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Problématique :
GA
Encadrant : Pr. MAZOUZ Asmaa RTOUM Asmaa
LB
Année universitaire:2020/2021 AHY Khaoula
ID
SAID Abdelkarim
NA
JI Rayane
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PLAN
Introduction
Procédures de l’exequatur
Conclusion
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INTRODUCTION
A côté de l’appareil judiciaire étatique, nul ne peut, aujourd’hui, nier le rôle considérable de
l’arbitrage au sein de notre ordonnancement juridique et du développement croissant de ses
interventions depuis quelques années déjà.
L’arbitrage est, en effet, une réalité qui s’affirme comme un moyen de règlement des litiges
commerciaux par le recours à une justice privée qui trouve sa source dans un contrat.
Bien que la justice et le règlement des litiges entre les justiciables soit une fonction régalienne
de l’État, l’apport de l’arbitrage en cette matière ne peut être dénigré, et les avantages que
cette procédure procure constituent la ligne de démarcation avec la justice étatique.
La procédure d’arbitrage se solde par une sentence arbitrale qui met normalement fin au litige
qui opposait les parties. La sentence arbitrale constitue l’acte ultime et l’objectif premier du
processus arbitral. C’est donc l’acte juridique par lequel le tribunal tranche le litige qui lui a
été soumis.
La sentence arbitrale est encadrée de manière stricte aussi bien au niveau international que
national, sa reconnaissance et son exécution puisent leurs bases des conventions de Genève du
28 Septembre 1927, la convention de New-York de 1958 et la convention de Washington de
1965 sur le règlement des différends relatifs aux investissements entres États et ressortissants
d’autres États. Sans oublier la loi type de la CNUDCI du 21 juin 1985.
Au Maroc la sentence arbitrale ainsi que la procédure d’arbitrage sont régies par la loi n° 08-
05, laquelle est reprise dans le code de procédure civile.
Par ailleurs, l’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales
internationales sur le territoire marocain n’est pas automatique , bien que les sentences
internationales notamment soient par nature définitive ou contraignantes , elles ne font pas
nécessairement l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée , pour leur donner
un effet juridique , ces décisions doivent passer par une procédure judiciaire dénommée
l’exequatur.
Ainsi si la volonté des parties reste déterminante à plusieurs niveaux, il arrive que l’une des
parties se voit obligée de faire appel à la justice étatique pour apposer à une sentence arbitrale
étrangère le sceau de la force obligatoire reconnu au jugement pour qu’elle puisse bénéficier
de son application sur le territoire national. De ce fait le passage du volontaire au forcé
s’avère indispensable chaque fois que l’une des parties refuse de se soumettre à la décision de
l’arbitre.
Dans le cadre de cette étude, il s’avère opportun de nous poser les interrogations suivantes :
Par quel processus une sentence étrangère peut-elle être reconnue par les juridictions
marocaines ? Quels seront ses effets ?
L’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales internationales sur
le territoire marocain n’est pas automatique. En effet, ces sentences ne font pas
nécessairement l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée.
C’est ainsi que pour leur donner un effet juridique, ces décisions passent par une procédure
judiciaire dénommée l’exequatur
L’exequatur est une procédure par laquelle un tribunal rend exécutoire sur son territoire
national une sentence arbitrale ou un jugement ou un acte étranger. L’exéquatur de la
sentence arbitrale permet ainsi au bénéficiaire d’en poursuivre l’exécution comme s’il
s’agissait d’une décision juridictionnelle et au besoin par le recours à la force publique
Jusqu’en décembre 2007, le Maroc n’était pas doté d’une législation appropriée en matière
d’exequatur de sentences arbitrales internationales, ce qui poussait les parties à se référer à la
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Convention de New York de 1958 ratifiée par le Maroc de même qu’aux diverses
Conventions bilatérales signées avec quelques Pays.
Tout d’abord, la convention de New York du 10 juin 1958 sur la reconnaissance et l'exécution
des sentences arbitrales étrangères est considérée comme la plus importante des conventions
multilatérales sur l'arbitrage international. Le Maroc, en la ratifiant, s'est engagé à la
reconnaissance et à l'exécution de toutes les sentences rendues sur le territoire d'un autre État
et, partant, en vertu de l'article 14 de la convention de New York, cet État contractant n'a pas
besoin pour cela de conclure un accord bilatéral avec le Maroc.
Ensuite, le Code de Procédure Civile a été refondu afin de mettre en place un cadre normatif
comblant le vide juridique pré existant. Ses dispositions visent à contraindre de manière plus
encadrée l’État marocain à donner pleinement effet aux décisions arbitrales rendues à
l’étranger ou mettant en cause des entreprises localisées dans différents pays, à les
reconnaitre, et à leur donner force exécutoire sur notre territoire.
Procédures de l’exequatur :
En principe, quel que soit la force probante et l'autorité de la sentence, son exécution ne
pourra être que volontaire et spontanée par les parties. Une telle exécution volontaire
emportera évidemment acquiescement à la sentence, c'est-à-dire renonciation à exercer les
voies de recours ouvertes contre la sentence
Il arrive souvent que l'une des parties refuse d'exécuter la décision rendue à son encontre,
l'arbitre étant dans l'impossibilité de prononcer une astreinte. Dans ce cas la sentence devra
alors faire l'objet d'une procédure d'exequatur pour permettre une exécution forcée.
Dans ce cadre, l’article 327-31 du CPC affirme que « La sentence arbitrale n'est susceptible
d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur du président de la juridiction
dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue »
· Compétence en matière d'exequatur et modalités à respecter :
La procédure d'exequatur est déclenchée par un arbitre ou par la partie la plus diligente. En
principe le juge compétent pour rendre l'ordonnance d'exequatur est le président de la
juridiction dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue. Si la sentence n'indique pas le
lieu où elle a été rendue, le juge territorialement compétent est celui du lieu où les arbitres ont
donné connaissance de la sentence aux parties, à défaut s’applique la règle gouvernant
l'arbitrage international qui renvoie au juge du lieu où l'on entend exécuter la sentence.
Ainsi, le juge de l’exequatur statue sur pièces dans son cabinet, en dehors de la présence des
parties. Pour lui permettre d’accomplir sa mission, le demandeur de l’exequatur doit présenter
une requête écrite circonstanciée, la minute de cette décision et la convention d’arbitrage qui
doivent être déposées au greffe de sa juridiction par l’un des arbitres dans les trois jours de
son prononcé.
L’exequatur peut également se dérouler devant le premier président de la CA lorsque la
sentence fait l'objet d'un recours. Dans ce cas, la sentence est déposée au greffe de la
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juridiction de second degré compétente et c’est ce haut magistrat qui rendra l’ordonnance
demandée.
Le juge marocain est désormais limité dans ses prérogatives et ne doit prendre en
considération que les trois conditions suivantes cumulatives évoquées par le code de
procédure civile :
Après avoir traité des généralités en matière d’exequatur sur le plan théorique, il convient
désormais de nous intéresser à cette thématique sur le plan pratique cette fois-ci, en recensant
certaines jurisprudences dont cette procédure fait l’objet.
Faits :
Une entreprise marocaine spécialisée dans le commerce de produits de base avait signé un
contrat commercial avec un fournisseur de Grande Bretagne contenant une clause
compromissoire qui donne attribution de compétence à un Centre d’Arbitrage Londonien
spécialisé dans les litiges relatifs à ce commerce. Les parties avaient convenu que c’est le
droit anglais qui était applicable en cas de litige. Cependant, pour des raisons économiques et
financières, l’entreprise marocaine s’est rétractée au cours de la phase d’exécution du contrat
juste avant la date de livraison de la marchandise, d’où le recours du fournisseur anglais à
l’arbitrage institutionnel de la cour comme prévu.
Procédure :
Solution :
Faits :
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En juillet 2008, la société filiale marocaine Ynna Asment a signé avec la société française
Fives FCB un contrat portant sur la réalisation d’une unité de production de ciment. Il a été
convenu que l’exécution du contrat se déroulera en deux étapes : une première phase dite de
«préparation» qui s’étale jusqu’à l’entrée en vigueur du contrat, qualifiée de «principale» et
une deuxième phase de l’engagement qui porte plutôt sur la réalisation du projet. Le projet a
finalement été abandonné en 2009. La société française reproche à la société marocaine
d’avoir retiré sans préavis un cautionnement que la société mère de la filiale marocaine a
refusé de payer.
Procédure :
Solution :
La Cour d’appel commerciale de Casablanca saisie par l’appel de la société française ordonne
par arrêt du 15 janvier 2015 l’exéquatur et la reconnaissance de la sentence arbitrable telle
qu’elle a été prononcée par le tribunal arbitral de Genève qui avait déclaré cette solidarité
Elle ne modifie pas la nature de la sentence arbitrale qui a déjà l’autorité de la chose jugée dés
son prononcé (Article327-26 du code de procédure civile). Par apposition de la formule
exécutoire sur la sentence , elle la transforme en titre exécutoire . Elle permet donc au
créancier de recourir à toutes les mesures d’exécution forcée légalement admissibles , dés lors
que le délai de recours contre la sentence est expiré . Outre que l’ordonnance d’exequatur fait
revêtir l’autorité de la chose jugée , quoique cette position puisse être discutable lorsqu’on
admet que cette autorité existe dés le prononcé de la décision arbitrale , elle entraine d’autres
effets non négligeables . Ainsi , en tant que décision judiciaire publique , même rendue en
dehors de la présence des parties.
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Les voies de recours ne sont pas uniquement exercées à l’encontre de la sentence arbitrale
voire même à l’encontre de l’ordonnance de l’exequatur. En fait, L’ordonnance donnant
l’exequatur à la sentence n’étant pas susceptible de recours judiciaire, à moins qu’il ne
s’agisse d’un recours en annulation devant la cour d’appel lorsque ladite ordonnance a été
rendue dans l’existence des vices de fond ou de forme prévues par l’article 327-36 du C.P.C
donnant lieu au recours en annulation de la sentence. De surcroit, il faut savoir que le
président ou le premier président compétent peut refuser la demande du requérant de
l’exequatur tout en motivant sa décision et, dans ce cas, sa décision est susceptible d’appel
dans un délai de 15 jours à compter de la notification de celle-ci. S’agissant de la sentence
arbitrale, elle est susceptible d’être rétractée au sens de l’article 402 du C.P.C , et ce, devant la
juridiction étatique qui aurait statué sur l’affaire s’il y n’avait pas une convention d’arbitrage.(
art 327-34). 12 A cela s’ajoute que la sentence peut être attaquée par la tierce opposition en
application de l’article 303 du C.P.C à partir du moment où l’ordonnance de l’exequatur
touche les droits d’une tierce personne qui n’a pas été partie au litige objet d’arbitrage. Dans
ce contexte, la cour d’appel statue dans ce cas selon les règles d’urgence aux fins de la
protéger les droits de celui qui attaque cette ordonnance. Si on a dit que la procédure
d’exequatur est nécessaire, pour que la sentence puisse créer ses effets, il y a noté qu’il y a des
cas qui sont exceptés par la loi de cette procédure, chose que l’on va traiter dans le paragraphe
suivant.
L'exécution des sentences arbitrales, fait l’objet de dualité entre les décisions rendues par les
juridictions étrangères et leur applicabilité au Maroc, en plus de l’existence des dispositions et
instruments internationales, une analyse de cette difficulté constitue un vrai enjeu juridique.
L’arbitrage est un mode alternatif de règlement des différends, qui permet aux parties de
recourir souvent à l'avance, à la désignation d'une juridiction compétente, par laquelle, elle
exprime leurs volontés d’être jugés.
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Il peut s'agir d'une simple insertion d'une clause compromissoire qui est prévue d'avance avant
toutes litiges susceptibles de naitre dans le futur. De même qu'il peut s’agir d’un compromis
où les parties sont amenées à recourir à l’arbitrage comme alternative face aux lenteurs
procédurales ou aux difficultés relatives à la procédure.
Bref, c’était une volonté commune et un intérêt commun qui a donné naissance à l'arbitrage.
Il faut aussi retenir le caractère économique qui vient geler sur le contrat. D'où la suspicion et
un intérêt orienté vers des juridictions spécifiques.
La sentence arbitrale produit ces effets juridiques et est attaché d'une force exécutoire,
seulement dans les sentences arbitrales surtout au niveau international, le juge compétent et la
reconnaissance de la juridiction et son application sur le territoire Marocain peut être remis en
cause, même si l'on parle de la reconnaissance internationale des sentences arbitrales par le
Maroc.
Dès lors que l’arbitrage mais en relation des intérêts privées , la question de la reconnaissance
de la sentence en est une question , en même temps aussi que les conditions de son
applicabilité sur le territoire marocain , le litige est susceptible d’engager plusieurs pays au
niveau international, surtout lorsqu’il existe ou si l’une des parties à désigner une juridiction
étrangères, le Maroc en vertu des dispositions relatives au code de procédure civile a accordé
la reconnaissance et l’exécution des sentence sous le respect d’un ensemble de conditions. Par
ailleurs, il est à préciser que l’arbitrage est attaché de l’autorité de la chose jugée, mais
lorsqu’il met en relation une personne morale de droit public l’autorité de la chose jugée doit
obligatoirement dépendre de la reconnaissance d’exequatur.
À ce niveau l’on se pose la question de l’importance et de l’exigence de l’exequatur par le
juge marocain, sachant que les dispositions applicables par les juridictions étrangers peuvent
porter préjudice à certaines solutions considérer comme des chefs de motivations souvent des
sentences rendues au Maroc.
Des lors que la plupart des compromis ou clause sont de nature commerciale , le juge
étrangers se base essentiellement sur les lois et dispositions relatives aux pratiques ,usage et
coutumes de commerce internationale , ce qui est l’inverse en analyse avec la considération au
Maroc des décisions judiciaires locales, sur l’extension de différentes faits et la qualifications
juridiques des juridictions étrangères , dont leurs applications , sont non seulement contraire à
certains regards aux visions des législations marocaines.
Pour l’exécution de la sentence au Maroc, la dualité et la sentence accordé par le juge reçoit
une exécution, une fois qu’il respecte les conditions suivant les visas de l’article 327-46 et
l’article 327-47.
Sur ce motif, Un important Arrêt de la Cour de Cassation Marocaine datant de juin 2014,
rendu dans un cas d’exequatur d’un jugement étranger (mais qui aura un impact sur les
sentences arbitrales internationales par extension), est venu limiter de manière claire et précise
la compétence du Juge marocain afin de simplifier et raccourcir cette procédure.
Le Juge marocain est désormais limité selon cet Arrêt dans ses prérogatives et ne doit prendre
en considération que les trois conditions cumulatives évoquées par le Code de Procédure
Civile :
Que le Juge étranger soit compétent (on peut étendre à l’arbitre)
Que la loi appliquée au litige soit la loi adéquate
Que cette loi ne porte pas atteinte à l’ordre public
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S’agissant de sentences arbitrales, on peut considérer que cette limitation sera également de
mise et que le Juge de l’exequatur devra se contenter de vérifier que la sentence n’est pas
entachée d’un vice trop grave, en vérifiera la régularité formelle, la validité de la convention
d’arbitrage et la conformité de la sentence à l’ordre public.
La dualité est à apprécier au niveau de l’applicabilité des sentences, lorsque la loi ou
l’éléments d’extranéité fait appel aux juridictions marocaine.
compétente, le Maroc malgré qu’il a signé des différentes conventions demeure protectrice en
matière des règles de compétences judiciaires l’une des interrogations que l’on se pose est les
moyens dont il dispose, le juge marocain en face à de n'importe quelle sentence, soit sur le
choix des parties d’être soumis à la loi marocaine ou lorsqu’une partie est marocaine.
L e cadre spécifique de l’implication de ses sentences doit passer par la traduction en langue
Arabe des sentences susceptibles d’être attachée d’une force exécutoire, alors que l’on sache
que l’esprit d’une convention est susceptible d’emprunter une autre tournure, par la
dénaturation de la substance ou des motivations du juge étrangers d’où les vides juridiques
que l’on ressent au niveau de l’appréciation et l’accord de reconnaissance de ces sentences.
La jurisprudence a dernièrement était marqué par des positions abondantes sur ce sujet , en
prenant d base la convention de new York plusieurs textes sont réticents sur la reconnaissance
de certaines sentences, en plus du fait que l'arbitrage, dernièrement fait office à l’intervention
d’autres parties qui n’avait pas un lien avec la clause , mais comme c’est des intérêts privés
rien n’empêche d’invoqué l’ingérence d’autres organes délibérant d’où la menace de
l’efficacité et des contrainte que l’on ressent au niveau de l’arbitrage internationale, en partant
d’une convention ou d’une clause compromissoire.
Conclusion
L’application des jugements rendus à l’étranger ou des sentences arbitrales internationales sur
le territoire marocain n’est pas automatique. Bien que les sentences internationales
notamment soient par nature définitives ou contraignantes, elles ne font pas nécessairement
l’objet d’une exécution volontaire par la partie condamnée. Pour leur donner un effet
juridique, ces décisions doivent passer par une procédure judiciaire dénommée l’exequatur.
En effet, après une période de rude bataille pour avoir gain de cause dans un litige, et malgré
l’obtention d’une décision favorable, les entreprises étrangères pour ne parler que du domaine
civil ou commercial, doivent faire face à une nouvelle phase judiciaire s’apparentant le plus
souvent à un parcours du combattant. Ces sociétés qui ont pris soin de faire rédiger par leurs
Conseils et accepter par la partie marocaine une clause compromissoire organisant
l’attribution de compétence à un Tribunal arbitral se trouvant ou statuant à l’étranger, sont
néanmoins contraintes, afin de valider leurs demandes, de prendre un Avocat local au Maroc,
et de défendre de nouveau leurs intérêts auprès de Juges marocains, ceux-là mêmes auxquels
elles avaient entendu faire échapper initialement leur affaire. Une bonne connaissance des
décisions judiciaires locales en matière d’exequatur, et cela, en amont du litige, permettrait
d’éviter bien des déconvenues et de réduire le risque de se voir annuler une sentence arbitrale
obtenue de haute lutte.