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REMERCIEMENTS

En guise de reconnaissance, je tiens à présenter mes vifs remerciements à


toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce
mémoire.

Je voudrais tout d'abord adresser toute ma gratitude au directeur de ce


mémoire, Abdallah Marghich, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses
judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion.

Je tiens également à remercier tous les membres du jury pour le temps qu’ils
ont sacrifié pour discuter et juger ce mémoire.

En fin, je saisi l’occasion pour exprimer mes profonds remerciements à mes


parents, ma femme, mes sœurs, mes frères, mes amis, et à toutes les personnes qui
me sont chères, pour tout leur soutien et leurs encouragements continus.

2
Sommaire

SOMMAIRE………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3

ABREVIATIONS………………………………………………………………………………………………………………………………………………4

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………………………………….5

LA PREMIERE PARTIE : LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA MARQUE FACE A LA DIVERSITE DES


INSTRUMENTS JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS ................................................ 13

CHAPITRE I : LA PERSPECTIVE DE LA PIM DANS LE CADRE DE LA PLURALITE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES GENERAUX ET
SPECIAUX......................................................................................................................... 15

Section 1 : Le rôle des instruments juridiques conventionnels généraux dans l’instauration de la


protection internationale de la maque .....................................................................15
Section 2 : La PIM à la lumière des instruments juridiques propres aux marques .....................29
CHAPITRE II : LA PLACE DES INSTRUMENTS INSTITUTIONNELS DANS LA PIM ......................................................40
Section 1 : Le rôle primordial de l’OMPI dans la protection international de la marque ...........40
Section 2 : La place de l’OMC dans la PIM .................................................................................53
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE .......................................................................................................65

LA DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA MARQUE .............. 66

CHAPITRE I : L’ASPECT PROCEDURAL ET JURISPRUDENTIEL DE L’ACQUISITION DU DROIT DE LA MARQUE SUR LE PLAN


INTERNATIONAL ................................................................................................................ 67

Section 1 : les procédures d’acquisition du droit de la marque sur le plan international ..........67
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international..............................................................................................................84
CHAPITRE II : UNE PROTECTION BIDIMENSIONNELLE DE LA MARQUE A L’ECHELLE INTERNATIONAL : DEFENSE
ADMINISTRATIF ET JUDICIAIRE .............................................................................................. 96

Section 1 : les mesures douanières aux frontières .....................................................................96


Section 2 : la pratique jurisprudentielle relative à la PIM contre les atteintes portées par les tiers
................................................................................................................................104
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE .....................................................................................................119

CONCLUSION……………………………………………………………………………………………………………………………………………..120

ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………………………………………………123

BIBLIOGRAPHIE……………… ............................................................................................................................ 125

TABLE DES MATIERES………………………………………………………………………………………………………………………………… 131

3
Abréviations

ADPIC : L’accord sur les aspects de la propriété intellectuelle qui touche au droit
AG : L’assemblée générale
AGCS : L'Accord général sur le commerce des services
Ann. Prop. Ind. : Annales de la propriété industrielle.
BI : Bureau International
Bull : bulletin
C.A : cour d’appel
C.cass : cour de cassation
Cha. Com : chambre commerciale
Com : commercial
Civ : civil
CUP : convention de l’union de Paris
DEIM : demande d’enregistrement internationale de la marque
EIM : enregistrement international de la marque
EUIPO : l’Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle
OAPI : Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle
PMA : pays moins avancés
PIM : protection internationale de la marque
PIBD : Propriété industrielle - Bulletin documentaire
TGI : tribunal de grande instance
Trib : tribunal
USAID : Agence des États-Unis pour le développement international (United States
Agency for International Development)

4
Introduction

La marque occupe actuellement une place importante au sein de l’entreprise, sa valeur


détient une proportion considérable au niveau de son capital et constitue même parfois le «
capital de l’entreprise »1. La marque prend toute son importance lorsqu’elle couvre des produits
ou services qui circuleront d’autant plus facilement que s’accroissent les échanges
internationaux, d’où la nécessité de sa protection à l’international. L’objet de ce mémoire
intitulé « la protection internationale de la marque : droit et pratique » est d’analyser en
profondeur cette notion à travers l’étude de la règlementation et de la pratique internationales
en la matière.

L’utilisation de la marque remonte à une époque très ancienne, ainsi les premières
utilisations sont apparues à l’antiquité chez les grecques, les romains, les phéniciens et les
chinois. Ainsi dans le passé l’artisan avait l’habitude de laisser sa signature sur l’objet qu’il a
façonné, afin de marquer l’individualité de sa conception, en effet l’étude de l’épigraphie
Grecque a montré l’existence d’un nombre important des signatures et des marques gravées sur
divers objets, dont l’origine remonte aux premiers âges de la civilisation Grecque2. Les
signatures apparaissaient sous des formes variées, le plus souvent ces signature se manifestaient
par l’inscription du nom de l’artisan sur l’objet, ou celui du lieu de fabrication ou même des
conditions de fabrication. En outre, les inscriptions avaient pris d’autres formes, il en est ainsi
des figures qui incarnaient un animal, une fleur, une rosace, etc.3, véritable principe de la
marque de fabrique telle qu’elle conçue aujourd’hui. Ces inscriptions marquaient dans ces
époques, divers objets, notamment les poteries, les monnaies, les bagues, les produits de l’art
céramique et les pierres précieuses.

Au moyen âge, la marque a continué d’être utilisée par les commerçants et les fabricants
pour individualiser leurs œuvres dans tous les pays. A cette époque, il y avait une distinction
entre les marques privées (individuelles du fabricant) visant à déterminer sa personnalité et les

1
J.N. KAPFERER, « Les marques, capital de l’entreprise », 4e éd., Éditions d’organisation, Eyrolles, 2007. Cet
auteur relève que « depuis longtemps, les agences de publicité et les directions du marketing s’évertuaient à
répéter que les marques étaient le capital le plus précieux des entreprises. Mais leur litanie tenaient plus de
l’évocation ou de l’incantation », p. 11.
2
P. DUNANT, « traité des marques de fabrique et de commerce des indications de provenance et de mentions de
récompenses industrielles », CH.EGGIMANN & Cie, EDITEURS, Genève, 1898, p. 2.
3
Ibid, p.6.
5
marques publiques (officielles) soumises au contrôle de la réglementation de l’Etat et même
portaient des sceaux et des poinçons officiels de contrôle4.

L’utilisation de la marque dans ces époques avait pour objectif d’indiquer


l’appartenance à un groupe d’artisans par souci de garantir la qualité des produits et même pour
indiquer la provenance du produit, la marque représentait également la signature de l’artisan, à
travers laquelle il confirmait son respect aux règles de la corporation, en outre au moyen âge,
l’apposition de la marque d’artisan était imposé par les statuts de certain corporations5.

Notre étude ne va pas sans donner une définition juridique contemporaine de la marque
au niveau interne et international.

La marque est un signe apposé sur un produit ou accompagnant un produit ou un service et


servant à distinguer les produit (ou services) d’une entreprise6, ce signe peut être composé de
lettres, de chiffres ou d’images.

En outre, l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touche au
commerce7, définit à la marque de fabrique ou de commerce comme étant : « Tout signe, ou
toute combinaison de signes, propre à distinguer les produits ou les services d'une entreprise de
ceux d'autres entreprises sera propre à constituer une marque de fabrique ou de commerce. De
tels signes, en particulier les mots, y compris les noms de personne, les lettres, les chiffres, les
éléments figuratifs et les combinaisons de couleurs, ainsi que toute combinaison de ces signes »,
le grand mérite de cette définition est dès lors d’écarter toutes les conceptions étroites de la
marque fort largement répandues jusqu’il y a peu.

Au Maroc l’article 133 de la loi 17-97 relative au droit de la propriété industrielle donne
une définition très voisine de celle de l’ADPIC, ainsi il la définit comme « un signe susceptible
de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d’une personne
physique ou morale. Et ajoute que les signes qui peuvent constitués une marque sont : les
dénominations sous toute les formes, les signes figuratifs, les signes sonores, et les signes
olfactifs ». Nous notons que cette définition permet d’utiliser les signes sonores et olfactifs

4
Ibid, p.9
5
Voir les statuts de la corporation des orfèvres d’Amiens du 30 juin 1376, notamment les articles 4 et 5 (cité dans
Philippe). DUNANT, op.cit., p.20 et suivants.
6
T. V. Innis, « les signes distinctifs », DE BOECK & LARCIER, Bruxelles, 1997 n° 116
7
L’article 15 de l’accord sur les ADPIC
6
comme marque, la reconnaissance de ces signes comme marque est le fruit de la dernière
réforme de la loi 17-97, qui date de 2006. La marque quelle que en soit sa forme jouit de grande
importance.

L’importance de la marque s’explique par la place notable qu’elle occupe dans la société
de consommation8. Ainsi, la marque une fois connue et répandue, elle constitue le moyen le
mieux indiqué et le plus approprié pour orienter le choix du consommateur9. Aussi, la marque
constitue la source de plusieurs avantages tant pour l’entreprise que pour le consommateur.
Pour l’entreprise, la marque permet de différencier les produits et les services et d’annoncer
leur niveau de qualité par rapport au concurrent. Pour le consommateur, elle permet d’abord
d’identifier l’origine d’un produit, ensuite de réduire les risques et les coûts de recherche10 et
serai également un indice de qualité.

De ce qui précède nous constatons que la marque joue un rôle fondamental dans la vie
économique. En effet, le professeur P. ROUBIER notait déjà en 1952 qu’au milieu d’une
production de biens croissante et d’une économie orientée vers le bon marché, le droit des
marques « constitue une importante garantie de qualité, et par conséquent, il assure un
fonctionnement correct de la liberté économique »11. Le rôle que joue la marque dans la vie
économique justifie la nécessité de sa protection au niveau national qu’au niveau international.

Afin déterminer la nature la protection que jouit la marque il faut déterminer la nature
du droit de la marque. En effet le droit sur la marque est en principe individuel. Il est la propriété
d'une personne unique, personne physique ou morale. Bien entendu, les vicissitudes de la vie
juridique peuvent créer des situations de copropriété d'usufruit ou d'indivision de marques12.

8
Y. BASIRE, op.cit., p.16
9
E.A. El Alami, « droit de marque », Mémoire pour l’obtention de DES de la faculté des sciences juridiques
économiques et sociales, Université Mohamed V, Rabat, p.4.
10
J.N. KAPFERER, op. cit., p.25. «Grâce à leur expérience passée avec le produit et son plan marketing, les
consommateurs identifient celles qui satisfont leurs besoins et celles qui ne le font pas. Les marques leur
permettent ainsi d’accélérer ou de simplifier leurs décisions d’achat.
Si les consommateurs identifient et connaissent une marque, ils n’ont alors plus besoin de réfléchir ou de
s’informer davantage pour acheter le produit. D’un point de vue économique, la marque réduit ainsi leurs coûts
de recherche à la fois sur le plan interne (les efforts de réflexion à fournir) et externe (en termes de prospection».
11
P. ROUBIER, « Le droit de la propriété industrielle », t. 1, Sirey, 1952, n° 18, p. 82.
12
N. Ben Ali, « La lutte contre la contrefaçon des marques Au Maroc », quelle perspective, Mémoire pour
l’obtention de DESA faculté de sciences juridiques économiques et sociales de Fès, 2008, p.5
7
Le droit de la marque qu’il soit individuel ou en copropriété et en tant que droit de
propriété est par nature un droit exclusif. Ce caractère résulterait « implicitement, de
l’attribution au propriétaire de l’ensemble des prérogatives que conjoint la pleine propriété»13,
l’exclusivité du droit de la propriété permet à son titulaire de bénéficier de toutes les
prérogatives qui y sont attachées. L’exclusivité permet de considérer que le propriétaire est le
seul à pouvoir accomplir sur la chose les actes qui constituent les attributs du droit de propriété.
Autrement dit, le propriétaire bénéficie d’un monopole d’exploitation de certains biens
immatériels crées par l’esprit, c'est-à-dire qu’il est le seul à pouvoir jouir et disposer ou non de
la chose dont il est propriétaire.

Pour certains auteurs14, l’exclusivisme est la faculté d’exclure les tiers de toute
participation à l’usage, à la jouissance, ou à la disposition de sa chose, et de prendre, à cet effet,
toutes les mesures qu’il juge convenables.

Le caractère exclusif du droit de la propriété, permet donc, au titulaire du droit de


propriété d’une part, de bénéficier seul, des prérogatives inhérente à son bien, et d’autre part
d’interdire l’usage ou l’exploitation de ce droit par autrui et de se défendre contre tout usage
ou exploitation non autorisés, d’où la nécessite de la protection de ce droit. En matière de
marque, la protection du titulaire du droit à vis-à-vis les atteinte portées à ce droit par les tiers
prendre deux formes distinctes : l’action en revendication et l’action en contrefaçon.

L’action en revendication, si jamais elle aboutit, elle permet au revendiquant de


subroger rétroactivement dans les droits de l’usurpateur, ainsi le revendiquant est réputé être
propriétaire à partir de la date d’enregistrement de la marque. C’est un moyen d’exclure les
tiers, ce qui confirme que le droit de marque a un caractère exclusif.

Quant à l’action en contrefaçon, elle permet de sanctionner les atteintes au droit du


titulaire de la marque. La contrefaçon est une atteinte à un droit de la marque. Elle comprend
toutes les atteintes illégitimes au droit exclusif d’une marque15. La contrefaçon trouble le

13
G. CORNU, « Droit civil. Les biens, Montchrestien », 13e éd, Coll. Domat droit privé, 2007, n° 30, p. 71.
14
C. AUBRY ET C.RAU, « Droit civil français », t. II, 7ème éd. par P. ESMEIN, Litec, 1961, n° 143, p. 240 ;
V. également, G. BAUDRY-LACANTINERIE & M. CHAUVEAU, Traité théorique et pratique de droit
civil. Des biens, Paris, Librairie de la société du recueil général des lois et des arrêts, 2e éd., 1899, n° 200, p.
151
15
Y. BASIRE, « les fonctions de la marque essai sur la cohérence du régime juridique d’un signe distinctif »,
thèse du doctorat de l'Université de Strasbourg, école doctorale de droit, science politique et histoire, 6
décembre 2011, n°175, p.145.
8
titulaire du droit de jouir d’une exploitation exclusive de marque et apparaît comme une
contestation de l’exclusivité dont jouit le titulaire du droit. A ce sujet l’action en contrefaçon
vise à sanctionner l’atteinte à un droit privatif, ainsi « Elle tend à rétablir le titulaire du droit
dans l’intégralité de son monopole, à faire cesser l’usurpation et à la sanctionner »16.
Autrement dit, l’action en contrefaçon s’exerce pour faire cesser le trouble, l’usurpation.

Le droit de la marque, comme droit exclusif, permet à son titulaire, d’une part de
bénéficier d’un véritable monopole d’exploitation et d’une exclusivité économique sur son
bien, et d’autre part, de disposer d’actions permettant d’exclure les tiers.

On ne peut parler de l’exclusivité du droit de la marque que si ce droit est acquis d’une
manière légitime.

L’acquisition du droit de la marque, dans le monde se réalise selon deux modes


différents. Ainsi il existe un système d’acquisition basé sur l’enregistrement, alors que l’autre
tient compte de l’usage de la marque.

Le système d’enregistrement : dans un ce système, le droit de la marque ne s’acquiert


qu’à travers une procédure d’enregistrement de la marque, dont le titulaire souhaite de protéger
sur un territoire donné, cela implique l’accomplissement de certaines formalités et le paiement
de quelques taxes. Ce système se subdivise à son tour en deux sous-systèmes, étant donné que
certains pays appliquent un examen de la marque avant l’enregistrement, alors que d’autres
procèdent à son enregistrement sans examen préalable. Ce dernier système est répandu dans
plusieurs pays francophone y compris le Maroc.

La plus part des pays appliquent un examen plus ou moins rigoureux du signe avant
l’enregistrement, et cela dans le but de chercher la disponibilité du signe et de vérifier son
caractère distinctif. La rigueur de l’examen est souvent complétée par des distorsions
socioculturelles ou religieuses voire politique.

Pour les pays qui rejettent l’examen, l’enregistrement de la marque est effectué sans
examen administrative préalable, la distinctivité et la disponibilité du signe utilisé comme

16
F. POLLAUD-DULIAN, « Le droit d’auteur », Economica, Corpus droit privé, 2005, n° 83, p. 47
9
marque, feront l’objet d’un débat ultérieur devant les tribunaux17. Le principe de l’entrée libre
sans examen, aboutit à donner une apparence de droit à des marques sans valeur, ce système
permet souvent à une entreprise d’enregistrer sa marque au niveau nationale sans problème,
toutefois, lorsqu’elle désire étendre sa marque à l’étranger, elle pourra s’exposer au refus de
l’enregistrement de celle-ci.

Le système d’usage : dans les pays qui appliquent ce système, le droit de la marque
s’acquiert par l’usage et même sans dépôt et s’il existe, son caractère est seulement déclaratif
du droit. En d’autres termes, la marque est protégée dès lors qu’elle est utilisée.

La protection de la marque par l’usage est largement répandue dans les pays anglo-
saxons, ainsi ces pays font prévaloir le fait sur le droit, en acceptant de protéger la marque
d’usage indépendamment de tout dépôt.18

Aujourd’hui, le système d’acquisition par usage s’estompe en faveur du système


d’enregistrement qui l’emporte pour les raisons suivantes : d’une part, on assiste désormais à
l’extension du commerce et au développement des communications19, ainsi les concurrents
entrant en ligne de compte ne sauraient connaître, par le simple emploi, l’existence des marques
adoptées par autrui, et d’autre part, la multiplication et la diversification des produits aboutit
à l’adoption de la même marque par plusieurs personnes. De ce fait, la protection de la marque
relève actuellement du système de l’enregistrement, grâce auquel le public est informé du droit
protégé.

La protection de la marque a commencé depuis longtemps, ainsi les premiers textes


sanctionnant les atteintes au droit de la marque remontent au moyen âge. En effet, à cette époque
la contrefaçon et la falsification de la marque constituaient des actes punissables, le système de
répression institué au 16ème siècle par les règlements et les ordonnances, a connu une sévérité
des peines pour sanctionner les atteintes au droit de la marque. Ainsi les sanctions allaient de
l’exclusion du métier jusqu’ à la pendaison20. La législation moderne de la protection de la

17
B. NOLDE, « la clause de la nation la plus favorisée et les tarifs référentiels », Recueil Des Cours, Collected
Courses 1932, Volume 39 Par Académie De Droit International De La Hay p 491 sur Google livre consulté le
06/01/ 2016 lien :
« https://books.google.co.ma/books?id=KL6DBRG5_a4C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false »
18
F. WAGRET et J.M. WAGRET, « Brevets d'invention, marques et propriété industrielle »,
(Que sais-je ?, n° 1143), PUF, Paris, 1998, p 109
19
S.P. Ladas, « la protection internationale de la propriété industrielle », De Boccard, Paris, 1933, n°331.
20
P. DUNANT, op.cit., p.32.
10
marque en France21 a commencé au 19ème siècle, la législation en la matière a continué de se
développer, de s’enrichir par les apports de la jurisprudence jusqu’à l’élaboration du Code
français de la propriété intellectuelle. Au Maroc le premier texte régissant la marque étant le
dahir du 21 chaâbane 1334(23juin1916) relatif à la protection de la propriété industrielle, ce
texte qui n’était en vigueur que dans l’ex-zone française du Maroc, s’inspirait largement de la
législation française ainsi que des conventions internationales auxquelles le Maroc a adhéré.
Aujourd’hui, le droit de la marque à côté des autres droits de la propriété industrielle se trouve
régi par la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle.

Etant donné que, les lois nationales relatives à la protection de la marque n’ont d’effet
que sur un territoire limité du fait du principe de la territorialité du droit de la marque, la
protection de la marque s’étend à l’ensemble du territoire couvert par l’enregistrement de la
marque et inversement le droit né du dépôt ne s’étend pas au-delà de ce territoire22. Ainsi,
chaque pays disposait de ses propres règles pour enregistrer et défendre la marque dans la limite
de son territoire. En outre, les anciennes législations opéraient une distinction entre les
nationaux et les étrangers, en effet, ces derniers ne disposaient pas du droit pour enregistrer
leurs marques hors de leur territoire national, exception faite pour certains pays comme
l’Angleterre, la Holland et l’Espagne qui accordaient ce droit aux étrangers.

Comme nous avons vu en haut, la protection de la marque était limitée au territoire de


son enregistrement. Tenant compte de la mondialisation et de l’accroissement des échanges
internationaux des marchandises et des services, on s’est rendu compte de la vocation
internationale de la marque, dans la mesure où elle est appelée à accompagner le produit ou le
service qui circuleront d’autant plus facilement que s’accroissent les moyens de transports et
des échanges internationaux23. De ce fait, une protection de la marque sur le plan international
est devenue nécessaire. Ainsi, dès le 19ème siècle, la nécessité d’une protection internationale
s’est fait sentir dans le domaine de la propriété intellectuelle, ce qui a conduit à la conclusion
de plusieurs conventions internationales en la matière. La première convention conçu pour
traiter la protection des marques à l’étranger a été la convention de l’union de Paris de 10 Mai
1883 relative à la protection de la propriété industrielle, entrée en vigueur en 1884, le deuxième

21
Le décret 11 juin 1809 attribuant aux conseils de prud’hommes des compétences étendues en matière de
marques. Et les sanctions contre les contrefacteurs édictées par le Code pénal français de 1810.
22
T.V. INNIS, « les signes distinctifs », Larcier, Bruxelles, 1997, n°429.
23
Ibid.
11
traité en la matière est l’arrangement de Madrid relatif à l’enregistrement international de la
marque conclut en 1891. Ces conventions ou traités faisaient l’objet de reformes consécutives,
et sont signées par la plupart des pays du monde y compris le Maroc. Le système établit au
19ème constitue la base juridique de la protection internationale de la marque et malgré sa
pertinence, on n’a pas économisé les efforts pour l'achever, ainsi, à la fin du 20ème siècle, on a
adopté un accord sur les aspects des droits de la propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC), dont la mise en œuvre relève de l’OMC et de l’OMPI.

Face à la diversité des systèmes juridiques nationaux relatifs à la protection de la


marque, il est légitime de se poser certaines questions relativement à la protection internationale
de la marque, et plus particulièrement celles qui suivent :

Quel est le contenu des traités en matière de protection internationale de la marque ?

Quelles sont les modalités de la mise en œuvre de la protection internationale de la marque ?

Quelle est la procédure poursuivie pour assurer cette protection ? Et quelles sont les
intervenants dans cette procédure ?

Quels sont les moyens de défense internationale de la marque ?

Quelles sont les limites de cette protection internationale ?

Pour répondre à ces questions nous adopterons le plan suivant :

La première partie : la protection internationale de la marque face à la diversité


des instruments juridiques et institutionnels.

La deuxième partie : à la mise en œuvre de la protection internationale de la


marque.

12
La première partie : la protection internationale de la marque face à la
diversité des instruments juridiques et institutionnels
Au 19e siècle, et avant la conclusion de toute convention en matière de propriété
industrielle, le besoin de la protection internationale de la marque (dénommé ci-après PIM)
était senti. Un tel besoin a été justifié d’une part, par la difficulté extrême, à cet époque,
d’obtenir une protection de la marque hors des frontières du territoire national des pays à cause
de la multiplicité des systèmes juridiques nationaux ; et d’autre part, par la mondialisation de
la marque grâce à l’accroissement des échanges internationaux et le développement des moyens
de transport et de communication.

Pour répondre à ce besoin accru, l’idée de la conclusion d’une convention internationale


protégeant les droits de propriété industrielle est née à l’occasion de la conférence internationale
de Paris de 1878 précédée par la réunion d’une conférence diplomatique pour déterminer le
cadre juridique de la propriété industrielle. Cette conférence a incité, d’abord, le gouvernement
français, en 1880, à préparer un texte initial proposant la constitution d’une union internationale
de la propriété industrielle et à inviter plusieurs pays à Paris à participer à la discussion de ce
texte. Ensuite, la conférence de Paris qui s’est tenue le 20 mars 1883 en présence de 11 Etats24
a donné naissance à « la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle »
appelée aussi « convention de l’union de Paris ». Cette convention a instauré les fondements
juridiques de la propriété industrielle y compris le droit de la marque. Puis, à l’occasion de la
conférence de Rome de 1886 relative à la révision de l’union de Paris, une volonté de la création
d’un régime international de l’enregistrement de la marque s’est manifestée chez les
représentants de quelques pays membres de l’union de Paris, ce qui a conduit, enfin, à la tenue
de la conférence de Madrid de 1891 qui avait pour but la conclusion de l’arrangement de Madrid
relatif à l’enregistrement international de la marque.

Ce système juridique relatif à la PIM établi à la fin du 19e siècle a subi plusieurs
modifications pour s’adapter à l’évolution commerciale et économique, et a été complété par
d’autres conventions en la matière. En effet, après un siècle environ de la conclusion des
premières conventions en ce domaine, le protocole de Madrid pour l’enregistrement

24
Ces Etats sont : la Belgique, le Brésil, France, Espagne, Guatemala, Italie, Pays-Bas, Portugal, Salvador, Serbie,
Suisse

13
international de la marque a été signé en 1989 avait pour finalité la suppression des obstacles
d’adhésion au système international d’enregistrement de la marque, en incitant les grandes
puissances économiques à rejoindre ce système. Aussi, vu l’importance des droits de la
propriété intellectuelle dans le commerce mondial, ces droits sont intégrés dans le système
commercial multilatéral à travers l’adoption de l’ADPIC en tant qu’accord géré par l’OMC.

Cette évolution du cadre juridique de la protection de la marque a été accompagnée par


la création d’institutions internationales qui encadrent le système de propriété intellectuelle.
Ainsi, en 1967, l’OMPI a remplacé le « Bureau International Réuni ». L’année 1996 a abouti à
la création de l’OMC ayant comme mission la protection des droits de propriété intellectuelle
qui touchent au commerce.

Donc, l’étude de la PIM passe nécessairement par l’évaluation du cadre juridique


conventionnel international en la matière (chapitre 1), et la définition du rôle des institutions
concernées (OMPI et OMC) dans la PIM (chapitre2).

14
Chapitre I : La perspective de la PIM dans le cadre de la pluralité des
instruments juridiques généraux et spéciaux

Les premières règles conventionnelles élaborées en matière de la PIM remontent à la fin


19éme siècle. Ainsi la première convention signée en la matière est celle de l’union de Paris
(dénommé ci-après CUP), en effet cette convention a instauré les règles de base en matière de
propriété industrielle. Ensuite, et après quelques années, un nombre de pays membres de la
CUP ont adopté un traité spécifique aux marques, à savoir l’arrangement de Madrid relative à
l’enregistrement international de la marque. En outre, au cours de 21eme siècle le « paysage
juridique »25 de la propriété industrielle, a bien changé sous l’influence de l’évolution
technologique et le développent des échanges commerciaux internationaux. Cette évolution a
conduit, d’une part, à la révision des conventions conclus en la matière et d’autre part, à la
conclusion d’autres conventions générales couvrant l’ensemble des droit de la propriété
industrielle et l’adoption des conventions spécifique à la marque.

Donc la protection de la marque au niveau international est caractérisée par l’existence


d’un dualisme du régime conventionnel régissant ce domaine, ainsi cette protection est assurer
d’une part par des instruments juridiques généraux visant l’ensemble des droits de propriété
industrielle et d’autre part, par des règles propres à la marque.

Pour évaluer l’impact de la pluralité de ces instruments juridiques sur la perspective de


la PIM, nous allons traiter dans « la section 1 » le rôle des instruments juridiques généraux
internationaux dans la protection de la marque au niveau internationale, et dans « la section 2 »
nous allons traiter la PIM à la lumière des instruments juridiques propres aux marques.

Section 1 : Le rôle des instruments juridiques conventionnels généraux dans


l’instauration de la protection internationale de la maque

La convention de l’union de Paris a instauré les fondements juridiques de la PIM (sous-


section 1), qui sont adoptés par les pays membres de cette convention. Ensuite ces bases
juridiques sont consolidées par des règles contraignantes visant à assurer le respect des règles

25
J-L. PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « droit de la propriété industrielle », 2é éd, Litec, Paris, 2001,
n°964.
15
substantielles existantes en matière de propriété intellectuelle via la conclusion de l’Accord sur
les ADPIC (sous-section 2).

Sous-section 1 : la PIM à la lumière de la convention de l’union de paris relative à


la propriété industrielle

La convention de l’union de Paris pour la protection de la propriété industrielle, signée


le 10 Mai 1983. Actuellement administré par l’Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle (OMPI), est le premier traité multilatéral couvrant l’ensemble des droits de
propriété industrielle26 : brevet d’invention, dessins et modèles, marques de fabrique,
indications géographiques. Cette convention a fait l’objet de plusieurs révisions, dont la
dernière était à Stockholm en 1967. Le Maroc est devenu partie à cette convention le 30 juin
1917.

La convention de l’union de Paris revêt une importance considérable du fait de son


contenu qui couvre l’ensemble des droits la propriété industrielle. Cette importance est
confirmée par le nombre des Etats qui y sont parties (176 Etats27 ) soit la quasi-totalité des Etats
du monde. Ces Etats forment une union appelle union de Paris « l’institution de l’union de Paris
signifie que les pays adhérents forment fictivement un territoire unique pour l’application de la
convention »28. Ainsi sont ressortissants de l’union, plus les ressortissant des pays adhérents,
les ressortissant des pays non adhérant mais qu’ils aient dans un pays membre soit, leur domicile
soit, leur établissement industriel ou commercial effectif et sérieux29.

La convention de l’union de Paris comporte deux séries de dispositions : les premières


concernent des principes généraux applicables à tous les droits de propriété industrielle (A).
Les secondes instituent un système d’harmonisation concernant chaque catégorie des droits de
propriété industrielle et parmi lesquels figurent les marques. Pour les règles d’harmonisation
nous limitons notre étude aux règles spéciales s’appliquant à la marque dans la CUP(B).

26
J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « Le droit des marques », Dalloz, Paris, 1997, p.101.
27
Statistique du 14 octobre 2016 sur le site de l’OMPI consulté le 20/10/2016
http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/paris.pdf
28
J. Azema et J-C. Galloux, « droit de la propriété industrielle », 7éme édition, Dalloz, Paris, 2012 p.51.
29
Article 3 de la convention de l’union de Paris.
16
Paragraphe 1 : Les règles communes des droits de propriété industrielle
s’appliquant à la marque

I. Le traitement national

Ce principe est fort important et constitue une base de l’Union. Ainsi et en vertu de
l’article 2, alinéa 1er, « Les ressortissants de chacun des pays de l’Union jouiront dans tous les
autres pays de l’Union, en ce qui concerne la protection de la propriété industrielle, des
avantages que les lois respectives accordent actuellement ou accorderont par la suite aux
nationaux, le tout sans préjudice des droits spécialement prévus par la présente Convention ».
Cette disposition permet donc d’assimiler les unionistes aux nationaux. En conséquence tout
unioniste bénéficie dans tous les pays de l’union des mêmes droits que ce pays réserve aux
nationaux30. Autrement dit chaque membre s’engage à traiter les ressortissants des autres pays
membres de la même façon que ses propres ressortissants.

Cette règle interdit à chaque pays membre d’exiger aux ressortissants des autres pays
membres des conditions plus difficiles que celles imposées à ces nationaux. Donc la CUP
consacre l’égalité du traitement entre les unionistes et les nationaux31. Ainsi par exemple, le
Maroc et la France sont membres tous deux à la CUP : de ce fait un ressortissant français peut
obtenir et défendre ses droits de marque au Maroc dans les mêmes conditions que le ferait un
Marocain, et aussi se trouve naturellement soumis aux mêmes obligations imposées au
Marocain. Ici le droit d’unioniste écarte toute condition de réciprocité32.

Pour mettre en évidence l’intérêt de ce principe de l’égalité de traitement, il suffit


d’imaginer la situation des ressortissants d’un pays non adhérant à la CUP ,à l’égard desquels
le Maroc peut appliquer des conditions discriminatoires, plus strictes que celles applicables aux
nationaux, ainsi par exemple une condition de résidence au Maroc ou le paiement d’un
cautionnement ou une condition de réciprocité pourra être exigée.

Ce principe de l’égalité de traitement essaie de réduire les inégalités entre les législation
de différents pays membres à la CUP pour la protection de la propriété industrielle, d’abord en

30
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., p.52
31
Ibid.
32
P. ROUBIER, « le droit de la propriété industrielle », T1, Ed libraire du Recueil Sirey, 1952, p.240
17
les invitant à compléter leurs propres législations, puis surtout en établissant un minimum de
règles de fond uniformes.

A noter que le Maroc a intégré ce principe dans sa législation relative à la propriété


industrielle et plus précisément dans l’alinéa 1 de l’article 3 de la loi 17-97 qui dispose « Les
ressortissants de chacun des pays faisant partie de l'Union internationale pour la protection de
la propriété industrielle jouissent de la protection des droits de propriété industrielle prévus
par la présente loi sous réserve de l'accomplissement des conditions et formalités qui y sont
prévues ».

Bien que élémentaire, le principe du traitement national présente une grande importance
pour la protection international de la propriété industrielle en général et de la marque en
particulier.

Mais ce principe ne peut pas accorder une protection suffisant lorsqu’une législation
interne d’un pays membre est insuffisamment protectrice de la marque. De ce fait ce principe
est renforcé par un autre et qui est le droit de priorité.

II. Le droit de priorité

L’article 4 de la CUP33 prévoit une règle de grande importance pratique34, c’est le droit
de priorité de l’unioniste. Ainsi un ressortissant unioniste, qui a pour la première fois procédé
au dépôt régulier de sa marque dans un pays l’Union, dispose d’un délai de six mois, à compter
de la date de ce dépôt, pour demander la protection du même signe dans les autres pays de
l’Union. Ce délai s’appelle délai de priorité. En effet l’article 4.B de la CUP, précise que « le
dépôt ultérieurement opéré dans l’un des autres pays de l’Union, avant l’expiration de ces délais
ne pourra être invalidé par des faits accomplis dans l’intervalle, soit, notamment, par un autre
dépôt, (…) par l’emploi de la marque, et ces faits ne pourront faire naître aucun droit de tiers ni
aucune possession personnelle ». Le mécanisme de la priorité repose juridiquement sur la
fiction35. Si ces actes accomplis dans ce délai, notamment les dépôts effectués par des tiers, ne

33
L’article 4.A.1 de la CUP précise que « Celui qui aura régulièrement fait le dépôt d’une demande de brevet
d’invention, d’un modèle d’utilité, d’un dessin ou modèle industriel, d’une marque de fabrique ou de commerce,
dans l’un des pays de l’Union, ou son ayant cause, jouira, pour effectuer le dépôt dans les autres pays, d’un
droit de priorité pendant les délais déterminés ci-après ».
34
J. Passa, « droit de la propriété industrielle », Marques et autres signes distinctifs dessins et modèles, Tome I,
L.G.D.J, Paris, 2009.
35
Ibid.
18
peuvent affecter les dépôts réalisés sous le bénéfice de la priorité, c’est parce que ceux-ci ont
fictivement la date du dépôt initial qui leur sert de base36.

Le point de départ du délai de priorité commence à courir à partir de la date de la


première demande d’enregistrement de la marque dans un pays membre de la CUP37. Cette date
sert de base de ce délai, sous réserve des dispositions de l’article 4 C, §4. La revendication de
la priorité est subordonnée à la régularité du dépôt de base. Mais ce dépôt doit
seulement « établir la date à laquelle la demande a été déposée dans le pays en cause, quel que
soit le sort ultérieur de cette demande »38. Donc il n’est pas nécessaire que le dépôt initial soit
susceptible de donner lieu à l’enregistrement de la marque.

Le titulaire du droit de priorité perd ce droit lorsqu’il n’a profité de ce délai pour la
déposer sa marque dans les autres pays de l’Union. En effet, les dépôts effectués par les tiers
pendant ce délai constitueront des antériorités opposables39. Evidemment, si le dépôt n’est pas
effectué par un tiers pendant ce délai, le titulaire de la marque conserve la possibilité de la
déposer à sa date dans tous les pays de l’union après l’écoulement de délai de priorité. Il s’agira
alors d’une marque totalement indépendante, n’ayant plus aucun rapport avec la marque
originaire40.

Pour les formalités requis pour bénéficier du droit de priorité sont déterminées par
l’article 4.D de la CUP. Ces formalités sont au nombre de deux :

- D’abord, une déclaration formulée par le demandeur du titre correspondant par


laquelle demande explicitement la priorité, cette formalité étant obligatoire.
- Puis, la justification de la première demande, cette dernière formalité étant
facultative que certaines les lois nationales peuvent l’exiger.

36
J. Passa, « droit de la propriété industrielle », Tome I Marques et autres signes distinctifs, dessins et modèles,
2e éd, LGDJ, Paris, 2009, n° 575
37
J-J. BURST., et A. CHAVANNE., « Droit de propriété industrielle », 5émé édition, 1998, n°1282.
38
Article 4A§3 de la CUP.
39
A. CHAVANNE et J-J Burt, op.cit., n° 1282
40
Ibid.
19
En droit Marocain, le législateur exige les deux formalités41, en précisant pour la
deuxième que le premier dépôt doit être justifié dans un délai de quatre mois courant à compter
de la date d’expiration du délai de la priorité la plus ancienne.

En somme, le droit de priorité de l’unioniste permet donc au déposant de disposer d’un


délai pour organiser la protection internationale de sa marque.

A côté de ces principes généraux guidant la protection internationale de la propriété


industrielle en général au sein de la CUP, existe des règles propres à la marque permettant de
renforcer sa protection à l’échelle internationale.

Paragraphe 2 : Les règles spécifiques à la marque dans la convention de Paris

Il s’agit de règles d’harmonisation du droit substantiel des marques que les pays
membres doivent transposer dans leurs droits internes. Sont des règles minimales imposées par
la CUP aux pays de l’Union. Ces règles concernent certaines conditions de protection, le
problème d’utilisation de la marque, l’Independence de la marque, et d’autres relatives à la
marque de service et la marque notoire.

I. Les conditions de la protection de la marque

La CUP dans son article 6 ter permet au pays de l’union d’interdire l’utilisation de
certains signes officiels, il s’agit des armoiries, drapeaux et autres emblèmes, signes et poinçons
officiels de contrôle et de garantie des Etats de l’Union ou des organisations internationales
intergouvernementales, tel que ONU, FAO, OMC, etc.

Pour les emblèmes des Etats non membres de l’union ou de OMC, leur utilisation n’est
pas interdite par la convention. Néanmoins leur usage à titre de marque peut être considéré
comme contraire à l’ordre public, en conséquent sera sanctionné par les tribunaux42.

La communication des listes des signes, dont les Etats de l’Union entendent que leur
interdiction soit assurée, se fait par l’intermédiaire de L’OMPI. Ces listes sont tenues à la

41
L’art 8 de la loi 17-97 relative à la propriété industrielle
42
A. CHAVANNE et J-J Burst, « droit de la propriété industrielle », 5 e éd, Dalloz, Paris, 1998, n° 1286.
20
disposition du public. Les signes communiqués à l’OMPI peuvent faire l’objet des objections
dans un délai de 12 mois par les Etats qui estiment que ces signes ne méritent pas la protection.

II. L’Independence de la marque

La conception unitaire de la marque a dominé dans l’Union pendent longtemps. En effet,


le sort de la marque, dans les autres pays de l’Union autre que le pays d’origine de
l’enregistrement initial, était lié à son sort à ce pays. Ainsi l’annulation ou le non renouvèlement
de la marque d’origine affectait la validité de la marque dérivée dans les autres pays de l’Union.
Autrement dit, la marque originaire serve en quelque sorte de support nécessaire de la marque
dérivée43.

Le caractère unitaire de la marque pose des problèmes sur le plan économique. Parce
que dans certains cas il arrive qu’une marque perde sa compétitivité dans le pays d’origine,
alors son utilisation est très favorable dans les autres pays de l’Union.

La solution à ce problème a été apportée par la conférence de Lisbonne en 1958, qui a


opta pour la reconnaissance du principe de l’indépendance de la marque44. Et depuis, ce principe
a été intégré dans l’article 6 de la CUP qui dispose que « Les conditions de dépôt et
d’enregistrement des marques de fabrique ou de commerce seront déterminées dans chaque
pays de l’Union par sa législation nationale ». Ensuite il précise qu’une marque déposée par un
ressortissant Unioniste dans un pays de l’Union ne pourra être refusée ou invalidée pour le motif
qu’elle n’aura pas été déposée, enregistrée ou renouvelée au pays d’origine. En conséquence,
une fois enregistrée dans un pays de l’Union la marque est alors indépendante de celle d’origine
ou des marques enregistrées dans les autres pays de l’Union45. Autrement dit, chaque
enregistrement est considéré comme indépendant des autres dans les pays de l’union en ce qui
concerne les effets de l’annulation, de la déchéance du droit la marque ou de la durée de sa
protection46.

43
A. CHAVANNE et J-J Burst, « droit de la propriété industrielle », 5e éd, Dalloz, Paris, 1998, n° 1284.
44
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°637
45
A. CHAVANNE et J-J Burst, op.cit., n° 1284
628 ‫ الملكية الصناعية ولتجارية ص‬،‫فؤاد معالل‬46
21
III. L’enregistrement de la marque telle quelle

Le principe de l’enregistrement de la marque telle quelle est prévu par l’article 6


quinquies A de la CUP47, ce principe concerne seulement la marque à l’exclusion des autres
droits de propriété industrielle. Ce principe constitue une dérogation à la compétence dévolue
aux législations nationales pour déterminer les conditions de l’enregistrement de la marque. En
vertu de ce principe, la marque née dans un pays continue à être dominée par la loi de ce pays
et échappe aux exigences formulées par la loi du pays d’importation en ce qui concerne les
prescriptions qui, dans le pays d’importation, limitent le libre choix des signes susceptibles de
servir de marque48.

On déduit de ce qui précède, qu’un étranger unioniste sera traité plus favorablement que
le national. Ainsi les signes qui ne peuvent faire l’objet de dépôt par le national, peuvent être
enregistré par un unioniste.

L’application de ce principe n’est pas systématique. En effet la marque importé peut


faire l’objet d’un refus dans trois situation citées par l’art 6 quinquies B49 :

- La première, c’est le cas où la marque importée est contre la morale ou l’ordre public
du pays d’accueil.
- La deuxième, c’est le cas où la marque est de nature à porter atteinte à des droits
acquis des tiers dans le pays où la protection est réclamée.
- La dernière cause de refus c’est le cas où la marque est non distinctive.

47
Art 6quinquies « Toute marque de fabrique ou de commerce régulièrement enregistrée dans le pays d’origine sera
admise au dépôt et protégée telle quelle dans les autres pays de l’Union, sous les réserves indiquées au présent
article.»
48
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°662
49
Les marques de fabrique ou de commerce, visées par le présent article, ne pourront être refusées à
l’enregistrement ou invalidées que dans les cas suivants :
1. lorsqu’elles sont de nature à porter atteinte à des droits acquis par des tiers dans le pays où la protection est
réclamée ;
2. lorsqu’elles sont dépourvues de tout caractère distinctif, ou bien composées exclusivement de signes ou
d’indication pouvant servir, dans le commerce, pour désigner l’espèce, la qualité, la quantité, la destination, la
valeur, le lieu d’origine des produits ou l’époque de production, ou devenus usuels dans le langage courant ou
les habitudes loyales et constantes du commerce du pays où la protection est réclamée;
3. lorsqu’elles sont contraires à la morale ou à l’ordre public et notamment de nature à tromper le public. Il est
entendu qu’une marque ne pourra être considérée comme contraire à l’ordre public pour la seule raison qu’elle
n’est pas conforme à quelque disposition de la législation sur les marques, sauf le cas où cette disposition elle-
même concerne l’ordre public.
22
IV. La marque notoire

La marque notoire est une marque connue au grand public, appelée aussi marque haute
renommée. Au sens de l’article 6 bis de la CUP la notoriété résulte d’une connaissance qui
dépasse celle qu’en a la branche industrielle en cause 50 que ce soit le fruit d’une ancienneté, de
qualité du produit ou d'une technique de lancement ou publicitaire. En droit, une marque est
qualifiée notoire lorsqu’elle dépasse le cercle professionnel et est connue d’une large fraction
de public51.

La CUP assure une protection propre à la marque notoire. En effet l’article 6 bis interdit
d’enregistrer ou protéger une marque notoire appartenant à un tiers pour les produits semblables
ou similaires, en plus cet article accord au titulaire de la marque notoire un délai de cinq ans au
minimum pour réclamer la radiation d’une telle marque. Lorsque marque a été enregistrée ou
déposée de mauvaise foi, le déposant ne peut pas invoquer aucun délai52.

L’idée du législateur unioniste étant qu’il est injuste qu’une marque notoire, du fait du
principe de la territorialité, puisse être usurpée et appropriée indument par d’autres personnes
dans d’autres pays où le dépôt de ladite marque notoire n’a pas été réalisé, alors qu’il s’agit
d’une marque très connue et très éprouvée par le public53.

V. Les autres règles propres à la marque dans convention Paris

Les marques de service : depuis la conférence de révision de la CUP de Lisbonne en


1958, les Etats de l’Union ont le devoir de protéger les marques de service54.

L’Independence de la marque par rapport à son objet : l’art 7 de la convention


précise que la nature du produit sur lequel une marque est apposée n’empêche pas
l’enregistrement de cette marque dans un pays où la commercialisation de ce produit est
interdite (ex : la commercialisation de l’alcool dans certains pays islamiques). Le dépôt de la
marque portant sur ce produit doit être permis afin de sauvegarder les droits éventuels du

50
A. Braun et E. Cornu, « précis des marques », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004, n°642
51
Ibid.
52
L’article 6bis.3 de la CUP.
53
E.A. El Alami, op.cit., p 30
54
L’art 6sexiés de la CUP.
23
déposant notamment en cas de changement dans législation de ce pays et permettra par suite la
commercialisation de ce produit.

La protection temporaire aux expositions : au sens de l’article 11 de la CUP, les pays


de l’Union doivent accorder une protection temporaire des marques de fabrique ou de
commerce portées sur les produits exposés officiellement sur leurs territoires.

En guise de conclusion, la convention de la CUP constitue la pierre angulaire de la


protection de la propriété industrielle en général et des marques en particulier. En effet elle est
considérée comme une constitution internationale en matière de la propriété industrielle, de
laquelle les lois nationales des pays unionistes s’inspirent pour protéger la propriété industrielle.

En dépit de l’importance considérable de la CUP, elle n’arrive pas à assurer une PIM
efficace à cause de l’insuffisance de ses principes et règles. De plus la convention ne tend pas
à unifier les lois des pays Unionistes en matière de propriété industrielle, mais seulement à
apaiser les conflits entre eux.

Sous-section 2 : La PIM dans le cadre de l’accord sur les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)

L’OMC est une organisation internationale qui a pour mission d’assurer la libéralisation
du commerce international et le règlement des conflits commerciaux en s’efforçant à réduire
les obstacles au libre-échange et à aider les pays à régler leurs conflits commerciaux. L’OMC
est devenue le troisième pilier à côté de la banque mondiale et fond monétaire international
pour la direction de l’économie mondiale.

Au sein de l’OMC se trouve les accords commerciaux qui constituent les instruments
juridiques de l’OMC. Parmi ces accords on trouve l’accord sur les aspects des droits de
propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) « en anglais (TRIPS) Trade-
related aspects of intellectual property rights », négocié au cours du Cycle d'Uruguay, qui s'est
tenu de 1986 à 1994. En effet cet accord a introduit pour la première fois des règles relatives à
la propriété intellectuelle dans le système commercial multilatéral55. L’inclusion de la propriété
industrielle dans le système de l’OMC trouve sa justification dans des raisons économiques

55
Propriété intellectuelle : protection et respect des droits, https://www.wto.org/ consulté le 11/07/2016 à19h12.
24
variées. D’abord, les droits de propriété intellectuelle font l’objet direct du commerce, en suite
et surtout, une part important des services et des produits échangés sur le plan international
contiennent des éléments relevant de la propriété intellectuelle.

L’ADPIC constitue une importante et vaste convention internationale dans le domaine


des droits de la propriété intellectuelle. Il établit des règles couvrant l’ensemble des droits de
propreté intellectuelle et tend à harmoniser et renforcer leur protection dans les pays
signataires56. Pour mettre en évidence la protection assurée à la marque par cet accord, il
convient de dégager le contenu matériel de l’ADPIC (paragraphe 1) et son impact sur les pays
signataires (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Le contenu matériel de l’ADPIC

La PIM au sein de l’ADPIC est régit par un double régime, d’abord un régime commun
basé sur des principes généraux (I) et un régime propre à la marque(II).

I. Les principes généraux de l’ADPIC

Le traitement national et le traitement de la nation la plus favorisée (NPF) sont les deux
volets du principe clé de l’OMC « la non-discrimination ». Il s’applique au commerce de
marchandise et de service ainsi que les droits de propriété intellectuelle.

A. Le traitement national

C’est le principe le plus fondamental du droit international57. Au sens de l’article 3 de


l’accord, chaque Membre doit accorder aux ressortissants des autres Membres un traitement
non moins favorable que celui qu'il accorde à ses propres ressortissants en ce qui concerne la
protection de la propriété intellectuelle58. Donc l’objectif du traitement national et d’assurer
l’égalité entre les nationaux et les ressortissants des membres de l’OMC, c’est une forme de
lutte contre le protectionnisme. Ce régime reste soumis aux exceptions autorisées dans le cadre

56
J. Passa, op.cité, n° 577
57
S. ZHANG, « de l’OMPI au GATT » la protection internationale des droits de propriété intellectuelle évolution
et actualité, Litec, Paris, 1994, p.323.
58
J. SZALEWSKI, « Le droit des marques », Dalloz, Paris, 1997, p.113.
25
des traités de l'OMPI préexistants (Paris, Berne, Rome et IPIC) sont également autorisées dans
le cadre de l'Accord sur les ADPIC.

La clause du traitement national est au centre du régime de protection posé par les conventions
sur les droits de propriété intellectuelle, cependant sa portée est limitée à la seule protection de
ces droits, l’ADPIC y ajoute l’exercice de ces droits59.

B. Le traitement de la nation la plus favorisée

L'article 4 précise que « les avantages, faveurs, privilèges ou immunités en matière de la


propriété intellectuelle, accordés par un Membre aux ressortissants de tout autre Membre,
doivent être étendus aux ressortissants de tous les autres Membres ». Par exemple, si le Membre
A décidé de reconnaître les marques enregistrées à B, le Membre A doit accorder le même
avantage aux ressortissants des autres Membres.

La NPF constitue une innovation majeure de l’ADPIC. En effet cette clause étant inconnue au
régime des conventions géré par l’OMPI en matière de propriété intellectuelle60. De même, la
portée de cette clause ne se réduit pas à la seule protection des droits, mais s’applique aussi à
leur exercice. Comme le traitement national61, la NPF connait également des exceptions
particulières.

II. Les règles de protection propre à la marque dans l’accord sur les ADPIC

La section 2 de la partie II de l’accord (art 15 à 21) contient des dispositions propres aux
marques, ces dispositions constituent des normes substantielles auxquelles les lois nationales
doivent se conformer et qui reprennent ou prolongent celles déjà contenues dans les conventions
internationales sur la propriété industrielle62 notamment la CUP.

D’abord, l’article 15 énumère les signes susceptibles d’une protection au titre de marque
de fabrique ou de commerce, c’est une sorte de définition très large et complète de la marque.

59
La note 3 relative à l’article 3 de l’accord sur les ADPIC prévoit « Aux fins des articles 3 et
4, la "protection" englobera les questions concernant l'existence, l'acquisition, la portée, le maintien des
droits de propriété intellectuelle et les moyens de les faire respecter ainsi que les questions concernant
l'exercice des droits de propriété intellectuelle dont le présent accord traite expressément »
60
D. Carreau et P. Juillard, « Droit International économique », 4é éd, L.J.D.E, Paris, 1998, n°411.
61
Voir la note 62
62
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., 2012 n° 88
26
La protection de la marque doit être assurée indépendamment de la nature de produit ou service
qu’elle désigne63.

En suite l’accord fixe la durée minimale de protection à sept ans pour un enregistrement
initial avec renouvèlements illimités (art 18). Aussi, l’accord a apporté des règles nouvelles de
la protection de la marque par rapport au régime de la CUP :

- Les marque commerce et de service sont traitées sur un pied d’égalité. En effet le droit de

priorité réservé aux marques de fabrique ou commerce prévu par l’art 4 de la CUP est

désormais étendu aux marques de service (l’art 62 de L’ADPIC). Cette égalité se voit aussi

au niveau de la protection de la marque notoire énoncée par l’art 6 bis de la CUP, cette

protection est étendue également aux marques de service (art 16.2 et 3 de l’ADPIC).

- Les marques notoires bénéficieront d’une protection spéciale dans le cadre de l’ADPIC,

ainsi l’article 16.3 précise que l’utilisation de la marque notoire sans autorisation est

interdite, même si elle ne met que les produits pour lesquels ces marques de haute notoriété

n’ont pas enregistrées64.

La radiation d’un enregistrement d’une marque pour motif de non utilisation est
subordonnée à l’écoulement d’une durée ininterrompue de non-usage d'au moins trois ans, à
moins que cette non-utilisation se justifie par des raisons valables par le titulaire reposant sur
l'existence d'obstacles à un tel usage.

Pour les licences et cession l’article 21 de l’accord donne aux membres la faculté de
fixer les conditions de d’octroi de licences et de cessions des marques. Celles-ci pourront être
cédées indépendamment de l’entreprise à laquelle elles appartiennent65.

63
L’art 15.4 de l’accord sur les ADPIC.
64
S. ZHANG, « de l’OMPI au GATT » la protection internationale des droits de propriété intellectuelle
évolution et actualité, Litec, Paris, 1994, p.335.
65
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, « droit de la propriété industrielle », 2é éd, Litec, Paris, 2001,
n°1034
27
Paragraphe 2 : Les moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle

La troisième partie de l’accord sur les ADPIC est consacrée aux procédures destinées à
faire respecter les droits de propriété intellectuelle, ainsi les membres doivent prévoir dans leurs
législations nationales des moyens et mesures permettant une action rapide et efficace contre
toute atteinte aux droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord.

1. Les obligations générales

Ces obligations sont énoncées à l’article 41, qui ont pour but d’assurer une action
efficace contre toute atteinte aux droits de propriété intellectuelle. Les membres doivent inclure
leur législation nationale des procédures permettant de prendre des mesures efficaces contre les
atteint aux droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord sur les ADPIC, aussi ces
procédures doivent inclure des mesures correctives rapides destinées à prévenir toute atteinte.
En outre ces procédures doivent être caractérisées par la régularité, loyauté et l’équité, en plus
les décisions au fond seront mises au moins aux parties et il doit y avoir une possibilité des
parties de faire un recours judiciaire contre les décisions administratives.

2. Les procédures et les mesures correctives civiles et administratives

Ces mesures sont énoncées par la section 2 de la partie III de l’accord sur les ADPIC.
En effet les membres doivent permettre au détenteur d’engager une procédure judiciaire civile
pour défendre les droits de propriété intellectuelle couverts par l’accord.

En ce qui concerne les mesures administratives ne sont pas obligatoires, mais s’il y a
lieu, ces mesures administratives seront soumises aux mêmes principes des mesures civiles. En
outre les autorités judiciaires des pays membres doivent être habilitées à prendre des mesures
correctives notamment les injonctions, dommages-intérêts et d’autres mesures (ordonner la
destruction des marchandises ou les écarter du circuit commercial) pour faire face aux atteintes
des droits de propriété intellectuelle.

3. Les mesures provisoires et aux frontières

Les mesures provisoires : l’article 50 de l’accord impose aux membres de prévoir des
mesures provisoires pour lutter efficacement contre les atteintes alléguées, en l’attente du
règlement du différend par voie judiciaire.

28
Les mesures aux frontières66 constituant une innovation majeure de l’accord sur les
ADPIC. L’action ici porte sur les marchandises importées qui porte atteinte aux droits de
propriété intellectuelle. Cette action qui se mène aux frontières et permettre aux détenteurs des
droits de propriété intellectuelle d’obtenir la coopération des autorités douanières pour
intercepter à la frontière les marchandises en cause et empêcher leur mise en circulation.

Vu l’importance de ce genre de mesures en matière de la PIM seront détaillés avec leur


procédure dans la deuxième partie de notre mémoire.

Section 2 : La PIM à la lumière des instruments juridiques propres aux marques

La CUP permet à ses adhérents la conclusion des arrangements particuliers entre eux à
condition que ces arrangements ne contreviennent pas à ses règles (l’article 19 de la CUP). En
ce sens, plusieurs arrangements internationaux propres aux marques sont conclus entre certains
membres de la CUP. Dans ce cadre, l’arrangement de Madrid et le Protocol de Madrid relatifs
à l’enregistrement international de la marque sont les plus importants traités en la matière.
Néanmoins il existe autres conventions à ce sujet comme arrangement de vienne instituant la
classification des éléments figuratifs (1973) et le traité sur le droit des marque de 1996.

Sous-section 1 : Le système de Madrid pour l’enregistrement international de la


marque

D’abord, ce système est instauré par l’arrangement de Madrid pour l’enregistrement


international de la marque 1891(paragraphe 1), puis presque cent ans après la naissance du
premier traité, le système Madrid est complété par un autre, indépendant du premier, appelé le
protocole de Madrid (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L’arrangement de Madrid

L’arrangement de Madrid constitue le plus ancien traité spécifique aux marques, signé
le 14 avril 1891 à l’occasion de la conférence de révision de la CUP, entré en vigueur le 15
juillet 1892 et révisé plusieurs fois dont la dernière était à Stockholm en 1967. Il lie 55 Etats67

66
L’article 51 de l’accord sur les ADPIC.
Statistique disponible sur le site web de l’OMPI sur le lien suivant (consulté le 20/08/2016) :
67

http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/madrid_marks.pdf
29
(statistique de l’OMPI de 15 juillet 2016). Nous notons que le Maroc est devenu membre à cet
arrangement le 30 juillet 1917.

L’arrangement de Madrid est né de la volonté des certains pays de trouver un système


d’enregistrement international de la marque facile, efficace et moins couteux pour pallier aux
complications de l’enregistrement posé par le système de la CUP, notamment la répétition des
demandes de l’enregistrement de la marque dans chaque pays dans lequel le bénéficiaire désire
protéger sa marque. Les Etats membres de cet arrangement constituent entre eux une Union
particulière pour l’enregistrement des marques68.

Le système de l’arrangement de Madrid permet au bénéficiaire, à partir d’un premier


enregistrement, d’acquérir des droits des marques nationales chacune d’elles est régit par la
législation nationale de l’Etat où l’enregistrement est effectué 69. En d’autres termes
l’enregistrement international produit dans chaque pays désigné des enregistrements nationaux.
Ces enregistrements ont les mêmes effets que ceux qui résultent de demandes nationales 70.
Ainsi ces enregistrements peuvent faire l’objet d’une annulation ou être déchus surtout, à la
suite d’une décision judiciaire dans le pays désigné sans que cette décision puisse produire par
elle-même d’effet sur l’enregistrement international ou sur les autres enregistrements
nationaux. Pour produire ses effets, La décision judiciaire comportant la disparition de
l’enregistrement national doit être inscrit au registre national et notifié au Bureau Internationale.

Le contenu du droit de titulaire né de l’enregistrement international de la marque est


déterminé par la législation de chaque Etat où cet enregistrement est accordé. Le principe de la
territorialité de la marque s’applique71. Cependant les marques issues de l’enregistrement
international et durant les premières cinq ans restent en dépendance avec l’enregistrement
initial. De la sorte que toute annulation, non-renouvèlement ou déchéance du premier
enregistrement, effectué dans le pays d’origine, entraine les mêmes effets sur l’enregistrent
international. Cet enregistrement disparait aussi à la suite d’une action de justice introduite
avant l’expiration de ce délai, quelle que soit la date du jugement (art 6§3).

68
L’article 1.1 de l’arrangement.
‫ كلية الحقوق‬،‫ منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود‬،‫ دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫فؤاد معالل‬69
417 ‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫بفاس‬
70
J. Passa, OP.CIT. N° 586
71
J. SCHMIDT-SZALEWSKI op.cit., p. 108
30
En conséquence, celui qui veut contester la validité d’une marque, il suffit d’attaquer
l’enregistrement de base dans le pays d’origine pour détruire la marque contestée. Nous
observons que ce système dit « attaque centrale » constitue une contradiction avec le principe
de l’indépendance de la marque déjà instauré par la CUP. Ce système est fortement critiqué de
la sorte que l’annulation d’une marque dans plusieurs pays peut être le résultat d’une attaque
de la marque de base conformément à législation nationale du pays de l’enregistrement initial,
alors que la marque est valable en vertu des droits des autres pays où cette marque est couverte
par l’enregistrement international (exemple d’un signe n’est distinctif dans un pays et au
contraire il est admissible comme marque dans les autres pays). La dépendance entre la marque
originaire et les marques dérivées aurait raisonnable que si les marques issues de la marque
originaire seront régis par une même législation.

Nous notons que cette dépendance, entre la marque nationale et celles nées de
l’enregistrement international, était totale. Fort heureusement, à l’occasion de l’acte de
Stockholm les membres ont adopté une règle de compromis consistant une dépendance limitée
dans le temps. La durée de dépendance est fixée dans les cinq premières années de
l’enregistrement national72.

En outre ce système de l’attaque centrale est aggravé par une autre règle. Ainsi
l’enregistrement international est subordonné à un enregistrement national préalable dans le
pays d’origine73, qui lui sert de base, cet enregistrement porte sur le même signe et les mêmes
produits ou services74. Là aussi est une contradiction à ce qui est prévu par la CUP qui autorise
le bénéficiaire d’enregistrer sa marque dans n’importe pays de l’Union de Paris.

Pour bénéficier de la protection de sa marque dans un Etat de l’Union, le déposant de la


demande de l’enregistrement international doit designer, soit dans sa demande soit
ultérieurement (demande d’extension), les Etats dans lesquels veut protéger sa marque. Si non

72
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1104
73
Article 1. 3 de l’arrangement de Madrid considère « comme pays d’origine le pays de l’Union particulière où
le déposant a un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux; s’il n’a pas un tel établissement dans
un pays de l’Union particulière, le pays de l’Union particulière où il a son domicile; s’il n’a pas de domicile
dans l’Union particulière, le pays de sa nationalité s’il est ressortissant d’un pays de l’Union particulière ».
74
Art 3.1 « … l’Administration du pays d’origine de la marque certifiera que les indications qui figurent sur cette
demande correspondent à celles du registre national et mentionnera les dates et les numéros du dépôt et de
l’enregistrement de la marque au pays d’origine ainsi que la date de la demande d’enregistrement
international ».
31
un Etat non désigné par la demande peut déclarer que l’enregistrement international ne produira
d’effet sur son territoire que si le titulaire de la marque le demande expressément75.

L’enregistrement international protège la marque pendant 20 ans et peut être renouveler


par le simple règlement des taxes auprès de l’OMPI.

En somme l’arrangement de Madrid ne vise pas à unifier la législation relative à la


protection de la marque, mais se contente d’organiser la procédure de dépôt des demandes
d’enregistrement de la marque76. C’est à l’autorité nationale qu’il revient de décider sur le sort
de la demande.

Malgré son importance, l’arrangement de Madrid n’a pas pu attirer un nombre important
des pays en comparaison avec la CUP77, ainsi importants marchés sont demeurés hors son
domaine d’application (Etats-Unis, Royaume-Uni).

Paragraphe 2 : Le protocole de Madrid

Pour combler les lacunes de l’arrangement de Madrid et mettre en place un système


d’enregistrement international des marques efficace tenant compte de la plupart des critiques
adressées à l’arrangement de Madrid. L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a
proposé, lors d’une conférence diplomatique qui s’est tenue du 12au 28 juin 1989 à Madrid, le
protocole de Madrid. Ce protocole n’avait pas pour but de substituer l’arrangement, mais visait
à mettre en place, au sein de l’union de Madrid, un nouveau système d’enregistrement
international des marques reposant sur des règles en partie différentes78. Le but de ce protocole
est double. D’une part la suppression des obstacles à l’adhésion de certains pays, notamment
les conséquences de « l’attaque centrale » et la subordination de l’enregistrement international
à l’existence d’un enregistrement nationale préalable, d’autre part l’établissement d’un lien
entre ce système et le régime communautaire de la marque.

Par rapport à l’arrangement de Madrid, le protocole a réalisé un énorme succès en ce


qui concerne le nombre des parties adhérentes, ainsi le protocole ne comptait que 9 membre à
l’occasion de son entré en vigueur, mais aujourd’hui il compte 98 membre contre 55 membre

75
Art 3 bis 3 ter de l’arrangement de Madrid.
76
J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., p. 108
77
La convention de l’union de Paris compte membre 176 alors que l’arrangement compte seulement 55 membres
78
J. Passa, op.cit., n°588
32
pour l’arrangement79. Ce succès se manifeste aussi au niveau de la qualité des pays rejoignant
le protocole, en effet, certaines puissances économiques qui n’ont jamais fait partie de
l’arrangement ont ratifié le protocole notamment le Royaume-Uni (en 1995), le Japon (en 1997)
et les Etats unis (en 2003). Il faut noter que le Maroc a ratifié le protocole de Madrid le 8 octobre
1999.

Contrairement à l’arrangement de Madrid qui n’est ouverte qu’aux Etats, le protocole


permet l’adhésion en plus des Etats les organisations intergouvernementales disposant d’un
office pour l’enregistrement régional de la marque80, à titre d’exemple la communauté
européenne et l’OAPI.

Le protocole a introduit des modifications essentielles par rapport à l’arrangement de


Madrid, les plus importants sont au nombre de quatre :

La première modification fondamentale concerne la base de l’enregistrement


international, au moment où l’arrangement exige un enregistrement national préalable dans le
pays d’origine comme fondement de l’enregistrement international, le protocole se contente
d’un dépôt d’une demande d’enregistrement nationale. L’intérêt de cette modification est perçu
dès que le déposant peut demander rapidement un enregistrement international, avant même de
connaitre le sort de sa demande nationale. En effet dans certains pays l’enregistrement est plus
ou moins long, ce qui empêche le déposant de protéger rapidement sa marque à l’étranger. De
plus la procédure d’enregistrement peut dépasser le délai de six mois dans certains pays, de la
sort que le délai de priorité est expiré81.

La seconde modification concerne le délai de refus de la protection, en effet ce délai est


prorogé à dix-huit mois au lieu de 12 mois prévu par l’arrangement qui paraît trop court82.
L’intérêt de cette modification est de donner un temps additionnels aux Etats qui pratique un
examen minutieux des demandes internationales, surtout lorsque ces demandes font l’objet

79
Statistique de l’OMPI du 14 octobre 2016, consulté en ligne le 20/11/2016 à 20h00
« http://www.wipo.int/export/sites/www/treaties/fr/documents/pdf/madrid_marks.pdf »
80
L’art 14 du protocole
81
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 1643
82
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1108
33
d’une publication pour permettre aux tiers de faire opposition. Dans ce derniers cas ce délai de
dix-huit mois peut être encore allongé83.

Le troisième changement porte sur les taxes perçues par les offices nationaux des pays
visés par l’enregistrement international. En effet le protocole donne la possibilité à ces offices
de percevoir le montant total ou une partie appréciable de la taxe exigible pour un
enregistrement national, de la sorte que ces offices disposent des ressources nécessaires pour
gérer leur système d’examen84.

La dernière modification se rapporte au système « d’attaque centrale ». Ce système


fortement critiqué, ainsi il est inconcevable de voir les marques résultant de l’enregistrement
international disparaitre à la suite de l’annulation de l’enregistrement national de base par des
motifs propres à la législation nationale. L’innovation majeure du protocole porte la possibilité
pour le déposant de transformer la demande de l’enregistrement international, mis en échec par
ce type d’attaque, en demandes nationales ou régionales dans chacun des Etats désignés. Ces
demandes bénéficient de la date de priorité de l’enregistrement international.

En ce qui concerne la durée de dépendance de l’enregistrement international avec la


marque de base, le protocole garde la même durée prévue par l’arrangement qu’est de cinq ans.

En outre la durée de protection de l’enregistrement international est réduite à dix ans


renouvelables au lieu de vingt ans. Une dernière modification, le protocole a établi un lien entre
le système de Madrid et les systèmes régionaux, tels la marque communautaire.

La question de traité applicable dans le système de Madrid : du fait des grandes


différences entre les deux, il est important de connaitre quel traité applicable à enregistrement
international. D’abord si le pays d’origine est lie seulement par l’arrangement de Madrid, la
demande d’enregistrement est soumise seulement aux règles de celui-ci. Cette demande ne peut
designer que les pays partie à l’arrangement. En revanche si le pays d’origine est partie
seulement au protocole les dispositions de celui-ci s’applique à la demande internationale et ne
peut viser que les pays partie à ce protocole. En fin si le pays d’origine est lié à la fois à
l’arrangement et au protocole, seul le protocole s’applique dans ces relations. Et ça depuis la

83
L’art 5,2b et c du protocole.
84
Ibid., n°1107
34
modification de 12 novembre 2007 effectuée par une décision l’assemblé de l’Union de l’article
9 sexies 185. Toutefois le délai de refus est maintenu à 12 mois au lieu de 18 mois pour ces
relations liant à la fois les parties à l’arrangement et ceux du protocole.

Sous-section 2 : L’arrangement de Nice sur la classification des marques

La volonté de mettre en place une classification des produits afin de l’enregistrement


des marques est née après l’établissement du régime international de la protection des marques.
La première tentative de mettre en place une telle classification, à l’occasion de la conférence
de révision de l’Union de Paris en 1886 à Rome, est échouée. Ces tentatives sont continuées
lors les autres conférences de révision et avaient le même destin. Il fallait attendre la conférence
de révision de Londres de 1934 qu’a recommandé aux pays de l’union d’examiner une
proposition de classification internationale de marchandise en vue de l’enregistrement des
marques rédigée par une commission sous les auspices du Bureau International. Comme le
souligne le programme de la conférence de Nice, les suggestions exprimées à la fin de ce vœu
ne se réalisèrent point86. De ce fait, l’idée de la création d’un arrangement propre à la
classification des produits auxquels s’appliquent les marques de fabrique ou de commerce,
commence à s’élaborer.

Cette idée est concrétisée lors de la Conférence diplomatique de Nice le 15 juin 1957
par l’adoption de l’arrangement concernant la classification des produits et services aux fins
d’enregistrement des marques, révisé à Stockholm en 1967 et à Genève en 1977. Actuellement
l’arrangement de Nice compte 84 membres87 et dont le Maroc qui est un pays signataire.

Le but de cet arrangement est d’améliorer l’organisation de la protection de la marque


et de faciliter la connaissance des droits antérieurs par les tiers en établissant une nomenclature
des produits et services sur lesquels portent des marques.

85
Article 9sexies, 1, a « Seul le présent Protocole s’applique dans les relations mutuelles entre les États parties à la
fois au présent Protocole et à l’Arrangement de Madrid (Stockholm) ».
86
A. Braun et E. Cornu, op.cit., n°849
87
Statistiques de l’OMPI en ligne consulté le 28/11/2016 à 09h30 :
« http://www.wipo.int/treaties/fr/ShowResults.jsp?lang=fr&treaty_id=12 »
35
Ce traité est administré par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Les
Etats contractants constituent une Union particulière dans le but de créer et de gérer une
classification internationale des produits et services en vue de l’enregistrement des marques.

La portée juridique de la classification : la classification éditée par l’arrangement de


Nice88 ne lie pas les pays contractants, notamment, la classification ne lie les pays de l’Union
particulière ni quant à l’appréciation de l’étendue de la protection de la marque, ni quant à la
reconnaissance des marques de service. Ainsi les effets juridiques de la classification son
détermines par la législation interne de chaque pays contractant89. Cette classification peut être
adoptée par chaque pays soit à titre principale ou à titre auxiliaire, le Maroc en adopte à titre
principal, en effet la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle exige que la
demande de la marque doit mentionner les produits et les services pour lesquels
l’enregistrement de la marque est demandé conformément à la classification de l’arrangement
de Nice90.

La classification de l’arrangement est composée de deux éléments :

- Une liste de classe composée de 34 classes de produits et 11classes de services, chacune de


ces classes est accompagnée le cas échéant des notes explicatives dans lesquelles sont notés
les produits ou services que comprend ce classe et ceux qui ne les comprend pas.
- Une liste alphabétique des produits et services indiquant la classe de ce produit ou service
ainsi que son numéro d’ordre.

Depuis la modification apportée par l’acte de Genève de 1977 la classification est


désormais en langue française et anglaise.

Concernant la compétence de la modification ou complément de la classification


internationale est attribuée à un comité des experts institué auprès du Bureau International, ce
comité comprend le représentant de chaque pays contractant. Les décisions de ce comité sont
prises à la majorité de quatre cinquième pour la modification d’une classification et majorité
simple pour un complément.

88
L’alinéa 1 de l’article 2 de l’arrangement de Nice.
89
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1109
90
L’art 144 de la loi 17-97.
36
Sous-section 3 : Le traité de l’enregistrement des marques de 1973

Appelé aussi TRT initiales anglaises pour (trademark registration treaty), ce traité est
conclu à Vienne le 12 juin 1973 entré en vigueur en 1980 entre Union-soviétique et quatre pays
Africains91. Le TRT avait pour objectifs : d’une part, de créer un système d’enregistrement
international de la marque simple et efficace en supprimant les difficultés d’enregistrement
international posées par l’arrangement de Madrid, d’autre part, d’attirer les grandes puissances
économiques, qui n’ayant pas ratifié l’arrangement de Madrid à savoir les Etats-Unis, d’adopter
ce système d’enregistrement international. Or ce but n’est jamais atteint puisque le TRT a connu
seulement deux enregistrements portant sur la même marque et appartenant au même titulaire
et ceci depuis son entrée en vigueur jusqu’aujourd’hui, en plus, le traité n’a pas pu attirer que
les cinq pays cités en haut, de ce fait l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a
décidé de geler le TRT par un mémorandum directeur général de l’OMPI adressé à l’assemblée
ordinaire du 23 septembre à 2 octobre 1991.92

En dépit de son succès mitigé93 le TRT a porté des innovations par rapport l’arrangement
de Madrid, ainsi il a essayé de combler les lacunes de l’arrangement en visant la modification
de certains de ses règles perçues comme obstacles à l’adhésion de certains Etats au système
d’enregistrement internationale de la marque. Les plus importantes modifications sont :

- D’abord, l’enregistrement national préalable n’est plus exigé pour un enregistrement


international selon les termes du TRT,
- Ensuite, les marques nées à l’étranger sont indépendantes de la marque d’origine.

Enfin la protection international de la marque, en vertu du TRT, s’effectue à travers le


dépôt d’une seule demande, en une seule langue94 et en payant la taxe par une seule monnaie.

91
J. Schmidt-Szalewski, op.cit., p. 109
92
Ce mémorandum se trouve en ligne sur le lien suivant :
« http://www.wipo.int/mdocsarchives/AB_XXII_1991/TRT_A_VII_1_F_E.pdf » consulté le 22/10/2016 à 9h 04.
93
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1107
94
H. Abbar, « la protection de la marque », mémoire pour l’obtention du DES de la faculté des sciences
juridique économiques et sociales de Casablanca, 1986, P 143
37
Sous-section 4 : Le traité sur le droit des marques

La volonté de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle de mettre en place


un instrument visant l’harmonisation du droit des marques remonte à 1987, où l’organisation a
pris l’initiative de préparer un nouveau traité à ce sujet, dont l’objectif initial était très
ambitieux95. On attendait de ce traité de couvrir tous les aspects du droit de la marque. Or les
attentes d’une harmonisation du droit des marques devenues difficiles à réaliser en raison de
désaccords entre les participants aux négociations. En conséquence, l’objet du traité est limité
aux aspects procéduraux.

En fin, le traité sur le droit des marques TLT (trademark Law treaty) est adopté à Genève
le 27 octobre 1994, entré en vigueur le 1er août 1996. Il ne concerne toutefois pas le droit
matériel des marques mais seulement l’harmonisation des procédures d’enregistrement
nationales et régionales. En effet le TLT vise à rendre les procédures moins complexes et plus
prévisibles96. Le Maroc a signé le traité le 5 octobre 1995 et l’a ratifié le 6 avril 2009.

Les dispositions du TLT fixent les conditions maximales pour l’octroi d’une date à la
demande, autrement les indications et éléments maximaux que doit contenir une demande
d’enregistrement de la marque. Il détermine aussi les formes de représentation devant les
administrations nationales pour l’enregistrement de la marque.

Une conférence diplomatique de révision de TLT, s’est tenue à Singapour en Mars 2006,
a abouti à la signature du traité dit « traité de Singapour sur le droit des marques », entré en
vigueur 16 mars 2009, ce traité regroupe jusqu’à aujourd’hui 45 Etats97. Son objet est de tenir
compte des progrès techniques réalisés en matière de télécommunication pour en bénéficier. En
effet le dépôt électronique de la demande d’enregistrement international de la marque est
désormais conformément au traité de Singapour sur le droit des marques.

Nous notons également que ce traité contient aussi des règles de fond, comme celles
concernant le droit pour le licencié que n’aurait pas procédé à la publication de son contrat

95
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°1111
96
« http://www.wipo.int/treaties/fr/ip/tlt/summary_tlt.html » consulté le 23/10/2016 à11h20.
97
Le Maroc n’a pas encore ratifié le traité de Singapour.
38
d’intervenir néanmoins dans une procédure en contrefaçon pour demander réparation de
préjudice propre98.

Après la discussion des instruments juridiques protégeant la marque sur le plan


international il convient de présenter les institutions veillées sur l’application de ces
instruments.

98
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 1644.
39
Chapitre II : La place des instruments institutionnels dans la PIM

L’universalisme des droits de la propriété intellectuelle (y compris celui de la marque)


et besoin de protection de ces droits expliquent la naissance des institutions internationales
contribuant à la protection de ces droits. L’existence de ces institutions s’explique aussi par leur
rôle joué dans la mise en œuvre des règles prévues par les conventions internationale en la
matière de propriété intellectuelle.

Au niveau international se trouve deux institutions maitresses, chacune d’eux joue un


essentiel dans la protection de la marque, ces institution sont l’Organisation Mondiale de la
Propriété Intellectuelle (dénommée ci-après OMPI) et l’Organisation Mondiale du Commerce
(dénommées ci-après OMC).

Donc, Il sera judicieux de présenter Le rôle de l’Organisation Mondiale de la Propriété


Intellectuelle dans la PIM dans la première section et La place de l’OMC dans la PIM dans une
deuxième section.

Section 1 : Le rôle primordial de l’OMPI dans la protection international de la marque

L’appréciation du rôle de l’OMPI dans la PIM implique la présentation d’une aperçue


sur la naissance et l’évolution de cette organisation (s/section 1), des missions (s/section 2) de
celle-ci et sa structure et son fonctionnement (s/section 3).

Sous-section 1 : La naissance et évolution de l’OMPI

La CUP de 1883 pour la protection de la propriété industrielle a créé le « Bureau


International » en lui attribuant des missions administratives, comme l’organisation des
réunions des Etat membres. En 1886, l’apparition des droits d’auteur sur la scène internationale
avec la conclusion de la convention de Berne relative à la protection des œuvres littéraires et
artistiques, cette convention à l’instar de la CUP a institué un Bureau International chargé
d’accomplir les tâches administratives de l’union de Berne. En 1893, les deux bureaux
précédemment cités ont été s’associé pour former une organisation internationale intitulée
Bureaux Internationaux Réunis pour la protection de la Propriété Intellectuelle (BIRPI), depuis
sa création cette organisation siégeait à Berne et jusqu’à 1960 où elle a déménagé à Genève
pour se rapprocher des institutions des Nations Unis qui y se trouvaient déjà.

40
L’année de 1967 était l’occasion de la tenue d’une conférence, dans les salles du
parlement suédois à Stockholm entre les pays membres de BIRPI, qui avait pour but la
conclusion de la convention instituant l’OMPI pour s’adapter au nouveau système de la
protection de la propriété intellectuelle. En plus la conférence était le lieu de la révision des
principaux traités relatifs à la propriété intellectuelle99.

Contrairement aux conventions singées en langue française en matière de propriété


intellectuelle depuis 1983, la convention instituant l’OMPI est signé en plusieurs langues dont
l’anglais et le français, ce qui marque pour l’organisation l’entrée dans une ère nouvelle de
multilinguisme100.

L’entré en vigueur de la convention de l’OMPI en 1970 avait pour conséquence la


transformation des BIRPI à l’OMPI. En 1974, l’organisation devient une institution spécialisée
de l’ONU101.

L’OMPI est une institution intergouvernementale à vocation universelle dont le rôle


général est de promouvoir la protection de la propriété intellectuelle dans le monde102. Cette
organisation est chargé d’administrer les différents traité multilatéraux en matière de la
protection de la propriété intellectuelle tant au niveau juridique qu’au niveau administratif. Au
départ ses membres étaient de 51 Etats membres, en 2016 avec l’adhésion des îles Cook le 27
juillet 2016, ses membres sont devenues au nombre de 189 Etats. L’OMPI coopère avec ses
membres en visant l’harmonisation des règles juridiques et la simplification des procédures
relatives à la protection de la propriété intellectuelle.

Vue les changements technologiques, économiques et sociaux que subi le monde depuis
la création de l’OMPI, l’organisation est devenue une entité véritablement mondiale dont le but
principale est de rendre de la protection de la propriété intellectuelle un moyen de promotion

99
Les traités révisés sont : la convention de l’union de Paris, de Berne et les arrangements signés dans le cadre de
la convention de l’union de Paris
100
Magazine de l’OMPI consulté en ligne le 12 /09/2016 à 11h03
« http://www.wipo.int/wipo_magazine/fr/2010/02/article_0001.html »
101
Une organisation spécialisée est définit comme « une organisation internationale autonome basée sur une
charte propre, ses membres ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux de l’ONU, l’institution
spécialisée dispose d’un budget propre provenant des contributions de ses pays membres » J. Charpentier et
B. Sierpinski, « les institutions internationales » 18eme édition, Dalloz, Paris, 2012, p.148.
102
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n°144
41
de l’innovation et de la créativité dans l’intérêt de développement économique, social et
culturel103.

Depuis la création de l’OMPI et jusqu’au aujourd’hui, on voit que les six traités
administrés à l’origine par les BIRPI ont vu leur nombre augmente en suivant le rythme de
l’évolution technologique, ainsi l’OMPI administre actuellement 24 traités. A l’époque de
l’internet et la technologie sans fil la propriété intellectuelle et l’innovation qui la soutient sont
reconnues comme moyen de création de richesse d’amélioration de niveau de vie en plus
l’élaboration des solutions aux problèmes posés au monde comme les changement climatique,
la sécurité alimentaire et la santé publique. L’OMPI consciente de ces questions, a mis en œuvre
des programmes visant à encourager l’utilisation du système de propriété intellectuelle comme
un instrument de développement économique, tout en coopérant avec les autres organisations
des Nations Unies104 pour trouver des solutions à ces difficultés mondiales.

Sous-section 2 : les missions de l’OMPI

L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle a pour but de la promotion de la


protection des droits de la propriété intellectuelle à travers le monde105, et assure
l’administration des traités relatifs à la protection de la propriété intellectuelle. De ce fait ses
missions se focalisent sur l’harmonisation des règles juridiques et procédurales de la propriété
intellectuelle, la prestation des services relatifs aux demandes internationales des titres de
propriété industrielle, l’échange d’information, l’assistance technique des pays en voie de
développement, le règlement de litige en matière de la propriété intellectuelle, et la promotion
de la connaissance de la propriété intellectuelle.

Paragraphe 1 : l’harmonisation du droit de la propriété intellectuelle

L’un des principaux objectifs de l’OMPI est l’élaboration progressive d’un droit
international de la propriété intellectuelle. L’élaboration des normes juridiques internationales
en matière de propriété intellectuelle se concrétisent à travers des négociations entre les Etats

103
FRACIS GURRY Directeur de l’OMPI à l’occasion de la célébration du 40eme anniversaire de L’OMPI
104
Article 1 de la convention instituant l’OMPI
105
Article 3 de la convention instituant l’OMPI
42
membres au sein des comités permanents de l’OMPI et sous la coordination du secrétariat de
l’OMPI et avec la participation des parties prenantes en la matière.

Au cœur de l’OMPI se trouve trois comités chargés des affaires juridiques chacun d’eux
couvre un domaine spécifique de la propriété intellectuelle. Ces comités sont : le comité
permanant du droit de brevet, le comité du droit des marques, et celui du droit d’auteur et droits
connexes. En outre chaque comité est chargé d’élaborer et de mettre à jours les règles
internationales dans son domaine.

L’OMPI gère actuellement un nombre important des traités en matière de la protection


de la propriété industrielle. Les Etats membres qui ratifient un traité de l’OMPI s’engagent à
harmoniser leurs législations pour s’adapter à ce traité.

Le respect du droit de la propriété intellectuelle passe nécessairement par une vaste


adhésion aux traités de l’OMPI, ainsi que leur application rigoureuse par chaque Etat membre,
ce qui a pour conséquences la promotion des investissements et la contribution au
développement économique et social.

L’un des comités juridiques chargé de l’élaboration et de l’harmonisation des normes


juridiques en matière de la propriété intellectuelle est le comité permanant sur le droit des
marques, dessins et modèles industrielle, et indications géographiques. Au sein de ce comité,
crée en 1998, se sont tenues des négociations par un nombre des Etats membres de l’OMPI qui
ont abouti, en 2006, à l’adoption d’un traité sur le droit des marques qui s’appelle traité de
Singapour en l’hommage au pays qu’a accueilli la signature du traité. Le but de ce traité est
l’harmonisation des règles d’enregistrement des marques et la simplification de cette procédure,
en plus ce traité a reconnu des nouvelles formes de marques, comme les marques olfactives et
sonores, de plus il a mis en place une possibilité d’enregistrement électronique de la marque.

Nous notons qu’une harmonisation totale du droit des marques reste loin d’être réalisée
sur plan internationale à cause de l’attitude divergente des Etats membres, en effet les traités
signés sous les auspices de l’OMPI en matière des marques, à savoir le TLT ou le traité de
Singapour, se sont limités seulement à l’harmonisation des règles procédurales.

43
Paragraphe 2 : L’assistance technique et juridique aux pays en voie de
développement

La protection de la propriété intellectuelle constitue un levier de développement


économique dans le monde, mais cette protection ne peut être assurée que par l’existence d’une
infrastructure institutionnelle adaptée pour favoriser le système de propriété intellectuelle. Les
besoins en la matière dans les pays en développement et les pays moins avancés sont énormes.

Pour répondre à ces besoins l’OMPI offre un programme d’aide aux pays moins
avancés, pays en développement et ceux des économies en transition, l’assistance106 comprend :

- La mise en place des infrastructures institutionnelles adaptées au besoin de chaque pays.


- La modernisation des administrations chargées de la propriété intellectuelle. En effet un
nombre important des PMA et PED soufre des difficultés liées à l’utilisation des
procédures traditionnelle face à l’augmentation de demandes services de propriété
intellectuelle. Pour supprimer ces difficultés, l’OMPI aide les offices de ces pays à
automatiser les procédures, l’OMPI aide les offices à mettre en place des bases de données
en matière de propriété intellectuelle pour faciliter l’accès à l’information.
- La mise à jours de leurs législations nationales relatives à la propriété intellectuelle et
l’adapter au traités ratifiés par ces pays. Aussi l’OMPI veille à l’application des
législations de la propriété intellectuelle par une collaboration avec les Etats membres au
sein du comité consultatif sur l’application des droits107pour lutter contre le piratage et la
contrefaçon.
- La coopération avec ces pays pour adopter des plans nationaux qui valorisent la propriété
intellectuelle.
- L’organisation des compagnes de sensibilisation.
- La promotion de la coopération entre le secteur public et privé pour atteindre une large
utilisation du système de la propriété intellectuelle.

Une autre forme d’aide offerte au pays en développement ou moins avancés, est celle
de la formation en matière de propriété intellectuelle offerte par l’académie de l’OMPI, en effet

106
Article 4 v de la convention de l’OMPI
107
OMPI aperçu édition 2007, Publication de l’OMPI n° 1007F consulté le 28/08/2016 à 17h40
Lien « http://www.wipo.int/edocs/pubdocs/fr/general/1007/wipo_pub_1007_2011.pdf »
44
cet établissement présente un programme de formation varié : la formation des spécialistes et
conseillers de propriété intellectuelle, formation professionnelle et formation à distance.

En outre les bureaux régionaux de l’OMPI coordonnent l’assistance offerte à chaque


pays en développement ou moins avancés. L’assistance est adaptée aux besoins de chaque pays,
ainsi l’appréciation de ces besoins s’effectue par la collaboration entre les bureaux régionaux,
les administrations nationales de la propriété intellectuelle et les parties prenantes.

Paragraphe 3 : la fourniture des services mondiaux de la propriété intellectuelle

I. Les services d’enregistrement international des droits de propriété


intellectuelle

L’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle propose aux innovateurs et


entreprises, des systèmes internationaux simplifiés pour leurs innovations, marques, dessins et
appellations d’origine. De ce fait et pour assurer la protection de ces droits de propriété
industrielle, l’OMPI administre un nombre important de traités relatives à la protection du droit
de la propriété industrielle quels des brevets, marque, dessins et modèle, été. En effet ces traités
permettent d’effectuer un enregistrement international à partir d’un seul dépôt, dont les effets
s’étendent tous les pays membres concernés par l’enregistrement. Les services fournées dans le
cadre de ces traités visent aussi la simplification des demandes de titres de propriété
intellectuelle dans chaque pays où une protection est recherchée.

L’OMPI gère les systèmes d’enregistrement international, et veille à l’actualisation des


traités afin d’harmoniser et de simplifier ces procédures d’enregistrement. Au sein de l’OMPI
se trouve plusieurs systèmes d’enregistrement international, en effet chaque système est réservé
à un domaine spécifique de la propriété intellectuelle :

a) Le système d’enregistrement international des brevets

L’enregistrement international des brevets s’effectue selon les règles du traité de


coopération en matière de brevets reconnu sous ses initiales anglaises PCT (patente coopération
treaty). Ce système donne la possibilité au déposant d’enregistrer son brevet dans plusieurs pays
membre de ce traité à partir d’une seule demande internationale dans laquelle le déposant
désigne les pays concernés par l’enregistrement international. Le système PCT couvre 148 Etats

45
et offre aux inventeurs la possibilité de s’informer sur la brevetabilité de leurs éventuelles
inventions dans un bref délai.

b) Le système de Madrid

Une seule demande d’enregistrement international des marques selon le système de


Madrid produit des effets juridiques dans tous les pays concernés par l’enregistrement à
condition que ces pays soient membres de ce système. Ainsi le titulaire de la marque a la
possibilité de la protéger dans 98 pays liés par le système de Madrid.

II. Le service de règlement de liges en matière de propriété intellectuelle

Le centre d’arbitrage et de médiation de l’OMPI, depuis sa création en 1994, propose


des services de règlement extrajudiciaire de litige sans but lucratif108, notamment l’arbitrage et
la médiation pour régler les différends du commerce international concernant les droits de
propriété intellectuelle entre particuliers ou entreprises privées. Le centre met à la disposition
des parties au litige un nombre important des experts, arbitres et médiateurs de différent pays.

Le service offert par le centre constitue un moyen efficace et moins cher par rapport aux
services présentés par les tribunaux étatiques qui sont marqués par langueur et la complication
de la procédure. En plus le centre offre aux parties, arbitres et médiateurs un système sécurisé
de gestion électronique de litiges WIPO ECAF. Grâce à ce système les parties déposent des
pièces de procédure en ligne, ainsi il permet de prendre connaissance sur les éléments essentiels
de litiges109.

En outre ce centre constitue la principale institution de résolution des litiges en matière


de l’enregistrement et l’usage abusif de noms de domaine de l’internet110.

Paragraphe 4 : assurer la compréhension de la propriété intellectuelle

La propriété intellectuelle constitue la principale activité de l’OMPI d’où la nécessité


d’assurer la compréhension de celle-ci aux décideurs pour parvenir à l’intégration de la

108
Site de l’OMPI consulté le 29/08/2016 à 10h14 «http://www.wipo.int/amc/fr/center/background.html».
109
Ibid.
110
L’OMPI aperçu, op.cit., p 38
46
propriété intellectuelle dans la politique des pouvoirs public, la politique qui prend en compte
les besoins et intérêts de toutes les parties prenantes.

Pour assurer la compréhension de la propriété intellectuelle l’OMPI met en place


plusieurs actions telles la sensibilisation du public (I), la promotion de l’utilisation de la
propriété intellectuelle (II) et la collaboration avec les Etats (III).

I. La sensibilisation du public et la communication

L’OMPI encourage les Etats à faire de la sensibilisation en matière de propriété


intellectuelle une priorité pour arriver à compréhension de la propriété intellectuelle, ce qu’a un
impact positif sur le développement économique et culturel.

En outre la sensibilisation du public et la communication constitue l’une des activités


directes de l’OMPI111. En d’autres termes, l’OMPI mène directement des compagnes de
sensibilisation, publie des documents d’information adressés au public. Par ailleurs, ces
compagnes de sensibilisation sont menés avec collaboration des Etats membres et organisations
partenaires. En plus, l’OMPI adapte ses activités de sensibilisation en fonction des besoins de
chaque groupe cible112 et utilise plusieurs moyens de communication pour assurer cette
sensibilisation (à titre d’exemple son site d’internet, publicité, films séminaires…),

II. La promotion de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle

L’OMPI a mis en place un plan d’action pour le développement dont l’objectif est de
rendre les considérations du développement une partie intégrante dans tous les domaines
d’activité de l’OMPI113. C’est pour ça que l’organisation a créé en 2005 un bureau d’utilisation
stratégique de la propriété intellectuelle au service de développement qui a pour mission de
renforcer la capacité des pays de bénéficier des offres du système de propriété intellectuelle en
matière de développement.

Les activités de ce bureau porte sur les décideurs comme les utilisateurs du système de
propriété intellectuelle.

111
L’OMPI aperçu, op.cit., p.9.
112
Ibid.
113
Ibid, p.11.
47
III. La collaboration avec les partenaires

Pour réaliser ses objectifs en matière de développement, l’OMPI collabore étroitement


avec plusieurs organisations internationales de l’ONU (OMC, OMS, OIT…), les organisations
intergouvernementales et non gouvernementales.

Sous-section 3 : la structure et le fonctionnement de l’OMPI

L’OMPI possède des organes principaux crées par la convention instituant


l’organisation appelés organes directeurs qui forment une structure quadripartite114, ces organes
sont l’assemblée générale, le comité de coordination, la conférence de l’OMPI et Bureau
International. A côté de ces organes directeurs existent d’autres organes crées selon les besoins
des premiers comme les comités permanents et les groupes de travail.

Paragraphe 1 : les organes directeurs

Les organes directeurs ou organes statutaires sont ceux crées par la convention instituant
l’OMPI, ces organes se réunissent régulièrement, généralement chaque année.

I. L’assemblée générale

L’assemblé générale constitue le plus haut organe de l’OMPI, elle se compose de


représentants de tous les Etats membres de l’Organisation Mondiale de la Propriété
Intellectuelle, ses membres doivent nécessairement être aussi membre au moins à l’une des
unions administrés par l’OMPI, à savoir l’union de Berne, l’union de Paris ou l’un des unions
particuliers établis en relation avec cette dernière115. Les Etats membres sont représentés au sein
de l’assemblée générale par leurs délégués, cette délégation peut comprend aussi des conseillers
et des experts en matières de la propriété intellectuelle.

L’assemblée générale dispose de larges pouvoirs, en effet elle a principalement pour


missions de nommer le directeur général sur proposition du comité de coordination, l’examen
et l’approbation des rapports du directeur général et du comité de coordination, aussi vote le
budget biennal des dépenses communes aux unions et adopte le règlement financier de
l’organisation. Cependant l’assemblée générale est l’organe compétent au sein de l’OMPI pour

114
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n°145
115
L’article 2 VII et 6 de la convention instituant l’OMPI
48
admettre à assister à ses réunions en qualité d’observateur certains Etats non membres,
organisations non gouvernementales ou intergouvernementales.

L’assemblée se réunit tous les deux ans sur convection du directeur général, les
décisions au sein de l’AG sont prises à la majorité de deux tiers et chaque Etats dispose d’une
seule voix, le quorum est constitué par la moitié des membres.

II. La conférence

La conférence constitue un lieu de discutions entre les Etats membres de l’OMPI sur les
questions d’intérêt général dans le domaine de la propriété intellectuelle et adopte les
recommandations concernant ces questions116.

La conférence est composée par les représentants des Etats membres, ainsi chaque Etat
membre est représenté un seul délégué que peut être assisté par suppléants, experts et
conseillers.

En ce qui concerne les missions de la conférence, premièrement elle est chargée d’adopter son
budget biennal. Deuxièmement c’est l’organe compétent à apporter des modifications à la
convention de l’OMPI et ce selon une procédure spéciale prévue par la convention elle-même.

La conférence se réunit en session ordinaire sur convocation du directeur général, en revanche


la réunion en session extraordinaire ne peut avoir lieu que sur convocation du directeur général
et à la demande de la moitié des Etats membres.

Les décisions de la conférence sont prises à la majorité des deux tiers des votes, chaque
Etat dispose d’une seule voix et le quorum est constitué par le tiers des Etats membres.

III. Le comité de coordination

Le comité de coordination se compose des Etats parties à la convention de l’OMPI, ainsi


chaque Etat membre est représenté par un seul délégué qui peut être accompagné par des
conseillers, experts et suppléants117.

116
Article 7.2 de la convention instituant l’OMPI.
117
Article 8.1 de la même convention.
49
Le comité de coordination assume deux rôles au sein de l’OMPI, le premier c’est rôle
consultative, Notamment il donne des avis aux organes de l’union de l’assemblé générale et au
directeur général. Ses avis concernent les domaines administratifs, financier et tous les types de
questions d’intérêt commun entre les Unions ou entre l’organisation et une ou plusieurs Unions.

Cependant le deuxième du comité revêt un caractère exécutif, en effet, c’est au comité


de coordination que revient la mission de préparer l’ordre du jour de l’assemblée générale et
celui de la conférence. En outre, il propose un candidat pour le poste du directeur général à
l’assemblée générale qui le nomme et approuve la nomination des vices directeurs généraux.
En fin le comité de coordination approuve les accords entre l’OMPI et les organisations
intergouvernementales ou non gouvernementales.

Les réunions en session ordinaire du comité ont lieu au siège de l’OMPI une fois par an
sur convocation du directeur général. Les avis sont exprimés et les décisions sont prises au sein
du comité à la majorité simple des voix, le quorum est constitué par la moitié des membres et
chaque Etat dispose d’une seule voix.

IV. Le Bureau International

Le Bureau International constitue le secrétariat de l’OMPI et celui de différentes Unions


qu’elle administre118.

La direction de ce bureau est assurée par un directeur général assisté par deux ou
plusieurs vice-directeurs. Le directeur général est le haut fonctionnaire de l’OMPI, le directeur
rendre compte à l’assemblée générale et se conforme à ses directives, en plus il nomme le
personnel du bureau et les vice-directeurs119. Le personnel du Bureau International est recruté
de différents pays : experts en droit et pratiques de la propriété intellectuelle, économistes,
administrateur et spécialistes en technologie d’information.

En fin les principales missions du Bureau International. D’une part la coordination des
réunions des Etats membres, d’autre part l’administration des systèmes d’enregistrement
international de la propriété intellectuelle.

118
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 145
119
L’article 9 de la convention instituant l’OMPI.
50
Paragraphe 2 : les organes auxiliaires

A côté des organes directeurs crées par la convention de l’OMPI se trouve des organes
auxiliaires qui sont souvent l’ouvre de création des premiers. Ces organes établissent des
rapports avec les organes qui les institués.

I. Les comités permanents

Chaque organe directeur peut créer un comité permanent selon ses besoins, parmi ces
comités on trouve :

Le comité du programme et du budget. Ce comité est un organe subsidiaire crée par


l’assemblée générale en 1998 pour s’occuper des aspects budgétaires et financiers de l’OMPI.

Le comité consultatif sur l’application des droits120 : Ce comité crée en 2002 par
l’assemblée générale pour assurer la coordination avec certaines organisations et le secteur
privé en vue de lutter contre la contrefaçon et le piratage121. Ce comité est chargé aussi de
fournir l’aide technique et de coordonner dans le domaine d’application des droits de la
propriété intellectuelle, sensibiliser le public et échanger les informations en matière
d’application de ces droits.

Le comité intergouvernemental de la propriété intellectuelle relative aux


ressources génétiques, aux savoirs traditionnels et folklore (IGC) : la mission de comité est
la conduite des négociations pour parvenir à un accord international relatif à la protection des
savoirs traditionnels, des expressions culturelles traditionnelles est des ressources génétiques122.

Le comité de développement de la propriété intellectuelle (CDIP) : ce comité crée


par l’assemblée générale en 2008 dans le but de la mise en œuvre des recommandations pour
le développement, l’établissement des rapports sur la mise œuvre de ces recommandations. Ce

120
http://www.wipo.int/enforcement/fr/ace/ consulté le 14/08/2016 à 12H00
121
Carolyn Deere, Birk. Beck, the world intellectual property organization (WIPO): a reference guide, Edward
Elgar Publishing. Sur Google livres P79 consulté le 14/08/2016 12h10 :
https://books.google.co.ma/books?id=fcqxCwAAQBAJ&pg=PA5&dq=Carolyn+Deere,+birkbeck,+the+world+i
ntellectual+property+organization+(WIPO):+a+reference+guide,+Edward+Elgar+Publishing.&hl=fr&sa=X&
redir_esc=y#v=onepage&q=Carolyn%20Deere%2C%20birkbeck%2C%20the%20world%20intellectual%20p
roperty%20organization%20(WIPO)%3A%20a%20reference%20guide%2C%20Edward%20Elgar%20Publis
hing.&f=false .
122
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h30 « http://www.wipo.int/tk/fr/igc/ »
51
comité travaille en coordination avec les autres organes compétents de l’OMPI et discute les
questions de la propriété intellectuelle en rapport au développement123.

Le comité des normes de l’OMPI (CWS)124 : crée par l’AG en 2009 pour une mission
essentielle d’examiner et d’approuver les normes édictées par l’OMPI dans chaque domaine de
la propriété intellectuelle et de veiller à leur perfectionnement. Cette instance de collaboration
internationale est chargée aussi de l’information et de la documentation en matière de la
propriété intellectuelle au sein de l’OMPI.

Les autres comités permanents : sont des comités crée par l’AG dont le rôle est
l’élaboration, la révision du droit dans chaque domaine de la propriété intellectuelle. Exemple
dans le domaine des marques et dessins et modèles industriels existe le comité du droit des
marques, dessins et modèles industriels chargé de l’édiction et la révision du droit en la matière,
aussi en droit de brevets il y a le comité permanent des droits de brevets …

II. Les autres organes auxiliaires

Les groupes de travail

Chaque comité ou organe de décision peut créer un groupe de travail pour examiner une
question confidentielle ou technique. Les groupes de travail sont créés pour une mission
déterminée et dans une dure limitée125.

La conférence diplomatique

C’est une réunion de haut niveau des Etats membres dont le seul objectif est la
conclusion de nouveaux traités. La conférence est convoquée par l’AG lorsqu’un comité
permanent constate que les progrès accomplis sont suffisants pour l’adoption d’un nouveau
traité dans un domaine de la propriété intellectuelle126.

123
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h33 « http://www.wipo.int/policy/fr/cdip/ »
124
Site de l’OMPI, le 14/08/2016 à 15h40 « http://www.wipo.int/cws/fr/ »
125
Carolyn Deere, Birk. Beck, op.cit., P80
126
http://www.wipo.int/policy/fr/index.html#bodies consulté le 14/08/2016 à16h00
52
Section 2 : La place de l’OMC dans la PIM

L’OMC est une organisation internationale indépendante des Nation Unies dotée de la
personnalité juridique127. L’OMC est créée par l’acte final de l’Uruguay Round signé le 15 avril
1994 à Marrakech. Héritière du GATT et de nombreux cycles de négociation au sujet de la
libéralisation du commerce international conduites dans le cadre du GATT de 1947. L’OMC
institue un système juridique institutionnel qui s’intéresse à des règles régissant le commerce
international entre les pays d’une part et serve un cadre de négociation des accords
commerciaux internationaux d’autre part. La principale mission de l’OMC est de favoriser
l’ouverture commerciale, en veillant à la réduction des obstacles au libre-échange, l’assistance
des gouvernements pour régler leurs différends commerciaux et l’évaluation des politiques
commerciales des Etats membres.

L’OMC est une organisation à vocation globale, ainsi elle administre l’ensemble des
accords multilatéraux de Marrakech. Sa vocation exprime le principe de l’engagement unique
selon lequel l’adhésion à l’accord instituant l’OMC entraine l’adhésion aux autres accords
connexes de l’OMC128. Les accords administrés par l’OMC jouissent de la force obligatoire à
l’égard de ses membres, en conséquence la violation de leurs dispositions peut être portée
devant l’ORD institué à cet effet par l’OMC.

La question de la protection des droits de propriété intellectuelle est introduite la


première fois dans les négociations d’Uruguay Round en tant que élément d’équilibre du
commerce mondial129. Cette introduction à deux explications, d’un part la volonté de la
communauté du commerce international de combler le vide juridique du système basé sur la
CUP en matière de lutte contre la contrefaçon et la piraterie internationale des droits de
propriété intellectuelle, et d’autre part et surtout par la valeur ajouté des créations et de les
innovations dans les nouveau produits qui constitue une proportion importante dans la valeur
totale du produit fini.

127
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., 2012, n°146
128
A.Yoao.GAGJI, « libéralisation du commerce international et protection de l'environnement », thèse de
doctorat 2007, Université de limoges faculté de droit et des sciences économiques Crideau site web (consulté
le 10/11/2016 à 10h 35) «http://epublications.unilim.fr/theses/2007/gadji-abraham-yao/gadji-abraham-
yao.pdf» P 94.
129
J. Schmidt-Szalewski, « Le droit des marques » p. 110.
53
La protection des droits de propriété intellectuelle est matérialisée par un accord sur les
aspects du droit de propriété intellectuelle qui touche au commerce (ADPIC) annexé à la
convention de Marrakech, cet accord fait partie des cinq conventions de l’OMC qui doivent être
signées « en bloc » par les Etats désirants l’adhésion à l’OMC130.

L’OMC via l’ADPIC veut établir des normes minimales de protection de la propriété
intellectuelle en complétant les conventions existant en la matière. Désormais l’OMC est un
acteur essentiel dans la protection des droits de la propriété intellectuelle. Pour accomplir ses
missions l’organisation dispose de plusieurs mécanismes.

Pour comprendre la place de l’OMC dans la protection de la PIM il faut d’abord


comprendre sa structure (sous-section 1) et en fin montrer les aspects de cette protection au sein
de l’OMC (sous-section 2).

Sous-section 1 : la structure et le fonctionnement de l’OMC

La mission principale de l’OMC est de favoriser l’harmonie, la liberté, l’équité et la


prévisibilité des échanges131. Pour atteindre cet objectif, l’organisation dispose d’une structure
pyramidale132, composée de six organes, ainsi on trouve au sommet la conférence ministérielle
puis en deuxième niveau le conseil général, en troisième niveau les conseils de marchandise,
de service et des ADPIC et à la base du structure se trouve les comités et organes subsidiaire.

Paragraphe 1 : la conférence ministérielle

La conférence ministérielle constitue l’organe de décision suprême de l’OMC.


Autrement dit c’est l’organe directeur de l’OMC, elle s’occupe de la définition des orientations
stratégiques de l’organisation et toutes les décisions importantes concernant l’application des
accords multilatéraux.

130
J. Schmidt-Szalewski, « Le droit des marques » p. 110.
131
Site de l’OMC consulté le 11/11/2016 à 22h00 : l’OMC en quelques mots.
https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/inbrief_f/inbr02_f.htm.
132
Voir organigramme de l’OMC annexe 1.
54
La conférence est organe plénier, prend ses décisions par l’ensemble de ses membres,
par consensus, mais un vote à majorité est prévu133. La conférence se compose de tous les
représentants des Etats membres et se réunit au moins tous les deux ans134.

La conférence est habilitée à prendre les décisions concernant toute les questions qui
relèvent des accords commerciaux multilatéraux, sur la demande d’un membre. En vertu de
l’article IX de l’accord instituant l’OMC, les décisions de l’OMC sont prises par consensus,
néanmoins une décision pourra être prise par vote à la majorité lorsque cette possibilité est
prévue par une autre disposition. En outre la conférence possède un pouvoir partagé avec le
conseil général, qui consiste à interpréter les accords commerciaux multilatéraux de l’OMC.

Paragraphe 2 : le conseil général

Le conseil général se compose de représentants de tous les membres de l’OMC. Il est


classé au deuxième niveau dans la structure de l’OMC, il se réunit chaque fois qu’il est
approprié135. Le conseil général exerce les fonctions de la conférence entre l’intervalle de
réunions de celle-ci.136 Par ailleurs le conseil exerce ses fonctions propres notamment la
supervision de la gestion des affaires courantes de l’OMC, et préside les conseils centralisés137
(le conseil du commerce des marchandises, conseil du commerce des services et le conseil des
ADPIC.

En pratique, le conseil général constitue le principal organe de décisions de l’OMC sur


la plupart des affaires138.

En fin le conseil est habilité à exercer les fonctions de l’organe de règlement des
différends (ORD) et celles de l’organe de l’examen des politiques commerciales, en
conséquence, il se réunit en tant ORD pour superviser la mise en œuvre des procédures de

133
J. Azema et J-C. Galloux, op.cit., n° 146.
134
Article IV.1 de l’accord instituant l’OMC.
135
Article IV.2 de l’accord instituant l’OMC.
136
L’article IX.2 de l’accord instituant l’OMC.
137
A.Y. GAGJI, op.cit, p.97.
138
Ibid.
55
règlement des différends139 et en tant que organe d’examen des politiques commerciales140 pour
évaluer la politique commerciale des Etats membres de l’OMC.

Paragraphe 3 : les conseils spécifiques

Ces conseils constituent le troisième niveau dans la structure de l’Organisation


Mondiale du Commerce à ce niveau se trouve trois organes principaux qui agissent sous la
conduite du conseil général.

I. Le conseil du commerce des marchandises

Ce conseil a pour mission de superviser le fonctionnement des accords commerciaux


multilatéraux de l’OMC concernant le commerce des marchandises, il chargé aussi de
superviser les travaux des comités spécifiques qui se trouvent sous son autorité (à titre
d’exemple le comité d’agriculture, le comité d’accès au marché, le comité des pratiques
antidumping…).

II. Le conseil du commerce des services

Le conseil du commerce des services est chargé de la supervision de l’application de


l’accord général du commerce des services (AGCS)141. Sa composition comprend les
représentants de tous les membres de l’organisation. L’AGCS préside des organes subsidiaires
qui lui sont propres à savoir le comité des services financiers, le comité des engagements
spécifiques. Ces organes sont chargés des affaires financiers et de réglementation intérieure de
ce conseil.

III. Le conseil des ADPIC

Le conseil des aspects des droits de propriété intellectuelle qui touche au commerce
établi par l’accord instituant l’OMC142. Chargé du domaine de la propriété intellectuelle au sein
de l’OMC, notamment la supervision du fonctionnement de l’accord sur les ADPIC. En effet il
exerce trois fonctions essentielles :

139
Article IV. 3 de l’accord instituant l’OMC.
140
Article IV. 4 de l’accord instituant l’OMC.
141
Article IV.5 de la convention instituant l’OMC.
142
Ibid.
56
La première est la réception de notifications des lois et réglementations relatives à la
propriété intellectuelle des membres, cette notification facilite le suivi du fonctionnement de
l’accord. En vertu de l’article 63.2 de l’accord les membres doivent notifier les lois et
réglementations aux moyens desquelles ils mettent en œuvre les dispositions de l’accord afin
de permettre au conseil de faire un examen facile du fonctionnement de l’accord

La deuxième est l’examen des lois et réglementations des membres au sujet de propriété
intellectuelle. Les législations nationales notifiées par les membres de l’OMC au conseil sont
soumis à un examen au sein de ce conseil afin d’évaluer la mise en œuvre de l’accord par les
membres. Des réunions d’examen des législations nationales sont réservées à cet effet,
précédées par des communications de questions repenses. Les comptes rendus de ces examens
sont mis en ligne dans la base de données de l’OMC.

La troisième fonction est la consultation. Le conseil des ADPIC constitue un lieu de


consultation sur les éventuelles divergences entre les membres concernant l’accord sur les
ADPIC, de plus ces consultations comprennent aussi l’interprétation et la clarification des
dispositions de l’accord.

Paragraphe 3 : les organes de base

Ces organes représentent le quatrième niveau dans la structure de l’OMC, sont des
organes subsidiaires, chaque un est créé par l’un des conseils cités en haut143 pour s’occuper
d’une question spécifique dans un domaine approprié. Ces organes subsidiaires établissent
leurs règlements intérieurs respectifs sous réserve de l’approbation des conseils respectifs.

On trouve parmi ces organes le comité du commerce et environnement, le comité


d’évaluation en douane, le comité d’accès au marché…

Sous-section 2 : les aspects de la PIM au sein de l’OMC

L’OMC joue un rôle majeur dans la protection des droits de propriété intellectuelle. En
effet, pour remplir ses fonctions dans ce domaine, l’organisation dispose de plusieurs
mécanismes : d’abord l’organisation adopte un cadre juridique qui contient des règles
minimales de protection de la propriété intellectuelle et des mesures contraignants pour faire

143
Article IV.6 de l’accord instituant l’OMC.
57
respecter les droits de propriété intellectuelle (paragraphe 1). Puis elle met à la disposition de
ses membres un cadre pour le règlement de leurs différends au sujet des droits de la propriété
intellectuelle à travers l’organe de règlement des différends (paragraphe 2). En fin l’OMC unit
ses efforts avec l’OMPI pour assurer une protection adéquate des droits de propriété
intellectuelle en coopérant avec cette dernière dans ce domaine (paragraphe 3).

Paragraphe 1 : L’établissement des normes minimales de la PIM et l’exigence


des moyens pour les faire respecter le droit sur la marque

I. Les règles de fond minimales

L’organisation mondiale de commerce impose à ses membres de prévoir des règles


minimales pour protéger efficacement la propriété intellectuelle. En effet, la partie II de l’accord
sur les ADPIC contient des règles minimales que chaque Etat membre doit les transposer dans
sa législation nationale. Les dispositions de la partie II de l’ADPIC ne peuvent être écartées par
un membre.

Ces dispositions concernent les principaux éléments de la protection. Comme l’objet de


la protection, les droits conférés, les exceptions admises à ces droits, ainsi que la durée minimale
de la protection144. En outre l’organisation impose à ses membres de respecter les règles de
fonds énoncées dans les versions les plus récentes des principales conventions administrées par
l’OMPI, notamment la CUP et la convention de berne, à l’exception des dispositions de la
convention de berne relative aux droits moraux145. Autrement dit toutes les règles de fonds des
dites conventions sont intégrées par référence à l’ADPIC146 et deviennent des obligations pour
les membres de l’OMC. Pour compléter ces conventions, l’accord sur les ADPIC a établi
d’autres obligations qui ne sont pas traitées ou insuffisamment traitées par les conventions
citées en haut. Donc l’ADPIC complète et renforce les conventions préexistantes dans le
domaine de la propriété intellectuelle.

L’accord sur les ADPIC établit des règles minimales qui constituent les bases
fondamentales de la protection de la propriété intellectuelle dans le but d’encourager le

144
Accord sur les ADPIC : aperçu, site de l’OMC, consulté le 28/09/20016 à 22h14, lien internet,
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/intel2_f.htm .
145
Article 2.1 et l’art 9.1 de l’accord sur les ADPIC.
146
Accord sur les ADPIC : aperçu, op.cit.
58
commerce international à forte valeur ajoutée. Cependant les élaborateurs de cet accord ont
intentionnellement laissé une marge de manœuvre pour les gouvernements nationaux afin qu’ils
puissent adapter leurs législation et politiques nationales en matière de protection de propriété
intellectuelle avec les spécificités de chaque pays, dans le but de protéger leurs intérêts
nationaux.

II. Les moyens de faire respecter le droit sur la marque

Il sera sans effet d’établir des règles de fonds protégeant les droits de la propriété
intellectuelle, si le titulaire de ces droits ne peut pas faire face aux atteintes de ses droits par des
procédures efficaces et rapides. Il faut que les titulaires aient la possibilité de mettre fin aux
atteintes et empêcher la survenu d’autres et obtenir la réparation pour les dommages subies.

La question de la mise en œuvre de la protection des droits de propriété intellectuelle


c’est-à-dire l’adoption des moyens pour respecter ces droits, est abordée par l’accord sur les
ADPIC dans sa troisième partie. Ainsi, cette partie impose aux membres de l’accord de faire en
sorte que leurs législations nationales permettent de faire respecter les droits de propriété
intellectuelle147. Autrement dit les titulaires d’un droit de propriété intellectuelle devraient
disposer de moyens pour faire appliquer les droits effectivement reconnus dans le cadre de la
législation nationale148.

Les moyens pour faire respecter les droits de propriété intellectuelle abordés par l’accord
sur les ADPIC est matérialisés l’obligation des Etats membres de mettre à la disposition des
titulaires des droits de la PI des procédures de recours civiles et administratives, des procédures
pénales et des mesures à la frontière afin qu’ils puissent défendre leurs droits.

Nous constatant que les dispositions de l’ADPIC sont plus strictes concernant la
contrefaçon des marques et le piratage. En effet l’accord sur les ADPIC dispose que les
membres sont tenus de prévoir dans leurs législations nationales des mesures aux frontières
contre les marchandises contrefaites ou piratées et d’appliquer des mesure pénales en cas de
contrefaçon ou piratage.

147
Propriété intellectuelle : protection et respect des droits, site de l’OMC, consulté le 02/11/2016 à 09h 18 lien :
«https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/agrm7_f.htm».
148
S. ZHANG, op.cit., P 344.
59
L’emploi des expressions comme « offert », « pourront être obtenus » et d’autres
expressions similaires pour certaines mesures par l’accord, indique que l’accord laisse au
titulaire du droit de propriété intellectuelle la possibilité d’engager ces procédures et au pouvoir
publics la responsabilité de mettre en place des procédures efficaces et mesures correctives
dissuasives149.

En fin d’autres prescriptions optionnelles sont énoncées par l’accord sur les ADPIC. Ces
mesures concernent surtout l’application des procédures pénales aux autres formes atteintes des
droits de propriété intellectuelles qui ne constitue pas des contrefaçons ou piratages150 et
l’extension des mesures à la frontière aux exportations151.

Paragraphe 2 : La prévention et le règlement des différends

Le rôle de l’OMC dans la protection des droits de propriété intellectuelle comprend aussi
la prévention et le règlement de différends. En effet le traitement des différends dans le domaine
de la propriété intellectuelle entre les membres de l’OMC se réalise à travers de deux
mécanismes, premièrement la prévention des litiges au sujet de la propriété intellectuelle via
l’encouragement de la transparence (I) et deuxièmement la résolution des litiges déjà nés par
l’organe de règlement de différend concernant (II).

I. La prévention des différends

La prévention des différends en termes de propriété intellectuelle entre les membres de


l’accord ADPIC s’articule sur trois axes :

- Le premier est basé sur le suivi du fonctionnement de l’accord par le conseil des
ADPIC qui constitue également un lieu d’accueil des consultations sur les éventuels
problèmes relatifs à l’application de l’accord, le sujet des consultations la
clarification et l’interprétation des dispositions de l’accord sur les ADPIC. L’objectif
est de prévenir les éventuels conflits entre les membres sans avoir la nécessité de
recourir au mécanisme de règlement de différend.

149
Moyens de faire respecter les droits, p.2 site de l’OMC consulté le 02/11/2016 à 09h20 lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules7_f.pdf.
150
L’article 61 de l’accord sur les ADPIC.
151
L’article 51 du même accord.
60
- Le deuxième de prévention repose sur la transparence, l’accord sur les ADPIC
encourage la transparence en obligeant les membres de publier leurs loi, règlements
et décisions judiciaires et administratives finales d’application générale rendues
exécutoires par un membre, qui concernent la matière de l’accord et les accords
bilatéraux en matière de propriété intellectuelle152. En plus l’accord sur les ADPIC
exige que chaque membre doive notifier les lois et règlement pertinent au conseil
des ADPIC pour l’aider dans son examen du fonctionnement de l’accord153.
- Le troisième axe de prévention concerne la surveillance du respect des obligations
des membres. Cette surveillance s’effectue par le suivi du respect de l’accord. En
effet chaque membre peut soulever toute question relative au respect de l’accord par
l’autre membre. Egalement le conseil des ADPIC effectue un examen systématique
de la législation relative à l’accord de ses membres154.

II. Le règlement des différends

Un aspect important de la protection de la propriété intellectuelle au sein de l’OMC


réside dans l’existence d’un système opérationnel pour le règlement des différends au sujet de
la propriété intellectuelle entre les membres de l’organisation, ce système a pour but de
contrôler le respect des engagements respectifs de chaque membre dans le domaine des droits
de propriété intellectuelle155. Ce mécanisme permet à un membre qui conteste une violation
par un autre membre de ses obligations dans le cadre de l’accord sur les ADPIC, de recourir à
l’organe de règlement de différends pour obtenir une solution satisfaisant. La procédure
régissant ce mécanisme est prévue par le mémorandum d’accord sur les règles et procédures
régissant le règlement des différends156. Les membres peuvent recourir à ce mécanisme pour
contester une violation des règles de la CUP ou celle de Berne.

La saisine de l’ORD ne peut être effectuée que par un gouvernement membre, en


revanche si une partie privée dont les droits et intérêts sont lésés par la mise en œuvre des
accords de l’OMC, doit s’adresser à son gouvernement pour qu’il engage une action, agit en

152
L’article 63.11 de l’accord sur les ADPIC.
153
L’article 63.2 du même accord.
154
L’article 24.2 du même accord.
155
Prévention et règlement des différends site de l’OMC consulté le 02/11/2016 à11h05 lien :
« https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules8_f.pdf ».
156
L’article 64.1 de l’accord sur les ADPIC.
61
tant que défendeur ou intervient en tant que tierce partie. L’exclusion des parties privées du
mécanisme de règlement de différends s’explique la nature intergouvernementale de l’OMC.

Les plaintes des membres ne peuvent être fondées que sur trois situations157 :

La première lorsque un membre ne s’acquitte des obligations découlant de l’accord sur


les ADPIC. La deuxième situation, si un membre applique des mesures contraire à l’accord. La
troisième est l’existence d’une autre situation.

Le membre visé par la plainte doit s’engager dans un effort visant à régler le différend
et se conforme aux décisions finales

En ce qui concerne le déroulement de la procédure de règlement de différends


commence par le dépôt par un membre d’une plainte formelle contre un autre membre
relativement à l’application de l’accord sur les ADPIC. La procédure comprend trois étapes
essentielles158. La première étape la consultation entre les parties, si ces consultations
n’aboutissent pas à un accord dans les soixante jours une deuxième étape commence par
l’établissement d’un groupe spécial dont la mission et d’établir un rapport au sujet de litige et
de le présenter à ORD, les conclusions du rapport ne peuvent être rejetées que par consensus.
La troisième étape consiste la mise en œuvre des conclusions ou l’appel en cas de la non mise
en œuvre des conclusions du groupe spécial.

Le système de règlement de différends de l’OMC est conçu dans un but de primauté du


droit dans les relations commerciales internationales par un règlement impartial et efficace des
litiges entre les membres159.

Paragraphe 3 : la coopération entre l’OMC et l’OMPI

L’OMC a conclu avec l’OMPI un accord de coopération pour mettre en œuvre


facilement l’accord sur les ADPIC, cet accord est entré en vigueur le 1er janvier 1996. En
concluant cet accord avec l’OMPI, l’OMC veut établir une relation de soutien mutuel avec

157
L’article XXIII du GATT 1994.
158
Voir annexe 2 illustrant les étapes de la procédure règlement de différend.
159
Prévention et règlement des différends site de l’OMC p.4, consulté en linge le 14/11/2016 à 18h 10 lien :
« https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules8_f.pdf ».
62
l’OMPI160. En vertu de cet accord les domaines de coopération entre les organisations
comprennent la notification des lois et règlements (1) ; l’application des procédures destinées à
protéger les emblèmes (2) et la coopération technique (3).

I. La notification des lois et règlements

L’accord de coopération entre l’OMC et l’OMPI permet un échange des lois et


règlement reçus des membres entre les secrétariats de l’OMPI et de l’OMC conformément à
l’application de l’article 63.2 de l’accord sur les ADPIC. Ce texte permet aussi aux membres
de l’OMC et leurs ressortissants d’accéder à la base de données informatisée de l’OMPI dans
les mêmes conditions appliquées aux membres de l’OMPI161. Aujourd’hui l’OMPI met à la
disposition du public par son outil de recherche en ligne L’ex Gold tous les textes en matière
de propriété intellectuelle administrés par l’OMPI. L’accord permet en outre l’accès aux lois et
règlements (au sujet de la propriété intellectuelle) notifiés à l’OMPI par ses membres.

Les deux organisations ont établi en 2010 un portail commun OMPI-OMC dans le but
de permettre au pays membres de communiquer en ligne simultanément les textes de lois et
règlements relatifs à la propriété intellectuelle, aux deux organisations162.

II. Les procédures relatives à la protection des emblèmes nationaux

Le deuxième domaine de coopération entre l’OMPI et OMC concerne l’application des


procédures relatives à la protection des emblèmes nationaux énoncée par l’article 6ter de la
CUP, concernant l’accord sur les ADPIC, l’accord de coopération habilite le Bureau
International de l’OMPI d’administrer les procédures relatives à la communication des
emblèmes et la transmission des objections concernant l’accord sur les ADPIC conformément
aux procédures prévues par l’article 6ter de la CUP163. En outre l’accord de coopération précise
dans son article 3.3 que le Bureau International doit fournir au secrétariat de l’OMC les
informations relatives aux emblèmes communiqué à l’OMPI par les membres de l’OMC.

160
Le préambule de l’accord sur les ADPIC.
161
L’article 2.1et 2.2 de l’accord de coopération entre l’OMPI et l’OMC.
162
Introduction à l’accord des ADPIC P 27 site de l’OMC, consulté le 11/11/2016 à 08h43 lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules1_f.pdf.
163
L’article 3 de l’accord de coopération.
63
III. La coopération technique

Le troisième domaine de coopération entre l’OMPI et l’OMC est celui du domaine


technique et juridique. En vertu de l’accord de coopération entre les deux organisations, ces
derniers sont invitées à renforcer la coopération entre eux en matière d’assistance technico-
juridique en faveur des pays en développement dans le but d’optimiser l’utilité de ces activités
et d’assurer un aide mutuel à ces pays. Par ailleurs l’assistance fournie par une organisation à
ses membres doit comprendre les membres de l’autre organisation.

Un exemple de la coopération technique est l’initiative conjointe de l’OMPI-OMC en


faveur des PMA membres de l’OMC en 2001 qui était pour but d’assister les PMA d’accomplir
leurs obligations au sujet de l’accord sur les ADPIC et à utiliser au mieux le système de
propriété intellectuelle pour leur développement économique, social et culturel164.

Aussi une autre forme de coopération est celle d’assistance dans le domaine
d’élaboration des législations et de la formation et la modernisation des institutions de propriété
intellectuelle.

164
Introduction à l’accord des ADPIC, op.cit., p.27.
64
Conclusion de la première partie

Pour conclure, il est constaté que le cadre juridique et institutionnel de la PIM à bien
évolué depuis l’adoption de la CUP, en conséquence, les législations des pays en la matière a
aussi connu une nette évolution. Cependant, l’unification de cette législation n’est pas encore
atteinte.

En effet, l’établissement d’un cadre juridique prévoyant des règles minimales


d’harmonisation du droit de la marque ainsi que des règles facilitant la procédure
d’enregistrement international de la marque ne suffit pas d’assurer une protection efficace de
celle-ci à l’étranger. En réalité, l’efficacité de cette protection implique obligatoirement la
transposition de ces règles dans la législation nationale et la mise en place des moyens exigeant
le respect de ces règles par les pays qui les ont intégrés dans leurs législations. Cette solution
est apportée par le système de l’OMC. Alors que les traités en matière de la PIM administrés
par l’OMPI qui sont fondés sur des principes généraux et sur certaines règles minimales de
protection du droit de la marque et sur d’autres relatives à la procédure d’acquisition de ce droit,
l’OMC permet de consolider et de renforcer ces règles à travers la mise en place des sanctions
commerciales organisées au niveau intergouvernemental.

La concrétisation de la PIM se réalise à travers l’application des règles des conventions


y afférent par la défense du droit de la marque protégée sur le plan international par des moyens
administratifs et judiciaires. De ce fait, l’objet de notre deuxième partie sera consacré à la mise
en œuvre de la PIM.

65
La deuxième partie : La mise en œuvre de la protection internationale de la
marque

La mise en œuvre de la PIM est concrétisée d’une part, par l’application des règles
juridiques et conventionnelles édictées en la matière, et d’autre part, par l’intervention des
institutions internationales chargées de cette protection. En effet, une telle mise en œuvre, passe
nécessairement par une procédure visant la reconnaissance et le maintien du droit de la marque
sur le plan international afin que le titulaire du droit puisse le défendre contre toute usurpation.

En effet, la reconnaissance du droit de la marque sur le plan international s’effectue par


une procédure d’enregistrement de la marque à l’étranger. Cette procédure prend deux formes
selon le système conventionnel applicable. De ce fait, le droit de la marque s’acquiert soit, par
un enregistrement international de la marque conformément au système de Madrid (selon
l’arrangement ou selon le protocole), soit par l’enregistrement de la marque à l’étranger en vertu
de règles de la convention de l’union de Paris. En outre, la procédure d’acquisition du droit de
la marque peut s’exposer à des contestations par des tiers prétendant avoir droit sur la marque
en cours d’enregistrement (appelée opposition). De même, la contestation du droit de la marque
peut être envisagée lorsque la marque est déjà enregistrée. Dans ce cas, la marque risque d’être
déchue, annulée ou même revendiquée par une procédure judiciaire.

Donc, la procédure de l’enregistrement international de la marque attribue le droit sur


cette marque à son titulaire qui le défend contre toute contestation (chapitre 1). Toutefois la
défense de la marque enregistrée sur le plan international n’est pas limitée à ce stade et peut
être étendue pour englober la défense contre les atteintes portées par les tiers au droit de la
marque enregistrée (chapitre 2). Cette défense comprend des procédures administratives
(mesures aux frontières) et l’engagement des procédures judiciaires visant la sanction des
usurpations et la réparation du préjudice via l’action en contrefaçon ou en concurrence déloyale.

66
Chapitre I : l’aspect procédural et jurisprudentiel de l’acquisition du droit de
la marque sur le plan international

L’acquisition du droit sur la marque se réalise par l’une des manières suivantes : la
première est basée sur l’usage de la marque, autrement dit, le droit sur la marque est attribué à
ce qui prouve la propriété par usage du signe qu’il entend s’approprier165. Ce qui implique une
relation entre le signe et la clientèle (ce système appliqué surtout aux Etats Unis). Le deuxième
système d’acquisition de la marque est celui de l’enregistrement, dans le cadre de ce système
l’acquisition du droit sur la marque n’est pas fondé sur l’utilisation de cette marque mais elle
est réalisée par enregistrement de celle-ci dans un office national des marques. En outre
l’acquisition du droit sur la marque par enregistrement, se réalise à travers une procédure
comportant une formalité administrative manifestant la volonté de celui qui souhaite
l’acquisition. Le dernier système est le plus répondu au monde, le Maroc via la loi 17-97 a
abandonné le système d’acquisition de la marque par usage, à celui de l’acquisition par
enregistrement166.

Si l’enregistrement d’une marque dans un office national de propriété intellectuelle (ou


industrielle) n’accorde à la marque qu’une protection nationale à l’intérieur des frontières de
pays. La protection au-delà des frontières nécessite un enregistrement international qui étend
la protection de la marque à l’extérieur des frontières nationales.

La PIM s’acquiert à travers des procédures d’enregistrement international de la marque


(section 1). Les dites procédures s’affronte parfois à des oppositions administratives et des
recours judiciaires visant l’invalidation de la marque enregistrée (section 2)

Section 1 : les procédures d’acquisition du droit de la marque sur le plan international

L’acquisition du droit de la marque sur le plan international s’acquiert par deux systèmes
d’enregistrement de la marque à l’extérieur des frontières. Le premier représente un
enregistrement international de la marque fondé sur le système de Madrid (sous-section 1), le

165
Guide sur les marques de fabrique, de commerce et de service. Élaboré grâce à l’appui et le financement de
l’USAID à travers le programme « Amélioration du Climat des Affaires au Maroc », p.44, consulté le
15/08/2016 à 18h10 lien internet :
«http://www.ompic.org.ma/sites/default/files/field/Guide%20des%20marques%20(version%20fran%C3%A7aise
).pdf ».
166
Ibid.
67
deuxième est réalisé par des enregistrements effectués dans chaque pays où la protection de la
marque est souhaitée conformément à la CUP fondé sur cette dernière (sous-section 2) lorsque
les pays concerné par la PIM ne sont pas membres au système de Madrid. Les deux procédures
nécessitent une comparaison pour dégager leurs points de convergence et de ressemblance
(sous-section 3). Il existe un autre système de l’enregistrement international de la marque crée
par la convention de Vienne de 1973, ce système n’avait pas de succès en raison de nombre
faible des pays parties à ce système qui depuis 1992 n’est plus utiliser167.

Sous-section 1 : l’enregistrement international de la marque selon le système de


Madrid

Le système de Madrid comprend l’arrangement de Madrid de 1891 et le protocole de


Madrid de 1989, ces deux traités sont indépendant l’un de l’autre, mais se complètent.

L’enregistrement international de la marque exige certaines conditions (§1) et se réalise


à travers une procédure (§2), au cours de sa validité peut être modifié (§3) et doit être renouveler
à son échéance (§4) pour continuer à produire ses effets (§5).

Paragraphe 1 : les conditions exigées pour l’enregistrement international par le


système de Madrid

I. Les conditions relatives aux personnes bénéficières

En vertu de l’article 2 de l’arrangement de Madrid168, les personnes bénéficiaires du


système de Madrid sont les ressortissants d’un pays de l’union restreint (union de Madrid) et
les assimilés, c’est-à-dire les personnes étrangères possédantes sur le territoire de l’union
particulier, soit un domicile, soit un établissement commercial ou industriel effectif et sérieux.

167
Voir supra le traité de l’enregistrement de la marque de 1973 dans le chapitre I de notre première partie.
168
Cet article renvoi à l’article 3 de la CUP assimile certaines catégories de personnes aux ressortissants des pays
de l’union.
68
Quant au protocole pose la même règle au déposant de la demande d’enregistrement
international169, le protocole admet encore, pour déposer la demande internationale, les
ressortissants et leurs assimilés des organisations intergouvernementales parties au protocole170.

En somme, est admise à demander un enregistrement international de la marque toute


personne qui se rattache à un pays par de l’union particulier soit par sa nationalité, soit par son
domicile ou la situation de son établissement171.

II. Le dépôt ou l’enregistrement national préalable

L’acceptation d’une demande d’enregistrement international de la marque est


subordonnée à l’existence d’un dépôt ou un enregistrement national préalable dans l’office
d’origine pour les enregistrements soumis au protocole. Alors que l’enregistrement
international conformément à l’arrangement de Madrid ne peut être fondé que sur un
enregistrement national de base effectif dans l’office d’origine.

L’innovation du protocole permet d’écarter les problèmes qui peut accompagner


l’obtention d’un enregistrement de base dans le pays d’origine, notamment dans les pays qui
exigent un examen préalable ce qui demande un temps plus ou moins long pour obtenir
l’enregistrement de base et par suite, sera gêné le déposant souhaitant l’obtention rapide de la
protection de sa marque à l’étranger172.

III. Les conditions relatives à la marque objet de l’enregistrement international

La marque objet de la demande internationale doit satisfaire à deux conditions. D’abord


la marque doit être susceptible de représentation graphique et doit être identique à celle qui
figure dans la demande de l’enregistrement de base.

169
L’article 2 al 1, i du protocole de Madrid.
170
Selon l’article (2 al 1 ii) du protocole : la personne qui est le déposant de demande internationale auprès l’office
régional de l’organisation contractante : soit le ressortissant d’un État membre de cette organisation contractante
ou soit domiciliée, ou ait un établissement industriel ou commercial effectif et sérieux, sur le territoire de ladite
organisation contractante.
171
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°759.
172
J. Azema, J.C. op.cit. n°1643.
69
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement international

La procédure de la de l’enregistrement international de la marque commence par la


présentation de la demande international à l’office de marque d’une partie contractante (I) qui
l’envoi au Bureau International qui intervient (I) par un examen de cette demande avant
l’inscription de la marque au registre des marques internationales, ensuit, il notifie cette
inscription au parties contractantes désignées qui peuvent refuser l’extension de la protection
de la marque à leur territoires(c).

I. Le dépôt de la demande de l’enregistrement international

Le dépôt de la demande de l’enregistrement international de la marque est effectué


auprès d’un office de la partie contractante où la marque de base est enregistrée.

Le pays d’origine de la demande ainsi que les parties contractantes désignées par celle-
ci ont des conséquences sur le traité applicable, la langue de la demande et le formulaire utilisé.

A. Le traité applicable

Devant une demande d’enregistrement international, trois situations peuvent être


existées quant au traité applicable à la demande173.

- La première situation : la demande d’enregistrement international est régie seulement par


l’arrangement de Madrid. On se trouve devant cette situation lorsque le pays d’origine de
la demande est partie seulement à l’arrangement ou s’il est partie aux deux traités
(l’arrangement et le protocole), mais la demande de l’enregistrement international
désigne seulement des parties à l’arrangement174.

- La deuxième situation : la demande internationale est soumise seulement au protocole de


Madrid. Dans ce cas-là, la partie contractante origine de la demande est liée seulement
par le protocole ou lorsque cette partie contractante est liée au deux traités et si le déposant
a désigné dans sa demande que les parties liées au protocole.

173
Le guide d’enregistrement internationale de la marque, op.cit., n°.02 21.
174
Cette situation n’existe plus car, aujourd’hui toutes les parties à l’arrangement sont aussi des parties au protocole
de Madrid.
70
- La troisième situation : la demande est soumise aux deux traités dans cette situation peut
être existé lorsque la partie contractante origine de la demande est liée au deux traité et
que le déposant a désigné dans sa demande une ou plusieurs partie à l’arrangement et au
moins une partie au protocole.

B. La langue de la demande

S’agissant d’une demande d’enregistrement international relevant seulement de


l’arrangement de Madrid la langue utilisée est le français.

S’agissant d’une demande relevant du protocole ou des deux traités, les langues utilisées
sont l’anglais, l’espagnol et le français. Sauf si l’office d’origine limite le choix de la langue en
une seule ou plusieurs langues prescrites.

C. Le formulaire utilisé

Actuellement toutes les parties à l’arrangement de Madrid devenues des parties au


protocole, par conséquence le formulaire MM2 est le seul formulaire à utiliser pour la demande
d’enregistrement international. Le formulaire précité est mis à la disposition des offices des
parties contractante et même peut être téléchargé au site web de l’OMPI175.

D. Le contenu de la demande

La demande de l’enregistrement international doit désigner le ou les produits ou services


pour lesquels l’enregistrement international est demandé et les parties contractantes sur les
territoires desquelles la protection de marque est réclamée. En outre le déposant doit joindre à
sa demande une déclaration d’intention d’utiliser la marque s’il désigne dans sa demande une
ou plusieurs parties contractantes qui exigent la condition d’utilisation.

E. Emoluments et taxes

Le déposant de la demande d’enregistrement international est invité à payer des


émoluments et taxes soit directement au BI, soit par l’intermédiaire de l’office d’origine. Leur

175
http://www.wipo.int/madrid/fr/forms/, consulté le 18/08/2016 à 10h 00.
71
valeur varie en fonction du nombre des classes dans lesquelles, le déposant veut protéger sa
marque176.

II. L’intervention du Bureau International

Suite au dépôt de la demande d’enregistrement international auprès de l’office d’origine,


ce dernier procède à son envoi au BI. Dès sa réception, le BI soumet le dossier à un examen de
forme. Il vérifie les pièces du dossier, le versement des taxes et émoluments. Lorsque le BI
constate une irrégularité dans la demande, il en informe à la fois l’office d’origine et le déposant.
Le déposant dispose d’un délai de trois mois pour régularise sa situation177. En revanche si la
demande internationale remplit les conditions requises, le BI l’inscrit dans le registre
international des marques et publie cette marque dans la gazette des marques internationales
(une revue hebdomadaire de l’OMPI)178. Ensuite il notifie l’enregistrement aux offices des
parties contractantes désignées par la demande, en informe l’office d’origine et adresse un
certificat au titulaire179. Parfois le certificat est envoyé au titulaire par l’intermédiaire de l’office
d’origine lorsque ce dernier souhaite en informant le BI.

La publication de la marque dans la gazette des marques internationales comprend une


reproduction de la marque accompagnée des mentions contenues dans la demande
d’enregistrement international comme la date de l’enregistrement, la durée de protection, le
numéro d’ordre, l’adresse du titulaire, etc.180

III. L’intervention des parties contractantes désignées par la demande

Suite à la réception de la notification l’extension de protection de la marque envoyée


par BI, la partie contractante qui n’applique pas d’examen préalable de la marque, elle procède
à l’enregistrement pur et simple de la marque181. En revanche si l’office du partie contractante
soumet la marque à l’examen, cette partie dispose d’un délai d’un an (pour le protocole ce délai

176
J. Azema et J.C Galloux, op.cit., n°1642.
177
Ibid.
178
Aussi les marques enregistrées au BI sont publiés en ligne et consultable au site web de l’OMPI.
179
Guide d’enregistrement international de la marque n° 10.01 consulté le 16/11/2016 à08h10 lien :
http://www.wipo.int/madrid/fr/guide/.
180
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°773.
181
J. Azema et J.C Galloux, op.cit., n°1642
72
peut être prorogé jusqu’à 18 mois)182 pour refuser l’extension de la protection à son territoire.
Ainsi chaque partie contractante désirant le refus l’extension doit envoyer au BI dans les délais
prescrits une déclaration motivée de refus provisoire ou définitif, totale ou partiel183. En outre
le Bureau International transmit la notification de refus sans retard au titulaire.

Si la marque est refusée sur le territoire d’une partie contractante, le titulaire de la


marque dispose des mêmes voies de recours administratives et judiciaires que si la marque avait
été directement déposée par lui auprès de l’office de cette partie184. Les recours sont régit par
la loi applicable à l’administration qui a refusé la marque.

Le refus de l’extension de la protection ne pourra être fondé que sur les motifs
suivants185 : d’abord la marque porte atteinte aux droits antérieurs ou si cette marque est
dépourvue du caractère distinctif ou lorsqu’elle est contraire l’ordre public ou à la moral.

Paragraphe 3 : La modification de l’enregistrement international

Les modifications qui peuvent toucher l’enregistrement international de la marque sont :


modification des coordonnées du titulaire de la marque, la limitation, renonciation et radiation
de la marque ou le changement du titulaire de la marque.

I. Modification des coordonnées personnelles du titulaire de la marque ou de son


mandataire

Les coordonnées personnelles du titulaire de la marque ou de son mandataire peuvent


être changées au cours de la durée de validité de l’enregistrement international, une mise à jour
de ces données est permise aux intéressés. En effet, le titulaire de la marque enregistrée
internationalement qui souhaite modifier son nom ou son adresse inscrit au registre international
des marques doit adresser une demande d’inscription de la modification souhaité soit
directement au Bureau International ou par l’intermédiaire de office d’origine de la marque186.

182
L’article 5.2.a de l’arrangement fixe ce délai à un an et l’article 5.2 du protocole le fixe à 18 mois prorogeable
en cas d’opposition
183
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°774
184
Les articles 5.3 de chaque traité du système de Madrid.
185
L’article 6quinquies B de la convention de l’union de Paris.
186
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n° 47.02.
73
Le formulaire utilisé pour le changement de données du titulaire est MM9 et celui du mandataire
est le MM10187.

II. Les modifications concernant une limitation, renonciation ou radiation

Le titulaire de la marque enregistrée au BI peut procéder à la limitation, la renonciation


ou la radiation de sa marque. Ces modification peuvent affecter tous ou certains produits et
services sur lesquels porte la marque et peut concerner tous les pays désignés par
l’enregistrement ou certains d’eux.

- La limitation est une modification de l’enregistrement international qui consiste à


restreindre la protection de cette marque à une liste de produits et services vis-vis toutes ou
certaines parties contractantes désignées.
- La renonciation consiste à renoncer la protection pour tous les produits et services
concernés par l’enregistrement international à l’égard certaines parties contractantes.
- La radiation se traduit par la suppression de la protection pour certain ou plusieurs
produits et services pour l’ensemble des parties contractantes désignées par l’enregistrement
international. En conséquence les produits et services radiés, sont définitivement supprimés du
registre international des marques. La radiation peut être volontaire lorsqu’elle est demandée
par le titulaire ou involontaire suite à une décision administrative ou judiciaire188 l’annulation
de l’enregistrement initial de la marque dans les cinq premières années de l’enregistrement
international (l’attaque centrale).

III. Le changement du titulaire

Le titulaire de la marque enregistrée au BI peut être changé pour divers raisons (cession,
décision judiciaire, faillit, succession, fusion des sociétés,…). Le changement du titulaire peut
affecter tous ou certains produits et services couvert par l’enregistrement international, comme
il peut concerner toutes les parties contractantes désignées par la demande international ou
seulement certaines d’eux. Néanmoins le nouveau titulaire doit remplir les mêmes conditions
exigées pour une personne désirant enregistrer sa marque conformément au système de

187
Ces formulaires sont téléchargeables au site internet de l’OMPI.
188
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°819.
74
Madrid189. De ce fait, par exemple, sera refusé l’inscription de la cession lorsque le cessionnaire
ne se rattache pas à l’un des pays de l’union particulier190.

IV. La procédure de la modification

La procédure d’une modification d’un enregistrement international commence par la


présentation de la demande de la modification soit directement au BI, soit par l’intermédiaire
de l’office d’origine, ensuite après la réception de celle-ci, elle est examinée et si la modification
est régulière, elle sera inscrite dans le registre international des marques, le cas échéant la
modification est refusée. Enfin le BI notifie cette inscription aux parties contractantes
concernées par la demande de modification, au même temps il en informe le titulaire et si la
demande est présentée par un office, cet office191.

Paragraphe 4 : Le renouvellement de l’enregistrement international

Chaque marque enregistrée conformément au système de Madrid bénéficie d’une


protection perpétuelle à condition que l’enregistrement international de ladite marque fasse
l’objet d’un renouvèlement à la fin de la période de sa protection.

La durée de validité d’un enregistrement international de la marque est de dix ans pour
les enregistrements internationaux effectués selon le protocole de Madrid et de vingt ans pour
les enregistrements effectués conformément à l’arrangement de Madrid à compter de la date
d’enregistrement international192. Le renouvèlement de l’enregistrement international
s’effectue par le simple paiement des émoluments et taxes applicables, et en vertu de règlement
d’exécution commun des deux traités les émoluments et taxes doivent être payé en deux
versement pour chaque période de dix ans pour les enregistrements effectués selon
l’arrangement, en outre le paiement du deuxième versement s’effectue dans les mêmes
conditions de renouvèlement, ce qui permet de considérer le deuxième versement comme un
renouvèlement193. En conséquence, nous pouvant considérer que le renouvèlement de
l’enregistrement international doit être effectué au bout de chaque 10 an pour les deux traités.

189
Voir supra, paragraphe 1 de cette sous-section : les conditions d’enregistrement international.
190
A. Braun, E. Cornu, op.cit., n°826.
191
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n°51.01, 58.01et 66.01
192
L’article 6.1 de l’arrangement de Madrid.
193
Ibid, n° 73.01.
75
Le BI informe le titulaire ou son mandataire par un avis officieux six mois avant
l’expiration du période de protection. L’avis est facultatif, ainsi la non réception ne constitue
pas une excuse pour le titulaire.

Le titulaire avant l’expiration du période de protection peut présenter sa demande de


renouvèlement de l’enregistrement international au BI par toute communication comportant les
informations nécessaire, notamment le numéro d’enregistrement initial accompagné du
paiement des taxes et émoluments applicables. En outre, Le renouvèlement peut être effectué
en ligne au site web de l’OMPI194. Lorsque le BI reçoit la demande du renouvèlement
d’enregistrement international, il l’inscrit sur le registre international et notifie cette inscription
aux parties contractantes désignées et en informe le titulaire.

Le renouvèlement ne peut comporter aucune modification de l’enregistrement


international195, en effet les modifications doivent être actualisées avant le renouvèlement196.

Si le titulaire de l’enregistrement international ne procède pas au renouvèlement de cet


enregistrement dans les derniers six mois de la période de sa validité et plus tard six mois après
de l’échéance de l’enregistrement, ce dernier devient caduc et cesse de produire ses effets.

Paragraphe 5 : les effets de l’enregistrement international

L’enregistrement international produit des effets identiques de l’enregistrement national


effectué directement auprès de l’office de chacun des pays concernés par l’EIM. En d’autres
termes, il offre la même protection sur le territoire de la partie contractante désignée que si la
marque avait été déposée auprès l’office de cette partie197 à condition qu’il n’ait aucune
notification de refus par cette partie contractante au BI dans les délais prescrits, ce qui ressort
des articles 4.1 des deux traités de Madrid. Cette règle est confirmée par la jurisprudence
marocaine dans plusieurs arrêts. En effet, la cour d’appel commerciale de Fès198 a considéré

194
Ibid., n°76.04.
195
L’article 7.2 de chaque traité de Madrid.
196
Guide des marques au Maroc, op.cit. p70.
197
Guide d’enregistrement international de la marque, op.cit., n° 11.02.
198
n°364, du 01/03/2007, dossier 2044/2006, la cour « … attendu que la défenderesse a déposé ses deux marque
ARMANI et GERGIO ARMANI au BI en Suisse ce qui ressort du certificat produit par la défenderesse… et
que le Maroc a ratifie les traités de Madrid. De ce fait le dépôt international des deux marques suffit pour assurer
leur protection au Maroc ».
76
que le dépôt des marques ARMANI et GERGIO ARMANI au BI suffit pour assurer leur
protection au Maroc.

En outre la PIM commence à courir le jour de la réception de la DEIM par l’office


d’origine ou à la date répété avoir reçu lorsque cette demande est prématurée199.Toutefois si la
DEIM n’est pas reçue dans le délai de deux mois par BI à compter du jour de son dépôt à
l’office d’origine, ici la date de l’EIM est celle de la réception de la demande par le BI.

L’enregistrement international fait naitre un droit de priorité, pour la marque objet de


l’enregistrement dans les territoires des parties contractantes désignées par la demande
internationale. en vertu de l’article 4 de la CUP ce délai est de six mois et son intérêt est de
permettre au déposant international de protéger son enregistrement international contre
l’opposition dans le pays d’accueil effectué par tiers titulaire d’une marque national déposée
dans les premiers six mois à compter de la date du premier dépôt d’origine qui porte sur le
même signe.

En fin la dépendance de la marque, les marques dérivées de la marque d’origine restent


liées à celle-ci pendant cinq ans à partir de la date d’enregistrement. En effet l’annulation ou la
déchéance de la marque d’origine affecte les marques dérivées.

Sous-section 2 : l’enregistrement hors frontières de la marque conformément à la


convention de paris

A la différence de l’enregistrement international de la marque selon le système de


Madrid qui se réalise à travers un seul dépôt international pour assurer une PIM, l’extension
de la protection de la marque à l’étranger conformément à la CUP implique des enregistrements
multiples et directement la marque dans chaque pays où la protection est souhaitée (paragraphe
2) pour produire leurs effets(paragraphe3), toutefois certaines conditions s’imposent pour
effectuer ces enregistrements (paragraphe 1).

199
La demande est considéré comme prématurée, lorsqu’elle est présentée conformément à l’arrangement de
Madrid avant l’enregistrement national et la date où est répété avoir reçu est celle de la date effective
d’enregistrement national dans le registre de l’office national.
77
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour un enregistrement à l’étranger en
vertu de la convention de Paris

Les personnes admises au dépôt : d’abord en vertu du principe de l’assimilation des


unionistes aux nationaux, toutes personnes unioniste peut déposer sa marque dans n’importe
quel pays de l’union aux mêmes conditions que le national. Néanmoins pour bénéficier des
avantages de l’enregistrement de la marque telle quelle200 le déposant de la marque doit
posséder dans le pays de l’union où il a effectué le premier dépôt de sa marque un établissement
industriel ou commercial effectif et sérieux, sinon doit y domiciliée, en fin si il ne possède ni
établissement ni domicile dans ce pays, il doit être un ressortissant de ce pays de l’Union.

L’enregistrement préalable dans le pays d’origine : pour effectue un dépôt de la


marque dans un pays de l’union le déposant unioniste n’est pas obligé de justifier un
enregistrement préalable dans son pays d’origine en vertu du principe de l’assimilation
l’unioniste au national201. Toutefois le déposant qui veut étendre la protection de sa marque
nationale aux pays de l’union et pour bénéficier des avantages qu’offre l’article 6quinquiesde la
CUP, notamment l’enregistrement de sa marque telle quelle, aussi pour bénéficier du droit de
priorité, dans ce cas, l’office du pays d’importation de la marque peut demander un certificat
d’enregistrement de la marque dans le pays d’origine.

Concernant les conditions de la marque à déposer : en vertu de l’article 6quinquiesA.1

« Toute marque de fabrique ou de commerce régulièrement enregistrée dans le pays d’origine


sera admise au dépôt et protégée telle quelle dans les autres pays de l’Union, sous les réserves
indiquées au présent article ». L’article 6quinquies ajoute seront refusées les marques portant
atteinte aux droit des tiers, à la moral ou l’ordre public et marques dépourvues du caractère
distinctif. Donc toute maque enregistrée valablement dans le pays d’origine sera accepté à
déposer dans un autre pays de l’union sauf si la marque objet de l’enregistrement porte atteinte
aux droits antérieurs ou lorsque cette marque est dépourvue du caractère distinctif ou elle est
contre l’ordre public ou à la moral.

200
Article 6quinquies.
201
J. Azéma et Jean-Christophe Galloux, op.cit., n°79.
78
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement à l’étranger en vertu de la
convention de Paris

L’extension la protection de la marque hors les frontières du pays d’origine


conformément de la CUP, implique pour le titulaire de la marque d’effectuer des
enregistrements de sa marque dans chacun des pays où la protection est souhaité. Donc
plusieurs demandes d’enregistrement sont déposées, chacun est effectué dans l’office202 du pays
où la protection est désirée. C’est une répétition des demandes d’enregistrement pour chaque
pays de l’union.

La forme et le contenu de la demande sont définis par la réglementation de chaque pays


de l’union où la protection est réclamée203. Conséquemment, les formalités et taxes et droits à
payer, la langue de la demande, les pièces accompagnant le dossier de dépôt, ainsi que les
conditions de dépôt varient d’un pays de l’union à l’autre. Néanmoins le dossier de dépôt est
souvent accompagné de certaines pièces (exemplaire de la marque, cliché, une description,
etc.)204, aussi parmi les pièces qui peuvent être exigées lors du dépôt, la production d’un
certificat d’enregistrement de la marque dans le pays d’origine délivrée par l’autorité
compétente205 lorsque on veut enregistrer la marque telle quelle. En outre et si le déposant qui
veut bénéficier du délai de priorité206 doit en faire une déclaration dans la demande
d’enregistrement (l’art4.D.1 de la CUP) cette déclaration doit indiquer la date et le pays
d’origine du dépôt207. Aussi le déposant, parfois, est invité à produire d’une copie de la demande
(description, dessins, etc.) déposée antérieurement. La copie, certifiée conforme par
l’Administration qui aura reçu cette demande208, c’est une autre formalité (facultative) qui peut
être demandé par certain pays.

202
En vertu de l’article de la convention de l’union de Paris chacun des pays de l’union s’engage à créer un service
de la propriété industrielle pour accueillir les dépôts des brevets, dessins, modèles et marques.
203
L’article 6 de la convention de l’union de Paris « les conditions de dépôt et d’enregistrement de la marque sont
déterminées dans chaque pays de l’union par sa législation nationale ».
204
S. P. Ladas, op.cit, n°331.
205
Article 6quinquiesA.1.
206
Voir supra, « droit de priorité, la première partie, chapitre 1, section 1, sous-section 1paragraphe 1, II.
207
Le Maroc en s’alignant aux normes de la convention de l’union de Paris, exige ce certificat par l’article 8 de la
loi 17-97.
208
L’art4.D.3 de la CUP.
79
L’intervention des administrations des pays où la protection est réclamée : il existe
deux systèmes différents : le système d’examen et celui de non-examen

- Dans les pays qui appliquent le système de non-examen, l’office à la suite de la réception
de la demande se livre à un examen formel de celle-ci et des pièces qui constituent le dossier
du dépôt, si le dossier remplit les conditions prescrites par la réglementation nationale, l’office
procède sans tarder à l’enregistrement de la marque. Ensuite la marque sera publiée et reste
pendant un certain temps exposer à l’opposition par les tiers qui pourront invoquent des
antériorités sur le signe objet de l’enregistrement.
- En revanche si le pays applique le système de d’examen de la marque, ici la demande et
les pièces qui l’accompagnent sont soumises en plus de l’examen formel, la recherche des
antériorités.

Dans les deux cas, la demande se termine par l’enregistrement de la marque s’il n’y a
aucune cause de refus. Dans tous les cas l’enregistrement ne peut être refusé que dans des cas
limités par l’article 6quinquiesB de la CUP, et qui sont :

1- Lorsque la marque objet de l’enregistrement « de nature à porter atteinte à des droits


acquis par des tiers dans le pays où la protection est réclamée », autrement dit la marque n’est
pas admise à l’enregistrement dans le pays d’importation si elle porte sur un signe déjà inscrit
dans ce pays ou si elle porte atteinte aux droits de la personnalité en utilisant, par exemple, le
nom patronymique d’une personne ou son image sans autorisation préalable209.
2- Lorsque la marque est dépourvue du caractère distinctive, ou lorsque elle vise des termes
banaux qu’il soit génériques ou descriptifs210, ou lorsque elle est composée des signes usuels
dans le langage courant du commerce du pays d’importation de la marque.
3- Sont refusés aussi les signes contraire à la moral et à l’ordre public, il s’agit de l’ordre
public du pays où la protection est réclamée211, aussi les marque de nature à tromper le public
seront refusées à l’enregistrement parce que le principe de l’enregistrement de la marque « telle
quelle » ne doit pas être un véhicule de fraude212.

.‫ النظام القانوني للعالمة في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واالتفاقيات الدولية‬:‫محمد محبوبي‬209
210
J. Azéma et Jean-Christophe. Galloux, op.cit., n°1637.
211
Cass, 10avril 1957, JCP, 1957.II.10.228, (cité par Burst J.J et CHAVANNE A., op.cit. n°1288).
212
Cass., 14 mai 1957, Rev. Crit. De Dr. Int. Pr. 1958.505 (cité par Burst J.J et CHAVANNE A., op.cit. n°1288).
80
En revanche la nature de produit sur lequel porte la marque ne peut être un obstacle à
l’enregistrement de la marque aux pays de l’union (article 7 de la CUP).

Paragraphe 3 : les effets de l’enregistrement selon la convention de Paris

L’enregistrement de la maque à l’étranger en vertu de la CUP produit les effets de


l’enregistrement national dans chacun des pays où il est effectué, néanmoins deux effets
originaux sont nés de cet enregistrement :

D’abord la naissance du droit de priorité pour le titulaire de la marque initiale, ainsi


le déposant de la deuxième demande de l’enregistrement de la marque dans l’un des pays de
l’union dans un délai de six mois à partir de premier dépôt bénéficier de la priorité pour le
deuxième dépôt, ainsi le déposant sera protégé dans ce pays d’importation contre les opposition
de sa marque par les tiers qui réclament des antériorités nées après le premier dépôt et avant
l’écoulement de six mois. Donc la validité du second enregistrement est appréciée à la date de
la demande initiale invoquée par le déposant213.

Le second effet de l’enregistrement est l’indépendance entre la marque d’origine et


les marques dérivées dans les différents pays de l’union. En vertu de l’article 6.3 de la CUP
« Une marque régulièrement enregistrée dans un pays de l’Union sera considérée comme
indépendante des marques enregistrées dans les autres pays de l’Union, y compris le pays
d’origine ». De ce fait l’invalidation ou non-renouvèlement de la marque initiale ou d’une autre
marque dérivée, n’affecte pas la validité des autres enregistrements dans les autres pays de
l’union et qui portent sur la même marque.

L’indépendance de la marque est affirmé aussi par l’article 6quinquies E qui précise le
renouvèlement de la marque d’origine n’entraine pas pour le déposant aucune obligation de
renouveler l’enregistrement dans les autres pays de l’union où la marque aura été enregistrée.

213
J.L PIERRE et J. SCHMIDT-SZALEWSKI, op.cit., n°983.
81
Sous-section 3 : la comparaison entre les deux procédures de l’extension de la
protection de la marque à l’étranger

Entre les deux régimes d’enregistrement de la marque sus exposés existe des points des
convergences et d’autres de divergence. Dans cette sous-section nous allons procéder à la
comparaison des deux régimes.

D’abord nous allons faire une comparaison du point de vue des conditions exigées pour
chaque système d’enregistrement (Paragraphe 1) puis quant à la procédure (Paragraphe 2) et en
fin par rapport à leurs effets (Paragraphe 3).

Paragraphe 1 : la comparaison quant aux conditions d’enregistrement

D’abord pour les personnes bénéficiaires, les deux régimes se basent sur la même règle
pour déterminer les personnes bénéficiaires de chaque régime, ainsi que les deux régimes
permettent aux ressortissants de leurs membres et leurs assimilés d’effectuer l’enregistrement
pour chaque régime. Cependant les deux régimes divergents quant à la détermination de leurs
membres. Le régime de Paris n’accepte comme membre que les Etats alors que le système
Madrid autorise les organisations régionales comme Etats de l’adhérer.

Les deux régimes aussi diffèrent en ce qui concerne l’exigence d’un enregistrement ou
dépôt de base, le régime de Paris exige l’enregistrement préalable, toutefois, celui de Madrid à
côté de l’enregistrement accepte le dépôt de base et plus précisément pour les enregistrements
internationaux soumise au protocole de Madrid.

Par ailleurs les conditions requises pour marque afin qu’elle puisse être enregistrée à
l’étranger, il existe une différence quant à la détermination de ces conditions, en effet le régime
de Paris laisse au pays d’importation de la marque de déterminer ces condition conformément
à sa réglementation. En revanche le régime de Madrid exige pour la marque que le titulaire
souhaite étendre sa protection à l’étranger, soit une marque susceptible de représentation
graphique et d’être identique celle qui figure dans la demande d’origine.

Paragraphe 2 : la comparaison au point de vue de la procédure

Concernant la procédure d’enregistrement de la marque à l’étranger, les deux systèmes


se divergent quant à l’organisation de la procédure d’enregistrement. Même, si le système de

82
Paris exige certaines formalités comme le certificat d’enregistrement de la marque au pays
d’origine (une déclaration pour bénéficier du droit de priorité), il confie l’organisation de la
procédure de l’enregistrement au pays d’importation de la marque conformément à sa
législation nationale. Or le système de Madrid prévoit des règles régissant la procédure
d’enregistrement international de la marque en définissant ses étapes, le rôle de l’office
d’origine et du BI et celui des parties contractantes où la protection est réclamée, en suite il fixe
les conditions de renouvèlement et de modification de la marque.

En conséquence la procédure établit par le système de Madrid se matérialise par le dépôt


d’une seule demande d’enregistrement international de la marque auprès l’office d’origine, la
demande est présentée en une seule langue, les taxes sont pays en une seule monnaie auprès du
même office. Au contraire la procédure selon le système de Paris implique le dépôt de plusieurs
demandes séparément auprès les offices des membres concernés par la protection de la marque,
il en résulte l’utilisation de plusieurs langues, aussi des traductions s’imposent, le paiement des
taxes par différent monnaie auprès de chaque office.

En somme, le système de Madrid présente un avantage indéniable pour les titulaires de


la marque quant à sa simplicité, rapidité et aux économies réalisées pour l’obtention et le
maintien de la protection internationale de la marque.

Paragraphe 3 : la comparaison au sujet des effets produits par l’enregistrement

A ce point les deux systèmes se converge surtout au niveau de la production d’un droit
de priorité, en effet les deux régimes accorde ce droit lorsqu’un deuxième dépôt est effectué
dans une partie contractante214 au cours de six mois après le dépôt de base. Tandis que, les deux
systèmes divergent au point de vue de la relation créée entre la marque d’origine et ses dérivées
enregistrées à l’extérieur des frontières du pays d’origine. Ainsi on trouve le système de Madrid
établit une dépendance entre la marque d’origine et ses dérivées internationales pendant les
cinq première années, au contraire le système de Paris instaure le principe de l’indépendance
entre la marque d’origine et ses dérivées dès le départ.

214
Est considéré partie contracte, un pays de l’union de Paris lorsque l’enregistrement est effectué conformément
à la convention de l’union de Paris, en revanche si l’enregistrement est réalisé selon le système de Madrid la
partie contractante est un pays ou organisation régionale partie à l’union.
83
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international

La procédure d’enregistrement internationale de la marque s’expose parfois à des


contestations par des tiers par le mécanisme de l’opposition. En plus, même lorsque la marque
est enregistrée peut s’exposer à la nullité ou à la déchéance. Donc la contestation se concrétise
par des recours contre les décisions des offices de la partie contractante où la protection est
réclamée, ce recours prend deux formes, un recours administratifs matérialisant une opposition
(sous-section 1) et un autre est judicaire matérialisant une action en nullité, en revendication ou
en déchéance (sous-section 2).

Sous-section 1 : Le recours administratif ou l’opposition

L’extension de la marque à l’étranger, peut parfois s’exposer à une contestation des


titulaires des droits antérieurs dans le territoire d’une ou plusieurs parties désignées par la
demande d’extension de la protection. Cette contestation s’effectue par l’intermédiaire d’une
d’opposition formée par le titulaire des droits antérieurs, toutefois la procédure d’opposition
permet à ce dernier de faire obstacle à l’enregistrement de la marque (ou à l’extension de la
protection de la marque étrangère pour les demande d’enregistrement international de la
marque) susceptible de lui porter atteinte215.

A la différence de la procédure d’enregistrement internationale de la marque, la


procédure d’opposition n’est pas encadrée par le droit conventionnel (ni la convention de
l’union de Paris, ni les traités de Madrid prévoient des règles régissantes cette procédure),
l’organisation de cette procédure est laissée aux parties contractante sur le territoire desquelles
la protection est réclamée, ainsi chaque partie contractante organise la procédure conformément
à sa propre législation. En conséquence, l’appréhension de la procédure d’opposition contre la
demande d’extension de la marque étrangère, implique une analyse de cette procédure au
différents pays du monde. Mais vu le nombre important de ces pays une étude de l’opposition
à travers le monde nécessite un travail réservé à cette procédure. De ce fait, notre étude sera
limitée à la comparaison de certaines législations en matière d’opposition des demandes

215
Guide sur les marques de fabrique, de commerce et de service, op.cit., p.44.
84
d’extension de la marque (législation marocain, française, communauté européen et celle de
Benelux).

Cette étude porte les conditions de l’opposition (Paragraphe 1) et la procédure

poursuivie (Paragraphe).

Paragraphe 1 : les conditions de l’opposition

L’opposition qu’elle soit dirigé contre une demande d’enregistrement locale ou une
demande d’extension de la protection de la marque étrangère, est conditionnée par le respect de
délais et fondée sur des motifs valables.

I. Les délais d’opposition

Il existe deux sortes de délais, délai pour former l’opposition et le délai pour prendre la
décision par l’instance chargée de se prononcer sur l’opposition.

A. Le délai pour former l’opposition

Suite à la notification de l’extension de la marque étrangère par le BI à la partie


contractante concernée, l’office de cette partie procède à la publication de cette notification. Le
délai imparti à la publication varie d’un pays à l’autre, au Maroc ce délai est un mois à partir de
la date de la réception de l’OMPI du bulletin des marques internationales216. Dans les deux
mois à daté de la publication les tiers qui prétendent que leurs droits antérieurs susceptible d’être
affecté par l’extension de la marque en question, peuvent lever une opposition contre cette
marque, certains pays prévoit le même délai pour former l’opposition (la France, l’union de
Benelux), d’autre prévoit un peu plus longue (l’Italie 3 mois et l’organisation EUIPO, pour
OAPI 6 mois).

B. Le délai pour statuer sur l’opposition

Certain législations ne fixe pas un délai maximal, pour prendre une décision sur la
demande d’opposition, par l’instance auprès de laquelle la demande d’opposition est

216
Article 66.2 du décret d’application de la loi 17-97.
85
présentée217. En revanche on trouve certain pays imposent sur leurs offices un délai maximal
pour statuer sur l’opposition, parmi ces pas on trouve au Maroc, la loi 17-97 prévoit un délai de
six mois pour statuer sur l’opposition, ce délai commence à courir à partir de l’expiration de
délai de deux mois pour former l’opposition. Néanmoins ce délai peut être prorogé sur accord
des parties218, ou suspendu par une action en justice en cours, lorsque le sort de la décision de
l’office est lié à cette action en justice ou l’opposition est fondée sur une demande
d’enregistrement219. Quant à la France, le même délai est prévu pour statuer sur l’opposition
sans extension mais avec possibilité de suspension pour les même raisons de suspension
appliquée au Maroc.

II. Les motifs de l’opposition

L’opposition ne peut être levé contre une demande d’enregistrement de la marque, que
si elle basée sur des motifs valables. En effet la procédure d’opposition peut être engagée
lorsque l’opposant se trouve ses droit antérieurs sont susceptible d’être atteint par
l’enregistrement objet de l’opposition. De ce fait l’auteur de l’opposition peut invoquer que la
marque en cause est en conflit avec220 :

 une marque antérieure ;


 une demande d’enregistrement antérieure ;
 une marque notoire (y compris en cas de perte du caractère distinctif ou de la
réputation de la marque) ;
 un nom commercial ;
 le nom réel ou inventé d’une personne, ou le portrait d’une personne ;
 le nom d’une personne célèbre ;
 le nom d’une variété végétale ;
 une indication géographique ou une appellation d’origine protégée ;
 un dessin ou modèle industriel ;

217
A savoir la convention de l’EUIPO et celle du BENELUX relative à la propriété intellectuelle.
218
Art 148.3-5 de la loi 17-97.
219
Art 148.3-8 de la loi 17-97.
220
Document de travail sur les procédures d’opposition en matière de marques à partir des contributions des
membres du SCT, p.6, consulté le 3/12/2016 à 20h23.
www.wipo.int/edocs/mdocs/sct/fr/sct_17/sct_17_4.doc.
86
Ces motifs sont presque les mêmes dans tous les pays du monde.

Paragraphe 2 : la procédure d’opposition

La procédure de l’opposition est déclenchée par le dépôt d’une demande d’opposition


dirigée soit contre une demande d’enregistrement d’une marque locale, soit contre l’extension
d’une marque étrangère. La demande est déposée auprès de l’office du dépôt de la demande
d’enregistrement de la marque objet de l’opposition. La demande d’opposition est accompagnée
par le paiement des taxes exigibles à cette procédure.

A la suite de la réception de la demande d’opposition contre l’extension de la protection


de la marque, l’office auprès duquel l’opposition est soulevée, notifie le Bureau International
dans le cadre du refus de l’extension provisoire, à son tour le BI transmet cette notification au
titulaire de la marque objet de l’opposition, ce dernier doit présenter ses observation à le dit
office par soit même ou par l’intermédiaire d’un mandataire qu’il désigne. Dans certains pays
l’opposition peut être engagée directement devant les juridictions compétentes sans recours à
l’administration221.

Le titulaire de la marque attaquée peut invoquer dans sa réponse, des moyens de


défenses positifs tels que le consentement, la tromperie ou l’enregistrement préalable et peut
exiger des motifs que doit exposer son adversaire et même peut demander un délai de réflexion
pour négocier une solution avec l’opposant222.

Au contraire si le titulaire de la marque attaquée ne réagit pas dans le délai imparti, il


peut être considéré avoir retiré sa demande d’extension de la protection de la marque, et par
conséquence sa marque reste hors protection dans le territoire de cette partie contractante où
l’opposition est soulevée.

L’examen de la demande de l’opposition porte sur respect de délais prescrit, le droit de


l’opposant de former l’opposition et le paiement des taxes exigées. Il peut aussi analyser les
motifs invoqués par l’opposant en lui exigeant de fournir des nouvelles explications.

221
Ibid. p.7.
222
Ibid. p.10.
87
En fin l’office prend sa décision sur la base des informations fournit par l’opposant et
les réponses du titulaire de la marque objet de l’extension, aussi si ce dernier ne réagit pas,
l’office peut prendre sa décision l’évaluation des preuves et arguments de l’opposant. La
décision finale comporte soit un refus de l’opposition, soit une acception partielle ou totale de
l’opposition, cette décision fait l’objet d’une publication. Toutefois les décisions de l’office
sont susceptibles de recours devant les juridictions nationales compétentes en la matière.

Sous-section 2 : la contestation judiciaire de la validité de la marque


internationale.

L’extension de la protection de la marque à l’étranger, qu’elle soit par l’intermédiaire


d’un enregistrement international selon le système de Madrid ou un enregistrement dans les
Etats étrangers conformément à la convention de l’union de Paris crée un droit de propriété
pour le titulaire de l’enregistrement sur cette marque dans chaque territoire des pays concernés
par cet enregistrement. Néanmoins ce droit sur la marque n’est pas absolu et peut connaitre
certaines restrictions. Conséquemment, la marque, dont sa protection est étendue à l’étranger,
peut-être s’exposer à une contestation de sa validité, même après l’inscription sur les registres
des marques, la contestation de la validité de la marque se réalise par l’un des trois moyens
judiciaires. Ces moyens sont l’action en nullité (paragraphe1), l’action en revendication
(paragraphe2) et l’action en déchéance (paragraphe3).

Paragraphe 1 : la nullité de l’enregistrement

Un enregistrement international effectué conformément au système de Madrid peut être


annulé dans les premiers cinq ans par une action en nullité exercé contre de la marque de base,
par le mécanisme de l’attaque centrale. Aussi l’extension à l’étranger de la protection de la
marque peut être s’exposé à une annulation par la même action, mais dans ce derniers cas
l’action en nullité doit être engagée dans chaque pays où l’annulation est souhaité.

La nullité de la marque produit des effets (2) et ne peut être prononcé


qu’à l’existence des causes de cette nullité (1).

I. Les conditions de la nullité de la marque internationale

L’action en nullité contre une marque enregistré peut être envisagé, lorsque celle-ci
porte atteinte aux droits antérieurs des tiers, n’est pas distinctive ou lorsqu’elle est illicite
88
(représente un signe interdit, contre l’ordre publique ou la morale). Ce sont les mêmes causes
invoquées par l’article 6 de la CUP de l’enregistrement de la marque, les causes relatives à la
instinctivité et illicite du signe, sont des motifs de nullité absolue, par conséquent la nullité peut
être demandée par toute personne intéressée y compris le ministère public223 , en ce qui
concerne l’exercice de l’action en nullité pour motif de violation des droits antérieurs, seul le
titulaire des droits violés peut intenter cet action.

Concernant l’utilisation d’un signe dépourvu de la distinctivité. La jurisprudence


française a relevé un exemple pratique. A ce propos, un arrêt de la cour de cassation française224
a considéré comme dépourvu de la instinctivité, l’utilisation comme signe de marque le terme
« aragne ou argan » puisque ce terme constitue « la désignation nécessaire et générique d’une
substance végétale employée pour l’hygiène et les soins de la peau qui devait demeurer à la
libre disposition des acteurs de l’activité économique concernée désireux de l’introduire dans
la composition de leurs produits ».

Dans le même sens un autre arrêt de la cour de cassation française225 confirmant l’arrêt
de la cour d’appel, qui a annoncé la nullité pour défaut du caractère distinctif, les marques
internationales : «Mary Rose», «Abraham Derby», «Graham Thomas», «Héritage» et «William
Shakespeare», s’appliquant sur des plantes vivantes, déposées par la société Anglaise David X
aux Pays-Bas et désignant la France. Ainsi la cour a considéré que « ces dénominations étaient
devenues usuelles dans le langage professionnel et dans le langage courant » en justifiant le
caractère usuel de ces marque par l’utilisation de ces dénominations pour désigner de manière
usuelle des variétés de rosiers dans des ouvrages et revues.

Dans le cadre de l’utilisation d’un signe en violation des droits antérieurs des tiers.
Plusieurs arrêts marocains ont prononcés la nullité de la marque pour motif d’atteinte aux droits
antérieurs. En effet un arrêt de la cour d’appel de commerce de Fès226 du 11 octobre 2012, a

223
L’article 161 de la loi 17-97 et l’article L714-3 du Code de la propriété intellectuelle française.
224
C.cass., civile, cha.com, 6 Mai 2014, n° de pourvoi : 13-16470 web site légifrance consulté le 25/11/2016 à
13h12 liens :
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000028916919
&fastReqId=375556029&fastPos=3 ».
225
C.cass., cha.comm 24 septembre 2013 n° de pourvoi : 11-23548, publié dans le site web légifrance, consulté le
25/11/2016 à 13h40 liens :
« https://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000028008917».
226
Cour d’appel de commerce de Fès du 11/10/2012, n°1738, publié dans ‫بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية‬
111 ‫ موجود بمكتبة كلية الحقوق بفاس ص‬2013 ‫ أكتوبر‬16 ‫ فاس العدد‬.
89
confirmé le jugement du tribunal de commerce de Tanger dossier 55/33/2009, ce dernier a
prononcé la nullité de la marque « Lempo » parce que elle atteinte à la marque internationale
protégée au Maroc « Tempo » en motivant sa décision par le fait de ressemblance entre les
deux signe au niveau la forme d’écriture et la prononciation. En conséquence la cour a prononcé
la nullité de la marque « Lempo » et a ordonné sa radiation du registre national de la marque.

Le dernier motif de l’annulation de la marque enregistrée est lorsque celle-ci


représente un signe de nature à créer une confusion avec une marque notoire conformément
à l’article 6 bis de la CUP227. Le titulaire de la marque notoire a le droit de demander la nullité
de l’enregistrement d’une marque dans le délai de 5 ans de la date de l’enregistrement, sous
peine de voir l’irrecevabilité de son action à cause de la prescription, mais à condition qu’il soit
de bonne foi.

II. Les effets de l’action en nullité de la marque enregistrée internationalement

Les effets de l’action en nullité varient selon que la nullité est soulevée à titre
d’exception, ou elle est demandée à titre principal.

- Dans le premier cas, le tribunal se limite à déclarer irrecevable le moyen soulevé par celui
qui prétend avoir un droit antérieur sur la marque déposée.
- En revanche, dans le 2ème cas, le tribunal prononce la nullité lorsqu’elle est justifiée par le
titulaire du droit antérieur.

En vertu de l’art.161 al.3 de la loi 17-97, La nullité a un caractère absolu qui comporte
principalement la nullité de l’ensemble des actes relatifs à la marque annulée, notamment, les
licences accordées pour son exploitation.

Un dernier point est que l’annulation d’une marque de base de l’enregistrement


international, pendant les cinq premières années suivant l’enregistrement, entraine l’annulation
de toutes marques dérivées de celle-ci.

227
L’article 162 de la loi 17-97 et les articles L711-4 et L714-3du Code de propriété intellectuelle.
90
Paragraphe 2 : La revendication de la marque enregistrée

Une marque enregistrée d’une manière frauduleuse ou en violation d’une obligation


légale ou conventionnelle, sera passible à une revendication par la personne qui estime avoir
droit sur la marque. L’étude des conditions de la revendication de la marque à la lumière de la
jurisprudence sera envisagée premièrement et les effets de la revendication seront dégagés en
dernier lieu.

I. Les conditions de la revendication de la marque internationale

La revendication d’une marque ne peut être envisagée qu’à la preuve de l’existence de


l’un de deux cas suivants : Si la marque est enregistrée en fraude aux droits des tiers ou si elle
est enregistrée en violation d’une obligation légale ou conventionnelle.

Dans le premier cas le déposant de la marque contesté, lors du dépôt, avait l’intention
d’empêcher un tiers de l’usage du signe. Autrement dit, le déposant voulait faire échec aux
droits des tiers. Celui qui estime propriétaire de la marque doit démontrer qu’il a antérieurement
utilisé le signe publiquement ou manifesté l’intention de le faire228.

Ainsi dans une affaire jugée par le Tribunal de grande instance de Paris 229 apporte un
bon exemple de l’action en revendication. En l’espèce un litige opposant une société de droit
allemand fournisseuse des produits chimiques agricole à une société de droit français
distributrice exclusive des produits de la première sur le territoire français depuis 2004.

En 2009, la société française a déposé les marques françaises « BIOACTIV » et


« BIOAKTIV », en 2013 a déposé aussi la marque française verbale « BE SERVICES –
BIOAKTIV ». Ensuite la société allemande a demandé à son distributeur de radier toutes ces
marques, ce que ce dernier a refusé de faire. La société allemande, estimant que ses droits sont
violés, a assigné la société française en revendication des marques françaises « BIOACTIV »

228
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., P 90.
229
Jugement du TGI de Paris 3èmechambre, 11Fevrier 2016, n° 2014/11355, publié par le site web Doctrine.fr
consulté le 15/12/2016 à 15h40.
«https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/2016/INPIM20160103?chrono=false&q=la%20revendication%20de%20la
%20marque%20bioaktiv&position=1&action=result ».
91
et « BIOAKTIV » et la nullité de la marque « BE SERVICES – BIOAKTIV » en prétendant
que ces marques sont demandées en fraude de ses droits.

Le juge de l’affaire s’est convaincu des moyens invoqués par la société allemande. En
effet il a considéré que les marques cités en haute sont demandées en fraude de droits antérieurs
de la société allemande. La cour a motivé sa décision par la mauvaise foi du déposant, qui
« se déduit d’une part du fait qu’il avait connaissance des droits antérieurs de tiers sur le signe
exploité dans le commerce et dans la même spécialité, et d’autre part, que son but était
d’opposer le dépôt à ce tiers ou d’en tirer profit de façon illicite ». Il ajoute que « si le dépôt
avait été fait dans le cadre du partenariat économique entre les parties, le distributeur aurait
soit déposé le signe comme mandataire de la société BIOAKTIV et donc au nom de cette
dernière, soit sollicité l’accord exprès de la société BIOAKTIV pour le déposer en son propre
nom ».

En fin, le juge a donc logiquement fait droit à la demande de revendication des marques
contestées. De ce fait la propriété de ces marques est transmise à la société allemande.

Dans le deuxième cas, le motif de la revendication de la marque est la violation d’une


obligation légale ou conventionnelle, ici la revendication est fondée sur le principe de
l’application de la loi et l’exécution des contrats de bonne foi. Ainsi le distributeur ou
concessionnaire doit s’abstenir de déposer à son nom la marque de son fournisseur ou concédant
faisant l’objet d’un contrat de distribution ou licence, au détriment des droits de ce dernier230
cette règle est confirmée par l’article 6septies de la CUP.

Un exemple de la pratique jurisprudentielle marocaine231 dans le cadre d’une affaire où


les parties en cause étaient liées par un contrat de licence à l’expiration duquel le
concessionnaire a repris la marque faisant l’objet du contrat de licence. Le tribunal a ordonné
la radiation de la marque contestée.

230
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.90.
231
Jugement de TPI, Ain Sebaa, Hay Mohammedi, du 01/03/1999, dossier n° 73.93 cité au Guide sur les marques
de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.90.
92
II. Les effets de l’action en revendication la marque internationale

L’effet principal de l’action en revendication comporte le transfert de la propriété de la


marque revendiquée en faveur du demandeur de la revendication et cela se traduit par la
transcription de la décision dans le registre des marques.

En plus, si l’objet de la revendication une marque de base de l’enregistrement


international et si la revendication est présenté dans les premières cinq ans, le droit sur les
marques dérivées de la marque d’origine sera attribué au demandeur de la revendication en
application des articles 6 de l’arrangement et du protocole de Madrid.

Paragraphe 3 : la déchéance de l’enregistrement international

Certaines circonstances intervenues au cours de la vie de la marque peuvent constituées


des causes de la déchéance de l’enregistrement international (a), la déchéance de la marque
produit des effets à l’égard du propriétaire ainsi que les tiers (b).

I. Les causes de la déchéance de l’enregistrement international

La déchéance de l’enregistrement international de la marque peut être demandée pour


divers raisons. En effet les motifs de la déchéance de la marque sont au nombre de trois :

Premièrement la déchéance pour défaut d’utilisation. Le droit conféré par


l’enregistrement de la marque permet au titulaire l’acquisition d’un monopole d’utilisation de
la marque objet de l’enregistrement. De façon que le titulaire peut interdire les tiers d’utiliser
sa marque sans autorisation préalable. En revanche cet utilisation doit être justifiée, de sorte
que le dépôt simple des marques pour un nombre de produit et service afin d’empêcher les
concurrents de les utiliser ne pourra être accepté. En conséquence, l’action en déchéance permet
de lutter contre ce type de comportement, ainsi la législation de chaque pays prévoit des règles
pour la mise en œuvre de la déchéance de la marque qui n’est pas utilisée pour un certain temps
généralement cinq ans non ininterrompu232.

232
L’article 163 de la loi 17-97 au Maroc et l’article L714-5 du Code de la propriété intellectuelle français.
93
En ce sens cette règle est confirmé par la jurisprudence française dans un arrêt de la
cour d’appel de Versailles233, dans cette affaire la société Gervais Danone a déposé les marques
« Byo », « Byo Danone » et « Bifidus », plus tard à l’expiration de cinq ans la société Sodial
international a demandé la déchéance de ces marque, cependant la société Gervais Danone
exploitait des marques enregistrées et proche de celles-ci, notamment les marques « Bio »,
« Bio au Bifidus Actif » et « Au Bifidus Actif. Après le débat la cour a donné raison à la
demanderesse en prononçant la déchéance des marques « Byo », « Byo Danone » et « Bifidus »
pour défaut de d’utilisation. Nous notons que cet arrêt est confirmé le 14 janvier 2003 par la
cour de cassation234 qui a rejeté le pourvoi en cassation de la dite arrêt.

Deuxièmement la déchéance pour dégénérescence

- La déchéance d’une marque devenue trompeuse, dans ce cas, la déchéance


de la marque est invoquée lorsque celle-ci est devenue déceptive, c’est-à-dire la marque est
devenue propre à induire en erreur, notamment sur la nature, la qualité ou l’origine
géographique des produits sur lequel elle port. En effet cette règle est prévue par l’article L711-
4 du CPI français et l’article 164 de la loi 17-97 marocain. Donc la tremperie sur la nature, la
qualité ou l’origine des produits ou services est une cause de déchéance de la marque.
- La déchéance d’une marque devenue générique, la déchéance d’une telle
marque ne peut être prononcée qu’à la réunion de deux conditions : d’abord la marque est
devient la désignation usuel du produit ou service sur lequel elle porte. Ensuite le caractère
générique est le fait du titulaire de la marque. Donc une marque sera passible de la déchéance
dès que son titulaire n’a rien fait pour empêcher que sa marque soit assimilée au nom commun
du produit commercialisée.

A ce sujet, la jurisprudence française vient de confirmer cette règle, en effet la cour


d’appel de Versailles235 a dégagée deux types de comportement du titulaire de la marque,
susceptibles d’entrainer la déchéance de celle-ci. En effet, elle a estimé que « il appartient au
demandeur à une action en déchéance de la marque pour dégénérescence de démontrer que le

233
C.A, Versailles, 22 février 2001, RG n° 98/06698 cet arrêt est cité dans le Bulletin d’information de la cour de
cassation française n° 73 du 1er juin 2010 p.6.
234
C.cass, Cha.comm, 14 janvier 2003 n° de pourvoi : 01-10642 consulté le 26/11/2016 à10h00 Lien :
https://www.doctrine.fr/d/CASS/2003/JURITEXT000007456029.
235
C.A, Versailles, 12e Cha, section 2, 10 Mai 2007, RG, n°06/°1278, consulté le 26/11/2016 à10h10 lien internet :
https://www.doctrine.fr/d/CA/Versailles/2007/JURITEXT000017792559.
94
titulaire de la marque a, soit utilisée celle-ci comme la désignation usuelle de ses produits, soit
laissé le publique à utiliser cette marque comme terme usuel pour les désigner ». Autrement dit
une marque générique sera susceptible de déchéance dès que son titulaire aura lui-même
participera rendre sa marque usuelle (publicité excessive par exemple) ou lorsqu’il n’a pas
défendu que celle-ci devient générique.

II. Les effets de l’action en déchéance de la marque internationale

Le principale effet de le l’action en déchéance est l’extinction du droit sur la marque.


En outre la déchéance est opposable à tous, et les décisions de la déchéance doivent être inscrites
dans registre des marques.

Concernant la marque déchu pour défaut d’utilisation, l’effet de sa déchéance


commence à courir à partir de la date de l’expiration de cinq ans ininterrompu de non utilisation
et non de la date du jugement, en conséquence les actes précédents à la déchéance sont
considérés valables et les actes pourtant atteinte à cette marque durant cette période sont
susceptibles d’être punis à titre de contrefaçon.

En fin, si la marque objet de la déchéance est une marque de base d’un enregistrement
international et que cette déchéance est intervenu au cours des premiers cinq ans de
l’enregistrement international, les marque internationales dérivées de celle-ci encourent aussi
la déchéance.

95
Chapitre II : une protection bidimensionnelle de la marque à l’échelle
international : défense administratif et judiciaire

Le droit crée par l’enregistrement de la marque est un « droit exclusif » ou un « droit


d’exclure »236, en d’autre termes le titulaire du droit sur la marque enregistrée est autorisé à
empêcher les tiers à utiliser sa marque sans son consentement. Donc il est habilité à défendre
son droit de toute atteinte, qu’elle soit sa forme, reproduction non autorisé, imitation, l’usage
illicite de la marque…

Les atteintes du droit de la marque touche presque tous les domaines de la production.
Textiles, produit pharmaceutique, alimentaire pièces de rechange pour automobile, etc. Les
répercussions potentielles vont bien au-delà de la simple protection de la marque, car les
atteintes à ce droit concernent souvent un ou plusieurs des aspects suivants : sécurité et santé
des consommateurs, emploi, taxes et droits d’accise, concurrence loyale, lutte contre le crime
organisé et conditions de l’investissement étranger direct237. De ce fait chaque Etat doit mettre
en place des moyens appropriés pour lutter contre ce fléau. Dans ce cadre comme nous avons
vu dans la première partie il existe des normes internationales de fond pour la protection de la
marque, toutefois l’efficacité de ces normes ne peut être approuvées que par la coexistence de
certaines règles procédurales permettant au titulaire d’un droit de le défendre celui-ci contre
toute atteinte portée par tiers, par des moyens efficaces, rapides et justes238.

La défense de la marque à l’échelle internationale a un aspect double, d’une part une


défense administrative (section 1) par les mesures à la frontière et d’autre part une défense
judiciaire (section 2) par l’engagement d’une action en justice contre celui qu’a porté atteinte
au droit de la marque.

Section 1 : les mesures douanières aux frontières

Les mesures à la frontière aussi appelé retenue en douane ou bien la suspension de la


mise en libre circulation de marchandise est l’une des innovations apportées par l’accord des

236
Les moyens de faire respecter les droits document interprétatif de la troisième partie de l’accord sur l’ADPIC
p.1, consulté le 28/09/ 2016 à 09h18 lien :
Internet https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules7_f.pdf.
237
Ibid.
238
Ce principe est prévu par l’article 41.1 de l’ADPIC
96
ADPIC en matière de propriété intellectuelle, Entre autres, cet accord prévoit des prescriptions
spéciales concernant les mesures applicables par les autorités douanières des États membres de
l’OMC pour un contrôle à leur frontière. Les règles sont prévues dans la quatrième section de
la troisième partie de l’accord. L’objectif de ces mesures est de la lutte contre la contrefaçon
qui constitue un fléau international largement répandu.

Cette procédure constitue un moyen efficace de vérifier l’origine des marchandises en


cause et d’empêcher, le cas échéant, la commercialisation de marchandises constituant une
contrefaçon de la marque enregistrée qu’elle soit, national ou international. Etant donné que le
contrôle des marchandises contrefaites entrées au marché national sera très difficile, donc la
frontière constitue le lieu convenable pour arrêter la diffusion de ces marchandises importées.

Sous- section 1 : Suspension de la mise en circulation par les autorités douanières

Le titulaire de droits sur la marque soucieux d’éviter toute importation de marchandises


contrefaisantes, dispose de la faculté de présenter une demande de suspension de la mise en
circulation des marchandises suspectes, auprès des services douaniers pour que ceux-ci
procèdent à une mesure de retenue desdites marchandises (paragraphe 1).

Parallèlement, l’Administration de douane peut, en dehors de toute demande, procéder


à la suspension d’office des marchandises (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : la suspension de la mise en circulation des marchandises


suspectes sur demande

Le titulaire de droit sur la marque ou le bénéficiaire d’un droit exclusif d’exploitation


sur la marque peut présenter une demande à une autorité compétente239, pour suspendre la mise
en libre circulation des marchandises arguées de contrefaçon. Cette règle est prévu par l’article
51 et suivants de l’accord sur les ADPIC qui prévoit que chaque pays membre de l’OMC doit
désigner une autorité administratif ou judiciaire compétente à laquelle les demandes de mesures
à la frontière seront présentées.

239
L’autorité compétente est, plus souvent un service de l’administration de douane, ou parfois une autorité
judiciaire.
97
Au Maroc, depuis la modification de la loi 17-97 par la loi 31-05 en 2006, la possibilité
de demander des mesures à la frontière est désormais accordé aux titulaires des droits de
propriété intellectuelle y compris la marque. Donc, le titulaire du droit sur la marque peut
présenter une demande(a) à l’administration de douane « l’autorité compétente»(b) pour
suspendre les marchandises importées qui porte un signe constituant une contrefaçon de sa
marque enregistrée. L’autorité procède à l’étude de la demande (c) pour en prendre une décision
(d).

I. Les conditions, contenu et la forme de la demande

D’abord les personnes habilité à présenter la demande de suspension sont déterminées


par la législation de chaque pays où la suspension est souhaitée et sont généralement, le titulaire
de la marque enregistrée ou notoirement connue et le titulaire du droit exclusif d’exploitation
de la marque ou leurs mandataires.

Ensuite, la forme de la demande suspension est déterminée en partie par l’article 51 de


l’ADPIC qui annonce que la demande doit être écrite soutenue par des éléments de preuves
adéquates afin de convaincre les autorités compétentes qu’en vertu des lois du pays
d’importation il est présumé y avoir atteinte à son droit de la marque. En plus, il y avoir une
description détaillée des marchandises pour en faciliter la reconnaissance par les autorités
douanières. Néanmoins certain mentions peuvent être ajoutées à la demande pour facilite la
tâche de la douane240, comme la valeur des marchandises portant la marque enregistrée, le lieu
et la date d’arrivée des marchandises suspects et l’identité de l’importateur. D’une façon
générale, on trouve que chaque pays mis à la disposition des demandeurs de suspension un
formulaire spéciale dédié à cette fin.

En revanche les membres doivent s’abstenir d’exiger des formalités qui peuvent
dissuader les demandeurs de mesures à présenter leurs demandes.

II. L’autorité à laquelle la demande sera présentée

En vertu de l’article 51 de l’ADPIC, chaque Etat membre doit désigner une autorité
administrative (exemple un service spécial de l’administration de douane) ou judiciaire (un

‫ جامعة القاضي عياض‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص‬،‫ حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود‬،‫ فؤاد مكروش‬240
.21 ‫ ص‬2010/2011 ‫مراكش‬
98
tribunal) compétente pour recevoir les demandes de suspension, l’autorité judiciaire. Au Maroc
on trouve que les demandes sont déposées auprès un service central de l’administration de
douane, plus précisément, le service de contrefaçon et d’analyse des risques241.

III. L’examen de la demande

A la suite de la réception de la demande par l’autorité compétent, elle doit s’assurer de


l’identité du titulaire de la marque présumée contrefaite et de son droit sur cette marque, et pour
s’assurer de la propriété de la marque, elle peut s’informer de l’office des marque établit dans
le pays qui en délivre un certificat de propriété de la marque, ensuite l’autorité décide sur cette
demande dans un délai raisonnable242. Ce délai est fixé au Maroc dans 30 jours de la date de
dépôt de la demande243.

IV. La décision de l’autorité

L’autorité compétente doit statuer sur la demande de suspension dans un délai


raisonnable, dans sa décision l’administration accepte ou refuse la demande.

A. L’acceptation de la demande

Après une étude du fond et de la forme de la demande de la suspension, l’autorité


compétente lorsqu’elle s’assure que la demande remplit les conditions requises, ordonne au
service douanier aux frontières d’intercepter les marchandises suspects en précisant la durée
pour laquelle les ces mesures sont maintenues. La durée de suspension n’est pas déterminée
par l’accord des ADPIC, ainsi cette durée déterminée par la législation de chaque pays. Au
Maroc et en France la durée de suspension est limitée à un an renouvelable sur demande.

B. Le refus de la demande

L’autorité compétente peut refuser la demande de suspension s’elle ne remplit pas les
conditions (exemple manque d’élément de preuve) énoncées par la loi du pays où elle est

.603 ‫ ص‬2009 , ‫ دار األفاق المغربية للنشر والتوزيع‬،)‫ الملكية الصناعية والتجاري (دراسة في القانون المغربي واالتفاقيات الدولية‬:‫ فؤاد معالل‬241
242
L’article 52 de l’ADPIC « Les autorités compétentes feront savoir au requérant, dans un délai raisonnable, si
elles ont ou non fait droit à sa demande ».
243
Circulaire n° 410/4994 de l’administration de douane Marocaine.
99
présentée. Le refus de la demande doit être justifiée afin qu’il ne soit pas un obstacle au recours
à ces mesures244.

Paragraphe 2 : la suspension d’office de la mise en circulation des marchandises


suspectes par les autorités

La suspension de la mise en libre circulation des marchandises soupçonnées


contrefaisantes peut être effectuée sans demande préalable du titulaire des droits sur la marque.
Ce type de suspension est justifié par les conséquences graves de la contrefaçon sur
l’économie : la suspension du développement, l’augmentation du taux de chômage plus le
danger sur la santé et la sécurité des consommateurs245. En d’autres termes l’administration de
douane peut suspendre d’offices les marchandises pour lesquelles elles ont des présomptions
de preuve qu’elles portent atteinte à un droit de marque246. L’action d’office de la douane dans
le cadre de la contrefaçon transfrontière, au Maroc, est prévue par l’article 176.4 de la loi 17-
97 relative à la protection de la propriété industrielle prévoit qui « Lorsque l’Administration
des douanes et impôts indirects détermine ou soupçonne que des marchandises importées,
exportées ou en transit sont contrefaites, elle suspend d’office la mise en libre circulation de ces
marchandises ». La même règle est prévue par la législation française247. De plus pour détecter
les marchandises contrefaites l’administration de douane dispose de plusieurs moyens, d’abord
les renseignements fournies par les titulaires droits sur la possibilité d’importation des
marchandises contrefaites, aussi l’administration de douane se trouve devant une présomption
de contrefaçon lorsque les marchandises sont originaire d’un lieu spécifique et porte sur une
marque connue248.

Une fois que les marchandises sont suspendues par les douanes, celle-ci doit informer
le titulaire des droits de la mesure prise, et lui communiquer sur sa demande les informations

‫ جامعة القاضي عياض‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص‬،‫ حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود‬،‫فؤاد مكروش‬244
.27 ‫ ص‬2010 /2011 ‫مراكش‬
‫ دار أبي رقراق للطباعة‬،‫ النظام القانوني للعالمات في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واإلتفاقيات الدولية‬:‫محمد محبوبي‬245
.220 ‫ ص‬،2011 ‫ سنة‬،‫ الرباط‬،‫ ط األولى‬،‫والنشر‬
246
L’article 58 de l’accord sur les ADPIC.
247
l’article L716-8-1 du Code de la propriété intellectuelle « En l'absence de demande écrite du propriétaire d'une
marque enregistrée ou du bénéficiaire d'un droit exclusif d'exploitation et en dehors des cas prévus par la
réglementation communautaire en vigueur, l'administration des douanes peut, dans le cadre de ses contrôles,
retenir une marchandise susceptible de porter atteinte à une marque enregistrée ou à un droit exclusif
d'exploitation ».
‫ كلية الحقوق‬،‫ منشورات مركز قانون االلتزامات والعقود‬،‫ دراسة في القانون المغربي واالتفاقيات الدولية‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫فؤاد معالل‬248
.607.‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫بفاس‬
100
nécessaires pour engager une action au fond249. Aussi le déclarant et détenteur des droits seront
informé de la durée de suspension.

Concernant l’importation des minimes, l’accord n’exige pas au pays membres de


soumettre, les marchandises contrefaites en petite quantité sans caractère commercial contenues
dans les bagages des voyageurs ou expédiées en petites envois à la suspension. C’est le même
principe suivi par le législateur Marocain250. L’exclusion de l’application des mesures à la
frontière sur ce type de marchandise s’explique par l’inexistence d’un intérêt économique de la
suspension de ces marchandise, du fait, d’une part la quantité est dérisoire et d’autre part le
possesseur de ces marchandise est un consommateur et n’est pas un professionnel251, une tel
application serai une perte de temps et d’argent.

Sous-section 2 : La suite et les effets de la suspension la mise en libre circulation


des marchandises

La suspension de la mise en libre circulation des marchandises par les douanes qu’elle
soit d’office ou sur demande de l’intéressé est suivie par la préparation de l’action au fond
(paragraphe 1) et produit certaines effets (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : les suites de la suspension la mise en libre circulation des


marchandises

Lorsque l’administration de douane suspend la mise en libre circulation des


marchandises suspectes, l’administration doit informer le requérant et l’importateur dans le
brève délai252, cette règle est affirmée par le droit Marocain de la propriété industrielle, en fait
l’article 176-4 de la loi 17-97 prévoit que l’ADII doit informer le détenteur des droits et le
déclarant de la mesure.

En outre, l’administration de douane a l’obligation de fournir les informations


nécessaire253 (le nom et adresse de l’expéditeur, l’importateur, destinataire ou le détenteur de

249
L’article 56 de l’accord sur les ADPIC et l’article 176.4 de la loi Marocaine n°17-97.
250
L’article 176-7 de la loi 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle Marocaine.
‫ جامعة القاضي عياض‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص‬،‫ حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود‬،‫فؤاد مكروش‬251
.21 ‫ ص‬2010/2011 ‫مراكش‬
252
L’article 54 de l’accord sur les ADPIC.
253
Article 176-3 de la loi 17-97.
101
marchandise, ainsi leur quantité) au demandeur pour engager son action en justice contre le
titulaire des marchandises arguée de contrefaçon. En plus le titulaire des droits peut obtenir des
administrations de douane des échantillons de marchandise suspectées sur accord de son
détenteur, dans ce cas on ne peut pas opposer à l’administration des douanes la divulgation du
secret professionnel. Aussi l’article 222 de la loi 17-97 énonce que le président du tribunal peut,
sur demande de requérant, autoriser par ordonnance toute constatation utile en vue d’établir
l’origine la consistance et l’étendue de l’infraction, cette même ordonnance peut autoriser la
description des marchandises contrefaites avec l’assistance d’un expert.

Par ailleurs les mesures conservatoires et la description détaillée constitue seulement


des moyens de preuve facultatifs en bénéficie du titulaire des droits sur sa demande. Ainsi le
titulaire peut engager directement l’action en contrefaçon sans recourir à mesures254.

Paragraphe 2 : les effets de la suspension

La procédure de la retenue en douane est un mécanisme efficace pour lutte contre la


contrefaçon, toutefois cette procédure doit être achevée par une procédure au fond matérialisé
par une action en justice pour infirmer ou confirmer l’existence de contrefaçon. En
conséquence, si la décision du tribunal affirme que les marchandises contestées sont
contrefaites, ces dernières seront détruites (a) ou au contraire si la décision annonce qu’il
n’existe pas de contrefaçon, dans ce cas, l’administration de douane se trouve dans l’obligation
de lever la suspension des dites marchandises (b), c’est pourquoi le défendeur peut demander
la réparation de son préjudice (c).

I. La destruction des marchandises contrefaites

Chaque fois que l’administration de douane est assurée que les marchandises, qu’elle
détient, portent des marques contrefaisantes, elle procède à la destruction des dites
marchandises. Cette destruction est envisagées soit comme solution administrative à l’amiable
simplifié de l’infraction, soit après un recours judiciaire qui ordonne la destruction des
marchandises255. Dans le dernier cas le titulaire des droits doit communique à l’ADII un extrait

‫ كلية الحقوق‬،‫ منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود‬،‫ دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫فؤاد معالل‬254
.599.‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫بفاس‬
‫ جامعة القاضي عياض‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص‬،‫ حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود‬،‫فؤاد مكروش‬255
.21.‫ ص‬2010/2011 ‫مراكش‬
102
de la décision définitive.256 C’est le même principe posé par l’accord sur les ADPIC. Ainsi son
article 59 oblige les membres d’habilité l’autorité compétente d’ordonner la destruction ou la
mise hors circuits commerciaux les marchandises qui portent atteinte au droit de la marque afin
d’éviter tout préjudice au titulaire des droits. Aussi, certains principes prévus par l’article 46 de
l’accord sur les ADPIC doivent être observé avant d’ordonner la destruction des marchandises,
de la sorte que la mesure soit proportionnelle et aucun dédommagement n’est versé au
défendeur.

II. La levée de la suspension de la mise en libre circulation des marchandises

La levée de la retenue en douane peut être réalisée dans les cas suivants.

Le premier cas lorsque le titulaire des droits sur la marque n’engage pas une action en
justice en vue d’obtenir une décision au fond dans les10 jours qui suit la notification de la
suspension par l’administration de la douane si cette administration n’a pas prolongé ce délai257.
Donc l’administration de douane ne recourt pas systématiquement à destruction des
marchandises, au contraire il se trouve dans l’obligation de mettre en libre circulation les
marchandises suspendues s’il n’y a pas l’engagement d’une action en contrefaçon.

Le deuxième cas la suspension est ordonné par une décision de justice qui affirme qu’il
n’y a pas de contrefaçon pour la marchandise retenue en douane.

En outre on trouve que la plupart des législations Etatiques permet au détenteur des
marchandises retenues, sous le respect de certaines conditions, d’obtenir mainlevée de
l’administration des douanes moyennant le dépôt d’une garantie afin de préserver les droits du
demandeur de la retenue258.

Par ailleurs, lorsque la contrefaçon n’est pas établit, le détenteur des marchandises
suspendues peut demander une réparation du préjudice causé par la rétention de ses
marchandises.

256
L’article 06 de l’arrêté conjoint du ministre des finances et de la privatisation et du ministre de l’industrie, du
commerce et de la mise à niveau de l’économie n° 206-06 du 06 fév. 2006 fixant les conditions d’application
du chapitre VII de la loi 17-97.
257
L’article 55 de l’accord sur les ADPIC.
258
Alouit M.L., « le droit douanier au Maroc », genèse et évolution, livre Ibn Sina, Rabat 1996 p.27.
103
III. La réparation du défendeur

En vue de protéger le titulaire des marchandises contre l’usage abusif des mesures à la
frontière, l’administration de douane peut exiger du demandeur des mesures :

D’une part, de déposer une caution ou une garantie suffisante pour protéger le défendeur
et l’administration de toute abus de l’utilisation de ces mesures, toutefois cette garantie ne doit
pas décourager injustement le recours à ces mesures259.

D’autre part de réparer le dommage, par une somme approprié, aux personnes dont la
rétention injustifié à leur porté atteinte260. Dans ce cadre nous notons que le législateur
Marocain, en adaptant sa législation de propriété industrielle avec le texte de l’ADPIC qu’il a
signé, a prévu dans l’article 176.6 de la loi 17-97 que « Dans le cas où les marchandises ne
seraient pas reconnues contrefaites, l’importateur peut demander au tribunal des dommages-
intérêts, versés à son profit par le demandeur, en réparation d’éventuel préjudice subi ». En
d’autres termes le demandeur peut s’exposer au versement des dommages intérêt en faveur de
défendeur lorsqu’il utilise, de façon abusive, le droit de demander les mesures à la frontière.

Le montant de dédommagement doit être apprécié selon le dommage subi et ne doit pas
être lié au montant de la caution déposée auparavant261. Aussi le titulaire des droits sur la
marque est investi à réparer le préjudice subi en cas d’engagement d’une action en justice suite
à une suspension d’office par les douanes.

Après avoir étudié les mesures administratives tendant à défendre la marque


internationale dans cette première section, la défense judiciaire de cette marque sera étudiée
dans la deuxième section

Section 2 : la pratique jurisprudentielle relative à la PIM contre les atteintes portées par
les tiers

La défense contre les atteintes du droit de la marque sur le plan international, prend deux
formes : d’une part, une défense à travers la mise en œuvre d’une action en contrefaçon (sous-

259
L’article 53.1 de l’accord sur les ADPIC.
260
Ce qui ressort de l’article 56 de l’accord sur les ADPIC.
261
Ibid.
104
section 1) pour sanctionner les atteintes aux droit de la marque enregistrée, et d’autre part,
l’engagement d’une action en concurrence déloyale (sous-section 2) surtout pour les marque
non enregistrée ( sur le plan international l’exemple type, est l’atteinte portée à une marque
notoirement connue).

Sous-section 1 : L’action en contrefaçon

Pour protéger la marque enregistrée au niveau international contre les actes de


contrefaçon, la législation de chaque pays met à la disposition du titulaire de cette marque la
possibilité d’intenter une action en contrefaçon pour défendre ces droits. L’action en
contrefaçon implique l’existence de certaines conditions (paragraphe 1) et produit des effets
(paragraphe 2) à l’égard du titulaire de la marque et du contrefacteur.

Paragraphe 1 : les conditions de l’action en contrefaçon

L’action en contrefaçon est moyen judiciaire destinée à protéger la marque enregistrée


contre toute atteinte au droit de celle-ci, notamment la reproduction, l’un usage ou l’une
apposition pour des produits et services identiques ou similaire à ceux désignés dans
l’enregistrement, l’imitation. En d’autres termes cette action est destinée à la répression des
actes matériels de contrefaçon (I), toutefois la commission de certains de ces actes ne peut être
considérée comme un acte de contrefaçon que s’il est commis en connaissance de cause, donc
l’intention (II) est nécessaire pour établir certain type de contrefaçon.

I. Les actes de contrefaçon

Les actes de contrefaçon sont des atteintes portées au droit de la marque enregistrée, ces
atteintes comportent plusieurs facettes, la reproduction, l’usage, ou l’apposition de la marque
sur un produit et service identique ou similaire sans l’autorisation du propriétaire et l’imitation
frauduleuse et l’usage de la marque imité.

Les actes de contrefaçon peuvent être classés en trois catégories.

A. La reproduction, l’usage ou l’apposition de la marque pour les produits


et services identique à ceux de la marque déposée

La reproduction, l’usage ou l’apposition de la marque pour les produits et services


identique à ceux couverts par l’enregistrement de la marque sont des infractions de contrefaçon
105
purement matérielles, dans ce cas peu importe la bonne foi ou l’intention de celui qui commet
l’infraction de contrefaçon, donc l’élément intentionnelle n’est pas exigé pour prouver
l’existence de la contrefaçon. Il suffit que ces actes soient commis sans autorisation du
propriétaire de la marque.

1. La reproduction

La reproduction consiste à reproduire à l’identique ou quasi-identique262 de toute ou


partie de la marque d’autrui. En d’autres termes la marque contrefaisante constitue une copie
servile ou quasi-servile de la marque enregistrée. Il s’agit d’une « reproduction pure et
simple »263. Donc il n’y a aucune différence perceptible entre les deux marques ou lorsqu’elle
existe, elles sont insignifiantes.

Lorsqu’il y a copie à l’identique, la contrefaçon est facile à démontrer, en revanche c’est


la copie est quasi-identique, l’appréciation de la contrefaçon est un peu délicat et dépend du
pouvoir souveraine du juge264. Plusieurs exemples de la jurisprudence illustre la reproduction
de la marque pour les produits et services identique à ceux couverts par l’enregistrement. Il en
est ainsi dans la jurisprudence française un exemple relaté par une décision du TGI de Paris265.
Dans cette affaire une société s’appelle SEDASCO SARL, propriétaire de la marque
« SEDASCO » enregistrée depuis 1993, a appris que la société AMEFA France propose à la
vente des couverts en inox sous la marque « SEDASCO » ce qui a conduit la société SEDASCO
d’engager une procédure de référé pour prouver la contrefaçon, notamment la saisi contrefaçon.
Ensuite elle a assigné la société AMEFA pour contrefaçon par reproduction de sa marque
« SEDASCO ». Que le tribunal a considéré que « la contrefaçon par reproduction servile
apparait constitué » et par suite il a ordonné l’interdiction de l’usage de cette marque
contrefaisante et accordé des dommages intérêt à la société SEDASCO qui seront payé par
AMEFA.

262
Cass. Com, 16 novembre 1981, Bull. Civ, IV n° 395, P313.
263
Cass. Com., 22 octobre 2002 : PIBD 2003, 764. III.2778.
264
R.G. BIYO’O, « la protection des marque de produit dans l’espace de l’Organisation Africaine de la propriété
intellectuelle », mémoire pour l’obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées, Université de Douala
- Cameroun 2004, consulté en ligne le 2 décembre 2016 à 16h13 Lien :
« http://www.memoireonline.com/05/08/1094/m_protection-marques-produits-espace-union-africaine-propriete-
intellectuelle4.html#fnref128 ».
265
TGI de Paris, 3em cham, 20/01/1999 arrêt consulté sur le site web Doctrine.fr le 2/12/2016 à 17h11 lien internet
«https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1999/INPIM19990215»
106
D’autre exemples relative à la jurisprudence Marocain : un jugement266 du tribunal du
commerce de casa dans lequel la contrefaçon par reproduction la marque « HUGO BOSS » est
affirmé. Aussi, un jugement du tribunal du commerce de Tanger267 a annoncé que la contrefaçon
par reproduction de la marque « ZUMOSOLE » est établit.

2. L’usage illicite de la marque

Il s’agit de tout acte qui mène à l’usage, même si la marque citée n’est pas apposée sur
le produit ou le service268.

La contrefaçon par usage se concrétise par l’utilisation de la marque d’autrui, sans


autorisation, dans la commercialisation d’un produit identique ou similaire à celui couvert par
l’enregistrement269. Ainsi est considéré une contrefaçon par usage, l’utilisation de la marque
d’autrui dans les prospectus d’un service ou d’un produit, l’usage est plus souvent précédé d’un
autre acte de contrefaçon qui est la contrefaçon par reproduction270. En effet, l’auteur de l’usage
n’est pas nécessairement celui de la reproduction. En outre sont qualifiés actes d’usage : l’usage
à caractère commercial, l’exposition sans mise en vente, mais avec utilisation de la marque
contrefaite et le dépôt de la marque contrefaite, ou le refus de la radiation du dépôt de la marque
contrefaite271.

Les exemples jurisprudentiels sur la contrefaçon par usage sont nombreux, il en est ainsi,
un jugement du TGI de Paris272 relatif à une affaire opposant une société OXBOW titulaire
d’une marque « OXBOW », déposée en 1992, à une société EURECO « SCOTT & FOX ». En
1995, cette dernière a proposé, par courrier, à la société FOGOROLO des polos OXBOW, ce
qu’a conduit la société OXBOW d’assigner la société EURECO en contrefaçon par utilisation.
Le tribunal a annoncé que « L’usage par la société EURECO, dans une publicité pour les

266
Tribunal du commerce de casa, du 23/11/2004, dossier n° 2144.16.2004 ce jugement est cité dans le Guide sur
les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.95
267
Trib, com. de Tanger du 07/02/2002, n° 167, n° dossier 847.01.2004 cité dans le même document p.96.
268
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.96.
269
N. Ben Ali, « La lutte contre la contrefaçon des marques Au Maroc », quelle perspective, Mémoire pour
l’obtention de DESA faculté de sciences juridiques économiques et sociales de Fès, 2008, p.17.
270
A. CHAVANNE et C. Salomon, « marques de fabrique, de commerce ou service », Rép. Com .Dalloz, mars
1997, p.617.
271
Trib. Seine 26 Mars 1953, Ann. Prop. Ind. 1953, 257, Cass. Com.15 juin 1957. Arrêt cité dans la mémoire de
N. Ben Ali, op.cit., p.17.
272
Tribunal de grande instance de Paris, 3e chambre, 19/12/1997, décision publiée dans le site web doctrine.fr lien
internet « https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1997/INPIM19970812 » consulté le 2/12/2016 à 22h 55.
107
vêtements qu’elle offre à la vente, de la marque OXBOW dont est titulaire la
société OXBOW pour désigner des vêtements, est illicite dès lors qu’il est effectué, sans
l’autorisation du propriétaire de la marque, à des fins autres que la commercialisation
des produits de celui-ci ».

3. L’apposition de la marque d’autrui

La contrefaçon par apposition de la marque d’autrui consiste à se servir d’une marque


enregistrée pour designer et accompagner des produit ou services sans autorisation de son
propriétaire. L’acte de contrefaçon est « constitué dès lors que cette utilisation est destinée à
des fins commerciales de la marque d’autrui pour designer des articles différents de ceux du
titulaire de la marque contrefait »273.

En pratique l’apposition de la marque se réalise par l’utilisation des emballages,


bouteilles, sachet, enveloppes ou récipients sur lesquels est inscrit la marque originale, Il en est
ainsi l’exemple du gérant d’une société qui commercialise dans des bouteilles revêtues d’une
certaine marque du gaz livré par d’autres fournisseurs que le titulaire de cette marque 274. Ce
type de contrefaçon crée une confusion dans l’esprit du publique sur l’origine des produits sur
lesquels la marque est apposée, c’est une sorte de fraude utilisée pour induire le consommateur
en erreur275.

B. La reproduction de la marque pour des produits ou


services similaires à ceux couverts par l’enregistrement

L’établissement de l’acte de contrefaçon par reproduction pour les produits ou services


similaire de ceux désigné dans l’enregistrement implique nécessairement que cet acte crée une
confusion dans l’esprit du public, autrement dit l’acte de la reproduction de la marque pour le
service et produits similaire ne peut être considéré comme contrefaçon que lorsque cet acte est

273
N. Ben Ali, op.cit p.18.
274
C.A, Rennes, 17 Juin. 1983, P.I.B.D, 1984, n° 345, III, 104.
‫ كلية الحقوق‬،‫ منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود‬،‫ دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫فؤاد معالل‬275
.561 ‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫بفاس‬
108
de nature créer un risque de confusion chez le consommateur. Cette règle est affirmée par loi
Marocain de la propriété industrielle276 ainsi que le droit français277.

L’intérêt de l’extension de protection de la marque pour les produits ou service


similaires réside dans les effets de cette extension. En effet cette extension permet d’éliminer
les zones d’ombre dans les limites de la protection de la marque, ainsi elle pour but d’éviter
l’exploitation de la célébrité de la marque protégée, puisque la similitude les produits ou
services peut conduire le public à croire qu’il est devant les produits ou services de la marque
protégée, ce qui pourrait l’induire en erreur.

Un exemple pratique sur la confusion crée par la reproduction de la marque pour les
produits ou services similaires est illustrée par un arrêt de la cour d’appel de casa278, dans cet
affaire la cour a considéré que l’utilisation de la marque « el Kef » « ‫» الكف‬, qui enregistrée pour
les produits du savon, pour distinguer le produit javel cause préjudice au titulaire de la marque
enregistrée pour le savon. En effet cette utilisation peut créer la confusion dans l’esprit des
clients, qui pourraient croire que le producteur de la javel est celui de savon. En outre cette
utilisation aura pour conséquence l’interdiction de la victime de produire la javel sous cette
marque dans l’avenir. Dans le même sens une autre décision de la cour d’appel de Fès279 aussi
a considéré que l’utilisation de la marque « le lion » pour distinguer des produits du chocolat
par une autre société que celle titulaire de la marque « lion » enregistrée pour les produits des
tomates, peut créer une confusion dans l’esprit du consommateur normal.

C. L’imitation de la marque

La contrefaçon par imitation consiste à utiliser un signe proche d’une marque protégé
pour identifier des produits ou services identiques ou similaires à ceux couverts par
l’enregistrement, de sorte qu’il en résulte un risque de confusion dans l’esprit des clients. Donc
la contrefaçon par imitation se concrétise par la réunion de deux éléments. L’utilisation d’un
signe similaire à celui d’une marque protégé (élément objectif) et le risque de confusion
(élément subjectif).

276
L’article 155 de la loi 17-97.
277
L’article l713-3 du Code de la propriété intellectuelle français.
‫ دراسة في‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫ مشار إليه في فؤاد معالل‬87/1884 ‫ في الملف‬1988/03/29 ‫محكمة االستئناف الدار البيضاء بتاريخ‬278
.581. ‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫ كلية الحقوق بفاس‬،‫ منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود‬،‫القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬
.173 ‫ ص‬2002 ‫ بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية بفاس العدد الخامس دجنبر خزانة كلية الحقوق بفاس‬279
109
La ressemblance entre les signes suppose une comparaison entre les signes, c’est-à-dire
une comparaison entre éléments constitutifs du signe, en suivant ce raisonnement le tribunal de
commerce de casa280 a considéré que « l’image constituée dans l’esprit du public résultant de
la composition de ces lettres ou sigles ou images et la forme sur laquelle apparaît une autre
marque ». L’imitation de la marque consiste donc rappeler la marque d’autrui d’une manière à
tromper le public en créant une certaine confusion entre les produits couverts par
l’enregistrement et ce de la marque imitée281. En d’autres termes l’imitation est une empreinte
des éléments essentiels de la marque d’un concurrent, sans pour autant la reproduire
exactement, afin de s’en rapprocher au point de créer une confusion avec la marque imitée282.

Concernant l’appréciation du risque de confusion, on tient compte plus des


ressemblances que les différences. En effet les différences sont utiliser, par l’auteur de
l’imitation, afin d’échapper des poursuites. En ce sens une décision283 de la cour d’appel de
Casablanca a rejeté le jugement du tribunal de première instance, en déclarant que « la marque
(HOBOUM) est une imitation de la marque (OBOUM) » au motif que « la ressemblance entre
les deux signes est très caractérisée, abstraction faite des différences qui existaient au niveau
de leur emballage ». Lorsque les différences sont insignifiantes du point qu’elles ne permettent
pas la distinction entre les produits de la marque imitée et ceux de la marque protéger,
l’imitation est retenue. L’imitation de la marque prend plusieurs formes, elle peut être réalisée
par la modification ou l’adjonction d’une ou plusieurs lettres284.

II. La place de l’intention dans la contrefaçon

La contrefaçon des marques est habituellement qualifiée d’infraction matérielle, selon


le doyen Bouzat la mauvaise foi parait naturellement présumée en matière de contrefaçon. Cette
vision matérialiste de la contrefaçon est affirmée par l’article 201 de la loi 17-97 qui prévoit

280
Jugement du Trib, com, de Casa du 22/01/2007, n° 504.07, dossier n° 2609.16.2006. Cité dans le Guide sur les
marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99.
281
Dictionnaire permanant ; droit des affaire, 1avril 2004, fasc.des marque.
282
N. Ben Ali, op.cit., 2008.
283
C.A de Casa du 01/03/1988, n° 403, n° dossier 86.2312, cité dans le Guide sur les marques de fabrique, de
commerce ou de service, op.cit., p.99.
284
un jugement de la cour d’appel commerciale de Casablanca en 2002 a considéré que « l’inscription de la marque
« EQUEFRESCH » fait par la défenderesse en changeant la lettre « A » par le lettre « E » est susceptible de
créer une confusion dans l’esprit des particuliers et induire les consommateurs en erreur sur l’origine de produits
et la personne du fabriquant surtout que l’imitation porte le même produit situé dans la même classe ». C.A.com,
Casablanca, Arrêt n° 10546/02, 14/10/02, dos n° 4348/2002, Aff., opposant la marque « AQUAFRESH » C/la
marque « EQUEFRESH », CD, l’OMPIC.
110
que « Toute atteinte portée aux droits du propriétaire d'un brevet,… ou d'un certificat
d'enregistrement de marque de fabrique, de commerce ou de service tels qu'ils sont définis
respectivement aux articles … 154 et 155 ci-dessus constitue une contrefaçon ». Ici l’article
incrimine ces actes indépendamment de toute élément intentionnel, autrement dit l’admission
d’un acte de contrefaçon n’est pas subordonnée de l’établissement de la mauvaise foi du
contrefacteur. Toute fois la justification de la mauvaise foi est nécessaire pour établir certains
cas de la contrefaçon appelés infractions de « conséquence » comme la détention, la vente ou
la mise à l’exposition des produit portant des marques contrefaisantes.

Dans ces cas il n y a pas de contrefaçon que si le contrefacteur aura agi en connaissance
de cause « frauduleusement ». Ici la présence de l’élément intentionnel est nécessaire. En effet,
l’élément intention est exigé par l’article l716-10 du Code de propriété intellectuelle français et
l’article 225-3 et 4 et 5 ces article sanction l’auteur de l’contrefaçon si il commet ces actes
« sciemment »ou en connaissance de cause.

Paragraphe 2 : Les effets de l’action en contrefaçon

Les effets de l’action en contrefaçon diffèrent selon qu’il s’agit d’un traitement civil ou
d’un traitement pénal de la contrefaçon d’une part, et d’autre part selon la législation de chaque
pays. Une étude des effets de la contrefaçon sera effectuée conformément au cadre juridique
Marocain et français. Nous commencerons par une étude des effets de l’action civile (I) puis
nous dégagerons les effets de l’action pénale (II).

I. Les effets de l’action civile

L’action civile est par nature une action qui vise à assurer la paix sociale, son objectif
est la réparation du préjudice subi et non pas la répression qui est l’apanage du droit pénal.285
À ce propos, l’objectif poursuivi par l’action civile en contrefaçon est la restauration de
situation antérieure à l’acte de contrefaçon, ce qui implique également la réparation du
préjudice. Ainsi l’action en contrefaçon produit des effets essentiels, le rétablissement du
monopole du droit sur la marque (A) et la réparation du dommage subi (B)

285
Y. FAURE, « Le contentieux de la contrefaçon » La réponse du droit français à l'atteinte aux droits de propriété
intellectuelle, thèse du doctorat de L’’Université De Toulouse 1 Capitole, 5 décembre 2014, n° 1215.
111
A. Le rétablissement du monopole du droit sur la marque

La principale revendication du titulaire de la marque contrefaite en l’action en


contrefaçon est la récupération du son monopole, en ce sens monsieur le Doyen Paul Roubier
précise que « La première chose à faire est d’empêcher que la contrefaçon se poursuive, et par
conséquent de rendre au titulaire du droit son exclusivité »286. En conséquence le tribunal se
verra demander de prononcer une injonction de cesser l’exploitation de la marque contrefaisante
ce qui permettra au titulaire de la marque contrefait d’avoir à nouveau son monopole du droit
sur la marque. Le rétablissement du droit exclusif d’exploitation se traduit par l’interdiction de
continuer la contrefaçon en détruisant les moyens utilisés pour concrétiser cet acte287. Ainsi le
demandeur peut demander la destruction des objets reconnu contrefaits et des dispositifs et
moyens spécialement destinés à la réalisation de la contrefaçon288.

B. La réparation du préjudice

La victime de contrefaçon peut demander de la juridiction compétente la réparation du


préjudice subi même si le préjudice n’est pas une condition d’exercer de l’action en contrefaçon.
Le préjudice s’étend à « la perte effective que le créancier a éprouvé et le gain dont il a été
privé »289. En effet le gain manqué correspond aux avantages que le titulaire de la marque n’a
pas pu tirer de l’exploitation de sa marque. Autrement dit c’est « le bénéfice que la victime aura
réalisée en l’absence de l’acte de contrefaçon »290. Concernant la perte éprouvée correspond à
« la perte subie du fait de l’impact de la marque contrefaisante sur le volume des ventes »291.
Donc la réparation doit être estimée en fonction de ces deux éléments cités.

La réparation du préjudice est subordonnée à l’existence d’un lien de causalité entre le


préjudice invoqué et la faute du contrefacteur. En d’autres termes le préjudice doit être la
conséquence directe de l’acte de contrefaçon292.

286
P. ROUBIER, op.cit., n° 100.
287
Article 224 de la loi 17-97.
288
Ibid.
289
L’article 264 du DOC.
290
D.A. Mdaghri, « la propriété intellectuelle : la nouvelle richesse des nations »T1, Ed. Investmark, 1997.p265.
291
C A Colmar, 11 févr. 1997, Ann. Propp. Ind.1/1998, p81 ; CA Paris, 26 mars 1999 Ann. Propre. Ind. JSC.
Affaire.2004.
292
N. Ben Ali, op.cit., p.64.
112
II. Les effets de l’action pénale

Les actes de contrefaçon constituent une infraction délictuelle, dont les sanctions sont
prononcées sous forme des peines principales et peines complémentaires.

A. Les peines principales

Devant une infraction de contrefaçon, le juge répressif prononce une peine principale
adapté à l’espèce dont il a à connaitre et ceci en obéissant au principe de l’individualisation des
peines. Les peines principales prononcées devant une contrefaçon sont l’emprisonnement et
l’amende. Au Maroc la loi293 prévoit « l’emprisonnement de un à six mois et une amende de
25000à 250000DH ou l’un des deux peines » pour sanctionner l’imitation. Pour les autres actes
de contrefaçon l’article 225 prévoit une peine d’emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende
de 50000 à 500000 ou l’un des deux peines.

Nous notons que ces peines au Maroc manquent de caractère dissuasif si on les compare
par celles appliquées pour d’autres législations comme celle de la France 294, qui sanctionne la
contrefaçon par des peines plus graves, surtout au niveau des amendes, pour dissuader les
contrefacteurs.

B. Les peines complémentaires

Il s’agit de la destruction des objets reconnu contrefaits appartenant au contrefacteur,


ainsi que les moyen et dispositifs de la réalisation de la contrefaçon et le retrait hors circuit
commerciaux des marchandises contrefaits. S’il s’agit d’une personne physique l’interdiction
pendant cinq ans au maximum de faire partie des chambres professionnelles.

Sous-section 2 : L’action en concurrence déloyale

La concurrence déloyale découle d’agissements fautifs et de manœuvres, contraires à la


loyauté voulue par les usagers ou à des engagements pris en matière de concurrence, commis
par un professionnel, une entreprise ou un salarié à l’égard d’un autre professionnel ou d’une
entreprise qui en pâtit dans son activité économique.

293
L’article 226 de la loi 17-97.
294
Voie l’article l716-9 et l716-10 du Code de la propriété intellectuelle français.
113
Est considéré comme concurrence déloyale en matière de propriété industrielle les actes
prévu par la convention de l’union de Paris dans l’article 10bis à savoir « tout acte de
concurrence contraire aux usages honnêtes en matière industrielle ou commerciale » l’article
ajoute que certain comportement devront être interdit.295 Cette disposition est transposé à
l’identique dans la loi 17-97 (voir l’article 184).

L’action en concurrence déloyale ou en parasitisme constitue un moyen d’action


pertinent et efficace (en présence ou non de droits privatifs) pour s’opposer à un concurrent qui
reproduit ou imite le produit d’autrui voire son conditionnement ou sa présentation pour tenter
de se rattacher à celui-ci et bénéficier de son attractivité.

L’action en concurrence déloyale prend toute son importance dans le cas où la marque
exposée à une atteint par le tiers n’est pas enregistrée. Néanmoins cette action peut être
envisagée même si la marque est enregistrée soit comme action principale ou un élément
complémentaire de l’action en contrefaçon.

Voyons d’abord, les conditions de cet action (paragraphe 1), puis les ses effet
(paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Les conditions de l’action en concurrence déloyale

Lorsque la marque n’est pas enregistrée, l’exploitant n’a qu’une seule voie pour
défendre sa marque en justice contre toute atteinte, cette voie est l’action en concurrence
déloyale. Toutefois l’acte de concurrence déloyale n’implique que l’activité exercée par le
défendeur soit identique ou similaire à celle du défendeur, pour dire que le public considère que
les produits ou service sont de même entreprise. Donc l’action en concurrence déloyale est
conditionné par une faute du défendeur (I) et un préjudice subi par la victime(II) et un lien de
causalité (III).

295 L’article 10bis 3 de la CUP prévoit « Notamment devront être interdits :


1. tous faits quelconques de nature à créer une confusion par n’importe quel moyen avec l’établissement, les
produits ou l’activité industrielle ou commerciale d’un concurrent ;
2. les allégations fausses, dans l’exercice du commerce, de nature à discréditer l’établissement, les produits ou
l’activité industrielle ou commerciale d’un concurrent ;
3. les indications ou allégations dont l’usage, dans l’exercice du commerce, est susceptible d’induire le public en
erreur sur la nature, le mode de fabrication, les caractéristiques, l’aptitude à l’emploi ou la quantité des
marchandises ».
114
I. La faute

La faute en concurrence déloyale est la commission d’un acte de concurrence déloyale,


quel soit la création du risque de confusion (A), l’allégation fausse, (B) les allégations ou
indications trompeuses (C) ou le parasitisme (D)

A. La création d’un risque de confusion dans l’esprit du public.

Pour qu’une atteinte au droit de la marque puisse qualifier de concurrence déloyale, cette
atteinte doit être accompagnée d’un risque de confusion entre les produits du défendeur et ceux
du concurrent. Le risque de confusion peut porter sur les produits eux-mêmes en prenant le
modèle du concurrent ou les dessins apposés sur ce modèle, le risque de confusion peut aussi
porter sur la présentation des produits et ceci par la reproduction ou l’imitation des emballages,
des étiquettes ou la copie par un concurrent du conditionnement des produits d’un autre en
reprenant les mêmes couleurs et le même graphisme en dehors de tout impératif technique.

Toutefois, pour certaines marques notoires et des noms très connus non déposés, la
sanction pourra être prononcée même pour des activités différentes.

B. Les allégations fausses

Appelé aussi dénigrement, cet acte de concurrence déloyale est définit par la
jurisprudence français296 comme un « Comportement de commerçants qui jettent le discrédit
sur un concurrent, en répandant à son propos, ou au sujet de ses produits ou services, des
informations malveillantes », autrement dit, c’est un critique qui vise les produits et services
des concurrents en allégeant que les produits sont de mauvaise qualité ou critiquer les prix des
concurrents.

En ce sens un arrêt297 de la cour d’appel de Paris a condamné une société en concurrence


déloyale pour avoir créé au sein de son site, sous la rubrique « Anti NRJ », un lien hypertexte
donnant directement accès à la page Web susvisée. La société vise ainsi à mettre à la disposition
des visiteurs de son site des propos dénigrant les produits de la société NRJ. Dans le même sens

296
C.A de Lyon 21mai 1974.
297
C.A Paris, 19 sep.2001 : D. 2002, AJ, p.643.
115
une publicité comparative peut être considérée comme acte de concurrence déloyale du fait
qu’elle utilise la marque d’autrui.

C. Les indications ou allégations trompeuses

Appelé aussi désorganisation, ce comportement vise à affaiblir le concurrent en portant


atteinte à ces moyens de production et de commercialisation. Il s’agit d’une désorganisation de
la production qui se matérialise par la divulgation du secret de fabrication ou du savoir-faire du
conçurent. Ou désorganisation des canaux de commercialisation comme l’exécution d’une
commande appartenant à un concurrent, le racolage de la clientèle pour qu’elle annule la
commande déjà passée auprès un concurrent.

D. Le parasitisme

Quant à lui est définit par la jurisprudence comme « l’ensemble des comportements par
lesquels un agent économique s’immisce dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, sans rien
dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire »298. L’opérateur qui prétend être victime d’un
acte de parasitisme doit rapporter la preuve d’une exploitation illicite de sa notoriété, ou de ses
investissements intellectuels et financiers299.

Le parasitisme est une attitude d’une entreprise qui, bien qu’elle exerce une activité dans
un domaine différent, usurpe la notoriété ou les techniques qu’emploie une entreprise de renom.
C’est une conduite passive qui consiste à se greffer sur la notoriété d’un concurrent, sans
nécessairement rechercher de confusion avec la marque.

II. Le préjudice

La deuxième condition d’engager une action en concurrence déloyale est l’existence


d’un dommage à consistance particulière. Préjudice subi par la victime doit être certain et direct,
un préjudice purement éventuel ne suffit pas pour la réclamation de la réparation. Cette attitude
est confirmé par la cour suprême Marocain (actuellement cour de cassation) en accordant la

298
Cass. Com, 26 janvier 1999, pourvoi n° 96-22.457.
299
Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.113.
116
cessation des actes déloyaux, alors qu’aucun préjudice n’a été démontré, la cour estime à cet
égard que le préjudice n’est exigé qu’en cas de demande en réparation300.

En pratique, le préjudice se caractérise soit par une perte (de chiffre d’affaire, de clients,
de salariés…), soit par un gain manqué (le non renouvellement de contrat par exemple), soit
éventuellement par un préjudice moral (atteinte à atteinte à la réputation).

III. Un lien de causalité entre la faute et le préjudice

La faute doit avoir directement pour effet la provocation d’un préjudice. Le demandeur
doit apporter la preuve que le préjudice subi est bien en relation avec la faute ou la négligence
commise par son concurrent.

Paragraphe 2 : Les effets de l’action en concurrence déloyale

Le demandeur de l’action en contrefaçon cherche le rétablissement de la situation


antérieure à la faute. Donc l’action en concurrence déloyale vise la cessation du comportement
déloyale (I), réparation du préjudice subi (II) et enfin la publication de la décision (III).

I. La cessation du comportement déloyal

L’action en concurrence déloyale doit permettre à la victime des actes déloyaux,


d’obtenir la cessation de cet agissement, exemple en matière d’imitation du produit le juge peut
interdire la commercialisation des produits litigieux. Le plus souvent la décision de la cessation
des comportements déloyaux est assortie d’une astreinte.

II. La réparation du préjudice

La réparation du dommage subi par la victime des agissements déloyaux est soumise à
la règle de la réparation intégrale du préjudice.

L’allocation des dommages intérêts a pour but de réparer le préjudice matériel et morale
subi par la victime, le préjudice matériel comprend la perte subie et gain manqué, l’évaluation
du préjudice est soumise à l’appréciation souveraine du juge.

300
Arrêt du 04/05/2005, n° 514, Dossier n° 192.3.1.04, revue de la jurisprudence de la cour suprême n° 64.65.2006,
p.260.
117
III. Les mesures accessoires

Le juge peut également décider de faire publier la décision de justice, ou ordonner de


confisquer ou détruire le matériel servi aux agissements fautifs. Cette règle est affirmée par le
droit Marocain301.

301
L’article 209 de la loi 17-97 prévoit que « la juridiction ordonne la publication des
décisions judiciaires devenues définitives rendues en application des dispositions de la présente
loi».

118
Conclusion de la deuxième partie

La mise en œuvre de la PIM suppose l’application des règles juridiques


conventionnelles en la matière. Ce qui se traduit par la mise en place d’un système
d’enregistrement international de la marque, dont la procédure est bien définie pour les Etats
appliquant ce système avec l’intervention de l’OMPI qui le gère. Ainsi, un dépôt unique de la
marque (dont sa protection internationale est souhaitée) dans le pays d’origine permet de
protéger celle-ci dans plusieurs pays où sa protection est désirée. Néanmoins, l’enregistrement
n’a qu’un effet déclaratif de propriété, d’où la nécessité d’une défense du droit de la propriété
sur la marque contre les contestations éventuelles de ce droit. Ces contestations peuvent avoir
diverses formes : revendication, nullité ou déchéance.

La PIM implique aussi la défense du droit de la marque contre toute atteinte portée par
les tiers. Le titulaire du droit dispose, alors, des moyens administratifs (mesures à la frontière)
et judiciaires (action en contrefaçon ou en concurrence déloyale). Toutefois la défense judicaire
n’est pas garantie dans tous les pays en raison de défaut de règles unifiées régissant les actions
en contrefaçon de la marque ou en concurrence déloyale.

119
Conclusion

Au terme de cette étude, nous déduisons que l’évolution du cadre juridique


conventionnel et institutionnel de la propriété industrielle en général et de celui de la marque
en particulier avait comme conséquence le renforcement de la PIM au cours du dernier siècle.

En effet, cette protection est nettement développée depuis la fin du 19ième siècle. Ainsi
la première convention élaborée en ce domaine permettait d’instituer les règles de base en
matière de PIM, notamment la mise en place des principes généraux facilitant ladite protection
et l'harmonisation des règles matérielles importantes de la marque. Il est vrai que la CUP a
réalisé un succès quant à la l’effectif de ses adhérents, mais il n’en demeure pas moins vrai que
la mise en œuvre de la PIM dans le cadre de cette convention est compliquée et coûteuse. De
ce fait, un traité dérivant de celle-ci a été conclu quelques années après son entrée en vigueur.
Il s’agit de l’arrangement de Madrid relatif à la procédure d’enregistrement international de la
marque. Cet arrangement a été conclu dans le but de faciliter la procédure de l’extension de la
protection de la marque à l’étranger et ce via la mise en place d’un système d’enregistrement
international de la marque basé sur un dépôt unique dans le pays d’origine de cette marque dans
le but de la protéger dans plusieurs pays.

Contrairement à la CUP, l’arrangement de Madrid n’a pas atteint le succès attendu car
il n’a pas pu attirer un nombre important d’adhérents. Ceux-ci n’ont pas dépassé 56 à la fin de
2016. C’est dire que le traité en question n’a pas été signé par des pays où l’industrie occupe
une place importante tels que les Etats Unis, le Japon et le Royaume uni. Cela est dû à
l’existence de certaines règles défectueuses au sein de ce traité par exemple le système d’attaque
centrale, le fondement de la demande internationale sur enregistrement et le court délai pour
notifier le refus de la marque.

Pour combler les lacunes de l’arrangement, un Traité d’Enregistrement des Marques


(TRT) a été conclu en 1973 sous les auspices de l’OMPI. Cependant, ce TRT n’a pas connu le
succès attendu. Conséquemment, l’OMPI a procédé à l’abolition de l’idée de la conclusion d’un
traité nouveau en matière d’enregistrement de la marque. En conséquence, le protocole de
Madrid a été adopté en 1989. Ce traité vise l’établissement d’un système d’enregistrement
international de la marque en prenant compte des critiques adressées à l’arrangement de Madrid.
Bien qu’ils soient indépendants, ils ont un règlement d’exécution commun.

120
Nous notons que le protocole de Madrid a pu plus ou moins atteindre l’objectif qui lui
a été assigné. En ce sens, il a permis aux Etats qui n’ont pas adhéré à l’arrangement, d’accéder
au système d’enregistrement international, en effet ce protocole compte 98 membres dont
l’Etats Unis et le Japon contre 55 membres pour l’arrangement. Néanmoins, une grande partie
des Etats du monde reste hors de son champ d’application.

En somme la PIM dans le cadre juridique conventionnel administré par l’OMPI (la CUP
et les deux traités de Madrid) semble insuffisante, du fait du caractère peu contraignant de ses
règles d’une part, et d’autre part parce que tous les pays n’adhèrent pas à ses conventions. Aussi
l’OMPI ne dispose d’aucun moyen de contrainte ou de sanction à l'égard des pays signataires
contrevenants pour faire respecter les règles.

En effet, pour faire face aux lacunes des conventions administrées par l’OMPI en
matière de propriété intellectuelle, un cadre juridique fort, capable d'imposer à l'ensemble des
Etats signataires le respect des obligations énoncées, a été mis en place. Il s’agit de l’Accord
sur les ADPIC. Cet Accord, administré par l’OMC, a permis de consolider et de renforcer les
règles en matière de la PIM édictées par les premières conventions. En plus, il a établi des
moyens pour faire respecter les droits de la propriété intellectuelle.

Pratiquement, la PIM se concrétise par la mise en œuvre du cadre juridique


conventionnel en la matière. Cette mise en œuvre consiste d’un côté en la reconnaissance du
droit de la marque à l’étranger qui implique une procédure d’enregistrement international et de
l’autre à maintenir et à défendre ce droit contre toute usurpation. En effet, la reconnaissance du
droit de la marque est garantie au moins dans les pays compris par le système d’enregistrement
international. En revanche, les conventions susvisées envisagent plusieurs moyens de lutte
contre les usurpations du droit de la marque notamment les mécanismes des mesures aux
frontières. Mais, ces conventions ne garantissent pas la défense au sein des Etats où l’atteinte
au droit est réalisée à cause de l’absence des règles conventionnelles unifiées permettant
d’engager une procédure judiciaire contre toute atteinte au droit de la marque enregistrée au
niveau international. Ainsi, une telle défense ne s’exerce que selon les règles nationales de
chaque pays si jamais elles existent. En effet, la sanction de la contrefaçon ou les atteintes
déloyales de la marque par une procédure judiciaire (action en contrefaçon ou action en
concurrence déloyale) est l’apanage du droit local.

121
En définitive, la PIM exige d’une part plus d’efforts pour convaincre les pays non
signataires des conventions internationales en la matière pour rejoindre ce système
conventionnel et d’autre part l’harmonisation des règles procédurales de la défense
administrative et judiciaire du droit international de la marque.

122
Annexes

Annexe 1 Organigramme de l’OMC

123
Annexe 2 : L’ORD

124
Bibliographie

A) Références en langue française :

I. Ouvrages généraux :

- ALOUIT M-L., « le droit douanier au Maroc », genèse et évolution, livre Ibn Sina, Rabat
1996.
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- PIERRE J.L et SCHMIDT-SZALEWSKI J., « droit de la propriété industrielle », 2é éd,
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- ROUBIER P., « Le droit de la propriété industrielle », t. 1, Sirey, 1952, n° 18, p. 82.

125
- ZHANG S., « de l’OMPI au GATT » la protection internationale des droits de propriété
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II. Ouvrages spéciaux

- BRAUN A., et CORNU., « précis des marques », », 4e éd, Larcier, Bruxelles, 2004.
- CHAVANNE A et Salomon C., « marques de fabrique, de commerce ou service », Rép.
Com .Dalloz, mars 1997.
- FAURE Y., « Le contentieux de la contrefaçon », La réponse du droit français à l'atteinte
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- INNIS Thierry. V., « les signes distinctifs », Larcier, Bruxelles, 1997
- SCHMIDT-SZALEWSKI J., « Le droit des marques », Dalloz, Paris, 1997.
- KAPFERER J.N., « Les marques, capital de l’entreprise », 4e éd., Éditions d’organisation,
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- LADAS S.P., « la protection internationale de la propriété industrielle », De Boccard, Paris,
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III. Articles

- Atelier régional de l'OMPI sur la propriété intellectuelle à l'intention des magistrats des pays
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(OMPI) en coopération avec l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) et
le Gouvernement de la République du Cameroun Yaounde, 19 - 24 mai 1997, consulté sur
internet le 18/11/2016 à 10h08 lien : http://www.wipo.int/mdocsarchives/OMPI-
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- Document de travail sur les procédures d’opposition en matière de marques à partir des
contributions des membres du SCT, p.6, consulté le 14/12/2016 à18h30 lien :
www.wipo.int/edocs/mdocs/sct/fr/sct_17/sct_17_4.doc.
- Le Bulletin d’information de la cour de cassation française N° 73 du 1er juin 2010.
- RAGOUBA K., « la contrefaçon et contrebande dans le commerce international » in revue
du droit Marocain, n°24 septembre 2014, p.3-35
- Répertoire de Droit Commercial, Marques de fabrique, de commerce, ou de services, par
Albert CHAVANNE & Claudine SALOMON : Ed. 2005.

126
- SCHMIDT-SZALEWSKI J., « l’avenir international de la propriété industrielle », Mélange
offerts à Jean-Jacques Burst, Litec, Paris, 1997, p.571-582.
- WAGRET J-M. et WAGRET F., « Brevets d'invention, marques et propriété industrielle ».
(Que sais-je ?, N° 1143), Paris, PUF, 1998.

IV. Thèses et mémoires

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des sciences juridique économiques et sociales de Casablanca, 1986
- BASIRE Y., les fonctions de la marque essai sur la cohérence du régime juridique d’un signe
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politique et histoire, 6 décembre 2011.
- BEN ALI N., « La lutte contre la contrefaçon des marques Au Maroc », quelle perspective,
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- BIYO’O R.G., « la protection des marque de produit dans l’espace de l’Organisation
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Supérieures Spécialisées, Université de Douala - Cameroun 2004 consulté « en mémoire en
ligne » le 22 décembre 2016 à 16h13
Lien :« http://www.memoireonline.com/05/08/1094/m_protection-marques-produits-
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- EL ALAMI E.M., « droit de marque », Mémoire pour l’obtention de DES de la faculté des
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- FAIZ J., « la protection de la marque notoire en droit compare » mémoire d’obtention du
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- FAURE Y., « Le contentieux de la contrefaçon » La réponse du droit français à l'atteinte aux
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5 décembre 2014.
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sciences économiques Crideau consulté sur internet le 12/09/2016 à 09h00 lien :
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127
V. Loi, règlement et conventions internationales

- La loi Marocain 17-97 relative à la protection de la propriété industrielle.


- Le Code de la propriété intellectuelle français.
- Le DOC Marocain.
- L’arrêté conjoint du ministre des finances et de la privatisation et du ministre de l’industrie,
du commerce et de la mise à niveau de l’économie, N° 206-06 du 06 fév. 2006 fixant les
conditions d’application du chapitre VII de la loi 17-97.
- La convention de Paris de la protection de la propriété industrielle.
- L’arrangement de Madrid pour l’enregistrement international de la marque.
- Le protocole de Madrid pour l’enregistrement international de la marque.
- Le traité de vienne pour l’enregistrement internationale de la marque (TRT).
- Le traité du droit de la marque (TLT).
- Le traité de Singapour sur les droits des marques.
- Arrangement de Nice concernant la classification internationale des produits et des services
aux fins de l'enregistrement des marques.
- La convention constituant l’OMPI.
- La convention constituant l’OMC.
- L'Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce
(ADPIC).

VI. Internet

- www.juricaf.org
- www.justice.gov.ma
- www.justice.gouv.fr
- www.legifrance.gouv.fr
- https://www.doctrine.fr
- https://www.wto.org/
- http://www.wipo.int/portal/fr/
- http://www.ompic.org.ma/fr
- Guide d’enregistrement international de la marque, consulté le 16/11/2016 à08h10 lien :
http://www.wipo.int/madrid/fr/guide/.

128
- Guide sur les marques de fabrique, de commerce et de service. Élaboré grâce à l’appui et le
financement de l’USAID à travers le programme « Amélioration du Climat des Affaires au
Maroc », p.44, consulté le 15/08/2016 à 18h10 lien internet :
«http://www.ompic.org.ma/sites/default/files/field/Guide%20des%20marques%20(version
%20fran%C3%A7aise).pdf »
- Introduction à l’accord des ADPIC, consulté le 11/11/2016 à 08h43, lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules1_f.pdf.
- Moyens de faire respecter les droits, consulté le 02/10/2016 à 09h20 lien :
https://www.wto.org/french/tratop_f/trips_f/ta_docs_f/modules7_f.pdf.
- OMPI aperçu, édition 2007, Publication de l’OMPI n° 1007F consulté le 28/08/2016 à
17h40, lien :
http://www.wipo.int/edocs/pubdocs/fr/general/1007/wipo_pub_1007_2011.pdf

B) Référence en langue Arabe

‫ ) كتب‬1

‫ النظام القانوني للعالمات في ضوء التشريع المغربي المتعلق بحقوق الملكية الصناعية واإلتفاقيات‬:‫محمد محبوبي‬ -
25 ‫ ص‬،2011 ‫ سنة‬،‫ الرباط‬،‫ ط األولى‬،‫ دار أبي رقراق للطباعة والنشر‬،‫الدولية‬
‫ منشورات مركز قانون‬،‫ دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬،‫ الملكية الصناعية والتجارية‬،‫فؤاد معالل‬ -
417 ‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫ كلية الحقوق بفاس‬،‫اإللتزامات والعقود‬
-
‫ ) رسائل وأطروحات‬2

‫ جامعة‬،‫ رسالة لنيل دبلوم الماستر المتخصص في القانون الخاص‬،‫ حماية العالمة التجارية من التزييف عبر الحدود‬،‫فؤاد مكروش‬ -
.21 ‫ ص‬2010/2011 ‫القاضي عياض مراكش‬

C) jurisprudence

- Cass. Com, 16 novembre 1981, bull. Civ. IV N° 395, P313.


- Cass. Com., 22 octobre 2002 : PIBD 2003, 764. III.2778.
- TGI de Paris, 3em cham, 20/01/1999 arrêt consulté sur le site web Doctrine.fr le 22/12/2016
à 17h11 lien internet :
«https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1999/INPIM19990215»

129
- Tribunal du commerce de casa, du 23/11/2004, dossier N° 2144.16.2004 ce jugement est cité
dans le Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.95
- Trib, com. de Tanger du 07/02/2002, n° 167, n° dossier 847.01.2004 cité dans le même
document p.96.
- Trib. Seine 26 Mars 1953, Ann. Prop. Ind. 1953, 257, Cass. Com.15 juin 1957. Arrêt cité
dans la mémoire de Ben Ali Nadia Ibid, p.17
- Tribunal de grande instance de Paris, 3e chambre, 19/12/1997, décision publiée dans le site
web doctrine.fr lien :
« https://www.doctrine.fr/d/TGI/Paris/1997/INPIM19970812 » consulté le 22/12/2016 à
22h 55
- C.A, Rennes, 17 Juin. 1983, P.I.B.D, 1984, n° 345, III, 104.
- Jugement du Trib, com, de Casa du 22/01/2007, n° 504.07, dossier n° 2609.16.2006. Cité
dans le Guide sur les marques de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99
- C.A de Casa du 01/03/1988, n° 403, n° dossier 86.2312, cité dans le Guide sur les marques
de fabrique, de commerce ou de service, op.cit., p.99
- C.A.com, Casablanca, Arrêt N° 10546/02, 14/10/02, dos N° 4348/2002, Aff., opposant la
marque « AQUAFRESH » C/la marque « EQUEFRESH », CD, JOMPIC.
- C A Colmar, 11 févr. 1997, Ann. Propp. Ind.1/1998, p81 ; CA Paris, 26 mars 1999 Ann.
Propre. Ind. JSC. Affaire.2004.
- C.A Paris, 19 sep.2001 : D. 2002, AJ, P : 643.

Cass. Com, 26 janvier 1999, pourvoi n° 96-22.457.Arrêt du 04/05/2005, n° 514, Dossier n°


192.3.1.04, revue de la jurisprudence de la cour suprême n° 64.65.2006, p.260.

173 ‫ ص‬2002 ‫بعض قرارات محكمة االستئناف التجارية بفاس العدد الخامس دجنبر خزانة كلية الحقوق بفاس‬ -
‫ الملكية‬،‫ مشار إليه في فؤاد معالل‬87/1884 ‫ في الملف‬1988/03/29 ‫محكمة االستئناف الدار البيضاء بتاريخ‬ -

،‫ منشورات مركز قانون اإللتزامات والعقود‬،‫ دراسة في القانون المغربي واإلتفاقيات الدولية‬،‫الصناعية والتجارية‬
581 ‫ ص‬،2009 ‫ الطبعة األولى‬،‫كلية الحقوق بفاس‬

130
Table des matières

SOMMAIRE……………………………………………………………………………………………………………………………………………………3

ABREVIATIONS………………………………………………………………………………………………………………………………………………4

INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………………………………………………….5

LA PREMIERE PARTIE : LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA MARQUE FACE A LA DIVERSITE DES


INSTRUMENTS JURIDIQUES ET INSTITUTIONNELS ................................................ 13

CHAPITRE I : LA PERSPECTIVE DE LA PIM DANS LE CADRE DE LA PLURALITE DES INSTRUMENTS JURIDIQUES GENERAUX ET
SPECIAUX......................................................................................................................... 15

Section 1 : Le rôle des instruments juridiques conventionnels généraux dans l’instauration de la


protection internationale de la maque .....................................................................15
Sous-section 1 : la PIM à la lumière de la convention de l’union de paris relative à la propriété
industrielle .................................................................................................................... 16
Paragraphe 1 : Les règles communes des droits de propriété industrielle s’appliquant à la marque . 17
I. Le traitement national ............................................................................................... 17
II. Le droit de priorité ..................................................................................................... 18
Paragraphe 2 : Les règles spécifiques à la marque dans la convention de Paris .................................. 20
I. Les conditions de la protection de la marque ............................................................ 20
II. L’Independence de la marque .................................................................................... 21
III. L’enregistrement de la marque telle quelle ............................................................... 22
IV. La marque notoire ...................................................................................................... 23
V. Les autres règles propres à la marque dans convention Paris ................................... 23
Sous-section 2 : La PIM dans le cadre de l’accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui
touchent au commerce (ADPIC) .................................................................................... 24
Paragraphe 1 : Le contenu matériel de l’ADPIC ................................................................................... 25
I. Les principes généraux de l’ADPIC ............................................................................. 25
A. Le traitement national ................................................................................................... 25
B. Le traitement de la nation la plus favorisée .................................................................. 26
II. Les règles de protection propre à la marque dans l’accord sur les ADPIC ................. 26
Paragraphe 2 : Les moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle .......................... 28
Section 2 : La PIM à la lumière des instruments juridiques propres aux marques .....................29
Sous-section 1 : Le système de Madrid pour l’enregistrement international de la marque ..................... 29
Paragraphe 1 : L’arrangement de Madrid ............................................................................................ 29
Paragraphe 2 : Le protocole de Madrid ............................................................................................... 32
Sous-section 2 : L’arrangement de Nice sur la classification des marques ............................................... 35
Sous-section 3 : Le traité de l’enregistrement des marques de 1973 ....................................................... 37
Sous-section 4 : Le traité sur le droit des marques ................................................................................... 38
CHAPITRE II : LA PLACE DES INSTRUMENTS INSTITUTIONNELS DANS LA PIM ......................................................40

131
Section 1 : Le rôle primordial de l’OMPI dans la protection international de la marque ...........40
Sous-section 1 : La naissance et évolution de l’OMPI ............................................................................... 40
Sous-section 2 : les missions de l’OMPI .................................................................................................... 42
Paragraphe 1 : l’harmonisation du droit de la propriété intellectuelle ............................................... 42
Paragraphe 2 : L’assistance technique et juridique aux pays en voie de développement ................... 44
Paragraphe 3 : la fourniture des services mondiaux de la propriété intellectuelle ............................. 45
I. Les services d’enregistrement international des droits de propriété intellectuelle ... 45
II. Le service de règlement de liges en matière de propriété intellectuelle ................... 46
Paragraphe 4 : assurer la compréhension de la propriété intellectuelle ............................................. 46
I. La sensibilisation du public et la communication ....................................................... 47
II. La promotion de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle .................... 47
III. La collaboration avec les partenaires ......................................................................... 48
Sous-section 3 : la structure et le fonctionnement de l’OMPI .................................................................. 48
Paragraphe 1 : les organes directeurs ................................................................................................. 48
I. L’assemblée générale ................................................................................................. 48
II. La conférence ............................................................................................................. 49
III. Le comité de coordination ......................................................................................... 49
IV. Le Bureau International.............................................................................................. 50
Paragraphe 2 : les organes auxiliaires .................................................................................................. 51
I. Les comités permanents ............................................................................................ 51
II. Les autres organes auxiliaires .................................................................................... 52
Section 2 : La place de l’OMC dans la PIM .................................................................................53
Sous-section 1 : la structure et le fonctionnement de l’OMC ................................................................... 54
Paragraphe 1 : la conférence ministérielle .......................................................................................... 54
Paragraphe 2 : le conseil général ......................................................................................................... 55
Paragraphe 3 : les conseils spécifiques ................................................................................................ 56
I. Le conseil du commerce des marchandises ............................................................... 56
II. Le conseil du commerce des services......................................................................... 56
III. Le conseil des ADPIC .................................................................................................. 56
Paragraphe 3 : les organes de base ..................................................................................................... 57
Sous-section 2 : les aspects de la PIM au sein de l’OMC ........................................................................... 57
Paragraphe 1 : L’établissement des normes minimales de la PIM et l’exigence des moyens pour les
faire respecter le droit sur la marque ........................................................................ 58
I. Les règles de fond minimales ..................................................................................... 58
II. Les moyens de faire respecter le droit sur la marque ................................................ 59
Paragraphe 2 : La prévention et le règlement des différends ............................................................. 60
I. La prévention des différends ..................................................................................... 60
II. Le règlement des différends ...................................................................................... 61
Paragraphe 3 : la coopération entre l’OMC et l’OMPI ......................................................................... 62
I. La notification des lois et règlements ........................................................................ 63
II. Les procédures relatives à la protection des emblèmes nationaux ........................... 63

132
III. La coopération technique .......................................................................................... 64
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE .......................................................................................................65

LA DEUXIEME PARTIE : LA MISE EN ŒUVRE DE LA PROTECTION INTERNATIONALE DE LA MARQUE .............. 66

CHAPITRE I : L’ASPECT PROCEDURAL ET JURISPRUDENTIEL DE L’ACQUISITION DU DROIT DE LA MARQUE SUR LE PLAN


INTERNATIONAL ................................................................................................................ 67

Section 1 : les procédures d’acquisition du droit de la marque sur le plan international ..........67
Sous-section 1 : l’enregistrement international de la marque selon le système de Madrid ..................... 68
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour l’enregistrement international par le système de Madrid
................................................................................................................................... 68
I. Les conditions relatives aux personnes bénéficières ................................................. 68
II. Le dépôt ou l’enregistrement national préalable ....................................................... 69
III. Les conditions relatives à la marque objet de l’enregistrement international........... 69
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement international .............................................................. 70
I. Le dépôt de la demande de l’enregistrement international ...................................... 70
A. Le traité applicable ........................................................................................................ 70
B. La langue de la demande............................................................................................... 71
C. Le formulaire utilisé ...................................................................................................... 71
D. Le contenu de la demande ............................................................................................ 71
E. Emoluments et taxes ..................................................................................................... 71
II. L’intervention du Bureau International ...................................................................... 72
III. L’intervention des parties contractantes désignées par la demande ........................ 72
Paragraphe 3 : La modification de l’enregistrement international ...................................................... 73
I. Modification des coordonnées personnelles du titulaire de la marque ou de son
mandataire ................................................................................................................. 73
II. Les modifications concernant une limitation, renonciation ou radiation .................. 74
III. Le changement du titulaire ........................................................................................ 74
IV. La procédure de la modification ................................................................................ 75
Paragraphe 4 : Le renouvellement de l’enregistrement international ................................................ 75
Paragraphe 5 : les effets de l’enregistrement international ................................................................ 76
Sous-section 2 : l’enregistrement hors frontières de la marque conformément à la convention de paris77
Paragraphe 1 : les conditions exigées pour un enregistrement à l’étranger en vertu de la convention
de Paris ....................................................................................................................... 78
Paragraphe 2 : la procédure d’enregistrement à l’étranger en vertu de la convention de Paris ......... 79
Paragraphe 3 : les effets de l’enregistrement selon la convention de Paris ........................................ 81
Sous-section 3 : la comparaison entre les deux procédures de l’extension de la protection de la marque
à l’étranger .................................................................................................................... 82
Paragraphe 1 : la comparaison quant aux conditions d’enregistrement ............................................. 82
Paragraphe 2 : la comparaison au point de vue de la procédure ........................................................ 82
Paragraphe 3 : la comparaison au sujet des effets produits par l’enregistrement .............................. 83

133
Section 2 : La contestation judiciaire et administrative de la validité de l’enregistrement
international..............................................................................................................84
Sous-section 1 : Le recours administratif ou l’opposition ......................................................................... 84
Paragraphe 1 : les conditions de l’opposition ...................................................................................... 85
I. Les délais d’opposition ............................................................................................... 85
A. Le délai pour former l’opposition .................................................................................. 85
B. Le délai pour statuer sur l’opposition ........................................................................... 85
II. Les motifs de l’opposition .......................................................................................... 86
Paragraphe 2 : la procédure d’opposition ........................................................................................... 87
Sous-section 2 : la contestation judiciaire de la validité de la marque internationale. ............................. 88
Paragraphe 1 : la nullité de l’enregistrement ...................................................................................... 88
I. Les conditions de la nullité de la marque internationale ........................................... 88
II. Les effets de l’action en nullité de la marque enregistrée internationalement ......... 90
Paragraphe 2 : La revendication de la marque enregistrée ................................................................. 91
I. Les conditions de la revendication de la marque internationale ............................... 91
II. Les effets de l’action en revendication la marque internationale .............................. 93
Paragraphe 3 : la déchéance de l’enregistrement international ......................................................... 93
I. Les causes de la déchéance de l’enregistrement international ................................. 93
II. Les effets de l’action en déchéance de la marque internationale.............................. 95
CHAPITRE II : UNE PROTECTION BIDIMENSIONNELLE DE LA MARQUE A L’ECHELLE INTERNATIONAL : DEFENSE
ADMINISTRATIF ET JUDICIAIRE .............................................................................................. 96

Section 1 : les mesures douanières aux frontières .....................................................................96


Sous- section 1 : Suspension de la mise en circulation par les autorités douanières................................ 97
Paragraphe 1 : la suspension de la mise en circulation des marchandises suspectes sur demande ... 97
I. Les conditions, contenu et la forme de la demande .................................................. 98
II. L’autorité à laquelle la demande sera présentée ....................................................... 98
III. L’examen de la demande ........................................................................................... 99
IV. La décision de l’autorité ............................................................................................. 99
A. L’acceptation de la demande ........................................................................................ 99
B. Le refus de la demande ................................................................................................. 99
Paragraphe 2 : la suspension d’office de la mise en circulation des marchandises suspectes par les
autorités ................................................................................................................... 100
Sous-section 2 : La suite et les effets de la suspension la mise en libre circulation des marchandises .. 101
Paragraphe 1 : les suites de la suspension la mise en libre circulation des marchandises ................ 101
Paragraphe 2 : les effets de la suspension ......................................................................................... 102
I. La destruction des marchandises contrefaites ......................................................... 102
II. La levée de la suspension de la mise en libre circulation des marchandises ........... 103
III. La réparation du défendeur ..................................................................................... 104
Section 2 : la pratique jurisprudentielle relative à la PIM contre les atteintes portées par les tiers
................................................................................................................................104
Sous-section 1 : L’action en contrefaçon ................................................................................................ 105
134
Paragraphe 1 : les conditions de l’action en contrefaçon .................................................................. 105
I. Les actes de contrefaçon .......................................................................................... 105
A. La reproduction, l’usage ou l’apposition de la marque pour les produits et services
identique à ceux de la marque déposée ..................................................................... 105
B. La reproduction de la marque pour des produits ou services similaires à ceux couverts
par l’enregistrement ................................................................................................... 108
C. L’imitation de la marque ............................................................................................. 109
II. La place de l’intention dans la contrefaçon ............................................................. 110
Paragraphe 2 : Les effets de l’action en contrefaçon......................................................................... 111
I. Les effets de l’action civile ....................................................................................... 111
A. Le rétablissement du monopole du droit sur la marque ............................................. 112
B. La réparation du préjudice .......................................................................................... 112
II. Les effets de l’action pénale ..................................................................................... 113
A. Les peines principales.................................................................................................. 113
B. Les peines complémentaires ....................................................................................... 113
Sous-section 2 : L’action en concurrence déloyale ................................................................................. 113
Paragraphe 1 : Les conditions de l’action en concurrence déloyale .................................................. 114
I. La faute .................................................................................................................... 115
A. La création d’un risque de confusion dans l’esprit du public. ..................................... 115
B. Les allégations fausses ................................................................................................ 115
C. Les indications ou allégations trompeuses .................................................................. 116
D. Le parasitisme ............................................................................................................. 116
II. Le préjudice .............................................................................................................. 116
III. Un lien de causalité entre la faute et le préjudice ................................................... 117
Paragraphe 2 : Les effets de l’action en concurrence déloyale.......................................................... 117
I. La cessation du comportement déloyal ................................................................... 117
II. La réparation du préjudice ....................................................................................... 117
III. Les mesures accessoires........................................................................................... 118
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE .....................................................................................................119

CONCLUSION………………………………………..……………………………………………………………………………………………………120

ANNEXES…………………………………………………………………………………………………………………………………………………..123

BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………………………………………………………………………125

A) Références en langue française : ....................................................................................................... 125


I. Ouvrages généraux : ................................................................................................ 125
II. Ouvrages spéciaux ................................................................................................... 126
III. Articles ..................................................................................................................... 126
IV. Thèses et mémoires ................................................................................................. 127
V. Loi, règlement et conventions internationales ........................................................ 128
VI. Internet .................................................................................................................... 128

135
B) Référence en langue Arabe ................................................................................................................ 129
C) jurisprudence …………………………………………………………………………………………………………………………………129

136

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