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Dr. KANE
INTRODUCTION
SOURCES DU CAUTIONNEMENT
• - d’une convention : établie entre les parties, c’est le cautionnement conventionnel qui est la source la plus
usuelle du cautionnement
• - de la loi : On qualifie le cautionnement de légal lorsque le débiteur est tenu par la loi dans des circonstances
particulières de fournir une caution pour la garantie de ses obligations. Ainsi, plusieurs textes en matière fiscale
ou douanière, en matière de marchés publics imposent parfois la fourniture d’une telle caution.
• - D'une décision de justice : Le cautionnement judiciaire pour sa part correspond au cas où la fourniture d’une
caution résulte d’une décision de justice.
PREMIERE PARTIE : LES SURETES PERSONNELLES
• Le cautionnement et ;
• La lettre de garantie.
CHAPITRE I : LE CAUTIONNEMENT
• Il est défini par l’article 3 de l’AU comme « Le contrat par lequel la caution s’engage envers le
créancier qui accepte, à exécuter l’obligation du débiteur si celui-ci n’y satisfait pas lui-même ».
• S’agissant, d’une garantie fondamentale du créancier contemporain, son efficacité est subordonnée
au respect de formalités strictes.
• Cependant, même s’il est laissé aux parties une certaine liberté dans les modalités de
cautionnement (Section I) le dénouement du cautionnement peut cependant révéler plusieurs
réalités surtout lorsque la caution refuse de payer (Section 2).
SECTION I : LA FORMATION DU CONTRAT DE CAUTIONNEMENT
• Les conditions sont d’abord celles de fond mais l’AU se particularise en imposant
un certain formalisme dont la portée divise la doctrine.
• Mais malgré ces exigences légales, une certaine liberté est encore reconnue aux
parties.
PARAGRAPHE I : LES EXIGENCES LEGALES A L’ETAT DE LA FORMATION DU CAUTIONNEMENT
A-LES CONDITIONS DE FOND
1-LES CONDITIONS PRECEDANT L’ACCORD DE VOLONTES
• -La caution : c’est-à-dire celui qui s’engage à suppléer la défaillance du débiteur et le créancier de ce
débiteur ;
• Le cocontractant du créancier appelé débiteur principal n’est pas parti au contrat de cautionnement. Il n’est
pas pour autant obligatoire qu’1/3 absolu soit parti au contrat de cautionnement car il propose souvent la
caution au créancier qui l’accepte ou non.
• L’article 4 al. 2 de l’AU pose une règle dont l’interprétation divise la doctrine. Pour cet article : « Le
cautionnement doit être constaté dans un acte comportant la signature des deux parties et la mention écrite de
la main de la caution, de la somme maximale garantie en toutes lettres et en tout chiffres.
• La question est de savoir si la sanction de la nullité prévue pour l’absence de consentement express doit être
étendue à l’exigence de l’écrit et à la mention manuscrite de la somme maximale garantie.
• La même ambiguïté a longtemps plané en droit français au sujet de la rédaction de l’article 2015 du code civil
français qui prévoit que « Le cautionnement ne se présume point, il doit été express ».
PARAGRAPHE II : L’AMENAGEMENT CONVENTIONNEL DES MODALITES DE CAUTIONNEMENT
• La caution peut limiter son engagement pour une partie de la dette seulement ou la
garantir dans sa totalité.
• Le cautionnement général peut être révoqué à tout moment par la caution mais
cette révocation ne joue qu’à l’égard des dettes futures du débiteur.
A-L’ADJONCTION D’UNE SURETE REELLE : LE CAUTIONNEMENT
REEL
• L’AU codifie en son article 12 une pratique du cautionnement connu dans la vie des
affaires : le cautionnement réel.
• En effet, les biens désignés en cas de cautionnement réel sont dans la situation de sureté
réelle : le créancier bénéficie à leur égard d’un droit de suite et d’un droit de préférence.
SECTION II : LE DENOUEMENT DU CAUTIONNEMENT
• L’article 13 al 2 de l’AU dispose que « le créancier doit aviser la caution de toute
défaillance du débiteur principal et ne peut entreprendre des poursuites contre elle
qu’après une mise en demeure de payer adressée au débiteur est restée sans effet.
B-MODALITES DE PAIEMENT ET RECOURS DE LA CAUTION
1-MODALITES DE PAIEMENT DE LA CAUTION
• -Le bénéfice de discussion : Il permet à la caution d’exiger du créancier de se faire payer d’abord sur les biens du
débiteur.
• A cet effet, la caution doit désigner les biens du débiteur situés sur le territoire national et produire des derniers
suffisants et intégrales de la dette. Elle doit en outre, avancer les frais de la discussion.
• -Le bénéfice de division : Il permet à la caution poursuivie en cas de pluralités de cautions, d’exiger du créancier, de
diviser la dette entre les cautions solvables au jour où l’exception de division est invoquée par une caution ; le créancier
ne peut lui faire supporter l’insolvabilité des autres cautions.
• Les bénéfices de discussion et de division ne peuvent être invoqués par la caution solidaire.
2-LES RECOURS DE LA CAUTION APRES LE PAIEMENT
• Après avoir désintéressé le créancier, la caution dispose de recours aussi bien contre le débiteur principal que
contre les autres cautions : cofidéjusseurs.
• La caution perd son droit à une indemnisation et en responsabilité lorsqu’elle paie sans avertir le débiteur
principal alors que ce dernier avait un moyen pour faire déclarer la dette éteinte.
• Lorsque la caution a utilement payé, c’est-à-dire sans commettre de faute, elle hérite par ailleurs, de tous les
droits d’un véritable subrogeant c’est-à-dire des privilèges et suretés dont disposait le créancier contre le
débiteur principal.
• La caution n’est cependant autorisée à attaquer ses cofidéjudesseurs que lorsqu’elle a utilement payé.
PARAGRAPHE II : LE REFUS DE LA CAUTION DE PAYER
• La recherche d’un titre exécutoire est l’occasion pour la caution de contester son
obligation en paiement.
A-LA RECHERCHE D’UN TITRE EXECUTOIRE
• La procédure la plus rapide, est celle de l’injonction payer réglementée par l’AUS.
• Le tribunal est saisi d’une requête du créancier justifiant les documents qui établissent la réalité de la créance.
• La signification à la caution de la décision portant injonction de payer, lui ouvre dans un délai de 15 jours à
compter de sa signification à faire opposition.
• L’ordonnance portant injonction de payer, revêt toujours de la formule exécutoire permet au créancier de
mettre en cause des voies d’exécution.
• Le créancier retombe dans les travers de saisie mobilière ou immobilière qu’il tentait d’éviter en choisissant
une sureté personnelle.
LES EXCEPTIONS SOULEVEES PAR LA CAUTIONS
• L’AU dispose que « Celui qui a demandé la décision d’injonction de payer, supporte la charge de la preuve de sa
créance ».
• L’article 18 de l’AU tire les conséquences du caractère accessoire de cautionnement, en permettant à la caution
d’opposer au créancier toutes les exceptions inhérentes à la dette qui appartiennent au débiteur principal et qui
tendent à réduire, ou éteindre cette dette.
• A cet effet, l’article 25 de l’AUS prévoit que la caution est libérée partiellement ou totalement en cas d’extinction
totale ou partielle de la dette principale par la dation en paiement ou la novation.
CHAPITRE II : LA LETTRE DE GARANTIE
• Elle est définie comme une convention par laquelle, à la requête ou sur instruction du donneur d’ordre, le
garant s’engage à payer une somme déterminée au bénéficiaire sur première demande de la part de ce
dernier.
• Dans la pratique, la lettre de garantie est parfois dénommée garantie à première demande ou garantie
autonome.
• Le mécanisme de la lettre de garantie comme celui du cautionnement, fait intervenir trois (3) personnes : un
créancier désirant garantir sa créance, est nommée bénéficiaire ; un débiteur de ce créancier et un garant
qui s’engage à payer sur ordre ou instruction du créancier.
SUITE
• Il arrive que le garant voulant éviter l’insolvabilité du débiteur, après avoir payé le créancier, exige de ce dernier
une contre-garantie.
• La lettre de contre garantie est donc la convention par laquelle, à la requête ou sur instruction du donneur
d’ordre ou du garant, le contre garant s’engage à payer une somme déterminée au garant sur première demande
de la part de ce dernier.
• Le souci du législateur est de faire de la lettre de garantie une sureté plus efficace et plus rapide que le
cautionnement.
• Ce souci produit un certain nombre de conséquences aussi bien dans la constitution de la lettre de garantie que
dans ses effets.
SECTION I : LA CONSTITUTION DE LA LETTRE DE GARANTIE
• Les conditions de fond requises de toutes les conventions se retrouvent ici : le consentement, la capacité,
l’objet et la cause.
• Les consentements à retenir en l’espèce sont ceux des parties à savoir le garant et le débiteur ou le donneur
d’ordre.
• Il n’est pas nécessaire que le créancier ou le bénéficiaire soit parti à la convention. La loi apporte une
exception de taille en ce qui concerne la capacité : L’article 29 de l’AU exclut les personnes physiques de la
catégorie des sujets de droit pouvant souscrire une lettre de garantie ou de contre garantie.
• L’exclusion est fondée sur la sévérité des effets de cette garantie particulière.
SUITE
• NB : Cette disposition est d’ordre public et sa violation est sanctionnée par la nullité. L’objet de la lettre de
garantie est déterminé d’accord parties.
• L’absence d’écrit est sanctionnée par la nullité. Cet écrit doit par ailleurs contenir, sous peine de nullité
certaines mentions : la dénomination de la lettre de garantie, la somme maximale garantie, la convention de
base, les conditions de demande en paiement et enfin la mention de l’impossibilité pour le garant ou le
contre garant de bénéficier les exceptions de la caution.
PARAGRAPHE II : LES MODALITES USUELLES DE LA LETTRE DE GARANTIE
• Dans la pratique des affaires, la lettre de garantie prend souvent certaines formes
dont les plus courantes sont :
LA GARANTIE DE BONNE FIN
• La banque sénégalaise lui fait obligation de fournir une banque étrangère garante
du remboursement des sommes empruntées sur première demande ;
LA GARANTIE DE PAIEMENT DES DROITS DE DOUANE
• Elle s’applique lorsque du matériel ne peut pas être utilisé définitivement au Sénégal
est admis sous le régime de l’administration douanière temporaire.
• Elle est exigée par l’auteur d’un appel d’offre qui souhaite que l’entreprise
soumissionnaire qui gagne le marché, conclut le contrat définitif.
• Ces modalités particulières de la lettre de garantie sont loin d’épuiser les formes
que cette sureté particulière peut épouser dans la pratique des affaires.
SECTION II : L’EFFICACITE DE LA LETTRE DE GARANTIE
• Le créancier ou bénéficiaire, est tenu de notifier par écrit la défaillance du débiteur au garant. Le garant qui
appelle le contre-garant en paiement est soumis à la même formalité.
• Le contenu de l’écrit dépend des prévisions contractuelles. La formule de la garantie est pure et simple et ne
soumet le créancier à aucune forme de justification de l’appel à garantie. Cet appel se résume alors à une
invitation à payer. Cette de garantie connue au droit du commerce international, n’est pas retenue par l’AUS.
• L’appel en garantie n’est valable que lorsqu’il est justifié mais cette justification consiste simplement dans
l’affirmation faite par le créancier que le débiteur a failli à ses obligations (non-paiement des prêts
d’inexécution des travaux, mal façon…).
SUITE
• Les parties peuvent cependant prévoir que l’appel à garantie sera accompagné de pièces justificatives de la
survenance du fait objet de la garantie (Rapport d’expertises, constat d’huissier…).
• Le créancier est tenu de laisser au garant un délai raisonnable pour examiner la demande en paiement.
• Comme la caution, le garant ou le contre-garant n’est pas autorisé à payer sans avoir au préalable transmis la
demande au donneur d’ordre avec tous les documents justificatifs.
• Ce dernier peut lui faire défense de payer. C’est par là qu’apparait la différence fondamentale avec le
cautionnement.
SUITE
• De façon expresse, l’AU n’ouvre cette possibilité au donneur d’ordre que lorsque la demande en paiement est
manifestement abusive ou frauduleuse. Il en va ainsi lorsque la demande n’est pas justifiée ou accompagnée des
documents nécessaires.
• En toute hypothèse, la survenance du fait objet de la garantie provoque l’obligation du garant à payer et le
donneur d’ordre ne peut lui faire défense de payer en soulevant une exception tirée du contrat principal de base.
• La nécessité du caractère utile de paiement exclut les paiements faits sans transmettre la
demande au donneur d’ordre alors que cette demande était manifestement abusive ou
frauduleuse mais aussi le paiement fait cependant la période suspecte est rendue par la suite
inopposable à la masse des créanciers.
LES SURETES REELLES IMMOBILIERES : L’HYPOTHEQUE
Article 190 à 223
• L’AUS n’en donne pas une définition mais se contente d’affirmer que « l’hypothèque est une
sureté réelle immobilière conventionnelle ou forcée. Elle confère à son titulaire un droit de suite
et de préférence ».
• Ces éléments d’identification sont pourtant loin de renseigner sur le régime juridique de la
constitution et des effets de l’hypothèque.
LES CARACTERES DE L’HYPOTHEQUE
• L’art. 193 AUS dispose : « L’hypothèque est indivisible par nature et subsiste
totalement sur les immeubles affectés jusqu’à complet paiement et malgré la
survenance d’une succession ».
• En pratique il sera donné dans l’acte d’hypothèque une description des caractéristiques de
l’immeuble ou des immeubles : lieu de situation, nature, superficie, numéro de titre foncier.
Mais, le principe de spécialité de l’hypothèque est désormais relativisé.
SUITE
• l’article 203 prévoit que l’hypothèque conventionnelle peut être consentie sur des immeubles à venir. Trois hypothèses sont prévues :
• - La première concerne le cas où le constituant ne possède pas d'immeubles présents et libres ou qu’il n'en possède pas en quantité
suffisante pour la sûreté de la créance.
• Dans ce cas, il peut consentir, dans le contrat d’hypothèque, que chacun des immeubles qu'il acquerra par la suite sera affecté en garantie du
paiement de la créance au fur et à mesure de leur acquisition ;
• - La seconde correspond au cas où l'immeuble présent assujetti à l'hypothèque a péri ou subi des dégradations telles qu'il est devenu
insuffisant pour la sûreté de la créance.
• Dans ce cas, le constituant peut, sans préjudice du droit pour le créancier de poursuivre dès à présent son remboursement, consentir une
hypothèque sur un immeuble futur ;
• - La troisième renvoie à la possibilité donnée à celui qui possède un droit réel lui permettant de construire à son profit sur le fonds
d'autrui, sur le domaine public ou sur le domaine national d’hypothéquer les bâtiments et ouvrages dont la construction est commencée
ou simplement projetée ;
SECTION I : LA CONSTITUTION DE L’HYPOTHEQUE
• Le régime juridique du consentement des parties est variable selon que l’hypothèque est légale,
conventionnelle ou judiciaire.
• Par contre, le régime de droit applicable à l’objet et à la cause de la garantie et ainsi qu’aux formalités de
publicité, restent statiques quel que soit les modalités de l’hypothèque.
• Tout créancier peut se faire consentir une hypothèque pour sûreté de sa créance. Il faut toutefois réserver les
cas où la demande de constitution est formulée alors que le débiteur est en difficulté.
• La sûreté constituée pourrait être annulée pour constitution en période suspecte. Il résulte de l’article 68 de
l’AUPCAP que l’hypothèque consentie par le débiteur pour dette antérieure est déclarée inopposable
lorsqu’elle l’a été pendant la période suspecte.
PARAGRAPHE I : LA PLACE DU CONSENTEMENT
L’HYPOTHEQUE CONVENTIONNELLE
• C’est celle qui est constituée librement et spontanément par les parties.
• Etant conventionnelle, la sureté n’est valablement formée, que si les parties manifestent leur
volonté d’affecter l’immeuble à la garantie de la créance.
• Cette manifestation de volonté doit être expresse et formalisée dans un acte authentique ou sous
seing privé selon un modèle agréé par la conservation de la propriété foncière.
• Celui qui consent à la constitution de l’hypothèque, doit être capable, d’où le renvoi au régime de
la protection des incapables et des pouvoirs des gérants ou dirigeants des personnes morales.
B-L’HYPOTHEQUE LEGALE
• L’hypothèque peut avoir un caractère forcé. Elle prend alors la forme d’une hypothèque judiciaire ou légale. Mais dans les deux (2)
cas, le consentement du débiteur titulaire des droits sur l’immeuble n’est pas recherché.
• Les hypothèques légales sont conférées d’office par la loi à certains créanciers. L’AUS en cite trois (3) même si les droits nationaux
des Etats parties peuvent en prévoir d’autres :
• -L’hypothèque légale de la masse des créanciers réglementée par l’AU sur les procédures collectives d’apurement du passif ;
• -L’hypothèque légale du vendeur, de l’échangiste, du copartageant des immeubles vendus, échangés ou partagés pour garantir le
paiement intégral ou partiel du prix de la soulte de l’échange ou des créances résultant du partage, bénéficient également de cette
hypothèque légale ceux qui ont fourni les deniers nécessaires à l’acquisition d’un immeuble vendu, échangé ou partagé ;
• -L’hypothèque légale des architectes, des entrepreneurs et autres personnes employées pour édifier, réparer ou reconstruire des
bâtiments.
C-L’HYPOTHEQUE JUDICIAIRE
• S’agissant d’une mesure conservatoire, sa constitution ne peut être autorisée que si deux
(2) conditions sont réunies :
• -Une créance certaine ou paraissant fondée dans son principe d’une part ;
• L’hypothèque au sens de l’article 119 de l’AUS, ne peut porter que sur des immeubles immatriculés ou en cours d’immatriculation.
• S’agissant des terres, on vise spécialement celles ayant un propriétaire bien identifié (personnes de droit public, personne morale de
droit privé, voire Loi de 1964 sur le domaine national).
• On exclut les terres immatriculées celles du domaine national. Suivant l’article 119 précité, les terres qui pourraient être données en
hypothèque sont : les fonds bâtis ou non bâtis et leur amélioration ou construction.
• La catégorie s’étend au droit réel immobilier régulièrement inscrit au livre foncier. Ces droits réels immobiliers sont ceux qui
confèrent à leurs titulaires des prérogatives sur l’immeuble d’autrui.
• Il s’agit par exemple, de l’usufruit immobilier, le droit de superficie (c’est le droit d’user de la surface d’un sol dont le sous-sol
appartient à quelqu’un d’autre appelé tréfoncier).
C-LA FORMALITE DE CONSTITUTION DE L’HYPOTHEQUE : LA PUBLICITE
• La formation de l’hypothèque n’est possible que lorsque celle-ci est inscrite au livre foncier. Cette
exigence demeure valable que l’hypothèque soit conventionnelle, légale ou judiciaire.
• L’inscription a pour finalité de sécuriser les transactions immobilières en renseignant les tiers sur
les charges et suretés qui grèvent l’immeuble.
• Les tiers acquéreurs de l’immeuble, les établissements financiers et autres créanciers du titulaire
des droits sur l’immeuble doivent être suffisamment informés sur l’état des droits réels de
l’immeuble.
SECTION II : LES EFFETS DE L’HYPOTHEQUE
• C’est le créancier hypothécaire qui a l’action hypothécaire. L’hypothèque est cependant, un droit
réel accessoire qui donc suit le principal c’est-à-dire la créance garantie.
• L’hypothèque suit la créance en quelques mains qu’elle se trouve sauf clause contraire.
• La division de la dette entre les héritiers du débiteur ne peut faire obstacle à ce que le créancier
hypothécaire puisse saisir l’immeuble entre les mains de l’héritier qui en est attributaire.
• Lorsque l’immeuble a été morcelé entre plusieurs héritiers, le titulaire de l’action peut
poursuivre chaque héritier pour le tout.
B-LA NON-EXTINCTION DE L’HYPOTHEQUE
• Les droits du saisissant sont différents selon que la saisie est effectuée entre les
mains constituant de l’hypothèque ou d’un tiers débiteur.
A-LA SAISIE ENTRE LES MAINS DU CONSTITUANT DE L’HYPOTHEQUE
• C’est l’article 25 de l’AUS qui dispose que « A peine de nullité, toute poursuite en
vente forcée d’immeuble doit être précédée d’un commandement de paie aux fins
de saisine ».
• Le débiteur peut dès cette étape de la procédure, échapper à la vente de l’immeuble en justifiant que les
revenus nettes et libres de ses immeubles pendant 20 ans suffisent pour le paiement de la dette en capital, les
frais et intérêts et en offre la délégation au créancier.
• Lorsque le débiteur n’est pas en mesure d’user de cette faculté, la procédure va être poursuivie pour la vente
de l’immeuble.
2-LA VENTE DE L’IMMEUBLE
• Les cahiers de charge établis par le conseil du créancier saisissant, précise les
conditions et modalités de la vente de l’immeuble.
• Les contestations relatives à la condition de la vente telles que fixées dans les
cahiers de charge sont tranchées par le juge lors d’une audience appelée
« audience éventuelle ».
SUITE
• Trente (30) jours au moins et soixante (60) au plus après l’audience éventuelle, se tient l’audience
d’adjudication au cours de laquelle, l’immeuble se tient au plus offrant. Lorsque l’immeuble a été adjugé,
toute personne peut dans le délai de 10 jours suivant l’adjudication, faire une surenchère qui ne peut
cependant être inférieure au 10e du prix de la vente.
• Lorsque l’immeuble est vendu, le créancier hypothécaire bénéficie de son droit de préférence lors de la
distribution du prix.
• Deux créanciers lui sont cependant privilégiés c’est-à-dire payés avant lui : les créanciers des frais de justice
engagés pour parvenir à la réalisation de l’immeuble et les créanciers de salaire qui disposent d’un super
privilège.
B-LA SAISIE DE L’IMMEUBLE ENTRE LES MAINS DU TIERS DETENTEUR
• -Délaisser l’immeuble c’est-à-dire abandonner l’immeuble en vue de permettre l’expropriation ; lorsqu’il délaisse, il
ne renonce pas à son droit de propriété, on lui remet un acte de délaissement en vue des poursuites ultérieures contre
le débiteur.
• -Le tiers peut décider de refuser le délaissement de l’immeuble et le désintéressement du créancier. Dans ce cas, il se
prépare à l’expropriation forcée.
• NB : Dans les trois (3) hypothèses précitées, le tiers détenteur dispose d’un recours contre le débiteur.