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I.Introduction :
1) Le concept d’entreprise :
Le concept d'entreprise, englobant toutes les activités commerciales, est reconnu
économiquement, bien que non défini légalement. Au Luxembourg, il prend
principalement la forme de sociétés, distinctes des entreprises individuelles. Les
sociétés commerciales, avec une personnalité morale, possèdent un patrimoine
autonome, se différenciant des activités commerciales par la présence de
commerçants. La responsabilité peut être limitée dans une société commerciale à
responsabilité limitée, et le regroupement d'individus au sein de ces sociétés
renforce leur puissance financière.
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5) Différentes formes ou catégories de sociétés et groupements d’affaires :
Différentes formes de sociétés et de groupements se distinguent tout d'abord par leur
caractère civil ou commercial, cette distinction pouvant coexister au sein d'une
société commerciale. De plus, les sociétés se différencient des autres groupements,
tels que les associations, par l'absence de recherche de bénéfices, ces dernières
ayant pour objectif de servir l'intérêt général.
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3) Sociétés à risques limités et sociétés à risques illimités :
- Dans les sociétés à risques limités, la responsabilité des associés est limitée à leurs
apports, et les créanciers ne peuvent agir directement contre les associés.
- Dans les sociétés à risques illimités, les associés ont une responsabilité
personnelle et indéfinie, et les créanciers peuvent agir directement contre eux après
s'être adressés à la société en vain.
B. Constitution de la société :
1. Condition de fond : consentement, objet, cause
Les conditions de fond pour une société comprennent le consentement libre, la
capacité juridique, la licéité de la cause et de l'objet, en accord avec l'ordre public et
les bonnes mœurs. Le consentement doit être non vicié, sans dol ni violence. Au
moins deux personnes sont généralement requises, mais des exceptions existent.
Les associés peuvent être des personnes physiques ou morales, sous réserve de
capacité juridique pour les premières. La société entre époux est acceptée, et
certaines professions réglementées ne peuvent être exercées sous forme de
sociétés commerciales.
3. Nullités :
La nullité d'une société peut découler de manquements aux conditions de fond
(consentement, capacité, objet, cause) et de forme (statuts, publicité,
immatriculation). Des vices du consentement comme le dol ou la violence, des
clauses contraires à l'ordre public, des décisions abusives peuvent également
entraîner la nullité. Elle peut être déclarée par voie judiciaire. Les règles varient selon
la législation et le type de société.
C. Fonctionnement de la société :
1) Les dirigeants sociaux
a) Nomination :
Les dirigeants d'une société sont nommés librement par les associés. Cette
nomination doit être publiée pour protéger les tiers. Les dirigeants sont mandatés par
les associés via une élection au suffrage direct. Le mandat peut se terminer par
révocation, démission ou d'autres causes externes. La révocation peut se faire "ad
nutum", sans motif particulier. Les actes de nomination, révocation et démission
doivent être publiés conformément aux statuts pour être opposables aux tiers de
bonne foi.
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b) Pouvoirs :
Les dirigeants ont des pouvoirs de gestion et d'administration, tandis que l'assemblée
générale a des pouvoirs de disposition. Ils ont le pouvoir de représenter la société,
agissant en son nom et n'engageant pas leur patrimoine personnel. Les pouvoirs de
gestion varient selon le type de société, régis par la loi dans les rapports avec les
tiers et par les statuts dans les rapports internes à la société. Cela s'inscrit dans une
politique de gouvernance d'entreprise alignant les intérêts des dirigeants sur ceux de
la société.
c) Devoirs et responsabilités :
Les dirigeants, dans l'intérêt de la société, ont des devoirs alignés sur les
mandataires, incluant l'exécution sans faute de leur mission et la reddition de
comptes. Leur responsabilité couvre la dimension contractuelle, quasi-délictuelle en
cas de dépassement du cadre contractuel, et une responsabilité pénale, notamment
pour l'abus de biens sociaux.
2) Les associés :
a) Droits et obligations de nature patrimoniale
Les droits financiers des associés comprennent le droit de ne pas subir
d'augmentation d'engagements sans consentement et le droit aux bénéfices et à la
part de l'actif social lors du partage après liquidation.
3) Les contrôleurs :
a) Commissaires aux comptes :
Ce sont des auditeurs internes qui ont un statut de mandataire. Ils ont le droit de
contrôler tous les aspects de la société sans se déplacer, selon l'article 62 de la loi
de 1915. Leur responsabilité est à la fois contractuelle, vis-à-vis de la société, et
délictuelle, conformément à la loi.
b) Réviseurs :
Ils sont des auditeurs externes, distincts des commissaires aux comptes. Les
réviseurs ont un contrat de prestation de service avec la société. Ils sont contrôlés
par CSSF, conseiller de changer de réviseur régulièrement.