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Chapitre 2.

Les professionnels non commerçants


Section 1. Les artisans
§1. La qualité d’artisan
Sous l’AR, on ne distinguait pas l’activité civ et commerciale, et le Code de commerce de
1807 ne prévoyait pas non plus de statut d’artisan, si bien qu’ajd, le législateur a donné des
critères légaux de qualif° de l’artisan.
A) Les critères légaux
La loi de 1996 relative à la promotion du commerce et de l’artisanat a ainsi fixé 3 conditions
pour pouvoir être inscrit au répertoire des métiers :
-L’entreprise doit employer moins de 11 salariés. Mais depuis la loi PACTE du 22 mai 2019,
les entreprises qui ont entre 11 et 250 salariés peuvent quand même se maintenir dans le
répertoire des métiers (l’idée est de promouvoir l’embauche et baisser le chômage).
-L’activité doit être exercée à titre professionnel et de manière indépendante.
-L’activité doit concerner la production, la transformation, la réparation, et la prestation de
service qui relève de l’artisanat. Un décret du 17 juin 2008 a répertorié 250 professionnels
classés par type d’activités :
-L’alimentation (ex : boulanger, charcutier primeur)
-Le bâtiment (ex : maçon, plombier, électricien)
-La fabrication (ex : couturier, horloger, bijoutier imprimeur)
-Le service (ex : réparation auto, blanchisseur, coiffeur, ramoneur, déménageur, entretien et
réparation du matériel informatique)
B) Les critères jurisprudentiels
Classiquement, 3 critères avaient été dégagés par les juges :
-Dans l’activité artisanale, les gains doivent essentiellement provenir du travail personnel du
professionnel. Mais ajd, ce n’est plus tellement le cas en raison du nombre de salariés qui a
augmenté dans les entreprises relevant de l’artisanat.
-L’artisan doit travailler de manière indépendante pour son compte.
-Le travail de l’artisan doit essentiellement être personnel et manuel -> mais là encore ce
critère a aussi bcp changé en raison du machinisme.
§2. Le statut d’artisan
L’artisan doit se déclarer au répertoire des métiers et au RNE (registre national des
entreprises) et il a également l’obligation de prouver la qualification professionnelle de son
personnel.
NB : Ttefois, la loi PACTE a retiré le SPI (stage à la préparation d’installation) ce qui est
dommage car grâce à cela il y avait un certain droit de regard qui permettait de contrôler la
capacité des personnes à exercer leur activité.

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Ajd, on peut se demander s’il est tjrs intéressant de distinguer l’artisan du commerçant,
puisqu’on constate qu’il y a une harmonisation des règles civiles et commerciales. A la base,
en tant que civil, l’artisan est soumis à des règles de drt civ. Mais progressivement, il a été
soumis à des règles à l’origine réservées au commerçant.
La loi est d’abord venue appliquer le statut des baux commerciaux aux artisans alors qu’il
était au départ réservé aux commerçants. Et ensuite, on leur a reconnu la possibilité d’avoir
un fonds artisanal pouvant être loué par un contrat de location gérance.
Et c’est la même règlementation qui s’applique aux étrangers désireux d’exercer le commerce
ou l’artisanat, qu’il s’agisse des règles du drt de la concurrence ou du statut de micro
entrepreneur, et depuis le 1er janv 2022, le tribunal de commerce est compétent pour les
litiges relatifs aux commerçants et artisans, et ce sont les mêmes structures d’O° de
l’entreprise qui leur sont ouvertes et ils sont soumis mêmes règles fiscales et sociales. Donc,
on assite de plus en plus à l’émergence d’un statut commun.
Mais des différences persistent puisque quand on est artisan, on n’a pas à remplir l’exigence
de capacité commerciale. Et aussi, l’artisan est tjrs un pro civil qui ne bénéficie pas du pcp
commercial de la liberté de la preuve. Un commerçant peut donc prouver par tout moyen,
alors que l’artisan est soumis aux moyens de preuve du Cciv qui prévoient notamment que
pour les montants sup à 1500 euros, il faut un écrit. Et enfin, en matière commerciale, lorsque
deux commerçants sont débiteurs, il existe une règle selon laquelle ils sont présumés
solidairement tenus, ce qui n’est pas le cas pour les artisans.
Section 2. Les agriculteurs
§1. La qualité d’agriculteur
Comme l’artisan, l’agriculteur est un pro civil, et par déf°, il exerce une activité de
production réalisée personnellement et classiquement sans qu’il n’y ait d’achat en vue de la
revendre.
L’activité d’agriculteur est définie depuis une loi de 2014 à l’art L. 311-1 du Code rural et de
la pêche maritime qui indique que le critère essentiel pour qualifier une activité agricole est
celui du cycle biologique tjrs maintenu même si on peut constater l’insertion des actes
commerciaux.
Dans ce domaine, on constate une certaine résistance du drt civil à appliquer la matière
commerciale alors que ces activités pourraient très bien ê absorbées par cette matière.
Il suffirait d’appliquer la théorie de l’accessoire avec l’idée que lorsqu’un agriculteur dégage
un chiffre d’affaires majoritairement issu d’actes de commerce, on peut considérer qu’il est un
commerçant.
§2. Le statut d’agriculteur
En 1988, on a créé le registre agricole qui a ensuite était renommé registre des actifs
agricoles, et désormais, dep le 1er janv 2023, le RNE remplace le registre.
NB : Il existe aussi des chambres d’agriculteurs qui vont présenter les intérêts de la
profession.
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Mais en réalité, cette profession n’est pas totalement libre car la plupart des agriculteurs sont
rémunérés par des aides de l’Etat. Et pour en bénéficier, il est nécessaire d’avoir suivi une
formation agricole, et donc de prouver une qualification pro. Ttefois, statistiquement, on
remarque que les jeunes agriculteurs sont de plus en plus diplômés.
Ce qu’on constate aussi, c’est qu’il y a de plus en plus d’agriculteurs qui sont soumis à des
règles homogènes applicables aux commerçants et artisans. Au fil du temps, ce qui leur était
réservé ne leur est plus réservé et ce qui était réservé aux commerçants leur a été étendu, à
l’instar du droit des procédures collectives, et de même, le trib de commerce peut aussi juger
de litiges agricoles.
Donc finalement, l’agriculteur est soumis aux mêmes règles que les autres professions
indépendantes. Et si son statut peut être assimilé à celui du commerçant, on voit mal ce qui
empêcherait la mise en place d’un régime commun.
Section 3. Les professionnels libéraux
Dans le rapport Sauvé de 2021, il était prévu que toutes les activités éco relèvent de la
compétence du TAE, y compris les activités libérales.
Mais finalement ce n’est pas le choix qui a été fait, puisqu’en 2023, on a redéfini la profession
libérale tout en maintenant une certaine spécificité si bien qu’à l’avenir il semble que ces
professions vont perdurer à relever non pas des TAE mais du TJ.
La profession libérale a été définie en 2012.
§1. La qualité du professionnel libéral
Avant les années 1950, les professionnels libéraux qui exerçaient jusque-là seuls leur activité,
ont commencé à se regrouper en sté, et donc à ressembler aux commerçants.
Mais à cette époque on n’avait pas encore ouvert les mêmes stés aux commerçants qu’aux
professionnels libéraux.
En 2023, c’est l’ordonnance du 8 février relative à l’exercice en sté des professions libérales
règlementées qui définies ces professions libérales. Cette profession regroupe les personnes
exerçants à titre habituel, de manière indépendante, sous leur responsabilité, une action ayant
pour but d’assurer, dans l’intérêt du client, du patient, et du public, des prestations mises en
œuvre au moyen de qualif° professionnelles appropriées et qui sont tenues au respect de pcp
éthiques ou d’une déontologie professionnelle susceptible d’ê sanctionnée par l’autorité
compétente en matière disciplinaire.
Cette déf° met ainsi en avant plusieurs caractères à la qualité de pro libéral :
-L’indépendance du professionnel
-Des compétences spéciales
-L’éthique et la déontologie sous le contrôle d’un ordre professionnel
Dans cette déf° le caractère civil n’est pas mentionné, comme le caractère intellectuel et
désintéressé de l’activité.

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La notion évolue donc, mais malgré tout, l’essence libérale et ce lien de confiance entre le
professionnel libéral et son client/ patient perdure toujours.
On voit aussi dans cette déf° que la loi rappelle trois secteurs d’interventions :
-Le secteur de la santé (ex : médecins, chirurgiens dentiste, pharmaciens etc.)
-Le secteur juridique et judicaire (ex : notaires, avocats, commissaires de justice, greffiers
etc.)
-Le secteur technique et à la personne (ex : architectes, géomètres experts, experts
comptables, commissaires en comptes)
Et va aussi faire entrer dans ces professions libérales, toutes les professions intellectuelles et
artistiques comme celles d’auteur, de chercheur, ou d’artiste.
§2. Le statut du professionnel libéral
Dans le cadre des professions libérales, il n’existe pas de Code, il s’agit de lois éparses dont
certaines sont codifiées dans le Code de commerce ou le Code de la santé pq.
Mais il y a quand même des règles qui sont identiques à celles des commerçants, artisans et
agriculteurs, notamment le droit des procédures collectives, qui est ajd applicable à ttes les
entreprises libérales.
Chapitre 3. L’organisation des activités économiques
Une entreprise peut ê exercée par un pro (pers phys), et dans ce cas, c’est une entreprise
individuelle.
Jusqu’à récemment, il y avait un pcp d’unicité du patrimoine : Aubry et Rau au XIXème
inscrit à l’art 2284 du Cciv.
La loi du 14 fév 2022 entrée en vigueur le 15 mai a réformé le statut d’entrepreneur individuel
et a remis en q° la théorie de l’unicité du patrimoine.
On peut aussi organiser l’entreprise différemment -> on peut créer une pers morale qui va dvp
cette activité éco.
Section 1. Le statut d’entrepreneur individuel
Le statut d’entrepreneur individuel s’applique à tous les professionnels qui décident d’exercer
une activité sous la forme d’une entreprise individuelle, càd qu’ils décident de ne pas créer
une autre personne juridique.
Jusqu’à la loi du 14 fév 2022 en vertu de la théorie de l’unicité du patrimoine d’Aubry et Rau,
la règle était : une personne physique un seul patrimoine, mais ça posait un pb puisque quand
une personne phys créait une entreprise ind, il n’y avait qu’un seul patrimoine.
Mais depuis, cette loi est venue favoriser la création d’entreprises individuelles en réformant
leur statut, et en prévoyant que si une personne physique crée une entreprise individuelle, elle
a automatiquement deux patrimoines.
 Et donc, comme il y a séparation du patrimoine, l’entrepreneur individuel est aussi
mieux protégé.

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L’entreprise individuelle peut être plus ou moins importante selon son chiffre d’affaires, et
elle a le choix d’opter pour un système fiscal et social allégé en optant pour le régime de la
micro-entreprise.
Attention : la micro entreprise n’est pas un mode d’O° de l’entreprise. C’est seulement un
ensemble de règles fiscales et sociales allégées pour les petites entreprises individuelles.

§1. Les mesures de simplification avec la microentreprise


La microentreprise est le fait que l’entreprise individuelle est petite. Par exemple le plafond
du chiffres d’affaires d’une micro-entreprise est fixé à 72.600 euros.
L’avantage de ce statut, c’est que si l’entreprise individuelle est inscrite au RNE (registre
national des entreprises), elle aura moins de charges fiscales (taxée à l’imposition de base) et
son entrepreneur relèvera d’un régime social propre aux non-salariés.
§2. Le nouveau statut de l’entreprise individuelle (loi 14 févr. 2022)

A) L’évolution de la protection

A partir des années 80, on a commencé à réfléchir à la manière de séparer les patrimoines.

La première chose envisagée par la loi du 11 juill 1985 a été la sté avec une seule personne
càd que le législateur a admis qu’une sté puisse avoir un seul associé. La loi a ainsi créé
l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée) qui est donc une SARL mais avec
un seul associé.

Il y a alors 2 personnes : la personne physique (patrimoine privé) et la personne morale


(patrimoine de la sté).

Ensuite, une loi de 1991 est venue réformer les voies d’exécution avec une modif° du CPC
pour imposer aux créanciers professionnels d’orienter leurs poursuites en exécution forcée de
la dette sur les biens professionnels.

Puis, la loi Madelin du 11 fév. 1994 est venue imposer aux créanciers professionnels de
prendre des sûretés en priorité sur les biens pro. La loi Dutreil du 1er aout 2003 est quant à
elle venue introduire l’art. L. 521-6 al. 2 au Code de commerce qui prévoit le système de la
déclaration d’insaisissabilité qui va permettre à l’entrepreneur individuel de déclarer
insaisissables certains de ses biens immeubles bâtis ou non bâtis.

Puis avec la loi Macron de 2015, il a été prévu que tout entrepreneur individuel inscrit à un
registre bénéficiait de la protection de l’insaisissabilité de sa résidence principale.

NB : Avant cette loi, l’entrepreneur pouvait renoncer à l’insaisissabilité en hypothéquant sa


résidence principale.

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Et entre temps, en 2010, la loi sur le statut de l’EIRL est venue prévoir qu’un entrepreneur
individuel puisse affecter à son activité professionnelle, un patrimoine d’affectation séparé de
son patrimoine perso, sans pour autant créer une autre personne morale. Mais comme cette loi
était bcp trop complexe, le législateur a préféré révolutionner la q° en créant le nouv statut
d’entrepreneur individuel.

B) Le nouveau statut de l’entrepreneur individuel

Depuis la loi du 14 fév. 2022, désormais, lorsque l’entrepreneur se déclare entrepreneur


individuel, la séparation de son patrimoine est automatique, et donc, le statut d’EIRL n’est
plus possible.

Donc, quand la personne phys est entrepreneur individuel, elle a donc 2 patrimoines (le
patrimoine professionnel et le patrimoine domestique), sans qu’il n’y ait de démarches
particulières à faire.

Section 2. L’exercice de l’activité économique par une personne morale

Une activité économique peut être exercée dans le cadre d’une personne morale qui est une
pure fiction jique tout en étant distincte de l’entrepreneur personne physique.

Et, il peut s’agir d’une sté ou d’un autre type de pers morale.

§1. La société

La sté est définie à l’article 1832 du Cciv qui dispose « La société est instituée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des
biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra
en résulter. ». Donc il s’agit d’une entité créée dans un but marchand et qui est la
propriété collective de ses actionnaires, qui ont le pouvoir de désigner les
administrateurs responsables de sa direction générale.

Et en drt des stés, on distingue les stés civiles règlementées dans le Cciv et les stés
commerciales règlementées dans le Code de commerce.

§2. Les autres personnes morales

A) Les GIE (groupements d’intérêt économique)

Un GIE va consister dans le regroupement de deux ou plusieurs personnes morales dans le but
de faciliter ou de dvp leur activité éco, sans qu’il s’agisse de dégager de bénéfices pour le
GIE. Ex de GIE : A Bdx il existe un GIE des caisses de crédit agricole qui est un GIE

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d’informatique avec plusieurs informaticiens qui gèrent tous les guichets de distribution
automatique de billets.

B) Les associations

C’est la loi du 1er juill 1901 qui est venue définir l’asso° et son régime juridique. Elle l’a
défini ainsi comme « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en
commun, d’une façon permanente, leur connaissance ou leur activité dans un but autre que de
partager des bénéfices ».

C) Les personnes morales de droit public

En pcp, l’Etat et les personnes morales de drt public ne devraient pas pouvoir exercer
d’activité commerciale, puisqu’il y a normalement une incompatibilité entre le service public
et l’activité commerciale qui recherche du profit. Ex : Les EPIC ont la qualité de
commerçants et ont donc l’obligation de s’immatriculer au RCS.

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