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Je tiens également à remercier tous les membres du jury pour le temps qu’ils
ont sacrifié pour discuter et juger ce mémoire.
2
Sommaire
SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3
ABREVIATIONS………………………………………………………………………………………………………………………………………………4
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………………………………….5
CHAPITRE I : LA PERSPECTIVE DE LA PIM DANS LE CADRE DE LA PLURALITE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES GENERAUX ET
SPECIAUX......................................................................................................................... 15
Section 1 : les procédures d’acquisition du droit de la marque sur le plan international ..........67
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international..............................................................................................................84
CHAPITRE II : UNE PROTECTION BIDIMENSIONNELLE DE LA MARQUE A L’ECHELLE INTERNATIONAL : DEFENSE
ADMINISTRATIF ET JUDICIAIRE .............................................................................................. 96
CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………………………………………………..120
ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………………………………………………123
3
Abréviations
ADPIC : L’accord sur les aspects de la propriété intellectuelle qui touche au droit
AG : L’assemblée générale
AGCS : L'Accord général sur le commerce des services
Ann. Prop. Ind. : Annales de la propriété industrielle.
BI : Bureau International
Bull : bulletin
C.A : cour d’appel
C.cass : cour de cassation
Cha. Com : chambre commerciale
Com : commercial
Civ : civil
CUP : convention de l’union de Paris
DEIM : demande d’enregistrement internationale de la marque
EIM : enregistrement international de la marque
EUIPO : l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle
OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle
PMA : pays moins avancés
PIM : protection internationale de la marque
PIBD : Propriété industrielle - Bulletin documentaire
TGI : tribunal de grande instance
Trib : tribunal
USAID : Agence des États-Unis pour le développement international (United States
Agency for International Development)
4
Introduction
L’utilisation de la marque remonte à une époque très ancienne, ainsi les premières
utilisations sont apparues à l’antiquité chez les grecques, les romains, les phéniciens et les
chinois. Ainsi dans le passé l’artisan avait l’habitude de laisser sa signature sur l’objet qu’il a
façonné, afin de marquer l’individualité de sa conception, en effet l’étude de l’épigraphie
Grecque a montré l’existence d’un nombre important des signatures et des marques gravées sur
divers objets, dont l’origine remonte aux premiers âges de la civilisation Grecque2. Les
signatures apparaissaient sous des formes variées, le plus souvent ces signature se manifestaient
par l’inscription du nom de l’artisan sur l’objet, ou celui du lieu de fabrication ou même des
conditions de fabrication. En outre, les inscriptions avaient pris d’autres formes, il en est ainsi
des figures qui incarnaient un animal, une fleur, une rosace, etc.3, véritable principe de la
marque de fabrique telle qu’elle conçue aujourd’hui. Ces inscriptions marquaient dans ces
époques, divers objets, notamment les poteries, les monnaies, les bagues, les produits de l’art
céramique et les pierres précieuses.
Au moyen âge, la marque a continué d’être utilisée par les commerçants et les fabricants
pour individualiser leurs œuvres dans tous les pays. A cette époque, il y avait une distinction
entre les marques privées (individuelles du fabricant) visant à déterminer sa personnalité et les
1
J.N. KAPFERER, « Les marques, capital de l’entreprise », 4e éd., Éditions d’organisation, Eyrolles, 2007. Cet
auteur relève que « depuis longtemps, les agences de publicité et les directions du marketing s’évertuaient à
répéter que les marques étaient le capital le plus précieux des entreprises. Mais leur litanie tenaient plus de
l’évocation ou de l’incantation », p. 11.
2
P. DUNANT, « traité des marques de fabrique et de commerce des indications de provenance et de mentions de
récompenses industrielles », CH.EGGIMANN & Cie, EDITEURS, Genève, 1898, p. 2.
3
Ibid, p.6.
5
marques publiques (officielles) soumises au contrôle de la réglementation de l’Etat et même
portaient des sceaux et des poinçons officiels de contrôle4.
Notre étude ne va pas sans donner une définition juridique contemporaine de la marque
au niveau interne et international.
En outre, l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touche au
commerce7, définit à la marque de fabrique ou de commerce comme étant : « Tout signe, ou
toute combinaison de signes, propre à distinguer les produits ou les services d'une entreprise de
ceux d'autres entreprises sera propre à constituer une marque de fabrique ou de commerce. De
tels signes, en particulier les mots, y compris les noms de personne, les lettres, les chiffres, les
éléments figuratifs et les combinaisons de couleurs, ainsi que toute combinaison de ces signes »,
le grand mérite de cette définition est dès lors d’écarter toutes les conceptions étroites de la
marque fort largement répandues jusqu’il y a peu.
Au Maroc l’article 133 de la loi 17-97 relative au droit de la propriété industrielle donne
une définition très voisine de celle de l’ADPIC, ainsi il la définit comme « un signe susceptible
de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d’une personne
physique ou morale. Et ajoute que les signes qui peuvent constitués une marque sont : les
dénominations sous toute les formes, les signes figuratifs, les signes sonores, et les signes
olfactifs ». Nous notons que cette définition permet d’utiliser les signes sonores et olfactifs
4
Ibid, p.9
5
Voir les statuts de la corporation des orfèvres d’Amiens du 30 juin 1376, notamment les articles 4 et 5 (cité dans
Philippe). DUNANT, op.cit., p.20 et suivants.
6
T. V. Innis, « les signes distinctifs », DE BOECK & LARCIER, Bruxelles, 1997 n° 116
7
L’article 15 de l’accord sur les ADPIC
6
comme marque, la reconnaissance de ces signes comme marque est le fruit de la dernière
réforme de la loi 17-97, qui date de 2006. La marque quelle que en soit sa forme jouit de grande
importance.
L’importance de la marque s’explique par la place notable qu’elle occupe dans la société
de consommation8. Ainsi, la marque une fois connue et répandue, elle constitue le moyen le
mieux indiqué et le plus approprié pour orienter le choix du consommateur9. Aussi, la marque
constitue la source de plusieurs avantages tant pour l’entreprise que pour le consommateur.
Pour l’entreprise, la marque permet de différencier les produits et les services et d’annoncer
leur niveau de qualité par rapport au concurrent. Pour le consommateur, elle permet d’abord
d’identifier l’origine d’un produit, ensuite de réduire les risques et les coûts de recherche10 et
serai également un indice de qualité.
De ce qui précède nous constatons que la marque joue un rôle fondamental dans la vie
économique. En effet, le professeur P. ROUBIER notait déjà en 1952 qu’au milieu d’une
production de biens croissante et d’une économie orientée vers le bon marché, le droit des
marques « constitue une importante garantie de qualité, et par conséquent, il assure un
fonctionnement correct de la liberté économique »11. Le rôle que joue la marque dans la vie
économique justifie la nécessité de sa protection au niveau national qu’au niveau international.
Afin déterminer la nature la protection que jouit la marque il faut déterminer la nature
du droit de la marque. En effet le droit sur la marque est en principe individuel. Il est la propriété
d'une personne unique, personne physique ou morale. Bien entendu, les vicissitudes de la vie
juridique peuvent créer des situations de copropriété d'usufruit ou d'indivision de marques12.
8
Y. BASIRE, op.cit., p.16
9
E.A. El Alami, « droit de marque », Mémoire pour l’obtention de DES de la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales, Université Mohamed V, Rabat, p.4.
10
J.N. KAPFERER, op. cit., p.25. «Grâce à leur expérience passée avec le produit et son plan marketing, les
consommateurs identifient celles qui satisfont leurs besoins et celles qui ne le font pas. Les marques leur
permettent ainsi d’accélérer ou de simplifier leurs décisions d’achat.
Si les consommateurs identifient et connaissent une marque, ils n’ont alors plus besoin de réfléchir ou de
s’informer davantage pour acheter le produit. D’un point de vue économique, la marque réduit ainsi leurs coûts
de recherche à la fois sur le plan interne (les efforts de réflexion à fournir) et externe (en termes de prospection».
11
P. ROUBIER, « Le droit de la propriété industrielle », t. 1, Sirey, 1952, n° 18, p. 82.
12
N. Ben Ali, « La lutte contre la contrefaçon des marques Au Maroc », quelle perspective, Mémoire pour
l’obtention de DESA faculté de sciences juridiques économiques et sociales de Fès, 2008, p.5
7
Le droit de la marque qu’il soit individuel ou en copropriété et en tant que droit de
propriété est par nature un droit exclusif. Ce caractère résulterait « implicitement, de
l’attribution au propriétaire de l’ensemble des prérogatives que conjoint la pleine propriété»13,
l’exclusivité du droit de la propriété permet à son titulaire de bénéficier de toutes les
prérogatives qui y sont attachées. L’exclusivité permet de considérer que le propriétaire est le
seul à pouvoir accomplir sur la chose les actes qui constituent les attributs du droit de propriété.
Autrement dit, le propriétaire bénéficie d’un monopole d’exploitation de certains biens
immatériels crées par l’esprit, c'est-à-dire qu’il est le seul à pouvoir jouir et disposer ou non de
la chose dont il est propriétaire.
Pour certains auteurs14, l’exclusivisme est la faculté d’exclure les tiers de toute
participation à l’usage, à la jouissance, ou à la disposition de sa chose, et de prendre, à cet effet,
toutes les mesures qu’il juge convenables.
13
G. CORNU, « Droit civil. Les biens, Montchrestien », 13e éd, Coll. Domat droit privé, 2007, n° 30, p. 71.
14
C. AUBRY ET C.RAU, « Droit civil français », t. II, 7ème éd. par P. ESMEIN, Litec, 1961, n° 143, p. 240 ;
V. également, G. BAUDRY-LACANTINERIE & M. CHAUVEAU, Traité théorique et pratique de droit
civil. Des biens, Paris, Librairie de la société du recueil général des lois et des arrêts, 2e éd., 1899, n° 200, p.
151
15
Y. BASIRE, « les fonctions de la marque essai sur la cohérence du régime juridique d’un signe distinctif »,
thèse du doctorat de l'Université de Strasbourg, école doctorale de droit, science politique et histoire, 6
décembre 2011, n°175, p.145.
8
titulaire du droit de jouir d’une exploitation exclusive de marque et apparaît comme une
contestation de l’exclusivité dont jouit le titulaire du droit. A ce sujet l’action en contrefaçon
vise à sanctionner l’atteinte à un droit privatif, ainsi « Elle tend à rétablir le titulaire du droit
dans l’intégralité de son monopole, à faire cesser l’usurpation et à la sanctionner »16.
Autrement dit, l’action en contrefaçon s’exerce pour faire cesser le trouble, l’usurpation.
Le droit de la marque, comme droit exclusif, permet à son titulaire, d’une part de
bénéficier d’un véritable monopole d’exploitation et d’une exclusivité économique sur son
bien, et d’autre part, de disposer d’actions permettant d’exclure les tiers.
On ne peut parler de l’exclusivité du droit de la marque que si ce droit est acquis d’une
manière légitime.
La plus part des pays appliquent un examen plus ou moins rigoureux du signe avant
l’enregistrement, et cela dans le but de chercher la disponibilité du signe et de vérifier son
caractère distinctif. La rigueur de l’examen est souvent complétée par des distorsions
socioculturelles ou religieuses voire politique.
Pour les pays qui rejettent l’examen, l’enregistrement de la marque est effectué sans
examen administrative préalable, la distinctivité et la disponibilité du signe utilisé comme
16
F. POLLAUD-DULIAN, « Le droit d’auteur », Economica, Corpus droit privé, 2005, n° 83, p. 47
9
marque, feront l’objet d’un débat ultérieur devant les tribunaux17. Le principe de l’entrée libre
sans examen, aboutit à donner une apparence de droit à des marques sans valeur, ce système
permet souvent à une entreprise d’enregistrer sa marque au niveau nationale sans problème,
toutefois, lorsqu’elle désire étendre sa marque à l’étranger, elle pourra s’exposer au refus de
l’enregistrement de celle-ci.
Le système d’usage : dans les pays qui appliquent ce système, le droit de la marque
s’acquiert par l’usage et même sans dépôt et s’il existe, son caractère est seulement déclaratif
du droit. En d’autres termes, la marque est protégée dès lors qu’elle est utilisée.
La protection de la marque par l’usage est largement répandue dans les pays anglo-
saxons, ainsi ces pays font prévaloir le fait sur le droit, en acceptant de protéger la marque
d’usage indépendamment de tout dépôt.18
17
B. NOLDE, « la clause de la nation la plus favorisée et les tarifs référentiels », Recueil Des Cours, Collected
Courses 1932, Volume 39 Par Académie De Droit International De La Hay p 491 sur Google livre consulté le
06/01/ 2016 lien :
« https://books.google.co.ma/books?id=KL6DBRG5_a4C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false »
18
F. WAGRET et J.M. WAGRET, « Brevets d'invention, marques et propriété industrielle »,
(Que sais-je ?, n° 1143), PUF, Paris, 1998, p 109
19
S.P. Ladas, « la protection internationale de la propriété industrielle », De Boccard, Paris, 1933, n°331.
20
P. DUNANT, op.cit., p.32.
10
marque en France21 a commencé au 19ème siècle, la législation en la matière a continué de se
développer, de s’enrichir par les apports de la jurisprudence jusqu’à l’élaboration du Code
français de la propriété intellectuelle. Au Maroc le premier texte régissant la marque étant le
dahir du 21 chaâbane 1334(23juin1916) relatif à la protection de la propriété industrielle, ce
texte qui n’était en vigueur que dans l’ex-zone française du Maroc, s’inspirait largement de la
législation française ainsi que des conventions internationales auxquelles le Maroc a adhéré.
Aujourd’hui, le droit de la marque à côté des autres droits de la propriété industrielle se trouve
régi par la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle.
Etant donné que, les lois nationales relatives à la protection de la marque n’ont d’effet
que sur un territoire limité du fait du principe de la territorialité du droit de la marque, la
protection de la marque s’étend à l’ensemble du territoire couvert par l’enregistrement de la
marque et inversement le droit né du dépôt ne s’étend pas au-delà de ce territoire22. Ainsi,
chaque pays disposait de ses propres règles pour enregistrer et défendre la marque dans la limite
de son territoire. En outre, les anciennes législations opéraient une distinction entre les
nationaux et les étrangers, en effet, ces derniers ne disposaient pas du droit pour enregistrer
leurs marques hors de leur territoire national, exception faite pour certains pays comme
l’Angleterre, la Holland et l’Espagne qui accordaient ce droit aux étrangers.
21
Le décret 11 juin 1809 attribuant aux conseils de prud’hommes des compétences étendues en matière de
marques. Et les sanctions contre les contrefacteurs édictées par le Code pénal français de 1810.
22
T.V. INNIS, « les signes distinctifs », Larcier, Bruxelles, 1997, n°429.
23
Ibid.
11
traité en la matière est l’arrangement de Madrid relatif à l’enregistrement international de la
marque conclut en 1891. Ces conventions ou traités faisaient l’objet de reformes consécutives,
et sont signées par la plupart des pays du monde y compris le Maroc. Le système établit au
19ème constitue la base juridique de la protection internationale de la marque et malgré sa
pertinence, on n’a pas économisé les efforts pour l'achever, ainsi, à la fin du 20ème siècle, on a
adopté un accord sur les aspects des droits de la propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC), dont la mise en œuvre relève de l’OMC et de l’OMPI.
Quelle est la procédure poursuivie pour assurer cette protection ? Et quelles sont les
intervenants dans cette procédure ?
12
La première partie : la protection internationale de la marque face à la
diversité des instruments juridiques et institutionnels
Au 19e siècle, et avant la conclusion de toute convention en matière de propriété
industrielle, le besoin de la protection internationale de la marque (dénommé ci-après PIM)
était senti. Un tel besoin a été justifié d’une part, par la difficulté extrême, à cet époque,
d’obtenir une protection de la marque hors des frontières du territoire national des pays à cause
de la multiplicité des systèmes juridiques nationaux ; et d’autre part, par la mondialisation de
la marque grâce à l’accroissement des échanges internationaux et le développement des moyens
de transport et de communication.
Ce système juridique relatif à la PIM établi à la fin du 19e siècle a subi plusieurs
modifications pour s’adapter à l’évolution commerciale et économique, et a été complété par
d’autres conventions en la matière. En effet, après un siècle environ de la conclusion des
premières conventions en ce domaine, le protocole de Madrid pour l’enregistrement
24
Ces Etats sont : la Belgique, le Brésil, France, Espagne, Guatemala, Italie, Pays-Bas, Portugal, Salvador, Serbie,
Suisse
13
international de la marque a été signé en 1989 avait pour finalité la suppression des obstacles
d’adhésion au système international d’enregistrement de la marque, en incitant les grandes
puissances économiques à rejoindre ce système. Aussi, vu l’importance des droits de la
propriété intellectuelle dans le commerce mondial, ces droits sont intégrés dans le système
commercial multilatéral à travers l’adoption de l’ADPIC en tant qu’accord géré par l’OMC.
14
Chapitre I : La perspective de la PIM dans le cadre de la pluralité des
instruments juridiques généraux et spéciaux
25
J-L. PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « droit de la propriété industrielle », 2é éd, Litec, Paris, 2001,
n°964.
15
substantielles existantes en matière de propriété intellectuelle via la conclusion de l’Accord sur
les ADPIC (sous-section 2).
26
J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « Le droit des marques », Dalloz, Paris, 1997, p.101.
27
Statistique du 14 octobre 2016 sur le site de l’OMPI consulté le 20/10/2016
http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/paris.pdf
28
J. Azema et J-C. Galloux, « droit de la propriété industrielle », 7éme édition, Dalloz, Paris, 2012 p.51.
29
Article 3 de la convention de l’union de Paris.
16
Paragraphe 1 : Les règles communes des droits de propriété industrielle
s’appliquant à la marque
I. Le traitement national
Ce principe est fort important et constitue une base de l’Union. Ainsi et en vertu de
l’article 2, alinéa 1er, « Les ressortissants de chacun des pays de l’Union jouiront dans tous les
autres pays de l’Union, en ce qui concerne la protection de la propriété industrielle, des
avantages que les lois respectives accordent actuellement ou accorderont par la suite aux
nationaux, le tout sans préjudice des droits spécialement prévus par la présente Convention ».
Cette disposition permet donc d’assimiler les unionistes aux nationaux. En conséquence tout
unioniste bénéficie dans tous les pays de l’union des mêmes droits que ce pays réserve aux
nationaux30. Autrement dit chaque membre s’engage à traiter les ressortissants des autres pays
membres de la même façon que ses propres ressortissants.
Cette règle interdit à chaque pays membre d’exiger aux ressortissants des autres pays
membres des conditions plus difficiles que celles imposées à ces nationaux. Donc la CUP
consacre l’égalité du traitement entre les unionistes et les nationaux31. Ainsi par exemple, le
Maroc et la France sont membres tous deux à la CUP : de ce fait un ressortissant français peut
obtenir et défendre ses droits de marque au Maroc dans les mêmes conditions que le ferait un
Marocain, et aussi se trouve naturellement soumis aux mêmes obligations imposées au
Marocain. Ici le droit d’unioniste écarte toute condition de réciprocité32.
Ce principe de l’égalité de traitement essaie de réduire les inégalités entre les législation
de différents pays membres à la CUP pour la protection de la propriété industrielle, d’abord en
30
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., p.52
31
Ibid.
32
P. ROUBIER, « le droit de la propriété industrielle », T1, Ed libraire du Recueil Sirey, 1952, p.240
17
les invitant à compléter leurs propres législations, puis surtout en établissant un minimum de
règles de fond uniformes.
Bien que élémentaire, le principe du traitement national présente une grande importance
pour la protection international de la propriété industrielle en général et de la marque en
particulier.
Mais ce principe ne peut pas accorder une protection suffisant lorsqu’une législation
interne d’un pays membre est insuffisamment protectrice de la marque. De ce fait ce principe
est renforcé par un autre et qui est le droit de priorité.
L’article 4 de la CUP33 prévoit une règle de grande importance pratique34, c’est le droit
de priorité de l’unioniste. Ainsi un ressortissant unioniste, qui a pour la première fois procédé
au dépôt régulier de sa marque dans un pays l’Union, dispose d’un délai de six mois, à compter
de la date de ce dépôt, pour demander la protection du même signe dans les autres pays de
l’Union. Ce délai s’appelle délai de priorité. En effet l’article 4.B de la CUP, précise que « le
dépôt ultérieurement opéré dans l’un des autres pays de l’Union, avant l’expiration de ces délais
ne pourra être invalidé par des faits accomplis dans l’intervalle, soit, notamment, par un autre
dépôt, (…) par l’emploi de la marque, et ces faits ne pourront faire naître aucun droit de tiers ni
aucune possession personnelle ». Le mécanisme de la priorité repose juridiquement sur la
fiction35. Si ces actes accomplis dans ce délai, notamment les dépôts effectués par des tiers, ne
33
L’article 4.A.1 de la CUP précise que « Celui qui aura régulièrement fait le dépôt d’une demande de brevet
d’invention, d’un modèle d’utilité, d’un dessin ou modèle industriel, d’une marque de fabrique ou de commerce,
dans l’un des pays de l’Union, ou son ayant cause, jouira, pour effectuer le dépôt dans les autres pays, d’un
droit de priorité pendant les délais déterminés ci-après ».
34
J. Passa, « droit de la propriété industrielle », Marques et autres signes distinctifs dessins et modèles, Tome I,
L.G.D.J, Paris, 2009.
35
Ibid.
18
peuvent affecter les dépôts réalisés sous le bénéfice de la priorité, c’est parce que ceux-ci ont
fictivement la date du dépôt initial qui leur sert de base36.
Le titulaire du droit de priorité perd ce droit lorsqu’il n’a profité de ce délai pour la
déposer sa marque dans les autres pays de l’Union. En effet, les dépôts effectués par les tiers
pendant ce délai constitueront des antériorités opposables39. Evidemment, si le dépôt n’est pas
effectué par un tiers pendant ce délai, le titulaire de la marque conserve la possibilité de la
déposer à sa date dans tous les pays de l’union après l’écoulement de délai de priorité. Il s’agira
alors d’une marque totalement indépendante, n’ayant plus aucun rapport avec la marque
originaire40.
Pour les formalités requis pour bénéficier du droit de priorité sont déterminées par
l’article 4.D de la CUP. Ces formalités sont au nombre de deux :
36
J. Passa, « droit de la propriété industrielle », Tome I Marques et autres signes distinctifs, dessins et modèles,
2e éd, LGDJ, Paris, 2009, n° 575
37
J-J. BURST., et A. CHAVANNE., « Droit de propriété industrielle », 5émé édition, 1998, n°1282.
38
Article 4A§3 de la CUP.
39
A. CHAVANNE et J-J Burt, op.cit., n° 1282
40
Ibid.
19
En droit Marocain, le législateur exige les deux formalités41, en précisant pour la
deuxième que le premier dépôt doit être justifié dans un délai de quatre mois courant à compter
de la date d’expiration du délai de la priorité la plus ancienne.
Il s’agit de règles d’harmonisation du droit substantiel des marques que les pays
membres doivent transposer dans leurs droits internes. Sont des règles minimales imposées par
la CUP aux pays de l’Union. Ces règles concernent certaines conditions de protection, le
problème d’utilisation de la marque, l’Independence de la marque, et d’autres relatives à la
marque de service et la marque notoire.
La CUP dans son article 6 ter permet au pays de l’union d’interdire l’utilisation de
certains signes officiels, il s’agit des armoiries, drapeaux et autres emblèmes, signes et poinçons
officiels de contrôle et de garantie des Etats de l’Union ou des organisations internationales
intergouvernementales, tel que ONU, FAO, OMC, etc.
Pour les emblèmes des Etats non membres de l’union ou de OMC, leur utilisation n’est
pas interdite par la convention. Néanmoins leur usage à titre de marque peut être considéré
comme contraire à l’ordre public, en conséquent sera sanctionné par les tribunaux42.
La communication des listes des signes, dont les Etats de l’Union entendent que leur
interdiction soit assurée, se fait par l’intermédiaire de L’OMPI. Ces listes sont tenues à la
41
L’art 8 de la loi 17-97 relative à la propriété industrielle
42
A. CHAVANNE et J-J Burst, « droit de la propriété industrielle », 5 e éd, Dalloz, Paris, 1998, n° 1286.
20
disposition du public. Les signes communiqués à l’OMPI peuvent faire l’objet des objections
dans un délai de 12 mois par les Etats qui estiment que ces signes ne méritent pas la protection.
Le caractère unitaire de la marque pose des problèmes sur le plan économique. Parce
que dans certains cas il arrive qu’une marque perde sa compétitivité dans le pays d’origine,
alors son utilisation est très favorable dans les autres pays de l’Union.
43
A. CHAVANNE et J-J Burst, « droit de la propriété industrielle », 5e éd, Dalloz, Paris, 1998, n° 1284.
44
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°637
45
A. CHAVANNE et J-J Burst, op.cit., n° 1284
628 الملكية الصناعية ولتجارية ص،فؤاد معالل46
21
III. L’enregistrement de la marque telle quelle
On déduit de ce qui précède, qu’un étranger unioniste sera traité plus favorablement que
le national. Ainsi les signes qui ne peuvent faire l’objet de dépôt par le national, peuvent être
enregistré par un unioniste.
- La première, c’est le cas où la marque importée est contre la morale ou l’ordre public
du pays d’accueil.
- La deuxième, c’est le cas où la marque est de nature à porter atteinte à des droits
acquis des tiers dans le pays où la protection est réclamée.
- La dernière cause de refus c’est le cas où la marque est non distinctive.
47
Art 6quinquies « Toute marque de fabrique ou de commerce régulièrement enregistrée dans le pays d’origine sera
admise au dépôt et protégée telle quelle dans les autres pays de l’Union, sous les réserves indiquées au présent
article.»
48
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°662
49
Les marques de fabrique ou de commerce, visées par le présent article, ne pourront être refusées à
l’enregistrement ou invalidées que dans les cas suivants :
1. lorsqu’elles sont de nature à porter atteinte à des droits acquis par des tiers dans le pays où la protection est
réclamée ;
2. lorsqu’elles sont dépourvues de tout caractère distinctif, ou bien composées exclusivement de signes ou
d’indication pouvant servir, dans le commerce, pour désigner l’espèce, la qualité, la quantité, la destination, la
valeur, le lieu d’origine des produits ou l’époque de production, ou devenus usuels dans le langage courant ou
les habitudes loyales et constantes du commerce du pays où la protection est réclamée;
3. lorsqu’elles sont contraires à la morale ou à l’ordre public et notamment de nature à tromper le public. Il est
entendu qu’une marque ne pourra être considérée comme contraire à l’ordre public pour la seule raison qu’elle
n’est pas conforme à quelque disposition de la législation sur les marques, sauf le cas où cette disposition elle-
même concerne l’ordre public.
22
IV. La marque notoire
La marque notoire est une marque connue au grand public, appelée aussi marque haute
renommée. Au sens de l’article 6 bis de la CUP la notoriété résulte d’une connaissance qui
dépasse celle qu’en a la branche industrielle en cause 50 que ce soit le fruit d’une ancienneté, de
qualité du produit ou d'une technique de lancement ou publicitaire. En droit, une marque est
qualifiée notoire lorsqu’elle dépasse le cercle professionnel et est connue d’une large fraction
de public51.
La CUP assure une protection propre à la marque notoire. En effet l’article 6 bis interdit
d’enregistrer ou protéger une marque notoire appartenant à un tiers pour les produits semblables
ou similaires, en plus cet article accord au titulaire de la marque notoire un délai de cinq ans au
minimum pour réclamer la radiation d’une telle marque. Lorsque marque a été enregistrée ou
déposée de mauvaise foi, le déposant ne peut pas invoquer aucun délai52.
L’idée du législateur unioniste étant qu’il est injuste qu’une marque notoire, du fait du
principe de la territorialité, puisse être usurpée et appropriée indument par d’autres personnes
dans d’autres pays où le dépôt de ladite marque notoire n’a pas été réalisé, alors qu’il s’agit
d’une marque très connue et très éprouvée par le public53.
50
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°642
51
Ibid.
52
L’article 6bis.3 de la CUP.
53
E.A. El Alami, op.cit., p 30
54
L’art 6sexiés de la CUP.
23
déposant notamment en cas de changement dans législation de ce pays et permettra par suite la
commercialisation de ce produit.
En dépit de l’importance considérable de la CUP, elle n’arrive pas à assurer une PIM
efficace à cause de l’insuffisance de ses principes et règles. De plus la convention ne tend pas
à unifier les lois des pays Unionistes en matière de propriété industrielle, mais seulement à
apaiser les conflits entre eux.
Sous-section 2 : La PIM dans le cadre de l’accord sur les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)
L’OMC est une organisation internationale qui a pour mission d’assurer la libéralisation
du commerce international et le règlement des conflits commerciaux en s’efforçant à réduire
les obstacles au libre-échange et à aider les pays à régler leurs conflits commerciaux. L’OMC
est devenue le troisième pilier à côté de la banque mondiale et fond monétaire international
pour la direction de l’économie mondiale.
Au sein de l’OMC se trouve les accords commerciaux qui constituent les instruments
juridiques de l’OMC. Parmi ces accords on trouve l’accord sur les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) « en anglais (TRIPS) Trade-
related aspects of intellectual property rights », négocié au cours du Cycle d'Uruguay, qui s'est
tenu de 1986 à 1994. En effet cet accord a introduit pour la première fois des règles relatives à
la propriété intellectuelle dans le système commercial multilatéral55. L’inclusion de la propriété
industrielle dans le système de l’OMC trouve sa justification dans des raisons économiques
55
Propriété intellectuelle : protection et respect des droits, https://www.wto.org/ consulté le 11/07/2016 à19h12.
24
variées. D’abord, les droits de propriété intellectuelle font l’objet direct du commerce, en suite
et surtout, une part important des services et des produits échangés sur le plan international
contiennent des éléments relevant de la propriété intellectuelle.
La PIM au sein de l’ADPIC est régit par un double régime, d’abord un régime commun
basé sur des principes généraux (I) et un régime propre à la marque(II).
Le traitement national et le traitement de la nation la plus favorisée (NPF) sont les deux
volets du principe clé de l’OMC « la non-discrimination ». Il s’applique au commerce de
marchandise et de service ainsi que les droits de propriété intellectuelle.
A. Le traitement national
56
J. Passa, op.cité, n° 577
57
S. ZHANG, « de l’OMPI au GATT » la protection internationale des droits de propriété intellectuelle évolution
et actualité, Litec, Paris, 1994, p.323.
58
J. SZALEWSKI, « Le droit des marques », Dalloz, Paris, 1997, p.113.
25
des traités de l'OMPI préexistants (Paris, Berne, Rome et IPIC) sont également autorisées dans
le cadre de l'Accord sur les ADPIC.
La clause du traitement national est au centre du régime de protection posé par les conventions
sur les droits de propriété intellectuelle, cependant sa portée est limitée à la seule protection de
ces droits, l’ADPIC y ajoute l’exercice de ces droits59.
La NPF constitue une innovation majeure de l’ADPIC. En effet cette clause étant inconnue au
régime des conventions géré par l’OMPI en matière de propriété intellectuelle60. De même, la
portée de cette clause ne se réduit pas à la seule protection des droits, mais s’applique aussi à
leur exercice. Comme le traitement national61, la NPF connait également des exceptions
particulières.
II. Les règles de protection propre à la marque dans l’accord sur les ADPIC
La section 2 de la partie II de l’accord (art 15 à 21) contient des dispositions propres aux
marques, ces dispositions constituent des normes substantielles auxquelles les lois nationales
doivent se conformer et qui reprennent ou prolongent celles déjà contenues dans les conventions
internationales sur la propriété industrielle62 notamment la CUP.
D’abord, l’article 15 énumère les signes susceptibles d’une protection au titre de marque
de fabrique ou de commerce, c’est une sorte de définition très large et complète de la marque.
59
La note 3 relative à l’article 3 de l’accord sur les ADPIC prévoit « Aux fins des articles 3 et
4, la "protection" englobera les questions concernant l'existence, l'acquisition, la portée, le maintien des
droits de propriété intellectuelle et les moyens de les faire respecter ainsi que les questions concernant
l'exercice des droits de propriété intellectuelle dont le présent accord traite expressément »
60
D. Carreau et P. Juillard, « Droit International économique », 4é éd, L.J.D.E, Paris, 1998, n°411.
61
Voir la note 62
62
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., 2012 n° 88
26
La protection de la marque doit être assurée indépendamment de la nature de produit ou service
qu’elle désigne63.
En suite l’accord fixe la durée minimale de protection à sept ans pour un enregistrement
initial avec renouvèlements illimités (art 18). Aussi, l’accord a apporté des règles nouvelles de
la protection de la marque par rapport au régime de la CUP :
- Les marque commerce et de service sont traitées sur un pied d’égalité. En effet le droit de
priorité réservé aux marques de fabrique ou commerce prévu par l’art 4 de la CUP est
désormais étendu aux marques de service (l’art 62 de L’ADPIC). Cette égalité se voit aussi
au niveau de la protection de la marque notoire énoncée par l’art 6 bis de la CUP, cette
protection est étendue également aux marques de service (art 16.2 et 3 de l’ADPIC).
- Les marques notoires bénéficieront d’une protection spéciale dans le cadre de l’ADPIC,
ainsi l’article 16.3 précise que l’utilisation de la marque notoire sans autorisation est
interdite, même si elle ne met que les produits pour lesquels ces marques de haute notoriété
La radiation d’un enregistrement d’une marque pour motif de non utilisation est
subordonnée à l’écoulement d’une durée ininterrompue de non-usage d'au moins trois ans, à
moins que cette non-utilisation se justifie par des raisons valables par le titulaire reposant sur
l'existence d'obstacles à un tel usage.
Pour les licences et cession l’article 21 de l’accord donne aux membres la faculté de
fixer les conditions de d’octroi de licences et de cessions des marques. Celles-ci pourront être
cédées indépendamment de l’entreprise à laquelle elles appartiennent65.
63
L’art 15.4 de l’accord sur les ADPIC.
64
S. ZHANG, « de l’OMPI au GATT » la protection internationale des droits de propriété intellectuelle
évolution et actualité, Litec, Paris, 1994, p.335.
65
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « droit de la propriété industrielle », 2é éd, Litec, Paris, 2001,
n°1034
27
Paragraphe 2 : Les moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle
La troisième partie de l’accord sur les ADPIC est consacrée aux procédures destinées à
faire respecter les droits de propriété intellectuelle, ainsi les membres doivent prévoir dans leurs
législations nationales des moyens et mesures permettant une action rapide et efficace contre
toute atteinte aux droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord.
Ces obligations sont énoncées à l’article 41, qui ont pour but d’assurer une action
efficace contre toute atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Les membres doivent inclure
leur législation nationale des procédures permettant de prendre des mesures efficaces contre les
atteint aux droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord sur les ADPIC, aussi ces
procédures doivent inclure des mesures correctives rapides destinées à prévenir toute atteinte.
En outre ces procédures doivent être caractérisées par la régularité, loyauté et l’équité, en plus
les décisions au fond seront mises au moins aux parties et il doit y avoir une possibilité des
parties de faire un recours judiciaire contre les décisions administratives.
Ces mesures sont énoncées par la section 2 de la partie III de l’accord sur les ADPIC.
En effet les membres doivent permettre au détenteur d’engager une procédure judiciaire civile
pour défendre les droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord.
En ce qui concerne les mesures administratives ne sont pas obligatoires, mais s’il y a
lieu, ces mesures administratives seront soumises aux mêmes principes des mesures civiles. En
outre les autorités judiciaires des pays membres doivent être habilitées à prendre des mesures
correctives notamment les injonctions, dommages-intérêts et d’autres mesures (ordonner la
destruction des marchandises ou les écarter du circuit commercial) pour faire face aux atteintes
des droits de propriété intellectuelle.
Les mesures provisoires : l’article 50 de l’accord impose aux membres de prévoir des
mesures provisoires pour lutter efficacement contre les atteintes alléguées, en l’attente du
règlement du différend par voie judiciaire.
28
Les mesures aux frontières66 constituant une innovation majeure de l’accord sur les
ADPIC. L’action ici porte sur les marchandises importées qui porte atteinte aux droits de
propriété intellectuelle. Cette action qui se mène aux frontières et permettre aux détenteurs des
droits de propriété intellectuelle d’obtenir la coopération des autorités douanières pour
intercepter à la frontière les marchandises en cause et empêcher leur mise en circulation.
La CUP permet à ses adhérents la conclusion des arrangements particuliers entre eux à
condition que ces arrangements ne contreviennent pas à ses règles (l’article 19 de la CUP). En
ce sens, plusieurs arrangements internationaux propres aux marques sont conclus entre certains
membres de la CUP. Dans ce cadre, l’arrangement de Madrid et le Protocol de Madrid relatifs
à l’enregistrement international de la marque sont les plus importants traités en la matière.
Néanmoins il existe autres conventions à ce sujet comme arrangement de vienne instituant la
classification des éléments figuratifs (1973) et le traité sur le droit des marque de 1996.
L’arrangement de Madrid constitue le plus ancien traité spécifique aux marques, signé
le 14 avril 1891 à l’occasion de la conférence de révision de la CUP, entré en vigueur le 15
juillet 1892 et révisé plusieurs fois dont la dernière était à Stockholm en 1967. Il lie 55 Etats67
66
L’article 51 de l’accord sur les ADPIC.
Statistique disponible sur le site web de l’OMPI sur le lien suivant (consulté le 20/08/2016) :
67
http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/madrid_marks.pdf
29
(statistique de l’OMPI de 15 juillet 2016). Nous notons que le Maroc est devenu membre à cet
arrangement le 30 juillet 1917.
68
L’article 1.1 de l’arrangement.
كلية الحقوق، منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود، دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية، الملكية الصناعية والتجارية،فؤاد معالل69
417 ص،2009 الطبعة األولى،بفاس
70
J. Passa, OP.CIT. N° 586
71
J. SCHMIDT-SZALEWSKI op.cit., p. 108
30
En conséquence, celui qui veut contester la validité d’une marque, il suffit d’attaquer
l’enregistrement de base dans le pays d’origine pour détruire la marque contestée. Nous
observons que ce système dit « attaque centrale » constitue une contradiction avec le principe
de l’indépendance de la marque déjà instauré par la CUP. Ce système est fortement critiqué de
la sorte que l’annulation d’une marque dans plusieurs pays peut être le résultat d’une attaque
de la marque de base conformément à législation nationale du pays de l’enregistrement initial,
alors que la marque est valable en vertu des droits des autres pays où cette marque est couverte
par l’enregistrement international (exemple d’un signe n’est distinctif dans un pays et au
contraire il est admissible comme marque dans les autres pays). La dépendance entre la marque
originaire et les marques dérivées aurait raisonnable que si les marques issues de la marque
originaire seront régis par une même législation.
Nous notons que cette dépendance, entre la marque nationale et celles nées de
l’enregistrement international, était totale. Fort heureusement, à l’occasion de l’acte de
Stockholm les membres ont adopté une règle de compromis consistant une dépendance limitée
dans le temps. La durée de dépendance est fixée dans les cinq premières années de
l’enregistrement national72.
En outre ce système de l’attaque centrale est aggravé par une autre règle. Ainsi
l’enregistrement international est subordonné à un enregistrement national préalable dans le
pays d’origine73, qui lui sert de base, cet enregistrement porte sur le même signe et les mêmes
produits ou services74. Là aussi est une contradiction à ce qui est prévu par la CUP qui autorise
le bénéficiaire d’enregistrer sa marque dans n’importe pays de l’Union de Paris.
72
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1104
73
Article 1. 3 de l’arrangement de Madrid considère « comme pays d’origine le pays de l’Union particulière où
le déposant a un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux; s’il n’a pas un tel établissement dans
un pays de l’Union particulière, le pays de l’Union particulière où il a son domicile; s’il n’a pas de domicile
dans l’Union particulière, le pays de sa nationalité s’il est ressortissant d’un pays de l’Union particulière ».
74
Art 3.1 « … l’Administration du pays d’origine de la marque certifiera que les indications qui figurent sur cette
demande correspondent à celles du registre national et mentionnera les dates et les numéros du dépôt et de
l’enregistrement de la marque au pays d’origine ainsi que la date de la demande d’enregistrement
international ».
31
un Etat non désigné par la demande peut déclarer que l’enregistrement international ne produira
d’effet sur son territoire que si le titulaire de la marque le demande expressément75.
Malgré son importance, l’arrangement de Madrid n’a pas pu attirer un nombre important
des pays en comparaison avec la CUP77, ainsi importants marchés sont demeurés hors son
domaine d’application (Etats-Unis, Royaume-Uni).
75
Art 3 bis 3 ter de l’arrangement de Madrid.
76
J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., p. 108
77
La convention de l’union de Paris compte membre 176 alors que l’arrangement compte seulement 55 membres
78
J. Passa, op.cit., n°588
32
pour l’arrangement79. Ce succès se manifeste aussi au niveau de la qualité des pays rejoignant
le protocole, en effet, certaines puissances économiques qui n’ont jamais fait partie de
l’arrangement ont ratifié le protocole notamment le Royaume-Uni (en 1995), le Japon (en 1997)
et les Etats unis (en 2003). Il faut noter que le Maroc a ratifié le protocole de Madrid le 8 octobre
1999.
79
Statistique de l’OMPI du 14 octobre 2016, consulté en ligne le 20/11/2016 à 20h00
« http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/madrid_marks.pdf »
80
L’art 14 du protocole
81
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 1643
82
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1108
33
d’une publication pour permettre aux tiers de faire opposition. Dans ce derniers cas ce délai de
dix-huit mois peut être encore allongé83.
Le troisième changement porte sur les taxes perçues par les offices nationaux des pays
visés par l’enregistrement international. En effet le protocole donne la possibilité à ces offices
de percevoir le montant total ou une partie appréciable de la taxe exigible pour un
enregistrement national, de la sorte que ces offices disposent des ressources nécessaires pour
gérer leur système d’examen84.
83
L’art 5,2b et c du protocole.
84
Ibid., n°1107
34
modification de 12 novembre 2007 effectuée par une décision l’assemblé de l’Union de l’article
9 sexies 185. Toutefois le délai de refus est maintenu à 12 mois au lieu de 18 mois pour ces
relations liant à la fois les parties à l’arrangement et ceux du protocole.
Cette idée est concrétisée lors de la Conférence diplomatique de Nice le 15 juin 1957
par l’adoption de l’arrangement concernant la classification des produits et services aux fins
d’enregistrement des marques, révisé à Stockholm en 1967 et à Genève en 1977. Actuellement
l’arrangement de Nice compte 84 membres87 et dont le Maroc qui est un pays signataire.
85
Article 9sexies, 1, a « Seul le présent Protocole s’applique dans les relations mutuelles entre les États parties à la
fois au présent Protocole et à l’Arrangement de Madrid (Stockholm) ».
86
A. Braun et E. Cornu, op.cit., n°849
87
Statistiques de l’OMPI en ligne consulté le 28/11/2016 à 09h30 :
« http://www.wipo.int/treaties/fr/ShowResults.jsp?lang=fr&treaty_id=12 »
35
Ce traité est administré par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Les
Etats contractants constituent une Union particulière dans le but de créer et de gérer une
classification internationale des produits et services en vue de l’enregistrement des marques.
88
L’alinéa 1 de l’article 2 de l’arrangement de Nice.
89
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1109
90
L’art 144 de la loi 17-97.
36
Sous-section 3 : Le traité de l’enregistrement des marques de 1973
Appelé aussi TRT initiales anglaises pour (trademark registration treaty), ce traité est
conclu à Vienne le 12 juin 1973 entré en vigueur en 1980 entre Union-soviétique et quatre pays
Africains91. Le TRT avait pour objectifs : d’une part, de créer un système d’enregistrement
international de la marque simple et efficace en supprimant les difficultés d’enregistrement
international posées par l’arrangement de Madrid, d’autre part, d’attirer les grandes puissances
économiques, qui n’ayant pas ratifié l’arrangement de Madrid à savoir les Etats-Unis, d’adopter
ce système d’enregistrement international. Or ce but n’est jamais atteint puisque le TRT a connu
seulement deux enregistrements portant sur la même marque et appartenant au même titulaire
et ceci depuis son entrée en vigueur jusqu’aujourd’hui, en plus, le traité n’a pas pu attirer que
les cinq pays cités en haut, de ce fait l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a
décidé de geler le TRT par un mémorandum directeur général de l’OMPI adressé à l’assemblée
ordinaire du 23 septembre à 2 octobre 1991.92
En dépit de son succès mitigé93 le TRT a porté des innovations par rapport l’arrangement
de Madrid, ainsi il a essayé de combler les lacunes de l’arrangement en visant la modification
de certains de ses règles perçues comme obstacles à l’adhésion de certains Etats au système
d’enregistrement internationale de la marque. Les plus importantes modifications sont :
91
J. Schmidt-Szalewski, op.cit., p. 109
92
Ce mémorandum se trouve en ligne sur le lien suivant :
« http://www.wipo.int/mdocsarchives/AB_XXII_1991/TRT_A_VII_1_F_E.pdf » consulté le 22/10/2016 à 9h 04.
93
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1107
94
H. Abbar, « la protection de la marque », mémoire pour l’obtention du DES de la faculté des sciences
juridique économiques et sociales de Casablanca, 1986, P 143
37
Sous-section 4 : Le traité sur le droit des marques
En fin, le traité sur le droit des marques TLT (trademark Law treaty) est adopté à Genève
le 27 octobre 1994, entré en vigueur le 1er août 1996. Il ne concerne toutefois pas le droit
matériel des marques mais seulement l’harmonisation des procédures d’enregistrement
nationales et régionales. En effet le TLT vise à rendre les procédures moins complexes et plus
prévisibles96. Le Maroc a signé le traité le 5 octobre 1995 et l’a ratifié le 6 avril 2009.
Les dispositions du TLT fixent les conditions maximales pour l’octroi d’une date à la
demande, autrement les indications et éléments maximaux que doit contenir une demande
d’enregistrement de la marque. Il détermine aussi les formes de représentation devant les
administrations nationales pour l’enregistrement de la marque.
Une conférence diplomatique de révision de TLT, s’est tenue à Singapour en Mars 2006,
a abouti à la signature du traité dit « traité de Singapour sur le droit des marques », entré en
vigueur 16 mars 2009, ce traité regroupe jusqu’à aujourd’hui 45 Etats97. Son objet est de tenir
compte des progrès techniques réalisés en matière de télécommunication pour en bénéficier. En
effet le dépôt électronique de la demande d’enregistrement international de la marque est
désormais conformément au traité de Singapour sur le droit des marques.
Nous notons également que ce traité contient aussi des règles de fond, comme celles
concernant le droit pour le licencié que n’aurait pas procédé à la publication de son contrat
95
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1111
96
« http://www.wipo.int/treaties/fr/ip/tlt/summary_tlt.html » consulté le 23/10/2016 à11h20.
97
Le Maroc n’a pas encore ratifié le traité de Singapour.
38
d’intervenir néanmoins dans une procédure en contrefaçon pour demander réparation de
préjudice propre98.
98
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 1644.
39
Chapitre II : La place des instruments institutionnels dans la PIM
40
L’année de 1967 était l’occasion de la tenue d’une conférence, dans les salles du
parlement suédois à Stockholm entre les pays membres de BIRPI, qui avait pour but la
conclusion de la convention instituant l’OMPI pour s’adapter au nouveau système de la
protection de la propriété intellectuelle. En plus la conférence était le lieu de la révision des
principaux traités relatifs à la propriété intellectuelle99.
Vue les changements technologiques, économiques et sociaux que subi le monde depuis
la création de l’OMPI, l’organisation est devenue une entité véritablement mondiale dont le but
principale est de rendre de la protection de la propriété intellectuelle un moyen de promotion
99
Les traités révisés sont : la convention de l’union de Paris, de Berne et les arrangements signés dans le cadre de
la convention de l’union de Paris
100
Magazine de l’OMPI consulté en ligne le 12 /09/2016 à 11h03
« http://www.wipo.int/wipo_magazine/fr/2010/02/article_0001.html »
101
Une organisation spécialisée est définit comme « une organisation internationale autonome basée sur une
charte propre, ses membres ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux de l’ONU, l’institution
spécialisée dispose d’un budget propre provenant des contributions de ses pays membres » J. Charpentier et
B. Sierpinski, « les institutions internationales » 18eme édition, Dalloz, Paris, 2012, p.148.
102
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n°144
41
de l’innovation et de la créativité dans l’intérêt de développement économique, social et
culturel103.
Depuis la création de l’OMPI et jusqu’au aujourd’hui, on voit que les six traités
administrés à l’origine par les BIRPI ont vu leur nombre augmente en suivant le rythme de
l’évolution technologique, ainsi l’OMPI administre actuellement 24 traités. A l’époque de
l’internet et la technologie sans fil la propriété intellectuelle et l’innovation qui la soutient sont
reconnues comme moyen de création de richesse d’amélioration de niveau de vie en plus
l’élaboration des solutions aux problèmes posés au monde comme les changement climatique,
la sécurité alimentaire et la santé publique. L’OMPI consciente de ces questions, a mis en œuvre
des programmes visant à encourager l’utilisation du système de propriété intellectuelle comme
un instrument de développement économique, tout en coopérant avec les autres organisations
des Nations Unies104 pour trouver des solutions à ces difficultés mondiales.
L’un des principaux objectifs de l’OMPI est l’élaboration progressive d’un droit
international de la propriété intellectuelle. L’élaboration des normes juridiques internationales
en matière de propriété intellectuelle se concrétisent à travers des négociations entre les Etats
103
FRACIS GURRY Directeur de l’OMPI à l’occasion de la célébration du 40eme anniversaire de L’OMPI
104
Article 1 de la convention instituant l’OMPI
105
Article 3 de la convention instituant l’OMPI
42
membres au sein des comités permanents de l’OMPI et sous la coordination du secrétariat de
l’OMPI et avec la participation des parties prenantes en la matière.
Au cœur de l’OMPI se trouve trois comités chargés des affaires juridiques chacun d’eux
couvre un domaine spécifique de la propriété intellectuelle. Ces comités sont : le comité
permanant du droit de brevet, le comité du droit des marques, et celui du droit d’auteur et droits
connexes. En outre chaque comité est chargé d’élaborer et de mettre à jours les règles
internationales dans son domaine.
Nous notons qu’une harmonisation totale du droit des marques reste loin d’être réalisée
sur plan internationale à cause de l’attitude divergente des Etats membres, en effet les traités
signés sous les auspices de l’OMPI en matière des marques, à savoir le TLT ou le traité de
Singapour, se sont limités seulement à l’harmonisation des règles procédurales.
43
Paragraphe 2 : L’assistance technique et juridique aux pays en voie de
développement
Pour répondre à ces besoins l’OMPI offre un programme d’aide aux pays moins
avancés, pays en développement et ceux des économies en transition, l’assistance106 comprend :
Une autre forme d’aide offerte au pays en développement ou moins avancés, est celle
de la formation en matière de propriété intellectuelle offerte par l’académie de l’OMPI, en effet
106
Article 4 v de la convention de l’OMPI
107
OMPI aperçu édition 2007, Publication de l’OMPI n° 1007F consulté le 28/08/2016 à 17h40
Lien « http://www.wipo.int/edocs/pubdocs/fr/general/1007/wipo_pub_1007_2011.pdf »
44
cet établissement présente un programme de formation varié : la formation des spécialistes et
conseillers de propriété intellectuelle, formation professionnelle et formation à distance.
45
et offre aux inventeurs la possibilité de s’informer sur la brevetabilité de leurs éventuelles
inventions dans un bref délai.
b) Le système de Madrid
Le service offert par le centre constitue un moyen efficace et moins cher par rapport aux
services présentés par les tribunaux étatiques qui sont marqués par langueur et la complication
de la procédure. En plus le centre offre aux parties, arbitres et médiateurs un système sécurisé
de gestion électronique de litiges WIPO ECAF. Grâce à ce système les parties déposent des
pièces de procédure en ligne, ainsi il permet de prendre connaissance sur les éléments essentiels
de litiges109.
108
Site de l’OMPI consulté le 29/08/2016 à 10h14 «http://www.wipo.int/amc/fr/center/background.html».
109
Ibid.
110
L’OMPI aperçu, op.cit., p 38
46
propriété intellectuelle dans la politique des pouvoirs public, la politique qui prend en compte
les besoins et intérêts de toutes les parties prenantes.
L’OMPI a mis en place un plan d’action pour le développement dont l’objectif est de
rendre les considérations du développement une partie intégrante dans tous les domaines
d’activité de l’OMPI113. C’est pour ça que l’organisation a créé en 2005 un bureau d’utilisation
stratégique de la propriété intellectuelle au service de développement qui a pour mission de
renforcer la capacité des pays de bénéficier des offres du système de propriété intellectuelle en
matière de développement.
Les activités de ce bureau porte sur les décideurs comme les utilisateurs du système de
propriété intellectuelle.
111
L’OMPI aperçu, op.cit., p.9.
112
Ibid.
113
Ibid, p.11.
47
III. La collaboration avec les partenaires
Les organes directeurs ou organes statutaires sont ceux crées par la convention instituant
l’OMPI, ces organes se réunissent régulièrement, généralement chaque année.
I. L’assemblée générale
114
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n°145
115
L’article 2 VII et 6 de la convention instituant l’OMPI
48
admettre à assister à ses réunions en qualité d’observateur certains Etats non membres,
organisations non gouvernementales ou intergouvernementales.
L’assemblée se réunit tous les deux ans sur convection du directeur général, les
décisions au sein de l’AG sont prises à la majorité de deux tiers et chaque Etats dispose d’une
seule voix, le quorum est constitué par la moitié des membres.
II. La conférence
La conférence constitue un lieu de discutions entre les Etats membres de l’OMPI sur les
questions d’intérêt général dans le domaine de la propriété intellectuelle et adopte les
recommandations concernant ces questions116.
La conférence est composée par les représentants des Etats membres, ainsi chaque Etat
membre est représenté un seul délégué que peut être assisté par suppléants, experts et
conseillers.
En ce qui concerne les missions de la conférence, premièrement elle est chargée d’adopter son
budget biennal. Deuxièmement c’est l’organe compétent à apporter des modifications à la
convention de l’OMPI et ce selon une procédure spéciale prévue par la convention elle-même.
Les décisions de la conférence sont prises à la majorité des deux tiers des votes, chaque
Etat dispose d’une seule voix et le quorum est constitué par le tiers des Etats membres.
116
Article 7.2 de la convention instituant l’OMPI.
117
Article 8.1 de la même convention.
49
Le comité de coordination assume deux rôles au sein de l’OMPI, le premier c’est rôle
consultative, Notamment il donne des avis aux organes de l’union de l’assemblé générale et au
directeur général. Ses avis concernent les domaines administratifs, financier et tous les types de
questions d’intérêt commun entre les Unions ou entre l’organisation et une ou plusieurs Unions.
Les réunions en session ordinaire du comité ont lieu au siège de l’OMPI une fois par an
sur convocation du directeur général. Les avis sont exprimés et les décisions sont prises au sein
du comité à la majorité simple des voix, le quorum est constitué par la moitié des membres et
chaque Etat dispose d’une seule voix.
La direction de ce bureau est assurée par un directeur général assisté par deux ou
plusieurs vice-directeurs. Le directeur général est le haut fonctionnaire de l’OMPI, le directeur
rendre compte à l’assemblée générale et se conforme à ses directives, en plus il nomme le
personnel du bureau et les vice-directeurs119. Le personnel du Bureau International est recruté
de différents pays : experts en droit et pratiques de la propriété intellectuelle, économistes,
administrateur et spécialistes en technologie d’information.
En fin les principales missions du Bureau International. D’une part la coordination des
réunions des Etats membres, d’autre part l’administration des systèmes d’enregistrement
international de la propriété intellectuelle.
118
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 145
119
L’article 9 de la convention instituant l’OMPI.
50
Paragraphe 2 : les organes auxiliaires
A côté des organes directeurs crées par la convention de l’OMPI se trouve des organes
auxiliaires qui sont souvent l’ouvre de création des premiers. Ces organes établissent des
rapports avec les organes qui les institués.
Chaque organe directeur peut créer un comité permanent selon ses besoins, parmi ces
comités on trouve :
Le comité consultatif sur l’application des droits120 : Ce comité crée en 2002 par
l’assemblée générale pour assurer la coordination avec certaines organisations et le secteur
privé en vue de lutter contre la contrefaçon et le piratage121. Ce comité est chargé aussi de
fournir l’aide technique et de coordonner dans le domaine d’application des droits de la
propriété intellectuelle, sensibiliser le public et échanger les informations en matière
d’application de ces droits.
120
http://www.wipo.int/enforcement/fr/ace/ consulté le 14/08/2016 à 12H00
121
Carolyn Deere, Birk. Beck, the world intellectual property organization (WIPO): a reference guide, Edward
Elgar Publishing. Sur Google livres P79 consulté le 14/08/2016 12h10 :
https://books.google.co.ma/books?id=fcqxCwAAQBAJ&pg=PA5&dq=Carolyn+Deere,+birkbeck,+the+world+i
ntellectual+property+organization+(WIPO):+a+reference+guide,+Edward+Elgar+Publishing.&hl=fr&sa=X&
redir_esc=y#v=onepage&q=Carolyn%20Deere%2C%20birkbeck%2C%20the%20world%20intellectual%20p
roperty%20organization%20(WIPO)%3A%20a%20reference%20guide%2C%20Edward%20Elgar%20Publis
hing.&f=false .
122
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h30 « http://www.wipo.int/tk/fr/igc/ »
51
comité travaille en coordination avec les autres organes compétents de l’OMPI et discute les
questions de la propriété intellectuelle en rapport au développement123.
Le comité des normes de l’OMPI (CWS)124 : crée par l’AG en 2009 pour une mission
essentielle d’examiner et d’approuver les normes édictées par l’OMPI dans chaque domaine de
la propriété intellectuelle et de veiller à leur perfectionnement. Cette instance de collaboration
internationale est chargée aussi de l’information et de la documentation en matière de la
propriété intellectuelle au sein de l’OMPI.
Les autres comités permanents : sont des comités crée par l’AG dont le rôle est
l’élaboration, la révision du droit dans chaque domaine de la propriété intellectuelle. Exemple
dans le domaine des marques et dessins et modèles industriels existe le comité du droit des
marques, dessins et modèles industriels chargé de l’édiction et la révision du droit en la matière,
aussi en droit de brevets il y a le comité permanent des droits de brevets …
Chaque comité ou organe de décision peut créer un groupe de travail pour examiner une
question confidentielle ou technique. Les groupes de travail sont créés pour une mission
déterminée et dans une dure limitée125.
La conférence diplomatique
C’est une réunion de haut niveau des Etats membres dont le seul objectif est la
conclusion de nouveaux traités. La conférence est convoquée par l’AG lorsqu’un comité
permanent constate que les progrès accomplis sont suffisants pour l’adoption d’un nouveau
traité dans un domaine de la propriété intellectuelle126.
123
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h33 « http://www.wipo.int/policy/fr/cdip/ »
124
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h40 « http://www.wipo.int/cws/fr/ »
125
Carolyn Deere, Birk. Beck, op.cit., P80
126
http://www.wipo.int/policy/fr/index.html#bodies consulté le 14/08/2016 à16h00
52
Section 2 : La place de l’OMC dans la PIM
L’OMC est une organisation internationale indépendante des Nation Unies dotée de la
personnalité juridique127. L’OMC est créée par l’acte final de l’Uruguay Round signé le 15 avril
1994 à Marrakech. Héritière du GATT et de nombreux cycles de négociation au sujet de la
libéralisation du commerce international conduites dans le cadre du GATT de 1947. L’OMC
institue un système juridique institutionnel qui s’intéresse à des règles régissant le commerce
international entre les pays d’une part et serve un cadre de négociation des accords
commerciaux internationaux d’autre part. La principale mission de l’OMC est de favoriser
l’ouverture commerciale, en veillant à la réduction des obstacles au libre-échange, l’assistance
des gouvernements pour régler leurs différends commerciaux et l’évaluation des politiques
commerciales des Etats membres.
L’OMC est une organisation à vocation globale, ainsi elle administre l’ensemble des
accords multilatéraux de Marrakech. Sa vocation exprime le principe de l’engagement unique
selon lequel l’adhésion à l’accord instituant l’OMC entraine l’adhésion aux autres accords
connexes de l’OMC128. Les accords administrés par l’OMC jouissent de la force obligatoire à
l’égard de ses membres, en conséquence la violation de leurs dispositions peut être portée
devant l’ORD institué à cet effet par l’OMC.
127
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., 2012, n°146
128
A.Yoao.GAGJI, « libéralisation du commerce international et protection de l'environnement », thèse de
doctorat 2007, Université de limoges faculté de droit et des sciences économiques Crideau site web (consulté
le 10/11/2016 à 10h 35) «http://epublications.unilim.fr/theses/2007/gadji-abraham-yao/gadji-abraham-
yao.pdf» P 94.
129
J. Schmidt-Szalewski, « Le droit des marques » p. 110.
53
La protection des droits de propriété intellectuelle est matérialisée par un accord sur les
aspects du droit de propriété intellectuelle qui touche au commerce (ADPIC) annexé à la
convention de Marrakech, cet accord fait partie des cinq conventions de l’OMC qui doivent être
signées « en bloc » par les Etats désirants l’adhésion à l’OMC130.
L’OMC via l’ADPIC veut établir des normes minimales de protection de la propriété
intellectuelle en complétant les conventions existant en la matière. Désormais l’OMC est un
acteur essentiel dans la protection des droits de la propriété intellectuelle. Pour accomplir ses
missions l’organisation dispose de plusieurs mécanismes.
130
J. Schmidt-Szalewski, « Le droit des marques » p. 110.
131
Site de l’OMC consulté le 11/11/2016 à 22h00 : l’OMC en quelques mots.
https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/inbrief_f/inbr02_f.htm.
132
Voir organigramme de l’OMC annexe 1.
54
La conférence est organe plénier, prend ses décisions par l’ensemble de ses membres,
par consensus, mais un vote à majorité est prévu133. La conférence se compose de tous les
représentants des Etats membres et se réunit au moins tous les deux ans134.
La conférence est habilitée à prendre les décisions concernant toute les questions qui
relèvent des accords commerciaux multilatéraux, sur la demande d’un membre. En vertu de
l’article IX de l’accord instituant l’OMC, les décisions de l’OMC sont prises par consensus,
néanmoins une décision pourra être prise par vote à la majorité lorsque cette possibilité est
prévue par une autre disposition. En outre la conférence possède un pouvoir partagé avec le
conseil général, qui consiste à interpréter les accords commerciaux multilatéraux de l’OMC.
En fin le conseil est habilité à exercer les fonctions de l’organe de règlement des
différends (ORD) et celles de l’organe de l’examen des politiques commerciales, en
conséquence, il se réunit en tant ORD pour superviser la mise en œuvre des procédures de
133
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 146.
134
Article IV.1 de l’accord instituant l’OMC.
135
Article IV.2 de l’accord instituant l’OMC.
136
L’article IX.2 de l’accord instituant l’OMC.
137
A.Y. GAGJI, op.cit, p.97.
138
Ibid.
55
règlement des différends139 et en tant que organe d’examen des politiques commerciales140 pour
évaluer la politique commerciale des Etats membres de l’OMC.
Le conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touche au commerce
établi par l’accord instituant l’OMC142. Chargé du domaine de la propriété intellectuelle au sein
de l’OMC, notamment la supervision du fonctionnement de l’accord sur les ADPIC. En effet il
exerce trois fonctions essentielles :
139
Article IV. 3 de l’accord instituant l’OMC.
140
Article IV. 4 de l’accord instituant l’OMC.
141
Article IV.5 de la convention instituant l’OMC.
142
Ibid.
56
La première est la réception de notifications des lois et réglementations relatives à la
propriété intellectuelle des membres, cette notification facilite le suivi du fonctionnement de
l’accord. En vertu de l’article 63.2 de l’accord les membres doivent notifier les lois et
réglementations aux moyens desquelles ils mettent en œuvre les dispositions de l’accord afin
de permettre au conseil de faire un examen facile du fonctionnement de l’accord
La deuxième est l’examen des lois et réglementations des membres au sujet de propriété
intellectuelle. Les législations nationales notifiées par les membres de l’OMC au conseil sont
soumis à un examen au sein de ce conseil afin d’évaluer la mise en œuvre de l’accord par les
membres. Des réunions d’examen des législations nationales sont réservées à cet effet,
précédées par des communications de questions repenses. Les comptes rendus de ces examens
sont mis en ligne dans la base de données de l’OMC.
Ces organes représentent le quatrième niveau dans la structure de l’OMC, sont des
organes subsidiaires, chaque un est créé par l’un des conseils cités en haut143 pour s’occuper
d’une question spécifique dans un domaine approprié. Ces organes subsidiaires établissent
leurs règlements intérieurs respectifs sous réserve de l’approbation des conseils respectifs.
L’OMC joue un rôle majeur dans la protection des droits de propriété intellectuelle. En
effet, pour remplir ses fonctions dans ce domaine, l’organisation dispose de plusieurs
mécanismes : d’abord l’organisation adopte un cadre juridique qui contient des règles
minimales de protection de la propriété intellectuelle et des mesures contraignants pour faire
143
Article IV.6 de l’accord instituant l’OMC.
57
respecter les droits de propriété intellectuelle (paragraphe 1). Puis elle met à la disposition de
ses membres un cadre pour le règlement de leurs différends au sujet des droits de la propriété
intellectuelle à travers l’organe de règlement des différends (paragraphe 2). En fin l’OMC unit
ses efforts avec l’OMPI pour assurer une protection adéquate des droits de propriété
intellectuelle en coopérant avec cette dernière dans ce domaine (paragraphe 3).
L’accord sur les ADPIC établit des règles minimales qui constituent les bases
fondamentales de la protection de la propriété intellectuelle dans le but d’encourager le
144
Accord sur les ADPIC : aperçu, site de l’OMC, consulté le 28/09/20016 à 22h14, lien internet,
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/intel2_f.htm .
145
Article 2.1 et l’art 9.1 de l’accord sur les ADPIC.
146
Accord sur les ADPIC : aperçu, op.cit.
58
commerce international à forte valeur ajoutée. Cependant les élaborateurs de cet accord ont
intentionnellement laissé une marge de manœuvre pour les gouvernements nationaux afin qu’ils
puissent adapter leurs législation et politiques nationales en matière de protection de propriété
intellectuelle avec les spécificités de chaque pays, dans le but de protéger leurs intérêts
nationaux.
Il sera sans effet d’établir des règles de fonds protégeant les droits de la propriété
intellectuelle, si le titulaire de ces droits ne peut pas faire face aux atteintes de ses droits par des
procédures efficaces et rapides. Il faut que les titulaires aient la possibilité de mettre fin aux
atteintes et empêcher la survenu d’autres et obtenir la réparation pour les dommages subies.
Les moyens pour faire respecter les droits de propriété intellectuelle abordés par l’accord
sur les ADPIC est matérialisés l’obligation des Etats membres de mettre à la disposition des
titulaires des droits de la PI des procédures de recours civiles et administratives, des procédures
pénales et des mesures à la frontière afin qu’ils puissent défendre leurs droits.
Nous constatant que les dispositions de l’ADPIC sont plus strictes concernant la
contrefaçon des marques et le piratage. En effet l’accord sur les ADPIC dispose que les
membres sont tenus de prévoir dans leurs législations nationales des mesures aux frontières
contre les marchandises contrefaites ou piratées et d’appliquer des mesure pénales en cas de
contrefaçon ou piratage.
147
Propriété intellectuelle : protection et respect des droits, site de l’OMC, consulté le 02/11/2016 à 09h 18 lien :
«https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/agrm7_f.htm».
148
S. ZHANG, op.cit., P 344.
59
L’emploi des expressions comme « offert », « pourront être obtenus » et d’autres
expressions similaires pour certaines mesures par l’accord, indique que l’accord laisse au
titulaire du droit de propriété intellectuelle la possibilité d’engager ces procédures et au pouvoir
publics la responsabilité de mettre en place des procédures efficaces et mesures correctives
dissuasives149.
En fin d’autres prescriptions optionnelles sont énoncées par l’accord sur les ADPIC. Ces
mesures concernent surtout l’application des procédures pénales aux autres formes atteintes des
droits de propriété intellectuelles qui ne constitue pas des contrefaçons ou piratages150 et
l’extension des mesures à la frontière aux exportations151.
Le rôle de l’OMC dans la protection des droits de propriété intellectuelle comprend aussi
la prévention et le règlement de différends. En effet le traitement des différends dans le domaine
de la propriété intellectuelle entre les membres de l’OMC se réalise à travers de deux
mécanismes, premièrement la prévention des litiges au sujet de la propriété intellectuelle via
l’encouragement de la transparence (I) et deuxièmement la résolution des litiges déjà nés par
l’organe de règlement de différend concernant (II).
- Le premier est basé sur le suivi du fonctionnement de l’accord par le conseil des
ADPIC qui constitue également un lieu d’accueil des consultations sur les éventuels
problèmes relatifs à l’application de l’accord, le sujet des consultations la
clarification et l’interprétation des dispositions de l’accord sur les ADPIC. L’objectif
est de prévenir les éventuels conflits entre les membres sans avoir la nécessité de
recourir au mécanisme de règlement de différend.
149
Moyens de faire respecter les droits, p.2 site de l’OMC consulté le 02/11/2016 à 09h20 lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules7_f.pdf.
150
L’article 61 de l’accord sur les ADPIC.
151
L’article 51 du même accord.
60
- Le deuxième de prévention repose sur la transparence, l’accord sur les ADPIC
encourage la transparence en obligeant les membres de publier leurs loi, règlements
et décisions judiciaires et administratives finales d’application générale rendues
exécutoires par un membre, qui concernent la matière de l’accord et les accords
bilatéraux en matière de propriété intellectuelle152. En plus l’accord sur les ADPIC
exige que chaque membre doive notifier les lois et règlement pertinent au conseil
des ADPIC pour l’aider dans son examen du fonctionnement de l’accord153.
- Le troisième axe de prévention concerne la surveillance du respect des obligations
des membres. Cette surveillance s’effectue par le suivi du respect de l’accord. En
effet chaque membre peut soulever toute question relative au respect de l’accord par
l’autre membre. Egalement le conseil des ADPIC effectue un examen systématique
de la législation relative à l’accord de ses membres154.
152
L’article 63.11 de l’accord sur les ADPIC.
153
L’article 63.2 du même accord.
154
L’article 24.2 du même accord.
155
Prévention et règlement des différends site de l’OMC consulté le 02/11/2016 à11h05 lien :
« https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules8_f.pdf ».
156
L’article 64.1 de l’accord sur les ADPIC.
61
tant que défendeur ou intervient en tant que tierce partie. L’exclusion des parties privées du
mécanisme de règlement de différends s’explique la nature intergouvernementale de l’OMC.
Les plaintes des membres ne peuvent être fondées que sur trois situations157 :
Le membre visé par la plainte doit s’engager dans un effort visant à régler le différend
et se conforme aux décisions finales
157
L’article XXIII du GATT 1994.
158
Voir annexe 2 illustrant les étapes de la procédure règlement de différend.
159
Prévention et règlement des différends site de l’OMC p.4, consulté en linge le 14/11/2016 à 18h 10 lien :
« https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules8_f.pdf ».
62
l’OMPI160. En vertu de cet accord les domaines de coopération entre les organisations
comprennent la notification des lois et règlements (1) ; l’application des procédures destinées à
protéger les emblèmes (2) et la coopération technique (3).
Les deux organisations ont établi en 2010 un portail commun OMPI-OMC dans le but
de permettre au pays membres de communiquer en ligne simultanément les textes de lois et
règlements relatifs à la propriété intellectuelle, aux deux organisations162.
160
Le préambule de l’accord sur les ADPIC.
161
L’article 2.1et 2.2 de l’accord de coopération entre l’OMPI et l’OMC.
162
Introduction à l’accord des ADPIC P 27 site de l’OMC, consulté le 11/11/2016 à 08h43 lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules1_f.pdf.
163
L’article 3 de l’accord de coopération.
63
III. La coopération technique
Aussi une autre forme de coopération est celle d’assistance dans le domaine
d’élaboration des législations et de la formation et la modernisation des institutions de propriété
intellectuelle.
164
Introduction à l’accord des ADPIC, op.cit., p.27.
64
Conclusion de la première partie
Pour conclure, il est constaté que le cadre juridique et institutionnel de la PIM à bien
évolué depuis l’adoption de la CUP, en conséquence, les législations des pays en la matière a
aussi connu une nette évolution. Cependant, l’unification de cette législation n’est pas encore
atteinte.
65
La deuxième partie : La mise en œuvre de la protection internationale de la
marque
La mise en œuvre de la PIM est concrétisée d’une part, par l’application des règles
juridiques et conventionnelles édictées en la matière, et d’autre part, par l’intervention des
institutions internationales chargées de cette protection. En effet, une telle mise en œuvre, passe
nécessairement par une procédure visant la reconnaissance et le maintien du droit de la marque
sur le plan international afin que le titulaire du droit puisse le défendre contre toute usurpation.
66
Chapitre I : l’aspect procédural et jurisprudentiel de l’acquisition du droit de
la marque sur le plan international
L’acquisition du droit sur la marque se réalise par l’une des manières suivantes : la
première est basée sur l’usage de la marque, autrement dit, le droit sur la marque est attribué à
ce qui prouve la propriété par usage du signe qu’il entend s’approprier165. Ce qui implique une
relation entre le signe et la clientèle (ce système appliqué surtout aux Etats Unis). Le deuxième
système d’acquisition de la marque est celui de l’enregistrement, dans le cadre de ce système
l’acquisition du droit sur la marque n’est pas fondé sur l’utilisation de cette marque mais elle
est réalisée par enregistrement de celle-ci dans un office national des marques. En outre
l’acquisition du droit sur la marque par enregistrement, se réalise à travers une procédure
comportant une formalité administrative manifestant la volonté de celui qui souhaite
l’acquisition. Le dernier système est le plus répondu au monde, le Maroc via la loi 17-97 a
abandonné le système d’acquisition de la marque par usage, à celui de l’acquisition par
enregistrement166.
L’acquisition du droit de la marque sur le plan international s’acquiert par deux systèmes
d’enregistrement de la marque à l’extérieur des frontières. Le premier représente un
enregistrement international de la marque fondé sur le système de Madrid (sous-section 1), le
165
Guide sur les marques de fabrique, de commerce et de service. Élaboré grâce à l’appui et le financement de
l’USAID à travers le programme « Amélioration du Climat des Affaires au Maroc », p.44, consulté le
15/08/2016 à 18h10 lien internet :
«http://www.ompic.org.ma/sites/default/files/field/Guide%20des%20marques%20(version%20fran%C3%A7aise
).pdf ».
166
Ibid.
67
deuxième est réalisé par des enregistrements effectués dans chaque pays où la protection de la
marque est souhaitée conformément à la CUP fondé sur cette dernière (sous-section 2) lorsque
les pays concerné par la PIM ne sont pas membres au système de Madrid. Les deux procédures
nécessitent une comparaison pour dégager leurs points de convergence et de ressemblance
(sous-section 3). Il existe un autre système de l’enregistrement international de la marque crée
par la convention de Vienne de 1973, ce système n’avait pas de succès en raison de nombre
faible des pays parties à ce système qui depuis 1992 n’est plus utiliser167.
167
Voir supra le traité de l’enregistrement de la marque de 1973 dans le chapitre I de notre première partie.
168
Cet article renvoi à l’article 3 de la CUP assimile certaines catégories de personnes aux ressortissants des pays
de l’union.
68
Quant au protocole pose la même règle au déposant de la demande d’enregistrement
international169, le protocole admet encore, pour déposer la demande internationale, les
ressortissants et leurs assimilés des organisations intergouvernementales parties au protocole170.
169
L’article 2 al 1, i du protocole de Madrid.
170
Selon l’article (2 al 1 ii) du protocole : la personne qui est le déposant de demande internationale auprès l’office
régional de l’organisation contractante : soit le ressortissant d’un État membre de cette organisation contractante
ou soit domiciliée, ou ait un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux, sur le territoire de ladite
organisation contractante.
171
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°759.
172
J. Azema, J.C. op.cit. n°1643.
69
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement international
Le pays d’origine de la demande ainsi que les parties contractantes désignées par celle-
ci ont des conséquences sur le traité applicable, la langue de la demande et le formulaire utilisé.
A. Le traité applicable
173
Le guide d’enregistrement internationale de la marque, op.cit., n°.02 21.
174
Cette situation n’existe plus car, aujourd’hui toutes les parties à l’arrangement sont aussi des parties au protocole
de Madrid.
70
- La troisième situation : la demande est soumise aux deux traités dans cette situation peut
être existé lorsque la partie contractante origine de la demande est liée au deux traité et
que le déposant a désigné dans sa demande une ou plusieurs partie à l’arrangement et au
moins une partie au protocole.
B. La langue de la demande
S’agissant d’une demande relevant du protocole ou des deux traités, les langues utilisées
sont l’anglais, l’espagnol et le français. Sauf si l’office d’origine limite le choix de la langue en
une seule ou plusieurs langues prescrites.
C. Le formulaire utilisé
D. Le contenu de la demande
E. Emoluments et taxes
175
http://www.wipo.int/madrid/fr/forms/, consulté le 18/08/2016 à 10h 00.
71
valeur varie en fonction du nombre des classes dans lesquelles, le déposant veut protéger sa
marque176.
176
J. Azema et J.C Galloux, op.cit., n°1642.
177
Ibid.
178
Aussi les marques enregistrées au BI sont publiés en ligne et consultable au site web de l’OMPI.
179
Guide d’enregistrement international de la marque n° 10.01 consulté le 16/11/2016 à08h10 lien :
http://www.wipo.int/madrid/fr/guide/.
180
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°773.
181
J. Azema et J.C Galloux, op.cit., n°1642
72
peut être prorogé jusqu’à 18 mois)182 pour refuser l’extension de la protection à son territoire.
Ainsi chaque partie contractante désirant le refus l’extension doit envoyer au BI dans les délais
prescrits une déclaration motivée de refus provisoire ou définitif, totale ou partiel183. En outre
le Bureau International transmit la notification de refus sans retard au titulaire.
Le refus de l’extension de la protection ne pourra être fondé que sur les motifs
suivants185 : d’abord la marque porte atteinte aux droits antérieurs ou si cette marque est
dépourvue du caractère distinctif ou lorsqu’elle est contraire l’ordre public ou à la moral.
182
L’article 5.2.a de l’arrangement fixe ce délai à un an et l’article 5.2 du protocole le fixe à 18 mois prorogeable
en cas d’opposition
183
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°774
184
Les articles 5.3 de chaque traité du système de Madrid.
185
L’article 6quinquies B de la convention de l’union de Paris.
186
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n° 47.02.
73
Le formulaire utilisé pour le changement de données du titulaire est MM9 et celui du mandataire
est le MM10187.
Le titulaire de la marque enregistrée au BI peut être changé pour divers raisons (cession,
décision judiciaire, faillit, succession, fusion des sociétés,…). Le changement du titulaire peut
affecter tous ou certains produits et services couvert par l’enregistrement international, comme
il peut concerner toutes les parties contractantes désignées par la demande international ou
seulement certaines d’eux. Néanmoins le nouveau titulaire doit remplir les mêmes conditions
exigées pour une personne désirant enregistrer sa marque conformément au système de
187
Ces formulaires sont téléchargeables au site internet de l’OMPI.
188
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°819.
74
Madrid189. De ce fait, par exemple, sera refusé l’inscription de la cession lorsque le cessionnaire
ne se rattache pas à l’un des pays de l’union particulier190.
La durée de validité d’un enregistrement international de la marque est de dix ans pour
les enregistrements internationaux effectués selon le protocole de Madrid et de vingt ans pour
les enregistrements effectués conformément à l’arrangement de Madrid à compter de la date
d’enregistrement international192. Le renouvèlement de l’enregistrement international
s’effectue par le simple paiement des émoluments et taxes applicables, et en vertu de règlement
d’exécution commun des deux traités les émoluments et taxes doivent être payé en deux
versement pour chaque période de dix ans pour les enregistrements effectués selon
l’arrangement, en outre le paiement du deuxième versement s’effectue dans les mêmes
conditions de renouvèlement, ce qui permet de considérer le deuxième versement comme un
renouvèlement193. En conséquence, nous pouvant considérer que le renouvèlement de
l’enregistrement international doit être effectué au bout de chaque 10 an pour les deux traités.
189
Voir supra, paragraphe 1 de cette sous-section : les conditions d’enregistrement international.
190
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°826.
191
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n°51.01, 58.01et 66.01
192
L’article 6.1 de l’arrangement de Madrid.
193
Ibid, n° 73.01.
75
Le BI informe le titulaire ou son mandataire par un avis officieux six mois avant
l’expiration du période de protection. L’avis est facultatif, ainsi la non réception ne constitue
pas une excuse pour le titulaire.
194
Ibid., n°76.04.
195
L’article 7.2 de chaque traité de Madrid.
196
Guide des marques au Maroc, op.cit. p70.
197
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n° 11.02.
198
n°364, du 01/03/2007, dossier 2044/2006, la cour « … attendu que la défenderesse a déposé ses deux marque
ARMANI et GERGIO ARMANI au BI en Suisse ce qui ressort du certificat produit par la défenderesse… et
que le Maroc a ratifie les traités de Madrid. De ce fait le dépôt international des deux marques suffit pour assurer
leur protection au Maroc ».
76
que le dépôt des marques ARMANI et GERGIO ARMANI au BI suffit pour assurer leur
protection au Maroc.
199
La demande est considéré comme prématurée, lorsqu’elle est présentée conformément à l’arrangement de
Madrid avant l’enregistrement national et la date où est répété avoir reçu est celle de la date effective
d’enregistrement national dans le registre de l’office national.
77
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour un enregistrement à l’étranger en
vertu de la convention de Paris
200
Article 6quinquies.
201
J. Azéma et Jean-Christophe Galloux, op.cit., n°79.
78
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement à l’étranger en vertu de la
convention de Paris
202
En vertu de l’article de la convention de l’union de Paris chacun des pays de l’union s’engage à créer un service
de la propriété industrielle pour accueillir les dépôts des brevets, dessins, modèles et marques.
203
L’article 6 de la convention de l’union de Paris « les conditions de dépôt et d’enregistrement de la marque sont
déterminées dans chaque pays de l’union par sa législation nationale ».
204
S. P. Ladas, op.cit, n°331.
205
Article 6quinquiesA.1.
206
Voir supra, « droit de priorité, la première partie, chapitre 1, section 1, sous-section 1paragraphe 1, II.
207
Le Maroc en s’alignant aux normes de la convention de l’union de Paris, exige ce certificat par l’article 8 de la
loi 17-97.
208
L’art4.D.3 de la CUP.
79
L’intervention des administrations des pays où la protection est réclamée : il existe
deux systèmes différents : le système d’examen et celui de non-examen
- Dans les pays qui appliquent le système de non-examen, l’office à la suite de la réception
de la demande se livre à un examen formel de celle-ci et des pièces qui constituent le dossier
du dépôt, si le dossier remplit les conditions prescrites par la réglementation nationale, l’office
procède sans tarder à l’enregistrement de la marque. Ensuite la marque sera publiée et reste
pendant un certain temps exposer à l’opposition par les tiers qui pourront invoquent des
antériorités sur le signe objet de l’enregistrement.
- En revanche si le pays applique le système de d’examen de la marque, ici la demande et
les pièces qui l’accompagnent sont soumises en plus de l’examen formel, la recherche des
antériorités.
Dans les deux cas, la demande se termine par l’enregistrement de la marque s’il n’y a
aucune cause de refus. Dans tous les cas l’enregistrement ne peut être refusé que dans des cas
limités par l’article 6quinquiesB de la CUP, et qui sont :
. النظام القانوني للعالمة في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واالتفاقيات الدولية:محمد محبوبي209
210
J. Azéma et Jean-Christophe. Galloux, op.cit., n°1637.
211
Cass, 10avril 1957, JCP, 1957.II.10.228, (cité par Burst J.J et CHAVANNE A., op.cit. n°1288).
212
Cass., 14 mai 1957, Rev. Crit. De Dr. Int. Pr. 1958.505 (cité par Burst J.J et CHAVANNE A., op.cit. n°1288).
80
En revanche la nature de produit sur lequel porte la marque ne peut être un obstacle à
l’enregistrement de la marque aux pays de l’union (article 7 de la CUP).
L’indépendance de la marque est affirmé aussi par l’article 6quinquies E qui précise le
renouvèlement de la marque d’origine n’entraine pas pour le déposant aucune obligation de
renouveler l’enregistrement dans les autres pays de l’union où la marque aura été enregistrée.
213
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°983.
81
Sous-section 3 : la comparaison entre les deux procédures de l’extension de la
protection de la marque à l’étranger
Entre les deux régimes d’enregistrement de la marque sus exposés existe des points des
convergences et d’autres de divergence. Dans cette sous-section nous allons procéder à la
comparaison des deux régimes.
D’abord nous allons faire une comparaison du point de vue des conditions exigées pour
chaque système d’enregistrement (Paragraphe 1) puis quant à la procédure (Paragraphe 2) et en
fin par rapport à leurs effets (Paragraphe 3).
D’abord pour les personnes bénéficiaires, les deux régimes se basent sur la même règle
pour déterminer les personnes bénéficiaires de chaque régime, ainsi que les deux régimes
permettent aux ressortissants de leurs membres et leurs assimilés d’effectuer l’enregistrement
pour chaque régime. Cependant les deux régimes divergents quant à la détermination de leurs
membres. Le régime de Paris n’accepte comme membre que les Etats alors que le système
Madrid autorise les organisations régionales comme Etats de l’adhérer.
Les deux régimes aussi diffèrent en ce qui concerne l’exigence d’un enregistrement ou
dépôt de base, le régime de Paris exige l’enregistrement préalable, toutefois, celui de Madrid à
côté de l’enregistrement accepte le dépôt de base et plus précisément pour les enregistrements
internationaux soumise au protocole de Madrid.
Par ailleurs les conditions requises pour marque afin qu’elle puisse être enregistrée à
l’étranger, il existe une différence quant à la détermination de ces conditions, en effet le régime
de Paris laisse au pays d’importation de la marque de déterminer ces condition conformément
à sa réglementation. En revanche le régime de Madrid exige pour la marque que le titulaire
souhaite étendre sa protection à l’étranger, soit une marque susceptible de représentation
graphique et d’être identique celle qui figure dans la demande d’origine.
82
Paris exige certaines formalités comme le certificat d’enregistrement de la marque au pays
d’origine (une déclaration pour bénéficier du droit de priorité), il confie l’organisation de la
procédure de l’enregistrement au pays d’importation de la marque conformément à sa
législation nationale. Or le système de Madrid prévoit des règles régissant la procédure
d’enregistrement international de la marque en définissant ses étapes, le rôle de l’office
d’origine et du BI et celui des parties contractantes où la protection est réclamée, en suite il fixe
les conditions de renouvèlement et de modification de la marque.
A ce point les deux systèmes se converge surtout au niveau de la production d’un droit
de priorité, en effet les deux régimes accorde ce droit lorsqu’un deuxième dépôt est effectué
dans une partie contractante214 au cours de six mois après le dépôt de base. Tandis que, les deux
systèmes divergent au point de vue de la relation créée entre la marque d’origine et ses dérivées
enregistrées à l’extérieur des frontières du pays d’origine. Ainsi on trouve le système de Madrid
établit une dépendance entre la marque d’origine et ses dérivées internationales pendant les
cinq première années, au contraire le système de Paris instaure le principe de l’indépendance
entre la marque d’origine et ses dérivées dès le départ.
214
Est considéré partie contracte, un pays de l’union de Paris lorsque l’enregistrement est effectué conformément
à la convention de l’union de Paris, en revanche si l’enregistrement est réalisé selon le système de Madrid la
partie contractante est un pays ou organisation régionale partie à l’union.
83
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international
215
Guide sur les marques de fabrique, de commerce et de service, op.cit., p.44.
84
d’extension de la marque (législation marocain, française, communauté européen et celle de
Benelux).
poursuivie (Paragraphe).
L’opposition qu’elle soit dirigé contre une demande d’enregistrement locale ou une
demande d’extension de la protection de la marque étrangère, est conditionnée par le respect de
délais et fondée sur des motifs valables.
Il existe deux sortes de délais, délai pour former l’opposition et le délai pour prendre la
décision par l’instance chargée de se prononcer sur l’opposition.
Certain législations ne fixe pas un délai maximal, pour prendre une décision sur la
demande d’opposition, par l’instance auprès de laquelle la demande d’opposition est
216
Article 66.2 du décret d’application de la loi 17-97.
85
présentée217. En revanche on trouve certain pays imposent sur leurs offices un délai maximal
pour statuer sur l’opposition, parmi ces pas on trouve au Maroc, la loi 17-97 prévoit un délai de
six mois pour statuer sur l’opposition, ce délai commence à courir à partir de l’expiration de
délai de deux mois pour former l’opposition. Néanmoins ce délai peut être prorogé sur accord
des parties218, ou suspendu par une action en justice en cours, lorsque le sort de la décision de
l’office est lié à cette action en justice ou l’opposition est fondée sur une demande
d’enregistrement219. Quant à la France, le même délai est prévu pour statuer sur l’opposition
sans extension mais avec possibilité de suspension pour les même raisons de suspension
appliquée au Maroc.
L’opposition ne peut être levé contre une demande d’enregistrement de la marque, que
si elle basée sur des motifs valables. En effet la procédure d’opposition peut être engagée
lorsque l’opposant se trouve ses droit antérieurs sont susceptible d’être atteint par
l’enregistrement objet de l’opposition. De ce fait l’auteur de l’opposition peut invoquer que la
marque en cause est en conflit avec220 :
217
A savoir la convention de l’EUIPO et celle du BENELUX relative à la propriété intellectuelle.
218
Art 148.3-5 de la loi 17-97.
219
Art 148.3-8 de la loi 17-97.
220
Document de travail sur les procédures d’opposition en matière de marques à partir des contributions des
membres du SCT, p.6, consulté le 3/12/2016 à 20h23.
www.wipo.int/edocs/mdocs/sct/fr/sct_17/sct_17_4.doc.
86
Ces motifs sont presque les mêmes dans tous les pays du monde.
221
Ibid. p.7.
222
Ibid. p.10.
87
En fin l’office prend sa décision sur la base des informations fournit par l’opposant et
les réponses du titulaire de la marque objet de l’extension, aussi si ce dernier ne réagit pas,
l’office peut prendre sa décision l’évaluation des preuves et arguments de l’opposant. La
décision finale comporte soit un refus de l’opposition, soit une acception partielle ou totale de
l’opposition, cette décision fait l’objet d’une publication. Toutefois les décisions de l’office
sont susceptibles de recours devant les juridictions nationales compétentes en la matière.
L’action en nullité contre une marque enregistré peut être envisagé, lorsque celle-ci
porte atteinte aux droits antérieurs des tiers, n’est pas distinctive ou lorsqu’elle est illicite
88
(représente un signe interdit, contre l’ordre publique ou la morale). Ce sont les mêmes causes
invoquées par l’article 6 de la CUP de l’enregistrement de la marque, les causes relatives à la
instinctivité et illicite du signe, sont des motifs de nullité absolue, par conséquent la nullité peut
être demandée par toute personne intéressée y compris le ministère public223 , en ce qui
concerne l’exercice de l’action en nullité pour motif de violation des droits antérieurs, seul le
titulaire des droits violés peut intenter cet action.
Dans le même sens un autre arrêt de la cour de cassation française225 confirmant l’arrêt
de la cour d’appel, qui a annoncé la nullité pour défaut du caractère distinctif, les marques
internationales : «Mary Rose», «Abraham Derby», «Graham Thomas», «Héritage» et «William
Shakespeare», s’appliquant sur des plantes vivantes, déposées par la société Anglaise David X
aux Pays-Bas et désignant la France. Ainsi la cour a considéré que « ces dénominations étaient
devenues usuelles dans le langage professionnel et dans le langage courant » en justifiant le
caractère usuel de ces marque par l’utilisation de ces dénominations pour désigner de manière
usuelle des variétés de rosiers dans des ouvrages et revues.
Dans le cadre de l’utilisation d’un signe en violation des droits antérieurs des tiers.
Plusieurs arrêts marocains ont prononcés la nullité de la marque pour motif d’atteinte aux droits
antérieurs. En effet un arrêt de la cour d’appel de commerce de Fès226 du 11 octobre 2012, a
223
L’article 161 de la loi 17-97 et l’article L714-3 du Code de la propriété intellectuelle française.
224
C.cass., civile, cha.com, 6 Mai 2014, n° de pourvoi : 13-16470 web site légifrance consulté le 25/11/2016 à
13h12 liens :
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000028916919
&fastReqId=375556029&fastPos=3 ».
225
C.cass., cha.comm 24 septembre 2013 n° de pourvoi : 11-23548, publié dans le site web légifrance, consulté le
25/11/2016 à 13h40 liens :
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000028008917».
226
Cour d’appel de commerce de Fès du 11/10/2012, n°1738, publié dans بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية
111 موجود بمكتبة كلية الحقوق بفاس ص2013 أكتوبر16 فاس العدد.
89
confirmé le jugement du tribunal de commerce de Tanger dossier 55/33/2009, ce dernier a
prononcé la nullité de la marque « Lempo » parce que elle atteinte à la marque internationale
protégée au Maroc « Tempo » en motivant sa décision par le fait de ressemblance entre les
deux signe au niveau la forme d’écriture et la prononciation. En conséquence la cour a prononcé
la nullité de la marque « Lempo » et a ordonné sa radiation du registre national de la marque.
Les effets de l’action en nullité varient selon que la nullité est soulevée à titre
d’exception, ou elle est demandée à titre principal.
- Dans le premier cas, le tribunal se limite à déclarer irrecevable le moyen soulevé par celui
qui prétend avoir un droit antérieur sur la marque déposée.
- En revanche, dans le 2ème cas, le tribunal prononce la nullité lorsqu’elle est justifiée par le
titulaire du droit antérieur.
En vertu de l’art.161 al.3 de la loi 17-97, La nullité a un caractère absolu qui comporte
principalement la nullité de l’ensemble des actes relatifs à la marque annulée, notamment, les
licences accordées pour son exploitation.
227
L’article 162 de la loi 17-97 et les articles L711-4 et L714-3du Code de propriété intellectuelle.
90
Paragraphe 2 : La revendication de la marque enregistrée
Dans le premier cas le déposant de la marque contesté, lors du dépôt, avait l’intention
d’empêcher un tiers de l’usage du signe. Autrement dit, le déposant voulait faire échec aux
droits des tiers. Celui qui estime propriétaire de la marque doit démontrer qu’il a antérieurement
utilisé le signe publiquement ou manifesté l’intention de le faire228.
Ainsi dans une affaire jugée par le Tribunal de grande instance de Paris 229 apporte un
bon exemple de l’action en revendication. En l’espèce un litige opposant une société de droit
allemand fournisseuse des produits chimiques agricole à une société de droit français
distributrice exclusive des produits de la première sur le territoire français depuis 2004.
228
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., P 90.
229
Jugement du TGI de Paris 3èmechambre, 11Fevrier 2016, n° 2014/11355, publié par le site web Doctrine.fr
consulté le 15/12/2016 à 15h40.
«https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/2016/INPIM20160103?chrono=false&q=la%20revendication%20de%20la
%20marque%20bioaktiv&position=1&action=result ».
91
et « BIOAKTIV » et la nullité de la marque « BE SERVICES – BIOAKTIV » en prétendant
que ces marques sont demandées en fraude de ses droits.
Le juge de l’affaire s’est convaincu des moyens invoqués par la société allemande. En
effet il a considéré que les marques cités en haute sont demandées en fraude de droits antérieurs
de la société allemande. La cour a motivé sa décision par la mauvaise foi du déposant, qui
« se déduit d’une part du fait qu’il avait connaissance des droits antérieurs de tiers sur le signe
exploité dans le commerce et dans la même spécialité, et d’autre part, que son but était
d’opposer le dépôt à ce tiers ou d’en tirer profit de façon illicite ». Il ajoute que « si le dépôt
avait été fait dans le cadre du partenariat économique entre les parties, le distributeur aurait
soit déposé le signe comme mandataire de la société BIOAKTIV et donc au nom de cette
dernière, soit sollicité l’accord exprès de la société BIOAKTIV pour le déposer en son propre
nom ».
En fin, le juge a donc logiquement fait droit à la demande de revendication des marques
contestées. De ce fait la propriété de ces marques est transmise à la société allemande.
230
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.90.
231
Jugement de TPI, Ain Sebaa, Hay Mohammedi, du 01/03/1999, dossier n° 73.93 cité au Guide sur les marques
de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.90.
92
II. Les effets de l’action en revendication la marque internationale
232
L’article 163 de la loi 17-97 au Maroc et l’article L714-5 du Code de la propriété intellectuelle français.
93
En ce sens cette règle est confirmé par la jurisprudence française dans un arrêt de la
cour d’appel de Versailles233, dans cette affaire la société Gervais Danone a déposé les marques
« Byo », « Byo Danone » et « Bifidus », plus tard à l’expiration de cinq ans la société Sodial
international a demandé la déchéance de ces marque, cependant la société Gervais Danone
exploitait des marques enregistrées et proche de celles-ci, notamment les marques « Bio »,
« Bio au Bifidus Actif » et « Au Bifidus Actif. Après le débat la cour a donné raison à la
demanderesse en prononçant la déchéance des marques « Byo », « Byo Danone » et « Bifidus »
pour défaut de d’utilisation. Nous notons que cet arrêt est confirmé le 14 janvier 2003 par la
cour de cassation234 qui a rejeté le pourvoi en cassation de la dite arrêt.
233
C.A, Versailles, 22 février 2001, RG n° 98/06698 cet arrêt est cité dans le Bulletin d’information de la cour de
cassation française n° 73 du 1er juin 2010 p.6.
234
C.cass, Cha.comm, 14 janvier 2003 n° de pourvoi : 01-10642 consulté le 26/11/2016 à10h00 Lien :
https://www.doctrine.fr/d/CASS/2003/JURITEXT000007456029.
235
C.A, Versailles, 12e Cha, section 2, 10 Mai 2007, RG, n°06/°1278, consulté le 26/11/2016 à10h10 lien internet :
https://www.doctrine.fr/d/CA/Versailles/2007/JURITEXT000017792559.
94
titulaire de la marque a, soit utilisée celle-ci comme la désignation usuelle de ses produits, soit
laissé le publique à utiliser cette marque comme terme usuel pour les désigner ». Autrement dit
une marque générique sera susceptible de déchéance dès que son titulaire aura lui-même
participera rendre sa marque usuelle (publicité excessive par exemple) ou lorsqu’il n’a pas
défendu que celle-ci devient générique.
En fin, si la marque objet de la déchéance est une marque de base d’un enregistrement
international et que cette déchéance est intervenu au cours des premiers cinq ans de
l’enregistrement international, les marque internationales dérivées de celle-ci encourent aussi
la déchéance.
95
Chapitre II : une protection bidimensionnelle de la marque à l’échelle
international : défense administratif et judiciaire
Les atteintes du droit de la marque touche presque tous les domaines de la production.
Textiles, produit pharmaceutique, alimentaire pièces de rechange pour automobile, etc. Les
répercussions potentielles vont bien au-delà de la simple protection de la marque, car les
atteintes à ce droit concernent souvent un ou plusieurs des aspects suivants : sécurité et santé
des consommateurs, emploi, taxes et droits d’accise, concurrence loyale, lutte contre le crime
organisé et conditions de l’investissement étranger direct237. De ce fait chaque Etat doit mettre
en place des moyens appropriés pour lutter contre ce fléau. Dans ce cadre comme nous avons
vu dans la première partie il existe des normes internationales de fond pour la protection de la
marque, toutefois l’efficacité de ces normes ne peut être approuvées que par la coexistence de
certaines règles procédurales permettant au titulaire d’un droit de le défendre celui-ci contre
toute atteinte portée par tiers, par des moyens efficaces, rapides et justes238.
236
Les moyens de faire respecter les droits document interprétatif de la troisième partie de l’accord sur l’ADPIC
p.1, consulté le 28/09/ 2016 à 09h18 lien :
Internet https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules7_f.pdf.
237
Ibid.
238
Ce principe est prévu par l’article 41.1 de l’ADPIC
96
ADPIC en matière de propriété intellectuelle, Entre autres, cet accord prévoit des prescriptions
spéciales concernant les mesures applicables par les autorités douanières des États membres de
l’OMC pour un contrôle à leur frontière. Les règles sont prévues dans la quatrième section de
la troisième partie de l’accord. L’objectif de ces mesures est de la lutte contre la contrefaçon
qui constitue un fléau international largement répandu.
239
L’autorité compétente est, plus souvent un service de l’administration de douane, ou parfois une autorité
judiciaire.
97
Au Maroc, depuis la modification de la loi 17-97 par la loi 31-05 en 2006, la possibilité
de demander des mesures à la frontière est désormais accordé aux titulaires des droits de
propriété intellectuelle y compris la marque. Donc, le titulaire du droit sur la marque peut
présenter une demande(a) à l’administration de douane « l’autorité compétente»(b) pour
suspendre les marchandises importées qui porte un signe constituant une contrefaçon de sa
marque enregistrée. L’autorité procède à l’étude de la demande (c) pour en prendre une décision
(d).
En revanche les membres doivent s’abstenir d’exiger des formalités qui peuvent
dissuader les demandeurs de mesures à présenter leurs demandes.
En vertu de l’article 51 de l’ADPIC, chaque Etat membre doit désigner une autorité
administrative (exemple un service spécial de l’administration de douane) ou judiciaire (un
جامعة القاضي عياض، رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص، حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود، فؤاد مكروش240
.21 ص2010/2011 مراكش
98
tribunal) compétente pour recevoir les demandes de suspension, l’autorité judiciaire. Au Maroc
on trouve que les demandes sont déposées auprès un service central de l’administration de
douane, plus précisément, le service de contrefaçon et d’analyse des risques241.
A. L’acceptation de la demande
B. Le refus de la demande
L’autorité compétente peut refuser la demande de suspension s’elle ne remplit pas les
conditions (exemple manque d’élément de preuve) énoncées par la loi du pays où elle est
.603 ص2009 , دار األفاق المغربية للنشر والتوزيع،) الملكية الصناعية والتجاري (دراسة في القانون المغربي واالتفاقيات الدولية: فؤاد معالل241
242
L’article 52 de l’ADPIC « Les autorités compétentes feront savoir au requérant, dans un délai raisonnable, si
elles ont ou non fait droit à sa demande ».
243
Circulaire n° 410/4994 de l’administration de douane Marocaine.
99
présentée. Le refus de la demande doit être justifiée afin qu’il ne soit pas un obstacle au recours
à ces mesures244.
Une fois que les marchandises sont suspendues par les douanes, celle-ci doit informer
le titulaire des droits de la mesure prise, et lui communiquer sur sa demande les informations
جامعة القاضي عياض، رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص، حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود،فؤاد مكروش244
.27 ص2010 /2011 مراكش
دار أبي رقراق للطباعة، النظام القانوني للعالمات في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واإلتفاقيات الدولية:محمد محبوبي245
.220 ص،2011 سنة، الرباط، ط األولى،والنشر
246
L’article 58 de l’accord sur les ADPIC.
247
l’article L716-8-1 du Code de la propriété intellectuelle « En l'absence de demande écrite du propriétaire d'une
marque enregistrée ou du bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation et en dehors des cas prévus par la
réglementation communautaire en vigueur, l'administration des douanes peut, dans le cadre de ses contrôles,
retenir une marchandise susceptible de porter atteinte à une marque enregistrée ou à un droit exclusif
d'exploitation ».
كلية الحقوق، منشورات مركز قانون االلتزامات والعقود، دراسة في القانون المغربي واالتفاقيات الدولية، الملكية الصناعية والتجارية،فؤاد معالل248
.607. ص،2009 الطبعة األولى،بفاس
100
nécessaires pour engager une action au fond249. Aussi le déclarant et détenteur des droits seront
informé de la durée de suspension.
La suspension de la mise en libre circulation des marchandises par les douanes qu’elle
soit d’office ou sur demande de l’intéressé est suivie par la préparation de l’action au fond
(paragraphe 1) et produit certaines effets (paragraphe 2).
249
L’article 56 de l’accord sur les ADPIC et l’article 176.4 de la loi Marocaine n°17-97.
250
L’article 176-7 de la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle Marocaine.
جامعة القاضي عياض، رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص، حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود،فؤاد مكروش251
.21 ص2010/2011 مراكش
252
L’article 54 de l’accord sur les ADPIC.
253
Article 176-3 de la loi 17-97.
101
marchandise, ainsi leur quantité) au demandeur pour engager son action en justice contre le
titulaire des marchandises arguée de contrefaçon. En plus le titulaire des droits peut obtenir des
administrations de douane des échantillons de marchandise suspectées sur accord de son
détenteur, dans ce cas on ne peut pas opposer à l’administration des douanes la divulgation du
secret professionnel. Aussi l’article 222 de la loi 17-97 énonce que le président du tribunal peut,
sur demande de requérant, autoriser par ordonnance toute constatation utile en vue d’établir
l’origine la consistance et l’étendue de l’infraction, cette même ordonnance peut autoriser la
description des marchandises contrefaites avec l’assistance d’un expert.
Chaque fois que l’administration de douane est assurée que les marchandises, qu’elle
détient, portent des marques contrefaisantes, elle procède à la destruction des dites
marchandises. Cette destruction est envisagées soit comme solution administrative à l’amiable
simplifié de l’infraction, soit après un recours judiciaire qui ordonne la destruction des
marchandises255. Dans le dernier cas le titulaire des droits doit communique à l’ADII un extrait
كلية الحقوق، منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود، دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية، الملكية الصناعية والتجارية،فؤاد معالل254
.599. ص،2009 الطبعة األولى،بفاس
جامعة القاضي عياض، رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص، حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود،فؤاد مكروش255
.21. ص2010/2011 مراكش
102
de la décision définitive.256 C’est le même principe posé par l’accord sur les ADPIC. Ainsi son
article 59 oblige les membres d’habilité l’autorité compétente d’ordonner la destruction ou la
mise hors circuits commerciaux les marchandises qui portent atteinte au droit de la marque afin
d’éviter tout préjudice au titulaire des droits. Aussi, certains principes prévus par l’article 46 de
l’accord sur les ADPIC doivent être observé avant d’ordonner la destruction des marchandises,
de la sorte que la mesure soit proportionnelle et aucun dédommagement n’est versé au
défendeur.
La levée de la retenue en douane peut être réalisée dans les cas suivants.
Le premier cas lorsque le titulaire des droits sur la marque n’engage pas une action en
justice en vue d’obtenir une décision au fond dans les10 jours qui suit la notification de la
suspension par l’administration de la douane si cette administration n’a pas prolongé ce délai257.
Donc l’administration de douane ne recourt pas systématiquement à destruction des
marchandises, au contraire il se trouve dans l’obligation de mettre en libre circulation les
marchandises suspendues s’il n’y a pas l’engagement d’une action en contrefaçon.
Le deuxième cas la suspension est ordonné par une décision de justice qui affirme qu’il
n’y a pas de contrefaçon pour la marchandise retenue en douane.
En outre on trouve que la plupart des législations Etatiques permet au détenteur des
marchandises retenues, sous le respect de certaines conditions, d’obtenir mainlevée de
l’administration des douanes moyennant le dépôt d’une garantie afin de préserver les droits du
demandeur de la retenue258.
Par ailleurs, lorsque la contrefaçon n’est pas établit, le détenteur des marchandises
suspendues peut demander une réparation du préjudice causé par la rétention de ses
marchandises.
256
L’article 06 de l’arrêté conjoint du ministre des finances et de la privatisation et du ministre de l’industrie, du
commerce et de la mise à niveau de l’économie n° 206-06 du 06 fév. 2006 fixant les conditions d’application
du chapitre VII de la loi 17-97.
257
L’article 55 de l’accord sur les ADPIC.
258
Alouit M.L., « le droit douanier au Maroc », genèse et évolution, livre Ibn Sina, Rabat 1996 p.27.
103
III. La réparation du défendeur
En vue de protéger le titulaire des marchandises contre l’usage abusif des mesures à la
frontière, l’administration de douane peut exiger du demandeur des mesures :
D’une part, de déposer une caution ou une garantie suffisante pour protéger le défendeur
et l’administration de toute abus de l’utilisation de ces mesures, toutefois cette garantie ne doit
pas décourager injustement le recours à ces mesures259.
D’autre part de réparer le dommage, par une somme approprié, aux personnes dont la
rétention injustifié à leur porté atteinte260. Dans ce cadre nous notons que le législateur
Marocain, en adaptant sa législation de propriété industrielle avec le texte de l’ADPIC qu’il a
signé, a prévu dans l’article 176.6 de la loi 17-97 que « Dans le cas où les marchandises ne
seraient pas reconnues contrefaites, l’importateur peut demander au tribunal des dommages-
intérêts, versés à son profit par le demandeur, en réparation d’éventuel préjudice subi ». En
d’autres termes le demandeur peut s’exposer au versement des dommages intérêt en faveur de
défendeur lorsqu’il utilise, de façon abusive, le droit de demander les mesures à la frontière.
Le montant de dédommagement doit être apprécié selon le dommage subi et ne doit pas
être lié au montant de la caution déposée auparavant261. Aussi le titulaire des droits sur la
marque est investi à réparer le préjudice subi en cas d’engagement d’une action en justice suite
à une suspension d’office par les douanes.
Section 2 : la pratique jurisprudentielle relative à la PIM contre les atteintes portées par
les tiers
La défense contre les atteintes du droit de la marque sur le plan international, prend deux
formes : d’une part, une défense à travers la mise en œuvre d’une action en contrefaçon (sous-
259
L’article 53.1 de l’accord sur les ADPIC.
260
Ce qui ressort de l’article 56 de l’accord sur les ADPIC.
261
Ibid.
104
section 1) pour sanctionner les atteintes aux droit de la marque enregistrée, et d’autre part,
l’engagement d’une action en concurrence déloyale (sous-section 2) surtout pour les marque
non enregistrée ( sur le plan international l’exemple type, est l’atteinte portée à une marque
notoirement connue).
Les actes de contrefaçon sont des atteintes portées au droit de la marque enregistrée, ces
atteintes comportent plusieurs facettes, la reproduction, l’usage, ou l’apposition de la marque
sur un produit et service identique ou similaire sans l’autorisation du propriétaire et l’imitation
frauduleuse et l’usage de la marque imité.
1. La reproduction
262
Cass. Com, 16 novembre 1981, Bull. Civ, IV n° 395, P313.
263
Cass. Com., 22 octobre 2002 : PIBD 2003, 764. III.2778.
264
R.G. BIYO’O, « la protection des marque de produit dans l’espace de l’Organisation Africaine de la propriété
intellectuelle », mémoire pour l’obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées, Université de Douala
- Cameroun 2004, consulté en ligne le 2 décembre 2016 à 16h13 Lien :
« http://www.memoireonline.com/05/08/1094/m_protection-marques-produits-espace-union-africaine-propriete-
intellectuelle4.html#fnref128 ».
265
TGI de Paris, 3em cham, 20/01/1999 arrêt consulté sur le site web Doctrine.fr le 2/12/2016 à 17h11 lien internet
«https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1999/INPIM19990215»
106
D’autre exemples relative à la jurisprudence Marocain : un jugement266 du tribunal du
commerce de casa dans lequel la contrefaçon par reproduction la marque « HUGO BOSS » est
affirmé. Aussi, un jugement du tribunal du commerce de Tanger267 a annoncé que la contrefaçon
par reproduction de la marque « ZUMOSOLE » est établit.
Il s’agit de tout acte qui mène à l’usage, même si la marque citée n’est pas apposée sur
le produit ou le service268.
Les exemples jurisprudentiels sur la contrefaçon par usage sont nombreux, il en est ainsi,
un jugement du TGI de Paris272 relatif à une affaire opposant une société OXBOW titulaire
d’une marque « OXBOW », déposée en 1992, à une société EURECO « SCOTT & FOX ». En
1995, cette dernière a proposé, par courrier, à la société FOGOROLO des polos OXBOW, ce
qu’a conduit la société OXBOW d’assigner la société EURECO en contrefaçon par utilisation.
Le tribunal a annoncé que « L’usage par la société EURECO, dans une publicité pour les
266
Tribunal du commerce de casa, du 23/11/2004, dossier n° 2144.16.2004 ce jugement est cité dans le Guide sur
les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.95
267
Trib, com. de Tanger du 07/02/2002, n° 167, n° dossier 847.01.2004 cité dans le même document p.96.
268
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.96.
269
N. Ben Ali, « La lutte contre la contrefaçon des marques Au Maroc », quelle perspective, Mémoire pour
l’obtention de DESA faculté de sciences juridiques économiques et sociales de Fès, 2008, p.17.
270
A. CHAVANNE et C. Salomon, « marques de fabrique, de commerce ou service », Rép. Com .Dalloz, mars
1997, p.617.
271
Trib. Seine 26 Mars 1953, Ann. Prop. Ind. 1953, 257, Cass. Com.15 juin 1957. Arrêt cité dans la mémoire de
N. Ben Ali, op.cit., p.17.
272
Tribunal de grande instance de Paris, 3e chambre, 19/12/1997, décision publiée dans le site web doctrine.fr lien
internet « https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1997/INPIM19970812 » consulté le 2/12/2016 à 22h 55.
107
vêtements qu’elle offre à la vente, de la marque OXBOW dont est titulaire la
société OXBOW pour désigner des vêtements, est illicite dès lors qu’il est effectué, sans
l’autorisation du propriétaire de la marque, à des fins autres que la commercialisation
des produits de celui-ci ».
273
N. Ben Ali, op.cit p.18.
274
C.A, Rennes, 17 Juin. 1983, P.I.B.D, 1984, n° 345, III, 104.
كلية الحقوق، منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود، دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية، الملكية الصناعية والتجارية،فؤاد معالل275
.561 ص،2009 الطبعة األولى،بفاس
108
de nature créer un risque de confusion chez le consommateur. Cette règle est affirmée par loi
Marocain de la propriété industrielle276 ainsi que le droit français277.
Un exemple pratique sur la confusion crée par la reproduction de la marque pour les
produits ou services similaires est illustrée par un arrêt de la cour d’appel de casa278, dans cet
affaire la cour a considéré que l’utilisation de la marque « el Kef » « » الكف, qui enregistrée pour
les produits du savon, pour distinguer le produit javel cause préjudice au titulaire de la marque
enregistrée pour le savon. En effet cette utilisation peut créer la confusion dans l’esprit des
clients, qui pourraient croire que le producteur de la javel est celui de savon. En outre cette
utilisation aura pour conséquence l’interdiction de la victime de produire la javel sous cette
marque dans l’avenir. Dans le même sens une autre décision de la cour d’appel de Fès279 aussi
a considéré que l’utilisation de la marque « le lion » pour distinguer des produits du chocolat
par une autre société que celle titulaire de la marque « lion » enregistrée pour les produits des
tomates, peut créer une confusion dans l’esprit du consommateur normal.
C. L’imitation de la marque
La contrefaçon par imitation consiste à utiliser un signe proche d’une marque protégé
pour identifier des produits ou services identiques ou similaires à ceux couverts par
l’enregistrement, de sorte qu’il en résulte un risque de confusion dans l’esprit des clients. Donc
la contrefaçon par imitation se concrétise par la réunion de deux éléments. L’utilisation d’un
signe similaire à celui d’une marque protégé (élément objectif) et le risque de confusion
(élément subjectif).
276
L’article 155 de la loi 17-97.
277
L’article l713-3 du Code de la propriété intellectuelle français.
دراسة في، الملكية الصناعية والتجارية، مشار إليه في فؤاد معالل87/1884 في الملف1988/03/29 محكمة االستئناف الدار البيضاء بتاريخ278
.581. ص،2009 الطبعة األولى، كلية الحقوق بفاس، منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود،القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية
.173 ص2002 بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية بفاس العدد الخامس دجنبر خزانة كلية الحقوق بفاس279
109
La ressemblance entre les signes suppose une comparaison entre les signes, c’est-à-dire
une comparaison entre éléments constitutifs du signe, en suivant ce raisonnement le tribunal de
commerce de casa280 a considéré que « l’image constituée dans l’esprit du public résultant de
la composition de ces lettres ou sigles ou images et la forme sur laquelle apparaît une autre
marque ». L’imitation de la marque consiste donc rappeler la marque d’autrui d’une manière à
tromper le public en créant une certaine confusion entre les produits couverts par
l’enregistrement et ce de la marque imitée281. En d’autres termes l’imitation est une empreinte
des éléments essentiels de la marque d’un concurrent, sans pour autant la reproduire
exactement, afin de s’en rapprocher au point de créer une confusion avec la marque imitée282.
280
Jugement du Trib, com, de Casa du 22/01/2007, n° 504.07, dossier n° 2609.16.2006. Cité dans le Guide sur les
marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99.
281
Dictionnaire permanant ; droit des affaire, 1avril 2004, fasc.des marque.
282
N. Ben Ali, op.cit., 2008.
283
C.A de Casa du 01/03/1988, n° 403, n° dossier 86.2312, cité dans le Guide sur les marques de fabrique, de
commerce ou de service, op.cit., p.99.
284
un jugement de la cour d’appel commerciale de Casablanca en 2002 a considéré que « l’inscription de la marque
« EQUEFRESCH » fait par la défenderesse en changeant la lettre « A » par le lettre « E » est susceptible de
créer une confusion dans l’esprit des particuliers et induire les consommateurs en erreur sur l’origine de produits
et la personne du fabriquant surtout que l’imitation porte le même produit situé dans la même classe ». C.A.com,
Casablanca, Arrêt n° 10546/02, 14/10/02, dos n° 4348/2002, Aff., opposant la marque « AQUAFRESH » C/la
marque « EQUEFRESH », CD, l’OMPIC.
110
que « Toute atteinte portée aux droits du propriétaire d'un brevet,… ou d'un certificat
d'enregistrement de marque de fabrique, de commerce ou de service tels qu'ils sont définis
respectivement aux articles … 154 et 155 ci-dessus constitue une contrefaçon ». Ici l’article
incrimine ces actes indépendamment de toute élément intentionnel, autrement dit l’admission
d’un acte de contrefaçon n’est pas subordonnée de l’établissement de la mauvaise foi du
contrefacteur. Toute fois la justification de la mauvaise foi est nécessaire pour établir certains
cas de la contrefaçon appelés infractions de « conséquence » comme la détention, la vente ou
la mise à l’exposition des produit portant des marques contrefaisantes.
Dans ces cas il n y a pas de contrefaçon que si le contrefacteur aura agi en connaissance
de cause « frauduleusement ». Ici la présence de l’élément intentionnel est nécessaire. En effet,
l’élément intention est exigé par l’article l716-10 du Code de propriété intellectuelle français et
l’article 225-3 et 4 et 5 ces article sanction l’auteur de l’contrefaçon si il commet ces actes
« sciemment »ou en connaissance de cause.
Les effets de l’action en contrefaçon diffèrent selon qu’il s’agit d’un traitement civil ou
d’un traitement pénal de la contrefaçon d’une part, et d’autre part selon la législation de chaque
pays. Une étude des effets de la contrefaçon sera effectuée conformément au cadre juridique
Marocain et français. Nous commencerons par une étude des effets de l’action civile (I) puis
nous dégagerons les effets de l’action pénale (II).
L’action civile est par nature une action qui vise à assurer la paix sociale, son objectif
est la réparation du préjudice subi et non pas la répression qui est l’apanage du droit pénal.285
À ce propos, l’objectif poursuivi par l’action civile en contrefaçon est la restauration de
situation antérieure à l’acte de contrefaçon, ce qui implique également la réparation du
préjudice. Ainsi l’action en contrefaçon produit des effets essentiels, le rétablissement du
monopole du droit sur la marque (A) et la réparation du dommage subi (B)
285
Y. FAURE, « Le contentieux de la contrefaçon » La réponse du droit français à l'atteinte aux droits de propriété
intellectuelle, thèse du doctorat de L’’Université De Toulouse 1 Capitole, 5 décembre 2014, n° 1215.
111
A. Le rétablissement du monopole du droit sur la marque
B. La réparation du préjudice
286
P. ROUBIER, op.cit., n° 100.
287
Article 224 de la loi 17-97.
288
Ibid.
289
L’article 264 du DOC.
290
D.A. Mdaghri, « la propriété intellectuelle : la nouvelle richesse des nations »T1, Ed. Investmark, 1997.p265.
291
C A Colmar, 11 févr. 1997, Ann. Propp. Ind.1/1998, p81 ; CA Paris, 26 mars 1999 Ann. Propre. Ind. JSC.
Affaire.2004.
292
N. Ben Ali, op.cit., p.64.
112
II. Les effets de l’action pénale
Les actes de contrefaçon constituent une infraction délictuelle, dont les sanctions sont
prononcées sous forme des peines principales et peines complémentaires.
Devant une infraction de contrefaçon, le juge répressif prononce une peine principale
adapté à l’espèce dont il a à connaitre et ceci en obéissant au principe de l’individualisation des
peines. Les peines principales prononcées devant une contrefaçon sont l’emprisonnement et
l’amende. Au Maroc la loi293 prévoit « l’emprisonnement de un à six mois et une amende de
25000à 250000DH ou l’un des deux peines » pour sanctionner l’imitation. Pour les autres actes
de contrefaçon l’article 225 prévoit une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende
de 50000 à 500000 ou l’un des deux peines.
Nous notons que ces peines au Maroc manquent de caractère dissuasif si on les compare
par celles appliquées pour d’autres législations comme celle de la France 294, qui sanctionne la
contrefaçon par des peines plus graves, surtout au niveau des amendes, pour dissuader les
contrefacteurs.
293
L’article 226 de la loi 17-97.
294
Voie l’article l716-9 et l716-10 du Code de la propriété intellectuelle français.
113
Est considéré comme concurrence déloyale en matière de propriété industrielle les actes
prévu par la convention de l’union de Paris dans l’article 10bis à savoir « tout acte de
concurrence contraire aux usages honnêtes en matière industrielle ou commerciale » l’article
ajoute que certain comportement devront être interdit.295 Cette disposition est transposé à
l’identique dans la loi 17-97 (voir l’article 184).
L’action en concurrence déloyale prend toute son importance dans le cas où la marque
exposée à une atteint par le tiers n’est pas enregistrée. Néanmoins cette action peut être
envisagée même si la marque est enregistrée soit comme action principale ou un élément
complémentaire de l’action en contrefaçon.
Voyons d’abord, les conditions de cet action (paragraphe 1), puis les ses effet
(paragraphe 2).
Lorsque la marque n’est pas enregistrée, l’exploitant n’a qu’une seule voie pour
défendre sa marque en justice contre toute atteinte, cette voie est l’action en concurrence
déloyale. Toutefois l’acte de concurrence déloyale n’implique que l’activité exercée par le
défendeur soit identique ou similaire à celle du défendeur, pour dire que le public considère que
les produits ou service sont de même entreprise. Donc l’action en concurrence déloyale est
conditionné par une faute du défendeur (I) et un préjudice subi par la victime(II) et un lien de
causalité (III).
Pour qu’une atteinte au droit de la marque puisse qualifier de concurrence déloyale, cette
atteinte doit être accompagnée d’un risque de confusion entre les produits du défendeur et ceux
du concurrent. Le risque de confusion peut porter sur les produits eux-mêmes en prenant le
modèle du concurrent ou les dessins apposés sur ce modèle, le risque de confusion peut aussi
porter sur la présentation des produits et ceci par la reproduction ou l’imitation des emballages,
des étiquettes ou la copie par un concurrent du conditionnement des produits d’un autre en
reprenant les mêmes couleurs et le même graphisme en dehors de tout impératif technique.
Toutefois, pour certaines marques notoires et des noms très connus non déposés, la
sanction pourra être prononcée même pour des activités différentes.
Appelé aussi dénigrement, cet acte de concurrence déloyale est définit par la
jurisprudence français296 comme un « Comportement de commerçants qui jettent le discrédit
sur un concurrent, en répandant à son propos, ou au sujet de ses produits ou services, des
informations malveillantes », autrement dit, c’est un critique qui vise les produits et services
des concurrents en allégeant que les produits sont de mauvaise qualité ou critiquer les prix des
concurrents.
296
C.A de Lyon 21mai 1974.
297
C.A Paris, 19 sep.2001 : D. 2002, AJ, p.643.
115
une publicité comparative peut être considérée comme acte de concurrence déloyale du fait
qu’elle utilise la marque d’autrui.
D. Le parasitisme
Quant à lui est définit par la jurisprudence comme « l’ensemble des comportements par
lesquels un agent économique s’immisce dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien
dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire »298. L’opérateur qui prétend être victime d’un
acte de parasitisme doit rapporter la preuve d’une exploitation illicite de sa notoriété, ou de ses
investissements intellectuels et financiers299.
Le parasitisme est une attitude d’une entreprise qui, bien qu’elle exerce une activité dans
un domaine différent, usurpe la notoriété ou les techniques qu’emploie une entreprise de renom.
C’est une conduite passive qui consiste à se greffer sur la notoriété d’un concurrent, sans
nécessairement rechercher de confusion avec la marque.
II. Le préjudice
298
Cass. Com, 26 janvier 1999, pourvoi n° 96-22.457.
299
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.113.
116
cessation des actes déloyaux, alors qu’aucun préjudice n’a été démontré, la cour estime à cet
égard que le préjudice n’est exigé qu’en cas de demande en réparation300.
En pratique, le préjudice se caractérise soit par une perte (de chiffre d’affaire, de clients,
de salariés…), soit par un gain manqué (le non renouvellement de contrat par exemple), soit
éventuellement par un préjudice moral (atteinte à atteinte à la réputation).
La faute doit avoir directement pour effet la provocation d’un préjudice. Le demandeur
doit apporter la preuve que le préjudice subi est bien en relation avec la faute ou la négligence
commise par son concurrent.
La réparation du dommage subi par la victime des agissements déloyaux est soumise à
la règle de la réparation intégrale du préjudice.
L’allocation des dommages intérêts a pour but de réparer le préjudice matériel et morale
subi par la victime, le préjudice matériel comprend la perte subie et gain manqué, l’évaluation
du préjudice est soumise à l’appréciation souveraine du juge.
300
Arrêt du 04/05/2005, n° 514, Dossier n° 192.3.1.04, revue de la jurisprudence de la cour suprême n° 64.65.2006,
p.260.
117
III. Les mesures accessoires
301
L’article 209 de la loi 17-97 prévoit que « la juridiction ordonne la publication des
décisions judiciaires devenues définitives rendues en application des dispositions de la présente
loi».
118
Conclusion de la deuxième partie
La PIM implique aussi la défense du droit de la marque contre toute atteinte portée par
les tiers. Le titulaire du droit dispose, alors, des moyens administratifs (mesures à la frontière)
et judiciaires (action en contrefaçon ou en concurrence déloyale). Toutefois la défense judicaire
n’est pas garantie dans tous les pays en raison de défaut de règles unifiées régissant les actions
en contrefaçon de la marque ou en concurrence déloyale.
119
Conclusion
En effet, cette protection est nettement développée depuis la fin du 19ième siècle. Ainsi
la première convention élaborée en ce domaine permettait d’instituer les règles de base en
matière de PIM, notamment la mise en place des principes généraux facilitant ladite protection
et l'harmonisation des règles matérielles importantes de la marque. Il est vrai que la CUP a
réalisé un succès quant à la l’effectif de ses adhérents, mais il n’en demeure pas moins vrai que
la mise en œuvre de la PIM dans le cadre de cette convention est compliquée et coûteuse. De
ce fait, un traité dérivant de celle-ci a été conclu quelques années après son entrée en vigueur.
Il s’agit de l’arrangement de Madrid relatif à la procédure d’enregistrement international de la
marque. Cet arrangement a été conclu dans le but de faciliter la procédure de l’extension de la
protection de la marque à l’étranger et ce via la mise en place d’un système d’enregistrement
international de la marque basé sur un dépôt unique dans le pays d’origine de cette marque dans
le but de la protéger dans plusieurs pays.
Contrairement à la CUP, l’arrangement de Madrid n’a pas atteint le succès attendu car
il n’a pas pu attirer un nombre important d’adhérents. Ceux-ci n’ont pas dépassé 56 à la fin de
2016. C’est dire que le traité en question n’a pas été signé par des pays où l’industrie occupe
une place importante tels que les Etats Unis, le Japon et le Royaume uni. Cela est dû à
l’existence de certaines règles défectueuses au sein de ce traité par exemple le système d’attaque
centrale, le fondement de la demande internationale sur enregistrement et le court délai pour
notifier le refus de la marque.
120
Nous notons que le protocole de Madrid a pu plus ou moins atteindre l’objectif qui lui
a été assigné. En ce sens, il a permis aux Etats qui n’ont pas adhéré à l’arrangement, d’accéder
au système d’enregistrement international, en effet ce protocole compte 98 membres dont
l’Etats Unis et le Japon contre 55 membres pour l’arrangement. Néanmoins, une grande partie
des Etats du monde reste hors de son champ d’application.
En somme la PIM dans le cadre juridique conventionnel administré par l’OMPI (la CUP
et les deux traités de Madrid) semble insuffisante, du fait du caractère peu contraignant de ses
règles d’une part, et d’autre part parce que tous les pays n’adhèrent pas à ses conventions. Aussi
l’OMPI ne dispose d’aucun moyen de contrainte ou de sanction à l'égard des pays signataires
contrevenants pour faire respecter les règles.
En effet, pour faire face aux lacunes des conventions administrées par l’OMPI en
matière de propriété intellectuelle, un cadre juridique fort, capable d'imposer à l'ensemble des
Etats signataires le respect des obligations énoncées, a été mis en place. Il s’agit de l’Accord
sur les ADPIC. Cet Accord, administré par l’OMC, a permis de consolider et de renforcer les
règles en matière de la PIM édictées par les premières conventions. En plus, il a établi des
moyens pour faire respecter les droits de la propriété intellectuelle.
121
En définitive, la PIM exige d’une part plus d’efforts pour convaincre les pays non
signataires des conventions internationales en la matière pour rejoindre ce système
conventionnel et d’autre part l’harmonisation des règles procédurales de la défense
administrative et judiciaire du droit international de la marque.
122
Annexes
123
Annexe 2 : L’ORD
124
Bibliographie
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« https://books.google.co.ma/books?id=KL6DBRG5_a4C&printsec=frontcover&hl=fr#v=
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- Introduction à l’accord des ADPIC, consulté le 11/11/2016 à 08h43, lien :
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) كتب1
النظام القانوني للعالمات في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واإلتفاقيات:محمد محبوبي -
25 ص،2011 سنة، الرباط، ط األولى، دار أبي رقراق للطباعة والنشر،الدولية
منشورات مركز قانون، دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية، الملكية الصناعية والتجارية،فؤاد معالل -
417 ص،2009 الطبعة األولى، كلية الحقوق بفاس،اإللتزامات والعقود
-
) رسائل وأطروحات2
جامعة، رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص، حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود،فؤاد مكروش -
.21 ص2010/2011 القاضي عياض مراكش
C) jurisprudence
129
- Tribunal du commerce de casa, du 23/11/2004, dossier N° 2144.16.2004 ce jugement est cité
dans le Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.95
- Trib, com. de Tanger du 07/02/2002, n° 167, n° dossier 847.01.2004 cité dans le même
document p.96.
- Trib. Seine 26 Mars 1953, Ann. Prop. Ind. 1953, 257, Cass. Com.15 juin 1957. Arrêt cité
dans la mémoire de Ben Ali Nadia Ibid, p.17
- Tribunal de grande instance de Paris, 3e chambre, 19/12/1997, décision publiée dans le site
web doctrine.fr lien :
« https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1997/INPIM19970812 » consulté le 22/12/2016 à
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- C.A, Rennes, 17 Juin. 1983, P.I.B.D, 1984, n° 345, III, 104.
- Jugement du Trib, com, de Casa du 22/01/2007, n° 504.07, dossier n° 2609.16.2006. Cité
dans le Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99
- C.A de Casa du 01/03/1988, n° 403, n° dossier 86.2312, cité dans le Guide sur les marques
de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99
- C.A.com, Casablanca, Arrêt N° 10546/02, 14/10/02, dos N° 4348/2002, Aff., opposant la
marque « AQUAFRESH » C/la marque « EQUEFRESH », CD, JOMPIC.
- C A Colmar, 11 févr. 1997, Ann. Propp. Ind.1/1998, p81 ; CA Paris, 26 mars 1999 Ann.
Propre. Ind. JSC. Affaire.2004.
- C.A Paris, 19 sep.2001 : D. 2002, AJ, P : 643.
173 ص2002 بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية بفاس العدد الخامس دجنبر خزانة كلية الحقوق بفاس -
الملكية، مشار إليه في فؤاد معالل87/1884 في الملف1988/03/29 محكمة االستئناف الدار البيضاء بتاريخ -
، منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود، دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية،الصناعية والتجارية
581 ص،2009 الطبعة األولى،كلية الحقوق بفاس
130
Table des matières
SOMMAIRE……………………………………………………………………………………………………………………………………………………3
ABREVIATIONS………………………………………………………………………………………………………………………………………………4
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………………………………….5
CHAPITRE I : LA PERSPECTIVE DE LA PIM DANS LE CADRE DE LA PLURALITE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES GENERAUX ET
SPECIAUX......................................................................................................................... 15
131
Section 1 : Le rôle primordial de l’OMPI dans la protection international de la marque ...........40
Sous-section 1 : La naissance et évolution de l’OMPI ............................................................................... 40
Sous-section 2 : les missions de l’OMPI .................................................................................................... 42
Paragraphe 1 : l’harmonisation du droit de la propriété intellectuelle ............................................... 42
Paragraphe 2 : L’assistance technique et juridique aux pays en voie de développement ................... 44
Paragraphe 3 : la fourniture des services mondiaux de la propriété intellectuelle ............................. 45
I. Les services d’enregistrement international des droits de propriété intellectuelle ... 45
II. Le service de règlement de liges en matière de propriété intellectuelle ................... 46
Paragraphe 4 : assurer la compréhension de la propriété intellectuelle ............................................. 46
I. La sensibilisation du public et la communication ....................................................... 47
II. La promotion de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle .................... 47
III. La collaboration avec les partenaires ......................................................................... 48
Sous-section 3 : la structure et le fonctionnement de l’OMPI .................................................................. 48
Paragraphe 1 : les organes directeurs ................................................................................................. 48
I. L’assemblée générale ................................................................................................. 48
II. La conférence ............................................................................................................. 49
III. Le comité de coordination ......................................................................................... 49
IV. Le Bureau International.............................................................................................. 50
Paragraphe 2 : les organes auxiliaires .................................................................................................. 51
I. Les comités permanents ............................................................................................ 51
II. Les autres organes auxiliaires .................................................................................... 52
Section 2 : La place de l’OMC dans la PIM .................................................................................53
Sous-section 1 : la structure et le fonctionnement de l’OMC ................................................................... 54
Paragraphe 1 : la conférence ministérielle .......................................................................................... 54
Paragraphe 2 : le conseil général ......................................................................................................... 55
Paragraphe 3 : les conseils spécifiques ................................................................................................ 56
I. Le conseil du commerce des marchandises ............................................................... 56
II. Le conseil du commerce des services......................................................................... 56
III. Le conseil des ADPIC .................................................................................................. 56
Paragraphe 3 : les organes de base ..................................................................................................... 57
Sous-section 2 : les aspects de la PIM au sein de l’OMC ........................................................................... 57
Paragraphe 1 : L’établissement des normes minimales de la PIM et l’exigence des moyens pour les
faire respecter le droit sur la marque ........................................................................ 58
I. Les règles de fond minimales ..................................................................................... 58
II. Les moyens de faire respecter le droit sur la marque ................................................ 59
Paragraphe 2 : La prévention et le règlement des différends ............................................................. 60
I. La prévention des différends ..................................................................................... 60
II. Le règlement des différends ...................................................................................... 61
Paragraphe 3 : la coopération entre l’OMC et l’OMPI ......................................................................... 62
I. La notification des lois et règlements ........................................................................ 63
II. Les procédures relatives à la protection des emblèmes nationaux ........................... 63
132
III. La coopération technique .......................................................................................... 64
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE .......................................................................................................65
Section 1 : les procédures d’acquisition du droit de la marque sur le plan international ..........67
Sous-section 1 : l’enregistrement international de la marque selon le système de Madrid ..................... 68
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour l’enregistrement international par le système de Madrid
................................................................................................................................... 68
I. Les conditions relatives aux personnes bénéficières ................................................. 68
II. Le dépôt ou l’enregistrement national préalable ....................................................... 69
III. Les conditions relatives à la marque objet de l’enregistrement international........... 69
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement international .............................................................. 70
I. Le dépôt de la demande de l’enregistrement international ...................................... 70
A. Le traité applicable ........................................................................................................ 70
B. La langue de la demande............................................................................................... 71
C. Le formulaire utilisé ...................................................................................................... 71
D. Le contenu de la demande ............................................................................................ 71
E. Emoluments et taxes ..................................................................................................... 71
II. L’intervention du Bureau International ...................................................................... 72
III. L’intervention des parties contractantes désignées par la demande ........................ 72
Paragraphe 3 : La modification de l’enregistrement international ...................................................... 73
I. Modification des coordonnées personnelles du titulaire de la marque ou de son
mandataire ................................................................................................................. 73
II. Les modifications concernant une limitation, renonciation ou radiation .................. 74
III. Le changement du titulaire ........................................................................................ 74
IV. La procédure de la modification ................................................................................ 75
Paragraphe 4 : Le renouvellement de l’enregistrement international ................................................ 75
Paragraphe 5 : les effets de l’enregistrement international ................................................................ 76
Sous-section 2 : l’enregistrement hors frontières de la marque conformément à la convention de paris77
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour un enregistrement à l’étranger en vertu de la convention
de Paris ....................................................................................................................... 78
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement à l’étranger en vertu de la convention de Paris ......... 79
Paragraphe 3 : les effets de l’enregistrement selon la convention de Paris ........................................ 81
Sous-section 3 : la comparaison entre les deux procédures de l’extension de la protection de la marque
à l’étranger .................................................................................................................... 82
Paragraphe 1 : la comparaison quant aux conditions d’enregistrement ............................................. 82
Paragraphe 2 : la comparaison au point de vue de la procédure ........................................................ 82
Paragraphe 3 : la comparaison au sujet des effets produits par l’enregistrement .............................. 83
133
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international..............................................................................................................84
Sous-section 1 : Le recours administratif ou l’opposition ......................................................................... 84
Paragraphe 1 : les conditions de l’opposition ...................................................................................... 85
I. Les délais d’opposition ............................................................................................... 85
A. Le délai pour former l’opposition .................................................................................. 85
B. Le délai pour statuer sur l’opposition ........................................................................... 85
II. Les motifs de l’opposition .......................................................................................... 86
Paragraphe 2 : la procédure d’opposition ........................................................................................... 87
Sous-section 2 : la contestation judiciaire de la validité de la marque internationale. ............................. 88
Paragraphe 1 : la nullité de l’enregistrement ...................................................................................... 88
I. Les conditions de la nullité de la marque internationale ........................................... 88
II. Les effets de l’action en nullité de la marque enregistrée internationalement ......... 90
Paragraphe 2 : La revendication de la marque enregistrée ................................................................. 91
I. Les conditions de la revendication de la marque internationale ............................... 91
II. Les effets de l’action en revendication la marque internationale .............................. 93
Paragraphe 3 : la déchéance de l’enregistrement international ......................................................... 93
I. Les causes de la déchéance de l’enregistrement international ................................. 93
II. Les effets de l’action en déchéance de la marque internationale.............................. 95
CHAPITRE II : UNE PROTECTION BIDIMENSIONNELLE DE LA MARQUE A L’ECHELLE INTERNATIONAL : DEFENSE
ADMINISTRATIF ET JUDICIAIRE .............................................................................................. 96
CONCLUSION………………………………………..……………………………………………………………………………………………………120
ANNEXES…………………………………………………………………………………………………………………………………………………..123
BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………………………………………………125
135
B) Référence en langue Arabe ................................................................................................................ 129
C) jurisprudence …………………………………………………………………………………………………………………………………129
136