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Sûretés :

Pour les manuels : Postérieurs à 2021


Examen : Oral
Introduction :
Les suretés peuvent se définir comme les moyens qui permettent à un créancier d’être garanti
contre le risque d’inexécution de son obligation par le débiteur.
Donc les sûretés garantissent l’exécution future d’une obligation, et elles sont indissociables
de la somme d’argent puisque c’est l’exécution de cette obligation de donner qui va entrainer
le transfert d’un droit réel (transfert de pté).
L’inexécution n’est donc pas concevable parce-qu’il suffira au tribunal de constater le
transfert de pté dès lors que les cond° sont réunies.
Quant aux obligations de faire ou de ne pas faire, elles peuvent être susceptibles d’une
exécution forcée en nature et la garantie réside dans la personne du débiteur, sinon l’exécution
va se résoudre en dommages-intérêts.
Donc, les sûretés permettent alors au créancier de se prémunir contre la défaillance de son
débiteur dont le risque s’accroit et augmente avec le temps. Et cette défaillance peut être liée à
la mauvaise volonté du débiteur (lorsqu’il ne veut pas payer), ou à une situation
d’insolvabilité à laquelle il serait confronté (il ne peut pas payer).
L’importance pratique des sûretés n’est pas à démontrer : sans suretés, aucun crédit n’est
possible. Or, le crédit est indispensable dans la vie éco de la production à la conso°. Le drt du
crédit est celui de la confiance. Il a pour objet des mécanismes jiques qui permettent au
créancier de faire confiance à son débiteur. L’idée est de permettre au débiteur de payer
plus tard puisqu’il existe une garantie qui vient sauver le créancier.
Créancier, confiance et crédit sont d’ailleurs des mots qui ont une même racine : credere en
latin qui veut dire avoir confiance, se fier à autrui.
NB : Le crédit est un contrat qui permet à un créancier de consentir à son débiteur, le report
de l’exécution de son obligation.
Mais, certains auteurs estiment que c’est impossible de donner une déf° unique des suretés.
Mais il en a été proposé malgré tout :
-Pierre Crocq : une sureté est l’affectation à la satisfaction du créancier d’un bien, d’un
ensemble de biens ou d’un patrimoine par l’adjonction (ajout) au droit résultant pour lui du
contrat de base, d’un droit d’agir accessoire de son droit de créance qui améliore sa situation
jique en remédiant aux insuffisances de son droit de gage général sans pour autant être une
source de profit, et dont la mise en œuvre satisfait le créancier en éteignant la créance, en tout
ou partie, directement ou indirectement.

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La sureté se caractérise par 3 traits communs :
-Sa finalité qui est d’améliorer la situation du créancier sans s’enrichir.
-Son effet qui est la satisfaction du créancier et l’extinction de la créance.
-Sa technique puisqu’elle passe par l’accessoire dont l’intensité peut être variable.
NB : Les instruments que l’on met en œuvre sont ceux du droit commun (droit des obligations
pour les suretés personnelles et droits des contrats pour les suretés réelles).
I) La situation du créancier en l’absence de suretés
Pourquoi le créancier d’une somme d’argent qui n’est pas exigible immédiatement veut une
sureté ?
En l’absence de sûretés, le créancier est qualifié de créancier chirographaire.
Rapport d’obligations qui peut avoir plusieurs sources : contractuelles, légales, délictuelles
etc, ce rapport étant défini comme un lien de droit entre un créancier et un débiteur en vertu
duquel le créancier peut exiger du débiteur qu’il fasse, ne fasse pas, ou donne qlq chose.
Et lorsqu’il est titulaire d’un droit de créance (d’un droit personnel) et que l’obligation du
débiteur est exigible immédiatement (argent comptant), il ne court alors aucun risque.
Mais, en rev, c’est différent si la créance est à terme, càd s’il y a un temps donné au débiteur
pour payer, puisque dans ce cas, il n’est tenu d’exécuter son oblig° qu’à la date fixée. Le
débiteur profite d’un crédit.
Et c’est cette situation qui va engendrer des risques pour le créancier :
-Si la créance porte sur une somme d’argent, il sera momentanément privé de cette somme
alors même qu’il peut en avoir besoin avant le terme fixé. C’est ce qu’on appelle le risque
d’immobilisation du capital. Et contre ce risque, le droit offre au créancier, le droit de
mobiliser sa créance, par l’intermédiaire du mécanisme de la cession de créance notamment.
-Ensuite, en cas d’inexécution de ses obligations par le débiteur, le créancier est protégé
différemment.
Si l’oblig° inexécutée est une oblig° de faire ou ne pas faire, le créancier va pouvoir recourir à
l’exécution forcée. Mais, dans certains cas, cette exécution est impossible (ex : peindre un
tableau).
Et si l’oblig° porte sur une somme d’argent, dans ce cas, l’exécution forcée sera automatique
par la vente des biens du débiteur (art. 2284 du Code civil). C’est ce que l’on appelle le droit
de gage général (le fait que les créanciers chirographaires ont le droit d’aller saisir des
éléments du patrimoine de leur débiteur pour se payer) qui est la manifestation la plus nette du
patrimoine (= universalité de droit qui comprend l’actif et le passif et qui dure tout au long de
la vie de la personne).
Mais, le créancier sans suretés ne dispose que du droit de gage général, et par csqt, il est dans
une situation inconfortable car il n’a aucune certitude d’être payé puisque le droit de gage
général lui offre une protection limitée.

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A) Les modalités de réalisation du droit de gage général
Le droit qu’a le créancier de se faire payer sur les biens de son débiteur se réalise, soit à
travers les procédures civiles d’exécution, soit dans le cadre des procédures collectives qui
touchent les entreprises.
Les règles du Cciv en matière de sûretés ne vont s’appliquer que sous réserve des règles
dérogatoires liées à l’ouverture d’une procédure de traitement des difficultés. C’est ce que
prévoit l’art. 2287 du Cciv.
S’agissant des particuliers (les consommateurs), le droit de gage va s’exécuter par
l’intermédiaire des PC d’exécution qui sont individuelles (càd que chaque créancier va devoir
prendre l’initiative de l’exécution ou se joindre à une saisie déjà commencée) et partielles
(càd que chaque procédure ne peut appréhender qu’une partie du patrimoine (un compte en
banque par ex).
Et, pour les entreprises, il y aura lieu d’appliquer les procédures collectives puisque tous les
créanciers y seront soumis, et à l’issue, les créanciers devront être réglés par ordre de
préférence, et on fait masse de tout le patrimoine de l’entreprise.
B) Les limites du droit de gage général
Le droit de gagé général connait une double limite :
-Une limite quant à l’assiette
C’est une limitation qui est d’abord temporelle puisqu’entre la naissance de la dette et son
exigibilité par le créancier, le patrimoine du débiteur a pu se modifier. Or, le créancier ne peut
saisir que les biens qui existent au moment de la saisie.
Si le débiteur a vendu ou donner les biens que le créancier a pris en considération au moment
où la créance est née pour asseoir sa confiance, il ne peut plus les saisir.
Mais, par exception, certains mécanismes vont pouvoir remédier à cette situation :
-L’action paulienne qui permet au créancier d’engager une action contre son débiteur s’il a fait
un acte en fraude de ses droits.
-L’action oblique qui permet au créancier de se payer par l’intermédiaire du débiteur de son
débiteur.
-Et, pour le reste, la qualité de débiteur ne l’empêche pas de disposer de son patrimoine. Par
csqt, les actes de dispo° que le débiteur a pu accomplir avant que la créance soit due sont tout
à fait valables. Et dans ce cas, seule la saisie va permettre de mobilier le bien au moment où
elle est exercée.
Et, cette limitation de l’assiette est aussi d’ordre matériel puisque certains biens sont
déclarés insaisissables par la loi du fait de leur importance pour le patrimoine du débiteur.
C’est le cas par exemple de la résidence principale, et d’autres biens peuvent aussi l’être
par déclaration notariée d’insaisissabilité.

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-Une limite quant à la pluralité des titulaires :
Le danger pour le créancier chirographaire peut aussi provenir des autres créanciers qui
peuvent saisir les biens du débiteur. Et dans ce cas :
-Soit le paiement est au prix de la course (càd que les 1ers saisissants sont les premiers
payés).
-Soit le paiement s’effectue au marcs le franc (art. 2285 Cciv) càd que chaque créancier va
être réglé proportionnellement au montant de sa créance. Et si le prix est insuffisant pour
payer tt le monde, aucun créancier ne sera payé.
Donc en définitive, le droit de gage général ne constitue pas une protection contre le risque du
non-paiement dans l’hypothèse où le débiteur est insolvable. Ce n’est qu’une protection si le
débiteur est négligeant, mais qu’il dispose de biens pouvant être saisis et vendus pour payer le
prix de la créance.
En revanche, le seul droit de gage ne permet pas au créancier de se prémunir contre
l’insolvabilité future du débiteur, et c’est précisément à cela que vont servir les suretés, ce qui
permet de mesurer leur importance éco. Le créancier qui accorde un crédit à son débiteur est
obligé de prendre une sûreté.
Il peut soit obtenir un droit personnel auprès d’une autre personne que son débiteur, soit se
faire donner une priorité sur le patrimoine de celui-ci.
II) Les différents types de sûretés
A) La diversité des sources des suretés
Les suretés peuvent être accordées par la loi qui estiment nécessaire de protéger tel ou tel
créancier plus que les autres. Et on parle alors de suretés légales. C’est le cas par exemple
du privilège du trésor, des salariés, ou la solidarité entre époux. Et il existe aussi des
garanties d’origine jurisprudentielle, notamment à titre conservatoire, et qu’on appelle les
sûretés judiciaires (qui sont réglementées par la loi de 1991 relative au procédure civ
d’exécution).
Mais, en pratique, ce sont les sûretés conventionnelles qui sont les plus importantes et qu’un
créancier va pouvoir se faire accorder par contrat, soit par son débiteur (ex du gage ou de
l’hypothèque), soit par un tiers qui se porte garant pour le débiteur (par ex le cautionnement).
B) La diversité des techniques
Les sûretés sont très variées dans leur technique. Celles prévues dans le Cciv correspondent à
deux grands modèles : les suretés réelles et les sûretés personnelles, mais qui ne suffisent pas
à elles seules de rendre compte de la richesse du droit des sûretés qui s’est dvp.
1) La distinction des suretés réelles et personnelles
Cette distinction traditionnelle sert de base à l’O° du droit des suretés dans le Cciv.

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Dans le cas de la sureté personnelle, le créancier se protège contre le risque d’insolvabilité
en le répartissant sur 2 patrimoines (voire plus).
Et il va alors obtenir qu’un tiers s’engage au côté du débiteur dans l’hypothèse où il ne
paierait pas. Donc, il aura deux débiteurs au lieu d’un, et un droit de gage dans le patrimoine
de chacun d’eux.
Mais son droit de gage est quand même multiplié puisqu’il en a deux. L’idée est qu’il est peu
probable pour le créancier que ses deux débiteurs soient simultanément insolvables au
moment de l’exigibilité de la dette.
Et pour ce faire, la loi prévoit notamment des obligations solidaires à travers le mécanisme de
l’action directe, ou par contrat, et typiquement par le biais du cautionnement.
Et, dans ces hypothèses, le garant est donc dans l’obligation de payer la dette du débiteur
principal qui reste le seul à supporter le poids de cette dette, d’où le fait que le garant dispose
d’un recours contre le débiteur principal.
Et traditionnellement, les sûretés personnelles sont considérées comme étant très souples au
niveau de leur mise en place qui ne nécessite que peu de formalisme. Elles sont peu
contraignantes pour le débiteur. Mais, en revanche, elles ont l’inconvénient de ne donner
aucune certitude au créancier d’être payé puisque le risque d’insolvabilité n’est pas supprimé,
ces sûretés ne valent que ce que vaut le garant.
Et à côté de ces suretés perso, on retrouve les suretés réelles (qui portent sur une chose) qui
résultent d’un droit réel accessoire donné à un créancier sur un ou plusieurs biens du débiteur.
Ces biens sont dits accessoires car ils ne procurent pas au créancier l’utilité éco immédiate du
bien grevé de suretés. Mais en cas de non-paiement par le débiteur, le créancier pourra se
payer par préférence sur le prix du bien sur lequel est constitué la sureté.
Autrement dit, le créancier va prendre une garantie sur un bien du patrimoine de son débiteur
pour se payer par préférence sur ce bien si jamais il y a inexécution à échéance du paiement
de la créance. Il obtient donc par avance, soit un droit de préférence sur le prix de la vente
forcée du bien, soit même un droit exclusif, càd la proprio du bien. Il est donc normalement
sûr d’être payé à partir du moment où il a choisi un bien d’une valeur éco suffisante par
rapport à sa créance.
C’est le cas par exemple de l’hypothèque qui porte sur un bien immeuble.
Et, pour les meubles, on distingue le gage qui porte sur les meubles corporels, du
nantissement qui porte sur les meubles incorporels.
Le droit de préférence accordé par la sûreté réelle permet donc d’être payé par priorité lors de
la distribution du prix, et donc d’échapper au concours avec les autres créanciers
chirographaires du débiteur.
Mais reste le danger de la disparition du bien entre la naissance de la créance et
l’exercice de la saisie. C’est pourquoi s’ajoute un droit de suite au droit de préférence qui
permet au créancier de suivre l’assiette de sa sûreté en quelque main qu’elle passe.
Ces diverses prérogatives sont celles du droit réel, et comme la propriété, elles donnent au
créancier un droit sur la chose. Mais, à la différence de la proprio, elle ne confère pas une

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protection complète au créancier, dans la mesure où l’objet de la sûreté reste dans le
patrimoine du débiteur qui peut par hypothèse conclure des actes sur ce bien. Et notamment, il
peut très bien conclure une autre sûreté réelle sur un même bien si bien qu’un créancier peut
se trouver en concours avec d’autres créanciers titulaires sur ce même bien d’un droit de
préférence qui serait même prioritaire par rapport au sien. Et également, en cas de procédure
collective du débiteur, le créancier titulaire d’une sûreté réelle sera soumis aux règles de la
procédure collective.
Ces inconvénients sont des plus en plus pris en compte ce qui a conduit à l’émergence de
nouvelles garanties.
2) La distinction des sûretés et des autres types de garanties
Il existe 2 catégories de garanties hors distinction sûretés personnelles et réelles qui sont
rangées en fonction de leur degré de protection.
-Les moyens de pression :
Dans certains cas, un créancier peut faire pression sur un débiteur pour obtenir l’exécution
prioritaire de son oblig° d’origine légal ou conv. Et il peut s’agir d’une menace de sanctions
particulièrement graves ou gênantes qui assortiraient l’inexécution (par exemple par
l’intermédiaire de clauses résolutoires expresses ou de clauses pénales). Et ces moyens de
pression peuvent également consister dans le droit de rétention, càd le refus de restituer un
bien appartenant au débiteur tant qu’il n’a pas exécuté son obligation.
Ces mécanismes ne donnent pas au créancier un droit mais elles lui permettent d’obtenir son
paiement plus facilement.
-Les situations d’exclusivité :
Certains créanciers vont pouvoir être seuls à se payer sur un élément du patrimoine de leur
débiteur, sans risque de concours d’autres créanciers.
Donc, ces situations vont bcp plus loin que les sûretés traditionnelles puisqu’elles confèrent
non pas seulement un droit de préférence, mais un véritable droit de pté sur le bien, càd un drt
exclusif au créancier qui en est titulaire et qui lui permet non seulement d’échapper à tout
concours avec les autres créanciers, et d’éviter de se voir opposer des restrictions, par
exemple dans le cadre des procédures collectives.
Mais la pté n’est conférée au créancier qu’à des fins de garantie, càd que si le débiteur paie
son créancier, il conservera la pté du bien.
Certaines situations d’exclusivité résulte de la loi. C’est le cas de la compensation des
créances connexes en procédures collectives.
Mais elles peuvent aussi être d’origine conventionnelle et dans ce cas, elles vont reposer sur
l’octroi au créancier par contrat, d’un droit de pté sur un bien. C’est le cas de la clause de
réserve de pté, du crédit-bail, de la cession de créance à titre de garantie, ou encore de la
fiducie.
Ccl° : Il apparait qu’il n’existe pas de sureté parfaite càd une sureté qui réunirait tout un
ensemble de qualités, à la fois simple de C° et qui coûte peu chère, une sureté qui soit adaptée

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à la dette, qui soit efficace en assurant le créancier d’ê bien payé à échéance, et une sureté
dont la réalisation soit simple et rapide. Or, aucune sureté ne remplit toutes les cases.
III) L’évolution du droit des sûretés
A) De l’Antiquité à l’époque contemporaine
A l’origine, la sureté était constituée par la personne du débiteur. C’est le nexum, càd
l’enchainement du débiteur qui permet au créancier de se saisir de lui et de le réduire en
esclavage.
Le droit romain a surtout connu les suretés personnelles pour deux raisons :
-A l’époque, le faible dvpt du droit réel limitait le dvpt des suretés réelles et il n’existait pas de
système de publicité analogue à celui que nous avons ajd.
-Dans une sté plus réduite, la garantie personnelle enracinée dans la solidarité familiale
suffisait.
Par csqt, l’ajout d’un débiteur qui se substituerait au débiteur principal en cas de non-
paiement présentait plus de garantie que le gage.
Quant à l’hypothèque, elle n’était pas inconnue, mais son caractère occulte la rendait peu
efficace.
Mais, progressivement, à la garantie sur la personne s’est substituée la garantie sur les biens.
Au MA, il va y avoir une promotion constante des suretés réelles avec dépossession puis sans
dépossession du débiteur.
Mais l’hypothèque n’est devenue une sureté efficace qu’après la loi du 11 brumaire An VII
(1er nov 1798). Elle a pour la 1ère fois organisé un véritable système de publicité obligatoire ce
qui a permis de donner toute son efficacité à des garanties telles que l’hypothèque. Cette
évolution s’explique par les liens sociaux qui se distendent et au chgmt de la composition des
patrimoines (patrimoine immobilier prend + de place dans les richesses personnelles).
Ajd, on a une promotion des suretés réelles et le recul des suretés personnelles, mais ce mvt
n’est pas constant ni uniforme. Dans les relations d’affaires, ce sont les suretés personnelles
qui ont eu les faveurs de la pratique. Les suretés réelles ont les faveurs des relations civiles : le
crédit a souvent pour un objet un immeuble.
La compo° des patrimoines se modifie encore récemment : l’immeuble est svt remplacé par
des droits incorporels : la valeur de parts sociales, de valeur mobilière…
Les suretés personnelles dans les affaires conservent bcp d’importance : les relations
commerciales sont mouvantes et vont être un milieu propice aux créations et à la recherche de
rapidité. Cette préférence s’explique par :
-Entreprises commerciales sont rarement propriétaires d’immeubles : elles peuvent donner en
garantie leurs fonds de commerce par nantissement.
-La C° d’une sureté réelle implique des formalités couteuses, lourdes et longues. Or, le
commerce a besoin de rapidité, de simplicité, et les suretés réelles sont alors mal adaptées.

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-Risque fort de la faillite procédure collective : le créance titulaire d’une SR n’échappe pas à
la rigueur de la procédure.
B) La réforme de 2006 et ses suites
Le droit des suretés a lgtps été considéré comme très technique, mais pour autant, c’est une
matière riche et essentielle à appréhender.
L’ordonnance du 23 mars 2006 a permis la première grande réforme du drt des suretés en
rassemblant au sein d’un seul Livre dans le Cciv, l’ensemble des règles relatives aux sûretés.
Et depuis cette réforme, de nouvelles innovations sont apparues, notamment la généralisation
des garanties réelles fondées sur les exclusivités, ce qui a conduit à l’apparition de la fiducie
sûreté en 2008 -> loi du 19 avril 2008 (prévue ajd aux art. 2011 à 2031 du Cciv).

Puis, la loi LME du 4 août 2008 en a élargi les conditions en l’ouvrant aux personnes
physiques et la loi du 12 mai 2009 a allégé son régime et supprimé la distinction entre
personnes physiques et morales constituantes (celles qui sont débitrices).
Ajd, ces sûretés qui reposent sur l’exclusivité (le droit de rétention notamment) créent de la
concurrence sérieuse aux sûretés réelles puisqu’elles sont très efficaces dans la procédure
collective.
Tendance à séparer les patrimoines : création de l’EIRL, le 15 juin 2010 permet l’affectation
d’un patrimoine professionnel à cette acticité. Cette distinction a été généralisée à tous les
entrepreneurs individuels avec la loi du 14 fév. 2022.
C) La réforme de 2021
La réforme de 2021 est issue d’une demande du ministère de la J datant de sept 2017.
Son but était de :
-Finir l’œuvre accomplie en 2006 en réalisant ce qui avait été proposé mais pas réalisé,
notamment la réforme du cautionnement.
-Compléter la réforme de 2006 face aux pb d’appli° suscités.
-Tenir compte des réformes ultérieures (réforme du droit des contrats notamment) et inclure
de nouvelles sûretés, améliorer leur régime.
Le gvrt a été autorisé à légiférer par ordonnance pdt 2 ans par la loi Pacte de 2019. Et c’est le
15 sept. 2021 que l’ordonnance a vu le jour (en vigueur le 1er janv. 2022).
NB : Cette ordo ne s’applique pas aux cautionnements conclus avant le 1er janv. 2022 -> pcp
de survie de la loi ancienne en matière contractuelle, hormis en matière de cautionnement.
Sur le fond, l’ordo de 2021 se situe dans le sillage de la grde réforme de 2006.
1) Les compléments apportés par l’ordonnance
Cette réforme revient sur les suretés délaissées par la réforme de 2006 :

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-Le cautionnement
-Les privilèges
Tout le droit du cautionnement est dans le Cciv, et la réforme est aussi revenue sur des
anciennes dispositions qui étaient discutables en prévoyant notamment l’exclusion de
l’opposabilité par la caution des exceptions personnelles au débiteur.
Sur le fond, on a une double protection de la caution :
-Une protection contre un engagement dangereux par nature puisque le législateur charge
le créancier d’un devoir de mise en garde. Il sanctionne le cautionnement disproportionné,
mais cette protection n’est due qu’à l’égard du créancier professionnel.

-Une protection contre le risque de négligence du créancier, voire de sa connivence avec le


débiteur : le créancier peut se laisser aller à l’insouciance ou faire le généreux avec le débiteur
en étant assuré que la caution soit tjrs là pour payer. De là, on a une règle qui s’impose : le
bénéfice de subrogation qui permet à la caution de refuser sa garantie au créancier qui a
compromis son recours subrogatoire car le créancier a malmené son bénéfice de subrogation.
La caution peut opposer au créancier toutes les exceptions qu’elles soient inhérentes à la dette
ou au débiteur (art. 2298 Cciv).
Et, s’agissant des privilèges, ce sont des suretés réelles mobilières ou immobilières accordées
par la loi et qui n’étaient pas publiées historiquement. Et la réforme est venue clarifier et
apporter de la sécurité jique au paysage de ces sûretés. Elle est venue supprimer des privilèges
désuets comme celui de l’aubergiste sur le voyageur, et les privilèges spéciaux immobiliers
ont changé de nom pour devenir des hypothèques légales spéciales.
Simplification de la structure relative aux sûretés dans le Cciv.
Et la réforme consacre aussi de nouv sûretés qui sont des cessions de pté à titre de garantie.
Désormais le législateur reconnait la place à ces suretés pté et il donne une déf° à la sureté
comme donnant soit un drt préférentiel soit un droit exclusif.
Ce parti pris a permis l’introduction de deux types de créances : la cession de créance à titre
de garantie et la cession de somme d’argent à titre de garantie.
2) Les ajustements apportés par la réforme
La réforme va aussi apporter des ajustements, concernant d’abord les sûretés mobilières qui
ont été simplifiées avec la suppression des gages spéciaux (ex : gage des stocks).
On va aussi avoir une unification du régime du nantissement des parts sociales. Ex : le
nantissement de fonds de commerce ne doit plus être enregistré et publié à peine de nullité :
seule la publicité est demandée pour qu’il soit recevable.
On a ensuite des clarifications d’appoint : confirmation du nantissement de créance en
reconnaissant au créancier nanti un droit de rétention après notification.

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Pour les sûretés immobilières, on a aussi une simplification : l’hypothèque dont la validité
demande un acte notarié peut être constituée sur les biens d’une personne morale de droit
privé en vertu de pouv donnés par acte sous seing privé. Cela vaut pour toute personne morale
de droit privé et c’est un élargissement.
Modifications : Suppression de l’hypothèque sur les biens à venir.
Complément de l’ordonnance par des décrets : un décret du 29 décembre 2021 permet de tirer
les csq sur le plan règlementaire des dispositions apportées au plan législatif.

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