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Section 2.

Les associés

L’associé est celui qui a réalisé des apports à la sté et a obtenu en contrepartie des droits
sociaux. C’est donc le propriétaire de la sté ou le copropriétaire en cas de pluralité d’associés.

Un associé est l’organe législatif de la sté : il prend des décisions et participe à la vie de la sté.
Son rôle est donc fondamental puisqu’il a un rôle de validation et de contrôle des décisions de
la direction.

Il participe à la gouvernance de la sté, même si l’Assemblée générale n’est pas un organe de


direction à proprement parler.

L’associé d’une sté de personnes (SNC, stés civiles, GIE…) ou une sté hybride (SARL/
EURL), détient des parts sociales.

En revanche, l’associé de stés de capitaux ou de sté par actions (SASU, SAS, SA, SCA, SE),
détient des actions, et il est dénommé actionnaire.

Le statut des associés n’est pas uniforme, puisqu’il varie selon le type de sté comme le
démontrent les différents régimes de responsabilité des associés dans les stés.

Dans les stés cotées, il a des sous-ensembles d’associés comme les associés épargnants
individuels, les investisseurs professionnels, les organismes de placement collectifs, ou les
salariés-actionnaires.

Dans les stés par action, il y a les associés minoritaires et majoritaires ainsi que des actifs et
passifs.

§1. La qualité d’associé

Le principe est que l’on devient associé en contrepartie de l’apport fait à la sté. Mais, les
règles d’attribution peuvent être influencées par d’autres règles, notamment celles applicables
aux couples ou dans le cadre de l’indivision.

A) L’attribution de la qualité d’associé

Sur le plan sémantique, l’associé est celui qui a fait un apport en numéraire, en nature ou en
industrie dans une sté de personnes ou dans les SARL, tandis qu’il s’agit d’un actionnaire
dans les stés de capitaux et par actions. Mais cela n’entraine pas véritablement de csq.

Par contre, il faut bien comprendre que la qualité d’associé est à distinguer de celle de salarié
(les 2 sont cumulables), ou d’obligataire (titulaire d’obligations émises par la sté : la qualité
d’associé et celle d’obligataire peuvent se cumuler), et de dirigeant (la qualité d’associé et
celle de dirigeant peuvent se cumuler).

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NB : L’obligataire est celui qui va prêter de l’argent à la société.
B) La qualité d’associé et la situation du couple

Lorsqu’un couple s’associe dans une sté, chacun est associé en contrepartie de l’apport qu’il
effectue, cela ne pose aucune difficultés puisque le droit des sociétés prévaut sur le droit des
régimes matrimoniaux.

En revanche, lorsqu’un associé apporte un bien commun à la société, le pb est d’identifier


qui est associé ?

En vertu de l’art. 1832-2 du Cciv : la qualité d’associé appartient à celui qui fait l’apport ou
réalise l’acquisition.

Le droit des régimes matrimoniaux ne déroge pas au droit des sociétés, à deux exceptions :

-Le conjoint de l’associé apporteur doit être informé de l’apport, càd qu’il doit être averti,
et il doit en être justifié dans l’acte.

L’apport ou l’acquisition est nul si le conjoint n’a pas été averti.

S’il a été informé, dans les stés de personnes, il pourra alors revendiquer la moitié des parts
s’il le souhaite, à la condition du respect des clauses d’agrément si elles existent dans la sté
(art. 1832-2 al. 3 Cciv).

Dans la SNC, la Cour a considéré que c’était comme une cession de parts nécessitant l’accord
unanime des associés : Com., 18 novembre 2020.

Dans les stés par actions, seul l’apporteur est associé :

-Si l’apport est celui d’un bien commun, les droits sociaux seront alors communs,
indépendamment de la qualité d’associé dévolue à l’apporteur.

Dans tous les cas, les revenus sont des biens communs.

C) La qualité d’associé et l’indivision

En cas d’indivision des droits sociaux, à la suite par exemple d’une succession, chacun des
indivisaires a la qualité d’associé.

Mais, leur situation diffère cpdt de celle des titulaires privatifs de droits sociaux.

Les co-indivisaires sont cotitulaires des titres, et donc, en pcp, ils ne peuvent exercer leurs
prérogatives de façon isolée.

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S’agissant notamment du droit de vote, ils doivent se faire représenter par l’un d’entre eux ou
par un mandataire unique. Et, en cas de divergence, ils doivent faire désigner un mandataire
en justice (Cciv, art. 1844 al. 2).

Mais, s’agissant du droit à l’information, chacun en est destinataire individuellement, tout


comme les actions conservatoires (c’est l’exemple de l’action sociale ut singuli).

Cas particulier des droits sociaux démembrés :

Il est de plus en plus fréquent que les droits sociaux fassent l’objet d’un démembrement du
droit de pté, spécialement quand il s’agit d’en préparer la transmission à la génération
suivante, ou lorsque le conjoint survivant reçoit l’usufruit des titres appartenant au prédécédé.

Q° : Quels sont les statuts du nu-propriétaire et celui de l’usufruitier ?

La loi de simplification du 19 juillet 2019 a tenté d’éclairer les choses, mais ce n’est pas
terminé.

L’art. 1844 al. 3 du Cciv a été modifié, et désormais, le nu propriétaire et l’usufruitier ont le
droit de participer aux décisions collectives.

On pourrait en conclure que les 2 ont la qualité d’associé, mais la doctrine reste partagée, et la
Cour de cassation semble dénier la qualité d’associé à l’usufruitier.

a) Le nu propriétaire est un associé

Il est admis par tous que le nu propriétaire a la qualité d’associé.

L’art. 1844 du Cciv dispose que « si une part est grevée d’un usufruit, le droit de vote
appartient au nu-propriétaire, sauf pour les décisions concernant l’affectation des bénéfices,
où il est réservé à l’usufruitier ».

Mais, le texte ajoute que les statuts peuvent déroger à cette combinaison.

Il a par exemple été jugé que les statuts peuvent attribuer le droit de vote, à la fois au nu-
propriétaire et à l’usufruitier (Ccass, 2 mars 1994).

Cette liberté de dérogation peut-elle autoriser la suppression du droit de vote du nu


propriétaire ?

1. Le droit du nu-propriétaire de participer aux décisions collectives est d’ordre public : il ne


peut être écarté par une clause statutaire contraire (Com, 4 janv. 1994).

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Or, participer aux décisions ne signifie pas forcément voter, et il est donc possible de priver le
nu-propriétaire du droit de vote, à condition qu’il ne soit pas privé de son droit de participer
aux décisions collectives : il doit être convoqué et informé, et il doit pouvoir donner un avis
consultatif sur les décisions (Com, 22 février 2005).
2. Il doit conserver un droit de vote si la prérogatives porte sur la substance du droit social
(ex : dissolution de la société, modifications de statuts etc).

b) Quand l’usufruitier n’est pas associé

L’usufruitier a-t-il comme le nu propriétaire, la qualité d’associé ? Les opinions divergent en


doctrine.

La Cour a tranché et refusé à l’usufruitier la qualité d’associé, mais en lui octroyant des droits
d’associés (Com, 1er déc. 2021 puis 16 février 2022).

Les deux chambres refusent de reconnaitre la qualité d’associé à l’usufruitier.

-Le droit de participer aux décisions collectives. Dans un arrêt de la 3ème chambre civile de
2016, la Cass a considéré que l’on pouvait le priver de participer. Puis, la loi Solihi du 19
juillet 2019 est venue dire que non, ce droit de participer est une disposition d’OP. Par csqt, il
a les mêmes droits à l’info° que le nu-propriétaire.

-Il vote dans les assemblées quand il est q° de statuer sur l’affection des bénéfices, et cette
règle est d’OP. Pour le reste des décisions, il peut y avoir un transfert du droit de vote au profit
de l’usufruitier.

-L’usufruitier peut toujours demander une mesure conservatoire : action ut singuli, expert de
gestion.

-Il a le droit aux dividendes

§2. Les droits des associés

Les droits des associés peuvent se diviser en 3 catégories : les droits financiers, les droits
patrimoniaux et les droits pol. Ces 3 catégories sont un socle commun quelle que soit la sté,
avec des droits renforcés dans les stés par action.

Ce sont des droits légaux auxquels peuvent s’ajouter des droits négociés dans le cadre de
pactes d’associés.

A) Les droits financier des associés

Les associés sont dans la sté pour gagner de l’argent. Ce partage est réalisé selon les règles
légales précitées.

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1) Le droit aux dividendes

Les dividendes sont le bénéfice réalisé par la sté et distribué aux associés (arrêt Caisse rurale
de Manigod) : bénéfice = gain pécuniaire ou matériel qui ajoute à la fortune des associés.
Cette déf° est d’actualité, mais elle doit être complétée des économies qui contribuent à la
réalisation des bénéfices.

En pratique, il y aura distribution de dividendes : si des bénéfices ont été réalisés et que les
réserves légales sont constituées.

L’assemblée générale ordinaire est seule compétente pour décider de la distribution des
bénéfices. Elle peut donc toujours être refusée totalement ou partiellement.

Cette décision peut être contestée, notamment par les associés minoritaires.

-3ème chambre civile, 8 juillet 2015.

-Com, 10 juin 2020.

2) Le droit au boni de liquidation

Ils recherchent la perception de bénéfices (ou dividendes dans les stés par actions) ou
l’attribution des réserves et au partage du boni de liquidation à la dissolution de la sté qui
correspond au dividende final.

B) Les droits patrimoniaux des associés


1) La propriété des droits sociaux

Les associés sont propriétaires de droits sociaux (parts sociales ou actions), qui ont une valeur
patrimoniale.

Ils peuvent les céder et faire des plus-values de façon plus ou moins aisée selon le type de sté,
notamment parfois sur le marché boursier, voire les donner en nantissement comme garantie
auprès de créanciers.

NB : L’apporteur en industrie est privé de ces droits patrimoniaux puisque ses droits dans la
société sont incessibles.

Dans les sociétés de capitaux, la cession est faite par virement d’un compte à un autre (les
titres et les actions sont dites librement négociables.

En revanche, dans les stés de personnes et les SARL, la cession doit être passée par écrit après
demande d’agrément à la sté de l’éventuel cessionnaire.

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L’associé est propriétaire de droits sociaux, ce qui emporte 3 csq (a, b, et c).

a) Le principe de l’interdiction de l’exclusion de l’associé (TD8)

-> Principe de l’interdiction de l’exclusion -> Com. 12 mars 1996 -> selon cet arrêt, le pcp
général est à l’interdiction de l’exclusion d’un associé, en l’absence de précision légale
générale.

En l’absence de loi ou de clause, le juge ne peut pas prononcer l’exclusion d’un associé -> on
ne peut pas forcer un associé à sortir d’une sté.

-Les exceptions légales et statutaires à ce pcp :

 Exceptions légales : l’exclusion légale est ordonnée dans les situations suivantes :

-Dans les sociétés à capital variable.

-Si l’incapacité ou le vice du consentement risque d’entrainer l’annulation de la société.

-Dans les sociétés par actions si l’associé n’a pas libéré les apports dans le délai prévu.

-En cas de procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire) pour les dirigeants.

-Les minoritaires dans les sociétés cotées sur le marché boursier (ceux qui ont moins de 5%
du capital ou des droits de vote). C’est le squeeze out qui est possible dès que les associés
majoritaires détiennent plus de 90% des droits de vote et du capital.

 Exceptions statutaires : Les statuts peuvent prévoir une exclusion dans certains cas
précisés par avance, et cela peut aussi résulter de clauses extrastatutaires, et c’est
prévu dans la loi pour les SEL, les SAS et la SE (Com, 8 mars 2005).

Dans les autres stés, la jp admet la validité de telles clauses qui prévoient par avance les
conditions de l’exclusion, les causes, la procédure etc, et cela est soumis au contrôle judiciaire
qui va vérifier le respect du pcp du contradictoire et des droits de la défense.

Ex récents :

-Com, 14 oct. 2020 : le motif du désintérêt de l’associé pour la sté qui ne se rend pas aux AG
est un motif d’exclusion.

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-Com, 3 février 2021 : l’exclusion abusive de la personne morale est annulée et l’associé peut
donc être réintégré. Une personne physique rarement cette sanction et préfèrerait des DI.

Voir aussi Com, 12 oct. 2022 à propos de l’exclusion dans les SAS.

b) Le droit au maintien de la participation de l’associé

Par pcp, on ne peut aggraver les engagements de l’associé par rapport à son entrée dans la
société.

L’art. 1836 du Cciv prévoit en effet qu’ « En aucun cas, les engagements d’un associé ne
peuvent être augmentés sans le consentement de celui—ci ».

Des modif° statutaires sont tjrs possibles, à condition de ne pas aggraver sa situation sans le
consentement de l’associé.

La règle de l’intangibilité des engagements justifie notamment les csq suivantes :

-La transformation d’une SA ou d’une SARL (risque limité), en SNC (risque illimité) exige
l’accord unanime des associés.

-L’AG, même extraordinaire, ne peut imposer à un associé de souscrire à une augmentation de


capital contre son gré, ou le blocage de son compte courant d’associé par l’incorporation au
capital.

C’est une disposition d’OP (Com, 13 novembre 2003 : une SCI de médecins s’est engagée à
racheter les parts de l’un d’entre eux, créant ainsi une obligation à la charge des autres
associés).

c) Le droit de quitter la société

Concrètement, on peut se retirer de la société de deux manières :

-Soit en proposant un remplaçant à qui on cède des droits.

-Soit on demande à ce que ses droits soient rachetés par la société, ce qui correspond
techniquement à un retrait.

NB : Le retrait est une demande de remboursement de son investissement.

-> Le retrait par cession à un remplaçant

Il est plus facile de sortir d’une sté par actions que d’une sté de personnes.

Il est plus facile aussi de céder ses parts à un autre associé qu’à un étranger tiers à la société.

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-> Le retrait par rachat des droits par la société

Nul ne peut être contraint de rester en société.

Le retrait ne doit pas être abusif.

La société va, soit racheter ses parts, soit procéder à une diminution du capital social.

2) Le droit à l’accroissement de la participation de l’associé

Il a le droit à ne pas voir ses engagements augmentés contre son gré, mais, à l’inverse, il a
aussi droit à l’accroissement de sa participation.

D’un autre côté, dans les SA (art. 225-132, al. 2), tout actionnaire a droit de souscrire de
nouvelles actions en cas d’augmentation du capital social pour ne pas voir sa participation
diluée.

Cela veut dire qu’il y a alors un droit préférentiel de souscription, ce qui est reconnu dans les
SARL ou les SA dans les statuts, ou en AG.

C) Les droits politiques

Art. 1844 du Cciv : « Tout associé a le droit de participer aux décisions collectives ».

Cela signifie que tout associé a un droit à l’info° (1) sur les comptes et la politique de la
société, et il a aussi un droit de vote (2) qui lui permet de participer aux décisions collectives
stratégiques, d’exercer son contrôle sur les dirigeants et pourquoi pas son droit de révocation.
Et, il a aussi un droit de critiquer par le biais de l’expertise de gestion (3).

1) Le droit à l’information des associés

C’est un droit qui peut être permanent, occasionnel, volontaire, et qui porte sur des données
toujours plus larges.

NB : Les règles sont différentes selon le type de société.

Ce droit s’est renforcé au fil des réformes sous l’influence européenne (la transparence).

-Un droit continu à l’information :

Le droit à l’info° des associés est présent à différentes étapes de la vie de la sté.

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En fonction du type de sté, l’info° prend des formes différentes, notamment pour ce sur quoi
elle porte et en termes de fréquence.

De façon générale, pour chaque type de sté, le législateur a énoncé des règles a minima, que
les statuts peuvent adapter pour consolider les droits réservés aux associés.

Doivent être communiqués régulièrement, par exemple, les docs sociaux à chaque associé.

Ex pour la SA (art. L. 223-26 du Code de commerce).

-Un droit d’ordre public : il est impossible de déroger au droit à l’info°, sauf en vertu d’une
loi qui l’énoncerait.
De plus, en plus d’être obligé de répondre aux q° écrites des associés, le gérant ne peut pas le
faire à un autre moment que lors de l’Ass. Il faut en déduire que le droit à l’info° est général.

Ce peut être la nullité d’une délibération ou même d’une délibération d’AG, ce qui constitue
une dissuasion forte.

De même, des DI peuvent être versés, et des injonctions (càd, l’obligation d’exécuter une
obligation) peuvent être prononcées par le juge.

Mais, de façon détournée, les associés voient leur droit à l’information garanti également par
l’obligation de publicité des comptes sociaux.

Et, bien qu’ils ne soient pas directement visés par cette obligation, ils peuvent toutefois en
bénéficier, puisque cette disposition garantit la plus grande publicité. C’est précisément cette
publicité qui garantit ce droit qui dépasse le seul associé.

L’info° des associés a pour csq voulue leur implication dans la vie de la sté.

2) Le droit de vote

Déf° : C’est le droit, pour chaque associé, de concourir au fonctionnement de la sté en


participant aux décisions collectives.

-Un droit conditionné par le droit à l’information (cf. supra).

-Un droit d’OP (art. 1844 du Cciv).

Les statuts peuvent priver les associés du droit de vote hors les cas prévus par la loi (Com, 9
fév. 1999 + jp précédente sur l’exclusion des associés).

Ex : La loi prévoit qu’un associé de sté cotée peut être privé de droit de vote s’il omet de
dépasser le seuil prévu de détention d’actions.

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CCL° : En réalité, c’est le droit de siéger aux assemblées qui est fondamental pour tout
associé (supra).

-> La répartition des droits de vote

Pcp dans les sociétés de capitaux : une action = une voix.

Pcp dans les autres stés : un associé = une voix sauf dérogations.

Les aménagements les plus intéressants du droit de vote concernent généralement les stés de
capitaux.

-En effet, dans les stés de personnes, le vote répond au principe d’un suffrage par personne.
Autrement dit, chaque associé n’a qu’une voix, peu important son nb de parts sociales.

-Dans les stés de capitaux, le nb de voix dépend en pcp du nb d’actions.

Cpdt, il existe des actions dites privilégiées ou de préférence qui accordent à leur titulaire
davantage de voix lors des votes, ou un droit de percevoir un bénéfice prioritairement.

A l’inverse, il est tout à fait possible de prévoir des actions sans droit de vote qui ne donnent
alors droit qu’aux avantages financiers.

Néanmoins, puisque le droit de vote des associés est d’OP, il faut qu’une loi ait prévu la
possibilité de recourir à ces actions sociales (il faut qu’elle y déroge), et de même, une sté ne
pourrait édicter que des actions d’un de ces types.

-L’exercice concret du droit de vote

Quel que soit le type de sté, le droit de vote est avant tout individuel.

Il faut être présent à l’Assemblée, ou être représenté dans les conditions exposées
précédemment pour pouvoir voter.

Ttefois, des exceptions sont prévues, notamment pour les SA. Dans ce cas, du fait que ce type
de sté concerne parfois de très grdes structures, le vote par correspondance est admis.

Il ne s’agit aucunement ici de la remise en q° du droit, et quoi qu’il en soit, une assemblée ne
pourrait vraisemblablement avoir lieu si aucun associé n’y était présent.

Il est entendu que le vote doit être explicite, ce qui exclut aussi tte possibilité d’un vote tacite.
Et ce vote doit aussi être libre, bien que les conventions de votes soient autorisées.

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Quant aux modalités de prise de décisions elles sont au nb de 3 :

-Vote en AG (AG ordinaires et AG extraordinaires pour modif° de statuts).

-Signature d’un même acte (ex : Acte notarié signé devant le notaire par tous les associés).
-Vote par consultation écrite dans les SARL et les SNC pour éviter de convoquer une
assemblée.

Quant aux conditions de vote, il faut distinguer :

-Le quorum est le nb minimal de personnes présentes pour voter -> c’est exigé pour que le
vote soit valable.

-La majorité c’est le nb de voix favorables requis à la décision à prendre (majorité simple,
majorité qualifiée, unanimité).
3) Le droit de critique

Dans les SARL et les stés de capitaux, le Code de commerce prévoit la possibilité de
demander la désignation d’un expert de gestion pour analyser une ou plusieurs opérations
déterminées qui semblent douteuses.

NB : Cf. Les acteurs extérieurs (les experts de gestion).

C) Les obligations des associés

En contrepartie des droits des associés, ces derniers sont évidemment débiteurs d’obligations
comme :

-La libération des apports.


-La contribution aux pertes.
-L’obligation aux dettes.
-Ils peuvent également avoir une obligation de non-concurrence.

Responsabilité des associés :

-Quand ils se comportent comme des dirigeants, ils peuvent être qualifiés de dirigeants de fait
et engager leur responsabilité pour tous le actifs fautifs qui causent des préjudices à la société,
aux autres associés ou aux tiers.

-En cas d’abus de la personnalité morale, du vote, avec l’abus de biens sociaux.

-En matière de contribution aux pertes dans toutes dans toutes les sociétés de personnes.

Dans toutes les sociétés, les associés contribuent aux pertes (art. 1832, al. 3 du Cciv).

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En plus, dans certaines sociétés, ils sont également tenus de payer les dettes de la société
(sociétés de personnes : SCI, SNC, SCS, sociétés privées de la personnalité).

Section 3. Les organes de contrôle de la société

Le législateur a renforcé l’interventionnisme de certains organes de la société qui participent à


la transparence dans la société à l’égard des associés qui doivent être mieux informés, des
investisseurs qui doivent être assurés d’un bon fonctionnement de la société et des salariés,
l’entreprise ayant une responsabilité sociale.

Ces organes constituent des contrepouvoirs dont certains sont internes et d’autres externes.

Les mécanismes de contrôle externes :

-Le marché du travail.


-Le marché financier.
-Le marché des prises de contrôles.
-Le marché des produits et services.
-Les autorités de régulation.
-Les juridictions.
-Le commissaire aux comptes qui est obligatoire dans les entreprises de grande taille pour la
vérification et la certification des comptes annuels.
-L’expert de gestion

Les mécanismes de contrôle internes :

-Contrôle par les associés et le droit de vote.


-Certains organes spéciaux dans les sociétés par actions : conseil de surveillance, conseil
d’administration.
-Le CSE qui est l’instance représentative des salariés.

§1. Le commissaire aux comptes

Déf° expert-comptable : Un expert-comptable est un professionnel de la compatibilité


exerçant le plus souvent son activité sous la frome de profession libérale. L’expert-
comptable est chargé de tenir les comptes des entreprises civiles et commerciales, ainsi
que d’organisations à but non lucratif.

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L’expert-comptable intervient au quotidien auprès des dirigeants, il conseille le dirigeant, et il
n’est donc pas vraiment un organe de contrôle, même s’il est responsable de la bonne tenue de
la comptabilité au regard des obligations fiscales notamment.

L’expert-comptable ne doit pas conseiller ni s’immiscer dans la gestion de l’entité. Sa mission


répond pour l’essentiel à une obligation légale de validation des comptes, et, par csqt, a un
besoin de sécurisation des info° financières de l’entité.

Déf° du commissaire aux comptes : C’est une personne physique ou morale (sté de
commissariat aux comptes) chargée par le législateur de contrôler de façon très stricte la
régularité de la gestion comptable des SA et de certains autres groupements.

A) Le statut juridique du commissaire aux comptes

Il s’agit d’une profession libérale réglementée dont les missions, d’ordre légal, sont
strictement encadrées par la loi.

Inscrit à l’Ordre des commissaires aux comptes, le CAC doit faire preuve dans l’exercice de
sa profession d’indépendance, d’impartialité et de direction.
Le commissaire aux comptes a pour rôle de vérifier que les comptes (bilan, compte de résultat
et annexe) de l’entité qu’il est amené à contrôler sont établis en conformité avec les normes légales.

Le professionnel s’assure donc, dans le cadre d’un audit légal, de la régularité et de la


sincérité de ces comptes, reflétant une image fidèle du patrimoine et de la situation financière
de l’entité.

Il veille également à ce que la comptabilité soit tenue dans le respect des règles et des pcp
comptables. Il s’agit donc d’une mission d’audit externe aboutissant à la certification, avec ou
sans réserve, des comptes contrôles.

Les missions de ce professionnel qualifié sont d’IG. Il les réalise en toute impartialité et
indépendance. Il participe ainsi à la qualité et à la transparence des informations financières et
comptables émises par les entités et atteste lorsqu’il a acquis la conviction de la régularité et
de la sincérité des comptes, de leur justesse et de leur fiabilité à l’égard des tiers
(administration fiscale, état, banques, organismes de subventions etc).

1) La nomination du commissaire aux comptes

Les règles de nomination du CAC sont régies par les dispo° légales et règlementaires. Sa
désignation au sein d’une sté, asso°, fondation (…).

Cette obligation tient dans ce cas au statut juridique de l’entité concernée, au dépassement des
seuils suivants selon le décret du 24 mai 2019 (total du bilan, montant du CA, nb de salariés)
au cours d’un exercice ou à une demande en justice d’un ou plusieurs de ses membres.

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En l’absence d’obligation, le recours au CAC peut être volontaire et inscrit dans les statuts de
l’entité. Cette nomination répond alors à une demande de transparence et de confiance, tant
vis à vis de ses membres que des tiers, et cette demande peut résulter d’une AG des associés.

La durée du mandat du CAC est en pcp de 6 exercices. La désignation d’un CAC titulaire
entraine celle d’un CAC suppléant. Leurs mandats sont renouvelables. En présence de
comptes consolidés, deux CAC titulaires, indépendants l’un de l’autre, doivent être désignés
pour leur certif°.

Il y a des conditions d’inscription, d’incompatibilités et d’inscription visant à assurer


l’indépendance pro du CAC, vis-à-vis notamment de la sté contrôlée.

2) Les missions des CAC

Les missions sont définies dans le Code de com. aux art. 823-9 à 823-12-1.

La mission principale du CAC consiste en la certification des comptes de l’organisme qui fait
appel à lui. Il peut néanmoins intervenir sur des missions plus ponctuelles au sein de l’entité
contrôlée.

a) Mission de contrôle et de certification

Le CAC procède à un audit légal des comptes de l’entité selon une procédure étroitement
définie par la loi.

Il doit exprimer son opinion sur la régularité, la sincérité et l’image fidèle des comptes
annuels, et le cas échant, consolidés.

Concrètement, le CAC contrôle la tenue de la comptabilité et les comptes annuels établis et


attestés par l’expert-comptable.

Il vérifié la sincérité et la concordance des info° fournies dans les rapports de gestions et
autres doc adressés aux membres de l’entité sur sa situation financière, jique et comptable.

Il possède donc une connaissance globale de l’entité qui lui permet d’identifier et évaluer les
risques d’anomalies significatives dans ses comptes et adapter sa mission aux besoins de
l’entité.

b) Mission d’information

Pour ce faire, il dispose d’un droit à l’information et d’investigation et peut être amené à
formuler des remarques sur les points à améliorer, voire à demander de réaliser d’éventuels
ajustements.

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c) Mission de révélation de faits délictueux

Par son rôle d’alerte, le CAC contribue à la prévention des difficultés de l’entité qu’il audite.
Le CAC qui constate l’existence de risques de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation, et en informant les dirigents.

Il peut mentionner des recommandations pour la mise en place de solutions adaptées afin de
rétablir la situation. Dans le cadre de la procédure d’alerte, le prés du tribunal doit ê informé
des difficultés rencontrées par l’entité.

Lorsque, dans le cadre de sa mission, d’audit légal, le CAC découvre l’existence


d’irrégularités et de faits délictueux, il doit les révéler au procureur.

Le CAC est bien évidemment tenu au secret professionnel, vis-à-vis des tiers, des faits
délictueux dont il a connaissance.

B) La responsabilité du CAC

Le CAC engage sa responsabilité civ et pénale ainsi que disciplinaire.

1) La responsabilité civile du CAC

La responsabilité civile du CAC peut être engagée sur le terrain du droit commun (art. 1240
Cciv) à l’égard de la sté ou des tiers en cas de faute commise.

Dans un sté de CAC, le CAC engage personnellement sa responsabilité civile, sauf si fautes
commises par ses collaborateurs ou ses salariés.

En pcp, il a une obligation de moyens qui oblige le demandeur à prouver sa faute.

Exceptionnellement (ex : rapport sur des conventions règlementées, il a une obligation de


résultat.

Prescription : 3 ans à compter des faits dommageables ou de leur connaissance s’ils ont été
cachés.

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2) La responsabilité pénale du CAC

Le CAC peut engager sa responsabilité pénale pour des faits commis dans l’exercice de ses
fonctions :

-Soit en cas de contraventions aux obligations résultant du statut : ex : exercice illégal de la


profession.

-Soit en cas d’infractions aux missions : faux et usage de faux.

3) La responsabilité disciplinaire du CAC

Le CAC est Haut Conseil du commissariat aux comptes, càd l’autorité de poursuite en matière
disciplinaire.

Les sanctions disciplinaires peuvent aller de l’avertissement à la radiation.

§2. L’expert de gestion

L’expert de gestion est un acteur prévu par la loi.

L’administrateur provisoire de la sté intervient en cas de crise et c’est une création


jurisprudentielle.

La désignation d’un expert de gestion constitue l’une des prérogatives les plus importantes
conférées par la loi aux actionnaires minoritaires dans les stés de capitaux et aux associés de
SARL, pour améliorer leur info°.

Cette expertise tend aussi à la protection de l’IG, puisque le CSE (représentants du personnel),
le parquet ainsi que l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans les stés émettant des titres
dans le public, peuvent également solliciter une telle expertise de gestion.

A) La désignation de l’expert de gestion en justice

Sa désignation est assez fréquente s’agissant d’une action conservatoire.

Il s’agit d’une action attitrée, càd que les personnes susceptibles de l’engager sont désignées
par la loi.

1) Les demandeurs

Ces experts sont désignés en justice à la demande des personnes suivantes :

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-Dans les SARL, un ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital social
pour les SARL, le ministère public et le CSE peuvent également y procéder.

-Dans les sociétés par actions, 2 procédures coexistent :

En premier lieu, les asso° d’actionnaires et les associés minoritaires qui représentent au moins
5% peuvent Poser par écrit au président du conseil d’administration ou du directoire, des
questions sur une ou plusieurs opérations de gestion de la sté.

Ces q° écrites sont un préalable obligatoire à la saisine du juge (Com., 14 février 2006).

A défaut de réponse dans le délai d’un mois, ou en cas de réponse insatisfaisante, le juge peut
alors être saisi sur requête en référé.

En second lieu, dans les stés admises aux négociations sur le marché réglementé (AMF), mais
aussi dans toutes les stés, le ministère public et le CSE peuvent saisir le juge pour demander la
désignation de l’expert de gestion en référé, mais sans avoir à procéder à la phase préalable
des q° écrites.

2) Le caractère subsidiaire de l’action en justice

L’action attitrée présente un caractère subsidiaire par rapport aux autres voies d’info° et
d’interrogation des dirigeants et des CAC par exemple.

3) Les conditions de fond de la nomination

-L’expertise doit porter, no pas sur la gestion générale de la sté mais sur une ou plusieurs
opérations précises.

-L’expertise doit porter sur une opération de gestion qui émane donc des dirigeants et non de
l’assemblée des associés. Toute une jp de la Cass étend l’expertise de gestion aux décisions
prises par les dirigeants sur autorisation des associés car autoriser n’est pas décider.

Ex : Chambre com. 13 sept. 2017 : est un acte de gestion la vente d’un immeuble décidée par
le dirigeant sur autorisation de l’ass des associés).

B) La mission de l’expert et l’issue de l’action

La demande est portée dev le prés du Trib de commerce s’agissant des stés commerciales qui
statue en la forme des référés.

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Le président vérifie les conditions de recevabilité précitée et détermine la mission de l’expert
selon les conditions habituelles.

Ex : Le juge qui constate des absence de factures et des irrégularités comptables doit désigner
l’expert : Chambre com., 24 oct. 2018.

Cette action aboutit à un rapport d’expertise sur la ou opérations prédéterminées.

Une fois le rapport établi, il est adressé aux demandeurs, aux dirigeants, au ministère public,
au CSE, et à l’AMF.

Il est ensuite annexé au rapport du CAC s’il existe pour approbation par les associés en AG.

Cela permet de donner des armes aux demandeurs qui peuvent ensuite lancer les hostilités :
mise en jeu de la responsabilité des dirigeants, révocation, action en nullité des décisions
abusives etc.

§3. Le CSE et les salariés

Les salariés sont des contractants et donc tiers à la sté mais aussi parfois également associés
et/ou dirigeants de la sté.

Traditionnellement, il y avait une sorte de frontière entre le groupe des associés et celui des
salariés qui œuvrent dans l’entreprise, mais cette opposition n’est plus d’actualité.

Il existe des juxtapositions de régimes juridiques applicables aux mêmes personnes qui
peuvent être salariées et associées, voire même dirigeant.

A l’origine, la loi du 24 juillet 1966 n’avait pas abordé ce pb, sauf pour réglementer le cumul
de la qualité d’associé et de dirigeant.

Ajd, tous les efforts sont déployés afin de faire participer les salariés à la vie de la sté. Ils
deviennent directement ou indirectement un organe de contrôle de la sté.

Les techniques imaginées sont nombreuses :

-Participation des salariés à l’info°.


-Participation à la gestion.
-Participation des salariés aux résultats de la sté.
-Participation au capital.
-Rachat de l’entreprise par les salariés.

Toutes ces techniques ont été rénovées par le législateur. Dernièrement, les lois Pacte du 22
mai 2019 et de simplification du droit des stés du 17 juillet 2019.

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On peut regrouper toutes ces mesures au sein de deux grands groupes : les mesures qui
permettent de donner aux salariés des pouvoirs pol par l’intermédiaire de leurs représentant
(le CSE), et les mesures qui leur attribuent des pouvoirs financiers.

A) Les pouvoirs politiques des salariés par l’intermédiaire du CSE

Le CSE est une instance représentative du personnel doté de prérogatives importantes. Le


CSE dans les grosses stés est un organe de contrepouvoir face aux instances dirigeantes.

Dans les entreprises de plus de 11 salariés sur 12 mois, il s’est substitué au délégué du
personnel.

Dans les entreprises de plus de 50 salariés, il s’est substitué au CE et au CHSCT.

1) Le droit à l’info° et à la consultation du CSE

L’info° des salariés est règlementée : soit par le droit du travail pour toutes les entreprises, soit
par le drt des stés pour les seules stés par actions.

-Dans toutes les stés, le CSE est informé et consulté sur les q° stratégiques, d’O°, de gestion et
de marche de l’entreprise (art. L. 2312-17 et s. du Code du travail).

Il est informé des champs suivants :

-Orientations stratégiques.
-Gestion de la société.
-Politique sociale de l’entreprise, et des conditions de travail et d’emploi.

Dans les SA, le CSE a droit à des info° similaires à celles transmises aux actionnaires :

-Droit de convoquer.
-De se faire assister d’un expert-comptable aux frais de la sté qui aura les mêmes pouv que le
CAC au sein de la sté.
-De faire des observations en assemblée générale des actionnaires.
-Il peut déclencher la procédure d’alerte, demander la désignation d’un expert judiciaire de
gestion, et demander la récusation ou la révocation d’un CAC.

2) La participation à la gestion sociétaire

Les CSE ont :

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-Un droit d’alerte en cas de fait de nature à affecter de manière préoccupante la situation éco
de l’entreprise.
-Un droit de demander un expert de gestion.
-Un droit de révocation du CAC.
-La désignation d’un mandataire en justice.

Il est représenté dans plusieurs organes de la sté : l’AG des actionnaires, le CA ou le conseil
de surveillance dans les SA. Dans tous les cas, il a une voix consultative.

B) Les mesures conférant des pouvoirs financiers aux salariés


1) La participation au résultat

Quand la sté est en bonne santé, càd qu’elle est bénéficiaire :

-Le trésor public prend sa part sur les bénéfices.


-Les associés reçoivent des dividendes en cas de partage des bénéfices.
-Puis, les salariés sont enfin servis si un accord a été signé et prévoyant une participation aux
résultats ou un intéressement au résultat.

Le régime de ces accords est valable quel que soit la forme d’exploitation de l’entreprise,
mais ces accords voient surtout le jour dans les stés importantes.

L’accord de participation au résultat :

Art. L. 3322-1 du Code du travail.

Cet accord est obligatoire dans les entreprises de 50 salariés au moins et donne droit aux
salariés à versement de primes proportionnelles aux résultats.

Cette prime est déductible pour la sté et exonéré de charges patronales et non imposables pour
les salariés.

En revanche, les sommes sont indisponibles pdt 5 ans, sauf hypothèse exceptionnelle de
déblocable.

L’accord d’intéressement au résultat : cet accord est facultatif dans ttes les entreprises. Il vise
à associer les salariés aux performances de l’entreprise.

Les primes attribuées aux salariés ne peuvent dépasser 20% du total des salaires brut.

Ces sommes sont exonérées pour les salariés de charges sociales et fiscales et sont déductibles
pour la sté de ses revenus taxables.

Le plan d’épargne salariale :

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Le PEE est un système d’épargne collectif permettant aux salariés de participer avec un
abondement de l’entreprise à la constitution d’un portefeuille de valeurs mobilières.

Les salariés verse une certaine somme et l’entreprise rajoute un abondement ; les sommes
sont en pcp bloquées pdt 5 ans.

2) La participation au capital (l’actionnariat salarié

L’idée est de favoriser la naissance d’un capitalisme salarial comme souhaité par les 2 loi
Pacte et de simplification de mai et juillet 2019.

Les vagues de privatisation ont permis à de nombreux salariés de devenir actionnaires.

-L’option de souscription ou d’achat d’actions

Cette technique de participation des salariés au capital de la sté est réglementée en France
depuis les années 70 sur le modèle des stocks option pains.

Cela permet aux salariés de souscrire à de nouvelles actions de sté par actions émises par la
sté, ou plus exceptionnellement, le rachat d’actions préexistantes.

Sont ttefois exclus : les salariés ou mandataires sociaux possédant plus de 10% du capital
social, les administrateurs et membres du conseil de surveillance, les actions doivent souvent
être conservées pdt un délai déterminé.

L’assemblée des associés autorise l’émission des actions qui sont ensuite distribuées par le CA
ou le CS.

Cette technique ne profite en pratique pas aux petits salariés, les avantages fiscaux ont été
durcis.

Alors qu’elle devrait permettre d’étendre la masse des salariés actionnaires. Cette technique
permet plutôt d’augmenter les rémunérations des dirigeants.
Les augmentations de capital réservées aux salariés :

A chaque augmentation du capital par rapport en numéraire il faut se positionner sur les
actions réservées aux salariés en faveur des salariés adhérents à un PEE.

1) La notion de capital social

Le droit des sociétés donne une très grande importance à cette notion. La preuve en est qu’il
impose sa mention au sein de tous les docs émis par la sté.

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C’est un peu comme si l’on imposait aux personnes physiques d’indiquer le montant de leur
fortune sur leurs carte d’identité et autres. En réalité, c’est un peu comme si le capital ne
correspondait pas à la fortune de la sté.

Tant que la sté est en vie, les apporteurs ne peuvent réclamer leur apport qui forme le capital
social.

Ainsi, il faut distinguer :

-Capital social et actif social.


-Capital social et patrimoine réel de la sté, càd les capitaux propres.

Rq : Le capital social n’a pas la même importance dans les stés de personnes et dans les stés
de capitaux.

Dans ces derniers, la loi impose un capital minimal (dans les SA et SCA) alors que ce n’est
pas le cas dans les premières. Les SARL et SAS font exception dans les stés à risque limité.

2) Le rôle du capital social

Le rôle du capital est triple :

-C’est un moyen de financement.


-C’est un moyen de garantie pour les tiers.
-Et de répartition du pouvoir politique entre les associés.

a) Fonction de garantie pour les tiers

Les créanciers ont une sorte de drt de gage général sur le débiteur de la sté, comme l’indique
l’art. 2285 du Cciv).

Le capital social ne sera pas pour autant saisi. Seront saisis : le matériel, les machines etc.

Le capital social est important dans les stés de capitaux puisqu’en pcp, les tiers n’ont pas de
recours contre les associés.
C’est pourquoi il y a une règle de l’intangibilité ou de fixité du capital social : cela signifie
qu’il n’y a pas de droit pour les associés de demander le remboursement de leur apport tant
que la société n’est pas dissoute. Ils n’ont pas le droit non plus de le distribuer entre les
associés ce serait une distribution de dividendes fictifs.

Le montant du capital n’empêche pas aux associés d’utiliser le montant des apports réels
réalisés.

La fortune de la société dépend en fait des capitaux propres et non du capital social.

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Il y a une exception : capital variable dans les sociétés à capital variable

Il peut y avoir une responsabilité pour insuffisance de capital pcq cela trompe les tiers sur
l’investissement qui a été réalisé dans cette sté. Donc, si l’on crée une entreprise sans apports
suffisants, la responsabilité des dirigeants et des associés peut être mise en jeu.

Les dirigeants : de manière classique, la Ccass considérait que créer une sté sans capital
suffisant pouvait être interprété juridiquement comme une faute de gestion, donc on pouvait
engager la RC du dirigeant (Com. 23/11/1999, n°97-12.834). Après, la chambre a considéré
que cela est du ressort de l’insuffisance des apports des associés et non de la faute de gestion
du dirigeant (Com. 10/03/2015, n°12-15.505).

Cela est aussi applicable à l’absence de recapitalisation alors que les capitaux propres
sont inférieurs au capital social. S’il y a un CAC, il va interroger le dirigeant qui va
informer les associés. Si la situation est irrécupérable, le dirigeant devra déposer le bilan. Une
procédure collective sera engagée. Mais le dirigeant pourrait proposer aux associés de
reconstituer le capital social, sinon il pourrait décider de réduire le montant du capital (art. L.
225-248 C. com). Donc si le dirigeant ne met pas en œuvre cette procédure, il engage sa
responsabilité, mais les associés aussi s’ils n’ont pas tenus leur promesse.

Il y a faute de gestion si le dirigeant ne sollicite pas ou ne tente pas une augmentation du


capital nécessaire à la survie de l’entreprise (Com. 16/07/2016, n°12-23.310).

Les associés : engagent leur responsabilité s’ils constituent la sté avec un capital insuffisant
(ex : la sté mère qui fait un apport insuffisant à la filiale).

b) Une fonction de répartition des pouvoirs entre les associés

Le pvr appartient à ceux qui détiennent la majorité du capital social. Les associés majoritaires
ont habituellement plus de droit de vote et plus de droit aux bénéfices. La participation au
capital social détermine les pvr politiques des associés mais aussi financiers.

La proportion n’est pas d’ordre public, pcq il est possible de prévoir des clauses d’inégalité de
traitement, sauf clauses léonines. Parfois, dans certaines sté, le pvr des minoritaires sera très
important comme on le verra dans les crises de la sté et les abus de droit de vote.

B) Les capitaux propres

Ils donnent la mesure de la fortune réelle de la sté. Le capital social est abstrait tandis que les
capitaux propres sont concrets (L. 123-13 du Code de com.).

Capitaux propres : comprennent en plus du montant du capital social les réserves antérieures
moins les pertes non apurées.

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Si les capitaux propres sont supérieurs au capital social : c’est que la sté se porte bien, il y a
des réserves. Dans le cas contraire, c’est que la sté est en difficulté financière.

C) Les comptes courants d’associés

Les associés participent au financement de la sté :

-En 1er lieu par la libération de leurs apports qui constituent le capital.

-En 2nd lieu par des apports possibles en compte courant.

Ces apports en compte courant ne sont ni des" apports" ni en "compte courant". Ce sont des
prêts consentis par les associés à la sté par dérogation au monopole des prêts attribués aux
établissements de crédit. Ils peuvent intervenir à constitution de la sté ou au cours de sa vie
pour combler un besoin de financement. Ils sont très fréquents.

1) Les avantages juridiques des comptes courants d’associés


a) La constitution de l’apport en compte

Cela évite une augmentation de capital social aux formalités lourdes. En outre, le capital est
intangible alors que les sommes placées en courant sont immédiatement retirables ou dans des
conditions prédéterminées.

L’apport est bien svt réalisé par virement sur le compte courant de l’associé sans écrit.
C’est en pratique les sommes dues à l’associé qui sont laissées sur le compte de la sté en prêt
que ce soit des salaires des dividendes (ex : le salaire est de 2 000€ mais le salarié laisse en
compte 500€ et ne perçoit que 1.500€). Ces sommes peuvent être rémunérées par le
versement d’un intérêt ou pas.

Le danger des comptes courants est que l’associé peut retirer les sommes à tout moment
selon ses besoins. Ainsi, un associé qui prélevait sur le compte courant dans les SA et SARL
en fin de mois commettrait un abus de bien social sans compter qu’il s’agirait de convention
interdite voire d’une cause de mise en jeu de la responsabilité de l’associé.

b) Le remboursement du prêt

Le remboursement à tout moment librement est un danger pour la sté, ces comptes étant
soumis aux ppe du droit des obligations et de la liberté contractuelle, et ce même si celle-ci est
en difficulté financière.

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La Ccass rappelle svt ce ppe du droit au remboursement à tout moment de l’associé préteur
donc même en cas de sté en difficulté légère. En cas de procédure collective, c’est le
liquidateur qui décide du remboursement ou pas. Il faut donc prévoir des clauses précises de
remboursement en prévoyant un terme, un préavis et une procédure. La sté peut opposer un
délai de grâce au juge ou prouver l’abus de l’associé demandeur ce qui est rarement admis.

2) Les avantages fiscaux des comptes courants d’associés

Fiscalement, les intérêts des apports en compte sont déductibles des résultats imposables de la
sté, ce qui n’est pas le cas des dividendes.

3) Le traitement comptable des CCA

Les CCA sont des dettes de la sté en bas du bilan au titre du passif externe. En fait, ce sont des
quasi-fonds propres qui ne sont ni les apports, ni les réserves, ce sont les dettes réelles de la
sté envers les tiers. Mais ce sont des quasi-fonds propres car la sté peut les rembourser quand
elle le désire, donc les banquiers en prennent compte pour l’octroi de prêts extérieurs à la sté
en demandant par ex le blocage des demandes de remboursement des CCA. Si la sté est en
difficulté, on peut intégrer les CCA dans le capital de la sté pour le reconstituer.

§3. Les résultats de la société

Que la sté ait pour objet la recherche de bénéfices ou la recherche d’économies, il convient à
la clôture de chaque exercice de déterminer le résultat comptable.

Déterminer le résultat est l’affaire des comptables, puisque le résultat social n’est autre que le
résultat comptable. C’est l’addition des produits tirés de l’activité, moins les charges ayant
permis leur réalisation.

A) L’approbation des comptes annuels

Les sté tenues à l’établissement d’une compta commerciale (art. L. 123-12 et s. du C.com) :
sociétés commerciales et sté civiles ayant opté pour l’impôt sur les sociétés.

Les comptes annuels (= comptes sociaux) comprennent 3 docs de synthèse :

-Le bila
-Le compte de résultat
-L’annexe
Les comptes sociaux doivent être approuvés par les associés en même tps que le rapport de
gestion (art. L. 232-1 du C. de com).

Dans les groupes de sté, l’approbation est étendue aux comptes consolidés.

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L’AG ordinaire des associés doit dans les 6 mois de la clôture de l’exercice statuer sur les
comptes annuels. Un vote éclairé suppose une info sur les comptes sociaux. Les modalités de
celle-ci varient selon la forme de la sté (plus obligatoire pour les EURL).

Ces comptes et le rapport de gestion sont adressés aux associés 15 jours au moins avant
la tenue de l’AG :

-D’office dans les sté de personnes.


-Sur demande dans les stés par actions et les SARL.

Ces doc sont communiqués aux CAC et CSE quand ils existent. En cas de carence, il est
possible de demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de faire respecter cette
info (art. L. 238-1 du C. de com).

B) La publication des comptes annuels

Pour les PP : le secret de la vie privée s’étend à leur fortune.

Pour les PM : pour les plus importantes du moins, c’est au contraire la transparence qui a
cours. Elles doivent publier chaque année l’état de leur fortune ou de leur infortune.

-Sté cotées : publication comptes annuels et rapport de gestion.

-Sté non cotées + SARL : publication des comptes seulement, le rapport gestion seulement
consultable au siège social par tout intéressé.

-Les autres sté de personnes : peuvent continuer à cultiver le secret de leurs résultats
financiers. Ceci explique par discrétion certains hommes d’affaires choisissent la SNC comme
structure de leur activité.

Attention : publication si SNC dont tous les associés sont des SARL (SA, SAS et SARL).
Publication des comptes seulement, le rapport de gestion est consultable au siège de la sté.

Les dirigeants doivent déposer au greffe du TC, dans le mois qui suit l’AG annuelle les
doc suivants :

-Comptes annuels.
-Rapport du CAC.
-Proposition d’affectation du résultat par le dirigeant et décision d’affectation.

Les esprits curieux peuvent ainsi obtenir copie d’un certain nb de renseignements d’un
partenaire, un concurrent ou qui que ce soit :

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-Extraits du RCS.
-Comptes annuels.
-Chiffres clés.
-Défaillance, déclarations de cessation des paiements.

Il est désormais possible d’obtenir directement ces indications par internet. On comprend que
certaines entreprises rechignent à dévoiler leur intimité financières par négligence.

Le dirigeant défaillant encourt une amende de 1 500€ portée à 3 000€ en cas de récidive.

C) L’affectation du résultat

En même tps qu’ils statuent sur les comptes sociaux, les associés décident de l’affectation du
résultat en fonction des proportions faites par les dirigeants.

Ils peuvent décider :

-Soit la mise en réserve du résultat (il grossira alors que les fonds propres alimentera
l’autofinancement de la sté).

-Soit sa mise en distribution (il fiancera dans ce cas les dividendes distribuées).

1) La mise en réserve du résultat


a) Les réserves obligatoires

L’obligation de constituer des réserves peut résulter soit de la loi, soit des statuts. Dans les
deux cas, les réserves sont indisponibles en ce sens qu’elles ne peuvent pas être distribuées
aux associés. Elles comportent la même intangibilité que le capital social, il s’agit d’un quasi-
capital.

Les associés peuvent décider ultérieurement l’incorporation des réserves obligatoires au


capital social. Le quasi-capital devient alors capital tout court.

La réserve légale : la loi impose la constitution d’une réserve légale uniquement dans les sté
par actions et dans les SARL. Une pareille obligation ne se rencontre pas dans les sté de
personnes. Son taux est de 5% du bénéfice net de l’exercice, diminué le cas échéant.

La réserve statutaire : il s’agit de la mise en réservée d’un % du bénéfice, imposée par les
statuts, la réserve statutaire complète dans ce cas la réserve légale (rare en pratique).

b) Les réserves facultatives

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Une fois que la réserve légale, voire la réserve statutaire ont été dotées, les associés peuvent
librement décider que tout ou partie du bénéfice disponible de l’exercice sera porté à un
compte de réserve facultative, aussi appelée "réserve ordinaire".

Les réserves facultatives ne sont pas indisponibles. Les associés peuvent déifier
ultérieurement leur mise en distribution sous forme de dividendes, à moins qu’ils préfèrent les
incorporer au capital.

c) Le report à nouveau

Le report à nouveau représente la partie du résultat qui n’a été ni mise en réserve ni distribuée.
Il s’agit d’une somme assez faible en général, qui est laissée en instance d’affectation jusqu’à
la prochaine assemblée.

Elle sera alors ajoutée au bénéfice disponible après donation. Lsq le résultat est déficitaire, la
perte figure au passif du bilan en report à nouveau négatif affecté par csq du signe moins.

2) La distribution du résultat aux associés

Seule la répartition du bénéfice distribuable tel que défini par l’art. L. 232-11 du C.com est
autorisé.

Il s’agit du bénéfice comptable de l’exercice diminué de l’IS (quand celui-ci est exigible), des
pertes antérieures de la donation à la réserve légale et augmenté du report à nouveau. Si le
bénéfice distribuable n’est pas suffisant, l’AG peut arrondir le dividende par prélèvement sur
les réserves antérieures autres que la réserve légale ou la réserve statutaire.

Bénéfice distribuable = bénéfice comptable - IS - pertes antérieures - réserves (légale et/ou


statutaire) + report à nouveau.

Après approbation des comptes annuels l’AG déterminé la part attribuée aux associés sous
forme de dividendes.

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