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Droit des Sociétés

Chapitre 1 : Définition et classification des sociétés

1. Définition de la société et éléments constitutifs

La définition de la société est donnée par l’article 1832 du Code Civil.


L’article 1832, dans sa rédaction actuelle est rédigé comme suit « la société est instituée par deux ou
plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, d’affecter à une entreprise commune des biens ou
leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Elle
peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l’acte de volonté d’une seule personne. Les associés
s’engagent à contribuer aux pertes ».

Deux des trois éléments constitutifs de la société sont énoncés par cet article :
 D’une part, la mise en commun de biens ou d’une activité : c’est cette activité que l’on
désigne par le terme « d’industrie ».
 D’autre part, la finalité de cette mise en commun, qui est la participation au résultat, que
celui-ci soit positifs (bénéfices ou économies), ou négatif (pertes).

Un troisième élément est nécessaire à la constitution d’une société, mais qui n’est pas exigé
formellement par le texte : c’est la volonté de s’associer, que l’on désigne par le terme d’affectio
societatis.

En principe, la société découle d’un contrat liant deux ou plusieurs personnes. La pluralité d’associés
apparait clairement dans l’alinéa 1er de l’article 1832 du Code Civil. La quasi-totalité des sociétés en
France sont en effet constituées par plusieurs personnes.
En outre, le législateur s’est aperçu que la majorité de ces sociétés n’étaient que des sociétés de façade
et qu’en réalité elles étaient des sociétés unipersonnelles. Ainsi, nombre de SARL étaient des sociétés de
famille. C’est pour éviter ces sociétés de façade que le 11 juillet 1985 le législateur a prévu qu’une
société peut être instituée dans les cas prévus par la loi uniquement, par l’acte de volonté d’une seule
personne. Plus précisément, cette loi avait créé un seul type de société unipersonnelle à savoir
l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL). En réalité il s’agit d’une SARL avec un seul
associé.
En 1999, création de la société par actions simplifiée unipersonnelle ou SASU
Lorsque la société est unipersonnelle, elle ne naît plus d’un contrat mais d’un acte juridique unilatéral,
mais le droit commun des sociétés reste dans une grande partie soumise au droit des contrats.

La société n’est pas le seul groupement de personnes, mais elle est le seul groupement de personnes à
but lucratif. En effet, l’on distingue deux types de groupements à savoir les groupements à but lucratifs
et les groupements à but non lucratifs :
- Les groupements à but lucratif : ces derniers désignent des groupements intéressés avec des associés
qui partagent des bénéfices.
- Les groupements à but non lucratif : il s’agit d’un groupement à but désintéressé. Il s’agit des
associations. En effet, la loi de 1901 définit l’association comme étant un groupement de personnes
formé dans un but autre que de partager des bénéfices. Les associations sont nombreuses en France.
Dans certains cas, il est même difficile de distinguer association et société (les grands clubs sportifs ont
longtemps été constitués sous forme d’associations).
Si la nature de la société est indifférente, la structure de la société et son fonctionnement sont
identiques.
Si différences il y a, elles procèdent de la règlementation propre à l’activité économique exercée : ainsi
des règles strictes encadrent la pharmacie ou les établissements de crédits par exemple, mais pour
autant, les deux obéissent aux mêmes règles de base du droit des sociétés.

Ces règles varient en fonction du modèle de société choisi.

Les aspirants associés devront se poser la question du degré de risques tolérés, de la compatibilité du
projet entrepreneurial, de l’utilité de la personne juridique, ainsi que de la liberté qu’ils souhaitent avoir
dans l’organisation de la société. Tableau récapitulatif annexe.

2. La classification des sociétés

Il existe de nombreuses catégories de sociétés en droit français.


On oppose ainsi les sociétés personnifiées, aux sociétés non personnifiées
On distingue les sociétés civiles, des sociétés commerciales
On oppose également les sociétés de personnes, aux sociétés de capitaux.
On distingue la société, de l’entreprise individuelle

• Sociétés personnifiées et sociétés non personnifiées

Une distinction classique oppose les sociétés personnifiées et les sociétés non personnifiées, c’est-à-dire,
les sociétés qui ne sont qu’un contrat de société et celles qui ont fait les démarches nécessaires à
l’acquisition de la personnalité morale.
La majorité des sociétés demandent leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés, et
deviennent de ce fait, des sujets de droit distincts de leurs membres.

Les associés choisissent parfois de ne pas accomplir cette formalité, et leur société est alors une société
en participation.

Il peut encore advenir que les associés n’aient même pas conscience d’avoir constitué une société ou
bien que tout ou partie d’entre eux refusent cette qualification, et le juge donnera tout de même à ce
groupement la qualification de société, s’il peut en caractériser les éléments ou simplement l’apparence.
La société est alors une société créée de fait.
• Sociétés civiles et sociétés commerciales

Les sociétés civiles sont le principe, les sociétés commerciales l’exception sur le plan théorique.
Il est cependant à noter qu’en pratique, les sociétés commerciales sont plus nombreuses que les sociétés
civiles.

L’article 1845 alinéa 2 du Code Civil formule une règle de principe : « ont le caractère civil toutes les
sociétés auxquelles la loi n’attribue pas un autre caractère à raison de leur forme, de leur nature ou de
leur objet ».
Une société est donc par principe civile, sauf à ce qu’un texte particulier lui confère la qualification de
société commerciale.

L’article L 210-1 du code de commerce dispose : « le caractère commercial d’une société est déterminé
par sa forme ou par son objet » avant d’énumérer plusieurs sociétés commerciales à raison de leur
forme et quel que soit leur objet.
Les sociétés commerciales par la forme sont la société en nom collectif, la société en commandite
simple, la société à responsabilité limitée, et les différentes formes de sociétés par actions, à savoir, la
société anonyme, la société par actions simplifiée, la société en commandite par actions et la société
européenne.

La société qui a revêtu une de ces formes est commerciale, et ce même si elle exerce une activité civile.
La société qui n’a pas adopté l’une des formes précédemment citées peut tout de même avoir un
caractère commercial, en raison du fait qu’elle exerce une activité commerciale.

• Sociétés de personnes et sociétés capitaux

On qualifie de sociétés de personnes, les sociétés dans lesquelles les associés se groupent en
considération de leur personnalité, c’est à dire intuitu personae = c’est la volonté de s’associer avec
quelqu’un en particulier. Pour la société de capitaux, il n’y a pas d’intuitu personae.

Dans ces sociétés, les associés doivent agréer, tout nouvel associé, le cédant étant tenu de demeurer
dans la société en cas de refus d’agrément de l’acquéreur, et décider si un évènement affectant la
personne de l’un d’eux (décès notamment) s’oppose ou non à ce que la société continue son activité.

Les sociétés de personnes ont un caractère contractuel très marqué, elles sont caractérisées par l’intuitu
personae qui existe entre les associés et la responsabilité indéfinie de ceux-ci sur leurs biens personnels.
Au regard du droit fiscal, les sociétés de personnes sont dotées d’une personnalité morale semi
transparente ou transparente. Fiscalité à l’IR, on dit alors qu’il y’a une transparence fiscale (on fait
comme s’il n’y avait pas de sociétés au niveau fiscal = tout tombe dans ma poche). Il n’y a pas de
distinction fiscale. Les associés paient l’impôt selon le mode de taxation.

Les sociétés de capitaux (société anonyme ou société en commandite par actions) sont des sociétés dont
le régime n’est pas fondé sur la personnalité des associés. Ceux-ci ne se connaissent généralement pas et
peuvent, sauf dérogation, céder librement leurs actions.
Les sociétés de capitaux sont en principe caractérisées par la faiblesse de l’intuitu personae entre les
associés qui se choisissent en fonction de leur moyen. En outre, elles ont une personnalité morale
opaque sur le point fiscal car elles sont soumises à l’impôt sur les sociétés. Fiscalité à l’IS, ici c’est la
société qui paie l'impôt (taux d’imposition sur les sociétés : 25%, taux réduit à 15% de 0 à 42 500). Je
choisis chaque année si je me verse des dividendes.
Ces dividendes sont taxés au niveau de l’imposition de la personne physique.

Possibilité de changer entre IR et IS :


 Quand je suis à l’IR et que je veux basculer à l’IS je peux mais cela est possible dans les 5 ans max.
suivant la création de l’entreprise. Passer ces 5 ans, je ne pourrais plus changer.
 A l’inverse, je peux basculer à l’IR pendant 5 ans max., après je repasse obligatoirement à l’IS.
Exception pour la SARL de famille, elle peut rester à vie à l’IR.

En pratique, les clauses statutaires tendent à réduire le clivage qui existe entre ces deux catégories de
sociétés (par exemple l’on peut introduire une clause d’agrément dans les sociétés anonymes ou prévoir
des clauses de préemption ou des clauses d’exclusion).

• Distinction entre la société et l’entrepreneur individuel

Depuis 2022, l’EIRL (patrimoine pro et perso scindé en deux) n’est plus accessible. On a gardé le fait de
pouvoir affecter son patrimoine.
L’entreprise individuelle ne forme qu’une seule et même personne avec l’entrepreneur, tandis que la
société est une personne « morale » distincte de son associé, même s’il est seul.
Les formalités de constitution sont plus légères pour une entreprise individuelle que pour une société.
En effet, il suffit de déposer un dossier auprès du CFE (centre de formation des entreprises).
Les sociétés doivent établir des statuts et procéder à des formalités complémentaires telles que la
publicité dans un journal d’annonces légales.

Focus Patrimoine et engagement des biens :

L’entrepreneur individuel est responsable sur son patrimoine personnel de l’ensemble des dettes
professionnelles.
Les biens acquis en commun avec le conjoint sont également concernés.
La résidence principale d’un entrepreneur individuel est insaisissable par les créanciers professionnels.
La loi permet de protéger ses autres biens immobiliers non affectés à un usage professionnel en
procédant à une « déclaration d’insaisissabilité devant notaire ».
La société ayant une personnalité autonome, elle dispose d’un patrimoine propre.
En cas de pertes, l’associé n’est pas inquiété sur le patrimoine personnel, sauf en cas de faute de gestion
prouvée.
Depuis le 1er février 2022, le statut d’EIRL n'existe plus mais le statut de EI évolue par le fait que il y’a
une limitation du patrimoine (protection des biens personnels)
Le statut du conjoint collaborateur va être limité dans le temps car la loi pousse vers le statut avec
rémunération.
Chapitre 2 : Le contrat de société : Condition de validité du contrat de société

La constitution de la société repose, aux termes mêmes de l’article 1832 du code civil, sur un acte
juridique dont la validité suppose le respect des différentes conditions.

Outre les conditions de droit commun applicables à tous les contrats, les conditions spécifiques au
contrat de société sont la mise en commun d’apports, la vocation aux résultats et l’affectio societatis.
Le défaut de l’une de ces conditions conduit à envisager le régime des nullités.

1. Les conditions générales

En application de l’article 1128 du code civil, concernant les contrats de société conclu avant le 1er
octobre 2016, quatre conditions sont nécessaires à la validité du contrat de sociétés, à savoir :
- Le consentement des parties
- Leur capacité à contracter (majeur capable)
- Objet certain : contenu du contrat
- Cause licite : finalité du contrat

• Le consentement des associés

Il convient de s’assurer que le consentement existe et qu’il n’est pas vicié.


Le contrat de société n’est valablement formé que si les associés y consentent, ce qui correspond à
l’affectio societatis. = volonté de s’associer
Lors de la constitution de la société, le consentement de l’associé s’exprime par la conclusion des statuts.
En cours de vie sociale, le consentement de l’associé au contrat de société s’exprime par l’acte d’apport
ou par l’acte d’acquisition de titres, à titre gratuit ou onéreux.

En application de l’article 1130 du code civil, le consentement de l’associé ne peut être vicié, ce qui peut
emporter annulation de la société.
Le dol est assez fréquemment retenu.
On dénomme dol, l'ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le consentement qu'une des
parties à un contrat n'aurait pas donné, si elle n'avait pas été l'objet de ces manœuvres. Le dol suppose à
la fois, de la part de l'auteur des manœuvres, une volonté de nuire et, pour la personne qui en a été
l'objet, un résultat qui lui a été préjudiciable et qui justifie qu'elle obtienne l'annulation du contrat fondé
sur le fait que son consentement a été vicié.
• La capacité à contracter

 La capacité à contracter des personnes physiques

La capacité de jouissance ou d’exercice requise des associés personnes physiques varie selon le type de
société.

Les sociétés dans lesquelles les associés ont la qualité de commerçants exigent la capacité commerciale
comme les sociétés de personnes, ce qui en interdit l’accès au mineur non émancipé.
Depuis la loi du 15 juin 2010, l’accès aux sociétés conférant la qualité de commerçant à leurs membres
est ouvert au mineur émancipé, à condition qu’il ait obtenu en justice l’autorisation d’être commerçant.
L’accès est également ouvert aux majeurs, à condition qu’ils ne soient frappés d’aucune mesure
d’interdiction, d’incompatibilité ou de protection (curatelle ou tutelle).

L’accès aux sociétés ne conférant pas à leurs membres la qualité de commerçant est plus largement
ouvert : un mineur non émancipé ou un majeur protégé peut avoir la qualité d’associé.
Mais cette capacité de jouissance ne s’accompagne pas d’une pleine capacité d’exercice.
Leur entrée en société, de même que l’exercice des prérogatives d’associés, supposent que les règles de
représentation ou d’assistance, propres à chaque régime de protection, soient respectées.
Il faut tenir compte sur ce point de la loi du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des
majeurs et des mineurs.

La situation des étrangers appelle également quelques précisions.


La capacité d’un étranger, qu’il s’agisse d’une personne physique ou d’une personne morale, dépend de
sa loi nationale et non de la loi française.
Ainsi, pour déterminer si un étranger peut être associé d’une société française, il faut se référer à sa loi
nationale.
Les non ressortissants résidents en France doivent détenir un titre de séjour régulier.

 La capacité à contracter des personnes morales

Les personnes morales de droit privé (sociétés, associations, congrégations religieuses, syndicats…)
peuvent avoir la qualité d’associé.

La situation des personnes morales de droit public (État et collectivité publique) est plus complexe.
L’État peut souscrire au capital d’une société quelconque.
Les collectivités publiques (communes, départements, régions), sauf autorisation accordée par décret en
Conseil d’État, ne peuvent pour leur part prendre des participations que dans les sociétés qui ont pour
objet l’exploitation des services publics locaux ou des activités d’intérêt général.
Elles peuvent en revanche créer librement des sociétés d’économies mixtes locales.
• L’objet certain (l’activité de l’entreprise)

L’objet de la société c’est son programme. Il faut distinguer ici l'objet de l’obligation des associés, parties
au contrat de société.
L’obligation des associés est de faire un apport, de partager le bénéfice et de supporter les pertes
éventuelles.
L’objet du contrat de société, est de constituer une société de type déterminé.
L’objet de la société, peut être défini comme le programme dont la société se dote dans ses statuts,
c’est-à-dire les activités qu’elle envisage de réaliser.
L’objet social doit satisfaire à certaines conditions, empruntées du droit commun des contrats.
L’objet social doit être déterminé, possible et licite.

L’objet social doit tout d’abord être déterminé.


De ce point de vue, la société ne saurait avoir un objet universel.
Cela s’explique aussi par la nécessité de déterminer la nature civile ou commerciale de la société ainsi
que le régime qui lui est applicable.
De nombreuses activités sont règlementées, et supposent que la société qui les exerce satisfasse à des
conditions particulières, en termes d’autorisations administratives ou de diplômes détenus par les
dirigeants sociaux.
L’étendue de l’objet social permet également de délimiter les pouvoirs des dirigeants sociaux.

L’objet social doit ensuite être possible.


Si la réalisation de l’objet social était impossible, ou si elle devenait impossible en cours de vie sociale
(par exemple parce que la société s’est donnée pour seul objet d’exploiter un bien qui a été détruit), la
société devrait se trouver dissoute.

L’objet social doit être licite.


La société ne peut se livrer à des activités qui seraient contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs.

• Cause licite (la finalité de l’entreprise = a quoi elle sert)

La cause de la société, c’est la raison, le motif pour laquelle la société a été constituée.
La cause de la société ne doit pas être confondue avec l’objet social.
La cause de la société est bien l’objectif poursuivi par les associés grâce à la société, alors que l’objet
social correspond à l’activité assignée à la société et qui permettra de réaliser cet objectif grâce aux
moyens mis à la disposition de la société, notamment par l’opération d’apport.

Elle doit être licite, c’est-à-dire n’être pas contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
L’illicéité est une cause de nullité de la société, qui est elle-même une cause de dissolution, aucune
régularisation n’est possible.
2. Les conditions spécifiques au contrat de société

Le contrat de sociétés dit satisfaire à trois conditions qui sont appréciées en la personne de chacun des
associés.

- La réalisation d’apports
- La participation aux résultats
- La volonté de s’associer : affectio societatis

• Les apports

Les apports sont constitués par les biens dont les associés transfèrent la propriété ou la jouissance à la
société et en contrepartie desquels ils reçoivent des parts ou des actions.
Dans certains types de sociétés, un associé peut aussi apporter son industrie, c’est-à-dire mettre à la
disposition de la société ses connaissances, son travail, ou ses services.

Il n’y a véritablement d’apports que si l’associé reçoit, en rémunération des biens qu’il transmet à la
société, des parts sociales ou des actions soumises aux aléas de la société.

Chacun des associés doit obligatoirement avoir fait un apport.


Cette règle vaut pour toutes les sociétés, y compris les sociétés unipersonnelles, les sociétés en
participation ou les sociétés créées de fait.
Il n’est pas nécessaire que les apports des associés soient d’égale importance ou de même nature.
Le moyen par lequel l’associé est devenu propriétaire du bien est sans influence sur la validité de
l’apport (emprunt, libéralité)

2.2 Les différents types d’apports

1) Apport en numéraire

On entend par apport en numéraire, tout apport qui a pour objet une somme d’argent.
Il ne doit pas être confondu avec l’avance en compte courant qui a la nature d’un prêt consenti par
l’associé à la société = l’apport en compte courant associé c’est un prêt à la société, elle devra nous
rembourser mais ne donne pas de droit supplémentaire.
Dans les deux cas, il y a remise d’une somme d’argent, mais dans le premier, l’associé reçoit en
contrepartie des droits sociaux, tandis que dans l’autre il n’est que préteur.

Il faut distinguer par ailleurs la souscription et la libération de l’apport en numéraire.


Par la souscription, l’associé s’engage à effectuer un apport d’un montant déterminé ; la société n’est
créée qu’autant que la totalité du capital a été souscrite.
Par la libération, l’associé exécute son engagement, c’est-à-dire, verse la somme promise.

2. Apport en nature

L’apport en nature est l’apport d’un bien autre que de l’argent ou de l’industrie.
Ce peut être un bien corporel (immeuble, matériel) ou incorporel (clientèle civile ou commerciale,
brevet, contrat…)
Le principal problème de l’apport en nature est celui de l’évaluation.
La loi impose donc à certaines sociétés une procédure d’évaluation des apports en nature par un expert,
le commissaire aux apports.

La mise à disposition peut se faire en propriété ou en jouissance.

- En pleine propriété

L’apport en propriété est réalisé :


Par le transfert à la société de la propriété des biens apportés ; Et par la mise de ces biens à disposition
effective de la société.

L’apporteur doit s’engager par écrit, soit dans les statuts, soit dans un acte distinct (acte d’apport) que
l’apporteur signe en même temps que les statuts et qui y sont annexés.
La clause doit préciser la nature et la valeur du bien.
La société devient propriétaire du bien apporté.
Elle peut donc en user et en abuser, elle en supporte également les risques.
Le bien peut disparaitre, par vol ou accident, la société perdra l’apport sans que cela ait un impact sur la
situation de l’apporteur.

L’opposabilité aux tiers de ce transfert de propriété implique que la société soit dotée de la personnalité
juridique.
Ainsi, le transfert de propriété intervient seulement au jour de l’immatriculation au registre du
commerce et des sociétés.

Nb : la société en participation étant dépourvue de personnalité morale, son patrimoine n’est pas
opposable aux tiers.
Ainsi, même si l’apport est translatif de propriété dans les rapports entre associés, à l’égard des tiers, les
biens mis à la disposition de la société sont soit la propriété d’un seul associé, si la propriété indivise de
l’ensemble des associés.

De même, pour certains biens (immeubles, fonds de commerce...) le transfert de propriété n’est
opposable aux tiers qu’après accomplissement de certaines formalités de publicité.

L’apporteur reçoit des droits sociaux à hauteur de la valeur du bien transmis à la société.
- En jouissance

L’apport en jouissance est la mise à disposition d’un bien au profit de la société, pour un temps
déterminé, sans transfert du droit de propriété.
La société peut user librement du bien mais l’apporteur en reste le propriétaire.
L’intérêt de cette formule pour l’apporteur tient au fait que celui-ci a l’assurance de récupérer son bien à
la disparition de la société : ce bien ne sera pas compris dans le partage et sera soustrait à l’action des
créanciers sociaux puisqu’il ne fait pas partie du patrimoine social.
L’apport en jouissance peut porter sur tous les biens susceptibles d’un apport en propriété (immeuble,
fonds de commerce…)
S’il porte sur des choses fongibles (ex alimentaire) (par exemple des valeurs mobilières), la société
devient propriétaire des biens apportés, à charge pour elle, à l’expiration de la période convenue, d’en
rendre une quantité et une valeur égales.

- L’apport en usufruit ou en nu propriété

L’apport en usufruit confère à la société la qualité d’usufruitière.


L’usufruit concédé à une personne morale ne peut excéder trente ans.

L’apport en nu propriété donne à la société la certitude de récupérer à l’avenir tous les attributs de la
pleine propriété, lorsque l’usufruit temporaire par nature, aura disparu.

Les apports en démembrement s’inscrivent le plus souvent dans une stratégie patrimoniale et fiscale de
transmission d’un patrimoine.

Exemple : je suis propriétaire d’un immeuble donc je suis usufruitier et je vais transmettre la nue-
propriété. Je peux y habiter, le louer et percevoir les loyers.
L’avantage : il faut que l’usufruit s’arrête (souvent décès) pour que le nu-propriétaire devient pleine
propriété de l’immeuble.
Abattement de 100 000€ entre parents et enfant pour l’imposition puis voir barème (souvent 20%).

3. Les apports en industrie

Il y a apport en industrie lorsqu’un associé met à disposition de la société ses connaissances techniques,
son travail, ou ses services.
Les apports en industrie sont possibles dans les sociétés commerciales, sauf dans les sociétés par actions
(exception faite de la SAS)
Les apports en industrie doivent être mentionnés dans les statuts. A défaut, ils sont considérés comme
inexistants.

L’apport en industrie ne participe pas au capital social.


L’apporteur ne peut donc pas être rémunéré par des titres représentant une fraction du capital.
Néanmoins, les parts ou actions pour les SAS, reçues en contrepartie de l’apport donnent droit au
partage des bénéfices et de l’actif net.
En outre, ces parts et actions donnent le droit de participer aux décisions collectives et de voter.
J’ai le nombre de parts identiques à l’associé qui apporte le moins en numéraire SI PAS EVALUE.

Société constituée avec 1000€ de capital : 100 parts de 10€. Cette société est détenue par deux associés
A et B à égalité. Un autre associé C se joint et apporte son savoir-faire que l’on estime à 500€.
- Montant du capital social avant l’intégration de C : 1000 €
- Montant du capital social après l’intégration de C : 1000€ (l’apport en industrie ne rentre pas
dans le capital social).
- Nombre de parts après l’intégration de C : 150 parts.
- A la fin de l’année, le bénéfice net est de 3 600€ : 1/3 chacun.

Cas des apports de biens communs entre époux :

Les apports de biens communs au capital d’une société par actions, ne nécessitent pas de formalités
particulières.
L’associé n’est pas tenu d’avertir son époux sauf si l’aliénation porte sur un immeuble ou un bien meuble
commun soumis à publicité.
Les deux points essentiels à retenir sont les suivants :
 Seule la personne qui souscrit les actions, même au moyen de biens communs, aura la qualité
d’associé et les droits qui en découlent.
 Les actions souscrites au moyen de biens communs tombent dans la communauté et sont donc
partagées en cas de liquidation de la communauté

Dans certaines sociétés (telles que les SARL), et globalement les sociétés autre que part actions (sociétés
civiles…), l’associé doit avertir son époux dès lors qu’il envisage d’apporter un bien commun à la société,
et doit le justifier dans l’acte d’apport. Une mention est généralement intégrée dans les statuts de la
société ou dans l’acte d’augmentation de capital.
Pour certains types d’apports tels qu’un fonds de commerce ou un immeuble, l’associé doit
obligatoirement obtenir le consentement préalable de son époux.
Le défaut d’information et/ou le défaut de mention dans l’acte entraîne la nullité de l’opération
d’apport, excepté si l’époux ratifie l’opération. L’époux aura la possibilité d’exercer l’action en nullité
dans les deux ans suivant la prise de connaissance de l’acte et au plus tard dans les deux ans qui suivent
la dissolution de la communauté.
Le conjoint aura la possibilité de demander à devenir associé pour la moitié des parts acquises si
l’apport porte sur un bien autre qu’un immeuble ou un fonds de commerce.
Si l’apport porte sur un immeuble ou fonds de commerce : si la revendication est concomitante à
l’apport, l’acceptation ou l’agrément donné à l’apporteur emporte automatiquement l’acceptation du
conjoint ; si la revendication est postérieure à l’apport, le conjoint pourra être soumis à l’agrément es
associés si les statuts le prévoient. Si le conjoint n’est pas agréé, seul l’apporteur a la qualité d’associé
pour la totalité des parts sociales.
IR : je paye des impôts sur les bénéfices que je les distribue ou que je les mette en réserve.

Tandis qu’à l’IS, je paye les impôts sur les bénéfices uniquement si je distribue des dividendes.

3. Participation aux résultats de l’exploitation

Il résulte de l’article 1832 du code civil que la société peut être constituée soit pour partager les
bénéfices provenant de l’action commune, soit pour tirer profit des économies qu’elle procure.
Il faut aussi que les associés contribuent aux pertes, cette contribution étant la contrepartie
indispensable de leur vocation aux bénéfices et aux économies.
La collectivité des associés est appelée chaque année à statuer sur la part des bénéfices de l’exercice
écoulé qui sera mise en distribution.
Cependant, elle peut aussi décider de ne pas distribuer immédiatement les bénéfices, mais de les
affecter à des comptes de réserves.
Chaque associé doit contribuer aux pertes
La contribution aux pertes est la quote-part qui incombe normalement à chaque associé dans le montant
des pertes sociales.
Il ne faut pas confondre avec l’obligation qui pèse sur lui, dans certaines sociétés, à l’égard des créanciers
sociaux. En pratique, la contribution aux pertes ne concerne que les rapports entre les associés entre eux
ou avec la société, alors que l’obligation aux dettes concerne les rapports des associés avec les tiers.

La première utilité de cet élément du contrat de société est qu’il permet de caractériser ce contrat et de
le distinguer d’autres relations juridiques dans lesquelles les parties mettent une valeur à disposition des
autres.
C’est notamment le cas de l’association qui a un but autre que le partage d’un bénéfice entre ces
membres.

D’autres qualifications peuvent être écartées ou retenues au moyen de ce critère.


Si une personne ne participe pas au bénéfice de la société, mais reçoit tout de même une contrepartie,
sous la forme d’une rémunération fixe, indépendante du succès des affaires de la société, elle n’est pas
associée, mais elle est dans la position d’un préteur, d’un salarié ou d’un entrepreneur, selon la nature
de la valeur mise à la disposition de la société et les conditions de cette mise à disposition.
De même, si une personne apporte une somme d’argent à la société et se voit promettre que quoiqu’il
arrive, elle récupèrera cette somme, elle ne court pas de risques sociaux. Elle n’est donc pas associée
mais là encore préteur.
Il est possible que les qualités d’associé et de préteur soient cumulées par la même personne : c’est le
cas lorsqu’un associé fait un versement en compte courant.

Si la vocation aux bénéfices et aux économies doit exister au profit de tous les associés, il n’est pas
nécessaire qu’elle soit égale pour tous, d’où la validité des clauses d’inégalité de traitement.
Toutefois, certaines limites ne sauraient être franchies : Le second alinéa de l’article 1844-1 du code civil,
édicte une interdiction ferme sanctionnée par le mécanisme de la clause réputée non écrite.
Il s’agit de la clause léonine, c’est-à-dire attribuant la totalité des bénéfices ou l’exonérant de la totalité
des pertes ou au contraire, faisant une trop mauvaise situation à un associé, le privant de toute part du
profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes.

4. Affectio societatis

Bien que l’article 1832 du code civil ne comporte aucune mention formelle de cet élément constitutif, la
qualification de « contrat de société » au sens de ce texte est subordonnée à l’existence, d’une condition
de nature psychologique : l’affectio societatis.
Selon la jurisprudence établie, celle-ci se définit comme la volonté de chaque associé de collaborer
effectivement à l’exploitation du fonds dans un intérêt commun et sur un pied d’égalité avec les autres
associés.

L’affectio societatis conserve trois applications en droit positif :


- La première voit l’affectio societatis jouer un rôle de critère de qualification.
La jurisprudence exige en effet que l’on fasse la preuve de l’affectio societatis lorsqu’on invoque
l’existence d’un contrat de société.
Cette exigence prend toute son importance lorsque la question de la qualification d’un contrat en société
en participation ou en société créée de fait, contre la volonté de tout ou partie des associés, est posée au
juge.
 La deuxième utilisation de l’affectio societatis est liée à la notion de société fictive.
La preuve de la présence de l’affectio societatis empêchera le juge de considérer la société comme fictive
et donc nulle. Plus précisément, en présence d’une société établie, il appartiendra à celui qui en
invoquera la nullité d’établir l’absence d’affectio societatis des associés.
 La dernière application de la notion se manifeste en cours de vie sociale.
Les associés peuvent ne plus s’entendre et l’affectio societatis peut alors disparaître. Cette disparition
n'entraîne cependant pas automatiquement la dissolution de la société. Ce n’est que si la mésentente
entre associés paralyse le fonctionnement de la société que la dissolution pourra être prononcée par le
juge, ainsi que le prévoit l’article 1844-7, 5 du code civil.

Cas des sociétés unipersonnelles :


Compte tenu de l’existence d’un associé unique, il n’y a pas, dans les sociétés unipersonnelles, d’affectio
societatis, au sens habituel de cette notion qui a été conçue en fonction d’une pluralité d’associés.
Mais l’associé unique doit avoir la volonté de se comporter comme un « associé », c’est-à-dire, ici,
comme le membre d’une personne morale, en respectant l’objet social de celle-ci dans sa gestion
quotidienne et en évitant toute confusion entre les biens qui composent le patrimoine social et ses biens
personnels.

Cas pratique : Tony, Hakim et Louise sont tous les 3 ingénieurs en biochimie. Ils souhaitent créer
une société pour exploiter de la spiruline. Tony a 21 ans et il peut apporter des instruments de
laboratoire d’une valeur de 2 000€ et il amènerait en plus la somme de 2 000€. Hakim a 22 ans
et lui souhaite apporter un local qu’il a reçu par succession au décès de ses parents valant 10
000€. Et enfin, Louise ne peut apporter que son travail et ses amis estiment que ça vaut 5 000€.
Sarah est la sœur d’Hakim, dont il est tuteur car elle est mineure voudrait participer au projet et
apporter 1 000€. Ils veulent créer une SAS.

Questions :
1. Vérifiez la capacité des associés ?

Dans certains types de sociétés dites commerciales la qualité de commerçant est exigée (Société
de personnes, SNC) et dans certains autres types, la qualité de commerçant n’est pas
exigée comme la SAS qui est une société commerciale mais qui n’exige pas la qualité de
commerçant (SA, SAS et SARL).
Tony, Hakim et Louise ont la capacité juridique. Sarah est mineure et n’a pas la capacité
juridique mais dans les sociétés commerciales n’exigeant pas la qualité de commerçant il est
possible d’avoir la capacité juridique sous l’accord de son tuteur, dans ce cas Hakim son frère.
Elle peut avoir la qualité d’associée mais les actes ne seront pas faits par elle mais par son
représentant légal.

2. Déterminez la nature des apports indiqués.

Tony : Apport numéraire et apport en nature.


Hakim : Apport en nature
Sarah : Apport en numéraire
Louise : Apport en industrie

3. Est-ce que l’apport de Louise est réalisable ?

Les apports en industrie ne sont pas possibles dans toutes les sociétés à l’exception de la SAS et
SARL, il faut également que ce soit mentionné dans les statuts.
Il est réalisable mais ne comptera pas dans le montant total du capital social.

4. Quel est le montant du capital social ?

Rentre dans la constitution du capital social les apports en numéraires et les apports en nature.
Les apports en industrie ne rentrent pas dans le montant du capital social.
Dans ce cas : 15 000€

5. S’il y a du bénéfice, comment est-il réparti ?

Le bénéfice est partagé à proportion des parts mais la personne qui apporte en industrie a elle
aussi droit à des parts.
Dans ce cas, il faut donc recalculer le nombre de parts :
- Tony : 4000 / 20 000 = 20%
- Hakim : 10000 / 20 000 = 50%
- Sarah : 1000 / 20 000 = 5%
- Louise : 5000 / 20 000 = 25%

Si pas le montant de l’apport en industrie : on prend le montant du plus petit apporteur.

6. L’intervention d’un commissaire aux apports est-elle nécessaire ?

Oui car c’est une SAS avec apport en nature réalisé dès la création. Il doit vérifier et évaluer les
apports en nature et en industrie. Les apports doivent être évalués par un commissaire aux
apports.

Exception faite si tous les associés ont décidé à l’unanimité que le commissaire aux apports
n’est pas obligatoire. Attention : possible que si :

- Aucun apport en nature n’a une valeur > 30k€


ET
- Si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature <= ½ du capital social

Donc ici obligatoire car apport en nature = 12k€/15k€ (capital social).

7. La volonté des amis suffit-elle à créer une société ?

Non, il faut aussi des statuts, l’enregistrement de la société et la réalisation des apports.

Chapitre 3 : la création de la société

1. Les statuts

Les statuts désignent l’acte qui matérialise le contrat de société et qui en précise les caractéristiques
ainsi que les règles de fonctionnement.
Les statuts doivent être établis par un écrit, lequel peut être sous seing privé ou notarié.
L’intervention d’un notaire est obligatoire lorsque les statuts constatent l’apport d’un immeuble, et
d’une manière générale, chaque fois qu’il y a matière à publicité foncière.

Le contrat de société est conclu au jour de la signature des statuts, qui marque l’échange des
consentements entre les associés.
A compter de cette date, la société est constituée.
C’est donc à cette date qu’il convient de se placer pour apprécier si les conditions requises pour la
validité du contrat de société sont remplies.

Les associés étant parties au contrat de société, les statuts s’imposent à eux par application du droit
commun des contrats.
Il en va ainsi des associés ayant signé les statuts lors de la constitution de la société que pour ceux ayant
acquis des parts ou actions à la suite d’une cession de titres ou d’une augmentation de capital
postérieure.
En effet, chaque associé est censé avoir pris connaissance des statuts dont il a accepté toutes les clauses.

Les clauses statutaires organisant le fonctionnement de la société s’imposent également aux dirigeants :
ils doivent nécessairement en suivre les règles de fonctionnement définies par les associés.

2. Réalisation des apports

Il faut distinguer la phase de souscription des parts ou des actions de la société, par laquelle l’associé ou
l’actionnaire prend l’engagement de réaliser un apport, de la phase de libération de ces parts ou actions,
lors de laquelle le souscripteur doit mettre effectivement les biens ou l’activité faisant l’objet de l’apport
à la disposition de la société.
Suivant la forme sociale considérée et le type d’apport souscrit, il doit y avoir concomitance ou non entre
souscription et la libération des parts ou des actions.
Les apports en nature sont en générale exécutés dès l’émission ou la souscription des parts ou actions
correspondantes.
Les modalités de versements des apports en numéraire varient quant à elles suivant les sociétés et
suivant les statuts.
Les conditions de versement de l’apport en numéraire fait à une société civile ou à une SNC sont ainsi
déterminées librement par les statuts, tandis que dans la SARL, l’article L 223-7 du Code de commerce
impose de libérer les parts sociales représentant un apport en numéraire d’au moins un cinquième de
leur montant dès la souscription, la libération du surplus intervenant en une ou plusieurs fois sur
décision du gérant, dans un délai de cinq ans à compter de l’immatriculation.
Enfin, l’apport en industrie fait généralement l’objet d’une exécution successive, au long de la société.

3. Les formalités de publicités

L’immatriculation qui marque la date d’acquisition de la personnalité morale, suppose le respect de


plusieurs modalités de publicité.
Après insertion d’un avis dans un journal d’annonces légales, il convient de déposer un dossier
d’immatriculation auprès du centre de formalités des entreprises (CFE).
Ces centres sont institués auprès des chambres de commerce et d’industrie, pour les SCI, c’est le greffe
du tribunal de commerce qui en fait l’office.
Le greffier procède à l’immatriculation de la société et à l’insertion d’un avis au BODACC (bulletin officiel
des annonces civiles et commerciales), dans les 8 jours de l’immatriculation.
Le déclarant reçoit le « récépissé kbis », qui est l’équivalent de la carte d’identité pour une personne
physique.
Pour que la société soit créée, il nous faut des statuts écrit soit par un acte sous seing privé ou un
notaire. Le contrat de la société est conclu au jour de la signature des statuts. Les statuts s’appliquent à
tous les associés.

On peut passer des contrats avant d’avoir le kbis mais si litige, le client peut s’attaquer à la PM si les
actes sont réalisés pendant la période de souscription et en lien avec l’activité professionnelle.

Il faut également réaliser les apports. Il y a la phase de souscription des parts et de libéralisation des
parts. En SARL, on n’est pas obligé d’amener tout notre apport au moment de la souscription des parts
par exemple. On doit apporter minimum 1/5 au moment de la souscription et le reste on doit l’apporter
dans les 5 ans qui suivent.

Ensuite viennent les formalités de publicité de c’est-à-dire l’immatriculation de la société et la Personne


Morale. Je vais déposer mon dossier au CFE (pour une EI ca suffit) et ensuite c’est le greffe du tribunal de
commerce qui va procéder à l’immatriculation de la société et qui insère un avis au BODACC (Bulletin
Officiel Des Annonces Civiles et Commerciales). Une fois tout cela fait, je reçois mon kbis.

Partie 2 : La partie civile

La société civile est une forme de société très fréquemment utilisée, puisqu’elle constitue la seconde
forme sociale utilisée en France après la SARL.
Les sociétés civiles sont dans la majorité des cas, des sociétés de petite taille ou de moyenne taille, et
leurs champs d’activité prédominants consistent à permettre l’exercice d’une activité agricole, celui
d’une activité professionnelle libérale ou la gestion d’un bien immobilier.

On étudiera tout d’abord le régime général de la société civile avant d’évoquer les principaux régimes
spéciaux.

Chap. 1 : Constitution de la société civile

Sont civiles, les sociétés qui ne sont pas commerciales ; ni raison de leur forme, ni en raison de leur
objet.
Le régime des sociétés civiles est défini aux articles 1845 à 1870 du code civil.
A côté de la société civile de droit commun, il existe une multitude de sociétés civiles spéciales régies par
des lois particulières, notamment dans le secteur libéral, agricole ou encore immobilier.

La société civile est une société de personnes. Elle accorde donc une large place à la personnalité des
associes : intuitu personae
Les créanciers sociaux bénéficient quant à eux de la garantie des associes au paiement des dettes
sociales.
Ses principales caractéristiques sont celles de toute société de personnes : responsabilité illimitée des
associés. SC = responsabilité indéfinie.

La société civile doit avant tout respecter les conditions de constitution applicables à toutes les sociétés.
On notera que la société civile est par principe soumise à l’exigence de la pluralité d’associés, en
l’absence d’une disposition générale autorisant la constitution de sociétés civiles unipersonnelles, telle
que l’exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL).

Conditions particulières à la constitution de la société civile :

 Capacité : Aucune condition de capacité n’est expressément requise par les dispositions
relatives à la société civile. Un mineur, un majeur sous tutelle, un fonctionnaire par exemple
peuvent entrer dans une société civile. Deux époux peuvent aussi être associés d’une même
société civile.
La souscription de parts de société civile est pourtant un acte dangereux, dans la mesure où
l’associé supporte l’obligation aux dettes sociales.

 Objet social : Il faut bien veiller à ce qu’il présente un caractère civil et qu’il ne comporte pas,
même à titre accessoire, des éléments de commercialité.
Sinon, la société relèverait sur le plan fiscal d’office de l’impôt sur les sociétés ; et sur le plan
juridique, elle serait qualifiée de société créée de fait (soumise au régime de la société en
participation) : les associés se trouvent alors tenus indéfiniment et solidairement des
dettes sociales et la société n’a plus la capacité morale.

 Capital social : Aucun minimum n’est exigé, aucun délai n’est fixé pour la libération du capital
souscrit, les apports en industrie sont autorisés.

Par application de l’article 1842 du Code Civil, en sa rédaction résultant de la loi du 4 janvier 1978, les
sociétés civiles doivent faire l’objet d’une immatriculation au registre du commerce et des sociétés pour
bénéficier de la personnalité morale.

Chapitre 2 : Le fonctionnement de la société civile

La société civile n’a reçu du législateur qu’une organisation légère, la détermination des modalités de
fonctionnement étant laissée à l’initiative des associés.
Les associés de la société civile ne sont pas commerçants et ne sont en principe pas tenus solidairement,
mais conjointement : le créancier social impayé ne peut réclamer l’intégralité de son dû à chaque
associé, mais doit partager ses recours entre les associes, en fonction de la fraction du capital social
détenue par chacun d’eux.
Etant une société de personnes, la société civile n’est pas dotée obligatoirement d’un commissaire aux
comptes. Cette société n’est tenue de se doter de commissaires aux comptes que si elle a une activité
économique et dépasse certains seuils (3 100 000 euros de chiffres d’affaires, 1 550 000euros de total du
bilan, 50 salariés).
1. Le gérant de la société civile

Les associés disposent d’une grande liberté pour organiser la gérance comme ils l’entendent.
Les conventions passées entre le gérant et la société civile sont soumises à une procédure de contrôle
lorsque la société exerce une activité économique.

1.1 : Le statut de gérant

A) Désignation

Les statuts fixent les règles de désignation du ou des gérants.


Le gérant peut être un associé ou un tiers.
Ce peut être une personne physique ou une personne morale. Dans cette dernière hypothèse, les
dirigeants de la personne morale gérante encourent la même responsabilité civile et pénale que s’ils
étaient gérants à titre personnel.
Le gérant peut être français ou étranger.
Le gérant non associé peut-être titulaire d’un contrat de travail.

Le gérant peut être désigné dans les statuts, ou dans un acte distinct, ou par une décision ultérieure des
associés.
En toute hypothèse, les statuts fixent les règles de désignation du gérant. Sauf clause contraires des
statuts, le gérant est nommé par une décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales.

Si pour quelle cause que ce soit, la société se trouve dépourvue de gérant, tout associé peut demander
au président du tribunal statuant sur requête la désignation d’un mandataire chargé de réunir les
associes en vue de procéder à son remplacement ; le mandataire ad hoc peut avoir pour mission de
passer certains actes au nom de la société en attendant la nomination du nouveau gérant.

B) La durée

Sauf clause contraire dans les statuts ou dans la décision de nomination, les gérants sont réputés
nommés pour la durée de la société.

Le gérant est révocable en justice pour cause légitime, à la demande de tout associé, par exemple pour
faute de gestion, pour avoir géré la société dans son intérêt personnel, ou par manquement aux
obligations comptables.

Pour le reste, les règles entourant la révocation du gérant sont posées par l’article 1851 du code civil.
Le gérant est révocable à la majorité des associés, sauf clause contraire.
Il a droit à des dommages et intérêts s’il est révoqué sans motif juste, sauf clause statutaire écartant
toute indemnisation alors même que la révocation ne serait pas fondée sur un motif légitime.
Le gérant peut aussi obtenir des dommages intérêts en invoquant les circonstances abusives ou
injurieuses de la révocation ou en invoquant le non-respect du principe du contradictoire.

La révocation du gérant n’entraine pas la dissolution de la société sauf clause contraire des statuts.

C) La rémunération

Les fonctions de gérant peuvent être gratuites ; elles le sont fréquemment dans les petites sociétés
familiales dont l’activité économique est limitée.
Lorsque les fonctions sont rétribuées, il appartient aux statuts de déterminer les modalités de fixation de
la rémunération.

1.2 Les pouvoirs du gérant

A l’égard des associés, le gérant a le pouvoir d’accomplir tous les actes de gestion que commande
l’intérêt de la société et qui entrent dans l’objet social, sous réserve des clauses limitatives de pouvoir
qui peuvent être stipulées dans les statuts.
Les actes qui excèdent les pouvoirs du gérant doivent être pris selon les dispositions statutaires, ou à
défaut, à l’unanimité des associes.

A l’égard des tiers, le gérant n’engage la société que par les actes entrant dans l’objet social d’où
l’importance de bien délimiter ce dernier.
Ainsi par exemple, lorsque l’objet social est l’acquisition, la gestion et l’administration de tous les biens,
cela ne vise pas la cession de ces biens.

Attention, les clauses limitatives de pouvoirs (par exemple lors d’acquisitions > 100k€, il faut
l’unanimité des associés) sont inopposables aux tiers, quand bien même ceux-ci seraient de mauvaise
foi.

Attention aussi, s’il existe plusieurs gérants (cogestion), chacun engage la société de la même façon ;
l’opposition formée par un gérant est sans effet à l’égard des tiers sauf s’ils en ont eu connaissance.

Point de vigilance notamment en cas de cogestion entre époux, en instance de divorce.


Les clauses statutaires répartissant les pouvoirs des cogérants sont inopposables aux tiers.

Cas pratique 1 :

Société Civile qui regroupe différents professeurs qui éditent des revues et documents de travail
à l’intention d’étudiants. Cette société a connu un dvp continue depuis ces dernières années et
malheureusement elle s’est faite piratée, ne fonctionne plus correctement. A l’origine,
l’impression de leurs ouvrages était confiée à une société d’imprimerie située à Bordeaux. Par
déjà deux fois, la société a demandé à reculer ses paiements et informe l’imper qu’elle pense ne
pas pouvoir rembourser sa dette.

1. Est-ce que l’imprimerie a un recours pour récupérer les sommes dues ?

2. Devant ces difficultés, les associés de la société civile sont entrés en conflit et imputent
les difficultés au gérant. Le gérant vient vous voir pour connaître son droit. Il voudrait
savoir s’il peut se retirer de la société.

Cas pratique 2 :
La société civile se développe et les deux fondateurs accueillent 6 autres associés.
Le capital social passe à 3000 euros. Il est réparti équitablement. Un des associés constate qu’un
des contrats est imparfaitement rédigés. Il commence à s’inquiéter car les statuts ne prévoient
pas de clauses sur la révocation du gérant ni sur l’exclusion. Il souhaiterait inclure cette clause
dans les statuts.

1. Peut-on révoquer un gérant en l’absence de clause dans les statuts ?


2. Est-ce que la clause d’exclusion d’un associé peut être mise en place ?
3. Quelle procédure faut-il mettre en œuvre pour modifier les statuts ?

A l’origine les statuts prévoyaient que le décès d’un associé entrainerait la dissolution de la
société.

4. Que pouvez-vous proposer pour que la société soit pérenne ?

1.3 La responsabilité du gérant

A) La responsabilité civile

Action individuelle qui peut être :


 Exercée par l’associé
 Exercée par des tiers

Ils peuvent intenter une action en responsabilité civile.


Cela suppose d’établir que le dirigeant a commis une faute.
Si l’on généralise les solutions posées par l’article 1850 du code civil et par les articles L223-22 et L225-
251 du code du commerce, les dirigeants répondent des manquements aux dispositions légales et
réglementaires applicables aux sociétés, de la violation des statuts (clause limitative de pouvoir
notamment) et surtout de leur faute de gestion.
Le critère de la faute de gestion réside dans la notion d’intérêt social : est jugé fautif, le comportement
du dirigeant non conforme à l’intérêt de la société.

Notion de faute séparable des fonctions sociales (faute commise intentionnellement, incompatible avec
l’exercice normal des fonctions sociales) : elle est nécessaire pour que le gérant voie sa responsabilité
civile engagée.
Elle est définie par la jurisprudence comme celle qui est : commise intentionnellement, d’une
particulière gravité, incompatible avec l’exercice normal des fonctions sociales.
Appréciation du juge
Si faute non séparable, c’est la responsabilité de la société uniquement qui est engagée.

La société pourra assigner le gérant à des dommages intérêts.


Les associés peuvent agir pour obtenir la réparation de leur préjudice personnel à condition que ce
préjudice soit distinct de celui de la société.

Lorsque l’associé ou la société demande la réparation d’un préjudice causé à la société, on parle d’action
sociale ; lorsque l'associé demande la réparation d’un préjudice subi personnellement, on parle d’action
individuelle.

B) La responsabilité pénale

Le dirigeant social est responsable pénalement si ces erreurs constituent des délits punissables par la loi.
En sa qualité de chef d’entreprise, il répond des infractions à la règlementation générale des entreprises
et aux réglementations spécifiques gouvernant le secteur d’activité de l’entreprise (escroquerie, faux et
usages de faux). Le délai de prescription est de 6 ans

Il répond aussi de l’infraction de fraude fiscale, ainsi que des infractions révélant un défaut de
surveillance ou une imprudence ayant entraîné un dommage.
Les conséquences principales sont le paiement d’une amende et peuvent aller jusqu’à une peine de
prison avec ou sans sursis.

C) Responsabilité fiscale

La loi a institué à l’encontre des dirigeants un mécanisme de solidarité fiscale.


Ils risquent d’être condamnés à payer de leurs deniers personnels les dettes fiscales (impôts) dont ils ont
délibérément négligé le règlement (en cas de difficulté financière de l’entreprise par exemple).

2. L’associé de la société civile

2.1 Les droits politiques de l’associé

A) Droit d’information

Le droit d’information est précisé par deux dispositions.


L’associé de société civile a tout d’abord le droit d’obtenir au moins une fois par an, communication des
livres et des documents sociaux, et de poser par écrit des questions sur la gestion sociale auxquelles il
devra être répondu par écrit dans le délai d’un mois.

Par ailleurs, les gérants doivent, au moins une fois dans l’année, rendre compte de leur gestion aux
associés, cette reddition de compte devant comporter un rapport écrit d’ensemble sur l’activité de la
société au cours de l’année ou de l’exercice écoulé comportant l’indication des bénéfices réalisés ou
prévisibles et des pertes encourues ou prévues.
Des obligations comptables accrues pèsent sur les sociétés civiles remplissant les conditions visées par
l’article L 612-1 et suivants du code de commerce : sociétés civiles d’une certaine taille ayant une activité
économique.
L’enjeu attaché à la tenue des comptes est important.
La comptabilité est un indispensable outil d’information à l’intention des associés mais également des
tiers, à commencer par l’administration fiscale.
L’absence de tenue des comptes sociaux est un indice fréquemment retenu par les juges pour conclure à
la fictivité de la société.

Plus largement, le bon exercice du droit de participer aux décisions collectives suppose que l’associé de
société civile reçoive une information suffisante de la part du gérant.
B) Droit de participer aux décisions collectives, droit de vote

Les décisions qui excèdent les pouvoirs reconnus aux gérants sont prises selon les dispositions
statutaires, qui peuvent donc instituer un vote à la majorité.
En l’absence de telles dispositions, c’est à l’unanimité des associés de la société civile que doivent être
prises les décisions.

Les associés des sociétés civiles prennent en principe leurs décisions en assemblée. Mais les décisions
collectives peuvent revêtir deux autres modalités dans la société civile.
L’article 1853 permet tout d’abord aux statuts de prévoir que la décision des associés peut résulter d’une
consultation écrite.
L’article 1854 dispose ensuite que les décisions peuvent résulter du consentement de tous les associés
exprimés dans un acte, étant précisé qu’une déclaration fiscale n’est pas un acte au sens de l’article
précité.

La règle de principe est donc que les décisions se prennent en assemblée.


Cette modalité à la faveur du législateur, en ce qu’elle garantit une discussion entre les associés.

2.2 Les droits financiers de l’associé, droit aux bénéfices

Une question délicate est celle du droit des associés de recevoir tout ou partie du bénéfice de la société.
Les textes ne disent pas grand-chose sur cette question, et fiscalement, lorsque le régime des sociétés de
personnes s’applique, les bénéfices sont taxés du chef des associés, sans distinguer selon qu’ils sont
distribués ou non.
Il est tentant pour les associés de vouloir appréhender les sommes correspondantes dès la fin de
l’exercice.
Il est cependant nécessaire de faire décider par les associés cette distribution.
Une autre question délicate tient au point de savoir si les pertes des exercices antérieurs doivent être
apurées si l’on veut distribuer les bénéfices de l’exercice clos.
Certains auteurs estiment que non, en l’absence d’une disposition légale spécifique.

3. Les droits patrimoniaux des associés

A) La cession des parts sociales

1. La cession entre vifs :


La cession doit être agréée par les associés et fait l’objet de mesures de publicité.
Attention, lorsque les parts sociales sont des biens communs, leur cession suppose, à peine de nullité,
l’accord des deux époux.

Nécessité d’un agrément


La société civile est une société de personnes, largement dominée par l’intuitu personae. D’où le principe
énoncé par la loi que les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec l’agrément de tous les associés.

Les parts sociales sont cependant cessibles librement entre ascendants et descendants.
On en déduit que l’agrément est en principe exigé lorsque la cession a lieu au profit d’un coassocié ou au
profit du conjoint.
Ces dispositions légales sont supplétives et les statuts peuvent prévoir toutes autres combinaisons.

Le projet de cession doit être notifié à la société et à tous les associés par acte d’huissier ou par lettre
recommandée.
C’est en principe l’assemblée des associés qui est compétente pour accorder ou refuser l’agrément, mais
les statuts peuvent transférer cette compétence aux gérants.
Si l’agrément est accordé, la cession peut intervenir au profit du candidat présenté.
A défaut de réponse dans les 6 mois, l’agrément est réputé acquis, à moins que les autres associés ne
décident, dans le même délai de la dissolution de la société.
Dans ce dernier cas, le cédant peut renoncer à la cession, ce qui rend caduque la dissolution.
Le délai des 6 mois, peut être modifié dans les statuts mais doit être compris entre un mois et un an.

En cas de refus d’agrément, l’associé ne saurait rester prisonnier de son titre.


Les parts sociales sont alors proposées à chacun des autres associés.
Si plusieurs associés souhaitent acquérir les titres, ils sont réputés se porter acquéreurs à proportion de
leur participation au capital social.
Si aucun associé ne se porte acquéreur, la société peut, soit faire acquérir les parts par un tiers désigné à
l’unanimité des autres associés ou selon les modalités prévues dans les statuts, soit procéder elle-même
au rachat des parts en vue de leur annulation (réduction de capital).
Les formalités postérieures à l’agrément

La cession des parts sociales doit être constatée par écrit ; il s’agit d’une condition de preuve et non
d’une condition de forme imposée à peine de nullité.
La cession doit être opposable à tous :
-opposabilité à la société : la cession doit être officiellement notifiée à la société soit par transfert
sur les registres de la société, si les statuts le stipulent, soit par l’une des formes visées à l’article 1690 du
code civil : signification par huissier ou acceptation par acte authentique.
- opposabilité aux tiers : elle résulte à la fois de l’accomplissement des formalités destinées à
rendre la cession opposable à la société et de la publicité faite au registre du commerce et des sociétés.
Cette publicité est accomplie par dépôt en annexe de l’original de l’acte de cession s’il est sous seing
privé ou d’une copie authentique s’il est notarié.
-opposabilité au fisc : l’enregistrement de l’acte s’accompagne du paiement du droit de 3% à la
charge du cessionnaire.

Le cédant reste tenu du passif social exigible au jour de son départ mais non de celui qui le deviendrait
ultérieurement.

2 : la transmission pour cause de mort

Selon l’article 1870 du Code Civil, le décès d’un associé emporte en principe transmission aux héritiers ou
légataires des parts de la société qui est ainsi continuée.

Le texte réserve toutefois la possibilité d’une clause statutaire stipulant, soit que la société continuera
avec les associés restants, le conjoint survivant, un ou plusieurs héritiers ou toute autre personne
désignée par les statuts ou par disposition testamentaire, soit que la transmission des parts aux héritiers
ou légataires sera subordonnée à l’agrément des associés.

Lorsque seuls certains héritiers sont visés par une clause de continuation ou bénéficient d’un agrément,
il en résulte une curieuse figure successorale.
La propriété des parts qui figuraient dans l’actif successoral est attribuée sans attendre le partage
définitif.
Les parts sociales sortent ainsi de l’indivision successorale pour que soit substituée leur contrevaleur,
déterminée au jour du décès dans les conditions prévues à l’article 1843-4 du code civil. Elle sera payée
aux héritiers ou légataires écartés par les nouveaux titulaires des parts ou par la société elle-même, si
celle-ci les a rachetées en vue de leur annulation.

3 : la cession forcée des titres

La cession peut également résulter de l’exclusion de l’associé, laquelle conduit au rachat de ses parts
sociales.
L’exclusion obéit aux règles générales gouvernant le départ forcé d’un associé.
Il a été jugé qu’elle pouvait procéder d’une simple décision du gérant dès lors que les statuts lui
conféraient un tel pouvoir.
L’associé exclu conserve la qualité d’associé jusqu’au remboursement de ses droits sociaux.

B) Le droit de retrait de l’associé

Le droit de retrait des associés donne de la souplesse au fonctionnement des sociétés civiles.
En cas de mésentente grave, elle permet d’éviter la dissolution.
C’est par ailleurs, une garantie efficace au profit des minoritaires qui s’estiment lésés par la politique
sociale suivie. Ils sont de la sorte, soustraits aux aléas de la recherche d’un successeur qui ait l’agrément
des coassociés.

L’autorisation de se retirer est accordée dans les conditions prévues par les statuts ou, à défaut, par
décision unanime des autres associés ; Les statuts peuvent prévoir un vote simplement majoritaire.
L’autorisation de retrait peut encore être accordée sur décision de justice, mais uniquement pour justes
motifs.
Les associés disposent d’une certaine liberté statutaire pour aménager le droit de retrait, même s’ils ne
peuvent aller jusqu’à supprimer ce droit d’ordre public.
Par exemple, les statuts peuvent stipuler que la demande de retrait par décision de justice est
subordonnée à une offre préalable faite par l’associé qui se retire aux autres associés de les céder, ce qui
permet de hiérarchiser les modes légaux de retrait en subordonnant l’exercice de la voie juridictionnelle
à l’exercice préalable des voies amiables.

Le droit de retrait peut être exercé tant que les opérations de liquidation de la société n’ont pas
commencé, et donc, que la dissolution de la société n’a pas été prononcée.

En tout état de cause, ce droit est propre à l’associé et l’un de ses créanciers ne saurait l’exercer à sa
place aux fins par exemple de pouvoir saisir dans son patrimoine la valeur des parts remboursées.

Par la procédure de retrait, l’associé obtient le remboursement de ses droits sociaux.


En cas de désaccord, cette valeur est déterminée à dire d’expert.
L’associé qui se retire peut obtenir l’attribution en nature des biens qu’il a apportés, ce qui peut être
redoutable en société.
Il ne perd sa qualité d’associé qu’après remboursement de la valeur de ses droits sociaux, et conserve
jusqu’à cette date l’usage de ses prérogatives d’associé.
En cas de rachat de titres par la société, le capital social doit être réduit en conséquence.
Les créanciers sociaux ne sont pas lésés puisque le retrayant reste tenu du passif antérieur dans les
mêmes conditions que l’associé qui cède ses droits.

C) Le nantissement des parts sociales


L’associé peut consentir un nantissement sur ses parts sociales.
Le nantissement des parts sociales doit faire l’objet d’une publicité pour être opposable aux tiers.
Il doit être constaté par écrit, être enregistré et être signifié à la société.

Le créancier nanti, s’il n’est pas payé à l’échéance, a la possibilité de faire vendre les parts sociales aux
enchères.
Encore faut-il que le cessionnaire soit agréé par les associés.
Pour faire face à cet obstacle, l’associé emprunteur peut demander à ses coassociés de consentir au
projet de nantissement dans les mêmes conditions qu’en cas de cession.
Leur accord vaut dans ce cas agrément anticipé du cessionnaire, à condition toutefois que cette
réalisation soit notifiée un mois avant la vente aux associes et à la société.
De la sorte, si l’acquéreur est jugé indésirable, chaque associé peut lui être substitué dans un délai de 5
jours à compter de la vente.
Si aucun associé n’exerce cette faculté, la société peut encore racheter elle-même les parts en vue de les
annuler.

Si l’accord des autres associés n’a pas été sollicité au moment du nantissement, les solutions sont un peu
différentes.
La réalisation forcée doit être notifiée aux associes et a la société, un mois avant la vente.
Dans ce délai, ils peuvent décider soit la dissolution de la société, soit l’acquisition des parts dans les
conditions prévues aux articles 1862 et 1863 du code civil.
Si la vente a eu lieu, ils peuvent encore se substituer à l’acquéreur dans un délai de 5 jours.
Au terme de ce délai, si la faculté de substitution n’a pas été exercée, l’acquéreur est réputé agréé.

4. Les obligations aux dettes sociales

Rappel : on distingue la contribution aux pertes sociales (rapport des associés entre eux) et l’obligation
aux dettes (rapport avec les créanciers sociaux).

Il a été rappelé qu’un associé d’une société civile ne peut pas demander le remboursement de son
compte courant à ses coassociés sur le fondement de leur obligation aux dettes sociales.
Dès lors, il a été rappelé la distinction entre l’obligation aux dettes sociales, et de la contribution aux
pertes sociales d’une société civile.
Les associés sont tenus à la contribution aux pertes de la société, c’est-à-dire que lorsque la personne
morale est dissoute et que l’actif ne permet pas de couvrir le passif, la société va émettre une action
contre les associés afin de participer aux pertes sociales.

L’obligation des dettes sociales est indéfinie, l’associé est tenu des dettes au-delà de son apport.
Les associés répondent indéfiniment de dettes sociales à proportion de leur part dans le capital social, à
la date d’exigibilité ou au jour de la cessation des paiements.
Dans la mesure où les fonds de la société civile sont insuffisants pour recourir à un paiement, alors il est
possible de demander aux associés de participer de manière personnelle à l’injection d’argent sur le
compte de la société.
L’obligation à la dette est conjointe, le créancier doit agir contre chacun des associés et ne réclamer à
chacun que sa part dans la dette.
Ainsi, celui qui n’a que 10% du capital ne pourra être poursuivi que pour le dixième du montant de la
créance impayée.
Il ne peut être demandé à un associé d’être solidaire des autres pour le règlement de dettes.
Chacun est responsable des biens et des paiements à effectuer selon leur quote-part, correspondant aux
parts dont ils disposent dans le capital social.
Le recouvrement ne peut donc pas être exigé auprès d’un seul associé au nom de tous les autres.

Les associés sont tenus des dettes à la date de leur exigibilité, autrement dit à la date à laquelle le
créancier est en droit d’en réclamer le paiement, ou au jour de la cessation des paiements.
Deux conséquences peuvent être tirées de cette règle.
-D’une part, tous les associés présents à la date d’exigibilité de la dette ou de la cessation des
paiements sont tenus au passif, même s’ils n’étaient pas associés au moment de la date de naissance de
la dette.
Cela doit inciter les acquéreurs de parts de sociétés civiles à vérifier l’état du passif et, le cas échéant, à
négocier des clauses de garanties.
-D’autre part, les associés qui auraient cédé leurs titres, restent tenus du passif exigible au jour
de leur départ.

Ainsi, l’associé qui quitterait la société avant le jour l’exigibilité de la dette ou la cessation des paiements,
échappe aux poursuites du créancier.
Si la banque consent un prêt à une société civile, elle n’a aucune garantie que les associés qui sont
présents au jour de la signature pourront être appelés en garantie lorsque la dette sera devenue exigible.
Il est donc important que les créanciers obtiennent des associés des garanties supplémentaires, comme
celui de se porter caution des dettes de la société.

L’obligation aux dettes sociales est subsidiaire


Selon l’article 1858 du code civil, les créanciers de la société civile doivent « poursuivre préalablement et
vainement » la personne morale avant de demander paiement aux associés.
Ce texte oblige le créancier à s’adresser d’abord à la société ; il doit la mettre en demeure de payer, agir
en justice, afin d’obtenir un titre exécutoire, entamer les procédures de saisie, à moins qu’il ne préfère
enclencher une procédure en redressement ou liquidation judiciaire ;
C’est seulement s’il n’obtient pas satisfaction qu’il pourra réclamer paiement à chaque associé pris
séparément.

L’action en paiement contre l’associé pris en sa qualité d’obligé au passif social se prescrit par 5 ans à
compter de la publication de la dissolution de la société.
En cas de liquidation judiciaire de la société, la prescription court à compter de la publication au BODACC
du jugement de liquidation judiciaire, lequel emporte dissolution de la société.
Le créancier peut dès cette date poursuivre le paiement des dettes sociales contre les associés, peu
important qu’il soit ou non muni d’un titre contre la société.

Chapitre 3 : La dissolution de la société civile


La société civile connaît des causes de dissolution applicables à toutes les sociétés, et également des
causes de dissolution spécifiques.

La société n’est en principe pas dissoute par le décès d’un associé, mais continue avec ses héritiers ou
légataires, sauf à prévoir dans les statuts que ceux-ci doivent être agréés par les associés.
Il peut cependant être convenu que le décès d’un associé entraîne la dissolution de la société ou que
celle-ci continuera avec les seuls associés survivants.
Il peut également être convenu que la société continuera soit avec le conjoint survivant, soit avec un ou
plusieurs héritiers, soit avec toute autre personne désignée par les statuts ou, ceux-ci l’autorisent par
disposition testamentaire.
Enfin, sauf clause contraire des statuts, lorsque la succession est dévolue à une personne morale, celle-ci
ne peut devenir associée qu’avec l’agrément des autres associés, donné selon les conditions statutaires
ou à défaut par l’accord unanime des associés.

Les héritiers ou légataires qui ne deviennent pas associés n’ont droit qu’à la valeur des parts sociales de
leur auteur, étant précisé qu’ils ne sont pas tenus pour être payés de cette valeur de présenter un projet
de cession.
Cette valeur doit être payée par les nouveaux titulaires des parts ou par la société elle-même si celle-ci
les a rachetées en vue de leur annulation.
La valeur de ces droits sociaux est déterminée au jour du décès dans les conditions prévues à l’article
1843-4.
Le régime propre aux sociétés civiles professionnelles dispose que pendant la période qui précède leur
sortie de la société, les héritiers qui n’acquièrent pas la qualité d'associé conservent en principe vocation
à la répartition des bénéfices, et ce tant que les parts de l’associé décédé n’ont pas été cédées ou
rachetées.

Cette publication a un effet important, puisque les actions contre les associés non-liquidateurs ou leurs
héritiers et ayants cause se prescrivent par 5 ans à compter de sa date.
Il doit être précisé que le délai court pour tous les créanciers, y compris ceux qui n’ont pas encore de
titre.

Chapitre 4 : Les régimes spéciaux

Les secteurs privilégiés d’intervention des sociétés civiles sont donc l’immobilier, les professions libérales
et les professions règlementées et l’agriculture.
Chacun de ces secteurs a vu naitre des régimes spéciaux, adaptant la société civile de droit commun au
champ d’activité concerné.

SEL : exercice libéral, règles sous-jacentes de la SA, SARL,


. Les SEL sont des sociétés commerciales.
Forme commerciale mais objet civil. L’intérêt d’être en SEL est que je peux faire une holding
depuis 2001.
SELFA : société civile d’exercice libérale sous la forme action. Les règles sous-jacentes seront
celles de la SA.
SELARL : société civile sous la forme de la SARL. 2 associés minimum à moins que je sois tout
seul et qu’elle soit unipersonnelle.
SELAS : société civile sous la forme de la SAS. 2 associés minimum mais comme la SAS je peux
être tout seul et être unipersonnelle. 3 types d’apports possibles, même règles que la SAS pour
les apports.

SCP : société civile personnelle. 2 associés minimum, ils sont tous gérants. Intuiti plus fort que la
SEL.

Partie 3 : La création d’une Société Civile Immobilière

Chapitre 1 : Les caractéristiques principales de la SCI

La société immobilière n’est pas régie par une législation particulière. Elle est soumise aux dispositions
des articles 1832 à 1873 du Code Civil qui disposent du droit commun des sociétés civiles. Les principales
dispositions juridiques peuvent être résumées comme suit :

 La SCI est obligatoirement créée par deux associés minimums selon un contrat de société
qui doit être établi par écrit, sous seing privé ou par acte notarié. Il faut être au minimum 2
associés, personnes physiques ou morales, français ou étrangers. Un mineur peut aussi être
associé.

 La loi ne prévoit aucun capital social minimum.

 Les apports dans la SCI peuvent être en numéraire ou en nature. Ces derniers peuvent être
constitués par des biens immobiliers dont les propriétaires transfèrent la propriété à la
société en contrepartie de parts sociales. Lorsque l’apport de biens immobiliers est constaté
dans les statuts, un notaire doit en faire la publicité au bureau des hypothèques. Apports en
industrie possibles.
 Sauf disposition expresse des statuts, l’accès aux bénéfices et la contribution aux pertes sont
effectuées proportionnellement au pourcentage de parts sociales détenues.

 Les cessions de parts sociales sont en principe soumises à l’autorisation préalable de tous
les associés, sauf si les statuts en disposent autrement. Elles doivent être constatées par un
acte sous seing privé ou notarié et signifiée aux autres associés. Pour être opposables aux
tiers, il faut que les actes de cession fassent l’objet d’un dépôt au Greffe du Tribunal de
Commerce.

 La SCI ne peut être dissoute que par la résiliation ou l’extinction de l’objet social, à la fin du
temps d’existence prévu par les statuts ou la loi, ou encore sur décision des associés. La SCI a
une durée de vie de 99 ans maximum.

Chapitre 2 : La gestion d’une SCI

1. Le gérant

La SCI est dirigée par un ou plusieurs gérants qui doivent obligatoirement avoir la capacité juridique pour
effectuer des actes de commerce. Le ou les gérants sont responsables envers la société et envers les tiers
sur les plans pénal, civil et commercial.

La nomination d’un gérant est obligatoire puisqu’il va être le représentant de la SCI et qu’il va assurer la
gestion quotidienne. Le gérant est nommé soit :
 Dans les statuts,
 Par une décision à la majorité des voix des associés,
 Dans un acte de nomination signé par chaque associé et annexé aux statuts.

Le gérant peut être une personne physique ou morale. La plupart du temps, c’est un associé de la SCI,
mais ce n’est pas une obligation, sauf si les statuts ont prévu que le gérant devait toujours être un
associé.
Il peut y avoir un seul ou plusieurs gérants.
La plupart du temps, le gérant est nommé pour la durée de vie de la SCI, mais il peut être révoqué. Lors
d’un changement de gérant, il ne faut pas oublier de faire une publication d’un avis dans un journal
d’annonces légales et une notification auprès du Greffe du Tribunal de Commerce ou du Centre de
Formalité des Entreprises (CFE).

En tant que gérant, c’est au gérant que revient la gestion quotidienne de la SCI, notamment :
 La signature de bail,
 La relation avec les locataires,
 La gestion des comptes de la SCI,
 La comptabilité et les déclarations fiscales,
 Les travaux à réaliser sur les biens immobiliers détenus et gérés par la SCI,
 Le recrutement du personnel,
 L’entretien des biens,
 La représentation de la SCI en justice etc.
Le gérant doit toujours agir dans l’intérêt de la SCI.

Le gérant a le pouvoir de représenter la SCI à l’égard des tiers.


C’est donc lui qui signe les actes au nom et pour le compte de la SCI.
Ainsi, il engage la SCI à l’égard des tiers par les actes entrant dans l’objet social de la SCI.
Le gérant peut ainsi procéder valablement aux opérations suivantes :
 Ouverture d’un compte bancaire
 Acquisition d’un bien immobilier
 Prise de garanties hypothécaires pour financer l’acquisition
 Location d’un bien immobilier
 Encaissement des loyers
 Paiement des charges
 Formalités fiscales divers et tenue de comptabilité.
Les statuts peuvent toutefois prévoir des limitations de pouvoirs : c’est-à-dire interdire au gérant de
passer certains actes, qu’il conviendra de lister dans une clause statutaire.
Ces actes nécessiteront une autorisation préalable par l’assemblée générale des associés de la SCI.

Ces limitations statutaires ne sont toutefois pas opposables aux tiers.


Le gérant engagera néanmoins sa responsabilité vis-à-vis des associés.
Une telle violation pourra constituer un juste motif de révocation.
Les actes passés par le gérant au-delà de l’objet social ne sont pas opposables à la SCI.
Les statuts prévoient le nombre minimum d’associés devant être présents au vote et de majorité
nécessaire pour que la décision soit validée. Attention : Sans précision dans les statuts, les décisions sont
prises à l’unanimité.
Ainsi, un gérant associé majoritaire ne serait pas révocable.
2 : Les associés

Les associés ont droit à une partie du bénéfice de la SCI selon la part détenue dans le capital social.
Attention : un associé de la SCI, est indéfiniment responsable des dettes de la SCI proportionnellement à
ses droits dans la SCI. Cependant, heureusement, la responsabilité n’est pas solidaire.
Le gérant va convoquer une fois par an une assemblée générale pour rendre compte des rapports
comptables et fiscaux de l’entreprise. A travers cette réunion, le gérant doit rendre compte de sa gestion
aux associés. Les associés vont approuver les comptes de la SCI. Le gérant va rédiger un rapport de
gestion sur l’exercice social pour expliquer l’activité de la SCI et ses résultats.
Les associés ont droit à la communication des livres et des documents sociaux une fois par an.
Ils ont également la possibilité de provoquer la tenue d’une assemblée.
Ils peuvent aussi poser des questions par écrit au gérant, qui devra répondre dans le délai d’un mois.
Si les associés souhaitent vendre leurs parts de la SCI, il faudra obtenir l’agrément de tous les associés et
faire les mesures de publicité.
A noter : Les statuts peuvent prévoir que l’agrément est donné par la majorité des associés ou par le
gérant.

Chapitre 3 : Pourquoi constituer une SCI ?

1. La SCI ou indivision

Le principal avantage que représente la SCI par rapport à l’indivision est qu’un seul associé ne peut pas
demander la dissolution de la SCI, alors qu’un indivisaire peut toujours exiger la fin de l’indivision et donc
l’éclatement d’un bien.
Cependant ce formalisme peut se révéler très pesant en cas de mésentente entre les associés ou lorsque
l’un d’entre eux désire sortir de la SCI pour des raisons personnelles.

La SCI permet en cas de séparation ou de décès, de faciliter la séparation du bien.


Seule la société est propriétaire du bien.
Les membres de la SCI détiennent uniquement des parts sociales qui sont plus facile à partager qu’un
logement.
En cas de succession comprenant des biens difficilement partageables en nature, la société facilite
l’allotissement des héritiers par l’attribution de parts sociales tout en préservant l’intégrité du
patrimoine successoral.

SCI et résidence principale :


Intérêt : le mettre à l’abri de certains créanciers ?
Ce souci est assez fréquent, en particulier dans le cas de commerçants ou d’artisans qui craignent de
mauvaises affaires. On peut rendre les poursuites plus difficiles mais on ne peut les exclure.
Au lieu de saisir l’immeuble, les créanciers saisiront les parts sociales, propriété de leur débiteur.

Deux époux ou concubins peuvent-ils avoir intérêt à constituer une SCI ?


Pour les époux mariés sous le régime de la communauté, on ne voit pas à quoi peut servir la création
d’une SCI puisque tous les biens qu’ils achètent sont communs.
Cependant, en mettant la résidence principale en SCI, ils peuvent éviter la dissolution et la vente en cas
de divorce. La société continue d’exister.
De même, la SCI permet au conjoint survivant de conserver le logement en cas de décès de son conjoint.
Il suffit aux époux de prévoir dans les statuts qu’au décès de l’un des associés, la société continuera avec
le survivant ou avec les héritiers agréés par lui.
Ainsi, les héritiers recueilleront ses parts et auront droit au remboursement de leur valeur. Mais ils
n’entreront pas dans la société et le conjoint survivant sera assuré de conserver la propriété du
logement.

La constitution d’une SCI entre les époux séparés de biens leur permet de mettre en commun leur
logement tout en évitant l’indivision.
2. Créer une SCI pour transmettre simplement

Constituer une SCI est une excellente solution pour des parents qui désirent anticiper la transmission de
leur patrimoine immobilier afin de minimiser les droits de succession que leurs enfants devront payer un
jour.
La division d’un immeuble en parts sociales permet en effet de donner des parts en franchise d’impôts
allant jusqu’à 100 000 euros par enfant, par période de 15 ans - on retrouve là l’abattement légal entre
parents et enfants, qui se reconstitue tous les quinze ans.

Le démembrement croisé des parts sociales

Le démembrement est un bon moyen de transmettre les parts, et de conserver une garantie de
conserver le droit d’habiter le bien immobilier dans le cas d’un couple, ou de grands parents envers les
petits enfants.
Il est également intéressant pour les couples non mariés, d’utiliser le démembrement croisé de parts de
SCI pour la résidence principale afin d’assurer le maintien dans les lieux du concubin survivant jusqu’à
son propre décès, avec une fiscalité allégée et sans ingérence des héritiers.
L’usufruit :
Ainsi que le définit l’article 578 du Code civil, l'usufruit est le droit de jouir des choses dont un autre a la
propriété, mais à charge d'en conserver la substance.
En d’autres termes, l’usufruitier est celui qui n’est pas propriétaire d’un bien immobilier ou parts de
société, mais en bénéficie.
Ses droits sont notamment ceux d’habitation et d’usage à titre gratuit ou contre paiement d’un « loyer »
au nu-propriétaire.
Il lui est possible aussi de louer les locaux et d’en conserver totalement le fruit, c’est-à-dire, les montants
encaissés sans avoir à en reverser au nu-propriétaire, de donner son droit d’usufruit à bail, de le vendre
ou de la céder à titre gratuit ou pas. Toutefois, s’il s’agit d’un bail rural ou commercial (industriel,
artisanal ou commercial), qu’il s’agisse de location ou de vente, le nu-propriétaire doit donner son accord
préalable.
Il est au maximum viager pour les personnes physiques (c’est-à-dire qu'il s'éteint au plus tard au décès
de la dernière personne à qui il avait été concédé).
L'usufruit constitué au profit d'une personne morale a une durée maximum de trente ans.
Il peut également être successif ou réversif entre personnes physiques.
Une fois l'usufruit éteint, le nu-propriétaire devient plein propriétaire.

La nue-propriété :
Le nu-propriétaire est celui à qui appartient un bien ou parts sociales qu’il peut donner en usufruit à une
autre personne.
Il est dans de prendre à sa charge, les grosses réparations comme les celles gros murs et des voûtes, le
rétablissement des poutres et des couvertures entières, ainsi que des digues, murs de soutènement et
clôture en entier. Il doit également prendre en charge les réparations d’entretien (article 606 du Code
civil).

L'usufruit est l'association de deux droits démembrés du droit de propriété : l'usus et le fructus. Il forme
un couple avec la nue-propriété, dont il est complémentaire, qui consiste en le troisième droit
démembré de la propriété, le droit d'aliéner, ou abusus.

Cas pratique de démembrement croisé

Monsieur MARIN et Madame MARIN âgés respectivement de 56 et 51 ans souhaitent acquérir un


logement d’une valeur de 200000 euros, ils ont chacun un enfant d’une précédente union. La protection
du concubin survivant en cas de décès est l’une de leur préoccupation. Ils désirent que le survivant
puisse occuper paisiblement le logement sans ingérence des héritiers. D’autre part, ils désirent minimiser
le montant de la fiscalité liée aux droits de succession.
lls décident de constituer une SCI de famille en démembrement croisé, laquelle SCI achètera le bien. Le
capital de la société est divisé en 100 parts numérotées de 1 à 100. Monsieur MARIN détient la nue-
propriété des 50 premières parts et l’usufruit des 50 suivantes. Madame MARIN détient l’usufruit des 50
premières parts et la nue-propriété des 50 dernières parts.
En conséquence, si Monsieur décède le premier, Madame aura l’usufruit des 50 premières parts et
surtout la pleine propriété des 50 parts restantes. Si Madame décède la première, Monsieur aura la
pleine propriété des cinquante premières parts et l’usufruit sur les parts suivantes.
A condition d’avoir rédigé avec la plus grande précaution une clause dans les statuts, relative aux droits
respectifs des usufruitiers et des nus propriétaires, le conjoint survivant conservera le contrôle de la
société et pourra continuer à occuper le logement sans aucune difficulté.
Second avantage, à l’extinction de l’usufruit, la pleine propriété sera reformée sur 50 parts sociales (la
moitié du bien), sans aucune fiscalité. Seule la nue-propriété des cinquante autres parts tombera dans la
succession du concubin décédé. Au décès du second conjoint, les héritiers de chaque conjoint
détiendront la pleine propriété de la moitié des parts sociales.

S’il s’agit de démembrer les parts d’une société sans immobilier, le démembrement peut être librement
décidé par les associés.
Dès lors qu’un démembrement concerne les parts d’un bien immobilier, l’intervention d’un notaire est
obligatoire - à la création ou durant la vie de celle-ci

Démembrement de propriété et SCI.

De manière simplifiée, le démembrement des parts de SCI permet de distinguer :


 Le nu-propriétaire des parts de SCI, qui a vocation à devenir plein propriétaire des parts de SCI
au décès de l’usufruitier ;
 L’usufruitier, qui devra percevoir les fruits de la SCI.
Toute la stratégie de transmission repose sur la notion de « fruit de la SCI » et donc sur la nature des
revenus qui devront être attribués à l’usufruitier. Bien évidemment, le nu propriétaire ayant vocation à
devenir plein propriétaire des parts de SCI, toute distribution de revenus à l’usufruitier viendra réduire le
montant transmis au nu propriétaire. Le jeu consistera à utiliser toutes les règles comptables pour
réduire le bénéfice distribué aux usufruitiers.
Le schéma le plus fréquent est réalisé en quatre étapes :
1. Création de la SCI par Monsieur et Madame. Le capital apporté à la création de la SCI est
faible. On peut parler de 1500€ par exemple. Les gérants statutaires de la SCI seront
Monsieur, puis madame par exemple.
2. Acquisition de l’immeuble par la SCI. La SCI fait un crédit pour la totalité de l’achat de
l’immeuble de rapport.
3. Mise en location de l’immeuble. La SCI perçoit les revenus fonciers, qui lui permettent de
rembourser le crédit immobilier.
4. Quelques mois après l’acquisition de l’immeuble, alors que la SCI est très endettée, les
parents réalisent une donation de la nue-propriété des parts de SCI. La SCI étant
endettée, la valeur de la donation servant de base au calcul des droits de mutation à titre
gratuit est très faible.
Au terme de ces quatre premières étapes, les parents sont usufruitiers / gérant des parts de SCI
alors que les enfants sont nus propriétaires de ces mêmes parts de SCI.
La valeur de la SCI au jour de la donation est très faible. Pour déterminer la valeur des parts, on
calcul l’actif net réévalué de la SCI : Actif (valeur de l’immeuble + liquidité) – Passif (dette
bancaire). Les droits de donation porteront donc sur une très faible valeur et les abattements
disponibles pour la donation entre parents et enfants ne seront que peu consommés.
Les parents, usufruitiers des parts de SCI, pourront percevoir les revenus distribués par la SCI et
leur statut de gérant leur permettra de gérer l’immeuble selon le niveau prédéfini dans les
statuts et notamment dans l’objet social de la SCI.
Les parents USUFRUITIERS pourront percevoir les revenus distribués par la SCI. Cette distribution est
parfaite dans l’hypothèse où les usufruitiers auraient besoin d’un revenu complémentaire, mais ne
pourrions-nous pas envisager de laisser les revenus dans la société civile ?
Dès lors que les enfants nus propriétaires ont vocation à devenir plein propriétaire, les revenus non
distribués à l’usufruitier viendront augmenter le patrimoine des nus propriétaires.

Le démembrement de propriété dans un cadre familial est une opération très classique consistant pour
les parents à donner à leurs enfants, la nue-propriété d’un ou plusieurs biens.
C’est un acte de transmission de patrimoine qui prépare la succession en ce que le partage des biens est
ainsi anticipé.
Au plan fiscal, le schéma a un intérêt non négligeable :
La valorisation de la nue-propriété pour l’application des droits de donation se fait sur la base de l’âge du
donateur (qui conserve l’usufruit) selon un barème par tranche de 10% dégressif par tranche d’âge de 10
ans.
Par exemple, à 51 ans, l’usufruit vaut 50% et à 81 ans plus que 20%.
Inversement, la nue-propriété vaut respectivement 50% et 80%.
Plus tôt on transmet la nue-propriété, moins on paye de droits.
Si on cumule avec la franchise de 100 000 euros par donateur et donataire, les parents qui a 51 ans,
donnerait la nue-propriété d’un bien commun à parts égales à leurs deux enfants, pourraient réaliser
l’opération sans droits de donation jusqu’à une valeur en pleine propriété de 800 000 euros.

Abus de droit fiscal ?


Ce schéma ancestral pourrait être perturbé par une disposition de la loi de finance pour 2019 : la
création d’un nouvel abus de droit fiscal qui s’appliquera à compter de 2020, non plus aux opérations
réalisées dans un but « exclusivement fiscal » mais dans un but principalement fiscal.
Exclusivement : cela signifie qu’il n’existe pas d’autres but à l’opération. Ou inversement qu’il n’y a pas
abus de droit si le contribuable est capable de démontrer qu’il existait d’autres buts à l’opération :
transmission du patrimoine notamment.
Principalement : doit nécessairement conduire à identifier tous les buts de l’opération et à les peser pour
déterminer lequel d’entre eux est le but principal. Mais comment pèse-t-on les buts ?
Communiqué du Ministère de l’action et des comptes publics le 1ç janvier dernier indiquant d’une part
que compte tenue d’une entrée en 2020, l’administration fiscale aura le temps de déterminer les
contours du texte et que la loi fiscale elle-même encourage les transmissions anticipées de patrimoine
entre génération.
Il en résulte tout de même, que cela donne un pouvoir important de l’administration fiscale dans
l’appréciation de ce caractère principal.

3. L’intérêt de la SCI pour un professionnel


Avantage de la détention en directe des immeubles d’entreprise :
L’achat direct des murs est une solution plus simple sur le plan de la gestion, il n’y a qu’une seule entité à
gérer.
Les inconvénients de cette option apparaissent dans le cas d’une cession ultérieure de l’entreprise.
En effet, mettre l’immeuble en propriété directe de l’entreprise oblige à majorer considérablement le
prix de cession, puisque les murs de l’entreprise sont compris dans la vente. Il est plus difficile de trouver
un repreneur.
Si celui-ci souhaite acquérir seulement le fonds en lui-même à l’exclusion des murs, le retrait de
l’immeuble de l’actif professionnel un cout fiscal (plus-values professionnelles) très conséquent.

La création d’une SCI a en général pour but de réaliser une séparation des patrimoines de sorte qu’en cas
de mauvaises affaires de l’entreprise, les actifs immobiliers restent à l’abri des poursuites des créanciers.
Ce résultat n’est pas forcément atteint.
En effet, celui qui fait le crédit à la société, exige souvent que les parts de la SCI soient aussi données en
garantie.
De plus, les créanciers de l’entreprise ont la possibilité de démontrer que l’entreprise et la SCI
propriétaire des murs ne font qu’un, et qu’en conséquences l’actif de la SCI doit répondre des dettes de
l’entreprise.

Le fait de dissocier l’immobilier de ‘entreprise, va permettre à l’exploitant d’assurer des revenus fonciers
complémentaires.
L’entreprise verse à une SCI un loyer, qui correspond à la valeur locative de l’immeuble.
Le bénéfice de la SCI, constituée essentiellement des loyers, déduction faite des charges et des intérêts
d’emprunts, est reparti entre les associes en proportion de leur part dans le capital.
Ce bénéfice constitue pour les associes et donc pour l’exploitant, une fois les emprunts remboursés, un
revenu foncier complémentaire imposable au titre des revenus fonciers.
S’il décide de céder son entreprise, il conservera cette source de revenus, notamment en prévision de la
retraite.

La SCI permet encore de préparer la transmission familiale de l’entreprise.


Elle permet d’attribuer l’affaire à celui ou ceux des enfants de l’exploitant qui sont les plus aptes à la
gérer, et à transférer aux autres les parts de la SCI, par le biais d’une donation-partage ou d’un
testament.
Les risques d’indivision entre les héritiers au décès du chef d’entreprise, qui entraine bien souvent la
mise en vente de l’entreprise, sont ainsi évités.

Chapitre 4 : Fiscalité SCI : le principe de la "transparence"

Dans les étapes de création d'une SCI il est notamment nécessaire de choisir le régime d'imposition de la
SCI.
Par défaut, la fiscalité de la SCI est dite « transparente ».
La SCI soumise à l’impôt sur le revenu ne paie pas d’impôt directement. Chaque associé de la SCI est
imposé en fonction de sa quote-part dans la SCI et de sa qualité :
Chaque associé de la SCI doit déclarer sa quote-part de résultat dans sa déclaration de revenus (pour les
particuliers) ou sa déclaration de résultats (pour les sociétés).

Exemple: une SCI réalise 10 000€ de bénéfice et elle a deux associés, M.Dupont et la SAS Yolaw. Ils
détiennent chacun 50% du capital social de la SCI. Les bénéfices sont imposés de cette façon :
 La SCI ne déclare rien et ne paye pas d'impôt
 M.Dupont déclare 5 000€ dans sa déclaration d'IR personnelle.
 LA SAS Yolaw déclare 5 000€ de gains dans sa déclaration d'IS.

Fiscalité SCI: l'option IS


La SCI peut opter pour l’IS, l'impôt sur les sociétés.
Les associés ne sont imposés personnellement qu’en cas de distribution des bénéfices sous forme de
dividendes.
Fiscalité des dividendes : le PFU s’applique sur les revenus bruts de plein droit. Possibilité d’opter pour le
barème progressif de l’impôt sur le revenu. Dans ce cas, l’assiette bénéficie d’un abattement de 40% et la
csg est déductible l’année suivante.

SCI IR ou IS: comment choisir?


Le principe est donc l'imposition à l'IR même s'il est toujours possible d'opter pour l'IS, option alors
irrévocable.
Au moment de l'immatriculation de la SCI, la plupart conserve l'imposition à l’IR pour le début de la vie
de la société. Une jeune SCI a souvent plus de charges en raison de l’emprunt effectué pour l’achat du ou
des biens immobiliers et il est donc souvent intéressant que la SCI soit à l’IR.
L’option à l’IS est souvent choisie dans les cas où les associés ont personnellement un taux d’imposition
supérieur à 31%. Dans ce cas, l’imposition des bénéfices au sein de la société est généralement moins
coûteuse.
De plus, l’un des intérêts majeurs de l’IS réside dans la possibilité d’amortir l’immeuble (c’est-à-dire de
déduire un montant correspondant à l’usure/perte de valeur du bien). Si la SCI fait des bénéfices
(activité de location par exemple), il est ainsi possible de réduire le montant annuel du bénéfice
imposable de la SCI. Cependant, au moment de la cession de l'immeuble, choisir l'IS risque d'engendrer
une imposition plus importante sur la plus-value.

Imposition des plus-values réalisées par une SCI

Les plus-values immobilières pour une SCI à l’impôt sur les revenus (IR)
Nous avons vu que la SCI soumise à l’impôt sur les revenus fonctionne avec une fiscalité transparente.
Cela signifie que ce sont les associés de la SCI qui seront personnellement imposés sur les revenus et les
plus-values générés par la société.
Dans le cadre d’une plus-value immobilière, le fonctionnement est exactement le même que pour un
particulier.
Voici un résumé de cette fiscalité pour une SCI soumise à l’IR :
-La plus-value brute est calculée en soustrayant le prix d’achat et les frais d’acquisition au prix de
vente net vendeur. Les frais de l’achat immobilier que sont les frais de notaire et d’agence immobilière
peuvent être comptabilisés au réel ou par un forfait de 7.5 % du prix d’achat.
-Les travaux d’amélioration et de rénovation peuvent être déduits s’ils n’ont pas été retenus
dans vos frais déductibles de vos revenus locatifs. Il faut pour cela pouvoir fournir les justificatifs des
travaux effectués par des professionnels. Pour un bien détenu depuis plus de 5 ans, il est également
possible de décompter un montant forfaitaire de 15 % du prix d’acquisition à la place de la prise en
compte des frais réels.
-Des abattements sont appliqués en fonction de la durée de détention (6% pour chaque année
de détention au-delà de la 5 eme et jusqu’à la 21 ieme. Puis 4% pour la 22eme année révolue de
détention.)
L’exonération totale des plus-values est acquise en 22 ans de détention. (30 ans si on tient compte de
prélèvements sociaux).
Après avoir appliqué les différents abattements, vous obtenez une plus-value immobilière nette qui sera
imposée à 19 %. Les prélèvements sociaux de 17.2 % seront calculés séparément avec un barème
d’abattement spécifique moins avantageux.
Une surtaxe est appliquée pour les plus-values immobilières de plus de 50 000 € après abattements .

Les plus-values immobilières pour une SCI à l’impôt sur les sociétés (IS)
Dans le cadre d’une SCI à l’impôt sur les sociétés (IS), les plus-values réalisées lors de la vente d’un bien
immobilier seront imposées comme des plus-values professionnelles et non comme des plus-values
immobilières classiques :
Le montant de la plus-value sera calculé par la différence entre le prix de cession du bien et sa valeur nette
comptable. C’est-à-dire que les amortissements réalisés sur le prix d’achat seront déduits du prix
d’acquisition et cela viendra considérablement augmenter le montant de la plus-value.
Il est généralement plus avantageux pour une sci familiale de rester au régime de l’IR, tandis qu’une
SCI constituée pour la gestion d’un patrimoine important, notamment dans la cadre d’une activité
professionnelle, aura souvent intérêt à opter pour l’IS.
Une plus-value réalisée avec une SCI à l’IS sera donc calculée sur une base plus importante et sera plus
fortement imposée.
Il faut donc étudier les gains procurés par les possibilités d’amortissement et les comparer au surcoût
sur la plus-value de cession pour bien choisir entre IS et IR.
De ce fait, le choix entre impôts sur la société et sur les revenus doit se faire en fonction de ce que l’on
compte faire des biens immobiliers. Si on les conserver indéfiniment, le choix du régime de l’impôt sur
les sociétés est le régime fiscal idéal.

SCI et TVA
La SCI n’est en principe pas soumise à la TVA : elle ne facture pas de TVA et ne récupère donc pas la taxe
sur ses achats.
En cas de location nue d’immeubles à usage industriel, commercial ou de bureau, il est possible d’opter
pour l’assujettissement à la TVA. Cette option doit être adressée par écrit au service des impôts et
indiquer le régime de TVA souhaité. En cas d’option, celle-ci prend effet le premier jour du mois au cours
duquel elle est exercée et peut être dénoncée à partir du 1er janvier de la neuvième année civile qui suit
celle au cours duquel elle a été exercée.
La location non meublée et non équipée à usage d'habitation ne peut pas être soumise à la TVA. En
revanche, en cas de location meublée, l'assujettissement à la TVA est automatique.

Dans quels cas opter pour la TVA ? L’option pour la TVA s’avère généralement intéressante lorsque la SCI
a un montant significatif de dépenses elles-mêmes grevées de TVA. Cela lui permet de la récupérer.

PARTIE 3 : la société à responsabilité limitée


Chapitre 1 : Caractéristiques et intérêt de la SARL

La société à responsabilité limitée est une société instituée par une ou plusieurs personnes qui ne
supportent les pertes qu’à concurrence de leurs apports.
Le critère distinctif de cette société réside donc dans la limitation de responsabilités des associés.
Il doit cependant être complété par un autre élément : le capital de la SARL est divisé en parts sociales
(et non en actions), qui, en principe, ne sont pas librement cessibles, de sorte que la prise en compte de
la personnalité de chaque associé est déterminante.

1. Caractéristiques de la SARL

Commercialité : la SARL est toujours commerciale par sa forme quel que soit son objet.
Personnalité morale : la SARL, même unipersonnelle a la personnalité morale
Associés : la position des associés dans une SARL est caractérisée par les règles suivantes :
 Les associés ne sont pas nécessairement commerçants
 La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports. Exceptions : les
banques demandent souvent l’engagement personnel des gérants et des principaux associés
en garantie de prêts qu’elles consentent à la société.
La limitation de la responsabilité des dirigeants associés au montant de leurs apports peut
être écartée en cas de liquidation judiciaire de la société.
 Les associes ont le droit d’être informés, dans certaines conditions, de la marche de la
société. Ils délibèrent sur les comptes sociaux au cours d’une assemblée annuelle.
 Les associes peuvent en toute hypothèse quitter la société ; ils ne sont pas prisonniers de
leurs parts.
Gérance et contrôle de la gérance : la SARL est dirigée par un ou plusieurs gérants, obligatoirement
personnes physiques, pris parmi les associés ou en dehors d’eux.
Le gérant peut être révoqué librement par les associés, mais la révocation sans juste motif donne lieu à
des dommages intérêts.
Les limitations des pouvoirs des gérants sont licites, mais elles sont inopposables aux tiers ; quelles que
soient les clauses des statuts, la société est engagée à l’égard des tiers par tout acte des gér ants entrant
dans l’objet social).
L’intervention d’un commissaire aux comptes est nécessaire lorsque le total du bilan, le montant du
chiffre d’affaires ou le nombre des salariés excèdent certains seuils.

2. Intérêt de la SARL

C’est une société dont la constitution est aisée : peu d’associés, un capital social potentiellement réduit.
Son fonctionnement est simple, et les associés bénéficient de la limitation de leur responsabilité aux
apports.

Le choix d’une SARL est largement fonction des circonstances de fait propres à chaque entreprise.
Néanmoins, les tendances générales suivantes peuvent être dégagées :
 Les grandes entreprises exigeant des capitaux importants qui ne peuvent être trouvés qu’en
faisant une offre au public sont naturellement conduites à adopter la forme de SA ;
 Les petites entreprises qui permettent un investissement moins important et pour lesquelles
le souci de maintenir le caractère familial de l’affaire est prédominant s’orientent
généralement vers la SARL.( La souplesse des règles applicables aux SAS peuvent aussi les
inciter à choisir cette forme sociale.)
 Pour les entreprises moyennes, la question se pose du choix entre la SARL, la SAS ou la SA.
L’avantage de la SARL sera la possibilité de réaliser des apports en industrie, un capital
librement fixé dans les statuts, la possibilité pour le conjoint de revendiquer la qualité
d’associé, la possibilité des clauses d’agrément.

Chapitre 3 : La constitution de la SARL

1. Les conditions de fond

Consentement :
Comme pour toute autre forme de société, le consentement des associés doit être réel et exempt de
vice.

Capacité :
Il n’est pas nécessaire que les associés d’une SARL aient la capacité requise pour être commerçants.
En effet, la souscription de parts de SARL est traitée comme un placement bien qu’elle soit un acte de
commerce.
Il en résulte :
 Mineurs : Le mineur émancipé peut souscrire des parts de SARL
Le mineur non émancipé peut souscrire des parts de SARL
 Majeurs : Le majeur sous sauvegarde de justice, le majeur sous curatelle, le majeur sous
tutelle et le majeur sous mandat de protection future peuvent souscrire des parts de SARL.
 Couple : Deux époux peuvent constituer, entre eux ou avec des tiers, une SARL.
Si un des époux apporte un bien commun, il doit en informer son conjoint.
 Personnes morales : les personnes morales peuvent être associées, dans les limites de leur
capacité juridique.
Objet social :
La SARL est commerciale par sa forme quelle que soit son objet, civile ou commerciale.
Comme pour toute autre société, cet objet doit être possible et licite.
A ces règles générales, il faut ajouter quelques dispositions spécifiques aux SARL :
 Activités interdites aux SARL : c’est le cas des entreprises d’assurances, de capitalisation et
d’épargne ou d’exploitation d’un laboratoire de biologie médicale. D’autres activités sont
interdites implicitement à la SARL, en ce que d’autres formes sociales doivent
impérativement être utilisées.
La société qui exercerait l’une d’elles sous la forme de SARL serait nulle pour illicéité de son
objet.
 Activités règlementées : diverses activités ne peuvent être exercées par les SARL que si
certaines conditions, relatives notamment à la qualification professionnelle des associés ou
des gérants sont remplies (officine par exemple, société d’architectes).
Nombre d’associés :
Une SARL peut être constituée valablement avec un seul associé.
Une Sarl ne peut pas comprendre plus de 100 associés. Si au cours de la vie sociale, le nombre des
associés devient supérieur à 100, la SARL dispose d’un délai de un an pour faire cesser cette situation. Au
terme de ce délai, soit le nombre des associés est ramené à 100max, soit la société est transformée en
société d’une autre forme.

Capital social :
Le montant du capital social est fixé par les statuts.
Une SARL peut donc se constituer avec 1 euro.
Bien évidemment, ce choix risque d’avoir des conséquences pour les associés et les dirigeants, qui se
verront demander par les créanciers de la société de garantir sur leurs patrimoines personnels les
engagements sociaux.

La nature des apports :


Le capital peut être constitué par des apports en numéraire, en nature ou en industrie.

Les apports en nature doivent être intégralement souscrits dès la souscription des parts
correspondantes.
Chaque apport en nature doit faire l’objet d’une évaluation dans les statuts. Les associés ne peuvent en
principe fixer la valeur des apports en nature qu’au vu d’un rapport établi par un commissaire aux
apports, ce rapport étant lui-même annexé aux statuts.
L’intervention d’un commissaire aux apports est facultative : si aucun apport en nature n’a une valeur
supérieure à 30 000 euros et si la valeur totale de l’ensemble des apports en nature n’excède pas la
moitié du capital social.

Les apports en numéraire peuvent n’être libérés que du cinquième, la libération du surplus devant
intervenir dans les 5 ans suivant l’immatriculation au registre du commerce et des sociétés.

Concernant les apports en industrie, ce sont les statuts qui déterminent les modalités selon lesquelles
des parts sociales en industrie peuvent être souscrites.
L’apport en industrie sera donc possible dès lors que les statuts l’auront prévu.
Comme pour toute autre société, les apports en industrie ne contribuent pas à la formation du capital
social de la SARL.
Les associés apporteurs en industrie reçoivent des parts sociales en contrepartie de leur apport, c’est-à-
dire des parts qui leur donnent le droit de partager les bénéfices et l’actif net et de participer aux
décisions collectives.

Participation aux résultats de l’exploitation :


Comme dans toutes les sociétés, les associés doivent tous participer aux bénéfices et aux pertes.
La contribution aux pertes sociales est limitée au montant de ses apports.

Affectio societatis :
Conformément à la règle générale, les associes de SARL doivent être animés par l’affectio societatis.

Dénomination sociale :
La société doit être désignée par une dénomination sociale.
La dénomination sociale doit être précédée ou suivie des mots « société à responsabilité limitée » ou
« SARL ».

Durée :
La durée de la société est fixée à 99 ans maximum par la loi.
Elle court à compter de l’immatriculation de la société.

2. Les conditions de forme

Statuts
Les statuts doivent être établis par écrit.
L’acte peut être sous signature privée ou notarié.

Les statuts sont plus ou moins détaillés selon la volonté des associés.
Cependant, les mentions suivantes sont obligatoires :
 La forme juridique adoptée
 La durée
 La dénomination sociale
 Le siège social
 L’objet
 Le montant du capital social
 L’évaluation des apports en nature
 Les modalités selon lesquelles peuvent être souscrites les parts sociales en industrie
 La répartition des parts entre les associes
 La libération des parts
 Le dépôt des fonds correspondant aux apports en numéraire
 Le choix du ou des gérants
 La détermination des pouvoirs des gérants
 La transmission des parts sociales
 Le mode de consultation des associes
 La majorité requise pour l’adoption des décisions collectives
 Les dates d’ouverture et de clôture des exercices sociaux
 La répartition des bénéfices et du boni de liquidation
 les modalités de liquidation de la société

Les documents suivants devront le cas échéant être annexés aux statuts :
 Le rapport du commissaire aux apports en cas d’apports en nature
 L’état des actes accomplis pour le compte de la société en formation, avec indication pour
chacun d’eux, de l’engagement qui en résulte pour la société

Les statuts, établis par acte sous seing privé, doivent faire l’objet d’autant d’originaux que nécessaire à
l’accomplissement des formalités.
En pratique, cela implique 4 originaux : un pour le dépôt au siège social, un pour l’enregistrement, deux
pour le dépôt au greffe
Un exemplaire fait sur papier libre doit par ailleurs être remis à chaque associé de la SARL.

Chapitre 3 : Fonctionnement de la société

1. Le gérant de la SARL

La SARL est gérée par un ou plusieurs gérants.


Il peut être choisi parmi les associés ou en dehors de leur cercle.

Le gérant de la société n’a pas la qualité de commerçant : le commerçant est celui qui accomplit les actes
de commerce a titre professionnel et pour lui-même. Le gérant de la SARL n’accomplit pas d’actes de
commerce pour lui-même. Il n’est qu’un mandataire.

Ce sont les associés qui procèdent à la désignation du gérant, dans les statuts ou dans un acte postérieur
aux statuts.
Dans cette dernière hypothèse, la décision des associés doit être prise à la majorité des votes émis.
Dans le silence des statuts, le gérant est nommé pour la durée de la société.
Si le gérant est nommé pour une période déterminée, il n’a pas un droit au renouvellement automatique
de ses fonctions.
Les statuts peuvent prévoir la désignation d’un ou plusieurs gérants. Les statuts pourraient également
décider que ces gérants prendront leurs décisions de manière collégiale, dans le cadre d’un conseil de
gérance.

Rémunération du gérant
Aucune disposition légale ou règlementaire ne prévoit dans quelles conditions la rémunération du gérant
de la SARL est fixée.
Les fonctions du gérant de SARL peuvent être gratuites ou rémunérées.
Elle peut être prévue par les statuts ou par une décision postérieure.
La décision doit être formalisée y compris lorsque la société est une EURL et que l’associé unique se
trouve aussi être le gérant.

Cumul des fonctions de gérant avec un contrat de travail


En l’absence de dispositions contraires dans le code de commerce, le cumul des fonctions de gérant avec
celles de salarié dans la même société est possible dès lors que le contrat de travail correspond à un
emploi effectif, ce qui suppose :
 Une nette distinction entre la gérance, qui comporte la direction générale de la société, et les
fonctions techniques, qui sont la conséquence du contrat spécialisé
 Un état de subordination à l’égard de la société, ce qui implique notamment qu’il soit associé
minoritaire, ou gérant non associé mais pas associé majoritaire ou associé unique.
 Une rémunération spécifique, en corrélation avec les missions exercées (proportionnée)

Cessation des fonctions des gérants


A l’arrivée du terme prévu, les gérants doivent cesser leurs fonctions sans qu’il soit nécessaire de leur
signifier un congé ou le respect d’un préavis.
Le gérant qui malgré l’arrivée du terme continue de gérer la société, ne peut pas se prévaloir d’un
renouvellement de ses fonctions par tacite reconduction.
Sauf disposition contraire des statuts, les gérants sont rééligibles.

Le gérant peut être révoqué par décisions des associés.


La révocation est libre, toute convention de nature à dissuader les associés de la prononcer est nulle.
Si la révocation est décidée sans juste motif, elle peut donner lieu à des dommages intérêts.
Ils peuvent aussi être attribués au gérant lorsque la décision de révocation a été prise dans des
conditions abusives, notamment si elle est intervenue dans des circonstances intempestives ou
vexatoires de nature à porter atteinte à l’honorabilité de l’intéressé ou si elle a été décidée sans
respecter l’obligation de loyauté dans l‘exercice du droit de révocation.

Pour que la révocation soit décidée par les associés, il faut tout d’abord convoquer une assemblée ou
organiser une consultation par écrit des associés. Sachant que c’est le gérant qui procède en principe à
l’une ou l’autre de ces initiatives, il est peu probable qu’il sollicite les associés afin qu’ils statuent sur sa
révocation.
Si le gérant refuse de convoquer l’assemblée, les associés peuvent effectuer une demande en justice
faite au président du tribunal de commerce statuant en référé ou désignation d’un mandataire chargé de
convoquer l’assemblée et d’en fixer l’ordre du jour.

L’assemblée ou les associés consultés par écrit vont ensuite statuer sur la révocation de gérant.
Pour que la décision soit prise, les associés favorables à la révocation doivent réunir plus de la moitié des
parts sociales.
Si la majorité requise n’est pas obtenues sur première consultation, il peut être organisé une seconde
convocation ou consultation, statuant à la majorité des votes émis.
La révocation pourra être entravée par deux facteurs :
 Tout d’abord, il est envisageable que les statuts de la SARL subordonnent la décision de
révocation à l’obtention d’une majorité plus élevée ou ne prévoient pas de possibilité de
seconde convocation ou consultation
- ensuite le gérant associé prend part à la décision statuant sur sa propre révocation.
En effet, aucune disposition ne l’en empêche, et l’on se souviendra que tout associé peut
participer aux décisions collectives.

Par ailleurs, le gérant est révocable par les tribunaux pour cause légitime, à la demande de tout associé.

Le gérant peut démissionner


Ce mode de cessation des fonctions du gérant n’est pas prévu par les textes.
Sauf stipulation contraire, la démission du dirigeant de la société est acte juridique unilatéral, qui ne
nécessite aucune acceptation de la part de la société et ne peut faire l’objet d’aucune rétractation de la
part du dirigeant démissionnaire, et que la démission produit sous ses effets dès lors qu’elle a été portée
à la connaissance de la société.

2. Pouvoir des gérants

Pouvoirs de gérants à l’égard des associés


Les pouvoirs du gérant de la SARL à l’égard des associés sont définis par les statuts.
Les statuts peuvent limiter ces pouvoirs et imposer une autorisation de la collectivité des associés avant
la conclusion de certains contrats ou la réalisation d’opérations jugées trop importantes pour être
laissées à la seule initiative du ou des gérants (emprunts excédant un certain montant, hypothèque sur
les immeubles, nantissement du fonds de commerce..)

Si les statuts ne contiennent pas de clause déterminant les pouvoirs du gérant, celui-ci peut accomplir
« tous actes de gestion dans l’intérêt de la société ».
Les actes de gestion doivent être entendus dans un sens large.
Ils peuvent comprendre des actes de disposition des biens sociaux, dans la mesure où ceux-ci
concernent, l’exploitation de l’entreprise, aussi bien que des actes d’administration.
L’acte est conforme à l’intérêt de la société s’il lui est utile ou profitable.

Lorsqu’il existe plusieurs gérants et que les statuts n’ont pas déterminé leurs fonctions respectives ni
précisé qu’ils doivent agir conjointement, chacun peut agir séparément, sauf le droit pour les autres de
s’opposer à toute opération non encore conclue.

Acquisition/cession : correspond à un acte de disposition. Tout le reste est un acte d’administration.

Pouvoirs du gérant à l’égard des tiers

A l’égard des tiers, le gérant est le représentant légal de la société.


Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société.
Toute clause statutaire limitant ses pouvoirs est inopposable aux tiers même si ces derniers avaient
connaissance de l’existence d’une telle clause.

La société est engagée même si les actes accomplis par le gérant n’entrent pas dans l’objet social « à
moins qu’elle ne prouve que le tiers sût que l’acte dépassait cet objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer,
compte tenu des circonstances ». Preuve difficile à apporter d’autant plus que la loi écarte pour cela la
possibilité de faire état de la seule publication des statuts.

Cas particuliers :
Le gérant a le pouvoir de déplacer le siège social sur l’ensemble du territoire français.
Le gérant a aussi la possibilité de mettre les statuts en harmonie avec les dispositions impératives de la
loi et des règlements.
Ces deux pouvoirs sous réserve d’une ratification par les associés.

Les actes interdits :

Le gérant d’une SARL ne peut accomplir les actes suivants sous peine de nullité :
 Contracter un emprunt auprès de la société sous quelque forme que ce soit
Cela signifie que non seulement le gérant de la SARL n’est pas en mesure de contracter un
prêt avec sa société mais également que son compte courant d’associé ne saurait avoir un
solde débiteur.
 Faire cautionner ou avaliser par la société un engagement envers les tiers : si le gérant ne
peut pas emprunter auprès de la SARL, il ne peut pas non plus lui demander de garantir
l’emprunt qu’il aurait effectué auprès d’un tiers.
Ces interdictions concernent également les conjoints, ascendants, descendants des gérants ainsi que
toute personne interposée.

Règlementation de certains actes :


Le régime de la SARL prévoit un dispositif d’approbation par les associés des conventions conclues entre
la société et son gérant et des conventions assimilées.
Il est ainsi prévu que le gérant, ou le commissaire aux comptes s’il en existe un, doit soumettre à
l’assemblée ou aux associés consultés par voie écrite un rapport sur les conventions intervenues entre la
société et l’un de ses gérants ou l’un de ses associés et les conventions assimilées.
Attention aux pb de conflits d’intérêts

Les conventions qui font l’objet d’un contrôle sont avant tout celles intervenues directement entre la
SARL et son gérant ou l’un de ses associés, directement ou par personne interposées.
Le contrôle s’étend ensuite aux conventions passées entre la SARL et une autre société dans laquelle le
gérant de la SARL aurait un intérêt : conventions conclues avec une société dont le gérant ou l’associé de
la SARL serait associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, directeur général, membre du
directoire ou du conseil de surveillance.
Un grand nombre de conventions sont cependant soustraites au dispositif de contrôle.
La procédure d’approbation des conventions règlementées entre la société et son gérant ou son associé
n’est en effet pas applicable aux conventions portant sur des opérations courantes et conclues à des
conditions normales.

Le gérant doit informer le commissaire aux comptes (s’il en existe un) des conventions intervenues entre
lui-même ou un associé et la SARL, dans un délai de un mois à compter de leur conclusion.
Le gérant ou le cas échéant le commissaire aux comptes, dresse un rapport, qui doit permettre aux
associés de connaitre les éléments essentiels de la convention, et notamment d’apprécier l’intérêt que la
société avait à conclure la convention.
Notons que le gérant informe le cas échéant le commissaire aux comptes, qui informe les associés des
conséquences des conventions conclues au cours de l’exercice précèdent et continuant à produire des
effets lors de l’exercice en cours.

Le système prévu est celui d’une approbation à posteriori, ce que l’on comprend par le fait que le texte
dispose que l’on soumet aux associés un rapport sur les conventions intervenues entre la société et le
gérant ou un de ses associés.
Mais le deuxième alinéa de l’article L 223-19 prévoit que ce n’est plus une approbation a posteriori mais
bien une approbation au préalable de l’assemblée qui doit intervenir lorsque la société n’a pas de
commissaire aux comptes et qu’elle conclut une convention avec son gérant non associé.

Les associés statuent en votant lors d’une assemblée, ou, si les statuts le permettent, par consultation
écrite.
L’associé ou le gérant intéressé ne prend pas part au vote et ses parts ne sont pas prises en compte pour
le calcul du quorum et de la majorité.
C’est donc une exception au principe selon lequel l’associé a le droit de participer aux décisions
collectives.
Le respect de cette règle est important, car la jurisprudence considère que l’approbation irrégulière,
c’est-à-dire celle à laquelle l’associé intéressé a participé, équivaut à un défaut d’approbation.
Serait également irrégulière une approbation intervenue sans le rapport du commissaire aux comptes, si
la Sarl en est dotée ou sans rapport du gérant.

Que se passe-t-il si un gérant conclut une convention avec la société mais sans la soumettre à
l’approbation de l’assemblée, ou sans obtenir cette approbation de l’assemblée ?
Dans cette hypothèse, elle reste valable, puisque le législateur a prévu qu’elle produisait ses effets « à
charge pour le gérant et s’il y a lieu, pour l’associé contractant, de supporter individuellement ou
solidairement, selon les cas, les conséquences du contrat préjudiciables à la société »
Si la société a subi un préjudice du fait du contrat non approuvé par l’assemblée des associes, le gérant
ou l’associé qui a contracté avec elle devra donc supporter ce préjudice et rembourser une somme
équivalente à la société.

S3 / responsabilité du gérant de la SARL

Responsabilité civile du gérant de la SARL

La responsabilité civile du gérant de SARL est encadrée par des textes spéciaux qui édictent un certain
nombre de règles s’appliquant à toutes les hypothèses de responsabilité du gérant.
La loi prévoit que le gérant est responsable envers la société ou envers les tiers des infractions aux
dispositions législatives ou réglementaires applicables aux SARL, des violations des statuts, et des fautes
commises dans la gestion.

A l’égard des tiers, la responsabilité des gérants ne peut être engagée que s’ils ont commis une faute
séparable de leurs fonctions et qui leur soit imputable personnellement.

La responsabilité des gérants peut être mise en cause :


 Par tout associé pouvant justifier d’un préjudice personnel : action individuelle
 Par un ou plusieurs associés lorsqu’il s’agit de réparer le préjudice subi par la société : action
sociale

Responsabilité pénale :

Le gérant de la SARL supporte une responsabilité pénale particulière qui tient à l’existence d’infractions
spéciales, ne s’appliquant qu’à lui.
La plus importante de ces infractions est sans doute celle de l’abus des biens de la société.
Le gérant qui fait des biens de la société, de mauvaise foi, un usage contraire à l’intérêt social, à des fins
personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans laquelle il est intéressé
personnellement encourt un emprisonnement de 5 ans et une amende de 375 OOO euros.
La responsabilité est aggravée lorsqu’il s’agit de sanctionner les montages impliquant des comptes
ouverts à l’étranger ou des sociétés étrangères.

Responsabilité fiscale :

Le gérant peut être condamné personnellement au paiement des impositions et pénalités dues par la
société lorsque, par des manœuvres frauduleuses ou par l’inobservation grave et répétée des obligations
fiscales, il a rendu impossible le recouvrement de ces impositions.

4. les associés de la SARL

4.1. Les droits politiques

Le droit à l’information sur les affaires sociales


Outre le droit d’information préalable à la tenue de l’assemblée ordinaire annuelle et celui préalable à la
tenue de l’assemblée ordinaire annuelle et celui préalable à toutes les autres assemblées ou toute
consultation écrite, les associes jouissent d’un droit de communication permanent des documents ci-
dessous :
 Documents concernant les 3 derniers exercices des comptes annuels, inventaires, rapports
soumis aux assemblées, procès-verbaux
 Statuts

Le droit de vote

Chaque associé dispose d’un nombre de voix égal à celui des parts sociales qu’il possède.
Ce principe est d’ordre public.

Le droit de vote s’exerce par principe dans les assemblées où sont convoqués les associés.
Ce n’est pas le seul mode possible ; les statuts peuvent en effet, prévoir que les décisions, ou certaines
d’entre elle, pourront être prises par consultation écrite des associes ou pourront résulter du
consentement de tous les associés exprimé dans un acte.

La tenue d’une assemblée est obligatoire dans 2 hypothèses :


 Lorsqu’il s’agit d’approuver les comptes annuels, les associés doivent être réunis en
assemblée, dans les 6 mois de la clôture de l’exercice.
 Lorsque la réunion de l’assemblée est demandée par des associés détenant la moitié des
parts sociales ou 10% du capital social, à condition qu’ils représentent 10% du nombre des
associés.
Modalités de calcul
Les règles de majorité sont différentes selon que la décision emporte ou non modification des statuts.

Pour les décisions ordinaires (approbation des comptes, désignation ou révocation des gérants,
approbation des conventions réglementées…), la majorité absolue est exigée, c’est-à-dire plus de la
moitié de l’ensemble des parts sociales, cela sur première convocation.
Sur deuxième convocation, la décision est prise à la simple majorité des voix exprimées, quel que soit le
nombre des associés présents (sauf stipulation des statuts).

Pour les décisions extraordinaires, autrement dit pour les décisions emportant modification des statuts,
il faut distinguer selon que la SARL a été constituée avant ou après la loi du 2 aout 2005 :
 Avant le 2aout 2005 : la majorité exigée est celle des ¾ des parts sociales
 Apres le 2 aout 2005 : les règles de quorum doivent être respectées ; l’assemblée ne
délibère valablement que si les associés présents ou représentés possèdent au moins, sur
première convocation, le quart des parts et, sur seconde convocation, le 5eme de celles-ci.
Majorité : 2/3 des parts des associés présents ou représentés.

Par exception, certaines décisions obéissent à des règles spéciales :


L’unanimité est requise, par exemple, lorsque la SARL décide le transfert du siège social à l’étranger,
change sa nationalité ou se transforme en SAS, SNC ou en société civile.
La décision d’augmenter le capital par incorporation des bénéfices ou des réserves, qui ne modifie pas le
montant des capitaux propres est prise, non à la majorité exigée pour les décisions extraordinaires, mais
a la majorité des parts sociales.
La décision de transformation en SA d’une SARL dont le montant des capitaux propres excèdent 750000
euros peut être prise par les associes représentant la majorité des parts sociales.

4.2. Les droits financiers :

Les associés d’une SARL ont droit aux dividendes, aux réserves et au boni de liquidation.
Les droits financiers des associés sont en principe égaux ; la loi n’interdit cependant pas la création de
parts sociales privilégiées.

4.3. Les droits patrimoniaux :

N’étant pas des valeurs mobilières, les parts sociales ne sont pas négociables selon les modes simplifiées
du virement de compte à compte comme les actions.
Elles ne sont pas matérialisées par un titre mais résultent de la répartition prévue dans les statuts.
Elles se transmettent comme des créances :
 La cession doit être constatée par écrit
 La cession doit être portée officiellement à la connaissance de la SARL
 L’opposabilité aux tiers résulte du dépôt des statuts modifiés au greffe du tribunal de
commerce
 La cession doit être enregistrée, cette formalité fiscale entrainant l’exigibilité d’un droit de
3% à la charge du cessionnaire

La nécessité d’un agrément


L’intuitu personae qui préside à la constitution et au fonctionnement de la SARL interdit qu’un étranger
puisse entrer dans la société sans l’accord d’une majorité qualifiée.
L’agrément est obligatoire lorsque le cessionnaire est un tiers
Il est facultatif si le cessionnaire est un coassocié ou un membre de la famille de cédant.
Le cédant n’étant pas interdit de vote, cela simplifie souvent les choses.

Agrément obligatoire
Lorsque le cessionnaire pressenti est un tiers, tant le principe de l’agrément que ses modalités sont
d’ordre public.
Sauf si les statuts ont prévu une majorité plus forte, l’agrément du cessionnaire suppose le respect d’un
double majorité, à savoir, la majorité des associes représentant au moins la moitié des parts sociales.
Le consentement est réputé acquis si la société n’a pas fait connaitre sa décision dans les trois mois de la
notification.

En cas de refus d’agrément, l’associé peut obtenir le rachat de ses titres, soit auprès des associés ou d’un
tiers, soit auprès de la société.
Le rachat n’est dû que si le cédant détient ses parts depuis au moins deux ans, sauf si les titres ont été
recueillis par succession, liquidation de communauté ou donation au profit du conjoint, ascendant ou
descendant.
Les associés sont tenus d’acquérir ou de faire acquérir les parts du cédant dans les 3 mois du refus.
La société peut racheter elle-même les droits sociaux dans le même délai et réduire le capital social à
due concurrence.
Si à l’expiration du délai imparti, aucun rachat des parts n’est intervenu, l’associé peut réaliser la cession
initialement prévue.

Agrément facultatif

Les parts sont en principe librement cessibles entre les associés puisqu’il n’en résulte aucune violation du
caractère fermé de la société.
L’équilibre du pouvoir peut en revanche s’en trouver altéré du fait du bouleversement des majorités.
Aussi, les statuts peuvent prévoir l’agrément du projet avec une majorité plus réduite et des délais plus
courts.
Les opérations visées sont aussi notamment les transmissions par voie de succession ou en cas de
liquidation de communauté de biens entre les époux et les cessions entre conjoint, ascendant ou
descendant. Les statuts peuvent cependant prévoir une clause d’agrément. Elle ne peut jouer que si
l’héritier n’est pas encore associé.
Concernant le décès d’un associé, les statuts peuvent prévoir, que la société continuera avec les seuls
associés survivants et évincer ainsi par avance les héritiers.
Dans ce cas, l’héritier a droit à la valeur des droits sociaux, déterminées jour décès.
Chapitre 4 : Fiscalité de la SARL

1. Le régime classique d’imposition selon celui des sociétés de capitaux

Le régime par défaut dont relève la SARL est celui de l’impôt sur les sociétés. Ainsi, les bénéfices réalisés
par la société sont imposés à son niveau, et non à celui des détenteurs de parts sociales. Les associés
sont imposés de façon personnelle sur les rémunérations qu’ils perçoivent.

Le calcul de l’impôt
L’IS dû par la SARL est calculé en appliquant différents taux sur le résultat fiscal. Les taux varient en
fonction du niveau du résultat fiscal. Ainsi, il est appliqué le taux réduit de 15 % dans la limite des
premiers 38 120 euros de bénéfice réalisé par la société sur une base de 12 mois ; puis 28% pour les
premiers 50 000 euros. Au-delà de ce seuil, c’est le taux normal de 31 % qui s’applique.
Il est important de préciser que le taux réduit ne s’applique pas systématiquement à toutes les SARL.
Seules peuvent bénéficier du taux réduit d’imposition à l’IS, celles :
 dont le chiffre d’affaires réalisé sur la période concernée est en deçà de 7 630 000 euros,
 et dont le capital entièrement libéré est détenu au moins au ¾ par des personnes physiques ou
des personnes morales qui respectent ces mêmes conditions de libération et de répartition de
capital.
Le bénéfice imposable au titre de l’IS est obtenu en déduisant les rémunérations versées aux gérants.

2. Le régime optionnel de l’imposition selon le régime des sociétés de personnes

Ici, les résultats sont imposés directement dans les mains des associés et non au niveau de l’entreprise.
La possibilité d’opter pour ce régime d’imposition est soumise à certaines conditions. L’option ne peut
s’appliquer que pour une durée maximum de 05 ans

2.1. Conditions à satisfaire


 SARL constituée depuis moins de 05 ans.
 L’activité ne doit pas consister en la gestion d’un patrimoine mobilier et immobilier propre.
 Les personnes physiques doivent détenir au moins la moitié des parts sociales et le gérant au
moins le 1/3.
 SARL employant moins de 50 salariés et dont le CA demeure inférieur à 10 millions d’euros.
 La décision d’option doit avoir l’accord unanime et exprès de tous les associés.
 La formulation de l’option doit être effectuée dans un délai de 03 mois à compter du début de
l’exercice à partir duquel l’option est souhaitée.

2.2. Fonctionnement du régime fiscal

Les rémunérations perçues par les associés ne sont pas déduites du bénéfice fiscal. Chaque associé est
imposé individuellement. La base imposable de chaque associé est composée des dividendes et
rémunérations qu’il a reçus durant l’exercice.

2.3. Cas particulier des SARL de famille


Les SARL de famille peuvent opter de façon permanente pour le régime fiscal des sociétés de personnes.
Elle doit exercer à titre principale une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale.

Pour augmenter le capital :

 Réinjection de liquidités ou injection du résultat de l’entreprise.


 Attribution gratuite à chaque associé de parts nouvelles à proportion des parts
sociales détenues ou alors nomination de la valeur de chaque part.
 Possibilité de chercher des apports nouveaux : numéraires ou en nature, soit
réalisés par associé soit par un tiers. Si personne tierce, alors agrément
obligatoire.

Pour réduire le capital :

 Entraîne l’annulation de la détention de parts sociales : possible suite à une perte


de l’activité enregistrée. A la fin, si pertes et fonds propres < 50% du CS alors les
associés doivent se prononcer sur la possiblité d’une dissolution. Ils ont 4 mois
pour le faire sinon restructuration des capitaux propres (2 exercices pour le faire).

Chapitre 5 : La dissolution de la SARL

La SARL peut être dissoute pour toutes les causes prévues par les dispositions générales.
A la différence d’autres sociétés, la réunion des parts sociales en une seule main n’est pas une cause de
dissolution de la SARL, puisque celle-ci devient alors une EURL.
Il existe cependant des causes de dissolution propres à la SARL :
- Lorsque la société comprenant plus de 100 membres n’a pas fait cesser cette situation dans un
délai d’un an en ramenant le nombre de ses associés à 100 au plus ou en procédant à sa transformation
en une société d’une autre forme
- lorsque les associés n’ont pu délibérer valablement sur la décision à prendre à la suite de la
perte de la moitié du capital ou n’ont pu régulariser la situation de la société dans le délai de deux ans ;
En revanche, la société n’est pas dissoute par la liquidation judiciaire, la faillite personnelle, l’interdiction
de gérer ou une mesure d’incapacité frappant l’un des associés ; elle n’est pas non plus dissoute par le
décès d’un associé, sauf stipulation contraire des statuts.

Cas pratique n°3


Partie 4 : la Société Anonyme

La SA est une forme sociale qui attache peu d’importance à la personnalité des actionnaires.
La SA requiert un capital social d’une certaine consistance, émet des titres négociables (actions) et peut
faire des opérations d’offre public d’instruments financiers ou voir ses titres cotés sur un marché
règlementé.
La souscription ou l’achat d’actions de SA ne confère pas aux actionnaires la qualité de commerçant.

Chapitre 1 : Avantages et inconvénients

2. Avantages

La SA offre des instruments juridiques permettant de réunir efficacement les moyens nécessaires au
fonctionnement d’une entreprise commerciale importante.

La SA a longtemps été une forme sociale très fréquemment employée en France.


L’engouement s’expliquait par différentes raisons :

-Tout d’abord, la SA est avec la SCA (société en commandite par actions) et la SE (société européenne),
l’une des trois formes de sociétés commerciales pouvant solliciter le public.
Même si moins de 1% des SA voient leurs titres échangés sur un marché règlementé, la possibilité de
pouvoir accéder un jour au monde prometteur de la bourse explique sans doute certains cas de recours
anticipé à cette forme sociale pourtant lourde.

-Ensuite, la situation faite par le droit fiscal au président du conseil d’administration de la SA, par ailleurs
directeur générale de la société (PDG), a longtemps été plus intéressante que la situation faite au gérant
majoritaire de la SARL. Elle l’est d’ailleurs encore au regard du régime de la sécurité sociale.

-On peut relever que la SA française, n’est pas comme dans d’autres pays de l’UE, réservée aux grandes
entreprises.
Elle peut aussi bien être utilisée par les vraies grandes entreprises, cotées ou non, que par des petites et
moyennes entreprises.

2. Inconvénients

Parmi les caractères négatifs, il faut mentionner la lourdeur administrative de la SA.


Cette société oblige les actionnaires à se réunir en assemblée, sans pouvoir recourir à d’autres modes de
décision.
Elle impose la présence de commissaires aux comptes, ainsi que de publier annuellement certaines
informations financières relatives à la société.
La SA doit ainsi déposer au greffe du tribunal de commerce dont elle relève, dans le mois qui suit
l’approbation des comptes entre autres documents, ses comptes annuels et le rapport du commissaire
aux comptes ; les sociétés non cotées étant dispensées de joindre à ces documents le rapport de
gestion, qu’elles doivent néanmoins tenir à disposition des tiers qui en font la demande.
Les sociétés cotées sont par ailleurs soumises à des obligations de publicité supplémentaires.
Un certain nombre de conventions conclues par la société se voient enfin appliquer un dispositif de
contrôle contraignant.
Toutes ces contraintes alourdissent le fonctionnement de la SA.

Il convient aussi de noter que la SA est dotée d’une structure rigide.


Cette société est soumise par le législateur à un important ensemble de règles, que les parties peuvent
difficilement modifier ou aménager par des stipulations particulières.
C’est une résultante du caractère institutionnel de la SA, qui est justement la forme sociale ou ce
caractère est le plus marqué.

Aujourd’hui, la SARL et la SAS sont choisies beaucoup plus fréquemment par les entrepreneurs
constituant une nouvelle société.

Chapitre 2 : la constitution de la SA

La constitution de la SA doit respecter des conditions de fond et de forme, qui s’ajoutent aux conditions
que doit respecter toute société lors de sa constitution.
La SA est toujours commerciale, quel que soit son objet.
Elle est le type de la société de capitaux groupant des associés qui peuvent ne pas se connaitre et dont la
participation à la société est fondée sur les capitaux qu’ils ont investis dans l’entreprise.

1. Les conditions de fond

Consentement
Le consentement doit correspondre à une volonté réelle d’entrer en société et doit être exempt de vices.

Capacité
Il n’est pas nécessaire que les actionnaires de SA aient la capacité requise pour être commerçants.
Il en résulte que :
 Le mineur émancipé peut librement souscrire des actions.
Le mineur non émancipé le peut également mais par l’intermédiaire de son ou ses
administrateurs légaux en cas d’administration légale, ou de son tuteur en cas de tutelle.
 Le majeur protégé peut entrer dans une SA
 Un étranger peut librement faire partie d’une SA
 Les personnes morales peuvent être associés d’une SA.

Remarques : On observera simplement qu’il est strictement interdit à une SA de souscrire à ses propres
actions, soit directement, soit par une personne interposée.
L’auto-acquisition portant sur des actions déjà émises est en revanche règlementée, mais n’est pas
complètement interdite.

La SA est par ailleurs soumise, comme les autres sociétés par actions, à la règlementation sur les
participations croisées.
La première disposition vise à éviter qu’une société par actions ait dans ses actifs des actions d’une autre
société dont l’actif serait constitué de titres de la première société.
Ainsi, une société par actions A ne peut-elle souscrire des actions d’une autre société B, si B détient une
fraction du capital A supérieur à 10%.

Objet :
La Sa est commerciale par sa forme, quel que soit son objet, civil ou commercial.
Comme pour toute société, cet objet doit être possible et licite.
Il doit figurer dans les statuts.
Certaines activités lui sont interdites, il s’agit pour l’essentiel des activités formellement réservées par la
loi à un ou plusieurs autres types de société (exploitation d’un laboratoire d’analyses medicales…). La SA
serait alors nulle pour illicéité de son objet.
L’exercice de certaines activités règlementées implique que la SA obéisse à des règles spéciales (insertion
dans les statuts de clauses particulières...).
La SA est obligatoire pour les sociétés de crédit différé ou les sociétés d’économie mixte locale ou les
sociétés d’économie mixte à opération unique.

Les associés
La SA est la société qui est constituée entre les associés qui ne supportent les pertes qu’à concurrence de
leurs apports, et dont le capital est divisé en actions.
Les associés sont donc des actionnaires et leur responsabilité est limitée, comme celle des associés de
SARL.

Une SA ne peut être constituée valablement que si elle comprend au moins deux associés.
La SA cotée doit comporter au moins 7 actionnaires lors de sa constitution, avec une possibilité de
dissolution judiciaire si ce minimum n’est pas respecté pendant plus d’un an.

Le capital de la SA
La SA doit être dotée d’un capital d’au moins 37 000 euros.
Par dérogation au principe général, le capital doit être supérieur ou peut être inférieur à 37 000 euros,
en vertu de dispositions législatives ou règlementaires applicables aux sociétés exerçant certaines
activités (sociétés coopératives, sociétés d’assurances).

Les apports
Les apports peuvent être effectués soit en numéraire, soit en nature.
Les apports en industrie sont interdits. En pratique, les personnes qui mettent à la disposition de la
société leurs connaissances techniques ou leurs services sont liées à cette société, selon les
circonstances, soit par un contrat de travail, soit par un contrat d’entreprise.

Les apports en numéraires doivent être libérés lors de la souscription de la moitié au moins de leur
valeur nominale.
La libération du surplus devra intervenir dans un délai ne pouvant excéder 5 ans à compter de
l’immatriculation de la société au registre du commerce et des sociétés, sur décision du conseil
d’administration ou du directoire.
Les apports en nature sont quant à eux intégralement libérés dès leur émission.
La description et l’évaluation des apports en nature doivent figurer dans les statuts définitifs soumis à la
signature des futurs actionnaires.
La loi prévoit l’intervention d’un commissaire aux apports, chargé d’établir un rapport sur l’évaluation
des apports en nature. (La loi autorise à se dispenser de cette procédure dans certains cas.)

2. Conditions de forme

2.1.La constitution avec offre au public

Un projet de statuts est établi par un ou plusieurs fondateurs, qui déposent un exemplaire au greffe du
tribunal de commerce du lieu du siège social.
Une notice est ensuite publiée au bulletin des annonces légales et obligatoires et un prospectus soumis
au visa préalable de l’AMF est établi. = il faut un accord préalable de l’AMF.

Les personnes intéressées souscrivent des actions par un bulletin de souscription.


Les fonds provenant des souscriptions sont déposes à la Caisse des dépôts et consignations, chez un
notaire, une banque, ou un intermédiaire financier habilité.
Ce dépositaire constate les souscriptions et les versements par un certificat établi, au moment du dépôt
des fonds, sur présentation des bulletins de souscription.
Une fois que le capital est entièrement souscrit, les fondateurs convoquent une assemblée générale
constitutive, qui constate que le capital est entièrement souscrit et que les actions sont libérées du
montant exigible.
Cette assemblée se prononce sur l’adoption des statuts, qui ne peuvent être modifiés qu’à l’unanimité
de tous les souscripteurs.
La même assemblée nomme les premiers administrateurs ou membres du conseil de surveillance, et
procède à la désignation des commissaires aux comptes.
Elle statue également sur les apports en nature et leur évaluation.
L’assemblée constitutive délibère aux conditions de quorum et de majorité prévues pour les assemblées
extraordinaires.

2.2. La constitution sans offre au public


On retiendra surtout que les souscripteurs ne se réunissent pas en assemblée générale constitutive, mais
qu’ils signent les statuts, soit en personne, soit par mandataire justifiant d’un pouvoir spécial, après
l’établissement du certificat du dépositaire et après mise à disposition des actionnaires, du rapport du
commissaire aux apports.

Chapitre 3 : la direction de la société anonyme

Deux formules s’offrent à ceux qui veulent organiser une SA : la formule classique de la SA à conseil
d’administration d’une part, et la formule à directoire et conseil de surveillance d’autre part.

1. La SA à conseil d’administration

La SA à conseil d’administration est la forme de SA la plus répandue aujourd’hui.


La direction de cette structure se décompose ainsi : le conseil d’administration, le président du conseil
d’administration et le directeur général. La loi NRE du 15 mai 2001 offre désormais la possibilité de
dissocier les fonctions de président et de directeur général.

1.1.Le conseil d’administration des SA

Le conseil d’administration est composé de 3 à 18 membres (exceptionnellement, ce maximum peut être


de 24 en cas de fusion, pendant une période de trois ans). Il convient également de préciser que dans le
cas où il existe des administrateurs salariés, ceux-ci ne sont pas pris en compte pour apprécier les limites
fixées par la loi.
Depuis la LME du 4 août 2008, il n’est plus obligatoire d’avoir la qualité d’actionnaire pour être nommé
administrateur, les statuts peuvent néanmoins imposer un nombre d’actions minimum pour pouvoir être
nommé administrateur.

A) Les conditions pour être nommé administrateur


Outre la clause statutaire pouvant fixer un nombre minimum d’actions à posséder pour pouvoir être
administrateur, il existe de nombreux autres points à développer.
Tout d’abord, toute personne physique ou morale peut être nommée administrateur, la personne
morale devant alors nommer un représentant permanent pour occuper le poste.
Les statuts doivent prévoir, pour l’exercice des fonctions d’administrateur, une limite d’âge s’appliquant
soit à l’ensemble des administrateurs, soit à un pourcentage déterminé entre eux. Cette limite d’âge est
fixée librement. À défaut, le nombre des administrateurs ayant dépassé l’âge de 70 ans ne pourra être
supérieur à 1/3 des administrateurs en fonction. Toute nomination intervenue en contravention avec les
dispositions statutaires ou légales est nulle.
À défaut de dispositions statutaires prévoyant une autre procédure, lorsque la limitation fixée pour l’âge
est dépassée, le membre du conseil le plus âgé est réputé démissionnaire d’office.
Il existe également des cas d’incompatibilité : une personne interdite d’activité commerciale ne peut pas
être nommée administrateur de SA.
Certaines professions sont soumises à des règles strictes comme par exemple, les commissaires aux
comptes, les avocats et les notaires.

Enfin, toute personne physique ne peut pas exercer, simultanément, plus de 5 mandats
d’administrateur, de membre du conseil de surveillance, de directeur général, de membre du directoire
ou de directeur général unique dans des SA ayant leur siège social sur le territoire français.
Deux exceptions sont prévues par la loi :
 L’une concernant les mandats d’administrateur exercés dans les sociétés contrôlées (seul le
mandat exercé dans la société mère est comptabilisé)
Ex : Mr X est administrateur d’une société A. La société A a deux filiales. Mr X peut être
administrateur dans les 3 sociétés, un seul mandat est comptabilisé.
 Et l’autre concernant les mandats exercés dans les sociétés sœurs non cotées (les mandats
exercés dans des sociétés non cotées contrôlées par une même société, dans laquelle la
personne en question n’est pas administrateur, sont décomptés par un seul mandat à condition
que les mandats exercés à ce titre n’excède pas le nombre de 5).
Ex : si une société mère contrôle 5 sociétés sœurs différentes, non cotées, une même personne
physique ne détenant aucun mandat d’administrateur dans la société mère peut être
administrateur de toutes les sociétés sœurs, soit 5 mandats qui ne compteront que pour 1.

Les premiers administrateurs de SA sont nommés dans les statuts pour une durée de 3 ans maximum.
Ensuite, ceux-ci sont désignés par l’assemblée générale ordinaire et la durée de leur mandat ne peut pas
excéder 6 ans.
L’élection doit être prévue, sous peine de nullité, à l’ordre du jour. Sauf disposition contraire des statuts,
les administrateurs sont rééligibles.
En cas de décès ou de démission d’un administrateur, des règles spéciales de cooptation s’appliquent.

B) Cumul des fonctions d’administrateur et de salarié SA


Dans une SA, un administrateur ne peut en aucun cas devenir salarié.
A contrario, un salarié peut devenir administrateur sous certaines conditions :
 Le contrat de travail doit obligatoirement être antérieur au mandat d’administrateur,
 Il doit correspondre à un emploi effectif (fonctions distinctes, lien de subordination envers la
société, rémunération distincte)
 Et le nombre d’administrateurs salariés ne doit pas être supérieur au tiers des administrateurs en
fonction.
C) La cessation des fonctions d’administrateur
Les administrateurs sont révocables à tout moment par l’assemblée générale ordinaire, c’est ce que l’on
appelle la révocation ad nutum. La révocation n’a pas à être inscrite à l’ordre du jour pour pouvoir être
décidée. En principe, aucune indemnité ni dommages et intérêts ne sont dus à l’administrateur
révoqué.
Ensuite, tout administrateur peut démissionner de son poste, sans préavis et sans avoir à se justifier. Il
peut néanmoins être condamné à verser des dommages et intérêts au cas où ce dernier pose sa
démission dans l’intention de perturber à la société.
Enfin, les fonctions d’administrateur cessent lorsque le mandat de ce dernier n’est pas renouvelé, en cas
de dépassement de la limite d’âge, en cas de décès de ce dernier, en cas de transformation de la société,
en cas de dissolution de la société dans lequel il exerce son mandat ou encore lorsqu’un cas
d’incompatibilité ou d’interdiction survient.

Le Code de commerce (art. L225-24) prévoit également une procédure de cooptation faisant intervenir le
conseil d'administration de la société anonyme. Or, la nomination d'un administrateur relève en principe
de la compétence de l'assemblée générale ordinaire. Par conséquent, la loi encadre de manière stricte la
possibilité offerte au conseil d'administration de coopter un nouvel administrateur.

Les cas de cooptation


L'article L225-24 du Code de commerce énumère les cas dans lesquels la cooptation d'un administrateur
est à envisager :
 en cas de vacance par décès ou par démission d'un ou plusieurs sièges d'administrateur. Dans cette
situation, le nombre d'administrateur reste néanmoins égal ou supérieur au minimum prévu par les
statuts, si bien que cette nomination n'est pas une obligation mais constitue une simple faculté de
remplacement que possède le conseil d'administration ;
 en revanche, cette nomination est obligatoire lorsque le nombre des administrateurs est devenu
inférieur au minimum statutaire, sans toutefois être inférieur au minimum légal (fixé à trois
administrateurs). Le conseil d'administration doit alors procéder à des nominations à titre provisoire
en vue de compléter son effectif dans le délai de trois mois à compter du jour où se produit la
vacance.

Un troisième cas est à prendre en compte lorsque le nombre d'administrateurs est devenu inférieur à
trois, c'est-à-dire au minimum prévu par la loi. Dans cette situation, la loi ne permet pas au conseil
d'administration de coopter un nouvel administrateur. En revanche, les administrateurs restants doivent
convoquer immédiatement l'assemblée générale ordinaire en vue de compléter l'effectif du conseil et
régulariser la situation. L'assemblée des actionnaires pourra alors nommer un nouvel administrateur en
vue de satisfaire au minimum légal.
Si le conseil néglige de procéder aux nominations requises ou de convoquer l'assemblée, la loi permet à
tout intéressé de demander en justice la désignation d'un mandataire chargé de convoquer l'assemblée
générale afin de procéder aux nominations ou de ratifier ces dernières. Ce mandataire est désigné par le
président du tribunal de commerce statuant sur requête (art. R225-18 du Code de commerce).

La cooptation et la ratification par l'assemblée


Dans les cas mentionnés précédemment, les membres du conseil d'administration peuvent eux-mêmes
désigner un nouvel administrateur. Cette cooptation n'est qu'à titre provisoire et se fait entre deux
assemblées générales. La nomination doit ensuite être approuvée par les actionnaires au cours de l'AGO
suivante :

Il n'est pas nécessaire de convoquer spécialement l'assemblée pour procéder à la ratification. Celle-ci
devra simplement être inscrite à l'ordre du jour de la prochaine assemblée générale ordinaire.

Si la nomination par le conseil d'administration n'est pas ratifiée par l'assemblée, les délibérations prises
et les actes accomplis antérieurement par le conseil n'en demeurent pas moins valables.
A contrario, si la nomination du nouvel administrateur est ratifié par l'assemblée, elle doit alors faire
l'objet de mesures de publicités en vue d'informer les tiers.

D) La rémunération des administrateurs


La rémunération des administrateurs est constituée de jetons de présence, dont le montant est fixé par
l’assemblée générale et ensuite réparti par le conseil d’administration entre ses membres. Ces revenus
sont imposables dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers. L’administrateur ne bénéficie
d’aucune protection sociale.

E) Les pouvoirs du conseil d’administration


Le conseil d’administration est un organe collégial chargé de l’orientation stratégique de la société et de
sa mise en œuvre. Les principaux pouvoirs qui lui sont attribués sont les suivants : Établissement des
comptes sociaux et du rapport de gestion, convocation des assemblées générales, nomination et
révocation du président, du directeur général (ainsi que des éventuels directeurs généraux délégués),
autorisation des conventions réglementées passées entre la SA et l’un de ses actionnaires ou dirigeants
possédant plus de 10% du capital.

F) Le fonctionnement du conseil d’administration

Dans une SA, le conseil d’administration se réunit aussi souvent que l’intérêt de la société l’exige et se
charge de toute question intéressant la bonne marche de la société.
Il ne peut néanmoins pas empiéter sur les pouvoirs des autres organes sociaux, notamment les pouvoirs
conférés à l’assemblée générale. Il est obligatoirement réuni au moins une fois par an pour examiner les
comptes annuels et convoquer l’assemblée générale annuelle.
Le conseil d’administration d’une SA est animé par un président.
Les modalités et la forme des convocations sont précisées dans les statuts et il n’est pas nécessaire de
fixer un ordre du jour sur celles-ci.
Pour que les délibérations soient valables, un quorum doit être respecté et aucune clause des statuts ne
peut y déroger.
Ainsi, au moins la moitié des membres du conseil d’administration doivent être présents. Les décisions
sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés, à moins que les statuts ne
prévoient une majorité plus élevée. Un registre de présence doit être tenu et signé par les
administrateurs présents.

1.2. Le président du conseil d’administration

Nommé par le conseil d’administration parmi ses membres, le président du conseil d’administration
doit obligatoirement être une personne physique, âgée de 65 ans maximum (sauf clause contraire des
statuts).
La durée de sa nomination ne peut pas excéder celle de son mandat, il est rééligible et peut être
révoqué à tout moment. C’est le conseil d’administration qui fixe sa rémunération et il peut également
bénéficier de stock-options et d’attributions d’actions gratuites.
Le président du conseil d’administration est chargé d’organiser et de diriger les travaux du conseil
d’administration, il veille au bon fonctionnement des organes sociaux et vérifie que les administrateurs
sont en mesure d’accomplir leur mission. Il dispose d’une voix prépondérante lorsqu’une délibération
du conseil d’administration est en situation de partage des voix. C’est également ce dernier qui est
chargé de convoquer, de présider et de diriger le conseil, et de veiller à ce que les administrateurs
disposent des informations nécessaires.
Enfin, le président peut être également le directeur général de la société (président directeur général),
il détiendra alors également le pouvoir exécutif.

1.3. Le directeur général de SA

Le directeur général est le représentant légal de la société et il détient le pouvoir exécutif. Il est nommé
par le conseil d’administration et doit obligatoirement être une personne physique. La loi ne prévoit
aucune limitation à propos de la durée de ses fonctions et il obéit aux mêmes règles que le président
concernant la limite d’âge.
Sauf clause contraire des statuts, il ne doit pas être obligatoirement administrateur (excepté si les postes
de président et de directeur général sont fusionnés).
Le directeur général dispose des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la
société. Ces pouvoirs sont limités par l’objet social et par ceux attribués aux organes sociaux. Il peut
demander au président de réunir le conseil sur un ordre du jour déterminé. Il a une obligation
d’information envers les administrateurs.
Les règles relatives au régime sociale et fiscal, ainsi qu’au cumul avec un contrat de travail, sont les
mêmes que celles prévues pour le président
Ensuite, un plafond spécial de mandat lui est applicable : une personne physique ne peut pas exercer
plus d’un mandat de directeur général ou de membre du directoire, dans des sociétés ayant leur siège
social sur le territoire français.
Il existe néanmoins deux dérogations :
 Il est possible d’exercer un second mandat dans une société filiale (type SAS, mais pas d’une
autre SA),
 Et il est possible d’exercer un autre mandat dans une autre société à condition que celle-ci ne
soit pas cotée. Le plafond global de 5 mandats (vu précédemment) lui est également applicable.
Le directeur général est révocable à tout moment par le conseil d’administration, et peut donner lieu à
des dommages et intérêts en l’absence de juste motif. Il peut également démissionner mais engage sa
responsabilité en cas de préjudice à la société.
Enfin, le directeur général peut proposer au conseil d’administration de nommer des directeurs généraux
délégués pour l’assister, dans la limite de 5 directeurs généraux délégués maximum.
Le conseil d’administration fixe, en accord avec le directeur général, les pouvoirs et la durée de ces
derniers, attribués aux directeurs généraux délégués. Les conditions relatives à la nomination, à la
rémunération et à la cessation des fonctions obéissent aux mêmes règles que pour le directeur général.
Structure pyramidale de la SA avec conseil d’administration :
2. La SA à directoire et conseil de surveillance

Il s’agit donc du deuxième mode de fonctionnement possible pour la société anonyme.


Le fonctionnement de la SA à directoire et conseil de surveillance repose sur la distinction entre les
fonctions de direction et le contrôle de cette direction, contrairement à la SA à conseil d’administration.

2.1. Le directoire d’une SA

A) Conditions pour pouvoir être nommé membre du directoire

Il faut obligatoirement être une personne physique pour pouvoir être nommé membre du directoire. La
loi n’exige pas d’être actionnaire de la SA pour pouvoir être nommé à ce poste, sauf clause statutaire
pouvant fixer un nombre minimum d’actions à posséder pour pouvoir être membre du directoire.
Un membre du directoire ne peut pas être membre du conseil de surveillance. La limite d’âge prévue
par la loi est de 65 ans, sauf clause contraire prévue par les statuts. Les membres du directoire sont
nommés pour une durée prévue par les statuts, et qui doit être comprise entre 2 et 6 ans. Si les statuts
n’apportent aucune précision à ce sujet, la durée du mandat est de 4 ans.
Il existe également des cas d’incompatibilité. Une personne interdite d’activité commerciale ne peut pas
être nommée membre du directoire. De plus, les fonctions de membre du directoire et de commissaire
aux comptes sont incompatibles. Enfin, les mêmes cas que les administrateurs sont applicables aux
membres du directoire.
Les membres du directoire sont nommés par le conseil de surveillance, et en aucun cas par les statuts
ou par l’assemblée générale. C’est également le conseil qui nomme le président du directoire et les
éventuels directeurs généraux.
Lorsqu’un siège du directoire se libère, le conseil de surveillance doit le pourvoir dans le délai de 2 mois.
A défaut, tout intéressé peut demander au président du tribunal de commerce de procéder à la
nomination d’un membre du directoire, à titre provisoire.

B) Cumul des fonctions de membre du directoire et de salarié


Un membre du directoire peut être parallèlement salarié dans la société, que le contrat de travail soit
antérieur à sa nomination au directoire ou conclu en cours de mandat.
Néanmoins, pour être valable, le contrat de travail doit correspondre à des fonctions techniques
distinctes et réelles, comporter une rémunération distincte et un lien de subordination doit exister
envers la société.

C) La cessation des fonctions de membre du directoire


Les membres du directoire (ou le directeur général unique) peuvent être révoqués par l’assemblée
générale et par le conseil de surveillance au cas où les statuts le prévoit. La révocation peut donner lieu
à des dommages et intérêts au cas où celle-ci intervient sans juste motif.
Chaque membre du directoire peut démissionner de son poste, sans préavis et sans avoir à se justifier .
Il peut néanmoins être condamné à verser des dommages et intérêts au cas où ce dernier pose sa
démission dans l’intention de perturber à la société.
Enfin, les fonctions de membre du directoire cessent lorsque le mandat de ce dernier n’est pas
renouvelé, en cas de dépassement de la limite d’âge en cas de décès de ce dernier, en cas de
transformation de la société, en cas de dissolution de la société dans lequel il exerce son mandat ou
encore lorsqu’un cas d’incompatibilité ou d’interdiction survient.

D) La rémunération des membres du directoire


La rémunération des membres du directoire est fixée par le conseil de surveillance. Elle est fixée
individuellement et peut être différente d’un membre à l’autre.

E) Les pouvoirs du directoire


Comme pour le directeur général dans la SA avec conseil d’administration, le directoire est investi des
pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société, dans la limite de l’objet
social et des pouvoirs attribués aux autres organes de la société (à savoir l’assemblée général et le
conseil de surveillance). En revanche, c’est un organe collégial et le pouvoir de représentation envers les
tiers appartient au président du directoire ou au directeur général unique le cas échéant.

F) Le fonctionnement du directoire
Les modalités relatives aux convocations du conseil et à la périodicité de ceux-ci sont prévues par les
statuts.
Un quorum est nécessaire pour pouvoir délibérer, la moitié des membres du directoire doivent être
présents. Les décisions sont prises, sauf disposition statutaire prévoyant une majorité plus forte, à la
majorité des membres présents ou représentés. La tenue d’un registre de présence et de procès-verbaux
de réunion n’est pas prévue par la loi.
Le directoire est soumis à quelques obligations : Il doit tout d’abord présenter trimestriellement au
conseil de surveillance un rapport sur la marche de la société. Il est enfin possible d’utiliser des moyens
de visioconférence ou de télécommunication pour délibérer, excepté pour l’examen des comptes
annuels

2.2.Le conseil de surveillance d’une SA

Le rôle du conseil de surveillance est de contrôler les organes de direction de la SA. Son statut
ressemble à celui du conseil d’administration bien que ce dernier s’immisce dans la gestion de la société,
contrairement au conseil de surveillance.
Il est composé, comme le conseil d’administration, de 3 à 18 membres (exceptionnellement, ce
maximum peut être de vingt-quatre en cas de fusion, pendant une période de trois ans). Aucun membre
du directoire ne peut être membre du conseil de surveillance.
A) Conditions pour être nommé membre du conseil de surveillance

La plupart des règles applicables au conseil d’administration s’applique également au conseil de


surveillance. Il n’est pas obligatoire d’être actionnaire pour être membre du conseil, néanmoins, une
clause statutaire peut fixer un nombre minimum d’actions à posséder pour pouvoir être membre du
conseil.
Tout d’abord, toute personne (physique ou morale) peut être nommée membre du conseil de
surveillance, la personne morale devant alors nommé un représentant permanent pour occuper le
poste. Un mineur ne peut pas être nommé administrateur, et une limite d’âge est prévue par la loi : 70
ans, sauf clause contraire des statuts.
Il existe également des cas d’incompatibilité. Une personne interdite d’activité commerciale ne peut pas
être nommée membre du conseil. De plus, il existe ensuite des incompatibilités « spéciales » : Les
commissaires aux comptes, les avocats, les notaires peuvent, sous certaines conditions à respecter sous
peine de sanctions, occuper le poste de membre du conseil de surveillance.
Enfin, toute personne physique ne peut pas exercer, simultanément, plus de 5 mandats
d’administrateur, de membre du conseil de surveillance, de directeur général, de membre du directoire
ou de directeur général unique dans des sociétés anonymes ayant leur siège social sur le territoire
français.
Deux exceptions sont prévues par la loi :
 L’une concernant les mandats de membre du conseil de surveillance exercés dans les sociétés
contrôlées (seul le mandat exercé dans la société mère est comptabilisé)
 et l’autre concernant les mandats exercés dans les sociétés sœurs non cotées (les mandats
exercés dans des sociétés non cotées contrôlées par une même société, dans laquelle la
personne en question n’est pas membre du conseil de surveillance, sont décomptés par un seul
mandat à condition que les mandats exercés à ce titre n’excèdent pas le nombre de 5).
Les premiers membres du conseil de surveillance sont nommés dans les statuts pour une durée de 3 ans
maximum. Ensuite, ceux-ci sont désignés par l’assemblée générale ordinaire, et la durée de leur mandat
ne peut pas excéder 6 ans. L’élection doit être prévue, sous peine de nullité, à l’ordre du jour. Sauf
disposition contraire des statuts, les membres sont rééligibles.
En cas de décès ou de démission d’un membre du conseil de surveillance, des règles spéciales de
cooptation s’appliquent.

B) Cumul des fonctions de membre du conseil de surveillance et de salarié


Un salarié peut valablement devenir membre du conseil de surveillance et cela est également valable
dans le sens inverse. Il doit correspondre à un emploi effectif (fonctions distinctes de celles exercées au
titre de membre du conseil, lien de subordination envers la société, rémunération distincte) et le nombre
de membre du conseil de surveillance également salarié ne doit pas être supérieur au tiers des
administrateurs en fonction.
C) Cessation des fonctions de membre du conseil de surveillance
Premièrement, les membres du conseil de surveillance sont révocables à tout moment par l’assemblée
générale ordinaire, c’est ce que l’on appelle la révocation ad nutum. La révocation n’a pas à être inscrite
à l’ordre du jour pour pouvoir être décidée. En principe, aucune indemnité ni dommages et intérêts ne
sont dus à l’administrateur révoqué.
Ensuite, tout membre du conseil peut démissionner de son poste, sans préavis et sans avoir à se justifier.
Il peut néanmoins être condamné à verser des dommages et intérêts au cas où ce dernier pose sa
démission dans l’intention de perturber à la société.
Enfin, les fonctions de membre du conseil de surveillance cessent lorsque le mandat de ce dernier n’est
pas renouvelé, en cas de dépassement de la limite d’âge, en cas de décès de ce dernier, en cas de
transformation de la société, en cas de dissolution de la société dans lequel il exerce son mandat ou
encore lorsqu’un cas d’incompatibilité ou d’interdiction survient.

D) Rémunération des membres du conseil de surveillance


La rémunération des membres du conseil de surveillance est constituée de jetons de présence, dont le
montant est fixé par l’assemblée générale et ensuite réparti par le conseil de surveillance entre ses
membres. Ces revenus sont imposables dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers. Le membre
du conseil ne bénéficie d’aucune protection sociale.

E) Présidence du conseil de surveillance


Un président et un vice-président sont élus par le conseil de surveillance lui-même. Seules des
personnes physiques peuvent exercées ces fonctions et la durée du mandat est calquée sur celle de
membre du conseil de surveillance. Le président est tenu de convoquer le conseil de surveillance et de
diriger les débats. Son pouvoir est donc plus limité que celui accordé au président du conseil
d’administration.

F) Pouvoirs du conseil de surveillance


Le conseil de surveillance est tenu de contrôler la gestion du directoire. De plus, il opère les vérifications
et contrôles qu’il juge opportuns. Un rapport doit lui être présenté trimestriellement par le directoire sur
la bonne marche de la société. Il vérifie et contrôle les comptes annuels et le rapport de gestion et
présente à l’assemblée générale ses observations sur ces documents.
Ensuite, le conseil de surveillance est chargé de nommer les membres du directoire et de fixer leur
rémunération, ainsi que de nommer le président du directoire et les éventuels directeurs généraux, ainsi
que de les révoquer le cas échéant. Il peut convoquer l’assemblée générale des associés et certains actes
sont soumis à son autorisation (convention passée avec la société, cessions d’immeubles…)
G) Fonctionnement du conseil de surveillance
Les règles relatives à la convocation et aux délibérations du conseil de surveillance sont fixées dans les
statuts. C’est au président du conseil qu’incombe la tâche de convoquer ce dernier.
Pour que les délibérations soit valables, un quorum doit être respecté et aucun clause des statuts ne
peut y déroger. Ainsi, au moins la moitié des membres du conseil de surveillance doivent être présents.
Les décisions sont ensuite prises à la majorité des membres présents ou représentés, à moins que les
statuts ne prévoient une majorité plus élevée. Un registre de présence doit être obligatoirement tenu et
signé par les membres présents. Il est enfin possible d’utiliser des moyens de visioconférence ou de
télécommunication pour délibérer, excepté pour l’examen des comptes annuels.

Schéma :

3. Contrôle externe : le commissaire aux comptes

Il est assuré par un professionnel indépendant : le commissaire aux comptes.


Sa présence est obligatoire dans une société anonyme.
Il est choisi par l’assemblée générale ordinaire des actionnaires.
Il est nommé pour 6 exercices, son mandat est renouvelable.
Le commissaire aux comptes a une mission légale : vérification des comptes, certification.
Il doit établir un rapport sur les comptes annuels et des rapports spéciaux (notamment sur les
conventions règlementées).
Il doit informer le dirigeant sur les irrégularités constatées au cours de sa mission.
Il a l’obligation d’alerter le dirigeant sur tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation
(droit d’alerte).
Il doit relever les faits délictueux constatés au procureur de la république.

Remarques
Les avantages par rapport à la SA à conseil d’administration
Tout d’abord, la SA à directoire et conseil de surveillance permet de scinder nettement la direction et le
contrôle de la SA, alors qu’une SA à conseil d’administration ne le fait qu’en partie étant donné que le
conseil d’administration participe aux décisions de gestion.
Ensuite, contrairement aux administrateurs, les membres du directoire peuvent obtenir des dommages
et intérêts quand ils sont révoqués sans juste motif.
De plus, aucune règle n’est imposée aux membres du directoire concernant le cumul de leur poste avec
un contrat de travail, alors que pour les administrateurs, il faut que le contrat de travail soit antérieur à
leur nomination en tant qu’administrateur et seul un tiers des administrateurs peut effectuer ce cumul.
Enfin, les actionnaires de SA à directoire et conseil de surveillance exercent un meilleur contrôle sur la
direction de la société, car certaines décisions nécessitent l’autorisation du conseil de surveillance (qui
est composé de membres élus par les actionnaires).

Les inconvénients par rapport à la SA à conseil d’administration


La SA à directoire et conseil de surveillance n’a pas que des avantages sur la SA à conseil
d’administration.
Dans certains cas, la répartition des pouvoirs entre le directoire et le conseil de surveillance n’est
qu’illusoire en pratique : Les membres du conseil de surveillance nomment des personnes en qui ils ont
confiance au directoire, et ces derniers agiront uniquement suivant les directives du conseil de
surveillance.
De plus, lorsque des conflits éclatent entre les différents organes de gestion, l’issue des problèmes est
longue à trouver car il faudra généralement solliciter l’assemblée générale.
Enfin, la direction de la SA peut être plus compliquée, car elle est confiée à plusieurs personnes, alors
que dans la SA à conseil d’administration, une seule personne sera chargée d’exercer la direction : Le
directeur général ou le PDG.

Chap. 4 : les associés de la SA


Les actionnaires de SA peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales, mais il faut
néanmoins qu’il y ait une personne physique au moins.
Lorsqu’un actionnaire marié apporte un bien commun, il doit obtenir la renonciation écrite, de la part du
conjoint, d’acquérir la qualité d’actionnaire, faute de quoi ce dernier pourra revendiquer la qualité
d’actionnaire pour la moitié des actions appartenant au couple.
Les actionnaires n’acquièrent pas la qualité de commerçant. Toute personne peut donc être actionnaire
d’une société anonyme. Ils voient leur responsabilité, excepté quelques exceptions (notamment en cas
de procédure collective) limitée au montant de leurs apports.
Chaque actionnaire a le droit, en principe, de participer aux assemblées générales ordinaires et
extraordinaires. Néanmoins, certains actionnaires peuvent être uniquement en possession d’actions sans
droit de vote, situation rendue possible grâce aux actions de préférence.
Tout actionnaire a en principe droit, proportionnellement à sa part de détention dans le capital, aux
bénéfices. Il existe la aussi de nombreuses exceptions (actions de préférence notamment).

1. Les assemblées générales d’actionnaires de SA

Suivant l’objet de la réunion des actionnaires d’une SA, l’assemblée générale sera ordinaire ou
extraordinaire. A noter que l’assemblée générale des actionnaires doit avoir lieu au moins une fois par
an.

L’assemblée générale ordinaire des actionnaires d’une SA sera notamment réunie dans le cadre de
l’approbation des comptes annuels et de l’affectation du résultat de l’exercice, de la nomination ou du
renouvellement des organes de direction.
Par contre, la réunion de l’assemblée générale extraordinaire des actionnaires d’une SA sera nécessaire
pour prendre toutes les décisions qui entraîneront une modification des statuts de la SA.

Le pouvoir de convocation d’une assemblée générale dans une SA appartient au conseil d’administration,
au directoire, au conseil de surveillance, aux commissaires aux comptes, aux mandataires de justice
désignés par les actionnaires représentant au moins 5% du capital, au liquidateur pour une société en
liquidation et aux administrateurs provisoires.
La convocation à l’assemblée doit intervenir au moins 15 jours avant la date prévue pour la tenue de
l’assemblée. Les statuts en déterminent les modalités : Lettre simple, courrier électronique… Avant toute
assemblée, les actionnaires pourront exercer leur droit à communication ou de consultation de certains
documents.
On signalera que toute décision ayant pour conséquence l’augmentation de l’engagement des
actionnaires doit être prise à l’unanimité.

1.1.I. L’assemblée générale ordinaire dans les SA


La validité des délibérations prises en assemblée générale ordinaire est subordonnée au respect des
conditions de quorum et majorité suivantes :
 Sur première convocation : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins
20% des actions ayant droit de vote et les décisions sont prises à la moitié des voix plus une des
actionnaires présents ou représentés
 Sur deuxième convocation : Aucun quorum n’est prévu et les décisions sont prises à la moitié des
voix plus une des actionnaires présents ou représentés.
Le non-respect des conditions de quorum et de majorité entraîne la nullité absolue des délibérations
ainsi prises.

1.1.II. L’assemblée générales extraordinaire dans les SA

La validité des délibérations prises en assemblée générale extraordinaire est subordonnée au respect des
conditions de quorum et majorité suivantes :
 Sur première convocation : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins
25% des actions ayant droit de vote et les décisions sont prises aux deux tiers des voix dont
disposent les actionnaires présents ou représentés ;
 Sur deuxième convocation : Les actionnaires présents ou représentés doivent posséder au moins
20% des actions ayant droit de vote et les décisions sont prises aux deux tiers des voix dont
disposent les actionnaires présents ou représenté.

Remarques sur les actions de préférence :

Les actions de préférence peuvent être utilisées à la fois pour attribuer des avantages patrimoniaux et
extra-patrimoniaux.

Il est tout d’abord possible de créer des actions de préférence auxquelles on attribue un droit de vote
modifié. Il peut s’agir d’actions :

 Sans droit de vote, à condition que ces titres ne représentant pas plus de la moitié du capital
social pour les sociétés non cotées,
 Ou avec un droit de vote supérieur à celui attaché aux actions ordinaires, comme un droit de
vote double, voire multiple uniquement dans les SAS.

Le droit de vote attaché aux actions de préférence peut être supprimé de manière temporaire ou
définitive.
Ensuite, les actions de préférence peuvent bénéficier de droits financiers privilégiés, notamment en
matière de droit aux bénéfices. Il peut s’agir d’actions :

 Avec un droit à un dividende prioritaire, ces actions auront ainsi le droit de prélever en
premier un dividende. Les autres actions auront droit à un dividende uniquement sur le
solde du bénéfice distribuable après imputation du dividende prioritaire ;
 Avec un droit à un dividende d’un montant supérieur à celui attribué aux autres actions ;
 Avec un droit correspondant à un pourcentage du résultat distribuable…

Plusieurs possibilités sont imaginables, le tout étant de respecter ces limites :

 L’interdiction des pactes léonins, qui consistent à priver un actionnaire de tout droit au
bénéfice ;
 L’interdiction de distribuer des dividendes en l’absence de bénéfice distribuable,
 L’interdiction de prévoir un intérêt fixe sur le résultat (clauses d’intérêts fixes).

Les avantages patrimoniaux peuvent également prendre d’autres formes, avec notamment :

 Un droit privilégié au boni de liquidation,


 Un droit de rachat prioritaire,
 Un droit au remboursement prioritaire du montant nominal,
 Ou encore un droit d’amortissement prioritaire en cas d’amortissement du capital social.

Enfin, plusieurs autres avantages peuvent être attachés aux actions de préférence, comme par exemple :

 Un droit d’information renforcé,


 Un droit de communication particulier et privilégié sur certaines opérations,
 Un droit de céder les actions en dehors de toute procédure d’agrément ou de préemption,
 Un droit de représentation dans certains organes de la société, tel qu’un conseil
d’administration par exemple.

Chapitre 5 : Fiscalité de la SA

La SA est soumise de plein droit à l'IS .


Elle peut néanmoins bénéficier, sur option, du régime de la semi-transparente fiscale.

Régime fiscal de l'option pour le régime des sociétés de personnes


Les SA peuvent opter pour le régime de la semi-transparente fiscale si elles remplissent les conditions
suivantes :
 Les titres de la société ne doivent pas être admis aux négociations sur un marché réglementé ;
 Le capital et les droits de vote doivent être détenus à hauteur de 50% au moins par des
personnes physiques, 34% devant être détenus directement par des dirigeants et les membres
de leur foyer fiscal ;
 La société doit exercer à titre principal une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole
ou libérale à l'exclusion de la gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier ;
 La société doit employer moins de 50 salariés et réaliser un chiffre d’affaires annuel ou un total
de bilan inférieur à 10 millions d'euros au cours de l'exercice.

L'option est valable pour une durée de 5 exercices sans renouvellement possible.

Chapitre 6 : La dissolution de la SA

Les causes de dissolution communes à toutes les sociétés sont applicables aux SA (arrivée au terme,
extinction de l’objet social, réunion de toutes les actions en une seule main, liquidation judiciaire, clause
statutaire, dissolution judicaire pour justes motifs).

De même, l’assemblée générale extraordinaire peut, en toute hypothèse, décider la dissolution anticipée
de la société.
Toutefois, si la société a émis des obligations, l’assemblée générale des obligataires peut exiger le
remboursement des obligations et la société peut l’imposer.

Causes spécifiques de dissolution :

La SA dont les actions sont admises aux négociations sur le marché règlementé ou sur un
système multilatéral de négociation (SA cotées) peut être dissoute sur décision du tribunal de commerce
à la demande de tout intéressé lorsque le nombre des actionnaires se trouve réduit à moins de 7 depuis
un an.
Toutefois, le tribunal saisi à la demande de dissolution peut accorder un délai de 6 mois au plus pour
régulariser la situation.

A la demande de tout intéressé, la SA peut être dissoute en cas de réduction du capital en


dessous du minimum légal de 37 000 euros dès lors que la réduction du capital à un montant inférieur à
ce minimum n’a pas été décidée sous la condition suspensive d’une augmentation destinée à relever le
capital à ce minimum ou que la société n’a pas décidé de se transformer en société d’une autre forme

Enfin, si le montant des capitaux propres devient inferieur à la moitié du capital social, le conseil
d’administration ou le directoire est tenu, dans les 4 mois qui suivent l’approbation des comptes ayant
fait apparaitre cette perte, de consulter les actionnaires et de décider s’il y a lieu à dissolution anticipée
de la société.
Si la dissolution est écartée, la société doit au plus tard à la clôture du 2eme exercice suivant celui au
cours duquel la constatation des pertes est intervenue, reconstituer ses capitaux propres à concurrence
d’une valeur au moins égale à la moitié du capital ou, à défaut, réduire son capital d’un montant au
moins égal à celui des pertes qui n’ont pas pu être imputées sur les réserves.
Cas pratique :

SARL rénovation de façades créée en 1988

- Henri (père) : gérant


- Luc (fils 1)
- Paul (fils 2)
- Marc (Neveu)

La gérance est confiée aux 2 fils par décision des associés.

Le capital social = 25k €

- Henri : 75 ps
- Paul : 75 ps
- Marc : 25 p
- Luc : 75 ps

250 parts sociales de 100€ (Henri

SARL pas de CAC

Sous-traitance pour l’installation des échafaudages. Luc souhaite reprendre en direct. Il souhaite acquérir
pour 15k d’échafaudages. Aucun contrat n’est encore signé. Paul s’y oppose.

1. Déterminer les pouvoirs de Luc et Paul

Chacun peut engager seul la gérance de l’entreprise.

2. Indiquer si Paul peut empêcher la conclusion du contrat

Luc peut très bien agir seul et acheter 15k d’échafaudages. Cet achat correspond bien à l’objet social.

3. Proposer une solution pour l’avenir

Inclure des clauses limitatives de pouvoir comme l’accord de tous les gérants, quel montant…

Paul souhaite conclure un contrat de travail pour d’avantage de sécurité avec la société. Il n’effectue à ce
jour que des missions de gérance.

4. Le contrat de travail est-il possible ?


- Missions différentes des missions de gérance
- Rémunérations distinctes
- Lien de subordination, existe si le gérant est minoritaire

 pas possible pour paul de conclure ce contrat.

Emma, la fille de Luc, évoque le fait que passer en SAS serait une bonne idée. Qu’en pensez-vous ?

Une SARL peut être transformé en SAS si tous les associés sont d’accord.
Pour cela il faudra obligatoirement nommer un CAC, nommer un président.
La SAS offrirait plus de liberté statutaire sinon pas d’intérêts majeurs de passer en SAS.

Marc est un peu inquiet de la gestion des de Luc et Paul. En regardant à l’extérieur, il remarque
que Paul et Luc sont chers et que le CA a diminué. Que peut-il faire ?
 En parler lors de l’AG mais ne pourra rien faire de plus.

Partie 5 : La SAS

La société par actions simplifiées est une société par actions.

Créée par la loi du 1994 pour remédier aux inconvénients des SA. Elle offre aux entrepreneurs une forme
d’organisation et de fonctionnement qui procèdent essentiellement de l’accord des parties.
Les règles prévues pour la SA s’appliquent à la SAS lorsque la loi ne prévoit pas de dispositions spéciales
ou lorsque les statuts ne décident pas d’y déroger.

Elles représentent 68% des sociétés créées à fin 2021.

1. Constitution de la SAS

A) Conditions de fond

La SAS est soumise aux conditions de constitution communes à toutes les sociétés. (Voir introduction)
Les règles relatives à la constitution de la SA (qui ne fait pas appel à l’offre public) s’appliquent.

Associés
SAS pluripersonnels est créée par au moins deux associés, personnes physiques ou personnes morales.
SAS Unipersonnelle comprend un associé unique. Choix effectué à la constitution ou à la suite de la
réunion de toutes les actions entre les mains d’un associé unique.

Capital social
Le montant du capital social est librement fixé par les statuts.
La SAS peut être constituée avec un capital variable.

Les apports : numéraire/nature/industrie


En principe, les apports en nature doivent être évalués par un CAA.
Les associés peuvent décider que le recours au CAA n’est pas obligatoire si :
-ils sont unanimes et
-aucun apport en nature ne dépasse 30KE et
-la valeur de l’ensemble des apports en nature est inf. ou égale à la moitié du capital.
Les apports en industrie sont possibles s’ils sont prévus dans les statuts. Ils ne concourent pas à la
formation du capital social.

B) Conditions de forme

2. Le fonctionnement de la SAS

A) La direction
La SAS exige un président.
En principe, c’est le seul organe légalement obligatoire.

Le président
Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une personne morale, associée ou non.
Les conditions de désignation sont déterminées dans les statuts.
C’est le représentant de la société.
Il est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société, dans la
limite de l’objet social.
Il doit respecter les clauses statutaires limitatives de pouvoir.
Dans ses relations avec la société, il agit dans l’intérêt social.
Les clauses statutaires limitatives de pouvoirs sont inopposables aux tiers.
Les dirigeants engagent leur responsabilité dans les conditions de droit commun.

Exemple clause limitative de pouvoirs :


« le président devra solliciter l’approbation de la collectivité des associés en cas d’investissement
supérieurs à 10ke. »

La liberté statutaire
Les statuts déterminent les conditions dans lesquelles la société est dirigée. Ils prévoient le nombre de
dirigeants, les conditions d’accès à la fonction, leur rémunération, la durée des fonctions, les conditions
de révocation, et les conditions de cumul des fonctions avec un contrat de travail.

Les statuts peuvent donc prévoir qu’une ou plusieurs personnes autres que le président, portant le titre
de directeur général (DG) ou de directeur général délégué (DGD) exercent les pouvoirs reconnus par la
loi au président.
La SAS aura alors plusieurs représentants légaux, sous réserve que ces dirigeants soient mentionnés au
RCS.

B) La collectivité des associés

a) Les droits politiques :


Le droit à l’information/décisions collectives

Décisions relevant de la collectivité des associés sous peine de nullité :


- Opérations sur le capital
- Dissolution
- Transformation
- Nomination du CAC
- Approbations des conventions règlementées
- Adoption des comptes annuels, répartition du bénéfice

Et Application des dispositions de la SA : modification du capital social

Décision collective requise si elle est prévue dans les statuts : toutes les autres décisions.

Le droit de vote
Un associé ne peut pas être totalement ou définitivement privé par les statuts de son droit de vote.
Les statuts peuvent en revanche le limiter.
Les statuts peuvent différencier le nombre de voix accordé à certains associés par rapport aux autres
associés.

b) Les droits financiers :


Les associés ont un droit aux dividendes, un droit au remboursement de l’apport, un droit au boni de
liquidation.
En cas d’augmentation de capital, ils ont un droit préférentiel de souscription (DPS).
La contribution aux pertes est limitée au montant des apports.

c) Les rapports entre associés


La loi permet aux statuts de règlementer l’admission et le retrait des associés dans le capital social.

Clause d’inaliénabilité
Ces clauses permettent d’interdire aux associés la cession de tout ou partie des actions pour une durée
max de 10 ans.
Cela peut permettre de créer un noyau stable d’actionnaires.

Clause d’agrément
Ces clauses impliquent la soumission de la cession d’actions à l’agrément de la société.
Ces clauses sont autorisées entre associés et éventuellement en cas de succession.
Elles permettent aux associés en place de contrôler l’admission d’un nouvel associé.
En cas de refus d’agrément, la société doit racheter les actions ou les faire acquérir par un ou plusieurs
associés ou par des tiers agréés.
Si la société les rachète, elle doit les céder ou les annuler dans les 6 mois.

Clause d’exclusion
Ces clauses obligent l’associé à céder ses actions et à quitter la société.
Les statuts doivent prévoir les motifs et les modalités de cette exclusion. Si les statuts ne précisent pas le
prix de la cession des actions, le prix est fixé conventionnellement ou selon une procédure d’expertise
prévues par le code civil.

d) L’associé unique d’une SASU

L’associé unique exerce la totalité des pouvoirs reconnus aux associés d’une SAS pluripersonnelle.
Il peut s’auto désigner président.
Il approuve les comptes après rapport au CAC s’il en existe un, dans les 6 mois de la clôture de l’exercice.
Il ne peut déléguer ses pouvoirs.
Ses décisions doivent être répertoriées dans un registre.

C) Le contrôle de la gestion de la SAS

a) Le contrôle par les associés

Les associés contrôlent la gestion des dirigeants au moins une fois par an, lors de l’examen de comptes
annuels.

Le contrôle légal des comptes est effectué par le CAC selon certaines conditions :
- Nomination volontaire
- Nomination obligatoire :
o SAS qui dépassent un des 3 seuils : 4 M€ de bilan/8M€ de CAHT/effectif moyen de 50
salariés
o Les associés représentant 1/3 du capital
o SAS qui sont contrôlées ou qui contrôlent la société en cas de dépassement des
seuils
- Demande en justice : par un ou plrs associés représentant au moins 10% du capital.

b) Contrôle des conventions intervenues entre la SAS et un dirigeant ou un actionnaire

Pour éviter que le dirigeant ou des actionnaires d’une SAS ne profitent de leurs fonctions pour conclure à
leur profit une convention désavantageuse pour la société, le code de commerce prévoit une procédure
applicable à certaines conventions.

-Conventions intervenues directement entre la société et son président / ou l’un de ses dirigeants/ ou
l’un de ses actionnaires disposant d’une fraction des droits de vote supérieure à 10% ou s’il s’agit d’une
société actionnaire, la société la contrôlant = aucune autorisation préalable nécessaire. Le CAC ou le
président présente pour approbation (vote) un rapport sur les conventions conclues par la société. Les
conventions non approuvées produisent leurs effets à l’égard des tiers. Elles ne sont pas nulles. Par
contre, l’associé qui le souhaite peut poursuivre le responsable des conséquences préjudiciables à la
société de ces conventions.

-Conventions interdites : interdiction pour le président et les autres dirigeants personnes physiques de
contracter des emprunts, de se faire consentir un découvert ou de faire cautionner ou avaliser par la
société un engagement. Interdiction étendue aux conjoints, ascendants, descendants des dirigeants
concernés ou toute personne interposée = nullité

-conventions libres : conventions courantes conclues à des conditions normales = aucune procédure ou
sanction.

3. Evolution de la SAS

A) les opérations sur le capital

Le capital peut être augmenté ou réduit de la même façon que les SA.

Augmentation de capital
AGE
-par apport en numéraire
Droit préférentiel de souscription : tout actionnaire a proportionnellement au montant de ses actions, un
droit de préférence à la souscription des actions nouvelles émises.
Ce mécanisme permet aux actionnaires de maintenir leurs droits politiques.
- Par apport en nature
Evaluation par un CAA.
- Par incorporation des réserves
Cette opération permet à la société de renforcer sa situation financière vis-à-vis de ses créanciers en
modifiant uniquement la structure de ses capitaux propres, sans apport supplémentaire.
Les actions nouvellement émises sont attribuées gratuitement aux actionnaires à proportion des actions
qu’ils détiennent déjà.

Réduction de capital
AGE
La réduction de capital ne doit pas porter atteinte à l’égalité entre les actionnaires. Chacun verra une
partie de ses actions annulées, à proportion de celles qu’il détenait.

La réduction en capital permet d’assainir la situation financière de la société, en cas de perte, afin de
faire coïncider le montant du capital social et celui des capitaux propres.

Elle peut aussi être décidée en l’absence de perte.

B) Transformations

La transformation requiert l’unanimité.


Décision prise par les associés.

C) Dissolution

Causes de dissolution communes aux sociétés :


-Arrivée au terme
-Disparition de l’objet social (ex : société créée pour construire un immeuble et fin de construction de l’
immeuble)
-Dissolution pour justes motifs (inexécution de ses obligations par un associé / mésentente qui paralyse
le fonctionnement de la société)
-Dissolution anticipée volontaire

Si le montant des capitaux propres est inf à la moitié du capital, les associés doivent pouvoir décider
d’une dissolution anticipée de la société (idem SA ou SARL).

La dissolution entraine la liquidation de la SAS.


Les avantages du statut salarié pour le dirigeant

Tout d’abord, le statut de dirigeant assimilé salarié permet de bénéficier de la même protection sociale
que celle prévues pour les salariés, qui est plus complète que celle des TNS.
Le régime TNS est surtout moins avantageux en matière de retraite et ces derniers doivent souvent
l’anticiper et la compléter avec des placements immobiliers, de l’épargne, des contrats loi madelins…
Ensuite, certains dirigeants assimilés salariés (ceux qui ne possèdent moins de la moitié du capital social)
peuvent cumuler leur poste de dirigeant avec un contrat de travail, sous respect de certaines conditions.
Le cumul d’un mandat social avec un contrat de travail permet aux chefs d’entreprises assimilés salariés
de cotiser au régime d’assurance chômage des salariés si pôle emploi reconnaît l’existence d’un lien de
subordination.
Ce cumul ne sera toutefois pas possible pour les gérants égalitaires.
Enfin, il y a un dernier avantage conséquent pour les dirigeants assimilés salariés qui sont par ailleurs
associés ou actionnaires : leurs dividendes, peu importe leur montant, ne sont pas soumis aux cotisations
sociales, contrairement à ceux perçus par les TNS associés.
Exercices

1. SARL qui fabrique des abris de bus


Immatriculée le 14 novembre 2022 pour une durée de 5 ans

2. SA qui rachète des livres d’occasions


Prépare et conditionne avant de les revendre
Immatriculée il y a quelque mois, 2 jours avant le futur DG a acheté de sa propre
initiative à Mme Vianna un lot de livre d’occasion pour 200€. Mme Vianna réclame le
paiement de la dette.

3. M. X souhaite créer une société qui a pour objet l’exploitation d’un fonds de commerce
de téléphone mobile. Il aimerait attribuer à la société son propre nom.

4. SARL qui fabrique et commercialise des panneaux solaires. M. X en était le créateur et le


gérant depuis l’année dernière. Il a confié la gérance à sa fille ainée et est resté associé
majoritaire. Il a du mal à tourner la page. Lors des congés de sa fille, il vous demande s’il
peut prendre des engagements au nom de la société.

5. SAS créés récemment par M. X pour offrir aux clients des prestations de véhicule de
tourisme aux chauffeurs. M. X étant lui-même le chauffeur. Il a déposé hier son dossier
au CFE et vous demande s’il peut débuter son activité dès aujourd’hui, il croule sous les
demandes.

6. M. X DG de la SA O bateaux vient de décéder dans un accident d’avion. Le conseil


d’administration souhaite procéder à son remplacement en nommant à la tête de la
société, la société mère de la SA : la SAS O Bateau Holding.

7. Mme Laura est gérante d’une SNC. Les associés souhaiteraient nommer à ses cotées un
second gérant. Mme Laura prétend que cela n’est pas possible.

8. Mme Hélène est gérante de la SARL Patrimoine dont elle possède 52% des parts. Elle
souhaite conclure un contrat de travail de gestionnaire de patrimoine.

9. L’article 10 des statuts de la SCI Le clos du Roy est ainsi rédigé : « les associés renoncent
expressément à la faculté de révoquer le gérant ».

10. M. X membre du conseil d’administration de la SA Obateau, dont l’objet social est la


réparation des bateaux en vacances à St Malo, achète pour la société un stock de résine
en polyester à un prix avantageux.

11. Mme Laure, gérante d’une SNC dont l’objet social est Bar, tabac, presse, loto souhaite
diversifier ses activités et décide de recruter un chef cuisinier pour offrir à ses clients des
services de restauration.

12. Mme Hélène, gérante de la SARL Patrimoine dont l’objet social est le conseil en
investissement, très satisfaite des performances de la société dont elle estime être
largement responsable, décide de s’attribuer une prime de fin d’année de 5000€.
13. L’article 12 des statuts de la société Le Clos du Roy dont l’objet social est l’exploitation
d’un immeuble subordonne tout acte supérieur à 15000€, à l’autorisation des associés.
Mr Claude, gérant, décide de signer un devis d’un montant de 16500€ pour réparation
de la plomberie.

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