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Deux des trois éléments constitutifs de la société sont énoncés par cet article :
D’une part, la mise en commun de biens ou d’une activité : c’est cette activité que l’on
désigne par le terme « d’industrie ».
D’autre part, la finalité de cette mise en commun, qui est la participation au résultat, que
celui-ci soit positifs (bénéfices ou économies), ou négatif (pertes).
Un troisième élément est nécessaire à la constitution d’une société, mais qui n’est pas exigé
formellement par le texte : c’est la volonté de s’associer, que l’on désigne par le terme d’affectio
societatis.
En principe, la société découle d’un contrat liant deux ou plusieurs personnes. La pluralité d’associés
apparait clairement dans l’alinéa 1er de l’article 1832 du Code Civil. La quasi-totalité des sociétés en
France sont en effet constituées par plusieurs personnes.
En outre, le législateur s’est aperçu que la majorité de ces sociétés n’étaient que des sociétés de façade
et qu’en réalité elles étaient des sociétés unipersonnelles. Ainsi, nombre de SARL étaient des sociétés de
famille. C’est pour éviter ces sociétés de façade que le 11 juillet 1985 le législateur a prévu qu’une
société peut être instituée dans les cas prévus par la loi uniquement, par l’acte de volonté d’une seule
personne. Plus précisément, cette loi avait créé un seul type de société unipersonnelle à savoir
l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). En réalité il s’agit d’une SARL avec un seul
associé.
En 1999, création de la société par actions simplifiée unipersonnelle ou SASU
Lorsque la société est unipersonnelle, elle ne naît plus d’un contrat mais d’un acte juridique unilatéral,
mais le droit commun des sociétés reste dans une grande partie soumise au droit des contrats.
La société n’est pas le seul groupement de personnes, mais elle est le seul groupement de personnes à
but lucratif. En effet, l’on distingue deux types de groupements à savoir les groupements à but lucratifs
et les groupements à but non lucratifs :
- Les groupements à but lucratif : ces derniers désignent des groupements intéressés avec des associés
qui partagent des bénéfices.
- Les groupements à but non lucratif : il s’agit d’un groupement à but désintéressé. Il s’agit des
associations. En effet, la loi de 1901 définit l’association comme étant un groupement de personnes
formé dans un but autre que de partager des bénéfices. Les associations sont nombreuses en France.
Dans certains cas, il est même difficile de distinguer association et société (les grands clubs sportifs ont
longtemps été constitués sous forme d’associations).
Si la nature de la société est indifférente, la structure de la société et son fonctionnement sont
identiques.
Si différences il y a, elles procèdent de la règlementation propre à l’activité économique exercée : ainsi
des règles strictes encadrent la pharmacie ou les établissements de crédits par exemple, mais pour
autant, les deux obéissent aux mêmes règles de base du droit des sociétés.
Les aspirants associés devront se poser la question du degré de risques tolérés, de la compatibilité du
projet entrepreneurial, de l’utilité de la personne juridique, ainsi que de la liberté qu’ils souhaitent avoir
dans l’organisation de la société. Tableau récapitulatif annexe.
Une distinction classique oppose les sociétés personnifiées et les sociétés non personnifiées, c’est-à-dire,
les sociétés qui ne sont qu’un contrat de société et celles qui ont fait les démarches nécessaires à
l’acquisition de la personnalité morale.
La majorité des sociétés demandent leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés, et
deviennent de ce fait, des sujets de droit distincts de leurs membres.
Les associés choisissent parfois de ne pas accomplir cette formalité, et leur société est alors une société
en participation.
Il peut encore advenir que les associés n’aient même pas conscience d’avoir constitué une société ou
bien que tout ou partie d’entre eux refusent cette qualification, et le juge donnera tout de même à ce
groupement la qualification de société, s’il peut en caractériser les éléments ou simplement l’apparence.
La société est alors une société créée de fait.
• Sociétés civiles et sociétés commerciales
Les sociétés civiles sont le principe, les sociétés commerciales l’exception sur le plan théorique.
Il est cependant à noter qu’en pratique, les sociétés commerciales sont plus nombreuses que les sociétés
civiles.
L’article 1845 alinéa 2 du Code Civil formule une règle de principe : « ont le caractère civil toutes les
sociétés auxquelles la loi n’attribue pas un autre caractère à raison de leur forme, de leur nature ou de
leur objet ».
Une société est donc par principe civile, sauf à ce qu’un texte particulier lui confère la qualification de
société commerciale.
L’article L 210-1 du code de commerce dispose : « le caractère commercial d’une société est déterminé
par sa forme ou par son objet » avant d’énumérer plusieurs sociétés commerciales à raison de leur
forme et quel que soit leur objet.
Les sociétés commerciales par la forme sont la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société à responsabilité limitée, et les différentes formes de sociétés par actions, à savoir, la
société anonyme, la société par actions simplifiée, la société en commandite par actions et la société
européenne.
La société qui a revêtu une de ces formes est commerciale, et ce même si elle exerce une activité civile.
La société qui n’a pas adopté l’une des formes précédemment citées peut tout de même avoir un
caractère commercial, en raison du fait qu’elle exerce une activité commerciale.
On qualifie de sociétés de personnes, les sociétés dans lesquelles les associés se groupent en
considération de leur personnalité, c’est à dire intuitu personae = c’est la volonté de s’associer avec
quelqu’un en particulier. Pour la société de capitaux, il n’y a pas d’intuitu personae.
Dans ces sociétés, les associés doivent agréer, tout nouvel associé, le cédant étant tenu de demeurer
dans la société en cas de refus d’agrément de l’acquéreur, et décider si un évènement affectant la
personne de l’un d’eux (décès notamment) s’oppose ou non à ce que la société continue son activité.
Les sociétés de personnes ont un caractère contractuel très marqué, elles sont caractérisées par l’intuitu
personae qui existe entre les associés et la responsabilité indéfinie de ceux-ci sur leurs biens personnels.
Au regard du droit fiscal, les sociétés de personnes sont dotées d’une personnalité morale semi
transparente ou transparente. Fiscalité à l’IR, on dit alors qu’il y’a une transparence fiscale (on fait
comme s’il n’y avait pas de sociétés au niveau fiscal = tout tombe dans ma poche). Il n’y a pas de
distinction fiscale. Les associés paient l’impôt selon le mode de taxation.
Les sociétés de capitaux (société anonyme ou société en commandite par actions) sont des sociétés dont
le régime n’est pas fondé sur la personnalité des associés. Ceux-ci ne se connaissent généralement pas et
peuvent, sauf dérogation, céder librement leurs actions.
Les sociétés de capitaux sont en principe caractérisées par la faiblesse de l’intuitu personae entre les
associés qui se choisissent en fonction de leur moyen. En outre, elles ont une personnalité morale
opaque sur le point fiscal car elles sont soumises à l’impôt sur les sociétés. Fiscalité à l’IS, ici c’est la
société qui paie l'impôt (taux d’imposition sur les sociétés : 25%, taux réduit à 15% de 0 à 42 500). Je
choisis chaque année si je me verse des dividendes.
Ces dividendes sont taxés au niveau de l’imposition de la personne physique.
En pratique, les clauses statutaires tendent à réduire le clivage qui existe entre ces deux catégories de
sociétés (par exemple l’on peut introduire une clause d’agrément dans les sociétés anonymes ou prévoir
des clauses de préemption ou des clauses d’exclusion).
Depuis 2022, l’EIRL (patrimoine pro et perso scindé en deux) n’est plus accessible. On a gardé le fait de
pouvoir affecter son patrimoine.
L’entreprise individuelle ne forme qu’une seule et même personne avec l’entrepreneur, tandis que la
société est une personne « morale » distincte de son associé, même s’il est seul.
Les formalités de constitution sont plus légères pour une entreprise individuelle que pour une société.
En effet, il suffit de déposer un dossier auprès du CFE (centre de formation des entreprises).
Les sociétés doivent établir des statuts et procéder à des formalités complémentaires telles que la
publicité dans un journal d’annonces légales.
L’entrepreneur individuel est responsable sur son patrimoine personnel de l’ensemble des dettes
professionnelles.
Les biens acquis en commun avec le conjoint sont également concernés.
La résidence principale d’un entrepreneur individuel est insaisissable par les créanciers professionnels.
La loi permet de protéger ses autres biens immobiliers non affectés à un usage professionnel en
procédant à une « déclaration d’insaisissabilité devant notaire ».
La société ayant une personnalité autonome, elle dispose d’un patrimoine propre.
En cas de pertes, l’associé n’est pas inquiété sur le patrimoine personnel, sauf en cas de faute de gestion
prouvée.
Depuis le 1er février 2022, le statut d’EIRL n'existe plus mais le statut de EI évolue par le fait que il y’a
une limitation du patrimoine (protection des biens personnels)
Le statut du conjoint collaborateur va être limité dans le temps car la loi pousse vers le statut avec
rémunération.
Chapitre 2 : Le contrat de société : Condition de validité du contrat de société
La constitution de la société repose, aux termes mêmes de l’article 1832 du code civil, sur un acte
juridique dont la validité suppose le respect des différentes conditions.
Outre les conditions de droit commun applicables à tous les contrats, les conditions spécifiques au
contrat de société sont la mise en commun d’apports, la vocation aux résultats et l’affectio societatis.
Le défaut de l’une de ces conditions conduit à envisager le régime des nullités.
En application de l’article 1128 du code civil, concernant les contrats de société conclu avant le 1er
octobre 2016, quatre conditions sont nécessaires à la validité du contrat de sociétés, à savoir :
- Le consentement des parties
- Leur capacité à contracter (majeur capable)
- Objet certain : contenu du contrat
- Cause licite : finalité du contrat
En application de l’article 1130 du code civil, le consentement de l’associé ne peut être vicié, ce qui peut
emporter annulation de la société.
Le dol est assez fréquemment retenu.
On dénomme dol, l'ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le consentement qu'une des
parties à un contrat n'aurait pas donné, si elle n'avait pas été l'objet de ces manœuvres. Le dol suppose à
la fois, de la part de l'auteur des manœuvres, une volonté de nuire et, pour la personne qui en a été
l'objet, un résultat qui lui a été préjudiciable et qui justifie qu'elle obtienne l'annulation du contrat fondé
sur le fait que son consentement a été vicié.
• La capacité à contracter
La capacité de jouissance ou d’exercice requise des associés personnes physiques varie selon le type de
société.
Les sociétés dans lesquelles les associés ont la qualité de commerçants exigent la capacité commerciale
comme les sociétés de personnes, ce qui en interdit l’accès au mineur non émancipé.
Depuis la loi du 15 juin 2010, l’accès aux sociétés conférant la qualité de commerçant à leurs membres
est ouvert au mineur émancipé, à condition qu’il ait obtenu en justice l’autorisation d’être commerçant.
L’accès est également ouvert aux majeurs, à condition qu’ils ne soient frappés d’aucune mesure
d’interdiction, d’incompatibilité ou de protection (curatelle ou tutelle).
L’accès aux sociétés ne conférant pas à leurs membres la qualité de commerçant est plus largement
ouvert : un mineur non émancipé ou un majeur protégé peut avoir la qualité d’associé.
Mais cette capacité de jouissance ne s’accompagne pas d’une pleine capacité d’exercice.
Leur entrée en société, de même que l’exercice des prérogatives d’associés, supposent que les règles de
représentation ou d’assistance, propres à chaque régime de protection, soient respectées.
Il faut tenir compte sur ce point de la loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des
majeurs et des mineurs.
Les personnes morales de droit privé (sociétés, associations, congrégations religieuses, syndicats…)
peuvent avoir la qualité d’associé.
La situation des personnes morales de droit public (État et collectivité publique) est plus complexe.
L’État peut souscrire au capital d’une société quelconque.
Les collectivités publiques (communes, départements, régions), sauf autorisation accordée par décret en
Conseil d’État, ne peuvent pour leur part prendre des participations que dans les sociétés qui ont pour
objet l’exploitation des services publics locaux ou des activités d’intérêt général.
Elles peuvent en revanche créer librement des sociétés d’économies mixtes locales.
• L’objet certain (l’activité de l’entreprise)
L’objet de la société c’est son programme. Il faut distinguer ici l'objet de l’obligation des associés, parties
au contrat de société.
L’obligation des associés est de faire un apport, de partager le bénéfice et de supporter les pertes
éventuelles.
L’objet du contrat de société, est de constituer une société de type déterminé.
L’objet de la société, peut être défini comme le programme dont la société se dote dans ses statuts,
c’est-à-dire les activités qu’elle envisage de réaliser.
L’objet social doit satisfaire à certaines conditions, empruntées du droit commun des contrats.
L’objet social doit être déterminé, possible et licite.
La cause de la société, c’est la raison, le motif pour laquelle la société a été constituée.
La cause de la société ne doit pas être confondue avec l’objet social.
La cause de la société est bien l’objectif poursuivi par les associés grâce à la société, alors que l’objet
social correspond à l’activité assignée à la société et qui permettra de réaliser cet objectif grâce aux
moyens mis à la disposition de la société, notamment par l’opération d’apport.
Elle doit être licite, c’est-à-dire n’être pas contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
L’illicéité est une cause de nullité de la société, qui est elle-même une cause de dissolution, aucune
régularisation n’est possible.
2. Les conditions spécifiques au contrat de société
Le contrat de sociétés dit satisfaire à trois conditions qui sont appréciées en la personne de chacun des
associés.
- La réalisation d’apports
- La participation aux résultats
- La volonté de s’associer : affectio societatis
• Les apports
Les apports sont constitués par les biens dont les associés transfèrent la propriété ou la jouissance à la
société et en contrepartie desquels ils reçoivent des parts ou des actions.
Dans certains types de sociétés, un associé peut aussi apporter son industrie, c’est-à-dire mettre à la
disposition de la société ses connaissances, son travail, ou ses services.
Il n’y a véritablement d’apports que si l’associé reçoit, en rémunération des biens qu’il transmet à la
société, des parts sociales ou des actions soumises aux aléas de la société.
1) Apport en numéraire
On entend par apport en numéraire, tout apport qui a pour objet une somme d’argent.
Il ne doit pas être confondu avec l’avance en compte courant qui a la nature d’un prêt consenti par
l’associé à la société = l’apport en compte courant associé c’est un prêt à la société, elle devra nous
rembourser mais ne donne pas de droit supplémentaire.
Dans les deux cas, il y a remise d’une somme d’argent, mais dans le premier, l’associé reçoit en
contrepartie des droits sociaux, tandis que dans l’autre il n’est que préteur.
2. Apport en nature
L’apport en nature est l’apport d’un bien autre que de l’argent ou de l’industrie.
Ce peut être un bien corporel (immeuble, matériel) ou incorporel (clientèle civile ou commerciale,
brevet, contrat…)
Le principal problème de l’apport en nature est celui de l’évaluation.
La loi impose donc à certaines sociétés une procédure d’évaluation des apports en nature par un expert,
le commissaire aux apports.
- En pleine propriété
L’apporteur doit s’engager par écrit, soit dans les statuts, soit dans un acte distinct (acte d’apport) que
l’apporteur signe en même temps que les statuts et qui y sont annexés.
La clause doit préciser la nature et la valeur du bien.
La société devient propriétaire du bien apporté.
Elle peut donc en user et en abuser, elle en supporte également les risques.
Le bien peut disparaitre, par vol ou accident, la société perdra l’apport sans que cela ait un impact sur la
situation de l’apporteur.
L’opposabilité aux tiers de ce transfert de propriété implique que la société soit dotée de la personnalité
juridique.
Ainsi, le transfert de propriété intervient seulement au jour de l’immatriculation au registre du
commerce et des sociétés.
Nb : la société en participation étant dépourvue de personnalité morale, son patrimoine n’est pas
opposable aux tiers.
Ainsi, même si l’apport est translatif de propriété dans les rapports entre associés, à l’égard des tiers, les
biens mis à la disposition de la société sont soit la propriété d’un seul associé, si la propriété indivise de
l’ensemble des associés.
De même, pour certains biens (immeubles, fonds de commerce...) le transfert de propriété n’est
opposable aux tiers qu’après accomplissement de certaines formalités de publicité.
L’apporteur reçoit des droits sociaux à hauteur de la valeur du bien transmis à la société.
- En jouissance
L’apport en jouissance est la mise à disposition d’un bien au profit de la société, pour un temps
déterminé, sans transfert du droit de propriété.
La société peut user librement du bien mais l’apporteur en reste le propriétaire.
L’intérêt de cette formule pour l’apporteur tient au fait que celui-ci a l’assurance de récupérer son bien à
la disparition de la société : ce bien ne sera pas compris dans le partage et sera soustrait à l’action des
créanciers sociaux puisqu’il ne fait pas partie du patrimoine social.
L’apport en jouissance peut porter sur tous les biens susceptibles d’un apport en propriété (immeuble,
fonds de commerce…)
S’il porte sur des choses fongibles (ex alimentaire) (par exemple des valeurs mobilières), la société
devient propriétaire des biens apportés, à charge pour elle, à l’expiration de la période convenue, d’en
rendre une quantité et une valeur égales.
L’apport en nu propriété donne à la société la certitude de récupérer à l’avenir tous les attributs de la
pleine propriété, lorsque l’usufruit temporaire par nature, aura disparu.
Les apports en démembrement s’inscrivent le plus souvent dans une stratégie patrimoniale et fiscale de
transmission d’un patrimoine.
Exemple : je suis propriétaire d’un immeuble donc je suis usufruitier et je vais transmettre la nue-
propriété. Je peux y habiter, le louer et percevoir les loyers.
L’avantage : il faut que l’usufruit s’arrête (souvent décès) pour que le nu-propriétaire devient pleine
propriété de l’immeuble.
Abattement de 100 000€ entre parents et enfant pour l’imposition puis voir barème (souvent 20%).
Il y a apport en industrie lorsqu’un associé met à disposition de la société ses connaissances techniques,
son travail, ou ses services.
Les apports en industrie sont possibles dans les sociétés commerciales, sauf dans les sociétés par actions
(exception faite de la SAS)
Les apports en industrie doivent être mentionnés dans les statuts. A défaut, ils sont considérés comme
inexistants.
Société constituée avec 1000€ de capital : 100 parts de 10€. Cette société est détenue par deux associés
A et B à égalité. Un autre associé C se joint et apporte son savoir-faire que l’on estime à 500€.
- Montant du capital social avant l’intégration de C : 1000 €
- Montant du capital social après l’intégration de C : 1000€ (l’apport en industrie ne rentre pas
dans le capital social).
- Nombre de parts après l’intégration de C : 150 parts.
- A la fin de l’année, le bénéfice net est de 3 600€ : 1/3 chacun.
Les apports de biens communs au capital d’une société par actions, ne nécessitent pas de formalités
particulières.
L’associé n’est pas tenu d’avertir son époux sauf si l’aliénation porte sur un immeuble ou un bien meuble
commun soumis à publicité.
Les deux points essentiels à retenir sont les suivants :
Seule la personne qui souscrit les actions, même au moyen de biens communs, aura la qualité
d’associé et les droits qui en découlent.
Les actions souscrites au moyen de biens communs tombent dans la communauté et sont donc
partagées en cas de liquidation de la communauté
Dans certaines sociétés (telles que les SARL), et globalement les sociétés autre que part actions (sociétés
civiles…), l’associé doit avertir son époux dès lors qu’il envisage d’apporter un bien commun à la société,
et doit le justifier dans l’acte d’apport. Une mention est généralement intégrée dans les statuts de la
société ou dans l’acte d’augmentation de capital.
Pour certains types d’apports tels qu’un fonds de commerce ou un immeuble, l’associé doit
obligatoirement obtenir le consentement préalable de son époux.
Le défaut d’information et/ou le défaut de mention dans l’acte entraîne la nullité de l’opération
d’apport, excepté si l’époux ratifie l’opération. L’époux aura la possibilité d’exercer l’action en nullité
dans les deux ans suivant la prise de connaissance de l’acte et au plus tard dans les deux ans qui suivent
la dissolution de la communauté.
Le conjoint aura la possibilité de demander à devenir associé pour la moitié des parts acquises si
l’apport porte sur un bien autre qu’un immeuble ou un fonds de commerce.
Si l’apport porte sur un immeuble ou fonds de commerce : si la revendication est concomitante à
l’apport, l’acceptation ou l’agrément donné à l’apporteur emporte automatiquement l’acceptation du
conjoint ; si la revendication est postérieure à l’apport, le conjoint pourra être soumis à l’agrément es
associés si les statuts le prévoient. Si le conjoint n’est pas agréé, seul l’apporteur a la qualité d’associé
pour la totalité des parts sociales.
IR : je paye des impôts sur les bénéfices que je les distribue ou que je les mette en réserve.
Tandis qu’à l’IS, je paye les impôts sur les bénéfices uniquement si je distribue des dividendes.
Il résulte de l’article 1832 du code civil que la société peut être constituée soit pour partager les
bénéfices provenant de l’action commune, soit pour tirer profit des économies qu’elle procure.
Il faut aussi que les associés contribuent aux pertes, cette contribution étant la contrepartie
indispensable de leur vocation aux bénéfices et aux économies.
La collectivité des associés est appelée chaque année à statuer sur la part des bénéfices de l’exercice
écoulé qui sera mise en distribution.
Cependant, elle peut aussi décider de ne pas distribuer immédiatement les bénéfices, mais de les
affecter à des comptes de réserves.
Chaque associé doit contribuer aux pertes
La contribution aux pertes est la quote-part qui incombe normalement à chaque associé dans le montant
des pertes sociales.
Il ne faut pas confondre avec l’obligation qui pèse sur lui, dans certaines sociétés, à l’égard des créanciers
sociaux. En pratique, la contribution aux pertes ne concerne que les rapports entre les associés entre eux
ou avec la société, alors que l’obligation aux dettes concerne les rapports des associés avec les tiers.
La première utilité de cet élément du contrat de société est qu’il permet de caractériser ce contrat et de
le distinguer d’autres relations juridiques dans lesquelles les parties mettent une valeur à disposition des
autres.
C’est notamment le cas de l’association qui a un but autre que le partage d’un bénéfice entre ces
membres.
Si la vocation aux bénéfices et aux économies doit exister au profit de tous les associés, il n’est pas
nécessaire qu’elle soit égale pour tous, d’où la validité des clauses d’inégalité de traitement.
Toutefois, certaines limites ne sauraient être franchies : Le second alinéa de l’article 1844-1 du code civil,
édicte une interdiction ferme sanctionnée par le mécanisme de la clause réputée non écrite.
Il s’agit de la clause léonine, c’est-à-dire attribuant la totalité des bénéfices ou l’exonérant de la totalité
des pertes ou au contraire, faisant une trop mauvaise situation à un associé, le privant de toute part du
profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes.
4. Affectio societatis
Bien que l’article 1832 du code civil ne comporte aucune mention formelle de cet élément constitutif, la
qualification de « contrat de société » au sens de ce texte est subordonnée à l’existence, d’une condition
de nature psychologique : l’affectio societatis.
Selon la jurisprudence établie, celle-ci se définit comme la volonté de chaque associé de collaborer
effectivement à l’exploitation du fonds dans un intérêt commun et sur un pied d’égalité avec les autres
associés.
Cas pratique : Tony, Hakim et Louise sont tous les 3 ingénieurs en biochimie. Ils souhaitent créer
une société pour exploiter de la spiruline. Tony a 21 ans et il peut apporter des instruments de
laboratoire d’une valeur de 2 000€ et il amènerait en plus la somme de 2 000€. Hakim a 22 ans
et lui souhaite apporter un local qu’il a reçu par succession au décès de ses parents valant 10
000€. Et enfin, Louise ne peut apporter que son travail et ses amis estiment que ça vaut 5 000€.
Sarah est la sœur d’Hakim, dont il est tuteur car elle est mineure voudrait participer au projet et
apporter 1 000€. Ils veulent créer une SAS.
Questions :
1. Vérifiez la capacité des associés ?
Dans certains types de sociétés dites commerciales la qualité de commerçant est exigée (Société
de personnes, SNC) et dans certains autres types, la qualité de commerçant n’est pas
exigée comme la SAS qui est une société commerciale mais qui n’exige pas la qualité de
commerçant (SA, SAS et SARL).
Tony, Hakim et Louise ont la capacité juridique. Sarah est mineure et n’a pas la capacité
juridique mais dans les sociétés commerciales n’exigeant pas la qualité de commerçant il est
possible d’avoir la capacité juridique sous l’accord de son tuteur, dans ce cas Hakim son frère.
Elle peut avoir la qualité d’associée mais les actes ne seront pas faits par elle mais par son
représentant légal.
Les apports en industrie ne sont pas possibles dans toutes les sociétés à l’exception de la SAS et
SARL, il faut également que ce soit mentionné dans les statuts.
Il est réalisable mais ne comptera pas dans le montant total du capital social.
Rentre dans la constitution du capital social les apports en numéraires et les apports en nature.
Les apports en industrie ne rentrent pas dans le montant du capital social.
Dans ce cas : 15 000€
Le bénéfice est partagé à proportion des parts mais la personne qui apporte en industrie a elle
aussi droit à des parts.
Dans ce cas, il faut donc recalculer le nombre de parts :
- Tony : 4000 / 20 000 = 20%
- Hakim : 10000 / 20 000 = 50%
- Sarah : 1000 / 20 000 = 5%
- Louise : 5000 / 20 000 = 25%
Oui car c’est une SAS avec apport en nature réalisé dès la création. Il doit vérifier et évaluer les
apports en nature et en industrie. Les apports doivent être évalués par un commissaire aux
apports.
Exception faite si tous les associés ont décidé à l’unanimité que le commissaire aux apports
n’est pas obligatoire. Attention : possible que si :
Non, il faut aussi des statuts, l’enregistrement de la société et la réalisation des apports.
1. Les statuts
Les statuts désignent l’acte qui matérialise le contrat de société et qui en précise les caractéristiques
ainsi que les règles de fonctionnement.
Les statuts doivent être établis par un écrit, lequel peut être sous seing privé ou notarié.
L’intervention d’un notaire est obligatoire lorsque les statuts constatent l’apport d’un immeuble, et
d’une manière générale, chaque fois qu’il y a matière à publicité foncière.
Le contrat de société est conclu au jour de la signature des statuts, qui marque l’échange des
consentements entre les associés.
A compter de cette date, la société est constituée.
C’est donc à cette date qu’il convient de se placer pour apprécier si les conditions requises pour la
validité du contrat de société sont remplies.
Les associés étant parties au contrat de société, les statuts s’imposent à eux par application du droit
commun des contrats.
Il en va ainsi des associés ayant signé les statuts lors de la constitution de la société que pour ceux ayant
acquis des parts ou actions à la suite d’une cession de titres ou d’une augmentation de capital
postérieure.
En effet, chaque associé est censé avoir pris connaissance des statuts dont il a accepté toutes les clauses.
Les clauses statutaires organisant le fonctionnement de la société s’imposent également aux dirigeants :
ils doivent nécessairement en suivre les règles de fonctionnement définies par les associés.
Il faut distinguer la phase de souscription des parts ou des actions de la société, par laquelle l’associé ou
l’actionnaire prend l’engagement de réaliser un apport, de la phase de libération de ces parts ou actions,
lors de laquelle le souscripteur doit mettre effectivement les biens ou l’activité faisant l’objet de l’apport
à la disposition de la société.
Suivant la forme sociale considérée et le type d’apport souscrit, il doit y avoir concomitance ou non entre
souscription et la libération des parts ou des actions.
Les apports en nature sont en générale exécutés dès l’émission ou la souscription des parts ou actions
correspondantes.
Les modalités de versements des apports en numéraire varient quant à elles suivant les sociétés et
suivant les statuts.
Les conditions de versement de l’apport en numéraire fait à une société civile ou à une SNC sont ainsi
déterminées librement par les statuts, tandis que dans la SARL, l’article L 223-7 du Code de commerce
impose de libérer les parts sociales représentant un apport en numéraire d’au moins un cinquième de
leur montant dès la souscription, la libération du surplus intervenant en une ou plusieurs fois sur
décision du gérant, dans un délai de cinq ans à compter de l’immatriculation.
Enfin, l’apport en industrie fait généralement l’objet d’une exécution successive, au long de la société.
On peut passer des contrats avant d’avoir le kbis mais si litige, le client peut s’attaquer à la PM si les
actes sont réalisés pendant la période de souscription et en lien avec l’activité professionnelle.
Il faut également réaliser les apports. Il y a la phase de souscription des parts et de libéralisation des
parts. En SARL, on n’est pas obligé d’amener tout notre apport au moment de la souscription des parts
par exemple. On doit apporter minimum 1/5 au moment de la souscription et le reste on doit l’apporter
dans les 5 ans qui suivent.
La société civile est une forme de société très fréquemment utilisée, puisqu’elle constitue la seconde
forme sociale utilisée en France après la SARL.
Les sociétés civiles sont dans la majorité des cas, des sociétés de petite taille ou de moyenne taille, et
leurs champs d’activité prédominants consistent à permettre l’exercice d’une activité agricole, celui
d’une activité professionnelle libérale ou la gestion d’un bien immobilier.
On étudiera tout d’abord le régime général de la société civile avant d’évoquer les principaux régimes
spéciaux.
Sont civiles, les sociétés qui ne sont pas commerciales ; ni raison de leur forme, ni en raison de leur
objet.
Le régime des sociétés civiles est défini aux articles 1845 à 1870 du code civil.
A côté de la société civile de droit commun, il existe une multitude de sociétés civiles spéciales régies par
des lois particulières, notamment dans le secteur libéral, agricole ou encore immobilier.
La société civile est une société de personnes. Elle accorde donc une large place à la personnalité des
associes : intuitu personae
Les créanciers sociaux bénéficient quant à eux de la garantie des associes au paiement des dettes
sociales.
Ses principales caractéristiques sont celles de toute société de personnes : responsabilité illimitée des
associés. SC = responsabilité indéfinie.
La société civile doit avant tout respecter les conditions de constitution applicables à toutes les sociétés.
On notera que la société civile est par principe soumise à l’exigence de la pluralité d’associés, en
l’absence d’une disposition générale autorisant la constitution de sociétés civiles unipersonnelles, telle
que l’exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL).
Capacité : Aucune condition de capacité n’est expressément requise par les dispositions
relatives à la société civile. Un mineur, un majeur sous tutelle, un fonctionnaire par exemple
peuvent entrer dans une société civile. Deux époux peuvent aussi être associés d’une même
société civile.
La souscription de parts de société civile est pourtant un acte dangereux, dans la mesure où
l’associé supporte l’obligation aux dettes sociales.
Objet social : Il faut bien veiller à ce qu’il présente un caractère civil et qu’il ne comporte pas,
même à titre accessoire, des éléments de commercialité.
Sinon, la société relèverait sur le plan fiscal d’office de l’impôt sur les sociétés ; et sur le plan
juridique, elle serait qualifiée de société créée de fait (soumise au régime de la société en
participation) : les associés se trouvent alors tenus indéfiniment et solidairement des
dettes sociales et la société n’a plus la capacité morale.
Capital social : Aucun minimum n’est exigé, aucun délai n’est fixé pour la libération du capital
souscrit, les apports en industrie sont autorisés.
Par application de l’article 1842 du Code Civil, en sa rédaction résultant de la loi du 4 janvier 1978, les
sociétés civiles doivent faire l’objet d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés pour
bénéficier de la personnalité morale.
La société civile n’a reçu du législateur qu’une organisation légère, la détermination des modalités de
fonctionnement étant laissée à l’initiative des associés.
Les associés de la société civile ne sont pas commerçants et ne sont en principe pas tenus solidairement,
mais conjointement : le créancier social impayé ne peut réclamer l’intégralité de son dû à chaque
associé, mais doit partager ses recours entre les associes, en fonction de la fraction du capital social
détenue par chacun d’eux.
Etant une société de personnes, la société civile n’est pas dotée obligatoirement d’un commissaire aux
comptes. Cette société n’est tenue de se doter de commissaires aux comptes que si elle a une activité
économique et dépasse certains seuils (3 100 000 euros de chiffres d’affaires, 1 550 000euros de total du
bilan, 50 salariés).
1. Le gérant de la société civile
Les associés disposent d’une grande liberté pour organiser la gérance comme ils l’entendent.
Les conventions passées entre le gérant et la société civile sont soumises à une procédure de contrôle
lorsque la société exerce une activité économique.
A) Désignation
Le gérant peut être désigné dans les statuts, ou dans un acte distinct, ou par une décision ultérieure des
associés.
En toute hypothèse, les statuts fixent les règles de désignation du gérant. Sauf clause contraires des
statuts, le gérant est nommé par une décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales.
Si pour quelle cause que ce soit, la société se trouve dépourvue de gérant, tout associé peut demander
au président du tribunal statuant sur requête la désignation d’un mandataire chargé de réunir les
associes en vue de procéder à son remplacement ; le mandataire ad hoc peut avoir pour mission de
passer certains actes au nom de la société en attendant la nomination du nouveau gérant.
B) La durée
Sauf clause contraire dans les statuts ou dans la décision de nomination, les gérants sont réputés
nommés pour la durée de la société.
Le gérant est révocable en justice pour cause légitime, à la demande de tout associé, par exemple pour
faute de gestion, pour avoir géré la société dans son intérêt personnel, ou par manquement aux
obligations comptables.
Pour le reste, les règles entourant la révocation du gérant sont posées par l’article 1851 du code civil.
Le gérant est révocable à la majorité des associés, sauf clause contraire.
Il a droit à des dommages et intérêts s’il est révoqué sans motif juste, sauf clause statutaire écartant
toute indemnisation alors même que la révocation ne serait pas fondée sur un motif légitime.
Le gérant peut aussi obtenir des dommages intérêts en invoquant les circonstances abusives ou
injurieuses de la révocation ou en invoquant le non-respect du principe du contradictoire.
La révocation du gérant n’entraine pas la dissolution de la société sauf clause contraire des statuts.
C) La rémunération
Les fonctions de gérant peuvent être gratuites ; elles le sont fréquemment dans les petites sociétés
familiales dont l’activité économique est limitée.
Lorsque les fonctions sont rétribuées, il appartient aux statuts de déterminer les modalités de fixation de
la rémunération.
A l’égard des associés, le gérant a le pouvoir d’accomplir tous les actes de gestion que commande
l’intérêt de la société et qui entrent dans l’objet social, sous réserve des clauses limitatives de pouvoir
qui peuvent être stipulées dans les statuts.
Les actes qui excèdent les pouvoirs du gérant doivent être pris selon les dispositions statutaires, ou à
défaut, à l’unanimité des associes.
A l’égard des tiers, le gérant n’engage la société que par les actes entrant dans l’objet social d’où
l’importance de bien délimiter ce dernier.
Ainsi par exemple, lorsque l’objet social est l’acquisition, la gestion et l’administration de tous les biens,
cela ne vise pas la cession de ces biens.
Attention, les clauses limitatives de pouvoirs (par exemple lors d’acquisitions > 100k€, il faut
l’unanimité des associés) sont inopposables aux tiers, quand bien même ceux-ci seraient de mauvaise
foi.
Attention aussi, s’il existe plusieurs gérants (cogestion), chacun engage la société de la même façon ;
l’opposition formée par un gérant est sans effet à l’égard des tiers sauf s’ils en ont eu connaissance.
Cas pratique 1 :
Société Civile qui regroupe différents professeurs qui éditent des revues et documents de travail
à l’intention d’étudiants. Cette société a connu un dvp continue depuis ces dernières années et
malheureusement elle s’est faite piratée, ne fonctionne plus correctement. A l’origine,
l’impression de leurs ouvrages était confiée à une société d’imprimerie située à Bordeaux. Par
déjà deux fois, la société a demandé à reculer ses paiements et informe l’imper qu’elle pense ne
pas pouvoir rembourser sa dette.
2. Devant ces difficultés, les associés de la société civile sont entrés en conflit et imputent
les difficultés au gérant. Le gérant vient vous voir pour connaître son droit. Il voudrait
savoir s’il peut se retirer de la société.
Cas pratique 2 :
La société civile se développe et les deux fondateurs accueillent 6 autres associés.
Le capital social passe à 3000 euros. Il est réparti équitablement. Un des associés constate qu’un
des contrats est imparfaitement rédigés. Il commence à s’inquiéter car les statuts ne prévoient
pas de clauses sur la révocation du gérant ni sur l’exclusion. Il souhaiterait inclure cette clause
dans les statuts.
A l’origine les statuts prévoyaient que le décès d’un associé entrainerait la dissolution de la
société.
A) La responsabilité civile
Notion de faute séparable des fonctions sociales (faute commise intentionnellement, incompatible avec
l’exercice normal des fonctions sociales) : elle est nécessaire pour que le gérant voie sa responsabilité
civile engagée.
Elle est définie par la jurisprudence comme celle qui est : commise intentionnellement, d’une
particulière gravité, incompatible avec l’exercice normal des fonctions sociales.
Appréciation du juge
Si faute non séparable, c’est la responsabilité de la société uniquement qui est engagée.
Lorsque l’associé ou la société demande la réparation d’un préjudice causé à la société, on parle d’action
sociale ; lorsque l'associé demande la réparation d’un préjudice subi personnellement, on parle d’action
individuelle.
B) La responsabilité pénale
Le dirigeant social est responsable pénalement si ces erreurs constituent des délits punissables par la loi.
En sa qualité de chef d’entreprise, il répond des infractions à la règlementation générale des entreprises
et aux réglementations spécifiques gouvernant le secteur d’activité de l’entreprise (escroquerie, faux et
usages de faux). Le délai de prescription est de 6 ans
Il répond aussi de l’infraction de fraude fiscale, ainsi que des infractions révélant un défaut de
surveillance ou une imprudence ayant entraîné un dommage.
Les conséquences principales sont le paiement d’une amende et peuvent aller jusqu’à une peine de
prison avec ou sans sursis.
C) Responsabilité fiscale
A) Droit d’information
Par ailleurs, les gérants doivent, au moins une fois dans l’année, rendre compte de leur gestion aux
associés, cette reddition de compte devant comporter un rapport écrit d’ensemble sur l’activité de la
société au cours de l’année ou de l’exercice écoulé comportant l’indication des bénéfices réalisés ou
prévisibles et des pertes encourues ou prévues.
Des obligations comptables accrues pèsent sur les sociétés civiles remplissant les conditions visées par
l’article L 612-1 et suivants du code de commerce : sociétés civiles d’une certaine taille ayant une activité
économique.
L’enjeu attaché à la tenue des comptes est important.
La comptabilité est un indispensable outil d’information à l’intention des associés mais également des
tiers, à commencer par l’administration fiscale.
L’absence de tenue des comptes sociaux est un indice fréquemment retenu par les juges pour conclure à
la fictivité de la société.
Plus largement, le bon exercice du droit de participer aux décisions collectives suppose que l’associé de
société civile reçoive une information suffisante de la part du gérant.
B) Droit de participer aux décisions collectives, droit de vote
Les décisions qui excèdent les pouvoirs reconnus aux gérants sont prises selon les dispositions
statutaires, qui peuvent donc instituer un vote à la majorité.
En l’absence de telles dispositions, c’est à l’unanimité des associés de la société civile que doivent être
prises les décisions.
Les associés des sociétés civiles prennent en principe leurs décisions en assemblée. Mais les décisions
collectives peuvent revêtir deux autres modalités dans la société civile.
L’article 1853 permet tout d’abord aux statuts de prévoir que la décision des associés peut résulter d’une
consultation écrite.
L’article 1854 dispose ensuite que les décisions peuvent résulter du consentement de tous les associés
exprimés dans un acte, étant précisé qu’une déclaration fiscale n’est pas un acte au sens de l’article
précité.
Une question délicate est celle du droit des associés de recevoir tout ou partie du bénéfice de la société.
Les textes ne disent pas grand-chose sur cette question, et fiscalement, lorsque le régime des sociétés de
personnes s’applique, les bénéfices sont taxés du chef des associés, sans distinguer selon qu’ils sont
distribués ou non.
Il est tentant pour les associés de vouloir appréhender les sommes correspondantes dès la fin de
l’exercice.
Il est cependant nécessaire de faire décider par les associés cette distribution.
Une autre question délicate tient au point de savoir si les pertes des exercices antérieurs doivent être
apurées si l’on veut distribuer les bénéfices de l’exercice clos.
Certains auteurs estiment que non, en l’absence d’une disposition légale spécifique.
Les parts sociales sont cependant cessibles librement entre ascendants et descendants.
On en déduit que l’agrément est en principe exigé lorsque la cession a lieu au profit d’un coassocié ou au
profit du conjoint.
Ces dispositions légales sont supplétives et les statuts peuvent prévoir toutes autres combinaisons.
Le projet de cession doit être notifié à la société et à tous les associés par acte d’huissier ou par lettre
recommandée.
C’est en principe l’assemblée des associés qui est compétente pour accorder ou refuser l’agrément, mais
les statuts peuvent transférer cette compétence aux gérants.
Si l’agrément est accordé, la cession peut intervenir au profit du candidat présenté.
A défaut de réponse dans les 6 mois, l’agrément est réputé acquis, à moins que les autres associés ne
décident, dans le même délai de la dissolution de la société.
Dans ce dernier cas, le cédant peut renoncer à la cession, ce qui rend caduque la dissolution.
Le délai des 6 mois, peut être modifié dans les statuts mais doit être compris entre un mois et un an.
La cession des parts sociales doit être constatée par écrit ; il s’agit d’une condition de preuve et non
d’une condition de forme imposée à peine de nullité.
La cession doit être opposable à tous :
-opposabilité à la société : la cession doit être officiellement notifiée à la société soit par transfert
sur les registres de la société, si les statuts le stipulent, soit par l’une des formes visées à l’article 1690 du
code civil : signification par huissier ou acceptation par acte authentique.
- opposabilité aux tiers : elle résulte à la fois de l’accomplissement des formalités destinées à
rendre la cession opposable à la société et de la publicité faite au registre du commerce et des sociétés.
Cette publicité est accomplie par dépôt en annexe de l’original de l’acte de cession s’il est sous seing
privé ou d’une copie authentique s’il est notarié.
-opposabilité au fisc : l’enregistrement de l’acte s’accompagne du paiement du droit de 3% à la
charge du cessionnaire.
Le cédant reste tenu du passif social exigible au jour de son départ mais non de celui qui le deviendrait
ultérieurement.
Selon l’article 1870 du Code Civil, le décès d’un associé emporte en principe transmission aux héritiers ou
légataires des parts de la société qui est ainsi continuée.
Le texte réserve toutefois la possibilité d’une clause statutaire stipulant, soit que la société continuera
avec les associés restants, le conjoint survivant, un ou plusieurs héritiers ou toute autre personne
désignée par les statuts ou par disposition testamentaire, soit que la transmission des parts aux héritiers
ou légataires sera subordonnée à l’agrément des associés.
Lorsque seuls certains héritiers sont visés par une clause de continuation ou bénéficient d’un agrément,
il en résulte une curieuse figure successorale.
La propriété des parts qui figuraient dans l’actif successoral est attribuée sans attendre le partage
définitif.
Les parts sociales sortent ainsi de l’indivision successorale pour que soit substituée leur contrevaleur,
déterminée au jour du décès dans les conditions prévues à l’article 1843-4 du code civil. Elle sera payée
aux héritiers ou légataires écartés par les nouveaux titulaires des parts ou par la société elle-même, si
celle-ci les a rachetées en vue de leur annulation.
La cession peut également résulter de l’exclusion de l’associé, laquelle conduit au rachat de ses parts
sociales.
L’exclusion obéit aux règles générales gouvernant le départ forcé d’un associé.
Il a été jugé qu’elle pouvait procéder d’une simple décision du gérant dès lors que les statuts lui
conféraient un tel pouvoir.
L’associé exclu conserve la qualité d’associé jusqu’au remboursement de ses droits sociaux.
Le droit de retrait des associés donne de la souplesse au fonctionnement des sociétés civiles.
En cas de mésentente grave, elle permet d’éviter la dissolution.
C’est par ailleurs, une garantie efficace au profit des minoritaires qui s’estiment lésés par la politique
sociale suivie. Ils sont de la sorte, soustraits aux aléas de la recherche d’un successeur qui ait l’agrément
des coassociés.
L’autorisation de se retirer est accordée dans les conditions prévues par les statuts ou, à défaut, par
décision unanime des autres associés ; Les statuts peuvent prévoir un vote simplement majoritaire.
L’autorisation de retrait peut encore être accordée sur décision de justice, mais uniquement pour justes
motifs.
Les associés disposent d’une certaine liberté statutaire pour aménager le droit de retrait, même s’ils ne
peuvent aller jusqu’à supprimer ce droit d’ordre public.
Par exemple, les statuts peuvent stipuler que la demande de retrait par décision de justice est
subordonnée à une offre préalable faite par l’associé qui se retire aux autres associés de les céder, ce qui
permet de hiérarchiser les modes légaux de retrait en subordonnant l’exercice de la voie juridictionnelle
à l’exercice préalable des voies amiables.
Le droit de retrait peut être exercé tant que les opérations de liquidation de la société n’ont pas
commencé, et donc, que la dissolution de la société n’a pas été prononcée.
En tout état de cause, ce droit est propre à l’associé et l’un de ses créanciers ne saurait l’exercer à sa
place aux fins par exemple de pouvoir saisir dans son patrimoine la valeur des parts remboursées.
Le créancier nanti, s’il n’est pas payé à l’échéance, a la possibilité de faire vendre les parts sociales aux
enchères.
Encore faut-il que le cessionnaire soit agréé par les associés.
Pour faire face à cet obstacle, l’associé emprunteur peut demander à ses coassociés de consentir au
projet de nantissement dans les mêmes conditions qu’en cas de cession.
Leur accord vaut dans ce cas agrément anticipé du cessionnaire, à condition toutefois que cette
réalisation soit notifiée un mois avant la vente aux associes et à la société.
De la sorte, si l’acquéreur est jugé indésirable, chaque associé peut lui être substitué dans un délai de 5
jours à compter de la vente.
Si aucun associé n’exerce cette faculté, la société peut encore racheter elle-même les parts en vue de les
annuler.
Si l’accord des autres associés n’a pas été sollicité au moment du nantissement, les solutions sont un peu
différentes.
La réalisation forcée doit être notifiée aux associes et a la société, un mois avant la vente.
Dans ce délai, ils peuvent décider soit la dissolution de la société, soit l’acquisition des parts dans les
conditions prévues aux articles 1862 et 1863 du code civil.
Si la vente a eu lieu, ils peuvent encore se substituer à l’acquéreur dans un délai de 5 jours.
Au terme de ce délai, si la faculté de substitution n’a pas été exercée, l’acquéreur est réputé agréé.
Rappel : on distingue la contribution aux pertes sociales (rapport des associés entre eux) et l’obligation
aux dettes (rapport avec les créanciers sociaux).
Il a été rappelé qu’un associé d’une société civile ne peut pas demander le remboursement de son
compte courant à ses coassociés sur le fondement de leur obligation aux dettes sociales.
Dès lors, il a été rappelé la distinction entre l’obligation aux dettes sociales, et de la contribution aux
pertes sociales d’une société civile.
Les associés sont tenus à la contribution aux pertes de la société, c’est-à-dire que lorsque la personne
morale est dissoute et que l’actif ne permet pas de couvrir le passif, la société va émettre une action
contre les associés afin de participer aux pertes sociales.
L’obligation des dettes sociales est indéfinie, l’associé est tenu des dettes au-delà de son apport.
Les associés répondent indéfiniment de dettes sociales à proportion de leur part dans le capital social, à
la date d’exigibilité ou au jour de la cessation des paiements.
Dans la mesure où les fonds de la société civile sont insuffisants pour recourir à un paiement, alors il est
possible de demander aux associés de participer de manière personnelle à l’injection d’argent sur le
compte de la société.
L’obligation à la dette est conjointe, le créancier doit agir contre chacun des associés et ne réclamer à
chacun que sa part dans la dette.
Ainsi, celui qui n’a que 10% du capital ne pourra être poursuivi que pour le dixième du montant de la
créance impayée.
Il ne peut être demandé à un associé d’être solidaire des autres pour le règlement de dettes.
Chacun est responsable des biens et des paiements à effectuer selon leur quote-part, correspondant aux
parts dont ils disposent dans le capital social.
Le recouvrement ne peut donc pas être exigé auprès d’un seul associé au nom de tous les autres.
Les associés sont tenus des dettes à la date de leur exigibilité, autrement dit à la date à laquelle le
créancier est en droit d’en réclamer le paiement, ou au jour de la cessation des paiements.
Deux conséquences peuvent être tirées de cette règle.
-D’une part, tous les associés présents à la date d’exigibilité de la dette ou de la cessation des
paiements sont tenus au passif, même s’ils n’étaient pas associés au moment de la date de naissance de
la dette.
Cela doit inciter les acquéreurs de parts de sociétés civiles à vérifier l’état du passif et, le cas échéant, à
négocier des clauses de garanties.
-D’autre part, les associés qui auraient cédé leurs titres, restent tenus du passif exigible au jour
de leur départ.
Ainsi, l’associé qui quitterait la société avant le jour l’exigibilité de la dette ou la cessation des paiements,
échappe aux poursuites du créancier.
Si la banque consent un prêt à une société civile, elle n’a aucune garantie que les associés qui sont
présents au jour de la signature pourront être appelés en garantie lorsque la dette sera devenue exigible.
Il est donc important que les créanciers obtiennent des associés des garanties supplémentaires, comme
celui de se porter caution des dettes de la société.
L’action en paiement contre l’associé pris en sa qualité d’obligé au passif social se prescrit par 5 ans à
compter de la publication de la dissolution de la société.
En cas de liquidation judiciaire de la société, la prescription court à compter de la publication au BODACC
du jugement de liquidation judiciaire, lequel emporte dissolution de la société.
Le créancier peut dès cette date poursuivre le paiement des dettes sociales contre les associés, peu
important qu’il soit ou non muni d’un titre contre la société.
La société n’est en principe pas dissoute par le décès d’un associé, mais continue avec ses héritiers ou
légataires, sauf à prévoir dans les statuts que ceux-ci doivent être agréés par les associés.
Il peut cependant être convenu que le décès d’un associé entraîne la dissolution de la société ou que
celle-ci continuera avec les seuls associés survivants.
Il peut également être convenu que la société continuera soit avec le conjoint survivant, soit avec un ou
plusieurs héritiers, soit avec toute autre personne désignée par les statuts ou, ceux-ci l’autorisent par
disposition testamentaire.
Enfin, sauf clause contraire des statuts, lorsque la succession est dévolue à une personne morale, celle-ci
ne peut devenir associée qu’avec l’agrément des autres associés, donné selon les conditions statutaires
ou à défaut par l’accord unanime des associés.
Les héritiers ou légataires qui ne deviennent pas associés n’ont droit qu’à la valeur des parts sociales de
leur auteur, étant précisé qu’ils ne sont pas tenus pour être payés de cette valeur de présenter un projet
de cession.
Cette valeur doit être payée par les nouveaux titulaires des parts ou par la société elle-même si celle-ci
les a rachetées en vue de leur annulation.
La valeur de ces droits sociaux est déterminée au jour du décès dans les conditions prévues à l’article
1843-4.
Le régime propre aux sociétés civiles professionnelles dispose que pendant la période qui précède leur
sortie de la société, les héritiers qui n’acquièrent pas la qualité d'associé conservent en principe vocation
à la répartition des bénéfices, et ce tant que les parts de l’associé décédé n’ont pas été cédées ou
rachetées.
Cette publication a un effet important, puisque les actions contre les associés non-liquidateurs ou leurs
héritiers et ayants cause se prescrivent par 5 ans à compter de sa date.
Il doit être précisé que le délai court pour tous les créanciers, y compris ceux qui n’ont pas encore de
titre.
Les secteurs privilégiés d’intervention des sociétés civiles sont donc l’immobilier, les professions libérales
et les professions règlementées et l’agriculture.
Chacun de ces secteurs a vu naitre des régimes spéciaux, adaptant la société civile de droit commun au
champ d’activité concerné.
SCP : société civile personnelle. 2 associés minimum, ils sont tous gérants. Intuiti plus fort que la
SEL.
La société immobilière n’est pas régie par une législation particulière. Elle est soumise aux dispositions
des articles 1832 à 1873 du Code Civil qui disposent du droit commun des sociétés civiles. Les principales
dispositions juridiques peuvent être résumées comme suit :
La SCI est obligatoirement créée par deux associés minimums selon un contrat de société
qui doit être établi par écrit, sous seing privé ou par acte notarié. Il faut être au minimum 2
associés, personnes physiques ou morales, français ou étrangers. Un mineur peut aussi être
associé.
Les apports dans la SCI peuvent être en numéraire ou en nature. Ces derniers peuvent être
constitués par des biens immobiliers dont les propriétaires transfèrent la propriété à la
société en contrepartie de parts sociales. Lorsque l’apport de biens immobiliers est constaté
dans les statuts, un notaire doit en faire la publicité au bureau des hypothèques. Apports en
industrie possibles.
Sauf disposition expresse des statuts, l’accès aux bénéfices et la contribution aux pertes sont
effectuées proportionnellement au pourcentage de parts sociales détenues.
Les cessions de parts sociales sont en principe soumises à l’autorisation préalable de tous
les associés, sauf si les statuts en disposent autrement. Elles doivent être constatées par un
acte sous seing privé ou notarié et signifiée aux autres associés. Pour être opposables aux
tiers, il faut que les actes de cession fassent l’objet d’un dépôt au Greffe du Tribunal de
Commerce.
La SCI ne peut être dissoute que par la résiliation ou l’extinction de l’objet social, à la fin du
temps d’existence prévu par les statuts ou la loi, ou encore sur décision des associés. La SCI a
une durée de vie de 99 ans maximum.
1. Le gérant
La SCI est dirigée par un ou plusieurs gérants qui doivent obligatoirement avoir la capacité juridique pour
effectuer des actes de commerce. Le ou les gérants sont responsables envers la société et envers les tiers
sur les plans pénal, civil et commercial.
La nomination d’un gérant est obligatoire puisqu’il va être le représentant de la SCI et qu’il va assurer la
gestion quotidienne. Le gérant est nommé soit :
Dans les statuts,
Par une décision à la majorité des voix des associés,
Dans un acte de nomination signé par chaque associé et annexé aux statuts.
Le gérant peut être une personne physique ou morale. La plupart du temps, c’est un associé de la SCI,
mais ce n’est pas une obligation, sauf si les statuts ont prévu que le gérant devait toujours être un
associé.
Il peut y avoir un seul ou plusieurs gérants.
La plupart du temps, le gérant est nommé pour la durée de vie de la SCI, mais il peut être révoqué. Lors
d’un changement de gérant, il ne faut pas oublier de faire une publication d’un avis dans un journal
d’annonces légales et une notification auprès du Greffe du Tribunal de Commerce ou du Centre de
Formalité des Entreprises (CFE).
En tant que gérant, c’est au gérant que revient la gestion quotidienne de la SCI, notamment :
La signature de bail,
La relation avec les locataires,
La gestion des comptes de la SCI,
La comptabilité et les déclarations fiscales,
Les travaux à réaliser sur les biens immobiliers détenus et gérés par la SCI,
Le recrutement du personnel,
L’entretien des biens,
La représentation de la SCI en justice etc.
Le gérant doit toujours agir dans l’intérêt de la SCI.
Les associés ont droit à une partie du bénéfice de la SCI selon la part détenue dans le capital social.
Attention : un associé de la SCI, est indéfiniment responsable des dettes de la SCI proportionnellement à
ses droits dans la SCI. Cependant, heureusement, la responsabilité n’est pas solidaire.
Le gérant va convoquer une fois par an une assemblée générale pour rendre compte des rapports
comptables et fiscaux de l’entreprise. A travers cette réunion, le gérant doit rendre compte de sa gestion
aux associés. Les associés vont approuver les comptes de la SCI. Le gérant va rédiger un rapport de
gestion sur l’exercice social pour expliquer l’activité de la SCI et ses résultats.
Les associés ont droit à la communication des livres et des documents sociaux une fois par an.
Ils ont également la possibilité de provoquer la tenue d’une assemblée.
Ils peuvent aussi poser des questions par écrit au gérant, qui devra répondre dans le délai d’un mois.
Si les associés souhaitent vendre leurs parts de la SCI, il faudra obtenir l’agrément de tous les associés et
faire les mesures de publicité.
A noter : Les statuts peuvent prévoir que l’agrément est donné par la majorité des associés ou par le
gérant.
1. La SCI ou indivision
Le principal avantage que représente la SCI par rapport à l’indivision est qu’un seul associé ne peut pas
demander la dissolution de la SCI, alors qu’un indivisaire peut toujours exiger la fin de l’indivision et donc
l’éclatement d’un bien.
Cependant ce formalisme peut se révéler très pesant en cas de mésentente entre les associés ou lorsque
l’un d’entre eux désire sortir de la SCI pour des raisons personnelles.
La constitution d’une SCI entre les époux séparés de biens leur permet de mettre en commun leur
logement tout en évitant l’indivision.
2. Créer une SCI pour transmettre simplement
Constituer une SCI est une excellente solution pour des parents qui désirent anticiper la transmission de
leur patrimoine immobilier afin de minimiser les droits de succession que leurs enfants devront payer un
jour.
La division d’un immeuble en parts sociales permet en effet de donner des parts en franchise d’impôts
allant jusqu’à 100 000 euros par enfant, par période de 15 ans - on retrouve là l’abattement légal entre
parents et enfants, qui se reconstitue tous les quinze ans.
Le démembrement est un bon moyen de transmettre les parts, et de conserver une garantie de
conserver le droit d’habiter le bien immobilier dans le cas d’un couple, ou de grands parents envers les
petits enfants.
Il est également intéressant pour les couples non mariés, d’utiliser le démembrement croisé de parts de
SCI pour la résidence principale afin d’assurer le maintien dans les lieux du concubin survivant jusqu’à
son propre décès, avec une fiscalité allégée et sans ingérence des héritiers.
L’usufruit :
Ainsi que le définit l’article 578 du Code civil, l'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la
propriété, mais à charge d'en conserver la substance.
En d’autres termes, l’usufruitier est celui qui n’est pas propriétaire d’un bien immobilier ou parts de
société, mais en bénéficie.
Ses droits sont notamment ceux d’habitation et d’usage à titre gratuit ou contre paiement d’un « loyer »
au nu-propriétaire.
Il lui est possible aussi de louer les locaux et d’en conserver totalement le fruit, c’est-à-dire, les montants
encaissés sans avoir à en reverser au nu-propriétaire, de donner son droit d’usufruit à bail, de le vendre
ou de la céder à titre gratuit ou pas. Toutefois, s’il s’agit d’un bail rural ou commercial (industriel,
artisanal ou commercial), qu’il s’agisse de location ou de vente, le nu-propriétaire doit donner son accord
préalable.
Il est au maximum viager pour les personnes physiques (c’est-à-dire qu'il s'éteint au plus tard au décès
de la dernière personne à qui il avait été concédé).
L'usufruit constitué au profit d'une personne morale a une durée maximum de trente ans.
Il peut également être successif ou réversif entre personnes physiques.
Une fois l'usufruit éteint, le nu-propriétaire devient plein propriétaire.
La nue-propriété :
Le nu-propriétaire est celui à qui appartient un bien ou parts sociales qu’il peut donner en usufruit à une
autre personne.
Il est dans de prendre à sa charge, les grosses réparations comme les celles gros murs et des voûtes, le
rétablissement des poutres et des couvertures entières, ainsi que des digues, murs de soutènement et
clôture en entier. Il doit également prendre en charge les réparations d’entretien (article 606 du Code
civil).
L'usufruit est l'association de deux droits démembrés du droit de propriété : l'usus et le fructus. Il forme
un couple avec la nue-propriété, dont il est complémentaire, qui consiste en le troisième droit
démembré de la propriété, le droit d'aliéner, ou abusus.
S’il s’agit de démembrer les parts d’une société sans immobilier, le démembrement peut être librement
décidé par les associés.
Dès lors qu’un démembrement concerne les parts d’un bien immobilier, l’intervention d’un notaire est
obligatoire - à la création ou durant la vie de celle-ci
Le démembrement de propriété dans un cadre familial est une opération très classique consistant pour
les parents à donner à leurs enfants, la nue-propriété d’un ou plusieurs biens.
C’est un acte de transmission de patrimoine qui prépare la succession en ce que le partage des biens est
ainsi anticipé.
Au plan fiscal, le schéma a un intérêt non négligeable :
La valorisation de la nue-propriété pour l’application des droits de donation se fait sur la base de l’âge du
donateur (qui conserve l’usufruit) selon un barème par tranche de 10% dégressif par tranche d’âge de 10
ans.
Par exemple, à 51 ans, l’usufruit vaut 50% et à 81 ans plus que 20%.
Inversement, la nue-propriété vaut respectivement 50% et 80%.
Plus tôt on transmet la nue-propriété, moins on paye de droits.
Si on cumule avec la franchise de 100 000 euros par donateur et donataire, les parents qui a 51 ans,
donnerait la nue-propriété d’un bien commun à parts égales à leurs deux enfants, pourraient réaliser
l’opération sans droits de donation jusqu’à une valeur en pleine propriété de 800 000 euros.
La création d’une SCI a en général pour but de réaliser une séparation des patrimoines de sorte qu’en cas
de mauvaises affaires de l’entreprise, les actifs immobiliers restent à l’abri des poursuites des créanciers.
Ce résultat n’est pas forcément atteint.
En effet, celui qui fait le crédit à la société, exige souvent que les parts de la SCI soient aussi données en
garantie.
De plus, les créanciers de l’entreprise ont la possibilité de démontrer que l’entreprise et la SCI
propriétaire des murs ne font qu’un, et qu’en conséquences l’actif de la SCI doit répondre des dettes de
l’entreprise.
Le fait de dissocier l’immobilier de ‘entreprise, va permettre à l’exploitant d’assurer des revenus fonciers
complémentaires.
L’entreprise verse à une SCI un loyer, qui correspond à la valeur locative de l’immeuble.
Le bénéfice de la SCI, constituée essentiellement des loyers, déduction faite des charges et des intérêts
d’emprunts, est reparti entre les associes en proportion de leur part dans le capital.
Ce bénéfice constitue pour les associes et donc pour l’exploitant, une fois les emprunts remboursés, un
revenu foncier complémentaire imposable au titre des revenus fonciers.
S’il décide de céder son entreprise, il conservera cette source de revenus, notamment en prévision de la
retraite.
Dans les étapes de création d'une SCI il est notamment nécessaire de choisir le régime d'imposition de la
SCI.
Par défaut, la fiscalité de la SCI est dite « transparente ».
La SCI soumise à l’impôt sur le revenu ne paie pas d’impôt directement. Chaque associé de la SCI est
imposé en fonction de sa quote-part dans la SCI et de sa qualité :
Chaque associé de la SCI doit déclarer sa quote-part de résultat dans sa déclaration de revenus (pour les
particuliers) ou sa déclaration de résultats (pour les sociétés).
Exemple: une SCI réalise 10 000€ de bénéfice et elle a deux associés, M.Dupont et la SAS Yolaw. Ils
détiennent chacun 50% du capital social de la SCI. Les bénéfices sont imposés de cette façon :
La SCI ne déclare rien et ne paye pas d'impôt
M.Dupont déclare 5 000€ dans sa déclaration d'IR personnelle.
LA SAS Yolaw déclare 5 000€ de gains dans sa déclaration d'IS.
Les plus-values immobilières pour une SCI à l’impôt sur les revenus (IR)
Nous avons vu que la SCI soumise à l’impôt sur les revenus fonctionne avec une fiscalité transparente.
Cela signifie que ce sont les associés de la SCI qui seront personnellement imposés sur les revenus et les
plus-values générés par la société.
Dans le cadre d’une plus-value immobilière, le fonctionnement est exactement le même que pour un
particulier.
Voici un résumé de cette fiscalité pour une SCI soumise à l’IR :
-La plus-value brute est calculée en soustrayant le prix d’achat et les frais d’acquisition au prix de
vente net vendeur. Les frais de l’achat immobilier que sont les frais de notaire et d’agence immobilière
peuvent être comptabilisés au réel ou par un forfait de 7.5 % du prix d’achat.
-Les travaux d’amélioration et de rénovation peuvent être déduits s’ils n’ont pas été retenus
dans vos frais déductibles de vos revenus locatifs. Il faut pour cela pouvoir fournir les justificatifs des
travaux effectués par des professionnels. Pour un bien détenu depuis plus de 5 ans, il est également
possible de décompter un montant forfaitaire de 15 % du prix d’acquisition à la place de la prise en
compte des frais réels.
-Des abattements sont appliqués en fonction de la durée de détention (6% pour chaque année
de détention au-delà de la 5 eme et jusqu’à la 21 ieme. Puis 4% pour la 22eme année révolue de
détention.)
L’exonération totale des plus-values est acquise en 22 ans de détention. (30 ans si on tient compte de
prélèvements sociaux).
Après avoir appliqué les différents abattements, vous obtenez une plus-value immobilière nette qui sera
imposée à 19 %. Les prélèvements sociaux de 17.2 % seront calculés séparément avec un barème
d’abattement spécifique moins avantageux.
Une surtaxe est appliquée pour les plus-values immobilières de plus de 50 000 € après abattements .
Les plus-values immobilières pour une SCI à l’impôt sur les sociétés (IS)
Dans le cadre d’une SCI à l’impôt sur les sociétés (IS), les plus-values réalisées lors de la vente d’un bien
immobilier seront imposées comme des plus-values professionnelles et non comme des plus-values
immobilières classiques :
Le montant de la plus-value sera calculé par la différence entre le prix de cession du bien et sa valeur nette
comptable. C’est-à-dire que les amortissements réalisés sur le prix d’achat seront déduits du prix
d’acquisition et cela viendra considérablement augmenter le montant de la plus-value.
Il est généralement plus avantageux pour une sci familiale de rester au régime de l’IR, tandis qu’une
SCI constituée pour la gestion d’un patrimoine important, notamment dans la cadre d’une activité
professionnelle, aura souvent intérêt à opter pour l’IS.
Une plus-value réalisée avec une SCI à l’IS sera donc calculée sur une base plus importante et sera plus
fortement imposée.
Il faut donc étudier les gains procurés par les possibilités d’amortissement et les comparer au surcoût
sur la plus-value de cession pour bien choisir entre IS et IR.
De ce fait, le choix entre impôts sur la société et sur les revenus doit se faire en fonction de ce que l’on
compte faire des biens immobiliers. Si on les conserver indéfiniment, le choix du régime de l’impôt sur
les sociétés est le régime fiscal idéal.
SCI et TVA
La SCI n’est en principe pas soumise à la TVA : elle ne facture pas de TVA et ne récupère donc pas la taxe
sur ses achats.
En cas de location nue d’immeubles à usage industriel, commercial ou de bureau, il est possible d’opter
pour l’assujettissement à la TVA. Cette option doit être adressée par écrit au service des impôts et
indiquer le régime de TVA souhaité. En cas d’option, celle-ci prend effet le premier jour du mois au cours
duquel elle est exercée et peut être dénoncée à partir du 1er janvier de la neuvième année civile qui suit
celle au cours duquel elle a été exercée.
La location non meublée et non équipée à usage d'habitation ne peut pas être soumise à la TVA. En
revanche, en cas de location meublée, l'assujettissement à la TVA est automatique.
Dans quels cas opter pour la TVA ? L’option pour la TVA s’avère généralement intéressante lorsque la SCI
a un montant significatif de dépenses elles-mêmes grevées de TVA. Cela lui permet de la récupérer.
La société à responsabilité limitée est une société instituée par une ou plusieurs personnes qui ne
supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports.
Le critère distinctif de cette société réside donc dans la limitation de responsabilités des associés.
Il doit cependant être complété par un autre élément : le capital de la SARL est divisé en parts sociales
(et non en actions), qui, en principe, ne sont pas librement cessibles, de sorte que la prise en compte de
la personnalité de chaque associé est déterminante.
1. Caractéristiques de la SARL
Commercialité : la SARL est toujours commerciale par sa forme quel que soit son objet.
Personnalité morale : la SARL, même unipersonnelle a la personnalité morale
Associés : la position des associés dans une SARL est caractérisée par les règles suivantes :
Les associés ne sont pas nécessairement commerçants
La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Exceptions : les
banques demandent souvent l’engagement personnel des gérants et des principaux associés
en garantie de prêts qu’elles consentent à la société.
La limitation de la responsabilité des dirigeants associés au montant de leurs apports peut
être écartée en cas de liquidation judiciaire de la société.
Les associes ont le droit d’être informés, dans certaines conditions, de la marche de la
société. Ils délibèrent sur les comptes sociaux au cours d’une assemblée annuelle.
Les associes peuvent en toute hypothèse quitter la société ; ils ne sont pas prisonniers de
leurs parts.
Gérance et contrôle de la gérance : la SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants, obligatoirement
personnes physiques, pris parmi les associés ou en dehors d’eux.
Le gérant peut être révoqué librement par les associés, mais la révocation sans juste motif donne lieu à
des dommages intérêts.
Les limitations des pouvoirs des gérants sont licites, mais elles sont inopposables aux tiers ; quelles que
soient les clauses des statuts, la société est engagée à l’égard des tiers par tout acte des gér ants entrant
dans l’objet social).
L’intervention d’un commissaire aux comptes est nécessaire lorsque le total du bilan, le montant du
chiffre d’affaires ou le nombre des salariés excèdent certains seuils.
2. Intérêt de la SARL
C’est une société dont la constitution est aisée : peu d’associés, un capital social potentiellement réduit.
Son fonctionnement est simple, et les associés bénéficient de la limitation de leur responsabilité aux
apports.
Le choix d’une SARL est largement fonction des circonstances de fait propres à chaque entreprise.
Néanmoins, les tendances générales suivantes peuvent être dégagées :
Les grandes entreprises exigeant des capitaux importants qui ne peuvent être trouvés qu’en
faisant une offre au public sont naturellement conduites à adopter la forme de SA ;
Les petites entreprises qui permettent un investissement moins important et pour lesquelles
le souci de maintenir le caractère familial de l’affaire est prédominant s’orientent
généralement vers la SARL.( La souplesse des règles applicables aux SAS peuvent aussi les
inciter à choisir cette forme sociale.)
Pour les entreprises moyennes, la question se pose du choix entre la SARL, la SAS ou la SA.
L’avantage de la SARL sera la possibilité de réaliser des apports en industrie, un capital
librement fixé dans les statuts, la possibilité pour le conjoint de revendiquer la qualité
d’associé, la possibilité des clauses d’agrément.
Consentement :
Comme pour toute autre forme de société, le consentement des associés doit être réel et exempt de
vice.
Capacité :
Il n’est pas nécessaire que les associés d’une SARL aient la capacité requise pour être commerçants.
En effet, la souscription de parts de SARL est traitée comme un placement bien qu’elle soit un acte de
commerce.
Il en résulte :
Mineurs : Le mineur émancipé peut souscrire des parts de SARL
Le mineur non émancipé peut souscrire des parts de SARL
Majeurs : Le majeur sous sauvegarde de justice, le majeur sous curatelle, le majeur sous
tutelle et le majeur sous mandat de protection future peuvent souscrire des parts de SARL.
Couple : Deux époux peuvent constituer, entre eux ou avec des tiers, une SARL.
Si un des époux apporte un bien commun, il doit en informer son conjoint.
Personnes morales : les personnes morales peuvent être associées, dans les limites de leur
capacité juridique.
Objet social :
La SARL est commerciale par sa forme quelle que soit son objet, civile ou commerciale.
Comme pour toute autre société, cet objet doit être possible et licite.
A ces règles générales, il faut ajouter quelques dispositions spécifiques aux SARL :
Activités interdites aux SARL : c’est le cas des entreprises d’assurances, de capitalisation et
d’épargne ou d’exploitation d’un laboratoire de biologie médicale. D’autres activités sont
interdites implicitement à la SARL, en ce que d’autres formes sociales doivent
impérativement être utilisées.
La société qui exercerait l’une d’elles sous la forme de SARL serait nulle pour illicéité de son
objet.
Activités règlementées : diverses activités ne peuvent être exercées par les SARL que si
certaines conditions, relatives notamment à la qualification professionnelle des associés ou
des gérants sont remplies (officine par exemple, société d’architectes).
Nombre d’associés :
Une SARL peut être constituée valablement avec un seul associé.
Une Sarl ne peut pas comprendre plus de 100 associés. Si au cours de la vie sociale, le nombre des
associés devient supérieur à 100, la SARL dispose d’un délai de un an pour faire cesser cette situation. Au
terme de ce délai, soit le nombre des associés est ramené à 100max, soit la société est transformée en
société d’une autre forme.
Capital social :
Le montant du capital social est fixé par les statuts.
Une SARL peut donc se constituer avec 1 euro.
Bien évidemment, ce choix risque d’avoir des conséquences pour les associés et les dirigeants, qui se
verront demander par les créanciers de la société de garantir sur leurs patrimoines personnels les
engagements sociaux.
Les apports en nature doivent être intégralement souscrits dès la souscription des parts
correspondantes.
Chaque apport en nature doit faire l’objet d’une évaluation dans les statuts. Les associés ne peuvent en
principe fixer la valeur des apports en nature qu’au vu d’un rapport établi par un commissaire aux
apports, ce rapport étant lui-même annexé aux statuts.
L’intervention d’un commissaire aux apports est facultative : si aucun apport en nature n’a une valeur
supérieure à 30 000 euros et si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature n’excède pas la
moitié du capital social.
Les apports en numéraire peuvent n’être libérés que du cinquième, la libération du surplus devant
intervenir dans les 5 ans suivant l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
Concernant les apports en industrie, ce sont les statuts qui déterminent les modalités selon lesquelles
des parts sociales en industrie peuvent être souscrites.
L’apport en industrie sera donc possible dès lors que les statuts l’auront prévu.
Comme pour toute autre société, les apports en industrie ne contribuent pas à la formation du capital
social de la SARL.
Les associés apporteurs en industrie reçoivent des parts sociales en contrepartie de leur apport, c’est-à-
dire des parts qui leur donnent le droit de partager les bénéfices et l’actif net et de participer aux
décisions collectives.
Affectio societatis :
Conformément à la règle générale, les associes de SARL doivent être animés par l’affectio societatis.
Dénomination sociale :
La société doit être désignée par une dénomination sociale.
La dénomination sociale doit être précédée ou suivie des mots « société à responsabilité limitée » ou
« SARL ».
Durée :
La durée de la société est fixée à 99 ans maximum par la loi.
Elle court à compter de l’immatriculation de la société.
Statuts
Les statuts doivent être établis par écrit.
L’acte peut être sous signature privée ou notarié.
Les statuts sont plus ou moins détaillés selon la volonté des associés.
Cependant, les mentions suivantes sont obligatoires :
La forme juridique adoptée
La durée
La dénomination sociale
Le siège social
L’objet
Le montant du capital social
L’évaluation des apports en nature
Les modalités selon lesquelles peuvent être souscrites les parts sociales en industrie
La répartition des parts entre les associes
La libération des parts
Le dépôt des fonds correspondant aux apports en numéraire
Le choix du ou des gérants
La détermination des pouvoirs des gérants
La transmission des parts sociales
Le mode de consultation des associes
La majorité requise pour l’adoption des décisions collectives
Les dates d’ouverture et de clôture des exercices sociaux
La répartition des bénéfices et du boni de liquidation
les modalités de liquidation de la société
Les documents suivants devront le cas échéant être annexés aux statuts :
Le rapport du commissaire aux apports en cas d’apports en nature
L’état des actes accomplis pour le compte de la société en formation, avec indication pour
chacun d’eux, de l’engagement qui en résulte pour la société
Les statuts, établis par acte sous seing privé, doivent faire l’objet d’autant d’originaux que nécessaire à
l’accomplissement des formalités.
En pratique, cela implique 4 originaux : un pour le dépôt au siège social, un pour l’enregistrement, deux
pour le dépôt au greffe
Un exemplaire fait sur papier libre doit par ailleurs être remis à chaque associé de la SARL.
1. Le gérant de la SARL
Le gérant de la société n’a pas la qualité de commerçant : le commerçant est celui qui accomplit les actes
de commerce a titre professionnel et pour lui-même. Le gérant de la SARL n’accomplit pas d’actes de
commerce pour lui-même. Il n’est qu’un mandataire.
Ce sont les associés qui procèdent à la désignation du gérant, dans les statuts ou dans un acte postérieur
aux statuts.
Dans cette dernière hypothèse, la décision des associés doit être prise à la majorité des votes émis.
Dans le silence des statuts, le gérant est nommé pour la durée de la société.
Si le gérant est nommé pour une période déterminée, il n’a pas un droit au renouvellement automatique
de ses fonctions.
Les statuts peuvent prévoir la désignation d’un ou plusieurs gérants. Les statuts pourraient également
décider que ces gérants prendront leurs décisions de manière collégiale, dans le cadre d’un conseil de
gérance.
Rémunération du gérant
Aucune disposition légale ou règlementaire ne prévoit dans quelles conditions la rémunération du gérant
de la SARL est fixée.
Les fonctions du gérant de SARL peuvent être gratuites ou rémunérées.
Elle peut être prévue par les statuts ou par une décision postérieure.
La décision doit être formalisée y compris lorsque la société est une EURL et que l’associé unique se
trouve aussi être le gérant.
Pour que la révocation soit décidée par les associés, il faut tout d’abord convoquer une assemblée ou
organiser une consultation par écrit des associés. Sachant que c’est le gérant qui procède en principe à
l’une ou l’autre de ces initiatives, il est peu probable qu’il sollicite les associés afin qu’ils statuent sur sa
révocation.
Si le gérant refuse de convoquer l’assemblée, les associés peuvent effectuer une demande en justice
faite au président du tribunal de commerce statuant en référé ou désignation d’un mandataire chargé de
convoquer l’assemblée et d’en fixer l’ordre du jour.
L’assemblée ou les associés consultés par écrit vont ensuite statuer sur la révocation de gérant.
Pour que la décision soit prise, les associés favorables à la révocation doivent réunir plus de la moitié des
parts sociales.
Si la majorité requise n’est pas obtenues sur première consultation, il peut être organisé une seconde
convocation ou consultation, statuant à la majorité des votes émis.
La révocation pourra être entravée par deux facteurs :
Tout d’abord, il est envisageable que les statuts de la SARL subordonnent la décision de
révocation à l’obtention d’une majorité plus élevée ou ne prévoient pas de possibilité de
seconde convocation ou consultation
- ensuite le gérant associé prend part à la décision statuant sur sa propre révocation.
En effet, aucune disposition ne l’en empêche, et l’on se souviendra que tout associé peut
participer aux décisions collectives.
Par ailleurs, le gérant est révocable par les tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé.
Si les statuts ne contiennent pas de clause déterminant les pouvoirs du gérant, celui-ci peut accomplir
« tous actes de gestion dans l’intérêt de la société ».
Les actes de gestion doivent être entendus dans un sens large.
Ils peuvent comprendre des actes de disposition des biens sociaux, dans la mesure où ceux-ci
concernent, l’exploitation de l’entreprise, aussi bien que des actes d’administration.
L’acte est conforme à l’intérêt de la société s’il lui est utile ou profitable.
Lorsqu’il existe plusieurs gérants et que les statuts n’ont pas déterminé leurs fonctions respectives ni
précisé qu’ils doivent agir conjointement, chacun peut agir séparément, sauf le droit pour les autres de
s’opposer à toute opération non encore conclue.
La société est engagée même si les actes accomplis par le gérant n’entrent pas dans l’objet social « à
moins qu’elle ne prouve que le tiers sût que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer,
compte tenu des circonstances ». Preuve difficile à apporter d’autant plus que la loi écarte pour cela la
possibilité de faire état de la seule publication des statuts.
Cas particuliers :
Le gérant a le pouvoir de déplacer le siège social sur l’ensemble du territoire français.
Le gérant a aussi la possibilité de mettre les statuts en harmonie avec les dispositions impératives de la
loi et des règlements.
Ces deux pouvoirs sous réserve d’une ratification par les associés.
Le gérant d’une SARL ne peut accomplir les actes suivants sous peine de nullité :
Contracter un emprunt auprès de la société sous quelque forme que ce soit
Cela signifie que non seulement le gérant de la SARL n’est pas en mesure de contracter un
prêt avec sa société mais également que son compte courant d’associé ne saurait avoir un
solde débiteur.
Faire cautionner ou avaliser par la société un engagement envers les tiers : si le gérant ne
peut pas emprunter auprès de la SARL, il ne peut pas non plus lui demander de garantir
l’emprunt qu’il aurait effectué auprès d’un tiers.
Ces interdictions concernent également les conjoints, ascendants, descendants des gérants ainsi que
toute personne interposée.
Les conventions qui font l’objet d’un contrôle sont avant tout celles intervenues directement entre la
SARL et son gérant ou l’un de ses associés, directement ou par personne interposées.
Le contrôle s’étend ensuite aux conventions passées entre la SARL et une autre société dans laquelle le
gérant de la SARL aurait un intérêt : conventions conclues avec une société dont le gérant ou l’associé de
la SARL serait associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, directeur général, membre du
directoire ou du conseil de surveillance.
Un grand nombre de conventions sont cependant soustraites au dispositif de contrôle.
La procédure d’approbation des conventions règlementées entre la société et son gérant ou son associé
n’est en effet pas applicable aux conventions portant sur des opérations courantes et conclues à des
conditions normales.
Le gérant doit informer le commissaire aux comptes (s’il en existe un) des conventions intervenues entre
lui-même ou un associé et la SARL, dans un délai de un mois à compter de leur conclusion.
Le gérant ou le cas échéant le commissaire aux comptes, dresse un rapport, qui doit permettre aux
associés de connaitre les éléments essentiels de la convention, et notamment d’apprécier l’intérêt que la
société avait à conclure la convention.
Notons que le gérant informe le cas échéant le commissaire aux comptes, qui informe les associés des
conséquences des conventions conclues au cours de l’exercice précèdent et continuant à produire des
effets lors de l’exercice en cours.
Le système prévu est celui d’une approbation à posteriori, ce que l’on comprend par le fait que le texte
dispose que l’on soumet aux associés un rapport sur les conventions intervenues entre la société et le
gérant ou un de ses associés.
Mais le deuxième alinéa de l’article L 223-19 prévoit que ce n’est plus une approbation a posteriori mais
bien une approbation au préalable de l’assemblée qui doit intervenir lorsque la société n’a pas de
commissaire aux comptes et qu’elle conclut une convention avec son gérant non associé.
Les associés statuent en votant lors d’une assemblée, ou, si les statuts le permettent, par consultation
écrite.
L’associé ou le gérant intéressé ne prend pas part au vote et ses parts ne sont pas prises en compte pour
le calcul du quorum et de la majorité.
C’est donc une exception au principe selon lequel l’associé a le droit de participer aux décisions
collectives.
Le respect de cette règle est important, car la jurisprudence considère que l’approbation irrégulière,
c’est-à-dire celle à laquelle l’associé intéressé a participé, équivaut à un défaut d’approbation.
Serait également irrégulière une approbation intervenue sans le rapport du commissaire aux comptes, si
la Sarl en est dotée ou sans rapport du gérant.
Que se passe-t-il si un gérant conclut une convention avec la société mais sans la soumettre à
l’approbation de l’assemblée, ou sans obtenir cette approbation de l’assemblée ?
Dans cette hypothèse, elle reste valable, puisque le législateur a prévu qu’elle produisait ses effets « à
charge pour le gérant et s’il y a lieu, pour l’associé contractant, de supporter individuellement ou
solidairement, selon les cas, les conséquences du contrat préjudiciables à la société »
Si la société a subi un préjudice du fait du contrat non approuvé par l’assemblée des associes, le gérant
ou l’associé qui a contracté avec elle devra donc supporter ce préjudice et rembourser une somme
équivalente à la société.
La responsabilité civile du gérant de SARL est encadrée par des textes spéciaux qui édictent un certain
nombre de règles s’appliquant à toutes les hypothèses de responsabilité du gérant.
La loi prévoit que le gérant est responsable envers la société ou envers les tiers des infractions aux
dispositions législatives ou réglementaires applicables aux SARL, des violations des statuts, et des fautes
commises dans la gestion.
A l’égard des tiers, la responsabilité des gérants ne peut être engagée que s’ils ont commis une faute
séparable de leurs fonctions et qui leur soit imputable personnellement.
Responsabilité pénale :
Le gérant de la SARL supporte une responsabilité pénale particulière qui tient à l’existence d’infractions
spéciales, ne s’appliquant qu’à lui.
La plus importante de ces infractions est sans doute celle de l’abus des biens de la société.
Le gérant qui fait des biens de la société, de mauvaise foi, un usage contraire à l’intérêt social, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il est intéressé
personnellement encourt un emprisonnement de 5 ans et une amende de 375 OOO euros.
La responsabilité est aggravée lorsqu’il s’agit de sanctionner les montages impliquant des comptes
ouverts à l’étranger ou des sociétés étrangères.
Responsabilité fiscale :
Le gérant peut être condamné personnellement au paiement des impositions et pénalités dues par la
société lorsque, par des manœuvres frauduleuses ou par l’inobservation grave et répétée des obligations
fiscales, il a rendu impossible le recouvrement de ces impositions.
Le droit de vote
Chaque associé dispose d’un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu’il possède.
Ce principe est d’ordre public.
Le droit de vote s’exerce par principe dans les assemblées où sont convoqués les associés.
Ce n’est pas le seul mode possible ; les statuts peuvent en effet, prévoir que les décisions, ou certaines
d’entre elle, pourront être prises par consultation écrite des associes ou pourront résulter du
consentement de tous les associés exprimé dans un acte.
Pour les décisions ordinaires (approbation des comptes, désignation ou révocation des gérants,
approbation des conventions réglementées…), la majorité absolue est exigée, c’est-à-dire plus de la
moitié de l’ensemble des parts sociales, cela sur première convocation.
Sur deuxième convocation, la décision est prise à la simple majorité des voix exprimées, quel que soit le
nombre des associés présents (sauf stipulation des statuts).
Pour les décisions extraordinaires, autrement dit pour les décisions emportant modification des statuts,
il faut distinguer selon que la SARL a été constituée avant ou après la loi du 2 aout 2005 :
Avant le 2aout 2005 : la majorité exigée est celle des ¾ des parts sociales
Apres le 2 aout 2005 : les règles de quorum doivent être respectées ; l’assemblée ne
délibère valablement que si les associés présents ou représentés possèdent au moins, sur
première convocation, le quart des parts et, sur seconde convocation, le 5eme de celles-ci.
Majorité : 2/3 des parts des associés présents ou représentés.
Les associés d’une SARL ont droit aux dividendes, aux réserves et au boni de liquidation.
Les droits financiers des associés sont en principe égaux ; la loi n’interdit cependant pas la création de
parts sociales privilégiées.
N’étant pas des valeurs mobilières, les parts sociales ne sont pas négociables selon les modes simplifiées
du virement de compte à compte comme les actions.
Elles ne sont pas matérialisées par un titre mais résultent de la répartition prévue dans les statuts.
Elles se transmettent comme des créances :
La cession doit être constatée par écrit
La cession doit être portée officiellement à la connaissance de la SARL
L’opposabilité aux tiers résulte du dépôt des statuts modifiés au greffe du tribunal de
commerce
La cession doit être enregistrée, cette formalité fiscale entrainant l’exigibilité d’un droit de
3% à la charge du cessionnaire
Agrément obligatoire
Lorsque le cessionnaire pressenti est un tiers, tant le principe de l’agrément que ses modalités sont
d’ordre public.
Sauf si les statuts ont prévu une majorité plus forte, l’agrément du cessionnaire suppose le respect d’un
double majorité, à savoir, la majorité des associes représentant au moins la moitié des parts sociales.
Le consentement est réputé acquis si la société n’a pas fait connaitre sa décision dans les trois mois de la
notification.
En cas de refus d’agrément, l’associé peut obtenir le rachat de ses titres, soit auprès des associés ou d’un
tiers, soit auprès de la société.
Le rachat n’est dû que si le cédant détient ses parts depuis au moins deux ans, sauf si les titres ont été
recueillis par succession, liquidation de communauté ou donation au profit du conjoint, ascendant ou
descendant.
Les associés sont tenus d’acquérir ou de faire acquérir les parts du cédant dans les 3 mois du refus.
La société peut racheter elle-même les droits sociaux dans le même délai et réduire le capital social à
due concurrence.
Si à l’expiration du délai imparti, aucun rachat des parts n’est intervenu, l’associé peut réaliser la cession
initialement prévue.
Agrément facultatif
Les parts sont en principe librement cessibles entre les associés puisqu’il n’en résulte aucune violation du
caractère fermé de la société.
L’équilibre du pouvoir peut en revanche s’en trouver altéré du fait du bouleversement des majorités.
Aussi, les statuts peuvent prévoir l’agrément du projet avec une majorité plus réduite et des délais plus
courts.
Les opérations visées sont aussi notamment les transmissions par voie de succession ou en cas de
liquidation de communauté de biens entre les époux et les cessions entre conjoint, ascendant ou
descendant. Les statuts peuvent cependant prévoir une clause d’agrément. Elle ne peut jouer que si
l’héritier n’est pas encore associé.
Concernant le décès d’un associé, les statuts peuvent prévoir, que la société continuera avec les seuls
associés survivants et évincer ainsi par avance les héritiers.
Dans ce cas, l’héritier a droit à la valeur des droits sociaux, déterminées jour décès.
Chapitre 4 : Fiscalité de la SARL
Le régime par défaut dont relève la SARL est celui de l’impôt sur les sociétés. Ainsi, les bénéfices réalisés
par la société sont imposés à son niveau, et non à celui des détenteurs de parts sociales. Les associés
sont imposés de façon personnelle sur les rémunérations qu’ils perçoivent.
Le calcul de l’impôt
L’IS dû par la SARL est calculé en appliquant différents taux sur le résultat fiscal. Les taux varient en
fonction du niveau du résultat fiscal. Ainsi, il est appliqué le taux réduit de 15 % dans la limite des
premiers 38 120 euros de bénéfice réalisé par la société sur une base de 12 mois ; puis 28% pour les
premiers 50 000 euros. Au-delà de ce seuil, c’est le taux normal de 31 % qui s’applique.
Il est important de préciser que le taux réduit ne s’applique pas systématiquement à toutes les SARL.
Seules peuvent bénéficier du taux réduit d’imposition à l’IS, celles :
dont le chiffre d’affaires réalisé sur la période concernée est en deçà de 7 630 000 euros,
et dont le capital entièrement libéré est détenu au moins au ¾ par des personnes physiques ou
des personnes morales qui respectent ces mêmes conditions de libération et de répartition de
capital.
Le bénéfice imposable au titre de l’IS est obtenu en déduisant les rémunérations versées aux gérants.
Ici, les résultats sont imposés directement dans les mains des associés et non au niveau de l’entreprise.
La possibilité d’opter pour ce régime d’imposition est soumise à certaines conditions. L’option ne peut
s’appliquer que pour une durée maximum de 05 ans
Les rémunérations perçues par les associés ne sont pas déduites du bénéfice fiscal. Chaque associé est
imposé individuellement. La base imposable de chaque associé est composée des dividendes et
rémunérations qu’il a reçus durant l’exercice.
La SARL peut être dissoute pour toutes les causes prévues par les dispositions générales.
A la différence d’autres sociétés, la réunion des parts sociales en une seule main n’est pas une cause de
dissolution de la SARL, puisque celle-ci devient alors une EURL.
Il existe cependant des causes de dissolution propres à la SARL :
- Lorsque la société comprenant plus de 100 membres n’a pas fait cesser cette situation dans un
délai d’un an en ramenant le nombre de ses associés à 100 au plus ou en procédant à sa transformation
en une société d’une autre forme
- lorsque les associés n’ont pu délibérer valablement sur la décision à prendre à la suite de la
perte de la moitié du capital ou n’ont pu régulariser la situation de la société dans le délai de deux ans ;
En revanche, la société n’est pas dissoute par la liquidation judiciaire, la faillite personnelle, l’interdiction
de gérer ou une mesure d’incapacité frappant l’un des associés ; elle n’est pas non plus dissoute par le
décès d’un associé, sauf stipulation contraire des statuts.
La SA est une forme sociale qui attache peu d’importance à la personnalité des actionnaires.
La SA requiert un capital social d’une certaine consistance, émet des titres négociables (actions) et peut
faire des opérations d’offre public d’instruments financiers ou voir ses titres cotés sur un marché
règlementé.
La souscription ou l’achat d’actions de SA ne confère pas aux actionnaires la qualité de commerçant.
2. Avantages
La SA offre des instruments juridiques permettant de réunir efficacement les moyens nécessaires au
fonctionnement d’une entreprise commerciale importante.
-Tout d’abord, la SA est avec la SCA (société en commandite par actions) et la SE (société européenne),
l’une des trois formes de sociétés commerciales pouvant solliciter le public.
Même si moins de 1% des SA voient leurs titres échangés sur un marché règlementé, la possibilité de
pouvoir accéder un jour au monde prometteur de la bourse explique sans doute certains cas de recours
anticipé à cette forme sociale pourtant lourde.
-Ensuite, la situation faite par le droit fiscal au président du conseil d’administration de la SA, par ailleurs
directeur générale de la société (PDG), a longtemps été plus intéressante que la situation faite au gérant
majoritaire de la SARL. Elle l’est d’ailleurs encore au regard du régime de la sécurité sociale.
-On peut relever que la SA française, n’est pas comme dans d’autres pays de l’UE, réservée aux grandes
entreprises.
Elle peut aussi bien être utilisée par les vraies grandes entreprises, cotées ou non, que par des petites et
moyennes entreprises.
2. Inconvénients
Aujourd’hui, la SARL et la SAS sont choisies beaucoup plus fréquemment par les entrepreneurs
constituant une nouvelle société.
Chapitre 2 : la constitution de la SA
La constitution de la SA doit respecter des conditions de fond et de forme, qui s’ajoutent aux conditions
que doit respecter toute société lors de sa constitution.
La SA est toujours commerciale, quel que soit son objet.
Elle est le type de la société de capitaux groupant des associés qui peuvent ne pas se connaitre et dont la
participation à la société est fondée sur les capitaux qu’ils ont investis dans l’entreprise.
Consentement
Le consentement doit correspondre à une volonté réelle d’entrer en société et doit être exempt de vices.
Capacité
Il n’est pas nécessaire que les actionnaires de SA aient la capacité requise pour être commerçants.
Il en résulte que :
Le mineur émancipé peut librement souscrire des actions.
Le mineur non émancipé le peut également mais par l’intermédiaire de son ou ses
administrateurs légaux en cas d’administration légale, ou de son tuteur en cas de tutelle.
Le majeur protégé peut entrer dans une SA
Un étranger peut librement faire partie d’une SA
Les personnes morales peuvent être associés d’une SA.
Remarques : On observera simplement qu’il est strictement interdit à une SA de souscrire à ses propres
actions, soit directement, soit par une personne interposée.
L’auto-acquisition portant sur des actions déjà émises est en revanche règlementée, mais n’est pas
complètement interdite.
La SA est par ailleurs soumise, comme les autres sociétés par actions, à la règlementation sur les
participations croisées.
La première disposition vise à éviter qu’une société par actions ait dans ses actifs des actions d’une autre
société dont l’actif serait constitué de titres de la première société.
Ainsi, une société par actions A ne peut-elle souscrire des actions d’une autre société B, si B détient une
fraction du capital A supérieur à 10%.
Objet :
La Sa est commerciale par sa forme, quel que soit son objet, civil ou commercial.
Comme pour toute société, cet objet doit être possible et licite.
Il doit figurer dans les statuts.
Certaines activités lui sont interdites, il s’agit pour l’essentiel des activités formellement réservées par la
loi à un ou plusieurs autres types de société (exploitation d’un laboratoire d’analyses medicales…). La SA
serait alors nulle pour illicéité de son objet.
L’exercice de certaines activités règlementées implique que la SA obéisse à des règles spéciales (insertion
dans les statuts de clauses particulières...).
La SA est obligatoire pour les sociétés de crédit différé ou les sociétés d’économie mixte locale ou les
sociétés d’économie mixte à opération unique.
Les associés
La SA est la société qui est constituée entre les associés qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de
leurs apports, et dont le capital est divisé en actions.
Les associés sont donc des actionnaires et leur responsabilité est limitée, comme celle des associés de
SARL.
Une SA ne peut être constituée valablement que si elle comprend au moins deux associés.
La SA cotée doit comporter au moins 7 actionnaires lors de sa constitution, avec une possibilité de
dissolution judiciaire si ce minimum n’est pas respecté pendant plus d’un an.
Le capital de la SA
La SA doit être dotée d’un capital d’au moins 37 000 euros.
Par dérogation au principe général, le capital doit être supérieur ou peut être inférieur à 37 000 euros,
en vertu de dispositions législatives ou règlementaires applicables aux sociétés exerçant certaines
activités (sociétés coopératives, sociétés d’assurances).
Les apports
Les apports peuvent être effectués soit en numéraire, soit en nature.
Les apports en industrie sont interdits. En pratique, les personnes qui mettent à la disposition de la
société leurs connaissances techniques ou leurs services sont liées à cette société, selon les
circonstances, soit par un contrat de travail, soit par un contrat d’entreprise.
Les apports en numéraires doivent être libérés lors de la souscription de la moitié au moins de leur
valeur nominale.
La libération du surplus devra intervenir dans un délai ne pouvant excéder 5 ans à compter de
l’immatriculation de la société au registre du commerce et des sociétés, sur décision du conseil
d’administration ou du directoire.
Les apports en nature sont quant à eux intégralement libérés dès leur émission.
La description et l’évaluation des apports en nature doivent figurer dans les statuts définitifs soumis à la
signature des futurs actionnaires.
La loi prévoit l’intervention d’un commissaire aux apports, chargé d’établir un rapport sur l’évaluation
des apports en nature. (La loi autorise à se dispenser de cette procédure dans certains cas.)
2. Conditions de forme
Un projet de statuts est établi par un ou plusieurs fondateurs, qui déposent un exemplaire au greffe du
tribunal de commerce du lieu du siège social.
Une notice est ensuite publiée au bulletin des annonces légales et obligatoires et un prospectus soumis
au visa préalable de l’AMF est établi. = il faut un accord préalable de l’AMF.
Deux formules s’offrent à ceux qui veulent organiser une SA : la formule classique de la SA à conseil
d’administration d’une part, et la formule à directoire et conseil de surveillance d’autre part.
1. La SA à conseil d’administration
Enfin, toute personne physique ne peut pas exercer, simultanément, plus de 5 mandats
d’administrateur, de membre du conseil de surveillance, de directeur général, de membre du directoire
ou de directeur général unique dans des SA ayant leur siège social sur le territoire français.
Deux exceptions sont prévues par la loi :
L’une concernant les mandats d’administrateur exercés dans les sociétés contrôlées (seul le
mandat exercé dans la société mère est comptabilisé)
Ex : Mr X est administrateur d’une société A. La société A a deux filiales. Mr X peut être
administrateur dans les 3 sociétés, un seul mandat est comptabilisé.
Et l’autre concernant les mandats exercés dans les sociétés sœurs non cotées (les mandats
exercés dans des sociétés non cotées contrôlées par une même société, dans laquelle la
personne en question n’est pas administrateur, sont décomptés par un seul mandat à condition
que les mandats exercés à ce titre n’excède pas le nombre de 5).
Ex : si une société mère contrôle 5 sociétés sœurs différentes, non cotées, une même personne
physique ne détenant aucun mandat d’administrateur dans la société mère peut être
administrateur de toutes les sociétés sœurs, soit 5 mandats qui ne compteront que pour 1.
Les premiers administrateurs de SA sont nommés dans les statuts pour une durée de 3 ans maximum.
Ensuite, ceux-ci sont désignés par l’assemblée générale ordinaire et la durée de leur mandat ne peut pas
excéder 6 ans.
L’élection doit être prévue, sous peine de nullité, à l’ordre du jour. Sauf disposition contraire des statuts,
les administrateurs sont rééligibles.
En cas de décès ou de démission d’un administrateur, des règles spéciales de cooptation s’appliquent.
Le Code de commerce (art. L225-24) prévoit également une procédure de cooptation faisant intervenir le
conseil d'administration de la société anonyme. Or, la nomination d'un administrateur relève en principe
de la compétence de l'assemblée générale ordinaire. Par conséquent, la loi encadre de manière stricte la
possibilité offerte au conseil d'administration de coopter un nouvel administrateur.
Un troisième cas est à prendre en compte lorsque le nombre d'administrateurs est devenu inférieur à
trois, c'est-à-dire au minimum prévu par la loi. Dans cette situation, la loi ne permet pas au conseil
d'administration de coopter un nouvel administrateur. En revanche, les administrateurs restants doivent
convoquer immédiatement l'assemblée générale ordinaire en vue de compléter l'effectif du conseil et
régulariser la situation. L'assemblée des actionnaires pourra alors nommer un nouvel administrateur en
vue de satisfaire au minimum légal.
Si le conseil néglige de procéder aux nominations requises ou de convoquer l'assemblée, la loi permet à
tout intéressé de demander en justice la désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée
générale afin de procéder aux nominations ou de ratifier ces dernières. Ce mandataire est désigné par le
président du tribunal de commerce statuant sur requête (art. R225-18 du Code de commerce).
Il n'est pas nécessaire de convoquer spécialement l'assemblée pour procéder à la ratification. Celle-ci
devra simplement être inscrite à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale ordinaire.
Si la nomination par le conseil d'administration n'est pas ratifiée par l'assemblée, les délibérations prises
et les actes accomplis antérieurement par le conseil n'en demeurent pas moins valables.
A contrario, si la nomination du nouvel administrateur est ratifié par l'assemblée, elle doit alors faire
l'objet de mesures de publicités en vue d'informer les tiers.
Dans une SA, le conseil d’administration se réunit aussi souvent que l’intérêt de la société l’exige et se
charge de toute question intéressant la bonne marche de la société.
Il ne peut néanmoins pas empiéter sur les pouvoirs des autres organes sociaux, notamment les pouvoirs
conférés à l’assemblée générale. Il est obligatoirement réuni au moins une fois par an pour examiner les
comptes annuels et convoquer l’assemblée générale annuelle.
Le conseil d’administration d’une SA est animé par un président.
Les modalités et la forme des convocations sont précisées dans les statuts et il n’est pas nécessaire de
fixer un ordre du jour sur celles-ci.
Pour que les délibérations soient valables, un quorum doit être respecté et aucune clause des statuts ne
peut y déroger.
Ainsi, au moins la moitié des membres du conseil d’administration doivent être présents. Les décisions
sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés, à moins que les statuts ne
prévoient une majorité plus élevée. Un registre de présence doit être tenu et signé par les
administrateurs présents.
Nommé par le conseil d’administration parmi ses membres, le président du conseil d’administration
doit obligatoirement être une personne physique, âgée de 65 ans maximum (sauf clause contraire des
statuts).
La durée de sa nomination ne peut pas excéder celle de son mandat, il est rééligible et peut être
révoqué à tout moment. C’est le conseil d’administration qui fixe sa rémunération et il peut également
bénéficier de stock-options et d’attributions d’actions gratuites.
Le président du conseil d’administration est chargé d’organiser et de diriger les travaux du conseil
d’administration, il veille au bon fonctionnement des organes sociaux et vérifie que les administrateurs
sont en mesure d’accomplir leur mission. Il dispose d’une voix prépondérante lorsqu’une délibération
du conseil d’administration est en situation de partage des voix. C’est également ce dernier qui est
chargé de convoquer, de présider et de diriger le conseil, et de veiller à ce que les administrateurs
disposent des informations nécessaires.
Enfin, le président peut être également le directeur général de la société (président directeur général),
il détiendra alors également le pouvoir exécutif.
Le directeur général est le représentant légal de la société et il détient le pouvoir exécutif. Il est nommé
par le conseil d’administration et doit obligatoirement être une personne physique. La loi ne prévoit
aucune limitation à propos de la durée de ses fonctions et il obéit aux mêmes règles que le président
concernant la limite d’âge.
Sauf clause contraire des statuts, il ne doit pas être obligatoirement administrateur (excepté si les postes
de président et de directeur général sont fusionnés).
Le directeur général dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la
société. Ces pouvoirs sont limités par l’objet social et par ceux attribués aux organes sociaux. Il peut
demander au président de réunir le conseil sur un ordre du jour déterminé. Il a une obligation
d’information envers les administrateurs.
Les règles relatives au régime sociale et fiscal, ainsi qu’au cumul avec un contrat de travail, sont les
mêmes que celles prévues pour le président
Ensuite, un plafond spécial de mandat lui est applicable : une personne physique ne peut pas exercer
plus d’un mandat de directeur général ou de membre du directoire, dans des sociétés ayant leur siège
social sur le territoire français.
Il existe néanmoins deux dérogations :
Il est possible d’exercer un second mandat dans une société filiale (type SAS, mais pas d’une
autre SA),
Et il est possible d’exercer un autre mandat dans une autre société à condition que celle-ci ne
soit pas cotée. Le plafond global de 5 mandats (vu précédemment) lui est également applicable.
Le directeur général est révocable à tout moment par le conseil d’administration, et peut donner lieu à
des dommages et intérêts en l’absence de juste motif. Il peut également démissionner mais engage sa
responsabilité en cas de préjudice à la société.
Enfin, le directeur général peut proposer au conseil d’administration de nommer des directeurs généraux
délégués pour l’assister, dans la limite de 5 directeurs généraux délégués maximum.
Le conseil d’administration fixe, en accord avec le directeur général, les pouvoirs et la durée de ces
derniers, attribués aux directeurs généraux délégués. Les conditions relatives à la nomination, à la
rémunération et à la cessation des fonctions obéissent aux mêmes règles que pour le directeur général.
Structure pyramidale de la SA avec conseil d’administration :
2. La SA à directoire et conseil de surveillance
Il faut obligatoirement être une personne physique pour pouvoir être nommé membre du directoire. La
loi n’exige pas d’être actionnaire de la SA pour pouvoir être nommé à ce poste, sauf clause statutaire
pouvant fixer un nombre minimum d’actions à posséder pour pouvoir être membre du directoire.
Un membre du directoire ne peut pas être membre du conseil de surveillance. La limite d’âge prévue
par la loi est de 65 ans, sauf clause contraire prévue par les statuts. Les membres du directoire sont
nommés pour une durée prévue par les statuts, et qui doit être comprise entre 2 et 6 ans. Si les statuts
n’apportent aucune précision à ce sujet, la durée du mandat est de 4 ans.
Il existe également des cas d’incompatibilité. Une personne interdite d’activité commerciale ne peut pas
être nommée membre du directoire. De plus, les fonctions de membre du directoire et de commissaire
aux comptes sont incompatibles. Enfin, les mêmes cas que les administrateurs sont applicables aux
membres du directoire.
Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance, et en aucun cas par les statuts
ou par l’assemblée générale. C’est également le conseil qui nomme le président du directoire et les
éventuels directeurs généraux.
Lorsqu’un siège du directoire se libère, le conseil de surveillance doit le pourvoir dans le délai de 2 mois.
A défaut, tout intéressé peut demander au président du tribunal de commerce de procéder à la
nomination d’un membre du directoire, à titre provisoire.
F) Le fonctionnement du directoire
Les modalités relatives aux convocations du conseil et à la périodicité de ceux-ci sont prévues par les
statuts.
Un quorum est nécessaire pour pouvoir délibérer, la moitié des membres du directoire doivent être
présents. Les décisions sont prises, sauf disposition statutaire prévoyant une majorité plus forte, à la
majorité des membres présents ou représentés. La tenue d’un registre de présence et de procès-verbaux
de réunion n’est pas prévue par la loi.
Le directoire est soumis à quelques obligations : Il doit tout d’abord présenter trimestriellement au
conseil de surveillance un rapport sur la marche de la société. Il est enfin possible d’utiliser des moyens
de visioconférence ou de télécommunication pour délibérer, excepté pour l’examen des comptes
annuels
Le rôle du conseil de surveillance est de contrôler les organes de direction de la SA. Son statut
ressemble à celui du conseil d’administration bien que ce dernier s’immisce dans la gestion de la société,
contrairement au conseil de surveillance.
Il est composé, comme le conseil d’administration, de 3 à 18 membres (exceptionnellement, ce
maximum peut être de vingt-quatre en cas de fusion, pendant une période de trois ans). Aucun membre
du directoire ne peut être membre du conseil de surveillance.
A) Conditions pour être nommé membre du conseil de surveillance
Schéma :
Remarques
Les avantages par rapport à la SA à conseil d’administration
Tout d’abord, la SA à directoire et conseil de surveillance permet de scinder nettement la direction et le
contrôle de la SA, alors qu’une SA à conseil d’administration ne le fait qu’en partie étant donné que le
conseil d’administration participe aux décisions de gestion.
Ensuite, contrairement aux administrateurs, les membres du directoire peuvent obtenir des dommages
et intérêts quand ils sont révoqués sans juste motif.
De plus, aucune règle n’est imposée aux membres du directoire concernant le cumul de leur poste avec
un contrat de travail, alors que pour les administrateurs, il faut que le contrat de travail soit antérieur à
leur nomination en tant qu’administrateur et seul un tiers des administrateurs peut effectuer ce cumul.
Enfin, les actionnaires de SA à directoire et conseil de surveillance exercent un meilleur contrôle sur la
direction de la société, car certaines décisions nécessitent l’autorisation du conseil de surveillance (qui
est composé de membres élus par les actionnaires).
Suivant l’objet de la réunion des actionnaires d’une SA, l’assemblée générale sera ordinaire ou
extraordinaire. A noter que l’assemblée générale des actionnaires doit avoir lieu au moins une fois par
an.
L’assemblée générale ordinaire des actionnaires d’une SA sera notamment réunie dans le cadre de
l’approbation des comptes annuels et de l’affectation du résultat de l’exercice, de la nomination ou du
renouvellement des organes de direction.
Par contre, la réunion de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires d’une SA sera nécessaire
pour prendre toutes les décisions qui entraîneront une modification des statuts de la SA.
Le pouvoir de convocation d’une assemblée générale dans une SA appartient au conseil d’administration,
au directoire, au conseil de surveillance, aux commissaires aux comptes, aux mandataires de justice
désignés par les actionnaires représentant au moins 5% du capital, au liquidateur pour une société en
liquidation et aux administrateurs provisoires.
La convocation à l’assemblée doit intervenir au moins 15 jours avant la date prévue pour la tenue de
l’assemblée. Les statuts en déterminent les modalités : Lettre simple, courrier électronique… Avant toute
assemblée, les actionnaires pourront exercer leur droit à communication ou de consultation de certains
documents.
On signalera que toute décision ayant pour conséquence l’augmentation de l’engagement des
actionnaires doit être prise à l’unanimité.
La validité des délibérations prises en assemblée générale extraordinaire est subordonnée au respect des
conditions de quorum et majorité suivantes :
Sur première convocation : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins
25% des actions ayant droit de vote et les décisions sont prises aux deux tiers des voix dont
disposent les actionnaires présents ou représentés ;
Sur deuxième convocation : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins
20% des actions ayant droit de vote et les décisions sont prises aux deux tiers des voix dont
disposent les actionnaires présents ou représenté.
Les actions de préférence peuvent être utilisées à la fois pour attribuer des avantages patrimoniaux et
extra-patrimoniaux.
Il est tout d’abord possible de créer des actions de préférence auxquelles on attribue un droit de vote
modifié. Il peut s’agir d’actions :
Sans droit de vote, à condition que ces titres ne représentant pas plus de la moitié du capital
social pour les sociétés non cotées,
Ou avec un droit de vote supérieur à celui attaché aux actions ordinaires, comme un droit de
vote double, voire multiple uniquement dans les SAS.
Le droit de vote attaché aux actions de préférence peut être supprimé de manière temporaire ou
définitive.
Ensuite, les actions de préférence peuvent bénéficier de droits financiers privilégiés, notamment en
matière de droit aux bénéfices. Il peut s’agir d’actions :
Avec un droit à un dividende prioritaire, ces actions auront ainsi le droit de prélever en
premier un dividende. Les autres actions auront droit à un dividende uniquement sur le
solde du bénéfice distribuable après imputation du dividende prioritaire ;
Avec un droit à un dividende d’un montant supérieur à celui attribué aux autres actions ;
Avec un droit correspondant à un pourcentage du résultat distribuable…
L’interdiction des pactes léonins, qui consistent à priver un actionnaire de tout droit au
bénéfice ;
L’interdiction de distribuer des dividendes en l’absence de bénéfice distribuable,
L’interdiction de prévoir un intérêt fixe sur le résultat (clauses d’intérêts fixes).
Les avantages patrimoniaux peuvent également prendre d’autres formes, avec notamment :
Enfin, plusieurs autres avantages peuvent être attachés aux actions de préférence, comme par exemple :
Chapitre 5 : Fiscalité de la SA
L'option est valable pour une durée de 5 exercices sans renouvellement possible.
Chapitre 6 : La dissolution de la SA
Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés sont applicables aux SA (arrivée au terme,
extinction de l’objet social, réunion de toutes les actions en une seule main, liquidation judiciaire, clause
statutaire, dissolution judicaire pour justes motifs).
De même, l’assemblée générale extraordinaire peut, en toute hypothèse, décider la dissolution anticipée
de la société.
Toutefois, si la société a émis des obligations, l’assemblée générale des obligataires peut exiger le
remboursement des obligations et la société peut l’imposer.
La SA dont les actions sont admises aux négociations sur le marché règlementé ou sur un
système multilatéral de négociation (SA cotées) peut être dissoute sur décision du tribunal de commerce
à la demande de tout intéressé lorsque le nombre des actionnaires se trouve réduit à moins de 7 depuis
un an.
Toutefois, le tribunal saisi à la demande de dissolution peut accorder un délai de 6 mois au plus pour
régulariser la situation.
Enfin, si le montant des capitaux propres devient inferieur à la moitié du capital social, le conseil
d’administration ou le directoire est tenu, dans les 4 mois qui suivent l’approbation des comptes ayant
fait apparaitre cette perte, de consulter les actionnaires et de décider s’il y a lieu à dissolution anticipée
de la société.
Si la dissolution est écartée, la société doit au plus tard à la clôture du 2eme exercice suivant celui au
cours duquel la constatation des pertes est intervenue, reconstituer ses capitaux propres à concurrence
d’une valeur au moins égale à la moitié du capital ou, à défaut, réduire son capital d’un montant au
moins égal à celui des pertes qui n’ont pas pu être imputées sur les réserves.
Cas pratique :
- Henri : 75 ps
- Paul : 75 ps
- Marc : 25 p
- Luc : 75 ps
Sous-traitance pour l’installation des échafaudages. Luc souhaite reprendre en direct. Il souhaite acquérir
pour 15k d’échafaudages. Aucun contrat n’est encore signé. Paul s’y oppose.
Luc peut très bien agir seul et acheter 15k d’échafaudages. Cet achat correspond bien à l’objet social.
Inclure des clauses limitatives de pouvoir comme l’accord de tous les gérants, quel montant…
Paul souhaite conclure un contrat de travail pour d’avantage de sécurité avec la société. Il n’effectue à ce
jour que des missions de gérance.
Emma, la fille de Luc, évoque le fait que passer en SAS serait une bonne idée. Qu’en pensez-vous ?
Une SARL peut être transformé en SAS si tous les associés sont d’accord.
Pour cela il faudra obligatoirement nommer un CAC, nommer un président.
La SAS offrirait plus de liberté statutaire sinon pas d’intérêts majeurs de passer en SAS.
Marc est un peu inquiet de la gestion des de Luc et Paul. En regardant à l’extérieur, il remarque
que Paul et Luc sont chers et que le CA a diminué. Que peut-il faire ?
En parler lors de l’AG mais ne pourra rien faire de plus.
Partie 5 : La SAS
Créée par la loi du 1994 pour remédier aux inconvénients des SA. Elle offre aux entrepreneurs une forme
d’organisation et de fonctionnement qui procèdent essentiellement de l’accord des parties.
Les règles prévues pour la SA s’appliquent à la SAS lorsque la loi ne prévoit pas de dispositions spéciales
ou lorsque les statuts ne décident pas d’y déroger.
1. Constitution de la SAS
A) Conditions de fond
La SAS est soumise aux conditions de constitution communes à toutes les sociétés. (Voir introduction)
Les règles relatives à la constitution de la SA (qui ne fait pas appel à l’offre public) s’appliquent.
Associés
SAS pluripersonnels est créée par au moins deux associés, personnes physiques ou personnes morales.
SAS Unipersonnelle comprend un associé unique. Choix effectué à la constitution ou à la suite de la
réunion de toutes les actions entre les mains d’un associé unique.
Capital social
Le montant du capital social est librement fixé par les statuts.
La SAS peut être constituée avec un capital variable.
B) Conditions de forme
2. Le fonctionnement de la SAS
A) La direction
La SAS exige un président.
En principe, c’est le seul organe légalement obligatoire.
Le président
Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une personne morale, associée ou non.
Les conditions de désignation sont déterminées dans les statuts.
C’est le représentant de la société.
Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société, dans la
limite de l’objet social.
Il doit respecter les clauses statutaires limitatives de pouvoir.
Dans ses relations avec la société, il agit dans l’intérêt social.
Les clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers.
Les dirigeants engagent leur responsabilité dans les conditions de droit commun.
La liberté statutaire
Les statuts déterminent les conditions dans lesquelles la société est dirigée. Ils prévoient le nombre de
dirigeants, les conditions d’accès à la fonction, leur rémunération, la durée des fonctions, les conditions
de révocation, et les conditions de cumul des fonctions avec un contrat de travail.
Les statuts peuvent donc prévoir qu’une ou plusieurs personnes autres que le président, portant le titre
de directeur général (DG) ou de directeur général délégué (DGD) exercent les pouvoirs reconnus par la
loi au président.
La SAS aura alors plusieurs représentants légaux, sous réserve que ces dirigeants soient mentionnés au
RCS.
Décision collective requise si elle est prévue dans les statuts : toutes les autres décisions.
Le droit de vote
Un associé ne peut pas être totalement ou définitivement privé par les statuts de son droit de vote.
Les statuts peuvent en revanche le limiter.
Les statuts peuvent différencier le nombre de voix accordé à certains associés par rapport aux autres
associés.
Clause d’inaliénabilité
Ces clauses permettent d’interdire aux associés la cession de tout ou partie des actions pour une durée
max de 10 ans.
Cela peut permettre de créer un noyau stable d’actionnaires.
Clause d’agrément
Ces clauses impliquent la soumission de la cession d’actions à l’agrément de la société.
Ces clauses sont autorisées entre associés et éventuellement en cas de succession.
Elles permettent aux associés en place de contrôler l’admission d’un nouvel associé.
En cas de refus d’agrément, la société doit racheter les actions ou les faire acquérir par un ou plusieurs
associés ou par des tiers agréés.
Si la société les rachète, elle doit les céder ou les annuler dans les 6 mois.
Clause d’exclusion
Ces clauses obligent l’associé à céder ses actions et à quitter la société.
Les statuts doivent prévoir les motifs et les modalités de cette exclusion. Si les statuts ne précisent pas le
prix de la cession des actions, le prix est fixé conventionnellement ou selon une procédure d’expertise
prévues par le code civil.
L’associé unique exerce la totalité des pouvoirs reconnus aux associés d’une SAS pluripersonnelle.
Il peut s’auto désigner président.
Il approuve les comptes après rapport au CAC s’il en existe un, dans les 6 mois de la clôture de l’exercice.
Il ne peut déléguer ses pouvoirs.
Ses décisions doivent être répertoriées dans un registre.
Les associés contrôlent la gestion des dirigeants au moins une fois par an, lors de l’examen de comptes
annuels.
Le contrôle légal des comptes est effectué par le CAC selon certaines conditions :
- Nomination volontaire
- Nomination obligatoire :
o SAS qui dépassent un des 3 seuils : 4 M€ de bilan/8M€ de CAHT/effectif moyen de 50
salariés
o Les associés représentant 1/3 du capital
o SAS qui sont contrôlées ou qui contrôlent la société en cas de dépassement des
seuils
- Demande en justice : par un ou plrs associés représentant au moins 10% du capital.
Pour éviter que le dirigeant ou des actionnaires d’une SAS ne profitent de leurs fonctions pour conclure à
leur profit une convention désavantageuse pour la société, le code de commerce prévoit une procédure
applicable à certaines conventions.
-Conventions intervenues directement entre la société et son président / ou l’un de ses dirigeants/ ou
l’un de ses actionnaires disposant d’une fraction des droits de vote supérieure à 10% ou s’il s’agit d’une
société actionnaire, la société la contrôlant = aucune autorisation préalable nécessaire. Le CAC ou le
président présente pour approbation (vote) un rapport sur les conventions conclues par la société. Les
conventions non approuvées produisent leurs effets à l’égard des tiers. Elles ne sont pas nulles. Par
contre, l’associé qui le souhaite peut poursuivre le responsable des conséquences préjudiciables à la
société de ces conventions.
-Conventions interdites : interdiction pour le président et les autres dirigeants personnes physiques de
contracter des emprunts, de se faire consentir un découvert ou de faire cautionner ou avaliser par la
société un engagement. Interdiction étendue aux conjoints, ascendants, descendants des dirigeants
concernés ou toute personne interposée = nullité
-conventions libres : conventions courantes conclues à des conditions normales = aucune procédure ou
sanction.
3. Evolution de la SAS
Le capital peut être augmenté ou réduit de la même façon que les SA.
Augmentation de capital
AGE
-par apport en numéraire
Droit préférentiel de souscription : tout actionnaire a proportionnellement au montant de ses actions, un
droit de préférence à la souscription des actions nouvelles émises.
Ce mécanisme permet aux actionnaires de maintenir leurs droits politiques.
- Par apport en nature
Evaluation par un CAA.
- Par incorporation des réserves
Cette opération permet à la société de renforcer sa situation financière vis-à-vis de ses créanciers en
modifiant uniquement la structure de ses capitaux propres, sans apport supplémentaire.
Les actions nouvellement émises sont attribuées gratuitement aux actionnaires à proportion des actions
qu’ils détiennent déjà.
Réduction de capital
AGE
La réduction de capital ne doit pas porter atteinte à l’égalité entre les actionnaires. Chacun verra une
partie de ses actions annulées, à proportion de celles qu’il détenait.
La réduction en capital permet d’assainir la situation financière de la société, en cas de perte, afin de
faire coïncider le montant du capital social et celui des capitaux propres.
B) Transformations
C) Dissolution
Si le montant des capitaux propres est inf à la moitié du capital, les associés doivent pouvoir décider
d’une dissolution anticipée de la société (idem SA ou SARL).
Tout d’abord, le statut de dirigeant assimilé salarié permet de bénéficier de la même protection sociale
que celle prévues pour les salariés, qui est plus complète que celle des TNS.
Le régime TNS est surtout moins avantageux en matière de retraite et ces derniers doivent souvent
l’anticiper et la compléter avec des placements immobiliers, de l’épargne, des contrats loi madelins…
Ensuite, certains dirigeants assimilés salariés (ceux qui ne possèdent moins de la moitié du capital social)
peuvent cumuler leur poste de dirigeant avec un contrat de travail, sous respect de certaines conditions.
Le cumul d’un mandat social avec un contrat de travail permet aux chefs d’entreprises assimilés salariés
de cotiser au régime d’assurance chômage des salariés si pôle emploi reconnaît l’existence d’un lien de
subordination.
Ce cumul ne sera toutefois pas possible pour les gérants égalitaires.
Enfin, il y a un dernier avantage conséquent pour les dirigeants assimilés salariés qui sont par ailleurs
associés ou actionnaires : leurs dividendes, peu importe leur montant, ne sont pas soumis aux cotisations
sociales, contrairement à ceux perçus par les TNS associés.
Exercices
3. M. X souhaite créer une société qui a pour objet l’exploitation d’un fonds de commerce
de téléphone mobile. Il aimerait attribuer à la société son propre nom.
5. SAS créés récemment par M. X pour offrir aux clients des prestations de véhicule de
tourisme aux chauffeurs. M. X étant lui-même le chauffeur. Il a déposé hier son dossier
au CFE et vous demande s’il peut débuter son activité dès aujourd’hui, il croule sous les
demandes.
7. Mme Laura est gérante d’une SNC. Les associés souhaiteraient nommer à ses cotées un
second gérant. Mme Laura prétend que cela n’est pas possible.
8. Mme Hélène est gérante de la SARL Patrimoine dont elle possède 52% des parts. Elle
souhaite conclure un contrat de travail de gestionnaire de patrimoine.
9. L’article 10 des statuts de la SCI Le clos du Roy est ainsi rédigé : « les associés renoncent
expressément à la faculté de révoquer le gérant ».
11. Mme Laure, gérante d’une SNC dont l’objet social est Bar, tabac, presse, loto souhaite
diversifier ses activités et décide de recruter un chef cuisinier pour offrir à ses clients des
services de restauration.
12. Mme Hélène, gérante de la SARL Patrimoine dont l’objet social est le conseil en
investissement, très satisfaite des performances de la société dont elle estime être
largement responsable, décide de s’attribuer une prime de fin d’année de 5000€.
13. L’article 12 des statuts de la société Le Clos du Roy dont l’objet social est l’exploitation
d’un immeuble subordonne tout acte supérieur à 15000€, à l’autorisation des associés.
Mr Claude, gérant, décide de signer un devis d’un montant de 16500€ pour réparation
de la plomberie.