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Droit des sociétés – CM

Nombre d’heures : 42 heures ?


Professeur : JL. Navarro

Examen : contrôle continue, deux épreuves écrites (1h15 pendant les séances de TD, 10 questions
écrites assez précises dont 7 sur le TD et les autres sur le cours)… pour les dates voir la plaquette.
Bien apprendre le cours. En plus une note d’interrogation en TD éventuellement si le nombre de
personne en TD n’est pas trop important. Ensuite s’ajoute un bonus pour la participation. En sachant
que l’on n’aura pas les notes des examens de TD et seulement la note finale.

Règles de scolarité : si absence à un examen de TD justifiée ou non c’est 0, pour ce qui est des
absences injustifiées on a le droit à deux absences injustifiées et pas plus sinon on passe en défaillant.

Ouvrage : à voir sur la plaquette de TD, choisir celui que l’on préfère mais attention à la date
d’édition ! Aide-mémoire sans intérêt pas suffisant. Traités de chez Dalloz ou Litec correspondent
plus aux attentes des professeurs, peuvent aider pour les TD (le Litec est plus simple à comprendre).
Pour ce qui est de l’encyclopédie Dalloz ou du Lamy ils sont accessibles en ligne et peuvent aider
pour les TD. Code de commerce ! Mais attention aux mises à jour.

Jurisprudence : organisation d’une mini conférence sur l’actualité jurisprudentielle d’1h à 1h30 (1 à 2
semaines avant le 2ème examen de TD).

19/01/16 – 8h à 11h45

Cours sur les sociétés. On a deux catégories de sociétés, les sociétés commerciales et civiles.
Elles sont en 1er lieu régit par les dispositions communes à toute les sociétés que l’on trouve dans le
code civil. Mais il existe des règles spéciales pour certaines structures. Comme on n’a pas le temps de
tous voir, on va exclure le droit spécial des sociétés civiles. On verra donc le droit général des
sociétés et le droit spécial des sociétés commerciales.

Introduction
Notion d’entreprise est utilisé par le droit mais qui n’est pas définie. On a cependant la notion
de personne morale, le droit utilise un concept pour permettre la réalisation d’une activité
économique. Il n’utilisera pas la notion d’entreprise mais de personne morale pour réaliser l’activité
économique.
Ici on a un type de personne moral particulier que l’on appelle les sociétés. Les sociétés et
spécialement les sociétés commerciales seront les véhicules juridiques permettant d’exercer une
activité économique.
Nature juridique de la société ? C’est une personne morale mais est ce que l’on se limite à
cela ? On a se tourner vers le code civil pour voir la définition qui en est donné, l’article 1832 du CCiv
défini la société comme un contrat « la société est institué par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent par un contrat… ». Le législateur défini la société comme un contrat. Donc la société est
à la fois une personne morale et un contrat.
La société fonctionne selon des règles pouvant s’expliquer soit par une logique contractuelle,
soit par une logique institutionnelle car la société est une personne morale donc une institution.
Illustrations : 1/ Lorsque l’on constitue une société les règles de validité des contrats vont
s’appliquer comme le consentement, les vices du consentement, il faut un objet licite (cf. 1108 CCiv),
donc ici on retrouve la logique contractuelle. 2/ De plus quand on souhaite modifier un contrat, il faut
que toutes les personnes ayant signé au départ le contrat soit d’accord, si l’on est dans une logique

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contractuelle on devrait retrouver la même démarche en droit des sociétés ? Cependant en droit des
sociétés c’est la règle de la majorité qui s’applique, on peut dans ce cas imposer une modification à la
minorité. Ici ce n’est pas une logique contractuelle mais institutionnelle, composé d’organe qui a un
mode de fonctionnement et ici pas unanime mais majoritaire.
Donc le droit des sociétés est expliqué par le droit des contrats mais aussi par d’autres règles
plus institutionnelles car c’est une personne morale.

§1. La société en tant que contrat


Article 1832 du CCiv al. 1 qui nous dit que la société est un contrat « la société est institué
par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d’affecté à une entreprise commune
des biens ou leur industrie (entendu au sens de travail) en vue de partager le bénéfice ou de profiter
de l’économie qui pourra en profiter ».

A/ Elément essentiel du contrat de société


Le contrat de société est un contrat nommé car il y a une définition et des règles qui
s’appliquent à lui dans le code civil. Ici on veut l’identifié dans une situation de fait grâce à ses
éléments caractéristique. Il en existe quatre que l’on va déduire essentiellement de la définition de
l’article 1832 du CCiv :
Pluralité d’associés : « institué par deux ou plusieurs personnes » ;
L’ « affectio societatis » : que l’on déduit de la définition, c’est l’intention de collaboré
à l’œuvre commune ;
Apports : « d’affecté à une entreprise commune des biens ou leur industrie » ;
L’intention de réaliser des bénéfices et de les partager (a contrario l’intention de
participer aux pertes) mais aussi de profiter de l’économie : « en vue de partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter ».

1/ La pluralité d’associé
C’est l’article 1832 al. 1 qui le dit, il exige le concours d’au moins deux personnes pour créer
une société. Cela est le principe, il doit cependant être nuancé dès lors qu’ont le confronte à
certaines dispositions spéciale, concernant la société anonyme à responsabilité limité (SARL) il faut
deux personnes, cependant il existe une forme qui est l’EURL (entreprise unipersonnelle à
responsabilité limité) qui peut être constitué par un seule individu, ici on trouve une exception. On a
aussi la société par action simplifié unipersonnelle (SASU). A l’inverse on a des structure on ce sera
plus que deux personnes au minimum tel que la société en commandite par action (SCA) où il faut
un minimum de 4 personnes. Pour ce qui est de la société anonyme (SA) dès lors qu’elle est coté
(attention à la différence en coté et non coté, réforme Macron de juillet 2015) c’est un minimum de 7
personnes. Principe c’est au moins deux personne, mais il y a des exceptions, il peut y avoir une
seule personne comme il peut en avoir au moins plus que deux (4 ou 7…).
On peut dégager un ensemble de droits qui sont communs à tous les associés quel que soit le
type de société ici s’applique à tous :

a. Droits politiques (art.1844 CCiv) : c’est-à-dire droit de participer aux décisions collectives
droit d’information sur l’activité sociale ;
droit de vote aux assemblées, en sachant que ce droit est d’ordre public selon
l’art. 1844 CCiv.

b. Droit financier ou pécuniaire : tous associé à droit à une partie des bénéfices distribué
dès lors que l’on décide de les distribués (dividendes). Ces dividendes sont calculés par
titre, on a les parts sociales et les actions.

c. Droit patrimoniaux : les titres que l’on appelle les droits sociaux ont une valeur vénale
(déterminé de gré à gré ou avec une cotation) et font partie du patrimoine de

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l’associé(droit de propriété sur le titre). Ils seront transmis au moment de la succession,
ils peuvent servir de garantie (nantissement).

d. Droit à l’intangibilité de ses engagements : c’est-à-dire que l’on interdit d’augmenter les
engagements d’un associé contre son gré selon l’article 1836 du CCiv. « en aucun cas les
engagements d’un associé ne peuvent être augmenté sans le consentement de celui-ci ».
Ici on retrouve la logique contractuelle, ici l’associé lorsqu’il s’est engagé à devenir
associé il s’est engagé en tenant compte de certains éléments, donc si on modifie ses
éléments fondamentaux il faut qu’il soit d’accord. Mais la difficulté est de savoir quels
sont ces « engagements » (éléments fondamentaux), la jurisprudence a affiné le contenu
de cette notion.
Par exemple lorsque l’on modifie la forme de la société et que le patrimoine
personnel n’est plus protégé alors on considère que c’est un engagement qui a été
augmenté.
Principe commun à tous les associés quel que soit le type de société !

e. Droit de rester dans la société : le CCom ou CCiv sont muet sur ce point. On a eu une
certaine controverse sur la possibilité d’exclure un associé de la société. A été trancher
par un arrêt Ch. Com. CCass. 12 mars 1996,principe de l’interdiction de l’exclusion d’un
associé. Donc la reconnaissance d’un droit de rester dans la société. Il existe deux types
d’exceptions :
• D’abord on a des exclusions légales (exemples :sociétés à capitales variables,
ici quand on constitue la société on indique que le capital peut varier
librement entre tel et tel montant sans modification des statuts, ici le capital
varie par l’arrivée de nouveaux associés et par le départ ou l’exclusion
d’associés ; hypothèse d’une incapacité qui affecterait une partie des associés
(sanctions pénales), les autres associés pouvant alors proposé au juge de
racheter les droits sociaux de la personne qui serait devenu incapable ; cas du
redressement ou de la liquidation judiciaire ou le tribunal peut imposer la
cession de droit sociaux d’un dirigeant) ;

• On a ensuite la possibilité de l’exclusion statutaire, ici hypothèse où les


associés au moment de la formation de la société on introduit dans les
statuts une clause prévoyant l’exclusion d’un actionnaire. Le législateur est
silencieux sur cette possibilité, il y a eu controverse mais dès le 18 novembre
1893 la CA de Paris à valider ce type de clause mais elle a posé des
conditions :
o Les tribunaux n’admettent l’exclusion que si celle-ci repose sur des
motifs bien précis et prévus dans les statuts. Ces motifs doivent être
objectifs, c’est-à-dire vérifiable et doivent permettre d’admettre de
manière objectives que l’associé a perdu l’affectio societatis ;
o doivent prévoir la mise en œuvre de l’exclusion, c’est-à-dire la
procédure d’exclusion (soigneusement organisée) et
l’indemnisation.

Si en cours de vie sociale les associés veulent inclure cette clause, est
ce possible ? Le vote devra être fait à la majorité ou à l’unanimité en raison
d’une augmentation des engagements ?
Oui c’est une augmentation des engagements, donc il faudra voter
l’ajout de la clause à l’unanimité. La diminution d’un droit est donc une
augmentation des engagements.

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2/ « Affectio societatis »
Qualification de contrat de société est subordonnée à la démonstration de l’existence de cet
élément qui n’apparait pas de manière explicite à la lecture de l’article 1832 du CCiv. C’est donc une
condition qui est déduite et qui apporte une dimension psychologique à la constitution de la société.
Définition : c’est une volonté de chaque associé de collaboré effectivement à l’exploitation du
fonds dans un intérêt commun et sur un pied d’égalité avec les autres associés.
Elément doit exister à la formation de la société et doit durer aussi longtemps que la société.
Dès lors qu’il disparait on a plus un contrat de société.
Il faut nuancer, car on constate à la lecture de la jurisprudence que dès lors que la société va
acquérir la personnalité morale, cet élément d’ « affectio societatis » ne sera plus pris en compte. La
société au départ c’est un contrat, ce contrat de société prendra l’appellation ultérieurement de
statut dès lors que la société deviendra une personne morale. Or comment une société-contrat
devient une institution ? Elle devient une institution par l’accomplissement d’une formalité
administrative que l’on appelle l’immatriculation. Dès lors que la société est immatriculée elle
acquière la personnalité morale. Parfois les sociétés n’acquière pas de personnalité morale et reste
contrat (ex : société en participation). Dès lors qu’un élément caractéristique du contrat de société
disparait cela remet en cause la société ? En droit des sociétés l’affectio societatis doit exister à la
formation et doit exister par la suite, or dès lors que la société deviendra personne morale (société
duale, à la fois contrat et personne morale), la logique voudrait que la disparition de l’affectio
societatis conduise automatiquement à une requalification et à la disparition de la société, or à la
lecture de la jurisprudence on voit que ce raisonnement n’est pas appliquer car dès lors que la
société a acquis la personnalité morale, la disparition de l’ « affectio societatis » ne conduit pas à la
disparition de la société. Les juges vont privilégier la nature institutionnelle.
Donc l’« affectio societatis » sera surtout pris en compte dans l’hypothèse où la société
n’est que contrat, essentiellement la société en participation. Le magistrat prend cette décision car si
un élément essentiel du contrat disparait (tel que l’affectio societatis), c’est la nullité qui s’applique,
or la nullité est rétroactive et lorsqu’une société a une certaine ancienneté il est impossible de
revenir à la situation avant le contrat.

3/ Les apports
Consistent dans des biens au sens juridique du terme (biens corporels, meubles, immeubles
ou incorporels). Des biens dont les associés transfert la propriété ou la jouissance à la société en
contrepartie desquelles ils reçoivent des droits sociaux (part social, action) selon l’article 1843-2 al. 1
du CCiv.
Pour distinguer de la vente : la contrepartie au transfert de propriété n’es pas un prix mais
des droits sociaux ; pour distinguer de la location : la contrepartie au droit de jouissance n’est pas le
loyer mais des droits sociaux.

a. Considérations générales :

1/ Obligatoire : chacun des associés doitobligatoirement avoir fait un apport. Ici


aucune exception à ce principe ! Les apports vont constituer le patrimoine de la
société. L’ensemble des apports effectué vont constituer le capital (social). Les
apports peuvent être d’importance inégale et de nature différente.
Ces apports doivent être effectifs, c’est-à-dire de nature à procurer à la
société un bien représentant une valeur certaine sinon on sera face à un apport fictif
(apprécié souverainement par les juges du fonds, nullité peut être prononcée) qui
rendra la société fictive (nullité mais pas automatique).
Exemple : il y a des hypothèses ou l’on considère qu’il n’y a pas transfert car
on apporte un bien dont on n’est pas propriétaire ; apport d’un brevet périmé.

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Pour apprécier on se place au moment de la constitution de la société. On
retient la date de la signature des statuts. Si le caractère fictif intervient après la
signature des statuts il ne remet pas en cause l’apport.

2/ Subsiste tous au long de la vie de la société : selon l’article 1843-3 al. 1 du CCiv
l’apporteur est tenu remettre à la société les biens qu’il a promis d’apporter,
l’obligation subsiste même après la dissolution de la société.
Car pour certaines sociétés le législateur offre la possibilité de retarder ce
que l’on appelle la libération de l’apport (c’est-à-dire le versement effectif). Le
législateur permet de décaler dans le temps ce que vous avez promis d’apporter (5
ans pour verser le solde) donc parfois il peut y avoir dissolution avant qu’il y ait
apport, l’obligation dans un tel cas subsiste.
Est-ce que une personne qui a promis d’apporter et qui n’apporte pas remet
en cause la qualité d’associé ?La jurisprudence considère que de ne pas apporter ne
remet pas en cause la qualité d’associé car l’obligation d’apporter subsiste (CA Paris,
10 mars 2004 confirme cette position).

3/ Droit des tiers sur l’apport : hypothèse ou l’apport qui serait fait en société aurait
été fait en vue de faire échec à un droit dont disposerait de tierce personne. Fait dans
le but d’organiser son insolvabilité. Un apport sur le plan juridique est un transfert
de propriété, les huissiers ne pourront pas saisir ces biens car vous n’en serez plus
propriétaire. Ce mécanisme est contester par les juges, on aura un abus de droit. Le
magistrat considèrera que la société est fictive et donc remettre les apports de la
société dans le patrimoine de la personne pour que les huissiers puissent saisir.
Il ne faut pas apporter dans un but de fraude, de faire obstacle aux droits
des tiers sur ce bien.

b. Considérations particulières à chaque type d’apport (3) :

1/ Les apports en numéraire : apporter une somme d’argent, soit on apporte les
fonds en espèces, soit c’est un chèque ou un virement bancaire dans les caisses de la
société. Il y a en général une échéance pour verser/libérer qui peut être échelonné. Si
l’on ne respecte pas l’échéance, des intérêts courts. Pour la société par action le
législateur est allé plus loin car il prévoit la possibilité de saisir les titres non versé,
non libéré.

26/01/16 – 8h à 11h45*

2/ Les apports en nature : c’est apporter un bien autre que de l’argent. Cela peut être
des biens corporels ou des biens incorporels (brevet, marques, ect…). On peut aussi
apporter un immeuble. Il faut qu’ils aient une évaluation pécuniaire. Cela opère
transfert de du patrimoine de l’apporteur vers celui de la société. On peut aussi
simplement apporter la jouissance du bien. Le bien que l’on va apporter à la société
doit pouvoir faire l’objet d’une exploitation commerciale. On a trois types d’apport
en nature :

• L’apport en propriété : le bien est en pleine propriété. L’article 1843-3 al. 2


du Cciv nous dit que l’apport en propriété est réalisé par le transfert à la
société de la propriété des biens apportés, et par la mise à la disposition
effective de la société.
o Le Cciv n’organise aucune modalité particulière de mise à
disposition d’un bien apporté. Il y a une analogie de faite par

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rapport au contrat de vente : on renvoie à l’obligation de
délivrance.
o La société devient propriétaire du bien apporté. Les associés n’en
sont pas copropriétaires. Ils sont titulaires d’un droit assimilable, sur
ce patrimoine (par le biais des parts-sociales). C’est un droit de
créance.
o Normalement, seuls les sujets de droit ont un patrimoine. La société
ne peut alors devenir propriétaire que si elle acquiert une existence
juridique. Le transfert de propriété ne sera effectif qu’à partir du
moment où la société devient une personne morale. Si le bien vient
à périr pendant ce délai alors les risques pèsent sur l’apporteur. Si
l’évènement intervient postérieurement à l’immatriculation de la
Société alors c’est le propriétaire qui en assume les risques, donc la
société.
o L’apporteur est tenu de garantir la société dans les mêmes
conditions qu’un vendeur à l’égard de son acheteur. L’acheteur
bénéficie de la garantie d’éviction et des vices cachés.

• L’apport en jouissance : une mise à disposition d’un bien au profit de la


société pour un temps déterminé. C’est un droit d’usage. L’apporteur
demeure propriétaire du bien alors le bien est protégé.

• L’apport d’un usufruit ou d’une nue-propriété : pour l’apport en usufruit, ce


droit sort du patrimoine pour entrer dans celui de la société. On conserve
alors ce qui reste du droit de propriété. On transfert un droit d’usage par le
biais du transfert d’un droit réel, qui pourrait être transmis à une autre
personne. L’apport peut porter sur un usufruit existant.
Concernant l’apport en nue-propriété, la société ne pourra pas
utiliser le bien. Ce n’est pas intéressant pour la société, ceci dit elle aura
vocation à terme de devenir pleinement propriétaire. Cela peut aussi porter
sur des parts-sociales (= des titres). Cela est différent du démembrement du
droit de propriété sur des apports (car la contrepartie des apports est les
droits sociaux).

3/ Les apports en industrie (apporter son travail) : apporter sontravail, son activité.
Ils sont exclus du Capital Social, l’idée de base était d’imposer un capital minimum.
La plupart des sociétés ne pouvaient être constituées que si un capital minimum était
apporté. Cette obligation a disparu petit à petit mais a été maintenu pour la SA qui
impose un Capital minimum de 37 000€. Cela permettait d’imposer une garantie
pour les créanciers. La garantie ne peut alors porter que sur des biens saisissables.
L’apporteur en industrie va être associé. Il va bénéficier de l’essentiel des droits
reconnus aux associés.

4/ La participation aux résultats de l’exploitation


Depuis la loi du 4 janvier 1978, il est possible de constituer une société soit pour
partager les bénéfices, soit pour tirer profit des économies qu’elles procurent. S’ils ont
vocation à tirer profit, il faut aussi contribuer aux pertes. Il y a aucune définition légale des
bénéfices.
Si on est dans le cas d’une société, le bénéfice sera réparti entre les associés, dans le
cas d’une association, le bénéfice restera dans l’association.

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Conclusion : dès lors que ces 4 éléments apparaissent, il s’agit d’un contrat de société. Si l’un
manque, on est en présence d’un autre contrat.

B/ Distinction entre la société en participation et la société créer de fait


On a 2 types de sociétés contrats : la société dite en participation et la société créée de faits
(= une création prétorienne).

1/ La société en participation
Selon l’article 1871Cciv, c’est une société que les associés ont convenu de ne pas
immatriculer au RCS. C’est la singularité de cette société.
Elle demeurera une société de contrat, elle n’a donc pas de patrimoine, pas de siège social
donc aucun attribut attaché à la personnalité juridique n’apparaitra. Les conditions de forme sont
réduites au minimum. Il ne faut pas en déduire que la société en participation est une société
occulte (= caché) car bien que non immatriculée, cette société peut être parfaitement connue des
tiers. Le caractère civil ou commercial de la société va dépendre de son objet social, dès lors qu’elle a
un objet social représentatif d’une activité énumérée à l’art. L 110-1 du Ccomalors société
commerciale. Dans ce type de société il y a un très fort intuitu personae entre les associés.
C’est l’article 1871Cciv qui définit la société en participation, c’est avant tout un contrat
de société. Elle suppose alors :
• Une pluralité d’associés (au moins être 2) ;
• Il faut un affectio societatis ;
• L’intention de produire des bénéfices et de les partager entre les
associés ainsi que l’engagement de contribuer aux pertes ;
• Que les associés fournissent des apports.

Concernant l’organisation de la société :


• Les associés peuvent convenir librement de l’objet, du
fonctionnement et des conditions de la société en participation donc
il y a une grande liberté contractuelle ;
• Licéité de l’objet social ;
• Interdiction d’augmenter les engagements des associés ;
• Interdiction de faire publiquement appel à l’épargne ;
• Interdiction des clauses léonines(Art. 1844 Al. 2 Cciv).

Lorsque la société a un objet commercial, les dispositions applicables à la société en nom


collectif (SNC) sont alors applicables. Dans l’hypothèse d’une société en participation civile, ce sont
les dispositions applicables aux sociétés civiles qui vont jouer.
Ainsi, les statuts ou un acte ultérieur peuvent désigner un ou plusieurs gérants choisis parmi
les participants ou en dehors d’eux. Par contre si aucun gérant n’est expressément désigné tous les
participants sont considérés comme gérant. Ce sont les statuts ou le contrat de société qui va fixer
librement les conditions de révocations.
Le gérant a (selon l’art. 1872-1 Cciv) vis à vis des tiers, les plus larges pouvoirs sur les
biens dont il a apparemment la disposition. Il va agir en son nom personnel. Les tiers n’ont affaire
qu’au gérant. Ici la conséquence est double :
• D’une part, les participants n’ontaucune action contre les tiers
qui ont contracté avec le gérant.
• Les tiers n’ont d’action que contre le gérant, ils n’ont pas d’action
possible contre les autres participants. Ils agissent que contre le
co-contractant.

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Le gérant fait en principe « écran », l’art. 1872-1Cciv va organiser 3 hypothèses permettant
au tiers d’agir contre les participants :
• Tous les participants agissent en qualité de participants/d’associés aux vues et aux
sues des tiers : chacun des associés est alors tenu des obligations nées des actes
accomplis par l’un des associés (le gérant) avec solidarité. C’est l’hypothèse de la
révélation, il faut qu’elle soit volontaire donc que les participants aient accepté. C’est
à dire qu’un gérant révélerait l’identité de la société.

• L’un des participants par son immixtion dans la gestion d’un contrat, a laissé croire
aux tiers qu’il entendait s’engager à leur égard : c’est le mécanisme de la théorie de
l’apparence, il donne l’impression qu’il s’engage et qu’il est concerné par le contrat
signé. Le tiers pourra non seulement se retourner contre le signataire mais aussi
contre le participant qui se serait immiscé.

• Le pouvoir des gérants vis à vis des associés : ce pouvoir est fixé par les statuts, à
défaut, le gérant peut faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société. Il est
possible d‘introduire dans les statuts, des clauses limitatives de pouvoir, c’est-à-dire
que on va limiter les pouvoirs du gérant (par nature d’opérations, par importance
d’opérations, etc).
Exemple : un gérant contracte avec un tiers en infraction avec une clause
limitative de pouvoirs. L’acte conclu en infraction est-il valable ? Elles sont alors
inopposables aux tiers. Car il devrait se renseigner et rechercher l’information. Le
gérant pourra alors voir sa responsabilité civile contractuelle engagée.
S’il n’y a pas de clauses limitatives de pouvoir, le gérant peut tout faire.

*Concernant les relations des participants avec la société en participation


Du fait qu’ils signent un contrat de société, ils sont également associés. Ils vont pouvoir
bénéficier de tous les attributs de cette qualité d’associé. Ils ont le droit de voter et de participer aux
assemblées. Le rôle des participants est de contrôler la gestion (en interne, par des votes).

*Les causes de dissolution de la société en participation


On retrouve celles de la société en nom collectif (si société commercial) et celles de la société
civile si elle est civile.
On a donc l’hypothèse de la dissolution de plein droit par l’arrivée du terme, le terme
maximum est de 99 ans. Une fois le terme échu, la société est normalement dissoute. C’est donc un
CDD.
Mais il est possible de créer une société en participation sans limitation de durée, c’est le cas
unique. Dans tous les autres cas, il y aura une durée. La dissolution peut provenir à tout moment de
la volonté unilatérale de l’un des participants. Ce qui explique qu’en général on fixe une durée.
Si la dissolution est décidée ou provoquée ou imposée alors on organise la procédure de
liquidation de droit commun (voir plus tard dans le cours).

02/02/2016 – 8h à 11h45

2/ La société créée de faits


Ici aussi c’est une société contrat avec certaine particularité, société déduite d’une situation
souvent dans le cadre d’un conflit. Le magistrat va essayer de trouver les éléments du contrat de
société. L’article 1673 du CCiv étend le régime de société en participation aux sociétés crées de fait.
Le législateur cependant ne fait pas l’effort de définir la notion. Pour rechercher une
définition on va chercher dans la doctrine et la jurisprudence, la société créer de fait serait celle qui
se constitue spontanément sans écrit ni publicité et souvent sans que les associés en soit conscient.

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La société créer de fait est déduite d’une situation, c’est la situation dans laquelle deux ou
plusieurs personnes se comporte en fait comme des associés sans entreprendre la moindre
démarche pour constituer une société. Parfois ils n’ont pas conscience d’être en société.
Parfois on parle de « société de fait », ce n’est pas vraiment la même chose, cela recouvre la
situation suivante, une société qui ai départ a été immatriculé et qui a été annulé. Se rapproche des
nullités de société.
Le plus classique c’est le cas d’époux, voir de concubins qui exploite ensemble un commerce
et qui pour des raisons liés aux aléas de la vie se sépare, il y a une volonté d’un des époux de
démontrer a société créée de fait afin de demander la liquidation et le partage. Outils de la société
créée de fait a été beaucoup utilisé par la Ccass, décision a été variable mais est claire aujourd’hui
(voir TD).
On a beaucoup de cas aussi ou l’on souhaite démonter une société créée de fait entre
sociétés. Il faut démonter les 4 éléments du contrat de société, dès lors que l’on démontre qu’il y a
société créée de fait alors on passe à la dissolution puis au partage du bénéfice du patrimoine de la
société.
La société créée de fait ressemble beaucoup à la société en participation. Comme la société
en participation, elle n’est pas immatriculée au RCS, donc absence de personnalité juridique. Les
deux respectent les 4 caractéristiques fondamentales du contrat de société. La différence est que
les associés en participation savent qu’ils font une société et c’est leur volonté de ne pas
l’immatriculé, alors que dans une société créée de fait ce n’est pas vraiment le cas, ils sont en société
sans le savoir et donc ne pense pas à l’immatriculer.
Y’a-t-il une conséquence juridique ? Pas vraiment puisque le législateur applique aux deux
formes juridiques le même régime car Cciv (art. 1673) renvoi au régime de la société en participation
pour la société créée de fait. Voir le régime de la société en participation, en insistant sur la question
de la responsabilité, normalement un cocontractant ne se retourne que contre son cocontractant
sauf si l’on rentre dans les exceptions présentés (immixtions d’un autres associés dans le contrat ;
quand participant se comporte aux vues et sues des autres tiers comme un cocontractant ;
engagement a tourné à l’avantage d’un associé).

§2. La société en tant que personne morale (institution)


La plus part d temps on créer une société dans le but qu’elle acquière une personnalité
morale. Comment va naitre la personnalité morale ? Dans le système anglo-saxon la PM nait de la
rencontre de volonté c'est-à-dire de la signature des statuts. Dans le système français la PM nit de
l’accomplissement de formalité, cela consiste en l’immatriculation de la société. A partir de là la
société sera un sujet de droit avec des attributs juridiques : possibilité d’avoir un patrimoine,
personnalité juridique qui permet de contracter…
Avant l’immatriculation il faudra une période de formation de la société. Durant cette
période de formation nous sommes en présence d’une société en formation, c'est-à-dire une société
qui est au stade encore de contrat mais qui a vocation à devenir une personne morale. De
l’extérieur il est parfois délicat de distingué une société en formation d’une société créée de fait.

A/ Distinction entre société en formation et société créée de fait


La société en formation n’a d’existence qu’en vue de l’acquisition de la personnalité morale.
Tandis que la société créée de fait va exister à partir du seul accord contractuel conscient ou
inconscient sans aucune recherche de personnalité morale.
Cette distinction contrairement à la distinction précédente revêt un intérêt pratique
considérable. Selon l’article 1843 du Cciv repris à l’article L210-6 du Ccom « les personnes qui ont
agit au nom d’une société en formation avant l’immatriculation sont personnellement tenues des
obligations née des actes ainsi accompli ». Avec solidarité si société commerciale et sans solidarité si
société civile. Ces actes ne lient pas les personnes qui n’y ont pas participé (associé qui n’ont pas
participé à l’acte ne sont pas lié par celui-ci). Il n’y a pas d’exception à cela. Exemple : bailleur ne peut
se retourner que contre la personne qui a signé l’acte pour se faire payer les loyers.

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Si on est dans une société créée de fait on appliquera les règles de la société en
participation, et donc les exceptions prévues à l’article 1872-1 Cciv (agir à la vues et sues des tiers
en qualité d’associés, engagement à tourné à l’avantage de l’un des associés, immixtion d’un associé
dans le contrat).
Le tiers (demandeur) et le défendeur vont demander à ce que soit prouver que se soit une
société créée de fait afin qu’il y ait plusieurs patrimoine pour garantir la dette. Les autres associés
vont tous faire pour démontrer que la société est une société en formation afin que leur patrimoine
soit à l’abri.
La jurisprudence a essayé de mettre en place un critère objectif différent de « on voulait/ ne
voulait pas s’immatriculer ». Jurisprudence va regarder l’activité. Ce qui caractérise l’existence d’une
société créée de fait c’est un exercice de manière durable et importante de l’activité sociale. Dans ce
cas la on applique de la société en participation. Au contraire la reconnaissance d’une société en
formation se réduira aux hypothèses où les actes accomplis sont ceux nécessaire à la constitution
de la société (ex : début de démarrage d’activité). Distinction est liée à la question de la
responsabilité.

B/ Naissance de la personne morale


La personne morale née à la date d’immatriculation. Cette date est portée en tête
de l’extrait d’inscription délivré par le greffier. Toute personne morale société commerciale
immatriculé au RCS est tenu d’indiquer sur ses factures, commandes, tarifs, documents publicitaires,
correspondances, un certain nombre de mentions obligatoires (quand la société a un site internet les
mêmes mentions doivent figurées) :
• Numéro unique d’identification de l’entreprise, c'est-à-dire le numéro SIREN
correspondant à un numéro d’identification du répertoire SIRENE ;
• Mention RCS avec le nom de la ville ou se trouve le greffe où elle est
immatriculé (exemple : RCS lyon) ;
• Lieu du siège social ;
• Son état de liquidation s’il y a lieu…

Jusqu'à immatriculation la société n’existe pas en tant que personne morale. A la date
d’immatriculation elle acquière la PM et le statut de commerçant. Jusqu'à l’immatriculation la
société sans personnalité juridique ne peut faire l’objet d’aucune action en justice, elle ne peut pas
non plus elle-même agir en justice. Exception un peu surprenante provenant des TA, reconnaissent
une sorte de PJ embryonnaire en admettant qu’une société en formation puisse participer à un
appel d’offre.

On va dans ce cours distinguer le droit commun des sociétés (s’applique à toutes les sociétés)
du droit spéciale des sociétés (qui s’applique à des structures clairement identifiés).

Partie 1 : le droit commun des sociétés


Rassemble l’ensemble des règles communes à l’ensemble des sociétés sans distinction de la
forme. On va distinguer 4 points : la constitution, la dissolution, la transformation et les nullités.

Chapitre 1 : la constitution
On va ici voir 3 aspects : l’individualisation de la société, la notion d’objet social, la notion
d’intérêt social.

Section 1 : l’individualisation de la société


On distingue ici 3 éléments : sa désignation c'est-à-dire son nom, son siège social c'est-à-dire
son domicile et sa nationalité.

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§1. La désignation de la société
Comme les personnes physiques les sociétés ont un nom qui est leur dénomination sociale.
Il s’agit d’une mention obligatoire des statuts, toute société doit en avoir une. Cette dénomination
doit être précédé ou suivi immédiatement de l’indication de la forme de la société concerné
(exemple : « bidule » SA, « machin » SARL). Cette dénomination peut revenir 3 formes possibles :

A/ Dénomination tiré de l’objet de la société


Dénomination sociale constitue un rappel de l’activité de l’entreprise (exemple : plomberie
machin, laverie truc, restaurant machin…).
Ici il n’y a pas de limite particulière, la seule limite serait de tromper, c'est-à-dire que dans la
description de l’activité que l’on reprend dans la dénomination n’est pas la réelle activité et il y aurait
un risque de confusion.
De plus certaines activités sont des activités réglementés (banque, activité de crédit), dès
lors que l’on n’exerce pas ce type d’activité, faire référence dans la dénomination sociale à ce type
d’activité sera condamnable.

B/ Dénomination comportant un nom de personne


Il est possible d’incorporé dans la dénomination sociale d’une société le nom d’un ou
plusieurs associés.
Cette dénomination ne doit pas consister à utiliser soit le nom de famille soit le
pseudonyme d’un tiers même si c’est aussi celui d’un des associés dès lors qu’il y a un risque de
confusion. Dès lors que l’on utilise une dénomination qui peut porté à confusion elle peut faire
l’objet d’une censure. Plus un nom est connu, plus le risque de confusion sera grand (exemple :
volonté d’ouvrir un magasin de raquette alors que l’on s’appelle Fédérer). Lorsque la dénomination
comporte le nom d’un associé la société peut régulièrement employer ce nom et ceci même s’il est
utilisé par un concurrent dès lors qu’il n’y a pas de risque de confusion.

*Evolution jurisprudentielle :
Dénomination sociale qui comporte le nom d’un associé pourra-elle faire l’objet d’une
contestation en cas de retrait de cet associé de la société ? Possible d’interdire à la société de porter
le nom de l’associé ? Dans la logique civile, le nom est hors commerce, on pourrait donc dire que la
personne peut interdire à un tiers l’utilisation de son nom qu’elle avait autorisé un certain temps car il
est rattaché à sa personnalité.
Hors la Ccass dans l’arrêt Bordas du 12 mars 1995, (confirmé par la suite notamment avec
l’arrêt Ccass Pérotian du 13 juin 1995), la Ccass a inventé une théorie, dans ce type d’hypothèse le
nom de famille se détache de la personne et est née au niveau de la société un véritable droit de
propriété intellectuelle au bénéfice dont serait titulaire la société sur ce nom. Ceci est la théorie dite
du détachement qui est une création prétorienne totale. On a une justification de cette théorie, on a
crée une société a un instant T, a ce moment la dénomination sociale n’est pas connu donc le nom est
inconnu avec aucun attrait commerciale. La société est exploité pendant un grand nombre d’année,
en T+20 la société a prospéré, le nom de la société est très connu à titre de dénomination sociale. La
notoriété du nom au titre de dénomination sociale est liée au titre de l’activité de la société pendant
20 ans et non à la notoriété particulière de l’associé qui a donné son nom. Si a T+20 l’associé se
retire, et si avec la logique civiliste on permettait a l’associé d’interdire l’utilisation pour pouvoir
l’utilisé pour lui, il pourrait profiter de la notoriété que la société a acquise pendant 20 ans pour ses
fins personnels, cela serait injuste. Ici les juges jugent en équité et invente une théorie, celle dite du
détachement. Permet à la société de conservé un nom qui à lui seul a une notoriété. Dans une
logique différente, une personne qui aurait à l’origine une notoriété, qui créerait une société et qui
apporterait son nom à la société, si on gardait la même démarche, on devrait permettre à cette
personne de récupéré son nom au retrait puisque la notoriété est antérieur à la société. Or l’évolution
ne sera pas vraiment celle-ci.

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La théorie du détachement aura une évolution avec l’arrêt Ducasse du 24 juin 2008, ce
monsieur, cuisinier, s’associe avec des personnes pour créée une société dont l’objectif serait la
fabrication d’ustensile de cuisine. Il apporte à la société son nom à titre de dénomination sociale.
Quelques temps après il se fâche et il apprend que les associés ont déposé le nom Ducasse au titre de
marque et monsieur Ducasse veut s’opposer à cela. Les autres associés connaissent la théorie du
détachement et savent qu’ils ont un droit de propriété sur le nom, donc à partir de là ils peuvent faire
ce qu’ils veulent ils peuvent même le déposer à titre de marque. Hors si on autorisait ce raisonnement
cela permettrait aux associés d’utiliser la notoriété mondiale de monsieur Ducasse à des fins
personnelles. Monsieur Ducasse lui est très ennuyer, il sait qu’en apportant son nom à la société il le
perd au nom de la théorie du détachement, il essaie de démontrer la différence entre la notoriété
antérieur et postérieur. Il ne peut cependant pas interdire la société d’utiliser son nom par application
de la théorie du détachement. Cependant il y a un problème car cela est injuste, ils vont donc créer
une variante. Ils vont dire que dès lors qu’il y a un nom notoirement connu, il existerait un droit de
propriété près existant sur ce nom dont serait titulaire la personne et lorsqu’il transmettrait ce
droit à la société il le transmettrait pour un usage particulier. Et donc quand monsieur Ducasse
transmettrait son nom il ne transmettrait pour un usage précis, c'est-à-dire que la société pourrait
utiliser le nom même si Ducasse n’est plus associé, mais ne pourrait l’utilisé qu’a fin de dénomination
sociale et pas au titre de marque. On aurait une sorte d’exception à la théorie du détachement au
nom notoirement connu. Qu’est ce que c’est qu’un nom notoirement connu ? Un arrêt de février
2007, nous explique qu’il faut avoir au moins une notoriété nationale.

C/ Dénomination de fantaisie
Toutes les dénominations sont envisageables. On évite les termes injurieux et contraires aux
bonnes mœurs. On a une autre limite c’est les confusions, il ne faut d’appellation trop proche
d’autres appellations (graphique et phonétique). Dès lors qu’une confusion est possible il y a risque
de censure.
Certaine marque avec une très grande notoriété interdit l’usage du nom et même si la société
est dans une activité complément différente (exemple : restaurant l’oréal). A l’inverse des noms très
courant et avec peu de notoriété il n’y a pas de risque de confusion (exemple : café de la gare peut
exister dans deux villes proches).

§2. Le siège social


Les sociétés doivent avoir un domicile que l’on appelle ici un siège social. Le siège social
c’est le lieu où se trouve la direction effective de la société. En pratique celui où fonctionne les
organes de directions et les principaux services administratifs. Le lieu de direction et d’administration
sont souvent similaire mais pas forcement.
C’est ici aussi une mention obligatoire des statuts. Il joue un rôle important dans la vie des
sociétés car il permet de déterminer plusieurs choses, déjà la loi applicable (loi française s’applique
aux sociétés situées en France), le tribunal compétent en cas de litige (compétence territoriale), la
nationalité de la société (toute société ayant un siège sociale en France est de nationalité française).

A/ Notion de siège social fictif


Le siège social indiqué dans les statuts est fictif lorsqu’il ne correspond pas au lieu où la
société a en réalité son centre d’activité juridique où se situent les organes de direction de la
société.
Les tribunaux ont un pouvoir souverain d’appréciation pour qualifié ce siège statutaire de
fictif et de déterminer le lieu du siège social réel. A cette fin ils vont utiliser une série d’indice, le lieu
où sont passé les principaux contrats, lieu ou sont tenus les comptes bancaires, ou sont tenus les
assemblées générales… Quand on établit que le siège statutaire est fictif, les tiers ont alors une
option, ils peuvent choisi entre le siège statutaire (fictif) et le siège réel. La société ne peut pas
opposer au tiers le siège statutaire si celui-ci est fictif, elle ne peut pas non plus opposer le siège réelle
si elles veulent prendre en compte le siège statutaire même si il est fictif.

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Importance de la notion en matière contentieuse. L’objectif est de contre carré une stratégie
qui consisterait à situer le siège social fictif loin de la zone géographique représentative de
l’activité de la société (exemple : activité lilloise et siège sociale à Toulouse, si il y a un conflit entre la
société et un client surement lillois, le client demandeur doit saisir territorialement le tribunal du lieu
du siège sociale du défendeur ici la société, donc théoriquement ce client lillois doit saisir le tribunal
de commerce ou civile de grande instance de Toulouse, éloignement géographique peut représenter
une contrainte importante (avocat à Toulouse, déplacement à Toulouse) qui peut devenir un obstacle
important à l’action qui pourrait être mené contre la société). Pour contrecarrer cette technique les
tribunaux peuvent donc requalifier le siège statutaire en siège fictif, les tribunaux vont désigner un
siège sociale réel (exemple : Lille), le client aura donc un choix entre le siège social fictif ou réel et la
société ne pourra que se conformer au choix.

B/ Choix su siège social


Souvent ce siège social est situé dans les locaux dont la société à la jouissance privative soit
en tant que propriétaire soit en tant que locataire voir même en tant que sous locataire.
Le siège social ne peut être installé de façon permanente dans un local à titre d’habitation. On
peut le fixer provisoirement dans un locale d’habitation du représentant légale de la société.
Cependant pas de durée fixée. De plus, il est possible d’installer le siège social dans des locaux
occupés par d’autre entreprise (=société hébergées, existe des sociétés de domiciliation qui
permette de donner une adresse du siège social prestigieuse afin de rassurer d’éventuel client).

C/ Transfert du siège social


Le lieu du siège social est une mention obligatoire des statuts donc tout transfert du siège
social va conduire à une modification statutaire.
En droit des sociétés il y a deux types d’assemblées générale, celle qui sont ordinaires (=AGO,
prennent toutes les décisions qui ne modifie pas les statuts, organisation différentes en fonction des
sociétés) et celle qui sont extraordinaire (=AGE, prennent les décisions qui modifie les statuts,
organisation différentes en fonction des sociétés).
En l’espèce la décision du transfert du siège social sera prise en AGE. Quelque soit le type de
société on impose par l’unanimité, souvent des majorités (exemple 2/3 ou 3/4). Si le transfert du
siège social entraine un changement de nationalité, quelque soit le type de société il faudra un
accord unanime de tous les associés (cf. principe d’intangibilité des engagements).

§3. La nationalité
Toute société est rattachée à un Etat. Rattachent est indispensable pour plusieurs raisons,
notamment pour apprécier la loi applicable à la société, déterminé l’aptitude qu’une société aurait à
jouir des doits attachés aux nationaux français (gestion d’un service public, bénéficier d’un traité
signé par la France).
On parle de nationalité de société, on parle de société française, allemande, italienne.
L’expression ne doit pas faire illusion. C'est-à-dire que la notion de nationalité n’a pas du tous la
même portée pour une société que pour une personne physique. La société n’est pas une et
indivisible.
Selon les lois applicables il peut y avoir des critères particuliers consistant à reconnaitre ou
non la nationalité française à une société. En règle générale la nationalité française est accordée à
toutes les sociétés ayant leur siège social sur le territoire français. Il peut y avoir des lois
particulières qui vont conditionner la reconnaissance de la nationalité française à des critères
supplémentaires (nationalités des dirigeants, des personnes qui contrôlent la société). On a ce
phénomène dans des domaines technologiques sensibles mais aussi dans l’industrie de l’armement
pour les appels d’offres.
Question de l’acquisition et perte de la nationalité ? Une société à l’origine Autrichienne qui
déciderait d’implanté son siège social en France, deviendrait française. L’acquisition de la nationalité

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française d’une personne morale est très simple. Pour perdre la nationalité française c’est aussi
facile c’est si la société transfert son siège social à l’étranger.

Section 2 : la notion d’objet social


On va progresser en deux temps, on va d’abord on va comparer cette notion avec des notions
voisine (§1), puis on verra les caractéristiques de l’objet social (§2).

§1. Comparaison avec des notions voisine de l’objet social


Objet social ne doit pas être confondu avec l’objet du contrat de société qui consiste selon la
définition de l’article 1832 du Cciv à la mise en commun d’apport en vue de partager des bénéfices ou
de bénéficier d’une économie. L’objet social représente le type d’activité choisi par la société et
précisé dans ses statuts.
Objet social ne doit pas être confondu avec la cause du contrat de société correspondant aux
motivations ayant conduites à la création de la société.
Objet social ne doit pas être confondu avec l’intérêt social qui est un impératif de conduite
qui s’impose aux organes de la société.
Objet social ne doit pas être confondu avec l’activité sociale. Bien souvent ces notions sont
synonymes mais pas nécessairement. Activité sociale c’est l’activité réellement exercé par la société
en pratique alors que l’objet social correspond au programme qu’elle s’est fixée (parfois plus large).
Objet social souvent plus large que l’activité réelle qui est plus modeste.

§2. Caractéristiques de l’objet social


Il y a principalement deux caractéristiques :

• D’abord sous peine de nullité de la société l’objet social doit être licite, non
contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs (art. 1833 Cciv). On a l’hypothèse
ou l’objet social est illicite dès le départ et l’hypothèse ou celui-ci est licite au
départ car vous avez une autorisation et devient illicite car on vous retire
l’autorisation.

• Ensuite l’objet social doit aussi être déterminé. C'est-à-dire que les sociétés n’ont
pas vocation à faire n’importe quoi. Elles doivent affichées un objet social
constitutif du programme qu’elles se proposent de réalisées. Souvent on le
détermine de manière large, mais celui-ci ne doit pas devenir universel (réaliser
toute sorte d’activité économique). Il faut qu’il soit un minimum précis (≠ droit
américain). Cette nécessité est une conception complètement dépassé. On
société doit agir dans le cadre de son objet social et donc en dehors de son objet
social on considère que la société est incapable juridiquement, donc elle ne peut
pas contracter, agir. Cet objet social définirait le périmètre de sa capacité
juridique. Or ce principe de la spécialisation de la personne morale à a priori
vocation à s’appliquer à toute les sociétés, hors force est de constater (influence
DUE) que ce principe a une portée réduite et reste cantonné à deux formes
sociales essentiellement : SNC et SCS, qui sont des formes sociales marginales.
Pour toutes les autres ce principe de spécialisation de la personne morale ne
s’applique pas du fait de la 4ème directive européenne de 1978. On peut ici
s’interroger sur la nécessité d’imposer un objet social déterminé ?

Section 3 : la notion d’intérêt social


L’intérêt social c’est un guide de conduite qui s’impose aux organes de la société. Il
s’applique à la manière dont on va mettre en œuvre l’objet social, on se demande les intérêts que
l’on va privilégier. Importante car peut être source de responsabilisé pour les dirigeants.
L’appréciation de la faute se fait en rapport avec la notion d’intérêt social. Cette notion est donc

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centrale mais malheureusement aucune définition de cette notion dans les textes. On fait donc
référence à la doctrine et à la jurisprudence. Se dégage 3 visions de l’intérêt social :

§1. Une vision minimaliste de l’intérêt social


Conception doctrinal du professeur Schmitt (université de Strasbourg) qui réduit la société
au contrat. C'est-à-dire que c’est une lecture littérale de l’article 1832. On dit que la société est un
contrat donc le contrat est conclu dans l’intérêt des parties, les parties sont les associés donc l’intérêt
de la société c’est l’intérêt des associés. Or il oublie que la société c’est aussi une personne juridique
qui a une existence juridique et donc des intérêts. Cette conception n’a pas prospérée.

§2. Une vision maximaliste de l’intérêt social


Conception doctrinal de l’école de Rennes, eux ils considèrent que l’intérêt social c’est
l’intérêt de l’entreprise envisagé globalement par rapport à l’ensemble des parties prenantes
(associés, salariés, fournisseur, client, Etat). Conception très large de l’intérêt sociale. Cette
conception n’a pas non plus prospérée en droit (hors un arrêt d’une CA, arrêt Brueof très étrange,
entreprise qui travaillai avec l’union soviétique et qui passait sous contrôle américain, pour des
raisons politiques les actionnaires américains ont décidé de fermé la société pour qu’elle arrête de
vendre à l’ennemi soviétique, cela avait été contesté et la décision avait été contesté car c’était
contraire à l’intérêt sociale, cela avait été suivi car on avait considéré que la fermeture de la société
était contraire à l’intérêt social d’ensemble de la société).

§3. Une vision médiale de l’intérêt social


Très largement reconnu en doctrine et aussi par les magistrats. Raisonnement part de la
reconnaissance de la PJ à la société. La société est un sujet de droit donc comme tout sujet de droit
elle à un intérêt personnel en tant que sujet de droit. C’est donc l’intérêt de la personne morale en
tant que sujet de droit. Cet intérêt ne coïncide pas nécessairement avec celui des associés.
Les dirigeants de société lorsqu’ils agissent doivent tenir compte exclusivement de l’intérêt
de la société y compris si ses intérêts sont antagonistes avec ceux des associés (exemple : société fait
des bénéfices, soit on distribue aux actionnaires, soit on met en réserves, sont on panache ; il peut y
avoir un conflit entre les intérêts des actionnaires et ceux de la société). Dans un tel cas c’est les
intérêts de la société qui doit primer sur les intérêts des actionnaires.
Notions est une notion qui reste doctrinal (majoritaire cependant) mais qui est utilisé
souvent au cas par cas par les juges. Dans les faits cependant cela ne se passe pas toujours comme
cela, en pratique beaucoup de décision privilégie l’intérêt des actionnaires.

09/02/16 – 8h à 11h45

Chapitre 2 : la dissolution
Met fin à la société. Disparation ne se fait pas en un instant. On va d’abord voir les causes de
la dissolution (section 1) puis la suite de cette dissolution (section 2).

Section 1 : les causes de la dissolution


La dissolution c’est le résultat d’un événement postérieur à la constitution. On a 5
catégories : les dissolutions de plein droit, les dissolutions voulus par les associés, les dissolutions
résultant d’un jugement, les dissolutions résultant des dispositions statutaires et celle résultant de
causes particulières.

§1. Les dissolutions de plein droit


Il faut traduire par dissolution automatique. La cause la plus classique est l’arrivé du terme
prévu dans les statuts selon 1844-7 1er Cciv. Le terme ne peut excéder 99 ans (1838 Cciv). Associés
peuvent proroger ce terme pour une nouvelle période enfermé dans la même durée. Décision prise
en AGE, doit être prise un an avant l’arrivé du terme. Prorogation peut également être tacite,

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introduite dans les statuts. Cette prorogation tacite semble admise s’il y a ce type de clause (Cass,
com, 23 octobre 2007). S’il n’y a pas ce type de clause alors la prorogation tacite n’est pas possible.
Donc on tombe dans le mécanisme traditionnel, l’arrivé du terme provoquera la dissolution
automatique de la société. Un événement peut survenir, que se passe-t-il si le terme arrivé les
associés continue a exploité la société ? La CCass a inventé une nouvelle notion, « la société devenu
de fait ». Elle a inventé lors d’un arrêt puis a confirmé.
On a aussi la réalisation, l’extinction de l’objet social qui est une cause de dissolution de
plein droit. Une société a été constituée pour une opération déterminée, précise et cette opération a
été accomplie. Cass, com, 15 septembre 2009 reconnait la dissolution d’une société pour réalisation
de l’objet social, reste rare.

§2. Les dissolutions voulus par les associés


Conformément à 1844-7 4ème CCiv les associés peuvent décider sans attendre l’arrivé du
terme de dissoudre la société. C’est une décision qui modifie les statuts donc doit être prise en AGE
selon les modalités prévues par les textes qui diffèrent selon les structures. La décision est
souveraine, il n’y a pas besoin de justifier.
Rivalité interne peut créer des tensions, des vengeances, la société peut être dissoute malgré
le bon fonctionnement de la société pour une vengeance entre associés. Décision prise à une
certaine majorité (3/4 ou 2/3). AG est souveraine, donc en principe décision ne peut être contredite.
Cependant ici jurisprudence considère que la société a une existence propre indépendante des
associés qui la compose, avec son propre intérêt, dès lors que la société fonctionne bien, son intérêt
est de continuer.
La jurisprudence a développé une théorie : « la théorie de l’abus de majorité ». Notion
prétorienne qui s’appuie sur l’abus de droit. Ici le vote a pour but de nuire aux coassociés et va à
l’encontre de l’intérêt de la société. Dans ce cas Ccass parle d’abus de majorité. L’abus de majorité
est enfermé dans deux conditions :
• décision prise par les majoritaire contre les minoritaires ;
• contraire à l’intérêt social.
Ces conditions sont cumulatives, si elles sont reconnues il y a abus de majorité et donc
nullité de la décision prise. Pas de vice mais remise en cause du caractère souverain de l’AG.

§3. Les dissolutions résultant d’un jugement (3 hypothèses)

*L’hypothèse ou des cessions ou transmissions successives de part-sociales ou d’actions aboutissent


à la réunion de tous ces titres en « une seule main »
Normalement c’était une cause de dissolution de plein droit puisque traditionnellement
article 1832 du Cciv prévoit en principe une pluralité d’associés.
Avec l’émergence de sociétés unipersonnelles, cet automatisme est remis en cause. Une
SARL qui deviendrait unipersonnel se transformerait automatiquement sans formalité particulière
en URL, il n’y aurait pas de dissolution. Dans les autres hypothèses, pour les autres sociétés, le fait
que tous les titres soit détenus par une seule personne apparaitrait comme une forme de
dissolution.
Si ce n’est pas une cause de dissolution systématique pour la SARL et la SAS, cela n’empêche
pas que la décision de dissolution peut être volontaire. La dissolution de sociétés unipersonnelles va
s’opérer selon un mécanisme dérogatoire. Cette dissolution va entrainer la transmission universelle
du patrimoine de la société à l’associé devenu unique sans que l’on procède à une liquidation.
L’actif et le passif du patrimoine vont être transmis directement dans le patrimoine de l’associé
unique. L’associé unique va devenir créancier des créances sociales et débiteur des dettes sociales.
Rem : ce mécanisme de transmission universelle de patrimoine peut être très dangereux dès
lors que l’associé unique est une personne physique. Si passif transmis est important, cette personne
peut devenir ruiné.

16
Face à ce phénomène, le législateur a réagit (loi du 15 mai 2002), la transmission universelle
du patrimoine ne peut s’opérer que dan l’hypothèse ou l’associé unique est une personne morale.
Des lors que l’associé est une personne physique ce sont les règles de droit commun qui s’applique.
Rem : pour dissoudre une société, peut être le plus simple pour contourner la procédure de
droit commun, c’est simplement de faire acquérir les parts ou les actions d’une société (SARL/SAS) par
une seule personne. Ici en prononçant la dissolution de la société, transmission universelle du
patrimoine automatique de la société dissoute vers l’associé personne morale.

*L’hypothèse selon laquelle le tribunal peut être amené à se prononcer sur une dissolution, c'est-à-
dire qu’un associé a invoqué des justes motifs de dissolution
Selon 1844-7 5ème Cciv. Un associé saisi le TC et demande au juge de dissoudre la société. Le
juge ne prononcera la dissolution que s’il considère qu’il existe de justes motifs.
Que doit-on comprendre par juste motif ? Juridictions ont forgé cette notion. Sont souvent lié
à des dysfonctionnements dans la société qui découle souvent d’une dé-entente entre les associés.
Ceci est la base mais ne suffit pas. Les dysfonctionnements devront provoquer la paralysie de la
société. C’est uniquement dans cette hypothèse que la dissolution pourra éventuellement être
prononcée.
Ici aussi le juge détache les associés de la société, ce n’est pas parce que les associés ne
s’entendent plus que la société doit disparaitre, n’accepte donc que si la vie propre de la société n’est
pas en jeu.

*L’hypothèse qui résulte d’une liquidation judicaire


Prévu à l’article 1844-7 7ème. C’est ce que l’on appelle les procédures collectives. Hypothèse
d’une cessation de paiement, obligation de « déposé son bilan » auprès du tribunal, s’ouvre une
procédure, c'est-à-dire procédure collective qui conduit à une analyse des réseaux. Selon les raisons
une option s’offre au tribunal : décider du redressement judicaire (plan pour sauver la société) ou de
la liquidation judicaire (société ne peut pas survivre donc on la dissout, on la liquide). En réalité c’est
beaucoup plus complexe.

§4. Les dissolutions résultant des dispositions statutaires


Article 1844-7 8ème permet aux associés de prévoir dans les statuts d’autre cause de
dissolution que celle énumérer par cet article. Les associés peuvent adopter toute cause de
dissolutions qui leur paraitrait approprié à la société (ex : départ de l’un d’entre eux justifierais la
dissolution de la société). C’est très rare.

§5. Les dissolutions résultant de causes particulières à certaine forme de société

A/ Les causes particulières aux sociétés de personnes


Société avec un très fort intuitu personae pour les associés. On classe ici la SNC et la SCS.
Cela explique que ses sociétés peuvent être dissoutes lors de la survenance d’un événement
intéressant la personne de l’un des associés. Exemple : décès d’un associé, interdiction d’exercer une
profession commerciale, incapacité…

B/ Les deux causes particulières aux sociétés à responsabilité limité


Déjà, une cause lié au nombre d’associé. C’est un phénomène unique, le législateur à imposé
un maximum d’associé pour la SARL, ici c’est 100. Au delà de 100 il faut transformer la société. Si ce
n’est pas le cas tout intéressé peut demander la dissolution.
Ensuite, les SARL peuvent être dissoutes lorsque leur actif net est inférieur à la moitié du
capital social. Actif net c’est l’adition du capital social, des réserves et du résultat. Le résultat peut
être positif (bénéfice) ou négatif (pertes). Si l’actif net devient inférieur à la moitié du capital, par
exemple, CS de 10 000 euros, réserves de 10 000 €, résultats de 17 000 €, donc actif net de 3 000 € or
10 000/2 = 5 000€ est la moitié du CS, donc ici actif net inférieur à la moitié du CS. Ici tout intéressé

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peut demander au TC la dissolution de la société. Pour éviter la dissolution les associés doivent
ramener le CS à auteur de l’actif net.
Règle lié au fait du rôle du CS par rapport au tiers. CS est une mention obligatoire, cependant
peut être trompeur si CS n’est pas proportionnel à l’actif net. Le législateur au final veut que le CS soit
ramené à auteur de l’actif net pour que ce CS ne trompe pas les tiers.

C/ Causes particulières de dissolution concernant la société de capitaux (en particulier la SA)


Le législateur différencie la SA pour le nombre minimum d’associés bénéficiaires en fonction à
la possibilité de faire une offre publique. Pour la SA qui diffuse une offre public le nombre mini
d’associé est de 7, celle qui ne diffuse pas une offre public le nombre mini d’associé est de 2. Si le
nombre d’associé est inférieur au nombre légal imposé, la société doit régulariser dans le délai d’un
an sinon elle doit être dissoute.
On retrouve la même logique pour le capital mini imposé. Elle à un capital mini de 37 000 €,
si le montant du CS devient inférieur à ce minimum ici aussi il faut une régularisation sous un mois
sinon dissolution. Ici aussi tout intéressé peut demander la dissolution.
Ici aussi si l’actif net est inférieur à la moitié du CS tout intéressé peut demande la
dissolution de la société.

Section 2 : La suite de la dissolution


Ce qui se produit après une cause de dissolution. Mise à part le cas particulier des sociétés
pour lesquelles la transmition universelle du patrimoine s’applique.
Cette période est une période pendant laquelle la société va être liquidée. Cette période
peut durer quelques jours, semaines mois. Cette période est dominée par certains principes et
comporte plusieurs opérations successives. Ceci ne concerne pas les SASU et URL dès lors que
l’associé unique est une PM : transmission universelle de patrimoine.

§1. Principes
Règle applicable à la liquidation résulte d’articles du Ccom. Les unes sont impératives,
articles L237-1 à L237-13 Ccom. Les autres sont supplétives, articles L237-14 à L237-31 Ccom. Les
statuts en générales reproduisent ses dispositions.
Si on met de coté la liquidation judicaire (régit par la loi du 25 janvier 1985), les dispositions
du Ccom. s’appliquent à toutes les dissolutions de société quelque soit la cause de dissolution
(attention au cas de la SASU et URL).
Ses règles s’appliquent aussi aux cas d’annulation de société, puisqu’en droit des sociétés
l’annulation de la société est équivalente à la dissolution. Les nullités en droit des sociétés n’ont pas
d’effet rétroactif.
Le but de la liquidation est de faire disparaitre le patrimoine social en le partageant entre
les associés. Tant que la liquidation n’est pas achevée, la personnalité morale de la société subsiste
afin de soutenir le patrimoine social, cette suivie n’est reconnu que pour les besoins de la liquidation.
Pour cela la société a besoin d’un représentant, cependant la dissolution marque la fin des
fonctions du gérant, des dirigeants. Il convient donc de nommer un nouvel organe pour représenter
la PM. C’est la personne que l’on appelle le liquidateur. Ce dernier est désigner par les associés dans
les conditions prévus par les statuts, souvent c’est l’un des associés. En cas de silence des statuts, ou
si les associés ne peuvent pas s’entendre pour effectuer cette désignation, le juge peut être saisi pour
qu’il désigne en justice un mandataire que l’on qualifie d’ad hoc chargé de représenter la société. Ce
mandataire va réaliser des opérations de liquidation.

§2. Opérations de liquidation


Le premier devoir des associés une fois la dissolution acquise, votée est de la publier. Cette
publicité résulte en 1er lieu d’une mention au RCS (à ne pas confondre avec la radiation), de plus
cette mention doit être ajoutée à la dénomination sociale (information des tiers).

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Liquidateur va procéder à la réalisation de l’actif et au paiement du passif de la société.
Réalisation de l’actif c’est à vente des biens de l’entreprise (liberté totale). Avec les sommes obtenus
il va payer le passif, en priorité le passif externe (dette envers les créanciers sociaux, fournisseurs,
banquiers, fisc) et éventuellement le passif interne (apports des associés). Ensuite s’il reste encore
quelque chose, c’est ce que l’on appelle le boni de liquidation, il sera partager entre les associés en
fonction d’une clause de répartition prévus dans les statuts ou proportionnel aux apports.

*Hypothèse idéal
L’actif social suffi à régler le passif externe, le passif interne et boni de liquidation. Dans ce cas
là, les créanciers sociaux sont tous désintéressés, tous les associés récupèrent leurs apports et en
plus un surplus est partagé entre eux.

*Hypothèse plus fréquente


Actif social permet de payer uniquement le passif externe. C'est-à-dire que tous les créanciers
sociaux sont désintéressés. Mais les associés perdent leurs apports car actif social insuffisant pour
rembourser aux associés les apports effectués.

*Hypothèse encore plus fréquente


Actif social est insuffisant pour payer le passif externe. Comment fait-on ? Certains créanciers
sociaux n’ont pas été désintéressés, il y a encore des dettes, des sommes dues. La situation est
différente dans une société à responsabilité limitée ou illimitée.
Pour les sociétés à responsabilité limitée : que peuvent faire les créanciers sociaux ? Rien
puisque dans cette hypothèse ils ne peuvent se retourner que contre le patrimoine social. S’il est
insuffisant ils perdent la totalité ou une partie de leur créance. Leur seule chance de s’en sortir est la
mise en place d’un cautionnement personnel. Cela signifie que dans cette hypothèse les associés
perdent leurs apports mais pas plus car leur patrimoine personnel est à l’abri, c’est pourquoi on
parle de société à responsabilité limité aux apports.
Pour les sociétés à responsabilité illimitée : ici les créanciers sociaux ne sont pas tous
désintéressés, le patrimoine social est insuffisant mais à la différence de précédemment ils vont
pouvoir se retourner contre le patrimoine personnel des associés. Ce patrimoine personnel vient en
garantie du patrimoine social. Ici les associés, non seulement perdent leurs apports mais en plus
vont payer sur leur patrimoine personnel les dettes sociales. Leur perte n’est pas limitée aux
apports. S’il s’agit d’une société à responsabilité illimité à caractère commercial type SNC, cette
responsabilité illimitée des associés est solidaire. Un créancier intéressé pourra se retourner contre
n’importe quel associé pour la totalité de la créance (souvent le plus riche), cet associé ensuite pourra
se retourner contre ses coassociés pour qu’ils remboursent. Si on est en matière civile, il n’y a pas de
solidarité. C'est-à-dire que le créancier devra diviser ses actions et donc de réclamer à chacun des
associés la part de sa créance impayé qui lui revient. Si un ou deux associés ne paye pas, c’est perdu.

On arrive ensuite à la fin de la liquidation, les associés se réunissent en assemblée générale


et approuve les comptes définitifs de la liquidation. Ils vont donner un « quitus » au liquidateur,
c'est-à-dire qu’ils approuvent ce qu’a fait le liquidateur et en même temps le décharge de son
mandat. Dès lors le liquidateur ne représente plus la société (L237-9 Ccom).
Cette clôture de la liquidation fat l’objet d’une publication, dans un premier temps dépôt au
greffe des comptes définitif et de la décision de l’assemblée ; publication dans un journal d’annonce
légal l’avis de clôture.
A partir de là le greffier va radier la société du RCS. Cette radiation interviendra 1 mois après
la publication de l’avis de clôture. La radiation provoque la fin de la PM de la société.

Chapitre 3 : la transformation
Ici c’est une situation un peu à la marge. C’est ici le passage d’une forme sociale à une autre.
Exemple : une SA devient une SARL ou une SAS ; une SNC devient une SC. Ici on s’intéresse d’abord au

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mécanisme de transformation (section 1), pour ensuite on va s’intéresser aux conséquences juridique
de cette transformation (section 2).

Section 1 : Mécanisme de transformation


Deux approches étaient possibles, soit de dire que qu’il y aura une dissolution de la 1ère
société suivi d’une création de la seconde, cependant procédure serait très lourde ; soit, choix du
législateur donné à l’article 1844-3 du Cciv, de considérer que « la transformation régulière d’une
société en une société d’une autre forme n’entraine pas n’entraine pas la création d’une personne
morale nouvelle ». La société continue mais dans un autre cadre juridique. La PM subsiste mais sous
une autre forme. C’est une simple modification du pacte social, une modification statutaire.
Qui prend la décision de transformation ? Le dirigeant car c’est de la gestion ? Comme il s’agit
d’une modification statutaire, il faut une AGE donc une décision des associés. Pour connaitre les
conditions de votes des AGE, il faudra se référer aux conditions de la structure que l’on veut
transformer.
Dès lors que c’est voté il faut faire une publication car cela peut intéresser les tiers
(exemple : modification d’une SNC ou la responsabilité est illimitée à la SARL ou la responsabilité est
limitée). Ces mesures de publicité sont comparables à celle vu concernant la constitution de société,
annonce dans un journal d’annonce légale, enregistrement au RCS, publicité au BODAC.

Section 2 : conséquences juridiques de la transformation


Pour cerné l’ensemble de ses conséquences on s’intéresse aux associés (§1), salariés (§2) et
créanciers (§3).

§1. Conséquences pour les associés


A la date de la décision de transformation, ils sont réputés devenir associés de la forme
d’accueil. Leur responsabilité suit le même chemin, en fonction de celle de la nouvelle forme
sociale. Toutes les contraintes, droits attachés à la qualité d’associé s’appliquent à eux.

§2. Conséquences pour les salariés


Droit du travail règle le sort des salariés en cas de transformation. Ici droit du travail suit la
logique du droit des sociétés qui reconnait la survie de la personne morale lors d’une transformation.
Droit du travail tire toute les conséquences de cette règles et considère qu’il y a continuité des
contrats de travail. Il n’y a pas changement d’employeur sur le fonds donc le contrat de travail se
poursuit comme si la société n’avait pas été transformée.

§3. Conséquences pour les créanciers


Leurs droits à l’égard de la société ne sont pas atteints par la transformation. La société et
ses associés ne sont pas autorisés à se prétendre libérée, cela vaut pour les dettes, comme pour les
garanties qui lui sont attachés. Ainsi la transformation de la société n’emportera pas caducité des
cautionnements par exemple, souscrit par les dirigeants aux profits des créanciers de la société
transformée. Si un gérant de SNC avait consenti à une banque un cautionnement personnelle sur un
prêt accordé par la banque, la SNC se transforme en SARL, le fait de cette transformation ne rend pas
caduc le cautionnement donner pas le gérant. Si la SARL venait à ne plus rembourser le prêt accordé à
la banque, la banque pourrait se retourner contre l’ancien gérant de la SNC en garantie (même s’il
n’est plus gérant).
Ici conséquence sur la responsabilité des associés. Si un créancier contracte avec la SNC et
que par la suite la SNC se transforme en SARL, et il s’avère que la SARL est dissoute et que l’actif social
est insuffisant pour désintéressé ce créancier. Ce créancier peut il se retourner contre le patrimoine
personnel des associés ? On a deux manières de raisonner. Au moment de la dissolution des associés
bénéficie d’une responsabilité limitée donc la réponse devient logique, si le créancier n’est pas
désintéressé il ne peut pas atteindre le patrimoine personnel de l’associé ; si on se place au moment
de la naissance de la créance, le créancier avait contracté avec une SNC donc dans ce cadre là, les

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associés avait une responsabilité illimitée et donc si le patrimoine de la société est insuffisant alors
le créancier social peut se retourner contre le patrimoine des associés. La bonne solution est la
seconde car sinon ce serait trop pénalisant pour le tiers.

Beaucoup de phénomène de transformation telle que SARL en SAS. Remarque sur la


transformation d’une société (SARL…) en société par action (SA, SCA, SAS…) : au terme de L224-3 al.1
du Ccom, lorsqu’une société de quelque forme que se soit qui n’a pas de commissaire aux comptes
(la seule obligation de commissaire aux comptes c’est pour la SA), se transforme en société par
action (SA, SCA, SAS), un ou plusieurs commissaires à la transformation sont désignés afin
d’apprécier sur leur responsabilité la valeur des biens composant l’actif social et les avantages
particuliers. Le commissaire à la transformation garantie la valeur de votre patrimoine.
Sauf accord unanime des associés, ces commissaires à la transformation sont désignés par
décision de justice à la demande des dirigeants sociaux où de l’un d’eux. Ces commissaires peuvent
être chargés de l’établissement du rapport sur la situation de la société. S’il y avait un commissaire au
comptes ont aurait pu le nommé comme commissaire à la transformation.
Pour la transformation en SAS, l’article L227-3 Ccom. qui dit que « la transformation d’une
société en SAS exige une décision collective prise à l’unanimité [de tous les associés] ». Pourquoi
l’unanimité ? Car c’est une application du principe d’intangibilité des engagements. SAS a une
particularité notable, c’est une grande liberté statutaire, le problème c’est qu’il y a peut de règle
impérative et donc peu de règle protectrice des associés minoritaires, possibilité d’une diminution de
droits, considérer comme une augmentation des engagements donc ne peut pas être imposé.
Face a cela et pour éviter l’associé récalcitrant, la pratique à mis en place une astuce pour
contourner le problème du vote unanime pour transformer. C’est la technique de la « fusion », on a
deux sociétés, la société A absorbe la société B. Il y a transfert universelle du patrimoine de la société
B à la société A. La société B est dissoute. L’astuce est de créer une SAS et cette SAS absorbe la société
que l’on voulait transformer. En pratique le résultat est le même que s’il y avait eu transformation. Or
ici le vote nécessaire pour approuver une fusion c’est une AGE, or le vote dans une AGE est une
majorité renforcé (en général 2/3) et non une unanimité. Est-ce que la Ccass est d’accord avec ça ? A
voir en TD.

16/02/16 – 8h à 11h45

Chapitre 4 : les nullités


Ici ont trouve deux textes de base, ils sont identiques, l’article 1844-10 du Cciv et l’article
L235-1 du Ccom.
« La nullité d’une société ou d’un acte modifiant les statuts ne peut résulter que d’une
disposition expresse du présent livre (partie sur société) ou des lois qui régissent la nullité des
contrats (nullité de contrat). En ce qui concerne les SARL et les sociétés par action la nullité ne peut
résulter ni d’un vice du consentement, ni de l’incapacité à oins que celle-ci n’atteigne tous les associés
(exceptions). La nullité de la société ne peut donc résulter des clauses prohibées par l’article 1844-1
(cause léonine) du Cciv » (al. 1).
« La nullité d’acte ou délibération autre que ceux prévus à l’alinéa précédent (qui ne modifie
pas les statuts) ne peut résulter que de la violation d’une disposition impérative du présent livre ou
des lois qui régissent les contrats » (al. 2).

Section 1 : Nullité des sociétés


Principe de la naissance des PM et des sociétés impose la distinction entre deux catégories
d’irrégularité. A défaut d’immatriculation au RCS la société est inexistante en tant que PM. D’autre
part la nullité du contrat de société ne peut résulter que d’une disposition expresse du code de
commerce ou des lois qui régissent la nullité des contrats, ici nullité d’une convention doit être
prononcée dès lors qu’une condition de validité fait défaut.

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Une disposition expresse est une disposition prévus dans le code civil ou code de commerce
qui dans une hypothèse donnée imposerait la nullité de la société. Le problème c’est que l’on n’a pas
dans ces codes une partie qui regroupe ce type de dispositions. Quand on prend le temps de
rechercher ses dispositions dans le code on a du mal à les trouver, c’est seulement pur les SNC et les
sociétés en commandite simple qu’il existe une disposition expresse dans le Ccom et qui prévoit la
nullité de ses sociétés pour inobservation des formalités de publicité. Ici le législateur demande la
nullité car les associés ont une responsabilité illimitée. En pratique cette nullité demeure
exceptionnelle puisque l’article L210-7 du Ccom prévoit expressément une régularisation possible.
Donc difficile car les articles de bases prévoient simplement une cause de nullité expresse contenu
dans le présent livre (1832 et suivant) et Ccom (disposition sur les sociétés commerciales). Donc
toute dispositions extérieur à cet ensemble de disposition et prévoyant la nullité d’une société ne
peuvent pas s’appliquer.
On peut aussi envisager d’avoir recours à la nullité des contrats. Une société serait nulle des
lors que ferait défaut une des conditions de validité requise pour la formation des contrats selon
l’article 1108 du Cciv. Le défaut de l’une des conditions évoquées n’est pas sanctionner par la nullité
de la même façon dans toutes les formes de sociétés. Parce que l’article apporte des exceptions,
réservé aux sociétés à responsabilité limité et aux sociétés par action.
• Pour les SNC et les SCS qui sont des sociétés de personnes, la violation de l’une des
conditions de l’article 1108 serait sanctionnée par la nullité.
• Pour les sociétés à responsabilité limité et les sociétés par action ses articles
apportent des restrictions en nous disant que la nullité ne peut résulter ni d’un vice
du consentement (CCass assimile le défaut du consentement à un vice du
consentement), ni de l’incapacité (sauf si atteint tous les associés), ni de l’existence
d’une clause léonine. Subsisterait comme cause de nullité l’objet et la cause illicite.
Ce n’est pas certain non plus car la CJUE considère que seul les causes de nullité
interprété à la lecture de la directive du 16 septembre 2009 peuvent être retenu, or
dans cette directive la cause illicite n’apparait pas. Si on tient compte du droit de l’UE
on réduit encore les possibilités. Donc nullité de société par le biais du droit commun
des contrats est cantonnée à l’objet illicite. Relativement rare ici aussi.

Si on fait le bilan on a peu de nullité qui peuvent être mise en jeu. Les causes de nullité sont
extrêmement rares. Qu’en est-il des conditions de validité du contrat de société ? Violation de l’une
de ses conditions en principe est une cause de nullité de la société. Or avec la directive du 16
septembre 2009 il faut distinguer :
• si la société est une SNC ou SCS alors défaut d’une condition de validité du contrat
de société entraine la nullité ;
• si la société est une société à responsabilité limité ou par action, le droit de l’UE ne
prévoyant pas ses hypothèses là, il ne peut pas y avoir nullité de la société.

Remarque : il existe une autre hypothèse de nullité de société qui est la société fictive, qui
est nuls (prévus par la jurisprudence).

Section 2 : Nullité des actes de délibération


Selon les articles vus précédemment il convient de distingué les actes et délibérations ne
modifiant pas les statuts et ceux les modifiants.
Délibération : décisions émanant d’organe délibérant des sociétés comme les AG, conseil
d’administration, directoire, conseil de surveillance.

§1. Nullité acte et délibérations ne modifiant pas les statuts


C’est ce que l’on appelle les décisions ordinaires, elles sont ordinaires car prise dans le cadre
des AG ordinaire, cela concerne toute les Scom et Sciv.

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Cela concerne également les actes non modificatifs des statuts dès lors qu’il s’agit d’une
Scom, s’applique à tous les actes sans distinction quand il s’agit d’une Sciv.
« La nullité d’acte ou délibération autre que ceux prévus à l’alinéa précédent (qui ne modifie
pas les statuts) ne peut résulter que de la violation d’une disposition impérative du présent livre ou
des lois qui régissent les contrats » (al. 2).
Ainsi les textes exigent le non respect d’une disposition impérative. Or formulation
« disposition impérative » pose un problème d’interprétation. Que doit-on comprendre par
impératif ? Au sens strict est impérative toute disposition que le législateur qualifie expressément
d’OP en interdisant toute pratique contraire. Ici l’expression a un sens plus large. Il suffit de voir le
débat parlementaire de l’époque pour comprendre que cette disposition a été introduite dans la loi
afin qu’existe une cause de nullité générale. Ainsi donc on doit admettre que la nullité est
susceptible d’être ici prononcée en l’absence d’une disposition expresse la prévoyant dès lors
qu’irrégularité promise compromettrait un intérêt important que le législateur voudrait protéger.
Ces intérêts ne sont pas donnés par le législateur. C’est le juge qui va décider que tel ou tel autre
disposition est une disposition impérative (cf. clause léonine, intangibilité des engagements, principe
de libre révocabilité). Point de droit influencé par le juge, on a ici une certaine insécurité juridique
sur ce point, revirement toujours possible.
Ces articles visent exclusivement la violation des dispositions impératives du présent livre (cf.
ce que l’on a vu plus tôt). Ici la question qui se pose en plus est celle de savoir si la violation de
certaines dispositions de la partie réglementaire pourrait être sanctionnée par la nullité ? Car lorsque
l’on parle du présent livre on parle de la partie législative. Ici tout dépend de la formulation du texte.
Aucun problème quand la loi renvoi expressément à une disposition réglementaire et prévoit donc
la nullité en cas de violation de cette disposition réglementaire (L225-121 Ccom). Pas de problème
non plus quand le texte règlementaire est indissociable de la loi (L225-105 Ccom). En revanche
incertitude totale face à des dispositions réglementaire totalement détaché de la loi. Ici
jurisprudence est totalement contradictoire. Elle admet la nullité dans 3 cas :
• clause statutaire qui reproduit la loi n’a pas
été respecté ;
• loi renvoi au statut ;
• nullité en cas de non respect d’une clause des
statuts constituant le prolongement d’une
disposition légale impérative.
En dehors de ces hypothèses le juge et donc la jurisprudence est assez hostile a prononcé la
nullité.
Nullité des contrats, acte ou délibération serait nul pour objet ou cause illicite, vice du
consentement ou défaut de capacité. Ici pas de difficulté car le droit de l’UE ne s’applique pas
(directive ne concerne que les nullités de société).
Nullité que l’on a évoqué sont des nullités d’acte, qui découle du non respect soit d’une
disposition impérative, soit du droit commun des contrats. Au départ il y a un vice, dès lors on peut
comprendre que dans certaine hypothèse il y ait la nullité. On est bien d’accord que la nullité
s’appuie en amont sur un vice.
Il existe une autre possibilité pour obtenir la nullité d’un acte ou d’une délibération, c’est ce
que l’on appelle l’abus de majorité, ici on n’est pas sur le même plan car ici la décision ne faut l’objet
d’aucun vice. Malgré tout acte ou délibération sera annulé. Abus de majorité est une création
prétorienne qui s’appuie sur une théorie qui est la théorie de l’abus de droit, qui conduit à prononcé
la nullité d’une délibération dès lors que : la décision est contraire à l’intérêt sociale et a été prise
par les majoritaires contre les minoritaires (cumulative). Si conditions démontrés alors le magistrat
peut prononcer la nullité de l’acte.

§2. Nullité acte et délibérations modifiant les statuts


S’applique aux délibérations modifiant les statuts. C'est-à-dire les décisions extraordinaires
prises lors d’AG extraordinaire. Concerne toute les Scom et Sciv.

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Cela concerne également les actes modifiant les statuts dès lors qu’il s’agit d’une société
commerciale par contre cela ne concerne pas les Sciv, pour les sociétés civile on ne distingue pas
entre les actes qui modifie ou non les statuts, ils sont tous traités par les règles du §1.
Ces nullités ne peuvent résulter que d’une disposition expresse du présent livre ou des lois
qui régissent les nullités des contrats. Donc il faut un texte qui prévoit que dans tel ou tel cas il y a
nullité (cf. section 1 : nullité de société). Ces dispositions sont répartis dans le code (exemple : articles
L223-7 ; L223-27 ; L223-43 ; L225-96 ; L225-104 ; L225-121…).
Ces nullités peuvent résulter aussi de la nullité des contrats selon l’article 1108 Cciv : vice du
consentement, défaut de capacité, objet illicite ou cause illicite, ici encore la directive de l’UE
n’intervient pas.
Tout ce que l’on a dit sur l’abus de majorité s’applique également ici.

Section 3 : Effets de la nullité


Concernant les nullités des sociétés, les jugements de nullités sont très rares. Les hypothèses
sont rares et lorsqu’elle existent-elles peuvent faire l’objet de régularisation. Si éventuellement une
nullité était prononcée, ici le droit des sociétés manifeste une certaine originalité : la nullité n’a
d’effet que pour l’avenir, la nullité est assimilée à une dissolution. Les règles de dissolution de
sociétés vues s’appliques.
Pour la nullité des actes ou délibération, ici il y a un effet rétroactif. Donc application du droit
commun. Attention la nullité d’un acte est inopposable aux tiers de bonne foi.

Sur le plan de la responsabilité, les personnes responsables de l’irrégularité peuvent voir leur
responsabilité civile mise en jeu dans un délai maxi de 3 ans.

Partie 2 : le droit spécial des sociétés


Règles spécifiques à chacune des structures. Pour présenté l’ensemble de ses règles spéciales
on va utiliser une différentiation faite sur un plan doctrinal, classiquement on distingue l’ensemble
des sociétés en trois groupe de nature : les sociétés de personnes ; les sociétés à responsabilité
limités ; les sociétés par action/de capitaux. A l’intérieur de ses catégories on a les formes de société.
Société de personnes : très fort intuitu personae entre les associés, avec peu d’associé qui
s’associe en considération de la personne des autres associés. Société au sein desquelles la
responsabilité des associés est illimitée.
Société à responsabilité limité : ici on a un intuitu personae entre les associés, mais moins
fort. Ici les associés ont une responsabilité limitée. C’est à mi chemin avec les sociétés par action.
Société par action : ce n’est pas une catégorie homogène, la star c’est la SA (multinational),
on a aussi la SAS (peu être une petite structure). Ici peu ou pas d’intuitu personae. Les associés ont
une responsabilité limitée.

Chapitre 1 : les sociétés de personnes


Ici on classe deux types de société : la SNC (sociétés en nom collectif) et la SCS (sociétés en
commandite simple). Certain auteur classe ici aussi la société en participation mais nous, nous
l’avons déjà vu. Ces sociétés sont rares.

Section 1 : la société en nom collectif


C’est une structure qui a l’heure actuelle est assez marginal (2% du nombre total des
sociétés). Structure ancienne, qui présente des caractéristiques qui lui sont propres, parfois unique.
Cette société accorde des droits aux associés qui sont peu nombreux avec une responsabilité
illimitée. Direction de cette société est confiée à un gérant.

§1. Les caractéristiques de la SNC


L221-1 Ccom précise que les associés de la SNC répondent indéfiniment et solidairement des
dettes sociales. Patrimoine privée des associés viendra en garantie du passif externe social. Solidarité

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signifie qu’un créancier social peut se retourner contre n’importe lequel de ses associés pour la
totalité de la créance qui lui ait du (pourra se retourner ensuite contre ses associés). Solidarité est un
avantage considérable pour les tiers. Cela explique le fort intuitu personae. Minimum deux
personnes, pas de SNC unipersonnel. On n’a pas de maximum.
Autre caractéristique de la SNC est la transmission de la commercialité de la société aux
associés. Conformément à L210-1 Ccom la SNC est un commerçant personne morale. En général les
associés d’une Scom n’acquièrent pas de ce fait la qualité de commerçant, or dès lors que l’on est
associé d’une SNC on est commerçant (cas presque unique). Cela sous entend qu’il faut pouvoir
acquérir cette qualité, il faut avoir la capacité d’exercer le commerce (fonctionnaires, condamnation,
mineurs).
Cela a des conséquences sur la possibilité d’être associé d’une SNC (capacité), explique aussi
le fait que le législateur ait reconnu la responsabilité illimité des associé, c’est parce qu’ils sont des
commerçants et que les commerçants ont une responsabilité illimitée.
Comment se fait il qu’il existe encore de SNC puise que le droit français prévoit des structures
avec une responsabilité limitée ? La survie de cette structure s’explique par une autre caractéristique
très importante. Elle se trouve en droit fiscal, c’est ce que l’on appelle la transparence fiscale. Cela
veut dire que fiscalement la société n’existe pas. Cela veut dire que l’impôt est prélevé sur la tête des
associés. L’impôt du par la SNC n’est pas payé par la société mais par les associés directement. Les
bénéfices s’ajoute aux revenus de l’associé et sur cette base là sera calculé l’impôt du par l’associé.
Cela signifie que si la société réalise des pertes, ses pertes viennent en déduction des revenus de
l’associé ce qui diminue d’autant sa base d’imposition. Ce mécanisme est notamment utilisé dans les
groupes de sociétés. Pourquoi ?
Si on a un groupe, à la tête du groupe une société A (SA) et cette société
détient la majorité de part social d’une société B (SARL), société A réalise des
bénéfices de 1 000 et que la société B réalise une perte de -200, pour l’imposition B
ne paie pas d’impôt mais A paie un impôt sur la base de 1 000.
Si on a un groupe, à la tête du groupe une société A (SA) et cette société
détient la majorité de part d’une société B (SNC), société A réalise des bénéfices de
1000 et que la société B réalise une perte de -200, bénéfices et perte de SNC sont
répercuté sur la tête de l’associé. Ces -200 vont remonter dans la société A. Donc
base d’imposition de la société ce sera 800. SNC permet de faire remonter les
déficits, utile pour des sociétés qui ne font pas de bénéfices, une hotline, un centre de
recherche…

Sinon en matière de droit des sociétés, SNC est une société PM, elle a une dénomination
social qui doit être suivi de SNC. Elle a un siège social, une nationalité… Idem que pour n’importe
quelle société.

§2. Droits des associés


Tous associés de SNC est titulaire de 3 types de droit :

A/ Droit à l’information
Législateur prévoit des prérogatives minimales :
- Ainsi les associés non gérant ont le droit de consulter sur place deux fois par ans
tous les documents sociaux, ils peuvent poser au gérant des questions écrites
deux fois par ans (L221-8 Ccom).
- Les associés peuvent obtenir dans les 15 jours qui précèdent l’assemblée annuelle,
les comptes sociaux, le rapport du commissaire au compte (pas d’obligation
d’avoir un CAC, profession libéral dont la mission est le contrôle de la
comptabilité), le texte des résolutions
→ A défaut d’obtenir ses documents l’associé eut sollicité en référé une
mesure d’injonction judiciaire sous astreinte ou la nomination d’un

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mandataire chargé de procédé à la communication. Procédure doit être
dirigée contre les dirigeants en leur nom personnel et non contre la société.
Initialement doit des sociétés français était constellé de dispositions pénales,
or trop de sanctions disproportionnés et les juges n’appliquait jamais. Donc
droit des sociétés étaient assez inefficaces. Législateur a pris acte et dès
année 90 mouvement de dépénalisation du droit des sociétés, à la place on a
introduit la procédure d’injonction sous astreinte en référé.

B/ Droit de vote
Décision prise suite à un vote au sein des assemblées ou suite à des consultations écrites si
les statuts l’on prévus. Possibilité de substitué la réunion d’une assemblée par une consultation écrite
s’est généralisé dans le droit des sociétés, se retrouve pour tous le droit des sociétés. Pour certaines
assemblées ont est obligé de se réunir, par exemple au moins une fois par ans pour approuvé les
comptes sociaux. Ce droit de vote est un droit absolu des associés (sauf si législateur l’a prévu). Ne
pas confondre avec le démembrement du droit de propriété sur des titres (cf. plaquette de TD).
Particularité importante. Règle que l’on rencontre pour toute les structures en droit des
sociétés, c’est que le droit de vote se calcule par part sociale détenu ou action détenu, la règle
normalement c’est une action/une part = une voix. Or pour la SNC c’est un cas particulier, le vote ne
se fait pas par titre mais par tête. Ici c’est un homme = une voix. Les statuts peuvent prévoir la règle
générale car ce n’est pas une règle impérative.
Autre particularité, en général en droit des contrats on ne peut modifier celui-ci qu’a
l’unanimité. Or en droit des sociétés les décisions sont prises en général à la majorité. Or ici dans le
cadre d’une SNC il faut prendre les décisions à l’unanimité, c’est encore une particularité. Les
statuts peuvent prévoir la règle générale car ce n’est pas une règle impérative.

C/ Droit aux bénéfices


Comme tous associés ils ont droit aux bénéfices dans les proportions prévus dans les
statuts. La liberté est totale, il peut y avoir inégalité entre les associés mais il y a une limite avec les
clauses léonines. Cela est valable pour toutes les sociétés, si les statuts sont silencieux cela se fera en
proportion aux apports.
Pour les SNC pas de capital minimum exigé.

§3. Gérance

A/ Nomination/révocation du gérant
C’est l’AG des associés qui désigne le ou les gérants à l’unanimité sauf disposition contraire
des statuts. Si les statuts n’ont rien prévus, tous les associés ont la qualité de gérant. Le gérant peut
être un associé comme un tiers. Il peut être désigné dans les statuts où non. Peut être une personne
physique ou une personne morale (ici particulier car souvent seulement personne physique). La
nationalité n’importe pas.
Rien n’interdit à un gérant non associé d’être titulaire d’un contrat de travail. Si c’est un
gérant associé il ne pourra pas être titulaire d’un contrat de travail car il est commerçant
(commerçant ne peut pas être salarié). Un associé même non gérant ne peut pas non plus avoir de
contrat de travail dans la société puisqu’il est aussi commerçant.
Modalité de révocation sont un peu complexe. Règles prévus à L221-12 Ccom, ce sont des
règles supplétives, c'est-à-dire que dérogation possible avec les statuts. On a trois hypothèses :

- Si tous les associés sont gérant ou si la gérance est confiée à un ou plusieurs


associés désignés dans les statuts : la révocation doit être décidée à l’unanimité
des autres associés. Cette révocation entraine la dissolution de la société sauf si
les statuts ou les associés décident le contraire (vote unanime de tous les associés

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y compris du révoqué). Vote de la révocation et de la continuation doivent être
simultané sinon la dissolution sera automatique.

- Si le gérant est un associé non désigné dans les statuts : révocable dans les
conditions fixées par les statuts, en cas de silence unanimité des autres associés,
ici la révocation n’entraine pas la dissolution de la société.

- Si le gérant n’est pas associé : révocable dans les conditions fixées par les statuts,
sinon à la majorité absolue (moitié +1).

Remarque 1 :
En matière de révocation des dirigeants, le droit des sociétés met en place deux types de
révocations :
- On a la révocation pour juste motif, c’est le cas du gérant de SNC mais aussi du
gérant de SARL et du directeur général de SA. La révocation pour juste motif c’est
que je peux révoquer mais si je n’ai pas de raisons particulière le révoqué à droit
à des dommages et intérêts ;
- On aussi les révocations ad nutum, c’est les révocations dans justes motifs. C’est
des révocations à la discrétion de l’organe qui peut révoquer. Ici si l’on révoque
alors que l’on n’a pas de motifs on ne paie pas de dommages et intérêts
(administrateur de SA).

Remarque 2 :
Il faut faire attention aux circonstances de la révocation, c'est-à-dire la manière dont on
révoque, si elle est brutale, vexatoire, infamante, sans respect du contradictoire, alors la révocation
permet l’obtention de dommages et intérêts.

B/ Pouvoir du gérant
Dans les rapports entre associés et en l’absence de clause limitative de pouvoirs dans les
statuts le gérant peut faire tous acte de gestion dans l’intérêt de la société.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant est le représentant légal de la société. Ses pouvoirs
sont donc définis exclusivement par les textes. Conformément au texte (L221-4 Ccom) le gérant peut
faire tous acte de gestion dans l’intérêt de la société.
Concernant la validité des actes accomplis par le gérant en infraction avec une clause
limitative de pouvoir, l’acte est valable car les clauses limitatives de pouvoir sont inopposables aux
tiers. Ceci est un principe valable pour toutes les sociétés. Les associés pourront se retourner ensuite
contre le gérant dans le cadre de la responsabilité contractuelle du gérant.
Principe de spécialisation de la PM, normalement une société n’est capable juridiquement
que dans le cadre de son objet social. Principe ne s’applique pas pour certaine société du fait du droit
de l’UE, pour les SARL et les S par action. Ici on est en présence d’une société de personne donc ce
principe s’applique à la SNC. Tous les actes conclus hors l’objet social sont nuls, sauf si le tiers savait
ou ne pouvait pas ignoré que l’acte passé dépasser l’objet social.

(semaine de vacances)
01/03/16 – 8h à 11h45

C/ Responsabilité civile du gérant


Concerne tous les dirigeants de sociétés. Pour engagé la responsabilité civile d’un gérant il y
a 3 actions possibles :
- L’action sociale (1)
- L’action individuelle (2)
- Responsabilité vis-à-vis des tiers (3)

27
1/ Action sociale
Action intenté par les associés afin de réparer un préjudice subi par la société. Elle peut
également être intentée par un autre dirigeant. Le point commun est que l’objectif est de réparer un
préjudice à la société (DI pour la société). Il y a deux origines à cette action : associés, action « ut
singuli » ou dirigeant, action « ut universi ».
Une lecture historique de la jurisprudence nous montre que ses actions sont rares. Il faut
être très altruiste, car un associé qui intenterai ce type d’action supporterait tous les frais de
procédure pour au final voir les DI être alloué à la société et pas à lui. De plus il y a une certaine
solidarité des gérants (en fonction) entre eux donc l’autre type d’action est rare aussi. Les cas que
l’on rencontre parfois c’est un nouveau gérant contre l’ancien gérant.

2/ L’action individuelle
L’objectif est de réparer un préjudice subi par un associé (DI pour l’associé). Selon le droit
commun de la responsabilité civile, on ne répare que les préjudices directs. La CCass ne reconnait
l’action individuelle que si le préjudice allégué par l’actionnaire ou l’associé est distinct du préjudice
subi par la société. Dès lors que le préjudice subi par l’associé n’est que la conséquence du préjudice
subi par la société, donc ricochet il n’est pas réparable (exemple : associé n’a pas de dividendes car
chute du chiffre d’affaire).
Rares sont les cas où l’on peut reconnaitre l’existence d’un préjudice distinct. Souvent le
préjudice subi par les associés n’est que la conséquence du préjudice subi par la société. Seuls cas où
la jurisprudence à reconnu l’existence d’un préjudice distinct c’est dans l’hypothèse de
reconnaissance de droit (droit d’information) spécifiques aux associés qui n’ont pas été reconnu. Ici
c’est le dirigeant personnellement qui paie les DI.

3/ Responsabilité vis-à-vis des tiers


Ici on a un tiers qui prétend avoir subi un préjudice du fait de la faute d’un dirigeant. Il
demande réparation. S’il obtient gain de cause le gérant devra réparer le préjudice subi (DI). Ici la
CCass créer aussi un obstacle, celui de la faute dite détachable. La responsabilité personnelle du
dirigeant ne pourra être engagée que si la faute qu’il a commis est séparable/détachable de ses
fonctions. Si on ne démontre pas l’existence de cette faute détachable, la responsabilité d dirigeant
ne peut être engagé. C'est-à-dire qu’ici le tiers devra engager la responsabilité de la société en tant
que PM (DI seront payées par la société).
L’origine ici est celle de la notion de faute de service. Fonctionnaire qui commet une faute
dans le cadre de ses fonctions, est-il responsable ou est-ce l’Etat qui est responsable ? Si la faute est
commise dans l’exercice des fonctions, c’est l’Etat qui est responsable ; si la faute dépasse ses
fonctions alors c’est lui personnellement qui est responsable.
La théorie précédente à été transposé au droit des sociétés. Si le dirigeant commet une
faute dans l’exercice de ses fonctions, c’est la société qui est responsable ; si le dirigeant commet
une faute qui dépasse ses fonctions alors c’est lui personnellement qui est responsable (cf. faute
détachable).
Tout le jeu du tiers est d’apprécier si la faute commise par le dirigeant est ou non détachable.
Selon qu’elle est séparable où non le type d’action va différer. Il est logique que lorsqu’une personne
certes dans le cadre de ses fonctions, mais qui accompli un acte à l’évidence hors de ses fonctions, en
soit responsable. L’inverse est aussi normal, c'est-à-dire que la société soit responsable d’acte dans
les fonctions. Il faut penser aussi au préjudice, à la réparation et à la personne la plus solvable,
souvent c’est la société. Ne pas reconnaitre la faute séparable ce n’est pas forcément au préjudice du
tiers.
Que doit on comprendre par faute séparable/détachable ? C’est la jurisprudence qui en
donne une définition. C’est une faute intentionnelle d’une particulière gravité, incompatible avec
les fonctions de dirigeant. Définition vague, l’interprétation par les juges est donc aléatoire. Parfois
le fait de reconnaitre que la faute n’est pas séparable est au bénéfice de la victime qui pourra se
retourner contre la société qui est plus solvable. Sur un plan juridique le contenu de la notion de

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faute séparable reste relativement flou. Parfois sur des affaires similaires on a des positions de la
CCass différentes, souvent d’un un souci d’équité (question de solvabilité).

Attention ici régime générale de responsabilité civile des dirigeants pour toutes les sociétés !

D/ Dissolution
Remarque : ici on retrouve toute les causes communes de dissolution, avec une particularité,
l’article L221-15 du CCom précise que le décès où toute infirmité fatale (faillite, interdiction
d’exercer une activité commerciale, incapacité), entraine la dissolution automatique de la société
sauf clause contraire des statuts. Témoigne du caractère intuitu personae très fort de ce type de
structure.

Section 2 : la société en commandite simple


Sur un plan pratique cette société est une société fantôme, ancienne et qui n’existe plus
vraiment. Le RCS nous dit qu’il y a 0,08% des sociétés immatriculés qui sont des sociétés en
commandite (simple et par action). On est ici dans une société à mi chemin entre la SNC et la SARL.

La particularité ici est qu’il y a deux types d’associés :


- les associés commandités : ils sont responsable indéfiniment et solidairement du
passif social. Considéré comme des associés de SNC (même régime s’applique). Ils
ont la qualité de commerçant.
- les associés commanditaires : ils ont une responsabilité limitée à leurs apports. Ils
sont dans la situation des associés de société à responsabilité limité.

Attention ! Les commanditaires n’ont pas le droit de s’immiscer dans la gestion de la


société. Seuls les commandités peuvent s’immiscer dans la gestion. Souvent le gérant est choisi parmi
les commandités. La non-immixtion des commanditaires dans la gestion, c’est pour la gestion
externe. En interne les commanditaires peuvent intervenir. C’est l’externalisation de cette gestion vis-
à-vis des tiers qui pose problème. Ils ne doivent pas donner l’impression au tiers qu’il s’agit de
commandités. Cette externalisation est interdite pour une question de responsabilité, car les
commandités ont une responsabilité illimité, donc leur patrimoine personnel vient en garantie. Le
tiers lorsqu’il contracte avec la société ce qu’il apprécie c’est qu’en cas de difficulté il peut savoir qu’il
pourra se retourner sur le patrimoine de la société mais aussi des associés commandités. On pourrait
tromper le tiers en présentant une personne dont l’importance du patrimoine personnelle pourrait
rassurer le tiers, dès lors qu’un commanditaire ferait cela, il ferait semblant d’être commandités, alors
il serait requalifié de commandités et donc passerait d’une responsabilité limité à illimité. Si son acte
de gestion s’externalise il risque une requalification. Donc les commanditaires doivent se cantonner
à des actes de gestion interne.

Tous les apports sont possibles pour ce type de société. Pas de capital minimum, pas de
forme unipersonnel car il faut être au moins 2.

Chapitre 2 : Les sociétés à responsabilité limité


Il faut nuancer l’usage du pluriel, c’est un abus car en faite il n’existe qu’un seul type de SARL
mais qui peut revêtir deux formes.
On a d’un coté la société unipersonnel que l’on appelle l’EURL (section 1) et de l’autre celle
qui est pluripersonnelle que l’on appelle la SARL (section 2). Mais attention l’EURL est une SARL.

Section 1 : l’EURL
Institué par une loi du 11 juillet 1985. C’est la 1ère fois qu’il est possible de constitué une
société seule selon l’alinéa 2 de l’article 1832. Avant on utilisait un « homme de paille », par
exemple une grand-mère avec une part dans la société. Il y a quelque problème tout de même avec

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cette société, où est l’affectio societatis ? L’idée ici était surtout de protéger le patrimoine personnel
du commerçant.
L’EURL est une société commerciale par la forme quelque soit son activité. On à pas de
régime spécifique, c’est le régime général de la SARL qui s’applique (L223-1 à L223-43 du CCom)
avec quelque particularité.

§1. La constitution
Décision unilatéral par la personne qui deviendra associé unique. La décision peut découler
d’une décision de transformation ou d’une décision de création. La personne qui prend la décision
n’a pas forcement la qualité de commerçant, la commercialité de la société ne s’étend pas à l’associé.
C’est l’EURL qui est le commerçant et non l’associé unique.
L’apparition d’une EURL peut également découler de la réunion de toutes les parts d’une
SARL dans une seule main. Ici il y a automatiquement « transformation » en EURL.
Il n’y a pas de capital minimum, tous les types d’apport sont possibles. S’il y a des apports en
industrie ils ne participent pas à la formation du capital (principe général pour toutes les sociétés).
S’il y a des apports en nature, cela nécessitera en principe l’intervention d’un commissaire à l’apport
désigné par l’associé unique.
Cette décision de constitution de l’EURL se matérialise par la rédaction de statuts qui doivent
mentionner au moins la forme EURL (SARL unipersonnelle), la durée, la dénomination sociale
(précédé ou suivi de la forme sociale c'est-à-dire SARL), le siège social, l’objet social et le montant du
capital social. Les statuts sont signés par l’associé.
Décret du 19 décembre 2008 propose des modèles de statuts qui dans le silence de l’associé
unique s’applique automatiquement.
Une personne physique ou une personne morale peut être associé unique d’une EURL.
Même une EURL peut être associé unique d’une autre EURL. Cependant en pratique c’est souvent
une personne physique.

§2. Le fonctionnement

A/ L’administration

1/ Gérance
Théoriquement l’associé unique a le choix entre deux méthodes d’administration :
- il gère lui même d’EURL (hypothèse la plus fréquente), ici il a tous les pouvoirs ;
- l’associé unique nomme un gérant, ce gérant est dans la même situation qu’une
SARL pluripersonnelle.

Quelque soit l’hypothèse le gérant doit être obligatoirement une personne physique. La
direction des sociétés est confiée de manière générale à des personnes physiques. Le seul cas qui
vient en dérogation c’est la SNC.
Les fonctions du gérant peuvent être gratuites ou rémunéré. Le gérant est investi des
pouvoirs les plus étendues pour agir en toute circonstance au nom de la société. Il y a
théoriquement deux limites aux pouvoirs les plus étendues :
- L’objet social, principe de spécialité de la PM : théoriquement une PM a une
capacité juridique limité à son objet social. Cependant ce principe ne s’applique
pas aux SARL et donc à l’EURL. Si je contracte aux delà de l’objet social alors l’acte
est valable.
- Les clauses limitatives de pouvoirs : souvent dans les statuts on introduit des
clauses limitatives de pouvoirs. On peut imposer une procédure d’autorisation. Ces
clauses sont faites pour contrôler l’action du gérant. Ici l’intérêt est limité lorsque
la gérance est effectuée par l’associé unique. Intéressant lorsque l’associé nomme

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un gérant. Que ce passe t il si cette clause n’est pas respectée ? L’acte reste valable
car ses clauses sont inopposables aux tiers.

2/ Commissaire aux comptes


Profession libérale, spécialiste de la comptabilité, rémunérée par la société qui les emplois.
Pour certaine société cette nomination est obligatoire (SA), pour d’autre elle est facultative donc très
rare. Pour l’EURL cette nomination n’est pas obligatoire, sauf dépassement de certains seuils :
- Totale du bilan supérieur à 1 million 550 milles euros ;
- Totale de chiffre d’affaire HT de 3 millions 500 milles euros ;
- Un nombre de salarié supérieur à 50.

Si deux des trois seuils sont dépassé alors la nomination des CAC est obligatoire. Souvent
en pratique les EURL et SARL n’ont pas de CAC.

3/ L’assemblée
Tous les pouvoirs sont entre les mains de l’associé unique. Le législateur a cependant adapté
les règles, l’associé est exempté de l’obligation de se convoquer lui même. L’associé approuve les
comptes, décide de la distribution des dividendes, de la modification des statuts… Sur le plan
formel l’ensemble des décisions doivent être consigné sur un registre des décisions. Cette règle est
très importante car c’est une rare cause de nullité de la décision.
Si l’associé approuve ou désapprouve les conventions réglementés (conventions qui lient la
société avec un dirigeant de la société ou un associé de la société, par exemple associé achète un
bien à la société). Ici le problème est le conflit d’intérêt, donc on a une procédure spéciale mise en
place. Cette procédure aboutie dans tous les cas à une approbation ou une désapprobation de la
convention réglementée par l’AG. Ici il y a un problème, normalement l’associé concerné ne doit pas
prendre part au vote, or dans une EURL il est tous seul, donc il peut voter. Cette procédure implique
un rapport spécial fait par le gérant, ce rapport est transmis à l’AG. Le législateur dispense le gérant
dès lors qu’il est associé unique de rédiger le rapport.

4/ Comptes annuels et information


Chaque année le gérant va établir des comptes annuels et un rapport de gestion. Ces
rapports sont déposés au greffe du TC.
Si l’associé unique n’est pas gérant, il bénéfice alors d’un droit de communication
permanent des documents sociaux concernant les trois derniers exercices sociaux.

B/ Dettes

1/ Principe :
L’EURL est une société à responsabilité limité, l’associé unique supportera donc les dettes
sociales qu’à concurrence de son apport, donc son patrimoine personnel est à l’abri. Le créancier
peut se retourner contre la société, et si la société ne peut pas payer alors les créanciers ne peuvent
rien faire.
Le législateur à voulu minimisé le danger pour le tiers en imposant aux sociétés de préciser la
forme de la société, donc il sait que lorsqu’il contracte avec une EURL les associés ont une
responsabilité limité aux apports.

2/ Dérogation :
1° Le cautionnement : mise en place en parallèle un contrat de cautionnement. L’associé va
se porter caution personnelle de tel ou tel engagement de la société. C’est systématiquement
demandé par les banques.

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2° Loi du 25 janvier 1985 : possibilité d’étendre la procédure de liquidation aux dirigeants
de droit ou de fait d’une société. Par ce biais les créanciers sociaux d’une société en liquidation
judicaire peuvent se retourner contre le patrimoine personnelle du dirigeant (ici souvent l’associé).

C/ Bénéfices
Régime fiscal de la SARL classique c’est l’IS (impôt sur les sociétés). Le problème de l’IS c’est
qu’il y a beaucoup de formalité fiscale, disproportionné concernant une EURL. Le législateur à
considéré que s’il maintient l’EURL dans le régime général de l’IS cela pouvait devenir un frein à la
constitution des EURL.
Il a donc offert la possibilité pour les EURL (option), que les bénéfices qu’elle réalise soit
frapper de l’IR (impôt sur le revenu) au titre des BIC sur la tête de l’associé unique. Sur un plan
fiscal l’EURL est transparente. Il faut noter que l’administration fiscale considère que l’ensemble des
bénéfices ont été distribué et donc impose l’associé unique sur cette somme là. Dès lors que c’est
l’associé unique sui décide ou non de la distribution du bénéfice, forcement il sera favorable à la
distribution puisqu’il va payer un impôt dessus. Ce mécanisme favorise la distribution systématique
de dividendes, il y a donc très peu de mise en réserve. Ce mécanisme permet de supprimer tous
bénéfices, pour cela on joue sur les charges et notamment les salaires. La logique consiste à absorber
le bénéfice par un salaire versé au gérant.

Affectation du bénéfice :
- Mise en réserve (rare vu le système fiscal) ;
- Distribution de dividendes (option privilégié) ;
- Une part mise en réserve et une part distribué.

C’est l’AG des associés (associé unique) qui décide de l’affectation librement. Le CCom va ici
poser une obligation et une interdiction qui limite la liberté de l’associé unique.
Obligation : l’associé unique est obligé de mettre chaque année 5% des bénéfices en
réserves jusqu'à ce que cette réserve atteigne 10% du capital social (réserve légale). Cette règle n’a
plus vraiment de sens aujourd’hui car il n’y a plus vraiment de capital minimum.
Interdiction : interdiction de verser des dividendes fictifs, c'est-à-dire des dividendes qui
excèdent le montant des bénéfices de l’entreprise. On a ici une répression pénale. Cette interdiction
explique une autre règle, l’interdiction de prévoir des intérêts fixes sur les sommes distribués.

D/ Parts sociales
Le capital d’une SARL, y compris une EURL est divisé en parts sociales égales. C’est les
statuts qui en fixent la valeur nominale. On parle ici de parts sociales et pas d’action.
Dans une EURL la totalité des parts sociales sont attribués à l’associé unique qui est tous
seuls. Il peut céder librement ses parts, toutes les procédures d’agrément qui existe pour la SARL ne
s’appliquent pas ici dans l’hypothèse unipersonnelle. Il peut céder la totalité à une personne où à
plusieurs. S’il cède à une personne l’EURL continue à exister. S’il cède à plusieurs, de fait l’EURL
devient une SARL pluripersonnelle sans formalités.

§3. La dissolution
On retrouve toute les causes de dissolution commune à toutes les sociétés. On met de coté
les causes lié à une pluralité d’associé (cf. mésententes entre associé).
Dès lors qu’il y a dissolution, s’ouvre une période de liquidation. Ici il y a une particularité
notable, quand l’associé unique est une PM, depuis la loi du 15 mais 2001 il y a une transmission
universelle un patrimoine de l’EURL vers l’associé unique PM.
Si l’associé unique est une personne physique, depuis cette loi de 2001, c’est à procédure
normal qui s’applique, il faut réaliser les opérations de liquidation : nominations du liquidateur,
réalise l’actif, désintéresse le passif externe, interne, puis partage le boni.

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Section 2 : la SARL
Ici c’est la SARL classique, pluripersonnelle. Cette SARL a été créée en France par une loi de
1925 (inspiration allemande). La SARL est régi par les articles L223-1 à L223-43 du CCom ; L241-1 et
L241-9 du CCom et R 223-1 à R223-36 du CCom.

§1. La constitution

A/ Condition de constitution
La forme SARL peut être adoptée par toute sorte d’entreprise. Il existe des exceptions en
matière d’assurance et de banque. La constitution implique un contrat et des apports.

1/ Le contrat
Si on met de coté le cas particulier de l’EURL. La SARL nait d’un véritable contrat entre
associé. Le contrat est conclu intuitu personae. On considère qu’entre les associés il y a un intuitu
personae, ce qui explique des règles spécifiques à la SARL (ex : procédure d’agrément en cas de
cession).
Le contrat doit comporter les éléments de l’article 1832 : affectio societatis, apports… A ces
règles du contrat de société s’ajoute les règles de droit commun de validité des contrats
(consentements, capacité…).
L’accord de volonté est constitué par la rédaction et la signature des statuts avec des
mentions obligatoires : forme, durée, dénomination, siège, capital social. Le législateur impose
d’autres mentions : répartition des parts ; leur libération (paiement) ; le dépôt des fonds ;
l’évaluation des apports en nature.
Cette nécessité d’intuitu personae explique que le législateur à l’article L223-3 CCom limite le
nombre d’associé à 100. C’est le seul cas où est plafonné le nombre d’associé, le dépassement de ce
plafond est une cause de dissolution.
Contrairement à la SNC, la SARL ne confère pas la qualité de commerçant aux associés.

2/ Les apports
Pas de capital minimum, tous les apports sont envisageables. Seuls les apports en
numéraire où en nature concours à la formation du capital (exclusion des apports en industrie).
Les apports faits à une SARL obéissent à des règles particulières dont l’objectif est d’essayer
de limiter le risque supporté par les tiers du fait qu’il contracte avec une société à responsabilité
limitée :
- Souscription et libération des parts sociales représentant des apports en nature doit être
intégrale : les apports en nature fait par un associé doivent dans leur totalité être
transférer à la société dès sa constitution, les associé n’ont aucun délai ;

- Pour la libération des apports en numéraire : les apports en numéraire doivent être libéré
d’au moins 1/5 de leur montant au moment de la constitution, la libération du surplus
devra intervenir en une ou plusieurs fois dans un délai de 5 ans maxi à copter de
l’immatriculation, la réalité du versement initial des fonds ne peut être remise en cause car
ce versement donne lieu à l’établissement d’un certificat du dépositaire communiqué au
RCS qui comporte la liste des souscripteur avec le nombre d’action souscrite et les sommes
versées ;

Question de l’évaluation des apports en nature :


Si l’évaluation annoncée ne correspond pas à la réalité, face à ce danger la loi exige que les
biens apportés soit évalué par un expert qui porte le nom de commissaire aux apports.
L’évaluation faite par l’expert ne s’impose pas aux futurs associés, ils peuvent théoriquement
adopter dans les statuts adoptés une valeur différente (en pratique correspondent souvent à la
valeur donné par le commissaire).

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Il est possible aussi pour les futurs associés de décider à l’unanimité de se dispensé de
commissaire aux apports lorsque les apports en nature sont peu important (aucun n’excèdent
30 000 euros ; la valeur total des apports en nature n’excèdent pas la moitié du capital).
Lorsqu’il n’y a pas eu de commissaire aux apports, où lorsque la valeur retenu est différente
de celle proposé par le commissaire : les associés sont alors solidairement responsable pendant 5
ans à l’égard des tiers de la valeur attribué aux apports en nature.
Il existe aussi une responsabilité pénale pour majoration frauduleuse des apports selon
l’article L241-3 du CCom.

La phase finale de la constitution :


La phase finale de la constitution de la société implique des publicités qui sont communes à
toutes les sociétés :
- Rédaction par écrit des statuts (L210-2 Ccom) ;
- Publication d’un avis dans un journal d’annonce légale (R210-3 et R210-4 Ccom) ;
- Dépôt au greffe des statuts (R123-103 Ccom) ;
- Dépôt de l’acte de nomination du gérant et éventuellement du rapport du commissaire
aux apports (R123-103 Ccom) ;
- Immatriculation de la société au RCS (R123-35 et R123-36 Ccom), selon L210-6 cette
immatriculation fait naitre la PM.

08/03/2016 – 8h à 11h45

B/ Actes passé pendant la constitution


Pour des raisons pratiques, certains actes doivent être où peuvent être accompli
immédiatement alors que la société est en cours de constitution : louer un local, acheter du
matériel, engagé les premiers salariés.
Quand ses actes sont réalisés, la société n’étant pas immatriculé, elle n’a pas encore de
personnalité morale. Puisqu’elle n’existe pas juridiquement elle ne peut pas contracter. Qui va être
engagé par ses actes accomplis ? Par un associé qui sera ensuite le gérant. A priori c’est lui qui est
engagé. Or il signe pour la futur société donc il faut envisager une procédure qui permette une
reprise de ses actes par la société postérieurement. Le législateur à organiser deux mécanismes : l’un
à l’article L210-6 Ccom (1) et l’autre à l’article R210-5 (2).

1/ Le mécanisme général selon L210-6 Ccom


Il est prévu à l’article L210-6 du Ccom. Cet article pose un principe que l’on connait bien, la
personnalité morale nait à la date de l’immatriculation. Dans la suite de l’article, on règle le sort des
actes accomplis avant l’acquisition de la PM.
Sur le principe général ses actes engagent les personnes qui les ont accomplis, signés. Après
immatriculation, la société peut reprendre ses actes à son compte. Pour cela il suffi d’une décision
prise par les associés à la majorité absolue :
- Si les associés votent à la majorité la reprise, les personnes qui avaient agi pour le compte
de la société en formation se trouvent libéré de cet engagement et la société se trouve
elle rétroactivement engagé.
- Si les associés ne votent pas la reprise des actes, ici les personnes qui avaient signés l’acte
initialement se trouvent toujours engagé par cet acte. S’ils sont plusieurs à avoir signé ils
sont tenus solidairement des engagements. Le créancier peut se retourner contre
n’importe lequel des débiteurs l’intégralité de la somme du, le débiteur ensuite pourra se
retourner contre ses codébiteurs (en matière civile la responsabilité est conjointe).

Cas où le projet de société est abandonné en cours de route, avant l’immatriculation. La


société n’est donc jamais immatriculée. Pas de reprise d’acte puisqu’il n’y a pas d’immatriculation. Ici
c’est la discussion afin de savoir si on est en présence d’une société créer de fait où d’une société en

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formation. Selon la qualification démontrée le système de responsabilité est différent : société crée
de fait renvoi au mécanisme des SEP donc possibilité dérogatoire pour le créancier de pouvoir se
retourner contre d’autres patrimoines que celui du cocontractant (agir à la vues et sues des tiers en
qualité d’associés, engagement à tourné à l’avantage de l’un des associés, immixtion d’un associé
dans le contrat) ; cela n’existe pas dans l’hypothèse d’une société en formation, où le cocontractant
est seul engagé.

2/ Le mécanisme de l’article R210-5 Ccom


Partie réglementaire en théorie ne peut pas déroger à la loi, seulement la compléter. Ici
cependant on apporte un autre mécanisme que celui prévu par la loi. Institutionnellement ce
mécanisme est non valide cependant l’inconstitutionnalité n’a jamais été soulevé.
Ce mécanisme se trouve avant l’immatriculation. Le pivot de ce mécanisme est la signature
des statuts. Il faut distinguer deux périodes : celle avant la signature et celle après mais avant
immatriculation.

Avant la signature des statuts : tous les actes accomplis peuvent être repris par la
société au moment de la signature des statuts, il suffit d’annexer aux statuts la liste de ses
engagements. La signature des statuts emporte reprise des engagements par la société. C’est
une reprise anticipé, car il ne peut pas y avoir reprise effective car la société n’a pas de PM
tant qu’elle n’est pas immatriculé.

Après la signature des stauts mais avant l’immatriculation : ici on peut donner
mandat à un associé, c’est un mandat spécial pour prendre tel ou tel engagement au nom de
la société en formation. A partir de là, l’immatriculation de la société emportera reprise
automatique des engagements pris par le mandataire.

Remarques sur les 2 mécanismes :


Ces deux types de mécanisme de reprise, c'est-à-dire le mécanisme législatif et le mécanisme
réglementaire sont complémentaires.
Selon Cass, Com, 18 mai 2005, le formalisme légal (L et R) est suffisant pour reprendre, si les
statuts ajoutaient des conditions supplémentaires pour qu’il y ait reprise, ses conditions seraient
inefficientes. Seul le formalisme légal (L et R) permet la reprise, donc aucune autre procédure
statutaire n’est efficiente.
Selon Cass, Com, 23 janvier 2007, seul les actes accomplis au nom d’une société en
formation peuvent bénéficier des mécanismes de reprise présentés. Il faut donc que monsieur X
précise qu’il contracte au nom de la société en formation. Sinon les mécanismes de reprise ne
peuvent pas être mis en œuvre.

§2. Le fonctionnement
On retrouve l’administration, le rôle des associés, les dettes, la question des bénéfices et aussi
des questions lié à la protection des associés minoritaires et la question de la possibilité d’émettre des
obligations.

A/ Administration de la SARL
L’administration s’organise autour d’un organe exécutif qui est ici le gérant. Le gérant sera en
charge des décisions quotidiennes permettant le fonctionnement de la société.
On a aussi un organe décisionnel qui est représenté par l’assemblée des associés et qui
prend les décisions les plus importantes. On retrouve ce binôme dans presque toutes les structures.

1/ Le gérant
Toute SARL a un ou plusieurs gérant(s). La cogérance est donc possible. Le nombre est fixé
par les statuts. En pratique l’unité de gérance est le cas le plus fréquent.

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a/ Nomination du gérant :
Selon L223-18 Ccom le gérant doit être une personne physique. Ne peut être gérant la
personne qui exerce une profession incompatible (profession libéral, fonctionnaire) ou qui est frappé
d’une interdiction de gérer (condamnation pénale). Pas de règle concernant la nationalité. Pas besoin
d’être commerçant puisqu’ici c’est la société qui est commerçante.
En général le gérant est choisi parmi les associés, mais ce n’est pas une obligation, le gérant
peut aussi être choisi à l’extérieur. En pratique c’est souvent un associé.
Le gérant peut être nommé soit par les statuts, à l’unanimité des associés ; soit par un acte
particulier de nomination, annexé aux statuts mais qui n’en fait pas partis. D’où la différence entre
un gérant statutaire ou non. Gérant sont nommé en AG où à l’occasion d’une consultation écrite.
Dès lors qu’il a été élu et conformément à L210-9 Ccom, pour être opposable aux tiers cette
nomination doit être publié (ne vaut pas dans les rapports internes de la société).

b/ Pouvoir du gérant :
Dans les rapports avec les associés, le gérant à des pouvoirs d’origine contractuelle. Il est
possible de prévoir des clauses dans les statuts permettant de limiter ses pouvoirs. Ces clauses
limitatives de pouvoir ne sont pas opposables aux tiers. Si les statuts ne prévoient rien, le gérant peut
faire tout acte de gestion dans l’intérêt de la société. S’il y a plusieurs gérants, les statuts peuvent
éventuellement décider que les décisions soient prises collégialement.
Vis-à-vis des tiers, les pouvoirs du gérant sont déterminés par la loi, le représentant d’une
société à des pouvoirs d’origine légale et non contractuelle vis-à-vis des tiers. Dans le but de garantir
aux tiers la validité des actes passé par le gérant peu importe les clauses statuaires. Choix de
simplification à l’avantage des tiers. Dans les rapports avec les tiers les textes définissent ses
pouvoirs de la manière suivante : « le gérant à les pouvoirs les plus étendues pour agir en toute
circonstance, au nom de la société, sous réserve des pouvoirs que la loi attribue expressément aux
associés (attribution des AG) ». Sont inopposable aux tiers les clauses limitatives de pouvoir, les
clauses dans l’hypothèse d’une cogérance imposant une décision collégiale, depuis la directive de
1968 le principe de spécialisation de la personne morale ne s’applique pas aux sociétés à
responsabilité limité donc un acte dépassant l’objet social demeure valable (attention principe vaut
pour les sociétés de personnes et les sociétés civiles). Le législateur prévoit un retour de ce principe,
quand le tiers est de mauvaise foi (il savait que ça dépasser l’objet social, compte tenu des
circonstances il ne pouvait ignorer le dépassement de l’objet social), dans ses hypothèses le principe
de spécialisation de la PM redevient effectif. Donc acte passé est nul car la société est incapable
juridiquement.

c/ Rémunération du gérant :
Le gérant s’il est associé reçoit des dividendes comme tous les autres associés. Pour ses
fonctions de gérant il peut recevoir une rémunération. Le Ccom n’a rien prévu en cette matière donc
la liberté contractuelle peut jouer pleinement (statuts, décision spéciale des associés…). Le mode de
rémunération est libre. Ici la rémunération est versée au mandataire social et pas au titre d’un
contrat de travail (≠ de salaire).
Si le gérant est associé, peut il prendre par au vote concernant sa rémunération ? Parmi les
droits fondamentaux des associé il y a le droit de participé et de voter aux assemblée. Le droit est
absolu, or dans le cas d’un droit de démembrement des droits et or le cas où le législateur a prévu
que l’associé ne peut pas voter. Question des conventions réglementés, c'est-à-dire convention qui
lie la société avec soit l’un de ses associés soit un dirigeant de la société et il y a une procédure qui
doit être mise en œuvre dans ce cadre et qui doit aboutir à un vote des associés sur la convention,
article L223-19 prévoit que l’associé concerné par la convention réglementé ne peut pas prendre part
au vote. On a une disposition législative qui prévoit l’exclusion de l’associé au vote. Le raisonnement
devient le suivant : si la rémunération d’un associé est une convention réglementée, l’associé ne peut
pas voter sa propre rémunération ; par contre si la rémunération n’est pas une convention

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réglementée alors l’associé peut voter. Cass, Com, 4 mai 2010, considère qu’il ne s’agit pas d’une
convention réglementée et donc que le gérant associé, en tant qu’associé pouvait voter.

d/ Durée des fonctions :


Selon L223-18 Ccom, sauf clause contraire des statuts les gérants sont nommés pour la
durée de la société. L’arrivé du terme met fin au mandat et la gérant ne bénéficie d’aucun droit au
renouvellement. Il y a aussi d’autre événement qui conduise à la cessation des fonctions :

- Décès

- La démission : phénomène ignoré par le législateur, il faut donc se tourner vers le droit
commun. On prend le droit concernant le contrat de mandat (articles 2007 et suivant du
Cciv), on trouve que le « mandataire peut renoncer au mandat en notifiant au mandant
sa renonciation ».
Décision discrétionnaire. La démission à un effet immédiat et irrévocable. Ce droit
est un droit absolu mais il ne faut pas en abuser. Un gérant pourrait voir sa responsabilité
engagé si sa démission intervenait dans des circonstances où dans l’intention de nuire à la
société. Souvent des conditions de préavis sont prévues, sinon il faut démissionner de
manière raisonnable.
Pour que la démission soit opposable aux tiers il faudra qu’elle fasse l’objet d’une
publicité.

- La révocation : à l’initiative des associés la révocation c’est une décision qui doit être prise
à la majorité absolue.
Règle qui dit que l’on ne débat que sur l’ordre du jour, toute décision or ordre du jour
est nulle. Le problème c’est que c’est le gérant qui fixe l’ordre du jour des associés. Donc ici
on a une exception reconnu par la CCass, la révocation du gérant peut être décidé même
si elle n’est pas à l’ordre du jour (cf. incident de séance).
Si on décide de révoquer le gérant, la révocation doit être pour juste motif.
L’absence de juste motif ne remet pas en cause la révocation, mais ouvre droit à des DI.
Qu’est ce que l’on doit comprendre par juste motif ? Dans le Ccom il n’y a rien. La notion
est forgée par la jurisprudence, qui s’apprécie face au comportement fautif du gérant
(non respect des statuts, de la loi…), à la notion d’intérêt social (gestion qui va à l’encontre
de l’intérêt social), par rapport aux rapports avec les associés (divergence de vue entre
associés majoritaires et le gérant, perte de confiance).
Il faut aussi faire attention aux circonstances entourant la révocation, il faut que le
révoqué puisse se défendre, puisse s’expliquer, il ne faut pas que les circonstances soit
injurieuse… Les circonstances peuvent ouvrir droit à des DI.
Gérant associé peut il prendre par au vote ? S’il n’y a pas de disposition spéciale
prévue par les textes, on ne peut pas lui interdire de voter. En l’espèce il n’y a pas de texte
qui prévoit l’impossibilité de vote du gérant associé, donc le gérant s’il est associé peut
voter. Face au blocage potentiel, le législateur a prévu un mécanisme judicaire qui est
organisé à l’article L223-25 al.2 qui prévoit la possibilité de révoquer un gérant pour cause
légitime. Cause légitime s’entend pareil que juste motif. Ici l’existence de cause légitime
est une condition sine qua non à la révocation judicaire.

e/ Cumul des fonctions avec un contrat de travail :


Ici on a eu personne gérante de la société, avec une rémunération ou non, associé ou non
avec des dividendes. Cette personne veut être salariée pour d’autre fonction. Est-ce qu’un gérant
peut également être salarié de sa société ? Dans les codes il n’y a pas d’indication sur ce point. Face à
ce silence la jurisprudence en déduit que rien n’interdit de cumuler.

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Il faut tout de même respecter des conditions concernant la validité du contrat de travail :
travail effectif ; fonction en tant que salarié doivent être distinct des fonctions de gérant ; existence
d’un lien de subordination.
Concernant le lien de subordination, la difficulté est que le gérant représente la PM,
la PM est l’employeur, donc il est le représentant de l’employeur des salariés, le problème
c’est que sur le contrat de travail il posera la signature en tant qu’employé et qu’employeur.
Théoriquement un employé est subordonné à l’employeur, la PM mais la PM est représenté
par lui. En tant qu’employé il est subordonné à lui-même. Y a-t-il un lien de subordination ?
Pas vraiment et cela pose problème car sans lien de subordination il n’y a pas de contrat de
travail.
Jurisprudence nous dit selon Cass, Soc, 7 févrer 1979, Cavrois, que « s’il s’agit d’un
gérant associé majoritaire, il n’est pas possible de conclure un contrat de travail avec la
société ». Dans toutes les autres hypothèses le contrat de travail serait possible. Gérant
associé majoritaire, pourquoi ? Si on est gérant d’une société, on est le représentant de
l’employeur mais le gérant est sous la dépendance de l’assemblée générale. Du fait de ce
contrôle il y a un lien de subordination qui apparait. C'est-à-dire que l’employé est sous
subordination de l’employeur mais cet employeur est lui-même sous dépendance de l’AG.
Donc il y a un lien de subordination qui existe. Dès lors que l’on est face à un gérant associé
majoritaire ce lien de subordination disparait.

Contrat de travail permet au gérant salarié de bénéficier des avantages du statut de salarié,
car lorsque l’on est mandataire sociale on est dans une profession libérale, donc pas de sécu, par de
retraite… Il y a un deuxième avantage en cas de dissolution de la société, car si on est mandataire
sociale on part sans rien, alors que si on est salarié on a droit à des indemnités chômage.

2/ L’assemblée des associés


On verra d’abord les règles communes à toutes les AG puis les règles spécifiques à certaines
d’entre elles :

a/ Règles communes
Les décisions les plus importantes doivent être prises par les associés, en principe lors de
réunion en assemblée. Les statuts peuvent prévoir que ses décisions ou certaines d’entre elles
peuvent être prise par consultation écrite (or l’approbation des comptes).
Or clause contraire, un associé peut se faire représenter par son conjoint, qu’il soit associé
ou non sauf exceptions si la SARL ne comprend que les époux. Il peut aussi être représenté par un
autre associé, seulement si le nombre des associés est supérieur à deux. Il ne peut pas être
représenté par une autre personne que si les statuts le permettent.
Le mandat donné est nécessairement un mandat spécial, c'est-à-dire seulement pour une
assemblée, ou deux tenus le même jour. Ce mandat doit être global, c'est-à-dire, l’associé ne peut pas
donner mandat pour une partie de ses parts et voter en personne avec l’autre partie. Le législateur à
prévu aussi des possibilités de participation au assemblée par visioconférence ou autre moyen de
télécommunication.
Les assemblées sont présidés par le gérant ou l’un deux. Si aucun des gérant n’est associé,
elle est présidé par l’associé présent qui possède ou représente le plus grand nombre de part, en
cas d’égalité c’est le plus âgé.
Concernant les nullités des assemblées, seule la violation des règles de convocation tombe
sur le coup de la nullité des assemblées. On notera une décision qui peut être contestable, la CA de
Paris dans un arrêt du 15 février 2008 a assimilé le non respect de l’ordre du jour à une violation des
règles de convocation.

b/ Règles spéciales
On a deux catégories : les décisions ordinaires et les décisions extraordinaires.

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Décisions ordinaires : elles ne modifient pas les statuts mais sont trop importante pour être laissées
au gérant. Il s’agit de :
- l’approbation des comptes (tous les ans) ;
- l’affectation des bénéfices (tous les ans) ;
- nomination du gérant non statutaire ;
- révocation du gérant statutaire ou non (ici EXCEPTIONS révocation sera décidé en AGO
alors que normalement les AGO sont assemblée ne modifiant pas les statuts) ;
- rémunération du gérant (si rémunération initialement fixé dans les statuts alors c’est AGE
qui est compétente) ;
- nomination du commissaire au compte ;
- approbation de conventions réglementées ;
- décisions que les statuts réservent aux AGO.

Le vote ici s’opère en fonction du capital détenu, par part et non par tête. Différence
fondamentale avec la SNC. Ces décisions sont prises par un ou plusieurs associé représentant plus de
la moitié des part sociale (majorité absolue). Associé qui possède seul la majorité des parts peut
imposer seul sa volonté. Il peut aussi arriver que cette majorité absolue ne soit pas obtenue (cas ou
certain associé ne s’intéresse pas à la gestion de la société). Ici la loi prévoit que les associés sont
convoqués une seconde fois et les décisions sont alors prises à la majorité des votes émis quelque
soit le nombre des votants (majorité relative). Faculté prévu par les textes mais les statuts peuvent
l’écarter.

Décisions extraordinaires : se sont les décisions qui modifient les statuts :


- augmentation ou réduction du capital ;
- changement d’objet ;
- dissolution ;
- prorogation du terme…

Les règles d’adoption des décisions extraordinaires ont été modifiées par une loi du 2 aout
2005 et le mécanisme mis en place non conduit a distingué deux types de SARL :
Celle constitué avant le 3 aout 2005 : les anciennes règles s’appliquent ici, les
décisions extraordinaires ici sont prises à une majorité d’au moine les ¾. Cette règle
est une règle d’OP, il n’est donc pas possible pour les statuts de prévoir une majorité
plus importante. Cela veut dire aussi que l’on peut imposer des modifications
statutaires à une minorité, à un associé avec la limite du principe d’intangibilité des
engagements qui impose l’unanimité. Aucune condition de quorum.

Celle constitué après le 3 aout 2005 + celle constitué avant cette date et qui aurait
opté à l’unanimité pour les nouvelles dispositions : ici ce sont les nouvelles règles qui
s’appliquent, un quorum ici est institué. L’assemblée générale ne peut valablement
délibérer sur 1ère convocation que si les associés présent ou représenté possède au
moins le quart des part sociales et sur deuxième convocation le cinquième de celle-ci.
Si ce dernier quorum n’est pas atteint cette deuxième assemblée doit être reportée à
une date postérieure de deux mois au plus. Condition de vote son différente car la
majorité ici est des 2/3 des parts détenus par les associés présents ou représentés.
Les statuts peuvent prévoir ici des quorums ou une majorité plus élevé. Sans pouvoir
exiger l’unanimité. Cela veut dire qu’ici la règle des 2/3 n’est pas d’ordre public, dans
cette hypothèse il est possible de prévoir une majorité au delà des 2/3.

Remarque : Ccom a prévus des exceptions aux règles de vote des décisions extraordinaires :
- Concernant le changement de nationalité, c’est l’unanimité.

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- Concernant la transformation en SNC ou en SCS, c’est l’unanimité.
- Augmentation du capital par incorporation des réserves ou bénéfices doit être décidée par
au moins la moitié des parts sociales.
- Pour la cession de parts sociales à des tiers, une double majorité est prévue, en nombre des
associés représentant la moitié des parts sociales.
- Concernant la transformation en SA, lorsque le montant des capitaux propre au dernier
exercice excède 750 000 € il faut la majorité absolue.

B/ Rôle des associés

1/ Devoirs des associés


En l’absence de clause statuaire de non concurrence qui pourra imposer à un associé de ne
pas concurrencer la société soit par une activité personnelle soit en participant au capital d’une
société concurrente (possible d’introduire ce type de clause si elle est limitée dans le temps et dans
l’espace), la jurisprudence a induit de certaine disposition l’existence de cette obligation : obligation
implicite de non concurrence.
Dans l’hypothèse d’un apport en industrie, l’apporteur doit à la société tout les gains réalisé
dans l’industrie qui est l’objet de cette société, il ne peut donc pas exercer une autre activité. Cette
règle est supplétive, les statuts pourrait donc l’autorisé à avoir une autre activité.
Dans l’hypothèse d’un apport d’un fonds de commerce en nature, ici l’apporteur est tenu
d’une obligation implicite de ne pas concurrencer la société. C’est lié à un mécanisme du contrat de
vente qui est la garantie d’éviction. Un apport en nature est assimilé sur certains aspects au contrat
de vente. Lorsqu’un apporteur apporte un bien a une société, il est tenu par cette garantie et la
jurisprudence induit de cette garantie l’existence d’une obligation de non concurrence.
En dehors de ces cas, on notera que la jurisprudence ne reconnait pas d’obligation de non
concurrence aux associés.

2/ La protection des associés minoritaires


Développement des SARL souvent instaure un déséquilibre, d’un coté des associés
minoritaires qui face à leur faible poids en matière de vote subissent la politique des associés. Les
majoritaire eux impose leur politique. Le législateur a voulu protéger les associés minoritaires en
s’inspirant de ce qui existait déjà dans les SA. Cette protection s’organise autour de trois idées :
information des associés (a), procédure des conventions réglementées (b) et sanctions (c).

a/ Information
Pour que les associés puissent contrôler le fonctionnement de la société et l’activité du
gérant, le 1er moyen est l’information pour éventuellement réagir. Le législateur a prévu pour tous
associé un droit d’information lui permettant de participé à la vie sociale.
A toute époque de l’année il peut prendre connaissance par lui-même au siège social : des
comptes annuels, des inventaires, des rapports soumis aux assemblées, des PV soumis aux
assemblées concernant les 3 derniers exercices. Il peut être assisté d’un expert.
15 jours au moins avant la date de l’assemblée annuelle, certains documents doivent être
communiqué aux associés : le rapport de gestion, les comptes annuelles, le texte des résolutions
proposé, le rapport du commissaire au compte s’il y en a un… L’inventaire est à disposition au siège
social. En cas de manquement, la sanction est la nullité des délibérations. A compter de cette
communication, tous associé dispose du droit de posé par écrit des questions auxquelles le gérant
sera tenus de répondre au cours de l’assemblée.
15 jours avant la date des autres assemblées, doit être fournie aux associés : les résolutions,
le rapport des gérants, le rapport du commissaire aux comptes. De plus pendant ses 15 jours, les
mêmes documents sont tenus aux sièges à la disposition des associés qui peuvent en prendre
connaissance ou copie.

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En outre pour les grandes SARL le gérant doit fournir chaque année au commissaire au copte
un rapport sur l’évolution de l’entreprise à partir de documents qui sont énuméré à l’article L232-2
Ccom. Information rendu obligatoire par une loi du 1er mars 84 relative à la prévention et au
règlement amiable des difficultés des entreprises. L’idée ici est d’avertir les associés en amont des
difficultés éventuelles de façon à ce qu’ils puissent prendre les mesures nécessaires avant qu’il soit
trop tard. Grande SARL c’est quoi ? Les grandes SARL sont déterminées soit d’après le nombre de
salarié (300 ou plus), soit d’après le montant net du chiffre d’affaire (= ou > à 18 millions d’euros).
Peu de SARL sont concerné.
CA de Paris, 19 septembre 2007, applicable à toute les sociétés mais concernant ici la SARL,
dès lors qu’est prévu une consultation des documents au siège social par les associés, il appartient
au dirigeant de pallier à l’inaccessibilité du siège social (en utilisant des locaux proche, en envoyant
les documents aux associés), sinon il risque d’entre condamné pour inexécution de ses obligations en
matière d’information des associés.

15/03/16 – 8h à 11h45

b/ Convention réglementé
Les conventions réglementé concerne toutes les conventions passées entre la société et l’un
de ses gérants/son gérant/l’un des associés. Par exemple quand un associé vend un immeuble à la
société. Il y a conflits d’intérêts potentiels.
C’est pourquoi le législateur à prévu une procédure spéciale : les conventions réglementé.
Pas spécifique à la SARL, existe un système équivalant pour la SA. Prévu à l’article L223-21 Ccom,
ainsi qu’aux articles L223-19 et L223-20 Ccom.

Au sein de l’article L223-21 du CCom le législateur apporte des interdictions sous la forme
d’une liste :
un associé ne peut pas emprunter des sommes à la société ;
se faire consentir par la société un découvert en compte courant (compte ouvert au
sein de la société au nom de l’associé et qui constate es transfert financiers entre la
société et cet associé) ;
se faire cautionner par la société des engagements envers les tiers.

Selon l’article L223-20 du Ccom, il existe à l’inverse des conventions qui lie la société avec un
gérant/un associé et qui sont libre :
opérations courante conclus à des conditions normales, par rapport à l’objet social
(p. ex. une société de bureau et le gérant souhaite acheter un bureau pour sa maison,
il peut acheter un bureau car cela entre dans l’activité normale de la société, mais
condition de vente doivent être normale).

Entre ses deux extrêmes on a la procédure des conventions réglementé de l’article L223-19 du
Ccom. La procédure concerne toutes les autres conventions conclus entre la société et un
gérant/associé :
conventions intervenus directement ou indirectement ou par personne interposée
entre la société et l’un de ses gérants/associés ;
conventions passées entre sociétés ayant des dirigeants communs (p.ex. convention
passé par la SARL A dont M. X est gérant avec la SNC dont M. X est associé).

L’article L223-19 du Ccom prévoit une procédure spécifique à respecter, cette procédure se
déroule en 3 temps :
l’associé ou le gérant avise le commissaire aux comptes (s’il y en a un) ou le gérant
dans le délai d’un mois à compter de la conclusion de la convention ;

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le CAC ou le gérant établit un rapport sur la convention qu’il présentera à la prochaine
AG ;
l’AG va statuer au vue du rapport sans que l’associé/le gérant ne prend part au vote.
L’article exclu expressément cette personne du vote. La décision est une décision
ordinaire, prise en assemblée, peut également être prise en procédure écrite si cela est
prévu dans les statuts.
• Si la convention est approuvée, ici pas de soucis ;
• Si la convention n’est pas approuvée, la convention produit tout de
même ses effets, ici c’est une sécurité pour le tiers. Par contre le
gérant/associé concerné par la convention verra sa responsabilité
engagé à l’égard des autres associés si la convention à eu des effets
dommageables pour la société*.

Remarque : en cas d’inobservation de cette procédure, les conséquences sont exactement


les mêmes que quand la convention n’est pas approuvée*.

c/ Sanction

1° Nullités :

I/ Inobservations des règles


Il est quand même logique qu’en cas d’inobservation de certaines règles, il puisse être
demandé la nullité de la décision qui a été prise (cf. nullité des actes et délibérations).

II/ Nullité malgré l’observation des règles


La jurisprudence a développé à côté de ses cas, des nullités de décision prise pourtant
conformément aux dispositions législatives ou réglementaires :

*Abus de majorité :
Ici elle annule sur le fondement de la théorie de l’abus de droit, et ici l’abus de majorité. Les
associés minoritaires peuvent demander la nullité des décisions prisent par la majorité. Elle considère
que les majoritaire ont abusé de leur droit de vote. Décision pourra être annulée par le magistrat si
deux conditions cumulatives existent:
décision contraire à l’intérêt sociale ;
décision prise par les majoritaire au détriment des minoritaires.

*Abus de minorité :
La CCass a développé par la suite l’abus de minorité. Ici la décision ne peut pas être prise car
elle est bloquée par les minoritaires. Ici la décision ne fait l’objet d’aucune infraction à une
disposition du Ccom. La CCass a donc développé la théorie de l’abus de minorité. Les conditions sont
les suivantes :
décision contraire à l’intérêt sociale ;
décision prise par les minoritaire au détriment des majoritaire ;
décision qui n’a pas été prise devait être essentielle à la survie de la société (champ
d’application de l’abus de minorité est beaucoup plus réduit, seulement les décisions
qui touchent à la survie de la société, les magistrats finalement protègent un peu plus
les minoritaires).

Le problème c’est qu’ici la décision nécessaire à la survie de la société n’a pas été prise.
Quelle sera la sanction comme il n’y a pas de décision ? La solution serait que la décision soit prise.
Les magistrats en fait vont nommer un mandataire ad hoc spécialement, dont la fonction sera de

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voter lors de l’assemblée à la place de minoritaire afin de débloquer la situation. Le magistrat ne peut
cependant pas indiquer le vote à prendre.

*Abus d’égalité :
Hypothèse de deux associés égalitaire, dès lors que l’un vote contre l’autre il y a blocage.
Donc est apparu la théorie de l’abus d’égalité. Ici les magistrats ont étendu l’abus de minorité à
l’abus d’égalité. Les trois conditions précédentes doivent être remplies. Ici si la décision n’est pas
nécessaire à la survie de la société alors la décision n’est pas prise. Cependant l’absence de décision
peut paralyser le fonctionnement de la société, ici la solution est la dissolution de la société.

2° Révocation :
Remarque : les circonstances entourant la révocation peuvent être source de DI.

I/ La révocation dite ad nutum

II/ la révocation dite pour juste motifs


S’il n’y a pas de juste motifs le gérant à droit à de DI.

III/ La révocation judicaire


Ici possibilité de révoquer judiciairement, il faut une cause légitime.

3° Responsabilité civile :
On peut engager la responsabilité civile du gérant :

I/ Action sociale
Si on répare le préjudice subi par la société, alors est mise en œuvre l’action dite sociale
(divisé en l’action sociale ut singuli mise en œuvre par les associés et l’action sociale dite ut universi
mise en œuvre par les dirigeants). Ce type d’action est rare.

II/ Action individuelle


On peut aussi réparer le préjudice subi par un associé, ici c’est l’action dite individuelle qui
sera mise en œuvre. Attention seulement le préjudice direct peut être réparé.

III/ Action du tiers


Engagé la responsabilité du gérant pour réparer le préjudice subi par un tiers. Cf. Théorie de
la faute séparable/détachable, la responsabilité du gérant ne peut être mise en jeu que si sa faute
est séparable de ses fonctions. Le tiers pourra toujours engager la responsabilité de la société.

C/ Dettes sociales
La responsabilité est limitée aux apports. Les créanciers sociaux non désintéressé lors de la
liquidation ne peuvent pas se retourner contre le patrimoine personnel des associés. C’est pourquoi
certaine garantie existe pour les tiers :
Le nom des associés n’est pas donné aux tiers, mais que le type de société apparait
en information au tiers dan la dénomination sociale, afin qu’il puisse savoir à quel
type de responsabilité ils ont affaire.
Principe de la fixité du capital social, les associés dès lors qu’ils ont fait des apports
ne peuvent pas les reprendre avant la dissolution de la société. Cependant n’empêche
pas le capital de varier. Ceci est une garantie pour les tiers.
Règles concernant l’évaluation des apports en nature, occupe une place importante
ici, car le patrimoine personnel des associés ne peut pas être atteint. Ici encore c’est
une garantie pour le tiers, pour que le patrimoine ne soit pas sur évaluer.

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Certaines techniques permettent de contourner cette responsabilité limitée, permet de se
retourner contre le patrimoine personnel du cocontractant/dirigeant :
on a déjà le cautionnement ;
loi du 25 janvier 1985 qui met à la charge du dirigeant (en cas de faute de gestion),
une partie du passif social.

D/ Bénéfices sociaux
En fin d’exercice les documents comptables font apparaitre les résultats de l’année. Soit le
résultat présente un bénéfice, soit il présente des pertes.

1/ Bénéfice
Il est inscrit au passif du bilan. Une part est due au fisc et une part est due aux associés. D’un
point de vue comptable, c’est une dette pour la société.
Le bénéfice globale initial moins l’impôt payé, c'est-à-dire la part des associés peut être soit
mis en réserve, soit distribué.

I/ Mise en réserve
Il y a plusieurs catégories de réserves :
Réserve légale : 5% du bénéfice jusqu’à ce que la réserve atteigne 10% du capital
social (pas de CS mini pour les SARL donc peut d’importance), impose aux entreprises
de mettre de l’argent de côté afin qu’il y ait une meilleure garantie pour les tiers ;
Réserve de participation : uniquement pour les sociétés qui ont plus de 100 salariés,
(une partie du bénéfice est prélevé et mise dans ce type de réserve et est bloquée
pendant une durée, suite à cette durée les salariés peuvent prélever sur cette
réserve) ;
Réserve statutaire : mise en réserve prévus par les statuts, dès lors que c’est prévus
dans les statuts c’est obligatoire ;
Réserve libre : une décision qui est prise en AGO annuelle de mettre telle ou telle
somme en réserve.

Concernant le régime juridique de ses réserves (hors la réserve de participation qui a un


régime spéciale dans le CT), les réserves peuvent être utilisées librement, en particulier les réserves
peuvent être incorporées au capital. Ces réserves peuvent aussi être distribuées (sauf la réserve
légale et en participation).

II/ Distribution
Tout bénéfice qui n’est pas mis en réserve est distribué. La décision appartient à l’AGO
annuelle.
La répartition du bénéfice distribué se fait dans les proportions prévues aux statuts. Si les
statuts sont silencieux la répartition se fera proportionnellement aux apports. Il est possible
statutairement de prévoir une autre répartition. Mais attention à la limite de l’article 1844 du Cciv
qui interdit les clauses léonines. Il n’est pas possible non plus de prévoir un intérêt fixe, ce type de
clause pose problème dès lors que le montant du bénéfice distribuable est inférieur aux clauses
prévues à distribué dans les statuts, cette situation pourrait conduire à la distribution de dividendes
fictifs.

2/ Les pertes
Si une perte apparait en fin d’exercice elle est également inscrite au passif du bilan mais en
chiffre négatif.
Elle demeure jusqu’à l’exercice suivant, soit un bénéfice apparait à l’exercice suivant et
permet d’effacer tout ou partie de la perte antérieur, voir même la compensé et dégagé un surplus.
Dans ce cas c’est sur ce surplus que s’effectueront les mises en réserves et distributions.

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Dans l’hypothèse ou la société subi une nouvelle perte, celle-ci s’ajoutera a celle de
l’exercice précédent. Ainsi de suite d’exercice en exercice. Le fait de dégager des pertes
successivement n’est pas à l’évidence un signe de bonne santé économique de la société. Mais le fait
de dégager des pertes ne signifie pas non plus que la société n’est pas rentable. Ici on parle de pertes
comptables, qui sont calculées à partir des produits comptables et des charges comptables, en
faisant la différence entre les deux. Parmi les produits comptables certains d’entre eux découlent
directement de l’application de règle technique comptable sans lien nécessairement directe avec
l’activité économique et sans que ses produits ait immédiatement à court terme ou long terme de
conséquence sur la trésorerie. Certains produits ne représenteront pas d’encaissement. La même
logique président concernant les charges. Parmi les charges comptables, certaines charges ne sont
pas en lien direct avec l’activité économique et ne représenterons pas de décaissement immédiat ou
futur. Il est envisageable que la perte finale s’explique non pas par un problème lié à l’activité
économique mais par des mécanismes techniques purement comptables. On peut donc avoir une
société qui réalise des pertes et qui a une activité saine, rentable voir même une trésorerie
abondante. Ce phénomène peut apparaitre mais la répétition de ce phénomène pourrait être
pathologique et s’expliquer au final par une défaillance sur le plan de l’activité développée. Les
pertes successives pourraient présager un avenir sombre pour la société mais il n’y a pas de liens
directs.
L’inscription d’une perte au bilan ne modifie pas le capital social. Donc même si les pertes
sont importantes le capital social ne bouge pas. Par contre la perte va diminuer ce que l’on appelle
les capitaux propres/l’actif net (actif net = le CS + les réserves +/- le résultat). Plus la perte sera élevé
plus l’actif net diminuera. Une diminution trop implorante de l’actif net est dangereuse pour les
créanciers sociaux, elle risque de compromettre la solvabilité de la société sans que les créanciers
sociaux en prennent réellement conscience, puisque le CS lui ne bouge pas et c’est la seule
information fournie aux tiers. Le législateur considère donc que le montant de ce CS devient dans
cette hypothèse trompeur, ne reflète pas la situation véritable de la société. Le CCom cherche à
éviter ce danger, ainsi lorsque les pertes sont si importantes que l’actif net devient inférieur à la
moitié du CS, l’article L223-43 du CCom oblige les associés à choisir entre deux options :
Ils décident dans les 4 mois de l’approbation des comptes, la dissolution anticipée de
la société ;
Ils décident au plus tard à la clôture du 2ème exercice suivant celui au cours duquel les
pertes ont été constatées, de réduire le CS au niveau de l’actif net. C’est l’un des
rares cas de diminution du CS.

Si aucune de ses deux décisions n’est prise, tous intéressés peuvent demander la dissolution
en justice de la société. CCass, 31 octobre 2006, à une conception extensive de la notion d’intéressé,
c'est-à-dire que ça peut être n’importe qui y compris un concurrent, un fournisseur, un client.

E/ Parts sociales
Le capital d’une SARL est obligatoirement divisé en parts sociales égales. Il n’est pas question
ici d’utilisé le terme d’action (SA).
A chaque associé est attribué un nombre de parts correspondant au montant de son apport,
que celui-ci soit fait à la constitution ou en cours de vie social (augmentation de capital). Le nombre
de part permet de déterminé le nombre de voix. Concernant la répartition des bénéfices, elle sera
faite également par parts (hors statuts contraires). La possibilité de dérogation statutaire joue sur la
possibilité de répartition des bénéfices mais pas sur le vote.
Les parts sociales peuvent elle changer de main en cours de vie sociale ? Le législateur
considère qu’il existe dans ce type de société un intuitu personae entre les associés. L’existence de
l’intuitu personae explique un certain nombre de règle et notamment ici le fait que les parts sociales
ne soit pas des titres négociables (L223-12 Ccom). Cela veut dire qu’elles ne peuvent pas être
vendues librement. Cet intuitu personae est atténué car il est accommodé en permettant une

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certaine liberté de cession/transmission. Il faut distinguer la cession entre vifs et la cession à cause
de mort :

1/ Cession de part entre vifs

*Pour certaines cessions on considère que l’on ne heurte pas gravement ce fameux intuitu personae :
Elles sont donc libres sans approbation des autres associés. Notamment pour les
proches (conjoints, ascendants, descendant) mais aussi pour les autres associés. Ici il n’y a pas besoin
de l’agrément des autres associés.
Cette règle est supplétive donc il est possible d’introduire dans les statuts une clause pour
limiter cette libre cessibilité. Si ce choix est fait, les associés qui refuseraient la cession devront
racheter les parts du cédant dans les mêmes conditions que celles prévues pour la cession à un tiers
organisé à l’article L223-14 Ccom.
En cas de clause limitative de libre cessibilité, s’il s’agit d’une cession à un conjoint,
descendant, ascendant, les conditions de cession sont celle de L223-14 sans possibilité de
dérogation. Par contre si c’est une cession à un autre associé, les conditions sont de nouveau celle de
L223-14 mais ici il est possible d’y déroger statutairement.

*Cession à des tiers :


Elles ne sont pas libres. Elles sont soumises à l’approbation des associés. On aurait pu
imposer l’unanimité, mais on a préférer imposer une double majorité : majorité simple en nombre
des associés représentant au moins la moitié des parts sociales. Les statuts peuvent prévoir une
majorité plus forte. En pratique la présence d’un nouvel associé peut être imposée à certains
associés.
Le législateur à prévu une possibilité de sortie pour l’associé cédant dans l’hypothèse ou son
candidat cessionnaire ne serait pas agréer. Le mécanisme est le suivant :
silence de la société pendant 3 mois vaut agrément du nouvel associé ;
le refus d’agrément oblige la société et les autres associés à trouver une solution
pour débarrasser l’associé de ses parts : soit les autres associés acquière eux même
les parts, soit ils les font acquérir par un tiers qu’ils ont choisi, soit il réduise le capital
social du montant de la valeur de ses parts ;
ils ont un délai de 3 mois pour choisir à compter du refus. Ce délai peut être prorogé
par décision de justice. Après ce délai, si aucune décision n’est prise, il peut réaliser de
la cession prévue.

A quel prix on va racheter les parts sociales de l’actionnaire cédant ? Le prix se négocie avec
les coassociés. Il peut y avoir un désaccord, un expert sera désigné par les parties pour évaluer la
valeur de ses parts. En cas de désaccord c’est le président du TC qui désigne l’expert.
L’alinéa 3. de l’article L223-14 prévoit un droit à repentir puisque le cédant peut renoncer à
la cession si la société à refuser de convenir à la cession. Par contre la CCass a jugé dans un arrêt du 4
juillet 2006, que la vente était parfaite dès lors qu’il y a eu accord sur le prix de la cession. Les parties
en présence ne peuvent se rétracter sous le prétexte que le prix fixé par un expert nommé ne leur
convient pas. Ainsi pour garder son droit de repentir le cédant doit expliquer explicitement qu’il
entend pouvoir renoncer à la cession si le prix fixé ne lui convient pas.

Cas de l’adjudication : est-il possible d’appliquer l’agrément de l’article L223-14 ? On sait


depuis le 28 septembre 2005 que c’est le cas. En cas d’adjudication, l’adjudicataire doit être agréé
par les autres associés.

Opposabilité de la cession : quelque soit le type de cession, elle doit être constaté par acte
sous seing privé ou notarié. Toutefois, dans les rapports entre les parties la cession est parfaite dès

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l’accord des volontés même si aucun document n’a été signé. Par contre vis-à-vis de la société et des
tiers, ses cessions doivent faire l’objet de formalité afin qu’elles soient opposable.
Opposabilité à la société : cessions de parts doivent être notifié à cette dernière
conformément à 790 Cciv soit au moyen d’un dépôt d’un original de l’acte contre remise par le gérant
d’une attestation de ce dépôt ; soit au moyen d’une assignation par huissier ou d’une acceptation (de
la cession) de la société par l’intermédiaire de son gérant par acte authentique.
Opposabilité aux tiers : est conditionné à l’accomplissement des formalités précédentes et à
des formalités vis-à-vis du RCS, il faut également déposer l’acte de cession au greffe du TC.
Ce n’est qu’à ce moment la que la cession est opposable et permet la perte/acquisition de la
qualité d’associé. CCass interprète très librement ces contraintes, elle a déjà reconnu dans plusieurs
arrêts qu’une cession était opposable à la société ou un tiers alors que les formalités n’ont pas été
strictement respectées.

2/ Cession de part à cause de mort


Selon L223-13 Ccom, les parts sociales sont librement transmissibles par voie de succession.
Les statuts n’ont pas à prévoir la transmission. Ainsi la société continue de pleins droits avec les
héritiers de l’associé défunt. Transmission successorale est assimilée à la liquidation de communauté
conjugale.
Cette règle est supplétive. Il est possible d’introduire dans les statuts des clauses pour
redonner vigueur à l’intuitu personae, possibilité d’une clause de dissolution (L223-41), d’une clause
d’agrément (absence d’agrément : application des règles de L223-14), clause de continuation avec
certains héritiers seulement, clause de continuation avec les associés survivants.

F/ L’émission d’obligations
L’ordonnance du 25 mars 2004 autorise les SARL à émettre des obligations. Cette
ordonnance a été compléter par un décret de 2006. On a actuellement un mécanisme complet
permettant à une SARL d’émettre des obligations pour se financer.
Obligation : titre financier qui représente une partie d’une somme prêté à une société. Les
obligations sont remboursées comme on rembourserait un prêt.
Cette technique c’est plutôt une technique qui était réservé aux SA coté. Depuis 2006 il est
possible d’émettre des obligations pour les SARL, en pratique c’est très rare, d’autant que l’une des
conditions pour pouvoir émettre des obligations est d’avoir un CAC car on dépasse 2 des 3 seuils
imposants la nomination d’un CAC.

22/03/16 – 8h à 11h45

Chapitre 3 : Les sociétés par action


Il y a trois types de société par action : société anonyme (section 1), société par action
simplifiée (section 2), société en commandite par action (section 3).

Section 1 : la société anonyme (SA)

§1. La constitution

A/ Les conditions de constitution


Elle est librement constituable en France. Peu d’exceptions, mais certaines activités ne
peuvent être exercées par des SA sauf conditions. La SA peut naître de la transformation d’une autre
structure. Concernant la SA créée de toute pièce, il convient de distinguer 2 hypothèses :

1/ La constitution sans offre publique : la SA fermée


Utile pour constituer une SA de manière simple, proche de la SARL. Cela se répand de plus en
plus. Mais elle ne restera pas nécessairement fermée, en effet par la suite, il sera possible de solliciter

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la masse des épargnants. On ouvre alors le Capital. Cela permet de doser progressivement l’arrivée
de nouveaux actionnaires. Cette constitution a été initialement imaginée par les praticiens (cf. loi du
27 juillet 1867).
La SA nait d’un contrat de société qui se matérialise par la signature des statuts. Les règles
applicables à ces statuts sont identiques à celles qui concernent la SARL. Le nombre minimum
d’actionnaires pour constituer une SA sans offre publique est passé de 7 à 2.On est dans les
conditions classiques de constitution de société. Il n’y a pas de maximum. S’agissant tout de même
d’une SA fermée, le nombre d’actionnaires est traditionnellement faible (une dizaine).
Concernant les apports, il s’agit de protéger les créanciers futurs de la société. Cette idée se
traduit par des règles un peu différentes :
- En effet le législateur impose un capital minimum de 37 000€.
- Concernant les apports en numéraire, ils n’ont pas à être intégralement libérés dès la
constitution selon l’article L 225-3 Ccom « il suffit d’en libérer la moitié. Le surplus devra
l’être dans les 5 ans ». Mais, ils doivent être déposés jusqu’à l’immatriculation soit auprès
de la caisse des dépôts et de consignation ; soit auprès d’un notaire ; soit auprès d’une
banque. Ils ne pourront être retirés qu’après l’immatriculation.
- Concernant les apports en nature, ils doivent être évalués par un ou plusieurs
commissaires aux apports. Il est désigné en justice à la demande des fondateurs ou de l’un
d’entre eux. Possibilité de désigner les commissaires aux apports à l’unanimité des
associés. Il établie un rapport consultable par tous.
- Les apports en industrie sont interdits.

Il n’existe pas de valeur nominale légale (= lorsqu’on constitue une société, il faut déterminer
la valeur du titre, cette valeur est libre), dans les SA c’est la liberté statutaire, c’est les associés qui
décident.
Concernant les formalités de publicité :
- Rédaction et signature des statuts ;
- La publication d’un avis dans un journal d’annonces légales ;
- Le dépôt au greffe, des statuts ;
- Immatriculation au RCS.

2/ La constitution avec offre publique : la SA ouverte


Ici c’est plus complexe, les fondateurs vont faire offre au public. C’est très rare. Les
fondateurs ont recours immédiatement au public pour placer les titres de la société. Ils vont ainsi
passer par des établissements financiers (banques, agents de change, etc).
Le Ccom soumet ce type de constitution à des formalités, dans le but de protéger les
créanciers futurs, mais aussi les futurs actionnaires :
- L’initiative revient à un petit groupe de personnes, appelé par la suite à diriger la société, et
qui, pendant la période de constitution reçoivent le nom de fondateurs. Ces derniers vont
rédiger et signer un projet de statut qu’ils vont déposer au greffe du TC. Ce projet doit
indiquer le capital fixé à 37 000€ minimum.
- Les fondateurs informent le public de leur projet, ils doivent publier au BALO (Bulletin des
Annonces Légales Obligatoires) une notice qui va comprendre diverses mentions
obligatoires (art. R225-3 Ccom). Il faut reprendre les énonciations de cette notice, et les
fondateurs doivent imprimer et soumettre au VISA de l’AMF (Autorité des Marchés
Financiers) tous les documents qui seraient destinés à l’information du public.
- Les épargnants attirés par la publicité, vont accepter individuellement de devenir
actionnaires. Ils souscrivent. Ils doivent signer un bulletin comportant des mentions
obligatoires (art. R225-4 Ccom), ils doivent être au moins 7. La société ne pourra être
constituée que si le Capital annoncé dans le projet de statuts est intégralement souscrit.
Bien souvent, pour la souscription de ces actions, les fondateurs passent par des banques.

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Il peut arriver que les banques garantissent la souscription, c'est-à-dire que si l’intégralité
des actions n’a pas été souscrite, la banque va souscrire ce qui manque.

*Remarque : ne pas confondre souscription (= on s’engage à prendre tel nombre d’actions) et


libération (= le paiement effectif des actions).

- Ensuite vient l’acte essentiel de la constitution. Les souscripteurs vont se réunir en


assemblée constitutive, tous les souscripteurs peuvent y participer (en personne ou par
l’intermédiaire de représentants). Les conditions de quorum et de majorité sont celles des
AGE des SA, elle a plusieurs rôles :
Elle adopte/rejette les statuts ;
Elle constate que le capital est entièrement souscrit, et que les actions sont
libérées du montant exigible ;
Elle statue sur les apports en nature ;
Elle nomme les 1ers organes de la société : conseil de surveillance,
commissaire aux comptes, etc ;
Elle statue sur le sort des actes accomplis pour le compte de la société en
formation.

*Remarque : l’importance des pouvoirs attribués par la loi à l’assemblée constitutive, ne


doit pas faire illusion, en effet c’est plus théorique que réel. Bien souvent, les petits
épargnants ne souscrivent que dans un souci de placement financier, ils se soucient très
peu de la façon dont la société sera constituée et ils ne se déplacent pas.

Une fois la société constituée, le projet de statuts se transforment en statuts officiels. Les
souscripteurs deviennent des actionnaires, sur un plan contractuel, la société existe.
Enfin, il faut procéder à des formalités de publicité, ce sont les mêmes que la SA fermée et
cela permet l’immatriculation de la société :
- La publication d’un avis dans un journal d’annonces légales ;
- Le dépôt au greffe, des statuts ;
- Immatriculation au RCS.

B/ Les actes accomplis pendant la constitution


Il faut que ces actes accomplis au nom de la société en formation doivent être repris dès lors
que la société sera immatriculée. Le législateur a organisé des mécanismes de reprise, comme pour la
SARL, ces mécanismes se situent pour l’un dans la partie législative, et pour 2 autres dans la partie
règlementaire du Ccom :

1/ Mécanisme législatif :
Selon l’art. L 210-6 du Ccom. c’est le même que la SARL.

2/ Mécanisme réglementaire :
Article R210-6 Ccom : concerne les SA fermée, mécanisme identique que pour la SARL.

Article R210-7 Ccom : concerne les SA ouverte, on a 2 périodes :


- Avant l’assemblée constitutive : les actes seront
soumis au vote de cette assemblée. Si le vote est
positif, l’immatriculation de la société emportera
reprise rétroactive des actes.
- Entre l’assemblée constitutive et la signature des
statuts : mandat au signataire, reprise des actes
par l’immatriculation de la société.

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§2. Le fonctionnement

A/ Les titres de la SA (les actions)


Toute SA, peu importe son mode de constitution, va émettre des titres qui sont
classiquement la contrepartie des accords faits par la société.

1/ L’action titre d’associé


Les actionnaires ont plusieurs sortes de droits liés à leur qualité :

- Droit sur le patrimoine social : pas un droit réel sur les biens qui composent le Capital. Ils
ont un droit personnel envers la société sur le patrimoine social mais pris dans son
ensemble. Ce droit est de nature mobilière, même si le patrimoine social comprend des
immeubles. C’est un droit de créance sur la société. Dans la chronologie, on va
désintéresser le passif externe et ensuite désintéresser le passif interne, en fait ils sont des
créanciers de la société. On attribue ainsi une valeur pécuniaire à chaque action qui peut
s’apprécier selon 3 niveaux :
La valeur nominale (le pair) : la valeur attribuée à l’action de manière plus
ou moins arbitraire lors de l’émission de l’action. Cela permet de savoir le
nombre d’action à émettre.
La valeur réelle : c’est cette valeur qui est la plus importante quand la
société n’est pas cotée et qui est représentative du patrimoine
La valeur vénale : c’est la valeur de vente, c’est pour les titres non cotés.
- Concernant les titres cotés il y a un marché.

- Droit aux bénéfices sociaux : donne droit à des dividendes qui portent le nom de coupons.
Le montant des dividendes va dépendre chaque année du montant des bénéfices. Les
modalités de paiement sont votées et fixées par l’AG. Donne le droit de participer aux
assemblées et d’y voter. Ces actionnaires peuvent être également représentés lors des AG.
un actionnaire ne peut se faire représenter que par un autre actionnaire, par son conjoint
ou par un partenaire pacsé. Pour les sociétés cotées, l’actionnaire peut se faire représenter
par toute personne morale ou physique de son choix. Les dispositions statutaires ne
peuvent ni permettre à l’actionnaire dans les sociétés non cotées de se faire représenter
par une personne de son choix, ni interdire à un conjoint ou à un partenaire pacsé de ne
pas voter.

2/ L’action titre négociable


Toute action peut être achetée ou vendue librement. Le législateur considère que dans la SA
il n’y a pas d’intuitu personae. Comme les autres valeurs mobilières, les actions peuvent être soit des
titres au porteur, soit des titres nominatifs comme l’indique l’art. L. 228-5 du Ccom.
- Dans le 1er cas, l’anonymat est respecté. La
cession s’effectuerait en principe par simple
tradition manuelle.
- Dans le second cas, le nom de l’actionnaire figure
sur un registre qui est tenu par la société, la
cession résultera alors d’une simple inscription en
compte, opéré sur le registre.

Cette logique a été fortement modifiée depuis 1984 puisqu’il n’est plus possible de détenir
matériellement des actions. Tous les titres ont été dématérialisés. Les titres nominatifs sont inscrits
en compte chez la société émettrice des titres ; les titres au porteur sont également inscrits en compte
mais tenus par un établissement financier.

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Il aurait alors été logique de supprimer la notion même de titre au porteur et de ne conserver
que les titres nominatifs. Cela n’a pas été le choix du législateur qui a dématérialisé les titres, mais
qui a maintenu la notion de titre au porteur. La différence s’opère par rapport à la personne qui tient
le registre. Les titres au porteur favorisaient la constitution de fortunes occultes, le simple fait de
détenir matériellement une action suffisait à donner la qualité d’actionnaire de tel ou tel société sans
que la société émettrice soit au courant et sans que l’Etat soit au courant.
L’Etat en 1984 dématérialise, il n’y a plus de supports papier. Ce n’est pas la société
émettrice qui tient le registre, c’est un organisme à part. Pour l’Etat cela permet de savoir qui
détient telle quantité d’action. Par contre, pour la société émettrice à priori, elle ne sait pas. Elle ne
connaît qu’une partie des actionnaires. On ne peut alors plus parler de cession par transmission
manuelle. Elle s’opère alors par une simple écriture comptable, un virement de compte à compte.
La possibilité de créer des titres au porteur reste cantonnée aux SICAV (Sociétés d’Investissement à
Capital Variable) et aux sociétés cotées. Pour toutes les autres hypothèses, on ne peut avoir que des
titres nominatifs.
Il existe des marchés dont l’objectif est de faciliter la cession de valeur mobilière, en
particulier la cession d’actions. Il s’agit des bourses de valeur. Les premières apparaissent dès le
XVIème siècle. C’est un lieu qui a pour objectif de faciliter l’échange de titres où vont se rencontrer les
cédants et les actionnaires.
- En France, il existe 7 bourses de valeur :
Bourse de Paris
Bourse de Bordeaux
Bourse de Lille
Bourse de Marseille
Bourse de Nantes
Bourse de Nancy
Bourse de Lyon
- En Europe continentale, les deux principales sont celles de Paris et de Francfort.
- En Europe, c’est celle de Londres qui est la plus importante.
- Au niveau mondial, celle de New York et celle de Tokyo.

En France, les bourses de valeur sont des marchés règlementés. Le « gardien » de cette
réglementation c’est l’AMF (Autorité des Marchés Financiers).

B/ La structure classique de direction


La structure est classique parce que c’est la plus ancienne (1867), mais aussi la plus
répandue. Cette structure s’organise autour de 3 organes :

1/ Le conseil d’administration (CA)


Le CA d’une SA est un groupe de personnes qui portent le nom d’administrateurs.

a/ Composition du CA

*Le nombre d’administrateur :


Ce nombre d’administrateur est fixé par les statuts. Il est compris entre 3 et 18 :
→ Si le nombre d’administrateurs devient inférieur au minimum légal : les
administrateurs restant doivent convoquer une AGO en vue de compléter
l’effectif.
→ Lorsque le nombre d’administrateur est devenu inférieur au minimum
statutaire sans toutefois être inférieur au minimum légal : le CA doit procéder
à des nominations à titre provisoire en vue de compléter son effectif dans
le délai de 3 mois à compter du jour où se produit la vacance.

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Quelle que soit l’hypothèse, si le CA néglige de procéder aux nominations requises, tout
intéressé peut demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer l’AG afin
de procéder aux nominations.
Loi du 27 janvier 2011 concernant la représentation
équilibrée des hommes et des femmes dans les CA : l’essentiel
de ce dispositif n’entrera en vigueur qu’en 2017 pour les
sociétés cotées, et pas avant 2020 pour les autres. Cela
permettra de porter à 40% la proportion des membres du CA
(ou du Conseil de Surveillance CS) de chacun des deux sexes.
Toute nomination qui interviendra en violation de cette règle
sera nulle. Le législateur a prévu une progression vers ces
40% car concernant les sociétés cotées, depuis le 1er janvier
2014, cette proportion de chaque sexe ne peut être inférieure
à 20%.

*Les conditions pour être administrateur :


Peut être une personne physique ou une personne morale, il n’est pas nécessaire d’être
actionnaire. Il y a 4 conditions supplémentaires :

- Limite d’âge : selon l’art. L225-19 Ccom, les statuts doivent prévoir une limite
d’âge soit à l’ensemble des administrateurs ; soit à une partie. A défaut, le
nombre d’administrateurs ayant dépassé l’âge de 70 ans, ne pourra être
supérieur au tiers des administrateurs en fonction.

- Cumul d’un contrat de travail (CT) et des fonctions d’administrateurs : un salarié


de la SA ne peut être nommé administrateur que si son CT correspond à un
emploi effectif et qu’il existe un lien de subordination.
Lorsque les conditions de cumul ne sont pas remplies en particulier par
l’absence d’un lien de subordination, ce CT est suspendu pendant le temps de
l’exercice du mandat.
Par contre, un administrateur ne peut pas devenir salarié, SAUF si son
CT correspond à un emploi effectif et que la société dans laquelle il siège soit une
PME au sens du droit européen c'est-à-dire que la société répondant à la clôture
d’un exercice social aux critères suivants cumulatifs :
Effectif de moins de 250 salariés
Bilan < à 43 millions d’€ ou montant du CA HT < à 50 millions d’€.

- Cumul de fonctions : le législateur cherche à limiter les participations croisées,


c'est-à-dire le fait que l’on rencontre toujours les mêmes personnes dans les CA.
La loi du 15 mai 2001 NRE a renforcé très sensiblement la limitation des
possibilités de cumul des mandats sociaux exercés an sein des SA, en abaissant le
plafond de 8 à 5. De plus avec la nouvelle loi Macron du 06 aout 15, on ramène à
3 mandats maximum pour les mandats sociaux exercés au sein de sociétés cotées
par les personnes exerçant un mandat de DG, de membre de directoire, de DG
unique dans une société cotée et qui respecte une des deux conditions suivantes :
Emploie au moins 5000 salariés permanents ;
Ou au moins 10 000 salariés permanents dont le siège social est
en France ou à l’étranger.

Ne sont pas pris en compte dans le chiffre 5, les mandats dans les
sociétés étrangères. Les plafonds (5 ou 3) ne s’appliquent pas aux personnes
morales. Lorsqu’une personne exerce un mandat d’administrateur au sein d’une

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société mère, les mandats d’administrateurs et de membres du Conseil de
surveillance exercés dans les filiales cotées ou non ne sont pas prise en compte.
Les mandats d’administrateurs exercés dans les filiales non cotées, contrôlées
par une même société, ne comptent que pour 1 seul mandat, sous réserve que le
nombre de mandat détenu n’excède pas 5. L’exercice par un administrateur des
fonctions de DG dans la même société ne compte que pour un seul mandat. N’est
pas prise en compte les mandats d’administrateurs ou de membres du CS
exercés dans les sociétés contrôlées par les sociétés dans lesquelles est exercé un
mandat de DG, de membres du directoire, de DG unique, d’administrateur, ou de
membre du Conseil de surveillance.
Ce même plafond de 5 ou de 3 s’applique en cas de mandat
d’administrateur, de membre du CS, de DG, de membre du directoire et de DG
unique, dès lors que les sociétés ont leur siège social en France.

*Mode de nomination :
Si on fait abstraction des premiers administrateurs qui sont désignés par les statuts dans les
sociétés fermées ; ou alors ceux élus par l’assemblée constitutive pour les sociétés faisant offre
publique. En règle générale, les administrateurs sont élus lors des AGO.
La durée de leur fonction est déterminée par les statuts. L’organe qui le pouvoir de
nomination, a le pouvoir de révocation. Il s’agit ici d’une révocation ad nutum. Les administrateurs
ne bénéficient d’aucun droit au renouvellement. Ils ne peuvent pas prétendre que l’omission par le
CA de soumettre ce renouvellement à l’assemblée constituerait une faute de sa part. Ainsi donc, le
CA choisi librement les administrateurs qu’il va proposer.
Si la règle demeure que les administrateurs sont désignés/élus par des actionnaires, il faut
noter que le législateur a essayé d’introduire un système de cogestion à la demande. A coté des
administrateurs élus par les actionnaires, on voulait mettre des actionnaires élus par les salariés.
Depuis 1946, deux délégués du CE (comité d’entreprise) doivent être admis aux réunions du
CA, ils n’ont aucune voie délibérative, mais participent. Toute délibération sans leur présence est
nulle. De plus les statuts de SA peuvent prévoir que le CA comprendra outre des administrateurs élus
par les actionnaires, des administrateurs élus par les salariés. Mais très peu utilisé.
Loi du 17 janvier 2002, elle va imposer la désignation
de salariés actionnaires au sein du CA pour les SA dont le
Capital serait détenu par le personnel à hauteur d’au moins
3%.
Loi du 14 juin 2013, qui va imposer pour des sociétés
cotées dépassant des seuils légaux, que les salariés puissent
élire des administrateurs.

29/03/16 – 10h à 11h45

*Droits d’information :
Ce droit n’était pas prévu initialement par les textes. C’est une reconnaissance prétorienne
(cf. arrêt Cointreau prévoit le droit et la sanction). Il a fallu attendre la loi NRE du 15 mai 2001 pour
qu’il soit institué pour la 1ère fois à l’article L225-35 ce droit à l’information. La rédaction de cet
article à posé difficulté concernant le débiteur de l’obligation et concernant l’étendu de ce droit. Ce
texte a été modifié par une loi de 2003, pour préciser qui est débiteur de cet obligation et l’étendu de
ce droit en posant comme critère le fait que ce soit le débiteur qui fixe l’étendu de ce droit à
l’information.

*Obligations de l’administrateur :
Au delà de l’obligation générale de diligence qui pèse sur l’administrateur à l’égard de la
société on peut aouter à cela des obligations particulières :

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- Obligation de discrétion : administrateurs sont tenus à cette obligation
concernant les obligations confidentielle ;
- Dans la cadre des conventions réglementés : il y a une obligation de soumission
à la procédure d’autorisation et d’approbations ;
- Obligations de ne pas utilisé des informations privilégier sur la marge de la
société : administrateur est considérer comme un initié, s’il utilise les
informations pour ses intérêts perso il fait un délit d’initié (sanction pénale).

b/ Pouvoirs du CA
Beaucoup de réforme concernant les pouvoirs du CA. On peut distinguer deux types de
pouvoirs, ceux qui sont généraux et ceux qui sont spéciaux.

*Généraux
Ces pouvoirs sont très vastes, défini de manière très large. Ils se trouvent à l’article L225-35.
On peut distinguer trois types de missions :
- Le CA détermine les orientations de l’activité de la société et veille à leur mise
en œuvre (mission stratégique) ;
- Il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle
par ses délibérations les affaires qui la concerne (mission tactique) ;
- Procède aux vérifications et aux contrôles qu’il juge opportun (mission de
surveillance).

*Spéciaux
Ces pouvoirs ne sont pas regroupés dans un seul texte, on les trouve un peu partout dans le
code du commerce :
- Le CA élit et révoque le président et le directeur général, il fixe aussi leurs
rémunérations (L225-47) ;
- Etablit les documents de fin d’exercice (L232-1) ;
- Convoque l’assemblée générale (L225-103) ;
- Autorise les conventions réglementées…

On attribue des pouvoirs spéciaux en plus des pouvoirs généraux très large, car les pouvoirs
spéciaux eux ne peuvent pas être limité par les statuts à la différence des pouvoirs généraux, les
pouvoirs spéciaux sont d’OP.
De plus, le président du CA ne peut pas empiéter sur les pouvoirs spéciaux du CA, alors qu’il
peut le faire concernant les pouvoirs généraux parce que le législateur a défini quasiment dans les
mêmes termes les pouvoirs du président du CA et du CA.

*En pratique :
Pour exercer ses pouvoirs le CA se réunit périodiquement au siège social, les articles L225-19
et suivants fixe des règles sur les tenues des séances. Ce sont les statuts par contre qui fixeront les
règles concernant la convocation et les délibérations du CA.
C’est le CA qui fixe l’ordre du jour sans qu’il soit obligatoire de le fixer à l’avance. Donc il
peut prendre en pratique toute décision.
Décisions sont prises en principe à la majorité des membres représentés, le vote se fait par
tête. La loi exige que la majorité des membres soit présents (quorum).

c/ Mode de rémunération des administrateurs


Ce n’est pas un salaire mais une rémunération. Celle-ci s’ajoute éventuellement aux
dividendes en cas de détention d’action. Obligation d’être actionnaire n’existe pas cependant. Il est
également possible qu’un administrateur soit salarié, ici il y aura un salaire qui peut d’ajouter au
reste.

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Pour éviter les abus le législateur n’autorise que deux types de rémunération. On a donc les
rémunérations suivantes :
- Les jetons de présence (ancienne coutume) : c’est une somme fixe annuelle qui
est alloué à l’ensemble des administrateurs par l’AG, ensuite ils se répartissent la
somme. En générale le PCA reçoit une somme plus importante.
- La possibilité de rémunérations exceptionnelles : fixé par le CA, alloué à un
administrateur pour une mission particulière.

2/ Le président du CA

a/ Nomination
Le PCA est un administrateur, il est choisi parmi les administrateurs par le CA. Toutes les
conditions évoqués pour pouvoir être administrateur s’applique à lui. A celle-ci s’ajoute des
conditions propres :
- Il doit s’agir d’une personne physique (L225-47) ;
- Limite d’âge particulière fixé à 65 ans, cette règle supplétive, les statuts peuvent
prévoir une limite d’âge différente (L225-48) ;
- Pas possible de cumuler plus de 2 postes de PCA (L225-49).

Le CA élit le PCA. Le CA est élu par l’AG mais l’AG ne choisi pas parmi ceux élus
administrateurs celui qui sera PCA. Celui-ci est rééligible sans limite. La durée de son mandat est
fixée par les statuts mais ne peut excéder 6 ans. Il ne faut pas perdre sa qualité d’administrateur
pour rester PCA.
L’organe qui nomme, révoque, c’est donc le CA qui révoque la personne en tant que PCA, la
révocation est ad nutum. L’AG n’a pas de pouvoir de révocation du PCA. L’AG à un pouvoir indirecte
de révocation, elle peut révoquer le PCA de ses fonction d’administrateur ce qui l’empêche d’être PCA.
Les circonstances entourant la révocation peuvent être source de DI.
Les PCA comme les DG (mandataire social en général) sont entouré d’un « parachute doré»,
en cas de révocation qu’importe la raison (même en cas de faute), ils reçoivent une prime/indemnité
de départ qui peu parfois être très conséquente. Celle-ci est conventionnelle. La technique ne pose
pas de difficulté mais concernant le droit des sociétés une difficulté peu apparaitre car en droit des
sociétés français existe un principe de libre révocabilité, c'est-à-dire que toute disposition
conventionnelle qui empêcherait directement ou indirectement la possibilité de révoquer un
mandataire social est nul. L’une des techniques pour empêcher la révocation pourrait être
d’introduire une indemnité de départ tel qu’elle empêcherait la révocation. L’indemnité
deviendrait un obstacle à la libre révocabilité, dans ce cas la disposition serait nulle.

b/ Pouvoirs
Les pouvoirs du PCA sont définis à l’article L225-51 du Ccom. Ils sont essentiellement
administratifs, en effet :
- Il organise et dirige les travaux du conseil dont il rend compte à l’AG ;
- Veille au bon fonctionnement des organes de la société, notamment que les
administrateurs soit en mesure de remplir leur mission ;

Le PCA en tant que tel n’a pas de pouvoirs particuliers. Mais, dans sa forme traditionnelle de
SA avec un CA, le PCA cumule ses fonction avec celle de DG, le DG lui par contre à des pouvoirs de
gestion. D’où l’appellation de PDG (président directeur général).
La loi NRE du 15 mai 2001 est venue modifier les choses. Elle a permis la dissociation des
fonctions de PCA et de DG. Cela est optionnel.
Donc la SA classique avec CA offre deux modes de direction : une seule personne PCA et DG ;
une personne PCA et une personne DG. Cela est une possibilité statutaire. Mais 99% des SA
immatriculés sont des SA classique avec CA dont une personne à la fois PCA et DG.

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c/ Rémunération
Les rémunérations des PCA sont variés et souvent importantes, d’autant plus s’il cumule les
fonctions avec celle de DG. Un PCA qui cumule avec les fonctions de DG peut gagner :
- Une rémunération d’environ 14 000 euros par jour ;
- Des dividendes (si actionnaire) ;
- Des jetons de présence ;
- Des stock-options (possibilité) ;
- Possibilité de toucher un salaire ;
- Avantages en nature (logement de fonction, personnel de fonction, avion de
fonction…)…

3/ Le directeur général

a/ Nomination
Il peut être une personne indépendante du PCA ou être la même personne que le PCA. Il ne
peut y avoir qu’un seul DG dans une SA qui peut être associé à de DG délégué qui aide le DG. Ce DG
est choisi ou non parmi les administrateurs ; il peut être ou non le PCA ; il peut être ou non
actionnaire.
Il faut que ce soit une personne physique, il y a une limite d’âge qui est la même que pour le
PCA c’est à dire 65 ans. Aucune disposition concernant la durée du mandat, les statuts peuvent
prévoir une durée, ou le CA car c’est celui-ci qui nomme le DG.
C’est également ici le CA qui révoque. La révocation est pour juste motif (sauf s’il cumule les
fonctions avec celle de PCA, ici la révocation est ad nutum). Ici l’AG n’a aucun pouvoir. Quand le DG
n’est pas un administrateur toutes les règles de cumul avec un contrat de travail ne vont pas
s’appliquer.

b/ Pouvoirs
Pouvoirs du DG défini à l’article L225-56 du CCom, précisant que le DG est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Il y a cependant des
limites à ses pouvoirs très étendus:
- Il ne peut pas empiéter sur les pouvoirs propres des AG, sur les pouvoirs spéciaux
du CA ;
- Il est possible de mettre des limites statuaires, c'est-à-dire des clauses limitatives
de pouvoirs (attention inopposable aux tiers) ;
- On a aussi le principe de spécialisation de la PM, en principe ne vaut pas pour les
SA, or si le tiers savait ou ne pouvait ignorer que l’acte était en dehors de l’objet
social (ici acte est nul).

Le DG représente la société, donc c’est lui qui engage la société.

c/ Rémunération
Idem que pour le PCA (rémunération, dividendes, jetons de présence, stock-options, salaire,
avantages en nature…).
C’est le CA qui fixe la rémunération.

C/ La structure créée en 1966 : SA avec CS et directoire


Avec la loi du 24 juillet 1966 on a introduit dans notre droit une autre structure de SA inspiré
du droit allemand, c’est la SA à CS et directoire. Cette structure à eu un succès mitigé.
Elle est constituée de 3 organes qui sont le : directoire ; président du directoire ; conseil de
surveillance.

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1/ Directoire
Groupe de personne dont le nombre est fixé par les statuts entre 2 et 5. Dans les petites SA
(SA dont le capital est inférieur à 150 000 euros) il est possible d’accorder les pouvoirs du directoire à
une seul personne, on parle ici donc de directeur général unique (DGU).

a/ Nomination
Qualité d’actionnaire n’est pas exigé (règle supplétive). Conditions d’accès ressemblent à
celle exigé du PCA dans la SA avec CA :
- Il faut être une personne physique,
- Limite d’âge 65 ans,
- Il ne faut pas être membre de plus de 2 directoires ;
- On ajoute que pour être membre du directoire il ne faut pas être membre du CS.

Ils sont nommés par le CS, les membres du CS eux sont nommés par l’AG. L’AG n’a pas de
pouvoir direct de nomination sur le directoire. La durée de nomination est fixée par les statuts entre
2 et 6 ans, en cas de silence des statuts c’est 4 ans. Possibilité d’être réélu (L225-62).
Fonction peuvent cesser en cas de décès, atteinte de la limite d’âge, démission, changement
de mode de SA… Mais également révocation. Ici exception à la règle organe qui nomme, organe qui
révoque. Ici l’AG à un pouvoir de révocation des membres du directoire. Depuis 2001 cette
révocation peur également être décider par le CS si c’est prévu dans les statuts. Ici révocation pour
juste motif. Membres du directoire peuvent cumuler leur mandat avec un contrat de travail (≠
mandataires).
Cet organe est un organe collégial. Les pouvoirs sont donc exercés collectivement suite à des
délibérations de cet organe. Le législateur n’a donc prévus aucune règle concernant les prises de
décision de cet organe. En général c’est les statuts qui prévoit cela, ou un règlement intérieur.

05/04/16 – 8h à 11h45

b/ Pouvoirs
Idem que pour CA, les pouvoirs du directoire sont déterminés de deux façons, des pouvoirs
généraux d’abord et ensuite des pouvoirs spéciaux.
Généraux selon L225-64 « le directoire est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en
toute circonstances au nom de la société ». Même formule que pour les pouvoirs généraux du CA et
du directeur général de la structure classique.
On retrouve les limites lié à l’objet social (principe de spécialisation de la personne morale,
qui ne vaut pas pour les SA, or si tiers ne pouvait pas ignorer), lié aux pouvoirs des AG, lié aux
pouvoirs du CS. Il est possible d’introduire dans les statuts des clauses limitatives de pouvoirs
(attention inopposable aux tiers).
Spéciaux, selon plusieurs articles, pouvoirs assez semblables que ceux du CA cependant plus
réduit. On peut citer le fait t’établir les documents comptables de fin d’exercice et le fait de pouvoir
convoquer les AG.
Exercice des pouvoirs, délibérations et votes. Aucune disposition particulière dans les textes.
Liberté statutaire. Ca peut être les statuts ou un règlement intérieur qui défini le fonctionnement.

c/ Rémunération
Rémunération déterminé par le CS (celui qui nomme en général rémunère). L’AG n’a pas de
pouvoirs/regard direct sur ces rémunérations. Les rémunérations ne sont pas occultes, il y a une
information faite.
Voir ce que l’on a vu pour les administrateurs, les directeurs généraux… Voir ce que l’on a vu
concernant les parachutes dorées, prime de bienvenu (« golden hello »)… Rémunération avec une
partie variable et une partie fixe… Avantages en natures…

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2/ Président du directoire
Pas un réel organe car il n’a pas vraiment de pouvoirs. Ce personnage est nommé par les
membres du directoire. Il a trois sortes d’attribution, essentiellement administratives :
Il préside les séances du directoire ;
Il représente la société dans ses rapports avec les tiers (c’est lui
qui signe les contrats) ;
On peut considérer que le président du directoire assure la
direction général, représentant de l’entreprise hiérarchiquement
le plus élevé (aucun texte ne le dis cependant) ;

Aucune disposition concernant la révocation du président du directoire donc c’est les statuts
qui fixeront les conditions de révocation (qui révoque ; juste motif ou ad nutum). Par contre on à
des précisions sur comment on révoque un membre du directoire.

3/ Conseil de surveillance

a/ Nomination
Dans sa composition le CS ressemble au CA, il comprend de 3 à 18 membres. Aucune
obligation d’être actionnaire.
Les membres du CS sont élus par l’AG. Comme pour le CA c’est identique concernant la
durée des fonctions, identique sur le mode de révocation (ad nutum), identique concernant la
rémunération, identique sur les minimas légaux ou statutaires.
Membre du CS vont élire un président et un vice président du CS. Leur rôle se borne à
convoquer le CS et à diriger les débats. Identique que pour les CA pour la participation des salariés,
identique aussi pour la parité homme/femme.
La règle de l’antériorité du contrat de travail ne s’applique pas (il est possible pour un salarié
de devenir administrateur mais il n’est pas possible à un administrateur de devenir salarié or si la
société est une PME en droit euro), ici la règle de s’applique pas. Possible à un membre du CS de
conclure un contrat de travail avec la société.

b/ Pouvoirs
Sont rôle principal est de contrôler la gestion de la société par le directoire. Ce contrôle se
traduit concrètement par trois types de pouvoirs :
Pouvoir de donner des autorisations : le directoire ne peut
accomplir certains actes sans l’autorisation du CS, le législateur
énumère certains de ces actes (autorisation des conventions
réglementés, autorisations des cautions, autorisation de vente
d’immeuble, autorisation de la cession de participation), cette
liste n’est pas limitative, les statuts peuvent allonger la liste ;
Pouvoir de nomination : c’est lui qui va nommer les membres du
directoire et de fixer la nomination ;
Pouvoir d’effectuer des vérifications : le CS à un droit de regard
sur la gestion et les comptes de la société. Il vérifie non
seulement la régularité formelle des décisions prises par le
directoire mais également leur opportunité. Législateur ici a
organisé les modalités de vérification à l’article L225-68 al. 3/4/5,
il reçoit un rapport du directoire… ;
Pouvoir de formuler des observations : à chaque assemblée
annuel le CS présente ses observations sur le rapport du
directoire ainsi que sur les comptes de l’exercice. Le CS rend
compte de la gestion du directoire aux actionnaires.

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c/ Rémunération
Idem que pour les administrateurs. La loi n’autorise que deux types de rémunération : jetons
de présence et les rémunérations exceptionnels. On ajoute à cela la rémunération lié à un salaire
éventuellement, les dividendes s’il est actionnaire…

Bilan types de SA :

Unifié (PCA/DG = 1 pers)


SA classique (CA)
Dissocié (PCA/DG = 2 pers)
SA

SA de 64 (directoire et CS)

D/ L’assemblée des actionnaires


Elle réunit tous les actionnaires sans exceptions. On distinguera les règles communes à
toutes les AG et les règles particulières.

1/ Règle commune à toutes les AG


C’est au CA ou au directoire qu’il appartient de convoquer les AG. Cette faculté de
convocation est également offerte à d’autres organes : le CS, le CAC (qui est obligatoire pour les SA),
mandataire désigné par le TC dans trois circonstances (1° urgence à la demande de tout intéressé, p.
ex. tiers ou CE ; 2° à la demande de un ou plusieurs actionnaires réunissant au moins 5% du capital en
l’absence d’urgence ; 3° à la demande d’une association d’actionnaire répondant au condition de
l’article L225-120 du CCom).
L’ordre du jour est fixé par l’organe qui convoque. Il est à la discrétion de cette personne,
mais discrétion n’est pas totale puisque les actionnaires qui détiennent au moins 5% du capital ou
alors une association d’actionnaire ont la possibilité de déposé des projets de résolutions, lesquelles
sont obligatoirement rattaché à l’ordre du jour. Prérogative également reconnu pour le CE.
Formalité de convocations, 1° un avis de convocation est incéré dans un journal d’annonce
légale, 2° une lettre de convocation est adressée aux actionnaires titulaires de titre nominatif. Temps
minimum de convocation est de 15 jours. Ajournement peut être demandé en justice.
Ces formalités ne sont pas neutres, puisqu’une AG de SA irrégulièrement convoquée est nul
de plein droit mais uniquement si l’irrégularité porte sur l’une des règles suivante relative à l’OJ :
OJ n’est pas arrêté par l’organe qui convoque ;
OJ a été modifié sur 2nd convocation ;
Assemblée délibère sur des questions ne figurant pas à l’OJ,
mais à nuancé avec :
1. La théorie de l’OJ implicite, les actionnaires peuvent
examiner des questions non inscrite à l’OJ dès lors
qu’elles résultent naturellement de celle régulièrement
inscrite ;
2. La théorie des incidents de séance, en cours d’assemblée
une révélation est faite qui impose un incident et une
prise de décision de l’AG ;
L’auteur de l’OJ n’inscrit pas les projets de résolutions présentés
par des actionnaires ou associations d’actionnaire ou CE.

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Le législateur depuis déjà longtemps à chercher à impliquer les actionnaires dans la gestion
de la société. Suite au phénomène très marqué de l’absentéisme chronique des petits porteurs, le
législateur à essayé de favorisé leur participation :
Il n’est pas possible de limiter l’accès à une AG à un % de
capital ;
Favorise également participation à distance, possibilité de
donner des procurations, possibilité de participation par
visioconférence, possibilité de vote électronique, possibilité de
vote par correspondance…

Tous ces moyens ont une efficacité relative. La plupart des actionnaires n’ont que des
intentions spéculatives.

2/ Règles spécifiques à certaines AG

a/ L’AGO
Décisions qui ne modifient pas les statuts. Réunion au moins une fois par an en fin d’exercice
(assemblée générale ordinaire annuel). Elle peut se réunir plus souvent (assemblée général ordinaire
réuni extraordinairement). Deux rôles exercés tous les ans :
Approuve/désapprouve la gestion de l’exercice écoulé ;
Décide de l’affectation des bénéfices, compétence de l’AG qui
décide si on met en réserve ou si on distribue ;

En dehors de ce que nous avons vu, l’AGO a des compétente pour prendre tous une série de
décisions, notamment celle-ci :
Nomme ou révoque les administrateurs/membres du CS ;
Nomme le CAC ;
Approuve/désapprouve les conventions passées par la société
avec ses dirigeants (conventions réglementées) ;
Autorise/n’autorise pas les émissions d’obligations ;
Prend les décisions que les statuts soustraient aux pourvois du
CA ou du directoire ;

En pratique il y a un quorum pour prendre les décisions, les actionnaires présents ou


représentés doivent représenter au moins le quart des actions, si ce quart n’est pas atteint une
seconde convocation est envoyé et dans ce cas plus de quorum. Pour les conditions de vote, l’AGO
s’exprime à la majorité de voix exprimées.

b/ L’AGE
Prends toutes les décisions qui modifient les statuts. Elle se réunit au gré des besoins sans
périodicité. Gravité des décisions se manifeste par des règles de quorum et de majorité renforcé.
Concernant le quorum, les actionnaires présents ou représentés sur 1er convocation doivent
posséder aux moins le tiers des actions, sur 2nd au moins le quart. La loi ne permet pas de descendre
en dessous de ce quart, s’il n’est pas atteint en 2nd convocation il faut tout relancer.
Concernant la majorité requise, l’AGE statue à la majorité des 2/3 des voix exprimées qu’il
s’agisse d’une 1ere ou d’une seconde convocation. Cela permet une minorité de blocage (1/3). On a
une exception à cette majorité avec le principe d’intangibilité des engagements, si la décision
conduite à une augmentation des engagements alors l’unanimité est requise.

E/ La protection des associés minoritaires


Droit de société à été très soucieux de protéger les actionnaires minoritaires. Il y a donc tout
un pan de règle qui pour protéger ses actionnaires. Contre des abus possible des majoritaires des

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règles ont été mise en place : des règles concernant l’information, la participation, le contrôle et les
sanctions.

1/ Information des actionnaires


Information permet que les actionnaires participent à la gestion, au contrôle des dirigeants et
à la sanction éventuelle. Ils doivent être informés de la gestion sociale de la société. Le législateur à
mis à la charge des dirigeant un vrai devoir d’information. C’est surtout à l’occasion des assemblées
que l’information est fournie aux actionnaires. C’est lors de l’AGO que le CA ou le directoire doit
présenter des documents : comptes annuels et rapport de gestion (inventaire est également mis à
dépostions au siège sociale). A cet ensemble s’ajoute les documents d’information prévisionnelle
pour certaines sociétés (SA ou SARL dont le nombre de salarié est égal à 100 ou plus ou qui ont un
chiffre d’affaire égale ou supérieur à 600 000 €).
Le législateur a aussi organisé des délais pour diffuser l’information. C’est donc dès la
convocation et jusqu'au 5ème jour après la réunion que tout actionnaire peut demander l’envoi des
documents qui seront présenté à l’assemblée. De plus à compter de la convocation, tous actionnaires
a le droit de prendre connaissance de ses documents au siège de la société.
Dès qu’il est convoqué tous actionnaires à la possibilité jusqu’à l’ouverture de l’assemblée de
poser au dirigeant des questions écrites en rapport avec l’OJ, dirigeants ont l’obligation d’y répondre.
A cela s’ajoute la possibilité de poser des questions orales en cours d’assemblée.
L’actionnaire à aussi le droit à une information permanente, il peut obtenir communication à
tout moment des comptes annuels, du rapport de gestion, des PV d’AG concernant les 3 derniers
exercices.

2/ Participation des actionnaires


Se traduit par les pouvoirs important attribués aux AG, également par diverses règles
complémentaires (possibilité de convoquer, d’ajouter des résolutions à l’OJ).
Mais le plus important reste la possibilité de pouvoir exercer collectivement des droits
initialement reconnus individuellement par l’institution des associations d’actionnaire. Ces
associations d’actionnaire vont pouvoir exercer les mêmes droits que ceux que le législateur avait
initialement reconnus aux actionnaires mais de manière individuelle. Pourquoi ? Le législateur a
constaté que des droits étaient accorder aux actionnaires mais que ceux-ci ne les exerçaient pas donc
cela ne servait pas à grand-chose. Donc le législateur s’est dit, accordons cela aux associations
d’actionnaire qui elle reprenant une masse sera plus active. Cela a été très efficace.
Associations d’actionnaire est une création qui n’est pas récente, elle date d’une loi du 8 aout
1994, cette loi introduite à l’article L225-120 CCom, reconnait aux actionnaires de sociétés cotés le
droit de se regroupé en association destinée à représenté leurs intérêts. Actionnaires peuvent créer
une association s’ils réunissent deux conditions :
- Ils doivent détenir des actions nominatives depuis au moins 2 ans ;
- Détenir au moins 5 % du droit de vote (% varie en fonction du capital).

Après la formation, ces associations ont l’obligation de communiquer les statuts à la société
mais également à l’AMF. Si cette obligation est respectée l’association peut exercer certains droits
reconnus aux actionnaires :
- Convoquer une AG en demandant la nomination d’un mandataire en justice ;
- Demander l’inscription d’un projet de résolution à l’OJ ;
- Demander la nomination d’un expert de gestion ;
- Poser des questions écrites auquel les dirigeants sont tenus de répondre ;
- Demander en justice la révocation ou le relèvement du CAC ;
- Agir en responsabilité contre les dirigeants pour demander la réparation d’un
préjudice social (action social ut singuli).

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Le code monétaire et financière à l’article L451-1 à créer un autre type d’association, les
associations de défense des investisseurs. Ces associations ont pour objet la défense des investisseurs
qui ont placé des fonds en valeur mobilière ou en produit financier. Ces associations peuvent agir en
justice devant toute les juridictions y compris pénales relatives aux faits portant un préjudice direct
ou indirect à l’intérêt collectif des investisseurs ou à certaines catégories d’entre eux. Pour pouvoir le
faire ces associations doivent être agréé. Ces associations ne sont pas liées à une société mais à des
investisseurs. L’association d’actionnaires à une vocation interne, alors que l’association de défense
des investisseurs a plutôt une vocation externe judicaire. Il ne faut pas les confondre.

3/ Contrôle par les actionnaires


Deux catégories de contrôles : l’un s’effectue de manière permanente tout au long de la vie
sociale et l’autre est organisé de manière occasionnelle.

a/ Le contrôle permanent
Ce contrôle permanent passe par :
Les actionnaires par leur participation aux AG ;
Le CS qui contrôle le directoire et qui est lui-même contrôler par
l’AG, finalement l’AG contrôle indirectement le directoire (à
nuancer car les membres du CS craignent plutôt les majoritaires
que les minoritaires) ;
Le CAC qui est obligatoire pour les SA, qui à la mission de
contrôler la comptabilité. Contrôle sur l’information financière
diffusée, par ce contrôle ils exercent aussi indirectement un
contrôle de la direction. Le CAC établit un rapport communiqué
aux actionnaires, par sa mission le CAC protège les
minoritaires (nuance car CAC est une profession libéral, engagé
par la société, peur de se faire remplacé) ;
Les comités d’audit institués par une ordonnance du 8 décembre
2008. Ce comité est chargé de contrôler la comptabilité, l’action
du CAC. Ils exercent une sorte de suivi de l’élaboration de
l’information financière. Ce comité est une émanation du CA ou
du CS, donc pas un organe indépendant. Il ne rend compte qu’au
CA ou au CS (donc à nuancer ici encore).

b/ Le contrôle occasionnel
Hypothèses de procédure pouvant être mises en place à l’initiative d’actionnaire y compris
minoritaire afin de contrôler certaines opérations réalisées par les dirigeants. Il y a deux procédures
possibles : une spécifique au droit des sociétés et une autre qui est une transposition du droit
commun.

*Procédure spécifique :
Cette procédure à pour objet de permettre aux actionnaires de faire nommer un organe
supplémentaire de contrôle appelé expert de gestion ou expert de minorité qui serait chargé de
présenté un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion (L225-231 CCom).
Mise e œuvre de cette procédure appartient aux actionnaires dès lors qu’ils détiennent aux
moins 5 % du capital et aux associations d’actionnaires. Le même droit est accordé au ministère
public, au CE et à l’AMF. Actionnaires d’une société mère peuvent demander l’examen par un expert
d’opérations accomplis par une société filiale de la même société mère si l’intérêt du groupe le
justifie.
La procédure débute par une interrogation écrite soit du PCA soit du président du directoire
sur l’opération de gestion suspecté. A défaut de réponse ou suite à une réponse insuffisance dans le
délai d’un mois on peut demander en référé la désignation de l’expert. La décision appartient au

62
tribunal qui est le seul juge de l’opportunité de nommer l’expert et l’étendu de sa mission. En tout
état de cause la demande sera rejetée dès lors que le juge considère que les réponses données sont
satisfaisante. Il n’est cependant pas nécessaire pour obtenir la nomination de l’expert de prouver que
les dirigeants ont méconnus l’intérêt de la société, ceci dit il faut que la demande soit sérieuse. Dans
tous les cas c’est le tribunal qui apprécie. Les conditions exigées pour obtenir la nomination de
l’expert sont au nombre de 2 :
Expertise porte sur une opération déterminée de la société ;
Expertise doit porter sur une opération de gestion (pas de définition
dans le code). Selon la jurisprudence c’est un critère organique qui
doit prédominer à la qualification. Décision de gestion désigne les
décisions émanant des dirigeants à l’exclusion des décisions adoptés
en assemblée, donc décisions par les organes de gestion. Opérations
qui relève de la compétence d’organe de direction mais qui nécessite
intervention de l’AG ? Expertise de gestion ? La CCass dit qu’il est en
effet possible dans ce cadre là de solliciter une expertise de gestion.

Mandataire une fois nommées, va enquêter, étudier l’opération contesté, il va ensuite


rédiger un rapport. Ce rapport sera communiqué à l’AG annuel.

*Procédure calqué sur le droit commun : dès lors qu’on ne peut pas obtenir la nomination d’un
expert de gestion, il est possible de recourir à l’expertise organisée à l’article 145 du CPC, expertise
dite in futurum ou expertise préventive ou référé probatoire. « S’il existe un motif légitime de
procéder ou d’établir la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures
d’instructions légalement admises peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé ». C’est au
tribunal d’apprécier souverainement s’il existe ou non un motif légitime pour la mesure d’instruction
sollicité.

On constate ici que les deux textes ont a priori un objet différent. Article L225-231 CCom
permet la désignation d’un expert chargé de rédigé un rapport alors que l’article 145 CPC à pour objet
de rassembler/conserver des preuves en vu d’une action en justice. Si les objets sont différents, au
final les deux actions permettent d’atteindre le même résultat à savoir obtenir judiciairement des
informations sur la gestion social. La CCass autorise le recours à l’expertise in futurum en droit des
sociétés. Dès lors comparaison des deux textes révèle que la nomination d’un expert in futurum est
en fait plus facile à obtenir que celle d’un expert de gestion :
1. Article L225-231 est cantonné aux SA, SAS, SCA, SARL et
pas prévus pour les autres formes de sociétés, alors que
expertise in futurum peut concerner n’importe quelle
société.
2. Expertise in futurum est ouverte à tout intéressé donc
finalement expertise in futurum peut être demandé par
n’importe qui sans limite de capital.
3. Expertise de gestion porte seulement sur une décision
déterminé prise par les dirigeant, alors que expertise in
futurum peut avoir pour objet toute opération quelque
soit l’organe dont elle émane (même décision d’une AG).

4/ Sanctions des fautes commises

a/ Nullité des décisions


Il y a deux manières de faire annuler une décision, soit une irrégularité sanctionné par les
textes par la nullité (L235-1), soit l’abus de majorité (aucune irrégularité mais abus de majorité).

63
b/ Droit d’injonction de faire
Loi prévoit la possibilité pour les actionnaires de demander au président du TC statuant en
référé soit d’enjoindre sous astreintes les dirigeants à agir, soit de désigné un mandataire chargé
d’agir à leur place. Procédure vise surtout la mise à disposition des documents nécessaire pour les
AG. En cas de condamnation l’astreinte ainsi que les frais de procédure seront à la charge des
dirigeants mise en cause. Cette injonction de faire à été également prévus pour contraindre la
société à procéder aux publicités légales obligatoires à faire au greffe. Quelque soit l’hypothèse
procédure d’injonction doit être dirigé contre le dirigeant en son nom personnel et non contre la
société.

c/ Responsabilité des dirigeants


Responsabilité essentiellement civile, la responsabilité civile peut être engagée dès lors
qu’une faute est susceptible de leur être reproché.

*Dirigeant : on entend par dirigeant les administrateurs, le PCA, le DG, les membres du directoire et
le DGU (membres du CS sont exclus).

*Faute : mêmes fautes que celles que l’on pourrait reprocher aux dirigeants en général, 1°
infractions aux dispositions législatives ou réglementaires ; 2° violation des statuts ; 3° faute de
gestion (apprécier par rapport à la notion d’intérêt social, donc acte contraire à l’intérêt social).

Dès lors qu’un dirigeant à commis une faute sa responsabilité peut être engagé. Comment ?
Cela dépendra du préjudice. Si le préjudice est social alors sera engagé l’action social (ut singuli ou ut
universi). Pour l’action ut singuli, celle-ci peut être engagé par n’importe quel actionnaire mais aussi
par une association d’actionnaire. Si le préjudice est subi par un actionnaire (réparable si distinct du
préjudice de la société) on retrouve l’action individuelle comme ont l’a vu. Si le préjudice est subi par
les tiers alors on retrouve la responsabilité vis-à-vis des tiers comme on l’a vu (théorie de la faute
détachable).
Il faut ajouter que dès lors que la décision provient d’un organe collégial (directoire, CA) les
membres du directoire et les membres du CA sont solidairement responsable. Il faut également
ajouter que le DG est entouré d’une équipe (directeur généraux délégué), ceux-ci sont des
mandataires sociaux mais pas des dirigeants. Pas de régime particulier de responsabilité donc c’est le
droit commun qui s’applique (1382).
Pour les membres du CS, ils sont responsables à l’égard de la société ou à l’égard des tiers
que des fautes personnelles qu’ils ont commis dans l’exécution de leur mandat. N’ayant aucun rôle
de gestion, ses fautes ne peuvent concerner qu’un manque de diligence dans l’exécution de leur
mission de contrôle ou encore dans les autorisations qu’ils auraient donné. Comme les fautes sont
personnelles il n’existe pas de solidarité entre eux.

d/ Révocation
Actionnaire mécontent peuvent révoquer les dirigeants. Selon le type de dirigeant le mode
de révocation sera différent (juste motif pour le DG ; ad nutum pour les administrateurs, les membres
du CS). Révocation peut être décidée même si elle ne figure pas à l’OJ.

F/ Les conventions réglementées


Concernant ces conventions, une procédure spéciale doit être respectée. Elle est ici
organisée aux articles L225-38 et s. et L225-86 et s. du CCom.
Toutes les conventions qui entreraient dans le champ d’application des conventions
réglementés ne sont pas nécessairement soumise à cette procédure :
- on a d’un coté les conventions dite libres
- et de l’autre les conventions interdites.

64
1/ Convention réglementée
Il existe 4 types de convention réglementée :
Conventions entre la SA et un administrateur, un représentant
permanent des PM administrateur, un membre du CS, un
membre du directoire, un DG, un DGD ;
Conventions entre la SA et l’un de ses actionnaires disposant
d’une fraction des droits de vote supérieur à 1/10ème (10%) ;
Conventions entre la SA et une société contrôlant une société
actionnaire de la SA et détenant plus de 10 % des droits de vote
de celle-ci ;
Engagements correspondant à des éléments de rémunération
des contreparties financières où des avantages dues ou
susceptibles d’être du à raison de la cessation ou du changement
de fonction ou postérieurement à celle-ci et pris au bénéfice des
dirigeant sociaux par la société ou par des sociétés du groupe
auquel elle appartient ainsi qu’au bénéfice des salariés du groupe
lorsqu’il accède à l’un de ces mandats (=parachute dorée
uniquement pour les SA cotés).

Peut importe le type de convention, toute les conventions sont concernés. Dès lors il y a une
procédure de contrôle qui est mise en place. Elle est en quatre étapes :
Information et autorisation du CA ou du CS ;
Avis du CAC ;
Rapport du CAC ;
Consultation de l’AG.

Dès lors se présentent deux possibilités, soit 1° la convention est approuvée donc ici il n’y a
aucun souci ; soit 2° si elle est désapprouvé dans ce cas la c’est comme pour les SARL, la convention
est valable mais si elle cause un préjudice à la société alors l’actionnaire/dirigeant est responsable.

2/ Conventions interdites
Elles sont clairement identifiées, il en existe 3 :
Contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts auprès
de la société ;
Se faire consentir par la société un découvert en compte
courant ;
Faire cautionner par la société ses engagements envers les tiers.

3/ Conventions libres
C’est idem que pour la SARL, conventions normales c'est-à-dire opérations courantes conclus
à des conditions normales.

12/04/16 – 8h à 10h
(Dernier cours)

Section 2 : la société par action simplifiée (SAS)


La structure la plus importante en droit des sociétés malgré que ce soit l’une des plus
récentes (forme unilatéral également → SASU). Elle remplace la SARL, l’EURL (frein de la CCass en
imposant unanimité pour transformation d’une société en SAS, idem pour fusion). Immatriculation
sont de plus en plus importante. Structure cependant qui ne peut pas faire offre publique pour
l’instant. Pour le moment seule la SA fait concurrence à la SAS. Initié par une loi du 3 janvier 1994
pour certains types de société, élargi en 99 puis avec d’autres lois pour arriver à l’heure actuelle avec

65
la structure que l’on connait dans notre CCom. Régit aux articles L227-1 à L227-20 CCom. Ici il y a très
peu d’articles. Structure très peu réglementé. La structure est donc très souple, point fort car grande
place pour la liberté statutaire. Rare obligation, comme l’obligation d’avoir un président de SAS.
Organisation du mode de fonctionnement de la société très libre (y compris pouvoir des organes).
Autre point fort, la compétence de l’AG des actionnaires est réduite à son minimum (possibilité
d’un cloisonnement totale entre les organes de direction et l’AG ; organe révoquant et mode de
révocation libre ; possibilité de perdre le contrôle de l’AG sans perdre le contrôle de la direction).
Structure dérogatoire, exceptionnelle du droit des sociétés que l’on connait. Est-ce le cas également
en pratique ?

§1. Constitution
SAS est une société par action. S’ajoute à la SA et à la SCA. Société commerciale par la forme.
La limite à la SAS est l’offre publique. Pas de capital minimum (modification depuis une loi de 2008).
Tous les types d’apports sont possibles. Associés personne physique ou morale. Pour la libération
des apports, 50% à la constitution et le reste sous 5 ans (pour les apports en nature on renvoi à la
SA). Pour la dénomination sociale rien de particulier, suite à la dénomination il faut la forme de la
société (SAS). La durée de vie est classique, 99 ans maximum. Aucune particularité.

§2. Fonctionnement

A/ Direction
Associés sont complètement libre, liberté statutaire. Tant pour organe de gestion que pour
l’organisation. La direction passe par un président. L’organe de gestion doit nécessairement
comprendre un président. Le législateur interdit la coprésidence (rien n’interdit un système de
présidence tournante). Statuts peuvent prévoir soit un dirigeant unique (président), soit un organe
collégial (il faut tout fixer, élections, pouvoirs, tache, délibération…). Il est possible d’ajouter un
organe de surveillance. On peut faire ce que l’on veut mais il faut obligatoirement un président
représentant la société.

B/ Dirigeants

1/ Nomination
Sauf clause contraire des statuts dirigeant (y compris président) peuvent être des PM.
Représenté par une personne physique.
Sauf clause contraire des statuts un dirigeant personne physique peut cumuler les fonctions
avec un contrat de travail. Il n’y a pas pour la SAS de condition d’antériorité. Ici convention
réglementé cependant (dirigeant conclu un CT avec la société). Aucun texte ne réglemente le cumul
de mandat.
Les statuts peuvent imposer des conditions particulières pour devenir dirigeant de la société,
conditions qui peuvent être différente selon qu’il s’agit du président ou d’un autre président (p. ex.
limite d’âge, part dans le K, compétence technique…).
Modalité de désignation du président comme celle des dirigeants sont librement fixé par les
statuts. Législateur indique une liste limitative de compétence de l’AG et on constate que la
nomination/révocation du président ne fait pas partie de la liste. Le président et les éventuels autres
dirigeants doivent être indiqués dans les statuts.

2/ Cessation des fonctions


Fonctions prennent fin à l’arrivé du terme, incapacité ou interdiction de gérer, décès,
transformation/dissolution de la société. A ces causes classiques on peut en ajouter trois autres :

66
• Clauses statutaires : statuts peuvent prévoir un certains nombre d’événement qui
entraineront automatiquement la cessation des fonctions (p. ex. perte de la qualité
d’associé) ;

• Révocation : silence totale de la loi, liberté statutaire pour les causes de révocation
et modalité de révocation (ad nutum ou juste motif, organe qui prend la décision,
sous quelle majorité) ;

• Démission : texte muet, discrétionnaire (pas d’abus de droit), pas de droit de


repentir.

3/ Pouvoirs
Président représente la société à l’égard des tiers (L227-6 al.1 CCom), une rare disposition
impérative, donc statuts ne peuvent pas être contraire. Président est investi des pouvoirs les plus
étendu pour agir en toute circonstances au nom de la société dans la limite de l’objet social. La
seule limite qui semble apparaitre à l’exercice du pouvoir par le président est l’objet social. En
sachant que l’on est ici devant une société par action et que concernant ces sociétés le principe de
spécialisation de la PM ne s’applique pas. Président n’a pas droit de conclure acte en dehors de
l’objet social, acte est valable mais président engage sa responsabilité. Il n’y a aucune autre
disposition législative limitative de pouvoirs (président peut consentir des cautions, avales, garanties
sur les biens de la société). Sauf si clause limitative de pouvoirs dans les statuts (attention
inopposabilité pour tiers).
Pour les autres dirigeants, aucune disposition légale ou réglementaire ne détermine l’étendu
des pouvoirs de dirigeants de SAS, liberté statutaire. Conformément à L227-6 al. 3 CCom, si les
statuts instituent un ou plusieurs directeurs généraux ou des directeurs généraux délégués, ces
statuts peuvent conférer à ces derniers le même pouvoir de représenté la société à l’égard des tiers
que celui attribué par la loi au président. Par contre une telle clause n’est opposable au tiers qu’après
publication au greffe. Si les statuts instituent un organe collégial de direction (directoire, CA), il faut
définir étendu des missions, en tout état de cause un tel organe ne peut être investi d’un pouvoir de
représentation à l’égard des tiers (président ou selon statuts au DG/DGD).

*Remarque concernant rémunération des dirigeants : rémunération est déterminé dans les
conditions fixées dans les statuts (qui déterminé, comment est fixé le montant de la rémunération).

*Remarque concernant la responsabilité des dirigeants : L227-8 CCom, mêmes règles que pour les
administrateurs ou membres du directoire des SA. Action social, individuel, vis-à-vis des tiers…

*Remarque concernant les conventions réglementés : L227-10 CCom, renvoi à la procédure des
conventions réglementés des SA avec une nuance, autorisation préalable du CA ou CS n’apparait
pas. On se rapproche plus de la procédure pour la SARL. Contrôle à postériori (AG, si refus
convention valable mais responsabilité).

*Remarque concernant le CAC : pas de CAC obligatoire sauf dépassement de 2 des 3 seuils (totale du
bilan d’un million d’euros ; totale du chiffre d’affaire or taxe 2 millions ; nombre de salarié 20).
Nomination est faite par décision collective de l’AG (impératif).

C/ Décisions collectives
Le législateur a cantonné à une liste limitative planché la compétence de l’AG selon L227-9
al.2 CCom :
• Augmentation/réduction du capital ;
• Fusion-scission ;

67
• Nomination du CAC ;
• Approbation des comptes annuels ;
• Affectation des bénéfices ;
• Dissolution ;
• Transformation de la SAS...

Organe n’est pas souverain, réelle indépendance des dirigeants. Il n’y a que des AGO, pas
vraiment de distinction AGE/AGO. A cette liste on ajoute :
• Procédure des conventions réglementés (approbation/désapprobation à postériori) ;
• Décision avec augmentation des engagements des associés…

On ne précise pas condition et forme des prises de décision, liberté statutaire. On ne prévoit
pas non plus le droit à communication.

D/ Les associés
Conformément L227-1 al.3 CCom les dispositions légales relative au droit de communication
des actionnaires dans les SA sont écartés du régime applicable au SAS. En revanche autres disposition
concernant les SA peuvent être invoqué par les associés de SAS même si elles ne sont pas reprise
dans les statuts :
• Droit pour tous actionnaires ou groupe d’actionnaire de poser par écrit 2 fois par an
des questions au président sur tout fait de nature à compromettre continuité de
l’exploitation ;
• Droit de demander en justice la désignation d’un expert de gestion (expertise de
droit commun in futurum également) ;
• Droit de participation aux décisions collectives et au vote (droit commun).

Tous associés ne peuvent exercer leurs pouvoirs qu’en pleine connaissance de cause. Il
appartient aux statuts ou à défaut au dirigeant de mettre en place les moyens les plus approprié à
la prise de décision (éventuellement mise en place vrai droit de communication à destination des
associés). Face à une société à responsabilité limité, les associés au pire perdent leurs apports.

E/ Dissolution
Toutes les causes de dissolution commune à toutes les sociétés. Réunion de toutes les
actions en une seule main n’entraine pas ici dissolution de la société, ici la SAS devient une SASU
(unipersonnel). En toute hypothèse associée peuvent décider de la dissolution.
S’applique également la règle concernant la perte de la moitié du capital social
(régularisation ou dissolution). Si décision de dissolution, on procède à la liquidation selon les règles
du droit commun que l’on a déjà vus.

F/ SASU
Il est possible de créer par un acte unilatéral de volonté une SASU dont l’unique associé
serait une personne physique ou morale. Cette personne morale peut être une autre SASU. Une SASU
peut également résulter de la réunion dans une même main de toutes les actions d’une SAS.
Associé unique peut se désigné lui-même président ou peut confier à un tiers. L’associé
unique exerce tous les pouvoirs dévolus à l’AG. Possibilité de revenir à la pluri-personnalité sans
formalité particulière.
Entrepreneur individuelle peut crée soit l’EURL soit la SASU. Ces sociétés sont globalement
soumises au même régime. Différence fondamentale réside dans la liberté statutaire qui demeure
très forte dans la SASU.

68
Pour la dissolution de la SASU, ici on retombe sur le régime concernant l’EURL, transmission
universelle du patrimoine, dissolution sans liquidation pour les associés uniques qui sont PM.
Procédure classique de liquidation pour les associés uniques qui sont PP.

Section 3 : la société en commandite par action (SCA)


Structure ancienne et marginale. Mais tout de même 3% des sociétés cotées sont sous cette
forme sociale. En pratique elle est rare. Intérêt ici réside dans la possibilité de faire appel à des
financements extérieurs sans pour autant perdre le contrôle de la société.
La SCA est composé de deux catégories distinctes d’associés. Les commandités et les
commanditaires. Au moins 1 commandités et au moins 3 commanditaires (donc mini 4 associés), pas
de maxi fixé par la loi. Associés personne physique ou morale, qu’importe la nationalité.
Associé commandités ont la qualité de commerçant, sont responsable indéfiniment et
solidairement des dettes sociales. Associé commanditaires ont la qualité d’actionnaire donc
responsabilité limité. Capital divisé en action et composer uniquement des actions des
commanditaires. Part des associés commandités ne concours pas à la formation du capital social.
Capital minimum de 37 000 €. Apports en numéraire sont possible, ici encore règle concernant la SA,
SARL et SAS, libéré au moins de la moitié et solde dans un délai de 5 ans maxi.
Seuls associé commanditaire sont tenus de faire apport à la société en numéraire ou en
nature. Pour eux apports en industrie est impossible. Seuls associés commandités peuvent faire
apports en industrie. Pour apports en nature même règle que pour la SA. Pour le reste droit commun
s’applique.
La SCA est géré par un ou plusieurs gérant(s). Personne physique ou morale. Associé
commanditaires ne peuvent pas être gérant de la SCA. Le ou les gérant parmi les commandités ou
parmi des tiers. Gérant engage la société à l’égare des tiers. Il est le représentant légal de la SCA. Le
ou les gérants sont désignés par l’AGO des commanditaires, avec l’accord unanime des associés
commandités. Commandités contrôle la nomination des gérants. Révocation du gérant dans les
conditions des statuts. Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au
nom de la société. Principe de spécialité de la PM ne s’applique pas. S’il existe des clauses limitatives
de pouvoirs elles sont inopposables aux tiers. Désignation d’un CAC est obligatoire.
A coté des gérants il y a un autre organe qui porte le nom de conseil de surveillance. Il est
composé de 3 membres au moins, il s’agit de commanditaires obligatoirement. Un commandités ne
peut pas être membre du CS. Seuls les commanditaires élise les membres de ce CS. Durée du mandat
et mode de désignation peuvent être fixé par les statuts. En cas de silence c’est les règles régissant
les administrateurs qui s’appliquent. Ce CS assure le contrôle de la gestion de la société. Il établit un
rapport annuel qu’il transmet à l’AG. Il peut convoquer également AG des actionnaires. Son rôle est
celui de contrôler, il n’encourt aucune responsabilité en raison des actes de gestion des gérants.
Pareils que pour les membres du CS dans la SA.
Compte tenu de l’existence de deux catégories d’associé les décisions collectives dans les SCA
exigent une double consultation. Celle des commanditaires et celle des commandités. Les décisions
ne sont prisent valablement que si elles ont été adoptés par chaque catégorie d’associé. Les
modifications des statuts exigent l’accord de tous les commandités sauf clause contraire
(exceptions). Ce double niveau permet à des commandités de bloqués et de contrôlés la société. Ici
pas de forme unipersonnelle. En cas de dissolution les règles de droit commun s’applique.

*SE (société européenne) est la dernière structure qui existe, mais elle est trop minoritaire donc on
en parlera pas, elle est inspiré de la SA.

69
1

Partie 2 : Droit spécial des sociétés commerciales

*.- Le droit spécial des sociétés regroupe l'ensemble des règles spécifiques à
certaines structures de sociétés. La notion de société est binaire à savoir qu’il existe
deux catégories de sociétés, les sociétés civiles et les sociétés commerciales. Au vu
du temps qui nous est imparti nous sommes contraint de faire des choix. Sur un plan
économique les sociétés commerciales sont incotestablement les plus importantes,
de plus les règles régissant les sociétés civiles sont directement inspirées de celles
régissant les sociétés commerciales, ainsi nous étudirons uniquement cette
catégories de sociétés. A cette fin on distinguera trois grandes catégories de sociétés
commerciales :
- les sociétés de personnes (chapitre 1) ;
- les sociétés à responsabilité limitée (chapitre 2) ;
- et les sociétés par actions (chapitre 3).

Chapitre 1 : Les sociétés de personnes

Les sociétés de personnes, appelées aussi sociétés par intérêts, sont celles qui
correspondent le mieux à la définition traditionnelle de l'art. 1832 C. civ. car elles sont
fondées sur un véritable contrat, conclu intuitus personae : les apporteurs de
capitaux se connaissent tous et s'associent en considération de leurs personnes
respectives. C'est dire que les sociétés de personnes comportent peu d'associés et
qu'elles sont faites pour les petites et moyennes entreprises, elles répondent mal aux
besoins du grand capitalisme. Dans cette catégorie on retrouve essentiellement deux
type de sociétés :
- la société en nom collectif (SNC) (Section 1)
- et la société en commandite simple (Section 2)

Section 1 : La Société en nom collectif (S.N.C.)

*.- On ne choisit plus guère la SNC pour exercer une activité professionnelle.

On peut la choisir dans un souci de discrétion, car elle n'est pas tenu de déposer ses
comptes sociaux au greffe du tribunal de commerce, sauf si tous ses associés sont
des SARL ou sociétés par actions. On notera que pour ces SNC ayant l'obligation de
déposer des comptes, le défaut de dépôt est sanctionné pénalement le punissant
d'une amende de 1500 € (3000€ en cas de récidive).
2

On peut la choisir aussi pour ses attraits fiscaux. La SNC étant transparente
fiscalement, elle échappe à l'impôt sur les sociétés. Ce sont les associés qui paient
l'impôt à raison de la quote-part de bénéfices qui leur revient. Cela a aussi un
inconvénient : les bénéfices sont, sur le plan fiscal, considérés comme acquis par les
associés dès la date de leur réalisation qu’ils soient ou non distribué. Ainsi, l’associé
est imposé sur une part des bénéfices dont il n’a pas encore disposé et dont il ne
disposera pas s’il est décidé de les affecter en réserves. Autrement dit, l’associé qui
paye l’impôt sur la part du bénéfice qui lui reveint potentiellement n’a pas un droit
acquis à percevoir les bénéfices dès leurs réalisations (Cass. com., 14 décembre
2010, n°09-72.267). S’ils sont mis en réserve, il payera l’impôt conrespondant à sa
part, sans la recevoir. Sur un plan financier, cela peut mettre la personne en difficulté.

A l'inverse, lorsque les résultats sont négatifs, chaque associé reporte dans sa
déclaration de revenus sa quote-part des déficits de la société. Cette particularité
fiscale explique que l'on trouve dans l'organigramme des groupes tant de SNC :
lorsque la filiale est structurellement déficitaire, la transparence de la SNC permet de
faire remonter ses déficits jusqu'à la société mère.

Pour l’étude de cette société nous aborderons successivement :


- ses caractéristiques (§ 1) ;
- les droits des associés (§ 2) ;
- et la gérance (§ 3).

§1 : Caractéristiques de la SNC.

*.- La S.N.C. se définit comme celle dans laquelle tous les associés répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales (art. L 221-1). Conformément à
l'article L. 221-1 al. 2, les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes
sociales contre un associé qu'après avoir vainement mis en demeure la société par
acte extrajuridiciare. La condition de vaine poursuite implique que les poursuites
préalables diligentées contre la société ont été, sur fait de l’insuffisance du
patrimoine social, privées de toute efficacité. La responsabilité des associés
n'intervient donc qu'en seconde position après que les poursuites engagées contre la
société ont échoué. Dans le silence des statuts, la contribution à la dette se
détermine en proportion de la part de chacun dans le capital social (1844-1, al. 1).
*.- Cette société se caractérise aussi, comme toute société de personnes, par
l'intuitus personae. Les deux choses sont étroitement liées : c'est dans la mesure où
3

les associés ont confiance les uns dans les autres qu'ils acceptent de risquer leur
patrimoine entier. Ce fort intuitu personae explique également que la sortie d'un
ancien associé ou l'entrée d'un nouveau, même le conjoint d'un associé, sont
subordonnées au consentement unanime (L. 221-13). La cession entre associés
obéissent à la même règle (L. 221-13). Cette règle est d'ordre public. Toute clause
contraire est réputée non écrite. C'est le seul exemple d'une société fermée à ce
point. Si la cession n'est pas autorisée, c'est l'impasse et l'associé demeure
prisonnier de la société. Lorsque la cession est autorisée, le nouvel associé prend la
place de l'ancien. Ce dernier reste responsable du passif existant au jour du départ,
mais non de celui qui apparaîtrait ultérieurement. A l'inverse la nouvel associé est
responsable de plein droit de tout le passif, même celui existant antérieurement à la
date de cession.

*.- Les S.N.C., du fait qu'elles sont immatriculées, sont dotées de personnalité morale.
A l'image d'une personne physique, chaque S.N.C. a donc un nom, un domicile, une
nationalité : un nom, la dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le nom
des associés ou de certains d'entre eux et qui doit être accompagné des mots
«société en nom collectif» ; un domicile, le siège social, qui est le lieu où la société
est dirigée ; une nationalité, qui est celle du pays dans lequel se trouve le siège
social. Cette personne morale, ainsi que les actes qu'elle accomplit, relèvent toujours
du droit commercial, puisque la S.N.C. est, depuis 1966, commerciale par sa forme,
quel que soit son objet. En principe, la SNC peut exercer n'importe quelle activité,
qu'elle soit commerciale ou civile. Il existe tout de même quelques interdits légaux :
les assurances et les professions libérales réglementées.

*.- Les personnes qui s'associent dans une S.N.C. deviennent toutes commerçantes
(art. L 221-1), elles doivent au moins être deux, elles peuvent être des personnes
physiques ou des personnes morales. En d'autres termes, la commercialité de la
société se communique aux associés. C'est là une particularité de la S.N.C..

*.- La loi ne fixe aucune règle contraignante en matière de capital social : pas de
capital minimum, pas de délai pour la libération du capital souscrit, pas d'interdiction
pour les apports en industrie.

§ 2 : Les droit des associés.


4

*.- Tout associé de SNC est titulaire de trois types de droit :


- un droit à l'information : la loi prévoit plusieurs prérogatives minimales, les statuts
pouvant en ajouter d'autres. Les associés non gérants ont le droit de consulter sur
place, deux fois pas an, tous les documents sociaux. Ils peuvent poser au gérant des
questions écrites, deux fois par an également (L.221-8). Les associés peuvent
obtenir, dans les quinze jours qui précédent l'assemblée annuelle, les comptes
sociaux, le rapport du CAC s'il existe et le texte des résolutions. Si ce droit de
communication n'est pas scrupuleusement respecté, l'assemblée peut être annulée
(L. 221-7).
- un droit de vote : les décisions sont prises suite à une vote au sein d'une
assemblée ou suite à la consultation écrite des associés, à condition que cette
modalité soit prévue par les statuts et que la tenue d'un assemblée ne soit pas
demandée par l'un des associés (L. 221-6). En tout état de cause, les associés
doivent se réunir au moins une fois par an pour approuver les comptes sociaux (L.
221-7). La loi ne prévoit aucune condition de forme entourant l'organsation des
assemblés. La liberté statutaire est totale. Soulignons maintenant deux points
importants. Premièrement : chaque associé dispose d'une seule voix (un homme
égal une voix) sauf disposition statutaire contraire. Deuxièmement : les dicisions sont
prises à l'unanimité sauf disposition contraire des statuts.
- Droit aux bénéfices : les associés ont droit aux bénéfices dans les proportions et
conditions prévues par les statuts.

§ 3 : La gérance

Nous verrons trois aspects :


- la Nomination et la révocation du gérant (A)
- les pouvoir du gérant (B) ;
- La responsabilité civile du gérant (C).

A : Nomination et révocation du gérant.

*.- Ce sont les associés qui désignent le ou les gérants soit à l'unanimité, soit à la
majorité prévue dans les statuts. Si les statuts n'ont rien prévu tous les associés ont
la qualité de gérant. Le gérant peut être un associé ou un tiers, statutaire ou non, une
personne morale ou physique, de nationalité française ou non. Rien n'interdit à un
gérant non associé d'être titulaire d'un contrat de travail, en revanche le cumul avec
un associé est à proscrire puisqu'un commerçant ne peut pas être salarié. Il n'existe
5

guère de règles impératives en la matière et les statuts organisent la gestion selon le


bon vouloir des associés.

*.- Les modalités de révocation du ou des gérants sont normalement prévues par les
statuts. S'ils sont muets, voici les règles posées par l'article L. 221-12 du C. com. :
- si tous les associés sont gérants ou si la gérance est confiée à un ou plusieurs
associés désignés dans les statuts, la révocation de l'un deux doit être décidée à
l'unanimité des autres associés ; elle entraîne la dissolution de la société, sauf si les
statuts ou les associés (à l'unanimité) décident le contraire.
- si le gérant est un associé non désigné dans les statuts, il est révocable dans les
conditions fixées par les stauts, sans que sa révocation emporte dissolution de la
société ; en cas de silence des statuts, la décision est prise à l'unanimitédes autres
associés.
- si le gérant n'est pas associé, il est révocable dans les conditions fixées par les
statuts, à la majorité s'ils sont muets.

*.- Ajoutons que le gérant révoqué sans juste motif a droit à des dommages-intérêts
(L. 221-12 al. 4). Cette règle n'est pas d'ordre public (comme pour les sociétés
civiles), les statuts peuvent donc valablement décider que la révocation du gérant,
même intervenue sans juste motif, ne donnera pas lieu à dommages et intérêts.
Ajoutons aussi que malgré que la loi soit silencieuse sur ce point, il est admis que les
associés puissent demander la révocation judiciaire du gérant pour motif légitime.

B : Pouvoirs du gérant.

*.- Dans les rapports entre associés, et en l'absence de détermination de ses


pouvoirs dans les statuts, le gérant peut faire tous actes de gestion dans l'intérêt de
la société (L. 221-4). Dans les rapports avec les tiers, le gérant est le représentant
légal de la société. En vue de protéger les associés, tenus indéfiniment et
solidairement des dettes sociales, le gérant n'engage pas la société lorsque les actes
ne participent pas de l'objet social (c'est le principe de spécialisation de la personne
morale, comme pour les sociétés civiles). Peu importe que le tiers soi de bonne ou
de mauvaise foi, l'acte est inopposable à la société. En revanche les clauses
statutaires limitant ses pouvoirs sont inopposables aux tiers, de bonne comme de
mauvaise foi (L. 221-5). s'il y a plusieurs gérants, chacun engage la société de la
même façon.

C : Responsabilité civile du gérant.


6

*.- En cas de mauvaise conduite (violation de la loi ou des statuts, faute de gestion),
le gérant engage sa responsabilité civile vis-à-vis des associés comme des tiers. Le
Code de commerce n'envisage pas formellement ma responsabilité civile des
dirigeants de SNC, mais on applique les règles de la responsabilité délictuelle sur le
fondement des articles 1382 et 1383 du Code civil ainsi que le régime de
responsabilité de droit commun prévu pour toutes les sociétés sur le fondement de
l'article 1850 du c. civ..

Remaque : Dissolution : Outre les causes de dissolution communes à toutes les


sociétés la loi précise que le décès ou toute infirmité fatale (faillite, interdiction
d'exercer une activité commerciale ...) entraîne la dissolution automatique de la
société, sauf clause contraire des statuts (L. 221-15).

Section 2 : La société en commandite simple (S.C.S.).

La S.C.S. se caractérise par l'existence de deux catégories d'associés : d'une part


les commandités, responsables indéfiniment et solidairement ; d'autres part les
commanditaires, responsables dans limite de leurs apports (art. L 222-1 du C. com.).
Il faut au moins deux personnes pour constituer une S.C.S. : un commandité et un
commanditaire.

La SCS est toujours commerciale quel que soit son objet et elle a la personnalité
morale. Les associés commandité sont dans la même situation juridique que les
associés en nom collectif : ils sont commerçants, indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales. Ils ne peuvent pas librement céder leurs parts
sociales. Les associés commanditaires ne sont pas commerçants. Leur
responsabilité est limitée au montant de leur apport à la condition qu'ils ne
s'immiscent pas dans la gestion sociale. Ils jouissent cependant de toutes les
prérogatives de l'associé. Ainsi, ils peuvent exercer un contrôle sur les affaires
sociales et même donner à ce sujet des avis et conseils.

La société en commandite simple est dirigée par un ou plusieurs gérants, personnes


physiques ou morales, pris parmi les associés ou en dehors d'eux. Le statut de ces
gérants est le même que celui des gérants de SNC.

Chapitre 2 : Les sociétés à responsabilité limitée


7

Deux type de sociétés à resposabilité limité existent principalement :


- l'Entreprise unipersonnelle à responsabilité limité (EURL)
- et la société à responsabilité limité (SARL)

Etudions successivement ces deux types de société à travers deux sections, en


sachant que l'EURL est une SARL.

Section 1 : L'E.U.R.L..

Ce type d'entreprise a été institué par la loi du 11 juillet 1985. Jusqu'à cette date,
toute entreprise individuelle comportait, pour l'entrepreneur, le risque d'une
responsabilité illimitée.

Dans le système issu de la loi de 1985, l'E.U.R.L. est une S.A.R.L.. Les règles qui lui
sont applicables se trouvent donc dans le Code de commerce (art. L. 223-1 à L. 223-
43 du C. com.). L'EURL n'est qu'une variété de SARL. Une simple modalité possible
de constitution et de fonctionnement de la SARL. Le régime juridique de l'EURL
consiste en des modifications du régime de la SARL afin de tenir compte sa
caractéristique unipersonnelle. Même si elle ne comporte qu'un associé unique
l'EURL demeure toujours une SARL. Par commodité, la pratique des affaires utilise
volontiers l'expression Entreprise unipersonnelle à responsabilité limité et encore
plus fréquemment son achronime « EURL », mais ces appellations ne figurent pas
dans les disposition du Code de commerce.

Comme toute S.A.R.L., l'E.U.R.L. est commerciale par sa forme, quelle que soit son
activité (art. L. 210-1 du C. com.).

Comme toute S.A.R.L., l'E.U.R.L. obéit à des règles de constitution et de


fonctionnement, règles que nous allons maintenant examiner à travers deux
paragraphe. On terminera par présenter la dissolution dans un troisième paragraphe.

§ 1 : Constitution de l'EURL

*. Il s'agit évidemment d'une décision unilatérale, prise par la personne qui deviendra
associé unique. L'E.U.R.L. se distingue par là des autres sociétés, qui résultent d'un
contrat entre plusieurs personnes, comme l'indique l'article 1832 du C. civ.. Pour
permettre l'E.U.R.L., la loi de 1985 a ajouté un alinéa à l'article 1832 : « Elle ( la
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société) peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une
seule personne ».

*. La décision de créer une E.U.R.L. peut être prise soit pour une entreprise nouvelle,
soit pour une entreprise qui existait déjà sous forme d'entreprise individuelle
classique. Elle peut concerner n'importe quel type d'activité : commerciale, artisanale,
voire libérale. Elle peut être prise par une personne qui n'a pas la capacité d'exercer
le commerce : en effet, l'associé unique n'est pas, en tant que tel, commerçant (c'est
la société qui est commerciale). L'EURL peut également résulter de la réunion de
toutes les parts d'une SARL dans une seule main.

*.- Le capital social peut n'être que d'un seul euro, comme dans toute SARL. Il peut
être constitué grâce à des apports en numéraire ou en nature. Des apports en
industrie peuvent être réalisés, si les statuts le prévoient, mais ils ne concourent pas
à la formation du capital social.

*. La décision de créer une E.U.R.L. se matérialise par la rédaction de statuts.


Comme pour toute société, les statuts doivent mentionner, au moins, la forme
(E.U.R.L.), la durée (qui ne peut excéder 99 ans), la dénomination sociale (qui peut
être différente du nom de l'associé unique), le siège sociale (lieu de l'exploitation),
l'objet social (activité de l'entreprise) et le montant du capital social (s'il y en a un).
Les statuts sont signés par l'associé unique.

*. Une personne morale ou une personne physique peut être associé unique de
plusieurs EURL.

§ 2 : fonctionnement de l'EURL

*. Le fonctionnement d'une E.U.R.L. pose quatre problèmes :


- administration de l'entreprise (A) ;
- dettes de l'entreprise (B) ;
- bénéfices de l'entreprise (C) ;
- et les parts sociales (D).

A : Administration de l'entreprise
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Quatre points pour cerner cette administration

I : La gérance

*. L'associé unique a le choix entre deux méthodes d'administration :


- ou bien, il gère lui-même l'E.U.R.L.. Il dispose alors de tous les pouvoirs et n'a de
compte à rendre à personne. Cette hypothèse est probablement la plus fréquente ;
- ou bien, l'associé unique nomme un gérant. Celui-ci est alors dans la situation d'un
gérant de S.A.R.L.. L'associé unique dispose, lui, des pouvoirs dévolus par le Code
de commerce aux assemblées d'associés : c'est lui, notamment, qui approuve les
comptes chaque année, et décide de l'affectation des bénéfices.

*. Le gérant est obligatoirement une personne physique.

*.- Les fonctions de gérant peuvent être gratuites ou rémunérées. Le gérant est
investi à l'égard des tiers des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société.

II : Le commissaire aux comptes

*. Il peut même arriver que l'associé unique désigne un ou plusieurs commissaires


aux comptes. La règle est la même que pour les autres S.A.R.L.. La nomination d'un
commissaire aux comptes est obligatoire dans les entreprises qui répondent à deux
des trois critères suivants :
- bilan supérieur à 4 000 000 euros,
- chiffre d'affaires supérieur à 8 000 000 euros,
- nombre de salariés supérieur à 50.

*. Dans les E.U.R.L. qui n'atteignent pas une telle dimension (de beaucoup les plus
nombreuses), la nomination d'un commissaire aux comptes est facultative. Elle
restera sans doute exceptionnelle.

III : L'assemblée

*. - Les pouvoirs de l'assemblée sont exercés par l'associé unique L. 223-1, al. 2),
sans que les règles de convocation et de tenue aient à être respectées par lui (L.
223-31) : il est exempté de l'obligation de se convoquer. C'est à l'associé unique qu'il
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appartient d'approuver les comptes sociaux, de décider la distribution des bénéifices,


de modifier les statuts.

IV : Comptes annuels et informations

*.- Chaque année, le gérant, qu'il soit l'associé unique ou un tiers, doit établir des
comptes annuels. Comme dans toute SARL, le gérant de l'EURL doit déposer au
greffe du tribunal de commerce les comptes annuels, sous peine, depuis le décret du
1 mars 2006, d'amende de 1500€ (3000€ en cas de récidive).

*. - S'il n'est pas gérant, l'associé unique bénéficie d'un droit de communication
permanent des documents sociaux concernant les trois derniers exercices sociaux
(art. L. 223-31 al. 1 et L. 223-26 al. 4 du c. com).

B : Dettes de l'entreprise

Voyons tout d'abord le principe (I) avant d'aborder les dérogations (II).

I : Principe

*. C'est ici qu'apparaît la différence fondamentale entre l'entreprise individuelle


classique (le commerçant personne physique) et l'E.U.R.L.: l'associé unique ne
supporte les pertes qu'à concurrence de son apport. Les créanciers de l'E.U.R.L.
peuvent saisir les biens de cette dernière, mais ils ne peuvent pas saisir les biens
personnels de l'associé unique. Celui-ci risque donc de perdre l'apport qu'il avait fait
à l'E.U.R.L., mais en principe il ne risque pas plus. Le patrimoine personnel de
l'associé unique et a fortiori celui de son conjoint restent à l'abri.

II : Dérogations

*. En certains cas, l'associé unique sera tenu, sur tout son patrimoine, des dettes
contractées par l'E.U.R.L.. il en sera ainsi pour les créanciers qui, contractant avec
l'E.U.R.L., prendront la précaution de demander la caution ou l'engagement solidaire
de l'associé unique. Les banques le font de façon quasi-systématique. Et l'associé
unique, s'il a besoin de crédit ne peut qu'accepter.

C : Bénéfices de l'entreprise
11

Lorsqu'un bénéfice apparaît, en fin d'exercice, il convient d'abord de savoir ce qui va


au fisc (I), ensuite de déterminer l'affectation de ce qui reste (II).

I : Imposition des bénéfices

*. Les véritables S.A.R.L. sont soumises à l'impôt sur les sociétés (I.S.). Cet impôt
aurait été un frein à la constitution d'E.U.R.L.. Aussi, la loi de finances du 30
décembre 1985 fait échapper les E.U.R.L. au régime fiscal des S.A.R.L. : l'E.U.R.L.
est fiscalement transparente, ce qui signifie qu'elle n'est pas soumise à l'I.S.. Les
bénéfices qu'elle réalise sont frappés de l'I.R.P.P., au titre de bénéfices industriels et
commerciaux, sur la tête de l'associé unique. Tout se passe, en droit fiscal, comme si
l'E.U.R.L. n'avait pas de personnalité morale.

*. L'associé unique peut cependant opter pour l'I.S.. L'E.U.R.L. suit alors le régime
fiscal des S.A.R.L.. L'associé unique peut avoir intérêt à faire ce choix s'il estime que
les salaires versés (notamment celui versé à lui-même) absorberont la totalité des
bénéfices.

II : Affectation des bénéfices

*. C'est l'associé unique qui détermine, chaque année, l'affectation des bénéfices de
l'E.U.R.L.. Il peut, à son choix :
- soit laisser les bénéfices dans le patrimoine de l'E.U.R.L., où ils forment des
«réserves» ;
- soit verser les bénéfices à son propre patrimoine, sous forme de «dividendes» ;
- soit répartir les bénéfices entre les deux affectations précédentes.

*. La liberté de l'associé unique n'est cependant pas totale. Dans le but de protéger
les créanciers de l'entreprise, le Code de commerce pose, pour toutes les S.A.R.L.,
une obligation et une interdiction :
- l'associé unique est d'une part obligé de mettre, chaque année, un vingtième des
bénéfices en réserve, jusqu'à ce que cette réserve atteigne le dixième du capital
social (art. L 232-10 du C. com.). C'est la «réserve légale». Elle accroît la garantie
des créanciers.
- Il est d'autre part interdit à l'associé unique de prélever sur l'E.U.R.L. des
«dividendes fictifs», c'est-à-dire des dividendes qui excèdent les bénéfices de
12

l'entreprise. Un tel prélèvement se ferait sur le capital, ce qui diminuerait la garantie


des créanciers.

D : Parts sociales

*. Le Code de commerce (art. L. 223-2 du C. com.) énonce que le capital social d'une
S.A.R.L. est divisé en parts sociales égales. La règle s'applique aux E.U.R.L.. Mais
ici, toutes les parts sont attribuées à l'associé unique.

*. Tant que l'associé reste unique, il peut librement céder ses parts.

La cession d'une partie des parts permet de transformer l'entreprise unipersonnelle


en véritable société. En cas de décès de l'associé unique, ses parts peuvent être
réparties entre ses héritiers, qui deviendront ainsi associés. Le décès de l'associé
unique n'entraîne pas la dissolution de la société, elle continue avec le ou les
héritiers, sauf disposition contraire des statuts (art. L. 223-41 al. 2 du C. com.).

Ces facilités de cession et de transmission sont peut-être des avantages plus réels
que la limitation de responsabilité.

§ 3 : La dissolution.

*.- Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés, sauf celles qui
supposent une pluralité d'associés (dissolution pour mésentente) sont applicables à
l'EURL. Mais la dissolution de l'EURL, qu'elle soit volontaire ou judiciaire, n'est pas
suivie de liquidation, afin d'éviter des formalités inutiles. Elle entraîne transmission
universelle du patrimoine de la société à l'associé unique et sa personnalité morale
disparaît immédiatement. Cette règle présentant d'important inconvénient pour
l'associé unique personne physique, la loi NRE du 15 mai 2001 a réservé cette
transmission universelle à l'associé unique personne morale (art. 1844-5 al. 4 du C.
civ.).

Section 2 : La S.A.R.L.

*.- La SARL a été créée, dans notre pays, par une loi de 1925. Les textes régissant
la S.A.R.L. sont les articles L. 223-1 à L. 223-43 du C. com., les articles L. 241-1 à L.
241-9 du C. com. ainsi que les articles R. 223-1 à R. 223-36 du C. com.. Nous
13

étudierons cette structure à travers les règles régissant sa constitution (§1) et son
fonctionnement (§ 2).

§ 1 : La constitution de la S.A.R.L.

*. Deux aspects de cette constitution seront abordés :


- les conditions de constitution (A) ;
- et les actes passés pendant la constitution (B).

A : conditions de constitution

*. La forme S.A.R.L. peut, en principe, être adoptée par toutes sortes d'entreprise,
sous réserve des activités pour lesquelles l'accès est réglementé. Mais ici, le principe
de liberté supporte quelques dérogations supplémentaires : certaines entreprises
(assurances, banques) ne peuvent jamais être exploitées en S.A.R.L..

En supposant ces conditions préalables remplies, la constitution de la S.A.R.L.


implique un contrat (I), et des apports (II).

I : Le contrat

*. Si on laisse de côté le cas particulier de l'E.U.R.L., la S.A.R.L. naît d'un véritable


contrat entre associés, contrat qui est conclu intuitus personae, qui doit comporter les
quatre éléments de l'art. 1832 du C. civ. (pluralité, affectio societatis, apports,
bénéfices) et qui doit satisfaire aux conditions générales de validité de tout contrat
(consentement, capacité, objet et cause). L'intuitus personae rapproche les S.A.R.L.
des sociétés de personnes. La responsabilité limitée les fait ressembler aux sociétés
de capitaux ou par actions. Il s'agit donc d'un type intermédiaire, bien adapté aux
moyennes entreprises.

*. L'accord de volonté est constaté par la rédaction et la signature des statuts (art. L.
223-6 du C. com.). Les mentions obligatoires des statuts sont plus nombreuses que
pour les S.N.C. : outre la forme, la durée, la dénomination, le siège et le capital (art. L
210-2 du C. com.), les statuts doivent indiquer la répartition des parts, leur libération,
le dépôt des fonds et l'évaluation des apports en nature (art. L 223-7 et L 223-9 du C.
com., art. 22, R. 223-3 du C. com.) et depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les
modalités de souscription des apports en industrie.
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*. La nécessité d'un intuitus personae permet de comprendre que la loi limite à 100 le
nombre des associés (art. L 223-3 du C. com.). Le dépassement de ce nombre
demeure une cause de dissolution de la société qui dispose d'un délai de un an pour
régulariser sa situation ou se transformer en l'une quelconque des différentes autres
formes de sociétés.

*. La S.A.R.L. à la différence de la S.N.C., ne confère pas la qualité de commerçant


aux associés. Il en résulte qu'un mineur peut, par l'intermédiaire de son représentant
légal, entrer dans une S.A.R.L.. Peuvent aussi entrer dans une S.A.R.L. les
personnes qui exercent une profession incompatible avec le commerce, ainsi que
celles à qui le commerce a été interdit.

II : Les apports

*. Les apports sont de l'essence de la S.A.R.L. comme de toute autre société :


l'ensemble des apports constitue le capital social, à l'exclusion bien sûr des apports
en industrie conformément à l'article 1843-2 al. 2 du C. civ.. En contrepartie de son
apport, chaque apporteur reçoit une ou plusieurs parts sociales, qui lui confèrent la
qualité d'associé.

Les apports faits à une S.A.R.L. obéissent à diverses règles.

*. La souscription et de la libération intégrale des parts sociales représentant des


apports en nature. Cela signifie que les apports doivent, dans leur totalité, être
transférés à la société dès sa constitution ; les associés ne peuvent bénéficier
d'aucun délai.

*. Pour les parts représentant des apports en numéraire, elles doivent être libérées
d'au moins 1/5 de leur montant. La libération du surplus intervient en une ou
plusieurs fois sur décision du gérant dans un délai de 5 ans maximum à compter de
l'immatriculation de la société au RCS.

*. Les apports en nature, eux, posent un autre problème : celui de leur évaluation.
L’évaluation annoncé ne correspondrait pas à un actif véritable. Aussi, la loi exige
que les biens apportés soient évalués par un expert, appelé «commissaire aux
apports» (art. L. 223-9 du C. com. et art. R. 223-6 du C. com.). Cette évaluation ne
s'impose pas aux futurs associés, qui peuvent théoriquement adopter dans les
statuts une valeur différente. Mais le rapport des commissaires est annexé aux
15

statuts, de sorte qu'en pratique, l'évaluation mentionnée dans les statuts correspond
presque toujours à celle proposée par les commissaires. Les futurs associés peuvent
cependant décider à l'unanimité de se dispenser de commissaire aux apports lorsque
les apports en nature sont peu importants (aucun n'excède 30 000 euros (décret
2010-1669 du 29 décembre 2010) et leur valeur totale n'excède pas la moitié du
capital). Depuis la loi du 9 décembre 2016, une nouvelle exception est introduite. La
loi nouvelle autorise à ne pas recourir aux services d'un commissaire lorsque
l'associé unique est une personne physique qui a exercé son activité professionnelle
en nom propre avant la constitution de la société et qu'il apporte des éléments qui
figuraient dans le bilan de son dernier exercice. Cette exception concerne l’EURL.

B : Actes accomplis pendant la constitution

*. La constitution d'une S.A.R.L., en raison des formalités qu'elle suppose, peut durer
quelques semaines, voire quelques mois. Or, certains actes doivent être
immédiatement accomplis, alors que la société est en cours de constitution : il faut
par exemple louer un local, acheter du matériel, engager les premiers salariés. Quant
ces actes préparatoires sont accomplis, la société n'est pas encore immatriculée et
n'a donc pas de personnalité morale. Le problème se pose de savoir qui va
accomplir les actes nécessaires et qui va être engagé par eux.

Les solutions sont fournies par le Code de commerce, qui pose une règle applicable
à toutes les sociétés à travers l'article L. 210-6 (I), et par l'article R. 210-5 qui ajoute
une règle faite spécialement pour les S.A.R.L. (II).

I : La règle générale de l'art. L 210-6 du C. com.

*. Après avoir posé le principe que les sociétés jouissent de leur personnalité morale
à dater de leur immatriculation, l'art. L 210-6 du C. com. règle le sort des actes
accomplis au nom de la société avant l'immatriculation. Ces actes engagent les
personnes qui les ont accomplis (ce sont généralement les fondateurs de la société).
Mais, après avoir été immatriculée, la société peut reprendre les engagements à son
compte. Il faut pour cela, bien que la loi ne le dise pas, une décision majoritaire des
associés.

*. Il convient donc d'envisager deux hypothèses :


16

- ou bien, après immatriculation, la majorité des associés accepte de reprendre les


engagements souscrits auparavant. Alors, les personnes qui avaient agi sont
libérées et la société se trouve rétroactivement engagée. Rétroactivement, c'est-à-
dire depuis le jour où l'acte a été accompli.
- Ou bien après immatriculation, les actes ne sont pas repris par la société : la ou les
personnes qui les avaient accomplis restent alors engagées sur tout leur patrimoine.
Si elles sont plusieurs, elles sont tenues solidairement.

II : La règle particulière de l'art. R. 210-5 du C. com..

*. Ce texte prévoit deux procédures plus commodes que celle de l'art. L 210-6 :
- pour les actes accomplis avant la signature des statuts, l'art. R. 210-5 énonce que
la signature des statuts emporte reprise des engagements par la société. Il suffit pour
cela que la liste des actes et des engagements qui en résultent soient annexés aux
statuts lors de la signature.
- Pour les actes qui seront accomplis après la signature des statuts (mais avant
l'immatriculation), les associés peuvent donner mandat à une personne déterminée.
Pourvu que le mandat précise les actes à accomplir et les engagements qui en
résulteront, l'immatriculation de la société emportera reprise des engagements par
celle-ci.

*. Comme on le voit, les deux procédures de l'art. R. 210-5 permettent la reprise des
actes sans qu'il soit nécessaire de consulter les associés après l'immatriculation.
Mais cet article n'écarte pas l'art. L 210-6 : si, pour une raison ou pour une autre, les
formalités de l'art. R. 210-5 n'ont pas été accomplies, les actes peuvent encore être
repris, après l'immatriculation, par décision de la majorité des associés.

§ 2 : Fonctionnement de la SARL

*. On retrouve, pour le fonctionnement de la S.A.R.L., les quatre questions déjà


examinées à propos des S.N.C.. Mais les S.A.R.L. posent un problème
supplémentaire, celui de la protection des associés minoritaires.

Ce paragraphe sera donc divisée en six points :


- Administration de la société (A).
- La protection des associés minoritaires (B).
- Dettes sociales (C).
- Bénéfices sociaux (D).
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- Parts sociales (E).

A : Administration de la société

L'administration de la S.A.R.L. appartient à la fois au gérant, pour les décisions de


tous les jours (I), et aux associés, réunis en assemblée pour les décisions plus
importantes (II).

I : Le gérant

Toute S.A.R.L. comporte nécessairement un ou plusieurs gérants. Leur nombre est


fixé par les statuts. L'unité de gérant est le cas le plus fréquent.

Voyons successivement :
- la nomination du gérant (a) ;
- les pouvoirs (b) ;
- la rémunération (c) ;
- la durée des fonctions (d) ;
- le cumul avec un contrat de travail (e).

a : Nomination du gérant

*. Le gérant doit être une personne physique (art. L 223-18 du C. com.).

*. Le gérant d'une S.A.R.L. peut être nommé de deux façons :


- ou bien par les statuts, ce qui suppose de l'unanimité des associés ;
- ou bien par un acte particulier de nomination.

En cours de vie sociale, conformément à l'article L-223-18 al.2 du C. com., ils sont
nommés en assemblée, ou à l'occasion d'une consultation écrite dans les conditions
prévues pour l'adoption d'une décision ordinaire.

Pour être opposable aux tiers, et conformément à l'article L 210-9 du C. com., la


nomination doit être publiée. La société ne peut pas se prévaloir, à l'égard des tiers,
des nominations de ses dirigeants tant qu'elles n'ont pas été régulièrement publiée.
Attention, cette règle n'a donc vocation à s'appliquer qu'en matière contractuelle, par
exemple, le cocontractant d'une société pourrait refuser d'exécuter un contrat signé
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par un dirigeant dont la nomination n'a pas été publiée en se prévalent de ce défaut
de publicité. Cette règle est générale, elle concerne tous les dirigeants.

b : Pouvoirs du gérant

*. Dans ses rapports avec les associés, le gérant de S.A.R.L. a des pouvoirs
d'origine contractuelle. Ainsi il est possible d'interdire au gérant certains actes
comme vendre un immeuble, constituer une hypothèque, lui imposer une autorisation
pour constituer un effet de commerce.

*.- Si les statuts ne prévoient rien, le gérant peut faire «tous actes de gestion dans
l'intérêt de la société».

*.- Vis-à-vis des tiers, en revanche, le gérant a des pouvoirs déterminés par la loi. En
créant la S.A.R.L., notre législateur a pour la première fois introduit en France la
théorie allemande en vertu de laquelle un représentant de société a, vis-à-vis des
tiers, des pouvoirs d'origine légale et non contractuelle. Le but est de garantir aux
tiers la validité des actes passés avec le gérant, quelles que soient les clauses des
statuts. Sont inopposables aux tiers les clauses des statuts qui limitent les pouvoirs
ainsi définis, et ceci même si ces tiers en avaient connaissance.

c : Rémunération du gérant

*. Le gérant, s'il est associé, touche son dividende comme les autres associés. En
outre, dans presque toutes les S.A.R.L., il perçoit une rémunération. Le Code de
commerce n'ayant, en cette matière, rien prévu, la liberté contractuelle peut jouer
pleinement. La rémunération est déterminée par les statuts ou par une décision
spéciale des associés, il peut même ne pas y avoir de rémunération.

d : La durée des fonctions

*. Sauf clause statutaire contraire, les gérants sont nommés pour la durée de la
société (art. L.223-18 al.3 du C. com.). L'arrivée du terme met fin au mandat, le
gérant ne bénéfice pas d'un droit au renouvellement.

*. D'un autre coté, plusieurs événements sont de nature à abréger le mandat du


gérant. En excluant le décas dont nous venons de parler, deux événements peuvent
être présentés, la démission et la révocation.
19

La démission : on notera immédiatement que la loi ne contient guère de


dispositions sur la démission, ce qui impose donc aux rédacteurs des statuts de
palier à ce vide, en particulier, concernant le délai de préavis. En cas de contentieux,
les tribunaux vont se référer aux règles du mandat puisque dans ses relations avec
la société le gérant est considéré comme un mandataire social. Dans ce cadre,
l'article 2007 du Code civil dispose « le mandataire peut renoncer au mandat en
notifiant au mandant sa renonciation ». Il s'agit d'un droit discrétionnaire qui n'a pas à
être justifié. Mais liberté ne signifie pas abus, le gérant engagerait sa responsabilité
si la démission intervenait à contretemps, de manière intempestive ou pire encore
dans l'idée de nuire à la société. L'existence d'un motif légitime (désaccord sur un
point important) et le respect de délais raisonnables de préavis interdisent de
qualifier la démission d'abusive. Si elle est considérée comme abusive elle ne peut
ouvrir droit seulement qu’à dommages-intérêts. Elle demeure valable. La démission
n'est opposable aux tiers que du jour où les formalité de publicité sont effectuées. En
revanche la société n'étant pas un tiers, la démission lui est opposable dès qu'elle
est donnée et non à compter de l'accomplissement des formalités de publicité.

La révocation : il existe deux possibilités pour révoquer.

1e : révocation par décision des associés : elle est décidée par les associés, dans
les conditions prévues pour l'adoption des décisions ordinaires, à savoir majorité
absolue sur première convocation (plus de 50% des parts) et majorité simple sur
seconde convocation (majorité des représentants présent) sauf si les statuts ont
prévues d'autres conditions en particulier une majorité plus forte (art. L. 223-25, al. 1
du C. com.). Les juges estiment que le gérant peut faire l'objet d'une révocation en
assemblée alors même que la question ne figurait pas à l'ordre du jour. Il ne s'agit
pas d'une révocation ad nutum autrement dit, la révocation doit être décidée avec
juste motif sinon elle ouvrira droit à dommages-intérêts.

*.- On notera que dans l'hypothèse d'un cumul d'un contrat de travail avec un mandat
social (cela ne concerne pas uniquement le gérant mais tous les mandataires
sociaux) que : les deux contrats sont indépendants ainsi, la rupture de l'un
n'entraînera pas automatiquement la rupture de l'autre.

*. On notera que des dommages-intérêts peuvent aussi être alloués au gérant


lorsque la décision de révocation a été prise dans des conditions abusives,
notamment si elle est intervenue dans des circonstances vexatoires de nature à
20

porter atteinte à l'honorabilité de l'intéressé, ou sans respecter le principe du


contradictoire (le dirigeant n’a pas été en mesure de présenter ses observations
avant que la révocation soit décidée). On notera qu'une révocation intervenue dans
des conditions de formes irrégulières n'est pas assimilée à des circonstances
vexatoires.

2e voie de révocation : par décision de justice : tout associé peut présenter devant le
Tribunal de commerce une demande en révocation du gérant pour cause légitime (art.
L.225-25 al.2 du C. com.). Sur la cause légitime il n'y a pas de définition, c'est la
jurisprudence qui a définit cette notion. Il ne semblerait pas qu'il fallait faire certains
distinctions. Ici la révocation judiciaire n'est possible que s'il existe une cause
légitime. Sans causes légitimes il n'y a pas de révocations.

e : Cumul d'un contrat de travail et de la gérance.

*. La jurisprudence déduit du silence des textes que rien n'interdit à un salarié de la


société d'en devenir le gérant, ni même au gérant de conclure un contrat de travail
avec la société qu'il dirige. Dans ce dernier cas, il devra respecter les formalités
relatives aux conventions réglementées.

*. Encore faut-il que le contrat de travail corresponde à une réalité. Les tribunaux se
fondent sur les critères suivant :
- le travail doit être effectif, sinon le contrat serait de pure complaisance ;
- les fonctions techniques exercées en qualité de salarié doivent être distinctes des
fonctions de direction générale qu'assume tout gérant. Dans les petites ce n'est pas
toujours facile ;
- en sa qualité de salarié, le gérant doit être dans un état de subordination à l'égard
de la société. La démonstration d'un tel lien est problématique. En fait tout est
question d'espèce. La seule chose claire concerne le gérant également associé
majoritaire, à savoir le gérant majoritaire. Depuis l'affaire Cavrois plusieurs fois
confirmée : un gérant majoritaire ne saurait avoir la position de salarié, faute de
«patron» auquel il serait subordonné (Cass. soc., 7/02/79). Dans tous les autres cas
(gérant non associé, associé non gérant, gérant minoritaire), le cumul avec un
contrat de travail est possible mais c'est une appréciation au cas par cas.

II : Les assemblées d’associés


21

On verra successivement les règles communes à toutes les assemblée d’associés


(a), puis celles spécifiques à certaine assemblée (b).

a) Règles communes

*.- Les décisions les plus importantes doivent être prises par les associés, qui se
réunissent en assemblée. Les statuts peuvent prévoir que les décisions, ou certaines
d'entre elles, seront prises sur consultation écrite des associés (art. L. 223-27 al. 1
du C. com.), sauf concernant l'approbation des comptes. La possibilité de
consultation écrites donne beaucoup de souplesse dans le fonctionnement de la
société. On ne peut cependant cumuler la réunion d'une assemblée et la consultation
écrite d'associés qui ne peuvent pas de déplacer.

*. Si les statuts le prévoient, les décisions pourront résulter du consentement de tous


les associés dans un acte (art. L. 223-27 du C. com.). Seul formalisme : le
consentement se saurait être tacite, il doit être exprimer dans un acte.

*.- Nonobstant toute clause contraire, un associé peut se faire représenter par son
conjoint, qu'il soit ou non associé, sauf si la société ne comprend que les époux. Il
peut aussi se faire représenter par un autre associé mais seulement si le nombre des
associés est supérieur à deux (art. L. 223-28, al. 2 du C. com.). Enfin, il ne peut se
faire représenter par une autre personne que si les statuts le permettent (art. L. 223-
28, al. 3 du C. com.).

*.- Les assemblées sont présidées par le gérant ou l'un des gérants. Toutefois, si
aucun des gérants n'est associé, elle est présidée par l'associé présent et acceptant
qui possède ou représente le plus grand nombre de parts (art. R 223-23 al. 1 du C.
com.).

b : Règles spécifiques

*.- Les décisions se répartissent en deux catégories :


- les décisions ordinaires (1) ;
- et les décisions extraordinaires (2).

1 : Décisions ordinaires
22

*. Ce sont celles qui ne modifient pas les statuts, mais qui sont trop importantes pour
être laissée au gérant :
- approbation des comptes (art. L. 223-26 du C. com.) ;
- affectation des bénéfices (art. L. 232-12 du C. com.), ces deux premières décisions
sont prises obligatoirement tous les ans au cours d'une assemblée annuelle ;
- nomination du gérant non statutaire (art. L. 223-18 al. 2 du C. com.) ;
- révocation du gérant statutaire ou non (art. L. 223-25 du C. com.) ;
- rémunération du gérant non fixée par les statuts sinon il s'agit d'une décision
extraordinaire ;
- nomination des commissaires aux comptes ;
- approbation des conventions passées par le gérant avec la société ;
- décisions réservées par les statuts aux associés (mais ces clauses statutaires sont,
nous le savons, inopposables aux tiers).

*. La plus profonde différence avec les S.N.C., quand il s'agit de prendre une
décision, apparaît dans le calcul des voix, qui se fait d'après le capital détenu, et non
par tête : chaque associé dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales
qu'il possède (art. L. 223-28 du C. com.).

*. Les décisions ordinaires, dans une S.A.R.L., sont prises par un ou plusieurs
associés représentant plus de la moitié des parts sociales (majorité absolue) (art. L.
223-29, al.1 du C. com.). Ainsi, l'associé qui possède, seul, la majorité des parts,
peut imposer sa volonté aux autres, si nombreux soient-ils.

Il peut arriver que la majorité ne soit pas obtenue, notamment dans le cas où certains
associés, se désintéressant de la société, ne prennent pas part au vote. En pareil
cas, la loi prévoit que les associés sont convoqués une seconde fois, et les décisions
sont alors prises à la majorité des votes émis, quel que soit le nombre des votants
(majorité relative) (art. L 223-29, al. 2 du C. com.). Mais les statuts pourraient écarter
cette possibilité.

2 : Décisions extraordinaires
23

*. Ce sont celles qui modifient les statuts : augmentation ou réduction du capital,


changement d'objet, dissolution anticipée, prorogation, fusion avec une autre société,
transformation en S.A., etc.

Les règles d'adoption des décisions extraordinaires des SARL ont été modifiées par
la loi du 2 août 2005. Il faut maintenant distinguer deux types de SARL :

Première catégorie : les S.A.R.L. constituées avant le 3 août 2005. Ceux sont les
anciennes règles qui s'appliquent. Les décisions extraordinaires sont prises par des
associés représentant au moins les trois quarts des parts (art. L 223-30 du C. com.).
Les principes contractuels exigeraient pourtant l'unanimité : la possibilité d'imposer la
modification à des associés qui ne l'ont pas voulue montre que la S.A.R.L. n'est pas
un contrat ordinaire. La règle est même d'ordre public, en ce sens que les statuts ne
pourraient exiger une majorité plus élevée.

Deuxième type de S.A.R.L. : celles constituées après le 3 août 2005 ainsi que celles
constituées avant cette date mais dont les associés ont décidé à l'unanimité de se
conformer aux nouvelles dispositions. Ceux sont les nouvelles règles qui s'appliquent.
Un quorum est institué : l'assemblée générale ne peut valablement délibérer sur
première convocation que si les associés présents ou représentés possèdent au
moins le quart des parts sociales et, sur deuxième convocation, le cinquième de
celles-ci. Si ce dernier quorum n'est pas atteint, la deuxième assemblée peut être
reportée à une date postérieure de deux mois au plus à celle à laquelle elle a été
convoquée. En outre, les modifications statutaires sont décidées à la majorité des
deux tiers (et non plus des trois quarts) des parts détenues par les associés présents
ou représentés. Les statuts peuvent prévoir des quorums ou une majorité plus élevés,
sans pouvoir, pour cette dernière, exiger l'unanimité des associés.

B : La protection des associés minoritaires

*. Le développement des S.A.R.L. a montré que, souvent, un déséquilibre s'instaure :


d'un côté, les associés minoritaires, ne risquant que leur apport, ont tendance à se
désintéresser de la marche de l'entreprise ; d'un autre côté, l'associé ou les associés
majoritaires peuvent imposer leur propre politique. Une des principales innovations
de la loi du 24 juillet 1966 a consisté à organiser la protection des associés
minoritaires, en s'inspirant de ce qui existait déjà pour les S.A. Cette protection
s'articule autour de trois idées : informer les associés (I), les conventions
réglementées (II) et les sanctions (III).
24

I : Information

*. Pour que les associés soient à même de contrôler le fonctionnement de l'entreprise,


et par là l'activité du gérant, la première nécessité est de les informer. Tout associé
bénéficie d'un droit d'information lui permettant de participer à la vie sociale.

A toute époque de l'année, il peut prendre connaissance par lui-même et au siège


social des comptes annuels, des inventaires, des rapports soumis aux assemblées et
procès-verbaux de ces assemblées concernant les trois derniers exercices. L'associé
peut, à cet égard, se faire assister d'un expert (art. L 223-26, al 4 du C. com. et art. R.
223-15 du C. com.).

Quinze jours au moins avant la date de l'assemblée annuelle, certains documents


doivent être communiqués aux associés comme les comptes annuels, le texte des
résolutions proposées, et le cas échéant, le rapport du commissaire aux comptes.
L'inventaire doit en outre être tenu au siège social à la disposition des associés qui
ne peuvent en prendre copie (art. L. 223-26, al. 1 et 2, du C. com. et art. R. 223-18
du C. com.). Les sanctions au manquement de ces règles sont l'annulation des
délibérations (art. 223-26 al. 2 du C. com.).

A compter de cette communication, tout associé dispose du droit de poser par écrit
des questions auxquelles le gérant sera tenu de répondre au cours de l'assemblée
(art. L. 223-26, al. 3 du C. com.).

Quinze jours avant la date des autres assemblées, le texte des résolutions, le rapport
des gérants ainsi que le rapport du commissaire aux comptes, s'il en existe un,
doivent être adressés aux associés. En outre pendant le délai de 15 jours qui
précède l'AG, les mêmes documents sont tenus, au siège social, à la disposition des
associés, qui peuvent en prendre connaissance ou copie (art. R. 223-19 du C. com.).

b : Les conventions réglementées

*. Il existe un cas particulier dans lequel le contrôle est encore plus nécessaire
qu'ailleurs : celui des conventions passées entre la société et l'un de ses gérants ou
25

associés. L'associé majoritaire, par exemple, vend un immeuble à la société. Dans


de pareilles conventions, le gérant ou l'associé est naturellement tenté de faire
passer son propre intérêt avant celui de la société. Aussi, l'article L. 223-21 du C.
com. interdit radicalement certaines d'entre elles, ceci à, peine de nullité absolue du
contrat :
- les emprunts
- de se faire consentir par la société un découvert en compte courant ou autre ,
- de se faire cautionner ou avaliser par la société leur engagement envers les tiers.

Ces disposition s'étendent :


- aux conjoints, ascendants, descendants des gérants ou associés ;
- à toute personne interposée ;
- aux représentants légaux des personnes morales associées ainsi qu'à leur conjoint.

Attention ces dispositions ne s'appliquent pas :


- aux associés personnes morales. Ces conventions si elles ne sont pas interdites
relèvent de l'article L. 223-19 du C. com. (convention réglementées, voir infra).
- aux opérations courantes et conclues à des conditions normales, si la S.A.R.L.
exploite un établissement financier. Ces conventions relèvent, elles de l'application
de l'article L. 223-20 du c. com. (convention libre, voir infra).

*. A côté de ces conventions interdites d'autres sont réglementées (art. L. 223-19 du


C. com).

Il s'agit des conventions :


- tout d'abord, des conventions intervenues directement ou indirectement ou par
personne interposée entre la société et l'un de ses gérants ou associés.
- ensuite, les conventions passées entre sociétés ayant des dirigeants communs. A
savoir, plus précisément, les conventions passées avec une société dont un associé
indéfiniment responsable, un gérant, un administrateur, un directeur général, un
membre du directoire, un membre du conseil de surveillance est simultanément
gérant ou associé de la S.A.R.L..

Dès lors que l'on est en présence d'une telle convention, une procédure doit être
respectée (il s'agit d'une procédure a posteriori) :
- l'associé ou le gérant avise le commissaire aux comptes, s’il y en a un, ou le gérant
dans le délai d'un mois à compter de la conclusion de la convention (art. R. 223-16
du C. com.).
26

- le commissaire aux compte ou le gérant établi un rapport sur la convention passée


qu'il présentera à la prochaine assemblée (art. L. 223-19 du C. com., contenu du
rapport, voir art. R. 223-17 du C. com.).
- l'assemblée statue au vu du rapport sans que le gérant ou l'associé concerné
puisse prendre part au vote. Il s'agit d'une décision ordinaire prise en assemblée, ou
par consultation écrite mais il faut que cette dernière possibilité ait été prévue dans
les statuts conformément à l'article L. 223-27 du C. com..

Si la convention n'est pas approuvée, elle produira néanmoins des effets ; mais le
gérant ou l'associé engage sa responsabilité à l'égard des associés, si la convention
a eu des effets dommageables pour la société (exemple récent : CA Agen, 3 avril
2007, n°06-332, Cass. soc. 16 septembre 2008, n°07-43.601).

*. Après les convention interdites et réglementées, passons aux convention libres (art.
L. 223-20 du C. com.). Les conventions courantes et conclues à des conditions
normales ne sont soumisses à aucune formalité, car elles ne font courir aucun risque
à la société sinon elles seraient réglementées.

Pour la jurisprudence sont considérées comme des conventions courantes, celles qui
sont effectuées par la société de manière habituelle dans le cadre de son activité.

Sont considérées comme étant des conventions conclues à des conditions normales
celles qui sont effectuées aux conditions offertes par la société aux tiers. Il faut aussi
prendre en considération les conditions en usage pour des conventions similaires
dans des sociétés ayant la même activité.

c : Sanctions

*. Les associés minoritaires peuvent, en certains cas, demander la nullité des


décisions prises par la majorité. La nullité ne fait pas de doute lorsqu'elle sanctionne
l'inobservation d'une condition légale (absence de convocation, par exemple). Mais
les tribunaux vont plus loin : ils prononcent la nullité, même si toutes les conditions
légales ont été respectées, lorsque la décision a été prise contre l'intérêt de la
société et dans l'unique but de favoriser la majorité au détriment de la minorité. Il y a
abus de pouvoirs.

L'abus de majorité implique donc la réunion de deux éléments : la violation de l'intérêt


social et la rupture d'égalité entre associés. L'abus de majorité est également source
27

de responsabilité sur le fondement de l'article 1382 du C. civ. (il faut un préjudice). Il


s'agit d'une action contre les associés majoritaires, prescription 5 ans.

La même jurisprudence se retrouve à propos des sociétés anonymes, et même plus


largement. Ainsi, la première chambre civile de la Cour de cassation a étendu, de
manière très surprenante la notion d'abus de majorité aux associations. Elle ne parle
pas d'intérêt social mais d'intérêt collectif (Cass. civ. 1er, 4 avril 2006, n°03-13.894).

*. Les associés mécontents de leur gérant peuvent enfin le révoquer pour juste motif.
Si le gérant est sans juste motif, le gérant peut obtenir des dommages et intérêts. Il
ne s'agit donc pas d'une révocation ad nutum, comme pour les administrateur de SA,
mais il n’en demeure pas moins qu’il est révoqué. L’existence de justes motifs n’est
pas une condition sine qua non pour révoquer.

*. La règle n'aurait cependant pas suffit à protéger pleinement les associés


minoritaires, car elle ne leur permet pas de révoquer le gérant qui possède (ou dont
les amis possèdent) la majorité des parts. La loi a donc prévue une révocation
judiciaire : elle peut être demandée au tribunal par tout associé, et sera prononcée
s'il existe une «cause légitime» (art. L. 223-25, al. 2 du C. com. ; Reims, 23 avril 1978,
JCP, 1980, éd. E., II. 133960, note Guyon). La cause légitime s'entend non
seulement des fautes de gestion, mais encore, semble-t-il, de l'inaptitude physique
ou intellectuelle.

*. On notera aussi que le gérant engage sa responsabilité civile vis-à-vis de la


société (action sociale), des associés (action individuelle) et vis-à-vis des tiers. Ces
trois actions sont identiques à celles concernant la SA.

C : Les dettes sociales

*. La S.A.R.L. est constituée entre les associés qui ne supportent les pertes qu'à
concurrence de leurs apports (art. L. 223-1 du C. com.). En d'autres termes, les
créanciers sociaux ne peuvent pas poursuivre leur paiement sur le patrimoine
personnel des associés. Leur seul gage est constitué par le patrimoine social, qui
comprend notamment les apports faits par les associés. La S.A.R.L. est dotée d'une
pleine personnalité : son patrimoine est nettement séparé de celui des associés.

D : Résultats annuels
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A la fin de chaque exercice, les documents comptables font apparaître le résultat de


l'année. Ce résultat peut être soit bénéficiaire (I), soit déficitaire (II).

I : Bénéfice

*. Le bénéfice est inscrit au passif du bilan, car il s'agit d'une somme due par la
société pour partie au fisc et pour partie aux associés. La partie due aux associés se
subdivise, car elle peut être soit réinvestie, soit distribuée. Il convient donc
d'examiner successivement les deux usages qui sont faits des bénéfices : bénéfice
réinvesti (a) et bénéfice distribué (b).

a : Bénéfice réinvesti (réserves)

Voyons tout d'abord les diverses catégories de réserves (1) avant d'aborder leur
régime (2).

1 : Les diverses catégories de réserves

*. La loi impose d'abord, dans les S.A.R.L., de constituer une réserve légale. Elle
s'élève au vingtième des bénéfices nets de l'exercice, jusqu'à ce qu'elle ait atteint le
dixième du capital social (art. L. 232-10 du C. com.).

*. A côté de la réserve légale peut exister une autre réserve, elle aussi obligatoire si
l'entreprise emploie plus de cent salariés : la réserve de participation prévue par
l'ordonnance du 21 octobre 1986.

*. Un troisième type est constitué par la réserve statutaire : elle est prévue par une
clause des statuts, qui précise son montant. C'est un but d'autofinancement qui est
ici poursuivi. La constitution de la réserve statutaire s'impose à l'assemblée annuelle,
s'il y a un bénéfice suffisant.

*. Si les associés jugent que les réserves précédentes ne sont pas suffisantes pour
autofinancer l'entreprise, ils peuvent décider de réinvestir une portion supplémentaire
de bénéfices : c'est la réserve libre, ou facultative. Elle dépend, dans son existence
et son montant, de la décision de l'assemblée annuelle, prise à la majorité ordinaire.

2 : Le régime des réserves


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*. Si on laisse de côté la réserve de participation, qui suit un régime spécial, la


société est libre d'utiliser ses réserves comme elle l'entend. Elle peut renouveler son
matériel, gonfler son stock, rembourser un emprunt, consentir un prêt, acheter des
titres, garder l'argent en banque, etc. Les réserves ne correspondent donc pas à des
biens déterminés de l'actif : elles figurent au passif du bilan car elles constituent des
dettes de la société envers les associés.

b : Bénéfice distribué (dividendes)

*. Les bénéfices qui ne sont pas mis en réserve sont distribués aux associés, par
décision de l'assemblée annuelle. Le partage entre associés se fait dans les
proportions prévues par les statuts. A défaut de stipulation dans les statuts, les
bénéfices se répartissent proportionnellement aux apports (même texte).

II : Pertes

*. Si une perte apparaît en fin d'exercice, elle est inscrite au passif du bilan, mais en
chiffre négatif. Elle y demeure jusqu'à l'exercice suivant, et alors de deux choses
l'une :
- ou bien un bénéfice apparaît, ce qui permet d'effacer, en tout ou en partie, la perte
antérieure ;
- ou bien la société subit une nouvelle perte, et celle-ci s'ajoute à celle de l'exercice
précédent.

Ainsi de suite d'exercice en exercice.

*. Lorsque les pertes sont si importantes que les capitaux propres deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, l'article L. 223-42 du C. com. oblige les
associés à choisir l'une des deux solutions suivantes :
- ou bien, ils décident, dans les quatre mois qui suivent l'approbation des comptes,
la dissolution anticipée de la société ;
- ou bien ils décident, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au
cours duquel les pertes ont été constatées, de réduire le capital social au niveau des
capitaux propres.

Si aucune de ces décisions n'est prise, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société.
30

E : Parts sociales

*. Le capital d'une S.A.R.L. est obligatoirement divisé en parts égales (art. L. 223-2
du C. com.). A chaque associé est attribué le nombre de parts nécessaire pour le
couvrir de son apport, que celui-ci soit fait dès la constitution, ou plus tard à
l'occasion d'une augmentation de capital. C'est le nombre de parts qui détermine le
nombre de voix de chaque associé (art. L. 223-28 du C. com.), et aussi, sauf
stipulation contraire, la part des bénéfices qui lui revient.

*. Les parts sociales peuvent-elles changer de mains pendant que la société


fonctionne ? L'intuitus personae entraîne le principe de base suivant : les parts
sociales ne peuvent être représentées par des titres négociables (art. L. 223-12 du C.
com.), la S.A.R.L. n'est pas une société par actions. Mais l'intuitus personae, dans
les S.A.R.L., est atténué : il peut s'accommoder d'une plus grande liberté de cession
et de transmission.

Voyons successivement la cession entre vifs (I) et celle pour cause de mort (II).

I : Cession de parts entre vifs

*. Certaines cessions ne heurtent pas gravement l'intuitus personae : celles faites à


des proches (conjoint, descendants, ascendants) ou à d'autres associés. Elles
peuvent être faites librement, sans approbation des autres associés (art. L. 223-13 et
L. 223-16 du C. com.). Il faudrait une clause spéciale des statuts pour limiter cette
libre cessibilité.

Ce principe jouera dès lors qu'il n'existera pas une clause statutaire limitative de libre
cessibilité. Si c'est le cas, les associés qui refuseraient la cession devraient racheter
les parts du cédant. Dans les mêmes conditions que celles prévues pour la cession à
un tiers, que l'on verra par la suite, organisée par l'article L. 223-14 du C. com. sauf
disposition statutaire contraire. Les statuts peuvent prévoir d'autres conditions que
celles de l'article L. 223-14. Si la cession est réalisée pour un conjoint, un
descendant ou un ascendant, alors ce sont les mêmes règles qui vont s'appliquer
sauf qu'il ne sera pas possible d'y déroger statutairement donc les conditions seront
obligatoirement celles de l'article L. 223-14.

Ainsi, en cas de clause limitative, s'il s'agit de cessions à un conjoint, un descendant


ou un ascendant, les conditions de cession sont celles de L. 223-14. S'il s'agit d'une
31

cession à un autre associé, les conditions de cession sont également celles de L.


223-14 mais, et c'est là la différence : sauf clause statutaire contraire.

*.- Les cessions faites à des tiers doivent, elles, être soumises à l'approbation des
associés. Mais l'unanimité n'est pas requise. Il suffit d'une double majorité : majorité
simple en nombre des associés représentant au moins la moitié des parts sociales,
sauf si les statuts prévoient une majorité plus forte (art. L. 223-14 du C. com.). La
présence d'un nouvel associé peut donc être imposée à certains associés qui ne le
désireraient pas. Toute clause contraire des statuts est nulle.

*.- Le Code de commerce entend éviter qu'un associé, dans le cas où la cession est
soumise à agrément, ne reste indéfiniment prisonnier de la société. De là les règles
suivantes (art. L. 223-14 du C. com.) :
- le silence de la société pendant trois mois vaut agrément du nouvel associé.
- Le refus d'agrément oblige la société et les autres associés à trouver une solution
pour débarrasser l'associé de ses parts. Ou les autres associés acquièrent eux-
mêmes les parts, ou ils les font acquérir par des tiers qu'ils choisissent, ou encore ils
réduisent le capital social du montant de la valeur nominale des parts (il faut ici
l'accord du cédant). Ils ont un délai de trois mois à compter du refus. Le délai de
rachat peut être prolongé par décision de justice à la demande du gérant au nom de
la société. C’est l’unique possibilité de prorogation que judiciaire (En ce sens : cass.
com. 8 avril 2008, n°06-18.362). Si, à l'expiration du délai imparti, les titres n'ont pas
été achetés, l'associé peut réaliser la cession initialement prévue.

II : Transmission de parts à cause de mort

*. Les parts sociales sont librement transmissibles par voie de succession (art. L.
223-13 du C. com.). Les statuts n'ont pas à prévoir la transmission : la société
continue de plein droit avec les héritiers de l'associé défunt. A la transmission
successorale est assimilée la liquidation de communauté conjugale.

*. Cependant, les statuts peuvent renforcer l'intuitus personae au moyen de diverses


clauses :
- clauses de dissolution de la société après décès d'un associé. Cette clause, rare,
est autorisée par le Code de commerce (art. L. 223-41 du C. com.).
- clauses d'agrément, en vertu de laquelle l'héritier doit être accepté par les associés.
Cette clause est validée par le Code de commerce (art. L. 223-13, al. 2 du C. com.),
32

qui en limite de portée en la soumettant aux mêmes règles que l'agrément de la


cession à un tiers.
- clause de continuation avec certains héritiers seulement, ou clause de continuation
entre associés survivants.

*. - Dans le cas où, par le jeu d'une clause statutaire, un héritier se trouve évincé de
la société, il doit être remboursé de la valeur des parts du défunt.

Chapitre 3 : Les sociétés par actions

Nous allons étudier deux sortes de sociétés de capitaux :


- la société anonyme (Section 1)
- la société par actions simplifiée (Section 2)
- et la société en commandite par actions (Section 3)

Section 1 : la Société anonyme (S.A.)

Cette étude de la société anonyme sera menée en deux points :


- constitution (§ 1),
- et fonctionnement (§ 2).

§ 1 : Constitution de la S.A.

Plan de ce paragraphe :
- conditions de constitution (A),
- et les actes accomplis pendant la constitution (B).

A : Conditions de constitution

*. Cette constitution est relativement simple si les fondateurs ne font pas d’offre au
public. Elle est plus compliquée s'ils y font appel.

Elle est constituée entre deux associés ou plus. Toutefois, pour les sociétés dont les
titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, le nombre des
associés ne peut être inférieur à sept (art. L. 225-1 du C. com.). La loi ne pose pas,
en revanche, de nombre maximun.

Nous verrons donc la constitution sans offre au public (I) puis avec (II).

I : Constitution sans offre au public

*. Le rôle normal d'une S.A. est de faire offre au public. Pourtant, de nombreuses S.A.
se constituent sans s'adresser à la masse des épargnants. Cela ne signifie pas
nécessairement que la société restera fermée. Même les grandes sociétés dont les
actions seront plus tard placées dans le public ne comprennent génèralement, au
départ, qu'un petit nombre d'importants actionnaires ; le moment venu, ils feront
appel à l'épargne en vendant leurs titres ou en augmentant le capital. Le procédé
permet à la fois de simplifier la constitution et de doser l'entrée des autres
actionnaires.

*. La constitution sans offre au public est à peine plus compliquée que celle d'une
S.A.R.L.. La S.A. naît d'un véritable contrat comportant les trois éléments de l'article
1832 du code civil est matérialisé par la signature des statuts. Les règles applicables
à ce contrat sont les mêmes que pour les S.A.R.L..

*. Le droit des sociétés concernant les apports s'inspire de l'idée suivante d'ailleurs
commune avec les S.A.R.L. : protéger les créanciers futurs de la société. Mais cette
idée se traduit par des règles un peu différentes de celles applicables aux S.A.R.L. :

1°) Le capital minimum est de 37 000 euros (art. L. 224-2 du C. com.), car la S.A. est
une forme adaptée aux grandes entreprises.

2°) Les apports en numéraire n'ont pas à être intégralement libérés dès la
constitution : il suffit d'en libérer la moitié (art. L 225-3 du C. com.). Le surplus, le
«non-versé», devra être libéré dans les 5 ans.

3°) Les apports en numéraire doivent être déposés jusqu'à l'immatriculation, à la


Caisse des Dépôts et Consignations, chez un notaire ou dans une banque (art. R.
225-6 du C. com.) ;

4°) Les apports en nature doivent être évalués par un ou plusieurs commissaires aux
apports sont désignés en justice à la demande des fondateurs ou de l'un d'entre eux.
Depuis la loi du 22 mars 2012 il est possible de désigner le commissaire aux apport à
l’unanimité des associés. Les commissaires apprécient sous leur responsabilité, la
valeur des apports en nature. Ils établissent un rapport qui est déposé au greffe,
avec le projet de statuts. Les souscripteurs peuvent en prendre connaissance.
L'assemblée constitutive statue sur l'évaluation des apports en nature. Elle ne peut
les réduire qu'à unanimité de tous les souscripteurs (art. L. 225-8 du C. com.).

5°) Différence depuis la loi du 15 mai 2001 : les apports en industrie sont ici interdits
alors qu'ils sont permis par cette loi dans la S.A.R.L..
6°) Depuis la loi du 5 janvier 1998, il n'existe plus de valeur nominale légale.
Autrement dit, cette valeur nominale de l'action est déterminée par les statuts. De
plus, la loi du 2 juillet 1998 supprime l'obligation de mentionner la valeur nominale
dans les statuts des sociétés par actions.

4°) Enfin, la constitution de la S.A. suppose l'accomplissement de plusieurs


formalités :
- Rédaction et signature des statuts. Les mentions obligatoires sont nombreuses :
outre les six mentions exigées de toute société qui sont : forme, durée, la raison ou la
dénomination sociale, le siege social, l'objet social et le montant du capital (art. L.
210-2 du C. com.). On en rencontre plusieurs autres jugées importantes pour les
tiers ou pour les actionnaires futurs comme l'identité des apporteurs en nature, ou les
stipulations relatives à la composition, au fonctionnement et aux pouvoirs des
organes de la société (art. R. 224-2 du C. com.). A ceci s'ajoute depuis la décret du
11 décembre 2006, l'obligation de mentionner, en cas de plusieurs catégories
d'actions, la nature des droits particuliers attachés à chacune de ses catégories
(cette mention visant principalement les droits attachés aux actions de préférence).
- Publication d'un avis dans un journal d'annonces légales, avis qui est plus détaillé
pour les sociétés par actions que pour les autres sociétés (art. R. 210-3 du C. com.).
- Dépôt au greffe des statuts signés par tous les actionnaires fondateurs (art. L. 225-
15 du C. com.).
- Dépôt au greffe de quelques autres pièces comme le rapport du commissaire aux
apports (art. R. 123-103 du C. com.).
- Immatriculation de la société au registre du commerce. Cette immatriculation fait
naître la personnalité morale (art. L. 210-6 du C. com.).

II : Constitution avec offre au public

*. Bien que ce genre de constitution soit plus rare que le précédent, il est encore
utilisé par les fondateurs qui n'entendent pas faire personnellement des apports trop
importants. Dès sa constitution, la société est ouverte : les fondateurs ont recours,
pour placer les actions dans le public, soit à des banques, des établissements
financiers ou des agents de change, soit à des procédés de publicité, soit aux deux
méthodes à la fois. Le Code de commerce dit que la société fait offre au public (art. L.
224-3 du C. com.).

*.- Le Code de commerce soumet la constitution de ce type société à des règles


détaillées, qui ont pour but de protéger non seulement, comme dans le cas
précédent, les créanciers de la société, mais encore et surtout les futurs actionnaires.
Ces derniers, qui sont de simples épargnants, risqueraient, si la loi n'y prenait garde,
d'être grugés par des fondateurs sans scrupule.

Plusieurs étapes :

Première étape : l'initiative revient à un petit groupe de personnes, qui seront


généralement appelées à diriger plus tard la société et qui, pendant la période
constitutive, reçoivent le nom de fondateurs. Ces fondateurs rédigent et signent un
projet de statuts, qu'ils déposent au greffe du Tribunal de commerce (art. L. 225-2 du
C. com.) : toute personne pourra en prendre connaissance.

Deuxième étape : les fondateurs informent alors le public de leur projet. Pour éviter
toute publicité exagérée ou fantaisiste, le Code de commerce les oblige à publier, au
bulletin des annonces légales obligatoires (BALO), une «notice» comprenant
diverses mentions obligatoires (art. R. 225-3 du C. com.).

Troisième étape : les épargnants attirés par la publicité acceptent individuellement


de devenir actionnaires. On dit qu'ils souscrivent. Ils doivent pour cela signer un
«bulletin» comportant, comme la notice diverses mentions obligatoires (art. R. 225-4
du C. com.). Les souscripteurs doivent être au moins au nombre de 7, condition qui
ne souffre aucune difficulté, l'appel à l'épargne attirant toujours un grand nombre de
personnes.

*. La société ne pourra être constituée que si le capital annoncé par le projet de


statuts est intégralement souscrit (art. L. 225-3 al. 1 du C. com.). La règle protège
essentiellement les souscripteurs qui ont accepté de devenir actionnaires en
considération d'un capital déterminé.

Quatrième étape : alors intervient l'acte essentiel de la constitution : les souscripteurs


se réunissent en assemblée constitutive (art. L. 225-7 du C. com.). L'assemblée
constitutive doit être convoquée 8 jours à l'avance. Tous les souscripteurs peuvent y
assister, en personne ou par l'intermédiaire d'un représentant qui ne peut être que
leur conjoint ou un autre souscripteur. Les conditions de quorum et majorité sont
celles d'une assemblée extraordinaire (quorum du 1/3 des actions ayant droit de vote
et la majorité des 2/3 des voix exprimées, voir infra).
L'assemblée constitutive a plusieurs rôles :
1°) Elle adopte (ou elle rejette) les statuts (art. L. 225-7 al. 2 du C. com.).
2°) L'assemblée constate que le capital est entièrement souscrit et que les actions
sont libérées du montant exigible (art. L. 225-7 al. 2 du C. com.). Cette constatation
est faite au vu d'un certificat établi par le dépositaire des fonds apportés.
3°) L'assemblée constitutive statue sur l'évaluation des apports en nature ainsi que
sur l'octroi d'avantages particuliers (art. L. 225-8 al. 3 du C. com.).
4°) L'assemblée nomme les premiers organes de la société : conseil d'administration
(ou conseil de surveillance), commissaire aux comptes (art. L. 225-7 al. 2 du C.
com.). Les dirigeants ne peuvent donc être désignés par avance dans le projet de
statuts. L'exigence d'un vote spécial, ici encore, tend à protéger les actionnaires.
5°) Enfin, l'assemblée statue sur le sort des actes accomplis pour le compte de la
société en formation.

*. L' assemblée constitutive marque une étape essentielle : le projet de statuts se


transforme en statuts, les souscripteurs deviennent actionnaires, la société est née
(au moins dans les rapports internes entre associés en tant que contrat).

Cinquième étape : Une fois cette étape franchie, il ne reste plus qu'à procéder, pour
avertir les tiers, aux diverses formalités de publicité. Elles sont les mêmes pour
toutes les sociétés. L'immatriculation fait, ici comme ailleurs, apparaître la
personnalité morale : déjà dotée d'existence interne, la société accède à la vie
externe (art. L. 210-6 du C. com.).

B : Actes accomplis pendant la constitution

*. Certains actes doivent être accomplis sans attendre l'immatriculation : il faut par
exemple louer un local, acheter du matériel, engager les premiers salariés. Qui va
accomplir ces actes et qui va être engagé par eux ? La réponse est fournie par le
Code de commerce, qui pose une régle générale, et qui ajoute des règles applicables
spécialement aux S.A..

I : La régle générale de l'art. L. 210-6 du C. com

RMQ : même article que pour les actes accomplis pendant la constitution d’une
S.A.R.L..
II : Les règles particulières des articles R. 210-7 et R. 210-6 C. com..

*. L'article R. 210-6 s'applique dans le cas où la S.A. est constituée sans offre au
public, le système qu'il prévoit est identique à celui que prévoit l'article R. 210-5 pour
les S.A.R.L..

*. L'article R. 210-7 s'applique, lui, dans le cas où la S.A. est constitué avec offre au
public. Il prévoit deux procédures de reprise :
- Les actes accomplis avant l'assemblée constitutive sont soumis au vote de cette
assemblée (régles des assemblées cosntitutives : même conditions que les
assemblées extraordinnaire). Si le vote est positif, l'immatriculation de la société
emportera reprise rétroactive des engagments.
- Pour les actes accomplis après l'assemblée constitutive (mais avant
l'immatriculation ), cette assemblée peut donner mandat aux premiers dirigeants. A
condition que les actes soient bien déterminés dans le mandat, l'immatriculation de la
société emportera reprise rétroactive des engagements.

§ 2 : Fonctionnement de la société anonyme

*. Le problème de l'administration sera, en raison de sa complexité, divisé en trois


points : la structure classique (A), la structure créée en 1966 (B) et les assemblées
d’actionnaires (C). La protection des actionnaires fera l'objet d'un (D). Les
conventions passées avec la société seront étudiées tout particulièrement dans un
(E).

A : La structure classique de direction

*.- Cette structure fréquente est caractérisée par 3 organes essentiels : le conseil
d'administration (C.A.) (I), le Président du Conseil d'Administration (P.C.A.) (II) et le
Directeur Général (D.G.) (III).

I ) Le conseil d'administration

Le C.A. d'une S.A. est un groupe de quelques personnes qui portent le nom
d'administrateur.

Examinons maintenant trois aspects, sa composition (a), ses pouvoirs (b), et


comment les administrateurs sont rémunérés (c).
a : Composition du conseil d'administration

Cinq points vont être ici abordés :


- le nombre d'administrateurs (1) ;
- les conditions pour être administrateurs (2) ;
- le mode de nomination des administrateurs (3) ;
- le droit à l'information des administrateurs (4) ;
- les obligations des administrateurs (5).

1 : Le nombre d'administrateurs

Il est fixé par les statuts. Il ne peut être inférieur à 3, ni supérieur à 18 (art. L. 225-17
du C. com.).

Remarquons que le CA peut entre deux assemblées générale, procéder à des


nominations à titre provisoire s'il s'agit d'une vacance par décès ou par démission.
Mais cette cooptation est simplement facultative ce qui signifie que le conseil
d'administration peut y renoncer et attendre la prochaine assemblée générale pour y
remédier (art. L. 225-24 al. 1 du C. com.).

*. La loi sur la représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les
conseils d’administration et de surveillance du 27 janvier 2011. L’essentiel de son
dispositif, qui concerne 2000 sociétés anonymes (SA) et en commandite par actions
(SCA), est entré en vigueur en 2017 pour les sociétés cotées et en 2020 pour les
autres lorsque pour le troisième exercice consécutif à compter du 1er janvier 2017 :
elles emploient au moins 500 salariés ; elles réalisent au moins 50 millions d'euros
de chiffre d'affaires ; ou elles présentent un total de bilan supérieur ou égal à 50
millions d'euros. Les sociétés concernées doivent porter à 40 % la proportion des
membres du conseil d’administration ou de surveillance de chaque sexe. Toute
nomination intervenue en violation de ces règles précitées sera nulle mais cette
nullité n’entraînera pas celle des délibérations auxquelles a pris part le membre du
conseil ou, le cas échéant, le représentant permanent irrégulièrement désigné (C.
com. art. L 225-18-1, L 225-69-1 et L 226-4-1 nouveaux). En outre, le versement des
jetons de présence sera suspendu ; il ne pourra être rétabli, incluant l’arriéré non
versé, qu’une fois la composition du conseil devenue régulière (C. com. art. L 225-45,
al. 2 et L 225-83, al. 2 nouveaux). Le rapport de gestion devra faire état de la
suspension et du rétablissement des jetons de présence (C. com. art. L 225-102-1, al.
3 modifié).

2 : Conditions pour être administrateurs

*. Les administrateurs peuvent être une personne physique ou morale. Depuis la loi
de modernisation de l’économie du 4 août 2008 elle ne doivent plus être
obligatoirement actionnaires (art. L. 225-25 du C. com.). L'accés aux fonctions
d'administrateur est soumis à quatre conditions supplémentaires.

Première condition : une limite d'âge. Une limite, d'ailleurs très souple, a été posée.
D'après l'article L. 225-19 du C. com., les statuts doivent prévoir, pour l'exercice des
fonctions d'administeur, une limite d'âge s'appliquant soit à l'ensemble des
administrateurs, soit à un pourcentage déterminé d'entre eux. À défaut de disposition
expresse dans les statuts, le nombre des administrateurs ayant dépassé l'âge de
soixante-dix ans ne pourra être supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.

Deuxième condition : le cumul d'un contrat de travail et des fonctions d'administrateur.


Un salarié de la société ne peut être nommé administrateur que si son contrat de
travail correspond à un emploi effectif et qu’il existe un lien de subordination. Lorsque
les conditions du cumul d’un mandat social avec un contrat de travail ne sont pas
remplies, notamment en l’absence de lien de subordination à l’égard de la société, le
contrat est de plein droit suspendu pendant le temps d’exercice du manadat social,
sauf convention contraire. Il reprend son cours après la cessation du mandat social,
de sorte que l’intéressé doit réintégrer son emploi antérieur ou un emploi équivalent
au sein de la société. Il en va de même si entre temps le fonds de commerce de la
société employeur d’origine a été donné en location gérance, il reprend ses effets
avec l’autre société. Le nombre des administrateurs liés à la société par un contrat
de travail ne peut dépasser le tiers des admnistrateurs en fonction (art. L. 225-22 du
C. com.). En revanche, un administrateur ne peut en principe devenir salarié de la
société. La loi du 22 mars 2012 apporte ici une exception : un administrateur en
fonction peut dorénavant devenir salarié, à condition que son contrat de travail
corresponde à un emploi effectif et que la société dans laquelle il siège soit une PME
au sens du droit européen, c'est-à-dire qu'elle réponde, à la clôture d’un exercice
social, aux critères suivants (C. com. art. L 225-21-1, al. 1) :
- effectif inférieur à 250 salariés ;
et
- total de bilan n'excédant pas 43 millions d’euros ou montant hors taxe de chiffre
d’affaires n'excédant pas 50 millions d’euros.

Troisème condition : le cumul de fonctions. La loi NRE de 2001 a renforcée très


sensiblement la limitation des possibilités de cumul des mandats sociaux exercés au
sein des sociétés anonymes par une même personne physique en abaissant les
plafonds (de 8 mandats possibles, on est passé à 5 mandats maximum
d'administrateurs ou de membres du conseil de surveillance). De plus, cette loi a
réduit les cas de dérogations notamment au sein des groupes. Par la suite la loi du
29 octobre 2002 et la loi du 1er août 2003 sont venues assouplir le dispositif
présenté essentiellement à l'article L. 225-21 du C. com.. La loi n°2015-990 du 6 août
2015 (loi Macron) a modifier ce texte en ramenant à 3 mandats maximum pour les
mandats sociaux exercés au sein de sociétés dont les titres sont admis à la
négociation sur un marché réglementé par les personnes exerçant un mandat de
directeur général, de membre du directoire ou de directeur général unique dans une
société dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé et qui
respectent l’une des deux conditions suivantes :
- qui emploie au moins cinq mille salariés permanents dans la société et ses filiales,
directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français,
- ou au moins dix mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou
indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français et à l'étranger.

Quatrième condition : d'autres conditions visent à assurer l'indépendance de


certaines fonctions par rapport au pouvoir économique. Ainsi, un fonctionnaire, un
notaire et, dans une certaine mesure, un parlementaire ne peuvent être
administrateur de sociétés.

3 : Mode de nomination

*. Si l'on fait abstraction des premiers administrateurs, qui sont désignés par les
statuts dans les sociétés ne faisant pas offre au public (art. L. 225-16 du C. com.) (il
existe donc bien des administrateurs statutaires) (avec une durée maximum de
fonction de 6 ans) ou élus par l'assemblée constitutive pour les société faisant offre
au public, les administrateurs sont élus, périodiquement, par l'assemblée ordinaire
des actionnaires, à la majorité des voix exprimées. La durée de leurs fonctions est
déterminée par les statuts. Elle ne peut dépasser six ans, mais les administrateurs
sont rééligibles (art. L. 225-18 du C. com.). Les administrateurs seront révoqués par
l'assemblée générale ordinaire (y compris s'ils ont été désignés par les statuts). Ici
contrairement aux gérants de S.A.R.L., il s'agit d'une révocation ad nutum, sans
motifs. Toute disposition statutaire contraire est nulle. Si la révocation est entourée
de mesures vexatoires en revanche, des dommages-intérêts peuvent être alloués.
C'est ce qui entoure la révocation qui peut justifier les dommages-intérêts.

4 : Droit d'information

Afin d'exercer au mieux leurs fonctions et prendre les décisions éclairées, les
administrateurs jouissent d'un droit à l'information. Ce droit a été consacré par le
législateur, c'est un droit d'origine jurisprudentiel, il est présenté à l'article L. 225-35 al.
3 du C. com.. D'après cet article, le P.C.A. ou le D.G. est tenu de communiquer à
chaque administrateur tous les documents ou informations nécessaires à
l'accomplissement de sa mission. Cette information pour être utile, doit être préalable
à la tenue du conseil. Si certains administrateurs étaient privés de ce droit, les
délibérations seraient nulles. La sanction est donc sévère.

A l'opposé, les administrateurs doivent exercer cette prérogative conformément à


l'intérêt social. Les administrateurs ne sauraient entraver l'action des dirigeants par
des demandes incessantes, ou en réclamant des informations qui ne relèvent pas de
leurs compétences, (arrêt majeur : C ass com, 2 juillet 1985, JCP E 85, arrêt
Cointreau, voir TD)

5 : Obligations de l'administrateur

Outre une obligation générale de diligence qui pèse sur l'administrateur à l'égard de
la société, il est ici utile d'évoquer certaines obligations particulières :
- obligation de discrétion : les administrateurs y sont tenus au sujet des informations
confidentielles, ou du moins, données comme telles par le P.C.A..
- obligation de soumission à la procédure d'autorisation et d'approbation des
conventions réglementés.
- obligation de non utilisation des informations privilégiées sur la marche de la
société : l'administrateur est considéré comme un initié, ce qui signifie donc qu'il
pourrait engager sa responsabilité pénale, mais aussi civile s'il utilisé de telles
informations pour réaliser des opérations en bourse.

b : Les pouvoirs du conseil d'administration


*. Le conseil d'administration, depuis les réformes de 1940, 1943, 1966 et 2001, a
des pouvoirs propres qui sont déterminés par la loi et qui n'ont plus grand chose de
contractuel. La loi procède selon deux méthodes : elle attribue au conseil des
pouvoirs généraux (1), mais elle lui confére aussi divers pouvoir spéciaux (2).

1 : Pouvoirs généraux

*. Les pouvoirs généraux sont très vastes. Ils s'articulent autour de trois missions
distinctes (art. L. 225-35 du C. com.) :
- le conseil détermine les orientations de l'activité de la société et veille à leur mise en
œuvre ;
- il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par
ses délibérations les affaires qui la concernent ;
- il procède aux contrôles et vérifications qu'il juge opportuns.

Ces trois séries de missions sont de natures différentes, pour utiliser une métaphore
militaire, il y a celles relevant de la stratégie, celles relevant de la tactique et celles
relevant de la surveillance.

2 : Pouvoirs spéciaux

*. - Les pouvoirs spéciaux dérivent de textes variés. Le conseil est chargé, par
exemple, d'élire et de révoquer le président, le directeur général et les directeurs
généraux délégués ainsi que fixer leur rémunération (art. L. 225-47 du C. com.),
d'établir les documents de fin d'exercice (art. L. 232-1 du C. com.), de convoquer
l'assemblée générale (art. L. 225-103 du C. com.), d'autoriser les conventions entre
la société et un administrateur (art. L. 225-35 dernier al. du C. com.), la répartition
des jetons de présence votés par l'assemblée des actionnaires entre les
administrateurs, etc.

*.- De manière plus générale, l'attribution de pouvoirs spéciaux à un organe qui


dispose déjà de très larges pouvoirs généraux pourrait sembler superflue. Elle ne
l'est pas entièrement : d'une part, les pouvoirs spéciaux, à la différence des pouvoirs
généraux, ne sauraient être limités par les statuts, d'autre part et surtout, le président
ne peut empiéter sur les pouvoirs spéciaux du conseil, alors qu'il peut le faire sur les
pouvoirs généraux (voir infra).
*.- Pour exercer ses pouvoirs, le conseil se réunit périodiquement au siège de la
société. Les décisions sont prises, en principe, à la majorité des membres présents
ou représentés. Le vote se fait par tête. En cas de partage, le P.C.A. a voix
prépondérante. Pour éviter un absentéisme malheureusement fréquent, la loi exige
que la majorité au moins des membres soit présente (art. L. 225-37 du C. com.). La
loi du 26 juillet 2005 a ajouté à la visioconférence la faculté, pour les membres du
conseil, de participer et de voter par des moyens de télécommunication. Le décret du
11 décembre 2006 précise que ces moyens de télécommunication doivent
transmettre la voix et l’image ou à tout le moins la voix des participants, de façon
simultanée et continue, aux fins d’assurer l’identification des administrateurs qui
participent à distance au C.A. ainsi que leur participation effective (art. R. 225-21 du
C. com.). Ces procédés restent cependant écartés pour certaines décisions
importantes (nomination et révocation du P.C.A. et D.G., arrêté des comptes et du
rapport de gestion, voir art. L. 225-37 du C. com.)

c : La rémunération des administrateurs

*. Les administrateurs reçoivent presque toujours une rémunération, qui vient


s'ajouter, éventuellement, aux dividendes de leurs actions. Le Code de commerce
n'autorise, pour les simples administrateurs, que deux catégories de rémunération :
- Rémunération en tant d’administrateur (ex-Jetons de presence appellation suppriée
par la loi pacte du 23 mai 2019) : il s'agit d'une somme fixe annuelle qui est allouée
aux administrateurs par l'assemblée des actionnaires (art. L. 225-45 du C. com.) et
qui, malgré son nom, ne tient presque jamais compte de la présence effective aux
réunions du conseil.
- Rémunérations exceptionnelles : elles sont fixées par le C.A. et, allouées aux
administrateurs pour des missions ou mandat qui leur sont spécialement confiés (art.
L. 225-46 du C. com.). Elles doivent être approuvées par l'assemblée des
actionnaires.

II : Le président du conseil d'administration (P.C.A.)

Nous allons aborder successivement : sa nomination (a), ses pouvoirs (b) et sa


rémunération (c).

a : Nomination du P.C.A..
*. Le P.C.A. est choisi parmi les administrateurs (art. L. 225-47 du C. com.). Il doit
donc satisfaire à toutes les conditions exigées de ces derniers. En particulier, depuis
la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, il n’est plus nécessaire qu’il
soit actionnaire. Il doit en outre remplir quelques conditions qui lui sont propres : être
une personne physique (art. L. 225-47 du C. com.), ne pas dépasser la limite d'âge
de 65 ans sauf clause contraire des statut (art. L. 225-48 du C. com.), ne pas
cumuler plus de deux postes de P.C.A. (art. L. 225-49 du C. com.).

*.- Le P.C.A. est élu par le conseil d'administration (C.A.) (art. L. 225-47 du C. com.).
Il ne pourrait être désigné par l'assemblée des actionnaires : celle-ci élit les
administrateurs, mais ne choisit pas parmi eux celui qui sera président. Le P.C.A. est
élu pour une période qui ne peut excéder la durée de son mandat d'administrateur (6
ans au plus). Il est rééligible.

*.- Le P.C.A. étant nommé par le C.A., c'est ce dernier qui a le pouvoir de le révoquer
et il s'agit d'une révocation ad nutum (pas nécessaire d’avoir une justification, un
motif). L'assemblée générale ordinaire a un pouvoir indirect de révocation du P.C.A.,
car cette assemblée a le pouvoir de révocation des administrateurs, par conséquent
du P.C.A..

*.- Pour finir, le P.C.A. peut cumuler ce mandat social et une fonction de salarié sous
réserve de respecter les conditions de l'article L. 225-22. Ainsi, un salarié peut donc
devenir P.C.A. à condition d'occuper un emploi effectif antérieur à sa nomination en
tant qu'administrateur et qu'il existe un lien de subordination. L'existence de ce lien
sera apprécié en fonction du pourcentage d'action détenues par le P.C.A..

b : Pouvoirs du P.C.A..

*. L'article L. 225-51 du C. com. précise le rôle du P.C.A. :


- il organise et dirige les travaux du conseil, dont il rend compte à l'assemblée
générale ;
- il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s'assure, en particulier,
que les administrateurs sont en mesure de remplir leur mission.

En définitive, le président, en plus de sa mission principale d'administrateur, doit


assurer le bon déroulement des travaux du conseil. Son importance ne sera bien
souvent que le reflet de celle prise par le conseil lui-même dont il ne sera que le
porte-parole et l'agent de liaison entre cet organe et le directeur général.
*. Enfin et surtout, le président ne sera pas toujours ainsi en vacance de pouvoirs
effectifs. Il pourra assumer la fonction de directeur général (D.G.) et ainsi, il cumulera
les pouvoirs de P.C.A. et de D.G..

En principe, la direction générale de la SA est assumée soit par le P.C.A., soit par le
D.G.. Si la direction générale est assumée par le P.C.A., celui-ci est soumis à toutes
les règles applicables au D.G.. Il cumule donc les deux fonctions.

La réforme de 2001 (loi NRE du 15 mai 2001), permet de dissocier les fonctions de
P.C.A. et de D.G.. On peut avoir dans la structure deux organes différents, le P.C.A.
d'un coté avec une personne assurant cette fonction, et de l'autre le D.G., avec une
autre personne assurant cette fonction, qui va être en charge de la gestion effective
de la société. Il s’agit de deux personnes différentes mais il est possible également
que les fonctions de P.C.A. et le D.G. soit assurées par la même personne. Ce cumul
fait revenir l'ancienne appellation de P.D.G. (président directeur général). Le choix
entre la structure dissociée (deux personnes différentes pour assurer les fonctions de
P.C.A. et de D.G. séparés), ou la structure unifiée (une personne pour assurer les
fonctions de P.C.A. et de D.G.), doit être fait dans les statuts. Sauf disposition
contraire des statuts, le C.A. peut décider à tout moment de changer de mode de
direction.

c : Rémunération du P.C.A..

*. Les rémunérations du P.C.A. sont variées et généralement importantes. Sans


parler des dividendes qu'il peut toucher s’il est actionnaire, il perçoit d'abord, comme
tout administrateur, des jetons de présence ; ceux-ci étant librement répartis par le
conseil (art. R. 225-33 du c. com.), il n'est pas rare que le P.C.A. reçoive des jetons
de présence supérieurs à ceux des autres administrateurs.

*. Ce n'est pas tout : la loi permet d'attribuer au P.C.A. une rémunération qui est
déterminée par le C.A. (art. L. 225-47 al. 1 du C. com.) et non par l'assemblée des
actionnaires. La rémunération doit correspondre à un travail effectif et ne doit pas
être excessive eu égard à l'importance du service rendu (Conseil d'État, 7 mai 1980).

*. - La décision du C.A. fixant la rémunération, ne relève pas des conventions


réglementées, et c'est une compétence exclusive et préalable du C.A..
III : Le directeur général (D.G.)

Depuis la réforme de la loi NRE du 15 mai 2001, l'homme fort de la S.A. est le D.G..
A lui seul il est l'organe exécutif de la société. C'est obligatoirement une personne
physique, chargée à la fois de la diriger et de la représenter. Voyons successivement
son statut (a), ses pouvoir (b) et sa rémunération (c).

a : Statut du D.G..

*. Il ne peut y avoir qu'un seul D.G. choisi éventuellement en dehors des


administrateurs. Il peut même ne pas être actionnaire. Il doit être une personne
physique. Il ne doit pas être âgé de plus de 65 ans (sauf disposition contraire des
statuts)

La durée des fonctions du D.G. (contrairement à celle du Directeur général délégué)


ne fait l'objet d'aucune disposition légale particulière. Elle doit être déterminée par le
C.A. au moment de la nomination.

Si le D.G. est administrateur, les règles de révocation restent autonomes pour l'une
et l'autre fonction.

La révocation du D.G. décidée par le C.A. peut aujourd'hui donner lieu à des
dommages-intérêts, si elle est décidée sans juste motif. Il s’agit d’une révocation
pour juste motif comme pour le gérant de S.A.R.L.. Par contre, le régime de la
révocation ad nutum demeure applicable au D.G. lorsqu'il cumule cette fonction avec
celle de P.C.A..

Enfin, un D.G. non administrateur peut cumuler sa fonction avec un contrat de travail
sans autre réserve que celle de l'existence réelle de ce contrat (travail effectif et
subordonné, voir supra).

Une même personne ne peut exercer plus d'un mandat de D.G. de S.A. ayant son
siège sur le territoire français. Cette règle connaît deux exceptions. Un deuxième
mandat peut être exercé dans une autre société qui est contrôlée par celle où il
occupe son premier mandat. Un deuxième mandat peut être exercé dans une autre
société, à condition que cette dernière ne soit pas cotée.

Le D.G. peut être assisté par un ou plusieurs directeurs généraux délégués (D.G.D.).
b : Pouvoirs du D.G..

*. Le D.G. est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances
au nom de la société (art. L. 225-56 du C. com.). Les seules limites apportées à ces
pouvoirs sont les suivantes :
- d'abord, comme le C.A., et pour les mêmes raisons, le D.G. doit agir dans le cadre
de l'objet social et il ne doit pas empiéter sur les pouvoirs propres de l'assemblée des
actionnaires.
- Ensuite, le D.G. ne doit pas empiéter sur le pouvoir que la loi réserve «de façon
spéciale» au C.A.. A la différence des pouvoirs généraux, que le conseil partage
avec le D.G., les pouvoirs spéciaux sont de la compétence exclusive du C.A. : le D.G.
n'a pas le droit, par exemple, d'établir seul les documents de fin d'exercice ou de
convoquer l'assemblée générale.
- Enfin, les pouvoirs du D.G. pourraient être réduits par les statuts ou par une
décision du C.A.. Il arrive, par exemple, que le D.G. se voit interdire les aliénations
d'immeubles, les emprunts hypothécaires, les commandes trop importantes, etc.
Ces limitations de pouvoirs sont valables, à condition toutefois qu'elles n'aboutissent
pas à dénaturer la structure de la S.A..

*. Le D.G. a un dernier rôle : il représente la société dans ses rapports avec les tiers.
C'est lui qui signe les contrats au nom de la société ou qui donne délégation pour les
signer.

c : Rémunération du D.G..

*.- Les modalités de rémunération sont variables. En général la rémunération du D.G.


contient une partie fixe et une partie variable en fonction des résultats obtenus. A
cette rémunération s'ajoutent des avantages particuliers, logement ou voiture de
fonction ... Attention au risque pénal d'abus de bien sociaux par la prise en charge de
la société de dépenses purement privées, étrangères à l'intérêt de la société.

*.- Qui est compétent pour fixer cette rémunération ? c'est le C.A.. Les actionnaires
sont écartés de cette décision. Il ne s'agit pas d'une convention réglementée.

*.- Le D.G. peut également être salarié, il peut recevoir un salaire, il n'y a aucune
condition particulière à respecter mais il ne faudra pas oublier que si le D.G. est
administrateurs, il devra respecter les conditions particulières applicables aux
administrateurs (antériorité du contrat de travail, limitation à 1/3 des administrateurs
salariés et la subordination et l'effectivité de l'emploi du salarié).

Par contre, il n’y a aucune règle particulière lorsque le D.G. n'est pas membre du
C.A., la règle de l'antériorité ne s'appliquera pas. Il pourra conclure un contrat de
travail avec la société qu'il dirige. Par contre, dans cette hypothèse, le contrat de
travail étant postérieur à la prise de fonction, il sera soumis à la procédure des
conventions réglementées.

*.- S'agissant du lien de subordination, la jurisprudence se montre attentive. Ainsi, la


maîtrise du capital semble incompatible avec l'existence d'un lien de subordination.
La solution semble acquise en ce qui concerne le gérant majoritaire de S.A.R.L.. Elle
doit valoir pour le D.G. majoritaire d'une S.A.. L'objection tombe si le D.G. ne
possède qu'une faible participation au capital.

B : Structure de direction créée en 1966 (la SA à directoire et conseil


de surveillance.
B : Structure de direction créée en 1966 (la SA à directoire et conseil de
surveillance.

*. Les statuts de la S.A. choisissent librement entre la structure classique et la


structure créée en 1966 (art. L. 225-57 du C. com.). Cette dernière, d’inspiration
germanique, ne concerne qu'une minorité de S.A.. Nous étudierons successivement
les divers organes qui la composent à savoir :
- le directoire (I) ;
- le président du directoire (II) ;
- le conseil de surveillance (C.S.) (III).

I : Directoire

*. C'est un groupe de personnes dont le nombre est fixé par les statuts, entre deux et
cinq (art. L. 225-58 du C. com.). Dans les petites S.A. (capital inférieur à 150 000
euros), les fonctions dévolues au directoire peuvent être exercées par une seule
personne : le directeur général unique (D.G.U.). Attention il ne faut pas confondre le
D.G.U. avec le D.G. et le D.G.D., nous ne sommes pas dans les mêmes structures
de S.A..

Nous verrons successivement :


- la nomination des membres du directoire (a) ;
- le pouvoir du directoire (b) ;
- et la rémunération des membres du directoire (c).

a : Nomination des membres du directoire

*. La qualité d'actionnaire n'est pas exigée des membres du directoire sauf


disposition contraire des statuts (art. L. 225-59 al. 3 du C. com.).

*. En dehors de là, les conditions d'accès ressemblent à celles exigées du P.C.A. de


la structure classique : chaque membre du directoire doit être une personne physique
(art. L. 225-59 al. 3 du C. com.), ne pas dépasser la limite d'âge de 65 ans sauf
stipulation contraire des statuts (art. L. 225-60 du C. com.), ne pas appartenir
simultanément à plus d'un directoire (art. L. 225-67 du C. com.). Il semble que les
diverses interdictions et incompatibilités prévues pour les gérants ou administrateurs
de sociétés sont applicables, par analogie, aux membres du directoire. On trouve en
outre une règle spécifique : un membre du conseil de surveillance (C.S.) ne peut faire
partie du directoire (art. L. 225-74 du C. com.).
*. Le directoire est nommé par le C.S. (art. L. 225-59 du C. com.).

*. Le directoire est nommé pour une durée fixée par les statuts, entre deux et six ans
(art. L. 225-62 du C. com.). À défaut de stipulation statutaire, la durée du mandat est
de 4 ans (art. L. 225-62 du C. com.). Bien que la loi ne le précise pas, ses membres
sont certainement rééligibles.

*.- Diverses circonstances vont abréger la durée de ce mandat : le décès, l'atteinte


de la limite d'âge, la démission, l'adoption de la structure classique de S.A.. A tout
ceci s'ajoute la révocation. Deux particularités doivent alors être relevées :
- cette révocation doit être prononcée par l'assemblée générale. Il s’agit d’une
dérogation à la règle selon laquelle, l’organe qui a le pouvoir de nomination à celui de
révocation : assemblée générale n’a pas le pouvoir de nomination. On nuancera ceci
en précisant que depuis la loi NRE du 15 mai 2001, la révocation peut être
également décidée par le C.S. si les statuts le prévoient (art. L. 225-61 du C. com.).
- Cette révocation n'est pas une révocation ad nutum, elle va ouvrir droit à
dommages-intérêts si elle est sans juste motif.

*. Les membres du directoire peuvent cumuler leur mandat avec un contrat de travail.
Ce contrat de travail peut avoir été conclu antérieurement ou postérieurement à la
nomination de l'intéressé au sein du directoire (art. L. 225-61 du C. com.).

*. Comme tout organe collégial, le directoire va prendre ses décisions en délibérant.

b : Pouvoirs du directoire

*. Les pouvoirs du directoire, comme ceux du C.A., sont déterminés de deux façons.
- Les pouvoirs généraux : « Le directoire est investi des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toute circonstance au nom de la société » (art. L. 225-64 du C. com.). La
formule est identique à celle employée pour le C.A. et pour le D.G.. Simplement, à
côté des limites tenant à l'objet social et aux attributions de l'assemblée des
actionnaires, il convient d'ajouter celles tenant au pouvoir du C.S.. Les statuts, quant
à eux, peuvent limiter les pouvoirs généraux du directoire, par exemple en
subordonnant un certain nombre d'actes graves à l'autorisation préalable du conseil
de surveillance. Même valables, elles sont inopposables aux tiers (art. L. 225-64 al. 3
du C. com.).
- Le pouvoirs spéciaux : ils ressemblent à ceux du C.A., quoique plus réduits. Ainsi,
le directoire établit les documents de fin d'exercice (art. L. 232-1 du C. com.), il
convoque les assemblées générales d'actionnaires (art. L. 225-103 du C. com.).

c : Rémunération des membres du directoire

*. La rémunération des membres du directoire est déterminée par le C.S. (art. L. 225-
63 du C. com.).

II : Président du directoire

*. Lorsqu'il nomme les membres du directoire, le C.S. confère à l'un d'eux la qualité
de président (art. L. 225-59 du C. com.). Celui-ci, à la différence du P.C.A. de la
structure classique, n'est pas un véritable organe de la société, car il ne dispose pas
d'un pouvoir propre de décision. Il exerce cependant trois sortes d'attribution :
- d'une part, il préside les séances du directoire, ce qui lui permet parfois d'exercer
une influence prépondérance sur cet organisme.
- d'autre part, il représente la société dans ses rapports avec les tiers (art. L. 225-66
al. 1 du C. com.).
- enfin, bien que la loi soit muette sur ce point, le président du directoire assume
certainement la direction générale de la société : tous les salariés de l'entreprise lui
sont hiérarchiquement subordonnés. Ce rôle convient mieux à une personne
physique qu'à un organe collégial comme le directoire.

*.- A défaut de précision dans la loi et les statuts de la société, concernant la


révocation du président du directoire, il y a lieu d’appliquer le droit commun du
mandat (art. 2004 du c. civ.). En conséquence, le président du directoire est révoqué
de son poste de président par le C.S. (l’organe ayant le pouvoir de nomination a celui
de révocation). Il s'agit alors d'une révocation ad nutum (CA Versailles, 17 mars 2005,
n°03-8369).

III : Conseil de surveillance (C.S.)

Nous verrons successivement :


- la nomination des membres du C.S. (a) ;
- le pouvoir du C.S. (b) ;
- et la rémunération des membres du C.S. (c).
a : Nomination des membres du C.S..

*. Dans sa composition, le C.S. ressemble au C.A.. Il comprend de trois à 18


membres (art. L. 225-69 du C. com.). Les membres du C.S. ne doivent plus être
obligatoirement actionnaires (art. L. 225-70 du C. com.). Les conditions d'accès sont
identiques à celles exigées des administrateurs.

Les membres du C.S. sont, comme les administrateurs, élus par l'assemblée des
actionnaires (art. L. 225-75 du C. com.). Tout ce qui concerne la durée des fonctions
en particulier le mode de révocation (ad nutum) (art. L. 225-75 du C. com.), la
procédure des séances (art. L. 225-82 du C. com.), la rémunération des membres
(art. L. 225-83 du C. com.), les procédures dès lors que l'on est en dessous des
minima légaux ou statutaires est identique à ce qui a déjà été dit à propos du C.A.
(voir supra).

*. Les membres du C.S. peuvent cumuler leur mandat avec un contrat de travail. Ce
contrat de travail peut avoir été conclu antérieurement ou postérieurement à la
nomination de l'intéressé au sein du C.S. (art. L. 225-85 du C. com.). Par ailleurs, la
conclusion du contrat de travail d'un membre du C.S. en fonction constitue une
convention réglementée. Les formalités des articles L. 225-86 et suivants du C. com.
doivent être respectées (voir infra).

L'emploi doit être effectif et le nombre des salariés de doit pas dépasser le tiers du
nombre total des membres du C.S.. Tout ceci ressemble aux dispositions concernant
les administrateurs. Notons une règle particulière : le cumul avec la qualité de
membre du directoire est interdit.

*. Les sociétés doivent porter à 40 % la proportion des membres du conseil


d’administration ou de surveillance de chaque sexe. Toute nomination intervenue en
violation des règles sera nulle mais cette nullité n’entraînera pas celle des
délibérations auxquelles a pris part le membre du conseil ou, le cas échéant, le
représentant permanent irrégulièrement désigné (C. com. art. L 225-18-1, L 225-69-1
et L 226-4-1 nouveaux). En outre, le versement des rémunération (ex : jetons de
présence) sera suspendu.
b : Pouvoirs du C.S..

*. Le C.S. exerce le contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire.


Ce principe se traduit concrètement par des pouvoirs suivants :
- Pouvoir de donner des autorisations : le directoire ne peut accomplir certains actes
qu'avec l'autorisation du C.S.. La loi énumère certains de ces actes (autorisation des
conventions réglementées, autorisation des cautions, avals et garanties, autorisation
de vente d'immeubles, autorisation de la cession de participations), mais la liste peut
être allongée par les statuts. Notons aussi que c'est lui qui nomme les membres du
directoire et fixe leur revenu (voir supra). C'est lui qui choisit le président du directoire
(voir supra).
- Pouvoir d'effectuer des vérifications : le conseil a un droit de regard sur la gestion et
sur les comptes de la société. Il vérifie non seulement la régularité des décisions du
directoire, mais encore leur opportunité. Les modalités de vérifications sont prévues
par l'article L. 225-68 du C. com., dans ses alinéas 3, 4 et 5. A cette fin il reçoit
chaque trimestre un rapport du directoire. Conformément à un arrêt de la C.A. de
Paris du 30 août 2005 (n°04-1208, 3e ch. A), cette mission de contrôle de la gestion
est limitée à la société au sein de laquelle les membres du conseil exercent leurs
fonctions et ne s’étend pas de plein droit aux sociétés dans laquelle celle-ci détient
des participations (société «mère» vis-à-vis de filiales).
- Pouvoir de formuler des observations : à chaque assemblée annuelle, le C.S.
présente ses observations sur le rapport du directoire ainsi que sur les comptes de
l'exercice (art. L. 225-68 al. 6 du C. com.). Par là se manifeste l'idée que le C.S. est
une émanation des actionnaires, à qui il doit rendre compte.

c : Rémunération des membres du C.S..

*. Elle est exactement calquée sur celle des administrateurs. La loi n'autorise que
deux catégories de rémunération :
- d'une part, une rémunération (es jetons de présence), somme fixe déterminée
chaque année par l'assemblée des actionnaires (art. 225-83 du C. com.) ;
- d'autre part, des rémunérations exceptionnelles allouées par le C.S. aux membres
qu'il charge de missions ou de mandats particuliers (art. 225-84 du C. com.).

Depuis la loi du 11 février 1994, les membres du C.S. peuvent recevoir un salaire au
titre d'un contrat de travail.
C : Assemblée générale des actionnaires

*. Les assemblées générales (A.G.) sont celles qui réunissent tous les actionnaires
sans exception.

Après l'étude des règles communes à toutes les assemblées générales (I), il faudra
distinguer entre les deux catégories, assemblée ordinaire et assemblée
extraordinaire (II).

I : Règles communes à toutes les assemblée générales

*.- C'est au conseil d'administration (ou au directoire) qu'il appartient de convoquer


les A.G. (C. com. art L. 225-103). Cette faculté est offerte à d'autres personnes :
- le conseil de surveillance (C.S.) ;
- le commissaire aux comptes (C.A.C.) ;
- un mandataire designer par le Tribunal de commerce dans trois circonstances :
*en cas d'urgence demandé par tout intéressés en particulier du Comité d'entreprise,
* à la demande de un ou plusieurs actionnaire réunissant au moins 5% du capital
social en l'absence d'urgence
* à la demande d'une association d'actionnaire répondant aux conditions de l'art L.
225-120 du C. com..

*.- Les actionnaires peuvent être représentés lors des assemblées. Le droit pour un
actionnaire de se faire représenter aux AG est d'ordre public (art. L. 225-106, al. 5).
Les statuts ne peuvent donc pas exclure ou, ce qui reviendrait au même, prévoir que
les assemblées seront composées des seuls actionnaires présents. Les actionnaires
jouissent ainsi du droit absolu de désigner un mandataire chargé d'assister à
l'assemblée et d'y voter en leur nom. Un actionnaire ne peut se faire représenter que
par un autre actionnaire, par son conjoint et depuis le 1 janvier 2011 aussi par un
partenaire pacsé pour les sociétés cotées et non cotées. De plus pour les sociétés
cotées, par aussi toute personne (morale ou physique) de son choix (L. 225-106, I, al
1 et 2). Cette disposition de l'article L. 225-106, I, al 1 et 2 est impérative, toute clause
contraire étant réputée non écrite. Il s'ensuit que les statuts ne peuvent ni permettre à
un actionnaire de se faire représenter par toute personne de son choix, ni interdire à
un actionnaire de se faire représenter par son conjoint ou un partenaire pacsé, même
si celui-ci n'est pas personnellement actionnaire.
Seul l'actionnaire peut donner mandat. Le mandat est donné pour une seule
assemblée. Ainsi, le mandat permanent se trouve prohibé.

On notera depuis la loi du 19 juillet 2019 que la présence d’un CAC n’est plus
obligatoire. Il est obligatoire si l’un des deux seuils suivant est dépassé (même que
pour la SARL) :
- total bilan 8 000 000 euros
- total CA : 4 000 000 euros
- Total salaries < à 50.

Si la SA est cotées la présence d’un CAC est obligatoire.

II : Distinction entre les deux catégories d'assemblée générale

a : Assemblée ordinaire

*. L'assemblée ordinaire prend les décisions qui ne modifient pas les statuts mais qui
sont trop importantes pour être laissées aux organes de direction. Elle se réunit au
moins une fois par an, à la fin de l'exercice. Elle peut, si le besoin s'en fait sentir, se
réunir à d'autre occasion : on parle alors d'«assemblée ordinaire réunie
extraordinairement ».

*. L'assemblée ordinaire a deux rôles essentiels, qui sont exercés tous les ans :
- elle approuve (ou désapprouve) la gestion de l'exercice écoulé ; les actionnaires
sont éclairés par un rapport du conseil d'administration ou du directoire, et par un
autre, des commissaires aux comptes (C. com. art. L. 225-100) : dans les sociétés à
directoire, les actionnaires sont en outre éclairés par les observations du conseil de
surveillance ;
- l'assemblée décide l'affectation des bénéfices (C. com. art. L. 232-12).

*. En dehors de là, l'assemblée ordinaire est compétente pour prendre, avec une
périodicité plus ou moins grande, toute une série de décisions :
- elle nomme et révoque les administrateurs (C. com. art. L. 225-18) ou les membres
du conseil de surveillance (C. com. art. L. 225-75) ;
- elle nomme les commissaires aux comptes (C. com. art. L. 225-228) ;
- elle approuve (ou désapprouve) les conventions passées par la société avec ses
dirigeants (C. com. art. L. 225-40) ;
- elle autorise les émissions d'obligations (C. com. art. L. 225-100 dernier al. ) ;
- elle prend des décisions que les statuts soustraient au pouvoir du conseil
d'administration ou du directoire : de telles clauses, nous le savons, sont
inopposables aux tiers.

*. Les décisions de l'assemblée ordinaire sont prises aux conditions suivantes (C.
com. art. L. 225-98) :
- quorum : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins le
quart des actions. Si ce quart n'est pas atteint, une seconde convocation est envoyée,
et la nouvelle assemblée se tient sans condition de quorum.
- Majorité : l'assemblée statue à la majorité ordinaire des voix exprimées. Les voix se
comptent d'après le nombre d'actions détenues par les actionnaires présents ou
représentés. Un petit nombre d'actionnaires peut donc emporter la décision, profitant
de l'absentéisme des autres.

b : Assemblée extraordinaire

*. L'assemblée extraordinaire, elle, prend toutes les décisions qui modifient les
statuts (C. com. art. L. 225-96) : augmentation ou réduction de capital, transformation
de la société, dissolution anticipée, fusion avec une autre société, etc. Elle se réunit
donc sans aucune périodicité, au gré des besoins. Il est commode en pratique de
faire d'une pierre deux coups en convoquant les actionnaires en même temps à
l'assemblée ordinaire et à une assemblée extraordinaire.

*. La gravité des décisions que prend l'assemblée extraordinaire se manifeste dans


les règles suivantes :
- Droit d'accès. Il ne peut être restreint par les statuts (C. com. art. L. 225-113).
- Quorum. Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder, sur première
convocation, au moins le tiers des actions ; sur seconde convocation, au moins le
quart. La loi ne permet pas de descendre en-dessous de ce quart, mais elle permet,
s'il n'est pas atteint, de renvoyer la seconde assemblée à deux mois plus tard (C.
com. art. L. 225-96).
- Majorité. L'assemblée statue à la majorité des deux tiers des voix exprimées (C.
com. art. L. 225-96 dernier al.). C'est une majorité renforcée, ce n'est pas
l'unanimité : la règle nous montre, une fois de plus, qu'il n'existe pas de véritable
contrat entre actionnaires d'une S.A.. Elle est corrigée par l'interdiction qui est faite à
l'assemblée d'augmenter les engagements des actionnaires (C. com. art. L. 225-96
al. 1). Principe que nous avons vu dans l’introduction de ce cours.
L'exigence d'une majorité renforcée permet à des actionnaires, du moment qu'ils
représentent au moins le tiers des voix exprimées, d'empêcher des modifications de
statuts voulues par la majorité. C'est ce que l'on appelle une minorité de blocage.

D : Protection des actionnaires minoritaires

*. Cette protection constitue l'une des dominantes du droit des sociétés anonymes.
Contre les abus possibles, la loi et la jurisprudence ont élaboré diverses règles, que
l'on peut répartir en quatre catégories : information (I), participation (II), contrôle (III),
sanctions (IV).

I : Information des actionnaires

*. L'information est le préalable de toute protection : si l'on veut que les actionnaires
participent à la gestion, qu'ils contrôlent les dirigeants et qu'ils puissent
éventuellement les sanctionner, il faut d'abord les mettre au courant de la marche de
l'entreprise. Or, les dirigeants sont portés à dévoiler le moins de choses possibles. La
loi met donc à leur charge un véritable devoir d'information.

*. C'est surtout à l'occasion des assemblées que l'information est fournie aux
actionnaires. Lors de l'assemblée annuelle, le conseil d'administration (ou le
directoire) doit présenter les comptes annuels et le rapport de gestion de l'exercice
écoulé (C. com. art. L. 232-1). Ces documents sont obligatoires dans toutes les S.A..

*. Encore faut-il que les actionnaires aient le temps de lire ces documents avant le
jour de l'assemblée, de réfléchir et éventuellement de prendre conseil. D'où les
règles suivantes :
- d'une part, dès la convocation et jusqu'au cinquième jour avant la réunion, tout
actionnaire peut demander l'envoi des documents qui seront présentés à
l'assemblée ; la société est tenue de procéder à cet envoi avant la réunion et à ses
frais (C. com. art. L. 225-88) ;
- d'autre part, à compter de la convocation, tout actionnaire a le droit de prendre
connaissance de ces documents au siège social de la société (C. com. art. R. 225-
89).

*. - De plus, dès qu'il est convoqué, tout actionnaire a la possibilité, jusqu'à


l'ouverture de l'assemblée, de poser aux dirigeants des questions écrites en rapport
avec l'ordre du jour. Les dirigeants auront l'obligation d'y répondre au cours des
débats (C. com. L. 225-108 al 3).

*. L'actionnaire a droit, aussi, à une information permanente. Il peut obtenir


communication, à toute époque, des documents (comptes annuels, comptes
consolidés, rapports de gestion, Prozac verbaux et feuilles de présence) concernant
les trois derniers exercices (C. com. art. L. 225-117 et C. com. R. 225-92), la liste des
administrateurs ou des membres du directoire et du conseil de surveillance.

II : Participation des actionnaires

*. La participation des actionnaires se traduit essentiellement par les pouvoirs


importants qui sont attribués à leurs assemblées générales (voir supra). Mais elle
donne lieu, aussi, à diverses règles complémentaires :
- Le droit de convoquer l'assemblée générale n'est pas le monopole absolu des
dirigeants : de simples actionnaires peuvent en prendre l'initiative s'il y a urgence, ou,
même sans urgence, s'il représentent un vingtième du capital social ; ces
actionnaires demandent en justice la nomination d'un mandataire chargé de
convoquer l'assemblée (C. com. art. L. 225-103). On a vu aussi que les associations
d'actionnaires pouvaient agir aussi.
- L'ordre du jour des assemblées n'est pas, lui non plus, à la disposition des
dirigeants ; il peut être complété sur demande d'actionnaires représentant un
vingtième du capital social (C. com. art. L. 225-105 et C. com. R. 225-71) ;
- Une loi du 3 janvier 1983 a permis aux actionnaires de voter par correspondance (C.
com. art. L. 225-107). Un décret du 11 décembre 2006 a permis le vote à distance
par voie électronique. Le vote par procuration est également possible. De plus,
depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les statuts peuvent prévoir que soient réputés
présents les actionnaires qui participent à l'assemblée par visioconférence ou par
des moyens de télécommunication permettant leur identification.

III : Contrôle des dirigeants par les actionnaires

*. Il existe deux catégories de contrôle de l'activité des dirigeants : l'un s'effectue de


façon permanente, tout au long de la vie sociale, les autres sont organisés de façon
occasionnelle.
a : Contrôle permanent

*. Les actionnaires minoritaires ont le droit, comme tous les actionnaires, d'assister
aux assemblées générales (voir supra). En fait, ce contrôle direct s'exerce peu, en
raison de l'absentéisme des petits actionnaires. Le contrôle permanent est surtout un
contrôle indirect. Il est confié à trois organes : le conseil de surveillance, les
commissaires aux comptes et le comité d’audit

*. Le conseil de surveillance, nous le savons, existe dans la structure à directoire


(voir supra). Ses membres sont élus par l'assemblée des actionnaires et son rôle
consiste à exercer le contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire.

*. Pour les S.A. ayant un ou plusieurs commissaires aux comptes (C. com. art. L.
225-218) : leur mission, plus précise que celle du conseil de surveillance, consiste à
vérifier la situation financière de la société, et spécialement sa comptabilité (C. com.
art. L. 225-235). Cette vérification donne lieu à un rapport qui est soumis à
l'assemblée annuelle, de façon que les actionnaires soient informés avant de voter.

*.- Le comité d’audit. L'ordonnance n°2008-1278 du 8 décembre 2008 (art. 13 à 18)


consacre l'existence du comité d'audit dit « comité spécialisé » qui sera chargé, au
sein des sociétés contrôlées, sous la responsabilité exclusive et collective de leur
conseil d'administration ou de leur directoire et de leur conseil de surveillance,
d'assurer le suivi des questions relatives à l'élaboration et au contrôle de l'information
comptable et financière (C. com. art. L 823-19, al. 1).

b : Contrôles occasionnels

*. En certains cas, le danger couru par les actionnaires minoritaires est si grand que
le contrôle permanent ne suffit pas. La loi a donc organisé deux types de procédures,
utilisables occasionnellement, et de nature à renforcer le contrôle. A ces deux
procédures spéciales on ajoutera une procédure de droit commun.

1 : Procédures spéciales

*. La première procédure spéciale est celle dite des conventions réglementées : ces
conventions doivent être préalablement autorisées par le conseil d'administration (C.
com. art. L. 225-38) ou de surveillance (C. com. art. L. 225-86). Une fois qu'elles ont
été conclues, elles donnent lieu à un rapport spécial des commissaires aux comptes
et doivent être soumise à l'approbation de l'assemblée annuelle (C. com. art. L. 225-
40 et L. 225-88). Nous reviendront sur ces convention plus en détail dans le F (voir
infra).

*. La seconde procédure a pour objet de permettre aux actionnaires minoritaires de


faire nommer, le cas échéant, un organe supplémentaire de contrôle, appelé «expert
de minorité», chargé de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de
gestion (C. com. art. L. 225-231). La mise en oeuvre de la procédure appartient aux
actionnaires (y compris actionnaires indivis dès lors qu’il détient de manière indivis
au moins 5% du capital : en ce sens Cass. com. 4 déc. 2007, n°05-19.643) et
association d'actionnaires représentant le vingtième du capital social (5%). Le même
droit est accordé au Ministère public, au comité d'entreprise et à l'A.M.F.. En outre,
depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les actionnaires de la société mère peuvent
demander l'examen par un expert d'opérations accomplies par une société filiale de
la même société mère, mais seulement si l'intérêt du groupe le justifie.

2 : Procédure de droit commun.

*.- A défaut de pouvoir obtenir la nomination d'un expert de gestion sur le fondement
de l'article L. 225-231 du C. com., il est possible de recourir à l'expertise in futurum,
appelée également expertise préventive ou encore référé probatoire. L'article 145 du
C.P.C. dispose que « s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout
Prozac la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures
d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout
intéressé». C’est au Tribunal d’apprécier souverainement s’il existe ou pas un motif
légitime pour ordonner la mesure d’instruction sollicitée (Cass. com., 4 décembre
2007, n°05-19.643).

IV : Sanctions des fautes commises

a : Nullité des décisions

*. Les actionnaires peuvent d'abord en certains cas, demander la nullité des


décisions des organes sociaux. La nullité ne fait pas de difficulté lorsqu'elle
sanctionne l'inobservation d'une condition légale (l'absence de convocation, le défaut
de quorum, etc.), alors s'applique la règle : pas de nullité sans texte. Il convient
d'ailleurs d'observer que les tribunaux, dans de pareils cas ne sont pas obligés de
prononcer la nullité : ils ne le feront que si l'inobservation de la loi a pu avoir un effet
sur la décision prise. Par exemple, le défaut de convocation d'un seul actionnaire,
détenant une action sur 100000, ne peut entraîner la nullité de la décision de
l'assemblée.

*. Les tribunaux sont allés plus loin : ils acceptent de prononcer la nullité, même si
toutes les conditions légales ont été respectées, lorsque le décision a été prise dans
le but d'avantager les majoritaires par rapport aux minoritaires (Com. 6 février 1957,
GAJC, n° 66, obs. Noirel). Il y a abus de majorité. Ce serait le cas, par exemple,
d'une décision de l'assemblée accordant une rémunération excessive aux
administrateurs. Cette jurisprudence se fonde sur un principe général : celui de l'abus
de pouvoir. Elle doit cependant être maintenue dans des limites étroites car, poussée
trop loin, elle remettrait en cause la validité de la plupart des décisions.

b : Le droit d'injonction de faire

*. La loi prévoit la possibilité pour les actionnaires de demander au Président du


Tribunal de commerce statuant en référé soit d'enjoindre sous astreinte les dirigeants
de leur communiquer les informations qui devraient être mises à leur disposition, soit
de désigner un mandataire chargé de procéder à cette communication.
Cette procédure vise surtout la mise à disposition des documents d'assemblée
(comptes, rapports, texte des résolutions) et des documents sociaux concernant les
trois derniers exercices.
En cas de condamnation, l'astreinte et les frais de procédure sont à la charge des
dirigeants mis en cause.
L'injonction de faire a également été prévue pour contraindre la société à procéder
aux publicités légales obligatoires à faire au greffe. Cette procédure permet de
disposer d'une arme contre les sociétés qui oublient de déposer au greffe leurs
comptes annuels et autres documents dont le dépôt est obligatoire (ex : TGI Avesne-
sur-Helpe, 15 nov. 2007).
On notera que cette procédure d’injonction doit être dirigée contre les dirigeants en
leur nom personnel et non contre la société qu’ils représentent (Cass. com. 1-7-2008,
n°07-20.643).

c : La responsabilité des dirigeants

1 : La responsabilité civile.

Point déjà traité en cours en présentiel. Trois sortes d'actions sont possibles :
- l’action sociale
- l’action individuelle
- et la responsabilité vis-à-vis des tiers.

On notera simplement un régime particulier celui de la responsabilité des membres


du conseil de surveillance. Les membres du C.S. ne sont responsables, à l'égard de
la société ou à l'égard des tiers, que des fautes personnelles qu'ils ont commises
dans l'exécution de leur mandat (C. com. art. L. 225-257).

Tel peut être le cas s'ils n'ont pas apporté la diligence voulue à l'exécution de leur
mission de contrôle, ou s'ils ont donné à la légère les autorisation sollicitées par le
directoire, ou encore, s'ils ont commis des fautes dans l'accomplissement des
missions particulaires qui ont pu leur être confiées.

En revanche, ils n'encourent aucune responsabilité en raison des actes de la gestion


et les résultats ( C. com. art L. 225-257 al. 1). Ceci est logique car ils ne sont pas en
charge de la gestion de la société.

Ils doivent révéler, à l'assemblée générale, sous peine d'en être civilement
responsable, les délits commis par les membres du directoire dont ils ont eu
connaissance (C. com. art. L. 225-257).

Les membres du conseil de surveillance ne répondent que de leurs fautes


personnelles. Contrairement aux règles applicables aux administrateurs, une faute
commune à plusieurs membres du conseil de surveillance n'entraîne pas une
obligation solidaire de ceux-ci à la réparation du dommage.

L'action en responsabilité contre les membres du conseil de surveillance obéit en


partie aux règles applicables en matière de responsabilité des administrateurs, mais
à deux exceptions :
- les actionnaires ne peuvent pas se regrouper pour intenter en commun l'action
sociale en responsabilité contre les membres du conseil de surveillance.
- les actionnaires ne peuvent pas se grouper pour exercer l'action individuelle contre
contre les membres du conseil de surveillance.
2 : La responsabilité pénale.

*.- Les dirigeants sont menacés d'une autre sanction, plus redoutable : ils peuvent,
en certains cas, être pénalement responsables. Le droit pénal tient encore une large
place dans la législation française des S.A., malgré un phénomène marqué ces
dernières années de dépénalisation. Certains délits concernent des agissements
précis : empêcher un actionnaire de voter (C. com. art. L. 242-9 ), omettre de réunir
l'assemblée ordinaire (C. com. art. L. 242-10), utiliser les informations sur la marche
de l'entreprise pour spéculer en Bourse (ord. n° 67-833 du 28 septembre 1967, art.
10-1), etc. Mais ces incriminations précises n'auraient pas suffi, car le principe
d'interprétation stricte, qui prévaut en droit pénal, aurait empêché de punir les
agissements non exactement prévus par la loi. Aussi, cette dernière a défini deux
délits d'application plus générale, et d'ailleurs très voisins l'un de l'autre : l'abus des
biens sociaux (C. com. art. L. 242-6, 3°) et l'abus des pouvoirs sociaux (C. com. art.
L. 242-6, 4°). Ces deux délits, spécialement le premier, ont donné lieu à une
jurisprudence abondante. Ils supposent la mauvaise foi du dirigeant : celui-ci savait
que l'usage qu'il faisait de ses pouvoirs était contraire aux intérêts de la société
(Cass. crim. 16 janvier 1989).

d : La révocation des dirigeants

*. Les actionnaires mécontents peuvent révoquer les dirigeants. Le principe est que
le droit de révoquer appartient à l'organe qui a le droit de nommer : les
administrateurs sont révoqués par l'assemblée ordinaire (C. com. art. L. 225-18), le
P.C.A. par le conseil d'administration (C. com. art. L. 225-47), le D.G. par le conseil
d'administration, les membres du Directoire par l'assemblée générale des
actionnaires sur proposition du C.S. mais aussi directement par le C.S., et les
membres du C.S. par l'assemblée ordinaire.

Diverses règles d'ordre public sont à préciser ici :


- Les administrateurs, le P.C.A. et les membres du C.S. sont révocables ad nutum :
quel qu'en soit le motif, la révocation est valable et ne peut donner lieu à des
dommages et intérêts. Cette règle est parfois critiquée. Elle est cependant loin
d'aboutir à des excès : le nombre des dirigeants révoqués reste infime. Par contre, si
le D.G. est révoqué sans juste motif, sa révocation peut donner lieu à des
dommages-intérêts, sauf lorsque le D.G. assume les fonctions de P.C.A.. Il en va de
même pour les membres du directoire.
- La révocation peut être décidée même si elle n'est pas inscrite à l'ordre du jour de
l'assemblée (C. com. art. L. 225-105, al. 3). Cette entorse à la force obligatoire de
l'ordre du jour se conçoit parfaitement si l'on se rappelle que l'ordre du jour est établi
par le conseil d'administration.

E : Les conventions passées avec la société

*. Concernant les conventions passées avec la société, appelées conventions


réglementées, une procédure spéciale doit être respectée. Elle est organisée par les
articles L 225-38 et s. et L 225-86 et s. du C. com..

*. Cependant, toutes les conventions entrant dans le champ d’application de ces


articles ne font pas nécessairement l'objet de la procédure spéciale.

Deux exceptions sont apportées, en sens inverse l'une de l'autre : les conventions
libres d’un côté, de l’autre les conventions interdites.

* A cet ensemble une obligation d’information est imposée pour certaines


conventions hors champs d’application des cas précédents.

1° Les conventions réglementées.

*. Quatre types de conventions réglementées :

Premier type : celles entre la SA et l'un de ses administrateurs, y compris le président


du conseil d’administration (PCA), des représentant permanents des personnes
morales administrateurs, des membres du conseil de surveillance (CS), des
membres du directoire (ou DGU), directeur général (DG), directeur général délégué
(DGD).

La SA, par exemple, vend un immeuble à la société.

A ces conventions sont assimilées celles dans lesquelles un dirigeant est


indirectement intéressé.

Sans être personnellement partie au contrat, la personne tire profit de la convention


sous quelque forme que ce soit.

Il s'agit des conjoints, ascendants, descendants d'administrateurs, de membres du


CS, de membres du directoire (ou DGU), de DG, de DGD.

Il s'agit de toute personne interposée.

Deuxième type : celles entre la SA et l'un de ses actionnaires disposant d'une


fraction des droits de vote supérieure à un dixième.

Troisième type : celles entre une SA et une société (peu importe la forme sociale)
contrôlant une dernière société (peu importe la forme sociale) actionnaire de la SA et
détenant de plus d’un dixième des droits de vote de cette SA.
Quatrième type : les engagements correspondant à des éléments de rémunération,
des contreparties financières ou des avantages dus ou susceptibles d'être dus à
raison de la cessation ou du changement de fonctions, ou postérieurement à celles-ci
et pris au bénéfice des dirigeants sociaux par la société ou par des sociétés du
groupe auquel elle appartient, ainsi qu'au bénéfice des salariés du groupe lorsqu'ils
accèdent à l'un de ces mandats.

Est directement visé ici les parachutes dorés ou « golden parachutes ».

Attention cette disposition ne concerne que les SA cotées.

*. La loi vise toutes les conventions sans distinction.

Le champ d'application de la procédure est donc extrêmement vaste : vente, bail,


prestation de services, concession de licence, prêt consenti à la société ...

S'y ajoute les rémunérations exceptionnelles allouées par le CA pour des missions
ou mandats confiées à des administrateurs.

*. La loi a voulu que le contrôle soit à la fois préalable et spécial.

En pratique, il n'était pas possible de le confier à l'assemblée générale (AG) qu'il


aurait fallu convoquer chaque fois qu'une convention était susceptible d'être conclue
pour qu'elle l'autorise.

La loi a confié cette tâche au CA ou au CS, cette autorisation préalable n'empêchant


pas un contrôle a posteriori par l'AG.

*. Les articles L. 225-38 et L. 225-40 du C. com. prévoient une procédure en quatre


étapes :

Première étape : information et autorisation du CA ou CS.

Afin d'éclairer davantage les actionnaires sur les conventions réglementées, le CA ou


le CS doit motiver sa décision d'autorisation préalable en justifiant de l'intérêt de la
convention pour la société, notamment en précisant les conditions financières qui y
sont attachées (C. com. art. L 225-38 et L 225-86 du C. com.).

Les conventions réglementées autorisées au cours d'exercices antérieurs dont l'effet


dure dans le temps devront être examinées chaque année par le CA ou le CS (C.
com. art. L 225-40-1 et L 225-88-1 du C. com.).

Deuxième étape : avis du commissaire aux comptes (CAC).

Troisième étape : rapport du CAC.

Quatrième étape : consultation de l'AG.


Après audition du rapport spécial du CAC, l'AG statue sur les conventions et les
approuve ou les désapprouve.

L'intéressé ne peut pas prendre part au vote et ses vois sont décomptées du calcul
du quorum.

Deux possibilités :
- si l'AG approuve la convention : elle produit ses effets à l'égard des tiers et ses
éventuelles conséquences préjudiciables à la société ne pourront pas être mises à la
charge de l'intéressé.
- si l'A.G. désapprouve la convention : elle produit quand même ses effets à l'égard
des tiers mais les conséquences préjudiciables à la société peuvent être mises à la
charge de l'intéressé et éventuellement des membres du C.A. ou du C.S..

*. Quelles sont les sanctions en cas d'inobservation des prescriptions légales ?

Le défaut d'autorisation préalable du CA ou CS, ou si le CA ou le CS ont


désapprouvé la convention : nullité de la convention mais uniquement si elle a eu des
conséquences préjudiciables à la société (art. L. 225-42 du C. com.).

Il s'agit d'une nullité facultative.

Il s'agit également d'une nullité relative : elle ne peut être invoquée que par la société
et non par le cocontractant.

La nullité se prescrit par 3 ans à compte de la date de la convention ou, en cas de


dissimulation, du jour où son existence a été révélée.

Outre l'annulation de la convention, l'intéressé engage sa responsabilité civile et peut


être tenu à ce titre de réparer l'éventuel préjudice causé à la société.

Cette nullité peut être couverte par un vote de l'AG intervenant sur « rapport spécial »
du CAC exposant les motifs du non respect de la procédure (art. L 225-42, al. 3 du
C. com.).

Il ne peut donc pas y avoir régularisation de la convention s'il n'y a pas eu de rapport
spécial ou si le rapport est insuffisant et notamment s'il n'expose pas les clauses
essentielles de la convention litigieuse ni les circonstances à raison desquelles la
procédure d'autorisation n'a pas été suivie.

Si l'autorisation préalable du conseil a été obtenue, les vices ultérieurs de procédure


n'entraînent pas la nullité de la convention : défaut de rapport du CAC, défaut de
consultation de l'AG ou encore refus d'approbation de celle-ci.

La seule sanction est alors la responsabilité personnelle de l'intéressé qui doit


réparer le préjudice subi par la société (art. L. 225-41 du C. com.).
Remarque : outre les sanctions juridiques, si la convention réalise un détournement
de biens appartenant à la société, la responsabilité pénale du dirigeant concerné,
voire d'autres dirigeants complices, est engagée au titre du délit d'abus de biens
sociaux.

2° Les conventions libres.

*. Celles courantes conclues à des conditions normales (art. L 225-39 et L 225-87 du


C. com.).

Opérations courantes : il s’agit d’opérations effectuées de manière habituelle avec la


société dans le cadre de son activité (c’est par exemple le cas d’une société de
déménagement qui déménage les meubles d’un administrateur).

Conclues à des conditions normales : l’opération ne doit pas être réalisée à des
conditions préférentielles (dans notre exemple, si l’administrateur est facturé pour le
déménagement au même prix que tout autre client, l’opération est conclue à des
conditions normales).

*. Celles conclues entre deux sociétés dont l'une détient, directement ou


indirectement, la totalité du capital de l'autre (filiales à 100%) (art. L 225-39 et L 225-
87 du C. com.).

Cette dérogation est applicable tant au niveau de la société mère qu'au niveau de la
filiale.

3° Les conventions interdites.

*. Il est interdit à un administrateur (y compris PCA), un membre du CS ou du


directoire (ou DGU), un DG, un DGD, au représentant d'une personne morale
administrateur et à toute personne interposée :
- de contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts auprès de la société ;
- de se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement
- et de faire cautionner ou avaliser par elle ses engagements envers les tiers (art L
225-43 et L. 225-91 du C. com.).

4° Obligation d’information.

La loi Pacte élargit le champ d’application de l’obligation pour les SA et SCA, cotées
ou non cotées sur un marché réglementé, de mentionner dans leur rapport sur le
gouvernement d’entreprise les conventions non courantes conclues entre (C. com.
art. L 225-37-4 modifié) :
– d’une part, l’un des mandataires sociaux ou l’un des actionnaires disposant d’une
fraction des droits de vote supérieure à 10 % d’une SA ou d’une SCA ;
– et d’autre part, une autre société contrôlée par la SA (ou la SCA) au sens de
l’article L 233-3 du Code de commerce qui inclut plusieurs formes de contrôle, dont le
contrôle de fait. Auparavant, seules les filiales au sens de l’article L 233-1 du Code
de commerce étaient visées, c’est-à-dire les sociétés dont la SA ou SCA possède,
directement ou indirectement, plus de la moitié du capital.

la loi Pacte prévoit en outre, pour les SA et SCA dont les titres financiers sont cotés
sur un marché réglementé, l’obligation de fournir, dans leur rapport sur le
gouvernement d’entreprise, la description de la procédure mise en place par le
conseil d’administration permettant d’évaluer régulièrement si les conventions portant
sur des opérations courantes et conclues à des conditions normales remplissent bien
ces conditions (C. com. art. L 225-37-4 modifié).

*.- On notera à titre subsidiaire que la loi Pacte prévoit l’obligation pour les SA et SCA
cotées sur un marché réglementé de publier sur leur site internet certaines
informations (qui restent à définir par décret) relatives aux conventions réglementées
au plus tard au moment de leur conclusion (C. com. art. L 225-40-2 créé par la loi
précitée). Ces informations devraient être les suivantes (Dir. UE 2017/828 art. 9
quater, 2) :
– nature de la relation avec l’intéressé ;
– nom des parties ;
– date et valeur de la transaction ;
– et toute autre information nécessaire pour évaluer si la transaction est juste et
raisonnable du point de vue de la société et des actionnaires, y compris les
actionnaires minoritaires.

Section 2 : la Société par actions simplifiée (S.A.S.)


Droit des sociétés

Droit des sociétés commerciales et de droit des sociétés civiles, l’ensemble est régi par
les dispositions communes à toutes les sociétés : le droit commun des sociétés.
On a des règles spécifiques à certaines structures.

La notion d’entreprise :
Utilisé par le droit mais n’est pas défini, la notion de personne morale, le droit va utiliser
un concept pour permettre la réalisation d’une activité économique, les sociétés et plus
spécialement les sociétés commerciales seront des véhicules juridiques permettant
d’exercer une activité économique.

Une société c’est une personne morale mais est ce que ca se limite à cela ?
L’art 1832 du CCiv, le législateur définit la société comme un contrat, la notion de société
à une nature juridique duale c’est à la fois un contrat et à la fois une personne morale.
Ca signifie que la société va fonctionner selon des règles pouvant s’expliquer soit par
une logique contractuelle et d’autres par une logique institutionnelle.
Par exemple lorsqu’on va constituer une société les règles de validité du contrat vont
s’appliquer (validité du contrat, objet licite … )
Pour modifier un contrat il faut que les personnes l’ayant signé soient d’accord,
cependant dans le cas des sociétés c’est la règle de la majorité qui va jouer c’est une
logique institutionnelle.
La société a une nature duale elle mélange des règles s’expliquant par le droit des
contrats et d’autres règles qui ne peuvent pas s’expliquer par le droit des contrat mais
qui s’explique dès lors que l’on la considère comme une institution.

1§ La société en tant que contrat


Art 1832 al 1 du CCiv « La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui
conviennent par un contrat d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur
industrie (le travail) en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui
pourra en résulter »
On en déduit deux conséquences :
On tire les éléments du contrat de société
On s’intéresse à la distinction entre la société en participation et la société créée de
fait

I- Eléments essentiels du contrat de société


Le contrat de société est un contrat nommé.
Les caractéristiques essentielles du contrat de société :
- Pluralité d’associés
- L’affectio societatis (l’intention de collaborer à l’œuvre commune)
- Les apports
- L’intention de réaliser des bénéfices, de les partager

A) La pluralité d’associés
Au moins 2 personnes, cependant il existe l’EURL qui peut être constitué par une seule
personne ainsi que la SASU.
Ca peut aussi être plus que deux personnes, la sociétés en commandite par action(SCA) il
faut être minimum 4, pour la SA non coté minimum 2 mais coté minimum 7.
Même si le nombre d’associés est variable, les droits et les obligation selon la structure
peuvent énormément variés, on peut dégager un ensemble de droit qui sont commun à
tous les associés quelque soit le type de sociétés en cause.

1) Tout associé a des droit politiques (art 1844 CCiv)


Dès lors qu’on a la qualité d’associé, on a le droit de participer aux actions collectives.
Ces prérogatives revêt de formes :
- Un droit d’information
- Un droit de voter aux assemblées ; ce droit est d’ordre public

2) Tout associé a des droits financiers


Droits aux bénéfices distribués. Ce qu’on appelle les dividendes, calculées par titre, les
parts sociales et les actions.

3) Tout associé à des droits patrimoniaux


Les droits sociaux (les titres) ont une valeur vénale et font partie du patrimoine de
l’associé, c’est un bien incorporel sur ce bien le détenteur du titre est titulaire d’un droit
de propriété.
La valeur qui peut être déterminée en négociant ou qui peut faire l’objet d’une cotation
officielle

4) Tout associé a un droit à l’intangibilité de ses engagements


Il s’agit d’interdire d’augmenter les engagements d’un associé contre son gré, art 1836
du CCiv
Lorsqu’il s’est engagé il a tenu compte de certains éléments (type de société, activité … )
on ne peut donc pas modifier des engagements fondamentaux sans son accord.
Cet article impose que certaines décisions soient prise à l’unanimité. Ce principe il est
commun à tous les associés quelque soit le type de société.

5) Tout associé a le droit de rester dans la société.


Possibilité d’exclure un associé de la société, tranché par 12/03/96 proclame le
principe de l’interdiction de l’exclusion d’un associé

Deux types d’exception :


- L’exclusion légale (dans toutes les sociétés à capital variable) lorsqu’on
constitue la société on indique que le capital peut varier librement entre tel et tel
montant sans qu’on ait a modifié le statut, variation par l’arrivée de nouveaux
associés ou par le retrait d’associés.
L’hypothèse d’une incapacité qui affecterait une partie des associés, l’autre
partie peut proposer au juge de racheter les droits sociaux des personnes
devenues incapables.
Le redressement, la liquidation judiciaire, le tribunal peut imposer la cession
des droits sociaux d’un dirigeant
- L’exclusion statutaire, les actionnaires au moment de la formation de la société
ont intégrés dans les statuts une clauses prévoyant l’exclusion d’un actionnaire.
Le législateur est silencieux, dès 1893 on a CA 18/11/1893 valide ce type de
clause. Les tribunaux n’admettent l’exclusion que si celle ci repose sur des motifs
bien précis et prévu dans les statuts de plus ces motifs doivent être objectif, les
motifs d’exclusion doivent correspondre à des faits qui permettent donc
d’admettre de manière objective que l’associé à perdu l’affectio societatis, cette
clause doit également prévoir la mise en œuvre de l’exclusion (la procédure
d’exclusion, et l’indemnisation) conditions remplies = clause valable

B) Affectio societatis
La qualification du contrat de société est subordonnée à la démonstration de l’existence
de cet élément, qui n’apparaît pas de manière explicite à la lecture de cet article.
Condition qui est déduite de l’article lui même et qui apporte une dimension
psychologique « volonté de chaque associé de collaborer effectivement à l’exploitation
du fond dans un intérêt commun et sur un pied d’égalité avec les autres associés »
Cet élément doit exister à la date de la création de la société et doit durer aussi
longtemps que la société.
Dès lors que la société va acquérir la personnalité morale, cet élément ne sera plus pris
en compte.
La société au départ est un contrat, il prendra l’appellation de statut dès lors que la
société deviendra une personne morale, comment devient-elle une institution ?
Par l’accomplissement d’une formalité, l’immatriculation, elle sera alors contrat et
institution.
Dès lors qu’on a les éléments caractéristiques d’un contrat, qui existent au départ et
disparaissent, la qualification de contrat est remise en cause.
Dès lors qu’on sera fasse à une société duale, la logique voudrait que la disparition de
l’affectio societatis conduise à une requalification, à la disparition de la société
cependant ce raisonnement n’est pas appliqué. Dès lors que la société a acquit la
personnalité morale, la disparition de l’affectio societatis ne conduit pas à la disparition
de la société.
Cet élément sera surtout pris en cause dans l’hypothèse d’une société que contrat
(société en participation essentiellement)

C) Les apports
Ils consistent dans des biens dont les associés transfert la propriété ou la jouissance à la
société en contrepartie des quels ils reçoivent des droits sociaux art 1843-2 al 1du CCiv

1) Les considérations générales


Les apports sont obligatoires, l’obligation subsistent, les droits des tiers sur les apports

les apports sont obligatoires


Chacun des associés doit avoir obligatoirement fait un apport, ce principe n’a pas
d’exception. Les apports effectués par les associés vont constituer le patrimoine initial
de la société, l’ensemble des apports effectué vont constituer le capital social.
Les apports peuvent être inégales et de nature différente.
Ces apports doivent être effectif, de nature à procurer à la société un bien représentant
une valeur certaine.
Pour apprécier le caractère fictif ou non on se place toujours au moment de la
constitution de la société, le jour de la signature des statuts.
Si le caractère fictif lié à une perte de valeur apparaissait postérieurement à l’apport il
ne remettrait pas en cause l’apport.

Le caractère permanent
L’obligation subsiste tout au long de la vie de la société, art 1843-3 du CCiv L’apporteur
est tenu de remettre à la société les biens qu’il a promit d’apporter, cette obligation
subsiste même après la dissolution de la société ; le législateur permet dans certaines
sociétés de décaler dans le temps ce que l’on a promis d’apporter.
La libération des apports = versements effectifs
Le fait de ne pas apporter ce que l’on promet ne remet pas en cause le statut d’associé
d’après la jurisprudence. 24/03/1954

Le droit des tiers sur un apport


Hypothèse où l’apport serait fait en société, en vu de faire échec à un droit dont
disposerait une tierce personne (transfert de bien à la société pour se protéger des
huissiers) il ne faut pas apporter dans un objectif de fraude

2) Les considérations particulières

Les apports en numéraire


C’est apporter une somme d’argent, soit on apporte les fonds en espèce, soit un virement
bancaire. Echéance fixée pour verser l’apport qui peut être échelonné ; si les dates ne
sont pas respectées il y aura des intérêts.
Pour certaines sociétés, le législateur prévoit la possibilité de saisir les titres non libéré

Les apports en nature


C’est un apport de bien autre que l’argent, qu’il soit meuble corporel ou incorporel
(brevet) ou un immeuble dès lors qu’il sont susceptible d’une évaluation pécuniaire.
C’est un transfert de droit de propriété du patrimoine de l’apporteur vers celui de la
société on peut aussi apporter la jouissance du bien. On offre la possibilité d’utiliser le
bien.
Le bien qu’on va apporter à la société doit pouvoir faire l’objet d’une exploitation
commerciale.

- L’apport en propriété
Art 1843-3 al 2 du CCiv, l’apport en propriété est réalisé par le transfert à la société de la
propriété des biens apportés et par la mise de ces biens à la disposition effective de la
société.
Le CCiv n’organise aucune modalité particulière de mise à disposition d’un bien apporté,
il y a une analogie qui est faite par rapport au contrat de vente et on renvoi à l’obligation
de délivrance telle que prévue dans le cadre d’une vente. 1604 et suiv du CCiv seule la
contrepartie est différente.
La société devient propriétaire du bien apporté, titulaire du bien, titulaire du droit de
propriété les associés n’en sont pas copropriétaire
Les associés sont titulaire d’un droit assimilable au droit de créance, ils sont comme
pourrait l’être des tiers, ils ont un droit de créance sur le patrimoine mais n’ont aucun
droit sur ce patrimoine.
Pour devenir propriétaire il faut avoir un patrimoine « seuls les sujets de droit ont un
patrimoine », la société ne peut devenir propriétaire des biens apportés que si elle
acquiert une existence juridique, que si elle est un sujet de droit.
Le transfert de propriété ne sera effectif qu’à partir du moment où la société devient une
personne morale. Pour acquérir cette personne morale immatriculation
=> Ce transfert est donc possible à partir de l’immatriculation
Que se passe t il si le bien venait à périr pendant le délai entre l’engagement d’apport et
l’immatriculation ?
Tant que le transfert de propriété n’a pas été effectif le transfert des risques n’est pas
effectif. après l’immatriculation la société est propriétaire et donc assume le risque
On ne peut pas remettre en cause la qualité d’associé à l’apporteur.
L’apporteur est tenu de garantir à la société dans les mêmes conditions d’un vendeur à
l’égard de son acheteur La société bénéficie de la garantie d’éviction et des vices
cachés.

- L’apport en jouissance
Ici on fait une mise à disposition de bien au profit de la société pour un temps déterminé
sans qu’il y ait transfert de droit de propriété c’est un droit d’usage, durant une période
pendant laquelle la société va pouvoir user du bien librement.
Pour l’apporteur l’inconvénient est que se contentant de transférer un droit d’usage, la
contrepartie sera moindre que si il transférait la pleine propriété.
Mais ici, l’apporteur demeure propriétaire du bien, cela signifie que si pour une raison la
société venait à être dissoute ce bien ne pourrait pas être saisit par les créanciers
sociaux

- L’apport d’un usufruit ou d’une nu propriété


Usufruit + nu propriété = propriété, on crée des droits réels à quelqu’un ici la société.
Cet usufruit pourrait être saisit par des créanciers sociaux, droit réel qui peut être cédé,
saisit ;
L’apport peut porter sur un usufruit existant, la société ne bénéficiera des droits de
l’usufruitier (l’apporteur) que jusqu’au décès de celui ci ou jusqu’au terme prévu lors de
la constitution du droit d’usufruit (art 617 du CCiv), un nu propriétaire à vocation à
devenir pleinement propriétaire par la réintégration de l’usufruit dans son patrimoine.
L’usufruit ne peut excéder 30 ans art 619 du CCiv

L’apport en nu propriété, intérêt modeste puisque la société ne peut pas utiliser le bien,
elle a vocation à devenir pleinement propriétaire.
On parle d’usufruit et de nu propriété portant sur des biens apportés. Quand on apporte
un bien la contrepartie c’est des droits sociaux, un droit de propriété sur un titre (part
sociale ou actions) un titre c’est un bien meuble incorporel, ca veut dire que dès lors que
l’on apporte on a un droit de propriété sur un bien meuble incorporel à partir de ce
moment on peut démembré ce droit de propriéte (un usufruit ou nu propriété sur un
titre)différent de sur des apports.

Les apports en industrie (travail)


On apporte pas de bien, on apporte son travail, ses services c’est une possibilité offerte
par toutes structures aux exceptions près de la société anonyme. mais c’est un associé
à part entière
Mais pas fréquent car on pense souvent au contrat de travail. Théoriquement
l’ensembles des apports constitue le capital social sauf les apports en industrie ils sont
exclus du capital social.
L’idée de base était d’imposer un capital social initial, la plupart des sociétés ne pouvait
être constituée que si un capital social minimum était constitué disparition pour la
plupart des sociétés mais pas toutes (SA qui impose 37 000 euros).
L’idée était d’imposer une garantie pour les créanciers, l’idée d’exclure l’apport en
industrie du capital social découle de cette idée car on ne peut pas saisir l’apport en
industrie.
L’apporteur en industrie va être associé et va bénéficier de l’essentiel des droits
reconnus aux associés (dividendes, voter…) par contre ces droits sociaux seront
incessibles (il ne peut pas monnayer son départ, car l’apport est immatériel)

D) La participation aux résultats de l’exploitation


Possibilité de constituer une société soit pour partager les bénéfices soit pour tirer
profit des économies qu’elle procure, déduit 1832 al 1 du CCiv
Il faut aussi que les associés contribuent aux pertes, il n’y a aucun texte qui explique ce
qu’est un bénéfice ; définition par le juge « le bénéfice est un gain pécuniaire qui
s’ajouterai à la fortune des associés » mais aussi un gain matériel , al 1 de l’article 1932
en ajoutant la possibilité de constituer une société dans l’objectif de constituer une
économie.
Concurrence juridique entre association et société, comment les distinguer ? Par rapport
à la répartition des bénéfices :
Si c’est une société ca sera répartit entre les associés
Association ce bénéfice restera dans la société

Ces 4 élément = contrat de société, si il en manque un on serait en présence d’autre


chose (contrat bail, entreprise, travail … )

II- Distinction société en participation et société créée de fait

Le droit des sociétés prévoit deux types de sociétés contrat :


- En participation
- Crée de fait (création prétorienne)
- La société dites en formation

A) Société en participation
1871 du Cciv que les associés ont convenu de ne pas immatriculer au RCS, cette
immatriculation fait naitre la personnalité morale. Par ricochet la société en
participation n’étant pas immatriculé ne va jamais acquérir cette personnalité morale,
elle demeurera une société contrat.
Aucun attribue attaché à la personnalité juridique apparaitra, ne pourra pas ester en
justice, mise en redressement judiciaire, ni être liquidée ..
Cette société peut être parfaitement connu des tiers, le caractère civil ou commercial de
cette société va dépendre de son objet social. Dès lors qu’elle a un objet social
représentatif d’une activité énuméré à l’art L110-1 du CCom société commercial
Dans le cas inverse il s’agira d’une société civile. Il y a un très fort intuitu personae.
Elle est avant tout un contrat de société, ainsi cela suppose une pluralité d’associés (au
moins 2) peut importe que ce soit une personne physique ou morale. Il faut qu’il y ait un
affectio societatis, l’intention de partager les bénéfices entre les associés, engagement de
contribuer aux pertes. Il faut que les associés réalisent des apports.

Les associés peuvent convenir librement de l’objet, du fonctionnement et des


conditions de la société en participation (grande liberté contractuelle), la licéité de
l’objet social, l’interdiction d’augmenter les engagements des associés, interdiction de
faire publiquement l’épargne.
Le droit pour tout associé de participer décisions collective, interdiction clauses léonine
art 1844-1 al 2 CCiv

Lorsque l’objet social est commercial :


Ce sont les dispositions applicables à la société en nom collectif qui joue, le législateur
renvoi aux règles de fonctionnement, applicables à la société en nom collectif. Lorsque
c’est civil, c’est les dispositions applicable aux sociétés civiles qui vont jouer.
Les statuts ou actes ultérieurs peuvent désigner un ou plusieurs gérant choisi parmi les
participant ou en dehors d’eux (tiers).
Si aucun gérant n’est expressément désigné, tous les participants sont considérés come
gérant, le contrat de société fixe librement les conditions de révocation ou de démission
du ou des gérants. Ce sont les participants qui vont fixer librement la rémunération du
ou des gérants.
Vis à vis des tiers, le ou les gérants, a selon 1872-1, les plus larges pouvoirs sur les liens
dont il a apparemment la disposition, il va agir en son nom personnel comme si c’était
ses biens, la société n’a pas été révélée aux tiers et donc ces tiers ne connaissent que le
gérant ; conséquences doubles :
les participants n’ont aucunes action contre les tiers qui ont contracté avec le gérant
Les tiers n’ont d’actions que contre le gérant avec lequel ils ont traités, ils n’ont
aucunes actions possible contre les autres participants
Le gérant fait écran entre les participants et les tiers

L’art 1872 -1 du CCiv va organiser trois hypothèses permettant aux tiers d’agir contre
les participants :
- Tous les participants agissent en qualité de participant, d’associés, au vu et au su
des tiers, chacun des associés est alors tenu à l’égard des tiers, des obligation
nées des actes accomplis par l’un des associés, avec solidarité si société
commerciale, sans solidarité si société en participation civile
L’hypothèse ou le gérant révèlerai l’existence de la société et l’identité des
participants sans leur accord . Arrêt 15/07/1987 réponse négative il faut que
la révélation soit volontaire.

- Alinéa 3, l’un des participant par son immixtion dans la gestion à laisser croire au
cocontractant qu’il entendait s’engager à son égard théorie de l’apparence , le
tiers pourra se retourner contre son cocontractant mais aussi contre le
participant qui se serait immiscé.

- Alinéa 3, le cas où il est prouvé que l’engagement a tourné au profit de l’un des
associés
Le pouvoir du gérant vis à vis des associés :
Ils sont en principe fixés par les statuts à défaut le gérant peut faire tous les actes de
gestion dans l’intérêt de la société, les actes accomplis par le gérant en violation des
statuts n’en serait pas moins valable à l’égard des tiers.
Il est possible d’introduire dans les statuts des clauses limitatives de pouvoir, on va
limiter les pouvoirs du gérant, clause qui va conditionner l’exercice de son pouvoir à une
autorisation préalable.
Un gérant contracte avec un tiers en infraction avec une clause limitative de pouvoir, est
ce que l’acte conclu est valable ?
Ces clauses sont inopposables aux tiers, l’acte qui a été conclu il est valable, art 1165
du CCiv effet relatif des conventions
Le fait qu’il n’est pas respecté le contrat de société engagera sa responsabilité
contractuelle DI en raison du préjudice éventuellement subit
Si il n’y a pas de clause, le gérant peut tout faire dans l’intérêt de la société

Relation des participants avec la société en participation :


Ils sont également associés, ils vont pouvoir bénéficier de tous ces attributs de cette
qualité, ils ont le droit de voter, de participer aux assemblés, droit aux dividendes,
contribuer aux pertes …
Dès lors qu’on décide de choisir un gérant, est ce que les autres participants peuvent
gérer la société ? Normalement leur rôle est de contrôler la gestion, ils peuvent effectuer
ce que l’on peut appeler une gestion interne qui se concrétise par des conseils, des votes

Mais d’aucune manière la gestion doit s’externaliser, ne pas donner l’impression que l’on
est gérant. (direction de fait : associé qui se déguise en gérant)

Concernant les causes de dissolutions :


On retrouve celle de la société en nom collectif, si la société en participation est
commerciale, et on retrouve celle des sociétés civiles si elle est civile.
Concerne la dissolution de plein droit par l’arrivée du terme, normalement la société est
dissoute sauf si on renouvelle, dès lors que c’est une personne morale ce terme
maximum est de 99 ans mais renouvelable par tranche de 99 ans. Une société est un
contrat à DD mais à une durée de vie infinie.
Une société en participation sans limitation de durée, il est possible de créer une SP à
durée indéterminée La dissolution peut résulter de la volonté unilatérale de l’un des
participants, En général on fixe une durée pour éviter cela.
Si la dissolution est décidée ou provoquée, va s’organiser par la suite la procédure de
liquidation : procédure de liquidation de droit commun, le règlement du passif externe
et après le passif interne et si il reste encore quelque chose il se le partage entre eux ;

B) Société créée de fait


Art 1873 du CC : étend le régime des société en participation aux sociétés créées de fait
mais la notion n’est pas définie
On va se référé à la doctrine et à la jurisprudence, la société créée de fait serait celle qui
se constitue spontanément sans écrit ni publicité et souvent même sans que les associés
en soit conscient.
Cette société est la situation dans laquelle deux ou plusieurs personnes se comportent
en fait comme des associés sans entreprendre la moindre démarche pour constituer une
société.
La société DE fait n’est pas la société créée de fait, la société de fait est une société au
départ immatriculée et qui pour une raison a été annulée.
La société de fait se rapproche des nullités de société.
Ex : Celui d’époux, de concubins qui exploitent ensemble un commerce et qui pour
des raisons se séparent donc volonté de démontrer une société de fait pour demander la
liquidation donc le partage.
Aussi entre sociétés qui travaillent ensemble à l’exploitation d’une activité et
qui cesse, volonté de démontrer l’existence d’une société créée de fait.

La société créée de fait ressemble beaucoup à la SEP, car elle n’est pas immatriculée au
RCS elles n’ont pas de personnalité juridique. Elles respectent les caractéristiques
fondamentales du contrat de société.
La différence est que : Les associés en participation savent qu’ils font une société et
conviennent d’une volonté de ne pas l’immatriculée, les associés de fait sont en société
sans le savoir et ne pensent donc pas à l’immatriculée.
Art 1873 renvoi au régime des sociétés en participation pour connaître le régime des
sociétés de fait.
Le législateur applique aux deux formes de société contrat exactement le même régime,
si on a entre les deux types de société une différence conceptuel qui est une volonté de
ne pas immatriculé et dans l’autre cas une conscience, sur le plan du régime juridique ca
n’a pas de conséquence.

2§ La société en tant qu’institution

Dans la plupart des cas on crée une société dans l’objectif qu’elle soit personne morale.
Dans le système anglo saxon, la personnalité morale né de a rencontre des volontés,
certains vont conditionné la personne morale à certaines formalités, ici,
l’immatriculation. A partir de cela la personnalité morale naitra et il s’agira d’un sujet de
droit (possibilité d’avoir un patrimoine, personnalité juridique, ester en justice …)
Durant cette période de formation on sera en présence d’une société en formation, il
s’agit d’une société qui est au stade de contrat mais qui a vocation à l’être. Vu de
l’extérieur ça peut être délicat de distinguer une société en formation d’une société créée
de fait.

I- Distinction entre société en formation/ SCF


La société en formation n’a d’existence qu’en vu de l’acquisition de la personnalité
morale tandis que la SCF va exister à partir du seul accord contractuel.
Selon l’art 1843 du CCiv, repris à l’art L210-6 du CCom, les personnes qui ont agit au
nom d’une société en formation avant l’immatriculation sont personnellement tenues
des obligations nées des actes ainsi accomplit, avec solidarité dans le cas d’une société
commerciale et sans dans le cadre d’une société civile, ces actes ne lient pas ceux qui
n’ont pas participé. Dans ce cas ils n’ont pas à supporter les engagements découlant de
ces actes.
Ex : L’un des associés contracte avec un tiers, il loue un local commercial, la société n’est
pas immatriculé, si cet acte a était accomplit par un associé pour le compte d’une société
en formation le bailleur ne pourra se retourner que contre celui qui a signé l’acte.
Si il s’agit d’une SCF, on va appliquer les règles de la société en participation et donc les
exceptions prévues à l’art 1872-1 du CCiv, agir à la vu et à la su des tiers… elles peuvent
être mises en œuvre. Il va y avoir une confrontation entre les parties, le tiers et le
défendeur vont essayer de démontrer une SCF.

La jurisprudence a essayé de mettre en place un critère objectif, la jurisprudence va


regarder l’activité, ce qui va caractériser l’existence d’une SCF c’est l’exercice de manière
durable et importante de l’activité sociale. Les magistrat vont requalifier la société en
formation en SCF et donc vont appliquer les règles de la SEP.
A contrario, la reconnaissance d’une société en formation se réduira aux hypothèses
où les actes accomplit sont ceux nécessaire à la constitution de la société.

II- La naissance de la personnalité morale


Elle née à la date d’immatriculation cette date est portée en tête de l’extrait d’inscription
délivrée par le greffier, toute personne immatriculée au RCS est tenu d’indiquer sur ces
factures, commandes, tarifs, documents publicitaire, correspondances un certain
nombre de mention obligatoire.
- Le numéro unique d’identification de l’entreprise (le numéro siren)
correspondant à un numéro d’identification du répertoire sirene
- mention RCS suivi du nom de la ville où se trouve le greffe où elle est
immatriculée
- Le lieu de son siège social ou son état de liquidation.

Les mêmes mention doivent figurer sur le site, à cette date la elle va acquérir la
personnalité morale et donc la qualité de commerçant, une action en justice contre une
société en formation n’est pas possible, elle ne peut pas contracter.
On reconnu une sorte de « personnalité juridique embryonnaire » en admettant qu’une
société en formation puisse participer à un appel d’offre.

Partie 1 : Le droit commun des sociétés


Chapitre 1 : La constitution

Section 1 : L’individualisation de la société


1§ La désignation
Les sociétés ont un nom qui est leur dénomination sociale, mention obligatoire des
statuts, elle doit être précédé ou suivit de l’indication de la forme de la société
concernée. Cette dénomination va revêtir trois formes possibles :

A) La dénomination est tirée de l’objet de la société


La limite serait de tromper par la dénomination, que ce ne soit pas la réelle activité.
Certaines activités sont réglementées (banque, crédit, investissement) dès lors que l’on
n’exerce pas cette activité on ne peut pas l’utiliser dans la dénomination.

B) La dénomination comportant un nom de personne


Il est possible d’incorporer dans la dénomination sociale le nom d’un ou plusieurs
associés, cette dénomination ne doit pas consister à utiliser soit le nom de famille soit le
pseudonyme d’un tiers dès lors qu’il y a un risque de confusion.
Hypothèse selon laquelle une dénomination sociale qui comporte le nom d’un associé,
fera l’objet d’une contestation en cas de retrait de ce même associé de la société si
logique purement civiliste c’est un droit extrapatrimonial (incessible ..) théoriquement
on devrait dire que vu que le nom fait partit de la personne elle peut interdire son
utilisation
Mais la Cour de cass 12/03/85 arrêt BORDAS elle a inventé une théorie le nom de
famille se serait détaché de la personne et serait né au niveau de la société un véritable
droit de propriété intellectuel au bénéfice dont serait titulaire la société sur ce nom

Arrêt DUCAS 24/06/2008, ce monsieur s’associe avec une personne pour créer une
société dont l’objectif serait la fabrication d’ustensile de cuisine ; il donne son nom à la
dénomination social, après ils se fâchent et il apprend que les associés ont déposé le
nom DUCAS au titre de marque et celui si veut s’opposer à ca. Les autres associés
pensent que la société à un droit de propriété sur le nom DUCAS, mais c’est un nom avec
une antériorité forte, donc si on autorisait se raisonnement les associés pourraient
utiliser la notoriété mondiale de monsieur DUCAS à des fins personnelles.
=> Ils vont créer une variante, dès lors qu’on a un nom notoirement connu il existerait
un droit de propriété près existant sur ce nom dont serait titulaire la personne.
La société ne pourrait pas l’utiliser au titre de marque mais seulement pour un usage
particulier.
Notoirement connu = au moins une notoriété nationale

C) La dénomination de fantaisie
On évite les termes injurieux contraire aux bonnes mœurs, attention aux appellations
trop proche d’autres appellations (phonétique, graphique) pour éviter les confusions
sinon censure du nom.
Certaines marques sont extrêmement connu et interdise l’utilisation du nom même pour
une activité différente.

2§ Son siège social


Les sociétés doivent avoir un domicile que l’on appelle siège social.
C’est le lieu ou se trouve la direction effective de la société, en pratique celui où
fonctionne les organes de directe et les principaux services administratif. Cela ne
correspond pas nécessairement au lieu d’exploitation.
Bien souvent le lieu d’exploitations et de direction sont similaires. Ce siège social doit
être mentionné dans les statuts. Il joue un rôle important parce qu’il permet de
déterminer plusieurs choses :
- La loi applicable à la société
- Connaître le tribunal compétent en cas de litige
- Connaître la nationalité de la société, toute société ayant son siège social en
France est française

A) Notion de siège social fictif


Le siège indiqué dans les statut est fictif quand il ne correspond pas au lieu où la société
à en réalité son centre d’activité juridique, les organes de direction de la société. Les
tribunaux ont un pouvoir souverain d’appréciation pour qualifier ce siège statutaire de
fictif et de déterminer le lieu du siège social réel.
Lorsque la fictivité du siège statutaire est établit les tiers ont une option, ils peuvent
choisir entre le siège statutaire qui est fictif et le siège réel, ne peut pas opposer aux tiers
le siège statutaire si il s’avère qu’il est fictif elle ne peut pas non plus leur opposer le
siège réel si les tiers veulent retenir le siège statutaire même si il est fictif.
Son objectif est de contrecarrer une stratégie qui consiste à situer le siège social fictif
loin de la zone géographique représentative de l’activité de la société.
Une astuce serait de fixer un siège social fictif dans un lieu très éloigné du lieu d’activité
de la société i.e. du lieu où se trouve ses clients.
Ex : Imaginons qu’on ait une société qui ait une activité essentiellement à Perpignan et
qui fixe son siège social à Lilles. En cas de conflit, quel est le tribunal territorialement
compétent ? C’est le tribunal de Lilles mais pour éviter les problèmes de déplacements
(rencontre des avocats, se rendre aux tribunaux etc.), les tribunaux peuvent requalifier
le siège social et le considérer comme fictif. Donc à partir de là, on a un siège social fictif
situé à Lilles et un siège social réel fixé à Perpignan. Le demandeur a donc le choix de
prendre en considération soit le siège social fictif statutaire, soit le siège social réel. Cette
appréciation appartient aux juges du fond.

B) Le choix du siège social


Le plus souvent il est situé dans les locaux dont la société à la jouissance privative soit en
tant que propriétaire soit en tant que locataire soit en tant que sous locataire.
Le siège social ne peut être installé de façon permanente dans un local à but
d’habitation, on peut le fixer provisoirement dans un local d’habitation du représentant
légal de la société.

C) Le transfert du siège social


Le lieu du siège social est une mention obligatoire des statuts tout transfert du siège
social va conduire à une modification statutaire.
On a les AG ordinaires AG qui prennent toutes les décisions qui ne modifient pas les
statuts les conditions de majorité de quorum
Les AG extraordinaire toutes les décisions qui modifient les statuts. Les textes fixent
les conditions de quorum
Les AGE n’imposent pas l’unanimité, si le transfert du siège social entrainait un
changement de nationalité dans cette hypothèse il faudrait l’accord unanime des
associés. principe d’intangibilité des engagements

3§ Sa nationalité
Tout d'abord, c'est apprécier la loi applicable à la société en vue de définir son statut
juridique (quelles sont les règles de constitution, de fonctionnement, de dissolution de la
société…). L'idée est de savoir si la loi française s'applique ou pas à la société.
De plus, seconde raison justifiant ce rattachement, c'est la détermination de l'attitude de
la société à jouir des droits rattachés aux nationaux français. Il va s'agir ici de savoir si la
société peut bénéficier d'une concession de services publics qui soit réservée aux
sociétés françaises comme pouvoir bénéficier d'un marché d'armements qui peut être
réservé aux nationaux, est-ce que la société peut bénéficier d'un traité signé par la
France ?

Pour déterminer ce lien entre une société et un Etat donné, on parle de nationalité. Dès
lors qu'une société est rattachée à l'Etat française, on dit qu'elle est française.

La notion de nationalité n'a pas du tout la même portée concernant les sociétés par
rapport aux personnes physiques. La nationalité d'une société contrairement aux
personnes physiques n'est pas une et indivisible. Selon les lois applicables il peut y avoir
des critères particuliers pour reconnaître ou non la nationalité française à la société.
La nationalité est accordé en général aux société qui ont leur siège social sur le
territoire.
Il peut y avoir des lois particulières qui vont conditionner la reconnaissance de la
nationalité française à des critères supplémentaires, la nationalité des dirigeant par
exemple.

Section 2 : L’objet social


1§ La comparaison
L’objet social ne doit pas être confondu avec l’objet du contrat de société qui consiste
selon l’art 1832 du CCiv à la mise en commun d’apport en vu de partager les bénéfices.
L’objet social représente le type d’activité choisi par la société et précisé dans les statuts.

Il ne doit pas être confondu avec la cause du contrat de société correspondant aux
motivations ayant conduit à la création de la société.

Ne doit pas être confondu avec l’intérêt social , ce dernier étant un impératif de
conduite qui s’impose aux organes de la société.

Il ne doit pas être confondu avec l’activité sociale, bien souvent objet social et activité
sociale sont synonyme, l’objet social correspondrait au programme qu’elle s’est fixée
alors que l’activité sociale est l’activité réellement exercée par la société.

2§ Les caractéristique de l’objet social


Sous peine de nullité de la société l’objet social doit être licite il ne doit pas être
contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
L’objet social doit être déterminé, les sociétés n’ont pas vocation à faire n’importe quoi
elles doivent afficher un objet social constitutif du programme quelles se proposent de
réaliser. En général on le détermine de manière large mais il ne faut pas qu’il devienne
un programme universel, réaliser toutes sortes d’activités économique, il faut le préciser
à minimum.
Cette nécessité est dépassée, normalement une société doit agir dans le cadre de son
objet social c’est le principe de spécialisation de la personne morale, en dehors de son
objet social on considère que la société est incapable juridiquement,

Section 3 : La notion d’intérêt social


C’est un guide conduite qui va s’appliquer à la manière dont ils vont mettre en œuvre
l’objet social ;
La responsabilité civile des dirigeants de la société est conditionné à l’existence d’une
faute mais l’appréciation de la faute se fait par rapport à la notion d’intérêt social, les
dirigeants qui agiraient contre l’intérêt social pourrait voir sa responsabilité civile
engagée.

1§ Une vision minimaliste de l’intérêt social


C'est une vision défendue par différents auteurs comme SCHMIDT de Strasbourg, qui
s'appuie sur l'article 1833 du Code civil qui dit que " Toute société doit être constituée
dans l'intérêt commun des associés."
Ainsi une société est un contrat, l'intérêt du contrat est l'intérêt des associés donc le
contrat est fait pour les parties au contrat. Donc à partir de là, l'intérêt de la société qui
est un contrat est l'intérêt des parties au contrat c’est-à-dire les associés. Donc l'intérêt
social est l'intérêt des associés. C'est une vision très contractuelle de la société mais la
nature de la société est duale. Cette conception contractuelle va réduire l'intérêt social à
l'intérêt des associés. Donc les actions des organes de la société doivent se faire selon
l'intérêt des associés.
A la suite de cette théorie, on peut décrire une vision de maximaliste.

§2 – Une vision maximaliste

L'intérêt social est conçu comme l'intérêt de l'entreprise, l'entreprise appréhendée de


manière très large donc c'est l'intérêt des associés mais aussi celui da la société comme
personne morale, des salariés et des parties prenantes c’est-à-dire les clients les
fournisseurs, l'environnement socio-économique. Il y a une fonction sociale donnée à
l'entreprise. Cette conception large dépasse le cadre stricte de la personne morale pour
prendre en compte l'environnement.
Cette conception est aussi critiquable ; on ne parle pas d'intérêt de l'entreprise. Une
entreprise est un concept économique qui recoupe en partie la notion de société. Ce
n'est pas conforme au texte car le texte parle de l'intérêt de la société.

3§ Une vision médiane


La vision très largement reconnue en doctrine, reconnue par les magistrats, le
raisonnement part de la reconnaissance de la personnalité juridique à la société, la
société est un sujet de droit donc elle a un intérêt personnel en tant que sujet de droit
c’est donc l’intérêt de la personne morale en tant que sujet de droit. C’est une
reconnaissance forte de la personne juridique de la société.
L’intérêt de la société c’est l’intérêt de la société en tant que sujet de droit et donc ce
n’est pas la réunion des intérêts des associés.

Chapitre 2 :La dissolution

Section 1 : Les causes de la dissolution


On peut les regrouper en 5 catégories :

1§ Les dissolutions de plein droit


Il faut le traduire par automatique, la cause la plus classique est l’arrivé du terme prévu
dans les statuts art 1844-7 CCiv le terme ne peut excédé 99 ans conformément à l’art
1838 du CCiv, généralement les statuts fixent une durée plus courte.
Décision prise en AGE, la décision pour prorogé doit être prise un an avant l’arrivée du
terme, elle peut également être tacite. Il est possible d’introduire une clause dans les
statut de prorogation automatique.
Cette prorogation tacite semble admise 23/10/2007 dans l’hypothèse où il y aurait ce
type de clause. pas cette clause la prorogation tacite est impossible
Si le terme étant arrivé les associés continu à exploiter la société nouvelle notion, la
« société devenue de fait »
Autre cause de dissolution de plein droit la réalisation ou extinction de l’objet social
2§ Les dissolutions décidé par les associés
art 1844-7 CCiv : les associés peuvent décider sans attendre l’arrivée du terme de
dissoudre la société, c’est une AGE car cela modifie les statuts selon les modalités
prévues par les textes.
Il peut y avoir des rivalités qui créées des mésententes qui conduisent à dissoudre la
société. Il faut prendre une décision à une majorité renforcée, mais dans le cas où un
associé est largement majoritaire peut prendre la décision seul en principe l’AGE est
souveraine donc cette attitude ne pourrait pas être contredite mais ici la jurisprudence
considère que la société à une existence propre, indépendante des associés qui l’a
compose.
La théorie de l’abus de majorité qui s’appuie sur l’abus de droit, à pour but de nuire
aux associés et va à l’encontre de l’intérêt de la société, il n’y a pas de vices dans cette
décision mais elle est abusive.
L’abus de majorité est enfermée dans 2 conditions cumulatives :
- Décision prise par les majoritaires contre les minoritaires
- Contraire à l’intérêt social
Nullité de la décision qui a été prise

3§ Les dissolutions résultant d’un jugement décidé par le magistrat


Trois hypothèses :

1ère hypothèse : Des cessions ou transmission successives de parts sociales aboutissent


à la réunions de tous ces titres en une seule main avant c’était une cause de
dissolution de plein droit car l’art 1832 du CCiv prévoit en principe une pluralité
d’associé avec l’émergence des sociétés unipersonnelle (EURL…) donc remise en cause,
une SARL qui deviendrait unipersonnelle se transformerait automatiquement en EURL
donc pas de dissolution. SAS qui deviendrait unipersonnelle deviendrait une SASU. Pour
les autres sociétés le fait que tous les titres soient détenus par une seule personne
apparaitrait comme une cause de dissolution. Le fait de devenir une société
unipersonnelle n’est pas une cause de dissolution automatique pour la SARL et la SAS
cela n’empêche pas que la décision de dissolution peut être volontaire, la personne ne
désirant pas rester seule.
La dissolution des sociétés unipersonnelle va s’opérer selon un mécanisme dérogatoire,
elle va entrainer la transmission universelle du patrimoine de la société à l’associé
devenu unique sans que l’ont procède à une liquidation. l’actif et le passif du
patrimoine de la société vont être transmis directement dans le patrimoine de l’associé
unique, cet associé va devenir créancier des créances sociales mais il est aussi débiteur
des dettes sociales.
Ce mécanisme peut être dangereux dès lors que l’associé unique est une personne
physique, si le passif transmis est très important, cette personne peut se retrouver
ruinée.
Loi du 15 mai 2001 la transmission universelle du patrimoine ne peut s’opérer que
dans l’hypothèse où l’associé unique est une personne morale dès lors que c’est une
personne physique ce sont les règles de droit commun qui vont s’appliquer.

2ème hypothèse : Le tribunal peut prononcer une dissolution, hypothèse selon laquelle
un associé invoquerait des justes motifs de dissolution, art 1844-7 du CCiv , un associé
d’une société saisit le tribunal de commerce et demande au juge de dissoudre la société.
Le juge ne prononcera la dissolution que s’il considère qu’il existe de juste motif, mais
qu’est ce que c’est que des « justes motifs » ?
Ils sont fréquemment liés à des disfonctionnements qui découlent d’une mésentente
entre les associés , la jurisprudence considère que ce n’est pas suffisant. Il faut que la
société en soit paralysée.
Il détache les associés de la société

3ème hypothèse : Celle d’une liquidation judiciaire 1844-7 al 7, ce sont les procédures
collectives, hypothèse de cessation de paiement elle doit « déposer le bilan » cela ouvre
une procédure juridique qui conduit à une analyse des raisons de cette cessation.
Le tribunal prévoit un redressement judiciaire
La liquidation judiciaire

4§ Les dissolutions résultant des dispositions statutaire


Prévu par les textes art 1844-7 al 8 permet aux associés de prévoir dans les statuts
d’autres cause de dissolution que celles énumérées par ces articles, ils peuvent adopté
toutes cause de dissolution appropriées.

5§ Résultant de causes particulières


A) Les causes particulières des sociétés de personnes
Très fort intuitu personae (société en nom collectif, et société en commandité simple)
On y classe la SNC et la SCS. Ces sociétés peuvent être dissoutes lors de la survenance
d'un évènement intéressant la personne de l'un de leur associé (ex : décès, interdiction
d'exercer le commerce, incapacité, révocation du gérant associé).

Ces sociétés s'articulent autour d'un très fort intuitu personae liant l'ensemble des
associés. C'est parce que on reconnait un fort intuitu personae que tout événement
affectant l'un des associés peut provoquer la dissolution de la société.

Ces dissolutions ne sont pas automatiques. Ce sont des règles supplétives ; ce sont des
règles auxquelles on peut déroger dans les statuts. Il est possible de prévoir dans les
statuts que en cas de décès d'un associé, la société continuera à exister avec les associés
survivants. Ce ne sont pas des dispositions impératives ; on va donc prévoir certaines
clauses. L'existence de ces dispositions est liée au caractère intuitu personae.

B) Les causes particulières aux sociétés à responsabilité limitée (SARL)


La SARL est une structure qui peut comporter soit plusieurs associés donc elle est à la
base pluripersonnelle. Il y a un phénomène particulier en ce qui concerne la SARL qui
est un maximum d'associés qui est de 100.
Il existe aussi une forme unipersonnelle : l'EURL qui est donc une forme de SARL.
Il est interdit à une EURL d'avoir pour associé une autre EURL. En cas de violation de ces
dispositions, la sanction n'est pas la nullité mais tout intéressé peut demander en justice
la dissolution de la société. Dans cette hypothèse, le tribunal peut malgré tout accorder
un délai pour régulariser (délai max de 6 mois). On est face à une dissolution possible
sous deux aspects : il faut que quelqu’un saisisse le tribunal et il y a aussi une possibilité
de régularisation ce qui permet d'éviter la dissolution.
Ces SARL peuvent être dissoutes lorsque leur actif net est inférieur à la moitié du capital
social. L'actif net est essentiellement composé du capital social auquel on ajoute les
réserves, auquel on ajoute les résultats.
Exemple : on a un capital social (50 000 euros), on a des réserves (20 000 euros), un
résultat de l'exercice négatif c’est-à-dire des pertes (- 60 000 euros). Si on calcule l'actif
net : 50 000 + 20 000 - 60 000 = 10 000 euros. Le montant du capital social est de 50 000
euros. La SARL peut être dissoute dès lors que l'actif net est inférieur à la moitié du
capital social donc ici inférieur à 25 000 euros. Ici on est dans la règle car l'actif net est
inférieur à la moitié du capital social (10 000 < 25 000 euros).

Tout intéressé peut demander au tribunal de prononcer la dissolution de la société. Dans


cette hypothèse-là, le tribunal va laisser un délai pour régulariser c’est-à-dire remonter
l'actif net à hauteur au moins de la moitié du capital social. On va augmenter le capital
social. Dans le cas inverse, la dissolution pourra être prononcée.

Si le nombre d'associés est supérieur à 100 (SARL = seul cas où on a un maximum


imposé par les textes), on considère qu'il y a plus d'intuitu personae. On doit donc
transformer la société. La transformation va provoquer la disparition de la SARL qui va
devenir une SAS, une SA.. Ce n'est pas réellement une dissolution, la transformation ne
provoque pas une dissolution puis une création c'est un changement de structure avec
maintien de la personnalité morale. En pratique la SARL disparait néanmoins.

C) Concernant les sociétés de capitaux


Le législateur différencie la SA en fonction de la possibilité ou non de faire offre
publique, le nombre minimum d’associé est de 7. Pour la SA qui ne fait pas offre
publique le nombre minimum d’associé est de 2.
Dès que le nombre d’associé est inférieur au minimum légal, la société doit
régulariser dans le délai d’un an sinon elle sera dissoute. Tout intéressé peut
demander la dissolution.
On retrouve la même logique pour le capital minimum : qui est de 37 000 euros pour
la SA, dès qu’il devient inférieur il faut régulariser sous un an sinon dissolution et tout
intéressé peut demander la dissolution.

Section 2 : La suite de la dissolution


1§ Les principes
Les règles applicables résultent de textes du CCom, les unes sont impératives L237-1 à
L237-13, les autres sont supplétives L237-14 à L237-31
La loi du 25 janvier 1985, les dispositions du code de commerce s’applique à toutes les
types de sociétés quelque soit la cause de dissolution.
Ces règles s’appliquent également au cas d’annulation de société, puisque en droit de
société, la nullité de société sont équivalentes.
Les nullités en droit des sociétés n’ont pas d’effet rétroactif. Le but de la liquidation est
de faire disparaître le patrimoine social en le partageant entre les associés.
La personnalité morale de la société subsiste afin de soutenir le patrimoine social. Cette
survie n’est reconnue que pour les besoins de la liquidation, permet de régler les affaires
en cours, de poursuivre provisoirement l’exploitation mais en aucun cas d’engager des
nouvelles opérations.
Puisque la société conserve une personnalité juridique, la société à besoin d’un
représentant, il convient de nommer un nouvel organe afin de représenter la personne
morale, il s’agit du liquidateur, ce dernier est désigné par les associés dans les conditions
prévues par les statuts c’est souvent l’un des associés. En cas de silence des statuts ou si
les associés n’arrivent pas à s’entendre pour effectuer cette désignation, le juge peut être
saisit pour qu’il désigne en justice un mandataire qu’on qualifie d’ad hoc. (mandataire
désigné spécialement pour quelque chose) Il va réaliser la liquidation

2§ Les opérations de liquidation


Une fois la dissolution acquise, est de l’appuyer en premier lieu d’une mention au RCS
qui ne doit pas être confondue avec la radiation.
Cette mention doit être obligatoirement ajoutée à la dénomination sociale (but
d’informer les tiers)
Le liquidateur va procéder à la réalisation de l’actif et au paiement du passif de la
société.
Le liquidateur va en priorité procéder à la réalisation de l'actif c’est-à-dire qu'il va
vendre l'actif, les biens à supposer qu'il y en ait un. Il va ensuite payer le passif de la
société.
Pour la réalisation de l'actif, le liquidateur a une totale liberté ; il vend au prix qu'il veut
et à qui il veut.
Concernant le passif à payer, ici, il faut distinguer deux types de passifs. On a le passif
externe c’est-à-dire toutes les dettes vis à vis des tiers & le passif interne c’est-à-dire le
passif envers les associés. Lorsque l'on parle de passif à payer c'est le passif externe qui
tout d'abord doit être considéré & éventuellement s'il reste des choses suite au
paiement de tous ces créanciers, on se tournera vers le passif interne.

Plusieurs hypothèses :
- Hypothèse idéale : L’actif social suffit à régler le passif externe, le passif interne
et on à un boni de liquidation :
Les créanciers sociaux sont tous désintéressés tous les associés récupère leur apport et
en plus un surplus est partagé entre eux

- Hypothèse plus importante : L’actif social permet de payer uniquement le passif


externe, ca veut dire que tous les créanciers sociaux sont désintéressés, mais les
associés perdent leur apport.

- Hypothèse la plus fréquente : L’actif social est insuffisant pour payer le passif
externe, certains créanciers sociaux n’ont pas été désintéressés, il y a encore des
sommes dues. Différente si société à responsabilité limité ou illimité :
SARL : les créanciers sociaux ne peuvent rien faire car ils ne peuvent se
retourner que contre le patrimoine social, dans cette hypothèse là les associés
perdent leur apport. On parle de responsabilité limité aux apports.
Société à responsabilité illimité, les créanciers ne sont pas tous désinteressé le
patrimoine social n’est pas suffisant mais ils vont pouvoir se retourner contre le
patrimoine personnel des associés. Si il s’agit d’une société à responsabilité
illimitée mais commerciale (SNC), les associés sont solidaires, un créancier social
non désintéressé sur le patrimoine social pourra se retourner contre n’importe
quel associé pour la totalité de la créance
Les associés se réunissent en AG et vont approuver les comptes définitifs de la
liquidation. Ils vont donner un quitus (ils approuvent ce qui a été fait par le liquidateur)
et le décharge de son mandat Art L237-9.
Sera publié dans un journal d’annonce légale l’avis de clôture et à partir de là le greffier
va radier la société du RCS, intervenant un mois après cet avis de clôture.

Chapitre 3 : La transformation
Passage d’une forme sociale à une autre

Section 1 : Les mécanismes de transformation

1844-3 du CCiv la transformation régulière d’une société en une société d’une autre
forme n’entraine pas la création d’une personne morale nouvelle, la société continue
mais dans un autre cadre juridique, la personnalité morale subsiste mais sous une autre
forme.
La transformation c’est une modification du pacte social, c’est une modification
statutaire, cela implique de savoir qui va prendre cette décision de transformation (c’est
les associés qui choisissent) Si c’est une modification statutaire c’est une AGE et pour
connaître les conditions de vote il faut se référer aux conditions à la structure que l’on
veut transformer.
Il faut ensuite faire une publicité car cela peut intéresser les tiers,

Section 2 : Les conséquences

1§ Les associés
A la date de la décision de transformation, ils sont réputés devenir associés de la forme
d’accueil, si ils étaient associés d’une SNC et qu’elle se transforme en SA ils deviennent
actionnaire de la SA, leur responsabilité suit le même chemin, il passe d’une
responsabilité limité.

2§ Les salariés
Le droit du travail règle le sort des salariés en cas de transformation. Le droit du travail
suit la logique du droit des sociétés qui comme on l’a indique reconnait la survie d’une
personne morale lors d’une transformation.
Il y a continuité des contrats de travails, il n’y a pas changement d’employeur, le contrat
de travail se poursuit, ancienneté est cumulée …

3§ Les créanciers
Leurs droits à l’égard de la société ne sont pas atteint par la transformation, la société et
ses associés ne sont pas autorisé à se prétendre libéré cela vaut pour les dettes comme
pour les garanties qui y sont attachés ainsi donc la transformation de la société
n’emportera pas caducité des cautionnement souscrits par les dirigeants au profit des
créanciers de la société transformée.
Si un créancier contracte avec la SNC, et que par la suite la SNC se transforme en SARL et
il s’avère que la SARL est dissoute et que l’actif social est insuffisant pour désintéresser
ce créancier, peut il se retourner contre le patrimoine personnel des associés ?
1ère solution : On se place au moment de la dissolution, les associés bénéficient d’une
responsabilité limité si le créancier n’est pas désintéressé il ne peut pas se retourner
contre le patrimoine personnel des associés.

2ème solution : On se place au moment de la naissance de la créance, le créancier avait


contracté avec une SNC, les associés avaient une responsabilité illimité et donc si le
patrimoine est insuffisant, le créancier social peut se retourner contre le patrimoine des
associés.
C’est la 2ème solution qui est retenue

La transformation d’une société en société par action


L224-3 al 1 du CCom : lorsqu’une société de quelque forme que ce soit, qui n’a pas de
commissaire aux comptes (la seule obligation du commissaire au compte est pour la SA)
en général les sociétés n’ont pas de commissaires aux comptes, se transforme en société
par action, un ou plusieurs commissaire à la transformation sont désignés afin
d’apprécier sur leur responsabilité la valeur des biens composant l’actif social et les
avantages particuliers. Ces commissaires sont désignés par officier de justice, ces
commissaires peuvent être chargés de l’établissement du rapport sur la situation de la
société.
On a un art L227-3 du CCom la transformation d’une société en SAS exige une décision
collective prise à l’unanimité si un seul ne l’est pas la transformation ne pourra être
réalisée.
L’unanimité car intangibilité des engagements
Pour éviter l’associé récalcitrant il y a une astuce elle est passée par la technique des
fusion ; (ex : deux société une société A absorbante et B absorbé, transfert universelle du
patrimoine de la société B vers la société A donc l’actif de B et le passif de B rentre dans
l’actif de A, et B disparaît)

Chapitre 4 : Nullité
Ar 1844-10 du CCiv et art L235-1 CCom « La nullité d’une société ou d’un acte modifiant
les statuts ne peut résulter que d’une disposition expresse du présent livre ou des lois
qui régissent la nullité des contrats, en ce qui concerne les SARL et les SA, la nullité de la
société ne peut résulter ni d’un vice du consentement, ni de l’incapacité à moins que
celle ci n’atteigne tous les associés fondateur. La nullité de la société ne peut non plus
résulter des clauses prohibées par l’art 1844-1 du CCiv.
La nullité d’acte ou délibération autre que ceux prévu à l’alinéa précédent ne peut
résulter que de la violation d’une disposition impérative du présent livre ou des lois qui
régissent les contrats. »

Section 1 : Les nullités des sociétés


Le principe qui gouverne la nullité impose une distinction entre deux catégories
d’irrégularité. A défaut d’immatriculation au RCS, la société est inexistante en tant que
personne morale. La nullité du contrat de société ne peut résulter que d’une disposition
expresse du code de commerce ou des lois qui régissent la nullité des contrats, la nullité
d’une convention doit être prononcée dès lors qu’une condition de validité fait défaut.
Disposition expresse : prévue dans le CCiv ou CCom qui dans une hypothèse donnée
imposerait la nullité de la société.
Seulement pour les SNC et SCS qu’il existe une disposition expresse qui prévoit la nullité
de ces sociétés pour inobservation des formalités de publicité.
Pour ces deux types de société on est en présence d’associé à responsabilité illimité.
En pratique cette nullité prévue, demeure exceptionnelle puisque l’article L210-7 du
CCom prévoit expressément une régularisation possible. Même si on n’a pas fait la
publicité et qu’une demande de nullité soit lancée, les personnes pourraient faire la
publicité pour éviter la nullité.
Ces articles prévoient simplement une cause de nullité expresse contenue dans le
présent livre. Toutes dispositions extérieures à cet ensemble de disposition et prévoyant
la nullité d’une société, cette disposition ne pourraient pas s’appliquer (ex : L141-22 al 2
illégale car extérieur au présent livre)
Une société serait nulle dès lors que ferait défaut une des conditions de validité requise
pour la formation du contrat prévu à l’art 1108 du CCiv (incapacité, défaut ou vice du
consentement, objet ou cause illicite)
Le défaut de l’une des conditions n’est pas sanctionné par la nullité de la même façon
dans toutes les formes de société, car l’art apporte des exceptions réservées au SARL et
au S par A ( SA, SCA, SAS, SE).
La violation de l’une des conditions de l’art 1108 serait sanctionnée par la nullité
Pour les SARL et les sociétés par action, ces articles apportent des exceptions en
disant que la nullité ne peut résulter ni d’un vice du consentement, ni de l’incapacité, ni
de l’existence d’une clause léonine.
La CJUE considère que seul les causes de nullité interprétées à la lecture de la directive
du 16/09/2009 peuvent être retenues et lorsque l’on se tourne vers cette directive la
cause illicite n’apparaît pas. On cantonnerait les possibilités de nullité par le biais du
droit des contrats à l’objet illicite.

Dès lors que l’on va se tourner vers les conditions de validité du contrat de société. En
principe la violation de l’une des règles spéciale, spécifique au contrat de société est une
cause de nullité ;
La directive du 16/09/2009 il faut distinguer :
Si c’est une SNC ou SCS, il est vrai que le non respect des conditions de validité
entraine la nullité de la société
Par contre s’il s’agit d’une SARL ou S par A, le droit de l’UE ne prévoyant pas ces
hypothèses là c’est à dire la disparition de l’un des éléments du contrat de société, il ne
pourrait y avoir nullité de la société.

Il existe une autre hypothèse de nullité de société qui est la société fictive : c’est une
fiction juridique et donc elle est nulle.

Section 2 : Les nullités des actes et des délibérations


Selon les articles vu précédemment il convient de distinguer : Les acte et les
délibérations ne modifiant pas les statuts et ceux les modifiants.
Délibération : c’est toutes les décisions émanant d’organes délibérant des sociétés (AG,
CA, directoire, Conseil de surveillance …)

1§ : Les actes et délibération ne modifiant les statuts (décision ordinaire)


Ce sont les décision ordinaire, toutes les sociétés commerciales et civiles, cela concerne
aussi, les actes non modificatif des statuts dès lors qu‘il s’agit d’une société commerciale,
par contre cela s’applique à tous les actes sans distinction dès lors que c’est une société
civile. « la nullité d’acte et délibération autre que ceux prévus à l’alinéa précédent ne
peut résulter ne peut résulter que de la violation d’une disposition impérative du
présent livre ou des lois qui régissent les contrats. »
Les textes exigent le non respect d’une disposition impérative. Cette formulation pose
un problème d’interprétation. Au sens stricte, est impérative toute disposition que le
législateur qualifie expressément d’ordre public en interdisant toutes pratiques
contraire. Cette expression à un sens plus large et il suffit de se reporter au débat
parlementaire de l’époque pour comprendre que cette disposition a été introduite dans
la loi afin qu’existe une sorte de cause de nullité générale on doit admettre que la nullité
est susceptible d’être ici prononcée en l’absence d’une disposition expresse la prévoyant
dès lors qu’une irrégularité commise compromettrait un intérêt important que le
législateur voudrait protéger.
Le problème c’est que l’on n’a pas de liste. C’est le magistrat qui va décider que telle
ou telle autre disposition est une disposition impérative et que le non respect
provoquera la nullité de l’acte ou de la délibération.
La question qui se pose est celle de savoir si la violation de certaines dispositions de la
partie réglementaire pourrait être sanctionnée par la nullité. Pas de problème lorsque la
loi renvoi expressément à une disposition règlementaire et prévoit donc la nullité en cas
de violation de cette disposition règlementaire. Pas de problème lorsque le texte est
indissociable de la loi.

En revanche l’incertitude est totale face à des dispositions réglementaires totalement


détachées de la loi. La jurisprudence est contradictoire. La jurisprudence admet la,
nullité dans trois cas :
- Une clause statutaire non respectée reproduit la loi
- La loi renvoi aux statuts en prévoyant que les dispositions prises en violation des
statuts sont susceptible d’être annulées
- En cas de non respect d’une clause des statuts.
En dehors de ces cas la jurisprudence est hostile à prononcer la nullité.

Une délibération serait nulle pour objet ou cause illicite pour vice ou défaut de
consentement ou incapacité, ici pas de difficulté il n’y pas d’exception à avancer car le
droit de l’UE ne s’applique pas.

Ces nullités qui découlent du non respect soit d’une disposition impérative soit
du droit commun des contrats, il y a un vice quelque part

Il y a une autre possibilité de nullité, c’est l’abus de majorité, ici la décision, l’acte ne fait
l’objet d’aucun vice, est prise conformément au texte conformément à la loi. Mais l’acte
va être annulé donc c’est la théorie de l’abus de majorité, création prétorienne qui
s’appuie sur une théorie, celle de l’abus de droit, qui va conduire à prononcer la
délibération ou d’un acte des lors que deux conditions sont respectées : la décision est
contraire à l’intérêt social et est prise par les majoritaires contre les minoritaire. Ces
deux conditions sont cumulatives, si elles sont démontrées le magistrat pourra
prononcer la nullité de la délibération ou de l’acte.

2§ : Les actes et délibérations modifiant les statuts


S’applique aux délibérations modifiants les statuts, qui sont extraordinaire prise en AGE,
cela concerne toutes les sociétés commerciales et civiles ainsi que les actes modifiant les
statuts dès lors qu’il s’agit d’une société commerciale par contre cela ne concerne pas les
sociétés civiles, pour elles on ne distingue pas entre acte modifiant ou pas les statuts, ils
sont tous traités selon les règles du 1§.
Ces nullités ne peuvent résulter que d’une disposition expresse du présent livre ou des
lois qui régissent les nullités des contrats.
L’abus de majorité s’applique ici pleinement.

Section 3 : Les effets de la nullité


Concernant la nullité d’une société
Les jugements de nullité sont rares, les hypothèses de nullités sont rares et peuvent faire
l’objet de régularisation. Si une nullité était prononcée, le droit des sociétés manifeste
une certaine originalité, la nullité n’a d’effet que pour l’avenir elle n’a pas d’effet
rétroactif. C’est assimilé à une dissolution, les règles de dissolutions vont donc
s’appliquer.

Concernant la nullité des actes ou délibération :


Il y a un effet rétroactif, la nullité de l’acte est inopposable au tiers de bonne foi.

Sur le plan de la responsabilité, en cas d’annulation de société, d’acte de délibération, les


personnes responsables de l’irrégularité peuvent voir leur responsabilité civile mise en
jeu dans un délai maximum de 3 ans

Partie 2 : Le droit spécial des sociétés


On distingue l’ensemble des sociétés en trois groupes :
- Les sociétés de personne
Société pour lesquelles il y a un très fort intuitu personae, société avec peu d’associés,
responsabilité des associés illimités

- Les sociétés en responsabilité limitée


Société au sein desquelles il y a un intuitu personae mais il est moins fort que celui liant
les associés de société de personne c’est dans ce type de société responsabilité limitée.

- Les sociétés par action ou de capitaux


Pas une catégorie homogène, la SA et la SAS, dans ce type de structure il y a peu ou pas
d’intuitu personae, responsabilité limitée.

Chapitre 1 : Les sociétés de personne


On classe deux types de sociétés :
- La société en nom collectif
- La société en commandite simple
- Certains rajoute la société en participation
Ce sont des sociétés rares.

Section 1 : La SNC

Structure ancienne qui présente des caractéristiques tout à fait propre, elle accorde des
droits aux associés et un gérant.
1§ Les caractéristiques de la SNC
L221-1 du CCom : les associés répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales, ca signifie que le patrimoine du personnel des différents associés viendront en
garantie du patrimoine social.
Solidarité signifie qu’un créancier social peut se retourner contre n’importe lequel de
ses associés pour la totalité de la créance qui lui est due.
Dans ces sociétés très fort intuitu personae, la responsabilité illimité la provoque.
Le minimum d’associé est de 2. La transmission de la commercialité de ma SNC aux
associés. L210-1 du CCom, la SNC est un commerçant personne morale. Les associés
n’acquièrent pas de ce fait la qualité de commerçant.
Extension de la qualité de la société aux associés, donc on devient commerçant en
devenant associé, mais ca signifie qu’il faut pouvoir acquérir cette qualité, il existe des
incompatibilité (mineur …).
Conséquences : explique le fait que le législateur ait reconnu la responsabilité illimitée
des associés d’une SNC, car ils sont assimilés à des commerçants.

Autre caractéristique : dans le droit fiscal, c’est la transparence fiscale. Ca veut dire que
fiscalement la société n’existe pas, ca veut dire que l’impôt est prélevé directement sur la
tête des associés donc l’impôt dû par la SNC n’est pas payé par elle mais pas les associés
directement comme si la structure n’existait pas.
Si les bénéfices sont imposés sur les associés, ils vont s’ajouter aux revenus de l’associé
et sur cette base là sera calculé l’impôt dû par l’associé, mais ca signifie aussi que si la
société réalise des pertes, ces pertes viennent en déduction des revenus de l’associé, ce
qui diminue d’autant sa base d’imposition.
Ce mécanisme va être utilisé dans les groupes de société.
Ex : Imaginons une société A à la tête du groupe qui détient la majorité de part sociale
d’une société B (SARL), cette société A réalise des bénéfices à hauteur de 1000 et que la
société B réalise une perte de – 200, si on raisonne par l’imposition au niveau de B vu
qu’on a des pertes aucun impôts est dû, au niveau de la société A on calcul son impôt sur la
base de ses bénéfices la merde de -200 reste au niveau de sa société (B) et la mère A paye
sur la base de ses bénéfices.
On prend la société A bénéfice 1000 et B (SNC) perte 200, les bénéfices sont imputés
directement sur la tête de l’associé mais aussi les pertes, donc au lieu de rester dans la
structure de la société B vont remonter au niveau de la société A qui est associé de la SNC.
La base d’imposition de la société A ca va être 1000 -200 = 800 montant de l’impôt plus
faible
permet de faire remonter les déficits
La survie de la SNC est essentiellement liée à des raisons fiscales
La dénomination sociale doit être suivie de « SNC »

2§ Les droits des associés


Tout associé de SNC est titulaire de trois types de droit :
- Droit à l’information
Le législateur prévoit plusieurs prérogatives minimales, les statuts peuvent en ajouter
d’autre, les associés non gérant on le droit de consulter sur place 2 fois par an, tous les
documents sociaux, ils peuvent poser aux gérants des questions écrites aussi 2 fois par
an L221-8 du CCom. Les associés peuvent obtenir dans les 15 jours qui précède
l’assemblée annuelle, les comptes sociaux, le rapport du commissaire au compte et le
texte des résolutions.
Il n’y a pas d’obligation dans ce type de structure d’avoir un commissaire au compte
(contrôler la tenu de la comptabilité). Les CAC sont rares dans les structures où leur
présence n’est pas obligatoire.
A défaut d’obtenir ces documents, l’associé peut solliciter en référé une mesure
d’injonction judiciaire, sous astreinte ou la nomination d’un mandataire chargé de
procéder à la communication. Cette procédure d’injonction doit être dirigé contre les
dirigeants en leur nom personnels et non contre la société qu’il représente.
Initialement le droit des sociétés français était constellé de dispositions pénales, il y
avait un arsenal lourd de sanctions pénales, il y avait une disproportion. Mouvement en
1990 de dépénalisation du droit des sociétés qui était inefficace car inapplicable à la
place a été mis en place la procédure d’injonction sous astreinte et en référé.

- Droit de vote
Les décisions sont prise suite à un vote au sein des assemblées ou suite à des
consultations écrites (si les statuts l’on prévue). La possibilité de substituer la réunion
d’une assemblée par une consultation écrite s’est généralisée dans le droit des sociétés.
Pour certaines assemblées on est obligé de se réunir au moins 1 fois par an pour
approuver les comptes sociaux. C’est un droit absolu des associés, les seuls cas
envisageables de non vote ce sont ceux prévus par les textes.
La règle que l’on va rencontrer pour toutes les structures, c’est que le droit de vote se
calcule par part sociale détenue ou par part d’action détenu.
Le vote ne se fait pas titre mais par tête pour la SNC (un homme = une voix) ce n’est pas
une disposition impérative, les statuts peuvent prévoir le cas général.
Ici pour la SNC les décisions sont prises en générale à l’unanimité, mais on peut modifier
cette condition par les statuts.

- Droit aux bénéfices


Dans les proportions prévues dans les statuts, si les statuts sont silencieux dans ce point
là ca se fera proportionnellement aux apports. On peut organiser une répartition des
bénéfices et des pertes. La part des pertes et des bénéfices peut être différente. Une
seule limite La clause léonine

3§ La gérance de la SNC
A) La nomination et révocation
L’AG des associés qui va désigner le ou les gérants à l’unanimité sauf dispositions
contraires des statuts. Si les statuts n’ont rien prévus tous les associés ont la qualité de
gérant. Le gérant peut être un associé mais aussi un tiers, il peut être statutaire donc
désigné par les statuts ou non. Ca peut être une personne physique comme une
personne morale. Pas de condition de nationalité.
Rien n’interdit à un gérant non associé d’être titulaire d’un contrat de travail, si il s’agit
d’un gérant associé il ne pourra pas être titulaire d’un contrat de travail.

Les modalités de révocation :


Art L221-12 du CCom, règles supplétives on peut y déroger statutairement mais si rien
n’est indiqué :
Si tous les associés sont gérant ou si la gérance est confiée à un ou plusieurs associés
désignés dan les statuts, la révocation doit être décidé à l’unanimité des autres associés.
Cette révocation entrainera la dissolution de la société, expression du caractère fort
intuitu personae, sauf si les statuts ou les associés décident le contraire. Ce vote se fait à
l’unanimité de tous les associés (donc même de celui révoqué)

Si le gérant est un associé non désigné dans les statuts (non statutaire) c’est le cas le
plus classique, il est révocable dans les conditions fixées par les statuts, en cas de silence
= unanimité mais cette révocation n’entrainera pas la dissolution de la société.

Le gérant qui n’est pas associé c’est le tiers, il est révocable dans les conditions fixées
par les statuts, sinon à la majorité.
Je peux révoquer le gérant mais si je n’ai pas de motif de révocation, le révoqué à le droit
à des dommages et intérêt mais il est révoqué.

Les révocations dites ad nutum, c’est des révocations discrétionnaire, ca signifie que si je
révoque dans ce cadre là alors que je n’ai pas de motif je ne doit pas de DI.
Pas de motif = DI alors que dans le deuxième cas Pas de motif # DI

Circonstances de la révocation importantes (diffamant, vexatoire ..)

B) Les pouvoirs du gérant


Dans les rapports entre associés et en l’absence de clause limitative de pouvoir dans les
statuts, le gérant peut faire tout acte de gestion dans l’intérêt de la société.
Dans les rapports avec les tiers, le gérant est le représentant légal de la société et ses
pouvoirs sont définis exclusivement par les textes. L221-4 du CCom, le gérant peut faire
tout actes de commerces dans l’intérêt de la société.

Concernant la validité des actes accomplis par le gérant en infraction avec une clause
limitative de pouvoir. Ces clauses sont inopposables aux tiers, valable pour toutes les
sociétés.
Principe de spécialisation de la personne morale, normalement une société n’est
capable juridiquement que dans le cadre de son objet social, hors objet social il y aurait
une sorte d’incapacité juridique, tous les actes conclus hors de l’objet social sont nuls.
Sauf si le tiers savait ou ne pouvait pas ignorer que l’acte passé, dépassé l’objet social.

C) La responsabilité civile du gérant


Il y a 3 actions possibles :
- L’action sociale
Action qui est intentée par les associés afin de réparer un préjudice subit par la société
cette action sociale peut également être intentée par un autre dirigeant. Si la
responsabilité du gérant est reconnue les DI obtenus iront à la société.
Soit les associés soit les dirigeants sont l’origine de cette action :
Action dit ut singuli intentée par les associés
Action dit ut universi intentée par un dirigeant
Ce type d’action est rare, un associé qui intenterait ce type d’action supporterait tous les
frais pour au final si il a gain de cause voir le DI être alloué à la société.
Seul cas : un nouveau gérant qui intenterait ce type d’action contre l’ancien gérant. Donc
cette action est dans les textes.
- L’action individuelle
L’objectif est de réparer un préjudice subit par un associé, si il obtient gain de cause les
DI alloués lui seront destinés. Application de droit commun de la responsabilité civile
qui a été transposé par la Cour de cass, la théorie des risques en ricochets. On ne répare
que les préjudices directs, directement immédiats de la faute. La cour de cass ne
reconnaitra l’action individuelle que si le préjudice allégué par l’actionnaire est distinct
du préjudice subit par la société, dès lors que le préjudice subit par l’associé n’est que la
conséquence du préjudice subit par la société il n’est pas réparable.
Rare sont les cas où on peut reconnaître l’existence d’un préjudice, souvent le préjudice
subit par les associés n’est que la conséquence du préjudice subit par la société.
Ex : Cour de cass a reconnu l’action pour le non respect du droit à l’information reconnu
par les textes aux associés

- La responsabilité vis à vis des tiers


Tiers à l’entreprise qui prétend avoir subit un préjudice du fait de la faute d’un dirigeant
et demande réparation de ce préjudice ;
La cour de cass fait obstacle avec la faute dite séparable ou détachable. La responsabilité
personnelle du dirigeant ne pourra être engagée que si la faute qu’il a commise est
séparable de ses fonctions. Si cela n’est pas démontré la responsabilité du dirigeant ne
peut être engagée, le tiers devra engager la responsabilité de la société.
Ex : Notion de faute de service, un fonctionnaire commet une faute dans l’exercice de ses
fonctions. Si c’est une faute qu’il commet dans l’exercice de ses foncions c’est l’E qui est
responsable si par contre le fonctionnaire commet une faute hors du cadre de ses
fonctions c’est lui personnellement qui est responsable.
Tout le jeu du tiers c’est d’apprécier si la faute commise par le dirigeant est ou non
séparable, selon cela le type d’action va différer.
Il faut s’interroger sur la personne la plus solvable qui est souvent la société.
Pas de définition de la faute séparable par les textes, la jurisprudence dit qu’il s’agit
d’une faute d’une particulière gravité, intentionnelle, incompatible avec les fonctions de
dirigeant.

La dissolution : on retrouve toutes les causes de dissolutions communes à toutes les


sociétés. L221-15 du CCom précise que le décès ou toutes infirmités fatales (faillites,
interdiction d’exercer activité commerciale) entraine la dissolution automatique de la
société sauf clause contraire des statuts.

Section 2 : La SCS
Ancienne structure, il y a deux types d’associés :
- les associés commandités
Responsables indéfiniment et solidairement du passif social la commercialité de la SCS
s’étend à ces associés

- Les associés commanditaire


Ils ont une responsabilité limitée à leurs apports, ils sont dans la situation d’associés
d’une SARL

Il faut au moins être 2, pas de capital minimum exigé, les commanditaire n’ont pas le
droit de s’immiscer dans la gestion de la société seul les commandités peuvent
s’immiscer dans la gestion. Le gérant est choisi par les commandités mais peut aussi être
un tiers. En interne, les commanditaires peuvent intervenir mais pas en externe. Ils ne
doivent pas donner l’impression aux tiers qu’il s’agit de commandités, ils ne doivent
donc pas engager la société vis à vis des tiers pour une question de garantie.
Dès lors qu’un commanditaire ferai semblant d’être commandité il serait requalifié de
commandité et passerai d’une responsabilité limitée à une responsabilité illimitée.
Les commanditaires doivent se cantonner à des actes de gestion interne sinon ils risque
une requalification.
Tous les apports sont possibles dans ce type de société.
Chapitre 2 : Les sociétés en responsabilité limitée
Il existe un seul type de SARL mais qui peut revêtir deux formes :
- Les sociétés unipersonnelles : l’EURL mais c’est une SARL
- Les sociétés pluripersonnelles : SARL

Section 1 : L’EURL
Instituée par une loi du 11 juillet 1985, c’est la première fois qu’il est possible de
constituer une société tout seul, commerçant par sa forme et quelque soit son activité.
C’est le régime général des SARL qui s’applique L223-1 à L223-43 du CCom avec des
adaptations.

1§ La constitution de l’EURL
Décision unilatérale prise par la personne qui deviendra associé unique, pour la décision
de créer l’EURL peut découler d’une décision de transformation soit peut découler d’une
décision de création. La personne qui prend cette décision n’a pas nécessairement la
capacité d’exercer le commerce, la commercialité de la société ne s’étend pas à l’associé,
c’est l’EURL qui est un commerçant et pas l’associé unique.
L’apparition d’une EURL peut découler de la réunion de toutes les parts d’une SARL dans
une seule main. « Transformation automatique en EURL ». Il n’y a pas de capital
minimum, tous les types d’apports sont possibles.
Cette décision de création d’EURL se manifeste par la rédaction de statut qui doit
mentionner la forme (SARL), la durée, la dénomination sociale qui doit être procédé par
la forme, le siège social, le montant du capital social.
Une personne physique ou morale peut être associé d’une EURL,

2§ Le fonctionnement de l’EURL
A) Administration de la société

1) La gérance
L’associé unique a le choix entre deux méthodes :
- Il gère lui même l’EURL, hypothèse la plus fréquente
- Il nomme un gérant, le gérant doit être obligatoirement une personne physique.
La direction des sociétés est confiée de manière générale à des personnes physiques, le
seul cas qui déroge est la SNC qui accepte la gérance personne morale.
Le gérant est investit à l’égard des tiers des pouvoirs les plus étendus pour agir au nom
de la société.
Théoriquement deux limites :
L’objet social, spécialisation de la personne morale, une personne morale à une
capacité juridique limitée à son objet social. Ce principe ne s’applique pas aux SARL
Si je contracte au delà de l’objet social l’acte est valable.
Les clauses limitatives de pouvoirs, on va imposer pour tel ou tel acte on va imposer
une procédure d’autorisation ; Si malgré la clause je contracte, l’acte est valable car ces
clauses sont inopposables aux tiers.

2) Le commissaire aux comptes


Profession libérale, rémunérés par la société. Pour certaines sociétés cette nomination
est obligatoire (SA) pour d’autres elle est facultative donc extrêmement rare.
Pour l’EURL ce n’est pas obligatoirement sauf si on dépasse certains seuils, il faut en
dépasser 2 sur 3 :
- Un total du bilan supérieur à 1 million 550 mille euros
- Un total de chiffre d’affaire supérieur à 3 millions 100 milles euros
- Un nombre de salarié supérieur à 50`
Si deux sont dépassés le CAC est obligatoire

3) L’assemblée
Le législateur a adopté les règles à savoir qu’il n’a pas respecté les règles de
conformation est de tenu d’assemblée. Il est exempté de se convoquer lui même. C’est lui
qui va approuver les comptes, il va décider de l’éventuelle distribution de dividendes,
modifier les statuts. L’ensemble des décisions doit être consignés sur un registre des
décisions. Règles de formalisme importante car c’est une cause de nullité de décision.
Cet associé unique aussi approuvera ou désapprouvera les conventions réglementées
L’associé concerné par la convention réglementée ne doit pas prendre part au vote, donc
la exception il peut voter.

4) Comptes annuels et information


Le gérant qu’il soit associé unique ou pas va établir des comptes annuels et un rapport
de gestion, ces documents sont déposés au greffe du Tcom si l’associé unique n’est pas
gérant il bénéficie alors d’un droit de communication permanent des documents sociaux
concernant les 3 derniers exercices sociaux.

B) Les dettes de l’EURL


C’est une société à responsabilité limitée, l’associé unique supportera les pertes qu’à
concurrence de son apport. A priori son patrimoine personnel est à l’abri en cas de non
paiement les créanciers se retournent contre la société et si elle ne peut pas payer ils ne
peuvent rien faire.
Le législateur impose cette information lié à ce danger.
Il existe des dérogations :
Le cautionnement, le dirigeant va se porter caution personnelle de tel ou tel
engagement de la société. Dès lors que la société ne peut pas payer les emprunts et se
retournerai contre le dirigeant.
Loi du 25 janvier 1985, possibilité d’étendre la procédure de liquidation aux
dirigeants de droit ou de fait d’une société. Les créanciers sociaux peuvent se retourner
contre le patrimoine personnel des dirigeants.

C) Les bénéfices de l’EURL

1) Le principe
Le régime normal fiscal de la SARL c’est l’IS, il y a beaucoup de formalités fiscales. Si il
maintenait l’EURL dans le régime général ca pouvait être un frein à la constitution des
EURL ; donc il a offert la possibilité pour les EURL que les bénéfices qu’elle réalise soit
frappée de l’IRPP.
L’impôt est du sur la tête des associés sur l’IRPP. L’administration fiscale considère que
l’ensemble des bénéfices ont été distribués et donc impose l’associé unique sur cette
somme là, donc dès lors que l’associé unique va décider ou non de la distribution du
bénéfices favorise la distribution systématique de dividende donc très peu de mise en
réserve.
Essayer de ne pas avoir de bénéfice donc on va jouer sur les charges en particulier les
salaires, la logique consiste à absorber les bénéfices par un salaire versé au gérant ;

2) L’affectation des bénéfices :


- La mise en réserve
- La distribution de dividendes
- Une partie mise en réserve/ et l’autre distribuée

C’est l’AG qui va décider de l’affectation des bénéfices presque librement. Le CCom va
poser une obligation et une interdiction.
Obligation l’associé unique est obligé de mettre chaque année un vingtième des
bénéfices en réserve jusqu’à que ces réserves atteigne le 10e du capital social c’est la
« réserve légale ».
Interdiction de verser des dividendes fictifs, dividendes qui excéderaient le montant
des bénéfices de l’entreprise. C’est réprimé pénalement. Explique aussi l’interdiction de
prévoir des intérêts fixes sur les sommes distribuées

D) Parts sociales
Le capital d’une SARL est divisé en parts sociales égales, c’est les statuts qui vont fixer la
valeur. La totalité des parts sociales sont attribuées à l’associé unique. Il peut céder
librement ses parts à une personne ou à plusieurs.

3§ La dissolution de l’EURL
On retrouve toutes les causes de dissolution commune à toutes les sociétés. Va s’ouvrir
une période de liquidation, ici la particularité concerne le cas où l’associé unique est une
personne morale, depuis le 15 mai 2001 il y a une transmission universelle du
patrimoine de l’EURL vers l’associé unique du patrimoine, l’intégralité du patrimoine
rentre dans le patrimoine de l’associé unique.
Par contre si l’associé unique est une personne physique selon cette même loi, c’est la
procédure normale qui s’applique, il faudra réaliser les opérations de liquidation.

Section 2 : La SARL
Créée en France par une loi de 1925, structure d’inspiration germanique, elle est régie
par des textes législatives reproduit à l’art L223-1 à L223-43, L241-1 et L241-9 ; art
R223-1 à R223-36

1§ La constitution
A) Les conditions de constitution
La forme SARL peut être adoptée par toutes sortes d’entreprise, il existe quelques rares
exceptions en matière d’assurance et de banques.
La constitutions va implique un contrat et des apports :
1) Un contrat
La SARL : Contrat entre associés, qui est conclu intuitu personae, ce qui expliquera un
certain nombre de règles spécifiques à la SARL, l’agrément en cas de cession imposé par
les textes.
Qui doit comporter tous les éléments de l’art 1832, s’ajoute les règles de droits
communs de validité des contrats (consentement, objet, cause …)
L’accord de volonté est constaté par la rédaction et la signature des statuts, le législateur
à imposer d’autres mentions, la répartition des parts, leur libération (le paiement).
C4EST le seul cas dans le droit des sociétés qui plafonne le nombre d’associé (100) c’est
une cause de dissolution. Contrairement à la SNC, la SARL ne confère pas la qualité de
commerçant aux associés, la commercialité de la société ne s’étend pas aux associés.

2) Les apports
Il n’y a pas capital minimum et tous les apports sont envisageables, ils obéissent à des
règles particulières.
L’objectif est d’essayer de limiter le risque supporté par les tiers du fait qu’il s’agisse
d’une SARL. La souscription et la libération des parts sociales représentant les apports
en nature doivent être intégrale. Les apports fait par un associé doivent dans leur
totalité être transférés à la société dès sa constitution. Les associés ne peuvent
bénéficier d’aucun délai.
Pour les apports en numéraires : Doivent être libérés d’au moins 1/5e au moment
de la constitution, la libération du surplus devra intervenir dans un délai de 5 ans
maximum à compter de l’immatriculation.
La réalité du versement initial des fonds ne peut être remise en cause car ce versement
donne lieux à l’établissement d’un certificat du dépositaire communiqué au RCS qui
comporte la liste des souscripteur avec le nombre d’actions souscrites et les sommes
versées par chacun d’eux.

Les apports en nature : l’évaluation de ces apports, le danger est que l’évaluation
annoncée ne corresponde pas à la réalité. La loi exige que les biens apportés soient
évalués par un expert qui porte le nom de commissaire aux apports l’évaluation ne
s’impose pas aux associés, ils peuvent théoriquement adoptés une valeur différentes, le
rapport du commissaire est annexé aux statuts de sorte qu’en pratique l’évaluation
mentionné dans les statuts correspond toujours à celles proposés par les commissaires.
Il est possible pour les associés de décider à l’unanimité de se dispenser de commissaire
aux apports lorsqu’ils sont peu importants.
Lorsqu’il n’y a pas eu de commissaire aux apports où lorsque la valeur retenue est
différente de celle proposé par le commissaire Les associés sont alors solidairement
responsables pendant 5 ans à l’égard des tiers de la valeur attribués aux apports en
nature.
Il existe une responsabilité pénale pour majoration frauduleuse des apports L241-3 du
CCom
La phase finale de la constitution va impliquer un certain nombre de publicité elles sont
communes à toutes les sociétés. La rédaction par écrit des statuts conformément à
l’article L210-2 du CCom, la publication d’un avis dans un journal d’annonce légale
R210-3 et -4, le dépôt au greffe des statuts R123-103, le dépôt de l’acte de nomination
du gérant et du rapport du commissaires aux apports et enfin l’immatriculation de la
société au RCS conformément aux articles R123-35 et -36 du CCom.
B) Actes passés pendant la constitution
Certains actes doivent être accomplis immédiatement alors que la société est en cours
de constitution. Puisque ce n’est pas encore une personne morale elle ne peut pas
encore contracter. Don qui va être engagé par ces actes accomplis ?
Il faut envisager une procédure qui permette une reprise de ces actes par la société
postérieurement, le législateur a organisé 2 mécanismes :
- L’un dans le CCom L210-6
- L’autre dans la partie réglementaire CCom R210-5

1) Le mécanisme prévu à l’art L210-6 du CCom


La personnalité morale née à la date de l’immatriculation, cet article va régler le sort des
actes conclu avant l’immatriculation. Ces actes engagent les personnes qui les ont
accomplis, signés. Après avoir été immatriculée, la société peut les reprendre à son
compte, il suffit d’une décision prise par les associés à la majorité absolue.
Deux situations :
- Après l’immatriculation les associés votent à la majorité la reprise :
Les personnes qui avaient agit pour le compte de la société en formation se trouvent
libérées de cet engagement et la société se trouve elle rétroactivement engagé. L’associé
qui a agit initialement n’est plus engagé

- Les actes ne sont pas repris : vote négatif des associés


Les personnes qui avaient signé l’acte initialement, se trouvent engagées par cet acte, si
plusieurs personnes avaient signé cet acte, dans ce cas là ils sont tenus solidairement
des engagements, le créancier pourrait se retourner contre n’importe lequel pour la
totalité de la somme due.

Le cas où le projet de société est abandonné en cours de route, avant immatriculation.


Savoir si nous sommes en présence d’une société créée de fait ou de société en
formation. Selon la qualification choisi ou démontré le système de responsabilité est
différent. Société créée de fait renvoi au système des sociétés en participation (pouvoir
se retourner contre d’autre patrimoine que le cocontractant) pour la société en
formation le seul débiteur c’est le cosignataire de l’acte

2) Le mécanisme prévu à l’art R210-5


Un règlement ne déroge pas à la loi il la complète mais là le règlement apporte un
mécanisme différent, cet article est sur un plan constitutionnel non valide en organisant
un autre mécanisme que celui prévu par la loi.
Se présente avant l’immatriculation, le pivot de ce mécanisme est la signature des
statuts on va distinguer deux périodes :
- Période avant la signature
Tous les actes accomplis peuvent être repris par la société au moment de la signature
des statuts il suffit d’annexer aux statuts la liste de ces engagements. La signature
emporte reprise des engagements pour la société.
La société n’est pas encore immatriculée, donc reprise anticipée qui deviendra effective
qu’à partir de l’immatriculation.

- Après la signature mais avant l’immatriculation


On peut donner mandat à un associé pour prendre tel ou tel engagement au nom de la
société en formation, l’immatriculation de la société emportera reprise automatique des
engagements pris par le mandataire.

Mécanisme différent, car celui là ne nécessite pas un vote des associés. Ces deux
mécanismes (réglementaire et législatif) sont complémentaires.
Cass com 18/05/2005 le formalisme légal est suffisant pour reprendre si les statuts
venaient ajouter des conditions supplémentaire à une reprise, ces conditions seraient
inefficiente, l’appréciation de la reprise ou non d’un acte doit se faire exclusivement à la
lumière de ces deux articles. Seul le formalisme légal permet la reprise, hors ces
procédures aucunes autres procédures statutaire n’est efficiente.
Cass Com 23/01/2007 cet arrêt précise que seuls les actes accomplis au nom d’une
société en formation peuvent bénéficier des mécanismes de reprise. Au moment de la
signature de l’acte il faut que l’associé qui agit au nom de la société en formation le
précise lors de sa signature.

2§ Le fonctionnement
A) Administration de la société
Elle s’organise autour d’un organe exécutif qui est ici le gérant qui sera en charge des
décisions quotidiennes permettant le fonctionnement de la société et un deuxième
organes l’assemblée des associés.

1) Le gérant
Toute SARL est composée d’un ou plusieurs gérant obligatoirement, la cogérance est
possible, leur nombre est fixé par les statuts.

- La nomination du gérant
Art L223-18 du CCom, le gérant doit être une personne physique, ne peut être gérant la
personne qui exerce une profession incompatible (libérale, fonctionnaire) ou qui est
frappé d’une interdiction de gérer. Il n’est pas nécessaire de remplir les conditions pour
être commerçant car ici c’est la SARL qui est commerçant pas le gérant.
En général le gérant est choisi parmi les associés mais il peut être choisi à l’extérieur de
ce groupe là. Ce gérant peut être nommé de deux façons :
Soit par les statuts (cela suppose l’unanimité des associés) : gérant statutaire
Soit par un acte particulier de nomination : gérant non statutaire
En cours de vie sociale, ils sont nommés en AG ou si c’est prévu dans les statuts à
l’occasion d’une consultation écrite. Pour être opposable aux tiers cette nomination doit
être publiée, une société ne pourra pas se prévaloir à l’égard des tiers des nominations
de gérant non publié.

- Les pouvoirs du gérant


Dans ses rapports avec les associés, le gérant a des pouvoirs d’origine contractuelle ainsi
il est possible de prévoir des clauses dans les statuts permettant de limiter ses pouvoirs.
Ces clauses limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers. Si les statuts ne
prévoient rien, le gérant peut faire tout actes de gestion dans l’intérêt de la société, si il y
a plusieurs gérants, les statuts peuvent éventuellement exiger que les décisions soient
prises collégialement. Vis à vis des tiers les pouvoirs du gérant sont déterminés par la loi
l’idée est de garantir aux tiers la validité des actes passés par le gérant et peu importe les
clauses statutaires.
Le gérant est investit des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au
nom de la société sous réserves des pouvoirs que la loi attribue aux associés. La seule
limites c’est les attributions exclusives des assemblées générales sont inopposables aux
tiers les clauses limitatives des pouvoirs, les clauses dans l’hypothèse d’une cogérance.
Depuis la directive de 1968 le principe de spécialité de la personne morale ne s’applique
pas en société en responsabilité limité et donc à la SARL, donc un acte qui dépasserait
l’objet social demeurerait valable. Par contre il est effectif pour les sociétés de
personnes également pour les sociétés civiles.
Le législateur prévoit un retour de ce principe dans l’hypothèse où le tiers est de
mauvaise foi, il savait que cela dépassait l’objet social, ou si il ne pouvait pas ignorer que
ca dépassait l’objet social. Dans ces deux hypothèses le principe de spécialité de la
personne morale redevient effectif.

- La rémunération
Le gérant si il est associé reçoit des dividendes comme tous les autres associés, pour ses
fonctions de gérant il peut recevoir une rémunération, le CCom n’a rien prévu en cette
matière. Liberté contractuelle joue pleinement, la rémunération peut donc être
déterminée dans les statuts (mais déconseillée) ou par une décision spéciale des
associés où il peut ne pas y avoir de rémunération du tout.
Rémunération n’est pas un salaire, il n’y a pas de contrat de travail, c’est un mandataire
social. Le montant de la rémunération est entre les mains des associés.

Savoir si le gérant est associé peut il prendre part au vote concernant sa rémunération ?
Sur un plan juridique parmi les droits fondamentaux des associés, il y a le droit de
participer et de voter, droit absolu qui peut être remis en cause en cas de
démembrement de droit sur des titres. Remis en cause dès lors qu’il existe une
disposition impérative. Les conventions réglementées lient la société avec soit un de ses
associés soit avec un dirigeant de la société et il y a une procédure qui doit aboutir à un
vote des associés sur la convention et les textes. L223-19 prévoit que l’associé concerné
par la convention ne peut pas prendre part au vote. Disposition qui prévoit l’exclusion
de l’associé au vote. Si la rémunération d’un associé est une convention réglementée
donc l’associé ne peut pas voter sa propre rémunération.
Si on considère que ce n’est pas une convention réglementée il peut voter
Cass Com 4/05/2010 qui considère qu’il ne s’agit pas d’une convention réglementée
et donc que le gérant associé en tant qu’associé pouvait voter.

- La durée des fonctions


L223-18 al 3 sauf clauses contraires des statuts, les gérants sont nommés pour la durée
des statuts. L’arrivée du terme met fin automatiquement au mandat et le gérant ne
bénéficie d’aucun droit au renouvellement.
La démission : cet événement classique est totalement ignoré par le législateur, aucunes
dispositions ne prévoient ce cas. On va se tourner vers le contrat de mandat art 2007 et
suiv du CCiv « le mandataire peut renoncer au mandat en notifiant au mandat sa
renonciation » droit discrétionnaire à effet immédiat, sauf dispositions particulières elle
n’est conditionnée à rien. Un gérant pourrait voir sa responsabilité engagée si sa
démission intervenait dans des circonstances ou dans l’intention de nuire à la société.
Pour que la démission soit opposable aux tiers il faut qu’il y ait une publication.
La révocation : décision des associés, qui doit être prise à la majorité absolue elle doit
aussi être inscrite à l’ordre du jour. On ne débat que sur les points de l’ordre du jour
sinon décision nulle. Pour pouvoir voter la révocation du gérant il faut théoriquement
qu’elle soit inscrite, mais celui qui fixe l’ordre du jour c’est le gérant. Donc ici
exception concernant la révocation du gérant elle peut être décidée même si elle ne
figure pas à l’ordre du jour. Il s’agit d’une révocation pour juste motif. Notion forgée par
la jurisprudence qui s’apprécie face au comportement fautif du gérant, s’apprécie
également face à la notion d’intérêt social.
Il faut que le révoqué puisse se défendre, il faut pas que les circonstances de la
révocation soit injurieuse, infamantes.

Le gérant dès lors qu’il est associé peut il prendre part au vote ?
Si il n’y a pas de dispositions spéciales prévues par les textes l’interdisant de voter, il
peut voter. Donc il vote aussi, si il est majoritaire il est irrévocable face à ce blocage
potentiel, le législateur à prévu un mécanisme judiciaire qui est organisé à l’art L223-25
al2 qui prévoit la possibilité de révoquer un gérant pour cause légitime.
Mécanisme concernant la révocation conventionnelle : Ici l’existence d’une cause
légitime est une condition sine qua none à la révocation judiciaire. L’absence d’une cause
légitime conduira le magistrat à refuser la révocation judicaire donc c’est une
condition sine qua none à la révocation judiciaire.

- Cumul de fonction avec contrat de travail


Hypothèse d’une personne gérant de la société qui reçoit une rémunération et des
dividendes et souhait également être salarié de cette même société pour d’autres
fonctions.
Est ce qu’un gérant peut également être salarié de sa propre société ? Il n’y a aucune
indication sur ce point, la jurisprudence en déduit que rien n’interdit de cumuler, il faut
que des conditions soient respectées concernant la validité du contrat de travail :
Il faut que le travail en tant que salarié soit un travail effectif
Il faut que les fonctions en tant que salarié soient distinctes des fonctions de direction
générale, qu’assume tout gérant
Il faut l’existence d’un lien de subordination, la difficulté est que le gérant représente
la personne morale, et la personne morale c’est l’employeur donc il est donc le
représentant de l’employeur des salariés, il va signer en tant que employé et tant
qu’employeur. Donc en tant qu’employé il est subordonné à lui même donc pas de
lien de subordination donc pas de contrat de travail.
Cass soc CAVROIS 7/02/79 si il s’agit d’un gérant associé majoritaire il n’est pas
possible de conclure un contrat de travail avec la société.
Dans toutes les autres hypothèses on n’a pas de positions prétorienne donc le contrat de
travail serait possible par la reconnaissance du lien de subordination.
La logique du raisonnement : Si on est gérant d’une société certes on est le représentant
de l’employeur mais le gérant est sous la dépendance de l’AG, donc du fait de ce contrôle
par l’AG de la gérance il y a un lien de subordination qui apparaît. Mais si il est
majoritaire le lien de subordination disparaît car AG contrôlée par l’associé.

Avantages : Ca permet de faire bénéficier des avantages d’un salarié ; Si la société est
dissoute, ca permet au gérant du fait de sa qualité de salarié de pouvoir toucher
l’allocation chômage.
2) Les assemblées d’associés
- Les règles communes aux AG
Ici théoriquement les décisions les plus importantes doivent être prises par les associés
en principe lors de réunions d’AG, les statuts peuvent prévoir que ces décisions peuvent
être prises par consultation écrite. Un associé peut se faire représenter par son conjoint,
qu’il soit associé ou non, il peut se faire représenter par un autre associé mais seulement
si le nombre des associés est supérieur à 2.
Il ne peut se faire représenter par une autre personne que si les statuts le permette, le
mandat donné est nécessairement un mandat spécial, pas de mandat généraux, il ne
peut être donné que pour une assemblé ou pour deux assemblées tenues le même jour ;
ce mandat doit être global, l’associé ne peut pas donner mandat pour une partie de ses
parts et voter en personne avec l’autre partie. Le législateur a prévu des possibilités de
participation aux AG par visioconférence (par tous autres moyens de
télécommunication)
Les assemblées sont présidées par le gérant ou l’un des gérant, si aucun des gérants
n’est associé elle est présentée par l’associé présent et acceptant qui possède ou
représente le plus grand nombre de part. Concernant les nullités des AG, seul la violation
des règles de convocation tombe sous le coup de la nullité des assemblées, la CA
15/02/2008 a assimilé le nom respect de l’ordre du jour à une violation des règles de
convocation.

- Les règles spécifiques à certaines d’entre elles


Les décisions ordinaires :
Celles qui ne modifient pas les statuts mais qui sont trop importantes pour être laissés
au gérant. Il s’agit de la probation des comptes, de l’affectation des bénéfices (c’est 2
elles sont obligatoirement prises tous les ans au cours d’une AG annuelle), nomination
du gérant non statutaire, révocation du gérant statutaire ou non, (cette révocation sera
décidé en AGO alors que normalement elles ne prennent pas décision qui modifient les
statuts), rémunération du gérant par contre si la rémunération avait été initialement
fixée dans les statuts dans ce cas là c’est l’AGE qui est compétente, nomination du
commissaire aux comptes, approbation des conventions réglementées, toutes décisions
que les statuts réservent aux AGO.
Le vote s’opère en fonction du capital des tenues et non par tête, chaque associé dispose
d’un nombre de voies égal à celui des parts sociales qu’elle possède, ces décisions sont
prises par un ou plusieurs associés représentant plus de la moitié des parts sociales
majorité absolue.
Si associé majoritaire il peut imposer sa volonté, il peut aussi arriver que cette majorité
absolue ne soit pas obtenue, notamment dans le cas où certains associés ne s’intéressent
pas à la gérance, la loi prévoit dans ce cas que les associés sont convoqués une seconde
fois et les décisions sont alors prises à la majorité des votes émis quelque soit le nombre
des votants. Majorité relative

Les décisions extraordinaires :


Ce sont les décisions qui modifient les statuts, changement d’objet, dissolution,
prorogation … etc Les règles d’adoption des décisions extraordinaire ont été modifiées
par la loi du 2 aout 2005 qui distingue deux types de SARL :
- Celle constituées avant le 3/08/2005 : les décisions extraordinaires sont prises à
une majorité d’au moins les ¾ il s’agit d’une règle d’ordre public, il faut
considérer qu’il n’est pas possible pour les statuts de prévoir une majorité plus
importante, on peut modifier le pacte social et imposer cette modification à un
associés (mais ne doit pas être contraire à l’intangibilité des engagements)

- Celles constituées après le 3/08/2005 avec celles constituées avant cette date et qui
auraient optées à l’unanimité pour les nouvelles dispositions : ce sont les nouvelles
règles qui vont s’appliquer, un quorum est institué, l’AG ne peut valablement
délibérer sur première convocation que si les associés présents ou représenté
possède au moins le quart des parts sociales et sur deuxième convocation 1/5e de
celle ci. Si ce dernier quorum n’est pas atteint, cette deuxième assemblée doit être
reporté à une date postérieure de 2 mois au plus.
Majorité des 2/3 des parts détenues par les associés présent ou représentés, les
statuts peuvent prévoir des quorums ou une majorité plus élevée sans pouvoir
exiger l’unanimité, ici la règles des 2/3 n’est pas d’ordre public contrairement à
celle des ¾, dans cette hypothèse il serait possible de prévoir dans les statuts une
majorité supérieur.

Le CCom a prévu des exceptions aux règles des décisions extraordinaires :


Concernant le changement de nationalité c’est l’unanimité
Concernant la transformation en SNC ou en commandite simple L223-43 al 1
Augmentation du capital par incorporation de réserve ou de bénéfice doit être décidé
par les associés représentant au moins la moitié des parts sociales.
Concernant les cessions de parts à des tiers. Majorité en nombre des associés (par
tête) représentant la moitié des parts sociales
Concernant la transformation en SA lorsque les montant des capitaux propres au
dernier exercice, excède 750 000 euros majorité absolue

B) Le rôle de la société

1) Les devoirs des associés


En l’absence de clauses statutaires de non concurrence qui pourraient imposer à un
associé de ne pas concurrencer la société soit par une activité personnelle soit en
participant au capital d’une société concurrente, la jurisprudence a induit de certaines
dispositions l’existence de cette obligation.
Dans l’hypothèse où l’associé ferait un apport en industrie : il doit à la société tous les
gains réalisés dans l’industrie qui est l’objet de cette société. Il ne peut pas exercer une
autre activité, il est censé travailler pour la réalisation de l’objet social ce qui correspond
à son apport. Règles supplétives, les statuts pourraient l’autoriser à avoir une autre
activité
Hypothèse d’un apport d’un fond de commerce : L’apporteur serait donc tenu d’une
obligation implicite de ne pas concurrencer la société, c’est lié à la garantie d’éviction. Un
apport en nature est assimilé sur certains aspects au contrat de vente.
En dehors de cela le législateur renvoi au contrat de vente, notamment les garanties
dues par l’apporteur (vices cachés, éviction…) Lorsqu’un apporteur apporte un bien à
une société il est tenu par cette garantie et la jurisprudence induit de cette garantie
l’existence d’une obligation de non concurrence.
En dehors de ces cas, la jurisprudence ne reconnaît pas d’obligation de non concurrence
aux associés.

2) La protection des associés minoritaire


Le développement des SARL a montré un déséquilibre entre les associés minoritaire qui
face à leur faible poids en matière de vote subissent la politique de la société et de l’autre
des associés majoritaire qui ont tendances à imposer leur propre politique.
Le législateur a cherché à organisé la protection des associés majoritaire en s’inspirant
de ce qui existait déjà dans les SA :

a) Informer les associés


Pour que les associés soient à même de contrôler le fonctionnement de la société, la
première des conditions c’est d’être informer. Tout d’abord, à toute époque de l’année il
peut prendre connaissance par lui même et au siège social des comptes annuels des
inventaires, des rapports soumis aux assemblées, des procès verbaux des assemblées et
ce ci concernant les 3 derniers exercices, il peut se faire assister d’un expert.
15 jours au moins avant la date de l’assemblée annuelle, certains documents doivent
être communiqués aux associés, rapport de gestion, comptes annuels, le texte des
résolutions proposées et le rapport du commissaire aux comptes, l’inventaire est tenus à
disposition au siège social. En cas de manquement la sanction est la nullité des
délibérations.
Tout associé dispose du droit de poser par écrit des questions auxquelles le gérant sera
tenu de répondre aux cours de l’assemblée.
15 jours avant la date des autres assemblées : le texte des résolutions, le rapport du
gérant, le rapport du CAC doit être communiqué aux associés. Pendant le délai de 15
jours qui précède l’AG les mêmes documents sont tenus à la disposition des associés qui
peuvent en prendre connaissance ou copie
Pour les grandes SARL le gérant doit fournir chaque année au CAC, un rapport sur
l’évolution de l’entreprise à partir de documents qui sont énumérés à l’art L232-2 du
CCom rendu obligatoire par une loi du 1/03/1984 relative à la prévention et au
règlement amiables des difficultés des entreprises but d’avertir les associés en avance
des difficultés éventuelles de façon à ce qu’il puisse prendre les mesures nécessaires
avant la cessation de paiement.
Les grandes SARL sont déterminées soit d’après le nombre de salarié (300 ou plus) soit
d’après le montant net du chiffre d’affaire (égal ou supérieur à 18 millions d’euros)
CA 19/09/2007 dès lors qu’est prévue une consultation des documents au siège
social par les associés, il appartient au dirigeant de pallier à l’inaccessibilité du siège
social (en utilisant des locaux proches, en envoyant les documents aux associés) sinon
ils risquent d’être condamné pour inexécutions de ses obligations en matière
d’information des associés

b) La procédure des conventions réglementées


Les conventions réglementées concernent toutes les conventions passées entre la
société SARL et l’un de ses gérants ou l’un des associés. Hypothèse selon laquelle
l’associé majoritaire vend un bien lui appartenant à la société.
Face à ces conflits d’intérêt le législateur a organiser une procédure spécifique de
conventions réglementées. Ce type de procédure n’est pas spécifique aux SARL car on en
trouvera une équivalente dans la SAnonyme.
Prévue à l’art L223-21 ; L223-19 ; L223-20, le législateur apporte des interdictions ,
donne une liste brève :
- il s’agit des emprunts
- Se faire consentir par la société un découvert en compte courant (compte ouvert au
nom de l’associé au sein de la société)
- Se faire cautionner par la société des engagements envers les tiers, hypothèse
de l’associé qui emprunte une somme à une banque et qui va demander à la
société de se porter caution.

Il existe des conventions qui lie la société avec un gérant et/ou un associé et qui sont
libre art L223-20, convention courantes conclues à des conditions normales.
Exemple d’une société qui fabriquerait du mobilier de bureau et le gérant de la société
désirerait acheter un bureau soit il achète à sa société soit au concurrent. donc
activité normale et dès lors que le prix, délai, livraison sont habituelle => convention
libre.

Entre ces deux extrême il y a la procédure des conventions réglementées L223-19, c’est
toutes les autres conventions, celles qui ne sont pas interdites et celles qui ne sont pas
libre conclu entre la société, un gérant/associé.
Il s’agit des convention intervenue directement ou indirectement ou par personne
interposée entre la société et l’un de ses gérant ou associé, il s’agit des conventions
passées entre sociétés ayant des dirigeant communs, les conventions passées avec une
société dont un associé indéfiniment responsable, un gérant un administrateur, un
membre du directoire, un membre du conseil de surveillance est donc simultanément
gérant ou associé de la SARL
Exemple : la convention passée par la SARL A dont X est gérant avec la société B dont X
est associé, c’est le cas de la convention passée entre SARL A avec une SA au sein de
laquelle X est administrateur convention réglementée

Procédure qui doit être respectée et qui se déroule en 3 temps :


L’associé ou le gérant avise le CAC si il y en a un, ou le gérant dans le délais d’un mois
à compter de la conclusion de la convention.
Le CAC ou le gérant établit un rapport sur la convention passée qu’il présentera à l’AG
L’AG va statuer au vu du rapport sans que l’associé ou le gérant prenne part au vote,
l’art L223-19 exclu expressément cette personne du vote, décision ordinaire prise en AG,
elle peut aussi être prise par consultation écrite si c’est prévu dans les statuts.
- Soit la convention est approuvée donc pas de problème
- Soit la convention est désapprouvé, malgré cette désapprobation la convention
va produire ses effets, cela ne remet pas en cause la validité de cette convention.
Le gérant ou l’associé Verront leur responsabilité engagée à l’égard des autres
associés si la convention a eu des effets dommageables pour la société

En cas d’inobservation de la procédure : Les conséquences sont les mêmes qu’en cas de
désapprobation de la convention, convention maintenue et si elle cause des dommage il
y a responsabilité de l’associé ou gérant.

c) Les sanctions
Demande de nullité
Les associés minoritaire peuvent demander la nullité des décisions prise par la majorité,
il est logique qu’en cas d’inobservation de certaines règles il puisse être demander la
nullité de la décision qui a été prise.
Plus surprenant : Le fait que la jurisprudence ait développé des nullités de décisions
prise pourtant conformément aux dispositions réglementaire.
Va annuler la décision en s’appuyant sur la théorie de l’abus de droit, ici l’abus de
majorité, en considérant que les majoritaire ont abusé de leur droit de vote. Cet abus de
majorité est enfermé dans 2 conditions cumulative :
- Décision prise en infraction contre l’intérêt social
- Prise par les majoritaire au détriment des minoritaire
La nullité de la décision pourra être prononcée par le magistrat.

La Cour de cass a digressé et a avancé d’autres théories proche, elle a développé par la
suite ce que l’on appelle l’abus de minorité des minoritaires par un vote bloque une
prise de décision, ils ont une minorité de blocage. La cour de cass va imposer des
conditions différentes :
- La décision contraire à l’intérêt social
- Décision prise par les minoritaires au détriment des majoritaire
- Il faut que la prise de cette décision soit essentiel à la survie de la société

Sur le champ d’application de l’abus de minorité : ce champ est plus réduit que celui de
l’abus de majorité. L’essentiel des hypothèse où les minoritaire vont bloquer une
décision non essentielle à la survie l’abus de minorité ne sera pas invoqué.
Abus de minorité : Il n’y a pas de décision et il faudrait une décision, rien ne s’est passé,
les magistrats vont nommé un mandataire ad hoc dont la fonction sera de voter lors de
l’assemblée à la place des minoritaires.

L’abus d’égalité : hypothèse de 2 associés égalitaire 50-50, les magistrats ont étendus
l’abus de minorité à l’abus d’égalité. Si il y a mésentente qui paralyse le fonctionnement
de la société cela peut conduire à la dissolution.

La révocation
- La révocation ad nutum
- La révocation pour juste motif : Pas besoin de cause légitime mais on devra des
dommage et intérêt
Sauf dispositions expresse les associés ont le droit de voter quelque soit la décision. Le
législateur a donc prévu une révocation judiciaire pour cause légitime même chose que
juste motif sauf que l’existence d’une cause légitime est une condition de révocation sans
cette cause le magistrat refusera de révoquer. Les circonstances entourant la révocation
peut être source de DI pour le gérant (respect contradictoire, pas infamant, pas brutal…)

La responsabilité :
possible d’engager la responsabilité civile du gérant, si il s’agit de réparer le préjudice
subit par la société dans ce cas la est mise en œuvre l’action sociale qui se divise en 2
branche :
- L’action social ut singuli : mise en œuvre par les associé pour réparer préjudice
subit par la société
- L’action sociale Ut universi : mise en œuvre par les dirigeant ici le gérant pour
réparer un préjudice subit par la société

Réparer le préjudice subit par un associé, ici c’est l’action individuelle qui va être mise
en œuvre, elle se heurte à un problème qui rend difficile l’aboutissement concret de ce
type d’action, l’existence d’un préjudice distinct. Si le préjudice subit par l’associé n’est
pas distinct du préjudice subit par la société il n’est pas réparable.
L’action en responsabilité vis à vis des tiers : Tiers qui engage une action, théorie de la
faute détachable ou réparable, si la faute du dirigeant n’est pas détachable de ses
fonctions la responsabilité du dirigeant n’est pas engagée. Donc le tiers ne peut engager
que la responsabilité de la société.

C) Les dettes
SARL : Il s’agit d’une responsabilité limité, donc associés limités à leur apport. Donc les
créanciers sociaux non désintéressés ne pourront pas se retourner contre le patrimoine
personnel des associés. Ca explique que le nom des associés ne figure pas au moment de
la création de la société dans les journaux d’annonce légal, ni dans les renseignement
fournies au greffier. Les tiers doivent être informé du type de société avec laquelle il
contracte. Ceci explique la fixité du capital social, les associés ayant fait des apports ne
peut pas les reprendre avant la dissolution de la société.

Les règles concernant l’évaluation des apports en nature, occupe une place importante
du fait que le patrimoine personnel des associés ne peut pas être atteint. Les tiers
doivent être certains de la valeur du patrimoine social
La loi du 25/01/85 permet de mettre à la charge de dirigeant dès lors qu’il aurait
commis des fautes de gestion une partie du passif social

D) Les bénéfices : les résultats annuels


Les documents comptables vont faire apparaître le résultat comptable de l’année, soit il
y a des bénéfices soit de pertes.

1) Hypothèse de bénéfice
Inscrit au passif du bilan, une partie sera dû à l’impôt, et l’autre partie due aux associés,
la partie due aux associés, le bénéfices global initial moins l’impôt payé peut être soit
réinvestit (mise en réserve) soit distribué.

a) La mise en réserve
Il y a plusieurs catégorie de réserves :
- La réserve légale
Qui s’élève à 5% du bénéfice jusqu’à ce qu’il atteigne 10% du capital social ; Imposer aux
entreprises de mettre de coté une partie de leur bénéfice.

- La réserve de participation
Obligatoire : Qui existe pour les société de plus de 100 associés, partie prélevé qui est
mise dans ce type de réserve et qui est bloqué, passé cette durée les salariés peuvent
prélever sur cette réserve pour des acquisition clairement identifié.

- Les réserves statutaires


Mise en réserve prévu par les statuts, aucune obligation d’introduire ceci dans les
statuts dès lors que c’est prévu c’est obligatoire.

- La réserve libre
Décision prise lors d’une AG de mettre telle ou telle somme en réserve

Si on met de coté le régime de réserve de participation, les réserves peuvent être


utilisées librement en particulier les réserves peuvent être incorporées au capital, ca
permet d’augmenter le capital social sans faire appel à de nouveaux associés. Ces
réserves peuvent être distribuées (sauf la réserve légale et celle de participation)

b) Les bénéfices distribués, les dividendes


Tout bénéfice qui n’est pas mis en réserve est obligatoirement distribué, la décision de
mise en réserve libre ou de distribuer des dividendes et une décision qui appartient à
l’assemblée annuelle.
Cette répartition des dividendes se fait dans les proportions prévues aux statuts, si les
statuts sont silencieux, la répartition se fera proportionnellement aux apports. Il est
possible statutairement de prévoir une autre répartition pas nécessairement
proportionnelle aux apports.
Il n’est pas possible dans les statuts de prévoir un intérêt fixe, de prévoir à l’avance la
somme qui sera distribuée aux associés car ce type de clause posera un problème dès
lors que le montant des bénéfices distribuables est inférieur aux sommes prévues à
distribuer dans les statuts, cela impliquerait d’aller au delà et ici cette situation pourrait
conduire à la distribution de dividendes fictifs, réprimé pénalement.

2) Hypothèse de perte
Si une perte apparaît elle est inscrite au passif du bilan ; elle va y demeurer jusqu’à
l’exercice suivant :
- Soit un bénéfice apparaît : qui permet d’effacer tout ou partie la perte antérieure,
et même dégager un surplus dans ce cas là c’est sur ce surplus que s’effectuera les
mises en réserves et distribution éventuelles.
- Soit subit une nouvelle perte, celle ci va s’ajouter à celle de l’exercice précédent
ainsi de suite d’exercice en exercice.

Le fait de dégager des pertes successivement n’est pas un signe de bonne santé de la
société, mais le fait de dégager des pertes ne signifie pas non plus que la société n’est pas
rentable. Car ici ce sont les pertes comptables qui sont calculées à partir des produits
comptables et des charges comptables. Parmi les produits comptables certains d’entre
eux découle directement de l’application de règles technique comptable sans lien
nécessairement direct avec l’activité économique et sans que ces produits aient
immédiatement à court ou long terme de conséquence sur la trésorerie. Certains de ces
produits ne représentent pas et ne représenteront pas d’encaissement.
Concernant les charges c’est la même logique, parmi les charges comptables, certaines
charges ne sont pas ne lien direct avec l’activité économique et ne représenteront pas de
décaissement immédiat ou futur, il est donc envisageable que la perte finale s’explique
non pas par un problème lié à l’activité économique mais par des mécanismes
techniques purement comptable. On peut donc avoir une société qui réalise des pertes et
qui a une activité saine rentable voir même une trésorerie abondante.
La répétition de ce phénomène pourrait être pathologique et s’expliquer par une
défaillance sur le plan de l’activité développé ainsi la répétition de pertes successives
pourrait laisser présager un avenir sombre pour la société.

L’inscription d’une perte au bilan ne modifie pas le capital social puisque ce dernier
représente la somme des apports effectués par les associés de la société. La perte va
diminuer ce qu’on appel les capitaux propre ou encore l’actif net (capital social plus les
réserves plus ou moins le résultat) plus la perte sera élevée plus l’actif net diminuera.
Le législateur considère qu’une diminution trop importante des capitaux propres est
dangereuse pour les créanciers sociaux, car compromet la solvabilité de la société sans
que les créanciers en prennent réellement conscience puisque le capital social ne bouge
pas et il s’agit de la seule information qui est fournie aux tiers.
Le législateur considère que le montant de ce capital social devient dans cette hypothèse
trompeur il ne reflète pas la situation réelle de la société.

Le code de commerce cherche à éviter ce danger, ainsi lorsque les pertes sont si
importante que les capitaux propres deviennent inférieur à la moitié du capital social
l’art L223-42 du CCom oblige les associés à choisir entre 2 options/
- Ils décident dans les 4 mois qui suivent l’approbation des comptes, la dissolution
anticipée de la société
- Ils décident au plus tard à la clôture du 2e exercice suivant celui au cours duquel
les pertes ont été constatées de réduire le capital social au niveau des capitaux
propres. (rare cas de diminution du capital social)
Si aucunes de ces 2 décisions n’est prises, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société, la cour de cass chambre commerciale 31/10/2006 a une
conception extensive de la notion d’intéressé ca peut être n’importe qui y compris un
concurrent, un fournisseur, un client.

E) Les parts sociales


Le capital d’une SARL est obligatoirement divisé en parts sociales (ce ne sont pas des
actions) on utilise les parts sociales, elles sont toutes égales. A chaque associé est
attribué un nombre de part correspondant au montant de son apport, que cet apport
soit fait lors de la constitution ou que cette apport soit fait en cours de vie sociale (on
parlera d’augmentation du capital), le nombre de parts détermine le nombre de voix.
Concernant la répartition des bénéfices, cette répartition sauf disposition contraire des
statuts, sera faite par parts.
Cette possibilité joue sur la répartition des dividendes mais pas sur la répartition des
votes.
Les parts sociales peuvent elles changer de mains en cours de vie sociale ? Principe : on
considère qu’il existe dans ce type de société un intuitu personae entre les associés et
l’existence reconnue par le législateur, explique un certains nombre de règles, mais
explique le fait que les parts sociales ne soient pas des titres négociables art L223-12 du
CCom (on ne peut pas les vendre librement)
cet Intuitu personae est atténué dans les SARL parce qu’il est accommodé en permettant
une certaine liberté de cession ou de transmission.

1) Cession entre vifs


Pour certaines cessions, il considère qu’elles ne heurtent pas gravement cet intuitu
personae et donc elles sont libres sans approbation des autres associés. Ces cessions
faites à des « proches » (conjoints, descendant, ascendant) ; ou encore les cessions faites
à d’autres associés.
Pas besoin d’agrément des autres associés. Règle supplétive il est possible
d’introduire dans les statuts une clause pour limiter cette libre cessibilité.
Si ce choix est fait les associés qui refuseraient la cession devront racheter les parts du
cédant dans les mêmes conditions que celles prévues pour la cession à un tiers
organisée à l’art L223-14 du CCom (sauf disposition contraire des statuts)
Les statuts pourraient prévoir d’autres conditions que celles de l’article L223-14.
De plus si la cession est réalisée pour un conjoint, pour un descendant, un ascendant, ce
sont alors les mêmes règles qui vont s’appliquer sauf que cette fois ci ce n’est pas
possible d’y déroger statutairement.
en cas de clause limitative de libre cessibilité, si il s’agit d’une cession à un
conjoint descendant, ascendant les conditions de cession sont L223-14 sans
dérogation possible. Si il s’agit d’une cession à un autre associé les conditions
sont de nouveau celle de l’article L223-14 mais ici il est possible d’y déroger
statutairement.

- La cession à des tiers :


Soumises à l’approbation des associés, pas de vote unanime pour la SARL. Vote à deux
niveaux, une double majorité il faut l’agrément de la majorité simple en nombre des
associés représentant au moins la moitié des parts sociales.
Ex : L’associé A a 30%, le Ba 40%, C à 30%, pour agrément il faut que sur les 3 associés 2
votes positivement et que ces 2 représente la majorité des parts (A et B vote
positivement =70% c’est bon)
Les statuts peuvent prévoir une majorité plus forte. En pratique la présence d’un nouvel
associé peut être imposé à certain associés.
Entend éviter qu’un associé ne reste indéfiniment prisonnier de la société, possibilité de
sortie pour l’associer cédant dans l’hypothèse ou son candidat cessionnaire n’est pas
accepté.
- Le silence de la société pendant 3 mois vaut agrément du nouvel associé

- Le refus d’agrément oblige la société et les autres associés à trouver une solution
pour débarrasser l’associé de ses parts (soit les autres associés acquiert eux
mêmes les parts soit ils les font acquérir par un tiers qu’ils ont choisi, soit il
réduise le capital social du montant de la valeur de ses parts) délai de 3 mois
pour choisir à compter du refus délai peut être prorogé par décision de justice.
Si à l’expiration du délai les titre n’ont pas été acheté il peut alors réaliser la
cession initialement prévue.
Dès lors que l’on va racheter les parts de l’actionnaire cédant la question qui se pose
c’est à quel prix ? le principe est que le prix de rachat des parts de l’associé cédant va se
négocier avec ses coassociés. Si le prix n’est pas fixé à l’amiable, un expert va être
désigné pour évaluer les parts et en cas de désaccord, c’est le président du TC qui
désignera l’expert.
L’al 3 de L223-14, prévoit un véritable droit à repentir puisque le cédant peut renoncer à
la cession si la société a refusé de convenir à la cession.
Par contre la cour de cass a jugé dans un arrêt du 4/07/2006 que la vente était parfaite
dès lors qu’il y a eu accord sur le prix de la cession, les parties en présence ne peuvent se
rétracter sous le prétexte que le prix fixé par un expert nommé ne leur convient pas.
Pour conserver son droit de repentir, le cédant doit prononcer explicitement qu’il
entend pouvoir renoncer à la cession si le prix fixé ne lui convient pas.

Le cas particulier de l’adjudication : savoir si dans cette hypothèse il serait possible


d’appliquer le régime d’agrément prévu à l’art L223-14. 28/09/2005 c’est le cas. En
cas d’adjudication, l’adjudicataire doit être agréé par les autres associés.
l’opposabilité de la cession, quelque soit le type de cession de parts sociales entre vifs,
elle doit être constaté par acte sous sein privé ou notarié, dans les rapports entre les
parties la cession est parfaite dès l’accord des volonté même si aucun document n’a été
signé. Vis à vis de la société et des tiers, ces cessions doivent faire l’objet de formalités.
Pour l’opposabilité à la société :
les cessions de parts doivent être notifiés conformément à l’art 790 du CCiv :
- Soit aux moyens d’un dépôt d’un original de l’acte contre remise par le gérant
d’une attestation de ce dépôt
- Soit au moyen d’une assignation par huissier ou d’une acceptation de la société
par acte authentique.

L’opposabilité aux tiers :


Conditionné tout d’abord à l’accomplissement des formalités précédente et en outre à
l’accomplissement de formalité vis à vis du RCS, il va falloir également déposer l’acte de
cession au greffe tenant ale RCS de la société ;
C’est à partir de ce moment là que l’ancien associé perd son caractère d’associé
vis à vis des tiers et de la société et que le tiers cessionnaire devient associé de la
société.
La cour de cass a une interprétation libérale de l’ensemble des formalités précédentes,
elle a déjà reconnue en faisant fi de la lettre du texte, qu’une cession était opposable à la
société ou tiers alors que les formalités n’ont pas été strictement respectées.

2) Cession pour cause de mort


Selon l’art L223-13 les parts sociales sont librement transmissible par voie de
succession, les statuts n’ont pas à prévoir la transmission, la société continue de plein
droit avec les héritiers du défunt.
De nouveau il est possible d’introduire dans les statuts, diverses clauses qui ont pour
objectif de redonner vigueur à l’intuitu personae. Possible d’introduire une clause de
dissolution autorisé à l’art L223-41.
Possible aussi art L223-13 al 2 d’introduire une clause d’agrément en vertu de laquelle
l’héritier doit être agréé par les autres associés. S’appliquera les règles précédente de
l’art L223-14.
Les clauses de continuation avec certains héritiers seulement, ou de continuation avec
associés survivant. Art L223-13 prévoit cette possibilité à condition de désintéresser les
héritiers qui n’auraient pas été agréés par le paiement du prix de leurs parts.

F) L’émission de l’obligation
Ordonnance 25/03/2004 autorise les SARL a émettre des obligations ordonnance
complété par un décret du 11/12/2006 on a un mécanisme complet.
Une obligation c’est un titre financier qui représente une partie d’une somme prêtées à
une société.
L’une des conditions pour pouvoir émettre des obligations est attaché au fait que la
SARL doit avoir un CAC. Donc cas rarissime.

Chapitre 3 : Les sociétés par action ou de capitaux

Section 1 : La société anonyme (moitié des textes régissant une société)


1§ La constitution
A) Conditions de constitution
Sa structure ancienne à partir de la loi du 24 juillet 1867, la SA peut naitre de la
transformation d’une autre structure.

1) Constitution sans offre publique (SA fermée)


La SA a vocation a faire offre publique, en pratique on constate que la plupart voire la
totalité se constitue sans s’adresser à la masse des épargnants. Mais elle ne restera pas
nécessairement fermée, par la suite la SA constituée, il sera possible de solliciter la
masse des épargnants, on ouvre le capital.
Au départ on a un petit nombre de fondateurs qui si ils le souhaitent vont ouvrir le
capital en vendant les titres qu’ils détiennent, ils peuvent choisi d’augmenter le capital
de la société. Ce procédé simplifie la constitution, et dose progressivement l’entrée de
nouveau actionnaire soit en cédant leurs titres soit en augmentant le capital.
Imaginer initialement par les praticiens car la loi de 1867 n’avait rien prévu, on retrouve
maintenant ces règles dans le CCom.
La SA naît d’un contrat de société, ce contrat se matérialise par la signature des statuts,
les règles applicables à ces statuts sont identiques à celles qui concerne la SARL ; le
nombre minimum d’actionnaire pour constituer une SA sans offre publique est passé de
7 à 2 Condition classique de constitution de société. SA il n’y a pas de maximum
d’associés, s’agissant d’une SA fermée le nombre d’actionnaires et traditionnellement
faible.

Concernant les apports :


Le législateur s’inspire de l’idée de protéger les créanciers futurs de la société, se traduit
par des règles différentes de la SARL :
Le législateur impose un capital minimum fixé à 37 000 euros
Les apports en numéraires n’ont pas à être directement livrés à la constitution, il
suffit d’en libérer la moitié. Le surplus devra l’être dans les 5 ans. Ils doivent être
déposés jusqu’à l’immatriculation soit auprès de la caisse des dépôts et consignation soit
auprès d’un notaire ou d’une banque.
Les apports en nature : ils doivent être évalués par un ou plusieurs commissaires aux
apports, désignés en justice à la demande des fondateurs ou de l’un d’entre eux.
Il est possible de les désignés à l’unanimité des associés depuis la loi du 22 mars 2012.
Un rapport établit annexer aux statuts.
Contrairement à la SARL, les apports en industrie sont interdit
Il n’existe pas de valeur nominale légale : lorsqu’on constitue une société on va
déterminée au départ la valeur du titre, ici des actions, cette valeur est libre, le nombre
de titre attribué aux associés sera fonction de la valeur nominale et des apports
effectués.

Formalités de publicité :
rédaction de la signature des statuts
Publication d’un avis dans un journal d’annonce légal
Le dépôt au greffe des statuts, et d’autres pièces comme le rapport du commissaire
aux apports
L’immatriculation au RCS

2) Constitution avec offre publique (SA ouverte)


A la lecture des textes est le mode le plus naturel mais en pratique est rare. Dès la
constitution de la société, la société est ouverte, ainsi les fondateurs ont recours
immédiatement au public pour placer les titres de la société.
Soumet la constitution à des règles détaillées dans le but de protéger les créanciers
futurs et surtout les futurs actionnaires.
Initiative d’un petit groupe de personne, pendant la période constitutive reçoivent le
nom de fondateurs. Ils vont déposer aux greffe. Indiquer le capital social, il ne peut être
inférieur à 37 000 euros
Les fondateurs informent le public de leur projet, le CCom les oblige à publier au
BALO une notice qui va comprendre diverses mentions obligatoires R225-3 du CCom,
toutes publicités à partir de la doivent reproduire les énonciations de cette notice. Les
fondateurs doivent imprimer et soumettre au visa de l’AMF tous les documents qui
seraient destinés à l’information du public
Les épargnants attirés par la publicité, vont accepter individuellement de devenir
actionnaire, ils souscrivent, ils doivent signer un bulletin comportant des mentions
obligatoire R225-4 CCom ces souscripteurs doivent au moins être 7. La société ne
pourra être constitué que si le capital annoncé dans le projet de statuts est
intégralement souscrit. Il peut arriver que les banques garantissent la souscription (si
l’intégralité des actions n’a pas été souscrite) la banque va souscrire ce qui manque. On
retrouve la possibilité de libérer au départ que la moitié des apports en numéraire.
(souscription # de libération)
l’acte essentiel de constitution : les souscripteurs vont se réunir en assemblée
constitutive, soit en personne soit par un représentant qui ne peut être que leur conjoint
ou un autre souscripteur, les conditions de quorum et de majorité sont celles des AGE
des SA. L’assemblée :
- Adopte ou rejette les statuts
- Constate que le capital est entièrement souscrit et les actions libérées du montant
exigible
- Statue sur l’évaluation des apports en nature
- Nomme les premiers organes de la société CA ou CS, CAC. Peut importe le type de
SA la nomination d’un CAC est obligatoire.
- Statue sur le rôle des actes accomplis pour le compte de la société en formation
L’importance des pouvoirs attribué par la loi ne doit pas faire illusion dans la majorité
des cas c’est plus théorique que réel bien souvent les petits épargnants ne souscrivent
que dans un soucis de placement financier. Cette assemblée marque une étape
essentielle, le projet de statuts se transforme en statut les souscripteurs deviennent
actionnaire et la société existe sur un plan contractuel.
Procéder aux formalités de publicité : immatriculation de la société

B) Acte accomplis pendant la constitution


Il peut être nécessaire d’accomplir certains actes avant l’immatriculation, le législateur a
organisé des mécanismes de reprise qui se situent pour l’un dans la partie législative et
pour deux autres dans la partie réglementaire du CCom, la partie réglementaire est
fortement contestable car elle crée un mécanisme à part.
Art L210-6 CCom le même que celui de la SARL
Art R210-6 et -7 ; lié au fait qu’il y a deux modes de constitution de SA donc 2 modes de
reprise :
- R210-6 au cas de la SA sans offre publique :
Ce mécanisme est identique à celui qui prévaut pour la SARL et qui est organisé par l’art
R210-5 ;

- R210-7 SA constituée avec offre publique


Le pivot c’est l’assemblée constitutive, la période avant et la période entre l’assemblée et
la signature des statuts. La période avant, les actes seront soumis au vote de cette
assemblée, si le vote est positif l’immatriculation emportera reprise rétroactive des
actes
L’assemblée constitutive peut donner mandat à une personne et l’immatriculation de la
société emportera reprise des actes de manière rétroactive.

2§ Le fonctionnement
Le problème de l’administration de la société et tout particulièrement complexe car il
existe plusieurs modes d’administration : classique et celle de 66. A l’intérieur de ces
modes il y a des sous modes de fonctionnement. Le législateur s’est toujours soucié de la
protection des actionnaires minoritaire, il a mis en place toute une série de règle
s’articulant sur un droit d’information renforcée, la possibilité de sanctionner …
La procédure des conventions réglementées procédure spécial pour les SA.

A) La notion d’action
Tout SA peut importe son mode de constitution va émettre des titres (actions) et sont
classiquement la contrepartie des apports fait à la société, l’action est à la fois un titre
d’associé et un titre négociable
1) L’action titre d’associé
Les actionnaires ont 3 sortes de droit
a) Droit sur le patrimoine social
Ils n’ont pas un droit réel sur les bien du patrimoine social, ils ont un droit personnel
envers la société sur le patrimoine social mais pris dans son ensemble, ce droit est de
nature mobilière même si le patrimoine social comprend des immeubles, ils ont un droit
de créance sur la société. Ce qui explique qu’au moment de la liquidation de la société on
va désintéressé le passif externe et ensuite le passif interne. Le droit patrimonial à une
valeur pécuniaire attribué à chaque action, cette valeur rentre dans le patrimoine à
l’actif, cette valeur pécuniaire peut s’apprécier sur trois niveau :
- La valeur nominale (pair) c’est la valeur attribuée à l’action de manière plus ou
moins arbitraire lors de l’émission de l’action fixé librement par les statuts, ce
pair ne poursuit qu’un seul objectif c’est de savoir combien d’action on va
émettre et de répartir ces actions entre les actionnaires
- La valeur réelle : fonction de la réalité économique de l’entreprise et cette
valeur peut être largement supérieur ou inférieur au pair, fonction de l’activité
économique de la société
- La valeur vénale : valeur de vente c’est pour les titres de non coté une
négociation de gré à gré en fonction de l’offre et de la demande. Pour les titres
cotés il y a un marché géré par les bourses de valeur.

b) Droit aux bénéfices sociaux


L’action donne droit si la société fait des bénéfices, à des dividendes qui portent le nom
de coupons. Le montant des dividendes va dépendre chaque année du revenu variable.
La mise en paiement de dividende doit avoir lieu dans un délai maximal de 9 mois après
la clôture d’un exercice

c) droit de participer aux AG et d’y voter


droit de participer aux assemblées et d’y voter, les actionnaires peuvent se rendre aux
AG et peuvent y voter, il n’est pas possible d’imposer un nombre minimum de titre à
détenir pour pouvoir y voter. Les actionnaires peuvent être représentés aux AG, les
statuts ne peuvent pas y déroger. Se faire représenter que par un autre actionnaire, son
conjoint et depuis la loi du 1/01/2011 par un partenaire pacsé. Pour les sociétés côtés,
l’actionnaire peut se faire représenter par toute personne morale ou physique de son
choix art L225-106 I al 1et 2 cette disposition est d’ordre public. Les statuts ne peuvent
ni permettre à un actionnaire dans les sociétés non cotées de se faire représenter par
une personne de son choix, ni interdire à un actionnaire de se faire représenter par son
conjoint ou un partenaire pacsé et même si il n’est pas personnellement actionnaire.
Seul l’actionnaire peut donner mandat et il est donné pour une seule assemblée.

2) L’action titre négociable


Entre dans une catégorie plus vaste que l’on appelle les valeurs mobilières dont la
caractéristique principale est la libre négociabilité ce qui les différencie des autres titres
à savoir des parts sociales qui ne sont pas librement négociable. Ainsi peuvent être
acheté et vendu librement, concernant la SA le législateur a considéré qu’il n’y avait pas
d’intuitu personae entre les associés, les actionnaires. La possibilité de créée une SA a
deux personnes remet en cause cette possibilité la.
Les actions peuvent être soit des titres au porteur soit des titres nominatif L228-16 du
CCom.
Dans le premier cas l’anonymat est respecté puisque la cession s’effectuerait en principe
par simple tradition manuelle, dans le second ca le nom de l’actionnaire figure sur un
registre qui est tenu par la société et la cession résultera alors d’une simple inscription
en compte opéré sur le registre, cette logique a été fortement modifié depuis 1984
puisqu’il n’est plus possible depuis cette date de détenir matériellement des actions,
tous les titres ont ét dématérialisé. Les titres nominatif sont inscrit en compte chez la
société éditrice des titres. Les titres aux porteurs sont également inscrit en compte mais
tenu par un établissement financier, il aurait été logique alors de supprimer la notion
même de titre porteur et de ne conserver que celle de titre nominatif. D’autant plus que
beaucoup de pays étranger ne connaisse pas la notion de titre porteur.

On maintient la notion de titre porteur mais on supprime le support papier mais on


maintien la notion, simplement pour les titre porteur c’est un organisme à part qui tient
les registres ; pour l’E ca permet de savoir qui détient les actions et combien. Mais la
société émettrice ne sait pas, elle n’a pas accès à ces registres.
La société à la possibilité d’interroger aux établissement qui gèrent ces titres de lui
communiquer le nom des personnes détenant ces titres.
Ce mécanisme modifie les modalités de cession des titres, on ne peut plus parler à partir
de 84 de cession par simple tradition manuelle donc la cession s’opère pour les titres
porteurs comme nominatif par une simple écriture comptable.
La possibilité de créer des titres porteurs reste cantonnée :
- Aux SICAV
- Aux sociétés cotées
Donc pour la majorité des SA on ne peut qu’avoir des titres nominatif.
Les statuts de ces sociétés peuvent imposer le caractère nominatif, il y a peu de titre
porteur.
Il existe des marchés dont l’objectif est de faciliter la cession de valeur mobilière en
particulier la cession d’action, ce sont les bourses de valeur (lieu pour faciliter l’échange
de titre)
En France il existe 7 bourses de valeur (Paris, bordeaux, Lille, Marseille, Nantes, Nancy,
Lyon) . En Europe continentale ce sont paris et Francfort les plus Europe, en Europe
c’est celle de Londres, au niveau mondial c’est New York et Tokyo. En France se sont des
marchés réglementés, le gardien de cette réglementation c’est l’autorité des marchés
financiers (AMF)

B) La structure classique de direction


Classique car c’est la plus ancienne de la loi 24 juillet 1867, c’est aussi la plus rependue

1) Le conseil d’administration
Le CA d’une SA est un groupe de personne qui porte le nom d’administrateur

a) La composition
- Nombre d’administrateur
Fixé par les statuts enfermé dans une fourchette, L225-17 ne peut être inférieur à 3 ni
supérieur à 18. Lorsque le nombre d’administrateur devient inférieur au minimal légaux
ou statutaire, la procédure de nomination des nouveaux membres diffère quelque peu.
Si pour une raison le nombre des administrateurs devient inférieur au minimum
légal, les administrateur restant doivent convoquer immédiatement une AGO en vu de
compléter l’effectif du conseil,
Lorsque le nombre des administrateur est devenu inférieur au minimum statutaire
sans toutefois être inférieur au minimum légal le CA doit procéder alors à des
nomination à titre provisoire en vu de compléter son effectif dans le délai de 3 mois à
compter du jour où se produit la vacance. Obligatoire et devra être ratifier par l’AGO. Les
délibération prises et les actes accomplis antérieurement par le CA demeurent malgré
tout valables.
Quelque soit l’hypothèse si le CA néglige de procéder aux nominations requises ou
convoquer l’assemblée, tout interessé peut demander en justice la désignation d’un
mandataire chargé de convoquer l’AG afin de procéder aux nomination ou de les ratifier.
Loi du 27 janvier 2011 la représentation équilibrée H/F dans les CA, CS. L’essentiel de
ce dispositif n’entrera en vigueur qu’en 2017 pour les sociétés coté et pas avant 2020
pour les autres. L’objectif est de porter à 40% la proportion des membres du CA ou CS
toute nomination à l’encontre de cette règle sera nulle mais elel n’entrainera pas celles
des délibérations auxquelles à pris part le membre du conseil ou le représentant
permanent d’une personne morale qui serait irrégulièrement désigné.
Le versement des jetons de présence (rémunération des administrateur) sera suspendu.
Le législateur a prévu une progression.
Concernant les sociétés cotées depuis le 1/01/14 cette proportion de chaque sexe ne
peut être inférieur à 20%

- Les conditions pour être administrateurs


Peut être une personne physique ou morale, il n’est pas nécessaire d’être actionnaire de
la société pour être administrateur de cette société.
4 conditions :
Limite d’âge :
L225-19 CCom Les statuts doivent prévoir pour l’exercice des fonctions
d’administrateur une limite d’âge s’appliquant soit à l’ensemble des administrateur soit
à un % déterminé entre eux. Le nombre des administrateurs ayant dépassés 70 ans ne
pourra être supérieur au 1/3 des administrateurs en fonction.
Cumul contrat de travail et fonction administrateur :
Un salarié de la SA ne peut être nommé administrateur que si son contrat de travail
correspond à un emploi effectif et qu’il existe un lien de subordination. Lorsque les
conditions de cumul ne sont pas remplies, ce contrat de travail est suspendu pendant le
temps de l’exercice du mandat. Il est possible à un salarié de devenir administrateur,
mais maintient de contrat de travail ou pas ? Un administrateur ne peut pas devenir
salarié de la société dont il est administrateur.
Loi 22/03/2012, un administrateur en fonction peut devenir salarié à la condition que
son contrat de travail corresponde à u emploi effectif et que la société dans laquelle il
siège soit une PME au sens du droit européen, critère quantitatif (inférieur à 250
salarié). La société répondant à la clôture d’un exercice social au critère suivant. (total
du bilan inférieur à 43 millions d’euro ou montant hors taxes du chiffres d’affaires
inférieur à 50 millions d’euro)

Le cumul de fonction :
Le législateur cherche à limiter surtout pour les sociétés cotées, les participations
croisées ; la loi du 15/05/2001 a renforcée sensiblement la limitation des possibilité des
cumuls des mandats sociaux exercé au sein des SA en abaissant le plafond (avant de 8
maintenant à 5) de plus à ce cumul, le législateur avait prévu des dérogations. Cette loi à
réduit les possibilité de dérogation.
La loi du 6/08/15 MACRON est venu modifier ce texte en ramenant à 3 mandat
maximum pour les mandats sociaux exercés au sein de société cotées par les personnes
exerçant un mandat de DG, membre du directoire, DG unique dans une société cotées et
qui respecte l’une des 2 conditions suivantes :
- emploi au moins 5 000 salariés permanent dans la société et ses filiales dont le
siège social est fixé en France.
- Au moins 10 000 salariés permanent dans la société et ses filiales dont le siège
social est fixé en France et à l’étranger.

Précisions :
Ne sont pas pris en compte les mandat dans les sociétés étrangères, les plafonds ne
s’appliquent pas aux personnes morales, lorsqu’une personne exerce un mandat
d’administrateur au sein d’une société mère, les mandats d’administrateur et de
membre du CS exercé dans les filiales cotées ou non ne sont pas prises en compte, les
mandats d’administrateurs exercé dans les filiales non cotées contrôlé par une même
société ne compte que pour un seul mandat sous réserve que le nombre de mandat
détenu n’excède pas 5.
5 mandats d’administrateurs compte pour 1 lorsqu’ils sont exercé dans les sociétés
sœurs contrôlé par une même société (même mère) une personne physique pas
administrateur de la mère mais administrateur de plusieurs filles (filiales) non cotées de
cette mère, ces mandats dans la limite de 5 compteront pour 1.
L’exercice par un administrateur des fonctions de DG dans la même société ne compte
que pour un seul mandat
Les mandats d’administrateur ou de membre du CS exercé dans les sociétés contrôlées
par les sociétés dans laquelle est exercé un mandat de DG, membre directoire, directeur
général unique, d’administrateur ou de membre du CS.
Ce même plafond de 5 ou de 3 s’applique en cas de mandat d’administrateur, membre
CS, DG, membre directoire et de DGU dès lors que les sociétés ont leur siège social en
France.
- Le mode de nomination
En règle général les administrateurs sont élus par l’AGO aux conditions de majorité des
AGO. La durée de leur fonctions est déterminées par les statut L225-18 fixe une durée
maximum de 6 ans. Ils sont rééligibles, selon une règle l’organe qui a le pouvoir de
nomination à le pouvoir de révocation. Ici la révocation sera prononcé par l’organe qui a
nommé. révocation ad nutum
Les administrateur ne bénéficie d’aucuns droits au renouvellement de leurs fonctions et
donc ne peuvent pas prétendre que l’omission par le CA de soumettre ce renouvellement
à l’assemblée constituerait une faute de sa part. Ainsi donc le CA choisi librement les
administrateur qui va proposer la nomination à l’assemblée et c’est l’assemblée qui
choisi librement donc si la règle demeure que les administrateur sont désignés, élus par
les actionnaires. Ce sont les actionnaires qui vont élire les administrateurs.

Les exceptions : volonté d’introduire un système de cogestion à l’Allemande, les


administrateurs élus par les actionnaires mettent les administrateurs élu par les
salariés. Depuis 1946 2 délégué du comité d’entreprise doivent être admis au réunion du
CA, ils ont aucunes voix délibérative mais assiste. Toutes délibérations hors présence de
ces délégués est nulle.
Depuis 1986, les statuts de SA peuvent prévoir que le CA comprendra outre des
administrateurs élus par les actionnaires, des administrateurs élus par salariés avec voix
délibérative, option offerte par les textes.
Loi 17/01/2002 : va imposer la désignation de salariés actionnaires au sein du CA ou CS
pour les SA dont le capital serait détenus par le personnel à hauteur d’au moins 3%.
La loi 14/06/2013 : va imposer pour des sociétés côtés dépassant certains seuil (L225-
27-1…), les salariés qui vont pouvoir élire au sein de ces sociétés des administrateurs
avec voix délibératives.

- Le droit à l’information
Ce droit n’était pas prévu initialement par les textes, c’était une reconnaissance
prétorienne de ce droit à l’information. Arrêt de principe cointreau qui a instituer ce
droit à l’information et la sanction en cas de non respect. La loi NRE de 2001 qui a
institué à l’art L225-35 ce droit à l’information. La rédaction de cet article a posé des
problèmes, concernant le débiteur de cette obligation et concernant l’étendue de ce
droit à l’information, ce texte a été modifié par la loi de sécurité financière de 2003 afin
de préciser qui est débiteur de l’obligation d’information et l’étendue en posant comme
critère que ce soit le débiteur de l’obligation qui fixe cette étendue de droit à
l’information.

- Les obligations de l’administrateur


Au delà d’une obligation générale de diligence qui pèse sur l’administrateur à l’égard de
la société on peut ajouter à cela des obligations particulières. Obligation de discrétion :
les administrateurs sont tenus à cette obligations concernant les informations
confidentielles fournies ou qualifiées comme telles par le président du CA. Obligation de
soumission à la procédure d’autorisation (découle des conventions réglementées).
Obligation de ne pas utiliser des informations que l’on qualifie de privilégiées sur la marge
de la société, l’administrateur est considéré comme un initié.

b) Ses pouvoirs
- Pouvoirs généraux
Sont très vastes, L225-35, on peut distinguer 3 types de missions :
Le conseil détermine les orientation de l’activité de la société et veille à leur mise en
œuvre.
Il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par ses
délibération les affaires qui la concerne.
Procède à la vérification et au contrôle qu’il juge opportun
les interventions de nature stratégique concernerait le définition des orientations et le
contrôle des objectifs, rôle d’anticipation et de surveillance des objectifs. Celles
tactiques, celles qui concourent à la bonne marche de la société et aux affaires qui la
concerne, incite le CA à se saisir de toute question qui en pratique relèverait de la
direction générale, le CA peut se transformer en organe de gestion.
Intervention de surveillance qui complète les prérogatives précédente et qui donne au
CA un rôle de contrôle de la direction.

- Pouvoirs spécifiques
Ces pouvoirs ne sont pas regroupés dans un seul texte, le CA va élire, révoquer le
président du CA, il va élire le DG, fixer leur rémunération. Art L225-47, établir les
documents de fin d’exercice L232-1, il va convoquer l’AG L225-103, va autoriser les
conventions réglementées, répartir les jetons de présence …
Tout d’abord les pouvoirs spéciaux, à la différence des pouvoirs généraux ne peuvent
pas être limités par les statuts, les pouvoirs spéciaux sont d’ordre public.
Le président du CA, ne peut pas empiéter sur les pouvoirs spéciaux du CA alors qu’il
peut le faire concernant les pouvoirs généraux car le législateur a définit quasiment dans
les mêmes termes les pouvoirs du PCA et du CA donc il peut y avoir concurrence entre
les pouvoirs.

Pour exercer ces pouvoirs spécifiques et généraux, le CA va se réunir périodiquement au


siège social, l’art L225-19 et suivant fixe des règles concernant les tenus des séances
mais ce sont les statuts qui vont fixer les règles concernant la convocation et les
délibérations du CA en particulier c’est lui qui fixe l’ordre du jour sans obligations de le
fixer à l’avance Le CA peut délibérer sur toutes les questions qui lui sont présentées si
ce n’est pas fixé à l’avance. Ces décisions sont prises en principe à la majorité des
membres présents ou représentés, le vote se fait par tête. La majorité des membres au
moins doit être présent.

c) La rémunération des administrateurs


Ils reçoivent une rémunération (#de salaires) car se sont des mandataires sociaux, cela
va s’ajouter éventuellement aux dividendes. Il est possible aussi qu’un administrateur
soit salarié pour une autre fonction occupé par un salarié. Le législateur n’autorise que 2
types de rémunération pour les administrateurs :
Les jetons de présence : somme fixe annuelle allouée à l’ensemble des
administrateurs par l’AG, les administrateurs se répartissent entre eux cette somme en
général le PCA reçoit une somme plus importante du fait de ses fonctions.
S’ajoute des rémunérations exceptionnelles : fixées par le CA et allouées à un
administrateurs pour une mission particulière, ces sommes doivent être approuvées par
l’AG

2) Le président du conseil d’administration


a) Nomination
C’est un administrateur et est choisi parmi ces administrateurs par le CA . Toutes les
conditions pour pouvoir être administrateur s’applique à lui. Il y a des conditions
propres :
- Il doit s’agir d’une personne physique L225-47
- Limite d’âge de 65 ans pour le PCA (règles supplétives) L225-48
- Il ne peut pas cumuler plus de 2 postes de PCA L225-49
C’est le CA qui va élire le PCA, le CA est élu par l’AG, mais l’AG ne choisit pas parmi ceux
élus administrateurs, celui qui sera PCA. Il est rééligible il n’y a pas de limite.
Concernant la durée du mandat elle est fixée par les statuts mais ne peut excéder 6 ans.
Dès lors qu’on est plus administrateur on ne peut plus être PCA. Le pouvoir de
révocation appartient au CA, quelqu’un révoqué en PCA demeure administrateur, c’est
une révocation ad nutum comme le mode révocation des administrateurs. L’AG n’a pas
de pouvoirs de révocation du PCA, elle a un pouvoir indirect de révocation en révoquant
la personne de ses fonctions d’administrateur et automatiquement elle ne peut plus être
PCA. Les circonstances entourant le révocation peuvent être source de DI. La révocation
des PCA est protégée par un « parachute doré » c’est indemnité de départ, en cas de
révocation peu importe les raisons reçoit une prime de départ qui peut être très
conséquente dès lors qu’il est révoqué, c’est une indemnité conventionnelle.
Il existe en droit des sociétés un principe de libre révocabilité cela signifie que toute
disposition conventionnelle qui empêcherait directement ou indirectement la possibilité
de révoquer un mandataire social est nulle. Pour le parachute doré : L’une des
technique pour empêcher la révocation pourrait être d’introduire dans un document
une indemnité telle qu’elle empêcherait la révocation car trop importante, donc
l’indemnité deviendrait un obstacle donc la disposition contractuelle serait nulle.

b) Pouvoirs
Les pouvoirs sont définit L225-51 du CCom, ils sont essentiellement administratif à
savoir il organise et dirige les travaux du conseil dont il rencontre à l’AG, il veille au bon
fonctionnement des organes de la société et en particulier que les administrateurs
soient mesure de remplir leurs missions. Le PCA en tant que telle n’a pas de pouvoir
particulier. Dans sa forme traditionnelle de SA avec CA, le PCA cumul ses fonctions avec
celles de DG, le DG lui par contre à le pouvoir de gestion, donc dans sa forme classique la
SA cumulait les fonctions de DG et PCA d’où le nom de PDG. La loi du 15 mai 2001 a
modifié, elle a permis la dissociation des fonctions de PCA et de DG (c’est optionnel)
La forme classique de SA offre deux modes de directions on a le mode unifié (PCA et DG
une personne) forme la plus courante et mode dissocié (PCA une personne et DG une
personne).

c) Rémunération
Variée, importante, un PCA DG d’une société cotée environ 14 000 euros par jour avec
les dividendes en plus qu’il peut recevoir, il va recevoir des jetons de présence, à cette
ensemble s’ajoute les stock option (titres donnés gratuitement au PCA) et le PCA peut
lever l’option (vendre les titres), le PCA peut éventuellement être salarié

3) Directeur général
a) nomination
Ca peut être une personne différente du PCA ou la même personne, en général c’est la
même personne. Il ne peut y avoir qu’un seul DG dans une SA qui peut être associé à des
DG délégués qui vont aider le DG qui sont aussi des mandataires sociaux. Ce DG peut être
choisi ou non parmi les administrateurs, peut être ou non le PCA, ou non actionnaire. Ca
doit être une personne physique, limite d’âge de 65 ans (règle supplétive). Pas de
disposition pour la durée du mandat donc c’est les statuts ou le CA qui va fixer cette
durée. DG révoqué par le CA, c’est une révocation pour juste motif donc contrairement
aux administrateur ce n’est pas ad nutum, sauf si il cumul ses fonctions avec celles de
PCA dans ce cas là c’est ad nutum. L’AG n’a aucun pouvoir sur le DG, il n’est révoqué que
par le CA.
Dès lors que c’est un DG non administrateur toutes les règles de cumul avec un contrat
de travail ne vont pas s’appliquer

b) Les pouvoirs
Définit à l’art L225-56 du CCom, précisant que le DG est investit des pouvoirs les plus
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société. Limites : il ne peut pas
empiéter sur les pouvoirs particuliers des AG, ni sur les pouvoirs spéciaux donnés au CA
mais il peut empiéter sur les pouvoirs généraux. Ce problème est résolu par la mise en
place d’un RI. Autre limite, limites statutaires mais inopposable aux tiers, mais sources
de responsabilité pour le DG, ainsi que le principe de spécialisation de la personne
morale. Le DG représente la société, il l’engage.

c) la rémunération
Le CA fixe la rémunération

C) La structure créée en 1966


Loi du 24 juillet 1966 introduit une autre structure de SA inspiré du droit germanique,
SA a directoire et conseil de surveillance.
Structure à succès mitigé.

1) Le directoire
Groupe de personnes dont le nombre est fixé par les statuts entre 2 et 5. Dans les petites
SA (capital inférieur à 150 000 euros) C’est le directoire organe collégial qui a les
pouvoirs ce n’est pas un individu.
Il est possible d’accorder les pouvoirs dévolus aux directoires à une seule personne on
parlera de directeur général unique DGU.

a) Nomination
La qualité d’actionnaire n’est pas exigé pour être membre du directoire (règle
supplétive), les conditions d’accès ressemblent à celles exigées du PCA dans la SA avec
CA. Personne physique limite d’âge 65 ans, pas plus de 2 directoires. On ajoute des
règles particulières pour être membre du directoire il ne faut pas être membre du
conseil de surveillance. Ils sont nommés par le CS, les membres du CS sont nommés par
l’AG, L’AG n’a pas de pouvoir direct sur le directoire. La durée de nomination est fixée
par les statuts entre 2 et 6 ans, si silence des statuts 4 ans. L225-62
Les fonctions de membre de directoire peuvent cesser décès, démission, limite d’âge,
changement de mode (SA classique), révocation …
L’AG a un pouvoir de révocation (exception au principe celui qui nomme révoque)
depuis 2001 cette révocation peut également être décidé par le CS si c’est prévu par les
statuts. Révocation pour juste motif. Les membres du directoire peuvent cumuler leur
mandat avec un contrat de travail, toute la règle d’antériorité du contrat de travail
concerne les administrateurs.
C’est un organe collégial qui a des pouvoirs, les pouvoirs sont exercés collectivement
suite à des délibérations de cet organe, le législateur n’a prévu aucunes règles
concernant les prises de décision de cet organe, c’est les statuts ou RI qui prévoient.

b) Pouvoirs
Ils sont déterminés de 2 façons, pouvoirs généraux et spéciaux.
Pouvoirs généraux : L225-64 directoire investit des pouvoirs les plus étendus pour agir
en toute circonstance au nom de la société.
Limite de spécialisation à l’objet social et attribution des pouvoirs aux AG. Les pouvoirs
du CS, le directoire ne peut pas empiéter sur ces pouvoirs. Il est possible d’introduire
dans les statuts des clauses limitatives de pouvoir (inopposable aux tiers)
Pouvoirs spéciaux : le fait d’établir les documents de fin d’exercice et le fait de pouvoir
convoquer les AG d’actionnaires.
Il délibère avec une liberté statutaire, statuts qui vont définir le mode de
fonctionnement du directoire

c) Rémunération
Déterminée par le CS, l’AG n’ont aucun regard sur ces rémunérations , stock option,
parachute doré, golden hello (prime de bienvenu)

2) Le président du directoire
Il n’a pas de pouvoir spécifiques donc ce n’est pas un organe, nommé par les membres
du directoire, il a trois sortes d’attribution essentiellement administratif :
- Il préside les séances du directoire
- il représente la société dans ses rapports aves les tiers, c’est lui qui signe les
contrats
- Il assume la direction générale dans le sens où il s’agirait du représentant de
l’entreprise hiérarchiquement le plus élevé
En soit le président du directoire n’a pas de pouvoir mais il représente le directoire qui
lui a des pouvoirs. Il n’y a pas de disposition concernant la révocation du président du
directoire, ce sont les statuts qui vont fixer les conditions de révocation et préciser qui
révoque.

3) Le conseil de surveillance
a) La nomination
Dans sa composition le CS ressemble au CA, il comprend de 3 à 18 membres comme
pour les administrateurs c’est pas obligatoire d’être actionnaire, les membres sont élus
par l’AG comme pour le CA identique concernant la durée des fonctions, sur le mode de
révocation, concernant la rémunération, concernant les minimas légaux ou statutaire. De
manière identique les membres du CS vont élire un président et un vice président, leurs
rôle se borne à convoquer le CS et à diriger les débats. On retrouve tout ce qu’on a dit
pour le CA concernant la participation des salariés et concernant la parité H/F.
La règle de l’antériorité du contrat de travail ne s’applique pas, il est possible à un
membre du CS de conclure un CT avec la société.

b) Les pouvoirs
Son rôle principal est de contrôler la gestion de la société par le directoire, ce contrôle se
traduit par trois types de pouvoirs :
- De donner des autorisations
Le directoire ne peut accomplir certains actes sans l’autorisation du CS, le législateur
énumère certains de ces actes autorisation des conventions réglementées, autorisation
des caution aval et garantie, autorisation de vente d’immeuble et autorisation de la
cession de participation. Les statuts peuvent allonger cette liste.
C’est également le CS qui nomme les membres du directoire et fixe leur rémunération.

- Effectuer des vérifications


Le CS à un droit de regard sur la gestion et les comptes de la société, il vérifie non
seulement la régularité formelle des décisions prises par le directoire mais également
leur opportunité ; Le législateur a organisé les modalités de vérification, L225-68 al 3,4
et 5

- Formuler des observations


A chaque assemblée annuelle le CS présente ses observations sur le rapport du
directoire ainsi que sur les comptes de l’exercice, le CS va rendre compte de la gestion du
directoire aux actionnaires

c) Rémunération
Calqué sur celles des administrateurs, la loi n’autorise que 2 types de rémunération : les
jetons de présence et les rémunérations exceptionnelle qui découlent de missions
particulières données au membre du directoire.
Rémunération d’un salaire éventuellement ou dividendes

⇨ Concernant la SA, on se retrouve devant 3 possibilités :


- SA classique, PCA DG unifié,
- SA classique, PCA DG dissocié,
- SA à directoire et CS
Dès lors qu'on veut créer une SA, on choisit une des 3 possibilités (modification
statutaire). Le basculement d'une forme à une autre constitue une simple modification
statutaire (+). C'est toujours la même SA qui continue avec une autre formule.

Il y a un organe très important qui apparait systématiquement, peu importe la forme :


l'AG des actionnaires.

D) L’assemblée des actionnaires


Réuni tous les actionnaires, l’AG dispose de tous les pouvoirs et les autres organes
(CA,DG, CS…) agissent par délégation.

1) Les règles communes à toutes les AG


C’est au CA ou au directoire qu’il appartient de convoquer les AG, cette faculté de
convocation est également offert à d’autres organes ou à d’autres personnes. On a le CS,
le commissaire au comptes, mandataire qui aurait été désigné par le tribunal de
commerce dans trois circonstances :
- En cas d’urgence à la demande de tout intéressé
- A la demande de 1 ou plusieurs actionnaires réunissant au moins 5% du capital à
l’absence d’urgence
- A la demande d’une association d’actionnaire répondant aux conditions de
l’article L225-120 du CCom
L’ordre du jour est fixé par l’organe qui convoque ou la personne qui convoque, cet
ordre du jour est à la discrétion de cet organe ou de cette personne. Puisque les
actionnaires qui détiennent au moins 5% du capital ou alors une association
d’actionnaire ont la possibilité de déposer des projets de résolution lesquels sont
obligatoirement rattaché à l’ordre du jour ; cette prérogative est aussi reconnue par le
comité d’entreprise .
Les formalités de convocation : un avis de convocation qui est incéré dans un journal
d’annonce légale et une lettre de convocation est adressée aux actionnaires titulaires de
titre nominatif.
Le temps minimum de convocation est de 15 jours tout en notant qu’une assemblée une
fois convoquée, son ajournement peut malgré tout être demandé en justice. Ces
formalités de convocation ne sont pas neutre puisqu’un AG de SA irrégulièrement
convoquée est nulle de plein droit mais uniquement si l’irrégularité porte sur l’une des
règles suivantes relatives à l’ordre du jour :
- L’ordre du jour n’a pas été arrêté par l’auteur de la convocation
- L’ordre du jour a été modifié sur seconde convocation, dans l’hypothèse où un
quorum est exigé et qu’il n’est pas atteint on doit effectuer une nouvelle
convocation pour la même AG
- L’AG délibère sur des questions ne figurant pas à l’ordre du jour
La théorie de l’ordre du jour implicite, les actionnaires peuvent examiner des questions
non inscrite à l’ordre du jour dès lors qu’elles résultent naturellement de celles
régulièrement inscrite. On a aussi la théorie des incidents de séances
- L’auteur de l’ordre du jour n’inscrit pas les projets de résolution présentés par
des actionnaires ou une association d’actionnaire ou le comité d’entreprise.
L’AG va délibérée selon des conditions de votes, le législateur depuis longtemps à
cherché à impliquer les actionnaires dans la gestion de la société. Absentéisme
chronique des petits porteurs qui ne se déplacent pas aux AG. Il n’est pas possible de
limiter l’accès à une AG.
Le législateur a favorisé la participation à distance avec la possibilité de donner des
procurations, de participer par visio conférence aux AG, favoriser le vote électronique,
favoriser le vote par correspondance.

2) Les règles particulières


a) AGO
L’AGO prend les décisions qui ne modifient pas les statuts elle se réunit au moins 1 fois
par an à la fin de l’exercice, elle peut se réunir plus souvent. Elle a 2 rôle essentiels qui
sont exercés tous les ans, elle approuve ou désapprouve la gestion de l’exercice écoulé.
L’AG décide de l’affectation des bénéfices, c’est la compétence de l’AG, l’AGO est
compétente avec des périodicité plus ou moins grande pour prendre toutes une série de
décision : nomme ou révoque les administrateurs ou les membres du CS, nomme le CAC,
approuve ou désapprouve les conventions passées par la société avec ses dirigeants, va
autoriser ou non les émissions d’obligations et va prendre toutes les décisions que les
statuts soustraient au pouvoir du CA ou du directoire.

Il y a un quorum, les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins le


quart des actions si ce quart n’est pas atteint une seconde convocation est envoyé et
dans ce cas là il n’y a plus de quorum exigé. L’AGO statue à la majorité des voix
exprimées (calculé par action pas par tête)

b) AGE
Prend toutes les décisions qui modifient les statuts, elle va se réunir au gré des besoins,
décisions importantes. Cette importance se manifeste par des règles de quorum et de
majorité renforcé.
Quorum : les actionnaires présents ou représentés sur première convocation doivent
posséder au moins le tiers des actions, sur 2nde au moins le quart. La loi ne permet pas
descendre en dessous de ce quart si il n’est pas atteint il faut recommencer.
Majorité : L’AGE statut à la majorité des 2/3 des voix exprimées, l’exigence de cette
majorité renforcée permettrait aussi à des actionnaires de bloquer des décisions c’est ce
qu’on appelle une minorité de blocage, toutes ses règles

Le droit des sociétés a été soucieux de protéger en particulier les actionnaires


minoritaires.

E) La protection des actionnaires minoritaires


Contre des abus possibles des dirigeants ou des actionnaires majoritaire, la loi, le
législateur, jurisprudence ont élaboré diverses règles afin de protéger les minoritaires,
ont peut les articuler sur 4 niveaux :

1) Information
Si l’on veut que les actionnaires participent à la gestion, contrôlent les dirigeants il faut
qu’ils soient informés de la gestion sociale de la société. Or les dirigeants ont tendance à
cacher les informations. Le législateur a mis à la charge de ces dirigeants un devoir
d’information donc c’est à l’occasion des AG que l’information est fournie aux
actionnaires, lors des AG annuelles le CA ou le directoire doit présenter des documents
(comptes annuels, rapport de gestion, inventaire mis à disposition au siège social, les
documents d’information prévisionnel obligatoire pour certaines sociétés dont le nb de
salarié est 100 ou plus …)
Délais pour diffuser cette information, dès la convocation et jusqu’au 5e jours après la
réunion tout actionnaire peut demander l’envoi des documents qui seront présentés à
l’AG de plus à compter de la convocation tout actionnaire à le droit de prendre
connaissance de ces documents aux siège de la société. De plus dès qu’il est convoqué
tout actionnaire à la possibilité jusqu’à l’ouverture de l’AG de poser aux dirigeants des
questions écrites en rapport avec l’ordre du jour. Les dirigeants ont l’obligation d’y
répondre, va s’ajouter la possibilité de poser des questions orales en AG.
L’actionnaire a droit à une information permanente, il peut obtenir communication à
tout moment des comptes annuels, du rapport de gestion, des PV d’AG concernant les 3
derniers exercices.

2) Participation
Cette participation se traduit d’abord par les pouvoirs importants attribués aux AG, il se
traduit par diverses règles complémentaire, la possibilité de convoquer l’AG, la
possibilité d’ajouter des résolutions à l’ordre du jour, l’événement le plus important
consiste en la possibilité de pouvoir exercer collectivement des droits initialement
reconnus individuellement, par l’institution des associations d’actionnaires qui vont
pouvoir exercer les mêmes droits que ceux que le législateur avait initialement reconnus
aux actionnaires mais de manières individuelles, exercice collectif de droit initialement
individuels, le législateur a constaté que certes des droits étaient accordés aux
actionnaires mais ils ne les exerçaient pas. donc accord de ces droits à une association
qui représentant une masse avec un président ils seront peut être plus actif.

Association d’actionnaire, 8/08/1994 L225-120 cette loi et cet article reconnaît aux
actionnaires de société côté le droit de se regrouper en association destiné à représenter
leurs intérêts, les actionnaires peuvent créer une association s’ils réunissent deux
condition cumulatives:
- Doivent détenir des actions nominatives depuis au moins 2 ans
- Doivent détenir ensemble au moins 5% du droit de vote si la société à un capital
inférieur à 750 000€, ce seuil de 5% est dégressif pour les sociétés dont le capital
est au moins égal à 750 0000€
Dès lors qu’elles sont constituées ces associations ont l’obligation de communiquer leurs
statuts à la société mais aussi à l’AMF ; l’association peut exercer certains droits
reconnus aux actionnaires convoquer une AG en demandant la nomination de
mandataire en justice, demander l’inscription d’un projet de résolution à l’ordre du jour,
demander la nomination d’un expert de gestion (expert de minorité) poser des
questions écrites auxquels les dirigeants sont tenus de répondre, demander en justice la
révocation ou le relèvement du CAC, agir en responsabilité contre les dirigeants pour
demander la réparation d’un préjudice social.

On notera aussi que le code monétaire et financier L451-1 a créé un autre type
d’association celle de défense des investisseurs, elles ont pour l’objet la défense des
investisseurs qui ont placés des fonds en valeur mobilière ou en produit financier, ces
associations peuvent agir en justice devant toutes les juridictions y compris pénales
relatives aux faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt collectif des
investisseurs ou à certaines catégories d’entre eux.

3) Contrôle

a) Les permanents
La participation aux AG, contrôler le directoire, les membres du CS sont élus par les
actionnaires, en contrôle le CS qui contrôle le directoire, l’AG contrôle indirectement le
directoire.
Les membres du CS vont être attentif à la volonté des majoritaires, les membres du CS
vont protéger de manières distantes les intérêts des majoritaires.
Le CAC qui est obligatoire pour la SA, ont un rôle identifié en particulier celui de
contrôler la comptabilité, ils ont un contrôle sur l’information financière qui est diffusé
par ce contrôle ils exercent un contrôle de la direction, le CAC protège les minoritaires.
Il est rémunéré par la société donc il est souvent entre 2 chaises
Les comités d’audits ordonnance 8/12/2008, il est chargé de contrôler la
comptabilité, l’action du CAC donc ils exercent un sorte de suivit de l’élaboration de la
formation financière, le comité d’audit est considéré comme une émanation du CS ou CA.

b) Les occasionnels
Hypothèses de procédure pouvant être mises en place à l’initiative d’actionnaires y
compris minoritaire afin de contrôler certaines opérations réalisées par les dirigeants.
- Procédure spécifique au droit des société
Cette procédure à pour objet de permettre aux actionnaires de faire nommer un organe
supplémentaire de contrôle appelé expert de gestion ou expert de minorité qui serait
chargé de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion L225-231, la
mise en œuvre de cette procédure appartient aux actionnaires dès lors qu’ils détiennent
au moins 5% du capital et aux associations d’actionnaires. Le même droit est accordé au
ministère public, comité d’entreprise, AMF.
En outre les actionnaires d’une société mère peuvent demander l’examen par un expert
d’opération accomplies par une société filiale de la même société mère.
La procédure débute par une interrogation écrite soit du PCA, soit du président du
directoire sur l’opération de gestion suspectée, c’est seulement à défaut de réponse ou
en cas d’insuffisance de réponse dans le délai d’un mois que l’actionnaire peut demander
en référé la désignation d’un expert, la décision appartient au tribunal qui est le seul
juge de l’opportunité de nommer l’expert ainsi que de l’étendue de sa mission. La
demande sera rejeté dès lors que le juge considère que les réponses données sont
satisfaisante
Il n’est pas nécessaire pour obtenir la nomination de l’expert de prouver que les
dirigeants ont méconnus les intérêts de la société, puisque la mesure de l’information
tend à l’établissement de cette preuve. Mais il faut que la demande soit sérieuse.
Les conditions exigées pour obtenir la nomination de l’expert sont au nombre de 2.
L’expertise doit porter sur une opération déterminée de la société, en aucun l’expertise
de gestion sera un moyen de procédé à un audit général
Cette expertise doit porter sur une opération de gestion, il n’existe pas de définition
mais selon la jurisprudence c’est un critère organique qui doit prédominer à la
qualification, la décision de gestion désigne les décisions émanant des dirigeants à
l’exclusion des décisions adoptées en AG.
Que se passe t il des opérations qui relèvent d’organes de direction mais qui nécessite
l’intervention de l’AG ? Oui il est possible, c’est de la compétence de l’organe de gestion
Va rédiger un rapport qui sera communiqué à l’AG annuelle

- Transposition d’une procédure de droit commun dans le cadre du droit des


sociétés
Dès lors que on ne peut pas obtenir la nomination d’un expert de gestion, il est possible
de recourir à l’expertise organisée à l’art 145 du CPC in futurum, ou expertise
préventive ou référé probatoire. « S’il existe un motif légitime de procéder ou d’établir la
preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures
d’instructions légalement admise peuvent être ordonnées à la demande de tout
intéressé. » c’est au tribunal d’apprécier souverainement s’il existe ou non un motif
légitime pour ordonner la mesure d’instruction sollicité.
On constate que les 2 textes ont à priori un objet différent, l’art L225-231 permet la
désignation d’un expert chargé de rédiger un rapport tandis que l’art 145 a pour objet
de rassembler de conserver des preuves en vu d’une action en justice, ces 2 actions
permettent d’atteindre le même résultat, obtenir judiciairement des informations sur la
gestion sociale. La cour de cass autorise le recours à l’expertise in futurum et la
comparaison des 2 textes révèle que la nomination d’un expert in futurum est plus facile
à obtenir que celle d’un expert de gestion.
L’art L225-231 est cantonné aux sociétés par action, SAS, SCA, SARL ce n’est pas prévu
pour les autres formes de société.
L’expertise in futurum est elle ouverte à tout intéressé et peut concerner n’importe
quelle société et peut être demandé par n’importe qui.
L’expertise de gestion porte seulement sur une décision déterminée prise par les
dirigeants alors que l’expertise in futurum peut avoir pour objet toute opération quelque
soit l’organe dont elle émane, ca peut concerner une décision prise en AG.

4) Sanction
a) La nullité des décisions
2 manières de faire annuler une décision :
Soit une irrégularité et celle ci est sanctionnée par les textes par la nullité L235-1
L’abus de majorité, autre hypothèse, il n’y a pas d’irrégularité

b) Le droit d’injonction de faire


La loi prévoit la possibilité pour les actionnaires de demander aux président du tribunal
de commerce statuant en référé soit d’enjoindre sous astreinte les dirigeants à agir soit
de désigner un mandataire chargé d’agir à leur place.
Cette procédure vise surtout la mise à disposition des documents nécessaires pour les
AG. L’astreinte ainsi que les frais de procédure seront à la charge des dirigeants mis en
cause, cette injonction a été également prévue pour contraindre la société a procédé aux
publicités légales obligatoires à faire au greffe, cette procédure d’injonction doit être
dirigée contre le dirigeant en son nom personnel et non contre la société qui le
représente.

c) La responsabilité des dirigeants


Peut être engagée dès lors qu’une faute est susceptible de leur être reproché.
Dirigeant : il s’agit des administrateurs, PCA, DG, membre du directoire et DGU.
Fautes : Mêmes fautes que l’on pourrait reprochées à n’importe quel dirigeant de
n’importe quelle société. Infraction aux dispositions législatives et réglementaire,
violation des statuts, la faute de gestion (s’apprécie par rapport à la notion de l’intérêt
social)
Dès lors que l’un a commis l’une de ses fautes responsabilité peut être engagée mais
dépend du types de préjudice :

- Préjudice social = action sociale


Sera engagée l’action sociale, ut singuli elle peut être engagée par n’importe quel
actionnaire mais aussi par une organisation d’actionnaire ou ut universi .

- Préjudice d’actionnaire = Action individuelle


- Préjudice subit par les tiers = Théorie de la faute détachable

Dès lors que la décision provient d’un organe collégial directoire, CA, les membres du
directoires et CA sont solidairement responsable. Le plaignant peut se retourner contre
n’importe lequel pour la totalité.
Le DG est entouré d’une équipe qui sont les directeurs généraux délégués (DGD) ils sont
des mandataires sociaux mais ne sont pas considéré comme des dirigeant, pas de régime
particulier de responsabilité prévu par le code donc c’est le droit commun qui va
s’appliquer.

- La responsabilité des membres du CS


Sont responsables à l’égard de la société ou à l’égard des tiers que des fautes
personnelles qu’ils ont commis dans l’exécution de leur mandat. Ces fautes ne peuvent
concerner que un manque de diligence dans l’exécution de leur mission de contrôle ou
dans les autorisations qu’ils auraient donné. Il existe aucune solidarité entre eux pour
les fautes personnelles.

d) La révocation
Les actionnaires peuvent révoquer les dirigeants, selon le type de dirigeant le mode de
révocation sera différent, soit pour juste motif (DG) , soit ad nutum (les administrateur,
CS) . La révocation peut être décidé même si elle ne figure pas à l’ordre du jour.

F) Les conventions passés avec la société


Appelées aussi conventions réglementées une procédure spéciale doit être respectée
L225-38 et suiv et L225-86, toutes les conventions qui entreraient dans le champs
d’application des conventions réglementées ne sont pas nécessairement soumise à cette
procédure et pour des raisons opposés on a d’un coté les conventions libre et de l’autre
les conventions interdites.

1) Les conventions réglementées


4 types de conventions réglementées :
- Celles entre la SA et l’un de ses administrateurs ou alors entre la SA et l’un des
membres du CS, ou encore la SA et l’un des membre du Directoire y compris DGU,
entre la SA et le DG et enfin la SA et le DG (assistants du DG, directeur général
délégué).
- Convention être la SA et l’un de ses actionnaires disposant d’une fraction des
droits de vote supérieur à 10%
- Convention entre une SA et une société contrôlant une société actionnaire de la
SA et détenant plus de 10% des droits de vote de cette SA.
- Engagement correspondant à des éléments de rémunération des contrepartie
financière ou des avantages dû ou susceptible à raison de la cessation ou du
changement de fonction ou postérieurement à celle ci et prit au bénéfice des
dirigeants sociaux par la société ou par des sociétés du groupe auquel elle
appartient ainsi qu’au bénéfice des salariés du groupe lorsqu’ils accèdent à l’un
de ces mandats vise les parachute doré (concerne uniquement les SA cotées)

Procédure de contrôle mise en place, elle est en 4 étapes :


Information et autorisation du CA ou du CS
avis du CAC
Rapport du CAC
Consultation de l’AG

Deux possibilité : la convention est approuvée pas de problème ; elle est désapprouvé
la convention est valable mais si elle cause un préjudice celui qui a conclue la
convention est responsable.

2) Les conventions interdites


Elles sont identifiées, il y en a 3 :
- Contractée sous quelque forme que ce soit des emprunts au près de la société
- Se faire consentir par la société un découvert en compte courant
- Faire cautionner par la société ces engagements envers les tiers

3) Les conventions libres


Conventions normales, courante conclues à des conditions normales.

Section 2 :La société par action simplifié (envergure importante)


Section 3 : La société en commandite par action
1

Partie 2 : Droit spécial des sociétés commerciales

*.- Le droit spécial des sociétés regroupe l'ensemble des règles spécifiques à
certaines structures de sociétés. La notion de société est binaire à savoir qu’il existe
deux catégories de sociétés, les sociétés civiles et les sociétés commerciales. Au vu
du temps qui nous est imparti nous sommes contraint de faire des choix. Sur un plan
économique les sociétés commerciales sont incotestablement les plus importantes,
de plus les règles régissant les sociétés civiles sont directement inspirées de celles
régissant les sociétés commerciales, ainsi nous étudirons uniquement cette
catégories de sociétés. A cette fin on distinguera trois grandes catégories de sociétés
commerciales :
- les sociétés de personnes (chapitre 1) ;
- les sociétés à responsabilité limitée (chapitre 2) ;
- et les sociétés par actions (chapitre 3).

Chapitre 1 : Les sociétés de personnes

Les sociétés de personnes, appelées aussi sociétés par intérêts, sont celles qui
correspondent le mieux à la définition traditionnelle de l'art. 1832 C. civ. car elles sont
fondées sur un véritable contrat, conclu intuitus personae : les apporteurs de
capitaux se connaissent tous et s'associent en considération de leurs personnes
respectives. C'est dire que les sociétés de personnes comportent peu d'associés et
qu'elles sont faites pour les petites et moyennes entreprises, elles répondent mal aux
besoins du grand capitalisme. Dans cette catégorie on retrouve essentiellement deux
type de sociétés :
- la société en nom collectif (SNC) (Section 1)
- et la société en commandite simple (Section 2)

Section 1 : La Société en nom collectif (S.N.C.)

*.- On ne choisit plus guère la SNC pour exercer une activité professionnelle.

On peut la choisir dans un souci de discrétion, car elle n'est pas tenu de déposer ses
comptes sociaux au greffe du tribunal de commerce, sauf si tous ses associés sont
des SARL ou sociétés par actions. On notera que pour ces SNC ayant l'obligation de
déposer des comptes, le défaut de dépôt est sanctionné pénalement le punissant
d'une amende de 1500 € (3000€ en cas de récidive).
2

On peut la choisir aussi pour ses attraits fiscaux. La SNC étant transparente
fiscalement, elle échappe à l'impôt sur les sociétés. Ce sont les associés qui paient
l'impôt à raison de la quote-part de bénéfices qui leur revient. Cela a aussi un
inconvénient : les bénéfices sont, sur le plan fiscal, considérés comme acquis par les
associés dès la date de leur réalisation qu’ils soient ou non distribué. Ainsi, l’associé
est imposé sur une part des bénéfices dont il n’a pas encore disposé et dont il ne
disposera pas s’il est décidé de les affecter en réserves. Autrement dit, l’associé qui
paye l’impôt sur la part du bénéfice qui lui reveint potentiellement n’a pas un droit
acquis à percevoir les bénéfices dès leurs réalisations (Cass. com., 14 décembre
2010, n°09-72.267). S’ils sont mis en réserve, il payera l’impôt conrespondant à sa
part, sans la recevoir. Sur un plan financier, cela peut mettre la personne en difficulté.

A l'inverse, lorsque les résultats sont négatifs, chaque associé reporte dans sa
déclaration de revenus sa quote-part des déficits de la société. Cette particularité
fiscale explique que l'on trouve dans l'organigramme des groupes tant de SNC :
lorsque la filiale est structurellement déficitaire, la transparence de la SNC permet de
faire remonter ses déficits jusqu'à la société mère.

Pour l’étude de cette société nous aborderons successivement :


- ses caractéristiques (§ 1) ;
- les droits des associés (§ 2) ;
- et la gérance (§ 3).

§1 : Caractéristiques de la SNC.

*.- La S.N.C. se définit comme celle dans laquelle tous les associés répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales (art. L 221-1). Conformément à
l'article L. 221-1 al. 2, les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes
sociales contre un associé qu'après avoir vainement mis en demeure la société par
acte extrajuridiciare. La condition de vaine poursuite implique que les poursuites
préalables diligentées contre la société ont été, sur fait de l’insuffisance du
patrimoine social, privées de toute efficacité. La responsabilité des associés
n'intervient donc qu'en seconde position après que les poursuites engagées contre la
société ont échoué. Dans le silence des statuts, la contribution à la dette se
détermine en proportion de la part de chacun dans le capital social (1844-1, al. 1).
*.- Cette société se caractérise aussi, comme toute société de personnes, par
l'intuitus personae. Les deux choses sont étroitement liées : c'est dans la mesure où
3

les associés ont confiance les uns dans les autres qu'ils acceptent de risquer leur
patrimoine entier. Ce fort intuitu personae explique également que la sortie d'un
ancien associé ou l'entrée d'un nouveau, même le conjoint d'un associé, sont
subordonnées au consentement unanime (L. 221-13). La cession entre associés
obéissent à la même règle (L. 221-13). Cette règle est d'ordre public. Toute clause
contraire est réputée non écrite. C'est le seul exemple d'une société fermée à ce
point. Si la cession n'est pas autorisée, c'est l'impasse et l'associé demeure
prisonnier de la société. Lorsque la cession est autorisée, le nouvel associé prend la
place de l'ancien. Ce dernier reste responsable du passif existant au jour du départ,
mais non de celui qui apparaîtrait ultérieurement. A l'inverse la nouvel associé est
responsable de plein droit de tout le passif, même celui existant antérieurement à la
date de cession.

*.- Les S.N.C., du fait qu'elles sont immatriculées, sont dotées de personnalité morale.
A l'image d'une personne physique, chaque S.N.C. a donc un nom, un domicile, une
nationalité : un nom, la dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le nom
des associés ou de certains d'entre eux et qui doit être accompagné des mots
«société en nom collectif» ; un domicile, le siège social, qui est le lieu où la société
est dirigée ; une nationalité, qui est celle du pays dans lequel se trouve le siège
social. Cette personne morale, ainsi que les actes qu'elle accomplit, relèvent toujours
du droit commercial, puisque la S.N.C. est, depuis 1966, commerciale par sa forme,
quel que soit son objet. En principe, la SNC peut exercer n'importe quelle activité,
qu'elle soit commerciale ou civile. Il existe tout de même quelques interdits légaux :
les assurances et les professions libérales réglementées.

*.- Les personnes qui s'associent dans une S.N.C. deviennent toutes commerçantes
(art. L 221-1), elles doivent au moins être deux, elles peuvent être des personnes
physiques ou des personnes morales. En d'autres termes, la commercialité de la
société se communique aux associés. C'est là une particularité de la S.N.C..

*.- La loi ne fixe aucune règle contraignante en matière de capital social : pas de
capital minimum, pas de délai pour la libération du capital souscrit, pas d'interdiction
pour les apports en industrie.

§ 2 : Les droit des associés.


4

*.- Tout associé de SNC est titulaire de trois types de droit :


- un droit à l'information : la loi prévoit plusieurs prérogatives minimales, les statuts
pouvant en ajouter d'autres. Les associés non gérants ont le droit de consulter sur
place, deux fois pas an, tous les documents sociaux. Ils peuvent poser au gérant des
questions écrites, deux fois par an également (L.221-8). Les associés peuvent
obtenir, dans les quinze jours qui précédent l'assemblée annuelle, les comptes
sociaux, le rapport du CAC s'il existe et le texte des résolutions. Si ce droit de
communication n'est pas scrupuleusement respecté, l'assemblée peut être annulée
(L. 221-7).
- un droit de vote : les décisions sont prises suite à une vote au sein d'une
assemblée ou suite à la consultation écrite des associés, à condition que cette
modalité soit prévue par les statuts et que la tenue d'un assemblée ne soit pas
demandée par l'un des associés (L. 221-6). En tout état de cause, les associés
doivent se réunir au moins une fois par an pour approuver les comptes sociaux (L.
221-7). La loi ne prévoit aucune condition de forme entourant l'organsation des
assemblés. La liberté statutaire est totale. Soulignons maintenant deux points
importants. Premièrement : chaque associé dispose d'une seule voix (un homme
égal une voix) sauf disposition statutaire contraire. Deuxièmement : les dicisions sont
prises à l'unanimité sauf disposition contraire des statuts.
- Droit aux bénéfices : les associés ont droit aux bénéfices dans les proportions et
conditions prévues par les statuts.

§ 3 : La gérance

Nous verrons trois aspects :


- la Nomination et la révocation du gérant (A)
- les pouvoir du gérant (B) ;
- La responsabilité civile du gérant (C).

A : Nomination et révocation du gérant.

*.- Ce sont les associés qui désignent le ou les gérants soit à l'unanimité, soit à la
majorité prévue dans les statuts. Si les statuts n'ont rien prévu tous les associés ont
la qualité de gérant. Le gérant peut être un associé ou un tiers, statutaire ou non, une
personne morale ou physique, de nationalité française ou non. Rien n'interdit à un
gérant non associé d'être titulaire d'un contrat de travail, en revanche le cumul avec
un associé est à proscrire puisqu'un commerçant ne peut pas être salarié. Il n'existe
5

guère de règles impératives en la matière et les statuts organisent la gestion selon le


bon vouloir des associés.

*.- Les modalités de révocation du ou des gérants sont normalement prévues par les
statuts. S'ils sont muets, voici les règles posées par l'article L. 221-12 du C. com. :
- si tous les associés sont gérants ou si la gérance est confiée à un ou plusieurs
associés désignés dans les statuts, la révocation de l'un deux doit être décidée à
l'unanimité des autres associés ; elle entraîne la dissolution de la société, sauf si les
statuts ou les associés (à l'unanimité) décident le contraire.
- si le gérant est un associé non désigné dans les statuts, il est révocable dans les
conditions fixées par les stauts, sans que sa révocation emporte dissolution de la
société ; en cas de silence des statuts, la décision est prise à l'unanimitédes autres
associés.
- si le gérant n'est pas associé, il est révocable dans les conditions fixées par les
statuts, à la majorité s'ils sont muets.

*.- Ajoutons que le gérant révoqué sans juste motif a droit à des dommages-intérêts
(L. 221-12 al. 4). Cette règle n'est pas d'ordre public (comme pour les sociétés
civiles), les statuts peuvent donc valablement décider que la révocation du gérant,
même intervenue sans juste motif, ne donnera pas lieu à dommages et intérêts.
Ajoutons aussi que malgré que la loi soit silencieuse sur ce point, il est admis que les
associés puissent demander la révocation judiciaire du gérant pour motif légitime.

B : Pouvoirs du gérant.

*.- Dans les rapports entre associés, et en l'absence de détermination de ses


pouvoirs dans les statuts, le gérant peut faire tous actes de gestion dans l'intérêt de
la société (L. 221-4). Dans les rapports avec les tiers, le gérant est le représentant
légal de la société. En vue de protéger les associés, tenus indéfiniment et
solidairement des dettes sociales, le gérant n'engage pas la société lorsque les actes
ne participent pas de l'objet social (c'est le principe de spécialisation de la personne
morale, comme pour les sociétés civiles). Peu importe que le tiers soi de bonne ou
de mauvaise foi, l'acte est inopposable à la société. En revanche les clauses
statutaires limitant ses pouvoirs sont inopposables aux tiers, de bonne comme de
mauvaise foi (L. 221-5). s'il y a plusieurs gérants, chacun engage la société de la
même façon.

C : Responsabilité civile du gérant.


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*.- En cas de mauvaise conduite (violation de la loi ou des statuts, faute de gestion),
le gérant engage sa responsabilité civile vis-à-vis des associés comme des tiers. Le
Code de commerce n'envisage pas formellement ma responsabilité civile des
dirigeants de SNC, mais on applique les règles de la responsabilité délictuelle sur le
fondement des articles 1382 et 1383 du Code civil ainsi que le régime de
responsabilité de droit commun prévu pour toutes les sociétés sur le fondement de
l'article 1850 du c. civ..

Remaque : Dissolution : Outre les causes de dissolution communes à toutes les


sociétés la loi précise que le décès ou toute infirmité fatale (faillite, interdiction
d'exercer une activité commerciale ...) entraîne la dissolution automatique de la
société, sauf clause contraire des statuts (L. 221-15).

Section 2 : La société en commandite simple (S.C.S.).

La S.C.S. se caractérise par l'existence de deux catégories d'associés : d'une part


les commandités, responsables indéfiniment et solidairement ; d'autres part les
commanditaires, responsables dans limite de leurs apports (art. L 222-1 du C. com.).
Il faut au moins deux personnes pour constituer une S.C.S. : un commandité et un
commanditaire.

La SCS est toujours commerciale quel que soit son objet et elle a la personnalité
morale. Les associés commandité sont dans la même situation juridique que les
associés en nom collectif : ils sont commerçants, indéfiniment et solidairement
responsables des dettes sociales. Ils ne peuvent pas librement céder leurs parts
sociales. Les associés commanditaires ne sont pas commerçants. Leur
responsabilité est limitée au montant de leur apport à la condition qu'ils ne
s'immiscent pas dans la gestion sociale. Ils jouissent cependant de toutes les
prérogatives de l'associé. Ainsi, ils peuvent exercer un contrôle sur les affaires
sociales et même donner à ce sujet des avis et conseils.

La société en commandite simple est dirigée par un ou plusieurs gérants, personnes


physiques ou morales, pris parmi les associés ou en dehors d'eux. Le statut de ces
gérants est le même que celui des gérants de SNC.

Chapitre 2 : Les sociétés à responsabilité limitée


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Deux type de sociétés à resposabilité limité existent principalement :


- l'Entreprise unipersonnelle à responsabilité limité (EURL)
- et la société à responsabilité limité (SARL)

Etudions successivement ces deux types de société à travers deux sections, en


sachant que l'EURL est une SARL.

Section 1 : L'E.U.R.L..

Ce type d'entreprise a été institué par la loi du 11 juillet 1985. Jusqu'à cette date,
toute entreprise individuelle comportait, pour l'entrepreneur, le risque d'une
responsabilité illimitée.

Dans le système issu de la loi de 1985, l'E.U.R.L. est une S.A.R.L.. Les règles qui lui
sont applicables se trouvent donc dans le Code de commerce (art. L. 223-1 à L. 223-
43 du C. com.). L'EURL n'est qu'une variété de SARL. Une simple modalité possible
de constitution et de fonctionnement de la SARL. Le régime juridique de l'EURL
consiste en des modifications du régime de la SARL afin de tenir compte sa
caractéristique unipersonnelle. Même si elle ne comporte qu'un associé unique
l'EURL demeure toujours une SARL. Par commodité, la pratique des affaires utilise
volontiers l'expression Entreprise unipersonnelle à responsabilité limité et encore
plus fréquemment son achronime « EURL », mais ces appellations ne figurent pas
dans les disposition du Code de commerce.

Comme toute S.A.R.L., l'E.U.R.L. est commerciale par sa forme, quelle que soit son
activité (art. L. 210-1 du C. com.).

Comme toute S.A.R.L., l'E.U.R.L. obéit à des règles de constitution et de


fonctionnement, règles que nous allons maintenant examiner à travers deux
paragraphe. On terminera par présenter la dissolution dans un troisième paragraphe.

§ 1 : Constitution de l'EURL

*. Il s'agit évidemment d'une décision unilatérale, prise par la personne qui deviendra
associé unique. L'E.U.R.L. se distingue par là des autres sociétés, qui résultent d'un
contrat entre plusieurs personnes, comme l'indique l'article 1832 du C. civ.. Pour
permettre l'E.U.R.L., la loi de 1985 a ajouté un alinéa à l'article 1832 : « Elle ( la
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société) peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une
seule personne ».

*. La décision de créer une E.U.R.L. peut être prise soit pour une entreprise nouvelle,
soit pour une entreprise qui existait déjà sous forme d'entreprise individuelle
classique. Elle peut concerner n'importe quel type d'activité : commerciale, artisanale,
voire libérale. Elle peut être prise par une personne qui n'a pas la capacité d'exercer
le commerce : en effet, l'associé unique n'est pas, en tant que tel, commerçant (c'est
la société qui est commerciale). L'EURL peut également résulter de la réunion de
toutes les parts d'une SARL dans une seule main.

*.- Le capital social peut n'être que d'un seul euro, comme dans toute SARL. Il peut
être constitué grâce à des apports en numéraire ou en nature. Des apports en
industrie peuvent être réalisés, si les statuts le prévoient, mais ils ne concourent pas
à la formation du capital social.

*. La décision de créer une E.U.R.L. se matérialise par la rédaction de statuts.


Comme pour toute société, les statuts doivent mentionner, au moins, la forme
(E.U.R.L.), la durée (qui ne peut excéder 99 ans), la dénomination sociale (qui peut
être différente du nom de l'associé unique), le siège sociale (lieu de l'exploitation),
l'objet social (activité de l'entreprise) et le montant du capital social (s'il y en a un).
Les statuts sont signés par l'associé unique.

*. Une personne morale ou une personne physique peut être associé unique de
plusieurs EURL.

§ 2 : fonctionnement de l'EURL

*. Le fonctionnement d'une E.U.R.L. pose quatre problèmes :


- administration de l'entreprise (A) ;
- dettes de l'entreprise (B) ;
- bénéfices de l'entreprise (C) ;
- et les parts sociales (D).

A : Administration de l'entreprise
9

Quatre points pour cerner cette administration

I : La gérance

*. L'associé unique a le choix entre deux méthodes d'administration :


- ou bien, il gère lui-même l'E.U.R.L.. Il dispose alors de tous les pouvoirs et n'a de
compte à rendre à personne. Cette hypothèse est probablement la plus fréquente ;
- ou bien, l'associé unique nomme un gérant. Celui-ci est alors dans la situation d'un
gérant de S.A.R.L.. L'associé unique dispose, lui, des pouvoirs dévolus par le Code
de commerce aux assemblées d'associés : c'est lui, notamment, qui approuve les
comptes chaque année, et décide de l'affectation des bénéfices.

*. Le gérant est obligatoirement une personne physique.

*.- Les fonctions de gérant peuvent être gratuites ou rémunérées. Le gérant est
investi à l'égard des tiers des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes
circonstances au nom de la société.

II : Le commissaire aux comptes

*. Il peut même arriver que l'associé unique désigne un ou plusieurs commissaires


aux comptes. La règle est la même que pour les autres S.A.R.L.. La nomination d'un
commissaire aux comptes est obligatoire dans les entreprises qui répondent à deux
des trois critères suivants :
- bilan supérieur à 4 000 000 euros,
- chiffre d'affaires supérieur à 8 000 000 euros,
- nombre de salariés supérieur à 50.

*. Dans les E.U.R.L. qui n'atteignent pas une telle dimension (de beaucoup les plus
nombreuses), la nomination d'un commissaire aux comptes est facultative. Elle
restera sans doute exceptionnelle.

III : L'assemblée

*. - Les pouvoirs de l'assemblée sont exercés par l'associé unique L. 223-1, al. 2),
sans que les règles de convocation et de tenue aient à être respectées par lui (L.
223-31) : il est exempté de l'obligation de se convoquer. C'est à l'associé unique qu'il
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appartient d'approuver les comptes sociaux, de décider la distribution des bénéifices,


de modifier les statuts.

IV : Comptes annuels et informations

*.- Chaque année, le gérant, qu'il soit l'associé unique ou un tiers, doit établir des
comptes annuels. Comme dans toute SARL, le gérant de l'EURL doit déposer au
greffe du tribunal de commerce les comptes annuels, sous peine, depuis le décret du
1 mars 2006, d'amende de 1500€ (3000€ en cas de récidive).

*. - S'il n'est pas gérant, l'associé unique bénéficie d'un droit de communication
permanent des documents sociaux concernant les trois derniers exercices sociaux
(art. L. 223-31 al. 1 et L. 223-26 al. 4 du c. com).

B : Dettes de l'entreprise

Voyons tout d'abord le principe (I) avant d'aborder les dérogations (II).

I : Principe

*. C'est ici qu'apparaît la différence fondamentale entre l'entreprise individuelle


classique (le commerçant personne physique) et l'E.U.R.L.: l'associé unique ne
supporte les pertes qu'à concurrence de son apport. Les créanciers de l'E.U.R.L.
peuvent saisir les biens de cette dernière, mais ils ne peuvent pas saisir les biens
personnels de l'associé unique. Celui-ci risque donc de perdre l'apport qu'il avait fait
à l'E.U.R.L., mais en principe il ne risque pas plus. Le patrimoine personnel de
l'associé unique et a fortiori celui de son conjoint restent à l'abri.

II : Dérogations

*. En certains cas, l'associé unique sera tenu, sur tout son patrimoine, des dettes
contractées par l'E.U.R.L.. il en sera ainsi pour les créanciers qui, contractant avec
l'E.U.R.L., prendront la précaution de demander la caution ou l'engagement solidaire
de l'associé unique. Les banques le font de façon quasi-systématique. Et l'associé
unique, s'il a besoin de crédit ne peut qu'accepter.

C : Bénéfices de l'entreprise
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Lorsqu'un bénéfice apparaît, en fin d'exercice, il convient d'abord de savoir ce qui va


au fisc (I), ensuite de déterminer l'affectation de ce qui reste (II).

I : Imposition des bénéfices

*. Les véritables S.A.R.L. sont soumises à l'impôt sur les sociétés (I.S.). Cet impôt
aurait été un frein à la constitution d'E.U.R.L.. Aussi, la loi de finances du 30
décembre 1985 fait échapper les E.U.R.L. au régime fiscal des S.A.R.L. : l'E.U.R.L.
est fiscalement transparente, ce qui signifie qu'elle n'est pas soumise à l'I.S.. Les
bénéfices qu'elle réalise sont frappés de l'I.R.P.P., au titre de bénéfices industriels et
commerciaux, sur la tête de l'associé unique. Tout se passe, en droit fiscal, comme si
l'E.U.R.L. n'avait pas de personnalité morale.

*. L'associé unique peut cependant opter pour l'I.S.. L'E.U.R.L. suit alors le régime
fiscal des S.A.R.L.. L'associé unique peut avoir intérêt à faire ce choix s'il estime que
les salaires versés (notamment celui versé à lui-même) absorberont la totalité des
bénéfices.

II : Affectation des bénéfices

*. C'est l'associé unique qui détermine, chaque année, l'affectation des bénéfices de
l'E.U.R.L.. Il peut, à son choix :
- soit laisser les bénéfices dans le patrimoine de l'E.U.R.L., où ils forment des
«réserves» ;
- soit verser les bénéfices à son propre patrimoine, sous forme de «dividendes» ;
- soit répartir les bénéfices entre les deux affectations précédentes.

*. La liberté de l'associé unique n'est cependant pas totale. Dans le but de protéger
les créanciers de l'entreprise, le Code de commerce pose, pour toutes les S.A.R.L.,
une obligation et une interdiction :
- l'associé unique est d'une part obligé de mettre, chaque année, un vingtième des
bénéfices en réserve, jusqu'à ce que cette réserve atteigne le dixième du capital
social (art. L 232-10 du C. com.). C'est la «réserve légale». Elle accroît la garantie
des créanciers.
- Il est d'autre part interdit à l'associé unique de prélever sur l'E.U.R.L. des
«dividendes fictifs», c'est-à-dire des dividendes qui excèdent les bénéfices de
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l'entreprise. Un tel prélèvement se ferait sur le capital, ce qui diminuerait la garantie


des créanciers.

D : Parts sociales

*. Le Code de commerce (art. L. 223-2 du C. com.) énonce que le capital social d'une
S.A.R.L. est divisé en parts sociales égales. La règle s'applique aux E.U.R.L.. Mais
ici, toutes les parts sont attribuées à l'associé unique.

*. Tant que l'associé reste unique, il peut librement céder ses parts.

La cession d'une partie des parts permet de transformer l'entreprise unipersonnelle


en véritable société. En cas de décès de l'associé unique, ses parts peuvent être
réparties entre ses héritiers, qui deviendront ainsi associés. Le décès de l'associé
unique n'entraîne pas la dissolution de la société, elle continue avec le ou les
héritiers, sauf disposition contraire des statuts (art. L. 223-41 al. 2 du C. com.).

Ces facilités de cession et de transmission sont peut-être des avantages plus réels
que la limitation de responsabilité.

§ 3 : La dissolution.

*.- Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés, sauf celles qui
supposent une pluralité d'associés (dissolution pour mésentente) sont applicables à
l'EURL. Mais la dissolution de l'EURL, qu'elle soit volontaire ou judiciaire, n'est pas
suivie de liquidation, afin d'éviter des formalités inutiles. Elle entraîne transmission
universelle du patrimoine de la société à l'associé unique et sa personnalité morale
disparaît immédiatement. Cette règle présentant d'important inconvénient pour
l'associé unique personne physique, la loi NRE du 15 mai 2001 a réservé cette
transmission universelle à l'associé unique personne morale (art. 1844-5 al. 4 du C.
civ.).

Section 2 : La S.A.R.L.

*.- La SARL a été créée, dans notre pays, par une loi de 1925. Les textes régissant
la S.A.R.L. sont les articles L. 223-1 à L. 223-43 du C. com., les articles L. 241-1 à L.
241-9 du C. com. ainsi que les articles R. 223-1 à R. 223-36 du C. com.. Nous
13

étudierons cette structure à travers les règles régissant sa constitution (§1) et son
fonctionnement (§ 2).

§ 1 : La constitution de la S.A.R.L.

*. Deux aspects de cette constitution seront abordés :


- les conditions de constitution (A) ;
- et les actes passés pendant la constitution (B).

A : conditions de constitution

*. La forme S.A.R.L. peut, en principe, être adoptée par toutes sortes d'entreprise,
sous réserve des activités pour lesquelles l'accès est réglementé. Mais ici, le principe
de liberté supporte quelques dérogations supplémentaires : certaines entreprises
(assurances, banques) ne peuvent jamais être exploitées en S.A.R.L..

En supposant ces conditions préalables remplies, la constitution de la S.A.R.L.


implique un contrat (I), et des apports (II).

I : Le contrat

*. Si on laisse de côté le cas particulier de l'E.U.R.L., la S.A.R.L. naît d'un véritable


contrat entre associés, contrat qui est conclu intuitus personae, qui doit comporter les
quatre éléments de l'art. 1832 du C. civ. (pluralité, affectio societatis, apports,
bénéfices) et qui doit satisfaire aux conditions générales de validité de tout contrat
(consentement, capacité, objet et cause). L'intuitus personae rapproche les S.A.R.L.
des sociétés de personnes. La responsabilité limitée les fait ressembler aux sociétés
de capitaux ou par actions. Il s'agit donc d'un type intermédiaire, bien adapté aux
moyennes entreprises.

*. L'accord de volonté est constaté par la rédaction et la signature des statuts (art. L.
223-6 du C. com.). Les mentions obligatoires des statuts sont plus nombreuses que
pour les S.N.C. : outre la forme, la durée, la dénomination, le siège et le capital (art. L
210-2 du C. com.), les statuts doivent indiquer la répartition des parts, leur libération,
le dépôt des fonds et l'évaluation des apports en nature (art. L 223-7 et L 223-9 du C.
com., art. 22, R. 223-3 du C. com.) et depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les
modalités de souscription des apports en industrie.
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*. La nécessité d'un intuitus personae permet de comprendre que la loi limite à 100 le
nombre des associés (art. L 223-3 du C. com.). Le dépassement de ce nombre
demeure une cause de dissolution de la société qui dispose d'un délai de un an pour
régulariser sa situation ou se transformer en l'une quelconque des différentes autres
formes de sociétés.

*. La S.A.R.L. à la différence de la S.N.C., ne confère pas la qualité de commerçant


aux associés. Il en résulte qu'un mineur peut, par l'intermédiaire de son représentant
légal, entrer dans une S.A.R.L.. Peuvent aussi entrer dans une S.A.R.L. les
personnes qui exercent une profession incompatible avec le commerce, ainsi que
celles à qui le commerce a été interdit.

II : Les apports

*. Les apports sont de l'essence de la S.A.R.L. comme de toute autre société :


l'ensemble des apports constitue le capital social, à l'exclusion bien sûr des apports
en industrie conformément à l'article 1843-2 al. 2 du C. civ.. En contrepartie de son
apport, chaque apporteur reçoit une ou plusieurs parts sociales, qui lui confèrent la
qualité d'associé.

Les apports faits à une S.A.R.L. obéissent à diverses règles.

*. La souscription et de la libération intégrale des parts sociales représentant des


apports en nature. Cela signifie que les apports doivent, dans leur totalité, être
transférés à la société dès sa constitution ; les associés ne peuvent bénéficier
d'aucun délai.

*. Pour les parts représentant des apports en numéraire, elles doivent être libérées
d'au moins 1/5 de leur montant. La libération du surplus intervient en une ou
plusieurs fois sur décision du gérant dans un délai de 5 ans maximum à compter de
l'immatriculation de la société au RCS.

*. Les apports en nature, eux, posent un autre problème : celui de leur évaluation.
L’évaluation annoncé ne correspondrait pas à un actif véritable. Aussi, la loi exige
que les biens apportés soient évalués par un expert, appelé «commissaire aux
apports» (art. L. 223-9 du C. com. et art. R. 223-6 du C. com.). Cette évaluation ne
s'impose pas aux futurs associés, qui peuvent théoriquement adopter dans les
statuts une valeur différente. Mais le rapport des commissaires est annexé aux
15

statuts, de sorte qu'en pratique, l'évaluation mentionnée dans les statuts correspond
presque toujours à celle proposée par les commissaires. Les futurs associés peuvent
cependant décider à l'unanimité de se dispenser de commissaire aux apports lorsque
les apports en nature sont peu importants (aucun n'excède 30 000 euros (décret
2010-1669 du 29 décembre 2010) et leur valeur totale n'excède pas la moitié du
capital). Depuis la loi du 9 décembre 2016, une nouvelle exception est introduite. La
loi nouvelle autorise à ne pas recourir aux services d'un commissaire lorsque
l'associé unique est une personne physique qui a exercé son activité professionnelle
en nom propre avant la constitution de la société et qu'il apporte des éléments qui
figuraient dans le bilan de son dernier exercice. Cette exception concerne l’EURL.

B : Actes accomplis pendant la constitution

*. La constitution d'une S.A.R.L., en raison des formalités qu'elle suppose, peut durer
quelques semaines, voire quelques mois. Or, certains actes doivent être
immédiatement accomplis, alors que la société est en cours de constitution : il faut
par exemple louer un local, acheter du matériel, engager les premiers salariés. Quant
ces actes préparatoires sont accomplis, la société n'est pas encore immatriculée et
n'a donc pas de personnalité morale. Le problème se pose de savoir qui va
accomplir les actes nécessaires et qui va être engagé par eux.

Les solutions sont fournies par le Code de commerce, qui pose une règle applicable
à toutes les sociétés à travers l'article L. 210-6 (I), et par l'article R. 210-5 qui ajoute
une règle faite spécialement pour les S.A.R.L. (II).

I : La règle générale de l'art. L 210-6 du C. com.

*. Après avoir posé le principe que les sociétés jouissent de leur personnalité morale
à dater de leur immatriculation, l'art. L 210-6 du C. com. règle le sort des actes
accomplis au nom de la société avant l'immatriculation. Ces actes engagent les
personnes qui les ont accomplis (ce sont généralement les fondateurs de la société).
Mais, après avoir été immatriculée, la société peut reprendre les engagements à son
compte. Il faut pour cela, bien que la loi ne le dise pas, une décision majoritaire des
associés.

*. Il convient donc d'envisager deux hypothèses :


16

- ou bien, après immatriculation, la majorité des associés accepte de reprendre les


engagements souscrits auparavant. Alors, les personnes qui avaient agi sont
libérées et la société se trouve rétroactivement engagée. Rétroactivement, c'est-à-
dire depuis le jour où l'acte a été accompli.
- Ou bien après immatriculation, les actes ne sont pas repris par la société : la ou les
personnes qui les avaient accomplis restent alors engagées sur tout leur patrimoine.
Si elles sont plusieurs, elles sont tenues solidairement.

II : La règle particulière de l'art. R. 210-5 du C. com..

*. Ce texte prévoit deux procédures plus commodes que celle de l'art. L 210-6 :
- pour les actes accomplis avant la signature des statuts, l'art. R. 210-5 énonce que
la signature des statuts emporte reprise des engagements par la société. Il suffit pour
cela que la liste des actes et des engagements qui en résultent soient annexés aux
statuts lors de la signature.
- Pour les actes qui seront accomplis après la signature des statuts (mais avant
l'immatriculation), les associés peuvent donner mandat à une personne déterminée.
Pourvu que le mandat précise les actes à accomplir et les engagements qui en
résulteront, l'immatriculation de la société emportera reprise des engagements par
celle-ci.

*. Comme on le voit, les deux procédures de l'art. R. 210-5 permettent la reprise des
actes sans qu'il soit nécessaire de consulter les associés après l'immatriculation.
Mais cet article n'écarte pas l'art. L 210-6 : si, pour une raison ou pour une autre, les
formalités de l'art. R. 210-5 n'ont pas été accomplies, les actes peuvent encore être
repris, après l'immatriculation, par décision de la majorité des associés.

§ 2 : Fonctionnement de la SARL

*. On retrouve, pour le fonctionnement de la S.A.R.L., les quatre questions déjà


examinées à propos des S.N.C.. Mais les S.A.R.L. posent un problème
supplémentaire, celui de la protection des associés minoritaires.

Ce paragraphe sera donc divisée en six points :


- Administration de la société (A).
- La protection des associés minoritaires (B).
- Dettes sociales (C).
- Bénéfices sociaux (D).
17

- Parts sociales (E).

A : Administration de la société

L'administration de la S.A.R.L. appartient à la fois au gérant, pour les décisions de


tous les jours (I), et aux associés, réunis en assemblée pour les décisions plus
importantes (II).

I : Le gérant

Toute S.A.R.L. comporte nécessairement un ou plusieurs gérants. Leur nombre est


fixé par les statuts. L'unité de gérant est le cas le plus fréquent.

Voyons successivement :
- la nomination du gérant (a) ;
- les pouvoirs (b) ;
- la rémunération (c) ;
- la durée des fonctions (d) ;
- le cumul avec un contrat de travail (e).

a : Nomination du gérant

*. Le gérant doit être une personne physique (art. L 223-18 du C. com.).

*. Le gérant d'une S.A.R.L. peut être nommé de deux façons :


- ou bien par les statuts, ce qui suppose de l'unanimité des associés ;
- ou bien par un acte particulier de nomination.

En cours de vie sociale, conformément à l'article L-223-18 al.2 du C. com., ils sont
nommés en assemblée, ou à l'occasion d'une consultation écrite dans les conditions
prévues pour l'adoption d'une décision ordinaire.

Pour être opposable aux tiers, et conformément à l'article L 210-9 du C. com., la


nomination doit être publiée. La société ne peut pas se prévaloir, à l'égard des tiers,
des nominations de ses dirigeants tant qu'elles n'ont pas été régulièrement publiée.
Attention, cette règle n'a donc vocation à s'appliquer qu'en matière contractuelle, par
exemple, le cocontractant d'une société pourrait refuser d'exécuter un contrat signé
18

par un dirigeant dont la nomination n'a pas été publiée en se prévalent de ce défaut
de publicité. Cette règle est générale, elle concerne tous les dirigeants.

b : Pouvoirs du gérant

*. Dans ses rapports avec les associés, le gérant de S.A.R.L. a des pouvoirs
d'origine contractuelle. Ainsi il est possible d'interdire au gérant certains actes
comme vendre un immeuble, constituer une hypothèque, lui imposer une autorisation
pour constituer un effet de commerce.

*.- Si les statuts ne prévoient rien, le gérant peut faire «tous actes de gestion dans
l'intérêt de la société».

*.- Vis-à-vis des tiers, en revanche, le gérant a des pouvoirs déterminés par la loi. En
créant la S.A.R.L., notre législateur a pour la première fois introduit en France la
théorie allemande en vertu de laquelle un représentant de société a, vis-à-vis des
tiers, des pouvoirs d'origine légale et non contractuelle. Le but est de garantir aux
tiers la validité des actes passés avec le gérant, quelles que soient les clauses des
statuts. Sont inopposables aux tiers les clauses des statuts qui limitent les pouvoirs
ainsi définis, et ceci même si ces tiers en avaient connaissance.

c : Rémunération du gérant

*. Le gérant, s'il est associé, touche son dividende comme les autres associés. En
outre, dans presque toutes les S.A.R.L., il perçoit une rémunération. Le Code de
commerce n'ayant, en cette matière, rien prévu, la liberté contractuelle peut jouer
pleinement. La rémunération est déterminée par les statuts ou par une décision
spéciale des associés, il peut même ne pas y avoir de rémunération.

d : La durée des fonctions

*. Sauf clause statutaire contraire, les gérants sont nommés pour la durée de la
société (art. L.223-18 al.3 du C. com.). L'arrivée du terme met fin au mandat, le
gérant ne bénéfice pas d'un droit au renouvellement.

*. D'un autre coté, plusieurs événements sont de nature à abréger le mandat du


gérant. En excluant le décas dont nous venons de parler, deux événements peuvent
être présentés, la démission et la révocation.
19

La démission : on notera immédiatement que la loi ne contient guère de


dispositions sur la démission, ce qui impose donc aux rédacteurs des statuts de
palier à ce vide, en particulier, concernant le délai de préavis. En cas de contentieux,
les tribunaux vont se référer aux règles du mandat puisque dans ses relations avec
la société le gérant est considéré comme un mandataire social. Dans ce cadre,
l'article 2007 du Code civil dispose « le mandataire peut renoncer au mandat en
notifiant au mandant sa renonciation ». Il s'agit d'un droit discrétionnaire qui n'a pas à
être justifié. Mais liberté ne signifie pas abus, le gérant engagerait sa responsabilité
si la démission intervenait à contretemps, de manière intempestive ou pire encore
dans l'idée de nuire à la société. L'existence d'un motif légitime (désaccord sur un
point important) et le respect de délais raisonnables de préavis interdisent de
qualifier la démission d'abusive. Si elle est considérée comme abusive elle ne peut
ouvrir droit seulement qu’à dommages-intérêts. Elle demeure valable. La démission
n'est opposable aux tiers que du jour où les formalité de publicité sont effectuées. En
revanche la société n'étant pas un tiers, la démission lui est opposable dès qu'elle
est donnée et non à compter de l'accomplissement des formalités de publicité.

La révocation : il existe deux possibilités pour révoquer.

1e : révocation par décision des associés : elle est décidée par les associés, dans
les conditions prévues pour l'adoption des décisions ordinaires, à savoir majorité
absolue sur première convocation (plus de 50% des parts) et majorité simple sur
seconde convocation (majorité des représentants présent) sauf si les statuts ont
prévues d'autres conditions en particulier une majorité plus forte (art. L. 223-25, al. 1
du C. com.). Les juges estiment que le gérant peut faire l'objet d'une révocation en
assemblée alors même que la question ne figurait pas à l'ordre du jour. Il ne s'agit
pas d'une révocation ad nutum autrement dit, la révocation doit être décidée avec
juste motif sinon elle ouvrira droit à dommages-intérêts.

*.- On notera que dans l'hypothèse d'un cumul d'un contrat de travail avec un mandat
social (cela ne concerne pas uniquement le gérant mais tous les mandataires
sociaux) que : les deux contrats sont indépendants ainsi, la rupture de l'un
n'entraînera pas automatiquement la rupture de l'autre.

*. On notera que des dommages-intérêts peuvent aussi être alloués au gérant


lorsque la décision de révocation a été prise dans des conditions abusives,
notamment si elle est intervenue dans des circonstances vexatoires de nature à
20

porter atteinte à l'honorabilité de l'intéressé, ou sans respecter le principe du


contradictoire (le dirigeant n’a pas été en mesure de présenter ses observations
avant que la révocation soit décidée). On notera qu'une révocation intervenue dans
des conditions de formes irrégulières n'est pas assimilée à des circonstances
vexatoires.

2e voie de révocation : par décision de justice : tout associé peut présenter devant le
Tribunal de commerce une demande en révocation du gérant pour cause légitime (art.
L.225-25 al.2 du C. com.). Sur la cause légitime il n'y a pas de définition, c'est la
jurisprudence qui a définit cette notion. Il ne semblerait pas qu'il fallait faire certains
distinctions. Ici la révocation judiciaire n'est possible que s'il existe une cause
légitime. Sans causes légitimes il n'y a pas de révocations.

e : Cumul d'un contrat de travail et de la gérance.

*. La jurisprudence déduit du silence des textes que rien n'interdit à un salarié de la


société d'en devenir le gérant, ni même au gérant de conclure un contrat de travail
avec la société qu'il dirige. Dans ce dernier cas, il devra respecter les formalités
relatives aux conventions réglementées.

*. Encore faut-il que le contrat de travail corresponde à une réalité. Les tribunaux se
fondent sur les critères suivant :
- le travail doit être effectif, sinon le contrat serait de pure complaisance ;
- les fonctions techniques exercées en qualité de salarié doivent être distinctes des
fonctions de direction générale qu'assume tout gérant. Dans les petites ce n'est pas
toujours facile ;
- en sa qualité de salarié, le gérant doit être dans un état de subordination à l'égard
de la société. La démonstration d'un tel lien est problématique. En fait tout est
question d'espèce. La seule chose claire concerne le gérant également associé
majoritaire, à savoir le gérant majoritaire. Depuis l'affaire Cavrois plusieurs fois
confirmée : un gérant majoritaire ne saurait avoir la position de salarié, faute de
«patron» auquel il serait subordonné (Cass. soc., 7/02/79). Dans tous les autres cas
(gérant non associé, associé non gérant, gérant minoritaire), le cumul avec un
contrat de travail est possible mais c'est une appréciation au cas par cas.

II : Les assemblées d’associés


21

On verra successivement les règles communes à toutes les assemblée d’associés


(a), puis celles spécifiques à certaine assemblée (b).

a) Règles communes

*.- Les décisions les plus importantes doivent être prises par les associés, qui se
réunissent en assemblée. Les statuts peuvent prévoir que les décisions, ou certaines
d'entre elles, seront prises sur consultation écrite des associés (art. L. 223-27 al. 1
du C. com.), sauf concernant l'approbation des comptes. La possibilité de
consultation écrites donne beaucoup de souplesse dans le fonctionnement de la
société. On ne peut cependant cumuler la réunion d'une assemblée et la consultation
écrite d'associés qui ne peuvent pas de déplacer.

*. Si les statuts le prévoient, les décisions pourront résulter du consentement de tous


les associés dans un acte (art. L. 223-27 du C. com.). Seul formalisme : le
consentement se saurait être tacite, il doit être exprimer dans un acte.

*.- Nonobstant toute clause contraire, un associé peut se faire représenter par son
conjoint, qu'il soit ou non associé, sauf si la société ne comprend que les époux. Il
peut aussi se faire représenter par un autre associé mais seulement si le nombre des
associés est supérieur à deux (art. L. 223-28, al. 2 du C. com.). Enfin, il ne peut se
faire représenter par une autre personne que si les statuts le permettent (art. L. 223-
28, al. 3 du C. com.).

*.- Les assemblées sont présidées par le gérant ou l'un des gérants. Toutefois, si
aucun des gérants n'est associé, elle est présidée par l'associé présent et acceptant
qui possède ou représente le plus grand nombre de parts (art. R 223-23 al. 1 du C.
com.).

b : Règles spécifiques

*.- Les décisions se répartissent en deux catégories :


- les décisions ordinaires (1) ;
- et les décisions extraordinaires (2).

1 : Décisions ordinaires
22

*. Ce sont celles qui ne modifient pas les statuts, mais qui sont trop importantes pour
être laissée au gérant :
- approbation des comptes (art. L. 223-26 du C. com.) ;
- affectation des bénéfices (art. L. 232-12 du C. com.), ces deux premières décisions
sont prises obligatoirement tous les ans au cours d'une assemblée annuelle ;
- nomination du gérant non statutaire (art. L. 223-18 al. 2 du C. com.) ;
- révocation du gérant statutaire ou non (art. L. 223-25 du C. com.) ;
- rémunération du gérant non fixée par les statuts sinon il s'agit d'une décision
extraordinaire ;
- nomination des commissaires aux comptes ;
- approbation des conventions passées par le gérant avec la société ;
- décisions réservées par les statuts aux associés (mais ces clauses statutaires sont,
nous le savons, inopposables aux tiers).

*. La plus profonde différence avec les S.N.C., quand il s'agit de prendre une
décision, apparaît dans le calcul des voix, qui se fait d'après le capital détenu, et non
par tête : chaque associé dispose d'un nombre de voix égal à celui des parts sociales
qu'il possède (art. L. 223-28 du C. com.).

*. Les décisions ordinaires, dans une S.A.R.L., sont prises par un ou plusieurs
associés représentant plus de la moitié des parts sociales (majorité absolue) (art. L.
223-29, al.1 du C. com.). Ainsi, l'associé qui possède, seul, la majorité des parts,
peut imposer sa volonté aux autres, si nombreux soient-ils.

Il peut arriver que la majorité ne soit pas obtenue, notamment dans le cas où certains
associés, se désintéressant de la société, ne prennent pas part au vote. En pareil
cas, la loi prévoit que les associés sont convoqués une seconde fois, et les décisions
sont alors prises à la majorité des votes émis, quel que soit le nombre des votants
(majorité relative) (art. L 223-29, al. 2 du C. com.). Mais les statuts pourraient écarter
cette possibilité.

2 : Décisions extraordinaires
23

*. Ce sont celles qui modifient les statuts : augmentation ou réduction du capital,


changement d'objet, dissolution anticipée, prorogation, fusion avec une autre société,
transformation en S.A., etc.

Les règles d'adoption des décisions extraordinaires des SARL ont été modifiées par
la loi du 2 août 2005. Il faut maintenant distinguer deux types de SARL :

Première catégorie : les S.A.R.L. constituées avant le 3 août 2005. Ceux sont les
anciennes règles qui s'appliquent. Les décisions extraordinaires sont prises par des
associés représentant au moins les trois quarts des parts (art. L 223-30 du C. com.).
Les principes contractuels exigeraient pourtant l'unanimité : la possibilité d'imposer la
modification à des associés qui ne l'ont pas voulue montre que la S.A.R.L. n'est pas
un contrat ordinaire. La règle est même d'ordre public, en ce sens que les statuts ne
pourraient exiger une majorité plus élevée.

Deuxième type de S.A.R.L. : celles constituées après le 3 août 2005 ainsi que celles
constituées avant cette date mais dont les associés ont décidé à l'unanimité de se
conformer aux nouvelles dispositions. Ceux sont les nouvelles règles qui s'appliquent.
Un quorum est institué : l'assemblée générale ne peut valablement délibérer sur
première convocation que si les associés présents ou représentés possèdent au
moins le quart des parts sociales et, sur deuxième convocation, le cinquième de
celles-ci. Si ce dernier quorum n'est pas atteint, la deuxième assemblée peut être
reportée à une date postérieure de deux mois au plus à celle à laquelle elle a été
convoquée. En outre, les modifications statutaires sont décidées à la majorité des
deux tiers (et non plus des trois quarts) des parts détenues par les associés présents
ou représentés. Les statuts peuvent prévoir des quorums ou une majorité plus élevés,
sans pouvoir, pour cette dernière, exiger l'unanimité des associés.

B : La protection des associés minoritaires

*. Le développement des S.A.R.L. a montré que, souvent, un déséquilibre s'instaure :


d'un côté, les associés minoritaires, ne risquant que leur apport, ont tendance à se
désintéresser de la marche de l'entreprise ; d'un autre côté, l'associé ou les associés
majoritaires peuvent imposer leur propre politique. Une des principales innovations
de la loi du 24 juillet 1966 a consisté à organiser la protection des associés
minoritaires, en s'inspirant de ce qui existait déjà pour les S.A. Cette protection
s'articule autour de trois idées : informer les associés (I), les conventions
réglementées (II) et les sanctions (III).
24

I : Information

*. Pour que les associés soient à même de contrôler le fonctionnement de l'entreprise,


et par là l'activité du gérant, la première nécessité est de les informer. Tout associé
bénéficie d'un droit d'information lui permettant de participer à la vie sociale.

A toute époque de l'année, il peut prendre connaissance par lui-même et au siège


social des comptes annuels, des inventaires, des rapports soumis aux assemblées et
procès-verbaux de ces assemblées concernant les trois derniers exercices. L'associé
peut, à cet égard, se faire assister d'un expert (art. L 223-26, al 4 du C. com. et art. R.
223-15 du C. com.).

Quinze jours au moins avant la date de l'assemblée annuelle, certains documents


doivent être communiqués aux associés comme les comptes annuels, le texte des
résolutions proposées, et le cas échéant, le rapport du commissaire aux comptes.
L'inventaire doit en outre être tenu au siège social à la disposition des associés qui
ne peuvent en prendre copie (art. L. 223-26, al. 1 et 2, du C. com. et art. R. 223-18
du C. com.). Les sanctions au manquement de ces règles sont l'annulation des
délibérations (art. 223-26 al. 2 du C. com.).

A compter de cette communication, tout associé dispose du droit de poser par écrit
des questions auxquelles le gérant sera tenu de répondre au cours de l'assemblée
(art. L. 223-26, al. 3 du C. com.).

Quinze jours avant la date des autres assemblées, le texte des résolutions, le rapport
des gérants ainsi que le rapport du commissaire aux comptes, s'il en existe un,
doivent être adressés aux associés. En outre pendant le délai de 15 jours qui
précède l'AG, les mêmes documents sont tenus, au siège social, à la disposition des
associés, qui peuvent en prendre connaissance ou copie (art. R. 223-19 du C. com.).

b : Les conventions réglementées

*. Il existe un cas particulier dans lequel le contrôle est encore plus nécessaire
qu'ailleurs : celui des conventions passées entre la société et l'un de ses gérants ou
25

associés. L'associé majoritaire, par exemple, vend un immeuble à la société. Dans


de pareilles conventions, le gérant ou l'associé est naturellement tenté de faire
passer son propre intérêt avant celui de la société. Aussi, l'article L. 223-21 du C.
com. interdit radicalement certaines d'entre elles, ceci à, peine de nullité absolue du
contrat :
- les emprunts
- de se faire consentir par la société un découvert en compte courant ou autre ,
- de se faire cautionner ou avaliser par la société leur engagement envers les tiers.

Ces disposition s'étendent :


- aux conjoints, ascendants, descendants des gérants ou associés ;
- à toute personne interposée ;
- aux représentants légaux des personnes morales associées ainsi qu'à leur conjoint.

Attention ces dispositions ne s'appliquent pas :


- aux associés personnes morales. Ces conventions si elles ne sont pas interdites
relèvent de l'article L. 223-19 du C. com. (convention réglementées, voir infra).
- aux opérations courantes et conclues à des conditions normales, si la S.A.R.L.
exploite un établissement financier. Ces conventions relèvent, elles de l'application
de l'article L. 223-20 du c. com. (convention libre, voir infra).

*. A côté de ces conventions interdites d'autres sont réglementées (art. L. 223-19 du


C. com).

Il s'agit des conventions :


- tout d'abord, des conventions intervenues directement ou indirectement ou par
personne interposée entre la société et l'un de ses gérants ou associés.
- ensuite, les conventions passées entre sociétés ayant des dirigeants communs. A
savoir, plus précisément, les conventions passées avec une société dont un associé
indéfiniment responsable, un gérant, un administrateur, un directeur général, un
membre du directoire, un membre du conseil de surveillance est simultanément
gérant ou associé de la S.A.R.L..

Dès lors que l'on est en présence d'une telle convention, une procédure doit être
respectée (il s'agit d'une procédure a posteriori) :
- l'associé ou le gérant avise le commissaire aux comptes, s’il y en a un, ou le gérant
dans le délai d'un mois à compter de la conclusion de la convention (art. R. 223-16
du C. com.).
26

- le commissaire aux compte ou le gérant établi un rapport sur la convention passée


qu'il présentera à la prochaine assemblée (art. L. 223-19 du C. com., contenu du
rapport, voir art. R. 223-17 du C. com.).
- l'assemblée statue au vu du rapport sans que le gérant ou l'associé concerné
puisse prendre part au vote. Il s'agit d'une décision ordinaire prise en assemblée, ou
par consultation écrite mais il faut que cette dernière possibilité ait été prévue dans
les statuts conformément à l'article L. 223-27 du C. com..

Si la convention n'est pas approuvée, elle produira néanmoins des effets ; mais le
gérant ou l'associé engage sa responsabilité à l'égard des associés, si la convention
a eu des effets dommageables pour la société (exemple récent : CA Agen, 3 avril
2007, n°06-332, Cass. soc. 16 septembre 2008, n°07-43.601).

*. Après les convention interdites et réglementées, passons aux convention libres (art.
L. 223-20 du C. com.). Les conventions courantes et conclues à des conditions
normales ne sont soumisses à aucune formalité, car elles ne font courir aucun risque
à la société sinon elles seraient réglementées.

Pour la jurisprudence sont considérées comme des conventions courantes, celles qui
sont effectuées par la société de manière habituelle dans le cadre de son activité.

Sont considérées comme étant des conventions conclues à des conditions normales
celles qui sont effectuées aux conditions offertes par la société aux tiers. Il faut aussi
prendre en considération les conditions en usage pour des conventions similaires
dans des sociétés ayant la même activité.

c : Sanctions

*. Les associés minoritaires peuvent, en certains cas, demander la nullité des


décisions prises par la majorité. La nullité ne fait pas de doute lorsqu'elle sanctionne
l'inobservation d'une condition légale (absence de convocation, par exemple). Mais
les tribunaux vont plus loin : ils prononcent la nullité, même si toutes les conditions
légales ont été respectées, lorsque la décision a été prise contre l'intérêt de la
société et dans l'unique but de favoriser la majorité au détriment de la minorité. Il y a
abus de pouvoirs.

L'abus de majorité implique donc la réunion de deux éléments : la violation de l'intérêt


social et la rupture d'égalité entre associés. L'abus de majorité est également source
27

de responsabilité sur le fondement de l'article 1382 du C. civ. (il faut un préjudice). Il


s'agit d'une action contre les associés majoritaires, prescription 5 ans.

La même jurisprudence se retrouve à propos des sociétés anonymes, et même plus


largement. Ainsi, la première chambre civile de la Cour de cassation a étendu, de
manière très surprenante la notion d'abus de majorité aux associations. Elle ne parle
pas d'intérêt social mais d'intérêt collectif (Cass. civ. 1er, 4 avril 2006, n°03-13.894).

*. Les associés mécontents de leur gérant peuvent enfin le révoquer pour juste motif.
Si le gérant est sans juste motif, le gérant peut obtenir des dommages et intérêts. Il
ne s'agit donc pas d'une révocation ad nutum, comme pour les administrateur de SA,
mais il n’en demeure pas moins qu’il est révoqué. L’existence de justes motifs n’est
pas une condition sine qua non pour révoquer.

*. La règle n'aurait cependant pas suffit à protéger pleinement les associés


minoritaires, car elle ne leur permet pas de révoquer le gérant qui possède (ou dont
les amis possèdent) la majorité des parts. La loi a donc prévue une révocation
judiciaire : elle peut être demandée au tribunal par tout associé, et sera prononcée
s'il existe une «cause légitime» (art. L. 223-25, al. 2 du C. com. ; Reims, 23 avril 1978,
JCP, 1980, éd. E., II. 133960, note Guyon). La cause légitime s'entend non
seulement des fautes de gestion, mais encore, semble-t-il, de l'inaptitude physique
ou intellectuelle.

*. On notera aussi que le gérant engage sa responsabilité civile vis-à-vis de la


société (action sociale), des associés (action individuelle) et vis-à-vis des tiers. Ces
trois actions sont identiques à celles concernant la SA.

C : Les dettes sociales

*. La S.A.R.L. est constituée entre les associés qui ne supportent les pertes qu'à
concurrence de leurs apports (art. L. 223-1 du C. com.). En d'autres termes, les
créanciers sociaux ne peuvent pas poursuivre leur paiement sur le patrimoine
personnel des associés. Leur seul gage est constitué par le patrimoine social, qui
comprend notamment les apports faits par les associés. La S.A.R.L. est dotée d'une
pleine personnalité : son patrimoine est nettement séparé de celui des associés.

D : Résultats annuels
28

A la fin de chaque exercice, les documents comptables font apparaître le résultat de


l'année. Ce résultat peut être soit bénéficiaire (I), soit déficitaire (II).

I : Bénéfice

*. Le bénéfice est inscrit au passif du bilan, car il s'agit d'une somme due par la
société pour partie au fisc et pour partie aux associés. La partie due aux associés se
subdivise, car elle peut être soit réinvestie, soit distribuée. Il convient donc
d'examiner successivement les deux usages qui sont faits des bénéfices : bénéfice
réinvesti (a) et bénéfice distribué (b).

a : Bénéfice réinvesti (réserves)

Voyons tout d'abord les diverses catégories de réserves (1) avant d'aborder leur
régime (2).

1 : Les diverses catégories de réserves

*. La loi impose d'abord, dans les S.A.R.L., de constituer une réserve légale. Elle
s'élève au vingtième des bénéfices nets de l'exercice, jusqu'à ce qu'elle ait atteint le
dixième du capital social (art. L. 232-10 du C. com.).

*. A côté de la réserve légale peut exister une autre réserve, elle aussi obligatoire si
l'entreprise emploie plus de cent salariés : la réserve de participation prévue par
l'ordonnance du 21 octobre 1986.

*. Un troisième type est constitué par la réserve statutaire : elle est prévue par une
clause des statuts, qui précise son montant. C'est un but d'autofinancement qui est
ici poursuivi. La constitution de la réserve statutaire s'impose à l'assemblée annuelle,
s'il y a un bénéfice suffisant.

*. Si les associés jugent que les réserves précédentes ne sont pas suffisantes pour
autofinancer l'entreprise, ils peuvent décider de réinvestir une portion supplémentaire
de bénéfices : c'est la réserve libre, ou facultative. Elle dépend, dans son existence
et son montant, de la décision de l'assemblée annuelle, prise à la majorité ordinaire.

2 : Le régime des réserves


29

*. Si on laisse de côté la réserve de participation, qui suit un régime spécial, la


société est libre d'utiliser ses réserves comme elle l'entend. Elle peut renouveler son
matériel, gonfler son stock, rembourser un emprunt, consentir un prêt, acheter des
titres, garder l'argent en banque, etc. Les réserves ne correspondent donc pas à des
biens déterminés de l'actif : elles figurent au passif du bilan car elles constituent des
dettes de la société envers les associés.

b : Bénéfice distribué (dividendes)

*. Les bénéfices qui ne sont pas mis en réserve sont distribués aux associés, par
décision de l'assemblée annuelle. Le partage entre associés se fait dans les
proportions prévues par les statuts. A défaut de stipulation dans les statuts, les
bénéfices se répartissent proportionnellement aux apports (même texte).

II : Pertes

*. Si une perte apparaît en fin d'exercice, elle est inscrite au passif du bilan, mais en
chiffre négatif. Elle y demeure jusqu'à l'exercice suivant, et alors de deux choses
l'une :
- ou bien un bénéfice apparaît, ce qui permet d'effacer, en tout ou en partie, la perte
antérieure ;
- ou bien la société subit une nouvelle perte, et celle-ci s'ajoute à celle de l'exercice
précédent.

Ainsi de suite d'exercice en exercice.

*. Lorsque les pertes sont si importantes que les capitaux propres deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, l'article L. 223-42 du C. com. oblige les
associés à choisir l'une des deux solutions suivantes :
- ou bien, ils décident, dans les quatre mois qui suivent l'approbation des comptes,
la dissolution anticipée de la société ;
- ou bien ils décident, au plus tard à la clôture du deuxième exercice suivant celui au
cours duquel les pertes ont été constatées, de réduire le capital social au niveau des
capitaux propres.

Si aucune de ces décisions n'est prise, tout intéressé peut demander en justice la
dissolution de la société.
30

E : Parts sociales

*. Le capital d'une S.A.R.L. est obligatoirement divisé en parts égales (art. L. 223-2
du C. com.). A chaque associé est attribué le nombre de parts nécessaire pour le
couvrir de son apport, que celui-ci soit fait dès la constitution, ou plus tard à
l'occasion d'une augmentation de capital. C'est le nombre de parts qui détermine le
nombre de voix de chaque associé (art. L. 223-28 du C. com.), et aussi, sauf
stipulation contraire, la part des bénéfices qui lui revient.

*. Les parts sociales peuvent-elles changer de mains pendant que la société


fonctionne ? L'intuitus personae entraîne le principe de base suivant : les parts
sociales ne peuvent être représentées par des titres négociables (art. L. 223-12 du C.
com.), la S.A.R.L. n'est pas une société par actions. Mais l'intuitus personae, dans
les S.A.R.L., est atténué : il peut s'accommoder d'une plus grande liberté de cession
et de transmission.

Voyons successivement la cession entre vifs (I) et celle pour cause de mort (II).

I : Cession de parts entre vifs

*. Certaines cessions ne heurtent pas gravement l'intuitus personae : celles faites à


des proches (conjoint, descendants, ascendants) ou à d'autres associés. Elles
peuvent être faites librement, sans approbation des autres associés (art. L. 223-13 et
L. 223-16 du C. com.). Il faudrait une clause spéciale des statuts pour limiter cette
libre cessibilité.

Ce principe jouera dès lors qu'il n'existera pas une clause statutaire limitative de libre
cessibilité. Si c'est le cas, les associés qui refuseraient la cession devraient racheter
les parts du cédant. Dans les mêmes conditions que celles prévues pour la cession à
un tiers, que l'on verra par la suite, organisée par l'article L. 223-14 du C. com. sauf
disposition statutaire contraire. Les statuts peuvent prévoir d'autres conditions que
celles de l'article L. 223-14. Si la cession est réalisée pour un conjoint, un
descendant ou un ascendant, alors ce sont les mêmes règles qui vont s'appliquer
sauf qu'il ne sera pas possible d'y déroger statutairement donc les conditions seront
obligatoirement celles de l'article L. 223-14.

Ainsi, en cas de clause limitative, s'il s'agit de cessions à un conjoint, un descendant


ou un ascendant, les conditions de cession sont celles de L. 223-14. S'il s'agit d'une
31

cession à un autre associé, les conditions de cession sont également celles de L.


223-14 mais, et c'est là la différence : sauf clause statutaire contraire.

*.- Les cessions faites à des tiers doivent, elles, être soumises à l'approbation des
associés. Mais l'unanimité n'est pas requise. Il suffit d'une double majorité : majorité
simple en nombre des associés représentant au moins la moitié des parts sociales,
sauf si les statuts prévoient une majorité plus forte (art. L. 223-14 du C. com.). La
présence d'un nouvel associé peut donc être imposée à certains associés qui ne le
désireraient pas. Toute clause contraire des statuts est nulle.

*.- Le Code de commerce entend éviter qu'un associé, dans le cas où la cession est
soumise à agrément, ne reste indéfiniment prisonnier de la société. De là les règles
suivantes (art. L. 223-14 du C. com.) :
- le silence de la société pendant trois mois vaut agrément du nouvel associé.
- Le refus d'agrément oblige la société et les autres associés à trouver une solution
pour débarrasser l'associé de ses parts. Ou les autres associés acquièrent eux-
mêmes les parts, ou ils les font acquérir par des tiers qu'ils choisissent, ou encore ils
réduisent le capital social du montant de la valeur nominale des parts (il faut ici
l'accord du cédant). Ils ont un délai de trois mois à compter du refus. Le délai de
rachat peut être prolongé par décision de justice à la demande du gérant au nom de
la société. C’est l’unique possibilité de prorogation que judiciaire (En ce sens : cass.
com. 8 avril 2008, n°06-18.362). Si, à l'expiration du délai imparti, les titres n'ont pas
été achetés, l'associé peut réaliser la cession initialement prévue.

II : Transmission de parts à cause de mort

*. Les parts sociales sont librement transmissibles par voie de succession (art. L.
223-13 du C. com.). Les statuts n'ont pas à prévoir la transmission : la société
continue de plein droit avec les héritiers de l'associé défunt. A la transmission
successorale est assimilée la liquidation de communauté conjugale.

*. Cependant, les statuts peuvent renforcer l'intuitus personae au moyen de diverses


clauses :
- clauses de dissolution de la société après décès d'un associé. Cette clause, rare,
est autorisée par le Code de commerce (art. L. 223-41 du C. com.).
- clauses d'agrément, en vertu de laquelle l'héritier doit être accepté par les associés.
Cette clause est validée par le Code de commerce (art. L. 223-13, al. 2 du C. com.),
32

qui en limite de portée en la soumettant aux mêmes règles que l'agrément de la


cession à un tiers.
- clause de continuation avec certains héritiers seulement, ou clause de continuation
entre associés survivants.

*. - Dans le cas où, par le jeu d'une clause statutaire, un héritier se trouve évincé de
la société, il doit être remboursé de la valeur des parts du défunt.

Chapitre 3 : Les sociétés par actions

Nous allons étudier deux sortes de sociétés de capitaux :


- la société anonyme (Section 1)
- la société par actions simplifiée (Section 2)
- et la société en commandite par actions (Section 3)

Section 1 : la Société anonyme (S.A.)

Cette étude de la société anonyme sera menée en deux points :


- constitution (§ 1),
- et fonctionnement (§ 2).

§ 1 : Constitution de la S.A.

Plan de ce paragraphe :
- conditions de constitution (A),
- et les actes accomplis pendant la constitution (B).

A : Conditions de constitution

*. Cette constitution est relativement simple si les fondateurs ne font pas d’offre au
public. Elle est plus compliquée s'ils y font appel.

Elle est constituée entre deux associés ou plus. Toutefois, pour les sociétés dont les
titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé, le nombre des
associés ne peut être inférieur à sept (art. L. 225-1 du C. com.). La loi ne pose pas,
en revanche, de nombre maximun.

Nous verrons donc la constitution sans offre au public (I) puis avec (II).

I : Constitution sans offre au public

*. Le rôle normal d'une S.A. est de faire offre au public. Pourtant, de nombreuses S.A.
se constituent sans s'adresser à la masse des épargnants. Cela ne signifie pas
nécessairement que la société restera fermée. Même les grandes sociétés dont les
actions seront plus tard placées dans le public ne comprennent génèralement, au
départ, qu'un petit nombre d'importants actionnaires ; le moment venu, ils feront
appel à l'épargne en vendant leurs titres ou en augmentant le capital. Le procédé
permet à la fois de simplifier la constitution et de doser l'entrée des autres
actionnaires.

*. La constitution sans offre au public est à peine plus compliquée que celle d'une
S.A.R.L.. La S.A. naît d'un véritable contrat comportant les trois éléments de l'article
1832 du code civil est matérialisé par la signature des statuts. Les règles applicables
à ce contrat sont les mêmes que pour les S.A.R.L..

*. Le droit des sociétés concernant les apports s'inspire de l'idée suivante d'ailleurs
commune avec les S.A.R.L. : protéger les créanciers futurs de la société. Mais cette
idée se traduit par des règles un peu différentes de celles applicables aux S.A.R.L. :

1°) Le capital minimum est de 37 000 euros (art. L. 224-2 du C. com.), car la S.A. est
une forme adaptée aux grandes entreprises.

2°) Les apports en numéraire n'ont pas à être intégralement libérés dès la
constitution : il suffit d'en libérer la moitié (art. L 225-3 du C. com.). Le surplus, le
«non-versé», devra être libéré dans les 5 ans.

3°) Les apports en numéraire doivent être déposés jusqu'à l'immatriculation, à la


Caisse des Dépôts et Consignations, chez un notaire ou dans une banque (art. R.
225-6 du C. com.) ;

4°) Les apports en nature doivent être évalués par un ou plusieurs commissaires aux
apports sont désignés en justice à la demande des fondateurs ou de l'un d'entre eux.
Depuis la loi du 22 mars 2012 il est possible de désigner le commissaire aux apport à
l’unanimité des associés. Les commissaires apprécient sous leur responsabilité, la
valeur des apports en nature. Ils établissent un rapport qui est déposé au greffe,
avec le projet de statuts. Les souscripteurs peuvent en prendre connaissance.
L'assemblée constitutive statue sur l'évaluation des apports en nature. Elle ne peut
les réduire qu'à unanimité de tous les souscripteurs (art. L. 225-8 du C. com.).

5°) Différence depuis la loi du 15 mai 2001 : les apports en industrie sont ici interdits
alors qu'ils sont permis par cette loi dans la S.A.R.L..
6°) Depuis la loi du 5 janvier 1998, il n'existe plus de valeur nominale légale.
Autrement dit, cette valeur nominale de l'action est déterminée par les statuts. De
plus, la loi du 2 juillet 1998 supprime l'obligation de mentionner la valeur nominale
dans les statuts des sociétés par actions.

4°) Enfin, la constitution de la S.A. suppose l'accomplissement de plusieurs


formalités :
- Rédaction et signature des statuts. Les mentions obligatoires sont nombreuses :
outre les six mentions exigées de toute société qui sont : forme, durée, la raison ou la
dénomination sociale, le siege social, l'objet social et le montant du capital (art. L.
210-2 du C. com.). On en rencontre plusieurs autres jugées importantes pour les
tiers ou pour les actionnaires futurs comme l'identité des apporteurs en nature, ou les
stipulations relatives à la composition, au fonctionnement et aux pouvoirs des
organes de la société (art. R. 224-2 du C. com.). A ceci s'ajoute depuis la décret du
11 décembre 2006, l'obligation de mentionner, en cas de plusieurs catégories
d'actions, la nature des droits particuliers attachés à chacune de ses catégories
(cette mention visant principalement les droits attachés aux actions de préférence).
- Publication d'un avis dans un journal d'annonces légales, avis qui est plus détaillé
pour les sociétés par actions que pour les autres sociétés (art. R. 210-3 du C. com.).
- Dépôt au greffe des statuts signés par tous les actionnaires fondateurs (art. L. 225-
15 du C. com.).
- Dépôt au greffe de quelques autres pièces comme le rapport du commissaire aux
apports (art. R. 123-103 du C. com.).
- Immatriculation de la société au registre du commerce. Cette immatriculation fait
naître la personnalité morale (art. L. 210-6 du C. com.).

II : Constitution avec offre au public

*. Bien que ce genre de constitution soit plus rare que le précédent, il est encore
utilisé par les fondateurs qui n'entendent pas faire personnellement des apports trop
importants. Dès sa constitution, la société est ouverte : les fondateurs ont recours,
pour placer les actions dans le public, soit à des banques, des établissements
financiers ou des agents de change, soit à des procédés de publicité, soit aux deux
méthodes à la fois. Le Code de commerce dit que la société fait offre au public (art. L.
224-3 du C. com.).

*.- Le Code de commerce soumet la constitution de ce type société à des règles


détaillées, qui ont pour but de protéger non seulement, comme dans le cas
précédent, les créanciers de la société, mais encore et surtout les futurs actionnaires.
Ces derniers, qui sont de simples épargnants, risqueraient, si la loi n'y prenait garde,
d'être grugés par des fondateurs sans scrupule.

Plusieurs étapes :

Première étape : l'initiative revient à un petit groupe de personnes, qui seront


généralement appelées à diriger plus tard la société et qui, pendant la période
constitutive, reçoivent le nom de fondateurs. Ces fondateurs rédigent et signent un
projet de statuts, qu'ils déposent au greffe du Tribunal de commerce (art. L. 225-2 du
C. com.) : toute personne pourra en prendre connaissance.

Deuxième étape : les fondateurs informent alors le public de leur projet. Pour éviter
toute publicité exagérée ou fantaisiste, le Code de commerce les oblige à publier, au
bulletin des annonces légales obligatoires (BALO), une «notice» comprenant
diverses mentions obligatoires (art. R. 225-3 du C. com.).

Troisième étape : les épargnants attirés par la publicité acceptent individuellement


de devenir actionnaires. On dit qu'ils souscrivent. Ils doivent pour cela signer un
«bulletin» comportant, comme la notice diverses mentions obligatoires (art. R. 225-4
du C. com.). Les souscripteurs doivent être au moins au nombre de 7, condition qui
ne souffre aucune difficulté, l'appel à l'épargne attirant toujours un grand nombre de
personnes.

*. La société ne pourra être constituée que si le capital annoncé par le projet de


statuts est intégralement souscrit (art. L. 225-3 al. 1 du C. com.). La règle protège
essentiellement les souscripteurs qui ont accepté de devenir actionnaires en
considération d'un capital déterminé.

Quatrième étape : alors intervient l'acte essentiel de la constitution : les souscripteurs


se réunissent en assemblée constitutive (art. L. 225-7 du C. com.). L'assemblée
constitutive doit être convoquée 8 jours à l'avance. Tous les souscripteurs peuvent y
assister, en personne ou par l'intermédiaire d'un représentant qui ne peut être que
leur conjoint ou un autre souscripteur. Les conditions de quorum et majorité sont
celles d'une assemblée extraordinaire (quorum du 1/3 des actions ayant droit de vote
et la majorité des 2/3 des voix exprimées, voir infra).
L'assemblée constitutive a plusieurs rôles :
1°) Elle adopte (ou elle rejette) les statuts (art. L. 225-7 al. 2 du C. com.).
2°) L'assemblée constate que le capital est entièrement souscrit et que les actions
sont libérées du montant exigible (art. L. 225-7 al. 2 du C. com.). Cette constatation
est faite au vu d'un certificat établi par le dépositaire des fonds apportés.
3°) L'assemblée constitutive statue sur l'évaluation des apports en nature ainsi que
sur l'octroi d'avantages particuliers (art. L. 225-8 al. 3 du C. com.).
4°) L'assemblée nomme les premiers organes de la société : conseil d'administration
(ou conseil de surveillance), commissaire aux comptes (art. L. 225-7 al. 2 du C.
com.). Les dirigeants ne peuvent donc être désignés par avance dans le projet de
statuts. L'exigence d'un vote spécial, ici encore, tend à protéger les actionnaires.
5°) Enfin, l'assemblée statue sur le sort des actes accomplis pour le compte de la
société en formation.

*. L' assemblée constitutive marque une étape essentielle : le projet de statuts se


transforme en statuts, les souscripteurs deviennent actionnaires, la société est née
(au moins dans les rapports internes entre associés en tant que contrat).

Cinquième étape : Une fois cette étape franchie, il ne reste plus qu'à procéder, pour
avertir les tiers, aux diverses formalités de publicité. Elles sont les mêmes pour
toutes les sociétés. L'immatriculation fait, ici comme ailleurs, apparaître la
personnalité morale : déjà dotée d'existence interne, la société accède à la vie
externe (art. L. 210-6 du C. com.).

B : Actes accomplis pendant la constitution

*. Certains actes doivent être accomplis sans attendre l'immatriculation : il faut par
exemple louer un local, acheter du matériel, engager les premiers salariés. Qui va
accomplir ces actes et qui va être engagé par eux ? La réponse est fournie par le
Code de commerce, qui pose une régle générale, et qui ajoute des règles applicables
spécialement aux S.A..

I : La régle générale de l'art. L. 210-6 du C. com

RMQ : même article que pour les actes accomplis pendant la constitution d’une
S.A.R.L..
II : Les règles particulières des articles R. 210-7 et R. 210-6 C. com..

*. L'article R. 210-6 s'applique dans le cas où la S.A. est constituée sans offre au
public, le système qu'il prévoit est identique à celui que prévoit l'article R. 210-5 pour
les S.A.R.L..

*. L'article R. 210-7 s'applique, lui, dans le cas où la S.A. est constitué avec offre au
public. Il prévoit deux procédures de reprise :
- Les actes accomplis avant l'assemblée constitutive sont soumis au vote de cette
assemblée (régles des assemblées cosntitutives : même conditions que les
assemblées extraordinnaire). Si le vote est positif, l'immatriculation de la société
emportera reprise rétroactive des engagments.
- Pour les actes accomplis après l'assemblée constitutive (mais avant
l'immatriculation ), cette assemblée peut donner mandat aux premiers dirigeants. A
condition que les actes soient bien déterminés dans le mandat, l'immatriculation de la
société emportera reprise rétroactive des engagements.

§ 2 : Fonctionnement de la société anonyme

*. Le problème de l'administration sera, en raison de sa complexité, divisé en trois


points : la structure classique (A), la structure créée en 1966 (B) et les assemblées
d’actionnaires (C). La protection des actionnaires fera l'objet d'un (D). Les
conventions passées avec la société seront étudiées tout particulièrement dans un
(E).

A : La structure classique de direction

*.- Cette structure fréquente est caractérisée par 3 organes essentiels : le conseil
d'administration (C.A.) (I), le Président du Conseil d'Administration (P.C.A.) (II) et le
Directeur Général (D.G.) (III).

I ) Le conseil d'administration

Le C.A. d'une S.A. est un groupe de quelques personnes qui portent le nom
d'administrateur.

Examinons maintenant trois aspects, sa composition (a), ses pouvoirs (b), et


comment les administrateurs sont rémunérés (c).
a : Composition du conseil d'administration

Cinq points vont être ici abordés :


- le nombre d'administrateurs (1) ;
- les conditions pour être administrateurs (2) ;
- le mode de nomination des administrateurs (3) ;
- le droit à l'information des administrateurs (4) ;
- les obligations des administrateurs (5).

1 : Le nombre d'administrateurs

Il est fixé par les statuts. Il ne peut être inférieur à 3, ni supérieur à 18 (art. L. 225-17
du C. com.).

Remarquons que le CA peut entre deux assemblées générale, procéder à des


nominations à titre provisoire s'il s'agit d'une vacance par décès ou par démission.
Mais cette cooptation est simplement facultative ce qui signifie que le conseil
d'administration peut y renoncer et attendre la prochaine assemblée générale pour y
remédier (art. L. 225-24 al. 1 du C. com.).

*. La loi sur la représentation équilibrée des femmes et des hommes dans les
conseils d’administration et de surveillance du 27 janvier 2011. L’essentiel de son
dispositif, qui concerne 2000 sociétés anonymes (SA) et en commandite par actions
(SCA), est entré en vigueur en 2017 pour les sociétés cotées et en 2020 pour les
autres lorsque pour le troisième exercice consécutif à compter du 1er janvier 2017 :
elles emploient au moins 500 salariés ; elles réalisent au moins 50 millions d'euros
de chiffre d'affaires ; ou elles présentent un total de bilan supérieur ou égal à 50
millions d'euros. Les sociétés concernées doivent porter à 40 % la proportion des
membres du conseil d’administration ou de surveillance de chaque sexe. Toute
nomination intervenue en violation de ces règles précitées sera nulle mais cette
nullité n’entraînera pas celle des délibérations auxquelles a pris part le membre du
conseil ou, le cas échéant, le représentant permanent irrégulièrement désigné (C.
com. art. L 225-18-1, L 225-69-1 et L 226-4-1 nouveaux). En outre, le versement des
jetons de présence sera suspendu ; il ne pourra être rétabli, incluant l’arriéré non
versé, qu’une fois la composition du conseil devenue régulière (C. com. art. L 225-45,
al. 2 et L 225-83, al. 2 nouveaux). Le rapport de gestion devra faire état de la
suspension et du rétablissement des jetons de présence (C. com. art. L 225-102-1, al.
3 modifié).

2 : Conditions pour être administrateurs

*. Les administrateurs peuvent être une personne physique ou morale. Depuis la loi
de modernisation de l’économie du 4 août 2008 elle ne doivent plus être
obligatoirement actionnaires (art. L. 225-25 du C. com.). L'accés aux fonctions
d'administrateur est soumis à quatre conditions supplémentaires.

Première condition : une limite d'âge. Une limite, d'ailleurs très souple, a été posée.
D'après l'article L. 225-19 du C. com., les statuts doivent prévoir, pour l'exercice des
fonctions d'administeur, une limite d'âge s'appliquant soit à l'ensemble des
administrateurs, soit à un pourcentage déterminé d'entre eux. À défaut de disposition
expresse dans les statuts, le nombre des administrateurs ayant dépassé l'âge de
soixante-dix ans ne pourra être supérieur au tiers des administrateurs en fonctions.

Deuxième condition : le cumul d'un contrat de travail et des fonctions d'administrateur.


Un salarié de la société ne peut être nommé administrateur que si son contrat de
travail correspond à un emploi effectif et qu’il existe un lien de subordination. Lorsque
les conditions du cumul d’un mandat social avec un contrat de travail ne sont pas
remplies, notamment en l’absence de lien de subordination à l’égard de la société, le
contrat est de plein droit suspendu pendant le temps d’exercice du manadat social,
sauf convention contraire. Il reprend son cours après la cessation du mandat social,
de sorte que l’intéressé doit réintégrer son emploi antérieur ou un emploi équivalent
au sein de la société. Il en va de même si entre temps le fonds de commerce de la
société employeur d’origine a été donné en location gérance, il reprend ses effets
avec l’autre société. Le nombre des administrateurs liés à la société par un contrat
de travail ne peut dépasser le tiers des admnistrateurs en fonction (art. L. 225-22 du
C. com.). En revanche, un administrateur ne peut en principe devenir salarié de la
société. La loi du 22 mars 2012 apporte ici une exception : un administrateur en
fonction peut dorénavant devenir salarié, à condition que son contrat de travail
corresponde à un emploi effectif et que la société dans laquelle il siège soit une PME
au sens du droit européen, c'est-à-dire qu'elle réponde, à la clôture d’un exercice
social, aux critères suivants (C. com. art. L 225-21-1, al. 1) :
- effectif inférieur à 250 salariés ;
et
- total de bilan n'excédant pas 43 millions d’euros ou montant hors taxe de chiffre
d’affaires n'excédant pas 50 millions d’euros.

Troisème condition : le cumul de fonctions. La loi NRE de 2001 a renforcée très


sensiblement la limitation des possibilités de cumul des mandats sociaux exercés au
sein des sociétés anonymes par une même personne physique en abaissant les
plafonds (de 8 mandats possibles, on est passé à 5 mandats maximum
d'administrateurs ou de membres du conseil de surveillance). De plus, cette loi a
réduit les cas de dérogations notamment au sein des groupes. Par la suite la loi du
29 octobre 2002 et la loi du 1er août 2003 sont venues assouplir le dispositif
présenté essentiellement à l'article L. 225-21 du C. com.. La loi n°2015-990 du 6 août
2015 (loi Macron) a modifier ce texte en ramenant à 3 mandats maximum pour les
mandats sociaux exercés au sein de sociétés dont les titres sont admis à la
négociation sur un marché réglementé par les personnes exerçant un mandat de
directeur général, de membre du directoire ou de directeur général unique dans une
société dont les titres sont admis aux négociations sur un marché réglementé et qui
respectent l’une des deux conditions suivantes :
- qui emploie au moins cinq mille salariés permanents dans la société et ses filiales,
directes ou indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français,
- ou au moins dix mille salariés permanents dans la société et ses filiales, directes ou
indirectes, dont le siège social est fixé sur le territoire français et à l'étranger.

Quatrième condition : d'autres conditions visent à assurer l'indépendance de


certaines fonctions par rapport au pouvoir économique. Ainsi, un fonctionnaire, un
notaire et, dans une certaine mesure, un parlementaire ne peuvent être
administrateur de sociétés.

3 : Mode de nomination

*. Si l'on fait abstraction des premiers administrateurs, qui sont désignés par les
statuts dans les sociétés ne faisant pas offre au public (art. L. 225-16 du C. com.) (il
existe donc bien des administrateurs statutaires) (avec une durée maximum de
fonction de 6 ans) ou élus par l'assemblée constitutive pour les société faisant offre
au public, les administrateurs sont élus, périodiquement, par l'assemblée ordinaire
des actionnaires, à la majorité des voix exprimées. La durée de leurs fonctions est
déterminée par les statuts. Elle ne peut dépasser six ans, mais les administrateurs
sont rééligibles (art. L. 225-18 du C. com.). Les administrateurs seront révoqués par
l'assemblée générale ordinaire (y compris s'ils ont été désignés par les statuts). Ici
contrairement aux gérants de S.A.R.L., il s'agit d'une révocation ad nutum, sans
motifs. Toute disposition statutaire contraire est nulle. Si la révocation est entourée
de mesures vexatoires en revanche, des dommages-intérêts peuvent être alloués.
C'est ce qui entoure la révocation qui peut justifier les dommages-intérêts.

4 : Droit d'information

Afin d'exercer au mieux leurs fonctions et prendre les décisions éclairées, les
administrateurs jouissent d'un droit à l'information. Ce droit a été consacré par le
législateur, c'est un droit d'origine jurisprudentiel, il est présenté à l'article L. 225-35 al.
3 du C. com.. D'après cet article, le P.C.A. ou le D.G. est tenu de communiquer à
chaque administrateur tous les documents ou informations nécessaires à
l'accomplissement de sa mission. Cette information pour être utile, doit être préalable
à la tenue du conseil. Si certains administrateurs étaient privés de ce droit, les
délibérations seraient nulles. La sanction est donc sévère.

A l'opposé, les administrateurs doivent exercer cette prérogative conformément à


l'intérêt social. Les administrateurs ne sauraient entraver l'action des dirigeants par
des demandes incessantes, ou en réclamant des informations qui ne relèvent pas de
leurs compétences, (arrêt majeur : C ass com, 2 juillet 1985, JCP E 85, arrêt
Cointreau, voir TD)

5 : Obligations de l'administrateur

Outre une obligation générale de diligence qui pèse sur l'administrateur à l'égard de
la société, il est ici utile d'évoquer certaines obligations particulières :
- obligation de discrétion : les administrateurs y sont tenus au sujet des informations
confidentielles, ou du moins, données comme telles par le P.C.A..
- obligation de soumission à la procédure d'autorisation et d'approbation des
conventions réglementés.
- obligation de non utilisation des informations privilégiées sur la marche de la
société : l'administrateur est considéré comme un initié, ce qui signifie donc qu'il
pourrait engager sa responsabilité pénale, mais aussi civile s'il utilisé de telles
informations pour réaliser des opérations en bourse.

b : Les pouvoirs du conseil d'administration


*. Le conseil d'administration, depuis les réformes de 1940, 1943, 1966 et 2001, a
des pouvoirs propres qui sont déterminés par la loi et qui n'ont plus grand chose de
contractuel. La loi procède selon deux méthodes : elle attribue au conseil des
pouvoirs généraux (1), mais elle lui confére aussi divers pouvoir spéciaux (2).

1 : Pouvoirs généraux

*. Les pouvoirs généraux sont très vastes. Ils s'articulent autour de trois missions
distinctes (art. L. 225-35 du C. com.) :
- le conseil détermine les orientations de l'activité de la société et veille à leur mise en
œuvre ;
- il se saisit de toute question intéressant la bonne marche de la société et règle par
ses délibérations les affaires qui la concernent ;
- il procède aux contrôles et vérifications qu'il juge opportuns.

Ces trois séries de missions sont de natures différentes, pour utiliser une métaphore
militaire, il y a celles relevant de la stratégie, celles relevant de la tactique et celles
relevant de la surveillance.

2 : Pouvoirs spéciaux

*. - Les pouvoirs spéciaux dérivent de textes variés. Le conseil est chargé, par
exemple, d'élire et de révoquer le président, le directeur général et les directeurs
généraux délégués ainsi que fixer leur rémunération (art. L. 225-47 du C. com.),
d'établir les documents de fin d'exercice (art. L. 232-1 du C. com.), de convoquer
l'assemblée générale (art. L. 225-103 du C. com.), d'autoriser les conventions entre
la société et un administrateur (art. L. 225-35 dernier al. du C. com.), la répartition
des jetons de présence votés par l'assemblée des actionnaires entre les
administrateurs, etc.

*.- De manière plus générale, l'attribution de pouvoirs spéciaux à un organe qui


dispose déjà de très larges pouvoirs généraux pourrait sembler superflue. Elle ne
l'est pas entièrement : d'une part, les pouvoirs spéciaux, à la différence des pouvoirs
généraux, ne sauraient être limités par les statuts, d'autre part et surtout, le président
ne peut empiéter sur les pouvoirs spéciaux du conseil, alors qu'il peut le faire sur les
pouvoirs généraux (voir infra).
*.- Pour exercer ses pouvoirs, le conseil se réunit périodiquement au siège de la
société. Les décisions sont prises, en principe, à la majorité des membres présents
ou représentés. Le vote se fait par tête. En cas de partage, le P.C.A. a voix
prépondérante. Pour éviter un absentéisme malheureusement fréquent, la loi exige
que la majorité au moins des membres soit présente (art. L. 225-37 du C. com.). La
loi du 26 juillet 2005 a ajouté à la visioconférence la faculté, pour les membres du
conseil, de participer et de voter par des moyens de télécommunication. Le décret du
11 décembre 2006 précise que ces moyens de télécommunication doivent
transmettre la voix et l’image ou à tout le moins la voix des participants, de façon
simultanée et continue, aux fins d’assurer l’identification des administrateurs qui
participent à distance au C.A. ainsi que leur participation effective (art. R. 225-21 du
C. com.). Ces procédés restent cependant écartés pour certaines décisions
importantes (nomination et révocation du P.C.A. et D.G., arrêté des comptes et du
rapport de gestion, voir art. L. 225-37 du C. com.)

c : La rémunération des administrateurs

*. Les administrateurs reçoivent presque toujours une rémunération, qui vient


s'ajouter, éventuellement, aux dividendes de leurs actions. Le Code de commerce
n'autorise, pour les simples administrateurs, que deux catégories de rémunération :
- Rémunération en tant d’administrateur (ex-Jetons de presence appellation suppriée
par la loi pacte du 23 mai 2019) : il s'agit d'une somme fixe annuelle qui est allouée
aux administrateurs par l'assemblée des actionnaires (art. L. 225-45 du C. com.) et
qui, malgré son nom, ne tient presque jamais compte de la présence effective aux
réunions du conseil.
- Rémunérations exceptionnelles : elles sont fixées par le C.A. et, allouées aux
administrateurs pour des missions ou mandat qui leur sont spécialement confiés (art.
L. 225-46 du C. com.). Elles doivent être approuvées par l'assemblée des
actionnaires.

II : Le président du conseil d'administration (P.C.A.)

Nous allons aborder successivement : sa nomination (a), ses pouvoirs (b) et sa


rémunération (c).

a : Nomination du P.C.A..
*. Le P.C.A. est choisi parmi les administrateurs (art. L. 225-47 du C. com.). Il doit
donc satisfaire à toutes les conditions exigées de ces derniers. En particulier, depuis
la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, il n’est plus nécessaire qu’il
soit actionnaire. Il doit en outre remplir quelques conditions qui lui sont propres : être
une personne physique (art. L. 225-47 du C. com.), ne pas dépasser la limite d'âge
de 65 ans sauf clause contraire des statut (art. L. 225-48 du C. com.), ne pas
cumuler plus de deux postes de P.C.A. (art. L. 225-49 du C. com.).

*.- Le P.C.A. est élu par le conseil d'administration (C.A.) (art. L. 225-47 du C. com.).
Il ne pourrait être désigné par l'assemblée des actionnaires : celle-ci élit les
administrateurs, mais ne choisit pas parmi eux celui qui sera président. Le P.C.A. est
élu pour une période qui ne peut excéder la durée de son mandat d'administrateur (6
ans au plus). Il est rééligible.

*.- Le P.C.A. étant nommé par le C.A., c'est ce dernier qui a le pouvoir de le révoquer
et il s'agit d'une révocation ad nutum (pas nécessaire d’avoir une justification, un
motif). L'assemblée générale ordinaire a un pouvoir indirect de révocation du P.C.A.,
car cette assemblée a le pouvoir de révocation des administrateurs, par conséquent
du P.C.A..

*.- Pour finir, le P.C.A. peut cumuler ce mandat social et une fonction de salarié sous
réserve de respecter les conditions de l'article L. 225-22. Ainsi, un salarié peut donc
devenir P.C.A. à condition d'occuper un emploi effectif antérieur à sa nomination en
tant qu'administrateur et qu'il existe un lien de subordination. L'existence de ce lien
sera apprécié en fonction du pourcentage d'action détenues par le P.C.A..

b : Pouvoirs du P.C.A..

*. L'article L. 225-51 du C. com. précise le rôle du P.C.A. :


- il organise et dirige les travaux du conseil, dont il rend compte à l'assemblée
générale ;
- il veille au bon fonctionnement des organes de la société et s'assure, en particulier,
que les administrateurs sont en mesure de remplir leur mission.

En définitive, le président, en plus de sa mission principale d'administrateur, doit


assurer le bon déroulement des travaux du conseil. Son importance ne sera bien
souvent que le reflet de celle prise par le conseil lui-même dont il ne sera que le
porte-parole et l'agent de liaison entre cet organe et le directeur général.
*. Enfin et surtout, le président ne sera pas toujours ainsi en vacance de pouvoirs
effectifs. Il pourra assumer la fonction de directeur général (D.G.) et ainsi, il cumulera
les pouvoirs de P.C.A. et de D.G..

En principe, la direction générale de la SA est assumée soit par le P.C.A., soit par le
D.G.. Si la direction générale est assumée par le P.C.A., celui-ci est soumis à toutes
les règles applicables au D.G.. Il cumule donc les deux fonctions.

La réforme de 2001 (loi NRE du 15 mai 2001), permet de dissocier les fonctions de
P.C.A. et de D.G.. On peut avoir dans la structure deux organes différents, le P.C.A.
d'un coté avec une personne assurant cette fonction, et de l'autre le D.G., avec une
autre personne assurant cette fonction, qui va être en charge de la gestion effective
de la société. Il s’agit de deux personnes différentes mais il est possible également
que les fonctions de P.C.A. et le D.G. soit assurées par la même personne. Ce cumul
fait revenir l'ancienne appellation de P.D.G. (président directeur général). Le choix
entre la structure dissociée (deux personnes différentes pour assurer les fonctions de
P.C.A. et de D.G. séparés), ou la structure unifiée (une personne pour assurer les
fonctions de P.C.A. et de D.G.), doit être fait dans les statuts. Sauf disposition
contraire des statuts, le C.A. peut décider à tout moment de changer de mode de
direction.

c : Rémunération du P.C.A..

*. Les rémunérations du P.C.A. sont variées et généralement importantes. Sans


parler des dividendes qu'il peut toucher s’il est actionnaire, il perçoit d'abord, comme
tout administrateur, des jetons de présence ; ceux-ci étant librement répartis par le
conseil (art. R. 225-33 du c. com.), il n'est pas rare que le P.C.A. reçoive des jetons
de présence supérieurs à ceux des autres administrateurs.

*. Ce n'est pas tout : la loi permet d'attribuer au P.C.A. une rémunération qui est
déterminée par le C.A. (art. L. 225-47 al. 1 du C. com.) et non par l'assemblée des
actionnaires. La rémunération doit correspondre à un travail effectif et ne doit pas
être excessive eu égard à l'importance du service rendu (Conseil d'État, 7 mai 1980).

*. - La décision du C.A. fixant la rémunération, ne relève pas des conventions


réglementées, et c'est une compétence exclusive et préalable du C.A..
III : Le directeur général (D.G.)

Depuis la réforme de la loi NRE du 15 mai 2001, l'homme fort de la S.A. est le D.G..
A lui seul il est l'organe exécutif de la société. C'est obligatoirement une personne
physique, chargée à la fois de la diriger et de la représenter. Voyons successivement
son statut (a), ses pouvoir (b) et sa rémunération (c).

a : Statut du D.G..

*. Il ne peut y avoir qu'un seul D.G. choisi éventuellement en dehors des


administrateurs. Il peut même ne pas être actionnaire. Il doit être une personne
physique. Il ne doit pas être âgé de plus de 65 ans (sauf disposition contraire des
statuts)

La durée des fonctions du D.G. (contrairement à celle du Directeur général délégué)


ne fait l'objet d'aucune disposition légale particulière. Elle doit être déterminée par le
C.A. au moment de la nomination.

Si le D.G. est administrateur, les règles de révocation restent autonomes pour l'une
et l'autre fonction.

La révocation du D.G. décidée par le C.A. peut aujourd'hui donner lieu à des
dommages-intérêts, si elle est décidée sans juste motif. Il s’agit d’une révocation
pour juste motif comme pour le gérant de S.A.R.L.. Par contre, le régime de la
révocation ad nutum demeure applicable au D.G. lorsqu'il cumule cette fonction avec
celle de P.C.A..

Enfin, un D.G. non administrateur peut cumuler sa fonction avec un contrat de travail
sans autre réserve que celle de l'existence réelle de ce contrat (travail effectif et
subordonné, voir supra).

Une même personne ne peut exercer plus d'un mandat de D.G. de S.A. ayant son
siège sur le territoire français. Cette règle connaît deux exceptions. Un deuxième
mandat peut être exercé dans une autre société qui est contrôlée par celle où il
occupe son premier mandat. Un deuxième mandat peut être exercé dans une autre
société, à condition que cette dernière ne soit pas cotée.

Le D.G. peut être assisté par un ou plusieurs directeurs généraux délégués (D.G.D.).
b : Pouvoirs du D.G..

*. Le D.G. est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances
au nom de la société (art. L. 225-56 du C. com.). Les seules limites apportées à ces
pouvoirs sont les suivantes :
- d'abord, comme le C.A., et pour les mêmes raisons, le D.G. doit agir dans le cadre
de l'objet social et il ne doit pas empiéter sur les pouvoirs propres de l'assemblée des
actionnaires.
- Ensuite, le D.G. ne doit pas empiéter sur le pouvoir que la loi réserve «de façon
spéciale» au C.A.. A la différence des pouvoirs généraux, que le conseil partage
avec le D.G., les pouvoirs spéciaux sont de la compétence exclusive du C.A. : le D.G.
n'a pas le droit, par exemple, d'établir seul les documents de fin d'exercice ou de
convoquer l'assemblée générale.
- Enfin, les pouvoirs du D.G. pourraient être réduits par les statuts ou par une
décision du C.A.. Il arrive, par exemple, que le D.G. se voit interdire les aliénations
d'immeubles, les emprunts hypothécaires, les commandes trop importantes, etc.
Ces limitations de pouvoirs sont valables, à condition toutefois qu'elles n'aboutissent
pas à dénaturer la structure de la S.A..

*. Le D.G. a un dernier rôle : il représente la société dans ses rapports avec les tiers.
C'est lui qui signe les contrats au nom de la société ou qui donne délégation pour les
signer.

c : Rémunération du D.G..

*.- Les modalités de rémunération sont variables. En général la rémunération du D.G.


contient une partie fixe et une partie variable en fonction des résultats obtenus. A
cette rémunération s'ajoutent des avantages particuliers, logement ou voiture de
fonction ... Attention au risque pénal d'abus de bien sociaux par la prise en charge de
la société de dépenses purement privées, étrangères à l'intérêt de la société.

*.- Qui est compétent pour fixer cette rémunération ? c'est le C.A.. Les actionnaires
sont écartés de cette décision. Il ne s'agit pas d'une convention réglementée.

*.- Le D.G. peut également être salarié, il peut recevoir un salaire, il n'y a aucune
condition particulière à respecter mais il ne faudra pas oublier que si le D.G. est
administrateurs, il devra respecter les conditions particulières applicables aux
administrateurs (antériorité du contrat de travail, limitation à 1/3 des administrateurs
salariés et la subordination et l'effectivité de l'emploi du salarié).

Par contre, il n’y a aucune règle particulière lorsque le D.G. n'est pas membre du
C.A., la règle de l'antériorité ne s'appliquera pas. Il pourra conclure un contrat de
travail avec la société qu'il dirige. Par contre, dans cette hypothèse, le contrat de
travail étant postérieur à la prise de fonction, il sera soumis à la procédure des
conventions réglementées.

*.- S'agissant du lien de subordination, la jurisprudence se montre attentive. Ainsi, la


maîtrise du capital semble incompatible avec l'existence d'un lien de subordination.
La solution semble acquise en ce qui concerne le gérant majoritaire de S.A.R.L.. Elle
doit valoir pour le D.G. majoritaire d'une S.A.. L'objection tombe si le D.G. ne
possède qu'une faible participation au capital.

B : Structure de direction créée en 1966 (la SA à directoire et conseil


de surveillance.
B : Structure de direction créée en 1966 (la SA à directoire et conseil de
surveillance.

*. Les statuts de la S.A. choisissent librement entre la structure classique et la


structure créée en 1966 (art. L. 225-57 du C. com.). Cette dernière, d’inspiration
germanique, ne concerne qu'une minorité de S.A.. Nous étudierons successivement
les divers organes qui la composent à savoir :
- le directoire (I) ;
- le président du directoire (II) ;
- le conseil de surveillance (C.S.) (III).

I : Directoire

*. C'est un groupe de personnes dont le nombre est fixé par les statuts, entre deux et
cinq (art. L. 225-58 du C. com.). Dans les petites S.A. (capital inférieur à 150 000
euros), les fonctions dévolues au directoire peuvent être exercées par une seule
personne : le directeur général unique (D.G.U.). Attention il ne faut pas confondre le
D.G.U. avec le D.G. et le D.G.D., nous ne sommes pas dans les mêmes structures
de S.A..

Nous verrons successivement :


- la nomination des membres du directoire (a) ;
- le pouvoir du directoire (b) ;
- et la rémunération des membres du directoire (c).

a : Nomination des membres du directoire

*. La qualité d'actionnaire n'est pas exigée des membres du directoire sauf


disposition contraire des statuts (art. L. 225-59 al. 3 du C. com.).

*. En dehors de là, les conditions d'accès ressemblent à celles exigées du P.C.A. de


la structure classique : chaque membre du directoire doit être une personne physique
(art. L. 225-59 al. 3 du C. com.), ne pas dépasser la limite d'âge de 65 ans sauf
stipulation contraire des statuts (art. L. 225-60 du C. com.), ne pas appartenir
simultanément à plus d'un directoire (art. L. 225-67 du C. com.). Il semble que les
diverses interdictions et incompatibilités prévues pour les gérants ou administrateurs
de sociétés sont applicables, par analogie, aux membres du directoire. On trouve en
outre une règle spécifique : un membre du conseil de surveillance (C.S.) ne peut faire
partie du directoire (art. L. 225-74 du C. com.).
*. Le directoire est nommé par le C.S. (art. L. 225-59 du C. com.).

*. Le directoire est nommé pour une durée fixée par les statuts, entre deux et six ans
(art. L. 225-62 du C. com.). À défaut de stipulation statutaire, la durée du mandat est
de 4 ans (art. L. 225-62 du C. com.). Bien que la loi ne le précise pas, ses membres
sont certainement rééligibles.

*.- Diverses circonstances vont abréger la durée de ce mandat : le décès, l'atteinte


de la limite d'âge, la démission, l'adoption de la structure classique de S.A.. A tout
ceci s'ajoute la révocation. Deux particularités doivent alors être relevées :
- cette révocation doit être prononcée par l'assemblée générale. Il s’agit d’une
dérogation à la règle selon laquelle, l’organe qui a le pouvoir de nomination à celui de
révocation : assemblée générale n’a pas le pouvoir de nomination. On nuancera ceci
en précisant que depuis la loi NRE du 15 mai 2001, la révocation peut être
également décidée par le C.S. si les statuts le prévoient (art. L. 225-61 du C. com.).
- Cette révocation n'est pas une révocation ad nutum, elle va ouvrir droit à
dommages-intérêts si elle est sans juste motif.

*. Les membres du directoire peuvent cumuler leur mandat avec un contrat de travail.
Ce contrat de travail peut avoir été conclu antérieurement ou postérieurement à la
nomination de l'intéressé au sein du directoire (art. L. 225-61 du C. com.).

*. Comme tout organe collégial, le directoire va prendre ses décisions en délibérant.

b : Pouvoirs du directoire

*. Les pouvoirs du directoire, comme ceux du C.A., sont déterminés de deux façons.
- Les pouvoirs généraux : « Le directoire est investi des pouvoirs les plus étendus
pour agir en toute circonstance au nom de la société » (art. L. 225-64 du C. com.). La
formule est identique à celle employée pour le C.A. et pour le D.G.. Simplement, à
côté des limites tenant à l'objet social et aux attributions de l'assemblée des
actionnaires, il convient d'ajouter celles tenant au pouvoir du C.S.. Les statuts, quant
à eux, peuvent limiter les pouvoirs généraux du directoire, par exemple en
subordonnant un certain nombre d'actes graves à l'autorisation préalable du conseil
de surveillance. Même valables, elles sont inopposables aux tiers (art. L. 225-64 al. 3
du C. com.).
- Le pouvoirs spéciaux : ils ressemblent à ceux du C.A., quoique plus réduits. Ainsi,
le directoire établit les documents de fin d'exercice (art. L. 232-1 du C. com.), il
convoque les assemblées générales d'actionnaires (art. L. 225-103 du C. com.).

c : Rémunération des membres du directoire

*. La rémunération des membres du directoire est déterminée par le C.S. (art. L. 225-
63 du C. com.).

II : Président du directoire

*. Lorsqu'il nomme les membres du directoire, le C.S. confère à l'un d'eux la qualité
de président (art. L. 225-59 du C. com.). Celui-ci, à la différence du P.C.A. de la
structure classique, n'est pas un véritable organe de la société, car il ne dispose pas
d'un pouvoir propre de décision. Il exerce cependant trois sortes d'attribution :
- d'une part, il préside les séances du directoire, ce qui lui permet parfois d'exercer
une influence prépondérance sur cet organisme.
- d'autre part, il représente la société dans ses rapports avec les tiers (art. L. 225-66
al. 1 du C. com.).
- enfin, bien que la loi soit muette sur ce point, le président du directoire assume
certainement la direction générale de la société : tous les salariés de l'entreprise lui
sont hiérarchiquement subordonnés. Ce rôle convient mieux à une personne
physique qu'à un organe collégial comme le directoire.

*.- A défaut de précision dans la loi et les statuts de la société, concernant la


révocation du président du directoire, il y a lieu d’appliquer le droit commun du
mandat (art. 2004 du c. civ.). En conséquence, le président du directoire est révoqué
de son poste de président par le C.S. (l’organe ayant le pouvoir de nomination a celui
de révocation). Il s'agit alors d'une révocation ad nutum (CA Versailles, 17 mars 2005,
n°03-8369).

III : Conseil de surveillance (C.S.)

Nous verrons successivement :


- la nomination des membres du C.S. (a) ;
- le pouvoir du C.S. (b) ;
- et la rémunération des membres du C.S. (c).
a : Nomination des membres du C.S..

*. Dans sa composition, le C.S. ressemble au C.A.. Il comprend de trois à 18


membres (art. L. 225-69 du C. com.). Les membres du C.S. ne doivent plus être
obligatoirement actionnaires (art. L. 225-70 du C. com.). Les conditions d'accès sont
identiques à celles exigées des administrateurs.

Les membres du C.S. sont, comme les administrateurs, élus par l'assemblée des
actionnaires (art. L. 225-75 du C. com.). Tout ce qui concerne la durée des fonctions
en particulier le mode de révocation (ad nutum) (art. L. 225-75 du C. com.), la
procédure des séances (art. L. 225-82 du C. com.), la rémunération des membres
(art. L. 225-83 du C. com.), les procédures dès lors que l'on est en dessous des
minima légaux ou statutaires est identique à ce qui a déjà été dit à propos du C.A.
(voir supra).

*. Les membres du C.S. peuvent cumuler leur mandat avec un contrat de travail. Ce
contrat de travail peut avoir été conclu antérieurement ou postérieurement à la
nomination de l'intéressé au sein du C.S. (art. L. 225-85 du C. com.). Par ailleurs, la
conclusion du contrat de travail d'un membre du C.S. en fonction constitue une
convention réglementée. Les formalités des articles L. 225-86 et suivants du C. com.
doivent être respectées (voir infra).

L'emploi doit être effectif et le nombre des salariés de doit pas dépasser le tiers du
nombre total des membres du C.S.. Tout ceci ressemble aux dispositions concernant
les administrateurs. Notons une règle particulière : le cumul avec la qualité de
membre du directoire est interdit.

*. Les sociétés doivent porter à 40 % la proportion des membres du conseil


d’administration ou de surveillance de chaque sexe. Toute nomination intervenue en
violation des règles sera nulle mais cette nullité n’entraînera pas celle des
délibérations auxquelles a pris part le membre du conseil ou, le cas échéant, le
représentant permanent irrégulièrement désigné (C. com. art. L 225-18-1, L 225-69-1
et L 226-4-1 nouveaux). En outre, le versement des rémunération (ex : jetons de
présence) sera suspendu.
b : Pouvoirs du C.S..

*. Le C.S. exerce le contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire.


Ce principe se traduit concrètement par des pouvoirs suivants :
- Pouvoir de donner des autorisations : le directoire ne peut accomplir certains actes
qu'avec l'autorisation du C.S.. La loi énumère certains de ces actes (autorisation des
conventions réglementées, autorisation des cautions, avals et garanties, autorisation
de vente d'immeubles, autorisation de la cession de participations), mais la liste peut
être allongée par les statuts. Notons aussi que c'est lui qui nomme les membres du
directoire et fixe leur revenu (voir supra). C'est lui qui choisit le président du directoire
(voir supra).
- Pouvoir d'effectuer des vérifications : le conseil a un droit de regard sur la gestion et
sur les comptes de la société. Il vérifie non seulement la régularité des décisions du
directoire, mais encore leur opportunité. Les modalités de vérifications sont prévues
par l'article L. 225-68 du C. com., dans ses alinéas 3, 4 et 5. A cette fin il reçoit
chaque trimestre un rapport du directoire. Conformément à un arrêt de la C.A. de
Paris du 30 août 2005 (n°04-1208, 3e ch. A), cette mission de contrôle de la gestion
est limitée à la société au sein de laquelle les membres du conseil exercent leurs
fonctions et ne s’étend pas de plein droit aux sociétés dans laquelle celle-ci détient
des participations (société «mère» vis-à-vis de filiales).
- Pouvoir de formuler des observations : à chaque assemblée annuelle, le C.S.
présente ses observations sur le rapport du directoire ainsi que sur les comptes de
l'exercice (art. L. 225-68 al. 6 du C. com.). Par là se manifeste l'idée que le C.S. est
une émanation des actionnaires, à qui il doit rendre compte.

c : Rémunération des membres du C.S..

*. Elle est exactement calquée sur celle des administrateurs. La loi n'autorise que
deux catégories de rémunération :
- d'une part, une rémunération (es jetons de présence), somme fixe déterminée
chaque année par l'assemblée des actionnaires (art. 225-83 du C. com.) ;
- d'autre part, des rémunérations exceptionnelles allouées par le C.S. aux membres
qu'il charge de missions ou de mandats particuliers (art. 225-84 du C. com.).

Depuis la loi du 11 février 1994, les membres du C.S. peuvent recevoir un salaire au
titre d'un contrat de travail.
C : Assemblée générale des actionnaires

*. Les assemblées générales (A.G.) sont celles qui réunissent tous les actionnaires
sans exception.

Après l'étude des règles communes à toutes les assemblées générales (I), il faudra
distinguer entre les deux catégories, assemblée ordinaire et assemblée
extraordinaire (II).

I : Règles communes à toutes les assemblée générales

*.- C'est au conseil d'administration (ou au directoire) qu'il appartient de convoquer


les A.G. (C. com. art L. 225-103). Cette faculté est offerte à d'autres personnes :
- le conseil de surveillance (C.S.) ;
- le commissaire aux comptes (C.A.C.) ;
- un mandataire designer par le Tribunal de commerce dans trois circonstances :
*en cas d'urgence demandé par tout intéressés en particulier du Comité d'entreprise,
* à la demande de un ou plusieurs actionnaire réunissant au moins 5% du capital
social en l'absence d'urgence
* à la demande d'une association d'actionnaire répondant aux conditions de l'art L.
225-120 du C. com..

*.- Les actionnaires peuvent être représentés lors des assemblées. Le droit pour un
actionnaire de se faire représenter aux AG est d'ordre public (art. L. 225-106, al. 5).
Les statuts ne peuvent donc pas exclure ou, ce qui reviendrait au même, prévoir que
les assemblées seront composées des seuls actionnaires présents. Les actionnaires
jouissent ainsi du droit absolu de désigner un mandataire chargé d'assister à
l'assemblée et d'y voter en leur nom. Un actionnaire ne peut se faire représenter que
par un autre actionnaire, par son conjoint et depuis le 1 janvier 2011 aussi par un
partenaire pacsé pour les sociétés cotées et non cotées. De plus pour les sociétés
cotées, par aussi toute personne (morale ou physique) de son choix (L. 225-106, I, al
1 et 2). Cette disposition de l'article L. 225-106, I, al 1 et 2 est impérative, toute clause
contraire étant réputée non écrite. Il s'ensuit que les statuts ne peuvent ni permettre à
un actionnaire de se faire représenter par toute personne de son choix, ni interdire à
un actionnaire de se faire représenter par son conjoint ou un partenaire pacsé, même
si celui-ci n'est pas personnellement actionnaire.
Seul l'actionnaire peut donner mandat. Le mandat est donné pour une seule
assemblée. Ainsi, le mandat permanent se trouve prohibé.

On notera depuis la loi du 19 juillet 2019 que la présence d’un CAC n’est plus
obligatoire. Il est obligatoire si l’un des deux seuils suivant est dépassé (même que
pour la SARL) :
- total bilan 8 000 000 euros
- total CA : 4 000 000 euros
- Total salaries < à 50.

Si la SA est cotées la présence d’un CAC est obligatoire.

II : Distinction entre les deux catégories d'assemblée générale

a : Assemblée ordinaire

*. L'assemblée ordinaire prend les décisions qui ne modifient pas les statuts mais qui
sont trop importantes pour être laissées aux organes de direction. Elle se réunit au
moins une fois par an, à la fin de l'exercice. Elle peut, si le besoin s'en fait sentir, se
réunir à d'autre occasion : on parle alors d'«assemblée ordinaire réunie
extraordinairement ».

*. L'assemblée ordinaire a deux rôles essentiels, qui sont exercés tous les ans :
- elle approuve (ou désapprouve) la gestion de l'exercice écoulé ; les actionnaires
sont éclairés par un rapport du conseil d'administration ou du directoire, et par un
autre, des commissaires aux comptes (C. com. art. L. 225-100) : dans les sociétés à
directoire, les actionnaires sont en outre éclairés par les observations du conseil de
surveillance ;
- l'assemblée décide l'affectation des bénéfices (C. com. art. L. 232-12).

*. En dehors de là, l'assemblée ordinaire est compétente pour prendre, avec une
périodicité plus ou moins grande, toute une série de décisions :
- elle nomme et révoque les administrateurs (C. com. art. L. 225-18) ou les membres
du conseil de surveillance (C. com. art. L. 225-75) ;
- elle nomme les commissaires aux comptes (C. com. art. L. 225-228) ;
- elle approuve (ou désapprouve) les conventions passées par la société avec ses
dirigeants (C. com. art. L. 225-40) ;
- elle autorise les émissions d'obligations (C. com. art. L. 225-100 dernier al. ) ;
- elle prend des décisions que les statuts soustraient au pouvoir du conseil
d'administration ou du directoire : de telles clauses, nous le savons, sont
inopposables aux tiers.

*. Les décisions de l'assemblée ordinaire sont prises aux conditions suivantes (C.
com. art. L. 225-98) :
- quorum : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins le
quart des actions. Si ce quart n'est pas atteint, une seconde convocation est envoyée,
et la nouvelle assemblée se tient sans condition de quorum.
- Majorité : l'assemblée statue à la majorité ordinaire des voix exprimées. Les voix se
comptent d'après le nombre d'actions détenues par les actionnaires présents ou
représentés. Un petit nombre d'actionnaires peut donc emporter la décision, profitant
de l'absentéisme des autres.

b : Assemblée extraordinaire

*. L'assemblée extraordinaire, elle, prend toutes les décisions qui modifient les
statuts (C. com. art. L. 225-96) : augmentation ou réduction de capital, transformation
de la société, dissolution anticipée, fusion avec une autre société, etc. Elle se réunit
donc sans aucune périodicité, au gré des besoins. Il est commode en pratique de
faire d'une pierre deux coups en convoquant les actionnaires en même temps à
l'assemblée ordinaire et à une assemblée extraordinaire.

*. La gravité des décisions que prend l'assemblée extraordinaire se manifeste dans


les règles suivantes :
- Droit d'accès. Il ne peut être restreint par les statuts (C. com. art. L. 225-113).
- Quorum. Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder, sur première
convocation, au moins le tiers des actions ; sur seconde convocation, au moins le
quart. La loi ne permet pas de descendre en-dessous de ce quart, mais elle permet,
s'il n'est pas atteint, de renvoyer la seconde assemblée à deux mois plus tard (C.
com. art. L. 225-96).
- Majorité. L'assemblée statue à la majorité des deux tiers des voix exprimées (C.
com. art. L. 225-96 dernier al.). C'est une majorité renforcée, ce n'est pas
l'unanimité : la règle nous montre, une fois de plus, qu'il n'existe pas de véritable
contrat entre actionnaires d'une S.A.. Elle est corrigée par l'interdiction qui est faite à
l'assemblée d'augmenter les engagements des actionnaires (C. com. art. L. 225-96
al. 1). Principe que nous avons vu dans l’introduction de ce cours.
L'exigence d'une majorité renforcée permet à des actionnaires, du moment qu'ils
représentent au moins le tiers des voix exprimées, d'empêcher des modifications de
statuts voulues par la majorité. C'est ce que l'on appelle une minorité de blocage.

D : Protection des actionnaires minoritaires

*. Cette protection constitue l'une des dominantes du droit des sociétés anonymes.
Contre les abus possibles, la loi et la jurisprudence ont élaboré diverses règles, que
l'on peut répartir en quatre catégories : information (I), participation (II), contrôle (III),
sanctions (IV).

I : Information des actionnaires

*. L'information est le préalable de toute protection : si l'on veut que les actionnaires
participent à la gestion, qu'ils contrôlent les dirigeants et qu'ils puissent
éventuellement les sanctionner, il faut d'abord les mettre au courant de la marche de
l'entreprise. Or, les dirigeants sont portés à dévoiler le moins de choses possibles. La
loi met donc à leur charge un véritable devoir d'information.

*. C'est surtout à l'occasion des assemblées que l'information est fournie aux
actionnaires. Lors de l'assemblée annuelle, le conseil d'administration (ou le
directoire) doit présenter les comptes annuels et le rapport de gestion de l'exercice
écoulé (C. com. art. L. 232-1). Ces documents sont obligatoires dans toutes les S.A..

*. Encore faut-il que les actionnaires aient le temps de lire ces documents avant le
jour de l'assemblée, de réfléchir et éventuellement de prendre conseil. D'où les
règles suivantes :
- d'une part, dès la convocation et jusqu'au cinquième jour avant la réunion, tout
actionnaire peut demander l'envoi des documents qui seront présentés à
l'assemblée ; la société est tenue de procéder à cet envoi avant la réunion et à ses
frais (C. com. art. L. 225-88) ;
- d'autre part, à compter de la convocation, tout actionnaire a le droit de prendre
connaissance de ces documents au siège social de la société (C. com. art. R. 225-
89).

*. - De plus, dès qu'il est convoqué, tout actionnaire a la possibilité, jusqu'à


l'ouverture de l'assemblée, de poser aux dirigeants des questions écrites en rapport
avec l'ordre du jour. Les dirigeants auront l'obligation d'y répondre au cours des
débats (C. com. L. 225-108 al 3).

*. L'actionnaire a droit, aussi, à une information permanente. Il peut obtenir


communication, à toute époque, des documents (comptes annuels, comptes
consolidés, rapports de gestion, Prozac verbaux et feuilles de présence) concernant
les trois derniers exercices (C. com. art. L. 225-117 et C. com. R. 225-92), la liste des
administrateurs ou des membres du directoire et du conseil de surveillance.

II : Participation des actionnaires

*. La participation des actionnaires se traduit essentiellement par les pouvoirs


importants qui sont attribués à leurs assemblées générales (voir supra). Mais elle
donne lieu, aussi, à diverses règles complémentaires :
- Le droit de convoquer l'assemblée générale n'est pas le monopole absolu des
dirigeants : de simples actionnaires peuvent en prendre l'initiative s'il y a urgence, ou,
même sans urgence, s'il représentent un vingtième du capital social ; ces
actionnaires demandent en justice la nomination d'un mandataire chargé de
convoquer l'assemblée (C. com. art. L. 225-103). On a vu aussi que les associations
d'actionnaires pouvaient agir aussi.
- L'ordre du jour des assemblées n'est pas, lui non plus, à la disposition des
dirigeants ; il peut être complété sur demande d'actionnaires représentant un
vingtième du capital social (C. com. art. L. 225-105 et C. com. R. 225-71) ;
- Une loi du 3 janvier 1983 a permis aux actionnaires de voter par correspondance (C.
com. art. L. 225-107). Un décret du 11 décembre 2006 a permis le vote à distance
par voie électronique. Le vote par procuration est également possible. De plus,
depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les statuts peuvent prévoir que soient réputés
présents les actionnaires qui participent à l'assemblée par visioconférence ou par
des moyens de télécommunication permettant leur identification.

III : Contrôle des dirigeants par les actionnaires

*. Il existe deux catégories de contrôle de l'activité des dirigeants : l'un s'effectue de


façon permanente, tout au long de la vie sociale, les autres sont organisés de façon
occasionnelle.
a : Contrôle permanent

*. Les actionnaires minoritaires ont le droit, comme tous les actionnaires, d'assister
aux assemblées générales (voir supra). En fait, ce contrôle direct s'exerce peu, en
raison de l'absentéisme des petits actionnaires. Le contrôle permanent est surtout un
contrôle indirect. Il est confié à trois organes : le conseil de surveillance, les
commissaires aux comptes et le comité d’audit

*. Le conseil de surveillance, nous le savons, existe dans la structure à directoire


(voir supra). Ses membres sont élus par l'assemblée des actionnaires et son rôle
consiste à exercer le contrôle permanent de la gestion de la société par le directoire.

*. Pour les S.A. ayant un ou plusieurs commissaires aux comptes (C. com. art. L.
225-218) : leur mission, plus précise que celle du conseil de surveillance, consiste à
vérifier la situation financière de la société, et spécialement sa comptabilité (C. com.
art. L. 225-235). Cette vérification donne lieu à un rapport qui est soumis à
l'assemblée annuelle, de façon que les actionnaires soient informés avant de voter.

*.- Le comité d’audit. L'ordonnance n°2008-1278 du 8 décembre 2008 (art. 13 à 18)


consacre l'existence du comité d'audit dit « comité spécialisé » qui sera chargé, au
sein des sociétés contrôlées, sous la responsabilité exclusive et collective de leur
conseil d'administration ou de leur directoire et de leur conseil de surveillance,
d'assurer le suivi des questions relatives à l'élaboration et au contrôle de l'information
comptable et financière (C. com. art. L 823-19, al. 1).

b : Contrôles occasionnels

*. En certains cas, le danger couru par les actionnaires minoritaires est si grand que
le contrôle permanent ne suffit pas. La loi a donc organisé deux types de procédures,
utilisables occasionnellement, et de nature à renforcer le contrôle. A ces deux
procédures spéciales on ajoutera une procédure de droit commun.

1 : Procédures spéciales

*. La première procédure spéciale est celle dite des conventions réglementées : ces
conventions doivent être préalablement autorisées par le conseil d'administration (C.
com. art. L. 225-38) ou de surveillance (C. com. art. L. 225-86). Une fois qu'elles ont
été conclues, elles donnent lieu à un rapport spécial des commissaires aux comptes
et doivent être soumise à l'approbation de l'assemblée annuelle (C. com. art. L. 225-
40 et L. 225-88). Nous reviendront sur ces convention plus en détail dans le F (voir
infra).

*. La seconde procédure a pour objet de permettre aux actionnaires minoritaires de


faire nommer, le cas échéant, un organe supplémentaire de contrôle, appelé «expert
de minorité», chargé de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de
gestion (C. com. art. L. 225-231). La mise en oeuvre de la procédure appartient aux
actionnaires (y compris actionnaires indivis dès lors qu’il détient de manière indivis
au moins 5% du capital : en ce sens Cass. com. 4 déc. 2007, n°05-19.643) et
association d'actionnaires représentant le vingtième du capital social (5%). Le même
droit est accordé au Ministère public, au comité d'entreprise et à l'A.M.F.. En outre,
depuis la loi NRE du 15 mai 2001, les actionnaires de la société mère peuvent
demander l'examen par un expert d'opérations accomplies par une société filiale de
la même société mère, mais seulement si l'intérêt du groupe le justifie.

2 : Procédure de droit commun.

*.- A défaut de pouvoir obtenir la nomination d'un expert de gestion sur le fondement
de l'article L. 225-231 du C. com., il est possible de recourir à l'expertise in futurum,
appelée également expertise préventive ou encore référé probatoire. L'article 145 du
C.P.C. dispose que « s'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout
Prozac la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures
d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout
intéressé». C’est au Tribunal d’apprécier souverainement s’il existe ou pas un motif
légitime pour ordonner la mesure d’instruction sollicitée (Cass. com., 4 décembre
2007, n°05-19.643).

IV : Sanctions des fautes commises

a : Nullité des décisions

*. Les actionnaires peuvent d'abord en certains cas, demander la nullité des


décisions des organes sociaux. La nullité ne fait pas de difficulté lorsqu'elle
sanctionne l'inobservation d'une condition légale (l'absence de convocation, le défaut
de quorum, etc.), alors s'applique la règle : pas de nullité sans texte. Il convient
d'ailleurs d'observer que les tribunaux, dans de pareils cas ne sont pas obligés de
prononcer la nullité : ils ne le feront que si l'inobservation de la loi a pu avoir un effet
sur la décision prise. Par exemple, le défaut de convocation d'un seul actionnaire,
détenant une action sur 100000, ne peut entraîner la nullité de la décision de
l'assemblée.

*. Les tribunaux sont allés plus loin : ils acceptent de prononcer la nullité, même si
toutes les conditions légales ont été respectées, lorsque le décision a été prise dans
le but d'avantager les majoritaires par rapport aux minoritaires (Com. 6 février 1957,
GAJC, n° 66, obs. Noirel). Il y a abus de majorité. Ce serait le cas, par exemple,
d'une décision de l'assemblée accordant une rémunération excessive aux
administrateurs. Cette jurisprudence se fonde sur un principe général : celui de l'abus
de pouvoir. Elle doit cependant être maintenue dans des limites étroites car, poussée
trop loin, elle remettrait en cause la validité de la plupart des décisions.

b : Le droit d'injonction de faire

*. La loi prévoit la possibilité pour les actionnaires de demander au Président du


Tribunal de commerce statuant en référé soit d'enjoindre sous astreinte les dirigeants
de leur communiquer les informations qui devraient être mises à leur disposition, soit
de désigner un mandataire chargé de procéder à cette communication.
Cette procédure vise surtout la mise à disposition des documents d'assemblée
(comptes, rapports, texte des résolutions) et des documents sociaux concernant les
trois derniers exercices.
En cas de condamnation, l'astreinte et les frais de procédure sont à la charge des
dirigeants mis en cause.
L'injonction de faire a également été prévue pour contraindre la société à procéder
aux publicités légales obligatoires à faire au greffe. Cette procédure permet de
disposer d'une arme contre les sociétés qui oublient de déposer au greffe leurs
comptes annuels et autres documents dont le dépôt est obligatoire (ex : TGI Avesne-
sur-Helpe, 15 nov. 2007).
On notera que cette procédure d’injonction doit être dirigée contre les dirigeants en
leur nom personnel et non contre la société qu’ils représentent (Cass. com. 1-7-2008,
n°07-20.643).

c : La responsabilité des dirigeants

1 : La responsabilité civile.

Point déjà traité en cours en présentiel. Trois sortes d'actions sont possibles :
- l’action sociale
- l’action individuelle
- et la responsabilité vis-à-vis des tiers.

On notera simplement un régime particulier celui de la responsabilité des membres


du conseil de surveillance. Les membres du C.S. ne sont responsables, à l'égard de
la société ou à l'égard des tiers, que des fautes personnelles qu'ils ont commises
dans l'exécution de leur mandat (C. com. art. L. 225-257).

Tel peut être le cas s'ils n'ont pas apporté la diligence voulue à l'exécution de leur
mission de contrôle, ou s'ils ont donné à la légère les autorisation sollicitées par le
directoire, ou encore, s'ils ont commis des fautes dans l'accomplissement des
missions particulaires qui ont pu leur être confiées.

En revanche, ils n'encourent aucune responsabilité en raison des actes de la gestion


et les résultats ( C. com. art L. 225-257 al. 1). Ceci est logique car ils ne sont pas en
charge de la gestion de la société.

Ils doivent révéler, à l'assemblée générale, sous peine d'en être civilement
responsable, les délits commis par les membres du directoire dont ils ont eu
connaissance (C. com. art. L. 225-257).

Les membres du conseil de surveillance ne répondent que de leurs fautes


personnelles. Contrairement aux règles applicables aux administrateurs, une faute
commune à plusieurs membres du conseil de surveillance n'entraîne pas une
obligation solidaire de ceux-ci à la réparation du dommage.

L'action en responsabilité contre les membres du conseil de surveillance obéit en


partie aux règles applicables en matière de responsabilité des administrateurs, mais
à deux exceptions :
- les actionnaires ne peuvent pas se regrouper pour intenter en commun l'action
sociale en responsabilité contre les membres du conseil de surveillance.
- les actionnaires ne peuvent pas se grouper pour exercer l'action individuelle contre
contre les membres du conseil de surveillance.
2 : La responsabilité pénale.

*.- Les dirigeants sont menacés d'une autre sanction, plus redoutable : ils peuvent,
en certains cas, être pénalement responsables. Le droit pénal tient encore une large
place dans la législation française des S.A., malgré un phénomène marqué ces
dernières années de dépénalisation. Certains délits concernent des agissements
précis : empêcher un actionnaire de voter (C. com. art. L. 242-9 ), omettre de réunir
l'assemblée ordinaire (C. com. art. L. 242-10), utiliser les informations sur la marche
de l'entreprise pour spéculer en Bourse (ord. n° 67-833 du 28 septembre 1967, art.
10-1), etc. Mais ces incriminations précises n'auraient pas suffi, car le principe
d'interprétation stricte, qui prévaut en droit pénal, aurait empêché de punir les
agissements non exactement prévus par la loi. Aussi, cette dernière a défini deux
délits d'application plus générale, et d'ailleurs très voisins l'un de l'autre : l'abus des
biens sociaux (C. com. art. L. 242-6, 3°) et l'abus des pouvoirs sociaux (C. com. art.
L. 242-6, 4°). Ces deux délits, spécialement le premier, ont donné lieu à une
jurisprudence abondante. Ils supposent la mauvaise foi du dirigeant : celui-ci savait
que l'usage qu'il faisait de ses pouvoirs était contraire aux intérêts de la société
(Cass. crim. 16 janvier 1989).

d : La révocation des dirigeants

*. Les actionnaires mécontents peuvent révoquer les dirigeants. Le principe est que
le droit de révoquer appartient à l'organe qui a le droit de nommer : les
administrateurs sont révoqués par l'assemblée ordinaire (C. com. art. L. 225-18), le
P.C.A. par le conseil d'administration (C. com. art. L. 225-47), le D.G. par le conseil
d'administration, les membres du Directoire par l'assemblée générale des
actionnaires sur proposition du C.S. mais aussi directement par le C.S., et les
membres du C.S. par l'assemblée ordinaire.

Diverses règles d'ordre public sont à préciser ici :


- Les administrateurs, le P.C.A. et les membres du C.S. sont révocables ad nutum :
quel qu'en soit le motif, la révocation est valable et ne peut donner lieu à des
dommages et intérêts. Cette règle est parfois critiquée. Elle est cependant loin
d'aboutir à des excès : le nombre des dirigeants révoqués reste infime. Par contre, si
le D.G. est révoqué sans juste motif, sa révocation peut donner lieu à des
dommages-intérêts, sauf lorsque le D.G. assume les fonctions de P.C.A.. Il en va de
même pour les membres du directoire.
- La révocation peut être décidée même si elle n'est pas inscrite à l'ordre du jour de
l'assemblée (C. com. art. L. 225-105, al. 3). Cette entorse à la force obligatoire de
l'ordre du jour se conçoit parfaitement si l'on se rappelle que l'ordre du jour est établi
par le conseil d'administration.

E : Les conventions passées avec la société

*. Concernant les conventions passées avec la société, appelées conventions


réglementées, une procédure spéciale doit être respectée. Elle est organisée par les
articles L 225-38 et s. et L 225-86 et s. du C. com..

*. Cependant, toutes les conventions entrant dans le champ d’application de ces


articles ne font pas nécessairement l'objet de la procédure spéciale.

Deux exceptions sont apportées, en sens inverse l'une de l'autre : les conventions
libres d’un côté, de l’autre les conventions interdites.

* A cet ensemble une obligation d’information est imposée pour certaines


conventions hors champs d’application des cas précédents.

1° Les conventions réglementées.

*. Quatre types de conventions réglementées :

Premier type : celles entre la SA et l'un de ses administrateurs, y compris le président


du conseil d’administration (PCA), des représentant permanents des personnes
morales administrateurs, des membres du conseil de surveillance (CS), des
membres du directoire (ou DGU), directeur général (DG), directeur général délégué
(DGD).

La SA, par exemple, vend un immeuble à la société.

A ces conventions sont assimilées celles dans lesquelles un dirigeant est


indirectement intéressé.

Sans être personnellement partie au contrat, la personne tire profit de la convention


sous quelque forme que ce soit.

Il s'agit des conjoints, ascendants, descendants d'administrateurs, de membres du


CS, de membres du directoire (ou DGU), de DG, de DGD.

Il s'agit de toute personne interposée.

Deuxième type : celles entre la SA et l'un de ses actionnaires disposant d'une


fraction des droits de vote supérieure à un dixième.

Troisième type : celles entre une SA et une société (peu importe la forme sociale)
contrôlant une dernière société (peu importe la forme sociale) actionnaire de la SA et
détenant de plus d’un dixième des droits de vote de cette SA.
Quatrième type : les engagements correspondant à des éléments de rémunération,
des contreparties financières ou des avantages dus ou susceptibles d'être dus à
raison de la cessation ou du changement de fonctions, ou postérieurement à celles-ci
et pris au bénéfice des dirigeants sociaux par la société ou par des sociétés du
groupe auquel elle appartient, ainsi qu'au bénéfice des salariés du groupe lorsqu'ils
accèdent à l'un de ces mandats.

Est directement visé ici les parachutes dorés ou « golden parachutes ».

Attention cette disposition ne concerne que les SA cotées.

*. La loi vise toutes les conventions sans distinction.

Le champ d'application de la procédure est donc extrêmement vaste : vente, bail,


prestation de services, concession de licence, prêt consenti à la société ...

S'y ajoute les rémunérations exceptionnelles allouées par le CA pour des missions
ou mandats confiées à des administrateurs.

*. La loi a voulu que le contrôle soit à la fois préalable et spécial.

En pratique, il n'était pas possible de le confier à l'assemblée générale (AG) qu'il


aurait fallu convoquer chaque fois qu'une convention était susceptible d'être conclue
pour qu'elle l'autorise.

La loi a confié cette tâche au CA ou au CS, cette autorisation préalable n'empêchant


pas un contrôle a posteriori par l'AG.

*. Les articles L. 225-38 et L. 225-40 du C. com. prévoient une procédure en quatre


étapes :

Première étape : information et autorisation du CA ou CS.

Afin d'éclairer davantage les actionnaires sur les conventions réglementées, le CA ou


le CS doit motiver sa décision d'autorisation préalable en justifiant de l'intérêt de la
convention pour la société, notamment en précisant les conditions financières qui y
sont attachées (C. com. art. L 225-38 et L 225-86 du C. com.).

Les conventions réglementées autorisées au cours d'exercices antérieurs dont l'effet


dure dans le temps devront être examinées chaque année par le CA ou le CS (C.
com. art. L 225-40-1 et L 225-88-1 du C. com.).

Deuxième étape : avis du commissaire aux comptes (CAC).

Troisième étape : rapport du CAC.

Quatrième étape : consultation de l'AG.


Après audition du rapport spécial du CAC, l'AG statue sur les conventions et les
approuve ou les désapprouve.

L'intéressé ne peut pas prendre part au vote et ses vois sont décomptées du calcul
du quorum.

Deux possibilités :
- si l'AG approuve la convention : elle produit ses effets à l'égard des tiers et ses
éventuelles conséquences préjudiciables à la société ne pourront pas être mises à la
charge de l'intéressé.
- si l'A.G. désapprouve la convention : elle produit quand même ses effets à l'égard
des tiers mais les conséquences préjudiciables à la société peuvent être mises à la
charge de l'intéressé et éventuellement des membres du C.A. ou du C.S..

*. Quelles sont les sanctions en cas d'inobservation des prescriptions légales ?

Le défaut d'autorisation préalable du CA ou CS, ou si le CA ou le CS ont


désapprouvé la convention : nullité de la convention mais uniquement si elle a eu des
conséquences préjudiciables à la société (art. L. 225-42 du C. com.).

Il s'agit d'une nullité facultative.

Il s'agit également d'une nullité relative : elle ne peut être invoquée que par la société
et non par le cocontractant.

La nullité se prescrit par 3 ans à compte de la date de la convention ou, en cas de


dissimulation, du jour où son existence a été révélée.

Outre l'annulation de la convention, l'intéressé engage sa responsabilité civile et peut


être tenu à ce titre de réparer l'éventuel préjudice causé à la société.

Cette nullité peut être couverte par un vote de l'AG intervenant sur « rapport spécial »
du CAC exposant les motifs du non respect de la procédure (art. L 225-42, al. 3 du
C. com.).

Il ne peut donc pas y avoir régularisation de la convention s'il n'y a pas eu de rapport
spécial ou si le rapport est insuffisant et notamment s'il n'expose pas les clauses
essentielles de la convention litigieuse ni les circonstances à raison desquelles la
procédure d'autorisation n'a pas été suivie.

Si l'autorisation préalable du conseil a été obtenue, les vices ultérieurs de procédure


n'entraînent pas la nullité de la convention : défaut de rapport du CAC, défaut de
consultation de l'AG ou encore refus d'approbation de celle-ci.

La seule sanction est alors la responsabilité personnelle de l'intéressé qui doit


réparer le préjudice subi par la société (art. L. 225-41 du C. com.).
Remarque : outre les sanctions juridiques, si la convention réalise un détournement
de biens appartenant à la société, la responsabilité pénale du dirigeant concerné,
voire d'autres dirigeants complices, est engagée au titre du délit d'abus de biens
sociaux.

2° Les conventions libres.

*. Celles courantes conclues à des conditions normales (art. L 225-39 et L 225-87 du


C. com.).

Opérations courantes : il s’agit d’opérations effectuées de manière habituelle avec la


société dans le cadre de son activité (c’est par exemple le cas d’une société de
déménagement qui déménage les meubles d’un administrateur).

Conclues à des conditions normales : l’opération ne doit pas être réalisée à des
conditions préférentielles (dans notre exemple, si l’administrateur est facturé pour le
déménagement au même prix que tout autre client, l’opération est conclue à des
conditions normales).

*. Celles conclues entre deux sociétés dont l'une détient, directement ou


indirectement, la totalité du capital de l'autre (filiales à 100%) (art. L 225-39 et L 225-
87 du C. com.).

Cette dérogation est applicable tant au niveau de la société mère qu'au niveau de la
filiale.

3° Les conventions interdites.

*. Il est interdit à un administrateur (y compris PCA), un membre du CS ou du


directoire (ou DGU), un DG, un DGD, au représentant d'une personne morale
administrateur et à toute personne interposée :
- de contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts auprès de la société ;
- de se faire consentir par elle un découvert, en compte courant ou autrement
- et de faire cautionner ou avaliser par elle ses engagements envers les tiers (art L
225-43 et L. 225-91 du C. com.).

4° Obligation d’information.

La loi Pacte élargit le champ d’application de l’obligation pour les SA et SCA, cotées
ou non cotées sur un marché réglementé, de mentionner dans leur rapport sur le
gouvernement d’entreprise les conventions non courantes conclues entre (C. com.
art. L 225-37-4 modifié) :
– d’une part, l’un des mandataires sociaux ou l’un des actionnaires disposant d’une
fraction des droits de vote supérieure à 10 % d’une SA ou d’une SCA ;
– et d’autre part, une autre société contrôlée par la SA (ou la SCA) au sens de
l’article L 233-3 du Code de commerce qui inclut plusieurs formes de contrôle, dont le
contrôle de fait. Auparavant, seules les filiales au sens de l’article L 233-1 du Code
de commerce étaient visées, c’est-à-dire les sociétés dont la SA ou SCA possède,
directement ou indirectement, plus de la moitié du capital.

la loi Pacte prévoit en outre, pour les SA et SCA dont les titres financiers sont cotés
sur un marché réglementé, l’obligation de fournir, dans leur rapport sur le
gouvernement d’entreprise, la description de la procédure mise en place par le
conseil d’administration permettant d’évaluer régulièrement si les conventions portant
sur des opérations courantes et conclues à des conditions normales remplissent bien
ces conditions (C. com. art. L 225-37-4 modifié).

*.- On notera à titre subsidiaire que la loi Pacte prévoit l’obligation pour les SA et SCA
cotées sur un marché réglementé de publier sur leur site internet certaines
informations (qui restent à définir par décret) relatives aux conventions réglementées
au plus tard au moment de leur conclusion (C. com. art. L 225-40-2 créé par la loi
précitée). Ces informations devraient être les suivantes (Dir. UE 2017/828 art. 9
quater, 2) :
– nature de la relation avec l’intéressé ;
– nom des parties ;
– date et valeur de la transaction ;
– et toute autre information nécessaire pour évaluer si la transaction est juste et
raisonnable du point de vue de la société et des actionnaires, y compris les
actionnaires minoritaires.

Section 2 : la Société par actions simplifiée (S.A.S.)


1

Section 2 : la Société par actions simplifiée (S.A.S.)

*.- La S.A.S. a été crée par la loi du 3 janvier 1994. Elle se caractérise par sa grande souplesse,
contrairement à la S.A., car la priorité a été donnée à la liberté contractuelle des associés. Elle
a fait l'objet de modifications importantes lors de l'adoption de la loi du 12 juillet 1999 sur
l'innovation et la recherche.

Son régime juridique est fixé par les articles L. 227-1 à L. 227-20 et L. 244-1 à L. 244-4 du C.
com.. En outre comme toute société commerciale, elle est soumise aux règles générales des
articles 1832 à 1844-17 du C. civ. et aux dispositions commune à toutes les sociétés
commerciales figurant dans le livre II du C. com. (art. L. 210-1 à L. 210-9 et L. 232-1 à L.
237-31). S'agissant d'une société par actions, elle est soumise aussi aux dispositions générales
visant ces sociétés (C. com. art. L. 224-1 à L. 224-3) et aux règles concernant les valeurs
mobilières émises par elles (C. com. art. L. 228-1 à L. 228-106). Enfin, l'article L. 227-1 du C.
com. dispose que dans la mesure où elles sont compatibles avec les textes propres à la S.A.S.,
les règles des S.A. lui sont applicables à l'exception de celles visant, d'une part, la direction et
l'administration de la société, d'autre part, les assemblées d'actionnaires (C. com. art. L. 225-
17 à L. 225-126) ainsi que de certaines dispositions relatives à la transformation de la société
(C. com. art. L. 225-243).

Cette étude de la S.A.S. sera menée comme celle de la société anonyme en deux points :
- constitution (§ 1),
- fonctionnement (§ 2).

§1) Constitution de la S.A.S..

*.- La SAS est une forme de société par actions qui s'ajoute à la société anonyme et à la
société en commandite par actions (voir infra). Il s’agit donc d’une société commerciale par
sa forme quel que soit son objet, civil ou commercial. Comme pour toute autre société, cet
objet doit être possible et licite.

Il est interdit à la S.A.S. de faire offre au public pour le placement de ses titres (C. com. art. L.
227-2).

Depuis la loi de modernisation de l’économie du 4 août 2008, le montant du capital est


librement fixé comme pour la S.A.R.L. (donc 1€). Avant le capital social minimal des S.A.S.
était fixé à 37 000€, ce qui était un frein incontestable au choix de ce type de structure. La
SAS peut être constituée avec un capital variable, dans ce cas, les règles particulières prévues
par les articles L. 231-1 et s. du C. com. sont applicables.

Elle peut être constituée entre des personnes physiques ou morales et ne comprendre qu'un
seul associé. Il y a donc aussi la société par actions simplifiée unipersonnelle (S.A.S.U.). Il
n’est pas fixé de maximum au nombre des associés, mais en raison du fort intuitu personae
qui la caractérise, la S.A.S. ne regroupe le plus souvent que peu d’associés. Notons que le
terme associé a été préféré par le législateur à celui, pourtant plus exact, d'actionnaires.

*.- Les apports peuvent être effectués soit en numéraire, soit en nature, et depuis la loi de
modernisation de l’économie du 4 août 2008, soit en industrie.
2

Les actions représentatives d’apports en numéraire peuvent n’être libérées que de la moitié de
leur valeur nominale, le surplus devant être versé, en une ou plusieurs fois, dans un délai de
cinq ans à compter de l’immatriculation de la société, sur appel de fonds des dirigeants
sociaux.

*.- Les apports en nature obéissent aux règles présentées pour les S.A. en particulier par
l’intervention d’un commissaire aux apports.

Cependant depuis la loi du 9 décembre 2016, il est désormais possible aux actionnaires d'une
SAS, à l'instar des associés d'une SARL, de ne pas avoir à nommer un commissaire aux
apports et ce dans deux hypothèses :
- Tout d'abord, selon l'alinéa 5 de l'article L. 227-1, les futurs actionnaires pourront décider à
l'unanimité de ne pas recourir à un commissaire aux apports, à la double condition que la
valeur d'aucun apport en nature n'excède 30 000 € et que la valeur totale de l'ensemble des
apports en nature non soumis à l'évaluation d'un commissaire aux apports n'excède pas la
moitié du capital.
- La deuxième hypothèse est identique à celle que la loi a établie au profit des EURL. Un
associé unique, personne physique qui exerçait une activité professionnelle en nom propre
avant la constitution de la SASU, pourra se passer des services d'un commissaire aux apports
en apportant des éléments qui figuraient dans le bilan de son dernier exercice.

*.- Concernant les apports en industrie, les statuts devront déterminer les modalités de
souscription et de répartition de ces actions inaliénables.

La valeur nominale des actions peut être fixée dans les statuts mais ce n’est pas obligatoire.

*.- La S.A.S. doit être désignée par une dénomination sociale. Cette dénomination sociale
peut comporter le nom d’un ou plusieurs associés (C. com. art. 224-1 al.2). Elle peut aussi
être purement fantaisiste. Tous les actes et documents émanant de la société et destinés aux
tiers doivent indiquer la dénomination sociale, précédée ou suivie immédiatement des mots
«société par actions simplifiée» ou des initiales «SAS» et de l’énonciation du montant du
capital social.

*.- La durée de la société qui ne peut excéder 99 ans doit être indiquée dans les statuts (C.
com. art. L. 210-2).

§2 : Fonctionnement.

A : La direction.

*.- Les associés jouissent d’une totale liberté pour fixer dans leurs statuts la composition de
l’organe de gestion de la S.A.S. et les règles de fonctionnement de cet organe. Toutefois, la
loi envisageant la représentation de la société par un «président», il en résulte que l’organe de
gestion doit nécessairement comprendre un président et qu’il n’est pas possible d’attribuer la
qualité de président à plusieurs dirigeants de la S.A.S.. L’utilisation d’un système de
coprésidence est donc exclu.

*.- Sous ces réserves, les statuts peuvent prévoir soit un dirigeant unique, le président, soit un
organe collégial (souvent nommé en pratique comité de direction ou conseil d’administration),
composé d’un président et d’autres dirigeants, dont ils doivent alors fixer avec précision la
3

composition et le fonctionnement : nombre de dirigeants, répartition éventuelle des postes de


direction entre les différents groupes d’associés le cas échéant, attribution, répartition des
tâches entre les dirigeants, constitution de comités spéciaux chargés de mission particulières,
etc...

*.- Les statuts doivent aussi préciser les conditions dans lesquelles sont prises les décisions de
l’organe collégial : modalités de convocation des dirigeants, lieu de réunion, quorum et
majorité, possibilité ou non de se faire représenter et, dans l’affirmative, dans quelles
conditions, etc.

*.- Les statuts mettent parfois en place un conseil de surveillance chargé de contrôler la
gestion du dirigeant unique ou de l’organe de gestion collégial et de rendre compte de la
gestion de la société.

B : Les dirigeants

I) Nomination

*.- Sauf clause contraire des statuts, les dirigeants et notamment le président peuvent être des
personnes morales.

*.- Sauf disposition contraire des statuts, le dirigeant personne physique peut cumuler ses
fonctions avec un contrat de travail sans autres conditions que celles résultant de l’existence
d’un lien de subordination avec la société et de la constatation d’un emploi effectif. Toutefois,
l’attribution d’un contrat de travail à un dirigeant en fonction ainsi que les modifications
apportées à ce contrat en cours de mandat constituent des conventions réglementées.

*.- Il n’existe aucun texte interdisant ou réglementant le cumul de mandats dans les S.A.S.. Le
dirigeant d’une telle société peut donc librement cumuler son mandat avec d’autres exercés
dans ce type de société, sauf disposition contraire des statuts. Sous cette réserve, le président
de S.A.S. peut ainsi diriger autant de S.A.S. qu’il le désire, à condition toutefois d’être en
mesure d’assumer l’ensemble de ses fonctions de façon effective.

En outre, il n’y a pas lieu de tenir compte de cette fonction pour l’application des règles
relatives à la limitation des cumuls de mandats de président, de directeur général,
d’administrateur, de membre du directoire ou du conseil de surveillance d’une société
anonyme (voir supra).

*.- Les statuts peuvent valablement imposer des conditions particulières pour devenir
dirigeant de la société, conditions qui peuvent d’ailleurs être différentes selon qu’il s’agit du
président ou d’un autre dirigeant : qualité d’associé, participation minimale dans le capital,
compétence technique particulière, limite d’âge, incompatibilité avec une ou plusieurs autres
activités, nécessité d’être une personne physique....

*.- Les modalités de désignation du président comme celle des autres dirigeants sont
librement fixées par les statuts. La nomination des dirigeants ne faisant pas partie des mesures
qui requièrent une décision collective des associés, rien ne s’oppose à ce qu’il soit
statutairement convenu qu’elle sera valablement décidée par un associé déterminé, un groupe
d’associés à l’exclusion des autres, un organe collégial de direction ou même par un tiers non
4

associé ; il peut encore être prévu que l’associé majoritaire sera automatiquement président de
la société.

II) Cessation des fonctions

*.- Comme dans toute autre forme de société, les fonctions de président ou de dirigeant d’une
SAS prennent fin :
- par l’arrivée du terme ;
- par l’incapacité ou l’interdiction de gérer ;
- par le décès ou, s’il s’agit d’une personne morale, par la dissolution ;
- par la transformation ou la dissolution de la société.

*.- Elles prennent fin également par l’application d’une clause statutaire ainsi que par la
révocation ou la démission de l’intéressé.

Clauses statutaires : les statuts peuvent prévoir qu’un certain nombre d’événements
entraîneront automatiquement la cessation des fonctions du président ou des autres
dirigeants : par exemple, la perte de la qualité d’associé quelle qu’en soit la cause ou la
réduction de la participation de l’intéressé en dessous d’un seuil déterminé, le changement de
contrôle de la société dirigeante, la survenance de telle ou telle condition liée à l’activité
économique de la société, etc...

Révocation : les condition dans lesquelles le président et les autres dirigeants peuvent être
relevés de leurs fonctions sont, dans le silence de la loi, librement fixées par les statuts tant en
ce qui concerne les causes de la révocation que les modalités selon lesquelles celle-ci peut
être prononcée.

Ainsi, il peut être prévu une possibilité de révocation sans que l’auteur de celle-ci ait à fournir
un quelconque motif (révocation ad nutum) ou au contraire la nécessité d’un juste motif. Mais
l’usage abusif du droit de révocation, par exemple son exercice dans des conditions
injurieuses ou vexatoires pour le dirigeant évincé peut être sanctionné par l’allocation de
dommages-intérêts puisqu’il est de règle d’ordre public que nul ne peut abuser de son droit.
De plus, même en cas de révocation ad nutum, le principe des droits de la défense doit être
respecté : la révocation ne peut être prononcée qu’après que l’intéressé a été mis en mesure de
présenter ses observations.

Quant à l’organe compétent pour décider la révocation ce peut être la collectivité des associés
statuant à des conditions de majorité déterminées, ou l’organe de contrôle s’il en existe, ou un
groupe d’associés, ou l’associé majoritaire ou même un tiers non associé. Les statuts doivent
également s’il convient ou non de respecter un délai de préavis.

Démission : le président et les autres dirigeants de la société peuvent à tout moment


démissionne de leurs fonction, sauf à respecter les conditions éventuellement fixées par les
statuts (délai de préavis, prise d’effet en fin d’exercice, réalisation de tel ou tel objectif, ...).
La démission est acquise dès qu’elle a été notifiée à la société. En conséquence :
- elle n’a pas à être approuvée par les associés ;
- elle ne peut pas faire l’objet d’une rétractation de la part du dirigeant démissionnaire.
5

III) Pouvoirs des dirigeants.

*.- Le président représente la société à l’égard des tiers (C. com. art. L. 227-6, al. 1). Cette
disposition est impérative. Les statuts ne peuvent donc pas retirer au président cette qualité de
représentant légal de la S.A.S. qui constitue un élément de sécurité juridique pour les tiers qui
traitent avec la société.

*.- Le président est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au
nom de la société dans la limite de l’objet social (C. com. art. L. 227-6, al. 1).

Toutefois, dans les rapports entre associés, les statuts peuvent limiter les pouvoirs du
président et prévoir, par exemple, que certaines opérations déterminées sont subordonnées à la
consultation ou à l’autorisation préalable de tel associés ou groupe d’associés ou de tel organe
de la société (dont il convient alors de fixer, également dans les statuts, le mode de
nomination et les conditions de fonctionnement) ou encore que les engagements dépassant un
certain montant doivent être soumis à une double signature.

Mais ces limitations de pouvoirs sont inopposables aux tiers.

*.- Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du président qui
ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que le tiers savait que l’acte
dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu
que la seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.

*.- Concernant les autres dirigeants autre que le président, aucune disposition légale ou
réglementaire ne détermine l’étendue des pouvoirs des dirigeants de S.A.S. autres que le
président. Ces pouvoirs doivent être fixés avec précision dans les statuts.

*.- Si les statuts instituent un organe collégial de direction, ils doivent définir l’étendue de ses
missions en fonction du rôle que les associés veulent le voir jouer dans le cours de la vie
sociale.

En tout état de cause, un tel organe n’est investi d’aucun pouvoir de représenter la société à
l’égard des tiers.

RMQ : conventions réglementées. Les conventions conclues directement ou par personne


interposée entre la société et son président ou ses autres dirigeants doivent être soumises au
contrôle des associés de la S.A.S. (C. com. art. L. 227-10, al. 2). Cette procédure s’applique
également aux conventions conclues entre la société et l’un de ses associés disposant de plus
de 10% des droits de vote ou, s’il s’agit d’un société associé, de la société la contrôlant. La
procédure de contrôle est directement inspirée de celle applicable aux sociétés anonymes mais,
contrairement à ces dernières, il n’existe pas, dans les S.A.S., d’autorisation préalable
analogue à celle donnée par le conseil d’administration.
6

C) Les décisions collectives.

*.- Les décisions suivantes doivent être prises collectivement par les associés (C. com. art. L.
227-9, al. 2) :
- augmentation, amortissement ou réduction du capital ;
- fusion ou scission auxquelles il convient d’ajouter les apports partiels d’actif soumis au
régime des scissions ;
- nomination des C.A.C. ;
- approbation des comptes annuels et affectation des bénéfices ;
- dissolution ;
- transformation en une société d’une autre forme.

*.- Pour toutes les autres décisions, par exemple la nomination du président et des autres
dirigeants sociaux, le transfert du siège social, le changement de dénomination, l’émission
d’obligation, etc... une décision collective n’est pas imposée, celle-ci n’étant requise que si
elle est prévue par les statuts (C. com. art. L. 227-9, al. 1).

*.- Les statuts déterminent librement les conditions et les formes dans lesquelles sont prises
les décisions collectives des associés : consultation en assemblée ou par correspondance, par
visioconférence, par télécopie ou autres moyens modernes de télétransmission .... Les statuts
peuvent aussi prévoir, par exemple, que certaines décisions devront obligatoirement être
prises en assemblée, les autres faisant l’objet, au choix du président ou de l’initiateur de la
consultation, d’une consultation par correspondance, d’une assemblée ou d’un acte.

C’est les statuts qui précisent également l’organe compétent pour convoquer l’assemblée
générale.

En fonction du ou des modes de consultation retenus, les statuts doivent préciser les
conditions dans lesquelles s’exercera le droit de vote des associés et l’étendue des
informations qui leur seront communiquées en vue de la décision à prendre.

En cas de réunion d’une assemblée, les statuts doivent fixer le délai et le mode de convocation
des associés, celle-ci pouvant être verbale et sans délai mais, dans ce cas, les dirigeants
devront se ménager la preuve de la réalité de la convocation.

La représentation, par un autre associé ou même par un tiers, est librement organisée par les
statuts

Les conditions d’adoption des décisions collectives sont librement fixées par les statuts (C.
com. art. L. 227-9 al. 1). Ceux-ci déterminent notamment à quelles conditions de majorité
sont prises ces décisions, observation faite qu’il est possible de prévoir des conditions
différentes selon la nature ou l’importance des décisions à prendre.

D) Les associés.

*.- Conformément à l’art. L. 227-1 al. 3 du C. com., les dispositions légales relatives au droit
de communication des actionnaires et aux assemblées générales dans les sociétés anonymes
sont écartées du régime applicable aux S.A.S..
7

Les associés de S.A.S. ne pouvant exercer leurs pouvoirs qu’en pleine connaissance de cause,
il appartient aux statuts ou, à défaut, aux dirigeants sociaux de mettre en place les moyens les
plus appropriés à la prise de décision, le cas échéant en s’inspirant des règles de la SA
relatives au droit de communication des comptes sociaux et du rapport de gestion en vue de
l’approbation des comptes annuels.

*.- Tout associé a le droit de participer aux décisions collectives. Il s’agit d’un droit
fondamental auquel les statuts ne peuvent pas déroger (C. civ. art. 1844, al. 1 et 4). Ainsi,
même l’associé qui ne peut pas voter doit être mis en mesure de participer à la décision dès
lors que celle-ci relève de la collectivité des associés. Outre le droit de participer aux
décisions collectives, l’associé a, en principe, celui d’y voter.

*.- L’associé ne répond du passif social que dans la mesure de son apport.

E) La dissolution.

*.- Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés (arrivée du terme, réalisation ou
extinction de l’objet, liquidation, clause statutaire, décision des associés, dissolution
judiciaire) applicables aux S.A.S.. Toutefois, la réunion de toutes les actions dans une même
main n’est pas susceptible d’entraîner la dissolution de la société (C. com. art. L. 227-4). Dans
ce cas, l’associé unique est immédiatement soumis au régime des S.A.S. unipersonnelle.

Par ailleurs les associés peuvent, en toute hypothèse, décider la dissolution anticipée de la
société.

La liquidation suit les règles du droit commun des sociétés.

F) La Société par actions simplifiée (S.A.S.U.).

*.- Une personne physique ou morale peut créer, par un acte unilatéral de volonté, une société
par actions simplifiée dont elle est l’unique associé.

La S.A.S.U. peut également résulter de la réunion dans une même main de toutes les actions
d’une S.A.S., cette réunion n’étant pas une cause de dissolution judiciaire de ce type de
société (C. com. art. L. 227-4).

*.- L’associé unique peut se désigner lui-même comme président de la S.A.S. ou confier cette
fonction à un tiers, personne physique ou morale.

*.- L’associé unique exerce les pouvoirs dévolus à la collectivité des associés dans les S.A.S.
pluripersonnelles (C. com. art. L. 227-1 al. 2).

*.- Une S.A.S. peut ainsi devenir unipersonnelle puis redevenir pluripersonnelle sans autres
formalités que celles relatives aux cessions d’actions ou aux augmentations de capital.

De même, une S.A.S. peut être constituée de manière unipersonnelle puis devenir
pluripersonnelle.

*.- Pour la dissolution de la S.A.S.U., comme pour l’E.U.R.L., il convient de distinguer selon
que l’associé unique de la SAS est une personne physique ou une personne morale. S’il s’agit
8

d’une personne physique, la S.A.S. dissoute doit être mise ne liquidation dans les conditions
de droit commun. En revanche, si l’associé unique est une personne morale, il s’agit d’une
transmission universelle du patrimoine.

Section 3 : La société en commandite par actions

*.- Intérêt du choix de cette structure : pouvoir faire appel à des financements extérieurs sans
pour autant perdre le contrôle de l'entreprise : tel est l'atout principal de la société en
commandite par actions.

*.- La société en commandite par actions (S.C.A.) est désignée par une dénomination sociale,
à laquelle peut être incorporée le nom d’un ou plusieurs associés. Cependant, le nom des
associés commanditaires ne peut y figurer.

*.- La S.C.A. est composée de deux catégories distinctes d’associés : les commandités et les
commanditaires. Il faut au moins un associé commandité et trois associés commanditaires. Il
n’y a pas de maximum fixé par la loi. Les associés peuvent être des personnes physiques ou
morales. Ils peuvent être français ou étrangers.

Les associés commandités ont la qualité de commerçant. Ainsi, ils sont responsables
indéfiniment et solidairement des dettes de la société.

Les associés commanditaires ont la qualité d’actionnaires et ne supportent les pertes de la


société qu’à concurrence de leurs apports.

*.- Le capital social est divisé en actions et composé uniquement des actions des
commanditaires. Les parts des associés commandités qui n’ont pas la qualité de
commanditaire (c’est-à-dire n’ont pas souscrit des actions) ne concourent pas à la formation
du capital social. La loi fixe le capital minimum à 37 000 euros.

*.- Les actions représentant les apports en numéraire doivent être libérées de la moitié au
moins de leur valeur nominale. La libération du surplus intervient en une ou plusieurs fois,
dans un délai maximum de cinq ans à compter de l’immatriculation au R.C.S.. Au contraire,
les actions représentant les apports en nature doivent libérées intégralement.

*.- Seuls les associés commanditaires sont tenus de faire apport à la société. Ces apports
peuvent être en numéraire ou en nature.

Seuls les associés commandités peuvent faire des apports en industrie. Ces apports ne
concourent pas à la formation du capital social.

L’intervention d’un commissaire aux apports est obligatoire en cas d’apports en nature, et leur
évaluation doit être indiquée dans les statuts.

*.- La société ne peut avoir une durée excédant 99 ans.

*.- La S.C.A. est gérée par un ou plusieurs gérants. Les premiers gérants sont désignés par les
statuts. Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une personne morale. Lorsqu’une
personne morale est désignée gérant, l’acte de nomination indique l’identité de son
représentant légal et celui-ci est déclaré au R.C.S..
9

Les associés commanditaires ne peuvent être gérants dans une S.C.A..

Le ou les gérants sont choisis parmi les commandités ou des tiers. Le gérant engage la société
à l’égard des tiers, il en est le représentant légal. S’il y a plusieurs gérants, chaque gérant peut
valablement représenter seul la société vis-à-vis des tiers.

*.- Au cours de l'existence de la société, sauf clause contraire des statuts, le ou les gérants
sont désignés par l'assemblée générale ordinaire des commanditaires et avec l'accord unanime
des associés commandités.

Le gérant est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de
la société.

Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du gérant qui ne
relèvent pas de l'objet social, à moins qu'elle ne prouve que le tiers savait que l'acte dépassait
cet objet ou qu'il ne pouvait l'ignorer compte tenu des circonstances, étant exclu que la seule
publication des statuts suffise à constituer cette preuve.

Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant qui résultent du présent article sont
inopposables aux tiers.

*.- Le Conseil de surveillance est composé de trois membres au moins. Ces membres sont
obligatoirement des commanditaires.

A défaut de disposition statutaire, les règles concernant la désignation et la durée du mandat


des administrateurs de sociétés anonymes sont applicables.

Le conseil de surveillance assume le contrôle permanent de la gestion de la société.

Il fait à l'assemblée générale ordinaire annuelle un rapport dans lequel il signale, notamment,
les irrégularités et inexactitudes relevées dans les comptes annuels et, le cas échéant, les
comptes consolidés de l'exercice.

Il peut convoquer l'assemblée générale des actionnaires.

Les membres du conseil de surveillance n'encourent aucune responsabilité, en raison des actes
de la gestion et de leur résultat.

*.- Compte tenu de l’existence de deux catégories d’associés, les décisions collectives dans
les sociétés en commandite par actions exigent une double consultation :
- celle des commanditaires réunis en assemblée générale ;
- et celle des commandités, soit en assemblée, soit par correspondance.

Les décisions ne sont prises valablement que si elles ont été adoptées par chaque catégorie
d’associés, commanditaires d’une part, commandités d’autre part. Toutefois, les
commanditaires procèdent seuls à la désignation des membres du conseil de surveillance.

La modification des statuts exige, sauf clause contraire, l'accord de tous les commandités.

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