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INTRODUCTION

GENERALE

 Définition du Droit des affaires
Le droit des affaires est le droit de l’entreprise.
Il est composé du droit commercial ainsi que d’un
ensemble de règles (empruntées à d’autres matières)
pouvant intéresser l’entreprise privée ou l’activité
économique (droit fiscal, droit social, droit pénal…etc.

Le droit des affaires a reçu plusieurs définitions


doctrinales contrairement au droit commercial qui a été
défini par un texte de loi.
INTRODUCTION
GENERALE

 Distinction Droit commercial et droit des affaires
Le droit commercial comme le droit des affaires sont des branches du droit privé.
Le droit commercial est une branche ou partie du droit des affaires.
Le droit des affaires est une matière beaucoup plus vaste que le droit
commercial.
Le droit commercial se concentre sur le commerçant personne physique, alors
que le droit des affaires englobe aussi les personnes morales.

 Les caractères du droit des affaires


1- Le droit des affaires se caractérise par la rapidité : contrairement au droit civil
considéré comme formaliste, le droit des affaires supprime certaines formalités
qui auraient eu pour conséquence de retarder la conclusion ou l’exécution des
opérations commerciales. « Time is money ».
INTRODUCTION
GENERALE

Les délais qu’impose le droit civil ne pouvaient satisfaire les vœux du monde des
affaires.
Exemples :
En droit des affaires la preuve est libre. En revanche, le droit civil exige la
production d’un écrit.
La prescription est plus brève qu’en droit civil.
Les procédures contentieuses sont plus rapides
2- Le droit des affaires garantit le crédit : il accorde aux commerçants des
garanties particulières
Exemple :
Pour protéger les créanciers contre les débiteurs défaillants, la solidarité est
toujours présumée entre débiteurs commerçants.
L’exigence de la publicité qui a pour objectif d’assurer la sécurité juridique. Ainsi
un commerçant non inscrit au RC ne peut pas se prévaloir de la qualité de
commerçant.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

Titre 1 Notion et avantages de la société
Chapitre I La notion de société
Paragraphe 1- La société est elle un contrat ou une institution?
L’article 982 du Droit des Obligations et Contrats (DOC) donne à
la société la définition suivante : « c’est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail ou
tous les deux à la fois en vue de partager le bénéfice qui en résulte ».
C’est une définition qui a été critiquée par la doctrine car la
société constitue aujourd’hui une institution plus qu’un contrat.
En effet la définition de l’article 982 du DOC se trouve
aujourd’hui désuète. Il est possible désormais de constituer une
société avec une personne unique (Société à Responsabilité
Limitée d’Associé unique).
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

Paragraphe 2- La société a la personnalité morale
La personne morale est l’aptitude à devenir sujet de droit. La
société commence à avoir des droits et des obligations.
La société acquiert la personnalité morale par l’enregistrement au
Registre du Commerce et des Sociétés.
L’entité nouvellement crée va avoir des éléments qui lui sont
propres :
- Un patrimoine distinct : le patrimoine est constitué par
l’ensemble des biens, des créances et des dettes. Ce patrimoine de
la société est complètement indépendant des patrimoines des
associés.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

- Un nom propre : La société se trouve dotée d’un nom qui lui est
propre. Il est librement déterminé par les associés et bénéficie d’une
protection légale.
- Un siège social : C’est le lieu où la société s’est faite immatriculée (siège
statutaire) ou le lieu où sont prises les principales décisions de gestion et
où la société exerce effectivement son activité (siège réel). Le siège social
est le lieu du domicile de la société. C’est ce siège qui définit la
nationalité de la société.
- Une capacité de jouissance : la personnalité morale permet à la société
de jouir de certains droits (droit de propriété : la société peut acheter et
vendre librement).
- Une capacité d’exercice : la personnalité morale permet à la
société d’exercer certains droits comme se défendre elle-même.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

Chapitre 2 Raisons et avantages de se mettre en société
La création d’une société ou la transformation d’une entreprise
individuelle en entreprise sociétaire peut présenter un certain
nombre d’avantages qu’on peut classer en deux catégories :
 Des avantages juridiques
 Des avantages économiques
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

Paragraphe 1 Les avantages juridiques
A- Limitation de la responsabilité
la création d’une société dotée d’un patrimoine propre, distinct de celui
des associés présente l’avantage de limiter le risque que génèrent
certaines activités économiques. Le risque se trouve soit répartit entre
les associés soit supporté par le seul patrimoine de la société.
B- Continuité de l’entreprise sociétaire
La société permet d’assurer la pérennité de l’entreprise. Elle offre une
permanence et une durée plus appropriée au développement d’activités
économiques. En effet, dans le cadre d’une entreprise individuelle
(Fonds de commerce), le décès du commerçant entraîne, le plus souvent
la disparition de l’exploitation qui tombe en indivision (le patrimoine est
divisé entre les héritiers). Par conséquent, la gestion se trouve difficile à
organiser.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

C- Transmission de l’entreprise sociétaire
La transmission est plus facile à assurer lorsque l’entreprise est exploitée
sous forme de société. La cession de propriété s’effectue par exemple
par la cession des droits sociaux (parts ou actions de la société).
Dans une entreprise individuelle la personne et l’activité sont
intimement liés. De même on ne peut pas séparer la personne et le
patrimoine.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

Paragraphe 2 Les avantages économiques
A- Augmentation des sources de financement
Choisir la forme juridique de société permet de faire augmenter les
possiblités de financement par rapport à l’entreprise individuelle. Opter
pour le statut de société permet :
- de faire appel aux ressources des différents associés
- de permettre à d’autres apporteurs de capitaux de venir rejoindre les
associés (Appel public à l’épargne en émettant des actions ou des
obligations).
- de recourir au crédit qui est, en général, plus facilement accordé par les
banques à plusieurs personnes qu’à une seule personne, car les garanties
offertes sont alors plus importantes.
NOTION ET AVANTAGES DE LA
SOCIÉTÉ

B- Augmentation de la capacité de faire face à la concurrence
Avec un marché de plus en plus concurrentiel adopter la forme juridique de
société devient indispensable. En effet, aujourd’hui le monde économique
nécessite pour l’accès au marché des moyens (financiers et techniques),
dépassant les possibilités d’une personne physique. Ainsi, le domaine
commercial nécessite une concentration de capitaux afin de faire face à une
concurrence forte. La forme sociétaire permet en plus d’un rapprochement
entre personnes physiques (associés), un rapprochement également entre
personnes morales (fusion ; acquisition ; absorption).
CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS

Chapitre 3 Classification des sociétés
Sociétés civiles et sociétés commerciales
Les sociétés civiles sont des sociétés dont l’objet est civil et qui ne sont
pas commerciales par leur forme. (Ces sociétés se retrouvent
principalement dans le domaine de l’agriculture, l’immobilier et les
professions libérales).

Les sociétés commerciales le sont soit par leur forme soit par leur objet.
- Sont commerciales par leur objet les sociétés qui ont une activité
commerciale c’est à dire qui effectuent des actes de commerce.
- Sont commerciales par leur forme et quelque soit l’objet, les S.A, les
SCS ou les SCA, les SNC et SARL.
CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS

Sociétés de personnes et sociétés de capitaux
Les sociétés de personnes sont celles qui reposent sur la cohésion entre les
associés. Ce sont les qualités humaines des différents associés
(connaissance, confiance réciproque, solvabilité…) qui permettent la
création d’une personne morale. Le départ d’un associé ou la cession de ses
parts est souvent très difficile à se réaliser dans une société de personne.
Un associé ne peut céder ses droits dans la société à une autre personne
qu’avec l’accord des autres associés. (Exp. La Société en Nom Collectif
(SNC)).
Les sociétés de capitaux, en revanche, reposent principalement sur les
capitaux apportés. Ce n’est plus la personne de l’associé qui est importante
mais plutôt son apport en capital.
La cession des actions est facile à réaliser puisque les associés (actionnaires)
ne se connaissent pas généralement. (Exp. Société Anonyme).
CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS

Autres sociétés particulières



1- La société coopérative : elle est créée dans le but d’une coopération.le but est
d’éviter le profit capitaliste : la coopérative n’a pas vocation à rèaliser des profits.
2- La société à capital variable : c’est une société dont le capital varie constament.
Elle a un capital qui peut augmenter ou diminuer sans qu’il soit nécessaire
d’intervenir au niveau du RC (ceci permet de faire des économies)
3- La société d’économie mixte : Elle associe les collectivités publiques (Etat,
commune, départements, régions) à des personnes privées en vue de réaliser des
projets d’aménagement et de construction (Immeubles, routes…etc.)
Le Groupement d’intérêt économique (GIE)
Le Groupement d’intérêt économique (GIE) est un contrat entre personnes
physiques ou morales qui a pour but exclusif de faciliter ou de développer l’activité
économique de ses membres et d’améliorer ou d’accroître les résultats de cette
activité
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ

Titre 2 Les règles communes pour la constitution d’une société
La création d’une société suppose d’abord un accord des volontés entre
certaines personnes. Cet accord est concrétisé par la signature d’un contrat
appelé « statut ».
Toutefois l’accès à la pleine capacité juridique suppose en plus de la signature
du contrat, un certain nombre de formalités administratives dont la plus
importante est l’immatriculation au Registre de commerce et des Sociétés
Chapitre 1 Le contrat de société ou « statuts »
Le contrat de société doit satisfaire un certain nombre de conditions de fond et
d’autres de forme.
Section 1 les conditions de fond
Comme tout contrat, le contrat de société est soumis aux quatre conditions de
validité des actes que sont la capacité, le consentement, l’objet et la cause.
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
A- la capacité

c’est le fait d’être majeur et non atteint d’une incapacité. La capacité change d’une
forme de société à une autre. Ainsi, un majeur incapable et un mineur non émancipé
(l’émancipation est une demande faite au juge des tutelles par le représentant légal du
mineur à 16 ans) ne peuvent faire partie d’une société où les associés deviennent
commerçants (cas d’une SNC par exemple).
B- le consentement
C’est l’accord de volonté entre les différents associés. Le contrat de société ne doit pas être
entaché d’un vice de consentement (erreur, violence, dol).
C- l’objet
L’objet social est le genre d’activité que la société se propose d’exercer en vue de faire des
bénéfices. L’objet social doit être clair, possible et licite.
- Il doit être clair : c'est-à-dire que toute formule générale et imprécise est refusée (exp. toute
opération d’achat et de vente)
- Il doit être possible : l’objet doit être dans le commerce pour pouvoir être vendu, acheté,
loué…etc.
- Il doit être licite : l’activité de l’entreprise ne doit pas être contraire à l’ordre public et aux
bonnes mœurs (contrebande, drogue.. .etc.)
D- la cause
Comme l’objet, la cause doit être possible, licite et réelle
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
Section 2 Les conditions de forme 
A- la rédaction des statuts
a- la forme
Les statuts peuvent être rédigés soit par acte authentique (devant un notaire), soit
par acte sous seing privé.
b- le contenu
Le contrat ou les statuts doivent contenir les mentions suivantes :
- La forme juridique de la société : SNC ou SARL ou SA…etc.
- La dénomination sociale : c'est-à-dire l’appellation de la société.
- L’objet de la société : c'est-à-dire l’activité de la société.
- Le siège social : le lieu du principal établissement de la société autrement dit le
domicile de la société.
- Le capital social : qui donne une indication sur la capacité financière dont dispose
la société.
- La durée : elle ne peut excéder 99 ans.
- Les modalités de fonctionnement de la société (fonctions des gérants,
administrateurs, durée de leur exercice …etc.).
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
B- La signature des statuts

Ce sont les associés qui signent eux-mêmes les statuts. Par cette signature ils manifestent leur
intention de créer la société.
Chapitre 2 Les formalités d’enegistrement et d’immatriculation
Section 1 Les formalités d’enregistrement
A- L’enregistrement des statuts
Lors de la création d’une société, les statuts doivent être enregistrés dans un délai d’un mois
à la Recette des impôts.
B- Le dépôt des statuts
Cette formalité consiste à déposer en triple exemplaire au greffe du tribunal de commerce les
statuts accompagnés des pièces suivantes :
- Acte de nomintion des organes de gestion, d’administration, de direction, de surveillance et
de contrôle s’ils n’ont pas été désignés dans les statuts
- Rapport des Commissaires aux apports en cas d’apport en nature dans une SARL ou Société
par action
Le dépôt de ces actes ou pièces est constaté par un procès verbal établi par le greffier. Cette
formalité est ensuite accompagnée d’une déclaration de conformité.
Le déposant reçoit un récépissé.
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ

Section 2 Les formalités d’immatriculation au RC
A- la demande d’immatriculation
La demande d’immatriculation doit être faite en triple exemplaire au greffe du
tribunal de commerce dans le ressort duquel se trouve le siège de la société.
B- Acceptation de l’immatriculation : les effets
Une fois effectuée et validée, l’immatriculation va produire un certain nombre
d’effets :
- La naissance de la personnalité morale : avant l’immatriculation la société
n’était considérée que comme un acte juridique régit par les dispositions
relatives aux contrats et aux obligations. Avec l’immatriculation la société
devient une personne autonome ayant ses propres droits et obligations.
- Les engagements souscrits avant l’immatriculation deviennent des
engagements sociaux après l’immatriculation s’ils sont repris par la société.
- La société se voir attribuer un Numéro d’immatriculation qui doit figurer sur
tous les papiers d’affaires et qui servira désormais à l’identifier.
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
C- Rejet de l’immatriculation : les effets

En cas de rejet de la demande d’immatriculation par le greffier, le déclarant peut
contester cette décision devant le juge commis à la surveillance du Registre du
commerce.
D- Publication au BO et au JAL
Une fois immatriculée, la société doit faire l’objet d’une publicité dans un délai de
30 jours. Cette publicité se fait au moyen d’un avis inséré au Bulletin Officiel (BO) et
au Journal d’Annonces Légales (JAL). Cet avis doit contenir les mentions suivantes :
- La dénomination sociale suivie, le cas échéant, du sigle de la société
- La forme de la société
- L’objet social
- La durée pour laquelle la société a été constituée
- L’adresse du siège social
- Le montant du capital social avec description des apports en nature et en
numéraire
- Le numéro d’immatriculation au Registre de commerce
L’avis est signé soit par le notaire soit par la partie qui a adressé l’acte de la société.
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ

Section 3 les centres d’investissement régionaux (CIR)
Pour éviter la multiplicité des formalités lors de création d’une nouvelle
entreprise, il est possible depuis 2002 de déposer un seul dossier auprès
du Centre d’Investissement Régional.
Les Centres Régionaux d’investissement ont été créés par décret le 17
Janvier 2002 pour faciliter la création d’entreprises nouvelles. Ainsi les
formalités se trouvent simplifiées puisque les Centres régionaux
d’investissement fonctionnent comme des guichets uniques. Le créateur
d’entreprise est en face d’un seul interlocuteur.
LES RÈGLES COMMUNES
POUR LA CONSTITUTION
D’UNE SOCIÉTÉ
A- le rôle du CIR

a- Aide à la création d’entreprise
Les créateurs d’entreprises nouvelles ne font qu’une seule déclaration sur un
document appelé « liasse unique » valable non seulement pour le Registre du
commerce et des sociétés mais également pour les différentes administrations
concernées. C’est le Centre d’Investissement Régional qui se charge d’adresser
la « liasse unique » aux différents organismes concernés (: service des impôts,
Caisses de Sécurité sociale et de retrait, etc.).
Le CIR se charge aussi de transmettre la demande d’immatriculation au greffe
du tribunal compétent. Il n’est donc plus nécessaire de s’adresser directement
au greffe du tribunal pour demander l’immatriculation au registre du
commerce ou pour demander une inscription modificative. Il suffit de les
demander au CIR.
LES RÈGLES COMMUNES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
b- Aide aux investisseurs

Ce service est chargé de mettre en place, toute source d’information (juridique,
économique ou administrative) à la disposition du promoteur. Notamment, les
informations concernant les potentialités de la région, les secteurs
productifs…etc.
B- La constitution du dossier
Le dossier portant projet de création d’une société doit contenir :
- les statuts de la société et les annexes éventuels
- la preuve de la domiciliation de la société : exp. contrat de bail.
- Pièces relatives à l’identification des responsables de la société (associés en
nom ou dirigeants) (pièces d’identité ; extrait du casier judiciaire ; acte de
nomination des dirigeants).
- Demande d’immatriculation au Registre du commerce
- Certificat ou attestation du dépôt des fonds auprès d’une banque (pour les
apports en numéraire).
LES RÈGLES SPÉCIFIQUES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ

Titre 3 Les règles spécifiques de constitution de société
Ce sont des règles qui vont changer d’une société à une autre. Il s’agit :
- du nombre des associés et
- des différents apports

Paragraphe 1 la pluralité des associés


A l’exception de la SARL d’associé unique une société selon l’art. 982 du DOC
ne peut exister que si deux personnes au moins décident de s’associer. La loi
impose parfois un minimum d’associés (5 associés pour la SA) ou un nombre
maximum d’associés (50 associés pour la SARL).
LES RÈGLES SPÉCIFIQUES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
Paragraphe 2 les apports des associés

A- définition
l’apport est le bien (somme d’argent, immeuble, fonds de commerce, brevet
d’invention…) dont l’associé transfère la propriété ou la jouissance à la société et en
contrepartie duquel il reçoit des parts ou actions
B- les différents types d’apports
a- l’apport en numéraire
Il consiste en une somme d’argent (apport en argent) que l’associé s’engage à payer
à la société, c’est le plus habituel des apports. On distingue deux types
d’opérations :
1- La souscription : c’est une promesse de réaliser un apport, c’est un engagement
(unilatéral) fait par les associés de faire tel ou tel apport.
2- La libération : c’est une opération qui consiste à concrétiser la promesse :
versement effectif des fonds.
La libération, qui est le versement effectif des fonds dans la caisse sociale, peut
s’opérer par un versement en espèces, remise de chèque postal ou bancaire ou
virement
LES RÈGLES SPÉCIFIQUES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ
b- l’apport en nature

L’apport en nature consiste dans la mise à disposition de la société d’une chose
ou d’un bien quelconque, susceptible d’une évaluation pécuniaire. Ce sont les
biens de production : immeubles, fonds de commerce, brevets d’invention.
Il est essentiel d’évaluer les biens à leur juste prix afin d’éviter :
- qu’une sous estimation ne cause un dommage à l’apporteur (parce qu’il ne
recevrait pas un nombre de parts proportionnel à sa mise de fonds).
- qu’une surestimation ne compromette les intérêts des autres associés et
surtout des créanciers en donnant au capital un caractère fictif.
L’apport en nature peut être fait en propriété, en usufruit.
- L’apport en propriété est le transfert total de la propriété à la société. Il se
rapproche d’une vente .
- L’apport en usufruit est le fait d’user de la chose sans pouvoir en disposer.
LES RÈGLES SPÉCIFIQUES POUR
LA CONSTITUTION D’UNE
SOCIÉTÉ

c- l’apport en industrie
Il consiste en l’engagement pris par un associé d’exécuter un travail pour le
compte de la société ou de lui rendre un service (compétence technique).
Important : Ces apports ne font pas partie du capital social, car ils ne peuvent
servir de gage aux créanciers (la force du travail est insaisissable et ne concourt
pas à la formation du capital social). Ainsi il ne peut y avoir d’apport en
industrie dans une SARL ou SA, en revanche il est admis dans une SNC ou SC
(pour les commandités).
LA DISSOLUTION DE LA
SOCIÉTÉ
Titre 4 La dissolution de la société

La dissolution peut être :
- de droit
- volontaire
- Judiciaire
Paragraaphe 1 La dissolution de droit
La dissolution est de droit quand elle survient de manière objective, sans
décision particulière des associés.
1- Arrivée du terme : c'est-à-dire l’écoulement de la période pour laquelle la
société avait été constituée.
2- Réalisation de l’objet de la société : c'est-à-dire l’achèvement de l’opération
pour laquelle la société avait été constituée.
3- Extinction de l’objet de la société : c'est-à-dire l’impossibilité pour la société
de poursuivre son activité (fermeture judiciaire ou retrait d’une concession.
LA DISSOLUTION DE LA
SOCIÉTÉ

Paragraphe 2 La dissolution volontaire
La dissolution est volontaire lorsqu’elle résulte d’une décision volontaire des
associés dans les conditions légales ou statutaires (des conditions de majorité
par exemple).
Paragraphe 3 La dissolution judiciaire
La dissolution est judiciaire lorsqu’elle est prononcée par un jugement. C’est le
cas :
- Demande d’un associé pour juste motifs tel par exemple le cas d’inexécution
de ses obligations par un autre associé
- Mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société.
- Réunion de toutes les parts ou actions de la société entre les mains d’un seul
associé depuis plus d’un an.
En tous les cas, la dissolution de la société doit être publiée au Registre de
commerce. C’est seulement à partir de cette publication que la liquidation est
opposable aux tiers.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

Parag. 1 La Société en nom collectif (SNC)
A- Définition
La Société en nom collectif est une société dont les associés ont
tous la qualité de commerçant et répondent indéfiniment des
dettes sociales.
B- Les caractéristiques
1- L’élément personnel « l’intuitu personae »
La S.N.C est une société de personnes. Les associés ne sont pas
nombreux. Ils se connaissent entre eux et se font mutuellement
confiance. C’est une forme de société qui convient aux petites
exploitations. Elle est généralement utilisée dans un cadre
familial entre personnes très proches.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

2- La responsabilité illimitée et solidaire de tous les
associés
Cela veut dire que le passif de la société incombe d’abord à la
société. Si la société n’arrive pas à payer les dettes, les
associés seront tenus indéfiniment des dettes sociales sur
leur patrimoine personnel.
L’obligation des associés à payer le passif est :
- légale : les associés ne peuvent se mettre d’accord pour
échapper à cette obligation (insertion d’une clause dans les
statuts par exemple).
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

- indéfinie : chaque associé est tenu de la totalité des dettes
impayées par la société.
- solidaire : chaque associé peut représenter l’autre associé
pour le paiement des dettes sociales et chaque associé a un
recours contre l’autre ou les autres associés.
3- La qualité de commerçant de tous les associés
La S.N.C est une société commerciale par la forme et quelque
soit son objet. Tous les associés ont la qualité de commerçant
même s’ils n’accomplissent pas eux-mêmes des opérations
commerciales.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

C- La constitution d’une S.N.C
La constitution d’une S.N.C suppose la réunion de conditions
de fond et des conditions de forme.
1- Les conditions de fond
a- le nombre des associés
Ils doivent être 2 au minimum et 50 au maximum.
b- le capital social
La loi n’impose aucun montant minimum. Les apports
peuvent être en numéraire, en nature ou en industrie. Il n’y a
aucune obligation de libérer immédiatement tout ou partie des
apports souscrits.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC
2- Les conditions de forme 
a- contenu des statuts
Les statuts de la société doivent être datés et contenir :
-Nom, prénom et domicile des associés (personnes physiques) ou
dénomination, forme siège (personnes morales)
- La constitution en forme de S.N.C
-L’objet de la société
- Le siège social
- La dénomination sociale
- Le montant du capital social
- L’apport de chaque associé
- Le nombre et la valeur des parts attribuées à chaque associé
- La durée pour laquelle la société a été constituée
- Nom, prénom et domicile des associés qui peuvent engager la société
- Le greffe du tribunal où les statuts seront déposés
- La signature de tous les associés
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

b- Formalités de publicité
Il y a deux formalités :
- Le dépôt au secrétariat greffe du Tribunal de commerce en
vue de l’immatriculation au RC.

- La publicité au Bulletin Officiel (BO) et au Journal


d’Annonces Légales (JAL).
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

D- L’organisation et le fonctionnement de la SNC
L’organisation de la S.N.C est simple et souple.
La Société en nom collectif contient deux organes : les
associés et les gérants.
a- Les associés
Les associés d’une S.N.C ont des droits et des obligations
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

1- les obligations des associés
- L’obligation indéfinie et solidaire au passif social
Chaque associé en nom collectif est indéfiniment tenu du
passif social et tous sont solidaires entre eux.
- L’obligation de non concurrence
Un associé ne peut, sans le consentement des autres
associés, faire des opérations pour son propre compte ou
des opérations analogues à celles de la société lorsque cette
concurrence est de nature à nuire aux intérêts de la société.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

2- les droits des associés
- le droit à l’information
En contrepartie de leur engagement indéfini et solidaire au passif,
les associés doivent être informés de l’état des affaires dans la
société afin de prévenir les risques que peut soulever l’exercice de
l’activité au sein de la société.
- le droit de céder les parts
Les associés ont droit de céder leurs parts mais à condition
d’obtenir l’accord de tous les autres associés. Cette condition
s’explique très bien car, compte tenu de l’obligation solidaire au
passif, chaque associé a intérêt à ce que les autres soient solvables.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

b- Les gérants
Les gérants sont l’organe essentiel de la société.
Contrairement aux associés qui ne sont consultés qu’une
fois par an les gérants sont sollicités en permanence.
1- la désignation du gérant
Le gérant est généralement désigné parmi les associés. Il est
nommé soit dans les statuts : (gérant statutaire), soit dans
un acte distinct : (gérant non statutaire).
Le gérant statutaire a aussi la qualité d’associé. Il est dans
une situation plus stable puisque sa révocation entraîne la
dissolution de la société.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

2- le rôle du gérant
Le gérant dans une S.N.C a deux rôles :
- Un rôle de gestion : le gérant prend les décisions
nécessaires à la réalisation de l’objet social.
- Un rôle de représentation : il agit au nom et pour le
compte de la société. Le gérant ne représente la société
que lorsqu’il agit au nom d’elle, c'est-à-dire sous la raison
sociale.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

3- la rémunération du gérant
Les associés sont libres dans la fixation de la
rémunération du gérant . Le gérant reçoit :
-soit un traitement fixe, imputable sur les frais
généraux
-soit une rémunération variable, notamment une
quote-part des bénéfices
-soit une rémunération qui réunie les deux éléments
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

4- la responsabilité du gérant
Responsabilité civile : les gérant sont responsables
solidairement ou individuellement, selon les cas,
envers la société ou envers les tiers, soit des violations
de la loi ou des statuts soit des fautes commises dans
leur gestion.
Responsabilité pénale : la loi a détaillé les infractions
pénales et les peines qui leur sont applicables dans le
titre VIII de la loi 5-96.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

E- le contrôle de la SNC
Le contrôle de la S.N.C s’effectue par un Commissaire
aux comptes. La désignation du Commissaire aux
comptes devient obligatoire dans les sociétés dont le
chiffre d’affaires à la clôture de l’exercice social dépasse
le montant de 50 millions de dirhams. Si ce seuil n’est
pas atteint la nomination d’un ou plusieurs
Commissaires aux comptes peut être demandée par un
associé au président du tribunal de commerce.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

F- la dissolution de la SNC
Les causes de dissolution d’une S.N.C sont les suivantes :
1- Le décès d’un associé
L’importance de la personne (l’associé) dans une S.N.C a
pour conséquence sa dissolution en cas de décès d’un
associé. Toutefois les statuts peuvent prévoir que malgré le
décès d’un associé la société continuera avec :
- ses héritiers ou seulement avec les associés survivants
- le conjoint survivant
- toute autre personne désignée par les statuts
LES SOCIETES DE PERSONNES
SNC

2- liquidation judiciaire, interdiction, incapacité d’un
associé
La société est dissoute en cas de liquidation judiciaire,
d’interdiction d’exercer une profession commerciale ou
d’incapacité frappant l’un des associés. Cette cause de
dissolution se justifie car dans une S.N.C tous les associés
ont nécessairement la qualité de commerçant et doivent
être solvables.
3- Fusion avec une autre société
La fusion d’une société entraine généralement la
dissolution de l’une au profit d’une autre.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

Parag. 2 La Société en commandite simple
A- Définition
La Société en commandite simple est une société
composée de deux types d’associés :
- les associés commandités qui se trouvent dans la même
situation que les associés en nom collectifs. Ils ont la
qualité de commerçants et leur responsabilité est
illimitée et solidaire.
- les associés commanditaires n’ont pas la qualité de
commerçant et leur responsabilité est limitée aux
apports faits par eux à la société.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

B- Les caractéristiques :
Les mêmes dispositions relatives aux S.N.C sont
applicables aux S.C.S
a- la dénomination sociale
La S.C.S est désignée par une dénomination sociale à
laquelle peut être incorporé le nom d’un ou plusieurs
associés commandités et qui doit être précédé ou suivi
immédiatement de la mention S.C.S.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

b- le contrat de société ou statuts
En plus des mentions prévues pour les S.N.C le
contrat de société doit contenir :
- la part du montant ou la valeur des apports de
chaque associé
- la part globale des associés commandités et la part
de chaque associé commanditaire
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

c- la cession des parts sociales
- Les parts sociales des associés commandités ne
peuvent être cédées qu’avec le consentement de tous
les associés.
- Les parts des associés commanditaires sont
librement cessibles.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

C- Organisation et fonctionnement de la SCS
a- le rôle des associés
1- la gestion de la SCS
- L’associé commandité : en principe c’est lui qui gère la
société. Il a seul la qualité de commerçant.
- L’associé commanditaire : il ne peut faire aucun acte
de gestion engageant la société même avec une
procuration. Il ne peut pas diriger la société.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS

2- la modification des statuts
La modification des statuts nécessite le consentement de tous les
commandités et la majorité en nombre et en capital des
commanditaires
b- les droits des associés
Tout commanditaire a droit de prendre connaissance, pour les
trois derniers exercices :
-des livres
-de l’inventaire
-des états de synthèse
-du rapport de gestion
-du rapport du ou des CAC
- des procès verbaux des assemblées
LES SOCIETES DE PERSONNES
SCS
D- la dissolution de la SCS 
Les causes de dissolution de la S.C.S sont :
-Le décès d’un associé commandité. Il faut distinguer deux
situations :
Si l’associé décédé n’est pas le seul commandité les statuts
peuvent prévoir la continuation de la société avec les héritiers.
Si l’associé décédé est le seul commandité et les héritiers sont
des mineurs non émancipés il faut désigner un autre
commandité sinon la société est dissoute de plein droit.
- Redressement judiciaire ou Liquidation judiciaire frappant
l’un des commandités.
Interdiction d’exercer une profession commerciale ou une
incapacité frappant l’un des commandités.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

Parag. 3 La Société en participation
A- Définition
La Société en participation est une société de type très particulier.
Elle n’apparaît que dans les rapports entre les associés. Les
personnes étrangères à la société ne sont pas informées de son
existence. On dit qu’elle est occulte (cachée). La S.E.P est
généralement choisie :
-pour tester un marché avant de se lancer dans des formalités
couteuses
-l’objet social est temporaire ou pas assez important pour justifier
les lourdeurs des formalités administratives
-les membres veulent conserver le caractère secret à leur
groupement
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

B- les caractéristiques
La Société en participation a deux caractéristiques
fondamentales :
- elle n’a pas la personnalité morale
- elle est occulte
a- la SEP n’a pas la personnalité morale
La SEP n’est pas immatriculée au RC. Par conséquent elle ne
peut pas avoir :
-un nom propre
-un siège social et une nationalité
-un patrimoine distinct
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

b- la SEP est occulte
Elle est dite occulte parce que les associés ont
dissimulé le contrat de société aux tiers.
Les tiers traitent avec le gérant (ou un associé) en
ignorant que celui-ci agit pour le compte d’une
société.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

C- La constitution de la SEP
-La S.E.P ne peut être constituée qu’avec deux personnes au moins.
- La S.E.P ne peut pas être d’associé unique.
- La S.E.P ne fait l’objet d’aucune mesure de publicité.
- Les associés appelés participants doivent fixer leurs droits et
obligations dans un contrat.
- Le contrat doit contenir :
+ les mentions habituelles des statuts
+le caractère occulte de la société
+les pouvoirs du gérant
+les rapports des associés avec le gérant
+la rémunération du gérant
+ les modalités de révocation du gérant
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

D- Organisation et fonctionnement de la SEP
1- le gérant
Puisque la S.E.P est une société occulte, seul apparaît le
gérant dans les rapports avec les tiers. Il est seul engagé à
l’égard des tiers.
2- les associés
Puisque la S.E.P n’a pas de personnalité morale : chaque
associé, même s’il est tenu de faire un apport, reste
propriétaire des biens qu’il met à la disposition de la société.
Autrement dit un apport ne peut en aucun cas devenir la
propriété d’une société qui n’a pas la personnalité morale.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

Les droits des associés :
les associés ont droit de recevoir leur part de
dividendes et être informés du fonctionnement de
la société.
Les obligations des associés :
les associés sont personnellement tenus à l’égard
des tiers lorsqu’ils ont agi en qualité d’associés au
vu et au su des tiers.
LES SOCIETES DE PERSONNES
SEP

E- La dissolution de la SEP
Les causes de dissolution d’une S.E.P sont les mêmes que
celles d’une S.N.C.
Ce que nous pouvons ajouter c’est que : lorsque la S.E.P
est à durée indéterminée, sa dissolution peut résulter à
tout moment d’une notification adressée par l’un d’eux à
tous les associés, à condition que cette notification soit de
bonne foi.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

Parag.1 La Société en commandite par action
A- Définition
La Société en commandite par action est une société dont le
capital est divisé en actions. Elle est constituée entre :
- un ou plusieurs commandités qui ont la qualité de
commerçants et répondent indéfiniment et solidairement
des dettes sociales et
- trois commanditaires (le minimum exigé) ou plus qui ont
la qualité d’actionnaires et ne supportent les pertes que dans
la limite de leurs apports.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

B- La constitution de la SCA
1- le nombre d’actionnaires
Leur nombre ne peut être inférieur à quatre. La loi exige la
présence d’au moins un commandité et trois
commanditaires.
2- le capital social
Il n’y a ni minimum ni maximum exigé par la loi. Le capital
est divisé en actions entre commandités et commanditaires.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

3- la dénomination sociale
La S.C.A est désignée par une dénomination. Le nom d’un ou
plusieurs commandités peut y être incorporé.
C- Organisation et fonctionnement de la SCA
La S.C.A est composée de trois catégories d’organes :
-Les organes de gestion : les gérants
-Les organes de surveillance et de contrôle : le Conseil de
surveillance
-Les organes de délibération : les Assemblées d’actionnaires
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

a- Les gérants
1-désignation
Les gérants sont désignés par l’Assemblée générale
ordinaire AGO des actionnaires avec l’accord de tous les
associés commandités.
2- pouvoirs
Le gérant dispose de pouvoirs très étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

3- rémunération
Toute autre rémunération autre que celle prévue dans les statuts,
ne peut être allouée au gérant que par l’Assemblée générale
ordinaire des actionnaires. Elle ne peut l’être qu’avec l’accord des
commandités, donné à l’unanimité.
4- missions interdites
Il est interdit aux gérants d’une S.C.S :
- de contracter sous quelque forme que ce soit des emprunts
auprès de la société
- de se faire consentir par elle un découvert en compte courant
- faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les
tiers
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

b- Le Conseil de surveillance
1- désignation
Il est nommé par l’Assemblée générale ordinaire et
composé de trois actionnaires au moins.
Un associé commandité ne peut être membre du conseil.
De même, les associés commandités ne peuvent
participer à la désignation des membres du conseil.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

2- rôle
Le Conseil de surveillance a pour rôle de contrôler la gestion
de la société. Il révèle par exemple les irrégularités et les
inexactitudes dans les comptes et les résultats.
3- responsabilité
Les membres du Conseil de surveillance sont responsables
des fautes personnelles commises dans l’exécution de leur
mandat.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SCA

c- Les Assemblées générales d’actionnaires
1- L’Assemblée générale ordinaire (AGO)
L’AGO désigne le ou les gérants avec l’accord de tous les
associés
L’AGO nomme un Conseil de surveillance composé de trois
actionnaires
L’AGO désigne un ou plusieurs Commissaires aux comptes.
Elle peut être convoquée par l’un ou l’autre de ces organes.
2- L’Assemblée générale extra ordinaire (AGE)
L’AGE décide de la transformation d’une SCA en SA ou SARL
avec l’accord des 2/3 des associés commandités.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SA

Parag. 2 La Société anonyme
A- Définition
La Société anonyme est une société commerciale en raison
de sa forme. Son capital est divisé en actions négociables
représentatives d’apports en numéraire, en nature et non
en industrie. Elle est composée d’actionnaires.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SA

B- Les caractéristiques
1-La Société anonyme est une société de capitaux : les
capitaux comptent plus que la personne des actionnaires.
2-l’appellation anonyme vient du fait de l’effacement des
actionnaires.
3-L’obligation des actionnaires au passif est limitée au
montant de leurs apports
4-le nombre minimum d’actionnaires est 5. Si au cours de la
vie de la société, le nombre des associés devient inférieur à 5,
la dissolution de la société peut être prononcée en justice.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SA

5-le capital social d’une S.A ne peut être inférieur à 3
millions de dirhams (3 000 000 Dhs) si la société fait
APE et trois cents mille dirhams (300 000 Dhs) dans le
cas contraire. Le montant d’une action ne peut être
inférieur à 100 Dhs.
6- Les apports : en ce qui concerne les apports en
nature les fondateurs de la S.A peuvent apporter un
fonds de commerce, des immeubles, des brevets ou des
marques. Les fondateurs ont l’obligation de désigner
un Commissaire aux apports.
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SA

C- La constitution de la SA
a- La constitution d’une SA sans APE
1-Rédaction des statuts : le contrat ou statuts de la Société
anonyme doit comporter les mentions suivantes :
-la forme sociale
-la durée qui ne peut excéder 99 ans
-la dénomination sociale
-le siège social
-l’objet social
-le montant du capital
LES SOCIETES DE CAPITAUX
SA

2-La signature des statuts par tous les actionnaires
3-Les actions représentatives d’apport en numéraire
doivent être libérées du quart au moins de la valeur
nominale.
4- Le transfert à la société en formation des apports en
nature après leur évaluation
5-L’accomplissement des formalités de publicité
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

b-La constitution d’une SA avec APE
Les S.A avec APE sont moins nombreuses. Leur
constitution nécessite plus de temps que la S.A sans
APE. La notion d’APE signifie appel public à la
souscription. Il s’agit de « faire connaître à un large
public qu’une société est en cours de constitution et les
inviter à souscrire au capital de cette société ». Une
société est réputée faire APE quand ses titres sont
inscrits à la cote officielle d’une bourse de valeurs.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

Les sociétés qui font appel public à l’épargne sont
soumises à des formalités complémentaires plus
sévères car le législateur a voulu protéger les
épargnants. Ces formalités sont les suivantes :
- L’établissement par les fondateurs de la société d’un
projet de statuts déposé au greffe du tribunal
- La rédaction par les fondateurs d’une note
d’information et sa soumission au visa du CDVM avant
la diffusion au public.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

D- Organisation et fonctionnement de la SA
a- les organes de gestion et d’administration
En droit marocain, on distingue deux systèmes : l’un
traditionnel et un autre nouveau.
Dans le système traditionnel les actionnaires élisent des
administrateurs qui forment le conseil d’administration et
désignent son président.
Dans le système nouveau la loi n° 17-95 prévoit une S.A à
directoire et à Conseil de surveillance. Le directoire est
chargé d’administrer la société, tandis que le Conseil de
surveillance est chargé de contrôler la société.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

1- La SA à Conseil d’administration
1-Les administrateurs : ils sont nommés par
l’Assemblée générale ordinaire (AGO) pour une durée
de 3 ans. Leur nombre varie entre 3 et 12.
L’administrateur est nécessairement actionnaire. Les
fonctions d’administrateurs prennent fin par la
dissolution de la société, la démission, le décès, la
déchéance ou la révocation.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

2- Le Conseil d’administration : il est composé de 3
membres au moins et 12 au plus. Il se réunit par
convocation de son président. Ses décisions sont prises
à la majorité des membres présents. Parmi les pouvoirs
du Conseil d’administration : la convocation des
assemblées d’actionnaires ; le dressement à la clôture
de l’exercice d’un inventaire des différents éléments de
l’actif et du passif social.
Le président du conseil assume la direction générale
de la société.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

2- La SA à Directoire et Conseil de surveillance
Elle comprend d’une part un directoire qui exerce les
pouvoirs d’administration et de direction et d’autre part un
Conseil de surveillance qui contrôle la gestion et les
comptes.
1- Le directoire : il est composé de membres dont le nombre
ne peut être inférieur à 5. Ce nombre est porté à 7 pour les
sociétés inscrites à la cote de la bourse des valeurs. Ils ne
sont pas nécessairement actionnaires.
La durée de leur mandat est de 4 ans à moins que les statuts
prévoient une autre durée. Le président du directoire
représente la société dans ses rapports avec les tiers.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

2- Le Conseil de surveillance : il est composé de 3 membres
au moins et de 12 au plus. Ils doivent obligatoirement être
actionnaires. Ils sont nommés par l’assemblée générale
ordinaire et la durée de leurs fonctions ne peut excéder 6
ans.
E- Le contrôle de la SA
Le contrôle de la S.A est assuré à la fois par les actionnaires
et par le Commissaires aux comptes.
1- Les actionnaires : Les actionnaires disposant au moins de
10 % du capital peuvent demander au président du tribunal
de commerce la désignation d’un mandataire de justice ou
d’experts chargés de présenter un rapport sur une ou
plusieurs opérations de gestion de la société.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

2- Les Commissaires aux comptes : le Commissaire aux
comptes doit être obligatoirement inscrit au tableau de
l’ordre des experts comptables.
Les commissaires aux comptes ont un rôle très important
dans les S.A. Leur absence de CAC entraîne certaines
sanctions : toutes les délibérations prises sans désignation
d’un CAC sont nulles. Des sanctions pénales peuvent même
frapper les dirigeants qui n’ont pas désigné des CAC.
Les CAC ont pour mission de contrôler les comptes de la
société, informer les dirigeants sociaux et les actionnaires
de la situation financière de la société et alerter en cas de
difficulté de l’entreprise.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

F- Fusion et scission de la SA
1- La fusion : La fusion est la réunion de deux sociétés,
entraînant leur disparition, par l’apport global de leurs biens
à une nouvelle société, ou le plus souvent par l’absorption
d’une société par une autre.
La fusion a pour effet une dissolution sans liquidation de la
société qui disparaît et la transmission universelle de son
patrimoine à la société bénéficiaire.
2- La scission : La scission est la division du patrimoine de la
société entre deux ou plusieurs autres. La société qui se
divise disparaît et ses actionnaires deviennent actionnaires
des sociétés qui recueillent son actif.
SOCIETES DE CAPITAUX
SA

G- Dissolution de la SA
Les causes de dissolution de la S.A sont :
1- Les causes communes de dissolution de toutes les sociétés
2- Si du fait des pertes de la société la situation nette devient
inférieure au quart du capital social
3- Si le capital social est réduit à un montant inférieur au
minimum légal. (3 millions Dhs pour les sociétés qui font
APE et 300 mille pour les autres)
4- Si le nombre des associés a été réduit au dessous du
minimum légal.
La dissolution a pour effet la liquidation et le règlement du
passif : les éléments d’actif sont convertis en argent en vue
de procéder au partage entre les associés de l’actif net
subsistant
SOCIETE MIXTE
SARL

Il y a deux types de S.A.R.L :
Une traditionnelle : avec deux ou plusieurs associés.
Une nouvelle depuis le 13 février 1997 un nouveau
type de S.A.R.L a vu le jour : il s’agit de la S.A.R.L
d’associé unique.
Aujourd’hui il existe deux types de S.A.R.L :
1- la S.A.R.L de deux ou plusieurs associés
2- la S.A.R.L d’associé unique
SOCIETE MIXTE
SARL

Parag. 1 La S.A.R.L de deux ou plusieurs associés
A- Définition
La S.A.R.L est une société mixte ou intermédiaire entre
les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux.
Elle a le caractère d’une société de capitaux car la
responsabilité des associés est limitée à leurs apports.
Elle a le caractère de société de personnes car les associés
sont détenteurs de parts sociales qui ne sont pas des
titres négociables et ne sont pas librement transmis.
SOCIETE MIXTE
SARL

B- Constitution
1- Nombre d’associés : 2 au minimum et 50 au maximum
2- Capital social : aucun minimum
L’apport en nature doit être obligatoirement effectué lors de la
souscription.
L’apport en numéraire ou espèces ne doit être libéré que du quart
avant l’immatriculation de la société.
L’apport en industrie reste interdit dans une S.A.R.L.
3- L’objet social : peut être civil ou commercial. Il ne peut consister
en activité de banque.
4- Le contrat ou statuts : il peut être authentique ou sous seing privé
5- Publicité : La S.A.R.L doit faire l’objet de mesures de publicité
SOCIETE MIXTE
SARL

C- Organisation et fonctionnement
a- le gérant
C’est le représentant légal de la société. Il assure le
fonctionnement de la S.A.R.L.
Il doit être une personne physique.
b- les associés
Ils n’ont pas la qualité de commerçant et ne sont pas
considérés comme des actionnaires (ils jouent un rôle
dans la SARL).
SOCIETE MIXTE
SARL

Leurs droits :
+ Droit d’information : sur la vie de la société
+ Cession de parts : il y a deux situations :
- la cession entre associés est libre.
- Par contre la cession en faveur d’un non associé suppose
le consentement des autres associés (majorité représentant
¾ du capital).
Leurs pouvoirs :
+ AGO : approbation des comptes de l’exercice écoulé,
révocation ou nomination des gérants.
+ AGE : modification des statuts
SOCIETE MIXTE
SARL

D- Le contrôle
Le contrôle de la S.A.R.L est assuré à la fois par les
Commissaires aux comptes et par les associés.
+ Les CAC
Ils sont obligatoires lorsque le chiffre d’affaires de la
SARL dépasse 50.000 dhs à la clôture de l’exercice social.
+ Les associés
Ils examinent les comptes de la SARL tous les ans.
SOCIETE MIXTE
SARL

E- Dissolution
Les causes de dissolution de la S.A.R.L sont :
1- augmentation du nombre d’associés au-delà de 50.
2- si la situation nette de la société devient inférieure au
quart du capital du fait des pertes constatées.
3- dissolution judiciaire : lorsque le gérant ou le CAC
n’a pas bien exercé ses fonctions, tout intéressé peut
demander la dissolution de la société.

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