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Cours 

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Contrats nommés

Professeur : Bennis Meriem

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Sommaire

Première partie : Les contrats translatifs de propriété :


Titre I : la vente
Chapitre 1 : les éléments de la vente
Section 1 : le transfert d’une chose
A) la chose :
1-les choses vendables
2-la chose vendue
B) le droit sur la chose :
Section 2 : le prix
A) nécessité d’un prix
1- le prix doit être déterminé ou déterminable
2- le prix doit être réel et sérieux
B) Le montant du prix :
Chapitre 2 : La formation de la vente :
Section 1 : Le droit de vendre et d'acheter :
A) Restrictions au droit de vendre et d'acheter :
1-Restrictions au droit de vendre
2-Restrictions au droit d'acheter
3-Restrictions au droit de ne pas vendre :
B) Restrictions au libre choix du contractant
1-Le cocontractant prédéterminé
2-Le cocontractant substitué
C- Restrictions aux conditions de vente :
Section 2 : Processus de vente :
A) promesse de vente et d’achat :
1-promesse unilatérale
2-promesse synallagmatique
B) les ventes conditionnelles :
1-conditions suspensives
2-condition résolutoire
C) vente avec droit de repentir :
Chapitre 3 : Les effets de la vente :
Section 1 : L'effet translatif :
A) Transfert entre les parties :
1- Transfert de plein droit
2- Aménagements conventionnels
B) Le transfert à l'égard des tiers :
1- Les ayants- causes à titre réel
2- Les ayants cause à titre personnel
3- Les véritables tiers
Section 2 : Les obligations de l'acheteur :
A) Obligations essentielles : paiement du prix :
1- Exigibilité
2- Garanties de paiement
B) Obligations accessoires :
Section 3 : Obligations du vendeur
A) Les obligations contemporaines de la vente :
B) Les garanties après-vente :
1- La garantie d'éviction
2- La garantie des vices cachés
Chapitre 4 : L'anéantissement de la vente :
Section 1 : Les conséquences entre les parties :
A) La restitution due par le vendeur :
B) La restitution due par l'acquéreur :
Section 2 : Conséquences à l'égard des tiers :
Titre II : Les contrats voisins de la vente :

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Chapitre 1 : Les autres contrats translatifs de droit réel.
Section 1 : Transfert définitif de droit réel
A) Le contrat d'échange (619 DOC)
B) L'apport en société :
C) Dation en paiement :
Section 2 : Transfert temporaire :
A) L’emphytéote
B) Les effets en cours de contrat
Deuxième Partie : Les contrats portants sur l’usage des biens
Titre I : le Bail
Chapitre 1 : les éléments de bail
Section une : la jouissance de la chose
A) La Chose :
B) La jouissance :
Section 2 : la jouissance assurée par le bailleur
Section 3 : élément de durée
Section 4 : nécessité d’un prix
Chapitre 2 : régime General de bail
Section une : conclusion de bail
A) Conditions de fond :
B) Objet du bail :
C) Qualité du bailleur :
Section 2 : les effets de bail
A) Obligation du bailleur :
1- Obligation de délivrance
2- Obligation d’entretien
3- Les réparations locatives
4- Obligation de garantie des vices cachés : art 643 DOC
5- Garantie contre les troubles de jouissance
B) obligation du locataire :
1- Le bon usage de la chose
2- Le respect de la substance de la chose
3- La conservation de la chose
Section 3 : la transmission du bail :
A) changement du bailleur
B) changement du locataire (668 DOC)
1- la cession du bail ;
2- la sous location ;
Section 4 : l’extinction du bail
A) cause d’extinction
1- le bail à durée déterminée
2- le bail à durée indéterminé
B) suite de l’extinction
Titre II : le prêt des choses
Chapitre 1 : le prêt à usage (830 DOC)
Section 1 : qualification
A) remise par usage :
B) finalité de restitution :
C) Gratuité :
Section 2 : conclusion du prêt a usage
A) formation du contrat :
B) preuve du contrat :
Section 3 : les effets du prêt a usage
A) situation de l’emprunteur
1- usage de la chose :
2- conservation de la chose :
3- restitution de la chose :
B) obligation du prêteur :
1- Remboursement des dettes de conservation :
2- Défaut de la chose :

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C) effet à l’égard des tiers :
Section 4 : fin du prêt a usage
Chapitre 2 : le prêt a consommation
Section 1 : caractère et qualification
A) Caractère translatif de propriété :
B) Caractère gratuit ou onéreux :
Section 2 : conclusion de prêt de consommation
A) Formation du contrat :
B) Preuve :
Section 3 les effets du prêt de consommation
A) obligation de l’emprunteur :
B) obligation du prêteur :
Section 4 : extinction du prêt de consommation
Titre III : les Contrats de Service
Chapitre 1 : Mandat
Section 1 qualification du mandat :
A) Accomplissement d’acte juridique pour autrui
B) Absence de subordination :
Section 2 : Conclusion du mandat
A) Formation du mandat :
B) Preuve du mandat :
Section 3 : les effets du mandat
A) les rapports internes entre les parties
1- Obligation du mandataire en vers le mandant :
Exécution de sa mission :
Devoir de conseil :
Obligation de rendre compte :
2) obligation du mandant envers le mandataire.
B) rapport des parties avec les tiers
1) la situation du mandataire 920 DOC
2) la situation du mandant 926 DOC
Section 4 : fin du mandat
A) extinction volontaire
1) renonciation par le mandataire
2) révocation par le mandant
B) extinction accidentelle
Chapitre 2 : le contrat de dépôt
Sous-Chapitre I : Qualification du contrat de dépôt
SECTION 1 REMISE DE LA CHOSE
SECTION 2 CONSERVATION DE LA CHOSE
SECTION 3 FINALITÉ DE RESTITUTION
Sous-Chapitre II : Régime général du dépôt
Section 1 Formation du contrat de dépôt
SECTION 2 EFFETS DU CONTRAT DE DEPOT.
A) Obligations du dépositaire
1 Obligation de garde
2 Obligation de restituer
B) Obligation du déposant
1 Dettes du déposant
2 Garanties du dépositaire
Section 3 Extinction du contrat de dépôt

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Introduction :
Classiquement l’intitulé contrats spéciaux est en soi quelque peu ambiguë voire trompeur, il
pourrait évoquer l’idée de contrat particulier dérogeant au droit commun. Or c’est tout
l’inverse, en effet les contrats spéciaux sont les plus courants des contrats, ceux qui sont
tellement pratiqué. Ils présentent un caractère répétitif permettant de dégager des catégories
bien classifiées. Ces catégories sont les différentes espèces, que l’on peut recenser au sein
du genre constitué par la notion de contrat en général parmi les actes juridiques. Loin de
déroger à la théorie générale des contrats, les contrats spéciaux en assurent la mise en
œuvre l’application concrète aux différents types de conventions les plus usuels, plutôt que
des contrat spéciaux, il faudrait parler des droits spéciaux des contrats ; en effet, il s’appuie
sur la théorie générale des contrats, le droit des contrats spéciaux en assurent non
seulement l’application mais l’adoption aux singularités de chaque espèce ; chacune
présente en effet des particularités qui servent précisément à des différencier les uns des
autres, ces particularités requièrent au delà de la théorie générale des contrats des règles
spécifiques et c’est ce qui est consacré par l’article 1107 du code civil français qui fait la
distinction entre les règles générales et les règles spéciales et marque la distinction entre les
contrats nommés et contrats innommés , à noter que l’appellation contrats spéciaux renverra
à un corps de règles spécifiques qui en théorie répond aux caractéristiques propres à une
opération ; il apparaît donc que la théorie générale d’obligation est constamment en toile de
fond dans l’étude des contrats spéciaux. Les contrats en dénomination propres sont dits :
contrats nommés par opposition au contrat innommés, en effet, ce n’est pas le titre que les
parties imposent sur leur rapport, mais l’économie et le contenu de celui-ci. Sont nommés les
contrats qui correspondent à un genre, un moule connu et font à ce titre l’objet de règles
propres, et c’est ce qui précisément constitue la matière des contrats spéciaux ; chaque
contrat nommé a ainsi sont statut juridique, et ses règles s’appliquent à chaque fois que le
contrat était expressément écarté, l’importance de la nomination d’un contrat est donc de
premier ordre. Le plus souvent c’est la loi qui nomme un type de contrat, et elle le fait à partir
de la pratique qui s’est instaurée, qui a pris un caractère répétitif et qu’il sera utile de lui offrir
un cadre juridique. Mais la loi n’est pas la seule source en raison de ses lenteurs
d’élaboration ; on peut par exemple se référer en dehors de la loi aux coutumes répandues
en matière de commerce, à noter aussi qu’il y a eu des contrats modernes qui ont apparu
spontanément (franchise, crédit bail…etc.) et que la jurisprudence organise peu à peu. Avant
ou sans intervention légale, ces contrats n’en méritent point d’être considérés comme
contrats nommés dès lors que leur existence déclenche l’application d’un corps de règles
même ce dernier reste plus ou moins embryonnaire. Il y a deux avantages à la
réglementation d’une espèce de contrat devenant usuel : D’une part, préciser le
fonctionnement et les effets sur toute une série de points que les contrats n’auront pas vus
ou réglés. D’autre part, on imposait certaines règles considérées comme essentielles et
prévenir ainsi les abus, c’est l’objet des règles impératives inspirées par des motifs de
politique juridique (protection de certains contractants comme les consommateurs). La
doctrine classique avec coutume opposaient les grands et petits contrats, les premiers étant
plus important économiquement, ce qui justifie un ensemble de règles parfois détaillées ;
( vente, louage…etc.) Les petits contrats ;( prêt, cautionnement…etc.) Ils retenaient moins
l’intention par ce qu’ils semblaient moins juridique et concernaient les relations amicales plus
des ressorts, des mœurs et de la sociologie que du droit, mais là l’évolution économique et
sociale fait son œuvre, en particulier à travers le développement de l’économie qui a fait
grandir certains contrats qui sont devenus aujourd’hui grand par leur rôle économique ;
(mandat, prêt d’argent, de travail…etc.).
L’évolution s’est traduite en outre par un autre phénomène : la poursuite de la spécialisation
conduisant à l’appréciation au sein de chaque espèce de différentes variétés ou sous-
espèces, ainsi parmi les baux il faut faire place aujourd’hui aux baux d’habitation et aux baux
à usage professionnel, parmi les prêts d’argent on distingue : prêt de consommation et prêts
immobilier. Aucun des contrats spéciaux n’a échappé à ce phénomène de spécialisation, qui
conduit à une superposition verticale ; A la base il y a le droit commun de la théorie générale
des contrats (TGC) au stade intermédiaire, il y a le droit commun spécial (le bail) et au

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dessus encore, il y a le droit particulier de la variété considérée (bail commercial). Classer un
contrat concret dans telle ou telle catégorie constitue une opération intellectuelle de
qualification, elle exige l’analyse de l’économie du contrat et c’est une opération
fondamentale dans le droit des contrats spéciaux, c’est elle qui déclenchera l’opposition du
régime propre à telle ou telle contrat nommé, c’est pourquoi elle constitue une opération de
droit sur laquelle la cour de cassation exerce son contrôle, elle consiste à rechercher
l’élément essentiel du contrat envisagé ; pour en dégager la qualification globale, pour ce
faire ; les juges doivent s’attacher non seulement à la nomination donnée par les parties
mais l’analyse d’économie réelle du contrat, Le titre donné par les parties au contrat ne lie
pas le juge qui peut parfaitement estimer qu'un contrat qualifié de prêt correspond en réalité
à un bail ; autrement dit : le contenu prévaut toujours sur l’intitulé. Il arrive fréquemment que
la pratique crée des sortes de contrats qui ne correspondent à aucun moule juridique connu
des contrats (sus generis = de son propre genre). Ce qui n’est pas qualification, mais la
constatation d’échec de toute qualification, et c’est la raison pour parler de contrat nommés ;
de ce qui précède, il n’est pas aisé d’établir une liste par nature sujette à l’évolution à la fois
dans son contenu et ses ramifications. Cependant, cette évolution est assez lente pour qu’on
puisse dresser une telle liste, en effet, le droit marocain connait un double problème de
codification : retirant certaines matières des codes classiques à l’occasion d’une réforme
législative, et de recodification pour des codes spécialisés. On connait déjà les grandes
qualifications énoncées par le DOC, et qui traversent le droit des contrats :
Contrat à titre gratuit et contrat à titre onéreux. Contrat synallagmatique et contrat unilatéral,
Contrat civil et contrat commercial Ces multiples classifications ne sont guère appropriées
lorsqu’il s’agit de présenter les catégories essentielle de contrats nommés, en effet, mieux
vaut l’attachement à l’objet et au rôle de ce contrat, ce qui permet d’en dégager les
catégories essentielles :
Contrat translatif de propriété (vente, échange…etc.),
Contrat portant sur l’usage de bien (bail, prêt de chose…etc.),
Contrat portant sur la prestation de service (dépôt, mandat),
Contrat portant sur un crédit (prêt d’argent…etc.),
Contrat portant sur un événement incertain /contrat aléatoire.

Première partie : Les contrats translatifs de propriété :


Ils sont particulièrement utiles à la vie économique, puisque leur particularité est de porter
sur un bien, mais surtout sur un droit réel concernant ce bien, en transférant un droit réel
(propriété ou démembrement)
Ces contrats investissent l’acquéreur d’un rapport de droit direct avec la chose, cet effet réel
donne au contrat une portée particulière à savoir ; une opposabilité aux tiers, laquelle prend
un relief particulier lorsque ce contrat transfère un droit réel, puisque par opposition un tel
droit est opposable à tous, le contrat va donc constituer pour le bénéficière le titre de
propriété qu’il pourra faire respecter par tous.

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Titre I : la vente : Le DOC donne une définition de la vente à l’article 478, c’est ici le
rapport d’obligation qui définit le contrat de vente, plus généralement ; il faut retenir que le
contrat de vente est le transfert de propriété en contre partie d’un versement d’un prix. C’est
un contrat synallagmatique, à titre onéreux, translatif de propriété, consensuel (488 DOC)
puisque le contrat est formé par le seul échange des consentements, enfin il est commutatif.
Le contrat de vente est le plus important dans la vie économique puisqu’il permet la
circulation de biens et de valeurs, et dans une économie libérale qui repose sur la
distribution et la consommation, la vente est un rouage essentiel.
Chapitre 1 : les éléments de la vente  : Comme tout contrat, la vente doit obéir aux
conditions de formation énoncées à l’article 2 du DOC ; à savoir : le consentement des
parties, leur capacité à contracter, une cause licite et un objet certain qui forme la matière de
l’engagement. Il faut voir quelles sont les règles spéciales qui régissent la formation du
contrat de vente (l’article 478 et s du DOC), il y a en effet, deux éléments indispensables à
l’existence même d’une vente, le transfert d’une chose en contre partie d’un paiement d’un
prix. Sous ces deux piliers, un contrat ne peut pas recevoir donation s’il n y a aucune contre
partie ou échange, si la contre partie consiste en un autre bien, voire apport en société si la
contre partie réside dans l’attribution de parts sociales.
Section 1 : le transfert d’une chose : A) : la chose :
1-les choses vendables : Le principe est que toute chose est dans le commerce et la vente
peut porter sur toute sorte de chose ou d’objet (immeuble, corps certain, bien incorporel…
etc.) par dérogation au principe, certaines choses ne peuvent pas faire l’objet d’une vente ;
l’article 484 du DOC ; sont ainsi visées les choses hors commerce ; la clientèle, bénéfice
d’autorisation administrative, la personne humaine, le droit au vote…etc.
2-la chose vendue : Pour qu’il puisse y avoir vente, il faut que la chose concernée soit
vendable en elle-même, mais qu’il soit précisément identifiable ou identifiée par application
des dispositions relatives à la détermination de l’objet du contrat. Pour les corps certains
c’est une chose individualisée et qui n’est pas substituable. Il faut des indications suffisantes
à l’acte pour l’identifier, ainsi dans une entreprise en difficulté ; la vente peut porter sur le tout
ou une partie de son actif. Pour les choses de genre l’article 486 DOC ; la détermination peut
s’effectuer par la précision de la quantité ou l’espèce convenus dans les ventes ordinaires
dénommées au poids, compte, ou à la mesure (telle quantité de blé de telle variété),
l’individualisation étant une condition d’exécution du contrat. La chose vendue étant
désignée, la question qui se pose est de savoir si la chose est subordonnée à son existence
au moment de la vente, pour les choses qui ont péri au moment de la vente ; le principe est
que la vente est nulle, en effet il y a perte si la chose n’existe plus (marchandise brulée) mais
aussi si la chose a perdu ce qui faisait sa valeur (marchandise pourri) , lorsque la perte est
partielle ; l’acheteur à le choix entre la nullité et la réduction proportionnelle, cette règle n’est
pas d’ordre public, car il peut être parfaitement écarté par la nature aléatoire du contrat :
l’existence de la chose n’est pas alors nécessaire car l’incertitude dont elle fait l’objet
constitue précisément l’aléa (l’achat par l’acheteur à ses risques et périls d’un lot de
marchandise en cours de transport par mer) . Pour les choses futures, elles peuvent faire
l’objet d’une vente à terme valable ; objet à fabriquer, immeuble à construire, dans le cas où
la chose future peut faire l’objet d’une vente, celle-ci devient caduque si la chose ne parvient
pas à existence ; les marchandise fabriquées ne sont pas vendues pour une raison
étrangère au vendeur, mais si la disparition a eu lieu après échange des consentement ; le
contrat de vente est formé et le problème est traité par la répartition des risques ( les risques
pèsent sur l’acheteur qui est immédiatement propriétaire)
B) : le droit sur la chose : S’agissant de la nature du droit cédé, le plus souvent ; la vente
porte sur un droit de propriété en son entier (pleine propriété). Mais on peut céder un simple
démembrement du droit de propriété, c'est-à-dire l’une de ses composantes (usufruit, nulle
propriété), de même, il se peut aussi que les droits appartiennent à un ensemble de
copropriétaires indivisibles, notamment à la suite de succession, ces copropriétaires peuvent
se réunir et vendre le droit en son entier, mais un seul des co-indivisaires peut céder sa part
dans l’indivision, l’acquéreur entrera dans l’indivision au lieu ou à la place du vendeur, les
autres indivisaires peuvent s’y opposer en exerçant un droit de préemption afin de se

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substituer à l’acquéreur. Quant à l’existence du droit cédé, on évoquera à titre d’illustration la
vente de la chose d’autrui, l’article 485 DOC, destiné à transférer un droit, la vente n’est
valable que si le vendeur est bien titulaire de ce droit réel, à défaut, le transfert est
impossible en vertu de la règle « nul ne peut transférer un droit qu’il n’a pas », une telle
vente n’implique pas toujours la mauvaise foi du vendeur, par exemple :dans le cas du
vendeur qui dispose au moment de la vente d’un titre qui se trouve ultérieurement résolu ou
annulé : la rétroactivité de cette annulation entraîne des effets en cascade, puisque toute les
reventes du bien étant désormais des vente de la chose d’autrui, ces ventes sont donc
nulles, mais il s’agit d’une nullité relative à la disposition de l’acheteur dont elle protège les
intérêts . La nullité est couverte si le vendeur n’était pas copropriétaire au moment de la
vente le devient par la suite (vente d’un bien sous conditions suspensives de l’acquérir du
véritable propriétaire pour être en mesure d’en assurer la délivrance.)dans ce cas la vente
sera alors consolidée. Quant au véritable propriétaire, l’action en nullité ne lui est pas
couverte car il n’a pas à se préoccuper de cette vente conclue par des tiers sur son propre
bien et qui ne l’oblige pas (effet relatif des contrats) : ce véritable propriétaire peut ignorer la
conclusion de la vente, mais il disposera toujours d’une action en revendication pour
récupérer son bien.
Section 2 : le prix : L’existence d’un prix est un élément indispensable de la vente, il est une
contre partie monétaire, représenté par une somme d’argent. Les prix sont librement fixés
par les parties au contrat, ce qui est dans le cadre d’une économie libérale où les prix
résultent des jeux d’offre et de demande apparaît logique. Le prix est en premier lieu un
instrument de qualification de contrat, c’est l’existence d’un prix qui permettra de qualifier la
convention d’une vente et de la distinguer d’autres conventions (échange, donation), outre,
la vérification de contrat, le prix intervient aussi au stade de la validité du contrat ; c’est une
condition de validité du contrat de vente. Il ne faut pas oublier non plus que la précision du
prix est l’obligation principale assumée par l’acheteur.
A) : nécessité d’un prix :
1- le prix doit être déterminé ou déterminable  : Il en va de même pour le prix comme pour
la chose, autrement dit : celui-ci doit être déterminé ou déterminable, autrement dit :les
éléments essentiels d’une vente doivent être suffisamment précis pour donner un accord de
volonté ; l’article 487 DOC exige que le prix de vente soit déterminé, il appartient donc à la
partie elle-même d’évaluer la chose, ou bien le prix est immédiatement chiffré, ou bien sans
l’être ; il est fixé par référence à des éléments qui le rendent déterminable le jour où il doit
être payé, il faut que ces élément de référence soient néanmoins précis pour permettre de
chiffrer le prix le jour venu, sans nouvel accord des parties ( le cour de la bourse de telle
marchandise, le tarif moyen de fournisseurs désignés) En outre, il est permis au parties de
déroger aux dispositions de l’article 487 du DOC et de confier le soin de fixer le prix à un
tiers appelé arbitre ou expert, ce tiers en tant que mandataire commun des deux partie qui le
chargent d’une mission juridique qui consiste à fixer un prix précis s’imposant aux parties, la
simple indication de fourchette de prix est insuffisante, il existe aussi différentes clauses
imaginées par la pratique qui permettent en déterminabilité des parties ; ces clauses sont
considérées comme valables, c’est le cas de clauses qui fait référence au prix tel que fixer
par le cour d’une cotation sur un marché comme l’argus pour les véhicules , par exemple ;
on peut également citer la clause d’offre concurrente qui est celle qui oblige le vendeur à
baisser son prix si un concurrent pratique un prix plus bas que celui initialement proposé.
L’indétermination du prix va donc priver la vente d’une de ces conditions d’existence, et à
défaut de prix, la vente est de nullité absolue. si les parties ne se sont pas mises d’accord au
moment de la signature du contrat, ce dernier est nul même si les parties se mettaient
postérieurement en accord sur le prix, la raison de cette règle étant qu’au moment de la
signature du contrat il manquait un élément essentiel à savoir la détermination du prix, enfin
si la détermination dépend d’une seule partie ; l’accord de volonté fait défaut et le contrat est
nul pour indétermination du prix soit pour l’existence d’une condition protestataire c’est à dire
une détermination qui doit se faire à base d’élément objectif échappant ainsi à la volonté
d’une des parties.

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2- le prix doit être réel et sérieux : L’exigence d’un prix, exige que le prix fixé ne soit pas
une simple apparence, c’est le cas où les parties simulent un prix main conviennent qu’il ne
sera pas versé de sorte que ce prix est très fictif n’implique pas de vente, de même le prix ne
doit pas être vile o dérisoire est c’est le cas où le prix est tellement minime qu’il ne conçoit
pas une contre partie, il y prix vil lorsque le prix est si dérisoire qu’il équivaut à une absence
de prix. Ce qui est en cause, ce n'est pas une insuffisance de prix mais une inexistence
réelle, en effet que le contrat soit causé par une contre partie réelle, le prix sera dérisoire si
les parts sociales sont cédées pour une somme inférieur au dividende de l’année, la nullité
de vente dépend d’un engagement ou d’un défaut de cause de l’engagement du vendeur.
B) : Le montant du prix : Le problème du juste prix est de l'ordre de la philosophie juridique.
Doit-on donner le pas à la liberté contractuelle dont le plus fort peut abuser, ou à une justice
contractuelle imposant un équilibre minimum entre le prix convenu et la valeur réelle de la
chose. La réponse de principe étant que dès lors que le consentement des parties n'est pas
vicié par dol ou violence et dès lors qu'elles sont capables, le prix qu'elles ont fixé s'impose à
elles sans que le juge ne puisse réduire ce prix qu'il juge par exemple excessif. Des
correctifs sont toutefois aménagés : c'est le cas en matière de prix lésionnaire qui est un prix
désavantageux et qui n'entretient pas un rapport avec la valeur du bien (article 504, 505,
506)
Chapitre 2 : La formation de la vente : Section 1 : Le droit de vendre et d'acheter : A) :
Restrictions au droit de vendre et d'acheter :
1-Restrictions au droit de vendre :
A- Les incapacités : la vente étant le type même de l'acte de dispositions. Toutes les règles
concernant les actes sont applicables : nul ne peut vendre un bien s'il n'a pas la capacité
d'en disposer. Cela s'applique aux incapables, aux mineurs non émancipés, aux majeurs en
tutelle, etc. Le mineur ou majeur en tutelle doivent être représentés par leur administrateur
légal (tuteur) lequel doit être lui-même autorisé.
B- Les clauses d'inaliénabilité : Certains biens pouvant intrinsèquement être vendus
peuvent être frappés par une interdiction de vente dans le patrimoine de leur titulaire. C'est le
cas de certains biens dans le cadre des procédures de redressement judiciaires : le tribunal
peut décider que les biens indispensables à la continuation de l'entreprise ne pourront être
aliénés pour une durée qu'ils fixent sans son autorisation.
2-Restrictions au droit d'acheter : L'acte d'achat est un acte de disposition puisqu'il
emporte l'aliénation du prix. Certaines personnes vont se trouver privées du droit d'acheter
certains biens. Ces incapacités sont le plus souvent liées aux fonctions de l'acheteur dont on
craint qu'il puisse en abuser pour servir ses intérêts : le tueur ne peut acheter les biens dont
il a la gestion, et le mandataire ceux qu'il doit vendre.
3-Restrictions au droit de ne pas vendre : Il s'agit essentiellement du refus de vente car si
nul ne peut être contraint de céder sa propriété néanmoins et dans le domaine particulier du
commerce le refus de vendre apparaît anormal puisque l'activité même du commerçant et de
vendre ses produits. Dans ce cas, le refus n'est pas dicté par le souci de conserver son bien
et peut donc refléter des motivations liées à la personne de l'acquéreur. Or, ces motivations
ne sont pas toujours licites et peuvent procéder d'un souci discriminatoire pouvant entraver
la fluidité du marché et le jeu de la libre concurrence.
Quant aux ventes forcées : le principe de libre conservation de son bien cède encore dans
certains cas à des impératifs supérieurs (expropriation pour cause d'utilité publique, saisie
des biens du débiteur insolvable)
B) : Restrictions au libre choix du contractant :
Ces restrictions peuvent prendre deux formes dans certains cas le candidat à la vente doit
s'adresser à une personne précise prédéterminée et ne pas s'adresser ailleurs dans d'autres
cas il pourra y avoir une substitution de partenaires.
Dans le premier cas, le promettant ne s'engage nullement à vendre ou à acheter mais
seulement à s'adresser aux bénéficiaires si jamais il souhaite vendre ou acheter ce qu'il
reste libre de faire. Tant qu'il ne fait rien, il n'est pas en faute, sa seule obligation consistant à
ne pas s'adresser ailleurs. Par exemple :

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1) Pacte de préférence : (engagement de réserver la préférence au bénéficiaire si on
décide de vendre ou d'acheter et de lui faire donc en priorité une proposition dans ce sens
avant de s'adresser ailleurs.) Ce pacte est souvent l'accessoire d'un contrat principal
(exemple : un bail avec préférence au locataire). Le pacte est créateur d'une obligation
purement négative : ne pas vendre d'abord avoir fait une promesse aux bénéficiaire, mais il
n'est certainement pas une promesse de vente. Tant que le promettant n'envisage pas de
vendre le bien concerné, le pacte peut venir à expiration sans avoir jamais trouvé à jouer
Enfin, si le promettant a cédé le bien à un tiers sans respecter le pacte et si le tiers est de
bonne foi la vente ne peut être atteinte et la sanction ne consistera qu'en des dommages
intérêts. Mais, si le tiers est de mauvaise foi, la vente conclue en fraude des droits du
propriétaire, peut être annulée à condition que la mauvaise foi soit caractérisée et qu le tiers
ait eu connaissance de l'existence du pacte mais aussi de l'intervention des bénéficiaires à
s'en prévaloir.
2) Clauses d'exclusivité : Fréquente en droit du travail dans le domaine de la distribution
puisqu'il arrive que les parties conviennent d'une telle clause. Et il peut s'agir soit d'une
exclusivité d'achat (clause d'approvisionnement exclusif par laquelle un distributeur s'engage
à se fournir auprès de tel fabriquant seulement) soit de vente.
2-Le cocontractant substitué :
a) Droit de préemption ou de retrait : permet à son titulaire de prendre la place de
l'acquéreur dans le contrat à charge pour lui d'en assurer les obligations. Lorsque la vente
est conclue au mépris de ce droit et donc sans notification au bénéficiaire, la sanction est
variable soit la vente sera considérée comme nulle parce qu'opérée irrégulièrement et
parfois c'est la substitution pure et simple de ce bénéficiaire qui peut venir chasser
l'acquéreur.
b) Clauses d'agrément : Ce sont elles qui font dépendre la réalisation définitive de la vente
à l'agrément de l'acquéreur par un tiers qui doit donner son approbation à la vente pour que
celle-ci soit parfaite. Ces clauses sont fréquentes en matière de cession de parts sociales
car l'acquéreur va se trouver ainsi entré dans la société. Dans d'autres cas la clause
d'agrément sera purement interdite ou autorisée. C'est le cas en matière de cession de bail
où l'intuitu personae est valable. Lorsque cette clause est méconnue, la vente sera
inopposable à celui dont l'agrément était requis. Entre les parties la vente reste valable mais
elle ne présente plus aucun intérêt et il y a donc lieu à résolution.
C- Restrictions aux conditions de vente : Dans le domaine du commerce il est interdit de
s'engager à respecter un prix minimum de revente des produits, car cela constitue une
pratique restrictive de concurrence. Mais il se peut aussi que le propriétaire s'engage à ne
vendre que dans certaines conditions. Ce sont les clauses relatives aux modes de vente qui
sont parfaitement licites et inspirées par e souci d'un fabriquant de préserver une certaine
imagine de marque de ses produits (ne pas vendre en dehors d'un certain type de magasins
Section 2 : Processus de vente : La formation du contrat de vente suit le droit commun, il
faut donc la rencontre des consentements à laquelle vient s'ajouter toute une série de
perturbation à travers la succession de plusieurs étapes avant la conclusion définitive de la
vente. Le principe en la matière étant la formation instantanée du contrat de vente par le seul
fait de la rencontre des volontés. Peu importe que la vente ne soit pas immédiatement
exécutée et la chose non livrée puisque c'est ici de sa conclusion qu'il s'agit et non de son
exécution. (Article 583) La règle fondamentale est donc que la vente est parfaite et
définitivement formée dès l'accord des parties sur le prix de la chose.
A) : promesse de vente et d’achat : Elle recouvre des réalités diverses, il s’agit tantôt d’un
engagement souscrit par une seule partie qui permet de vendre ou d’acheter, tandis que
l’autre conserve toute liberté et réserve son consentement définitif à la vente définitive : on
parle de promesse unilatérale par lesquelles le promettant consent au bénéficiaire une
option c'est-à-dire un choix ; acquérir, vendre ou bien renoncer, ces promesses
décomposent la formation de la vente en opérant un décalage entre le moment où chacune
des parties donnent son consentement, celui du promettant est donné dès la promesse, celui
du bénéficiaire n’est donné que plus tard, lorsqu’il décidera de lever l’option. Au contraire,
lorsque les parties s’engagent d’ores et déjà en permettant l’une de vendre, l’autre d’acheter,

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on parle de promesse synallagmatique. Ce qui est commun à ces deux promesses ; c’est de
constituer des actes/contrats préparatoires à la vente, en effet, dans les deux cas il y a
contrat et il est préparatoire, puisque par exemple ; la promesse synallagmatique ne fait que
préparer l’acte qui va définitivement déceler la vente avec tous ses effets envers les tiers.
1-promesse unilatérale : Ce qui la caractérise c’est le décalage dans le temps des
consentements, le permettant donne le sien à la vente dans les conditions fixées et il ne peut
le révoquer durant toute la vie de la promesse. Quant au bénéficiaire, il ne donne son
consentement que lors de la levée de l’option et c’est seulement à ce moment que la vente
va se former par l’adjonction de ce nouveau consentement à celui auparavant fourni par le
promettant, ce moment de formation de vente est lourd de conséquence, car c’est lui qui
détermine la validité de la vente et fixe le point de départ du contrat avec ses effets
Promesse unilatérale d’achat : le promettant est l’acheteur qui s’engagent à acheter le
bien, si le propriétaire ( bénéficiaire de la promesse)décide de vendre, il faut juste que la
chose et le prix soit déjà déterminés puisqu’il suffira au bénéficiaire de lever l’option pour que
la vente soit parfaite, tant que le propriétaire n’a pas pris de parie de vente, le promettant
pourra librement acheter ailleurs des biens semblables, ce qui n’empêchera d’acquérir le
bien si l’option est levée, de plus ; le propriétaire reste libre de disposer de son bien,
notamment s’il trouve un acquéreur avec un meilleur prix le bénéficiaire de cette promesse
pouvant alors être transmis à son acquéreur si l’option n’est pas levée dans le délai par le
propriétaire, le promettant n’aura pas à l’acheter, en effet ; il sera libéré, dans le cas inverse,
si le propriétaire lève l’option dans le délai, la vente sera parfaite par le seul fait de sa
décision, puisque le consentement déjà donné par le promettant acheteur vient s’adjoindre à
celui du vendeur, et c’est à cet instant précis que se forme la vente.
Promesse unilatérale de vente : C’est celle qui va lier le vendeur, tandis que l’acheteur
bénéficie d’une option en générale dans son type de promesse, l’acquéreur paie cette
liberté, car s’il ne renonce pas à l’opération, il s’acquittera d’une indemnité d’immobilisation
et si la vente se réalise ; elle s’imputera sur le prix de la vente ou restera acquise au
promettant vendeur, ce schéma peut se compliquer par la stipulation très fréquente d’une ou
de plusieurs conditions suspensives ( obtention d’un prêt par le bénéficiaire) si la condition
défaille, le contrat de promesse sera caduque et le bénéficiaire ne pourra plus lever l’option,
en revanche si la condition se réalise, le contrat de promesse produit des effets moraux. A
noter que durant la vie de la promesse on se trouve essentiellement en situation d’une vente
et le promettant et soumis à une obligation de ne pas faire, il ne doit rien faire qui viendrait
faire obstacle à la vente si le bénéficiaire lève l’option, par exemple il ne pourra pas disposer
d’un bien en faveur d’un tiers, quant au bénéficiaire, il ne jouit durant cette période d’attente
que d’un droit personnel à l’égard du promettant c'est-à-dire un droit de créance de nature
mobilière, aussi et si le promettant dispose du bien en faveur du tiers cet acte de disposition
est en principe valable car il émane de quelqu’un qui était encore seul propriétaire et le
bénéficiaire n’aura droit qu’à des dommages intérêts, sans pouvoir anéantir l’acte consenti
au tiers sauf si ce dernier connaissait l’existence de la promesse en acceptant d’acquérir, il
commit une faute qui justifie l’inopposabilité son acquisition au bénéficiaire qui pourra
librement lever l’option sur un bien qui reste libre à son égard. Quant au dénouement de la
promesse, le bénéficiaire peut renoncer à la vente et ne peut lever l’option, à l’inverse il peut
toujours lever l’option tant que la promesse est en cours, rien n’empêche les paries que cette
levée sera faite d’une certaine matière (lettre recommandée) et suivant certaines modalités
(versement du prix).
2-promesse synallagmatique : C’est le cas par exemple de compromis de vente qui est un
contrat préparatoire, qui constitue la vente elle-même , le principe étant que la promesse de
vente vaut vente, en effet entre les parties, chacune est obligé envers les autres de sorte
que la vente est parfaite, la promesse précise uniquement que la promesse des ventes est
différé jusqu’à l’accomplissement de diverses formalités ( le transfert de propriété est reporté
au jour de la signature de l’acte authentique, il n y a donc qu’un terme relatif à l’exécution du
contrat qui n’affecte en rien la formation de ce contrat)

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B) : les ventes conditionnelles : La vente peut être assorti d’une condition résolutoire,
suspensive, et la formation de la vente s’en trouve affectée dans son principe, cette vente
définitivement formée risque de disparaître, si la condition ne survient pas condition
suspensive) ou si elle ne se réalise pas (condition résolutoire)
1-conditions suspensives : La liberté contractuelle permet au partie de subordonner la
vente à toute condition suspensive qui leur plait de choisir ( achat de terrain subordonné à la
délivrance d’un permis de construire), il en est également ainsi dans la vente à essai (494
DOC) permettant à l’acquéreur de tester la chose avant de l’acquérir, cette vente est faite
sous condition suspensive, cependant ; dès lors que l’essai est concluant , la vente est
réputée avoir été fait rétroactive, l’essai doit être objectif donc concluant et la jurisprudence
française décide que l’essai doit être objectif donc concluant ; si à l’expiration du délai
d’essai, l’acheteur n’a pas manifesté sa volonté de ne pas conserver le bien, ainsi l’essai est
donc une condition qui ne dépend pas du seul pouvoir de l’acquéreur, à l’inverse de la vente
à la dégustation (494 DOC) où l’acquéreur reste entièrement maître de sa décision, cette
condition suspensive va toujours opérer de façon rétroactive
2-condition résolutoire : Les méthodes commerciales de promotion commerciale
fournissant les exemples de promesse de racheter le produit si l’acquéreur trouve moins
cher ailleurs, en cas de condition résolutoire ; le vendeur est réputé avoir été toujours
propriétaire
c) : vente avec droit de repentir : Une fois la vente formée, il est définitive et irrévocable,
mais la loi a organisé des possibilité de retour en arrière, le consommateur en droit français
a un droit de repentir qui lui permet dans un délai bref de revenir sur son consentement.
Droit de repentir ouvert au vendeur : Organisé par les (585—>600 DOC), la vente à
réméré dite vente avec faculté d’achat est un pacte dans lequel le vendeur se réserve le droit
de reprendre la chose moyennant la restitution du prix augmenté de diverses sommes (frais
de vente), ce type de réméré s’adresse à des personnes possédant un bien immobilier qui le
revendent à réméré pour rembourser leur dette, et rachètent ensuite leur bien quand leur
situation financière s’assainit, généralement à travers un entrain immobilier à long terme,
mécaniquement sa particularité de fonctionner comme condition résolutoire puisque la vente
unilatérale est en effet anéantie rétroactivement
Droit de repentir ouvert à l’acheteur : La protection moderne du consommateur utilise la
technique du délai de repentir puisque après avoir signé le contrat de vente, l’acheteur peut
renoncer à la vente dans un délai de 7 jours sans payer de pénalité, cette faculté d’ordre
publique et le professionnel doit impérativement la porter à la conscience du client
Droit de repentir ouvert aux deux parties : Il s’agit de la clause de dédit qui donne la
faculté de se délier unilatéralement de son engagement, généralement moyennant l’abandon
d’une somme d’argent dénommée le dédit, cette faculté est ouverte à l’acheteur, au vendeur
ou aux deux parties, cette clause est valable si elle est enfermée dans un certain délai et en
stipulant le paiement de la contre partie à la charge de celui qui se dédie, l’exercice de la
faculté à la charge de celui qui se dédie, l’exercice de la faculté anéantit rétroactivement la
vente à la manière d’une condition résolutoire. Ceci peut également s’exercer en matière
d’arrhes 288-à290 DOC, les arrhes sont ce que l’un des contractants donne à l’autre pour
assurer la fin de l’engagement, ou lorsque l’obligation ne pourra pas s’exécuter ou sera
résolue par la faute de la partie qui a donné les arrhes, celui qui les a reçus à le droit de les
retenir, si le contrat est exécuté ;le montant de l’arrhe sera porté en réduction de ce qui est
du par la partie qui la donne ; en conséquence, la vente avec arrhe peut valablement être
défaite par le dédit d’une partie.
Chapitre 3 : Les effets de la vente : La particularité du contrat de vente tient à ce qu'il ne
se borne pas à engendrer comme tout contrat des obligations respectives à la charge du
vendeur et de l'acquéreur mais il opère en outre un transfert de droit réel. Ce transfert qui est
précisément l'objectif recherché par l'acheteur confère aux effets de la vente une
physionomie particulière : est mis en œuvre le droit des obligations contractuelles mais
également le droit des biens qui détermine le régime de ce changement de titulaire du droit
réel qui résulte de la vente.

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Section 1 : L'effet translatif : C'est ce qu'on appelle le transfert « solo consensu » c'est-à-
dire par le seul consentement. Le transfert de propriété devient donc un effet légal de la
vente puisque l'enjeu le plus apparent réside dans le transfert de propriété lui même c'est-à-
dire du bénéfice du droit réel dont l'acheteur est immédiatement investi. Ce transfert est
inopposable aux tiers jusqu'à la publication et pour les objets mobiliers, il ne leur est
opposable qu'après mise en possession (article 2229 du code civil = 456 DOC). Le second
enjeu est une conséquence qui se retourne contre l'acheteur : à la propriété, s'attache les
risques de la chose (resperit domino) qui sont ainsi immédiatement à la charge de
l'acquéreur. En définitive et en contrepartie d'un droit réel encore diminué (tant qu'il n'est pas
opposable aux tiers) l'acquéreur supporte ainsi la totalité des risques de la chose.
A- Transfert entre les parties : 1 : Transfert de plein droit : Le principe est le transfert de
plein droit et immédiatement de la propriété à l'acquéreur du seul fait de la formation du
contrat. Ainsi, l'acheteur est-il immédiatement propriétaire en quelque lieu que se trouve la
chose car la chose intègre son patrimoine (peut faire objet de saisi par les créanciers de
l’acquéreur) et devient donc le gage de ses créanciers qui peuvent la saisir. Corollairement,
la chose quitte au même instant le patrimoine du vendeur et tout acte fait par ce dernier en la
matière serait un contrat a non domino (c’est-à-dire fait par un non propriétaire). Exception :
La nature des choses peut parfois imposer un retard du transfert de propriété dans deux
hypothèses : Lorsque la vente porte sur des choses de genre, le transfert de propriété est lié
à leur individualisation. En effet, tant qu'on ne sait pas quelles choses de genre sont
vendues, aucun transfert ne peut s'opérer faute d'assiette. Cela conduit à opposer les ventes
en bloc, ou ventes à la mesure. (Pour les premières : par exemple : tout un stock) la chose
est individualisée, le transfert de propriété peut donc s'opérer immédiatement.
Quant aux ventes à la mesure dite au poids ou à la mesure, l'individualisation ne se fait qu'à
l'instant où les objets destinés à l'acheteur sont séparés du reste du stock du vendeur. Cette
individualisation peut se prouver par tout moyen traduisant une affectation de la chose à
l'acheteur pourvu qu'elle soit apparente. Exemple : L'étiquetage, marquage etc...
Inversement, le transfert de propriété est avancé dans la vente d'immeubles en état futur
d'achèvement : au lieu d'attendre l'achèvement de l'immeuble, le transfert de propriété va
s'opérer au fur et à mesure de la construction. C'est donc au moment même de la vente que
s'effectue le transfert de risque sauf exception mentionnée ci-dessus.
2 : Aménagements conventionnels : Les règles précédentes ne sont pas d'ordre public,
les parties contractantes peuvent librement y déroger par 3 séries de clauses : Les parties
peuvent différer les effets de la vente ou certains d'entre eux et en particulier son effet
translatif, c'est le cas des ventes à terme, utilisées en matière de vente immobilière lorsque
le compromis reporte le transfert de propriété à la signature de l'acte notarié. Tout en étant
lié, le vendeur reste donc propriétaire jusque là.
-La clause de réserve de propriété : C'est une clause par laquelle le vendeur, tout en
livrant la chose, en retient la propriété jusqu'à complet paiement du prix. Cette clause a pour
but de protéger plus efficacement le vendeur contre un défaut de paiement en lui permettant
de reprendre la chose qui lui appartient toujours puisque le transfert de propriété ne va
s'opérer qu'au jour où le prix est entièrement payé.
B- Le transfert à l'égard des tiers :
1 : Les ayants- causes à titre réel : Il s'agit des tiers qui ont acquis un droit réel de l'une
des parties. Selon qu'ils ont acquis ce droit du vendeur ou de l'acheteur, ils sont concernés
par la vente soit par un anéantissement de celle-ci.
Les ayants cause du vendeur : le moment du transfert de propriété intéresse les ayants
cause du vendeur pour savoir s'il était encore propriétaire lorsqu'il leur a été régulièrement
transmis sinon il a été consenti a non domino. Par exemple : en matière de vente
d'immeubles, le conflit va se trancher par le jeu de la publicité foncière, la vente n'est pas
opposable aux tiers ayant acquis un droit concurrent entre deux acquéreur du même
immeuble se règlent donc par la date de publicité de la vente. En matière de vente de
meubles corporels c’est-à-dire susceptible d'une possession matérielle (remise par tradition),
e conflit se règle par la mise en possession (article 456 et suivants)

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Les ayants cause de l'acquéreur : ont intérêt à invoquer le transfert de propriété immédiat
de la vente pour démontrer que l'acheteur pouvait valablement leur consentir aussitôt des
droits sur le bien. A l'égard du vendeur lui-même, ce sous-acquéreur est évidemment en
droit de se prévaloir du transfert solo consensu de la propriété. Mais le danger le plus grand
que courent les ayants cause de l'acquéreur réside dans l'anéantissement de la vente initiale
par le jeu d'une annulation ou d'une résolution dont l'effet rétroactif fait disparaître le droit de
leur auteurs.
2 : Les ayants cause à titre personnel : Celui qui prend un bien en location, a tout intérêt à
ce que le bailleur soit réellement le propriétaire sans quoi le bail est inopposable au véritable
propriétaire. A l'égard des locataires, le principe est celui de l'opposabilité immédiate du
transfert de propriété réalisé par la vente, et dès celle-ci, le vendeur n'a plus qualité pour
consentir un bail sur le bien. La situation est identique à l'égard des créanciers du vendeur et
de l'acquéreur dont le droit de saisi dépend du moment de la vente : Le principe est le
transfert de propriété leur est opposable du seul fait de la vente.
3 : Les véritables tiers : Le changement de propriétaire de la chose va intéresser certains
tiers qui ne tiennent pourtant aucun droit ni réel ni personnel de l'une ou l'autre des parties,
mais qui vont se trouver amenés à avoir un rapport juridique en cette qualité avec le
propriétaire. Soit pour invoquer une règle à son encontre ( par exemple : demander la
réparation d’un dommage lié à cette propriété ) Soit, le plus souvent, pour subir le jeu d'une
règle liée à cette propriété ( par exemple : le possesseur ou le détenteur qui subir une action
en revendication ) Le principe général étant que la vente vaut titre de propriété, ainsi le
vendeur pourra ainsi opposer à la victime d'un dommage qu'il n'est plus propriétaire et
l'acheteur pourra se prévaloir du droit de propriété pour revendiquer le bien détenu par un
tiers en lui réclamant par exemple une indemnité d'occupation.
Section 2 : Les obligations de l'acheteur :
A- Obligations essentielles : paiement du prix :
1 : Exigibilité : En principe le prix est exigible par la délivrance. C'est au vendeur qui
réclame le paiement de prouver qu'il a satisfait à son obligation de délivrance puisque c'est
elle qui conditions cette exigibilité du prix. L'acheteur peut refuser de payer le prix tant que sa
délivrance n'est pas parfaite. Par exemple : S'il n'a pas pu vérifier la marchandise ou si la
chose est atteinte de défauts qui restent à réparer. Néanmoins, cette règle d'exigibilité
immédiate du prix n'est pas d'ordre public. Et donc le paiement peut être différé ou avancé
par accord des parties. En pratique, une partie du prix peut être payable d'avance dès la
conclusion du contrat et il arrive aussi que le vendeur consente à l'acheteur des facilités de
paiement. Enfin, le paiement doit se faire au lieu convenu pour la délivrance. Les parties
peuvent néanmoins convenir différemment (en matière de vente immobilière, il est toujours
presque convenu que le paiement se fera chez le notaire rédacteur).
2 : Garanties de paiement :
A-le droit de rétention : Le vendeur peut refuser de livrer la chose tant qu'il n'est pas payé.
B-la réserve de propriété : Il suffit d'insérer dans le contrat de vente une clause de réserve
de propriété permettant au vendeur de retarder le transfert de propriété jusqu'au paiement du
prix, ce qui permet au vendeur en cas de défaillance de l'acheter de revendiquer la chose.
En toute occurrence le jeu de la clause obligera le vendeur en contrepartie de la
récupération de la chose à restituer la partie du prix déjà perçu.
Action résolutoire : Le vendeur impayé aura le droit de demander la résolution de la vente.
B- Obligations accessoires :
Il appartiendra à l'acheteur de procéder au retirement de la chose et donc les frais et risques
de transport seront à sa charge.
Section 3 : Obligations du vendeur
A- Les obligations contemporaines de la vente : L'obligation spécifique : La délivrance
Elle consiste à laisser la chose vendue à la disposition de l'acheteur pour qu'il en prenne
livraison. En effet, le vendeur est obligé de mettre la chose à la disposition de l'acheteur et
c'est ce dernier qui doit venir en prendre livraison. Pour les immeubles, la délivrance se fait
par la remise des titres de propriété. Pour les meubles, elle se fait par tradition. A défaut de
stipulation, la délivrance est en principe exigible immédiatement. Mais la jurisprudence tolère

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un délai raisonnable selon la nature de l'objet. Par exemple : en matière commerciale, on
admet qu'il puisse être indicatif selon les usages. Quant à l'objet de la délivrance, elle doit
porter très exactement sur la chose vendue telle que définie au contrat. En effet, le vendeur
doit délivrer cette chose dans son identité même, et ne peut effectuer une substitution
combien même elle ne paraîtrait pas préjudiciable. La délivrance est conforme dès qu'est
satisfaite la condition d'identité et la conformité de la chose s'apprécie à l'instant même de la
délivrance, et par rapport à la chose promise et aux caractéristiques énoncées : si la chose
livrée est matériellement celle qui a été promise avec les caractéristiques prévues,
l'obligation de délivrance est alors remplie. Au contraire, elle ne l'est pas si certaines
caractéristiques font défaut. Là, s'arrête classiquement l'exécution de l'obligation de
délivrance et les déconvenues que peut ensuite essuyer l'acquéreur à l'usage relèvent de la
garantie des vices cachés c'est à dire ceux qui rendent la chose impropre à l'usage prévu. Le
DOC inclut expressément dans la délivrance de la chose les accessoires de celle-ci
(accessoires matériels de la chose, ou les fruits de la chose depuis la vente, etc. …) En ce
qui concerne la preuve de la délivrance : notons que l'exécution de la délivrance se traduit
par la prise de possession du bien par l'acheteur et cette prise de possession manifeste
l'intention de l'acheteur d'accepter la chose telle qu'elle lui est fournie. Autrement dit, en
agréant la chose, l'acheteur reconnaît qu'elle est conforme à la vente et au contrat mais
seuls les défauts apparents sont couverts par la réception et non les vices cachés. En
dernier lieu, l'inexécution par le vendeur de son obligation de délivrance peut prendre
diverses formes : défaut total de délivrance, retard de délivrance ou délivrance défectueuse.
Le vendeur qui manque à son obligation de délivrance est exposé à des sanctions qui ne
sont que l'application du droit commun. Il s'agit de l'exécution forcée de la délivrance, et du
procédé de résolution et dans ce cas d'espèce il appartiendra au juge d'apprécier si le
manquement est assez grave pour justifier la résolution. Le troisième arsenal est : le
versement de dommages intérêts ou réduction du prix. A défaut de résolution, le vendeur
peut être condamné à des dommages intérêts envers l'acquéreur et il peut arriver également
qu'en cas de délivrance défectueuse l'acheteur opte pour une réduction du prix (appelée
réfaction en matière commerciale).
B- Les garanties après-vente :
1. La garantie d'éviction : Évincer signifie chasser, mettre dehors : l'acquéreur évincé est
celui qui est chassé du bénéfice de la chose c'est-à-dire privé de sa possession paisible.
L'éviction peut prendre plusieurs formes : elle peut être totale si l'acquéreur perd toute la
chose, ou partielle s'il n'en perds que certains avantages, par exemple lorsqu'il doit supporter
des charges qui n'avaient pas été déclarées ( occupation par des locataires ). Elle peut être
de droit si la privation de l'acheteur provient de l'exercice par un tiers d'un droit
(revendication à ou de fait si l'acheteur subit des atteintes purement matérielles (vol de la
chose, ou dégradation de la chose) Enfin, elle peut émaner également du vendeur lui-même
qui trouble son acheteur ou des tiers qui porteraient atteinte au droit de cet acheteur. Le
vendeur doit naturellement une garantie plus forte à l'égard de son fait personnel (garantie
du fait personnel) que pour le fait des tiers (garantie de l'éviction par un tiers). En ce qui
concerne la gestion du fait personnel, « qui doit garantie ne peut évincer », cela signifie que
le vendeur ne saurait reprendre par une voie détournée le profit de ce qu'il a vendu à
l'acheteur. Cette garantie est d'ordre public, par conséquent, elle ne saurait être restreinte
mais peut être étendue. Cette gestion du fait personnel s'applique aux troubles de droit mais
également aux troubles de fait et signifie qu'il est interdit au vendeur de contester le droit qu'il
a transmis à l'acquéreur. C'est d'avantage à l'égard des troubles de fait que cette garantie
prend toute sa particularité : le vendeur devant s'abstenir de tout acte troublant l'acheteur
dans la jouissance du bien vendu.
La garantie de l'éviction par un tiers : Lorsque l'acquéreur est troublé par un tiers, le
vendeur ne lui doit pas garantie s'il s'agit de trouble de fait (vol, dégradation) : l'acheteur
devenu propriétaire est seul responsable de la défense de son bien et de ses droits. La
garantie du vendeur va au contraire s'appliquer aux contestations portant sur les droits
acquis par l'acheteur. Comme c'est précisément l'acquisition de ce droit que l'acheteur a
payé, il est en droit de se retourner vers son vendeur si ce droit est contesté par des tiers qui

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prétendent qu'il est inexistant ou revêt de charges. Il peut s'agit d'une éviction totale, si le
tiers prétend lui même être propriétaire de la chose. Et il peut y avoir une éviction partielle
lorsque le tiers dispose de droit sur une fraction du bien vendu. On considère qu'il appartient
au vendeur de faire connaître ces charges antérieurement à la vente, sinon l'usage de la
chose s'en trouve diminué. La garantie d'éviction n'est pas d'ordre public et donc elle ne
jouera pas si les parties l'écartent par une clause de non garantie. Cette exclusion est
d'ailleurs à deux degrés :
* La simple clause de non garantie n'a qu'un effet limité, puisqu'elle ne décharge pas le
vendeur de la restitution du prix à l'acheteur évincé.
* La garantie n'est totalement exclue qu'au cas où l'acheteur connaissait le risque d'éviction
ou a expressément déclaré le prendre en charge à ses risques et périls.
Effets de la garantie : Lorsque l'acheteur est totalement évincé, la vente se trouve anéantie,
cependant le code prévoit un système de restitution plus favorable à l'acheteur que celui qui
résulterait de la pure nullité de la vente. Il peut y avoir par exemple la restitution du prix par le
vendeur au bénéfice de l'acheteur, des dommages intérêts et l'acheteur a toujours le choix
en cas d'éviction partielle de demander soit l'anéantissement de la vente (Article 542 DOC) à
condition de prouver qu'il n'aurait pas acheté compte tenu de l'éviction partielle ou des
charges. Il peut également demander une indemnité qui équivaut à une diminution du prix.
2. La garantie des vices cachés : Elle constitue le prolongement de l'obligation de
délivrance, elle ne trouve à entrer en jeu que si à l'usage la chose s'avère atteinte d'un
défaut que l'on ne pouvait déceler lors de la réception et qui la rend impropre à l'usage
attendu. Jusqu'au développement récent du droit français de la consommation, cette
garantie était d'ordre privé. Il était possible aux parties de la supprimer voir de l'organiser.
Les seules limites à l’efficacité de cette clause étaient que le vendeur ne soit pas de
mauvaise foi (549 DOC) A partir de 1965, revirement jurisprudentiel : les clauses restrictives
de garantie ont été déclarées sans valeur lorsque le vendeur était un professionnel. La
première condition de la garantie est que la chose s'avère affectée d'un vice. Ce vice peut
rendre la chose totalement inutilisable au moins pour l'usage prévu. On parle alors de vice
rédhibitoire qui entraînera nécessairement la résolution de la vente. Ex : Système d'alarme
qui ne décèle pas l'intrusion des cambrioleurs ou bien le défaut diminue seulement l'utilité de
la chose, il conviendra d'apprécier s'il le faut l'anéantissement de la vente ou seulement
réduire le prix. Par exemple : un fonds de commerce qui n'a pas la rentabilité faussement
annoncé. L'appréciation du vice présente un caractère relatif puisqu'elle doit se faire par
rapport à la destination de cette chose. Il faudra alors se placer dans la perspective retenue
par les parties. C'est ce qu'on appelle une conception fonctionnelle du vice c'est-à-dire
prendre en considération la fonction normale de la chose : si l'acquéreur envisageait un autre
usage particulier. Il lui appartiendra de prouver qu'il en avait informé le vendeur de sorte que
cette destination était entrée dans le champ contractuel. Il se peut aussi que le vice soit
inhérent à la chose c'est-à-dire que l'insatisfaction de l'acheteur trouve sa racine dans un
défaut de la chose et non pas seulement dans les avantages qu'il en attendait. Le vendeur
ne répond que des défauts de la chose vendue c'est-à-dire existants lors de la vente elle-
même. Le vice qui n'est apparu que plus tard alors qu'il existait déjà en germe dès la vente.
La garantie exige que le vice soit caché lors de la vente non seulement, l’article 549 du DOC
vise les défauts de la chose vendue, mais l’article 569 enfonce le clou en spécifiant que le
vendeur n’est pas tenu des vices apparents dont l’acheteur a pu se convaincre lui-même, en
effet, si l'acheteur il appartient de refuser la délivrance et s'il accepte néanmoins la chose
sans faire réserves il procède ainsi à la réception qui couvre les défauts de la chose.
Apprécier si un vice est caché ou apparent pour l'acheteur n'est pas toujours chose aisée.
En effet, le défaut est considéré comme caché lorsque l'existence du vice était connue de
l'acheteur mais il ne pouvait en mesurer les conséquences et l'importance. Exemple : Un
piano hors d'usage présenté comme réparable et qui s'avère ne pas l'être.
D'autre part, l'appréciation du vice se fait in concreto ( ≠ in abstracto ) de sorte que les
connaissances de l'acheteur jouent un rôle important en la matière et en particulier sa qualité
de profane ou de professionnel. Aux yeux d'un acheteur profane, un défaut sera facilement
considéré comme caché, alors qu'aux yeux d'un acheteur professionnel, tout défaut est en

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principe décelable. Quant à la mise en œuvre découlant de l'action en garantie, il
appartiendra à l'acheteur d'agir contre le vendeur. L'action ne peut être intentée que contre le
vendeur médiat ou immédiat de la chose (ou ses héritiers).
L'article 573 propose à l'acquéreur d'agir dans un bref délai de 365 jours pour les choses
immobilières et 30 jours pour les choses mobilières. Cette condition est inspirée par des
soucis de preuves plus le temps passe et plus il sera difficile de déterminer si le vice était ou
non antérieure à la vente. L'acheteur doit prouver pour la mise en œuvre de son action en
garantie : Prouver l'existence du vice, Ensuite que ce vice existait avant la vente, Et s'il
désire obtenir des dommages intérêts, en plus de la restitution du prix, prouver que le
vendeur était de mauvaise foi.
Quant aux effets de la garantie, l'article 556 du DOC ouvre à l'acheteur une option entre la
résolution et la diminution du prix. On entend dans le premier cas : action rédhibitoire, et
dans le second : action estimatoire. Cette option est libre. En cas de résolution, la vente
disparaît rétroactivement et si l'acheteur souhaite en outre obtenir des dommages intérêts, il
devra prouver la mauvaise foi du vendeur c'est-à-dire la connaissance que celui-ci avait du
vice lors de la vente.
Chapitre IV : L'anéantissement de la vente : La vente peut venir à disparaître
principalement soit par le jeu de son annulation lorsque sa formation même était entachée
d'une cause de nullité tirée du droit commun des contrats, ou du droit spécifique de la vente
(résolution ou pas le jeu de la garantie des vices cachés).
Section 1 : Les conséquences entre les parties :
A- La restitution due par le vendeur : Le vendeur devra évidemment restituer le prix ou les
acomptes qu'il a déjà perçu peu importe que le prix ait été réglé par l'acheteur lui même ou
par un tiers agissant pour le compte de celui-ci. Comme c'est souvent le cas du prêteur qui
verse les fonds directement au vendeur. Dans tous les cas, c'est à l'acquéreur que le prix
doit être restitué, car il reste lui même tenu envers son prêteur. Par ailleurs, il est interdit de
procéder à une quelconque réévaluation du montant à restituer qui ne varie pas en fonction
de la dépréciation monétaire ou de l'évolution de valeur de la chose restituée en contrepartie.
Uniquement la somme nominale qui a été versée devra être restituée. C'est ce qu'on appelle
la règle du nominalisme monétaire.
B- La restitution due par l'acquéreur : Dès lors que la chose existe entre les mains de
l'acquéreur, elle devra être restituée en nature. Le bien à restituer a pu nécessiter pour sa
conservation des frais et le vendeur devra rembourser l'acheteur de ces frais et ce, parce
que le vendeur est réputé n'avoir jamais cessé d'être propriétaire. En revanche, si le bien a
été dégradé par la faute de l'acheteur, il devra une indemnité pour compenser la moins valu.
Section 2 : Conséquences à l'égard des tiers :
Lorsque l'acheteur a aliéné à son tour la chose (revente, donation etc.) ou consenti un droit
réel sur une chose (hypothèque), la nullité ou la résolution de la vente initiale va entraîner la
nullité de l'acte subséquent. En effet, les tiers n'ont pu valablement acquérir des droits, d'un
non propriétaire. Le sous-acquéreur est dépourvu de titre et il va se heurter à une action en
revendication émanant du vendeur initial. A noter toutefois que, la protection du sous-
acquéreur est assurée :
Pour les meubles corporels : (Article 456 du DOC) en vertu duquel si le sous-acquéreur a
été mis en possession du bien, et s'il est de bonne foi, il trouve dans la loi un titre de
substitution qui lui permet de conserver le bien.
Pour les biens immeubles : il trouve pareillement, par la théorie de l'apparence un titre de
substitution si le sous-acquéreur s'est fié à l'apparence qui résultait de la vente initiale et s'il
était de bonne foi.

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Titre II : Les contrats voisins de la vente : Ces contrats présentent avec la vente, un
certain nombre d'analogies.
Chapitre I : Les autres contrats translatifs de droit réel : Section 1 : Transfert définitif
de droit réel
A- Le contrat d'échange (619 DOC) : L'échange désigne le transfert réciproque de
deux biens d'un patrimoine à un autre. L'opération se présente ainsi comme la contraction de
deux ventes réciproques. Ce contrat permet de réaliser le même transfert de droit réel que la
vente, mais de façon réciproque et directe. 3 caractéristiques à retenir :
Transfert de droit réel : Puisque le contrat d'échange peut s'appliquer exactement aux
mêmes objets que la ente (bien corporels ou incorporels …)
Transfert réciproque : Il n'y a d'échange que si des deux côtés c'est un droit réel qui est
transféré et non une somme d'argent. Mais dès qu'il y a un transfert réciproque des droits
réels, l'échange est réalisé. Il arrive souvent que pour compenser l'inégale valeur des biens
échangés soit prévue une soulte ( complément en argent ) dont la présence n'altère pas la
qualification d'échange même si elle est plus importante que le bien complété.
Transfert direct : Il n'y a d'échange que si le double transfert précité se fait directement,
sans l'intermédiaire de la monnaie. Le principe est donc que l'échange est soumis aux
mêmes règles que la vente à la fois pour sa formation et ses effets : Chaque co échangiste
est tenu d'une part des obligation du vendeur à l'égard du bien qu'il transfert et des
obligations de l'acheteur. D'autre part à l'égard de celui qui reçoit.
B- L'apport en société : L'apport en société consiste dans les valeurs que chaque
associé fournit à l'entreprise commune pour constituer un capital social. Il peut porter sur une
somme d'argent (apport numéraire) voire sur une activité (apport en industrie) Seul l'apport
en nature transfert un droit réel puisque l'apporteur ne reçoit pas de prix mais il reçoit des
parts dans la société qui lui donnent vocation à participer au bénéfice. Et cet apport en
société opère ainsi un transfert de propriété du patrimoine de l'apporteur à la société et il est
assimilé à une vente entre ces deux protagonistes. L'apporteur sera tenu des mêmes
obligations que celles qui incombent au vendeur (garantie des vices cachés et garantie
d'éviction). Le transfert de propriété ne peut pas se faire solo consensu mais il est
nécessairement retardé jusqu'à l'immatriculation de la société, point de départ de sa
personnalité juridique.
C- Dation en paiement : Elle consiste à payer une dette par une prestation autre que
celle prévue. Elle exige par conséquent le consentement du créancier et elle constitue un
contrat assimilé à une vente à condition que la dette soit portée sur une somme d'argent et
que la dation porte sur un droit réel. La dette d'argent préexistante joue le rôle de prix et a
dation transfert le bien en contrepartie de l'extinction de cette dette d'argent.
Section 2 : Transfert temporaire : Le propriétaire ne cède que temporairement son droit
réel qui lui fera donc retour à l'issu du contrat.
1) emphytéote : Ce contrat appelé emphytéotique ne concerne que les immeubles , il a
pour objet de conférer a l’emphytéote dénommé le prôneur la maîtrise du fond qu’il peut
exploiter et mettre en valeur son profit mais à sa charge en contrepartie il paye une
redevance l’esprit de ce contrat veut que cet redevance soit modique jointe a la langue durée
, cette modicité doit inciter l’emphytéote à investir sur le fond il est principalement utilisé pour
des terrains en friche a mettre en valeur cultural voir à utiliser a des fins touristiques Un
contrat ne constitue pas en effet un emphytéote s’il ne présente pas les trois éléments
constitutifs suivants : Il doit avoir une certaine durée , être – 18 ans sans pouvoir excéder le
maximum fixé par la loi considérer en droit commun comme le seuil de perpétuité il doit être
onéreux. L’emphytéote doit verser une redevance elle est forfaitaire et constitue alors un prix
il doit surtout conférer à l’emphytéote un droit absolue : Acte d’aliénation immobilière ce
contrat implique de la part des deux parties la capacité et le pouvoir correspondant, en
pratique ce bail est conclu par acte notarié pour les besoins de la publicité foncière
2) les effets en cours de contrat  : le bien ne figure dans le patrimoine du cédant que
comme un droit à retour à la fin du contrat tandis que le droit de l’emphytéose et plus
spécifiquement du prôneur peut être saisi par ses créanciers . à la charge du bailleur on

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reconnaît les obligations ordinaires du vendeur (délivrance, garantie des vices cachés ,
garantie d’éviction) à la charge de l’emphytéote pèse l’obligation de tout acquéreur de payer
le prix , mais il n’est pas libre comme un propriétaire définitif et il sera tenue de réparation de
toute nature sur les constructions qui existaient initialement .Quant à la fin de ce contrat le
bien aura vocation a retourner intégralement dans le patrimoine du bailleur avec toute les
amélioration et construction faites par l’emphytéote ( c’est le jeu de l’accession immobilière )
Deuxième Partie : contrats portants sur l’usage des biens  : Les contrats translatifs de
droit réel s’opposent des contrats qui créent au profit de leur bénéficiaire un droit de nature
très différente car il s’agit d’un simple droit personnel ‘’ le bénéficiaire ne recevant qu’un droit
de créance sur le propriétaire mais c’est droit qui justement lui permet d’obtenir la jouissance
et l’usage de la chose’’ Ex : c’est le cas du locataire qui dispose de la maîtrise matérielle de
la chose mais cette situation juridique est différente de celle d’un propriétaire car ce n’est pas
en vertu d’une prérogative directe sur la chose qu’il en jouit mais en vertu d’une créance sur
un propriétaire tenue de lui assuré la jouissance , Deux contrats font naître l’obligation
d’assurer l’usage d’un bien ‘ le Bail et le prêt de chose ‘
Titre Premier : le Bail : En Contrepartie d’un loyer le bailleur s’oblige a mettre la
chose a la disposition d’un locataire et en faire jouir un certain temps, ce qui caractérise le
bail réside dans l’obligation d’assurer la jouissance de la chose le loyer constituant le prix de
cette jouissance
Chapitre Premier : les éléments de bail : Quatre éléments à savoir, la jouissance d’une
chose assurée par le bailleur pendant une certaine durée et moyennant d’un loyer
Section 1 : la jouissance de la chose
A- La Chose : le bail peut porter sur toutes sortes de choses bien meuble immeuble et bien
incorporel’ la seule condition est qu’il soit possible d’user de la chose avec toutefois deux
séries de restrictions la loi en effet interdit de louer des biens et des droits hors commerce de
même on ne saurait dénuer en location des droits extrapatrimoniaux ‘le droit à l’image ou le
droit d’auteur’
la jouissance : le bail ne se conçoit que pour assurer au locataire la jouissance de la chose
ce qui implique que cette chose soit acquise a sa disposition , qu’il puisse en tirer profit et
enfin, qu’elle soit restituable En effet, le locataire n’est qu’un détenteur de la chose louée ,
cette mise a la disposition doit lui permettre de tirer profit de la chose pour son compte et
enfin la jouissance de la chose doit se faire sans consommer sa substance car le locataire
implique une restitution en fin de contrat .
Section 2 : la jouissance assurée par le bailleur
Le locataire n’a qu’un droit indirect car il est titulaire d’un droit personnel sur son bailleur
tenue de lui procurer cette jouissance, si la chose périt le locataire sera libérer de ses
obligations puisque le bailleur ne peut plus lui procurer la jouissance.
Section 3 : élément de durée : Le bail est un contrat à exécution successive puisque on
peut louer un logement pour quelques jours et même brève, cette durée assure au locataire
une certaine stabilité, car on ne peut lui enlever la jouissance pendant ce temps.
Section 4 : nécessité d’un prix : Le bail est par essence un contrat a titre onéreux, puisqu’il
n’y a pas de bail sans prix et la jouissance de la chose doit certainement avoir une
contrepartie on parle de loyer puisque le prix est le plus souvent de nature monétaire et payé
périodiquement.
Chapitre 2 : régime Général de bail : Section une : conclusion de bail
A- condition de fond : aucune règle spécifique ne concerne l’échange des consentements
du bailleur et du preneur, il suffira d’appliquer le droit commun des contrats tant pour la
formation de l’accord que pour les vices éventuels du consentement
Objet du bail : la chose louée doit non seulement être celle qui peut par nature prévu être
donné à bail, mais encore doit être déterminée en effet , le bail ne conféré pas au prôneur un
droit absolue dans la jouissance de la chose mais seulement le droit de l’utiliser dans le
cadre de l’usage convenu par conséquent cet usage devra être déterminé car il fixe le cadre
des obligations respectives des parties autrement dit , il s’agira de déterminé l’objet du bail
donc sa destination contractuelle l’exemple type est celui de l’immeuble qui peut être affecté
à usage d’habitation ou à usage commercial l’objet du bail se limitera a la destination

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contractuellement prévue au contrat le bail peut toutefois être plus précis et peut permettre
par exemple l’exercice de tel ou tel commerce ce qui exclut les autres . Le bail s’inscrit dans
la durée qui peut être déterminée ou indéterminée. On applique alors l’idée de droit commun
qui est que chaque contractant peut y mettre fin a tout moment ultérieurement a condition de
respecter un certain délai de préavis. La durée peut être fixée par contrat on parle de durée
déterminée qui est librement fixée par les parties sous réserve de la prohibition des baux
perpétuels. Le bail a durée fixe prendra fin automatiquement au terme convenu. Le prix du
bail doit être réel et doit d’abord être déterminé et donc la promesse de donner un bien en
location sans indication de prix est sans valeur , de même que le bail conclu moyennant un
prix à actualiser sans précision est dénué de valeur. Le Prix doit être ensuite réel le bail sera
donc non valable si le loyer s’avère être simulé ou s’il s’agit d’un loyer symbolique
Qualité du bailleur : un bail n’est pleinement valable que si il est donné par le propriétaire
exclusive de la chose car il dispose d’un droit qui lui permet de procurer la jouissance au
locataire.
Section 2 : les effets de bail  : Il n’y a à la charge du bailleur qu’une obligation unique c’est
celle d’assurer la jouissance paisible de la chose au locataire
A- Obligation du bailleur : Obligation de délivrance le bailleur doit mettre à la disposition du
locataire le bien et doit par conséquent être libre d’occupation , en revanche l’état de la
chose est laissé à la liberté contractuelle Si en principe la chose doit être délivré en état de
servir à un usage convenu sans exiger de réparation , il est possible aux parties de déroger
a ce principe la clause de la location en l’état est parfaitement valable , Et la réception par le
prôneur vaudra preuve de la délivrance .
Obligation d’entretien : le bailleur doit pendant tout le contrat de bail entretenir la chose en
état de servir pour l’usage à lequel elle a été loué ‘Article 653 DOC’ ce qui implique de faire
toujours à la charge du bailleur des réparations qui peuvent paraître nécessaires ou celles
qui paraissent locatives.
Les réparations locatives : sont celles du même entretien qui correspondant à l’usage
convenue de la chose tout ce qui est plus important et tient à la structure de la chose est
donc à la charge du bailleur et peu importe si les réparations est à coût qui excède le loyer
perçu le bailleur ne peut y voir un plafond a ses dépenses Les clauses mettant à la charge
du preneur certaines réparations sont valables et très fréquentes les sanctions de cette
obligation d’entretien peuvent soulever des obligations pratiques , le locataire étant tenté de
se faire justice à lui même en suspendant le paiement du loyer ou en affectant lui même les
réparations pour les inculper sur les loyers il faut cependant appliquer le droit commun au
quel se tien la jurisprudence Le locataire devant préalablement se faire autoriser en justice
après avoir S’il souhaite obtenir le remboursement des réparations qu’il souhaite effectuer .
Quant à suspendre le paiement du loyer c’est une exception d’inexécution le locataire ne le
peut que si l’usage de la chose est devenu impossible par absence d’entretien.
Obligation de garantie des vices cachés : art 643 DOC. Edicte expressément à la charge
du bailleur une garantie pour tous les défauts de la chose, les défauts apparents que le
locataire a pu constater n’engagent pas le bailleur Peut importe la date d’origine de vice
puisque le bail est continue le bailleur doit répondre du vice même si son origine n’est pas
antérieur au bail , d’autre part sont mises a la charge du bailleur toutes conséquences de
vices combien même le bailleur ne les auraient pas connu sa bonne foie ou son ignorance
légitime ne l’exonère pas des dommages qui sont dues . Le bailleur est libérer de garantie en
cas de force majeure ex : l’intoxication du locataire est due à un chauffe eau délictueux suite
à une réparation imprévisible de l’installateur.
Garantie contre les troubles de jouissance : le bailleur doit s’abstenir de tout fait
personnel qui porterai atteinte à la jouissance de la chose par le locataire il ne peut par
exemple l’empêcher d’exercer l’activité commerciale prévue. Quant aux troubles émanant
aux tiers il faut distinguer les troubles émanant du tiers qui revendiquent le bien et qui ouvre
droit à garantie du bailleur art 647 doc qui prévoit une diminution du loyer en cas de
revendication partielle si elle est totale il y’ aura extinction de bail, les troubles de fait qui
émanent de véritables tiers ne donne pas lieu à une garantie 649 doc ex : vol ou agression.

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B) obligation du locataire : La première des obligations du locataire est de payer le prix du
bail au terme convenu, le bailleur dispose soit d’un cautionnement, d’une personne garante,
soit d’un dépôt de garantie qui est en réalité un nantissement d’espèce.
Le bon usage de la chose : Le locataire ne peut se servir de la chose à un autre usage que
celui initialement prévu par exemple ; il ne peut pas affecter un local loué pour l’habitation à
un usage commercial. La résiliation du bail est prévue par l’article 692 du DOC si l’usage non
permis est préjudiciable au bailleur : il s’agit donc pour le preneur de respecter la distinction
contractuelle prévue par les parties
Le respect de la substance de la chose : Le locataire doit respecter la chose telle qu’elle
est car il doit la restituer vers la fin du bail, en effet ; toute modification de la chose est
interdite, même si cela ne l’altère pas la valeur, même s’il est susceptible de l’améliorer, la
sanction peut consister dans la remise en état de la chose et même parfois dans la résiliation
du bail.
La conservation de la chose : Par ce qu’il devra la restituer en fin de bail, le locataire est
exigible d’une obligation de conservation qui dure tout le long du cours du bail, cette
obligation lui impose d’abord d’effectuer les réparations locatives c'est-à-dire celle du menu
entretien correspondant à l’usage courant de la chose, le preneur est cependant exonéré
des réparations même locatives qui sont nécessaire du fait de la vétusté ou de la force
majeure 640 DOC. Dans le même état d’esprit, le locataire doit avertir le bailleur des travaux
urgents qui apparaissent nécessaire et donc qui nous prive de l’entière jouissance de la
chose, c’est le bailleur qui devra les effectuer, mais le locataire devra les souffrir sauf à
obtenir une diminution du loyer s’il rend le bien moins utilisable pendant plus de trois jours
voire la résiliation ou la suspension du bail, si le bail est totalement inutilisable. Cette
obligation de conservation rendra le preneur responsable de toutes les dégradations qui
affectent la chose louée, c’est le plus souvent à l’occasion de la restitution en fin de bail que
les dégradations se constateront et donnant lieu à une présomption ; c’est à lui de prouver
que les dégradations ont eu lieu sans sa faute, les obligations du locataire sont sanctionnées
selon le droit commun, le bailleur peut donc poursuivre l’exécution forcée selon les voies
ordinaires ( paiement du loyer, obtenir la réparation du préjudice subi ; les intérêts de retard
sur les loyers), et enfin il pourra poursuivre la résiliation du contrat de bail en vertu d’une
clause résolutoire.
Section 3 : la transmission du bail : Le bail se transmet par le jeu des transmissions
universelles du bail, en cas de décès du bailleur ou du locataire, le bail se poursuit avec ses
héritiers à particulier d’intuitu personae.
A) changement du bailleur : Le bailleur peut céder la chose louée, le nouveau propriétaire
sera tenu de respecter le bail en cours. Il devient en effet partie au contrat de bail à la place
du bailleur initial, il pourra donc en réclamer exécution à son profit et il devra également en
assumer les charges. La raison d’être du transfert du bail est simple que le bailleur qui s’est
obligé envers le locataire ne puisse être délié de cette obligation par sa seule décision
unilatérale d’aliéner la chose. Tout ce qui est antérieur à la cession de la chose reste
personnelle au rapport du preneur avec le bailleur initial, par exemple ; les arriérées du loyer
impayés ne sont dues qu’au bailleur initial, en revanche à partir de la cession, le nouveau
propriétaire devient bailleur dans les termes du contrat initial.
B) changement du locataire (668 DOC) : La cession de bail opère un véritable changement
de locataire, puisqu’elle remplace le cédant, c'est-à-dire le locataire initial par un nouveau
locataire qui aura un rapport contractuel direct avec le bailleur. La sous location constitue
une nouvelle location qui se greffe sur la première, c’est un sous contrat qui a la même
nature que le bail principal et qui lie le sous locataire au locataire principal, lequel reste seul
dans ses liens initiaux avec le bailleur, il ne crée alors aucun lien contractuel entre le bailleur
et le sous locataire
1- la cession du bail : Elle est supplantée dans les statuts spéciaux par des règles précises,
par exemple ; la cession de bail est interdite dans les baux d’habitation sauf accord express
du bailleur, tandis qu’elle est inversement élargi dans les lieux commerciaux, la possibilité de
clause contraire est néanmoins possible puisqu’il suffit du consentement express et par écrit
du bailleur. Enfin il est permis de penser que même sans clause contraire expresse, le bail

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qui revêt un caractère intuitu personae, la cession réalisée contre cette interdiction est non
seulement inopposable au bailleur mais constitutive d’une faute justifiant la résiliation du bail.
2-la sous location : Elle n’opère pas un véritable changement du locataire, elle vient
seulement greffer sur le bail principal un sous contrat qui obéit à ses règles propres. L’article
668 DOC dispose que la sous location est en principe permise, mais elle peut être soumise à
des conditions dont le non respect sera caractéristique d’une sous location irrégulière qui
ouvre au bailleur les sanctions ordinaires contre tout manquement du locataire et notamment
la résiliation, mais n’affecte pas le lien juridique obligeant entre eux le locataire et son sous
locataire. Lorsque la sous location est permise elle n’a pas besoin d’être notifié au bailleur ni
de recevoir l’agrément de celui-ci, en effet ; seul le locataire continue d’être tenu au paiement
du loyer et des obligations relatives à l’usage et à la conservation de la chose. Pour tout
sous contrat se pose la question des rapports directs du bailleur avec le sous locataire, ses
rapports ne sont pas contractuels car même si la sous location a reçu l’agrément du bailleur,
cet agrément ne signifie pas novation du bail principal mais uniquement autorisation de la
sous location.
Section 4 : l’extinction du bail :
A) cause d’extinction :
1- le bail à durée déterminée  : Lorsqu’une durée a été stipulé le bail se poursuit
nécessairement jusqu’au terme prévu, il n’est pas éteint par le décès d’une des parties et se
transmet donc à leurs héritiers, ni par la dissolution d’une personne morale, sauf le cas de la
clause contraire ou de caractère intuitu personae du bail, le bail à durée déterminée ne peut
pas être rompu pendant la durée prévue par la volonté de l’une des parties, même du
locataire qui reste tenu jusqu’à l’échéance , cependant cette règle reçoit trois exceptions :
¤ La résiliation anticipée pour perte de la chose : ne pouvant plus fournir la jouissance de
la chose, le bailleur ne pourra plus en réclamer la contre partie, par exemple ; chose détruite
ou réparation de valeur excessive représentant la valeur du bien lui-même.
¤ La résiliation anticipée pour faute : elle peut intervenir lorsque l’une des parties manque
à ses obligations (non paiement des loyers par le preneur)
¤ La tacite reconduction et renouvellement : quand il va jusqu’à son terme, le bail à durée
déterminée prend en principe fin par la survenance même du terme, les parties peuvent
conclurent un nouveau contrat qui va prendre la suite du précédent, mais elles peuvent aussi
poursuivre la situation antérieur mais ce nouveau diffère du précédent sur un point, il n’a pas
la même durée déterminée, mais à durée indéterminée auquel il pourra être mis fin par un
congé en respectant le préavis de l’usage.
2- le bail à durée indéterminé : Il peut prendre fin par la résiliation unilatérale des parties
par le biais de ce qu’on nomme juridiquement un congé, ce congé ne peut pas produire un
effet immédiat car durant ce délai ; le contrat est encore court et le loyer continue d’être du
même si le locataire a quitté les lieux.
B) suite de l’extinction : La fin du bail oblige le locataire à restituer la chose, le bailleur
dispose à cet effet des voies d’exécution de droit commun, pour les meubles, il peut agir en
revendication et en saisie, et pour les immeubles, il pourra agir en expulsion du locataire
devenue occupant son titre, cette expulsion nécessite non seulement un titre exécutoire mais
encore le concours de la force publique

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Titre II : le prêt des choses :
Chapitre 1 : le prêt à usage (830 DOC) :
Anciennement appelée « commodat » elle a pour objet de transférer la détention de la chose
à l’emprunteur pour qu’il puisse s’en servir à une fin convenue sans devoir aucune contre
partie. Cet usage est temporaire et l’emprunteur devra restituer la chose au propriétaire, ce
prêt à usage ne peut porter que sur un bien ; on peut prêter pareillement un immeuble
(maison pour vacances) ou meuble, mais encore fut il que la nature de la chose permette sa
restitution en nature après usage, on comprend donc que le prêt à usage est impossible pour
une chose que l’emprunteur ne peut utiliser sans la consommer par exemple ; un aliment, la
restitution ne peut se faire qu’en équivalent et donc ; il s’agira d’un prêt à consommation et
non d’un prêt à usage
Section 1 : qualification :
A) remise par usage : la chose est prêtée pour que l’emprunteur s’en serve , il n’est pas
autorisé a utilisé la chose a sa guise mais seulement aux fins convenues à défaut de
précision à l’usage normal selon sa nature
B) finalité de restitution : le prêt a usage est par essence temporaire et la chose prêtée doit
faire retour au prêteur si tel n’est pas l’intention des parties il ne peut pas s’agir d’un prêt a
usage
C) Gratuité : le prêt a usage est essentiellement un contrat gratuit art 853 du DOC il est
conçu comme service d’ami et fait partie de ces contrats de bien faisances ou tout l’intérêt de
l ‘opération est orienté en faveur de l’emprunteur . Dés lors que le prêteur trouvera un intérêt
il ne s’agira plus d’un véritable prêt , depuis quelques années on a vu se développer, des
prêts qui s’insère dans des relations d’affaires : Super marché prêtant des chariots a leur
clients ou fabriquant d’aliments qui prête du matériel à leur distributeurs c’est mise a
disposition sont certes gratuites mais néanmoins intéressé et donc ne sont jamais autonome
car l’intérêt qui trouve leur auteur se situe dans un contrat principal qui se fit au bénéficiaire .
Section 2 : conclusion du prêt a usage :
A) formation du contrat : tout en plus il faut indiquer que la capacité requise de prêteur est
seulement celle d'effectuer des actes d'administration qui puisse aucun droit réel ni durable
ni consenti a l'emprunteur .ce préteur n'est d'ailleurs pas nécessairement le propriétaire de la
chose. Se peut être tout détenteur pourvu qu'il est un droit d'usage et que son titre ne lui
interdit pas.
B) preuve du contrat : en application du droit commun c’est celui qui invoque le contrat qu’il
appartient de le prouver , se sera donc le plus souvent le prêteur qui réclame la restitution de
la chose a titre de prêt , il doit donc prouver que le bénéficiaire a pris l’engagement de
restituer la chose , le contrat de prêt doit être prouvé selon le droit commun librement si la
valeur de la chose est inférieur a 10000dhs et par écrit au delà avec tempérament habituelle
avec commencement de preuve par écrit .
Section 3 : les effets du prêt a usage  : Tout le régime du prêt a usage est dédié par l’idée
que le contrat est conclu pour l’intérêt de l’emprunteur, il est donc l’obliger du prêteur et c’est
sur lui que pèsera les obligations essentielles c’est en cela est dit contrat unilatéral a cette
idée essentielles vient s’ajouter la considération que le prêteur ne cesse jamais d’être
propriétaire de la chose
A) situation de l’emprunteur :
1) usage de la chose : si l’emprunteur a le droit de se servir de la chose il n’acquiert
pourtant pas la totalité de l’usus , en effet il ne peut employer la chose qu’a l’usage
déterminé par sa nature ou par la convention , en fixant l’usage permis la volonté
contractuelle peut s’écarter de l’habitude liée a la nature de la chose , ainsi un véhicule peut
être prêté pour être exposer et non pas pour circuler , service rendu à un ami ce prêt doit
être présumé fait en considération de la personne de l’emprunteur , il s’agit donc d’un intuitu
personae , dés lors l’emprunteur ne peut donner la chose prêtée en location ou en gage .
Un usage abusif de la chose c’est à dire a d’autre fins que celles convenues expose
l’emprunteur a quatre sanctions :

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-D’un point de vue pénal ce détournement d’usage de la chose peut suffire à constituer le
délit d’abus de confiance
-le prêteur peut mettre fin au prêt sans même attendre le terme convenu
-si l’usage fautif a causé un préjudice au préteur, (détérioration de la chose) l’emprunteur
devra des dommages et intérêts
-enfin le détournement d’usage emporte transfert des risques de la chose à la charge de
l’emprunteur : si la chose périt ou se dégrade pendant l’usage non permis, l’emprunteur
répond a cette perte même si elle est sans rapport avec cette emploi est dû a un cas fortuit,
si l’usage de la chose nécessite certaines dépenses elles sont a la charge de l’emprunteur
sera par ex le carburant au fonctionnement d’un véhicule.
2) conservation de la chose : l’emprunteur est tenu de veiller en bon père de famille à la
garde et à la conservation de la chose, la précision en bon père de famille que cette
diligence sera apprécié par rapport si on est en droit d’attendue au citoyen préconisé,
l’emprunteur qui néglige la conservation de la chose engage évidemment sa responsabilité
et donc on se demande si son obligation est une obligation de moyen ou de résultat, la
réponse se tourne dans la catégorie intermédiaire dite de moyen renforcé ou de résultat
atténué , la charge de la preuve pèse en principe sur l’emprunteur parce que c’est lui qui
détient la chose , il suffit donc a l’emprunteur d’établir qu’il a agit avec la diligence normale
pour renverser cette présomption , si la détérioration de la chose n’est que l’effet de son
usage normal l’emprunteur n’est pas responsable , enfin a noter que s’agissant des risques
de la chose l’intérêt exclusive du contrat été au coté de l’emprunteur celui ci se verra
transférer la charge des risques plus souvent qu’a l’ordinaire.
3) restitution de la chose : le débiteur de la restitution c’est évidemment l’emprunteur ,
cette obligation passe a ses héritiers qui ne sont jamais dispenser se pose la question de
savoir a qui il convient de restituer au prêteur lui même ou a son mandataire si la chose elle
même qui doit être restitué sans pouvoir faire l’objet d’un équivalent seront également
restituer les accessoire de la chose si la chose a produit des fruits au cour du prêt ,
l’emprunteur devra les joindre à la restitution si la chose a périt une indemnité devra être
versé et égale a la valeur actuelle si elle n’avait pas périt .
B) obligation du prêteur :
1- Remboursement des dettes de conservation : dans l’entretien de la chose il y’a deux
sortes de frais ceux qui correspondent à l’usage de la chose et son entretien courant et ceux
qui sont rendu nécessaire pour éviter son dégradation, l’emprunteur doit supporter les
premiers pour les seconds il doit les avancer en cas d’urgence mais le prêteur devra les lui
rembourser.
2- Défaut de la chose : le prêteur est responsable des dommages causés a l’emprunteur
par la chose il y’a une double condition :
Que le prêteur connaît le défaut de la chose et n’en n’a pas averti l’emprunteur art 852 du
DOC, il a alors commis une faute en faisant prendre siam ment un risque a l’emprunteur.
Que le défaut soit caché car s’il été apparut l’emprunteur avait pu le déceler lui même.
C) effet à l’égard des tiers : le prêteur pourra être poursuivi en deux hypothèses : lorsqu’il a
prêté une chose dangereuse sans précaution ou par ex le dommage est du a un vice interne
de la chose. La chose prêtée faisant partie du patrimoine du prêteur, ses créanciers peuvent
exercer les voies d’exécution habituelle, cela n’empêche pas l’emprunteur de garder la
chose pendant la période convenue, mais en suite il ne peut la restituer au prêteur sans
respecter le droit des créanciers saisissants, à l’inverse les créanciers de l’emprunteur n’ont
aucun droit sur la chose même s’ils ont pu croire a tord qu’elle faisait partie de l’engage.
Section 4 : fin du prêt a usage  : Le prêt a usage prend notamment fin par la restitution de
la chose du prêteur qui constitue l’exécution du contrat , il prend également fin suite à la
revendication ou à la saisie des tiers puisque l’emprunteur est tenu de rendre la chose aux
revendiquant , du coté de prêteur le décès ne met pas fin au contrat puisque les héritiers de
celui ci doivent donc respecter la durée de prêt convenue avant de réclamer la chose ,de
coté de l’emprunteur le décès de celui ci met fin au prêt mais les héritiers restent tenus de la
restitution et jusqu’au là de la conservation .

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Chapitre 2 : le prêt a consommation :
Article 846 a 869 du DOC le prêt est dit de consommation lorsqu’il porte sur des choses qui
se consomme par usage de sorte que l’emprunteur ne pourra restituer la même chose qui l’a
reçu mais devra en rendre en tant de même espèce et de qualité, une chose doit donc
remplir deux conditions :
- Être consentible sans quoi son usage n’empêche pas sa restitution et puis
- être fongible sans quoi il est impossible de restituer à l’identique c’est a dire que le prêt a
consommation a un champ d’action plus réduit que le prêt a usage (sont exclus les
immeubles qui ne sont jamais frangible) et parmi les biens meubles tout ceux qui ne sont pas
des choses de genre.
En définitif, il s’agit le plus souvent de meuble corporel tel les métaux. Mais, également des
meubles incorporels comme la monnaie, l’objet le plus fréquent est l’argent.
Section 1 : caractère et qualification :
Caractère translatif de propriété : l’emprunteur acquiert la propriété de la chose qui lui est
transféré, puisqu’il ne peut s’en servir qu’en la consommant, il faut en effet lui transférer
l’entier abusus et donc le droit de propriété tout entier.
Caractère gratuit ou onéreux : alors que la gratuité est de l’essence même du prêt à
usage, le prêt a consommation peut être a titre onéreux peut par exemple stipuler un intérêt
non seulement pour le prêt d’argent mais également pour d’autres choses mobilières.
Section 2 : conclusion de prêt de consommation :
A- Formation du contrat : La seule particularité qui mérite d’être mentionnée est relative au
pouvoir et à la capacité des parties comme le contrat emporte un double transfert de
propriété il leur faut la capacité de disposer le prêteur pour prêter et l’emprunteur pour
s’engager a restituer , le prêt de consommation est un contrat réel tant que les choses ne
sont pas remises le prêt n’est pas formé , cette règle a une conséquence importante : le
transfert de propriété résultant de ce prêt est toujours situé au moment de la remise donc
tout accord antérieur ne constituera qu’une promesse de prêt donc l’inexécution ne peut
donner lieu qu’a des dommages et intérêts .
B Preuve : Pouvant être onéreux est revêtir le caractère commercial il devra être prouver
par tout moyen, mais toutes les fois que le prêt aura un caractère civil il devra être prouvé
par écrit, sachant qu’il s’agit d’un contrat unilatéral puisque seul l’emprunteur s’oblige
Section 3 : les effets du prêt de consommation :
A) obligation de l’emprunteur : l’emprunteur devient propriétaire des choses prêtées
l’emprunteur acquiert un droit plus large que dans le prêt a usage il peut les consommer
avec la liberté d’un propriétaire voir les conserver , tenue de rendre seulement d’autres
choses identiques ou équivalentes et n’a donc pas en conséquence de rendre des comptes
au prêteur sur l’emploi des choses dont la propriété est transférée , Comme tout propriétaire
il supportera par conséquence les risques inhérents à la chose quoi qu’il arrive il est dans
l’obligation de restituer l’équivalent des choses qu’il l’a reçu .
la restitution doit porter sur la même qualité et quantité de choses semblable à celles reçu
peut importe l’éventuel changement de cours puisque ni l’augmentation ni la diminution de
leur prix ne peut corriger cette obligation c’est pourquoi rien n’interdit aux parties de stipuler
une dérogation à cette règle ex prévoir une valeur minima de restitution , lorsque le prêt est a
titre onéreux l’emprunteur doit de plus payer la rémunération prévue cet intérêt consiste en
une somme d’argent mais rien n’interdit de donner a cette rémunération de prêt une autre
forme : restitution des choses prêtées en nombre accru ou de qualité supérieure .
B obligation du prêteur : Bien que frangible les choses transmises à l’emprunteur ont été
identifiées par leur remises s’il l’ait présenté un défaut aliment avarié par exemple, le prêteur
en répond comme c’est le cas en matière de prêt a usage ce qui revient a dire que le prêteur
n’est responsable que si le défaut été caché et que si le prêteur en avait connaissance.
Section 4 : Extinction du prêt de consommation  : Si la durée de prêt n’a pas été fixé par
les parties la demande de remboursement peut être faites a tout moment, et si les parties
avaient fixé un délai il doit être respecté.

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Titre 3 : les Contrats de Service :
Le contrat de Mandat : Article 879 du DOC est suivant, le mot mandat désigne les
mécanismes par les quelles une personne reçoit mission de représenter autrui et d’agir pour
son compte et selon ses instructions ce contrat se définie comme celui par lequel une partie
charge autrui d’accomplir des actes juridiques en son nom et pour son compte ‘ : ‘vendre ,
acheter un bien’ celui qui confère cette mission s’appel le mandat et celui qui la reçoit s’appel
mandataire dans la pratique on désigne souvent le document matériel qui constate ce
contrat sous le nom de provocation ou encore de pouvoir , En effet les actes juridiques que
doit effectuer le mandataire sont le plus souvent accomplis au pré des tiers ces tiers sont
donc une composante essentielle du mécanisme mis en œuvre dans le cadre de mandat le
contrat de mandat est lui même bilatéral ‘mandat mandataire’ il débouche en effet sur une
opération a trois personnes qui intègre ce tiers puisque son but est l’accomplissement d’un
acte au pré de lui , c’est donc un acte juridique qui oriente vers la conclusion d’autres actes
juridiques , a la fin de l’opération on est donc en présence de deux contrats superposés
d’une part le contrat de mandat lui même et d’autre part le contrat effectué par le mandataire
a l’occasion de l’exécution de sa mission .
Section 1 : qualification du mandat :
A) accomplissement d’acte juridique pour autrui : L’engagement du mandataire porte sur
une obligation de faire c’est en cela que le contrat de mandat s’est penché dans la catégorie
des contrat de service , en effet la mission du mandataire est relative a un bien mais son
obligation ne portera pas sur ce bien mais uniquement sur l’acte qu’il doit effectuer au le
sujet de bien , la nature de l’acte juridique a accomplir peut être très variable il peut être
chargé de conclure un contrat mais il peut également s’agir d’actes unilatéraux , recevoir un
paiement , formuler une demande administrative ou en justice effectuer une déclaration en
société .. le mandataire n’agit jamais pour son propre compte mais pour le compte d’un autre
c’est donc là l’élément matériel du mandat un acte effectué pour le compte du mandat à son
bénéfice mais aussi a ses risques et pertes , le mandataire n’étant donc qu’un instrument de
cet acte , en principe le mandataire doit toujours indiqué dans l’acte effectué le nom du
mandat pour qui il agit c’est a cette condition qu’est lié la représentation , le tiers contractant
sait parfaitement qu’il contracte réellement par l’intermédiaire du mandataire.
B) absence de subordination : le mandataire doit jouir d’une certaine indépendance dans
la conduite de sa mission en effet s’il reçoit des instructions du mandat c’est quant a l’acte a
accomplir mais il demeure libre du choix des moyens pour y parvenir.
Section 2 : Conclusion du mandat
A) formation du mandat : du coté du mandant la capacité s’apprécie par rapport a l’acte
prohibé ex : s’il s’agit d’un mandat de vendre un bien le mandant doit avoir la capacité d’en
disposer du coté du mandataire la capacité ne concerne que le mandant lui même , il y a
des catégories d’actes ou le mandat ne peut être confié qu’a des professionnels avocat ou
policier le mandat est alors nul si le mandataire n’a pas la qualité professionnelle requise et
cette nullité sera absolue. L’objet du mandat réside dans l’acte juridique a accomplir et dans
cet acte se doit être déterminé la mission qui peut porter sur un seul acte mandat spécial ou
tout sur les actes inscrits dans un certain cadre ‘mandat général de gestion d’un ou plusieurs
biens’ Concernant l’objet du mandat si l’acte déterminé est illicite le mandat sera nul pour
objet illicite par ex : le mandat d’acheter un bien hors commerce enfin a noter que le mandat
se forme par la seule rencontre des volontés sans aucun formalisme
B) Preuve du mandat : le tiers contractant va être soumis au même régime que les parties
elles mêmes dés lors qu’il traite avec quelqu’un qui déclare agir en nom d’autrui en vertu
d’un mandat il connaît l’existence de ce contractant et peut demander la justification, établir
l’existence du mandat ne suffit pas encore faudra t il prouver l’étendue de celui ci pour juger
les diligences du mandataire il s’agira d’interpréter le mandat.
Section 3 : les effets du mandat : A) les rapports internes entre les parties :
1) obligation du mandataire en vers le mandant :
Exécution de sa mission : le mandataire doit tout d’abord respecter les instruction du
mandant ex : il ne pourra pas vendre au dessous du prix minimum indiqué et il devra
accomplir sa mission avec diligence et que ce mandat a titre onéreux ou gratuit. Ainsi doit il

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tout d’abord agir aussi vite que possible car un retard peut être préjudiciable au mandant
lorsqu’il s’agit par ex d’inscrire une hypothèse, le mandataire ne peut évidemment être
assurer d’aboutir au succès dans sa mission par exemple il peut être difficile de trouver un
acheteur ou de conclure une négociation délicate. Lorsqu’il agit a titre gratuit on ne peut
exiger de lui plus que sa compétence personnelle et s’il agit a titre professionnel c’est une
compétence objective par ex : notaire chargé de recouvrement de prêt doit renouveler des
hypothèques, exécuter fidèlement sa mission lui impose d’agir dans l’intérêt du mandant.
Devoir de conseil : un mandataire professionnel doit informer et conseiller le mandant sur
l’utilité de l’acte a accomplir sur les précautions a prendre les conséquences est les risques
de l’acte au besoin il peut même dissuader le mandant et le mettre en garde sur les
conséquences d’un projet aux effets fâcheux.
Obligation de rendre compte : Le mandataire doit rendre compte de sa gestion rn cours de
mission, il doit communiquer au mandant tous les éléments qui apparaissent ou qui
surviennent afin de permettre à ce dernier d’adapter ses instructions, en fin de mission il doit
informer son mandant de son résultat quel que soit le sens de celui-ci, d’une part ; le
mandataire doit restituer tout ce que le mandant lui avait remis pour l’exécution de sa
mission (documents, titres pour une négociation ) d’autre part ; il doit transmettre à son
mandant tout ce qu’il a reçu du tiers ou des tiers cocontractants dans l’exercice de leur
mission ; non seulement ce qui est du réellement , mais aussi les fonds provenant d’un
encaissement.
Responsabilité : Lorsque le mandataire manque à ses obligations, sa responsabilité
contractuelle se trouve engagé et l’oblige à réparer l’intégralité du dommage qui en résulte
selon le droit commun de la responsabilité contractuelle 77 ,78 DOC
2) obligation du mandant envers le mandataire :
La bonne foi contractuelle : bien qu’aucun texte ne le dise, le mandant doit d’abord mettre
le mandataire en mesure d’exécuter sa mission ; c'est-à-dire lui fournir les documents, les
titres et les objets nécessaires. Le remboursement, il arrivera souvent que le mandataire ait
dû exposer des frais et faire des avances de fonds pour exécuter sa mission, le mandant doit
les rembourser même si la mission a échoué ou les frais ont été engagés pour pure perte, ce
remboursement peut cependant être réduit ou supprimé en cas de faute du mandataire, en
effet, ce dernier supporte les pertes survenues à l’occasion de sa gestion. La rémunération,
lorsque le mandat est à titre onéreux, les parties prévoient le plus souvent le montant de la
rémunération (commission), la rémunération doit être payée aux époques déterminées ou à
défaut à l’achèvement de la mission quel que soit le résultat, à titre de garantie le mandataire
jouit d’un droit de relation sur les objets qu’il doit restituer au mandant dans certaines
fonctions ; des règles déontologiques décident autrement ; l’avocat ne peut par exemple
retenir les pièces ni se payer des sommes versées au profit du client.
B) rapport des parties avec les tiers
1) la situation du mandataire 920 DOC : Le propre de la représentation est que l’acte est
réputé effectué directement entre le tiers cocontractant et le représenté (le mandant), le
représentant (le mandataire) n’est donc que l’instrument de l’acte mais n’y a pas fait partie, il
n’en résulte aucun effet à l’égard du tiers, toutefois ; à l’instar de tout principe celui-ci subi
des exceptions :
- Le mandataire omet d’indiquer aux tiers le nom du mandant
- En cas d’agissement fautif envers le tiers (acte irrégulier), le mandataire engage sa propre
responsabilité envers le tiers, cette responsabilité est de nature délictuelle, il en est ainsi si le
mandataire excède ses pouvoirs ; l’acte sera nul mais le tiers pourra demander au
mandataire une réparation du préjudice causé par la nullité.
2) la situation du mandant 926 DOC : Le mandataire qui agit au nom de son mandant n’est
qu’un simple truchement matériel dont tous les actes sont effectués au profit et à la charge
du mandant, si l’acte est conclu ; sa personnalité s’efface totalement, et seul le mandant qui
est réputé partie à cet acte est tenu d’exécuter les engagements contractés par le
mandataire dans les limites de son pouvoir. D’une part, tous les actes émanant du
mandataire seront opposables au mandant comme s’il les avait effectué lui-même, d’autre
part ; ces mêmes actes peuvent être invoqués par le mandant à l’encontre du tiers

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contractant. L’effet de cette représentation est immédiat, ainsi le tiers qui paie entre les
mains du mandataire est aussi libéré même si les fonds ne sont transmis qu’au plus tard au
mandant ou jamais, en revanche la représentation est écartée en cas de collusion
frauduleuse entre le tiers et le mandataire, et elle suppose que le tiers et le mandataire se
sont entendus pour conclure un acte préjudiciable au détriment du mandant ex ; vente à bas
prix.
Limites : dépassement de pouvoir et ratification : Le mandataire qui a agit sans véritable
pouvoir ; soit par ce qu’il les a excédés, soit par ce que son mandat a expiré, n’a pas à
engager le mandant 926 DOC ; l’acte ainsi conclu est entaché de nullité, cette nullité sera
cependant dans deux cas paralysés :
d’une part ; le jeu de la théorie du mandat apparent peut venir maintenir l’acte sur un
fondement quasi contractuel, d’autre part ; le mandant peut venir après régularisation de la
situation et s’il approuve le contrat conclu hors limites ; il y a ratification de l’acte par le
représentant. Cette ratification présente l’avantage d’être rétroactif, il est à noter que cette
possibilité de ratification est spécifique aux mandats purement contractuels dans lesquels la
loi laisse aux parties la liberté de déterminer la mission du mandataire, la jurisprudence exclu
au contraire la ratification dans le cas où la loi qui fixe cette mission ex ; syndic de
copropriété.
Section 4 : fin du mandat : La cause d’extinction la plus fréquente est l’accomplissement
de sa mission par le mandataire, ce dessaisissement est définitif.
A) extinction volontaire : La volonté des parties peut mettre fin au mandat, soit d’un
commun accord, soit par décision unilatérale de l’une ou de l’autre des parties, on parle de la
reconnaissance de la part du mandataire, mais dans tous les cas et quelle qu’en soit la
source, l’extinction volontaire du mandat entre les parties ne doit pas porter préjudice aux
tiers qui n’ont pas les moyens d’en être informés.
1) renonciation par le mandataire : Le mandataire a la possibilité de renoncer au mandat
en notifiant sa renonciation au mandat, c’est donc une faculté de résiliation unilatérale qui
offerte au mandataire en cours du contrat ; le mandataire qui renonce doit réparer le
préjudice qu’il cause au mandant, mais comme il s’agit d’obligation de faire, ce manquement
se résout en dommage et intérêt.
2) révocation par le mandant : Le mandant peut révoquer le contrat quand lelui semble,
c'est-à-dire ; à sa discrétion (une révocation ad nutum), la jurisprudence a admis des
tempéraments à la libre révocation principalement pour la notion de mandat d’intérêt
commun. La révocation des pouvoirs du mandataire est toujours possible à tout moment
pour le mandant qui peut y mettre fin avant terme et de façon valable, la seule conséquence
se situera sur le plan de la responsabilité, mais la révocation reste consommée, en principe ;
la révocation du mandat n’entraîne aucune responsabilité du mandant pour la simple raison
que le mandataire n’en éprouve pas le préjudice puisqu’il agissait dans l’intérêt exclusif du
mandant. Il est à noter que dans le cadre du contrat mandat à durée indéterminée est
irrévocable, la révocation anticipée ouvre droit à une indemnité au profit du mandataire.
Dan les cadre du mandat d’intérêt commun, le mandataire peut obtenir une indemnité du fait
de la révocation, l’idée est que si le contrat ne sert plus comme à l’ordinaire l’intérêt exclusif
du mandant, mais aussi celui du mandataire, et donc ; sa révocation porte préjudice à ce
dernier et le mandant doit donc prendre cette particularité, ainsi la qualification du mandat
commun engage le mandant à indemniser le mandataire du préjudice causé, ce droit à
indemnisation n’est pas d’ordre public et peut être écarté par deux types de clauses :celles
qui stipulent expressément que la révocation se fera sans indemnités.
B) extinction accidentelle : Il s’agit du décès du mandant ou du mandataire qui ont un effet
extinctif sur le contrat, les héritiers du mandataire ne reçoivent aucun pouvoir, mais restent
tenus de la reddition des comptes et la restitution due au mandant. En ce qui concerne le
mandant, son décès met pareillement fin au pouvoir du mandataire, toutefois ; l’extinction du
mandat n’est pas d’ordre public, et le mandat avoir stipulé le contraire, c’est le cas des
mandats (post mortem) par lesquels le mandant a chargé la mandataire d’effectuer certains
actes à sa mort (exécutions testamentaire).

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Le contrat de dépôt : est celui par lequel le détenteur d’une chose la confie à autrui
pour en assurer la garde en vue de la lui restituer plus tard, celui qui fait le dépôt est appelé
déposant, celui qui la reçoit est appelé le dépositaire, et la chose remise est désignée en tant
que dépôt. Le dépôt ne peut avoir pour objet que les choses mobilières, ce qui exclu les
personnes (la personne ne peut faire l’objet d’un dépôt), cela exclu également les
immeubles, car par tradition historique, on considère que l’obligation de garde inhérente au
dépôt s’appliquerait difficilement à un dépôt (un terrain ne peut se déplacer, Or ce point de
vue n’est guère convaincant car le critère de déplacement est parfaitement concevable pour
un immeuble, le code envisage lui-même à l’égard des immeubles un contrat de séquestre
qui n’est autre qu’un dépôt. Réservé aux choses mobilières, le dépôt concerne également
les immeubles corporels, c’est le cas par exemple des actions de société qui peuvent être
confiées en dépôt, c’est le cas également des véhicules, marchandises, documents…etc. Le
dépôt ne transfère au dépositaire aucune prérogative sur cette chose ; ni propriété, ni
jouissance, ni usage, le véritable objet du contrat est l’obligation que le dépositaire
contracte : assurer la garde et la conservation de la chose. C’est une obligation de faire à la
charge du dépositaire, à l’origine ce contrat était exclusivement considéré comme service
d’ami et donc gratuit 790 DOC, mais l’expression est fausse car la gratuité n’est pas de
l’essence du dépôt et le cadre lui-même envisage le cas où le dépôt a été stipulé en salaire
807 DOC. L’intérêt du dépositaire peut se trouver hors salaire ; dans le dépôt vente : le
dépositaire n’est pas payé pour la garde, mais trouve son intérêt dans la commission pour
vente éventuelle.
Chapitre I Qualification du contrat de dépôt : Les éléments caractéristiques du dépôt sont
au nombre de trois : d’une part, la chose est remise ; ensuite cette remise a pour objet sa
conservation ; enfin, cette conservation a pour finalité sa restitution au déposant.
SECTION 1 : remise de la chose : Transfert de la garde. Le dépôt se caractérise par une
réception de la chose par le dépositaire : il accepte que la chose lui soit confiée, de sorte
qu’il en acquiert la détention et la maîtrise matérielle. Cet élément caractéristique permet de
distinguer le dépôt des contrats assurant une mise à disposition d’emplacement. Dans ces
contrats, le titulaire d’un emplacement permet qu’on y dispose une chose, mais n’en acquiert
pas pour autant la
Garde : il donne simplement accès à l’emplacement, mais le propriétaire y entrepose la
chose sous sa propre maîtrise qu’il conserve. Il y alors location de l’emplacement si la mise à
disposition est rémunérée, prêt si elle est gratuite.
SECTION 2 conservation de la chose : La cause de la remise est différente :
* Dans une location mobilière, cette cause est encore l’usage de la chose ;
* Dans le mandat, la remise a pour cause de permettre au mandataire de conclure l’acte
juridique, même si les choses remises doivent ensuite être restituées au mandant (par
exemple des documents ou titres). Dans tous les cas, l’obligation de conservation n’est que
l’accessoire de l’obligation principale. Au contraire, dans le dépôt, cette obligation est l’objet
central du contrat. De plus, comme elle est l’objet même du contrat, la conservation doit se
faire à l’état pur.
SECTION 3 finalité de restitution : Dans le mandat, cette finalité est l’exécution de la
mission, alors que dans le dépôt elle est la restitution au déposant. Ainsi, par exemple, n’est
pas dépositaire, mais mandataire, le buraliste qui reçoit un billet de loto non pour le restituer
mais pour le transmettre au centre de traitement. Dépôt et gage : le versement par un
débiteur d’une somme qui constituera la garantie de son paiement. Ce versement est parfois
aussi dénommé caution dans les locations mobilières. En réalité, il ne s’agit pas d’un contrat
de dépôt, car la somme ne sera restituée au débiteur que s’il paie sa dette. Si le débiteur ne
paie pas, le gagiste pourra se payer sur l’objet du dépôt, ce que ne peut pas faire un
dépositaire.
Chapitre II Régime général du dépôt  : Le régime général du dépôt n’est que la mise en
œuvre du droit commun des contrats, mêlée de quelques interférences du droit des biens.
Section I Formation du contrat de dépôt Les articles 784 et 785 ne font qu’appliquer à la
matière les règles du droit commun, jouant à sens unique en faveur de l’incapable : le
contractant capable sera donc tenu des obligations contractées même envers un incapable,

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qui seront mises en œuvre par son représentant légal, en revanche, le contractant incapable
ne sera tenu qu’à restitution de ce qui est encore entre ses mains et ne devra évidemment ni
rémunération ni indemnité. L’article 798 qui ne permet pas au dépositaire d’exiger la preuve
de cette propriété lors de la restitution. Ce que signifie réellement ce texte, c’est que le
propriétaire ne sera tenu des obligations du dépôt (rémunération, indemnisation) que si ce
dépôt a été fait par lui ou avec son consentement, son droit de revendication subsistant
évidemment. Les règles du droit commun des contrats sont naturellement applicables, tant
en ce qui concerne l’existence des consentements qu’en ce qui touche à d’éventuels vices
de ce consentement.
Du côté du dépositaire : c’est l’existence du consentement qui fait parfois difficulté. Il ne
suffit pas en effet d’avoir matériellement reçu une chose pour en être dépositaire : il faut
encore s’être engagé à la garder, c'est-à-dire avoir accepté d’assumer une obligation.
L’accord doit porter non seulement sur l’obligation de garde, mais encore sur la chose qui en
est l’objet : celui qui accepte de garder une voiture ou un vêtement n’accepte pas
nécessairement de veiller sur les objets de valeur qui peuvent s’y trouver. A défaut
d’information à cet égard, il n’en sera donc pas dépositaire.
Du côté du déposant : l’existence du consentement est généralement sans équivoque, du
fait même de la remise de la chose. Cependant, si le dépôt est à titre onéreux, il faut que ce
consentement porte au moins sur le principe d’une rémunération. Ce dernier, forcé par
quelque accident (art 789) ne caractérise-t-il pas le vice de violence, ce qui permettrait au
déposant de contester ses obligations, en particulier une éventuelle rémunération ? En
réalité, l’expression de dépôt nécessaire est ambiguë : elle sert simplement, sur le terrain de
la preuve, à caractériser l’impossibilité d’établir un écrit. Mais, elle n’implique pas
automatiquement un vice du consentement, car en vertu du droit commun, celui qui
contracte sous l’effet des nécessités ne s’en oblige pas moins valablement. Toutefois, ce
même droit commun permet d’admettre le vice de violence lorsque l’autre partie, c’est-à-dire
le dépositaire, aura profité de cette situation de nécessité pour imposer des conditions
injustes, par exemple une rémunération excessive.
La formation du contrat de dépôt n’est parfaite que par la remise de la chose (article 787). Il
est vrai que cette remise conditionne ce qui fait l’essence du contrat, à savoir la garde de la
restitution de la chose. Toutefois un accord de volontés précédant la remise vaudra comme
promesse de dépôt et obligera donc déjà les parties (en fait surtt le déposant pour une
rémunération éventuelle, car les obligations du dépositaire n’ont alors pas encore d’assiette :
mais il ne pourra refuser ensuite de recevoir la chose)
* Preuve du contrat de dépôt : En réalité, le dépôt nécessaire n’est que celui qui est
intervenu dans des circonstances rendant impossible la rédaction d’un écrit : en citant les
exemples d’incendie, ruine, pillage et naufrage (art 789) pour admettre alors la liberté de la
preuve par tous moyens. Quant à l’article 813, il rappelle pareillement le droit commun de
l’exigence d’un écrit à défunt duquel le défendeur (le dépositaire attaqué) est cru sur ses
affirmations puisque aucune preuve recevable ne lui est opposée. Dès lors, c’est le droit
commun dans son ensemble (et non dans les deux seules règles ainsi rappelées) qui est
applicable. C’est dire tout d’abord que la preuve du dépôt est libre en matière commerciale.
C’est dire ensuite que même en matière civile, l’exigence de l’écrit supporte non seulement
l’exception du dépôt nécessaire, mais encore toutes les exceptions habituelles. C’est dire
enfin que la charge de la preuve pèse sur celui qui invoque le contrat pour fonder sa
demande : ce sera tantôt le déposant qui se plaint d’une perte ou d’une détérioration, tantôt
le dépositaire qui réclame remboursement de ses frais ou rémunération (il devra alors
prouver en outre que le contrat a été conclu à titre onéreux).
SECTION 2 EFFETS DU CONTRAT DE DEPOT. : Contrat synallagmatique imparfait, le
dépôt crée toujours des obligations à la charge du dépositaire parfois à la charge du
déposant. Mais, parce qu’’il concerne un bien mobilier, il voit les rapports bilatéraux des
parties parfois troublés par les droits réels que des tiers peuvent avoir ou acquérir.
A Obligations du dépositaire :

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1 Obligation de garde : La conservation de la chose qu’il doit assurer est tout entière
effectuée dans l’intérêt du déposant. Aussi, sa situation comporte-t-elle des obligations
négatives et des obligations positives.
Obligations négatives : Ce sont des obligations de ne pas faire :
* D’une part, le dépositaire ne doit pas user la chose (art 793). Se servir de la chose, à
quelque usage que ce soit, l’exposerait non seulement à une responsabilité civile mais
encore à une responsabilité pénale pour abus de confiance. Toutefois, un tel usage illicite
n’aurait pas de répercussion sur le régime des risques de la chose, qui restent en toute
occurrence à la charge du propriétaire.
* D’autre part, le dépositaire ne doit pas forcer le secret du dépôt : lorsque celui-ci porte sur
un objet ou une enveloppe, la discrétion lui impose de ne pas l’ouvrir.
Ces deux interdictions peuvent naturellement être levées par une clause contraire. En
particulier, le déposant peut autoriser l’utilisation de la chose, et cette autorisation peut
même être tacite, ce qui pourrait transformer le contrat en prêt usage. La garde de la chose
oblige le dépositaire à prendre toutes les précautions pour veiller à la conservation de la
chose. Il doit ainsi la mettre à l’abri des risques de vol, de perte ou de dégradation, soit par le
fait d’un tiers, soit par le fait d’événements divers tels qu’incendie, humidité, etc. Cette
conservation peut nécessiter des actes d’entretien. Le dépositaire doit les faire et aura une
action en indemnisation (art 814).Il doit aussi percevoir les fruits de la chose et en est
dépositaire comme du principal.
Responsabilité : obligations de résultat atténuée. Outre qu’il se rend coupable d’abus de
confiance s’il détourne volontairement la chose, par exemple en la vendant au lieu de la
conserver, le dépositaire qui remplit mal sa mission de garde engage sa responsabilité
contractuelle. Le régime de cette responsabilité soulève la question classique de savoir s’il
est tenu d’une obligation de moyens ou de résultat : ce n’est pas au déposant d’établir la
faute du dépositaire, mais à ce dernier de s’exonérer, cependant il peut le faire en rapportant
simplement la preuve de son absence de faute, sans qu’il soit besoin d’un cas de force
majeure. La preuve dont le dépositaire supporte ainsi la charge varie dans son exigence
selon qu’il agit à titre gratuit ou à titre onéreux :
* S’il s’agit à titre onéreux, le dépositaire doit la diligence de n’importe quelle partie à un
contrat synallagmatique : il répond donc de toute faute ou imprudence, même légère et celle-
ci est appréciée in abstracto, selon le droit commun de la faute. Il lui incombe alors d’établir
que le dommage ne lui est pas imputable à faute.
* Si le dépositaire n’est pas rémunéré et n’a aucun intérêt au contrat, il faut tenir compte du
caractère gratuit du service rendu. On pourrait concevoir que la charge de la preuve ne pèse
donc pas sur lui. Mais lui seul est pratiquement en mesure d’établir les circonstances de la
perte. Aussi, l’indulgence à son égard se manifeste-t-elle autrement, c'est-à-dire dans
l’appréciation de son comportement. Il ne doit alors que les mêmes soins qu’il apporte dans
la garde des choses qui lui appartiennent C'est dire que sa faute s’appréciera in concreto,
c'est-à-dire d’après ses habitudes personnelles et non plus d’après ce qu’on peut attendre
d’un bon père de famille. En conséquence, la seule preuve qu’il devra rapporter est qu’il a
donné à cette chose les mêmes soins qu’il aurait apportés à la garde de choses lui
appartiennent (art 791). Le dépositaire peut limiter ou écarter sa responsabilité par des
clauses spéciales. Ces clauses suivent le droit commun : si elles sont parfaitement valables
en cas de dépôt gratuit, elles peuvent être affectées par le droit des clauses abusives
lorsque le dépositaire est un professionnel et le déposant un profane. Dans tous les cas, si la
chose est perdue ou dégradée par cas fortuit, le dépositaire n’en répond pas : c’est
l’application de la règle resperit domino (art 808). Mais cette perte aura quand même une
conséquence à son égard en cas de dépôt rémunéré : la règle resperit creditori supprime
son droit à rémunération à partir de la perte. De plus, s’il a reçu en contrepartie de la chose
une indemnité quelconque, il doit la reverser au déposant (art 810).
2 OBLIGATION DE RESTITUER :
Le débiteur de la restitution est naturellement le dépositaire. Cette obligation se transmet à
ses héritiers. Cependant, par exception au droit commun, ceux-ci sont protégés au cas où ils
ont trouvé la chose dans la succession sans savoir qu’il s’agissait d’un dépôt : s’ils l’ont

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vendue de bonne foi, ils ne doivent que restitution du prix au déposant. A qui restituer ? Il
faut restituer en principe au déposant lui-même. Sans avoir à lui demander un quelconque
titre de propriété (art 798). Mais la restitution peut être aussi faite à son représentant légal
(article 799) : cela concerne les incapables majeurs mais surtout les entreprises en
redressement ou liquidation judiciaire, soit à ses héritiers (art 798) son mandataire ou à tiers
désigné par lui. C’est la chose déposée qui doit être restituée. Le dépositaire ne peut pas
proposer un équivalent, ni le déposant le lui réclamer : par exemple celui qui a déposé des
pièces fausses ne peut pas exiger des vraies. Outre la chose elle-même, le dépositaire doit
restituer les fruits qu’elle a éventuellement produits (dividendes de titres).La chose doit être
restituée dans l’état où elle est (article 804). Si elle s’est dégradée ou a diminuée de valeur,
la responsabilité du dépositaire peut certes être engagée, mais c’est au titre de son
obligation de conservation. Si elle a disparu, le dépositaire est libéré de la restitution
proprement dite : c’est encore au titre de son obligation de conservation qu’il devra répondre
de cette disparition. En réalité, au titre de la restitution, le dépositaire ne doit que la chose
telle qu’il l’a rentre les mains (et rien s’il n’a rien) et c’est son obligation de conservation qui
permet d’apprécier les circonstances de la perte : le dépositaire ne pourrait s’affranchir de
restituer la chose qu’il a encore, même moyennant une indemnité, car c’est alors l’essence
même du dépôt qui serait atteinte par cette possibilité de s’approprier la chose. Quant au lieu
de la restitution, c’est (sauf clause contraire permise par l’article 797) le lieu même du dépôt.
Il ne s’agit pas du lieu où se trouve la chose déposée. Quant au moment de la restitution,
c’est celui où le déposant la demande et ce même si un terme avait été convenu : le contrat
de dépôt st en effet révocable unilatéralement à tout moment par le déposant Tenu de
restituer à première demande, le dépositaire peut être amené à différer la restitution dans
deux séries d’hypothèses. Ce peut être d’abord dans son propre intérêt, lorsqu’il entend
exercer son droit de rétention. Ce peut être ensuite dans l’intérêt d’un tiers, et c’est alors
pour lui une obligation. Il en est ainsi soit lorsqu’il découvre que la chose déposée avait été
volée, soit lorsqu’un tiers a fait entre ses mains opposition à la restitution ou a fait pratiquer
une saisie.
B Obligation du déposant
1 Dettes du déposant : Qu’il soit gratuit ou onéreux, le dépôt oblige toujours le déposant,
dans l’intérêt duquel il a été fait, à rembourser au dépositaire les dépenses qu’il a faites pour
la conservation de la chose, c'est-à-dire les frais d’entretien, ainsi que les frais de
déplacement éventuel (art 797) Il ne s’agit que de dépenses : le dépositaire ne peut obtenir
par ce biais une indemnisation pour la garde elle-même si le dépôt est gratuit. Lorsque le
dépôt est rémunéré, il est souvent stipulé que le prix inclut les dépenses. Le remboursement
suppose bien sûr que les dépenses aient été utiles ou nécessaires. Malgré le silence du
Code, il serait juste d’admettre qu’elles portent intérêts dans les mêmes conditions que les
avances faites par un mandataire Toujours parce qu’il agit dans l’intérêt du déposant, le
dépositaire a le droit d’être indemnisé de toutes les pertes que le dépôt peut lui avoir
occasionnées : il s’agit des dommages causés par la chose déposée (explosion), sans qu’il
soit besoin d’exiger un vice de cette chose. Il peut aussi s’agir des dommages subis à
l’occasion d’un transport de cette chose (par exemple, le dépositaire est blessé pas l’animal
ou la chose qu’il rapporte au déposant).En principe gratuit peut toutefois être stipulé à titre
onéreux.
2 Garanties du dépositaire : L’article 817 du DOC reconnaît expressément au dépositaire
le droit de retenir la chose tant qu’il n’est pas réglé de ce qui lui est dû. Bien entendu, ce droit
de rétention ne joue que pour les créances précitées, mais non pour d’autres créances
qu’aurait le dépositaire.
-Effets du dépôt à l’égard des tiers : En principe le dépositaire n’a pas à prendre
d’initiative et doit restituer au déposant sans exiger aucune justification de son droit. Mais, le
propriétaire peut toujours exercer une action en revendication de la chose où qu’elle se
trouve, c'est-à-dire ici entre les mains du dépositaire. Celui-ci devra alors s’abstenir de
restituer au déposant tant que la question de la propriété n’est pas tranchée. Il est cependant
un cas où l’on exige une initiative du dépositaire ; c’est celui où il apprend que la chose a été
volée. S’il connaît son véritable propriétaire, il a alors le devoir de l’avertir et de lui donner un

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délai pour réagir et il ne pourra restituer au déposant que si le propriétaire n’a pas fait de
réclamation dans ce délai (article 798). Cette procédure particulière ne joue qu’en cas de vol.
Cependant, la prudence obligera le dépositaire à interroger le véritable propriétaire à chaque
fois qu’il en aura une connaissance certaine : il pourrait en effet à défaut voir engager non
seulement sa responsabilité civile sur le fondement de l’article 1382 du code civil. Si le
dépositaire infidèle transmet la chose à un tiers, la bonne foi de celui-ci lui permettra
d’invoquer le bénéfice de l’article 2279. L’article 811 évoque d’ailleurs ce cas dans
l’hypothèse où c’est l’héritier du dépositaire qui procède à cette vente. Le déposant n’aura
plus alors qu’une action en dommages- intérêts contre le dépositaire, pour la valeur actuelle
de la chose (et seulement pour le prix perçu dans le cas de vente par l’héritier de bonne foi),
action qu’il pourra exercer soit au civil soit au pénal accessoirement à une poursuite pour
abus de confiance.
Section III Extinction du contrat de dépôt  : Le contrat de dépôt étant par nature à
exécution échelonnée dans le temps, se pose la question du moment de son extinction.
Celle-ci intervient naturellement tout d’abord par l’exécution de ce qui faisait sa finalité, c'est-
à-dire la restitution.
C’est donc à partir de cet instant que commence à courir la prescription des actions
respectives des parties (en responsabilité pour le déposant, en paiement pour le
dépositaire).Si les parties ont fixé la durée du dépôt, elles sont dans une situation inégale.
En effet, si le dépositaire est lié par le terme et ne peut se décharger plus tôt de la chose, le
déposant peut au contraire la réclamer à tout moment (article 794).
Le dépositaire peut être condamné à cette restitution sous astreinte. C’est là que se traduit
l’idée que le dépôt est conclu dans l’intérêt exclusif du déposant, tandis, que le dépositaire
n’a aucun intérêt légitime à conserver la chose. Toutefois, si le dépôt est rémunéré, cette
interruption prématurée ne doit pas nuire au dépositaire : il aura droit à la rémunération
prévue.
Que se passe-t-il si, à l’inverse, le déposant ne reprend pas la chose après le terme fixé ?
Certains admettent que le dépositaire est libéré de ses obligations, sans pouvoir toutefois se
débarrasser de la chose tandis que d’autres considèrent que ses obligations se poursuivent.
Il faut sans doute distinguer : s’il doit toujours restituer, il n’est probablement plus tenu de sa
mission de conservation et, en cas de perte, ne doit répondre que de sa faute prouvée sur le
terrain de l’article 1382. Mieux vaut sans doute pour lui prendre une initiative : il peut, après
mise en demeure du déposant être autorisé à mettre la chose en dépôt dans quelque autre
lieu Dans le silence des textes, il faut admettre que chaque partie peut mettre fin au contrat
par réalisation unilatérale.
C’est évident pour le déposant, qui peut réclamer restitution à tout moment, c’est plus
discuté pour le dépositaire. Celui-ci doit pourtant pouvoir sortir du contrat et obtenir du juge
condamnation du déposant à reprendre la chose, au besoin sous astreinte, et à défaut
décharge dans les termes précédents. Ni le décès du déposant ni celui du dépositaire ne
mettent en principe fin de plein droit au contrat : le Code envisage d’ailleurs la situation de
leurs héritiers (811 et 798). Mais ceux-ci peuvent utiliser les droits précités de résiliations
unilatérales.

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