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INTRODUCTION

PARTIE 1  : FORMATION DU CONTRAT

A) :Identification du contrat de vente

a) Contrats translatifs de propriété


b) Contrats non translatifs de propriété

B) Elements du contrat de vente

a) Consentement principes et limites


b)autres élements constitutifs du contrat

PARTIE 2  : LES EFFETS DU CONTRAT DE VENTE

A) le transfert immédiat de la propriété de la chose et des risques

a) principe
b) aménagement

B) les obligations des parties

a) obligations du vendeur
b) obligations de l'acheteur

Conclusion

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INTRODUCTION GENERALE

L’opération de vente a connu une profonde évolution dans la mesure ou


elle a été précédé par le troc qui a été pratique durant des siècles avant que
l’opération de vente serait encrée par l’utilisation de la monnaie dans le sens
que cette opération était le perfectionnement qui permet de passer du troc a la
vente proprement dite et qui va constituer un instrument par excellence des
échanges économiques et des richesses .
La vente n’est sans doute pas le premier des contrats. Historiquement il y
a eu l’échange qui est apparu bien avant la vente, qui elle, doit son apparition à
la monnaie. Mais c’est la vente qui pour sa commodité de maniement a prévalu
sur l’échange .En droit musulman, la vente est formée des l’émission de deux
déclarations concordantes. Les effets en seront le transfert dans l’immédiat de
la propriété de la chose vendue, du patrimoine du vendeur vers celui de
l’acquéreur.
Dans le droit romain l’intérêt économique de la vente devait la faire
accéder au rang des contrats consensuels, dans la loi des 12 tables. Ce
caractère consensuel a été ensuite affirmé dans les célèbres instituts de
l’empereur justinien (les lois du Digeste) qui reprennent à leur compte sur ce
point les textes anciens (la loi des douze tables)  :  « Les obligations se forment
par le seul consentement, dans les contrats de vente, de louage, de société, de
mandat. ». Mais la vente n’emportait pas transfert de la propriété, celui-ci
demeurait accessoire et resta subordonné à une manifestation matérielle : la
remise de la chose entre les mains de l’acheteur, la tradition. Avec cette remise
matérielle, la propriété en est transférée et les tiers en sont avertis.
Le droit positif marocain s’est écarté de cette manière de voir, il admet le
transfert de propriété  solo consensus  : par le seul effet de l’accord des parties.
Aujourd’hui le droit de la vente tel qu’issu du D.O.C a conservé une grande
unité. On trouve certes des réglementations spécifiques ici et là : ventes de
fonds de commerce, de navire

Selon les dispositions de l’article 478 du doc  : « la vente est un contrat par
lequel l’une des parties transmet la propriété d’une chose ou d’un droit à l’autre
contractant contre un prix que ce dernier s’oblige de le payer »

Dans la définition donnée à la vente, l’on prend soin de signaler que le prix,
passe en principe aussi du patrimoine de l’acheteur vers celui du vendeur, au
moment de la conclusion du contrat et on constate que la vente est la remise
d’une chose a la disposition d’une autre personne contre le paiement d’un prix,

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elle est parfaite dès qu’il y a consentement des deux parties contractantes
article 488 du DOC mais ce principe connait un recul manifeste en matières
immobilières article 489 du DOC , vente de fonds de commerce et la vente
mobilière a crédit .

Le contrat de vente est un contrat translatif de propriété qui est le but


principal de cette opération  et par conséquent le transfert des risques qui
seront à la charge de l’acquéreur ,mais les parties peuvent déroger à ce
principe de base afin d’avancer ou de reculer le moment de transfert  , et
présente un certain nombre de caractères qui caractérisent sa réalisation  ,en
effet : c’ est un contrat à titre onéreux dans la mesure ou chacune des parties
entends prendre quelque chose de l’autre ;c’est un contrat synallagmatique
puisqu’il fait naitre des obligations réciproques a la charge des deux parties  ;
c’est un contrat consensuel ou la rencontre des volontés des parties est plus
importante ; a ces cinq caractères il faut en ajouter deux autres à savoir, le
caractère commutatif ou chacune des prestations est envisagée comme un
équivalent de l’autre et l’absence de l’intuitu personae  puisqu’il n’y a aucun
lien avec la personnalité des parties intéressés, exception de la vente d’une
œuvre d’art.
Apres cette brève introduction ; il convient de questionner sur la nature
de ce contrat, ces éléments constitutifs ainsi que les effets qu’il engendre
Pour répondre à ces questions, ce travail sera subdivise en deux
parties : la première partie sera réservée à l’identification et formation du
contrat de vente( I)et on traitera en deuxième lieu ses effets (II)  .

PARTRIE I : FORMATION DU CONTRAT

A) I  :IDENTIFICATION DU CONTRAT DE VENTE PAR RAPPORT A D’AUTRES


CONTRATS VOISINS

Les contrats relatifs aux biens sont ceux qui visent soit le transfert d’un
droit sur une chose, soit à permettre l’utilisation de cette chose par le
cocontractant.
Il n’est pas étonnant que les dispositions relatives aux
contrats   permettant d’acquérir une chose occupent une position importante
dans le D.O.C. La vente constitue, en effet, le premier contrat auquel la loi
donne une réglementation spéciale, aux articles 478 à 618, suivi
immédiatement par l’échange aux articles 619 à 625 et du louage aux articles
626 à 780.

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a)Contrat translatif de propriété
L’échange et la vente ont tous les deux comme objet le transfert de la
propriété d’un bien , alors que le bail est un contrat générateur d’un droit-
personnel, offrant au preneur l’usage exclusif et continue d’une chose
moyennant le versement d’un loyer .
Ces trois constructions figurent parmi les formes les plus usitées
permettant aux hommes de se procurer les biens dont   ils ont besoin.
Vente et échange sont des contrats translatifs de droit, à titre onéreux.
Dans la vente la contrepartie du bien vendu est un prix en argent, dans
l’échange, un autre bien.
La vente n’est sans doute pas le premier des contrats. Historiquement il y
a eu l’échange qui est apparu bien avant la vente, qui elle, doit son apparition à
la monnaie. Mai c’est la vente qui pour sa commodité de maniement a prévalu
sur l’échange.
En principe, l’échange suit les règles de la vente sauf que la rescision pour
lésion n’a pas lieu en matière d’échange. La distinction entre les deux contrats
est obscurcie en cas d’échange avec soulte. La soulte se défini comme un
complément en argent permettent d’équilibrer les prestations lorsque les biens
échangés sont de valeur inégale.   Le montant de la soulte doit être déterminé,
comme le prix dans la vente, c’est même de l’importante relative de la soulte
que dépend la qualification du contrat : si la soulte a plus de valeur que son
complément en nature l’opération est une vente.
En droit musulman, la vente est formée de l’émission de deux
déclarations concordantes. Les effets en seront le transfert dans l’immédiat de
la propriété de la chose vendue, du patrimoine du vendeur vers celui de
l’acquéreur, dans la définition donnée à la vente, l’on prend soin de signaler
que le prix, passe en principe aussi du patrimoine de l’acheteur vers celui du
vendeur, au moment de la conclusion du contrat.
L’effet du contrat de vente, étant à proprement parler, le transfert de la
propriété. Accessoirement à cet effet des droits naissent de part et d’autre en
fonction de cet effet et non du contrat lui-même.
Dans le droit romain l’intérêt économique de la vente devait la faire
accéder au rang des contrats consensuels, dans la loi des XII tables, (Vé siècle
av. J.C environ), la 1ère loi de la 6ème table énonçait notamment que  « lorsque
quelqu’un engage sa chose ou l’aliène, que ce qu’il   aura énoncé, que ce dont il
sera convenu fasse droit, s’il nie ensuite ce qu’il a dit qu’il soit condamné à
payer le double  ». Ce caractère consensuel a été ensuite affirmé dans les
célèbres instituts de l’empereur justinien (les lois du Digeste) qui reprennent à
leur compte sur ce point les textes anciens (la loi des douze tables) : «  Les
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obligations se forment par le seul consentement, dans les contrats de vente, de
louage, de société, de mandat. On dit dans ces cas que l’obligation se contracte
par le consentement seul, parce qu’il n’est pas besoin, pour qu’elle prenne
naissance, ni d’écrit, ni de présence des témoins, ni a remise d’une chose ».
Mais la vente n’emportait pas transfert de la propriété, celui-ci demeurait
accessoire et resta subordonné à une manifestation matérielle  : la remise de la
chose entre les mains de l’acheteur, la tradition. Avec cette remise matérielle, la
propriété en est transférée et les tiers en sont avertis. Le droit positif marocain
s’est écarté de cette manière de voir, il admet le transfert de propriété  solo
consensus  : par le seul effet de l’accord des parties.
.
b)Contrat non translatif de propriété
La vente transfère à l’acquéreur la propriété et les risques de perte (res
perit domino). Au regard de la nature du contrat, la vente doit être distinguée
des autres conventions  : bail, prêt, entreprise, et société).
a- Vente et bail :
Le bail ne transfère pas la propriété ni immédiatement ni à terme :
Dans le cas de la location vente il s’agit soit d’une location avec promesse
de vente au profit du locataire, soit d’une vente à tempérament avec transfert
de propriété jusqu’à complet paiement du prix.
Dans le crédit bail (leasing)  : c’est une location de meubles ou
d’immeubles consentie par une entreprise (banque ou établissement financier)
qui l’a acheté, construit ou fait construire pour le louer, avec option d’achat au
profit d’un locataire.
b- Vente et prêt  :
Le prêt à usage ou (commodat) ne transfère pas la propriété de la chose
prêtée  : il est toujours gratuit.
Le prêt de consommation (nutum) transfère la propriété de la chose
prêtée (chose consomptible) et peut être à titre onéreux ; mais l’emprunteur
doit restituer l’équivalent de ce qu’il a emprunté.
La   vente peut être financée par un prêt (bancaire ou autre), elle peut
être conclue sous condition d’obtention du prêt.
Dans la vente à crédit, le vendeur ne consent pas un prêt, il accorde à
l’acheteur un délai pour payer le prix (terme suspensif) après livraison,
toutefois, dans les ventes   à tempérament (paiement échelonné du prix),
lorsque des intérêts sont stipulés, les règles de l’usure s’appliquent, comme ne
matière de prêt d’argent (art 876 D.O.C).
           
B)ELEMENTS DU CONTRAT DE VENTE

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Suivant l’article 2 du D.O.C, tout contrat doit réunir les quatre éléments
nécessaires à sa formation  : consentement, la capacité des parties de s’obliger,
la cause et l’objet du contrat, la vente en tant que contrat doit réunir ces
conditions.
a)LE Consentement principes et limites
La vente est parfaite, dit l’article 488, du D.O.C dès qu’il y a
consentement des contractants l’un pour vendre, l’autre pour acheter et qu’ils
sont d’accord sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat.
Le consentement peut être exprimé en une forme quelconque : la vente
étant un contrat consensuel. En effet l’accord des volontés suffit en principe à
conclure le contrat en dehors de toute formalité.
Dans un système fondé sur l’autonomie de la volonté, la règle du
consensualisme est tellement évidente que les rédacteurs du D.O.C ont omis de
l’énoncer et se sont bornés à envisager le consentement sous l’angle des vices
qui peuvent l’atteindre. Si le consentement est nécessaire (1), il est en principe
suffisant pour que le contrat de vente existe (2).
- Le consentement est nécessaire  pour conclure la vente :
Tout individu est en principe libre de contracter ou non, de vendre ou non,
d’acheter ou non, cependant liberté est restreinte dans de nombreux cas qui
peuvent être regroupé en deux catégories :
  Des limitations légales à la liberté  de vendre ou d’acheter.
  Des limitations conventionnelles à la liberté de vendre ou d’acheter.
     Les limitions légales a la liberté de vendre ou d’acheter :
A coté des dispositions du D.O.C, à caractère supplétif, de nombreuses
dispositions de loi viennent limiter, de façon impérative, la liberté de
consentement en matière de vente.
Les plus importantes subordonnent la validité du consentement à
certaines autorisations administratives, d’autres suppriment même le droit de
vendre et d’acheter,  enfin il y a une dernière catégorie ou la vente est forcée
(absence de consentement).
1-      Ventes subordonnées a autorisations administratives  :
Pour assurer son contrôle sur l’économie, l’état exige que de nombreuses
ventes soient soumises à l’agrément   des autorités administratives :
Il en est ainsi de l’importation en vue de la vente de certains produits
figurant sur une liste négative régis par la loi. Pour l’importation des produits
qui figurent sur cette liste les importateurs doivent obtenir un certificat
d’importation, qui constitue une sorte d’autorisation préalable à l’importation
délivré le département chargé du commerce extérieur et éventuellement celui
du département chargé du produit. Tous les produits qui ne figurent pas sur
cette liste sont libres à l’importation.

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D’autres ventes portant sur certains produits exigent des autorisations
spéciales délivrées par les autorités administratives  : il s’agit de la vente
d’armes, de carburants … de boissons alcooliques ou alcoolisées ….
2-      Ventes Interdites  :
  La vente de stupéfiants.
  La vente de sang ou d’organes humains …
3-      Les ventes forcées :
Les ventes forcées sont celles ou le consentement du vendeur est
extorqué par la force de l’Etat en vertu de l’exercice de sa puissance publique.
Il s’agit de ventes qui font suite à des saisies de bien mobiliers. C’est ainsi
que pour le recouvrement des créances de l’Etat, le trésorier possède un
privilège général sur les meubles et les autres effets mobiliers qui appartiennent
au redevables.
S’agissant de vente suite à l’expropriation pour cause d’utilité publique,
l’administration peut en cas de refus du propriétaire d’un bien recourir à la
procédure forcée pour acquérir soit la propriété des biens immobiliers
(expropriation), soit la réquisition pour les biens mobiliers.
D’autres ventes forcées peuvent intervenir suite au recouvrement d’une
créance due à un tiers par application de l’article 46 du code de procédure
civile.
-      Les limitations conventionnelles à la liberté de vendre ou d’acheter :
La convention des parties peut limiter leur liberté dans le choix de
leurs   cocontractants. Ces situations se rencontrent dans les cas de la
concession exclusive et de sa variante le contrat de franchise.
1-      Les contrats de concession exclusive :
Il s’agit de contrats par lesquels les producteurs organisent la distribution
de leurs produits. Un fabricant peut certes, vendre directement ses produits au
consommateur, mais il peut aussi s’entremettre à des vendeurs salariés ou à
des intermédiaires qui le représentent en tant que mandataire.
Souvent, les producteurs préfèrent utiliser les services des distributeurs,
personnes physiques ou morales, juridiquement indépendantes et responsables
des opérations de distribution des produits. 
Les contrats passés à cette fin concèdent souvent la distribution exclusive
des produits en cause sur une zone déterminée  : le producteur concédant
confère au distributeur (le concessionnaire) l’exclusivité de la revente de ces
produits à des conditions que précise le contrat. Dans la zone considérée le
concessionnaire se trouve ainsi préservé de la concurrence d’autres entreprises.
Par exemple, imaginons la concession exclusive de la vente des
automobiles de marque GMC consentie pour la ville de Rabat à une société X.
Seule cette   entreprise pourra vendre les automobiles de cette marque à Rabat.

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La liberté pour le fabricant G.M.C de vendre les véhicules de sa propre
marque à d’autres distributeurs que la société X se trouve ainsi limitées par la
convention de concession d’exclusivité.
La zone de concession exclusive devient donc une zone de non –
concurrence pour la distribution des produits de la marque considérée.
2-Une variante de la concession exclusive : la franchise :
Le contrat organise de distribution des produits ou services du
franchiseur   par le franchis sur le même schéma que le contrat de concession
exclusive.
Le contrat est venu des USA sous une application anglicisée d’un mot
d’origine française : franchising, traduit par franchisage et dans la pratique par
franchise, qui vient du vieux mot franche (qui signifie accorder des privilèges
fiscaux notamment dans une zone franche). En France, tout comme au Maroc,
il n’y a   pas de réglementation pour ce contrat. La fédération française de
franchise créer en 1971 à établi en 1988 une déontologie qui sert de référence
aux entreprises. La franchise est y définie comme une méthode de collaboration
entre une entreprise franchisante d’une part appelée parfois franchiseur et une
ou plusieurs entre franchisées d’autre part.
Elle implique pour l’entreprise franchisante.
  La propriété d’une raison sociale, d’un nom commercial, de sigles et symboles,
d’une marque de fabrique commerce ou de service ainsi que du savoir –faire
mis à la disposition des entreprises franchisées.
  Une collection de produits ou de services offerte d’une manière originale et
spécifique exploitée obligatoirement et totalement selon les techniques
uniformes préalablement expérimentés mises au point.
Au vu du contenu de multiples contrats de franchisage il est possible de
déterminer les obligations pesant sur chacune des parties.
-      Les obligations du franchiseur :
  Transmettre son savoir-faire.
  Assurer une formation et une assistance permanente.
  Organiser et réaliser la publicité nationale.
  Eventuellement livrer les produits (création d’une centrale d’achat).
  Assister au moment de l’ouverture du magasin pour tout ce qui concerne
l’aménagement du local, décoration.  Etc.
-      Les obligations du franchisé :
  Respecter les obligations précisées dans le contrat.
  S’engager à investir en capitaux et en activité.
  Respecter les règles qui découlent de l’application du savoir –faire du
franchiseur.
  S’acquitter du paiement d’une redevance initiale forfaitaire (droit d’entrée).

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S’acquitter d’une redevance annuelle qui correspond à un certain
pourcentage de chiffre d’affaires hors taxes.
– Le consentement est suffisant  : le caractère consensuel du contrat de vente :
La vente est un contrat consensuel, en principe l’accord des volontés
suffit à le conclure. Néanmoins la loi subordonne l’efficacité de certaines ventes
à l’accomplissement de formalités précises. Si le consensualisme est le principe
(A) , exceptionnellement , la rédaction d’un écrit et sa signature par les parties
sont rendues quasi obligatoires pour des motifs de preuve dans les ventes
solennelles (B).
- Le principe du consensualisme ou la liberté des formes du contrat de
vente :
Le consensualisme   s’oppose au formalisme antique des rites sacrés,
jadis considérés comme indispensable pour lier la volonté des hommes. C’est
ainsi que l’effet juridique de la volonté s’est progressivement intellectualisé au
dessus des signes qui la manifestaient.
Mais cette intellectualisation ne peut être complète car une émission de
volonté ne saurait être efficace si elle est restée intérieure. Pour prendre effet
elle doit se manifester même dans les contrats consensuels par des signes qui
soient perceptibles chez l’autre contractant et pour les tiers : c'est-à-dire un
langage. Tout mode d’expression non équivoque de la volonté des parties est
en principe efficace, le plus souvent les parties expriment leurs accords en
dehors de tout formalisme.
L’habitude de concrétiser le contrat est si courante que la langue
commune entend, par vente tantôt l’accord abstrait de volonté, tantôt l’écrit
qui d’ordinaire manifeste concrètement cet accord. Le même mot contrat
désigne aussi, soit l’acte juridique, soit sa preuve écrite.
1- Contenu du principe :
Le consensualisme est un corollaire au principe de l’autonomie de la
volonté que les juristes du XIX siècle ont promu à la hauteur d’un mythe.
Appliqué au contrat de vente le principe du consensualisme sous entend que la
simple rencontre des volontés est suffisante pour que la vente produise tous ses
effets, peu importe que la chose soit remise et peu importe que le prix soit versé
(art 488 du D.O.C En pratique le fait de ne pas exiger ces données concourt à la
rapidité des transactions surtout en matière commerciale.
Il y a manifestation expresse de la volonté lorsque son auteur a utilisé un
langage, c'est-à-dire un procédé essentiellement destiné à communiquer avec
autrui : l’engagement même verbal d’une partie accède à la même efficacité
juridique de principe que l’engagement écrit.

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En effet il ne faut pas croire, contrairement à une opinion répandue dans
le public et qui est souvent proclamée par le commun ignorant le droit, que la
signature est une nécessité pour la naissance des conventions.
Il ne faut pas oublier que le contrat est quelque chose d’immatériel même
si l’accord a été concrétisé par des paroles et des gestes.
Toutes la question réside dans la difficulté de le prouver, c'est-à-dire de
faire reconnaître en justice la vérité, d’une allégation par laquelle on affirme un
fait d’où découlent des conséquences juridiques.
2- L’hygiène de la preuve pré constituée :
Les preuves étant les éléments de conviction que les parties sont
autorisées à soumettre à la justice.
En matière civile le juge n’a pas l’initiative des preuves, c’est aux parties
de prouver les faits et actes quelles allèguent à l’appui de leurs prétentions. La
loi n’admet pas toujours indifféremment tous les modes de preuves, les seuls
moyens de preuves reconnus par la loi sont  :
1-      l’avenu de la partie.
2-      La preuve littérale ou écrite.
3-      La preuve testimoniale.
4-      La présomption.
5-      Le serment et le refus de le prêter.
En matière commerciale, l’article 334 du code de commerce dispose que
la preuve est libre. Toutefois elle doit être rapportée par écrit quand la loi ou la
convention l’exige.
Les aléas qui subsistent donc quant à l’admission et à l’efficacité de
certains modes de preuve conduisent tout naturellement à privilégier l’écrit
d’autant plus que la psychologie des parties charge l’écrit d’une prééminence
totale qui exclurait tout engagement qui ne serait pas exprimé dans l’acte.
Si la plupart des contrats, s’exécutent sans qu’aucun litige ne survienne,
cela ne tient sans nul doute à ce que la présence d’un écrit décourage les
contestations éventuelles et c’est à juste titre qu’on a pu parler d’une hygiène
de la preuve préconstituée. L’hygiène étant la prévention par le formalisme.
Si le principe du consensualisme constitue la règle en matière de vente, il
est de plus en plus rare que des contrats de quelques importances soient
astreints à des formalités  : ce sont les ventes solennelles dont la validité est
subordonnée à une forme exigée par la loi il s’agit là d’un recul du
consensualisme.
- Les exceptions au principe du consensualisme  : les ventes solennelles  :
En exigeant des formes qu’elle détermine, la loi poursuit des objectifs
bien précis. Lorsque la loi prescrit une forme déterminée, la preuve de

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l’obligation ou de l’acte ne peut être faite d’aucune autre manière sauf dans les
cas spécialement exceptés par la loi.
Le plus souvent les formes dont s’entoure un contrat de vente,
représentent simplement une précaution prise pour sa preuve.
Indépendamment de celle-ci le contrat lie, en soit, les parties. Seulement si l’une
d’elle le conteste dans son existence ou dans son contenu, l’autre pour obtenir
justice aura besoin de preuve que la loi détermine. Celle-ci suppléera aux
défaillances de la mémoire pour le compte de la partie de mauvaise foi.
Trois cas de figure permettent d’illustrer les ventes solennelles, il s’agit
de :
1.       Ventes subordonnées à la rédaction d’un écrit  ;
2.       Ventes subordonnées en plus de l’écrit au contrôle d’un officier public
relevant de l’autorité de la justice ;
3.       Ventes subordonnées à l’accomplissement de formalités de publicité.
1-      ventes ou l’écrit est une condition de validité du contrat
L’exemple type de ces contrats est celui de la cession de fonds de
commerce, l’article 81 du code de commerce stipule que «  toute vente ou
cession de fonds de commerce….. Est constatée par acte en la forme
authentique ou sous seing privé ».
L’écrit constitue une protection pour l’acquéreur du fonds de commerce.
L’écrit est le support servant à l’insertion formelle de diverses informations dans
l’acte de vente. Ces informations qui s’ajoutent aux clauses habituelles relatives
à la désignation du fonds vendu, à son prix, sont destinées à renseigner très
précisément l’acquéreur sur la consistance et la valeur du fonds qu’il se propose
d’acheter. Elles visent donc à éclairer le consentement donné par l’acquéreur.
2-      ventes nécessitant pour leur validité en plus de l’écrit d’autres formalités 
Dans les ventes aux enchères publiques, en plus de l’écrit, le contrôle direct
de la justice est exigé. Cette formalité vise à protéger le vendeur et ses
créanciers.
3-      ventes subordonnées à l’accomplissement de formalités de publicité
En vue de les rendre opposables aux tiers, la  loi soumet certaines ventes à
la réalisation d’un acte écrit qui doit être soumis aux formalités
d’enregistrement. L’article 489 du DOC stipule que  « lorsque la vente à pour
objet des immeubles, des droits immobiliers ou autres choses susceptibles
d’hypothèque, doit être faite par écriture ayant date certaine et elle n’a d’effet
aux regards des tiers que si elle est enregistrée en la forme déterminée par la
loi ».
– Les qualités relatives au consentement :
La liberté du consentement des parties peut être atteinte par différents
vices. La loi détermine quels sont ceux qui annulent le contrat de vente, il s’agit

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évidemment de l’erreur, du dol, de la violence et de la maladie et autres cas
analogues. 
1-      L’erreur  : peut selon le cas empêcher le contrat d’exister, le rendre
simplement annulable ou le laisser subsister. Seul les erreurs les plus graves
entrainent la rescision (art 40 à 45 DOC).
2-      Le dol  : il consiste en des manœuvres déloyales par lesquelles une partie
obtient le consentement de l’autre. Des conditions sont requises par la loi pour
ouvrir le droit à rescision  : il faut qu’il existe des manœuvres frauduleuses
destinées à provoquer l’erreur et il faut que le dol soit déterminant (art 52 et 53
DOC).
3-      La violence : pour qu’il y ait rescision pour violence il faut qu’il existe une
véritable menace  ; qu’elle soit illégitime et déterminante (art 41 à 51 DOC).
4-      La maladie et les cas analogues : la rescision du contrat fondée sur la
maladie et autres cas analogues est abandonnée à l’appréciation du juge (art
54 DOC).
5-      La lésion  : elle n’est pas à proprement parler un vice du consentement, c’est
un déséquilibre du contrat. Est réputée lésion, toute différence au-delà du tiers
entre le prix porté au contrat et la valeur effective de la chose.
- HYPOTHESES PARTICULIERES DU CONSENTEMENT
1-      La vente avec déclaration de command
2-      La vente avec promesse de porte fort
3-      Les promesses de vente
1)      La vente avec réserve d’élection d’ami ou déclaration de command
Dans ces contrats de vente, l’acheteur se réserve la faculté de se substituer à
une autre personne, généralement non désignée, laquelle prendra le marché
pour son compte. L’indication que l’acquéreur fait de la personne qui devra
prendre sa place constitue la déclaration de command ou d’ami. Cette
déclaration une fois faite dans le temps déterminé par la loi, s’incorpore à l’acte
de vente et ne forme avec lui qu’un seul et même tout.
2)      La promesse de porte fort
C’est l’engagement pris par une personne qu’un tiers accomplira la prestation.
C’est le cas par exemple d’une personne qui se porte fort au prés d’un
propriétaire d’immeuble que son fils, une fois majeur achètera un appartement.
La notion de porte fort est prise dans des situations ou une personne ne peut
pas contracter à cause d’une incapacité temporaire. C’est une autre personne
qui s’engage au prés d’un tiers, qu’une fois l’incapacité levée, l’incapable va
ratifier l’acte de vente.
3)      Les promesses de ventes
Le terme promesse de vente est concept ambigu qui renferme deux acceptions
possibles  :

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 L’engagement pris simultanément par le vendeur et l’acquéreur qui est
un contrat de vente (promesse synallagmatique) ;
 La promesse unilatérale de vendre ou d’acheter.
Les promesses de vente sont des opérations usuelles, ce sont des avants
contrats par lesquels le créancier obtient le droit d’acquérir la chose quand il le
jugera bon.
b)Autres éléments constitutifs du contrat de vente
1 la capacité
1-        Définition  :  la capacité est l’aptitude d’une personne  à être titulaire de
droit (capacité de jouissance) et à les exercer (capacité d’exercice).
En matière de contrat de vente comme dans tous les autres contrats, la validité
est subordonnée à des conditions de capacité  ; en effet le vendeur doit être
capable d’aliéner la chose et l’acheteur d’acquérir et faire le paiement. Du côté
du vendeur, la vente est le prototype de l’acte de disposition, ce qui justifie en
principe des règles de capacité rigoureuses  ;
-      Les incapacités spéciales à la vente  :
Si certaines personnes sont frappés d’une interdiction d’acheter, c’est parce que
la loi estime que ces personnes pourraient être tentées d’user de leurs fonctions
en vue d’acquérir la chose à un prix trop bas. Ces personnes sont énumérées
aux articles 479, 480 et 481 du DOC, il s’agit :
  Du malade pendant sa dernière maladie, qui n’est valable que si elle ratifiée
par ses héritiers lorsqu’elle est faite à un successible ;
  Des administrateurs des municipalités et des établissements publics  ;
  Les tuteurs, les conseils judicaires ou curateurs ;
  Les pères qui gèrent les biens de leurs enfants ;
  Les syndics de faillite ;
  Les courtiers et experts pour les biens dont ils ont fait l’estimation.
Section 3 : l’objet de la vente
La vente est un contrat synallagmatique, elle engendre des obligations
réciproques. Elle à donc deux objets : la chose et le prix.
2-                    La chose
La chose vendue doit  :
1)      Exister ou pouvoir exister un jour  ;
2)      Etre dans le commerce  ;
3)      Etre déterminée ou déterminable ;
         -Nécessité de l’existence de la chose, au moins éventuelle
Le DOC se contente de rappeler la nécessité d’un accord sur la chose pour que
se forme la vente. Le contrat de vente se   prête surtout aux choses corporelles
du fait que la DOC en matière de biens ne connait que les meubles ou les

13
immeubles avec une distinction fondamentale entre les biens corporels et les
biens incorporels.
La vente des choses futures est possible, cette vente est très fréquente en
pratique et peut affecter le caractère du contrat selon la volonté des parties  ;
elle peut avoir un caractère commutatif (un industriel qui vend un objet qu’il
s’engage à fabriquer) comme elle peut être aléatoire (c’est le cas des ventes
dites à coups de filet).
      -Nécessité pour la chose d’être dans le commerce
La mise hors du commerce de la chose peut résulter soit de la volonté de
l’homme c’est le cas de l’inaliénabilité   (le habous) qui consiste en un acte
juridique par lequel une personne en vue d’être agréable à dieu, se dépouille
d’un ou plusieurs biens et les mets hors du commerce en les affectant à
perpétuité à une œuvre charitable ou sociale, soit de manière absolue (habous
publics) soit en réserve la jouissance à une ou plusieurs personnes déterminées
(habous de famille), soit de textes formels par la  mise hors du commerce par
des dispositions légales ou pour des considérations religieuses :
L’article 484 du D.O.C dispose  : est nulle entre musulmans la vente de
choses déclarées impures par la loi religieuse sauf les objets dont elle a autorité
le commerce, tels que les engrais animaux pour les besoins de l’agriculteur.
- La chose vendue doit être déterminée :
La chose ou la prestation doit être déterminée  faute de quoi il n’y a pas
de contrat. C’est l’évidence même pour une chose des degrés de détermination
sont concevables.
Etant par définition déterminés Les corps certains (choses non fongibles)
ne posent pas de difficulté  :Exp je vous vends ma voiture.
S’agissant des choses fongibles c'est-à-dire déterminées seulement dans
leurs genre, le contrat les détermine quant à leur espèce, leur quantité, leur
nombre, leur poids, leur qualité …etc.
L’article 486 : «  la vente, peut avoir pour objet une chose déterminée
seulement quant à son espèce, mais dans ce cas, la vente n’est valable que si la
désignation de l’espèce s’applique, à des choses fongibles suffisamment
déterminées quand au nombre, à la qualité, au poids ou à la qualité, pour
éclairer le consentement donné par les parties  ».
Les choses fongibles étant celles qu’il est dans l’usage de compter, de
mesurer ou de peser comme, le blé, le bois, les marchandises en général. On
remarquera que toutes les choses consomptibles sont des choses fongibles mais
que toutes les choses fongibles ne sont pas consomptibles.
En matière de vente à livrer avec avance de prix (vente Salem) , l’art 616
du D.O.C dispose que les denrées ou autres choses qui font l’objet du contrat
doivent être déterminées, à peine de nullité, poids ou mesure, selon leur nature.

14
Lorsque les choses vendues sont de celles qui ne se comptent où ne se
pèsent, il suffit que la qualité soit exactement déterminée.
D- La vente de la chose d’autrui  :
1-      Le principe :
En droit français, la vente de la chose d’autrui est nulle (art 1599 du code
civil) , elle peut donner lieu a des dommages intérêts lorsque l’acheteur a ignoré
que la chose fût à autrui
L’article 485 du D.O.C dispose quant à lui que : la vente de la chose
d’autrui est valable.
1-      Si le maître ratifie.
2-      Si le vendeur acquiert ensuite la propriété de la chose.
Cette vente se rencontre dans deux cas pratiques  :
  Vente de la chose d’autrui effectuée en connaissance de cause entre le vendeur
et l’acquéreur.
 L’acquéreur peut toujours demander la nullité de la vente, l’erreur commise
par lui étant la condition de la nullité, en effet le consentement de l’acquéreur
étant entaché d’erreur, la vente se trouve également entachée.
2- Les effets de la nullité de la vente de la chose d’autrui  :
a- dans le cadre des rapports entre le vendeur et l’acquéreur :
L’acquéreur peut demander la nullité relative en invoquant l’erreur
commise par lui.
L’acquéreur peut demander la résolution de la vente si le propriétaire
refuse de ratifier. En outre le vendeur est tenu des dommages intérêts lorsque
l’acquéreur ignorait au moment de la vente que la chose était à autrui.
b- Les rapports entre l’acquéreur et le propriétaire :
le propriétaire ne peut pas agir en nullité de la vente car la vente ne lui
est pas opposable . Il peut simplement intenter une action en revendication par
laquelle il demande que soit proclamée sa propriété sur le bien.
II – Le prix :
Le prix est l’essence de la vente il doit être  :
1-      Stipulé en monnaie, sinon il ne s’agit pas d’une vente mais d’un échange.
2-      Déterminé ou déterminable au moment du paiement.
Exemple  : la consommation de l’électricité au compteur, le prix est déterminée
au jour du paiement art  487 du DOC
3-      Réel et sérieux: la vente à un prix dérisoire et une donation déguisée. Le prix
réel s’oppose au prix fictif qui est simulé.
4-      Juste : il est difficile de déterminer la valeur objective d’un bien  : la lésion
est le préjudice qui résulte du défaut d’équivalence entre plusieurs prestations
contractuelles au moment du contrat.
5-      Licite : en matière commerciale il existe une réglementation des prix.

15
Nous nous intéresserons tout particulièrement aux problèmes de la lésion
et de minorions des prix .
-     La lésion :
En principe la lésion ne vicie pas les conventions appliquées à la vente, le
contrat ne peut faire l’objet d’une rescision ou révision si le prix est
disproportionné en plus ou en moins , par rapports à la valeur du bien vendu, le
texte relatif à la lésion au Maroc est l’article 55 du D.O.C qui dispose :
« La lésion ne donne pas lieu à la rescision à moins qu’elle ne soit causée
par le dol de l’autre partie, ou de celui qui la représente ou   qui a traite pour
elle ».
- Minoration de prix et conventions simulées :
Il arrive que les contrats indiquent un prix minoré pour éluder l’impôt ou
pour bénéficier d’un tarif moins élevé. Les parties conviennent entre elle du
véritable prix ou du prix réel par un acte ostensible.
Les parties réalisent une simulation lorsque dans une contre lettre elles
conviennent d’une minoration du prix stipulé dan l’acte apparent. Cette
minoration correspond à ce qu’en pratique ou a coutume d’appeler un dessous
de table.
Dans ces conditions, les sanctions de dissimulation sont établies par la loi
fiscale et par la jurisprudence.
Si l’acte secret n’est pas opposables aux tiers de bonne, foi , ceux –ci sont
fondés à établir la simulation et on le droit de choisir entre l’acte ostensible et
la convention occulte (article 22 du D.O.C).
- Détermination du prix :
Suivant l’article 784 du D.O.C : le prix de la vente doit être déterminé. On
ne peut rapporter la détermination à un tiers ni acheter au prix payé par un
tiers, à moins que le prix ne fût connu des contractants.
On peut cependant s’en référer au prix fixé dans une mercuriale, au tarif
déterminé, ou à la moyenne des prix du marché, lorsqu’il s’agit de
marchandises, dont le prix ne subit pas de variation. Lorsque ce prix est
variables, les contractants sont préservés s’en être référés à la moyenne des
prix pratiqués.

II les effets du contrat de la vente

1 - Le transfert de propriété et de risques

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Cet effet de la vente illustre l’obligation de donner, l’une des trois obligations
fondamentales, avec celles de faire et de ne pas faire. La particularité des
obligations de donner est qu’elles se réalisent sans qu’il y ait besoin
d’intervention particulière de la partie qui en est la débitrice  : le transfert de
propriété se produit dès l’échange des consentements ( solo consensu ) du
vendeur et de l’acquéreur, sauf aménagements conventionnels. De ce fait, la
règle concernant le transfert des risques, qui repose sur la propriété de la chose,
doit être, elle aussi, parfois aménagée.1

a) Le principe du transfert de propriété solo consensu

Ce principe veut dire que le transfère de la propriété de la chose est parfaite


par le seul consentement des parties contractantes » C’est ce qui découle de
l’article 491 du D.O.C2, l’acheteur acquiert de plein droit la propriété de la chose
vendue dès que le contrat est parfait pas le consentement des parties.

En d’autres termes dès l’accord, le bien a changé de propriétaire. Il ne subsiste


à l’égard de qui la transféré que des obligations de délivrance et de garantie.

Toutefois, il est nécessaire de savoir que le transfert de la propriété est


indépendant de la livraison. En effet, Ce principe à une conséquence importante
en raison de la règle suivant laquelle  : les risques de pertes d’une chose
incombent à son propriétaire.  La chose vendue (article 493 in fine) est aux
risques de l’acheteur même avant la délivrance, sauf les conventions des
parties. L’acheteur qui devient propriétaire, supporte par voie de conséquence
les risques dès la conclusion de la vente et cela même s’il n’a pas reçu livraison
de la chose.

Le principe de l’effet translatif immédiat du contrat de vente vaut pour


tous les biens, corporels et incorporels il s’applique également aux
démembrements d’un bien existant ainsi qu’au transfert des universalités telles
qu’un fonds de commerce, il vaut pour les créances contractuellement
transmises, les parts sociales et actions de société, les droits de propriété
intellectuelle … .
Ce principe apparaît comme la conséquence historique d’une
intellectualisation  de la technique juridique. Chez les romains le transfert d’un

1
Bourdelois, Béatric les contrats spéciaux, p 23 Dalloz 2012
2
art.  1683 C. civ. Français : « L’obligation de livrer – comprendre « transférer » la propriété – la chose est
parfaite par le seul consentement des parties contractantes ».

17
bien exigeait la tradition, c'est-à-dire une remise de la possession de ce bien et
parfois des formalités plus poussées.

En somme, même si la livraison du bien que transmet le contrat n’est pas


immédiate, même si le prix n’est pas tout de suite payable, la propriété en est
transmise, aussitôt l’accord des parties réalisé, il y a là une économie du temps
des formes.

Un acheteur, par exemple, à donc en principe immédiatement tout


l’avantage du transfert de propriété dès que le contrat est conclu. En revanche
devenu sa propriété, le bien passe à ces risques. S’il périt fortuitement,
l’acheteur ne pourra demander diminution ou dispense du prix.
Le principe de transfert de la propriété par le seul échange des
consentements comporte des dangers et l’on comprend que plusieurs
législations, étrangère dont le droit allemand, aient préféré retarder le transfert
de la propriété jusqu’à la livraison de la chose et maintenir jusque-là les risques
à la charge du vendeur.
Le droit marocain tout comme le droit français n’ignorent, bien entendu
pas les intérêts en jeu et notamment ceux de l’acheteur et c’est pour cela qu’il
existe dans les deux à la fois des limites naturelles que des possibilités
conventionnelles tendant à atténuer les effets du principe du transfert
immédiat de la propriété.

b) Les aménagements conventionnels portant sur le transfert de propriété

Les limites naturelles  :


Ce Principe du transfert immédiat de la propriété voit sa portée atténuée
chaque fois que la vente porte sur des choses qui ne peuvent être
individualisées que par le biais d’une opération ultérieure  : c’est le cas de la
vente portant sur des choses de genre qui ne sont individualisées, qu’après
avoir été affectées à l’acheteur par un moyen quelconque (pesage, marquage…)
c’est également le cas de la vente de choses futures.
Vente de choses de genre :
Le transfert de la propriété et des risques ne se produira qu’après cette
opération d’individualisation. A cet effet l’article 494 du D.O.C dispose :
« Lorsque la vente est faite à la mesure, à la jauge ; au compte, à l’essai,
sur dégustation ou sur simple description tant que les choses n’ont pas été
comptées, mesurées, jaugées essayées, dégustées, ou examinées et agrées par
l’acheteur ou son représentant, elles sont aux risques du vendeur alors même
qu’elles se trouveraient déjà au pouvoir de l’acheteur  ».
18
Vente de choses futures :
S’agissant de la vente de choses futures ,  la propriété ne peut s’exercer
sur un objet inexistant, dès le consentement, toutefois aussitôt que cet objet est
né , l’acquéreur peut s’en prétendre propriétaire
Aménagements conventionnels
1. Les clauses de réserve de propriété
Ces clauses, que l’on rencontre dans les ventes où le paiement est différé,
subordonnent le transfert de propriété au complet paiement du prix.
• L’effet suspensif d’une telle clause est reconnu, mais on hésite sur sa
portée quant à la conclusion de la vente : si la clause est un terme –  ce
qui est probable  –, le contrat est formé, seul le transfert de propriété est
retardé ( ; si c’est une condition – ce qui est douteux  –, c’est la formation
elle-même de la vente qui est retardée. Les parties peuvent de toute
façon conventionnellement préciser ce point.
• Les ventes avec réserve de propriété ont pour effet en tout cas de
permettre à l’acheteur de détenir immédiatement la chose, ce qui peut
lui permettre de la revendre avant même d’en être propriétaire.3
D’un autre point de vue, il est toujours permis de retarder
conventionnellement jusqu’à la livraison le transfert de la propriété et le
transfert des risques, soit seulement la charge des risques.
Comme les risques sont généralement assurés, il s’agit finalement de
savoir qui devra contracter et payer l’assurance. L’intérêt de retarder le
transfert de la propriété ou les transferts des risques varie selon la position de
l’acheteur ou celle du vendeur.

L’acheteur a intérêt à retarder les transferts des risques jusqu’à la


livraison surtout dans les ventes de choses transportées, sa position est
d’ailleurs confortée par l’article 496 du D.O.C qui précise que la chose vendue
voyage aux risques du vendeur jusqu’à réception par l’acheteur.

2) les obligations des parties 

Le contrat de vente, valablement conclu, fait naitre des obligations


réciproques à la charge des parties au contrat. Dans ce sens, le vendeur se
trouve obligé de satisfaire en plus des obligations principales qui sont la
délivrance et la garantie, l’obligation de renseignement et de sécurité. De son
coté, l’acquéreur est tenu de payer le prix et de prendre livraison de la chose.

3
Bourdelois, Béatric op cit p 24.

19
a) Les obligations du vendeur

L’obligation de délivrance  :
L’obligation de délivrance est l’obligation pour le vendeur de livrer la
chose vendue. Elle a lieu , lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de
la chose et met l’acquéreur en mesure d’en prendre possession sans
empêchement (art 499 du D.O.C).
L’obligation de délivrance et le transfert de propriété découlent l’une et
l’autre du contrat de vente, ce sont deux effets parallèles de ce contrat mais ils
ne sont en aucun cas dans la dépendance l’un de l’autre.
D’une part ce n’est pas le transfert de propriété qui découle de
l’obligation de délivrance : celle-ci peut exister et se trouver exigible avant que
se réalise le transfert de propriété , il est ainsi des ventes à tempérament avec
clause réserve de propriété. La propriété n’est transmise que plus tard
postérieurement à la livraison.
D’autre par ce n’est pas non plus la délivrance qui opère le transfert de la
propriété. C’est ainsi que dans les ventes de chose de genre, l’individualisation
de la chose vendue résulte de la délivrance, et cette individualisation opère le
transfert de la propriété , le transfert de propriété et l’exécution de l’obligation
de délivrance sont alors concomitant. Le transfert de propriété et l’exécution de
l’obligation de délivrance sont alors concomitant  ; Mais il y’a là qu’une pure
coïncidence dans le temps.
En revanche dans la vente de corps certains, le transfert de propriété se
produit dès l’échange des consentements, il précède habituellement la
délivrance.
L’obligation   de garantie  :
Garantir, c’est promettre au créancier la possession paisible et utile de la
chose qui lui est transférée.
L’idée que le débiteur d’une chose reste tenu de la garantir, une fois la
livraison effectuée, a pris historiquement naissance à propos de la vente, mais
cette idée s’applique à tous les contrats à tire onéreux (échange, louage
d’immeuble, partage …etc).
Les contrats à titre gratuits n’emportent pas , au contraire garantie et la
différence s’explique sans peine.
La garantie due par le vendeur est double , le vendeur doit d’abord
garantir la procession paisible de la chose vendue (c’est la garantie contre
l’éviction). Il doit en outre la garantir contre les défauts ou vices rédhibitoires de
cette chose (ceux qui constituent un défaut).
C’est ce qui découle de l’article 532 du D.O.C  :
La garantie que le vendeur doit à l’acquéreur a deux objets  :

20
Un : Le premier est la jouissance et la possession paisible de la chose
vendue. (Garantie pour cause d’éviction).
Deux  : le second, les défauts de cette chose (garantie pour  les vices
rédhibitoires).
La garantie et due de plein droit,  quant même elle n’aurait pas été
stipulée. La bonne foi du vendeur ne l’exonère pas de cette obligation.
garantie pour cause d’éviction :
La garantie due par la vendeur comporte celle de s’abstenir de tout acte
de réclamation qui tendra à inquiéter l’acheteur ou à le priver des avantages
sur lesquels il avait le droit de compter au titre de la chose vendue.
La garantie d’éviction oblige le vendeur à assurer à l’acquéreur une
possession paisible de la chose vendue. En d’autres termes , le contenu de cette
obligation est :
  De ne pas troubler personnellement l’acquéreur .
  Intervenir en cas de trouble par un tiers (appel en garantie).
.
La garantie contre les vices cachés :
La garantie contre les vices cachés constitue l’une des pièces maîtresse
du droit de la vente . Elle a une portée large et vaut pour les immeubles comme
pour les choses mobilières le résultat et que tout vendeur y est tenu , même un
simple particulier.
Avec cette garantie, le droit marocain a choisi de protéger l’acheteur
plutôt que d’exonérer le vendeur même lorsque ce dernier n’a commis aucune
faute. Elle traduit une exigence de loyauté .
Sur le principe d’une telle garantie on peut penser qu’il y a dans la chose
vendue autre chose qu’une existence matérielle, autre chose qu’un droit de
propriété , autre chose que la liberté et l’affranchissement de toute charge , il y
a encore des qualités qui la rendent plus au moins propre au but que l’acheteur
s’est proposé .
Il faut souligner que la garantie a pour essence d’être garantie car elle est
le prolongement naturel de la vente  . La garantie doit être distinguée des
services proprement proposés à l’acheteur lorsqu’il s’agit d’appareil ou d’engins
vendus en série . C’est le cas du service après vente, par lequel est assuré
l’exécution de travaux de réparation nécessité par l’état de la chose qu’elle
qu’en soi la cause. Préventivement l’acquéreur peut aussi contracter un
abonnement pour l’entretenir de la chose, prestation appelée maintenance.
Or parce qu’ils font l’objet d’une rémunération particulière, ces services
ne peuvent que s’ajouter aux droits que l’acquéreur tient de la vente. Ils ne
doivent pas chevaucher la garantie qui lui est due en tout état de cause.

21
Même si la distinction ne pose pas de difficulté dans la pratique des
glissements peuvent se produire .
Les vices cachés appelés également vices rédhibitoires sont les défauts
qui ne se révèlent pas au premier examen (art 569 du DOC)  et qui empêchent
d’utiliser convenablement la chose vendue (art 549 du D.O.C).
Par ailleurs selon , l’article 549 du D.O.C , le vendeur garantit les vices de
la chose qui diminuent à l’usage auquel elle est destinée d’après sa nature ou
d’après le contrat … .
L’alinéa 2 précise que le vendeur garantit également l’existence des
qualités par lui déclarées , ou qui on été stipulées par l’acheteur.
Les vices cachés se distinguent ainsi des différences de qualité ou de
quantité avec la chose promise. Ces différences constituent , non pas un vice de
la chose livrée mais une inexécution partielle de l’obligation de délivrance .
Si la distinction entre l’inexécution totale ou partielle de l’obligation de
délivrance est théoriquement facile à faire, elle soulève en pratique de grandes
difficultés parce que le vice caché atteint sinon la quantité, du moins la qualité
de la chose vendue.
C’est pour pallier ces difficultés que le législateur marocain de 1913 a
prévu en plus de la garantie ordinaire telle que prévue par le code civil français
dans ces articles 1641 à 1649 , l’obligation de garantie d’existence de la qualité
déclarée par le vendeur ou stipulées par l’acheteur.
La rédaction de l’article 556 du D.O.C laisse apparaître en effet qu’il y a
rédhibition soit pour cause de vice , soit à raison de l’absence de certaines
qualités expressément stipulées ou requises par l’usage du commerce.
Dans le D.O.C les dispositions relatives aux vices cachés sont contenues
dans les articles 549 à 575 .
On étudiera les conditions (A), le domaine (B) et les effets de la garantie
des vices cachés (C).
Les conditions de la garantie contre les vices cachés :
Pour obliger le vendeur à la garantie , le vice de la chose doit présenter
quatre caractères :
  Empêcher l’utilisation de la chose.
  Etre caché.
  Inconnu de l’acheteur.
  Antérieur à la vente.
Domaine de la garantie contre les vices caches  :
Lorsque le vice présente les quatre caractère indiqués, il ouvre droit à la
garantie , mais il faut que la vente envisagée ne soit pas l’une de celles qui se
trouvent exceptionnellement exclues de la garantie contre le vices cachés. Les
exclusions peuvent résulter, soit de la loi soit de la convention.

22
les exclusions légales :
L’article 575 du D.O.C exclut de la garantie les ventes faites par l’autorité
de justice . L’action rédhibitoire n’a pas lieu dans les ventes faites par autorités
de justice .
En dépit de la formule très large de cet article il faut entendre par là les
ventes qui sont obligatoirement faite par autorité de justice, à savoir , les
ventes sur saisies et les ventes de biens de mineurs non émancipés et de
majeurs en tutelle (art 159 du code de statut personnel).
Au contraire, la garantie demeure en ce qui concerne les ventes pour
lesquelles le recours à la justice est simplement facultatif.
Les motifs de l’exception légale des ventes judiciaires sont d’une part , la
large possibilité donnée à ces ventes en second lieu , l’intérêt des créanciers qui
comptent sur le prix pour être payés.
les modifications conventionnelles  :
Le principe de la liberté des conventions posé par l’article 230 du D.O.C
permet de conclure à la validité des aménagement conventionnels de la
garantie.
  Les conventions contenant des clauses aggravantes de la garantie  :
La validité de ces clauses n’est pas douteuse , il est possible de rencontrer
des cas où le vendeur ne garantit pas seulement l’absence de vices caches mais
il garantit en outre le bon fonctionnement la chose vendue pendant un certain
temps et cela l’oblige dans les limites de la convention à procéder pendant ce
délai aux réparations que nécessite le bon fonctionnement de la chose.
Les conventions restreignant ou excluent la garantie :
L’article 571 dispose que le vendeur ne répond pas des vices de la chose
ou de l’absence des qualités requises  :
 1° s’il les a déclarés.
 2° s’il a stipulé qu’il ne serait tenu d’aucune garantie.
Le vendeur peut donc s’exonérer de la garantie légale qui pèse sur lui en
vertu de l’article 549 à condition que les vices n’aient pas été connus du
vendeur, car on ne peut se prémunir contre les conséquences de sa mauvaise
foi. En effet, les clauses limitatives de responsabilité n’exonèrent pas le vendeur
de mauvaise foi de sa responsabilité contractuelle à raison des vices de la chose
vendue ou à l’absence de qualité promises.
Mise œuvre et effets de la garantie des vices  :
Le vice caché découvert, l’absence de certaines qualités constatées
l’acheteur dispose d’une action qui intentée dans un bref délai, aboutit à une
résolution du contrat (c’est l’action rédhibitoire accompagnée éventuellement
de dommages intérêts). Si l’acheteur préfère garder la chose, il n’a droit à
aucune diminution des prix . (Art 556 du D.O.C).

23
L’option l’action rédhibitoire et la possibilité de garder la chose sans aucune
diminution de prix :
Si l’acheteur préfère garder la chose atteinte d’un vie rédhibitoire ou
manquant de ses qualités, il n’a droit à aucune diminution de prix. Cette
solution du droit marocain s’écarte de la législation française en la matière.
L’action rédhibitoire n’est autre chose que l’action en résolution de la vente
avec restitution du prix .
Si l’acheteur opte pour la résolution de la vente , il doit alors restituer au
vendeur la chose vendue affectée du vice rédhibitoire telle qu’il la reçue avec
ces accessoires, ce qui en fait partie et les fruits de la chose depuis le moment
de la résolution (art 561 du D.O.C).
L’acheteur n’a droit à aucune restitution ni diminution du prix s’il ne peut
restituer la chose (Art 562 D.O.C) par contre si la chose vendue à périt à cause
du vice dont elle était affectée la perte est pour le vendeur (art 563 D.O.C)
L’action en dommages intérêts :
L’acheteur dont la chose est affectée d’un vice caché peut ne pas se
contenter de la résolution de la vente . En effet, du fait de l’existence du vice,
l’acheteur a pu éprouver un préjudice supplémentaire que ne répare
entièrement la restitution du prix. Il est ainsi par exemple si le vice a pour
conséquence a résolution de la vente d’une chose dont la cher . On peut
également imaginer que le vice a été à l’origine d’un accident qui à causé un
préjudice à l’acheteur.
Les rédacteurs du D.O.C ont estimé qu’en vertu de l’article 556 l’acheteur
a droit aux dommages intérêt dans trois cas d’espèces  :
Premier cas  : Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou
l’absence de qualités par lui promises et n’a pas déclaré qu’il vendait sans
garantie : cette connaissance est toujours présumée, lorsque le vendeur est un
marchand ou un artiste qui vend les produits de l’art qu’il exerce. L’action en
dommages intérêts est facilitée pour l’acheteur lorsque le vendeur est un
professionnel. La loi considère ce dernier comme étant automatiquement de
mauvaise foi parce qu’il aurait dû connaître le vice de la chose vendue.
On peut s’interroger sur la sévérité de cette position surtout lorsque la
vente intervient entre deux professionnels.
Deuxième cas  : lorsque le vendeur a déclaré que les défauts n’existent
pas à moins qu’il ne s’agisse de vices qui ne sont révèles qu’après la vente, ou
que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi.
Troisième cas : Lorsque les qualités dont l’absence est constatée avaient
été expressément stipulés ou étaient requises par l’usage du commerce.
L’action en dommages intérêts peut dans ce cas resulter de l’absence de
conformité par rapport à ce qui a été expressément convenu entre l’acheteur et

24
le vendeur ou tout simplement si la non conformité de la chose et imputable à
l’absence de qualité requises par l’usage du commerce.
Délais dans l’acheteur doit agir en garantie  :
Délais : d’action  ,l’article 573 du D.O.C dispose que toute action résultant
de vices rédhibitoires , ou du défaut des qualité promises, doit être intentée à
peine de déchéance :
Pour les choses immobilières dans les 365 jours après délivrance.
Pour les choses mobilières et pour les animaux dans les 30 jours après la
délivrance pourvu qu’il ait été donné au vendeur l’avis dont il est parlé à
l’article 553 (notification des vices au vendeur aussitôt après leur découverte).
Délai de notification  : l’avis en question consiste en la notification
immédiate au vendeur de tout défaut constaté par l’acheteur après examen de
l’état de la chose vendue aussitôt reçue.
Le législateur a fixé un délai de 7 jours après réception pour qu’il déclare
le défaut constaté en matière de meubles inanimés, il s’agit du délai
d’information prévu par l’art 553.
Cet article 553 décide que les vices de la chose vendue, qui ne sont
reconnaissable par un examen ordinaire doivent être notifiés aussitôt après leur
découverte .
Les délais de forclusion prévus aux articles 573 sont des délais impératifs
et la jurisprudence est constate en la matière.

Obligation de renseignement

L ’obligation d’information porte sur les qualités objectives de la chose et sur


les conditions de son utilisation. Le devoir de conseil concerne, quant à lui,
l’aptitude de la chose à répondre aux attentes de l’acheteur. Leur violation peut
être alléguée dès le stade des négociations mais elles sont, le plus souvent,
insérées dans les obligations contractuelles du vendeur. Bien qu’elles soient
l’une et l’autre foncièrement des obligations de moyens dans cette hypothèse,
la qualité de vendeur professionnel les transforme en obligations de résultat en
raison du caractère inexcusable de son ignorance s’il n’a pu délivrer
l’information nécessaire. Longtemps source importante de responsabilité
autonome créée par la jurisprudence française, le développement de
l’obligation de sécurité, qui englobe pour partie son domaine d’application, a
relégué l’obligation d’information à une place plus secondaire.
Dans ce sens, le vendeur a une obligation générale d’information
conformément à l’article 3 de la loi 31 08 relative à la protection du

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consommateur4 en plus de l’information sur les délais de livraison
conformément à l’article 4 de la dite loi.
b) Les obligations de l’acheteur

L’obligation de payer le prix  :


Selon l’article 577 du D.O.C  : l’acheteur est tenu de payer le prix à la date
et de la manière établie au contrat, à défaut de  convention , la vente est
censée faite au comptant que l’acheteur doit payer au moment même de la
délivrance .
Quand est ce qu’il faut payer le prix  et où  ?
Quelles sont les garanties dont dispose le vendeur impayé ? .
Epoque et lieu du paiement :
Si l’époque du paiement n’a pas été réglée par le contrat l’art 577 la fixe
au moment où doit se faire la délivrance.
En effet l’obligation de payer le prix est une obligation corrélative à
l’obligation du vendeur de livrer la chose vendue. Il est donc normal que, sauf
convention contraire, ces deux obligations s’exécutent en même temps.
En conséquence, si un délai est accordé au vendeur pour la délivrance,
l’acheteur bénéficie de plein droit du même délai pour payer le prix.
C’est là une situation différente de celle qui existe en droit commun, 
lorsqu’un délai dans un contrat synallagmatique est accordé à l’une des parties
pour exécuter l’une de ses obligations le délai ne profite pas de plein droit à
l’autre partie pour exécuter ses propres obligations.
En tout cas, de l’interdépendance entre l’obligation de délivrance et
l’obligation de payer le prix, il ne faut pas conclure que la délivrance fait
présumer le paiement du prix : l’article 577 D  .O.C ne déroge en aucune façon
aux règles de la preuve : l’acheteur, bien qu’il est reçu la chose vendu doit
prouver qu’il  a payé le prix .
L’échéance ainsi fixée dans la loi doit être respectée. Cependant le juge
peut toujours accorder à l’acheteur un délai de grâce tout comme le vendeur

4
Tout fournisseur doit mettre, par tout moyen approprié, le consommateur en mesure de
connaître les caractéristiques essentielles du produit, du bien ou du service ainsi que l’origine
du produit, ou du bien et la date de péremption, le cas échéant, et lui fournir les
renseignements susceptibles de lui permettre de faire un choix rationnel compte tenu de ses
besoins et de ses moyens.
A cet effet, tout fournisseur doit notamment par voie de marquage, d’étiquetage,
d’affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix des
produits et biens et tarifs des services, et lui fournir le mode d’emploi et le manuel
d’utilisation, la durée de garantie et ses conditions ainsi que les conditions particulières de la
vente ou de la réalisation de la prestation, et le cas échéant, les limitations éventuelles de la
responsabilité contractuelle.
Les modalités de l’information sont fixées par voie réglementaire.

26
lui-même peut accorder se délai. Dés lors le terme commence à couvrir à partir
de la date de conclusion du contrat si les parties n’ont pas établit un autre date.
Lorsque le prix est payé immédiatement, dés la formation du contrat, la
vente est dite au comptant. Lorsque le prix est convenu payable dans un certain
délai, la vente est dire à crédit.

En ce qui concerne le lieu , le paiement du prix doit être fait sauf convention
contraire , à la date de délivrance, c’est au lieu de la délivrance que , sauf
convention contraire que le prix doit être payé.
L’article 577 déroge ainsi au droit commun des contrats d’après lequel
une créance est payable au domicile du débiteur. Ici au contraire, le prix est
payable au lieu de la délivrance et ce lieu est en principe celui où la chose est
située au moment de la vente, c'est-à-dire, souvent le lieu du domicile du
vendeur créancier du prix.
Le prix est donc portable et non quérable comme en droit commun. Cette
dérogation au droit commun s’explique par le fait que le vendeur livre la chose
à l’acteur en échange du prix. Les deux obligations étant corrélatives, il est
indispensable que le prix soit payé là où la chose est livrée.
Mais le motif de la règle en trace la limite. En effet, si d’après la
convention le paiement doit s’effectuer à un moment autre que le moment de
la délivrance , le droit commun reprend son empire : le prix doit être payer au
domicile du débiteur  : celui de l’acheteur.
Naturellement la convention peut toujours modifier le lieu de paiement
que les dispositions supplétives de la loi fixent suivant les cas, au lieu de
délivrance ou au domicile de l’acheteur.
Il en est ainsi lorsque l’acheteur remet au vendeur au chèque en
paiement, c’est au moment et au lieu où le chèque est payé, le banquier tiré
que le prix se trouve payé.
Montant du paiement :
Le montant du paiement dû par l’acheteur au vendeur est fixé par le
contrat de vente.
Le cas échéant, l’acheteur doit payer moins ou plus que le prix exact de la
chose vendue.
Il doit payer plus, dans la mesure où la loi met à sa charge un certain
nombre de frais, il s’agit notamment :
  Des frais d’enlèvement et de réception de la chose vendue (droits de transit et
de douane).
  Des frais du paiement du prix.
  Des frais occasionnés par les opérations de change.
  Des frais d’actes de notaire.
  Des frais d’enregistrement et de timbre .
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  Des frais d’emballage.
  Des frais de chargement et de transfert. 
Il importe de noter que la mise à la charge de l’acheteur des frais de la
vente ne concerne que les rapports entre l’acheteur et le vendeur.
Mais si le vendeur se trouvait ainsi amené à payer les frais, il aurait un
recours contre l’acheteur.
Aux côtés de ces frais il faut aussi mentionner les sommes à payées en
plus par l’acheteur : les intérêts du prix qui sont dus aux taux légaux (art 875 du
D.O.C ) , lorsque l’acheteur paie sont prix en retard.  
Garantie du paiement  :
Lorsque l’acheteur n’exécute pas ses obligations de payer le prix, le
vendeur a le choix entre deux attitudes : l’exécution forcée du contrat ou la
résolution.
- L’exécution forcée du contrat :
Si le vendeur choisit l’exécution du contrat, il dispose contre l’acheteur
d’une action en paiement du prix, mais le législateur ne se contente pas de lui
reconnaître la possibilité d’exercer une telle action , il lui confère en outre deux
garanties .
Si la chose n’a pas encore été remise à l’acheteur, le vendeur a un droit
de rétention sur cette chose (art 504 à 508 du D.O.C).
Si l’acheteur à déjà entre les mains la chose vendue, le vendeur a un droit
de revendication sur cette chose.
En cas de non paiement du prix l’art 504 du D.O.C permet au vendeur de
refuser la délivrance : «  Le vendeur qui n’a pas accordé de terme pour le
paiement n’est pas tenu de délivrer la chose .. » c’est l’application au contrat
de vente de l’exception d’inexécution. C’est la conséquence de la corrélation qui
existe entre les deux obligations , l’art 507 dispose que le vendeur n’est pas
tenu de délivrer la chose vendu , quand même il n’aurait pas accordé un délai
pour le paiement (vente au comptant).

Prendre livraison

OBL IGAT ION DE PRENDRE L IVRAI SON IIII


Cette obligation consiste pour le vendeur de retirer la chose pour la
détenir lui même ou la faire détenir par un divers.
En matière immobilière, l'obligation de l'acheteur est réduite à sa plus
simple expression puisque le titre de propriété qui manifeste la délivrance est
remis à l'acheteur par le notaire.
C'est en matière mobilière l'acheteur doit matériellement procéder au
retirement de la chose à ses frais, au lieu et à la date fixée par le contrat

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En cas d’inexécution de cette obligation Le vendeur doit mettre en
demeure l'acheteur et si après cette mise en demeure il ne retire pas la chose, le
vendeur peut demander la résolution du contrat. Le vendeur après mise en
demeure de l'acheteur n'est plus tenu de l'obligation de conserver la chose. Les
risques de dépérissement dégradation de la chose incombent à l'acheteur.
Enfin, Le vendeur peut également demander des dommages intérêts.

Conclusion :
pour conclure ,il nous parait utile de parler sur des genres de contrats de
vente spéciales a savoir :
* la vente a réméré article 585 du DOC : c’est la vente avec faculté de
rachat ou l’acheteur après la vente parfaite s’oblige a restituer la chose vendue
au vendeur après remboursement du prix avec un terme ne dépassant pas 3
ans
* la vente selem ou la vente a livrer avec avance de prix article 613 du
DOC c’est un contrat par lequel l’une des parties avance une somme en
numéraire a l’autre partie qui s’engage de son cote a livrer une quantité
déterminée de denrées ou autre objet dans un délai déterminé doit
obligatoirement passe par écrit ,en cas de force majeure le créancier a le choix
de résoudre le contrat et se faire restituer le prix qu’il a avance ou attendre
jusqu’à l’année qui suit  .
* la vente par contrat sous forme électronique ou il n’y a pas un échange
direct des accords de volonté , dahir 1-07-129 du 30-11-2007portant
promulgation de la loi 53- 05 relative a l’échange électronique de donnes
juridiques article 65 de la même loi  : c’est un moyen de mettre a la disposition
du public des offres contractuelles ou des informations sur un bien ou un service
en vue de la conclusion d’un contrat  ;ces informations peuvent être transmises
par courrier électronique ;le destinataire exprime son acceptation après
vérification et correction de certaines erreurs avec accuse de réception .
* la vente d’immeuble en l’état futur d’achèvement qui réglementé par
les dispositions des artcles 618-1 A 20  : il est définie comme une convention et
pas un contrat par laquelle le vendeur s’oblige a édifier un immeuble dans un
délai déterminé et l’acquéreur s’engage a en payer le prix au fur et a mesure
de l’avancement des travaux ,cette vente doit faire l’objet d’un contrat
préliminaire soit par acte authentique soit par des avocats agrès auprès de la
cour de cassation comportant l’identité ,le titre de propriété ,le prix et ses
modalités de paiement , les copies des plans , le contrat préliminaire ne doit
être dressé qu’après achèvement des fondations de constructions du rez-de
chaussée et aucun versement ne doit être effectue avant son conclusion ,le

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vendeur doit constituer une caution bancaire en faveur de l’acquéreur ,en cas
de retard de paiement ou d’achèvement des travaux et après mise en demeure
les deux parties sont passibles d’une indemnisation de 1% par mois de la
somme exigible sans dépasser 10%

*il nous reste la vente ou la cession de fonds de commerce ,la vente en


bourse , la vente des navires  …………..

La loi interdit a peine de nullité la vente portant sur le corps humain ,les


choses déclarées impures ,les stupéfiants ,les futures successions ,les droits
civils, politiques, la chose d’autrui sauf ratification par le vrai propriétaire ou le
vendeur acquiert par la suite la propriété du bien avant la délivrance.laloi
interdit aussi la vente de boissons alcoolisées entre musulmans

.  BIBLOIGRAPHIE2012

Bourdelois, Béatric les contrats spéciaux, Dalloz

D.O.C
CODE DE COMMERCE
LOI 53-05 SUR L’ECHANGE ELECTRONIQUE
LOI 44-00 VIEFA

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