ensemble de conditions. Par
ailleurs, il est à préciser que l’arbitrage est attaché de l’autorité de la chose jugée, mais
lorsqu’il met en relation une personne morale de droit public l’autorité de la chose jugée doit
obligatoirement dépendre de la reconnaissance d’exequatur.
À ce niveau l’on se pose la question de l’importance et de l’exigence de l’exequatur par le
juge marocain, sachant que les dispositions applicables par les juridictions étrangers peuvent
porter préjudice à certaines solutions considérer comme des chefs de motivations souvent des
sentences rendues au Maroc.
Des lors que la plupart des compromis ou clause sont de nature commerciale , le juge
étrangers se base essentiellement sur les lois et dispositions relatives aux pratiques ,usage et
coutumes de commerce internationale , ce qui est l’inverse en analyse avec la considération au
Maroc des décisions judiciaires locales, sur l’extension de différentes faits et la qualifications
juridiques des juridictions étrangères , dont leurs applications , sont non seulement contraire à
certains regards aux visions des législations marocaines.
Pour l’exécution de la sentence au Maroc, la dualité et la sentence accordé par le juge reçoit
une exécution, une fois qu’il respecte les conditions suivant les visas de l’article 327-46 et
l’article 327-47.
Sur ce motif, Un important Arrêt de la Cour de Cassation Marocaine datant de juin 2014,
rendu dans un cas d’exequatur d’un jugement étranger (mais qui aura un impact sur les
sentences arbitrales internationales par extension), est venu limiter de manière claire et précise
la compétence du Juge marocain afin de simplifier et raccourcir cette procédure.
Le Juge marocain est désormais limité selon cet Arrêt dans ses prérogatives et ne doit prendre
en considération que les trois conditions cumulatives évoquées par le Code de Procédure
Civile :
 Que le Juge étranger soit compétent (on peut étendre à l’arbitre)
 Que la loi appliquée au litige soit la loi adéquate
 Que cette loi ne porte pas atteinte à l’ordre public
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S’agissant de sentences arbitrales, on peut considérer que cette limitation sera également de
mise et que le Juge de l’exequatur devra se contenter de vérifier que la sentence n’est pas
entachée d’un vice trop grave, en vérifiera la régularité formelle, la validité de la convention
d’arbitrage et la conformité de la sentence à l’ordre public.
La dualité est à apprécier au niveau de l’applicabilité des sentences, lorsque la loi ou
l’éléments d’extranéité fait appel aux juridictions marocaine.

 L'exequatur au niveau international

Au niveau international, la plupart des modes de règlement des litiges engagent la


responsabilité des entreprises dotée d’une large portefeuille , en disposant un pouvoir de
projection , l’implication des dispositions relatives à la convention de news York à l’arbitrage
sont d’une efficacité irrémédiables , mais cette dualité s’exprime pour des aspects d’ordres
étatiques , et comme la protection des intérêts est la volonté de toute législation, une telle
dualité peut mener à la méconnaissance des instruments internationales applicables, d’ailleurs
l’un des motifs essentiels de la convention de new York: a pour objectif principal d’empêcher
toute discrimination envers les sentences étrangères et les sentences non nationales. Elle
oblige les États contractants à s’assurer que ces sentences soient reconnues et généralement
exécutoires sur leur territoire au même titre que les sentences nationales. Un objectif
secondaire de la Convention est d’obliger les tribunaux des États contractants à donner
pleinement effet aux conventions d’arbitrage en renvoyant à l’arbitrage les parties qui les
saisissent d’un litige en violation de leur convention d’arbitrale.
Par exemple le recours à l’arbitrage pour le règlement d’un litige relative à la succession ou à
l’exécution d’un contrat en investissement pourrait être non attaché de l’exequatur surtout,
lorsqu’il contrevient aux dispositions d’ordres publique , même si la sentence et l’exequatur a
reconnu la juridiction marocaine comme compétente , et dans ce cas au lieu d’être un moyen
et un gage en matière de temps et de rapidité , l’arbitrage empruntera une autre voie de fait ,
l’ordre public marocaine n’accorde pas d’exequatur dans les cas de concubinage, car portant
atteintes aux respects des droits d’ordre public défendu par le Maroc.
De plus que l’exequatur avant d’être en mesure d’être appliqué, le juge vérifie la compétence
de la juridiction qui a rendu, une telle décision, pour ne pas offenser, on juge mal et quasiment
impossible, comment l’arbitrage réglementé et réalisé par un juge spécialisé dans un domaines
spécifique et prenant en considération plusieurs motivations doit donner avant toutes
exequatur la reconnaissance de ces sentences au Maroc.
D'ailleurs sur la même observation , la dualité s’exprime par rapport aux conditions de
reconnaissance des juridictions compétentes , car la plupart des sentences arbitrales font
l’états d’implication de plusieurs éléments d’extranéité, ceci pose souvent l’efficacité de la
reconnaissance des sentences et les problématiques liées à la désignation d’une juridiction
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compétente, le Maroc malgré qu’il a signé des différentes conventions demeure protectrice en
matière des règles de compétences judiciaires l’une des interrogations que l’on se pose est les
moyens dont il dispose, le juge marocain en face à de n'importe quelle sentence, soit sur le
choix des parties d’être soumis à la loi marocaine ou lorsqu’une partie est marocaine.
L e cadre spécifique de l’implication de ses sentences doit passer par la traduction en langue
Arabe des sentences susceptibles d’être attachée d’une force exécutoire, alors que l’on sache
que l’esprit d’une convention est susceptible d’emprunter une autre tournure, par la
dénaturation de la substance ou des motivations du juge étrangers d’où les vides juridiques
que l’on ressent au niveau de l’appréciation et l’accord de reconnaissance de ces sentences.
La jurisprudence a dernièrement était marqué par des positions abondantes sur ce sujet , en
prenant d base la convention de new York plusieurs textes sont réticents sur la reconnaissance
de certaines sentences, en plus du fait que l'arbitrage, dernièrement fait office à l’intervention
d’autres parties qui n’avait pas un lien avec la clause , mais comme c’est des intérêts privés
rien n’empêche d’invoqué l’ingérence d’autres organes délibérant d’où la menace de
l’efficacité et des contrainte que l’on ressent au niveau de l’arbitrage internationale, en partant
d’une convention ou d’une clause compromissoire.

Conclusion

L’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales internationales sur
le territoire marocain n’est pas automatique. Bien que les sentences internationales
notamment soient par nature définitives ou contraignantes, elles ne font pas nécessairement
l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée. Pour leur donner un effet
juridique, ces décisions doivent passer par une procédure judiciaire dénommée l’exequatur.
En effet, après une période de rude bataille pour avoir gain de cause dans un litige, et malgré
l’obtention d’une décision favorable, les entreprises étrangères pour ne parler que du domaine
civil ou commercial, doivent faire face à une nouvelle phase judiciaire s’apparentant le plus
souvent à un parcours du combattant. Ces sociétés qui ont pris soin de faire rédiger par leurs
Conseils et accepter par la partie marocaine une clause compromissoire organisant
l’attribution de compétence à un Tribunal arbitral se trouvant ou statuant à l’étranger, sont
néanmoins contraintes, afin de valider leurs demandes, de prendre un Avocat local au Maroc,
et de défendre de nouveau leurs intérêts auprès de Juges marocains, ceux-là mêmes auxquels
elles avaient entendu faire échapper initialement leur affaire. Une bonne connaissance des
décisions judiciaires locales en matière d’exequatur, et cela, en amont du litige, permettrait
d’éviter bien des déconvenues et de réduire le risque de se voir annuler une sentence arbitrale
obtenue de haute lutte.

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