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KANE
INTRODUCTION
SOURCES DU CAUTIONNEMENT
Le droit des suretés a fait l’objet d’une règlementation dans l’espace OHADA.
Les dispositions de l’AU portant organisation des suretés remplacent celles de la loi
sénégalaise 76-60 du 12 juin 1976 portant 3e partie du COCC.
Ainsi, en matière de sûreté réelle, les règles régissant la propriété et les autres droits
réels immobiliers sont des règles nationales.
Par ailleurs, si l’AU réduit les risques de conflit de lois à l’intérieur de l’espace
OHADA, ce risque subsiste lorsque la créance garantie ou l’acte constitutif de la
sûreté entretiennent des éléments d’extranéités avec l’espace communautaire.
L’alinéa 1 de l’article 1 de l’AU définit les sûretés comme : « Les moyens accordés
aux créanciers par la loi de chaque Etat partie par la Convention des parties pour
garantir l’exécution des obligations quel que soit la nature juridique de celle-ci ».
Cette garantie réglementée par l’AU peut être subdivisée en deux (2) grandes
familles :
-Le cautionnement et
C’est selon que la validité de l’engagement que la personne garantie est subordonnée
ou non à celle de l’engagement principal garanti, la loi uniforme organise deux (2)
types de sûretés : Le cautionnement et la lettre de garantie.
CHAPITRE I : LE CAUTIONNEMENT
Il est défini par l’article 3 de l’AU comme « Le contrat par lequel la caution s’engage
envers le créancier qui accepte, à exécuter l’obligation du débiteur si celui-ci n’y
satisfait pas lui-même ».
Cependant, même s’il est laissé aux parties une certaine liberté dans les modalités de
cautionnement (Section I) le dénouement du cautionnement peut cependant révéler
plusieurs réalités surtout lorsque la caution refuse de payer (Section 2).
Les conditions sont d’abord celles de fond mais l’AU se particularise en imposant un
certain formalisme dont la portée divise la doctrine.
Mais malgré ces exigences légales, une certaine liberté est encore reconnue aux
parties.
Comme tout contrat, la cause du cautionnement doit être licite et non contraire aux
bonnes mœurs.
Il s’agit en fait de la cause du contrat lui-même mais aussi de celle des obligations des
parties.
Les parties doivent être capables ; ce qui exclut les engagements de cautionnement
souscrits par des mineurs ou majeurs incapables.
La caution garantit une dette principale, celle du débiteur principal sur le créancier.
Son engagement est accessoire.
Par conséquent, il n’est valable que si l’engagement principal est lui-même valable.
-Le caractère accessoire : Le cautionnement n’a de raison d’être que par référence à
une obligation principale dont il a pour objet d’assurer l’exécution. Il ne peut donc
exister sans une obligation principale dont il dépend. Très souvent, cette obligation
principale est une obligation de somme d’argent née d’un crédit octroyé par le
créancier au débiteur. L’obligation garantie peut-être préalable ou concomitante à la
constitution de la sûreté et exceptionnellement, elle peut être postérieure ;
-Le caractère gratuit : La gratuité du cautionnement doit être entendue aussi bien
dans les relations entre le créancier et la caution que dans les relations entre la caution
et le débiteur. S’agissant de la première relation, la caution ne perçoit aucune
rémunération de la part du créancier parce que le contrat est unilatéral. S’agissant de
la seconde relation c’est-à-dire celle qui lie le débiteur à la caution, l’analyse
traditionnelle et originaire du contrat en avait fait un contrat gratuit, un service d’amis
ou de famille en ce sens qu’il était normalement fourni gratuitement par une personne
en faveur d’une autre pour faciliter l’obtention du crédit ou garantir l’exécution d’un
engagement.
L’article 4 al. 2 de l’AU pose une règle dont l’interprétation divise la doctrine. Pour
cet article : « Le cautionnement doit être constaté dans un acte comportant la signature
des deux parties et la mention écrite de la main de la caution, de la somme maximale
garantie en toutes lettres et en tout chiffres.
Peu importe par ailleurs que l’obligation soit d’origine contractuelle, légale, présente
ou future, la caution peut limiter son engagement pour une partie de la dette
seulement ou la garantir dans sa totalité.
Le cautionnement général peut être révoqué à tout moment par la caution mais cette
révocation ne joue qu’à l’égard des dettes futures du débiteur.
L’AU codifie en son article 12 une pratique du cautionnement connu dans la vie des
affaires : Le cautionnement réel.
Parce que qu’en cas de cautionnement, la garantie du créancier est constituée par le
patrimoine de la caution, le risque le plus couru par ce créancier est l’insolvabilité de
la caution au mom ent où ce dernier doit payer.
En effet, les biens désignés en cas de cautionnement réel sont dans la situation de
sûreté réelle : le créancier bénéficie à leur égard d’un droit de suite et d’un droit de
préférence.
SECTION II : LE DENOUEMENT DU CAUTINNEMENT
Le créancier n’est autorisé à faire appel à la caution que lorsque la dette du débiteur
est devenue exigible sans que ce créancier n’ait reçu paiement.
C’est à ce niveau que les modalités précédemment négociées par les parties
produisent leurs effets, principalement leur caractère simple ou solidaire de
cautionnement.
La caution simple est en effet autorisée à exiger le bénéfice de discussion et le
bénéfice de division.
A cet effet, la caution doit désigner les biens du débiteur situés sur le territoire
national et produire des derniers suffisants et intégrales de la dette. Elle doit en outre,
avancer les frais de la discussion.
Après avoir désintéressé le créancier, la caution dispose de recours aussi bien contre
le débiteur principal que contre les autres cautions : cofidéjusseurs.
La caution qui a payé dispose d’un recours personnel contre le débiteur principal pour
tout ce qu’elle a eu à payer en principal et en intérêt. Elle peut réclamer en outre, des
dommages et intérêts du fait du préjudice subi à cause des poursuites intentées contre
elle.
Lorsque la caution a utilement payé, c’est-à-dire sans commettre de faute, elle hérite
par ailleurs, de tous les droits d’un véritable subrogeant c’est-à-dire des privilèges et
sûretés dont disposait le créancier contre le débiteur principal.
En cas de caution multiple, la caution qui a payé, dispose également de recours contre
les autres cautions simples ou solidaires.
La recherche d’un titre exécutoire est l’occasion pour la caution de contester son
obligation en paiement.
La procédure la plus rapide, est celle de l’injonction payer réglementée par l’AUS.
Le tribunal est saisi d’une requête du créancier justifiant les documents qui établissent
la réalité de la créance.
Le créancier retombe dans les travers de saisie mobilière ou immobilière qu’il tentait
d’éviter en choisissant une sûreté personnelle.
L’AU dispose que « Celui qui a demandé la décision d’injonction de payer, supporte
la charge de la preuve de sa créance ».
A cet effet, l’article 25 de l’AUS prévoit que la caution est libérée partiellement ou
totalement en cas d’extinction totale ou partielle de la dette principale par la dation
en paiement ou la novation.
La caution peut se prévaloir d’être libérée par la simple modification des modalités
et sûretés dont l’obligation était assortie.
Elle est définie comme une convention par laquelle, à la requête ou sur instruction
du donneur d’ordre, le garant s’engage à payer une somme déterminée au
bénéficiaire sur première demande de la part de ce dernier.
La lettre de contre garantie est donc la convention par laquelle, à la requête ou sur
instruction du donneur d’ordre ou du garant, le contre garant s’engage à payer une
somme déterminée au garant sur première demande de la part de ce dernier.
Le souci du législateur est de faire de la lettre de garantie une sûreté plus efficace et
plus rapide que le cautionnement.
Les consentements à retenir en l’espèce sont ceux des parties à savoir le garant et le
débiteur ou le donneur d’ordre.
L’exclusion est fondée sur la sévérité des effets de cette garantie particulière.
L’absence d’écrit est sanctionnée par la nullité. Cet écrit doit par ailleurs contenir,
sous peine de nullité certaines mentions : la dénomination de la lettre de garantie,
la somme maximale garantie, la convention de base, les conditions de demande en
paiement et enfin la mention de l’impossibilité pour le garant ou le contre garant
de bénéficier les exceptions de la caution.
Dans la pratique des affaires, la lettre de garantie prend souvent certaines formes
dont les plus courantes sont :
-LA GARANTIE DE BONNE FIN : Dans le cadre de l’exécution d’un marché, le maitre
d’ouvrage c’est-à-dire (le bénéficiaire des travaux ou du marché) demande à son co-
contractant de désigner un tiers qui s’engage à avancer les sommes nécessaires à la
finition du marché en cas d’inexécution par le cocontractant ;
La banque sénégalaise lui fait obligation de fournir une banque étrangère garante du
remboursement des sommes empruntées sur première demande ;
-LA GARANTIE DE SOUMISSION : Elle est exigée par l’auteur d’un appel d’offre qui
souhaite que l’entreprise soumissionnaire qui gagne le marché, conclut le contrat
définitif.
Ces modalités particulières de la lettre de garantie sont loin d’épuiser les formes que
cette sureté particulière peut épouser dans la pratique des affaires.
Le souci du législateur est de faire de la lettre de garantie une sûreté simple, rapide
et efficace, ne l’a pas empêché de soumettre l’appel à garantie à certaines formalités
(Paragraphe I). Lorsque l’appel au garant ou contre garant aboutit au paiement, ces
derniers disposent comme la caution, d’action en indemnisation contre le débiteur
principal (Paragraphe II).
L’appel en garantie n’est valable que lorsqu’il est justifié mais cette justification
consiste simplement dans l’affirmation faite par le créancier que le débiteur a failli à
ses obligations (non-paiement des prêts d’inexécution des travaux, mal façon…).
Les parties peuvent cependant prévoir que l’appel à garantie sera accompagné de
pièces justificatives de la survenance du fait objet de la garantie (Rapport
d’expertises, constat d’huissier…).
Ce dernier peut lui faire défense de payer. C’est par là qu’apparaît la différence
fondamentale avec le cautionnement.
De façon expresse, l’AU n’ouvre cette possibilité au donneur d’ordre que lorsque la
demande en paiement est manifestement abusive ou frauduleuse. Il en va ainsi
lorsque la demande n’est pas justifiée ou accompagnée des documents nécessaires.