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Droit des sociétés 2

Quelques généralités ​: La société est avant tout en général, le lieu d‘une act, le
groupement de personnes en vue d’exercer une forme d’act, société est la forme naturelle
d’un groupement de personnes en vue de la réalisation d’une act, qui sera souvent
commerciale mais pas dans ttes les hypothèses.

Concept de société est riche, complexe, ancien en droit. Aspects juridiques variés. Concept
de société lié aussi au concept d’entreprise. ​La société est en général le support juridique
d’une entreprise.

Art 1832 CC​. La notion de société a été élargie récemment par la loi PACT du 29/05/2019
“plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises”.
● Loi intervenue notamment à l’​art 1833 CC​.
● Autre manifestation de cette ouverture de la conception de la notion de société à
l’issue de la loi PACT ⇒ ​art 1835 CC ⇒ raison d’être de la société dans les statuts.
Raison d’être conçue comme la recherche de cohérence entre l’act de la société et
les valeurs dont se dote la société. Possibilité entraînant des csq. Forme de
renouvellement de la conception que l’on se fait de la société.
● La loi PACT a consacré la possibilité d’inscrire dans les statuts le caractère
d’entreprise à mission. Nécessité que la société ait alors une raison d’être.

Section 1 : Les motifs pouvant inspirés l’adoption de la forme sociétaire

Première raison ​: ces personnes veulent exercer en commun une act pro, et la société est
donc une forme de partenariat. Cette entreprise commune n’est cependant pas la seule
raison.

Deuxième raison : la possibilité de gérer des patrimoines indépendamment ⇒ société


comme technique d'organisation du patrimoine, afin de gérer et limiter des risques
financiers.

Troisième famille de motifs : la rechercher d'avantages fiscaux et sociaux de diverses


manières.

§1- L’exercice en commun d’une act : l’organisation du partenariat

Idée que les rédacteurs du CC se faisaient de la société.


Art 1832 reflète cette idée.

§2- La gestion indépendante du patrimoine : organisation du patrimoine et limitation


des risques juridique et financiers
La création d’une société et utilisation d’une société comme véhicule juridique à une
entreprise s'impose en général pour ​satisfaire un besoin juridique et financier​, de séparer
des patrimoines et donc limiter des responsabilités en lien avec une activité.

Cela ne veut pas dire que ttes les sociétés prennent la forme d’une société. Ici plusieurs
idées :
● la société est utile à l’entreprise car elle offre à l’entreprise le support de la
personnalité morale, elle personnifie l’entreprise
● la société est une source de financements et la forme sociale permet de financer
l’entreprise bien au-delà de ce que pourrait faire une personne individuelle
● la société est une technique de limitation des risques par la séparation des
patrimoines.

A/ La société offre une structure d’accueil à l’entreprise par sa personnalité morale

Entreprise = réalité éco, organisation dont l'objet est de rendre possible la production,
l’échange ou la circulation des biens et services, unité éco et juridique dans laquelle sont
groupés et coordonnés des facteurs humains.

L’entreprise en tant que telle n’est pas sujet de droit, n’est pas appréhendée comme une
individualité juridique ⇒ ​ne peut pas être titulaire de droits et obligations, ni de patrimoine.
Est très rarement appréhendée par les branches du droit.

L’entreprise doit se mouler dans une structure (société) pour avoir la personnalité juridique
qui lui manque​. De ce point de vue, le concept juridique de société apparaît comme une
technique juridique d'organisation possible d’une entreprise. Permet de surmonter cet
obstacle particulier tenant au fait que l'entreprise en tant que telle ne peut avoir de
patrimoine.

Cette réflexion est née dans le contexte d'un droit fr qui ne permettait pas le patrimoine
d’affectation. Doter l’entreprise d'une personnalité morale par le biais de la société = rendre
le fonctionnement de cette entreprise + efficace et lui permettre de réaliser + facilement la
mission qu’elle se fixe.

B/ Société = source de financement dépassant largement la possibilité d’un seul


individu

Au départ, les individus n’ont pas forcément besoin de financements importants mais
lorsque la réalité éco de l’act en cause va se développer, les besoin de financement vont se
faire sentir. Tant que l’entreprise n’a pas été constituée sous la forme d’une société, ce
financement peut être + difficile.

Société ⇒ attirer les bailleurs de fonds qui vont financer l’act de la société. Prêt ou
versement d’un apport.

De la manière la + générale, l’essor du capitalisme moderne (lié à l’essor d’entreprises). Le


capitalisme moderne n’aurait jamais atteint le stade actuel de son dvt si l'ingéniosité
humaine n'avait pas créé le ​concept de société qui permet de rassembler des financements
de manière à financer des entreprises de + en + grosses​. Georges Ripert “​société est le
merveilleux instrument du capitalisme moderne​”.

Ojd, la société est par ex le moyen de structurer des groupes d’entreprises très importants
⇒ sociétés mères (holding), filiales… ⇒ tout ce système permet d’aboutir à un financement
des entreprises.

La forme la + aboutie de ce financement d’entreprises par la société = les SA ⇒ les


associés = actionnaires ⇒ ce type de société constitue la forme la + sophistiquée de
sociétés permettant le financement d’entreprises.

Il existe pleins de manière pour les sociétés de se financer, sans cesse préoccupation du L
que de favoriser le financement des entreprises et donc des sociétés ⇒ emprunt, fonds
propres, appels publics à l’épargne…

CCL​ : le financement de l’entreprise passe par cette structure juridique qu'est la société.

C/ Société = technique de limitation des risques par la séparation des patrimoines

Patrimoine propre distinct de celui des associés. Avantages :


● les patrimoines respectifs se trouvent protégés
● la société ayant son propre patrimoine, la transmission de l’entreprise est facilitée.

1) La protection relative des patrimoines

Idée de départ : dans une entreprise individuelle, pas structurée juridiquement,


l'entrepreneur engage tous ses biens.

Lorsque l’entreprise prend la société d'une société, celle-ci a son propre patrimoine et les
dettes de la société ne sont pas les dettes des associés, dans la plupart des cas. Si jamais
l’entreprise rencontre des difficultés, les C de la société ne pourront se payer que sur le
patrimoine de la société et non sur celui des associés. Permet donc de protéger le
patrimoine personnel de l’entrepreneur. Cela ne veut pas dire que l’on ne va pas chercher à
surmonter cela ⇒ par ex quand la société conclut un contrat de prêt, cautionnement
personnel du dirigeant majoritaire.

Aussi mode pathologique ⇒ quand dirigeants de la société ont commis des fautes de
gestion, si ont causé ou aggravé situation d’insuffisance d’actifs, alors, dans certaines
hypothèses, les dirigeants peuvent être condamnés sur leur patrimoine personnel à combler
tout ou partie du passif social.

2) Société, mode de transmission de l’entreprise pour cause de mort ou entre vifs

Entreprise attachée à la personne de l’entrepreneur, si décès alors entreprise va passer en


indivision entre ses héritiers. Si pas de décès, difficile de vendre l’entreprise à des tiers. ​La
société, quand elle est le support juridique d’une entreprise peut être transmise aux héritiers
pour cause de mort et peut être cédée à la personne par des tiers ​⇒ cession des titres qui
représentent la société à une tierce personne, ce qui permet de détacher l’entreprise de la
personne de son fondateur. De ce point de vue, la forme sociale est un mode de
transmission de l’entreprise entre vifs ou à cause de mort.

§3- Recherche d’avantages fiscaux et sociaux

Dans l’entreprise exploitée sous forme de société, 2 grands régimes fiscaux peuvent exister
correspondant à 2 grands types de sociétés :
● les sociétés de personnes ⇒ sont regardées fiscalement comme des ​sociétés
“transparentes ou semi transparentes" ce qui veut dire qu’elles sont ​soumises à
l’impôt sur le revenu​.
● les sociétés de capitaux ⇒ sont qualifiées de “sociétés opaques” par le droit fiscal
⇒ elles relèvent de ​l’impôt sur les sociétés​ (IS).

Relèvent en général de la catégorie des sociétés de personnes les SNC, SARL de famille,
EURL, les sociétés en commandite simple, les sociétés civiles, les sociétés en participation.

Constituent des sociétés de capitaux les SA, les SARL hors SARL de famille, les SAS, les
sociétés en commandite par actions.

CCL : les sociétés sont soumises à un régime fiscal particulier et il existe des possibilités
d’option pour un régime ou pour l’autre​.

Section 2 : Rappel des règles de constitution de la société

Éléments relatifs à la société, à l’organisation sociale, notamment au statut des dirigeants.


L'organisation sous forme de société permet d'identifier un dirigeant et donc de donner un
statut à ce dirigeant.

Certaines conditions tiennent à ce que la société est un contrat, les conditions de validité
traditionnelles du contrat s’expriment ici. Société = contrat spécial donc a des règles propres
avec des éléments constitutifs propres.

§1- Les règles communes et générales à tous les contrats

(pas traité, cf consentement, capacité des associés)

§2- Les règles spécifiques du contrat de société

2 catégories :
● les éléments constitutifs de la société au fond = éléments caractéristiques de la
société
● les éléments tenant à la forme et à la publicité

A/ Les éléments constitutifs ou caractéristiques du contrat de société

Condition de pluralité d’associés, condition de mise en commun d’apports, participation au


résultat et affectio societatis. Conditions découlant de la lecture de l’art 1832 CC.
1) La pluralité d’associés

Idée de base ; nécessité de plusieurs associés pour constituer la société. Ce nb d’associés


varie selon les formes sociales. Chaque société a des conditions différentes.

Le type d’exigence du point de vue du nb d’associés révèle le type de société dans lequel on
est. Quand nb d’associés faible ⇒ plutôt société de personnes et si nb d’associés élévé,
plutôt société de capitaux.

Les conditions tenant au nb d’associés se sont considérablement libéralisées au cours du


temps, notamment car il est aussi possible d’avoir des sociétés unipersonnelles. Le nb
d’associés peut varier au cours de la vie sociale. Hypothèses dans lesquelles nb d’associés
peut poser des pb : quand parts sociales se retrouvent concentrées entre les mains d’une
seule personne.

Parfois pas pbtique, société devient unipersonnelle, par ex SARL. Sociétés dans lesquelles
rassemblement des parts sociales dans les mains d’un associés ⇒ situation transitoire,
nécessité que la situation se régularise.

2) Mise en commun d’apports

Découle de la lecture de l’art 1832 CC. Nécessité des apports. ​C’est l'apport qui permet
d’attribuer la qualité d’associé​. L’apport est la manifestation dans une certaine mesure de
l’affectio societatis.

L’absence d’apports, la fictivité de l’apport peut dans une certaine mesure entraîner la nullité
de la société, car condition qui fait défaut. l’apport est un acte translatif de propriété ⇒ sort
du patrimoine de l’apporteur et entre dans le patrimoine de la société. Apport = mode de
financement de l’entreprise (par ex si apport en numéraire ⇒ capital qui pourra être
mobilisé).

Il existe une diversité d'apports : en nature, en numéraire, en industrie.

3) La participation au résultat

Procède aussi de l’art 1832 CC. Cette participation au résultat est exprimée de plusieurs
manières ⇒ partager les bénéfices, profiter des économies. ​La contrepartie de cette
participation au résultat = contribution au pertes​.

La règle de principe = la participation au résultat et la contribution aux pertes se fait à raison


de l’apport = en fonction de la participation au capital de la société, sous réserve de clause
qui aménagerait cette répartition (interdiction des clauses léonines).

4) L’affection societatis

Élément de nature morale, psychologique. Élément nécessaire pour la naissance de la


société, mais qui doit continuer de se manifester tout au long de la vie sociale. Quand
disparition alors risque de dissolution de la société. Il doit exister entre les associés, une
volonté au moins implicite de collaborer sur un pied d'égalité en vue de la réalisation de
l'objet social.

B/ Les conditions de forme et de publicité de la société

L’accès de la société à la vie juridique se fait par le biais de so​n immatriculation au RCS qui
lui confère la personnalité morale​. Art 1835 CC exige que les statuts existent et soient
établis par écrit.

§3- Sanctions des règles de constitution

Sanction possible ⇒ ​nullité de la société irrégulière​. Il existe un ​régime assez strict de


cette nullité car a des csq juridiques très graves.

Section 3 : Les différentes formes ou catégories de sociétés et groupement voisins

Nécessité de distinguer la société d'autres groupements qui lui ressemblent et essayer de


classer les différents types de sociétés selon des critères existants. Critères multiples. Ex :
nature de l’act sociale (civile ou commerciale), étendue des risques (risque limité ou illimité),
nb des associés (faible ou fort), aussi selon l’importance du capital exigé, capital ouvert ou
fermé, existence ou non de la personnalité morale, secteur privé ou public…

§1- La société et les qualifications voisines

Lecture de la def de la société art 1832 CC ⇒ différence entre société et autres


groupements ressemblant à la société ?

Société et association ⇒ différence de philo, la société est d’essence capitaliste, est


tournée vers l’entreprise alors que l’association non, la société a pour but de distribuer des
bénéfices aux associés alors que pas le but de l’assoc, elle ne peut pas partager les
bénéfices.

Société et les GIE (groupements d’intérêt économique) ⇒ permettent eux aussi de réaliser
des bénéfices mais ​permettent le plus souvent de réaliser des économies. Particularité du
GIE : met en place une resp indéfinie et solidaire entre ses membres, permet des
économies plutôt que la réalisation de bénéfices.

Société et fondations​ : fondations sont à but non lucratif.

§2- Le classement des sociétés

Plusieurs classements possibles des différentes formes sociales :

A/ Les sociétés civiles et les sociétés commerciales

Grande distinction pendant longtemps. Trait commun de ces sociétés ⇒ sont à but lucratif.
Ces sociétés sont toutes soumises au droit général des sociétés.
1) Les sociétés civiles

Sont régies par les ​art 1845 et s CC​, ne peuvent effectuer que des ​opé de caractère civil​,
sont “civiles par l’objet”​. Cet objet peut être divers ⇒ act libérale, immobilière. En général,
les associés de sociétés civiles sont personnellement et indéfiniment responsables des
dettes sociales, proportionnellement à leur apport.

2) Les sociétés commerciales

Leur régime est en général issu de la grande loi du 24 juillet 1966. Ces sociétés
accomplissent en général des ​actes de commerce​. Sont en général dotées de la
personnalité morale. ​Art L210-1 Ccomm ⇒ caractère commercial d’une société est
déterminé par ​sa forme ou son objet​.

Il peut donc se produire un conflit entre la forme de la société et son objet ⇒ une société
peut être commerciale par la forme et civile par son objet.

B/ Les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux

Cette distinction tient souvent à l’étendue des risques et au nb des associés et à


l’importance que le capital joue dans la société​. Cette distinction entre les sociétés de
personnes et de capitaux, impose de faire une place pour une troisième catégorie : les
sociétés mixtes, hybrides ⇒ SARL et SAS rentrent difficilement dans l’une ou l'autre de
ces catégories.

Sociétés de personnes : sociétés dominées par l’​intuitu personae et par les aspects
contractuels. Associés qui se connaissent, qui se font confiance. En général les parts
sociales ne sont cessibles qu’avec le consentement de tous les autres associés. Décès ou
l'incapacité de l’un des associés risque de mettre fin à la société. “Sociétés fermées” ⇒
intuitu personae fort donc les personnes des associés ne peuvent pas changer sans que les
autres associés n’aient accepté. ​Sociétés en nom collectif, en commandite simple,
sociétés civiles, en participation et les sociétés créées de fait​.

Sociétés de capitaux/ par actions : ce qui est important = ​capital que les associés
apportent. En général, les actionnaires sont nombreux, ne se connaissent pas, l’exercice du
pouvoir au sein de la société est organisé, hiérarchisé. En général, chaque associé n’est
tenu du passif que dans les limites de son apport ⇒ pour ce que représentent ses titres
dans le capital social. Ces titres sont librement cessibles et sont souvent négociables.
Sociétés de taille assez importante en général. Ex : ​SA, SCA, SAS, SARL dispose d’un
statut intermédiaire, en général présente quand même un fort intuitu personae au moment
de sa création, mais la cessibilité des parts est soumise à des conditions strictes, peut
ressembler à une petite société de capitaux car associés resp que dans la limite de leurs
apports.

Le régime de beaucoup de sociétés est panaché : présente des éléments des 2.

C/ Les sociétés offrant ou non au public des titres financiers


C'est mtn la ​distinction la + importante lorsque l’on essaie de voir quel régime s’applique à
une société.

Formalise lourd, mesures de publicité complètes, contrôle strict de l’autorité des marchés
financiers et fonctionnement très sophistiqué.

Partie 1 : Le droit spécial des sociétés commerciales

Introduction :

Ce droit spécial a vocation à examiner les principales formes des sociétés commerciales. ​La
distinction principale faite au sein de ces sociétés commerciales dans ce cours : division
entre sociétés à risque limité et les sociétés à risque illimité.

Dans les ​sociétés à risque limité​, l’engagement des associés est limité au montant de
l’apport qu’ils ont réalisé : leur patrimoine personnel en principe, n’est pas exposé aux C de
la société ⇒ on dit “​ils ne sont pas obligés au passif social au cours de la vie de la société​”.

Sociétés commerciales à risque limité : la SA, la société en commandite par actions SCA,
la SARL et la société par actions simplifiée SAS. Dans les sociétés à responsabilité limitée
on trouve les sociétés par actions et la SARL (pas une société par actions).

Dans les sociétés à responsabilité illimitée ⇒ particularité = les associés sont engagés
au-delà du montant de l’apport qu’ils ont réalisé ⇒ leur patrimoine personnel peut être
exposé aux poursuites des C de la société ​= grande différence.

Sociétés commerciales à risque illimité : Société en nom collectif SNC, et les sociétés
sans personnalité morale : la société en participation et la société créée de fait

Une autre manière de distinguer entre les différentes formes de sociétés = ​les catégoriser en
fonction du poids de l’intuitu personae ⇒ on distingue alors entre société de capitaux et
sociétés de personnes. ​Dans les sociétés de capitaux, l’intuitu personae est très faible : c’est
le capital apporté qui compte + que la personne de celui qui l'apporte. Dans les sociétés de
personnes, intuitu personae très fort ⇒ la personne de l’associé compte + que le capital qu’il
apporte. Ex type de la société de capitaux : la SA ⇒ société anonyme est conclue sans
intuitu personae car l’actionnaire disparaît quasiment complètement derrière l’action, le titre,
la part.​ D’une manière générale, les sociétés par actions sont des sociétés de capitaux.

Dans certaines de ces sociétés de capitaux, on trouve les sociétés par actions (SA, société
en commandite par actions et SAS), on les appelle “sociétés par actions” car elles émettent
un type particulier de parts sociales, les actions ⇒ elles constituent des valeurs mobilières,
elles sont fongibles les unes avec les autres et ces actions sont susceptibles d’être admise à
négociation sur un marché réglementé.

La forme la + poussé de société de capitaux = société par actions, dans laquelle les actions
sont admises à négociation sur un marché réglementé ⇒ on parle alors de sociétés
cotées​.
Certaines sociétés de capitaux émettent un type de titre que l'on appelle ​“​actions​” = valeurs
mobilières qui peuvent être admises à négociation sur un marché financier ⇒ sociétés
cotées.

Modèle hybride de société/ modèle mixte : la société à responsabilité limitée qui


emprunte certains aspects de sociétés de capitaux et certains aspects de la société de
personnes ⇒ n’émet pas d’actions mais des parts sociales, n’est pas une société de
capitaux.

Distinction qui prend de + en + d’importance dans le droit des sociétés fr = ​distinction entre
société cotée et société non cotée ​⇒ ex : on compte 35 000 SA en France et 700 de ces SA
sont des sociétés cotées ⇒ pour 700 d’entres elles, leurs ​actions sont admises à
négociation sur un marché réglementé.

Quand on regarde le droit des sociétés ⇒ va apparaître très nettement pour les SA : il
apparaît clairement que pour un même type de société ⇒ 2 régimes différents existent : un
régime de la SA non cotée et un régime de la SA cotée.

On constate de fortes similitudes entre les différentes sociétés par actions cotées car, du fait
du phénomène de cotation, de l’admission des actions à négociation sur un marché
réglementé, un régime particulier s’applique, qui se ressemble malgré les différences de
grands types sociaux.

Phénomène marquant, contemporain de notre droit des sociétés. Le particularisme fort des
sociétés cotées se manifeste de plusieurs manières : il se manifeste par un ​contrôle fort,
assez strict exercé par l’​AMF (autorité des marchés financiers) ​⇒ AAI chargée de la
surveillance des marchés financiers en France et particulièrement de la défense des
investisseurs. Les investisseurs étant les actionnaires. On voit que normalement dans une
société, la défense des intérêts des actionnaires est assurée par les organes sociaux de la
société et l’AG. Dans les sociétés cotées, la défense des intérêts des investisseurs
actionnaires n’est plus seulement assurée par les organes sociaux mais par cette autorité
indépendante ⇒ cela tient à des raisons existant dans les sociétés cotées : particulièrement,
une grande dissémination des actionnaires (les actionnaires portent chacun très peu
d’actions) ⇒ leur contrôle sur la société est très diffu. Pour s'assurer que leurs intérêts sont
pris en compte : AMF mise en place. D’autant +, car les actions font l’objet de transactions
sur un marché réglementé, ce marché fait l’objet d'une ​réglementation financière qui est
stricte, dont l’AMF est chargée de l’appli​.

Dans ces sociétés dont les actions sont cotées, une info éco et financière + lourde est
imposée, en faveur des investisseurs actionnaires des sociétés cotées.

Il y a un particularisme fort des sociétés cotées. Ce particularisme vient aussi de ce que le L


européen s’est particulièrement intéressé aux sociétés cotées alors que le droit des sociétés
n’est pas uniformisé entre les Etats membres. Mais, là où le L est particulièrement intervenu
en matière de sociétés cotées où il a uniformisé des aspects transversaux du droit des
sociétés ce qui a créé au sein du droit fr un particularisme marqué.
La cotation de la société, l’admission des actions à négociation sur un marché réglementé
constitue le stade le + avancé de l’ouverture du capital d’une société. Mais il existe une
gradation ⇒ le capital de la société peut être assez ouvert sans que les actions soient
admises à négociation sur un marché réglementé. Il existe aussi des marchés organisés et
des possibilités de sollicitation du public hors marché financier.

On parle parfois “d​’offre au public​” pour désigner une opération de sollicitation des
investisseurs soit pour souscrire des titres à l’émission de ces titres, soit pour acquérir les
titres postérieurement.

Depuis une ordonnance du 29 janvier 2009 on parle "​'d'offre au public de titre financier​”.
Cette offre au public de titre financier, fait particulièrement l’objet de l’art L411-1 du CMF.

Seules les entités autorisées par la loi peuvent émettre des titres pour procéder à une offre
au public​. En général, peuvent recourir à l'offre au public de titres financiers les sociétés par
actions, notamment les SA et les sociétés en commandite par actions ayant un capital min
de 37 000€.

Récemment, suite à une proposition doctrinale d'auteurs éminents, le L a décidé de séparer


dans le code de commerce les dispos relatives aux sociétés non cotées et les dispos
relatives aux sociétés cotées ⇒ prof Drumont et Clain. Cf moodle ⇒ art de ces prof.

Gvt par ordonnance ⇒ ont été isolées dans un chap 10 du titre 2 du livre 2 du code de
commerce, les dispos relatives aux sociétés cotées.

Le droit des SA se trouve au chap 5 mais si société cotée alors vérifier chap 10 ⇒ régime
général et des dispos dérogatoires spéciales. Il y a donc bien un ​socle commun des SA et
des dispos spéciales pour la SA cotée.​ Codification à droit constant = le L.

Cette nouvelle modification est entrée en vigueur le 01/01/2021. Réforme à droit constant,
pas de modif législative mais la numérotation des dispos relatives aux aspects spéciaux des
sociétés cotées a changé.

Titre 1 : Les sociétés commerciales à risque limité

Chapitre 1 : La SA

Éléments caractéristiques de la SA : la SA est une ​société dont le capital est divisé en


actions ​et qui est constituée entre des ​associés qui ne supportent les pertes qu’à
concurrence de leur apport. ​Art L225-1. Avant la modification par l’ordonnance du
16/09/2020, il était disposé à l’al 2, une phrase envoyée au chap 10.

Cette société est qualifiée de SA ou de société de capitaux car ​la personne, le nom des
associés, s’efface au profit des apports qu’ils réalisent. SA car ce qui compte = apport
réalisé par les actionnaires et non la personne des actionnaires ⇒ société de capitaux.
Société commerciale par la forme selon l’​art L210-1 code de commerce = ​quelle que soit
son act, elle est tj considérée comme une société commerciale. Son capital est divisé en
actions ​⇒ susceptibles d’être admises sur un marché réglementé, notamment la bourse.

La SA peut offrir au public des instruments financiers au titre de l’art L411-1 du CMF. La SA
se caractérise par une dualité de modèles :
● le modèle de gouvernance classique/ moniste ​⇒ dans lequel la gouvernance est
composée d’un Conseil d'admin et d’un DG
● le modèle de gouvernance dualiste ​: un conseil de surveillance et un directoire.

La SA est une société très réglementée, elle est la forme sociale la + réglementée. Le
régime de la SA est détaillé par les ​art L225 à L225-270​. Dans la partie réglementaire, aux
art R225-13 à R225-172​.

Section 1 : Les aspects propres à la constitution de la SA - la constitution de la SA

§1- Les conditions propres au contrat de société

Certaines conditions sont communes à toutes les SA alors que d’autres conditions de constit
doivent être distinguées selon que la société se fait avec ou sans offre au public de titres
financiers.

I- Les conditions communes à toutes les SA qu’elles fassent ou non offre de titres
financiers au public

Comme le dispose l’art L225-1, la SA est constituée entre 2 associés ou + et il n’y a mtn que
plus que pour les sociétés cotées que le nb d’associés, d’actionnaires qui doit être supérieur
à 7 (ne peut être inférieur à 7). ​Le non-respect du nb min d’associé lors de l’immatriculation
n’est cependant pas une cause de nullité mais une action en régularisation est possible sur
le fondement de l​’art L210-7​. La loi n’impose aucune limite supérieure du nb d’associés.

Du point de vue de la qualité d’associés, comme la personne et le nom des associés importe
peu, il n’est exigé aucune capacité particulière autre que la ​capacité civile des associés.
Particulièrement, ils ​n’ont pas besoin d’avoir la qualité de commerçant : toute personne,
physique ou morale, peut être actionnaire​. Par ex, un mineur peut être actionnaire par le
biais de son représentant.

Concernant le capital social, il doit être d'​au moins 37 000€ en application des règles
communes aux sociétés par actions : ​art L224-2. Normalement le capital social de la SA est
fixe ⇒ c’est l’une des seules formes sociales où la variabilité du capital n'est pas autorisée​.
Cela n’est normalement pas possible pour les SA : dans les SA normalement le capital n’est
pas variable sauf certaines rares exceptions.

Le capital social doit être intégralement souscrit à la constitution : ​art L225-3​. Nécessité de
distinguer entre les actions à libérer en nature qui doivent être intégralement libérées lors
de la souscription et les actions en numéraire qui peuvent n’être libérées lors de la
souscription qu’à hauteur de la moitié au - de leur valeur nominale (valeur d’une action) ⇒ al
2 et 3 de l’art L225-3.
La libération du surplus (pour les actions en numéraire), soit la libération de l'autre moitié,
doit intervenir en 1 ou plusieurs fois sur décision du conseil d'admin ou du directoire dans
un ​délai de 5 ans ​à compter de l'immatriculation de la société au RCS (même art).

L’actionnaire défaillant qui ne respecte pas les échéances de libération du capital peut être
tenu d’intérêts moratoires et condamné à indemniser la société pour d’éventuels P subis
dans les conditions du droit commun.

Tant que le capital n’est pas entièrement libéré, les actions restent nominatives ​: ​art L225-9​.
(mauvais art) la mention du montant du capital social doit apparaître sur tous les docs
sociaux destinés aux tiers : ​art L224-1​.

Les apports : seuls les apports en numéraire et en nature sont autorisés dans la SA car al 4
L225-3 ⇒ ​pas d’apport en industrie dans la SA​.

Les apports en nature doivent être évalués par un ​commissaire aux apports (​art L225-8​).
Le commissaire aux apports dépose un rapport 8 jours avant la tenue de l’AG constitutive ou
3 jours avant la signature de statuts afin de permettre consultation de tout intéressé. Quand
l’assemblée délibère sur l'approbation d’un apport en nature : les actions de l'apporteur ou
du bénéficiaire ne sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité et l’apporteur n’a
pas de voix dans le vote (de manière à ce qu’il ne puisse pas influencer la décision de l’AG).
Rapport du commissaire : évaluation des biens pour informer l’AG ⇒ AG délibère sur la
valeur du bien.

Si l’assemblée constituante de la société ne fixe pas la valeur des apports au niveau qui a
été fixé par le commissaire aux apports, alors, l’apporteur peut renoncer à participer à la
société. Sanctions : L242-2.

Les statuts ​: peuvent être établis par acte authentique ou sous signature privée.
L’assemblée constitutive n’est pas obligatoire mais l’ensemble des associés doit signer les
statuts personnellement ou par l'intermédiaire d’un mandataire ​⇒ ​art L225-15​. Les statuts
doivent mentionner les mentions classiques : l’identité des signataires, la forme de la
société, sa durée, la dénomination sociale, le siège social, l’objet social, le montant du
capital social, le nb des actions émises et la compo et fonctionnement des organes sociaux
⇒ art L210-2 et R224-2.

Les statuts doivent contenir l’évaluation des apports en nature dans un rapport annexé ⇒ art
L225-14. Doit également y figurer la liste des actes accomplis par les fondateurs avant
l’immatriculation.

Objet social ​: peut constituer en une act civile ou commerciale. ​Même si l’act est civile, la
SA est une société commerciale par la forme​. Certaines act ne sont pas autorisées pour les
SA alors que d'autres lui sont réservées ⇒ par ex, les sociétés d’assurance sont forcément
des SA.

II- Les conditions dépendants du type de constitution


Distinction se fait ici entre :
● Les SA constituées avant offre au public de titres financiers
● les SA constituées sans offre au public de titres financiers

A/ La constitution avec offre au public

Une SA peut être constituée avec offre au public de titres financiers ⇒ dans cette
hypothèse, ​les fondateurs de la SA ne disposent pas des capitaux nécessaires pour créer la
société et font donc appel au public en lui proposant d'acquérir des actions. ​L’offre au public
peut être constituée d’une communication, par quelque moyen que ce soit à des personnes
présentant une info suffisante sur les conditions de l’offre et sur les titres à offrir de manière
suffisante pour permettre à un investisseur d’acheter ou de souscrire des titres financiers.

Art L411-1 CMF.

Lorsqu'une société procède à une offre au public, elle doit suivre une ​procédure
particulière ⇒ dans cette procédure particulière, ​les fondateurs établissent un ​projet de
statut ​qui doit être déposé aux greffes du tribunal de commerce où il peut être consulté​.

Les fondateurs établissent un projet de statut, ils rédigent une notice d’info permettant aux
éventuels souscripteurs de prendre connaissance des principales caractéristiques de la
société. ​Les fondateurs établissent des bulletins de souscription des actions en numéraire
qui seront remis aux apporteurs. Lorsque les souscripteurs se sont rassemblés et ont versé
les fonds ⇒ il faut verser les fonds avec la liste des souscripteurs, dans une banque, chez
un notaire ou à la caisse des dépôts et consignations. Les souscripteurs doivent rassembler
une AG constitutive, statuant aux conditions de quorum... ⇒ ​art L225-7​.

Elle devra constater que le ​capital est entièrement souscrit et que les actions sont libérées
du montant exigible. L’AG constituante doit adopter les statuts et nommer les premiers
dirigeants, elle doit aussi approuver les actes accomplis pour le compte de la SEF et statuer
sur l 'évaluation des apports en nature.

La violation de ces dispositions est sanctionnée par la suspension des droits de vote et du
droit aux dividendes générés par les actions émises, jusqu’à régularisation. Tout vote émis
aux dividendes distribués pendant cette période est nul.

B/ La constitution sans offre au public

Une SA peut en effet être effectuée sans offre au public de titres financiers ⇒ art L225-12 à
L225-16-1. La procédure est alors allégée ⇒ ​art L225-12​. Les statuts doivent être signés par
les associés et déposés au greffe ainsi que l’acte de nomination des organes d’admin, de
surveillance et de contrôle.

§2- Les conditions propres à la personne morale

La dénomination sociale : les règles relatives à la dénomination sociale de la SA sont les


règles de droit commun des sociétés. ​Toute SA dotée de la personnalité juridique doit avoir
une appellation ​⇒ ​art 1835 CC​. Dénomination librement choisie par les associés mais doit
être unique. La ​mention “SA”​ doit être portée mais elle peut être exprimée en abrégé.

Les formalités de publicité​ : celles du droit commun des sociétés.

Hypothèses de la responsabilité : les fondateurs et dirigeants sont resp à l’égard des


autres associés et des tiers du P subi en cas d’annulation de la société ⇒ ​art L225-249.
L’action en resp se prescrit par 3 ans ⇒ art L225-250​. Des sanctions pénales peuvent être
prononcées notamment en cas d'émission irrégulière d’actions : art L242-1 ou de
majorations frauduleuses d’apports en nature ⇒ art L242-2.

Section 2 : Les aspects propres au fonctionnement de la SA - le fonctionnement de la


SA

Le fonctionnement de la SA peut être exposé en examinant les principaux acteurs de la SA


et les principales opérations de la SA.

§1- Les principaux acteurs de la SA

I-Les dirigeants de la SA

On retrouve ici les 2 modes de gouvernance de la SA :


● peut être composée d’un conseil d'admin et d’un DG
● directoire + conseil de surveillance : gouvernance dualiste

L’option pour une forme de gouvernance ou une autre peut être exercée ou supprimée au
cours de la vie sociale ⇒​ elle n’est pas irréversible​ : ​art L225-57​.

A/ La SA avec conseil d'admin : gouvernance moniste

La SA avec conseil d'administration est essentiellement régie par les ​art L225-17 à L225-56​.
Dans ce modèle de société, 3 types d’acteurs : ​les administrateurs, le pdt du conseil d’admin
(CA) et le DG de la société​.

1) Les administrateurs

Art L225-7 et suivants​. Les administrateurs peuvent être nommés par l’AG constitutive, élus
par l’AG ordinaire ou cooptés par les autres membres du CA en cas de vacance ou par
décès ou par démission des administrés. Mais cette cooptation ne vaut qu’à titre provisoire
entre 2 assemblées. La nomination doit être prononcée par l’assemblée suivante.

Les premiers administrateurs sont désignés dans les statuts. La durée de la fonction des
administrateurs est déterminée par les statuts mais elle ​ne peut excéder 6 ans ​: ​art
L225-18​. Les statuts peuvent fixer le nb d'administrateurs ​entre 3 et 18 : ​art L225-17 mais le
nb d'administrateurs peut être porté à 24 pendant un délai de 3 ans en cas de fusion entre
SA ⇒ art L225-95.
Règle particulière selon laquelle il n’est pas tenu compte pour ce plafond, de ceux
représentant les salariés actionnaires : ​art L225-23 ​ou des administrateurs qui sont élus par
les salariés : ​art L225-27​.

Les salariés dans une grande partie des SA peuvent se faire représenter par des
administrateurs : un certain nb d’administrateurs qui, d’une manière ou d’une autre,
représentent les salariés. Il n’est pas tenu compte de ces administrateurs pour les plafonds
(il peut y en avoir un peu +).

La compo du CA doit viser une représentation équilibrée de femmes et d’hommes ​⇒ ​art


L225-18-1 al 1​.

Règles sur le nb d'administrateurs : il ne faut pas qu’il y ait une dilution trop importante entre
les administrateurs de la resp des tâches du CA.

Une nomination violant cette règle et n’ayant pas pour effet de remédier à l'irrégularité de la
compo du conseil est nulle : ​art L225-18-1​. Les statuts doivent prévoir pour l’exercice des
fonctions du CA personne physique, une limite d’âge à l’ensemble des administrateurs ou à
un pourcentage d’entre eux : ​art L225-19 al 1 + al 2 + al 3​.

Lorsque l’administrateur est une personne morale, un représentant permanent personne


physique doit être désigné et sera soumis aux mêmes règles que les administrateurs
personnes physiques.

Les statuts des administrateurs : l'administrateur n’est pas à proprement parler un


mandataire de la société selon les règles du mandat (ne représente pas la société). ​Mais, il
est souvent fait ref aux administrateurs comme étant des “mandataires sociaux", faisant
donc partie de la ​catégorie des dirigeants de la société​.

Leur nomination suppose une capacité pleine et entière ce qui élimine la possibilité pour
un mineur d’être désigné administrateur. L'administrateur peut être une ​personne physique
ou morale ​: ​art L225-20​.

Depuis la loi du 4 août 2008 LME, un administrateur n’est plus obligé d’être actionnaire sauf
dispo contraire des statuts : ​art L225-25​.

Le cumul des mandats d’administrateurs est limité : ​une personne physique ne peut pas
exercer simultanément + de 5 mandats d’administrateur de SA ayant leur siège sur le
territoire fr ⇒ ​art L225-21 al 1​. Mais ne sont pas pris en compte pour le calcul de ces 5
mandats les mandats d’administrateur ou de membre du conseil de surveillance exercé par
cette personne dans les sociétés contrôlées au sens de l’​art L233-16 ⇒ ​on peut donc être
admin dans + de 5 SA fr lorsque certaines de ces 5 SA sont contrôlées les unes par les
autres (lorsque appartiennent au même groupe)​.

Toute personne se trouvant en infraction avec la règle du cumul des mandats doit se
démettre de l’un des mandats ou plus dans les 3 mois de sa nomination. A l'expiration de ce
délai, elle est réputée démissionnaire d’office des derniers mandats.
Un admin ne peut pas exercer certaines professions : ​ne peut normalement pas être
fonctionnaire. S’agissant de la possibilité de cumuler le statut de salarié et celui d'admin :
limitée par une règle générale, ​règle d'interdiction faite à un admin déjà en place de devenir
salarié ​⇒ il ne peut devenir salarié qu’en démissionnant de son mandat d'admin. La règle
générale est donc que normalement un admin ne peut pas devenir salarié. Justification :
normalement l’admin ne doit pas recevoir de la société une rémunération permanente.

Plusieurs situations sont à distinguer :


● Un salarié peut devenir administrateur d’une SA à condition qu’il effectue un W réel
et effectif distinct de ses fonctions sociales.
● le nb des admin salariés doit être inférieur au tiers des admin en fonction
● nécessité d'avoir un lien de subordination réel à la société
● contrat doit être antérieur ⇒ cf ​L225-22​.

Il y a des hypothèses dans lesquelles la présence de salariés est obligatoire dans les
organes des SA lorsque la société emploie au - 100 → ​art L225-23​.

Dans les sociétés les + importantes, la présence de salariés est nécessaire : c’est aussi le
cas dans les sociétés cotées ⇒ cf ​art L22-10-5​. Dans les sociétés les + importantes, il est
obligatoire d’avoir des salariés administrateurs.

Un admin peut devenir salarié d’une SA si son contrat de W est effectif ​et si la société en
Q est une​ PME​ au sens du droit européen​ : ​art L225-21-1.

Normalement, sauf exception, l’admin ne peut être en même temps salarié. Un contrat de W
conclu en contrariété avec cette règle est frappé de nullité absolue sans confirmation
possible : cette nullité entraîne pour l'admin l'​obligation de restituer les rémunérations
reçues.

Jusqu’à la loi PACT le nb d'admin représentant les salariés devait être au - égal à 2 dans les
SA dont le nb d'admin est sup à 12 et au - à 1 si le nb d’admin est égal ou inférieur à 1. La
loi PACT de 2019 à fait passer ce seuil de 12 à 8 ⇒​ art L225-27-1 et art L225-79-2​.

Droits et devoirs des administrateurs : Les admin doivent être convoqués aux réunions
des CA sous peine d’annulation des décisions irrégulières​. Les admin jouissent d'un droit à
l’information et d’un pouvoir d’investigation ​: le pdt ou le DG doit fournir aux admin les infos
nécessaires à l’accomplissement de leur mission : ​art L225-35. La méconnaissance des
droits à l’info préalable d'un membre du conseil affecte par elle-même la régularité des
organes sociaux et entraîne … Il ne peut pas être allégué de ce que la décision de l'admin
n’aurait pas changé s’il avait été correctement informé​ : nécessité que l 'info soit donnée.

Les admin ont aussi des devoirs ​: ils ​doivent agir dans l’intérêt social et assister aux
séances du conseil, accomplir leur fonction avec prudence ou diligence et avertir le conseil
s'ils concluent directement ou indirectement une convention avec la société : conventions
réglementées.

Les réunions du CA de la SA : dans la SA le CA se réunit sur convocation de son pdt ​⇒


L225-51 ou à la demande du tiers des admin lorsque le conseil n’a pas été réuni depuis + de
2 mois ou encore à la demande du DG de la société ⇒ art L225-36 ⇒ de manière à ce que
ça ne soit pas que le pdt qui puisse être à l'origine des réunions ⇒ en cas carence, le pdt
peut s'auto convoquer ou être convoqué à la demande du DG de la société.

Le CA réunit les admin qui disposent chacun d’une seule voix, quelque soit leur éventuelle
participation au capital social (pas le même fonctionnement de l’AG dans laquelle le nb de
voix dépend du nb d’actions) ⇒ ​1 personne 1 voix ici sauf clause statutaire contraire​.
Les représentants du comité d'entreprise siégeant au CA n'ont qu’une voix consultative et
non délibérative.

Le CA ne délibère valablement ​que si la moitié au moins de ses membres sont présents ⇒


toute clause contraire est réputée non écrite : ​art L225-35 al 1​.

Les ​décisions sont prises à la ​majorité des membres présents ou représentés sauf
exigence + forte des statuts : ​art L225-37 al 2​. La violation des règles de convocation des
administrateurs peut être sanctionnée par la nullité des décisions prises : de manière à
s'assurer que les admin sont correctement convoqués de manière à ce que le CA puisse
délibérer en présence de tous ses membres.

Pouvoirs du CA : Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée, même par les
actes du CA qui ne relèvent pas de l’objet social = ​le CA peut engager la société à l’égard
des tiers même en dehors de l’objet social, à moins que la société ne prouve que le tiers
avait connaissance du dépassement de l’objet social ou ne pouvait l’ignorer : ​art L225-35 al
2 ⇒ il s’agit d’une règle qui ​protège les tiers de bonne foi ​⇒ soit le tiers est de bonne fois et
ne savait pas que le CA était en train de dépasser l'objet social, alors la société est
engagée, soit le tiers était de mauvais foi et savait que le CA était en train de dépasser
l’objet social : alors la société n’est pas engagée.

La loi NRE n’a pas repris dans la nouvelle rédac de l’art L225-35 du code de commerce, la
règle de l’inopposabilité aux tiers des dispos des statuts limitant les pouvoirs du CA. Cad
que, ​en l’absence d’une règle sur ce point, les dispos des statuts limitant les pouvoirs du CA
sont opposables aux tiers. Ainsi, tandis que les clauses de dépassement de l’objet social ou
les clauses limitatives de pouvoir du DG sont inopposables aux tiers (art L225-56 I), ​les
clauses limitatives des pouvoirs du CA ne le seraient plus ⇒ ​seraient opposables aux
tiers​.

La qualité d'administrateur de la SA ne confère pas le pouvoir de représenter la société en


justice ⇒ solution retenue en JP ​ch comm 03/10/2006 n°05-13.244 ⇒ on appelle les
administrateurs des “mandataires sociaux” mais ​ne représentent pas à proprement parler, la
société​.

Les attributions du CA : Le CA ​détermine les orientations de l’act de la société et veille à


leur mise en œuvre ⇒ art L225-35 al 1​. On voit bien que le vœu du L est de répartir les
fonctions de gestion entre le ​DG qui assure la gestion courante de la société (il expédie les
affaires courantes) et le CA, avec son pdt qui contrôle cette gestion et décide des
orientations stratégiques de la société​ ⇒ en quelque sorte, du long terme.
La loi du 19 juillet 2019 sur la simplification, clarification et actualisation du droit des
sociétés, autorise les statuts à prévoir que les décisions relevant d'attributions propres du
CA puissent être prises par ​consultation écrite des administrateurs, cad sans réunion ​⇒ cela
permet aux administrateurs de prendre des décisions à distance plutôt que forcément par le
biais d’une réunion. Mais risque + important que les administrateurs acceptent simplement
ce qui leur est proposé par le pdt au lieu d’avoir véritablement un débat sur les délibérations
⇒ risque que ça amenuise le pouvoir du CA.

Sont concernées les décisions suivantes : la nomination d’un admin en cas de vacance d’un
siège par décès ou par démission ou lorsque le nb d’admin est inférieur au min légal ou
statutaire ou quand l’équilibre homme femme du conseil n’est pas respecté ⇒ art L225-24,
Autorisation des cautions, avals et garanties ⇒ L225-35 al 4, mise en conformité des statuts
avec les dispos législatives et réglementaires ⇒ art L225-36 al 2, la convation de l’AG : art
L225-103 I, décision de transfert du siège social dans le même département.

Le CA procède aux contrôles et vérifications qu’il juge opportuns : ​art L225-35 al 3. Parmis
les attributions du CA, certaines particulièrement importantes :

● le CA autorise les cautions, avals et garanties consenties par la société sauf si


celle-ci est un établissement bancaire ou financier : ​art L225-35 al 4​. Sans
l’autorisation préalable du CA, l’engagement est inopposable à la société et ne peut
faire peser sur elle aucune oblig ⇒ illustration : ​ch comm 15/01/2013 n°11-27648 :
une société avait consenti un cautionnement au bénéfice d’une autre société, Q de
savoir si la société qui avait consenti le cautionnement était engagée ⇒ CA avait
considéré que oui, société engagée, cet arrêt est cassé par la CdC au visa de l’art
L225-35 al 4 ⇒ CdC relève que la CA avait constaté que l'engagement de la
première société pour le compte de la deuxième constituait lui-même un engagement
autonome de garantie qui nécessitait l'engagement préalable du CA. Il apparaissait
aussi que le consentement du CA n’avait pas été donné préalablement. Lorsque le
CA n’a pas donné son aval au cautionnement, l'engagement était inopposable à la
société et ne pouvait faire peser sur elle aucune oblig.

● Le CA peut aussi décider de ​déplacer le siège social sur le territoire fr sous réserve
de la ratification de cette décision par la prochaine assemblée ordinaire ⇒ ​L225-36​.

● Le CA peut ​autoriser les conventions réglementées passées entre la société et ses


dirigeants ou certains actionnaires : ​art L225-38. La possibilité pour la société de
conclure des contrats avec ses dirigeants ou certains de ses actionnaires est
réglementée car risque que ces conventions soient contraires à l’intérêt social car
passées avec un cocontractant ayant un certain pouvoir dans la société, qui pourrait
être tenté de faire conclure à la société ce contrat en dépit de ce que ce contrat est
contraire à l’intérêt social mais conforme à son intérêt à lui. Pour s’assurer que
conformité du contrat à l’IS, c’est au CA de se prononcer sur ces conventions
réglementées.
● Le CA peut ​désigner et révoquer le pdt du Conseil ​: ​art L225-47​. De même, le CA
désigne et révoque les DG ​: art L225-51-1 et les DG délégués : art L225-53 et fixe
leur rémunération.

● Le CA établit les comptes de l’exercice : ​art L232-1 et le ​rapport d’information de la


société​ : ​art L225-102-1 al 4​.

● Le CA ​convoque les assemblées et fixe leur ordre du jour ​: ​art L225-103​.

● Le CA peut aussi ​recevoir des délégations des assemblées d’actionnaires pour


réaliser des augmentations de capital ou émettre des obligs et faire émettre à la
société des obligs ​⇒ émission d’obligs = forme d’endettement pour la société. La
société propose à des personnes de lui prêter de l'argent : ces personnes deviennent
détenteur d’obligs qui sont négociables ⇒ l’AG peut charger le CA de réaliser ces
augmentations de capital ou émettre des obligs : art L225-129 al 2.

● Le CA peut décider seul l’​émission d’emprunts obligataires​, sauf si ce pouvoir est


réservé statutairement à l’assemblée ou qu'elle décide de l’exercer : art L228-40.

La rémunération des administrateurs : les administrateurs sont rémunérés par des ​jetons
de présence (ancienne appellation). Depuis la loi PACT, on parle désormais de
rémunération​. Cette rémunération est ​fixée de manière annuelle par l’AG​. Le CA a la
faculté de charger l’un de ses membres d’une mission exceptionnelle qui n’entre pas dans
les devoirs normaux de sa mission d’administrateur (donc des devoirs supplémentaires).
Pour cette mission supplémentaire, l’administrateur peut recevoir une rémunération
supplémentaire.

La responsabilité des administrateurs : les administrateurs peuvent engager leur resp


civile dans le cadre de l’exercice de leur fonction : ​art L225-251​. Ils peuvent aussi engager
leur resp pénale, que ce soit sur la base du droit commun ou sur la base du droit pénal
spécial des sociétés (abus de biens sociaux par ex art L242-6 à -8). En principe, la resp des
administrateurs est individuelle, sauf cas de resp collective où il peut y avoir une resp
solidaire.

Cf arrêt ​Crédit martiniquais ch comm 30/03/2010 n°08-17.841 ⇒ dans cet arrêt, la CdC a
décidé que “​commet une faute individuelle, chacun des membres du CA ou du directoire
d’une SA, qui par son action ou son abstention, participe à la prise d’une décision fautive de
cet organe, sauf à démontrer qu’il s'est comporté en administrateur prudent et diligent,
notamment en s’opposant à cette décision​”. Dans cette affaire, les administrateurs avaient
approuvé des comptes qui n’étaient pas fidèles de sorte que la santé financière de la société
était en danger. Aucun des admin ne s'était opposé à l'approbation de ces comptes ⇒ la
CA a pu déduire la ​volonté de dissimulation de chacun des membres du CA​. Parce qu'aucun
des administrateurs n’a réagi au caractère infidèle des comptes, ils ont commis une faute
collective​, et leur resp peut être collectivement engagée. Dans cet arrêt, incitation à la
prudence et à la diligence d’un administrateur, qui risque de voir sa resp engagée car il a
approuvé une décision fautive ​: oblige les admin à faire preuve d’esprit d'initiative et à
s’assurer qu’ils ne sont pas en train de participer à une décision fautive, et à s’y opposer,
quand bien même leur opposition serait minoritaire.

Dans une hypothèse de responsabilité collective, la victime peut poursuivre l’un quelconque
des admin et lui réclamer la réparation de tout le dommage quitte pour celui qui a été
condamné, à se retourner contre les autres, chacun étant alors contraint de participer, à
proportion de ses fautes.

Les actions en resp dirigées contre les admin donnent lieu à une distinction : ​actions
sociales et actions individuelles​.

Les actions engagées par des tiers lésés par des C, sont des actions individuelles. Les
actions intentées par des actionnaires sont tantôt sociales tantôt individuelles. L’actionnaire
peut soit agir en réparation de son dommage propre (action individuelle) soit agir en
réparation du dommage de la société (action sociale). On considère comme individuelles les
actions fondées sur un P particulier à l’actionnaire demandeur ou à certains actionnaires
seulement. Ce P est forcément distinct de celui éprouvé par la collectivité sociale, la société.
Ainsi, est individuelle, l’action exercée par un actionnaire qui à la suite de faux
renseignements donnés par le CA sur une prétendue prospérité, a acheté des actions de
celle-ci ⇒ parce-que des fausses infos ont été répandues, une personne qui n’était pas
jusque là actionnaire, décide de devenir actionnaire en faisant l'acquisition d’actions ⇒ ayant
fait l’acquisition d’actions à un prix trop élevé par rapport à la valorisation réelle de la
société, il subit un P personnel ⇒ les autres actionnaires de la société ne subissent pas du
tout ce P = propre à l’actionnaire qui est devenu actionnaire sur la base de fausses infos.

En revanche, est sociale l’action fondée sur un P qui touche la société elle-même et qui est
commune et égale pour tous les actionnaires ⇒ particulièrement, les dommages qui font
diminuer la valeur de la société. La santé éco de la société est diminuée, alors la valeur
d'investissement de chacun des actionnaires est corrélativement diminuée. Il en est ainsi à
l’action qui tient au maintien ou à la reconstitution du patrimoine social ⇒ par ex l’action
intentée contre des admin, qui par une gestion maladroite, ont conduit la société à la ruine.

L’action individuelle peut être accueillie lorsque intentée par un tiers ou actionnaire ayant
subi un ​P personnel.

En revanche, l’action sociale peut être mise en œuvre par la société ⇒ soit par le biais de
ses organes de représentation (action ut universi), soit par des actionnaires (action ut
singuli) ⇒ l’actionnaire doit alors représenter au - 5% du capital social​. L225-252 et
R225-169.

Action ut universi / action ut singuli ​⇒ ut universi est exercée par les représentants
légaux de la société et est souvent exercée par le nouveau dirigeant contre celui qui a été
révoqué en raison de ses fautes de gestion notamment. ​ut singuli ​⇒ est exercée par un ou
plusieurs associés détenant une certaine quote part du capital social. L’utilité de l’action ut
singuli : risque que les dirigeants sociaux n’exercent pas l’action ut universi car ne vont pas
se viser eux-mêmes d’une action en resp. Philo du recours collectif contre les dirigeants.
Aucune clause statutaire (ni vote de l’assemblée, quitus), ne peut subordonner l’exercice de
l’action sociale à une autorisation préalable d’un autre organe social ni éteindre cette action
⇒ ​art L225-253​. Ce qu’on cherche à éviter ici : que les dirigeants de la société essaient de
faire voter à l’AG au moment de son départ ou en échange de son départ, une délibération
d’AG qui lui donnerait quitus de sa gestion ⇒ qui déclarerait l’AG satisfaite de sa gestion, et
qui aurait pour effet d’empêcher des poursuites subséquentes. De telles clauses statutaires
sont réputées non écrites et ne peuvent avoir pour effet d'empêcher l’action en resp qui est
d’OP : ​art L225-253​.

L’action se prescrit par 3 ans à compter du fait dommageable ou de la révélation des faits
s’ils ont été dissimulés : ​art L225-252​. Objectif ici : faire en sorte que lorsque le délit civil a
été dissimulé, alors la prescription ne commence à courir qu'après la révélation des faits.

Les admin peuvent engager leur resp civile dans le cadre d’une procédure collective lorsqu'il
apparaît que les fautes de gestion sont à l'origine de l’insuffisance d’actif : ​art L651-1 code
de commerce. ​Si l’insuffisance d’actif a été causée par des fautes de gestion des dirigeants,
alors on peut engager la resp de ces dirigeants de manière à ce qu’ils soient condamnés à
faire face sur leur patrimoine personnel au passif exigible ⇒ sanction vigoureuse à
l’encontre des dirigeants de la société car se retrouvent responsables de l’insuffisance
d’actif.

Q qui se pose à l'égard des admin : est-ce que les admin sont considérés comme des
dirigeants dont la resp peut être engagée sur le fondement de l'art L651-2 pour insuffisance
d’actif ? Règle de principe : ​les administrateurs sont considérés comme des dirigeants de
droit ​au sens de l’ancien art L624-3 devenu l’art L651-2 alors même que le CA ne dispose
plus, comme c’était le cas avant, des pouvoirs les + étendus pour agir en toute circonstance
au nom de la société. Q s’est posée devant la ch comm par ex dans un arrêt du ​31/05/2011
n°09-13975 ⇒ société mise en liquidation, le liquidateur assigne en paiement de
l'insuffisance d’actif le pdt du CA et plusieurs admin qui sont condamnés in solidum à
supporter une partie des dettes. Les admin forment un pourvoi et font grief à l'arrêt d’avoir
retenu leur qualité de dirigeant de droit ⇒ leur argument est de dire que depuis l’entrée en
vigueur de la loi du 15/05/2001, la direction générale de la société est assurée sous sa resp
soit par le pdt du CA ou une autre personne physique nommée par le CA et portant le titre
de DG ⇒ sont investis des pouvoirs les + étendus. Ce pourvoi est rejeté : la CdC rejette ⇒
les admin ont la qualité de dirigeant de droit. CdC dit : ok les attributions du CA ont changé
⇒ la direction générale de la société est assurée soit par le PDG ou DG mais le CA peut tj
se saisir de toute Q intéressant la bonne marche de la société ⇒ donc les admin sont des
dirigeants de droit et leur resp peut être engagée pour insuffisance d’actif.
Des dirigeants de fait peuvent également voir leur responsabilité engagée (par ex, un
associé majoritaire) ⇒ dimension réaliste dans l’action en responsabilité.

La loi prévoit aussi des délits punis de peine correctionnelle pouvant aller jusqu’à 5 ans de
prison et 375 000€ d’amende ⇒ ​art L242-6 code de commerce : délit de distribution de
dividendes fictives, délit de présentation de bilan inexact… cf art.

En pratique, la resp pénale, s’adresse essentiellement au pdt du CA et encore + au DG voire


au DG délégué ⇒ les simples admin sont + rarement poursuivis sur le plan pénal.
La fin des fonctions d'administrateur / révocation : Les fonctions des admin prennent fin
en cas de ​démission, de décès, de révocation​, sachant que les admin sont ​révocables ad
nutum cad sans motif ni délai ou indemnité ​⇒ ​art L225-18 al 2 ⇒ ​règle d’OP. La faculté de
révocation ne peut être ni restreinte ni supprimée directement ou indirectement par une
clause des statuts ⇒ ​ch comm 14/05/2013 n°11-22.845​, dans lequel la ch com a eu
l’occasion de juger que “​est illicite toute stipulation ayant pour objet ou pour effet de porter
atteinte à la libre révocabilité de l’admin d’une SA​”.

Dans un autre arrêt la ch comm a jugé que ​l’actionnaire qui a voté en faveur de la révocation
d’un admin et qui a de ce fait perdu son titre de DG de la société, ne peut voir sa resp
contractuelle engagée pour violation du pacte extra statutaire qui réservait à cette personne
les fonctions de DG de la société ⇒ ​ ​ch comm 26/04/2017 n°15-12.888​. L’un des
actionnaires tenu par ce pacte d’actionnaire vote la révocation de l’admin qui avait été
nommé DG et de par ce fait, cet admin avait perdu son titre de DG ⇒ cette personne avait
engagé la resp de la personne qui avait voté sa révocation en disant : vous étiez engagé par
le pacte d’actionnaire à me nommer et me maintenir en qualité de DG or, en votant ma
révocation comme admin, vous avez implicitement décidé de ma révocation comme DG.
CdC considère que la resp de l’actionnaire ne peut pas être engagée car il n’a fait que
révoquer un admin = possibilité qui ne peut pas engager sa responsabilité.

La révocation ne doit cependant jamais être vexatoire et l’admin doit avoir connaissance des
motifs de sa révocation avant qu’il ne fût procédé au vote, sauf à rendre possible la
condamnation au versement de DI ​⇒ 14/05/2013.

En principe, la révocation est proposée par le CA et inscrite à l’ordre du jour de l’AG avant
d’être ​soumise au vote des actionnaires. Elle peut toutefois être décidée par l’AG en
dehors de l’ordre du jour = incident de séance, en cas de révélation soudaine et imprévue de
faits imposant d’urgence la révocation d’un admin ⇒ art L225-105 pour l’AGO.

En cas de démission ou de décès d’un admin au cours de l’exercice, les autres admin
peuvent pourvoir à son remplacement à titre provisoire : cette cooptation devient obligatoire
lorsque le nb de membres du Conseil est inférieur au min statutaire sans être inférieur au
min légal qui impose alors la convocation d’une AGO :​ art L225-24​ ⇒ donc 2 seuils :
● si le nb d'admin passe en dessous du nb statutaire : le CA peut nommer des admin
provisoires qui doivent ensuite être confirmés par l’AG
● mais si le nb d'admin tombe en dessous du nb min légal ⇒ alors AGO.

2) Le pdt du CA

La loi NRE du 15/05​/2001 ​a instauré la dissociation entre les fonctions de pdt du CA et les
fonctions de DG. Ces fonctions peuvent toutefois être cumulées. En toute hypothèse, la
société demeure libre ou non d’opter pour cette dissociation. Dissociation possible mais pas
obligatoire.

Le CA dispose de la faculté de choisir entre les 2 modalités d’exercice de la direction


générale​, prévues par la loi et déterminées par les statuts : ​art L225-51-1 al 3​.
Le CA peut, sans attendre la fin du mandat de DG, renoncer à la dissociation ou au
contraire, l’instaurer. Le Conseil n’est pas tenu par son choix initial, il peut à tout moment
changer les modalités d’exercice, sauf stipulation contraire des statuts.

Élection du pdt : le pdt du CA est un mandataire social qui doit être une personne
physique, à peine de nullité de la nomination ⇒ ​art L225-47​. Il ​est élu parmi les membres du
conseil et nommé pour une durée qui ne peut excéder celle de son mandat d'admin​.

Les statuts doivent fixer une limite d’âge qui est de 65 ans si les statuts sont silencieux : ​art
L225-48 al 1. Aucune capacité particulière n'est exigée du pdt du CA. Par ex, dans un arrêt
de la ​ch comm du 29/09/2009 n°08-15.125​, le pdt du CA placé sous curatelle n’est pas
frappé d’une interdiction d’exercer sa fonction.

Le pdt du conseil peut être réélu indéfiniment mais ne peut exercer simultanément + de 5
mandats ​car les règles relatives au cumul des mandats d’admin personne physique,
s’appliquent ⇒ car le pdt doit être un admin et que normalement une personne ne peut être
admin dans + de 5 sociétés ⇒ cela signifie qu’une personne ne peut être pdt de + de 5
sociétés à la fois.

Le pdt du Conseil peut être salarié dans les mêmes conditions qu’un admin ​⇒ un cumul tel
que celui-ci suppose notamment un ​caractère réel et sérieux du contrat du W, impliquant
des fonctions techniques distinctes et un lien de subordination. Mais, le lien de subordination
est difficilement concevable dans l'hypothèse du pdt : cf arrêt ​ch soc 29/06/2017 n°16-15814
⇒ hypothèse où salarié qui devient pdt d’une société et ensuite cesse puis redevient salarié,
dans lequel la CdC approuve une CA qui avait constaté que l'intéressé assurait la direction
de la société avec les pouvoirs les + étendus pour agir en tte circonstance et qu’il n’était
soumis à aucun lien de subordination ⇒ CA : pas de lien de subordination de l’intéressé à
l’égard de la société.

Le droit du W refuse au pdt de la société la protection accordée au salarié mais le droit fiscal
et celui de la sécurité sociale l’assimile au salarié.

Des incompatibilités empêchent le pdt d’être fonctionnaire, profession libérale ⇒ art


L822-12​.

Rôle du pdt ​: avec l’entrée en vigueur de la loi NRE, ​le pdt du CA perd son pouvoir de
direction générale et de représentation de la société qui est transféré au DG quand la
société a décidé d’opter pour une dissociation entre ces 2 fonctions​.

Le rôle du pdt du CA dans cette configuration est donc considérablement réduit : cf art
L225-51 disposant que le pdt du CA représente le CA, il organise et dirige les travaux du CA
dont il rend à l’AG, veille au bon fonctionnement de la société et s’assure que les admin sont
en mesure de remplir leur mission ⇒ n’est donc pas investi de la fonction de direction de la
société, est simplement investi d’une ​fonction d’organisation du CA et de bon
fonctionnement du CA : est premier entre les paires ⇒ le premier admin, mais n’est plus le
dirigeant de la société.
La loi de sécurité financière du premier août 2003 l’a même privé de son pouvoir de
représenter le CA que lui avait attribué la loi NRE.

Le pdt du CA doit porter à la connaissance des commissaires au comptes la liste et l’objet


des conventions réglementées ⇒ ​art L225-39 et répondre aux Q des actionnaires dans le
cadre de l’expertise de gestion ⇒ art L225-231 ou cas de menace sur la continuité de
l’entreprise ⇒ art L225-232.

Dans les sociétés cotées, le pdt du CA joint au rapport du CA, un rapport ayant pour objet
de rendre compte des travaux du Conseil et des procédures de contrôle internes mises en
place par la société ⇒ société cotées = ​art L22-10-11​.

La délégation des pouvoirs du pdt à un admin est possible mais elle ne peut être
permanente.

La rémunération du pdt ​:​ fixée par le CA​ ⇒ ​art L225-47 al 1​.

Normalement, l’AG ne peut exercer aucun contrôle, hormis l’oblig dans certaines sociétés,
de porter dans le rapport annuel de gestion, les sommes et avantages consenties au pdt
conformément aux ​art L225-102-1 al 1 sous peine d’annulation : art L225-102-1 al 3. Mais,
l’idée d’une intervention des actionnaires, même seulement sous la forme d’un vote
consultatif, est montée en puissance au cours de ces dernières années, de sorte que ​dans
les sociétés cotées​, la rémunération des dirigeants (notamment du pdt), fait l’objet d'une
large publicité aux actionnaires ⇒ à l’​art L22-10-8 et L22-10-9. Le système mis en place à
ces art est issu d’une première ordonnance du 12/07/2017 qui a été par la suite modifiée et
qui met en place un dispositif de ​“say and pay” ⇒ permettant à l’AG des actionnaires
d’approuver chaque année les principes et les critères de la rémunération des dirigeants​.

Système de say and pay : (cf son commentaire sur moodle) ⇒ “​donner la parole sur la
rémunération”​ ⇒ donner la parole aux actionnaires sur la rémunération des dirigeants. Le
dispositif avait été inauguré par la loi Sapin II qui avait accordé aux actionnaires un droit de
vote sur la rémunération des dirigeants des sociétés cotées sur un marché réglementé ⇒
dispositif qui a fait l’objet de modifications dans le temps.

Le dispositif avait pour ambition de redonner la primauté aux actionnaires en matière de


rémunération des dirigeants ⇒ pourquoi cela ? Dans les années 2010, majorité de gauche
aux législatives et scandales autour du PDG de Renault notamment et aussi PDG Alstom où
des actionnaires avaient voulu s’opposer à la rémunération jugée disproportionnée des
dirigeants. A la suite de ces evts, le L avait décidé d’intervenir pour donner la possibilité aux
actionnaires d’approuver la rémunération des dirigeants ⇒ en réalité réflexion + longue, qui
a commencé aux USA dans les années 90/2000, qui réfléchissant au rôle des actionnaires
dans la société (l’activisme actionnarial), volonté de donner aux actionnaires la possibilité
d'avoir un vrai contrôle sur les dirigeants. L​’idée que les actionnaires étaient en quelque
sorte dépossédé du contrôle de la société par les dirigeants et qu’il faut donc donner le + de
prérogatives aux actionnaires : et notamment celle d’approuver la rémunération des
dirigeants.
Toute une discussion de fond qui a mené à ce dispositif de say and pay ⇒ avant que le L
n'intervienne, le code afep medef s’était prononcé en faveur d'un dispositif consultatif de
l’AG des actionnaires. Certains nb d'avancés dans le sens de consultation des actionnaires.
Le L fr s'est lancé de manière isolée et a adopté ce premier dispositif say and pay
contraignant.

Par ailleurs, le L européen a lui aussi mis en place un système de say and pay pour les
sociétés cotées.

Le L fr innove et créé un​ double say and pay ;


● un premier dispositif soumettant à un vote de l’AG la politique de rémunération de la
société “​le say and pay ex ante​” ⇒ car intervient avant que les rémunérations ne
soient versées.
● un deuxième dispositif dans lequel est soumis à un vote de l’AG les rémunérations
versées ou attribuées au titre de l’exercice précédent : “​say and pay ex post​” ⇒ car
se prononce sur les rémunérations qui ont été attribuées.

Donc double système dans lequel l’AG se prononce sur ce que l’on prévoit de faire pour
l’année à venir et une fois que l’année est écoulée, on sollicite à nouveau l'approbation de
l’AG des actionnaires pour les rémunérations effectivement attribuées. Cela donne une
prérogative supplémentaire aux actionnaires ⇒ pas rien.

Puis, est intervenue une ​directive 2017/828 du 17/05/2017 modifiant la directive 2017/36
“droit des actionnaires” ⇒ directive 2017/828 vise à promouvoir l’engagement à long terme
des actionnaires ⇒ on l’appelle parfois “directive engagement à long terme des
actionnaires” ⇒ directive qui cherche à favoriser l’activisme actionnarial mais dans le sens
d’un engagement à long terme des actionnaires. L’un des leviers que la directive de 2017
demandait aux Etats membres de mettre à la dispo des actionnaires, était de créer un
dispositif unifié et contraignant, encadrant la rémunération des dirigeants de la société
cotée.

Le L fr est donc intervenu juste avant que n’intervienne une directive européenne sur la Q du
say and pay. Très rapidement après la première intervention du L, il a fallu modifier ce
dispositif de say and pay pour le mettre en conformité avec la directive. Avec la loi PACT, le
Parlement a donné une habilitation au gvt pour transposer par ordonnance la directive de
2017, ce qui a été fait par une ordonnance du 27/11/2019 relative à la rémunération des
mandataires sociaux des sociétés cotées, et aussi par un décret du même jour.

Ces ordonnances et décrets portent un certain nb de modifications au dispositif fr de say


and pay issu de la loi Sapin applicable notamment aux SA mais aussi aux sociétés en
commandite par actions et aux sociétés européennes ​à partir du moment où ces sociétés
sont ​cotées​. Il y a une vraie particularité des sociétés cotées que l’on voit apparaître avec
ce type d’innovation. Innovation étant à la fois du L européen et du L fr ⇒ l’AG dans les
sociétés non cotées ne se prononce pas sur la rémunération des dirigeants, dans les
sociétés cotées, les actionnaires se prononcent sur la rémunération. Sont modifiés par
l’ordonnance de 2019 en même temps le vote ex ante sur la pol de rémunération et le
contenu du rapport sur les rémunérations et le vote ex post, intervenant sur les
rémunérations attribuées.
CCL : ​Il y a donc bien 2 votes contraignants : 1 vote ex ante, 1 vote ex post​. D’une
manière générale, le dispositif fr reste + contraignant que le dispositif européen ⇒ volonté
du L fr d’avoir un dispositif vigoureux.

Le pdt reçoit donc une rémunération et tant qu’admin il reçoit aussi une rémunération
(anciennement jeton de présence).

Autre innovation importante de la ​loi PACT : cette loi prévoit un ratio d’équité ⇒ innovation
que l’on doit à la pratique américaine (pay ratio) ⇒ ratio entre la rémunération de chaque
dirigeant et la rémunération moyenne et médiane des salariés à temps plein de la société
cotée ainsi que l’évolution de ce ratio au cours des 5 derniers exercices. Ces ratios doivent
être mentionnés dans le rapport sur le gvt d’entreprise ⇒ ​art L22-10-9​.

Pk met-on en place un tel dispositif ​? Pour rendre lisible la rémunération des dirigeants :
on la contextualise ⇒ ​cet élément de contextualisation est donné par le rapport qu’il y a
entre la rémunération des dirigeants et la rémunération moyenne et médiane des salariés de
l’entreprise.

Nécessité d'indiquer l’évolution de ces ratios : si tendance à la hausse de la rémunération


des dirigeants, cad l’écart entre la rémunération des dirigeants et des salariés de la société
tend à augmenter ou si l’écart tend à se réduire.

La loi décrit également les éléments variables de la rémunération déterminés au regard de


l’appli de critères de performance extra financière dans le rapport sur le gvt d’entreprise ⇒
art L22-10-9​.

Fin de mission du pdt ​: le pdt peut ​démissionner librement sous réserve que sa démission
ne soit pas jugée abusive, son mandat peut aussi prendre fin par sa révocation ad nutum ​⇒
soit du fait du ​CA à tout moment, sans motif ni préavis et indemnité ⇒ ​art L225-47al 3 ⇒
dispo d’OP, les statuts ne peuvent prévoir de clause contraire, soit du fait de l’​assemblée
qui lui retire son poste d’admin : ​art L225-18​ ou encore s’il est placé sous tutelle.

Le caractère d’OP de la révocabilité ad nutum conduit à la nullité d’engagements par


lesquels la société, en cas de cessation des fonctions, devrait verser une indemnité au pdt
lui accordant un contrat de W, ou encore, racheter ses actions. Cette interdiction peut
soulever un débat sur les indemnités de départ ⇒ ce qui peut être désincitatif à la
révocation ⇒ car si la société sait que ça va lui coûter cher de se séparer de son pdt, elle
risque de le garder + longtemps, or la révocabilité ad nutum du pdt est d’OP. Il semble que
la CdC considère qu’une telle indemnité doit être annulée ​: ​ch comm 21/06/1988​. Mais il
semble que ce soit avant tout une Q de circonstances de fait.

Le pdt révoqué retrouve sa qualité d’administrateur (sauf si l’AG le prive de sa qualité


d’administrateur).

3) La direction générale de la SA
Depuis la loi NRE du 15/05/2001, la direction générale de la SA peut soit être assumée par
le ​pdt du CA (avant 2001 c’était seulement lui), soit par une autre personne physique
nommée par le CA et portant le titre de​ DG​ ​⇒ ​art L225-51-1​.

La nomination du DG : DG est une personne physique âgée de max 65 ans ou autre limite
d’âge fixée par les statuts, ​nommé par le CA conformément à l’art L225-51-1 et qui ​n’est pas
nécessairement actionnaire​.

Il ne peut pas exercer simultanément + d’un mandat de DG de SA ayant leur siège sur le
territoire fr ⇒ sauf exception ⇒ art L225-54-1.

Sur proposition du DG, le CA peut nommer 1 ou plusieurs personnes physiques appelées


“​directeurs généraux délégués​” ⇒ 5 au max, chargées d’assister le DG conformément à
l’​art L225-53​. Ces personnes ont le même statut que le DG et ne sont pas nécessairement
administrateur ni même actionnaire de la société.

Durée du mandat fixée par le CA​ sauf clause contraire des statuts.

Les pouvoirs du DG : le DG assure la direction générale de la société conformément à l’art


L225-51-1​. L’art 225-56 du code de commerce modifié par la loi NRE transfère au DG les
pouvoirs auparavant détenus par le pdt et aux directeurs généraux délégués, ceux autrefois
réservés au DG. Le DG est investi des pouvoirs les + étendus pour agir en toute
circonstance au nom de la société ⇒ art L225-56 I​. Il exerce ses pouvoirs dans la limite de
l’objet social ​et sous réserve de ceux que la loi attribue aux assemblées d’actionnaires et au
CA selon l’art L225-56 I.

Il représente la société dans ses rapports avec les tiers et a le pouvoir d’effectuer des
déclarations de créances au nom de la société​. Il ne peut être apporté de restrictions à ce
pouvoir que par une délibération expresse du CA ou par une clause des statuts de la société
⇒ cela a par ex été jugé par un arrêt de ​ch comm du 15/10/2013 n°12-24881 : “​La société
est engagée à l’égard des tiers même par les actes du DG qui ne relèvent pas de l'objet
social, à moins qu’elle ne prouve que le tiers avait connaissance du dépassement ou ne
pouvait l’ignorer.” ⇒ donc ​les actes du DG, même dépassant l’objet social, engagent la
société à l'égard des tiers de bonne foi.

De la même manière, ​les clauses restrictives des pouvoirs du DG sont inopposables aux
tiers ⇒ ​art L225-56 I al 2 et 3​. En accord avec le DG, le CA détermine l’étendue et la durée
des pouvoirs confiés aux DG délégués qui disposent à l'égard des tiers, des mêmes
pouvoirs que le DG ⇒ art L225-56 II.

Rémunération du DG : la rémunération versée au DG et aux DG délégués est ​fixée par le


CA : ​art L225-53​. Cette rémunération ne constitue pas une convention soumise à contrôle
au sens des art L225-38 et s ⇒ au titre des conventions réglementées.

Elle fait l’objet d’une large publicité, comme celle du pdt du CA​. ​Dans les sociétés cotées, le
vote des actionnaires sur les rémunérations allouées aux dirigeants sociaux est obligatoire
et l’assemblée doit adopter chaque année une résolution portant sur le principe et les
critères de détermination de la rémunération du DG : art L22-10-8, L22-10-9 ⇒ dispositif de
say and pay.​ Le DG est inclus dans ce dispositif comme le pdt, comme les administrateurs.

Lorsque le DG est également admin, il percevra également des rémunérations appelées


“jetons de présence” jusqu’à la loi PACT.

Il peut être lié à la société par un contrat de W à condition qu’il existe un lien de
subordination (par ex s’il reçoit des directives de la part du CA).

Révocation : le DG est révocable à tout moment par le CA tout comme les DG délégués sur
proposition du DG. ​Toutefois, le DG et les DG délégués ne sont pas révocables ad nutum.
S’ils sont révoqués sans juste motif, ils ont droit à des DI ​: ​art L225-55 al 1 ⇒ il y a donc un
contrôle du motif​. ​C’est seulement lorsque le DG est aussi pdt du CA qu’il est révocable ad
nutum​ : ​art L225-55 al 2​.
● DG = juste motif nécessaire à la révocation
● PDG = révocable ad nutum

Règles encadrant la responsabilité du DG : la resp civile et pénale des dirigeants de SA


ne déroge pas aux règles de resp appliquées à tous les dirigeants de société ⇒ ainsi, le DG
et les DG délégués sont responsables de leurs fautes à l’égard de la société et des
actionnaires. Le DG et les DG délégués peuvent engager leur resp pénale en cas d’abus de
biens sociaux ou d’usage contraire à l’intérêt de la société.

A l’égard des tiers, leur resp sera engagée à condition qu’une faute détachable de leur
fonction soit démontrée. Les dirigeants de la SA peuvent être tenus du passif social sur leur
patrimoine personnel, ​s’ils se sont portés caution des engagements souscrits par la
société ou s’ils ont commis ou contribué à une faute de gestion ayant contribué à
l’insuffisance d’actif ​dans le cadre d’une procédure de liquidation judiciaire de la société ​⇒
art L651-2 al 1​. Ex : ch comm 08/04/2015 n°13-28512.

Le texte ajoute qu’en cas de pluralité de dirigeants, le trib peut, par décision motivée, les
déclarer solidairement responsables ⇒ il est donc possible de demander l’entièreté de la
dette à l’un d’entre eux à charge pour lui de demander paiement aux autres.

Toutefois, selon le même texte, ​la simple négligence du dirigeant de droit ou de fait dans la
gestion de la société, n’est pas suffisante pour engager la société pour insuffisance d'actifs.
Texte très surveillé, qui fait l’objet de bcp de débats au Parlement.

Art L242-1 à L245-17 ⇒ organisent une série de sanctions liées à des infractions relatives à
la constitution de la société, à sa direction, aux assemblées d’actionnaires, aux modif du
capital social et au contrôle des sociétés, à la dissolution.

B/ La SA avec conseil de surveillance et directoire : la gouvernance dualiste

La gouvernance dualiste de la SA se caractérise par un ​directoire qui assume la direction


de la société et un ​conseil de surveillance sur lequel repose le contrôle de la société​. Cette
forme de SA est régie par les ​art L225-57 à L225-93​ du code de commerce.
Le fruit de la réflexion du L sur la possibilité de ce choix = il y avait une certaine forme de
défaillance de l'organisation classique. D’une part, le CA ne joue que rarement un rôle actif
de décision ⇒ en général, le rôle actif de décision est délégué au DG. D’autre part, le
contrôle des actionnaires sur les dirigeants est souvent illusoire. On constatait donc que
dans la SA à CA, le dirigeant était tout puissant et était sans contrôle.

​ ouvernance dualiste, sont nettement distingués la


Dans cette formule nouvelle de g
gestion de la société (confiée au directoire) et le contrôle (dévolu au conseil de
surveillance).

GESTION // CONTRÔLE

L’intérêt du directoire, dont les membres peuvent être titulaires d’un contrat de W, est
d'​autoriser les salariés non titulaires d’actions de la société, à investir + facilement les postes
de direction​, là où il était compliqué pour des salariés d’être administrateurs.

L’adoption de la gouvernance dualiste de la SA relève d’une ​décision prise par l’assemblée


extraordinaire ​aux conditions de quorum et de majorité propre à cette assemblée : ​art
L225-96​.

Conformément aux nouvelles dispos de l’​art L225-64 al 1 du code de commerce issu de l’art
61 de la loi PACT, le directoire détermine les orientations de l’act de la société
conformément à son intérêt social et prenant en considération ses enjeux sociaux et
environnementaux. Il prend également en considération la raison d’être de la société lorsque
celle-ci est définie dans les statuts en appli de l’art 1835 CC.
Nécessité d’évoquer chacun des organes caractérisant cette formule de SA.

1) Le directoire

Nomination des directeurs : la SA à gouvernance dualiste est dirigée par le directoire sous
le contrôle du conseil de surveillance : ​art L225-58 al 3​. Le directoire est en principe
composé de ​2 à 5 membres ou directeurs au + ⇒ art L225-58 al 1. C’est au + lorsque la
société est cotée et que les statuts l’autorisent ⇒ art L22-10-18 ⇒​ 7 max​.

Les membres du directoire sont ​nommés par le conseil de surveillance qui ​confère à l’un
d’eux la qualité de pdt ​⇒ ​art L225-59 al 1​. En revanche, dans les SA où le capital est
inférieur à 150 000€, les fonctions dévolues au directoire peuvent être exercées par une
seule personne ⇒ L225-59 al 2 qui prend le titre de DG unique. ​???

Les membres du directoire ou le DG unique ne peuvent être que des ​personnes physiques :
art L225-59 al 3, à peine de nullité. Ces personnes n’ont pas l’oblig d’être actionnaire de la
société : art L225-59 al 3.

Les statuts doivent prévoir pour l'exercice des fonctions du directoire ou du DG unique, une
limite d’âge. A défaut de dispo express, cette limite est fixée à 65 ans ⇒ art L225-60 qui
prévoit la sanction de nullité.
Lorsqu’un membre du directoire ou le DG unique atteint la limite d’âge, il est réputé
démissionnaire d’office ⇒ art L225-60 al3. Les statuts déterminent la durée du mandat
dans des limites comprises ​entre 2 et 6 ans. En cas de silence des statuts, cette limite est
de 4 ans ⇒ art L225-62. Les membres du directoire sont révoqués par l’AG ou directement
par le conseil de surveillance si les statuts le prévoient.

Statut des directeurs : les directeurs ou le DG unique peuvent être salariés à condition qu’il
s’agisse d’un emploi effectif distinct de la fonction directoriale. Un directeur ne peut exercer
+ d’un mandat simultanément, éventuellement un second dans une société contrôlée par
celle dans laquelle il est déjà membre du directoire ou dans une société non cotée ⇒ ​art
L225-67.

En revanche, à l’instar des admin, un membre du directoire peut, sans au total dépasser le
nb de 5 mandats, être DG, admin, DG unique du directoire dans d’autres sociétés. Les
membres du directoire ne peuvent pas être membres du conseil de surveillance et directeur
en même temps ​art L225-74​.

Pouvoirs du directoire : le directoire dispose pratiquement des mêmes pouvoirs que le DG


dans la SA à CA ⇒ pouvoirs qui sont augmentés du droit d’établir les comptes annuels, de
convoquer l’AG, de présenter un rapport de gestion et de dresser l’ordre du jour de chaque
AG ​⇒ a​rt L225-103 et art L225-105​. Ainsi, le directoire est investi des pouvoirs les +
étendus pour agir en toute circonstance au nom de la société.

Il ​exerce ses pouvoirs dans la limite de l’objet social ​et sous réserve de ceux expressément
attribués par la loi au conseil de surveillance et aux assemblées d’actionnaires ⇒ art
L225-64 al 1.

Il délibère et prend ses décisions suivant les modalités fixées par les statuts ⇒ art L225-64
al 4.​ Il est chargé de convoquer l’AG​ ⇒ ​art L225-103​.

Dans les rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du directoire qui
ne relèvent pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que les tiers savaient que l’acte
dépassait cet objet ou qu’ils ne pouvaient l’ignorer compte tenu des circonstances ⇒ règle
de protection des tiers. La seule publication des statuts ne suffit pas à constituer cette
preuve ⇒ art L225-64 al 2.

En outre, comme le directoire est un organe collégial, la représentation de la société


vis-à-vis des tiers est dévolue au seul pdt du directoire ou au DG unique​. Mais les statuts
peuvent habiliter le conseil de surveillance à attribuer le même pouvoir de représentation à 1
ou plusieurs autres membres du directoire qui portent alors le titre de DG ⇒ art L225-66 al
2.

La fonction de pdt ne confère pas davantage de prérogatives à son titulaire, que les autres
membres du directoire mais simplement la fonction de représenter la société dans ses
relations avec les tiers.

Les dispos statutaires limitant les pouvoirs du directoire sont ​inopposables aux tiers ⇒ ​art
L225-64 al 2​.
Rémunération : l’acte de nomination fixe le mode et le montant de la rémunération de
chacun des membres du directoire ⇒ art L225-63. Dans les sociétés cotées, la règle relative
à la publicité de la rémunération des dirigeants et au vote des actionnaires sur celle-ci est
applicable.

Dans les SA à gouvernance dualiste, les membres du directoire sont considérés comme des
dirigeants, notamment du point de vue du point de l’appli du dispositif de say and pay. ​Le
dispositif de say and pay est appliqué aux membres du directoire dans la SA à gouvernance
dualiste​ ⇒ art L22-1026 et L22-1027 et 28.

Fin de la mission des membres du directoire ​: un membre du directoire peut à tout


moment démissionner mais s’il prend cette décision sans juste motif et sans préavis, il peut
lui être réclamé des DI par la société si elle a subi un P. Les directeurs ou le DG unique
peuvent être ​révoqués par l’AG, ainsi que si les statuts le prévoient, par le conseil de
surveillance. Ils ne sont pas révocables ad nutum ⇒ leur révocation donne lieu à une
indemnisation en l’absence d’un juste motif ​: ​art L225-61. Ce juste motif peut tenir à
mésentente entre 2 membres du directoire de nature à compromettre l’intérêt social ⇒ ch
comm 19/12/2006 n°05-15.803. La recomposition du directoire est aussi un juste motif : ch
comm 03/03/2015​. En revanche, la participation d’un membre du directoire à une autre
société n’ayant pas le même objet social (comme associé) ne constitue pas un acte de
concurrence déloyale qui serait un juste motif de révocation : ch comm 20/06/2006​. Ne
constitue pas non plus un juste motif pour le révoquer le refus d’un membre du directoire de
rester dans une société le temps d’assurer une restructuration, après qu’il ait appris qu’il ne
succèderait pas au pdt en place ⇒ ​07/12/2017​.

Le ​principe de contradiction ​devra être respecté ⇒ par ex : ​ch comm 15/05/2007


n°05-19.464​.

2) Le conseil de surveillance

La désignation des membres du conseil de surveillance : le conseil de surveillance est


composé de 3 membres au - et les statuts fixent le nb max des membres du conseil dans la
limite de 18 : ​art L225-9​ et 24 au max en cas de fusion : ​art L225-95​.

Comme dans la SA avec CA, la proportion des membres du conseil de surveillance de


chaque sexe, ne peut être inférieur à 40% dans les sociétés dont les actions sont admises
aux négociations sur un marché réglementé ⇒ ​art L22-10-21​.

Les membres du conseil de surveillance peuvent être des personnes physiques ou morales.
Lorsque ce sont des personnes physiques, les statuts doivent prévoir, pour l’exercice des
fonctions des membres du conseil de surveillance, une limite d’âge s'appliquant soit à
l'ensemble des membres du conseil, soit à un pourcentage d’entre eux : art L225-70 al 1​. A
défaut de dispos express des statuts, le nb de membres du conseil ayant atteint l’âge de 70
ans, ne peut être supérieur au tiers des membres du conseil en fonction : ​art L225-70 al 2​.
Toute nomination intervenue en violation de ces dispos est nulle ⇒ ​art L225-70 al 3​.
Si les membres du conseil sont des personnes morales, un représentant permanent
personne physique doit être désigné et il sera soumis aux mêmes conditions et obligs que
s’il était membre du conseil en son nom propre : art L225-76 (ou 67).

Les membres du conseil de surveillance sont nommés dans les statuts ou par l’AG
constitutive lors de la constitution, ou par l’AGO des actionnaires en cours de vie sociale ⇒
art L225-75. Ils ne sont pas nécessairement actionnaires de la SA, sauf stipulation contraire
des statuts ⇒ art L225-72. Les membres du Conseil sont ​nommés pour 3 ans au + lors de la
constitution de la société, et pour 6 ans au + en cours de vie sociale​ ⇒ art L225-75.

Rémunération : mêmes règles que pour les administrateurs de SA ⇒ art L225-83, -84 et
-85​. Ils sont aussi ​inclus dans les règles relatives au say and pay​. Les membres du Conseil
reçoivent des jetons de présence. Les membres du Conseil de surveillance sont révocables
ad nutum​ par l’AGO ​:​ art L225-75 al 2​.

Statut des membres du Conseil du surveillance ​: ils ne peuvent être considérés comme
des dirigeants de droit et faute de rapporter la preuve de leur immixtion dans la gestion, ils
ne peuvent être traités comme des ​dirigeants de fait ​⇒ cela signifie que les membres du
conseil de surveillance ne sont pas des dirigeants de droit de la société, ​ils peuvent en
revanche être considérés comme des dirigeants de fait à partir du moment où ils ont
rapporté la preuve qu’ils se sont immiscés dans la gestion de la société.

Un membre du Conseil de surveillance ne peut pas faire partie du directoire : ​art L225-74​.
Une personne physique ne peut exercer simultanément + de 5 mandats de membre du
conseil de surveillance de SA ayant leur siège social sur le territoire fr ⇒ art L225-77 al 1.
Cependant, ne sont pas pris en compte les mandats des membres du conseil de
surveillance ou d’administrateur exercés par cette personne dans les sociétés contrôlées au
sens de l’art L233-16, par la société dont elle est déjà membre du Conseil : art L225-67 al 2.

A condition de respecter le lien de subordination, les membres du Conseil de surveillance


peuvent, dans la limite d’⅓ du Conseil, être titulaires d’un contrat de W selon les critères
appliqués aux administrateurs mais ​la loi autorise un membre du conseil de surveillance
déjà en place à conclure un contrat de W ⇒ différence avec l'administrateur, ​art L225-85​. Il
n’y a donc pas de condition d’antériorité comme pour les administrateurs.

Le pdt du conseil de surveillance : le conseil de surveillance élit lui-même parmi ses


membres, un pdt et un vice pdt personne physique, à peine de nullité de leur nomination, en
charge de convoquer le conseil et d’en diriger les débats ​: ​art L225-81​. La durée de leur
fonction est identique à celle du mandat du conseil de surveillance. Le rôle du pdt du conseil
est principalement d’animer les discussions qui prennent place.

Pourrait être qualifié de dirigeant de fait le pdt du conseil de surveillance qui se livre à des
act positives de direction ou se montre incompétent dans le choix de ses collaborateurs et
l’orientation de la stratégie de la société.

Sauf dispos contraire des statuts, la voix du pdt de séance est prépondérante en cas de
partage : ​art L225-82 al 4​.
Le pdt du conseil de surveillance devra également ​donner avis au commissaire aux comptes
de toutes les conventions autorisées et conclues et les soumettre à l’approbation de l’AG :
art L225-88 al 2.

Il doit enfin communiquer la liste et l’objet des conventions courantes visées à l’art L225-87.
Le pdt du conseil reçoit des jetons de présence (rémunération) ainsi qu’un complément de
rémunération évalué par ses pairs. Le Conseil peut, s’il l’entend, déterminer la rémunération
de son pdt dans les conditions de l’art L225-82-2 par appli de l’art L225-81.

Les pouvoirs du conseil de surveillance ​: Le conseil de surveillance ​doit se réunir au


moins tous les 3 mois pour exercer son rôle permanent de contrôle de la gestion de la
société à laquelle oeuvre le directoire. Le conseil de surveillance surveille donc ce que fait le
directoire. Il peut ainsi procéder à toutes les vérifications nécessaires et se faire
communiquer tout document utile. Il ​reçoit au - une fois par trimestre, un rapport du
directoire​, et dans les 3 mois avant la clôture de l’exercice, il doit vérifier et contrôler les
comptes sociaux qui lui sont présentés par le directoire : ​art L225-68​.

En plus de ce rôle de contrôle, le conseil de surveillance doit nommer les membres du


directoire, désigner son pdt, proposer leur révocation ou la décider quand les statuts l’y
autorise, fixer leur rémunération et autoriser les cautions, avals et garantie ​⇒ ​art L225-68​.

Il doit également autoriser les ventes d’immeuble, les cessions de participation, de même
qu’il est l'organe chargé d’autoriser les conventions réglementées : art L225-86. Les
conventions interdites sont ici visées par l’art L225-91 et les conventions courantes sont
visées par l’art L225-87.

Le conseil ne délibère valablement que si au moins la moitié de ses membres sont présents
à moins d’une stipulation + exigeante des statuts, les décisions sont prises à la majorité des
membres présents ou représentés ⇒ ​art L225-82 al 2​.

L’irrégularité de la composition d’un conseil de surveillance au regard des règles de limite


d’âge n’affecte pas la validité des délibérations prises par cet organe. Mais la nullité serait
en revanche encourue si ces délibérations étaient prises sans que soit respectée la règle du
quorum.

Responsabilité des membres du conseil de surveillance : les membres sont


responsables des fautes personnelles commises dans l’exécution de leur mandat ⇒ ​art
L225-257 mais ils n’encourent aucune resp en raison des actes de gestion et de leur résultat
car ils ​ne sont pas eux-mêmes des dirigeants​, ​à moins qu’ils ne soient considérés
comme des dirigeants de fait​. Ils peuvent être déclarés civilement responsables des délits
commis par les membres du directoire si en en ayant eu connaissance, ils ne les ont pas
révélés à l’AG.

Leur resp pénale peut aussi être engagée ⇒ sont applicables les peines prévues pour les
pdt, DG et admin des SA ⇒ art L242-1 à -24, d’après l’art L242-30.

C/ Les raisons du choix : pk choisir une forme de gouvernance plutôt qu’une autre
Les ​actionnaires ont toute liberté pour choisir l’une ou l'autre des solutions de gouvernance
qui leur sont offertes : système moniste et dualiste​. Ces deux formes sont chacune d’OP :
quand on choisit l’une des formes, on se conforme à la structure de cette forme.

1) Les avantages de la forme dualiste

L’intérêt de la formule dualiste = ​séparer les fonctions de direction et de contrôle ​⇒ la


formule dualiste permet de dessiner entre la direction de la société assurée par le directoire
et le contrôle de cette direction alors qu’en principe, la fonction du CA ne se limite pas au
contrôle de la direction mais s’étend à la participation aux décisions de gestion.

Le CA n’est pas cantonné à un rôle de surveillance, a aussi un rôle de direction ce qui fait
qu’il peut se créer une tension entre ces 2 fonctions.

Dans le système dualiste, les choses sont claires : ​le directoire assume la direction de la
société alors que le conseil de surveillance nomme les membres du directoire et contrôle
leur gestion ​sans pouvoir s’immiscer dans la conduite des affaires sociales​.

Néanmoins, cette dissociation avait été en quelque sorte envisagée par la loi NRE qui avait
assoupli le fonctionnement de la SA classique.

La loi avait procédé à une répartition + conforme à la pratique entre les attributions DG et
CA: le CA devant veiller à la bonne marche de la société et fixer les orientations stratégiques
des act de la société. D’autre part, la loi NRE avait aussi innové en dissociant fonctions pdt
du CA DG, en permettant que ces fonctions soient exercées par une même personne
physique.

A l’époque où le pdt du CA était aussi le DG (avant la loi NRE) ⇒ la direction de la société


était vraiment entre les mains du CA et de son pdt. A partir du moment où la loi NRE a
permis de limiter les attributions du CA et de confier la direction de la société au DG et aux
DG délégués et faire en sorte que la fonction de pdt soit dissociée de la fonction de DG : il
est permis au sein de la gouvernance moniste une certaine séparation des fonctions de
direction et de surveillance​. Mais malgré cette évolution de la gouvernance moniste, la
gouvernance dualiste n’en demeure pas - plus structurée, avec des organes ayant des
fonctions mieux attribuées.

Aussi, les membres du directoire jouissent d'une plus grande sécurité de fonction que les
admin et le pdt du CA. En effet, la révocation des membres du directoire ne peut se faire
qu’avec un juste motif autrement, elle donne lieu à des DI. Les membres du directoire
peuvent cumuler leurs fonctions de membres du directoire avec un contrat de W ⇒ ce
contrat de W leur demeure acquis même s’ils cessent d’appartenir au directoire. Alors que
dans le système classique, le pdt et les admin sont révocables à tout moment et sans motif :
révocation ad nutum. Pdt par le CA et les admin par l’AGO des actionnaires.

Les admin et le pdt n’ont droit à une indemnisation que si leur destitution s’est accompagnée
de circonstances vexatoires et injurieuses. Les possibilités de cumuler les fonctions d’admin
avec celles de salariés sont très limitées. ​Les fonctions de membres du directoire offrent
donc davantage de sécurité que les fonctions d’admin.
Les statuts de la société peuvent imposer aux admin et au pdt du CA de détenir des actions
de la société. Alors que les membres du directoire peuvent être choisis en dehors des
actionnaires : permet donc de faire intervenir comme membre du directoire au sein du
directoire, des personnes n'étant pas membres de la société ce qui peut-être une bonne
chose du point de vue de la direction de la société.

Dans la SA à gouvernance dualiste, alors même que les membres du directoire ont une
position prééminente du point de vue de la direction ⇒ contrôle véritable exercé sur eux par
le biais du CS qui lui-même représente l’AG, les actionnaires.

Ce sont les membres du conseil de surveillance qui désignent les membres du directoire
alors que dans la SA moniste, ce sont les admin qui désignent le DG et les DG délégués. ​La
surveillance de l’organe de direction de la société ne se fait donc pas de la même manière et
on peut penser que la surveillance de la direction d’une société dualiste est + efficace.

Dans les rapports avec les actionnaires, les pouvoirs du directoire sont + restreints que ceux
du DG car certaines opérations ne peuvent être conclues qu’avec l'autorisation du CS :
cession d'immeuble et constitution de sûretés par ex ⇒ ​les pouvoirs du directoire dans la
gouvernance dualiste sont + restreints que ceux du DG dans la gouvernance moniste car
certaines opérations graves ne peuvent être conclues qu’avec l'autorisation du Conseil de
surveillance.

Autre intérêt de la forme dualiste : la resp des membres du CS est moins étendue que celles
des admin : les admin sont responsables des actes de gestion alors que les membres du CS
ne sont pas responsables des actes de gestion, sont responsables de la surveillance de la
gestion du directoire.

CCL :
● organes avec mission mieux définies
● surveillance accrue de la direction de la société
● des membres du directoire qui ont une sécurité plus grande dans l'exercice de leurs
fonctions

2) Les inconvénients de la forme dualiste

En pratique, le rôle du CS peut s’avérer illusoire ⇒ ce CS peut être passif ou se trouver


entre les mains d'intérêts extérieurs à la société, par ex de banque auquel cas il risque de se
comporter et opérer une surveillance qui ne serait pas tout à fait conforme à l’intérêt de la
société. ​Au contraire, il est possible que le CS exerce une surveillance trop vigoureuse sur le
directoire et que les membres du directoire soient en réalité manipulés par le CS.

Le directoire risque tj de dégénérer en CA. En outre, la pratique a révélé que la répartition


des pouvoirs entre les différents organes de la société n’était pas tj satisfaisante. C’est le CS
qui nomme les membres du directoire et le pdt de ce directoire = peut créer un pb de
cohésion au sein du directoire dans lequel les personnes sont nommées par le CS à titre
individuel sans cohésion de l’équipe des membres du directoire. Direction de la société
morcelée. Si directoire faible alors le CS va prendre le dessus, instabilité entre ces 2
organes.

Le CS nomme les membres du directoire mais ne peut pas les révoquer ⇒ ce qui fait que
peut affaiblir les pouvoirs du CS car ne peut pas menacer les membres du directoire de
révocation.

Depuis l'entrée en vigueur de la loi de 1966 qui a permis cette gouvernance duale, la
nouvelle formule de gestion de la SA n’a pas abouti aux résultats escomptés : l’étude de
statistiques révèle que le nb de sociétés adoptant la forme dualiste est en baisse et un
certain nb de sociétés ayant adopté la forme dualiste reviennent au système classique avec
CA​.

II- Les actionnaires de la SA

Les actionnaires de la SA sont créanciers de cette société car ont apporté leur apport et en
échange de cet apport, sont reconnus comme C de la société ​⇒ leur action représente
cette créance = titre de créance.

Pour étudier la position des actionnaires par rapport à la société, nécessité d'envisager 2
grands aspects :
● les quelques obligs que les actionnaires ont à l’égard de la société
● les droits que les actionnaires ont à l’égard de la société

A/ Les obligs des actionnaires de la SA

En réalité, l’oblig principale des actionnaires d’une SA est la libération des apports​.
Libération qui doit être intégrale. A partir du moment où cette libération intégrale a été faite,
l’associé n’est plus D à l’égard de la société. Tant qu’il n’a pas libéré l’apport intégralement,
l’actionnaire demeure D de la part d’apport qu’il n’a pas encore libéré, il continue à devoir la
part d’apport qu’il n’a pas libéré : notamment le cas quand l'apport n’a pas été libéré à
hauteur de la moitié au moins : la loi accorde un délai de 5 ans à compter de
l'immatriculation de la société, pour verser le solde.

Lorsque l'apport n'a été libéré qu’à hauteur de la moitié au moins : la loi accorde un délai de
5 ans : ​art L225-3 al 2. Dans les limites de ce délai, la société est C des actionnaires qui
n'ont pas totalement libéré leurs apports et peut à tout moment appeler tout ou partie du
solde non versé.

Cette dette dont l’actionnaire est D à l’égard de la société tant que l’apport n'a pas été libéré
intégralement, est attachée au titre et se transmet avec lui de sorte que le porteur du titre au
moment de l’appel devra s’exécuter alors même que le porteur du titre au moment de l’appel
n’est pas forcément le souscripteur : le titre peut avoir été transmis.

En cas de défaillance de sa part, le souscripteur engage sa resp solidaire avec les porteurs
successifs : art L228-28.
L’actionnaire a également une mission de surveillance à l’égard de la société ​⇒ il existe
une forme de mission de surveillance de l’actionnaire à l’égard de la société. Cette mission
de surveillance s’exprime notamment par le biais de l’​expertise de gestion figurant à l’​art
L225-231 ⇒ expertise par laquelle un actionnaire ou un groupe d’actionnaires représentant
au moins 5% du capital social, peuvent poser par écrit au pdt du CA ou au directoire, des Q
sur une ou plusieurs opérations de gestion de la société.

Autre éventuelle oblig des actionnaires à l’égard de la société : ​contribution aux pertes​.
L’actionnaire doit contribuer aux pertes sociales mais il n’est tenu qu’à concurrence de son
apport car la SA est une société à risque limité = l’actionnaire libère son apport et si jamais
la société avait des difficultés et qu’il fallait mobiliser le capital, alors l’actionnaire perdrait au
max la totalité de son apport mais pas + ⇒ ne serait pas tenu sur son patrimoine personnel :
art L225-1 al 1​ ​= l’actionnaire de la SA n’est pas obligé aux dettes sociales.

Exception à cette règle ​: double exception dans laquelle l’actionnaire peut être tenu au
passif social sur son patrimoine personnel :
● hypothèse dans laquelle l’actionnaire de la SA s’est porté caution des engagements
souscrits par la société.
● Autre hypothèse dans laquelle l’actionnaire peut être tenu du passif social sur son
patrimoine personnel = hypothèse dans laquelle il est considéré comme un dirigeant
de droit ou de fait (plutôt de fait) ayant commis une faute de gestion ayant contribuée
à l’insuffisance d’actif dans le cadre d’une procédure de liquidation judiciaire de la
société conformément à l’art L651-2 al 1.

Cette hypothèse est une hypothèse exceptionnelle car l'hypothèse dans laquelle un
actionnaire est considéré comme un dirigeant de fait de la société et ayant commis une
faute de gestion ayant contribué à une insuffisance d’actif = pas fréquent.

B/ Les droits des actionnaires de la SA

On classe ces droits selon 3 catégories :


● les droits politiques
● les droits pécuniaires
● les droits patrimoniaux

1) Les droits politiques

Ces droits pol sont de 2 sortes :

L’actionnaire a un droit à l’information​ :

Cette info peut être ​spontanée : tout actionnaire a le droit, à toute époque, d'​obtenir
communication des principaux docs sociaux concernant les 3 derniers exos comptables : ​art
L225-117​. L’actionnaire peut ainsi obtenir les bilans, comptes de résultat, rapports de
gestion et procès verbaux des assemblées.
L’actionnaire peut aussi obtenir dans certaines hypothèses, la ​DPE: déclaration de
performance extra financière : ​art L225-102-1​. Cette DPE est une innovation d’une
directive européenne transposée par une ordonnance de 2017 pour inciter les entreprises à
communiquer des infos sociales, environnementales et de gouvernance en dehors de la
comm normale des entreprises concernant les données comptables et financières
concernant cette entreprise. L’actionnaire peut aussi se faire communiquer le ​rapport sur le
gvt d’entreprise​ : ​art L225-37 al 6.
L’actionnaire peut exercer ce droit à se faire communiquer ces docs par lui-même ou par
l’intervention d’un mandataire.

Droit à l’info avant l’assemblée : ​avant toute assemblée, le CA ou le directoire doit


adresser ou mettre à la dispo des actionnaires les docs nécessaires pour leur permettre de
se prononcer en connaissance de cause et de porter une appréciation éclairée sur la gestion
de la société : ​art L225-108 al 1. A compter de la convocation de l’assemblée et jusqu’au
5ème jour inclu avant celle-ci, tout actionnaire peut demander à la société de lui envoyer à
l’adresse indiquée, des docs et renseignements ⇒ cf art R225-81 et s. De +, à compter du
jour de la convocation et au moins pendant les 15 jours précédant la réunion de
l’assemblée, l’actionnaire peut prendre connaissance d’autres docs au siège de la société :
notamment des inventaires, comptes annuels, liste de dirigeants, rapport des organes de
direction, textes et exposé des motifs des résolutions proposées ainsi que les rémunérations
des dirigeants ⇒ art L225-115 à L225-117.

Tout actionnaire a surtout le droit de poser des Q écrites auxquelles il devra être répondu
lors de la tenue de l’assemblée​ : ​art L225-108 al 3​.

Si les actions de la société sont admises à la négociation sur un marché réglementé, les
actionnaires doivent en outre être informés de ​tout fait de nature à avoir une incidence sur
les cours de la bourse et les sociétés cotées sont tenues de disposer d’un site internet afin
de satisfaire à leur obligs d’info de leurs actionnaires​ : art R22-10 -1.

Tout au long de l’année mais seulement 2 fois par exercice, tout actionnaire détenant au
moins 5% du capital social, seul ou avec d'autres, ou une assoc d'actionnaires peuvent
interroger par écrit les dirigeants sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'entreprise : ​art L225-232​. Les dirigeants doivent y répondre dans un délai d’un mois. La
réponse doit être communiquée au commissaire aux comptes.

Demande d’expertise de gestion : L225-231​. La condition de détention d’une fraction du


capital social doit être appréciée à la date de l'introduction de la demande en justice et ne
peut être remise en cause par circonstances postérieures : ​ch comm 06/12/2005​. La
demande d’expertise de gestion commence par une Q écrite adressée au dirigeant sur
une ou plusieurs opérations de gestion de la société. Il faut bien que la Q porte sur 1 ou
plusieurs opé de gestion identifiée. La demande d’expertise de gestion ne peut être
accueillie dès lors que dans les courriers préalables à cette demande de l’actionnaire n’a fait
que s'interroger de façon générale sur la pol de gestion de la société sans demander de
façon précise des explications sur des actes de gestion clairement identifiées ​ch comm
14/02/2006 n°05-11822.

On voit aussi que sont comprises dans le champ de la demande et donc de l’expertise de
gestion, les sociétés contrôlées par celles dans laquelle se trouve l’actionnaire à l’origine de
la demande.
En l’absence de réponse dans un délai d’un mois ou en cas de réponse jugée
insatisfaisante, les demandeurs pourront saisir le juge afin qu’il nomme un expert de gestion
chargé de leur faire un rapport sur les opé de gestion litigieuse : al 2.

Les opérations relevant de la cpc de l’assemblée des actionnaires ne peuvent être


assimilées à des actes de gestion au sens de cette dispo : cf ​ch comm 25/09/2012
n°11-18.312 à propos d’une augmentation de capital. En revanche, les opérations
constitutives de conventions réglementées par appli des art L225-38 et L225-86 peuvent
donner lieu à une expertise de gestion même si elles ont été soumises au contrôle des
actionnaires au cours d’une AG ⇒ cf ​ch comm 05/05/2009 n°08-15.313 concernant une
SARL.

Domaine de l’expertise de gestion = opé de gestion mais pas les opé relevant de la cpc de
l’AG qui font l’objet d’une décision de l’AG​. Exception à cela concernant les opé constitutives
de conventions réglementées qui, bien qu’elles fassent l’objet d’une approbation par l’AG,
peuvent faire l'objet d'une expertise de gestion cad sont des opé de gestions= de la société
quand bien même elles seraient approuvées par l’AG.

Les dirigeants s’exposent à des sanctions pénales si entravent le W de l’expert de gestion


nommé sur décision de justice : art L820-4 2. Par ailleurs, les actionnaires peuvent, en cas
de violation des dispos relatives à leur droit à l'info ⇒ en cas de violation des art L225-115 à
L225-118, demander en justice soit d'enjoindre sous astreinte au dirigeant de communiquer
ces infos, soit de désigner un mandataire chargé de procéder à cette communication cf art
L238-1.
Assemblée peut être annulée : art L225-121.

L’actionnaire a un droit de vote​ ​:

Le droit de vote des associés s'exerce essentiellement ​au sein des AG​. La loi distingue 2
types d’assemblées les AGO et les AGE​. Les AGO sont toutes les assemblées réunies au
cours de la vie sociale pour un but autre que la modification des statuts car cette dernière
relève des AGE. Il existe aussi l’​AG constitutive qui vérifie et approuve les apports en
nature​, en cas d’augmentation du capital. Retenir AGO et AGE.

Le principe est que tout actionnaire, quel que soit le nb d’actions qu’il détient, a le droit de
voter et de participer aux décisions collectives​. Nécessité de distinguer entre les actions
dites nominatives et les actions/titres au porteur. Sont ​nominatives les actions pour
lesquelles le nom de l’actionnaire est connu de la société. ​Sont dites ​au porteur​, les ​actions
pour lesquelles le nom de l’actionnaire n’est pas directement connu de la société même s’il
est mentionné dans le compte titre détenu par l’intermédiaire habilité pour tenir ce compte
par la société.

L’action au porteur est le système classique de détention des titres en France. Il était
possible d’avoir pour une société, des titres au porteur identifiables, au quel cas la société a
la possibilité d’identifier l’actionnaire. Ex : titre détenu par une banque privée pour le compte
d’un actionnaire.
Règles communes aux 2 assemblées​ :

Auteur de la convocation ​: l’AG ne peut pas s'auto convoquer, elle doit être convoquée par le
CA ou le directoire​ selon le type de gouvernance ⇒​ art L225-103​.

Formes de la convocation : info aussi complète que possible doit être fournie à l’actionnaire
pour lui permettre de se déterminer en toute indépendance ⇒ cf art L225-103-1.
Convocation mentionne l’ordre du jour ⇒ très important car ne pourra pas être changé par la
suite normalement. C’est l’auteur de la convocation qui fixe l’ordre du jour : ​art L225-105​.
Toutefois, al 2 ⇒ 1 ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5% du capital ou assoc
d’actionnaires ont la faculté d’obtenir l’inscription à l’ordre du jour de points et projets de
résolution.

Normalement, l’assemblée ne peut pas délibérer sur une Q qui n’est pas inscrite à l’ordre du
jour ⇒ exceptions à cela : l’assemblée peut en toute circonstance, révoquer 1 ou plusieurs
admin ou membres du CS et procéder à leur remplacement = ​incident de séance​, art
L225-105 al 3. Toute assemblée irrégulièrement convoquée peut être annulée sauf si tous
les actionnaires étaient présents ou représentés : art L225-104.

Déroulement des assemblées : Pour accéder à l’assemblée, ​l’actionnaire doit justifier de sa


qualité d’actionnaire : ​art R225-85​. L’assemblée commence par la ​signature par les
actionnaires de la feuille de présence sur laquelle les actionnaires mentionnent le nb de
droits de vote qu’ils possèdent et le nb de droits de vote qu’ils représentent s’ils sont
porteurs de pouvoirs : art R225-85.

Les actionnaires doivent signer cette feuille de présence car ​ce doc sera nécessaire lors de
la vérification du quorum et de la majorité. ​Quorum = proportion de votants par rapport au nb
total de droits de vote. Pour savoir si le quorum est atteint, savoir cb d’actionnaires
représentent cb de votes.

Mise en place du ​bureau présidé par le pdt du CA ou du CS avec l’aide de 2 scrutateurs et


d’un secrétaire. Le bureau est doté d’un pouvoir de police de l’assemblée notamment
concernant la validation des droits de vote. Son rôle est de diriger les débats et de vérifier si
le quorum nécessaire à la bonne tenue de l’assemblée est atteint. ​Quorum = fraction min du
capital détenu par les actionnaires présents ou représentés à l’assemblée pour que celle-ci
puisse valablement se tenir.

L’actionnaire peut se faire représenter par un mandataire, qu’il s’agisse d’un autre associé,
de son conjoint ou partenaire si pacsé : ​art L225-106 al 1​. Dans les sociétés cotées, les
actionnaires peuvent se faire représenter par toute personne de leur choix : art L22-10-39.

L’actionnaire peut également adresser un ​pouvoir en blanc au quel cas il est considéré
comme ayant voté favorablement aux résolutions proposées​ : art L225-106 in fine.

Pour émettre tout autre vote, l’actionnaire doit faire le choix d’un mandataire qui doit voter
dans le sens indiqué par le mandant ⇒ l’actionnaire qui envoie un pouvoir en blanc est
réputé voter conformément aux demandes du CA et CS.
A la différence de la SARL, il n’est pas possible de prendre des décisions par voie de
consultation écrite. Dans les SA non cotées, les statuts peuvent prévoir que les AG se
tiendront exclusivement en distanciel : art L225-103-1.

Ces règles ont fait l’objet d’adaptations en raison des mesures de restrictions mises en place
à cause du covid.
Art L225-103-3 : un groupe d’actionnaires peut s’opposer à la tenue de l’AGE par voie de
visioconférence.

Quand formalités sont satisfaites, alors le débat peut commencer :

Après la lecture des rapports et la prise de parole par le pdt, chaque résolution présentée
est soumise à un vote des associés. Les votes nuls, blancs et les abstentions sont assimilés
à un vote contre.

Une fois le vote effectué, les membres du bureau dressent et signent le procès-verbal de
l’assemblée qui sert de preuve à la validité des débats.

Modalités de vote : principe est que ​chaque actionnaire dispose d’un nb de voies égal à son
nb d’actions​. ​Dérogation 1 : ​L225-10 concernant les votes sur l’apport en nature, lorsque
l'assemblée délibère sur l'approbation d’un apport en nature, les actions de l’apporteur ne
sont pas prises en compte pour le calcul de la majorité.

Selon l’​art L225-123​, il faut tenir compte des actions à droit de vote double. Ces actions sont
des actions nominatives qui ont été libérées et qui sont détenues par la même personne
depuis au moins 2 ans.

La règle est même de principe dans les sociétés cotées, sauf si l’AG des actionnaires s’y
oppose à une majorité des ⅔ ⇒ art L22-10-46. Vote double afin de favoriser l’actionnariat
nominatif stable, idée que c’est mieux si les sociétés connaissent leurs actionnaires.

Nécessité de tenir compte des actions à droit de vote limité.


Action de préférence, actions particulières qui ouvrent des droits pécuniaires de manière
temporaire ou permanente, peuvent par ex ouvrir des droits aux dividendes ⇒ ​art L228-11​.

Pratique importante à mentionner : celle des ​conventions de vote ⇒ ont pour finalité de
régler à l’avance le sens du vote des associés qui seront amenés à voter en assemblée =
pacte d’actionnaire = contrat entre les actionnaires qui s’engagent à voter dans un sens ou
dans l’autre. ​Ces conventions sont valables pour autant qu’elles ne sont pas contraires à
l’intérêt social et si elles n’entraînent pas renonciation pure et simple au droit de vote des
actionnaires.

Ces pactes ne sont opposables à la société que si elle-même les a signés. Du point de vue
des nullités des assemblées (de toutes les délibérations de l’assemblée), le code de
commerce distingue 2 régimes de nullités ⇒ 1 pour l’AGE et 1 pour l’AGO.

Certaines causes de nullité sont communes aux deux formes d’AG ⇒ la JP admet
notamment la possibilité d’annuler une assemblée en cas d'abus de majorité ou de fraude
mais très rare. Le droit d’agir contre une délibération s’éteint avec la réparation du vice.
Ainsi, les organes compétents peuvent réparer le vice en convoquant à nouveau les
actionnaires pour la tenue de débats réguliers et un nouveau vote.

Certaines mesures sont prévues pour la protection des actionnaires : la loi offre des moyens
de protection au profit de certains actionnaires notamment en cas de conflit entre
actionnaires majoritaires et minoritaires : tout associé peut agir en justice afin de faire
convoquer l’assemblée en cas d’urgence. En l’absence d’urgence, le même droit est ouvert
aux actionnaires détenant au - 5% du capital social ​: ​art L224-103​.

Art L225-105.

Les règles propres à chaque assemblée​ :

AGO : réunie ​au moins 1 fois par an dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice
comptable ⇒ 1 décision de justice peut prolonger ce délai : art L225-100 al 1. L’AGO a une
cpc résiduelle par rapport à l’AGE. L’AGO prend les décisions qui ne relèvent pas de l’AGE :
art L225-98 al 1​.

Par ex, l’approbation des comptes, la nomination des commissaires aux comptes, la
désignation ou la révocation, la décision de distribution ou mise en réserve des bénéfices,
décision d’émettre des obligs, l’agrément des cessionnaires, ratification ou non des
conventions conclues entre la société et l’un de ses dirigeants, agréments des
cessionnaires, ratification ou non des conventions conclues entre la société et l’un de ses
dirigeants, la fixation de la rémunération des administrateurs.

Conditions d’exercice du vote dans l’AGO : sur première convocation, l’AGO ne délibère
valablement que si les actionnaires présents ou représentés, possèdent au moins ⅕ des
actions ayant le droit de vote ​: ​L225-98 al 2 ⇒ les statuts peuvent prévoir un quorum plus
élevé. Sur deuxième convocation, aucun quorum n’est requis.

Dans les sociétés dont les actions ne sont pas admises aux négoc sur un marché
réglementé, les statuts peuvent prévoir un quorum plus élevé. Art L22-10-32 ⇒ sociétés
cotées.

AGO : les décisions sont prises à ​la majorité simple cad 50% des actions + 1 action (et non
51% des voix) ⇒ dont disposent les actionnaires présents ou représentés : art L225-98 al 3.

Covid // AG ⇒ ordonnance qui a été prorogée, puis nouvelle ordonnance du 2 décembre


2020 ⇒ qui a été accompagnée d’un décret d’application du 18 décembre 2020 ⇒ la
nouvelle date = 1 avril 2021. A nouveau, le délai peut être prorogé jusqu’au plus tard le 31
juillet 2021.

Possibilité de faire des assemblées à huis clos ⇒ lorsque l’assemblée a lieu à huis clos, il
est possible d’avoir recours aux autres modes de vote à distance, notamment vote
électronique ou vote par correspondance ainsi, quand bien même les statuts ne l’aurait pas
prévu, et même la consultation écrite (alors que normalement pas possible dans les SA :
nouveauté de l’ordonnance de décembre 2020). Idée : permettre la participation des
actionnaires à distance et de faire en sorte que les actionnaires puissent tout de même
participer au vote.

Concernant les sociétés cotées ⇒ lorsque l’AG est organisée à huis clos, elle doit être
retransmise en direct à moins que des raisons techniques rendent impossibles ou perturbent
gravement cette transmission et dans le pire des cas l'assemblée doit être transmise en
différé. L'ordonnance renforce le régime des Q écrites et prévoit à minima la possibilité pour
les actionnaires de voter à distance : vote électronique ou par correspondance. Mais pour
les sociétés cotées, la consultation écrite reste impossible.

AGE : relèvent de l’AGE les décisions impliquant une ​modification des statuts ⇒ ​art L225-96
al 1​. Idée : ​les statuts ne peuvent être modifiés que par une AGE ⇒ les engagements des
actionnaires ne peuvent être augmentés ⇒ pour faire cela, nécessité de l’unanimité. ​1
exceptions à cela : le déplacement du siège social sur le territoire fr peut être décidé par les
organes de direction et sous réserve de ratification lors de la prochaine AGO.

Art L225-97 ​⇒ ce dont il est Q ici : loi applicable à la société déterminée par la localisation
du siège statutaire sur le territoire d’un Etat ⇒ l’AGE peut déplacer le siège social sur le
territoire d'un autre Etat à condition que le pays d’accueil ait conclu une convention spéciale.
En réalité, il n'existe quasiment aucune convention spéciale visée par ce texte de sorte que
si les actionnaires veulent déplacer le siège statutaire sur le territoire d’un autre Etat, alors
les actionnaires, normalement, devraient se décider à l’unanimité. Un tel changement de la
loi applicable ne peut être qu’exceptionnel.

Relève de la cpc de l’AGE le changement d'objet social de la société (modif des statuts),
l'augmentation du capital (aussi modif de statuts), transformation de la société en une autre
forme sociale, la cpc de l’AGE est aussi acquise en matière de fusion et de scission ⇒ ​art
L236-2 de même que pour la nomination de nouveaux dirigeants à l’occasion de ses
opérations ⇒ ​art L225-18 et L226-75​.

L’accès à l’AGE est ouvert sans restriction à tous les actionnaires quel que soit le nb
d’actions détenu. Mais, en général, ​l’AG, qu'elle soit E ou O n’est ouverte qu’aux
actionnaires​ ⇒ n’est pas un lieu public mais est ouverte aux actionnaires.

Les décisions prises par l’AGE ne sont opposables aux tiers qu’après exécution de
formalités de publicité qui sont identiques à la publicité exigée au moment de la constitution,
auquelle il faut ajouter l’enregistrement d’un procès verbal d’assemblée, l’insertion dans un
journal d'annonce légal et un dépôt au greffe.

Conditions d’exercice du vote au sein de l’AGE : le quorum est du quart des actions
ayant droit de vote et du cinquième sur seconde convocation ​⇒ art L225-96 al 2​. Les statuts
ne peuvent prévoir de quorum + élevé que dans les sociétés non cotées ⇒ dans les
sociétés cotées ⇒ art L2210-31​. ​Sociétés non cotées = possible de prévoir des quorum +
élevé mais pas possible pour les sociétés non cotées.

Art L225-96 al 3 ⇒ majorité des ⅔ des voies des actionnaires présents ou représentants,
exclusion de certains votes, cf art.
L’unanimité est requise lorsque la décision a pour effet une augmentation des engagements
des associés, alourdissement des engagements des associés.

Les nullités ​: ​art L235-1 ⇒ texte compliqué ⇒ art qui concerne les nullités des délibérations
des AGE et AGO. Mais 2 régimes de nullité différents. ​Distinguer selon que l’acte est
modificatif des statuts alors nullité de l’acte seulement en cas de dispo expresse, ou alors,
l'acte n’est pas modificatif de statut et dans ce cas, la nullité ne peut résulter que de la
violation d’une dispos impérative du livre 2 sur les sociétés commerciales​.

Csq de ces 2 régimes distincts : cela peut être + facile d'obtenir la nullité d’un acte non
modificatif des statuts que d’un acte modificatif des statuts ⇒ ​car la nullité de l’acte
modificatif des statuts n'est encourue que s’il est expressément prévu par la dispo en cause,
qu’elle est sanctionnée à peine de nullité. ​Alors que pour les actes non modificatifs de
statuts, il suffit pour que la nullité soit encourue, que l’acte contrevient à l'une dispo
impérative du présent livre ⇒ or, on peut constater qu’il peut tout à fait arriver qu’il y ait des
dispos impératives, tout en étant pas expressément sanctionnées par une nullité ⇒ ​donc
possible que l’on puisse obtenir + souvent la nullité d’un acte non modification des statuts
qu’un acte modificatif de statuts car la condition d'obtenir la nullité n’est pas la même.

La nullité d'un acte modifiant les statuts (nullité des délibérations de l’AGE), ne peut résulter
que d’une dispo expresse du livre 2 du code de commerce ou des lois qui régissent la nullité
des contrats. Dans cette catégorie des actes modifiant les statuts, nécessité de distinguer 2
sous régimes :
● les nullités obligatoires
● les nullités facultatives

La plupart des nullités des actes modificatifs des statuts, font l’objet de nullités obligatoires
⇒ le juge n’a pas le choix, si l'acte contrevient à la dispo, la juridiction n’a d’autre choix que
d’en constater la nullité = les ​nullités obligatoires. Font l’objet de telles nullités obligatoires
les ​actes pris en violation des règles de cpc des organes, en violation des règles de quorum,
et les actes pris en violation des règles de majorité. De même, font l'objet d'une nullité
obligatoire, les actes pris en violation des règles organisant l’ordre du jour de l’AG ⇒ règles
qui figurent aux ​art L225-105 et L225-121​.

Par ex, cf art L225-121 ⇒ nullité obligatoire.

Nullités facultatives ​: le juge a une faculté d'appréciation en opportunité ⇒ art L225-121 ⇒


violation des règles d’info des actionnaires : ​art L225-115, art L225-114 al 3, art L225-104,
art L225-116​.

La nullité d'actes ou délibération autres que ceux qui modifient les statuts ne peut résulter
que de la violation d’une dispo impérative du livre 2 du code de commerce ⇒ art L235-1 al
2, notamment la nomination d’un admin, l'approbation de comptes et, en dehors de l’AG, les
délibérations du CA.

Pour pouvoir annuler une telle délibération d’AGO ⇒ il suffit d’identifier une violation d’une
dispo impérative, plus besoin d’avoir une nullité expresse.
Art L235-2-1.
Nullité facultative : toute personne intéressée peut l’invoquer.

Art L235-1 ​⇒ 2 hypothèses sont envisagées :


● al 1 : nullité d’une société ou d’un acte modifiant les statuts ⇒ ne peut résulter que
d'une dispo expresse du présent livre ou des lois régissant la nullité des contrats.
Pour les actes modificatifs des statuts, la nullité n’est encourue que lorsqu'elle est
envisagée expressément.
● al 2 : nullité d’actes ou délibérations autres que ceux prévus à l‘al précédent, donc
nullité des ​actes non modificatifs des statuts. Il suffit qu’il y ait une dispo impérative, à
laquelle on ne peut pas déroger par contrat.

Donc 2 régimes ⇒ pour chacun des régimes (acte modificatif ou non de statuts), nullités
obligatoires et nullités facultatives.

2) Les droits pécuniaires de l’actionnaire

2 catégories de droits pécuniaires de l’actionnaire :


● les droits aux dividendes
● les droits aux bonis de liquidation

Le droit aux dividendes : les dividendes = sommes à distribuer. Condition 1 afin qu’un
actionnaire puisse avoir un droit effectif au paiement de dividendes contre la société = la
société doit avoir réalisé un bénéfice.

Bénéfice constitué par le bénéfice de l’exercice qui vient de se clore diminué d’éventuelles
pertes antérieures ainsi que des sommes apportées en réserve en appli de la loi ou des
statuts et augmenté du report bénéficiaire cad du report des bénéfices d’une année sur
l’autre = ​art L232-11​.

L’absence de bénéfices réalisés au cours d’un exercice n’interdit pas de prélever des
sommes sur les réserves libres pour les distribuer entre les actionnaires = art L232-11 al 2.
En revanche, à défaut de pouvoir puiser dans les bénéfices ou dans les réserves libres, la
société ne peut distribuer de bénéfices sous forme de dividendes à ses actionnaires sous
peine de voir ses dirigeants se rendre coupables de distribution de dividendes fictifs ⇒ ce
qui constitue une infraction pénale par appli de l’art L242-6 al 1 et ce qui ouvre une action en
répétition de l’indu contre les actionnaires.

Condition 1 ​: ​qu’il existe des bénéfices à distribuer


Condition 2 ​: que soit prise la décision de distribuer ces bénéfices ⇒ cette décision est
prise par la majorité de l’assemblée annuelle de mettre en distribution le bénéfice réalisé au
cours des ..​ Art L225-100​.

La décision de cette assemblée est souveraine. Elle peut, même s'il existe un bénéfice
distribuable, décider de mettre ces sommes en réserve. ​Lorsqu’il existe un bénéfice
distribuable et que la décision est prise de le distribuer, l'actionnaire pourra exiger le
paiement de ces sommes. Selon les cas, le paiement pourra intervenir en numéraire, en
nature, en actions, ou en autre bien à condition que les statuts le prévoient ⇒ ​art L232-18​.
Le partage des bénéfices est en principe soumis à la règle d’égalité entre les actionnaires​.
La part de chaque associé dans le bénéfice se détermine à proportion de sa part dans le
capital social ⇒ ​art 1844-1 CC​.

Mais, les statuts peuvent prévoir que certaines actions ou certains actionnaires percevront
une part de dividendes non proportionnelles à leur participation au capital social ⇒ ces
avantages prendront la forme d’​actions de préférence ⇒ art L228-11 : ​actions qui octroient
des droits supplémentaires lors de la distribution de dividendes​.

Toutefois, ​les statuts ne peuvent prévoir de clauses léonines ​⇒ les stipulations attribuant à
un associé la totalité du profit procuré par la société ou celles qui excluent totalement un
associé du profit sont réputées non écrites ⇒ art 1844-1 CC.

Le droit aux bonis de liquidation ​: comme dans toute société, les actionnaires de SA ont
droit au​ remboursement de leur apport en cours de vie sociale​.
● Dans l'hypothèse particulière de l’amortissement, conformément à l’​art L225-198​,
correspondant au remboursement de tout ou partie de la valeur nominale des
actions, aux associés d’une société avant la liquidation de cette société.
● Hypothèse aussi de la liquidation de la société (hypothèse la + répandue). En effet, à
la dissolution de la société, les actionnaires peuvent obtenir le remboursement de
leur apport et leur part du boni de liquidation après paiement du passif externe, cad
du passif de la société à l’égard de C extérieurs (par opposition aux C intérieurs de la
société : associés) et après réalisation de l’actif = une fois qu’ont été vendus les
biens de la société ⇒ art L237-29.

3) Les droits patrimoniaux

Différence entre pécuniaire // patrimonial : pécuniaire = retour sur investissement de


l’actionnaire = les sommes qui lui sont versées en raison de sa détention d’actions alors que
les ​droits patrimoniaux = ce que l'actionnaire a le droit de faire avec son action. L’action est
constitutive d’un bien, et l’actionnaire peut faire un certain nombre de choses avec ce bien.

La SA est une société de capitaux, est une société par actions et donc l’intuitu personae
dans ces sociétés est très faible, inexistante. Csq : les actions d’une SA sont ​négociables
par appli de l’​art L228-10 = les actions peuvent être ​achetées ou vendues librement. ​Les
actions sont librement cessibles et ​aucune autorisation de la société ne peut être exigée ⇒
la société ne peut pas exiger de donner son autorisation lorsque l’actionnaire veut se
séparer de ses actions et les vendre à quelqu’un. Aucune clause statutaire ne peut
supprimer cette liberté sans être frappée de nullité.

Pratiquement, la cession d’une action implique seulement une inscription en compte​. En


effet, les actions sont dématérialisées. Il suffit, dans le compte de titres, de modifier le nom
de la personne qui les détient.
En réalité, certaines clauses limitant la liberté des actionnaires peuvent être admises à des
conditions différentes suivant que la SA est cotée ou non. ​Limitations à cette liberté de
cession des actions dans des conditions différentes selon que la société est cotée ou pas :

Les limites à la cession des actions des sociétés non cotées : sont tolérées les ​clauses
d’agrément ​car ces clauses ​ne font que freiner la circulation des titres sans pouvoir la
rendre impossible. Les clauses d’agrément sont régies par l’​art L228-23 du code de
commerce ⇒ dispo applicable à toutes les sociétés par actions.

Art L228-23 ⇒ une telle clause ​n’est admise que pour les sociétés non cotées, elle est
interdite pour les sociétés cotées ​⇒ cela afin de préserver la fluidité des marchés
financiers. Si société cotée, les actions vont s’échanger sur un marché et pas pratique si la
société peut s’opposer à ces cessions sur le fondement de la cause d’agrément.

La clause d’agrément doit être stipulée dans les statuts ⇒ c’est cette clause qui doit prévoir
les modalités de l’agrément. Art L228-23 ​autorise ces clauses entre actionnaires mais les
prohibe pour les transmissions au profit de membres de la famille du cédant, cad en cas de
succession, et liquidation de communauté de biens entre époux, en cas de cession à un
conjoint, ascendant ou descendant. ​Une telle clause ne sera valablement stipulée qu’à
condition que les actions soient nominatives et que l’actionnaire ne reste pas prisonnier de
ses titres.

Procédure : art L228-24 ⇒ al 1 : demande d’agrément qui ​doit donner des indications sur la
personne du cessionnaire (personne à qui la cession est faite) de manière à ce que la
société puisse se prononcer ⇒ si la société n'agrée pas le cessionnaire proposé, le CA ou
directoire est tenu dans le délai de 3 mois à compter de la notif du refus, de faire acquérir les
actions soit par un actionnaire ou par un tiers soit avec le consentement du cédant par la
société en vue d’une réduction du capital. Al 2 : le cédant peut à tout moment renoncer à la
cession de titres et rester dans la société.

A défaut d’accord entre les parties sur la marche à suivre, les conditions de l’​art 1843-4 CC
s’appliquent au prix des actions, toute clause contraire est réputée non écrite = dispo
impérative.

Aucun recours possible sur la nomination de l’expert.

L’action fait l’objet d'une ​prescription triennale​, la JP accepte que les statuts de la SA
prévoient une clause de préemption ayant pour objet d’obliger l’associé cédant à informer
les autres associés de son intention de vendre et de leur proposer ses titres en priorité.

Les limites à la cession des actions de SA cotées : les clauses d’agrément sont interdites
dans les SA cotées ​⇒ ​art L228-23 al 1​. ​Si les actions d'une société cotée sont convoitées, la
prise de contrôle peut résulter d’une ​offre au public d’achat OPA ou d’une ​offre au public
d’échange OPE ​⇒ une personne fait alors publiquement connaître aux actionnaires d’une
société, sa volonté d’acquérir leurs titres à un prix déterminé qui est souvent supérieur aux
cours de bourse, réglées soit en espèce dans le cadre d'une OPA soit par remise d’action ou
d’oblig dans le cadre d’une OPE.
Cette opération ​permet de prendre le contrôle de la société d’une manière conforme au
règlement général de l’AMF. ​Différentes techniques peuvent être mises en œuvre par une
SA pour se prémunir contre les OPA et les OPE :

● Technique 1 consistant à maîtriser le capital notamment en émettant des ​actions de


préférence qui pourraient ne pas donner droit de vote et qui, si elles sont rachetées
par un tiers, ne lui permettent pas de contrôler la société.

● La société peut aussi avoir recours à l'​actionnariat salarié ce qui rendra + difficile
l'acquisition des titres par un tiers.

● La société pourra aussi avoir recours à la conclusion de pacte entre actionnaires​,


notamment des ​pactes de préemption qui font obligation à l’actionnaire qui est tenu
par le pacte, avant de vendre ses actions à un tiers, de les proposer aux autres
actionnaires.

● Prévoir la ​création d’une holding au-dessus de la SA​, en général sous la forme


d’une société en commandite par actions car société dont il est très difficile de
prendre le contrôle en raison de sa structure. La loi du 29 mars 2014 a donné au
dirigeant de la société cible d’une OPA tout pouvoir pour prendre toute décision dont
la mise en oeuvre est susceptible de faire échouer l’offre sous réserve des pouvoirs
expressément attribués aux AG et dans la limite de l’IS de la société : art L233-32.

III-Le commissaire aux comptes de la SA

Le CAC est un ​organe externe de la société​, sa désignation répond à des règles


particulières dans la SA, de même que sa mission et son éventuelle révocation.

A/ La désignation du CAC

Distinguer ​avant la loi PACT et après la loi PACT. Avant la loi PACT ⇒ la désignation d’au
moins 1 CAC et 1 suppléant était ​obligatoire dans les SA​. Nécessité de 2 commissaires aux
comptes et 2 suppléants si la société établissait des comptes consolidés. Lors de la constit
de la société avec offre au public, la désignation des CAC par l’assemblée constitutive était
obligatoire alors que la constit sans offre au public se satisfaisait d’une nomination par voie
statutaire.

Au cours de la vie sociale, la nomination du CAC se faisait par l’AGO ⇒ art L225-228. Les
CAC sont nommés pour 6 exercices et rééligibles indéfiniment sauf dans les sociétés cotées
où un même CAC ne peut certifier les comptes d’une même société pendant + de 6 exos
consécutifs. Les délibérations des assemblées prises à défaut de désignation régulière ou
sans nomination du CAC sont frappées de nullité.

Avec la loi PACT​, l’oblig de nommer un CAC a été rétrécie, domaine rétrécie. Ne sont tenus
de désigner un CAC que les SA qui franchissent 2 des 3 seuils définis par le décret du 24
mai 2019 :
● le total du bilan est supérieur à 4M d’euros
● le chiffre d’affaire est supérieur à 8M d’euros
● le nb de salariés est supérieur à 50

Le CAC doit être indépendant de la personne ou de l’entité dont il certifie les comptes et doit
éviter de se placer dans une situation qui compromettrait cette indépendance.

B/ La mission du CAC

Sa mission est de ​contrôler les comptes de la société (mission principale). Il doit, à cette
occasion, ​certifier que les comptes annuels sont réguliers et donnent une image fidèle du
résultat de l’exercice écoulé, de la situation financière et du patrimoine de la société.

Toutefois, ​le CAC ne doit jamais s’immiscer dans la gestion de la société. Pour exécuter sa
mission, il ​procède par sondage dans les livres comptables, vérifie ponctuellement la tenue
des écritures comptables et vérifie la sincérité des infos.

A la fin des exos et avant la tenue des AG, le CAC porte le résultat de ses investigations à la
connaissance des dirigeants et leur indique s’il certifie que le bilan est régulier, sincère et
donne une image de la situation de la société ⇒ ​art L823-9 al 1​. A défaut, il peut émettre
des réserves voire refuser la certification.

En outre, le CAC a des missions spécifiques ​: il a de ​nombreuses obligs d’info à l’égard


des actionnaires, il est d’ailleurs convoqué pour toute AG et doit établir des rapports pour
ces AG et doit informer les dirigeants et participe au - à certaines des réunions du CA et du
directoire.

Il a aussi un ​devoir d’alerte : si dans l’exo de sa mission, il découvre des faits de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation, il doit en informer le pdt du CA ou du directoire
⇒ ​art L234-1 al 1​. Puis, en cas de silence des dirigeants à la suite de son alerte, le pdt du
trib de commerce : ​art L234 al 2​.

Il ​doit s’assurer que la société respecte les exigences légales, notamment du point de vue
des modifications statutaires. En cas de carence des organes compétents, il doit convoquer
l’AG, et en fixer l’ordre du jour.

Le CAC est lié par le secret professionnel. Le CAC doit établir un rapport spécial en cas de
contrat conclu entre la société et l’un de ses dirigeants ou entre la société et l'une des autres
personnes visées par la loi ⇒ ​art L225-38​ : les​ conventions réglementées​.

Pour exercer ses missions le CAC dispose de ​plusieurs droits​ :


● droit à l’information dont sont D les actionnaires, les sociétés du groupe ainsi que les
tiers qui entretiennent des liens contractuels avec la société.
● le CAC peut aussi se faire communiquer sur place toute la documentation comptable
et contractuelle qu’il juge nécessaire art L823-13 al 1.
● Le CAC a le droit de se faire assister dans ses tâches par un auxiliaire : art L823-13
al 2.
● Il dispose d’un droit d’investigation dans la société mère ou dans les filiales à
certaines conditions : art L823-14 al 1.
● droit d'investigation auprès de tiers tels les mandataires mais pas chez les
fournisseurs ni les clients (pas chez les cocontractants de la société) art L823-14 al
2.
● droit de participer à la réunion de l’organe social qui arrête les comptes de la société
avant la tenue de l’AG : art L823-17 et d'intégrer un rapport dans le rapport de
gestion présenté par les dirigeants aux assemblées : art L225-235.
● il a le droit de participer à la tenue de l’AG : art L823-17
● a le droit de convoquer l’AG en cas de carence des dirigeants

La responsabilité du CAC : le CAC est ​responsable civilement des csq dommageables des
fautes et négligences qu’il aura commises dans l’exo de ses fonctions ​: ​art L822-17​. Il est
aussi ​responsable des fautes commises par les dirigeants et mandataires sociaux s’il ne les
a pas relevées alors qu’il en connaissait l'existence​. Cette action en responsabilité ​se
prescrit par 3 ans à compter du fait dommageable ou de sa révélation si ce fait a été
dissimulé ⇒ ​art L822-18​.

Sa resp pénale peut aussi être engagée et aussi sa resp disciplinaire car il existe un ordre
des CAC.

C/ La fin des fonctions du CAC

Il existe 4 grandes situations dans lesquelles il est mis fin aux fonctions du CAC : ​art L823-1
et s du code de commerce. Sauf reconduction de sa fonction, le CAC doit quitter la société à
l’arrivée du terme de son mandat. ​Il peut aussi être mis fin aux fonctions du CAC en cas de
soupçons, d'incompétence, de partialité, de manque d’indépendance​, 1 ou plusieurs
actionnaires détenant au moins 5% du capital social, le comité d’entreprise et le ministère
public entre autres, peuvent demander en justice la récusation pour juste motif du CAC dans
l’hypothèse où il aurait commis des faits personnels justifiant cette responsabilité.

Le CAC peut être révoqué sur décision de justice en cas de ​faute personnelle ​pouvant
consister en une mauvaise exécution de sa mission ou en empêchement telle qu’une
incompatibilité.

Le CAC peut démissionner à tout instant pendant le déroulement de sa mission mais ne doit
pas le faire de manière brutale.

§2- Les principales opérations de la SA

Plusieurs opérations particulières peuvent être réalisées dans le cadre d’une SA :


● les conventions réglementées
● les modifications du capital social
● les opérations de transformation
I- Les conventions réglementées

Fait l’objet d’une réglementation importante. Les ​conventions conclues entre la société et
ses dirigeants ou certains de ses actionnaires sont contrôlées pour éviter tout conflit d'intérêt
préjudiciable à la société.

Parmi les conventions pouvant être conclues entre la société et l’un de ses organes
dirigeants, nécessité de distinguer selon la nature des conventions en cause, distinction
tripartite :

● Conventions interdites : il est interdit, à peine de nullité absolue et d’OP, nullité


pouvant être demandée par toute personne intéressée, étant d’OP, aux
administrateurs, au DG, aux DG délégués et aux représentants permanents des
personnes morales administrateurs et leur conjoint ascendant et descendant,
directement ou indirectement, de contracter, sous quelque forme que ce soit, des
emprunts quel qu’en soit l’objectif ou le montant auprès de la société​. Il leur est aussi
interdit (à ces mêmes personnes) de ​se faire consentir un découvert, notamment de
compte courant ou encore de faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements
envers les tiers. ​Exception : si la société est un établissement bancaire ou de crédit
et que l’opé litigieuse relève d’une opé courante conclue à des conditions normales
⇒ ​art L225-43​.
Conventions interdites car ne rentrent pas dans le fonctionnement normal de la
société de consentir à ces dirigeants des prêts sous quelque forme que ce soit.

● Conventions libres : toutes les opérations conclues entre la société et ses


dirigeants ou l’un de ses actionnaires disposant d’une fraction de droit de vote
supérieur à 10% qui ont le caractère d’o​pération courante​, au regard de l’act
ordinaire de la société ou des pratiques des sociétés placées dans la même situation
et conclut à des conditions normales. ​Art L225-39​. Depuis une ordonnance de 2014,
la procédure de contrôle interne des conventions ne s'applique pas non plus aux
conventions conclues entre 2 sociétés dont l'une détient directement ou
indirectement la totalité du capital de l’autre. Les opérations libres ne nécessitent le
respect d’aucune formalité particulière.

● Conventions réglementées : ​art L225-38 ⇒ les conventions relevant de cette dispo


sont les conventions réglementées ⇒ ​conventions conclues directement ou par
personne interposée entre la société et son DG, l’un de ses DG délégués, l’un de ses
admin ou l’un de ses actionnaires détenant + de 10% des droits de vote ou s'il s'agit
d'une société actionnaire, la société qui la contrôle au sens de l’art L233-3 = les
dirigeants de la société. Sont également visées les situations où l’une de ces
personnes est indirectement intéressée à la convention envisagée ⇒ al 2. Conjoints,
ascendants, descendants…

La personne intéressée informe le CA puis la convention est soumise à une autorisation


préalable du CA ou du CS selon le type de société​, le type de gouvernance dans la société,
sans que l'intéressé ne prenne part au vote s’il est administrateur ⇒ art L225-240​. ​Cette
autorisation préalable délivrée par le CA ou par le CS doit être motivée en justifiant de
l’intérêt de la convention par la société en précisant notamment les conditions financières
qui y sont attachées​ ⇒​ art L225-38 dernier al​.

Après autorisation, le contrat peut être signé et le pdt du CA ou de CS avertit le commissaire


aux comptes, lequel dresse un rapport spécial destiné à être présenté à l’AG​. S’il n’y a pas
de commissaire aux comptes, le pdt fait lui-même ce rapport ⇒ cf art R225-31.

L’AG votera après lecture du rapport spécial, lors de l’AGO annuelle en acceptant ou en
refusant la convention. L'intéressé, s’il est actionnaire, ne peut prendre part au vote.
L’approbation de la convention par l’AG est importante dans la perspective du bénéficiaire
de cette convention ⇒ en effet, elle interdit, sauf fraude, de rechercher ultérieurement, la
resp de ce bénéficiaire.

Règle spéciale propre aux sociétés cotées ⇒ ​art L22-10-13 ⇒ publication sur leur site
internet, d’infos ⇒ conclusion pouvant intervenir après l'approbation du CA et avant la
présentation de la convention réglementée devant l’AG ⇒ cette dispo est manifestement
une dispo d’info très large non seulement des actionnaires mais également du public.

Q qui se pose ⇒ les csq lorsque cette procédure a été violée ⇒ si la procédure de l’art
L225-38 n’a pas été correctement observée, la convention n’est pas nécessairement nulle
pour autant ⇒ la violation de l’art L225-38 n’est pas systématiquement sanctionnée par la
nullité de la convention visée.

Étape 1 : une convention conclue sans l’autorisation du conseil ​peut être annulée si elle a
eu des ​csq dommageables pour la société ​⇒ ​art L225-42 ⇒ ​ch soc 12/06/2012
n°11-10.135 ⇒ la société s'engage à engager un dirigeant comme salarié ⇒ par la suite,
dirigeant poussé dehors et le nouveau dirigeant refuse de donner effet à cette promesse
d’embauche. Bénéficiaire de cette promesse demande exécution du contrat. CA le déboute,
confirmé par la CdC ⇒ la convention qui a été passée sans autorisation préalable du CA fait
l’objet d’une nullité si elle a des csq dommageables pour la société ⇒ ces csq
dommageables = que le ​contrat a été conclu à des conditions très défavorables.

Par appli de l’art L225-42, nullité facultative. ​En revanche, la nullité de la convention n’est
pas encourue pour la seule raison que la convention n’a pas été soumise à l’AG​⇒ ​art
L225-41​. La seule hypothèse dans laquelle le fait de ne pas avoir présenté la convention à
l'assemblée peut entraîner la nullité = cas de la fraude​, cas où le consentement de l’AG a
été surpris par la fraude.

Cette action en nullité se prescrit par ​3 ans à compter de la date de la convention ou de la


date à laquelle la convention a été révélée. ​Nullité relative : ne peut être invoquée que par
la partie qu’elle protège, à savoir, la société ⇒ et pas le cocontractant, le bénéficiaire. ​La
nullité peut être couverte par un vote de l’AG intervenant sur rapport spécial des
commissaires aux comptes, ou du pdt du CA ⇒ la nullité peut donc être couverte en raison
d’un vote de l’AG sur rapport spécial, expliquant la situation.

Même en l’absence de fraude, les csq préjudiciables à la société des conventions n'ayant
pas respecté la procédure peuvent être mises à la charge de l'intéressé et éventuellement
des autres membres du CA s’ils sont complices : art L225-41 al 2. ​Selon l’al 1, les
conventions produisent leurs effets à l’égard des tiers, qu’elles aient été approuvées ou pas
par l'assemblée.

La loi PACT du 22/05/2019 est intervenue pour réaliser la transposition de la directive du 17


mai 2017 sur les droits des actionnaires ⇒ directive intervenue en ce qui concerne les
sociétés cotées. Les sociétés cotées doivent publier sur leur site les infos concernant les
sociétés cotées au moment de leur conclusion.

D’une manière générale, la loi PACT a renforcé l’info des actionnaires pour les sociétés
cotées concernant les conventions réglementées ⇒ si la société ne produit pas ces infos
notamment sur son site ⇒ tout personne intéressée peut demander au pdt du trib, d'obliger
les dirigeants de l’entreprise, à diffuser les infos manquantes.

II- Les modifications du capital social

Ces modifications vont dans 2 sens :


● le capital social peut être augmenté
● capital société peut être réduit

A/ l’augmentation du capital social

Les modes d’augmentation du capital social : ​le capital social peut être augmenté par
émission d’actions nouvelles, actions ordinaires ou de préférence​. Le capital social peut
aussi être augmenté par ​majoration du montant nominal de titres de capital existants ⇒ on
majore les actions existantes, ou encore par l’exercice de droits attachés à des valeurs
mobilières donnant accès au capital.

Ces valeurs mobilières donnant accès au capital font l’objet de l​’art L228-91 ⇒ valeurs
mobilières qui eux-mêmes donnent à un moment la possibilité aux détenteurs de ce titre de
recevoir, demander, une action. Ex des obligs à bon de souscription d’actions ⇒ dans cette
hypothèse, oblig = dette de la société qui au lieu d’être auprès d’un établissement de crédit
a été souscrite auprès de porteurs.

A un moment, le porteur de cette valeur mobilière pourra avoir accès au capital = manière
pour la société d'organiser l'augmentation de son capital. ​Les titres de capital nouveaux, les
actions nouvelles, sont émis soit à leur montant nominal soit à ce montant majoré d’une
prime d’émission​ ⇒ ​art L225-144​.

Prime d’émission = somme versée par les souscripteurs en plus de la valeur nominale de
l’action. ​La prime d’émission constitue un supplément d’apport consenti par le souscripteur​.
But de cette prime d’émission = tempérer la perte subie par les titres préexistants suite à
l’augmentation du capital = le nouvel investisseur qui veut investir dans la société, va payer
une certaine somme qui sera scindée en 2 parties : 1 apport en numéraire et 1 complément
qui constitue un équivalent au droit sous réserve dont bénéficient les associés préexistants.

Si les actionnaires ne paient pas de prime d’émission, les anciens actionnaires vont voir leur
droit se réduire ⇒ nouvel actionnaire qui accepte de payer + car la société vaut en réalité
bcp + que le montant originaire, post augmentation du capital ⇒ l’actionnaire est prêt à
payer une prime d’émission qui permet de garder le prix des actions à un niveau stable​.

Les titres supplémentaires sont libérés en numéraire ⇒ la société augmente alors ses
capitaux propres ⇒ cette compensation en numéraire peut aussi intervenir par
compensation avec des créances liquides et exigibles sur la société = si la société a des
créanciers et que leur créance est liquide et exigible, elle peut leur proposer de recevoir des
actions en échange de leur créance ou par incorporation de réserve bénéfice ou prime
d’émission = la société prend sur des capitaux disponibles qu’elle a et au lieu de distribuer
ces capitaux disponibles à ses actionnaires, elle leur distribue des actions à la place et fait
rentrer ces capitaux disponibles dans son capital social.

Il est aussi possible que ces titres supplémentaires soient libérés par un ​apport en nature
⇒ ​art L225-147 et L225-149​. L’augmentation du capital en numéraire, suppose que le
capital déjà appelé ait été libéré intégralement = art L225-131.

Procédure à suivre pour cette augmentation du capital ⇒ modif des statuts donc est de la
cpc de l’AGE qui est seule compétente sur le rapport du CA ou du directoire, une
augmentation du capital immédiate ou à terme, ​elle peut toutefois déléguer cette cpc au CA
ou au directoire pour une durée de 26 mois au + et fixer un plafond pour l’augmentation. ​Elle
peut aussi limiter cette délégation au conseil ou au directoire à la seule fixation des
modalités d’émission des titres : art L225-129 s. En l’absence de délégation de cpc,
l’augmentation doit être réalisée dans les 5 ans suivant la décision de l’AGE.

Exception à ce système : hypothèse dans laquelle l'augmentation du capital par majoration


du montant nominal des titres de capital intervient. ​Unanimité ​car augmentation des
engagements des associés ​art L225-130 al 2​. Les actions souscrites en numéraire sont
obligatoirement libérées lors de la souscription d’un quart au moins à leur valeur nominale et
le cas échéant de la totalité de la prime d’émission ⇒ la libération du surplus devant
intervenir dans le délai de 5 ans à compter du jour de l'émission : ​art L225-144​.

B/ la diminution du capital social

Si la société génère des pertes ou si elle a appelé un capital trop important au regard de ses
besoins, elle peut souhaiter réduire son capital.

Réduction du capital en cas de perte : Q statutaire et donc ​cette réduction de capital est
autorisée par l’AGE qui peut déléguer au CA ou au directoire​, tout pouvoir pour réaliser
cette réduction. L’AGE se prononce après avoir pris connaissance du rapport présenté par
les commissaires aux comptes présentant leur appréciation des causes de la réduction. Si le
capital social diminue : soit destruction des actions soit diminution de la valeur de chaque
action. ​Chaque actionnaire perdra le même nb d'action ou chaque action perdra la même
fraction de sa valeur nominale : ​art L225-204.

L'opération peut conduire à procéder à un coup d'accordéon ​= diminuer le capital pour


directement l’augmenter afin de restructurer le capital social ⇒ on vide le capital social (tous
les actionnaires perdent la valeur de leur apport ⇒ soit ils veulent rester et donc au moment
de reremplir le capital, ils acceptent de racheter des actions, sinon ne remettent pas et
perdent la qualité d’actionnaire).

Il est donc tout à fait possible de faire descendre le capital social en dessous des 37000
euros à condition qu’il soit ensuite remonté au-dessus.

La pratique des coups d’accordéon a fait l’objet d’une JP de la CdC ⇒ notamment


17/05/1994 Usinor ⇒ situation qui ne crée pas de rupture d’égalité entre les actionnaires :
ils subissent tous en même temps la réduction de la valeur de leur apport.

La position de la CdC sur cette Q a fait l’objet d'une confirmation : ​ch comm 18/06/2002
n°99-11999 arrêt l’amy SA. ​Limite = abus de droit des associés majoritaires mais lorsque la
survie de la société est en cause, il ne peut pas y avoir abus de droit.

Dans certaines hypothèses, la réduction du capital a pour but d'éviter la dissolution de la


société ⇒ lorsque les capitaux propres deviennent inférieur à la moitié du capital social. La
décision de l’AGE de ne pas dissoudre conduit à réduire le capital social d’un montant au
moins égal à celui des pertes qui n'a pas pu être imputé sur les réserves. Si dans le délai de
2 ans suivant la décision de l'assemblée n’ont pas pu être reconstitué à concurrence d’une
valeur au moins égale à la moitié du capital social = ​art L225-248​.

Si l’AGE décide de la dissolution, alors la société est dissoute et ça s’arrête là, mais ​si
dissolution pas prononcée ⇒ la société est tenue au + tard 2 ans après, de réduire son
capital d’un montant au -égal à celui des pertes qui n'ont pas pu être imputées à ces
réserves ⇒ cf art. Dans cette hypothèse, le montant du capital social doit baisser de
manière à refléter les capitaux propres de la société.

Si la réduction du capital n’est pas ordonnée, la dissolution elle, peut être ordonnée ⇒ art
L225-248.

Hypothèse de l’art L225-206 ⇒ décision prise par l’AGE qui va conduire à restreindre le
droit de gage des C sur le capital social ce qui fait que le représentant de la masse
obligataire et les C dont la créance est née avant la date de dépôt au greffe, peuvent former
opposition à la réduction : ​art L225-205​.

Pour réduire le capital social alors que cette réduction n’est pas motivée par des pertes, ​il
faut que la société rachète ses actions car la réduction du capital social ne vient pas refléter
une diminution des capitaux propres de la société. Cela suppose que la société rachète ses
propres actions = art L225-207, cela suppose qu’une offre de rachat soit faite à tous les
actionnaires ⇒ art R225-153. Lorsque la société est cotée, elle doit faire une offre au public
de rachat OPRA ⇒ art R22-10-38.

A ce moment-là, la société va se mettre à détenir elle-même ses propres actions qui n’est
pas une situation tout à fait normale mais quand même tolérée à certaines conditions ⇒
fixées à l’art L225-210.

III-Les opérations de transformation


Une SA peut se transformer en une autre forme de société si au moment de la
transformation, elle a au moins 2 ans d’existence et si elle a établi et fait approuver par les
actionnaires, le bilan de ses 2 premiers exercices. ​Sauf transformation en SNC qui obéit à
un régime particulier =​ art L225-243​.

La décision nécessite l​'intervention du commissaire aux comptes sauf transformation en une


autre SA ⇒ art L224-3 ⇒ l'intervention du commissaire aux comptes vise à attester que les
capitaux propres de la société sont bien au moins égaux au capital social ⇒ ​art L225-244​.

Décision de transformation : décision qui est en général de la cpc de l’AGE ​sauf dans
plusieurs hypothèses ⇒ lorsque la SA est transformée en SNC, en SCS, en SCA, en SARL
ou en SAS ⇒ lorsque la SA est transformée en SNC, l’accord de tous les actionnaires est
requis car ils vont supporter une oblig indéfinie aux dettes sociales ⇒ ​art L225-245 al 1​.

● Dans l'hypothèse de la transformation de la SA en SCS ou en SCA, il faut l’​accord


unanime des associés acceptant de devenir commandités ⇒ art L225-245 al 2. La
majorité requise pour les modifications statutaires (majorité des 2/3), s’applique pour
les associés devenant commanditaires.
● Dans le cas de la SARL, il faut réunir une ​majorité des ¾ ce qui est la règle
applicable à la modification des statuts de la SARL = art L225-245 al 3. SARL = art
L223-30.
● Dans le cas de la SAS, la décision relève de l’​unanimité des actionnaires = art
L227-3. En tout cas, s’il y a des C obligataires, ils doivent être réunis en assemblée
pour approuver la décision de transformation de la société = art L225-244.

Csq attachées à la violation de ces exigences n’ont pas été prévues par la loi cependant, la
nullité de la délibération devrait emporter la nullité de la transformation de la société.

La transformation de la SA est soumise aux mêmes règles de publicité que les autres
modifications statutaires conformément à l’art R225-165. C’est une fois que cette publicité
est réalisée que la transformation devient opposable aux tiers.

Section 3 : La dissolution de la SA

Dans une certaine mesure, la dissolution de la SA est régie par le droit commun des
sociétés qu’il s’agisse des causes ou des effets, toutefois quelques règles spéciales de
dissolution prévue par les textes propres à la SA ⇒ particulièrement les ​art L225-247 et
L225-248​ et ceux qui ont en général trait aux sociétés par actions.

Dissolution de la société prononcée par l’AGE​. Le trib de commerce, à la demande de tout


intéressé, prononce la ​dissolution de la société si le nb des actionnaires est réduit en
dessous du seuil légal depuis + d’un an​.

Autre cause : ​art L225-248 ⇒ si du fait des pertes… Situation peut être régularisée par une
réduction du capital social et en cas de refus de l’assemblée de la dissolution, l’assemblée
doit soit réduire le capital d’un montant correspondant aux pertes soit reconstituer ses
capitaux propres de manière à revenir à une valeur au moins égale à la moitié du capital
social.

Si ces mesures ne sont pas prises par l’AG, tout intéressé peut demander la dissolution.

La dissolution de la SA peut aussi être prononcée si son capital social est devenu inférieur à
37000 euros ​et si cette réduction est en dessous du montant min… ​art L224-2.

En toute hypothèse, l’AGE peut tj décider de la ​dissolution anticipée de la société = modif


statutaire. ​En général, la dissolution anticipée de la société servira de prélude à une opé de
fusion ou scission de la société ⇒ ​dissolution anticipée n’est définitive que quand prononcée
et publiée par l’AGE​.

Si la société a émis des obligs, l’AG des obligataires peut exiger le remboursement des
obligs et la société peut l’imposer en cas de dissolution anticipée non provoquée par une
fusion ou une scission : art L228-76 (ou 67).

Dernière cause de dissolution : ​dissolution jud pour juste motif ⇒ peut intervenir pour
quelque cause que ce soit : mésentente grave entre les actionnaires et entraînant
l’impossibilité de réunir un CA. ​Chaque actionnaire, sauf s’il est auteur de ce trouble,
dispose du droit de demander la dissolution ​et c’est au trib de commerce d'apprécier
souverainement et légitimement des motifs invoqués.

Chapitre 2 : Les sociétés par actions simplifiées

Quelques généralités : la SAS est une ​société commerciale par la forme​, cf L210-1 et est
diamétralement opposée de la SA car est ​caractérisée par une très forte liberté statutaire​.
C’est le formalisme de la SA qui a entraîné la demande et volonté du L d’offrir une société
qui soit bcp + libre. Société qui échappe au dirigisme de la SA laissant + de place à la liberté
individuelle tout en n’étant pas une société à resp indéfinie.

La SAS est une ​création d’une loi de 1994 et + le formalisme imposé à la SA s’est alourdi
(dans les années 2000) + la SAS a connu un essor. Des milliers de SAS sont créées par an,
bien plus que les SA. La SAS a trouvé son public car est très maniable et la liberté donnée
aux fondateurs est très appréciée.

Cette structure sociétaire se caractérise essentiellement par 2 points :


● Elle est un ​moyen de coopération ce qui implique qu’elle est avant tout pensée
pour un petit nb de membres​, pour un actionnariat stable avec notamment des
clauses d’inaliénabilité ou d’agrément, forme de contrôle des associés entre eux et la
connaissance mutuelle des associés​. Forme d’équilibre entre les associés rendant
peu fréquente la présence de minoritaires et une absence générale de formalisme.
● l'organisation de la SAS est imprégnée de ​liberté contractuelle ​⇒ il revient aux
statuts très largement de déterminer les modalités de fonctionnement de la société
⇒ grande liberté statutaire avec quelques exceptions légales.
De plus, d’assez nombreuses dispos légales sont purement facultatives de sorte que si elles
ne sont pas reprises par les statuts, elles ne sont pas applicables à la société.

La SAS est marquée par un ​fort intuitu personae ⇒ le L a d’ailleurs préféré le terme
d’associé à celui d'actionnaire concernant la SAS alors qu'elle est une société par action.

Les textes encadrant cette société figurent aux ​art L227-1 à L227-20 du code de commerce
⇒ les dispos propres à la SA sont applicables à la SAS sauf incompatibilité = ​art L227-1 al
3.

Liberté donnée dans la SAS car le dirigeant de la société = seulement un pdt et encore, les
statuts peuvent désigner le dirigeant que veulent les fondateurs.

Les textes expressément exclus par al 3 L227-1 = textes relatifs à l'info des actionnaires, à
la direction et à l’admin et aux assemblées des actionnaires de la SA.

La SAS ne peut pas procéder à une offre au public de titres financiers ou à l'admission aux
négoc sur un marché financier de ses actions : ​art L227-2 al 1​. SAS ne peut pas être une
société cotée, hormis quelques exceptions particulières. La forme de la SAS ne se prête pas
à cette grande ouverture du capital qui est propre à la cotation​.

Particularité de la SAS : peut être unipersonnelle lorsque l’associé unique est une personne
physique.​ Particularités de la​ SASU​ développées plus tard.

Section 1 : La constitution de la SAS

§1-Les règles propres au contrat de société

Nb d’associés : SAS peut comprendre plusieurs associés mais peut aussi être
unipersonnelle ⇒ ​art L227-1 al 2​ ⇒ SAS unipersonnelle.

Capital social : ​aucun capital social min n’est exigé par la loi pour les SAS car le texte
exigeant un capital social de 37000 pour les SA (art L224-2) est écarté par l’art L227-1. Les
statuts n’ont pas l’oblig de fixer la valeur nominale des actions ⇒ les associés fixent donc
librement le montant du capital social. La SAS peut opter pour un capital variable auquel cas
l’art L231-1 et s sont applicables.

L’un des intérêts d'avoir un capital variable = de pouvoir par ex maîtriser les actionnaires et
éventuellement de pouvoir exclure un actionnaire ce qui fait que le montant du capital social
baisse automatiquement.

Concernant les apports, ​tous les apports sont autorisés en général ⇒ les statuts doivent
autoriser l'apport en industrie pour qu’il ait lieu. Ses modalités de souscription de répartition,
ainsi que le délai au cours duquel l’apport doit faire l'objet d’une rémunération art L227-1 al
4.
Un commissaire aux comptes devra procéder à l’éval de ces apports à moins que la valeur
d'apports en nature n’excède pas certains montants auxquels cas les associés sont
solidairement responsables à l’égard des tiers pendant 5 ans … Art L227-1 al 5 ⇒ les futurs
associés. Art L227-1 al 7.

Si l’apport est en numéraire, la moitié des apports doit être immédiatement libérée et le
surplus dans les 5 ans suivant l’immatriculation au RCS

§2- Les règles propres à la personne morale

Les associés de la SAS peuvent être des ​personnes physiques ou morales et comme ils
n'ont pas l'obligation d'être commerçant, pas d’oblig particulière en dehors de la ​capacité
civile​. Les personnes associés peuvent être civiles ou commerciales.

La SAS peut être créée par transformation d’une société préexistante ⇒ art L227-3 ou par
fusion absorption par une SAS mais il faut en toute hypothèse l’accord unanime des
associés dans chaque cas.

Le passage de la SAS avec plusieurs associés à une SAS unipersonnelle peut s’effectuer
sans formalité ni modif des statuts​. Dans une SA ou une SCA, la décision de transformation
en SAS nécessite un délai d’existence de 2 années, art L225-43. Si la SA a un commissaire
aux comptes, celui-ci doit faire un rapport attestant que les capitaux propres sont au moins
égaux au capital social.

Si C obligataire, ils doivent être consultés.

Section 2 : Le fonctionnement de la SAS

La SAS offre bcp + de souplesse que la SA en raison de l'abandon des règles relatives au
CA, au CS, au directoire, aux assemblées d’actionnaires et aux commissaires aux comptes,
sous réserve de ne pas dépasser certains seuils.

§1- Les principaux acteurs de la SAS

Les principaux acteurs de la SAS =​ ses dirigeants et ses associés.

I- Les dirigeants de la SAS

Désignation et révocation assez libres, règles de pouvoir assez proches de la SA.

A/ La désignation des dirigeants de la SAS

Désignation marquée par une ​grande liberté statutaire​. Les dispos relatives à la direction de
la SA ne s'appliquent pas à la SAS ⇒ ​art L227-1 al 3​. Les statuts de la SAS fixent les
conditions dans lesquelles la société est dirigée par appli de l’​art L227-5​.
Les statuts fixent les conditions dans lesquelles la société est dirigée ⇒ il revient donc aux
statuts de prévoir les conditions dans lesquelles d'autres personnes que le pdt porteront le
titre de DG ou de DG délégué et les pouvoirs qui leur sont confiés selon l’art L227-6 al 3.

Seul organisme ayant une existence légale = le ​pdt ​et les statuts peuvent prévoir d'autres
rôles.

Il est seulement fait oblig de désigner un pdt qui peut être une personne physique ou morale
chargée de représenter la société à l'égard des tiers après avoir été désigné ​⇒ ​art L227-6
al 1 + art L227-7 ​⇒ le pdt de la SAS peut être une personne morale.

SAS unipersonnelle ⇒ dirigeant peut être l’associé unique ou un autre.

Statut du dirigeant ​: la SAS est fiscalement assimilée à une SA. Les dirigeants sont traités
comme des salariés pour l'imposition de leur rémunération et relèvent du régime de la SS
des salariés sauf pour les droits au chômage. Sauf clause contraire de statuts, la personne
physique dirigeante peut conclure un contrat de W avec la SAS ⇒ l’existence d’un contrat
de W exige lien de subordination et W effectif distinct des fonctions de dirigeants.

Le dirigeant de la SAS n’est pas soumis à la règle limitant le cumul des mandats.

B/ Les règles de pouvoir des dirigeants de la SAS

En matière de représentation de la société, les règles propres à la SAS ne dérogent pas aux
principes en vigueur dans la SA. ​Le pdt de la SAS est investi des pouvoirs les + étendus
pour agir en tte circonstance au nom de la société dans la limite de l’objet social : ​art L227-6
al 1.

Dans les ​rapports avec les tiers​, ​la société est engagée même par les actes du pdt qui ne
relèvent pas de l’objet social, à moins que la société ne prouve que le tiers savait que l'acte
dépassait l’objet ou qu’il ne pouvait l’ignorer ​: ​art L227-6 al 2​.

De la même manière, les dispo statutaires limitant les pouvoirs du pdt sont inopposables aux
tiers ​= art L227-6 al 4. Les tiers peuvent se prévaloir à l’égard d’une SAS des engagements
pris pour le compte de cette dernière par une personne portant le titre de DG ou de DG
délégué ⇒ art L227-6.

Seul organe prévu légalement = pdt.

ch comm 09/07/2013 n°12-22627

Rapports internes ​: les dispos statutaires limitant les pouvoirs du dirigeant sont
inopposables aux tiers mais ​valables dans les rapports internes​. Le pdt est, si les statuts
le prévoient le DG ou DG délégués possible d'avoir des délégations de pouvoir.

La CdC a admis la validité d'une convention de prestation de service par laquelle une SAS
avait confié sa direction générale à une société tierce : ​ch comm 24/10/2015 n°14-19.685.
Un arrêt récent est venu préciser que seuls les statuts de la SAS fixent les conditions dans
lesquelles la société est dirigée et ​non le RI ou les conventions extra statutaires​. ​La liberté
statutaire est grande mais les statuts doivent fixer ces conditions : ch comm 25/01/2017
n°14-28.792​.

Responsabilité des dirigeants ​: règles s'appliquant aux membres du CA ou du directoire


de la SA : renvoit ​art L227-8​. La preuve de la faute détachable est requise pour qu’un tiers
puisse engager la responsabilité de ces différents organes de direction sinon c’est la faute
de la société qui est engagée.

Par ex, ​ch comm 04/11/2014 n°13-20158 ​⇒ la resp de certains dirigeants était recherchée.
Un comité de surveillance est institué par les statuts de la société et la resp des membres de
ce comité de surveillance est engagée et se pose la Q de savoir si la resp peut être engagée
⇒ la CA avait considéré que c’était le cas ⇒ la CdC exige bien que, pour que la resp des
dirigeants soit retenue, que la faute qui leur est imputée revête le caractère d'une faute
séparable de leur fonction.

C/ La révocation des dirigeants de la SAS

Se fait dans les conditions fixées par les statuts ⇒ ad nutum ou sur juste motif ​= les 2
sont possibles. Le droit commun continue de s'imposer et toute révocation injurieuse ou
brutale ou violant le principe du contradictoire entraînerait des DI : ​ch comm 08/04/2014
n°13-11.660​.

II- Les associés de la SAS (actionnaires de la SAS)

Principale oblig des associés de la SAS = supporter les pertes sociales à concurrence de
leur apport ​⇒ ​art L227-1​.

A/ Les droits politiques des associés de la SAS

Se regroupent en 2 grandes familles :

1) Le droit à l’information

Principe ici = liberté statutaire​, le code de commerce ne comporte aucune dispo relative au
droit à l’info des associés dans la SAS ⇒ il revient donc aux statuts de fixer les conditions
dans lesquelles les associés peuvent obtenir communication des différents docs sociaux​.

2) Le droit de vote

Les règles relatives à l’exercice du droit de vote au sein d’une SAS s’établissent dans une
échelle de 3 niveaux : ​certaines matières ne font l'objet d’un vote que si les statuts
l’imposent, d'autres matières devront systématiquement faire l’objet d’un vote et certaines
matières devront même recueillir l’accord unanime des associés​.
D’une manière générale, toute décision prise en violation de ces dispos pourront être
annulée à la demande de tout intéressé = ​nullité facultative​ ⇒ ​art L227-9​.

Principe = ​il revient aux statuts de déterminer les décisions qui doivent être prises
collectivement par les associés dans les formes et conditions qu’ils prévoient. Un
mandataire ad hoc peut être désigné aux fins de convoquer l'assemblée en cas de carence
du pdt de l’assemblée ⇒​ ch comm 27/03/2014 n°13-16089.

Décisions collectives des associés​ :

Cela dit, l’al 2 de cette même dispo, prévoit des décisions qui doivent être soumises au vote
⇒ ​décisions prises en matière d’augmentation d'amortissement ou de réduction du capital,
décision prises en matière de fusion, scission, dissolution, transformation de la société en
une autre forme, nomination du commissaire aux comptes et décisions en matière de
comptes annuels et de bénéfices.

Ces décisions seront annulées à la demande de tout intéressé si n’ont pas été soumises au
vote ⇒ ​art L227-9 al 4​. De la même manière, les clauses d’agrément et les clauses
d’exclusion ne peuvent être adoptées ou modifiées que par une décision collective des
associés​ ⇒ ​art L227-19​.

Les associés doivent statuer sur le rapport rédigé par le CAC relatif aux conventions
réglementées ⇒ ​art L227-10​.

Unanimité​ :

Certaines décisions sont soumises à l’​unanimité ⇒ ​l’adoption et la modification des clauses


imposant l’inaliénabilité des actions et la privation des droits non pécuniaires en cas de
changement de contrôle d’une société associée​ ⇒ ​art L227-19​.

ch comm 19/12/2006 n°05-17802​.

Règles pas adaptées à la SASU ⇒ dispos particulières. L’associé unique exerce les
prérogatives reconnues aux associés mais les décisions normalement collectives
deviennent des décisions unilatérales consignées dans un registre.

On distingue 2 situations :
● soit l'associé unique est le pdt de la SASU : le dépôt au RCS dans le délai de 6
mois à compter de la clôture de l'exercice, vaut approbation des comptes, sans que
l’associé unique ait apporté au registre le récépissé apporté par le greffe du trib de
commerce.
● soit l’associé unique n’est pas pdt de la SASU : le rapport de gestion, les comptes
annuels et d’éventuels comptes consolidés sont arrêtés par le pdt ⇒ l’associé unique
approuve les comptes après rapport du CAC dans un délai de 6 mois à compter de
la clôture de l'exercice. Les décisions prises sont consignées dans un registre.

B/ Les droits patrimoniaux


Le principe = libre cessibilité ⇒ les actions des SAS sont des titres négociables soumis aux
modes simplifiés de cession du droit commercial selon la méthode des inscriptions en
compte.

En principe, ces titres sont librement cessibles ⇒ les associés n’ont pas besoin de
l’agrément des autres associés pour céder leurs actions​.

La liberté de cession des actions d’une SAS n’est cependant que le principe car ​les statuts
peuvent limiter cette libre cessibilité des actions​.

Concernant l’​inaliénabilité des actions ⇒ les statuts peuvent prévoir l’inaliénabilité des
actions de la SAS pour une durée max de 10 ans = ​art L227-13​. L’adoption ou la modif de
la clause d’inaliénabilité exige l’​unanimité des associés​ par application de l’​art L227-19 al 1​.

Agrément préalable : les statuts peuvent soumettre toute cession d’actions à l’agrément
préalable de la société = ​art L227-14​. Avant la loi PACT, l’adoption ou la modification d’une
telle clause nécessitait l’unanimité des associés ⇒ ​depuis 2019, il faut seulement une
décision collective et c’est aux statuts qu’il revient de déterminer les modalités de la
procédure d’agrément​, organe compétent, modalités de la décision, csq de défaut
d’agrément car loi muette sur ce point.

Art L227-15​ = toute cession effectuée en violation des clauses statutaires est nulle.

Concernant l’exclusion de l’associé ⇒ ​art L227-16​.

ch comm 23/10/2007 n°06-16.537​.

L’associé dont l’exclusion est envisagée ​doit pouvoir participer à la décision collective​. Avant
2019, cette clause ne pouvait être adoptée ou modifiée qu’à l’unanimité. ​Depuis 2019, une
telle clause peut être adoptée ou modifiée par une décision des associés prise
collectivement​.

Les statuts peuvent prévoir que la société associée de la SAS et dont le contrôle est modifié
au sens de l’art L233-3, doit dès cette modification, en informer la société. Celle-ci pourra
décider dans les conditions fixées par les statuts, l'exercice de droits non pécuniaires de
l'associé ou même de l’exclure = art L227-17 al1.

Il en est de même lorsqu’un associé a acquis cette qualité à la suite d'une opération de
scission, de fusion ou de dissolution. Cette clause ne peut être adoptée ou modifiée qu’à
l’unanimité = art L227-19 al 1.

Lorsqu’une cession forcée est prévue, en cas de défaut d’agrément ou d'exclusion d’un
associé, les modalités de cession sont fixées librement par les statuts. A défaut de telles
précisions, le prix résulte d’un accord des parties ou à défaut, le prix est déterminé dans les
conditions de l’art 1843-4 CC conformément à l’art L227-18. Si les statuts ne précisent pas
les modalités du prix de cession des actions lorsque la société met en œuvre une clause
introduite en appli des art L227-14, -16, -17.
Art L227-18 al 2.

§2- Les contrôles de la SAS

2 types de contrôle :
● contrôle opéré par les CAC
● la procédure des conventions réglementées

I- Le CAC dans la SAS

La nomination d’au moins 1 CAC était obligatoire lorsque la SAS dépassait à la clôture d’un
exercice social,​ 2 des 3 seuils suivants​ :
● 1M de bilan
● 2M de chiffre d’affaire hors taxe
● 20 salariés
(​art L227-9-1​)

Ces seuils ont été modifiés par décret du 24 mai 2019

II- Les conventions réglementées dans la SAS

Le mécanisme des conventions réglementées propre aux SA s’applique aux SAS mais sous
une forme + légère. Procédure = ​art L227-10 et L227-11​. Le CAC ou, s’il n’existe pas, le pdt
de la société, présente aux associés, un rapport sur les conventions intervenues directement
ou par personne interposée entre la société et son pdt, l’un de ses dirigeants, l’un de ses
actionnaires disposant d’une fraction des droits de vote supérieure à 10% ou s’il s'agit d’une
société actionnaire, la société la contrôlant au sens de l’art L233-3.

Les associés doivent statuer sur ce rapport.

Les conventions non approuvées produisent néanmoins leurs effets, à charge pour la
personne intéressée et éventuellement pour le pdt et les autres dirigeants, d’en supporter
les csq dommageables pour la société = art L227-10 al 3.

Cette procédure ne joue pas pour les conventions courantes conclues à des conditions
normales = art L227-11. ​Les règles sur les conventions interdites sont applicables au pdt et
au dirigeant de la société =​ art L227-12​.

Ici, il n'y a pas de régime d'autorisation préalable comme dans la SA. Pour la SASU, il est
seulement fait mention au registre des décisions des conventions intervenues directement
ou par personne interposée entre la société et son dirigeant, son unique associé ou s’il s'agit
d'une société actionnaire, la société la contrôlant au sens de l'art L233-3.

Section 3 : Dissolution de la SAS


Renvoi ici aux règles du droit commun notamment celles envisagées concernant la
dissolution de la SA, à condition que ces règles soient compatibles avec le fonctionnement
de la SAS. ​Concernant la SASU, la dissolution pour réunion des actions en une seule main
est écartée ⇒ ​art L227-4.

Si l’associé unique est une personne morale, la dissolution n’emporte pas liquidation de la
société mais transmission universelle de son patrimoine à l’associé unique.

Chapitre 3 : Les sociétés en commandites

La grande caractéristique des sociétés en commandite à l'inverse des autres sociétés =


avoir ​2 types d’associés​ :
● les associés commandités ayant la qualité de commerçant et ​répondant
indéfiniment et solidairement des dettes sociales que l’on peut qualifier
conceptuellement “d’entrepreneurs” ⇒ ils prennent des risques
● les ​associés commanditaires ​qui ne sont ​engagés que de manière limitée à
hauteur de leurs apports. Conceptuellement, ils sont des investisseurs et leur
engagement n’est pas supérieur à cette somme.

2 formes de sociétés en commandite :


● les sociétés en commandite simple SCS
● les sociétés en commandite par actions SCA

Section 1 : Les sociétés en commandite simple

Forme en réalité rare, elle existe pour des raisons historiques ⇒ la distinction entre les
catégories d’associés permettait à certaines personnes qui pour des raisons de rang ou de
fonction, ne pouvaient pas se livrer à des act commerciales ou de prêt à intérêt ⇒ la forme
de la SCS leur permettait de prêter leurs capitaux pour se livrer à une act sans s’y livrer
personnellement.

Le fonctionnement de la SCS est proche de celui de la SNC ⇒ société à resp illimitée ⇒ du


point de vue des associés commandités​, la SCS fonctionne comme une SNC à laquelle on
aurait greffé les ​commanditaires dont la resp est limitée​. La SCS a largement été supplantée
en SARL.

SCS est une société de personnes et non pas une société par actions. Dans une large
mesure, la SCA est soumise aux dispos relatives à la SNC.

§1- La constitution de la SCS

I- Les règles propres au contrat de société

La SCS ne peut pas être unipersonnelle ⇒ elle doit comporter au moins 1 associé
commandité et un associé commanditaire mais aucun max n’est fixé par la loi. Concernant
la qualité des associés, les ​associés commandités ont le même statut que les associés en
nom de la SNC ⇒ ​art L222-1 ⇒ ont donc la ​qualité de commerçant et doivent donc avoir la
capacité d’exercer le commerce, ce qui écarte les mineurs non émancipés et les majeurs
sous tutelle ou curatelle, les sociétés civiles, les pro sur lesquels pèsent une incompatibilité
pour l’exercice du commerce ⇒ ​art L128-1​.

Aucune capacité particulière autre que la capacité civile n’est en revanche exigée des
commanditaires car ils n’ont eux, pas la qualité de commerçant.

Apports : ​les associés commandités sont engagés indéfiniment, ce qui explique qu’ils
puissent réaliser tout type d’apport, y compris des apports en industrie ⇒ ce n’est pas le cas
des associés commanditaires qui sont tenus dans la limite de leur apport et ne peuvent pas
faire d’apport en industrie ⇒ ​art L222-1 al 2​. La loi ne fixe ​aucun capital social min pour la
constitution d’une société en commandite simple.

II- Les règles propres à la personne morale

Dénomination sociale ​: la SCS doit être désignée par une dénomination sociale à laquelle
peut être incorporée le nom d’un ou plusieurs associés et qui doit être précédée ou suivie
des mots “SCS” ⇒ ​art L222-3​.

Statuts ​: les statuts doivent faire figurer des indications relatives au montant ou à la valeur
des apports réalisés par les associés, à la part dans ce montant ou cette valeur de chaque
associé commandité ou commanditaire.

La part globale des associés commandités, la part de chaque associé commanditaire, dans
la répartition des bénéfices et dans le boni de liquidation et les conditions dans lesquelles
sont prises les décisions en assemblée ⇒​ art L222-4 et L222-5​.

Ces infos permettront aux tiers d’être informés de la portée des engagements pris par les
associés. Sont prohibés dans les statuts, les clauses statutaires réputées non écrites dans
une société en nom collectif mais surtout les clauses qui prévoient des conditions d’adoption
des modif statutaires + strictes que celles prévues par la loi ⇒ ​art L222-9 al 3​.

Publicité : l’accomplissement des formalités de publicité est requis à peine de nullité de la


société comme pour les SNC : art L235-2. Les associés et la société ne peuvent cependant
se prévaloir de cette cause de nullité à l’égard des tiers. Le juge à la faculté de ne pas
prononcer la nullité si aucune fraude n’a été constatée ⇒ ​art L235-2.

§2- Le fonctionnement de la SCS

I- Les dirigeants

La désignation des dirigeants ​: les règles applicables à la SNC trouvent ici à s’appliquer
⇒ ​art L222-2​. ​Lorsqu’ils ne sont pas désignés par les statuts, le ou les gérants sont
désignés par l’assemblée des commandités à la majorité prévue par les statuts ou à défaut,
à l’unanimité.
Les pouvoirs du gérant de commandite sont identiques à ceux du gérant de la SNC. ​Dans
les rapports avec les tiers, le gérant engage la société par les actes entrant dans l’objet
social ​⇒ art L221-5​. Seul le gérant de la société en commandite simple peut, en vertu de
l’art L221-5 applicable sur renvoi de l’art L222-2 engager une action en justice.

En cas de pluralité de gérants, ils détiennent tous ce pouvoir (pouvoir de gérant).


L’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à l’égard des
tiers à moins qu’il ne soit établi qu’ils en ont eu connaissance : ​art L221-5 al 2​.

Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant qui résultent de ce texte sont
inopposables aux tiers ​⇒ ​art L221-5 al 3​. Une règle propre à la SCS doit être précisée :
l’associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion externe, même en vertu d’un
procuration ​⇒ ​art L222-6 al 1​. En cas de violation de cette prohibition, l’associé
commanditaire est tenu solidairement avec les associés commandités des dettes et
engagements de la société qui résultent des actes prohibés art L222-6 al 2 ⇒ sa resp peut
même être étendue par voie jud car suivant le nb ou l’importance des actes réalisés en
contravention avec le principe de non immixtion, il peut être déclaré solidairement obligé
pour tous les engagements de la société ou pour quelques uns seulement.

Révocation du gérant statutaire : le mandat du gérant prend fin à l’arrivée de son terme ou
en cas de décès, démission ou révocation. Si le gérant est associé et désigné par les
statuts, ou si tous les commandités sont gérants, ils ne peuvent être révoqués qu’au terme
d’une décision recueillant l’unanimité des autres associés commandités et la majorité en nb
et en capital des associés commanditaires ⇒​ art L222-9 al 2​.

Le gérant associé non statutaire peut être révoqué dans les conditions prévues par les
statuts ou à défaut, par une décision des autres associés prise à l’unanimité ⇒ art L221-12
al 2.

Le gérant non associé peut être révoqué dans les conditions prévues par les statuts ou à
défaut, par une décision prise à la majorité ⇒ art L221-12. ​Une fois décidée, la révocation
du gérant statutaire emporte dissolution de la société sauf décision unanime des associés
en sens contraire​ ⇒ art L221-12.

Concernant la ​responsabilité du gérant ​⇒ sa resp civile comme pénale, est la même que
celle du gérant de la SNC cad que le gérant supporte une resp civile pour faute et une resp
pénale. ​En cas de pluralité de gérants, chacun répond de ses fautes, sauf en cas de faute
commune où la resp est solidaire.

Lorsque la gérance est exercée par une personne morale, les dirigeants de cette personne
morale sont soumis aux mêmes conditions et obligs et encourent les mêmes resp civile et
pénale que s’ils étaient gérants en leur nom propre sans P de la resp solidaire de la
personne morale qu’ils dirigent ⇒ art L221-3 al 2.

II- Les associés de la SCS

A/ Règles propres aux droits des associés en commandite simple


Concernant les droits politiques, nécessité de distinguer selon que l’associé est commandité
ou commanditaire.

Art L222-1 : les associés commandités ont les mêmes droits que ceux reconnus par la loi
aux associés d’une SNC.

Pour les ​associés commanditaires​, ils ​ont le droit, 2 fois par an d’obtenir communication
des livres et documents sociaux et de poser par écrit des Q sur la gestion sociale auquel il
doit également être répondu par écrit ​: ​art L222-7​. Ils peuvent se rendre au siège social pour
consulter les docs sociaux ⇒ ont le droit de se faire assister par un expert et de prendre
copie.

Droit de vote ​: peut s’exprimer à l’occasion de la réunion d’assemblée ou au moyen d’une


consultation par correspondance. appli des Règles SNC ⇒ les associés en commandite
simple doivent être convoqués au moins 1 fois par an art L221-7. La réunion d’une
assemblée de tous les associés est de droit si elle est demandée par 1 commandité ou si
elle est demandée par le quart en nb et en capital des commanditaires = art L222-5.

Le changement de nationalité de la société requiert l'unanimité des associés : art L222-9 al


1. Les autres modif statutaires sont décidées avec le consentement de tous les
commandités et la majorité en nb et en capital des commanditaires : art L222-9 al 2. C’est le
cas par ex de la transformation de la société sauf s’il s’agit de transformer la SCS en une
SNC ou en une SAS ⇒ l’accord de tous les associés est alors requis.

B/ Règles propres aux obligs des associés en commandite simple

Les droits pécuniaires : les associés de la SCS jouissent des mêmes droits que les
associés de la SNC, les statuts devront indiquer la part globale des associés commandités
et la part individuelle dans la répartition des bénéfices et boni de liquidation ⇒ art L22-4 al 3

Droits patrimoniaux : les parts des associés de société en commandite simple ne peuvent
être représentés par des titres négociables sous peine de nullité de ces titres = art L221-13
applicable par renvoi de l’art L222-2. ​Les parts sociales sont en principe cessibles avec
l’accord de tous les associés​ ⇒​ art L222-8 al 1​.

Le régime de l’agrément est alors celui qui s’applique dans la SNC, les statuts peuvent
prévoir cependant que les parts des commanditaires sont librement cessibles entre associés
que leur cession à des tiers se fera avec l'unanimité des commandités mais seulement la
majorité en nb et en capital des commanditaires ou encore que la cession des parts
appartenant à un commandité peut être aux mêmes conditions cédées à un commanditaire
qui n'acquiert par pour autant la qualité de commandité ou à un tiers qui lui, devient alors
commandité ⇒ art L222-8.

B/ Les obligs des associés de la SCS

Les associés, qu’ils soient commandités ou commanditaires, doivent effectuer un apport. Il


appartient au gérant de la commandite d’exiger la réalisation d'un apport dans les termes
des statuts. Le commanditaire qui a réalisé son apport se trouve libéré et échappe à toute
poursuite personnelle intentée par ses associés ou les C sociaux, il n’a pas à répondre de la
perte ou de la dissipation de l’apport par la société.

Le commandité répond lui des dettes sociales dans les mêmes termes que l’associé en nom
collectif cad sur ses biens personnels. ​Sauf stipulation contraire, la société ne peut agir
contre ses membres en paiement de ses pertes qu’en cas de dissolution. En cas de pluralité
de commandité, ils sont solidairement tenus. Comme dans la SNC, les C doivent avoir
vainement mis en demeure la société par acte extra judiciaire = huissier de justice art
L221-1 al 2.

L’absence d’exécution dans les 8 jours les autorise à poursuivre le commandité = art
R221-10 al 1.

Malgré l’oblig indéfinie et solidaire au passif identique à celle d’un associé en nom collectif,
la cessation des paiements de la SCS n’entraîne l’ouverture d’une procédure collective qu’à
son encontre et non à l’égard des commandités.

§3- La dissolution de la SCS

La SCS connaît les causes de dissolution commune à toutes les sociétés, elle est ainsi
dissoute lorsque survient l’arrivée du terme, la réalisation ou l’extinction de l’objet social, la
liquidation judiciaire, l’annulation du contrat de société, une décision des associés, une
dissolution judiciaire.

Certains événements touchant les commandités peuvent entraîner la dissolution de la


société. Par analogie avec la SNC, la SCS est en principe dissoute par le décès,
l'interdiction d’exercer une profession commerciale ou l'incapacité juridique frappant l’un des
associés commandités.

Toutefois, à la différence de la SNC qui est seulement dissoute par un jugement de


liquidation judiciaire ou arrêtant un plan de cession totale prononcée à l’encontre d'un
associé ⇒ art L221-16 al 1, le redressement jud et la liquidation ud d’un commandité
entraîne la dissolution de la commandite ⇒ art L221-11.

Seule une dispo statutaire ou une décision unanime des associés permettrait à la société de
se maintenir sous réserve qu’il existe encore 1 ou plusieurs autres commandités. Si malgré
le décès d’un commandité les statuts prévoient la continuité de l’association avec les
héritiers du défunt, ces derniers lorsqu'ils sont mineurs non émancipés prennent
obligatoirement la qualité de commanditaire ⇒ art L222-10 al 2.

Les evts touchant les commanditaires : la SCS n’est pas dissoute par le décès d’un associé
commanditaire ⇒ art L222-10 al 1 ⇒ ce texte n’est cependant pas d’OP et le statuts
peuvent prévoir la dissolution de la société à la suite du décès ou rachat de ses parts du
commanditaire.

Les statuts peuvent également déterminer l‘incidence sur le sort de la société des autres
evts susceptibles de frapper un commanditaire. Mais dans le silence de statuts, la société de
maintient ( on voit différence entre associés commanditaires et commandités là).
Section 2 : Les sociétés en commandite par actions

Cette forme était quasiment tombée en désuétude, le L avait même envisagé à la supprimer
⇒ mais Michelin est intervenue auprès du L pour que cette forme social demeure et depuis
quelques décennies, son intérêt est apparu de manière *+ claire.

Grand intérêt de cette société : la distinction du pouvoir de gestion et du capital. Dans les
SCA il est possible d’être minoritaire en actions mais d’être assuré de conserver la gestion
de la société soit parce qu’on est l’unique commandité de cette société soit parce que l’on
contrôle la société qui assume les fonctions de gérant statutaire. Ce qui assure un levier
financier max car pour l’associé commandité, il peut mettre un apport minimal mais gérer un
capital considérable qui est celui des commanditaires qui font confiance au commandité.

Cette forme social constitue une très bonne protection contre les raids boursiers, tentatives
de prises de contrôle par offre publique de rachat d’actions par ex, car quelque soit les
capacités d’acquisition sur les marchés de la personne qui fait le raid, si les commandités ne
veulent pas lâcher le pouvoir, la personne qui fait le raid pourra devenir largement
majoritaire et toujours ne pas pouvoir avoir accès à la gestion de la société ce qui fait que ça
n’empêche pas de monter au capital mais empêche de gérer la société ce qui est très
désincitatif.

Ex de SCA : Hermès cf ch comm 28/05/2013.

La SCA est une société de capitaux et son capital est divisé en actions ⇒ art L226-1. Les
SCA étaient très courantes tant qu’une autorisation était obligatoire pour constituer une SA
jusqu’à la fin du 19ème. Leur réglementation figure aux art L226-1 à L226-14 mais aussi
dans la mesure où ces régimes sont compatibles avec la SCA, nécessité de s'inspirer des
règles relatives à la SCS et à la SA ⇒ art L226-1.

Société qui peut se constituer avec offre au public (contrairement à la SCS). Dans ce cas,
elle suit le régime propre aux SA qui font offre au public.

§1- La constitution de la SCA

I/ Conditions propres au contrat de société

La SCA ne peut pas être unipersonnelle ⇒ elle doit comporter au moins 4 associés : 1
commandité et 3 commanditaires : art L226-1 al 1.

Qualités requises des associés commandités : les associés commandités d’une SCA
sont traités comme les associés d’une SNC. Il peut s’agir de personnes physiques ou
morales, ces personnes ont la qualité de commerçant et répondent indéfiniment et
solidairement des dettes sociales. Alors que les commanditaires ont la qualité d’actionnaire
et ne supportent les pertes sociales qu’à concurrence de leur apport.
Les commandités doivent donc avoir la capacité d'exercer le commerce : ils ne peuvent
donc être des mineurs non émancipés ou des majeurs sous tutelle ou curatelle des sociétés
civiles.

Le ou les commandités devront être désignés dans les statuts, ce qui imposera de modifier
les statuts en cours de vie sociale en cas de changement de la personne des commandités.

Qualités requises des associés commanditaires ​: aucune capacité particulière n’est


requise pour les commanditaires qui peuvent être des personnes physiques ou morales. En
outre, si les statuts le permettent, un commandité peut cumuler cette qualité avec celle de
commanditaire s’il souscrit ou acquiert des actions émises par la société ⇒ alors, ce
commandité devenant actionnaire ne bénéficiera pas de tous les droits du commanditaire ⇒
notamment le droit de participer à la désignation des membres du CS ⇒ il lui est interdit
d’en être membre ⇒ art L226-4 al 3.

Apports : différence entre commandité et commanditaires. Les commandités peuvent


réaliser tout type d'apport alors que les commanditaires ne peuvent pas faire d’apport en
industrie ⇒ car ce sont des actionnaires et que les actionnaires doivent faire un apport en
numéraire et en nature.

Capital social : doit être d’au moins 37 000€ ⇒ règles générales relatives aux SA : art
L224-2 al 1.

II/ Conditions propres à la personne morale

Dénomination sociale : La SCA est désignée par une dénomination sociale qui doit être
précédée ou suivie de la mention de la forme de la société et du montant du capital social ⇒
règles générales applicables aux SA notamment art L224-1.

Le nom d’un ou plusieurs associés commandités peut être inclus dans la dénomination
sociale mais le nom des associés commanditaires ne peut y figurer : art L224-1 al 2.

Statuts : par renvoi de l’art L226-1 al 2 ⇒ les règles applicables à la SCS s’imposent à la
SCA ⇒ les statuts de la SCA : montant et valeur de l’apport des associés, la part dans le
montant ou cette valeur pour chaque associé, la part globale des associés commandités et
la part de chaque associé commanditaire dans la répartition de s bénéfices ou boni de
liqudiaiton : art L222-4.

Les textes propres aux SCA prévoient que les statuts doivent aussi comprendre la
désignation du ou des premiers gérants : art L226-2 al 1, les conditions de révocation du
gérant associé ou non ⇒ art L226-2 al 3 et la limite d’âge pour l’exo des fonctions de gérant
qui à défaut est fixée à 65 ans : art L226-3 al 1.

Les conditions de nomination du CS par l’AGO et la limite d’âge pour l’exo des fonctions de
membres de ce conseil s'appliquant soit à l’ensemble des membres soit à un pourcentage
d’entre eux : art L226-5 al 1.

Donc les statuts doivent contenir un certain nb d'indications.


§2- Le fonctionnement de la SCA

CAC désigné par l’AGO.


I/Les dirigeants de la SCA

La SCA est dirigée par un ou plusieurs gérants. On peut dire d'une manière générale que les
obligs du CS d’une SA sont applicables au gérant d’une SCA ⇒ équivalence du point de vue
des obligs ⇒ art L226-7 dernier al.

A/ La désignation du gérant

Forme de cette désignation : lors de la constitution, le ou les premiers gérants doivent être
désignés dans les statuts conformément à l’art L226-2 al 1. En cours de vie sociale, la
désignation est réalisée, sauf clause contraire, par l’AGO avec l’accord de tous les associés
commandités : art L226-2 al 2 = le gérant est désigné par la majorité des associés
commanditaires et, sauf clause contraire des statuts, avec l’accord de tous les associés
commandités = les associés commandités ont un droit de veto de base, sur la désignation
du gérant.

La SCA parvient à un équilibre au sein de la gouvernance avec cette emprise des associés
commandités ⇒ emprise compréhensible car sont responsables indéfiniment du passif de la
société, prennent un risque dans cette entreprise bien + important que les commanditaires.
Les commandités peuvent normalement émettre un veto sur la désignation du gérant.

Le gérant accomplit les formalités de constit dont sont chargés les fondateurs de la SA dans
la SA : L222 à L225-16.

Les statuts décident des mandats et du nb de renouvellement possibles.

Le gérant peut être une personne physique ou morale associée ou non mais ne peut jamais
être un commanditaire ⇒ art L222-6. Si le gérant est associé = c’est forcément un
commandité.

Les statuts peuvent prévoir une limite d'âge pour ‘lexo des fonctions de gérant, si rien = 65
ans, art L226-3.

La nomination d’un gérant intervenu en violation de la limite d’âge est nulle lorsqu'il atteint la
limite d’âge fixée par les statuts ou la loi, est réputé démissionnaire d'office : art L226-3 al 2
et 3.

Rémunération du gérant : fixée dans les statuts sachant que toute autre rémunération ne
peut lui être allouée que par l’AGO avec accord unanime des commandités sauf clause
contraire de statuts : art L226-8.

B/ Les pouvoirs du gérant


Principe = le gérant est investi des pouvoirs les + étendus pour agir en toute circonstance au
nom de la société : art L226-7 al 1.

En dehors des dispos spéciales propres au gérant de la SCA, les obligs qui lui incombent
sont les mêmes que celles du CA d’une SA ⇒ art L226-7 al 5. Si plusieurs gérants ont été
désignés, chacun détient séparément les pouvoirs les + étendus pour agir en tte
circonstance au nom de la société : al 4.

L’opposition formée par un gérant aux actes d’un autre gérant est sans effet à l’égard des
tiers à moins qu’il ne soit démontré qu’ils en ont eu connaissance : art L226-7 al 4.

Les délégations de pouvoir consentis par les gérants de SCA sont valables lorsque sont
temporaires et limitées aux seuls actes d’admin.

Dans les rapports avec les tiers, la SCA est engagée même par les actes du gérant qui ne
relèvent pas de l’objet social, sauf si la société peut prouver que le tiers savait que l’acte
conclu dépassait cet objet social ou qu’il ne pouvait l’ignorer compte tenu des circonstances
⇒ art L226-7 al 2.

Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant sont inopposables aux tiers : art
L226-7 al 3.

Responsabilité du gérant : les art L242-1 à L242-29 s’appliquent aux SCA ⇒ il s’agit des
infractions relatives à la constit des SA qui sont applicables concernant la constit de la SCA
par l’effet de l’art L243-1.

Les peines prévues pour les pdt, les admin ou les DG sont applicables en ce qui concerne
leurs attributions aux gérants des SCA.

Que le gérant soit ou non associé, il engage sa resp civile en cas de violation de la loi, des
règlements, des statuts ou en cas de faute de gestion envers la société et les associés
comme envers les tiers : art L226-12. Il engage aussi sa resp pénale lorsqu’il s’est rendu
coupable de l’une des infractions pénales : art L243-1.

C/ La révocation du gérant

Principe = liberté statutaire. Le gérant associé ou non, est révoqué dans les conditions
prévues par les statuts : art L226-2 al 3. décision unanime des associés commandités.

Révocation judiciaire peut aussi intervenir : par le trib comm pour cause légitime à la
demande de tout associé ou de la société : art L226-2 al 4. Toute clause contraire est
réputée non écrite.

II/Les associés de la SCA

A/ Les associés commandités

En général, les SCA ne comptent pas plus d’un ou 2 commandités.


1) Les droits des associés commandités

Droits politiques : les commandités ont la qualité d’associé. Les parts de commandités
sont totalement distinctes des actions émises par la société en commandite. Bien que les
associés commandités ne participent pas à l’assemblée des actionnaires, les associés
commandités pèsent dans les décisions qui doivent être prises, en général approuvées à
l’unanimité des commandités ⇒ notamment désignation du gérant en cours d’exo : art
L226-2 al 2. Aussi, l'allocation de rémunération extra statutaire au gérant : art L226-8. Modif
des statuts : art L226-11 ⇒ exige l’accord de tous les commandités sauf clause contraire.
Ou encore, la cession de toutes les parts de commandités : art L222-8.

Par ailleurs, les commandités peuvent être actionnaires mais dans ce cas, les
empêchements propres à la qualité de commandité continuent à s’appliquer ⇒ ces
commandités commanditaires ne peuvent participer à la désignation des membres du CS ni
en être membre : art L226-4.

Aussi, la transformation de la SCA en SA ou en SARL doit être décidée par l’AGE des
commanditaires avec l’accord de la majorité des associés commandités : art L226-14.

Droits pécuniaires : les commandités peuvent prendre part à la répartition des bénéfices et
du boni de liquidation.

Droits patrimoniaux ​: les commandités disposent de parts sociales non négociables mais
seulement cessibles : art L222-8 I. La cession devient opposable aux tiers avec le dépôt de
statuts modifiés au RCS. Cette cession doit recueillir l’accord unanime des commandités et
des commanditaires ⇒ les statuts peuvent stipuler un certain nb d’aménagements figurant
au II de l’art L222-8.

2) Les obligs des associés commandités

Réalisation de l’apport ​⇒ les commandités doivent réaliser un apport qui sera rémunéré
par des parts sociales selon le régime des SNC. Mais, ces parts sont distinctes des actions
émises par la société en ce que l’apport en numéraire ou en nature fait par un associé
commandité ne sera pas porté au capital social mais affecté à un compte spécial ⇒
caractère hybride ici de la SCA, visible.

Oblig aux dettes de la société ⇒ les commandités répondent indéfiniment et solidairement


s’ils sont plusieurs, des dettes sociales au même titre que les associés en nom collectif. Les
C de la société ne peuvent poursuivre les commandités qu’après avoir vainement mis en
demeure la personne morale par acte extra judiciaire de payer ses dettes ⇒ art L221-1 al 2.

Les statuts peuvent fixer des règles de contribution aux dettes selon les souhaits des
associés sous réserve de la prohibition des clauses léonines : art 1844-1. = contribution aux
dettes, soit la répartition des dettes entre les associés commandités lorsque 1 ou plusieurs
d’entre eux ont désintéressé le C.
Cela dit, la mise en redressement ou liquidation judiciaire de la SCA n’entraîne pas celle du
commandité.

B/ Les associés commanditaires

1) Les droits des commanditaires

Oblig de réaliser leurs apports, ils sont actionnaires. Les droits et oblgis attachés dans une
SA aux titulaires d’actions sont applicables aux commanditaires. Ainsi, les associés
commanditaires participent aux AGO et AGE. Ils disposent des mêmes droits d’info et
communication qu’un actionnaire de SA ⇒ les conditions de cession des actions détenues
sont les mêmes que celles fixées pour un actionnaire de SA.

Les actions peuvent être négociées librement, particulièrement lorsque la société est cotée.
Toutefois, comme dans les SA, des restrictions sont envisageables par le biais de clauses
d’agrément, de préemption, voire d’inaliénabilité ⇒ dès lors que la société ne souhaite pas
faire admettre ces titres à la négociation sur un marché réglementé.

Les droits pécuniaires sont déterminés dans les mêmes conditions que pour les actionnaires
de SA.

Les commanditaires peuvent devenir associés commandités en cours de vie sociale sauf
clause contraire des statuts.

2) Les obligs des commanditaires

Les commanditaires ne supportent pas une solidarité solidaire et indéfinie des dettes
sociales. La mise en redressement ou en liquidation de la société n'entraîne pas la leur.
Mais, les associés commanditaires ne doivent pas accomplir d’actes de gestion externes
même en vertu d’une procuration = principe de non immixtion, figurant à l’art L222-6, renvoi
de l’art L226-1 al 2.

En cas de violation de cette prohibition, le commanditaire perd le bénef de sa resp limitée


au montant de ses apports et peut être tenu solidairement avec les commandités.

III/ Le CS de la SCA

Sa constitution : l’AGO nomme dans les conditions fixées par les statuts, un CS composé
d’au moins 3 actionnaires : art L226-4 al 1. Les éventuels actionnaires ayant la qualité de
commandité sont exclus du vote permettant de désigner les membres du conseil : art L226-4
al 3.

Un associé commandité ne peut jamais être membre du CS.


La composition du CS : doit viser une représentation équilibrée de femmes et d’hommes
art L226-4 al 2. Sauf clause contraire des statuts, les règles concernant la désignation et la
durée du mandat des admin de SA sont applicables ⇒ art L226-4 al 4.

Les règles de limite d’âge sont fixées par le statuts. A défaut, le nb des membres du CS
ayant atteint l’âge de 70 ans, ne pourra être supérieur au tiers des membres : art L226-5 al
2. La violation de ces règles emporte la nullité de la nomination.

Le Code de comm n'envisage pas la fonction de pdt du CS (différent de la SA).

Les pouvoirs du CS : le CS n’est pas un organe de gestion de la société à proprement


parler. Selon l’art L226-9 al 1. CS dispose des membres pouvoirs du CAC, est en charge de
réaliser un rpaport à l’AGO annuelle lors de laquelle il signale les irrégularités et les
inexactitudes relevées dans les comptes annuels et le cas échéant, les comptes consolidés
de l’exercice.

Il est saisi en même temps que le CAC des docs mis à la dispo de ces derniers. Le CS peut
convoquer l’AG des actionnaires : art L226-9 al 4. Lien fort entre l’AG des actionnaires et le
CS.

Il doit délibérer chaque année sur la pol de la société en matière d'égalité pro et salariale :
art L226-9 I. Il établit un rapport sur le gvt d’entreprise : art L226-10 I.

Le CS a le pouvoir d’autoriser les conventions réglementées : art L226-10 al 3.

Dispos relatives aux conventions réglementées sont applicables aux conventions


intervenant directement ou par personne interposée entre la société et l’un des ses gérants,
de ses membres de son CS, l’un de ses actionnaires disposant d’au moins 10% des droits
de vote, ou s’il s'agit d'une société actionnaire, la société contrôlant.

La loi PACT a apporté renforcement des contrôles des conventions réglementées.

Responsabilité des membres du CS : art L226-13, n’encourent aucune resp en raison de


scates de la gestion et de leur résultat. Les membres du CS sont responsables des fautes
personnels commises dans l’exécution de leur mandat : art L226-13 al 2 de sorte que si un
tiers veut engager leur reps personnelle, il devra rapporter la preuve d’une faute détachable
alors même que les membres du CS n’ont pas la qualité de dirigeant ⇒ ch comm
04/11/2014 n°13-20.158 ou ch comm 20/12/2017 n°16-16015.

§3- La dissolution de la SCA

Aucune dispo spécifique ne réglemente la dissolution de la SCA. Outre les causes


générales de dissolution de toute société art 1844-7, sont susceptibles de jouer les causes
de dissolution visant à la fois la SA et SCS sous réserve des incompatibilités entre ces
sociétés.

Causes propres à la SA peuvent toucher la SCA : la dissolution peut être prononcée lorsque
capitaux propres de la SCA deviennent inférieurs à la moitié du capital social : art L225-248.
Causes propres à la SCS applicables à la SCA : celles relatives à la personne d’un
commandité lorsque un commandité lorsque incapacité commerce par ex : la SCA devrait
alors être dissoute dans les mêmes conditions et sous le smêmes réserves que la SCS : il
peut avoir dispo dans les statuts évitant la dissolution.

Arrêt 28/05/2013 n°11-423… ​⇒ Hermès ⇒ société Hermès = groupe familial. Associé


commandité protégé par son statut et celui qui veut monter au capital de la SCA peut le faire
et peut devenir majoritaire mais tant que restera l’associé commandité dans la société, bcp
de décisions qu’il ne pourra pas prendre. Une trop grande fracture entre l’associé
commanditaire et l’associé commandité risque de créer des tensions et bloquer la société.

Dans le cas de cet arrêt, cela n'a pas empêché LVMH de monter au capital de la SCA. Pour
réagir à cela, les membres de la famille Hermès qui avaient vendu ces actions, se sont
entendus pour confier leurs propres actions dans la SCA Hermès à une holding : H51, qui
est une SCS. Pb : en même temps qu’ils confiaient leurs actions à cette holding, celle-ci
franchissait elle-même des seuils de détention, ce qui peut entraîner l’oblig d’émettre une
offre publique d’achat ce que ne voulaient pas faire les fondateurs de la holding ⇒
exemption à l’AMF pour groupe familial, qui fait que à partir du moment où la structuration
du groupe demeure la même, le fait qu’il y ait une modif de la détention du capital de la
société, n'entraîne pas l’olbig d’émettre une offre au public d’achat.

Pb devant la CdC : savoir si la constit de cette holding familiale emportait un changement de


contrôle ? changement de contrôle car les actions de la SCA Hermès détenues par les
personnes physiques, qui avaient apporté leurs actions à la holding SAS, celle-ci devenait
elle-même détenteur de ces actions et donc formellement, changement de contrôle de cette
société. Les héritiers Hermès prétendaient que pas de changement de contrôle ⇒ l’AMF
leur a donné raison.

Q : changement de contrôle ou non ? à l'occasion de l’étude que la CdC fait de cette


structuration de l’actionnariat de la SCA Hermès, on comprend un peu mieux le
fonctionnement de la SCA ⇒ une manière simple de répondre aux minoritaires auraient été
de dire que ces changements ne concernent que les commanditaires, or, ceux qui exercent
le pouvoir au sein de la SCA sont les commandités.

Forme de cogérance dans la SCA.

Chapitre 4 : La SARL

La SARL est une ​société hybride : ni une véritable société de personnes ni une véritable
société de capitaux​. Elle emprunte des règles aux 2 formes sociales. Est moins risquée que
la SNC car SARL donc la resp des personnes associées est limitée à leurs apports.

Grand intérêt de la SARL : est - contraignante que la SA. ​Art L223-1 et suivant.
Cette société ​offre les intérêts principaux d’une société de capitaux tout en exigeant
quasiment aucun capital min ⇒ société commerciale par la forme. Elle est donc toujours
commerciale quel que soit son objet : art L210-1.

Toutefois, les associés n’ont pas la qualité de commerçant, ni même le gérant. Son capital
est divisé en parts sociales et normalement, l’​intuitu personae joue un rôle important.

Depuis loi n°85-896 du 11 juillet 1985, la SARL peut être ​unipersonnelle : EURL​.

SARL = société à resp limitée et la resp des associés est normalement limitée à leur apport.
La pratique des banques exige en général, lorsqu'un prêt est octroyé à une SARL, de
demander le cautionnement ou la garantie personnelle du ou des dirigeants des associés
majoritaires ⇒ ​alors même que la resp de l’associé est limitée à son apport, par le biais de
ce cautionnement, est tenu personnellement au moins de certaines dettes de la société.

Section 1 : La constitution de la SARL

§1- Les conditions propres au contrat de société

Nb des associés : la SARL peut être instituée par ​une ou plusieurs personnes ⇒ ​art
L223-1. SARL unipersonnelle = EURL avec associé unique. Csq : réunion en 1 seule main
de toutes les parts de la SARL n'entraîne pas la dissolution jud​ art L223-4.

En raison de l’intuitu personae attaché à la SARL, ​le nb d’associé ne peut dépasser 100 :
au-delà, la société doit être transformée ou le nb d’associé doit être diminué : ​délai 1 an : ​art
L223-3.

Si la société est unipersonnelle, sa constit peut résulter de la réunion des parts en 1 seule
main.

Tous les associés doivent intervenir à l’acte constitutif de la société en personne ou par
mandataire. Art L223-6.

Qualité des associés : les associés de la SARL n’ont pas la qualité de commerçant de
sorte qu’il n’est pas exigé d’eux la qualité commerciale. Un mineur non émancipé peut
devenir associé.

Les associés peuvent être personne physique ou morale. On admet même la possibilité des
EURL en cascade​ cad lorsque une EURL est l’associé unique d’une autre EURL​.

Capital de la SARL : peut être librement déterminé par les statuts et ​aucun min n’est exigé :
art L223-2.

Répartition du capital par les associés doit être mentionnée par les statuts et les statuts
peuvent prévoir une ​clause de variabilité ​: art L231-1 ⇒ ​capital social variable.
Parts de la SARL ne sont que cessibles dans ces conditions strictes et non librement.
L’apport peut s’exécuter en numéraire, en nature ou en industrie. Le montant du capital
social min de la SARL est fixé par les statuts et divisé en parts sociales : art L223-2.

Les parts sociales doivent être souscrites en totalité par les associés :​ art L223-7.

La loi fixe certaines conditions en fonction de la nature de l’apport.

Les parts représentant des apports en numéraire doivent être libérées d’au - ⅕ de leur
montant. Le surplus libéré délai max 5 ans à compter de l 'immatriculation de la société au
RCS : art L223-7 al 1.

Cependant, ​le capital social devra être intégralement libéré avant toute souscription de
nouvelles parts sociales​ : ​art L223-7​.

Les parts sociales représentant des apports en nature doivent être intégralement libérées, et
la loi n’autorise aucun délai art L223-7 al 1. Nécessité de tenir compte de certaines règles
protectrices.

Nécessité de tenir aussi des parts sociales représentant des apports en industrie :
souscrites dans des conditions fixées par les statuts. Les apports en industrie ne donnent
pas droit à une part dans le capital social mais ​confère quand même des droits pol et
pécuniaires.

Objet social ​: la loi n’impose pas de règle particulière pour la détermination de l’objet de la
SARL, ​les associés sont libres de déterminer cet objet social. Il est tout à fait possible
d'exercer une profession libérale par le biais d’une SARL : SELARL.

§2- Les conditions propres à la personne morale

La SARL est désignée par une dénomination sociale qui peut inclure le nom d'un ou
plusieurs associés initiales SARL avec énonciation du capital social.

Si associé unique, aucune dispo ou réglementaire n’impose à une EURL d’être désignée
sous l'appellation EURL.

Les statuts de la SARL doivent préciser la répartition des parts sociales, l’évaluation des
apports en nature et le nom du dépositaire des fonds, des apports en numéraire : art
R223-3.

Modèle de statut type : en dehors de ça, les statuts doivent être signés par tous les
associés. Pub : règles du droit commun des sociétés et formalités allégées pour les EURL.

Section 2 : Le fonctionnement de la SARL

§1-Les principaux acteurs de la SARL

I-La direction de la SARL


La SARL est gérée par 1 ou plusieurs gérants.

A/ La désignation du gérant

Les règles relatives à la désignation du gérant apparaissent à l’art L223-18. Le nb de gérant


est librement fixé par les statuts ⇒ le gérant doit être une personne physique mais n’est pas
tenu d’être un commerçant ⇒ la gérant d’une SARL n'exerce pas une act pro indépendante
= il ne peut pas être mis à titre perso en redressement jud.

Il peut être choisi parmi les associés mais peut aussi être choisi en dehors des associés et
devra nécessairement être choisi en dehors des associés ⇒ si dans la SARL associé
unique et que cet associé unique est une personne morale. Le gérant est nommé par les
associés dans les statuts ou par un acte ultérieur en cours de vie sociale.

Si la nomination du gérant est effectuée dans un acte ultérieur au cours de la vie sociale,
alors cette nomination doit intervenir par une décision des associés prise à la majorité des
parts sociales sur première convocation et à la majorité des votants sur seconde
convocation ⇒ une majorité + élevée peut être exigée par les statuts.

La nomination du gérant fait l’objet d'une publicité dans un journal d’annonce légal et de
l’insertion d’une mention au RCS. La durée de sa fonction doit être stipulée dans les statuts
⇒ à défaut de précision dans les statuts, le gérant est nommé pour la durée de la société.

Q : le gérant peut-il être titulaire d’un contrat de travail ? d’une manière générale, le gérant
peut, sauf s’il est majoritaire, cumuler son mandat social avec un contrat de travail le liant à
la société à condition qu’il s’agisse d’un emploi effectif et que les fonctions exercées au titre
de la gérance se distinguent de celles relevant du contrat de W et qu’il existe un lien de
subordination entre la société et l’employeur. Solution affirmée en JP notamment ch comm
10/03/1981 n°79-13.425​.

La conclusion du contrat de W au cours de la vie sociale ou sa modif (par ex pour une


augmentation du salaire) doit être soumise à la procédure des conventions réglementées
CR ⇒ il existe dans la SARL une procédure de CR. Le contrat de W entre la société et une
personne qui est son gérant est une convention qui entre dans la catégorie des CR faisant
l’objet d’une procédure particulière.

Rémunération du gérant ​: la loi est muette sur la rémunération du gérant ⇒ elle doit être
fixée par les statuts ou par décision des associés sachant que le gérant, s’il est aussi
associé, peut prendre part au vote ⇒ cf ​ch comm 04/05/2010 n°09-13.205 ⇒ associés qui
approuvent une convention portant sur la rémunération offerte au gérant au titre de sa
gestion. 1 des associés demande la nullité de ces décisions en alléguant qu’il s'agissait
d’une CR et que la procédure de la CR n’avait pas été correctement suivie, notamment en
ce qui concerne la participation de la gérante associée à la prise de décision ⇒ la CdC
approuve l’arrêt d’appel et indique que la détermination de la rémunération du gérant d’une
SARL par l’assemblée des associés, ne procédant pas d’une convention, le gérant s’il est
associé, peut prendre part au vote.
Le gérant non majoritaire est assujetti à la SS comme un salarié mais n’a pas droit au
chômage et le gérant majoritaire relève du régime des travailleurs indépendants à moins
d'être lié à la société par un contrat de W, outre ses fonctions de gérant mais rare car lien de
subordination difficile.

B/ Les pouvoirs du gérant

Dans les rapports internes : les pouvoirs du gérant sont déterminés par les statuts et à
défaut par les règles propres aux sociétés en nom collectif ⇒ renvoi de l’art L223-18 al 4 à
l’art L221-4. Idée générale = en l’absence de précision dans les statuts ⇒ le gérant peut
faire tout acte de gestion dans l’intérêt de la société.

Dans les rapports externes : le gérant est investi des pouvoirs les + étendus pour agir en
toute circonstance au nom de la société sous réserve des attributions particulières des
associés cad des décisions qui doivent être prises par les associés et non par le gérant = art
L223-18.

Selon le mêm texte, la société est engagée même par les actes du gérant qui ne relèvent
pas de l’objet social, sauf si la société peut prouver que le tiers savait que l’acte dépassait
l’objet social ou que le tiers ne pouvait l’ignorer compte te nu des circonstances ⇒ la seule
consultation des statuts ne suffit pas à constituer cette preuve.

Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des gérants, étant valables dans l’ordre interne,
sont inopposables aux tiers = art L223-18 al 6. En cas de pluralité de gérant, l’opposition
formée par l’un d’eux aux actes de l’autre = est sans effet à l’égard des tiers sauf s’il est
prouvé que le tiers en avait eu connaissance = art L223-18 al 7.

En contradiction avec un mvt JP général qui normalement tient pour nul les actes contraires
à l’IS notamment les garanties consenties par la société pour un tiers, la CdC a pu juger que
la contrariété à l’IS de la sûreté souscrite par une SARL en garantie de la dette d’un tiers,
n’est pas par elle-même une cause de nullité de cet engagement. Cf notamment arrêt du
12/05/2015 n°13-28.504 ⇒ CdC a pu juger que la contrariété à l’IS de la sûreté souscrite par
une SARL en garantie de la dette d’un tiers n’est pas par elle-même une cause de nullité de
cet engagement ⇒ société qui consent une garantie hypothécaire sur un bien lui
appartenant pour garantir un prêt qui a été consenti à une autre société ⇒ ces 2 sociétés
constituent en quelque sorte un groupe de société ⇒ consent un bien dans l’intérêt d'une
autre société. Des difficultés se présentent. L’admin jud fait grief à l’arrêt de rejeter sa
demande. Arrêt d’appel approuvé par la CdC ⇒ point intéressant sachant que la CdC a l’air
de laisser planer un doute sur la Q de savoir si la convention en cause était effectivement
contraire à l’IS. ⇒ contrariété qui ne serait pas une cause de nullité. Possibilité de se
demander si ce courant JP est conforme à l’art 1157 CC issu de la réforme du droit des
contrats de 2016. cf art.

Cette règle générale du droit des contrats pourrait être invoquée par la société, le représenté
pour obtenir la nullité de l’acte consenti par son représentant = le gérant, en invoquant que
cet acte est le résultat d’un détournement des pouvoirs du représentant.
Responsabilité du gérant ​: le gérant peut engager sa resp civile individuellement ou
solidairement si plusieurs gérants, envers la société ou envers les tiers en cas d'infraction
aux dispos législatives ou réglementaires applicables aux SARL, pour violation des statuts
ou pour faute de gestion = art L223-22.

Si plusieurs gérants sont impliqués, le trib détermine la part contributive de chacun pour
réparer le dommage. L’action se prescrit par 3 ans à compter du fait ou de révélation si le
fait a été dissimulé.

La resp personnelle d'un dirigeant à l’égard des tiers en peut être retenue que s’il a commis
une faute séparable de ses fonctions qui lui soit imputable personnellement ⇒ ch comm
12/05/2015 n°14-13.104 ⇒ la faute qui était imputée au dirigeant = d’avoir mis la société en
sommeil.

Le gérant qui peut représenter la société en justice, peut être réticent à agir contre lui-même
s’il est l’auteur de la faute ⇒ les associés peut, individuellement ou en se groupant pour
former 10%, intenter un action en resp ontre le gérant ⇒ art L223-22 al 3 = action sociale ut
singuli.

Est réputée non écrite toute clause statutaire subordonnant l’exercice de l’action sociale, à
l’avis préalable ou autorisation de l’assemblée ou emportant par avance l’exercice de cette
action … Art L223-22 al 4 ⇒ pas possible de soumettre cette action, par une clause
statutaire à l’approbation de l ‘AG. Et aucune décision de l'AG ne peut avoir pour effet
d'éteindre une action en resp contre le gérant ⇒ donner quitus de sa gestion ⇒ art L223-22
al 5.

Si la société est en faillite, qu’elle fait l'objet d'une procédure collective, le gérant peut être
tenu du passif social et subir les interdictions et déchéances prévues ⇒ art L223-24.

Sur le plan pénal, les art L241-1 à L241-9 prévoient les sanctions des gérants en cas d’abus
de pouvoir, d’abus de biens sociaux, de présentation de comptes annuels infidèles,
distribution de dividendes fictifs ou démission de valeur mobilière autre que des obligs ⇒ la
SARL ne peut pas mettre de valeur mobilière autre que des obligs, ne peut aps émettre
d’actions.

EURL : l’ensemble des dispos relatives au gérant des SARL sont applicables au gérant de
l’EURL, y compris les dispositions pénales ⇒ JP constante.

C/ La révocation du gérant

Fin du mandat du gérant : peut résulter de la démission du gérant ⇒ démission qui doit
être motivée et elle ne doit pas être de mauvaise foi ou faite avec l'intention de nuire à la
société ⇒ démission qui pourra alors donner droit à des DI au profit de la société à hauteur
des P subis ⇒ si démission fautive qui tend à mettre la société dans une situation difficile et
que la société subit un P du fait de cette démission ⇒ le gérant démissionnaire engage sa
resp.
La fin des fonctions de gérant peut aussi intervenir avec l’arrivée du terme mentionné dans
l’acte de nomination. La fin des fonctions du gérant peut aussi résulter d’un evt indépendant
de sa volonté, mettant fin à la capacité du gérant de gérer la SARL comme le prononcé
d'une interdiction de gérer à son encontre, prononcé d’une faillite personnelle ou mise sous
tutelle.

Le gérant peut aussi faire l’objet d’une révocation ⇒ avant celle-ci le gérant doit avoir
connaissance des motifs dictent sa révocation et doit avoir été mis en situation de présenter
des observations avant qu’il ne soit procédé au vote = JP constante.

Il existe en réalité plusieurs cas de révocation du dirigeant ⇒ en général, cette résiliation


intervient à la demande des associés dans 2 situations :

● situation où des associés représentant plus de la moitié des parts de sociétés et sur
deuxième convocation à la majorité des votants, demandent la révocation = art
L223-25 al 1 ⇒ renvoi à l’art L223-29 ⇒ révocation doit être décidée avec juste
motif, sinon donne lieu à DI. Condition de prise de décision : cf art L223-29. Décision
adoptée à 50% + 1 voix. sinon majorité des votes émis, cf art ⇒ si sur seconde
convocation, il n’y a qu’un associé qui vote et que cet associé représente 10% des
parts sociales mais qu’il représente la majorité des votants ⇒ dans cette hypothèse,
la décision de révocation est adoptée.
Art L223-25 = cf art, mais majorité plus forte peut être adoptée par les statuts.

Exemples JP ⇒ ch comm 29/09/2015 n°14-11.491 ou ch comm 04/02/2014 n°13-10.778.

● La révocation du gérant peut être demandée par tout associé à un trib pour cause
légitime : art L223-25. Qu’est-ce qui constitue une cause légitime ? par ex, décision
du gérant de faire procéder malgré l’opposition des associés, à un audit inutile et
d'un coût disproportionné, préjudiciable à l’IS ⇒ toute décision du gérant contraire à
l’IS est de nature à justifier sa révocation car démontre par là qu’il n’est pas apte à
diriger la société conformément à son IS ⇒ ch comm 15/02/1994 n°992-12.201. Peut
être révoqué pour motif légitime, le gérant qui fait fonctionner son compte courant
d’associé en position débitrice malgré les avertissements donnés par les autres
associés.

Lorsque SARL à associé unique, celui-ci peut prendre la décision de révoquer le gérant non
associé en lieu et place de l’assemblée des associés.

II-Les associés de la SARL

A/ Les droits des associés de la SARL

Les associés de la SARL ont droit aux dividendes, aux réserves et au boni de liquidation.

En revanche, les associés d’une SARL disposent de droits pol et patrimoniaux spécifiques.

1) Les droits politiques


Les droits po, des asoicés d’une SALR comrpennetle droit à l’information et le droit de vote :

Droit à l’information dans la SARL : les associés de la SARL reçoivent des infos
concernant la marche de la société et ces infos leur permettent d’avoir une parfaite
connaissance de l’état de celle-ci et leur permet aussi de pouvoir exercer leur vote de
manière éclairée. Ils doivent recevoir un certain nb de doc et aussi requérir la rédac de
rapports sur certaines opé.

Obtention d’infos et de docs : les associés peuvent à tout moment prendre connaissance au
siège social de docs sociaux : bilans, comptes de résultats, annexes, inventaires, rpaprots et
procès verbaux des assemblées ⇒ art L223-26 al 4.

Sauf concernant l'inventaire, le droit de prendre connaissance d'un doc emporte celui d'en
prendre copie. L'associé peut se faire assister d’un expert inscrit sur une des listes inscrites
dans les cours et tribunaux.

Dans les 15 jours suivant l’assemblée annuelle, tous les associés doivent recevoir…
L'inventaire est mis à dispos des associés au siège social de la société ⇒ art R223-18 .
Toute décision prise en violation de ces règles peut être annulée ⇒ art L223-26 al 2.

Toute clause contraire à ces règles est réputée non écrite : art L223-26 al 5. Si l’info ne
parvient pas à l’associé ou s’il ne peut l'obtenir, l'assemblée peut être annulée et l'associé
dispose du droit de demander au pdt du tirb, soit d'enjoindre sous astreinte au gérant de
communiquer cette info, soit de désigner un mandataire chargé de procéder à cette info
auprès du gérant = art L238-1.

Si l’info ne parvient pas à l’associé ou s'il ne peut l'obtenir,l'assemblée peut être annulée et
l’associé dispose du droit.

La possibilité est ouverte aux associés de demander un rapport de gestion = rapport sur un
opé de gestion = art L223-36 et s. Tout associé non gérant a la faculté de poser par écrit 2
fois par exercice des Q aux gérants sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation ⇒ le gérant doit répondre et réponse communiqué au CAC.

1 ou plusieurs associés représentant au moins le dixième du capital social ainsi que le MP et


CSE peuvent soit individuellement soit en se groupant sous quelque forme que ce soit,
demander en justice la désignation d'un ou plusieurs experts chargé de présenter un rapport
sur 1 ou plusieurs opé de gestion : art L223-37.

Débat sur la Q de savoir si un opé de gestion est une opé de gestion ou pas = périmètre du
droit de demander le rapport sur une opé de gestion ⇒ ne relève pas de la catégorie des
opé de gestion les décisions relevant de l’AG. Ex : décision d'augmenter le capital social
relève des attributions des assemblées des associés et n’est pas une opé de gestion ⇒ cf
ch comm 25/09/2012 n°11-18.312.

En revanche, est un acte de gestion, une augmentation importante du salaire du gérant cf ch


comm 08/01/1991 n°89-11.365.
Le rapport est adressé au demandeur, au MP et au CE ainsi qu’au CAC et au gérant et doit
être annexé au rapport établi par le CAc en vue de la prochaine AG et recevoir la même
publicité = dernier alinéa art L223-37.

De plus, le fait qu'un associé se soit abstenu de participer aux assemblées ayant approuvé
les opé de gestion litigieuses, comme le fait qu’il n’ait exercé aucun recours contre les
décisions d'approbation, en font pas obstacle à sa demande d’expertise de gestion ⇒ cf ch
comm 05/05/2009 n°08-15.313.

Le droit de vote dans la SARL ​: les associés d’une SARL disposent d’un droit de vote pour
participer aux décisions collectives ⇒ droit de vote qui est encadré par la loi s'agissant des
modalités de consultation, convocation et exercice de ce vote.

Convocation : les associés doivent être convoqués au moins 15 jours avant la date de
l’assemblée par le gérant ou le CAC = art L223-27 al 2. En cas de refus du gérant de
convoquer l’assemblée, tout associé peut demander en justice la désignation d'un
mandataire chargé de convoquer cette AG et de fixer l’ordre du jour = art L223-27al 5.

Assemblées devant approuver les comptes sociaux ⇒ en cas de carence des dirigeants, le
MP ou toute personne intéressée, y compris un associé, peut saisir le tirb compétent
statuant en référé afin d’enjoindre sous astreinte le dirigeant de convoquer cette assemblée
ou de désigner un mandataire ad hoc chargé de la convoquer : art L223-26

1 ou plusieurs associés détenant le vingtième des parts sociales, peut faire inscrire à l'ordre
du jour de l'assemblée, des points ou projets de résolution qui sont portés à la connaissance
des autres associés ⇒ toute clause contraire étant réputée non écrite = art L223-27 al 5 ⇒
conditions de l’art R223-20-2.

1 ou plusieurs associés détenant la moitié des parts sociales ou détenant s’ils représentent
le dixième des associés, le dixième des parts sociales, peuvent demander la réunion les
assemblées, toute clause contraire de statut sets réputée non écrite : art L223-27 al 4.

Modalités de convocation : toute irrégularité peut emporter la nullité de l’assemblée et des


délibérations à moins que tous les associés n’aient été présents ou représentés auquel cas
l’action en nullité est irrecevable : art L223-27 al 9. La convocation doit être faite par lettre
RAR, doit indiquer l’ordre du jour : art R223-20. La convocation doit être accompagnée des
docs sociaux nécessaires d'info : art R223-18, convocation doit être envoyée aux associés
au - 15 jours avant l’assemblée à moins qu’un délai + long soit prévu par les statuts.

Les associés ne peuvent délibérer sur des Q non inscrites à l’ordre du jour à moins qu'elles
Q ne soient de moindre importance. L’ordre du jour est fixe, ce qui écarte toute nouvelle
résolution.

Une assemblée annuelle d'approbation des comptes doit être obligatoirement convoquée
par les dirigeants dans le délai de 6 mois qui suit la clôture de comptes d'exercice : art
L223-26 al 1.
Lorsque l'assemblée n’a pas pour projet liquidation des comptes ou.. Les statuts peuvent
prévoir consultation écrite ou moyens électroniques: art L223-27 al 1.

La technique de la visioconférence est autorisée dans tous les cas.

Exercice du vote : les décisions collectives sont prises en assemblée : art L223-27 mais les
statuts peuvent prévoir que certaines décisions peuvent être prises par consultation écrite
des associés ou encore résulter du consentement de tous les associés exprimé dans un
acte, sauf pour l’approbation des comptes annuels : art L223-27 al 1.

Tout associé a le droit de participer aux décisions collectives sans aucun seuil min de parts
détenues dans le capital et tout associé dispose d’un nb de voix égal à son nb de parts
sociales : art L223-28 al 1 ⇒ principe d’OP. Toute clause contraire est réputée non écrite ⇒
il n’est pas possible de créer dans une SARL des parts sociales à droit de vote multiple ou
des parts sociales sans droit de vote. Un associé peut se faire représenter par son conjoint à
moins que la société en comprenne les 2 époux.

Si les associés sont + de 2, un associé peut se faire représenter par un autre associé =
règles d’OP.

En outre, la représentation d’un associé par une autre personne doit être permise par les
statuts donc les statuts peuvent ne pas le permettre = art L223-28 al 3.

Les associés participant à des visioconférences etc sont réputés présents pour le calcul du
quorum et de la majorité : art L223-27 al 3.

Les règles de majorité : nécessité de distinguer entre les décisions ordinaires qui
n’impliquent pas de modif des statuts et les décisions extraordinaires pour lesquelles il y a
une modif des statuts.

Décisions ordinaires cad sans modif des statuts ⇒ ex : approbation des comptes,
désignation ou révocation des gérants, approbation des CR ⇒ art L223-26 ⇒ décisions sont
prises à la majorité simple des parts sociales.

S’il n’est pas possible de réunir cette majorité, alors, sur deuxième convocation, les associés
sont selon les cas convoqués ou consultés une seconde fois et les décisions sont prises à la
majorité des votes émis, quel que soit le nb de votants. Sur première convocation,, les
décisions ordinaires sont prises à la majorité simple des parts sociales, si cette majorité
n’est pas obtenue, alors possible de procéder à une seconde convocation et dans ce cas, la
décision sera prise à la majorité simple des votes émis.

Les statuts peuvent retenir une majorité + élevée.

Décisions extraordinaires ⇒ se reporter à l’art L223-30 et faire une autre distinction selon
que la société a été créée avant le 3 août 2005 ou après.
Avant = sur première convocation, les décisions modifiant les statuts sont prises avec une
majorité des ¾ des parts sociales et tant que cette majorité n’est pas atteinte, la décision
n’est pas prise = al 2 de l’art L223-30.

Nécessité oasis de tenir compte de l'al 4 de cet art L223-30 ⇒ société constituée
antérieurement à cette loi, peuvent, sur décision prise à l'unanimité des associés, être régies
par les dispos de l’al 3 cad les dispos applicables aux SARL créées à partir du 3 août 2005.

Décisions extraordinaires (modifiant les statuts) pour les sociétés à partir du 3 août 2005 ou
avant pour laquelle les associés sont décidé à l'unanimité de se conformer au régime post 3
août 2005, les décisions se prennent avec majorité des ⅔ des associés présents ou
représentés avec un quorum d’¼ des parts sociales.

Première convocation : il faut que les associés présents ou représentés possèdent au - ¼


des quarts et sur deuxième convocation, ⅕ de celle ci ⇒ défaut de ce quorum pour la
deuxième assemblée, elle peut être prorogée à date postérieure de 2 mois au plus à celle à
laquelle elle avait été convoquée.

Exceptions : L223-30 ⇒ il est possible à l’al 3, de prévoir des quorums et une majorité +
élevée sans pouvoir exiger l’unanimité des associés ⇒ mais tj ¾ des associés présents ou
représentés.

Exceptions à cette règle : par dérogation ⇒ al 6 de l’art L223-30.

Révocation du gérant ⇒ règle applicable = décision ordinaire : art L223-25 renvoi à l’art
L223629.

Transformation de la SARL en SA ⇒ règle double à l’art L225-43 al 2 ⇒ la transformation


en SA est décidée par la majorité requise pour la modification des statuts. Cette
transformation peut être décidée par l……… cf art.

Pour l’agrément d’un tiers ⇒ art L223-14 al 1.

L’augmentation des engagements des associés, la transformation en SAS, SNC ou société


civile= unanimité d'associés, de même que changement de nationalité ou transfert de siège
à l’étranger de la société.

Les associés d‘une SARL peuvent déroger à une clause des statuts et s’en affranchir par
l’établissement d’un acte extérieur qui sont valables dès lors que tous les associés y
consentent ⇒ ch ch comm 12/05/2015 n°14-13.744.

Dans une EURL, les pouvoirs d'associés sont exercés pa rl’associé unique = art L223-1 ⇒
si celeui-ci est également gérat, il n’a pas besoin de se convoquer lui-même cf art L223-21
mais ces décisions sdoivent être consignées sur un registre à peine de nullité.

2) Les droits patrimoniaux


Droits qu’ont les associés en rapport avec ce bien que constitue les parts sociales ⇒ les
droits des associés de la SALR sur les parts sociales de cette société se heurtent à l’intuitu
personae qui impose le respect d’une certaine procédure.

Nantissement des parts sociales ​: gage pratiqué sur un bien immatériel comme des parts
sociales ⇒ forme de garantie donnée aux C par le D pour couvrir une dette ⇒ si la dette
n’est pas remboursée, le prêteur devient alors propriétaire des immobilisations incorporelles
données en garantie. Lorsque le nantissement porte sur les parts sociales, le propri de ces
parts sociales s’interdit de les vendre ou de les apporter à une autre société = bloquées.

Ce nantissement doit faire l’objet d'un formalisme, doit être signifié à la société. Pb qui se
psoe : en cas de réalisation forcée de parts, celui qui bénéficie de cette réalisation force,
celui à qui les parts sociales ont été données en gage, doit faire l’objet d'un agrément car va
devenir associé de la société. Il est possible d’éviter l’obtention de cet agrément si jamais le
bénéficiaire du nantissement devait devenir associé, en consultation les associés a priori =
en faisant accepter le nantissement par les associés.

Décision de nantissement doit être prise par les associés à la même majorité que l’agrément
du cessionnaire = par la majorité en nb des associés représentant au - la moitié des parts
sociales. Cet agrément du nantissement entraîne l' agrément de l’adjudicataire.

Si la société a donné son consentement à la constit d'un nantissement de parts sociales et a


géré le bénéficiaire du nantissement avec l’accord des associés représentant au - la moitié
des parts, la réalisation de la sureté… art L223-15.

Cession des parts sociales : les parts sociales de SARL ne sont pas des titres négociables
: art L223-12 et leur cession est soumise aux mêmes règles d'opposabilité à la société et
aux tiers que dans la SNC. Pour l'opposabilité de la cession à la société,il est nécessaire de
suivre la formalité de l’art 90 du CC ou alors procéder au dépôt de l’original de l'acte de
cession au siège de la société contre remise par le gérant d’un récépessié.

La cession n’est opposable aux tiers qu’après l’accomplissement de ses formalités auquel il
faut ajouter une pub de la cession au RCS ⇒ le non-respect de la cession est sanctionné
par l'inopposabilité à la société et non nullité.

La répartition des parts sociales entre les associés devant être mentionnées aux statuts :
toute cession conduit à entraîner modif statutaire selon l 'art L223-7 al 3. Les conditions de
cession varient en fonction de la qualité du cessionnaire.

Hypothèse 1 : si le cessionnaire envisagé est un tiers étranger à la société ⇒ l’agrément de


la société se fait avec l’accord de la majorité des associés représentant au moins la moitié
des parts sociales. Sauf majorité + forte exigée par les statuts ⇒ art L223-14. cf ch comm
21/01/2014 n°12-29.221.

Si le cessionnaire envisagé est le conjoint, l’ascendant ou le descendant d'un associé, la


cession des parts est libre : art L223-13. De même, que les parts sociales sont librement
transmissibles par toute cession ou en cas de liquidation de liquidation de biens entre
époux. Les statuts peuvent toutefois soumettre la cession à un conjoint, hériter, ascendant
ou descendant, à la procédure d’agrément de l’art L223-14, aux mêmes conditions que
celles pour les tiers et avec les mêmes règles en cas de refus d'agrément ou en 'l'absence
de solution à l'expiration du délai légal.

Il a été jugé notamment par appli à ces règles : ch comm 03/05/2018 n°15-20.851 que
l’héritier d'un associé dont la demande d'agrément qui était prévue statutairement a été
prévue par l’AG. ne devient associé qu’à l’expiration de la prorogation du délai accordé sur
requête par le pdt du trib de comm pour le rachat par la société des parts sociales. Car si la
société refuse l’agrément, elle doit dans ce aca proposer au décant le rachat de ces parts,
et si société ne procède pas au rachat, alors le cessionnaire envisagé qui ‘na pas reçu
agrément, devient tout de même associé, peut se porter acquécéqueur des parts ⇒ ici
héritier qui 'n'avait pas été agréé.

Si le cessionnaire envisagé est un associé, la cession des parts est libre en appli de l’art
L223-16.

Pour le détail, les conditions de cession varient en fonction de la qualité du cessionnaire


sauf dans les EURL où ces règles ne s’appliquent pas.

Les dispos relatives à l’agrément,possible de prévoir procédure allégée avec délais + courts
et majorité réduite. L’idée est que, comme il s'agit d’une cession entre associés, il est
possible de limiter ces possiblités de cession mais en prévoyant une procédure qui soit +
facile, alors que la majorité prévue à l’al 1 art L223-14 ne peut pas être réduite.

Procédure d’agrément : dans les hypothèses où cette procédure est requise par la loi ou les
statuts, se déroule de la manière suivante, sachant que toute clause contraire à l’art L223-14
est réputée non écrite. Le projet de cession est notifié par le cédant à la société et à chaque
associé ⇒ délai de 8 jours à compter de la notif, le gérant doit convoquer l 'assemblée ou
consulter les associés par écrit.

Si à la suite de cette assemblée ou de cette consultation, le cessionnaire pressenti est


agréé, il devient associé = agrément express.

Si la société n 'a pas fait connaître sa décision dans un délai de 3 mois, à compter de la
dernière notification, l’agrément est réputé acquis ⇒ art L223-14 al 2 = agrément tacite. Si la
société a refusé la cession, soit le cédant ne détient pas ses parts depuis + de 2 ans, auquel
cas il en reste prisonnier, soit le cédant détient ses parts depuis + de 2 ans, auquel cas les
autres associés ou la société sont tenus de racheter ses titres ou de trouver un cessionnaire
dans un délai de 3 mois à compter du refus ⇒ prix fixé dans les conditions de l’art 1843-4
CC.

Si la société rachète les parts, son capital est réduit du montant de la valeur nominale ⇒ sur
demande du gérant, le délai de 3 mois peut être prolongé par décision de justice mais pour
1 seule fois et sans pouvoir excéder 6 mois ⇒ si rien ne se passe au bout de 3mois ou autre
délai, alors peut réaliser la cession. art L223-14 al 5.
La violation de la procédure d’agrément est sanctionnée par la nullité de la cession ==<
nullité qui peut être demandée par la société ou les associés mais pas par le cédant
lui-même ⇒ peut pas se prévaloir de sa propre turpitude.

Dans les rapports entre cédant et cessionnaire, la cession est parfaite dès l’accord des
volontés et la violation d’une clause de préemtpitonfigurant dans les sttauts, n’emporte pas
par elle-même nullité de la cession de parts ⇒ cf ch comm 11/03/2014 n°13-10366.

B/ Les obligs des associés

Libération de l’apport​ : doit réaliser un apport et libérer dans les conditions de l’art L223-7.

Contribution aux pertes ​: la SARL se fait à concurrence de l’apport. L’associé n’est donc
pas obligé à la dette de la société comme dans une société de personne.

Il est souvent utilisé un cautionnement pour faire en sorte de dépasser la limitation de la


resp dans la SARL. cf ch comm 08/06/1993 n°91-13.295.

III- Le CAC de la SARL

Les associés de la SARL ont la possibilité de nommer 1 ou plusieurs CAC ⇒ art L223-35
dans les conditions prévues à l’art L223-29 (décision ordinaire).

Nomination obligatoire lorsque la SARL dépasse à la fin d’un exo, 2 des 3 seuils suivants :
● 4M bilan
● 8M CA
● 50 salariés

En dessous de ces seuils, la nomination d’un CAC reste possible et devra être demandée
en justice par 1 ou plusieurs associés représentant au - le dixième du capital de la SARL :
art L223-35 al 3.

CAC a pour mission de certifier les comptes et déclencher la procédure d’alerte ⇒ art
L234-2 ⇒ il doit présenter à l’assemblée des associés un rapport sur les CR. art L223-39.

Le CAC a le droit d'assister aux assemblées + docs de l’art L223-26.

§2- Les principales opérations de la SARL

3 types d’opération :
● les CR
● les modif du capital social
● les missions d’oblig

I-Les CR

Conventions conclues directement ou indirectement entre la société et l’un de ses dirigeants


ou l’un de ses associés. Plusieur types de conventions doivent être disjointes :
Conventions libres ​: opé courantes conclues à des conditions normales : art L223-20.
Aucune procédure n’est prévue les concernant. Aux conventions libres s’opposent les
conventions interdites :

Conventions interdites : interdites sous quelque forme que ce soit = conventions entre la
société et l’un de ses dirigeants ou l’un des associés mais aussi les représentants légaux
des personnes morales associées, les conjoints ascendants ou descendants des dirigeants
ou associés de la SARL et les représentants légaux des personnes morales associées ainsi
qu’à toute personne interposée ⇒ conventions interdites lorsqu'il s'agit d'emprunts auprès
de la société, des découverts notamment en compte courant ou autrement et des
cautionnements et avals par la société d’un engagement du dirigeant ou de l’associé.
Art L223-21.

Cependant, les associés personnes morales eux-mêmes, ne sont pas concernés par
l’interdiction ⇒ les rapports financiers entre sociétés appartenant au même groupe sont
admis, à l’inverse des rapports financiers entre les représentants légaux des personnes
morales associées.

Une convention qui serait conclue en violation de l'interdiction est frappée de nullité absolue
: cf ch comm 25/04/2006 n°05-12.734.

Conventions réglementées : les autres conventions conclues entre la société et l’un de ses
dirigeants ou associés qui ne sont pas emprunts, cautionnement aval etc ⇒ ces contrats
sont soumis à l’approbation de l’assemblée ⇒ le gérant ou le CAC présente à l’assemblée
un rapport relatif aux conventions intervenues directement ou par personne interposée entre
la société ou l’un de ses gérants ou associés sur lequel 'l'assemblée sera amenée à statuer :
art L223-19 al 1.

Le dirigeant ou l’associé concerné ne prend pas part au vote est ses parts sociales ne sont
pas prises en compte dans le calcul du quorum et de la majorité.

Le champ d’appli de l’art L223-19 est - large que celui pour les SA car ne sont visées ici que
le gérant et les associés intéressés directement ou par personne interposée, au contrat.

SI pas de CAC dans la SARL, les conventions conclues par un gérant non associé sont
soumises à l’approbation préalable des assemblées: art L223-19 al 2. Lorsque la société ne
comprend qu’un seul associé, et que la convention est conclue avec lui,il en est seulement
fait mention au registre des décisions = art L223-19 al 3.

Les conventions non approuvées produisent leurs effets mais le gérant ou l’associé
contractant, supportera individuellement ou solidairement les csq de ce contrat préjudiciable
à la société : art L223-19 al 4.

Titre 2 : Les sociétés commerciales à risque illimité


Chapitre 1 : La SNC
Chapitre 2 : Les sociétés sans personnalité juridique

Partie 2 : Le droit spécial des sociétés civiles

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