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BUT2-S3-Droit-Chap 4- 1

Chapitre 4 : choix d’une structure juridique

1. Le statut d’entrepreneur individuel


 Propriétaire de son entreprise, détient seul le pouvoir, pas de création de structure
juridique –pas de PM
 aucun capital social n’est nécessaire : . C'est l'entrepreneur qui versera des fonds pour
son entreprise. Le patrimoine de l’entreprise est confondu avec celui de l’entrepreneur.

 pas besoin d’effectuer toutes les formalités obligatoires qui sont prévues pour créer
une société, les formalités de création étant très simplifiées.

 des statuts ne sont pas nécessaires et un simple dossier est à déposer au centre de
formalités des entreprises.

l’entreprise individuelle ne nécessite en cours de vie aucun formalisme juridique particulier,


contrairement aux sociétés, et l’entrepreneur individuel ne sera pas obligé de déposer
annuellement ses comptes annuels au greffe.
L’entreprise individuelle va donc s’adresser en priorité à des jeunes créateurs d’entreprise
avec une activité qui n’est pas encore développée.

l’entreprise individuelle ne dispose pas de la personnalité juridique. La confusion des


patrimoines peut engendrer des risques contre lesquels l'entrepreneur peut se prémunir.
Dès mai 2022, la création du nouveau statut d'entrepreneur individuel unique prévoit un
nouveau statut unique, qui protège les entrepreneurs individuels et qui ouvre le droit à
percevoir l’allocation des travailleurs indépendants (ATI) lorsque leur activité n’est plus
viable.

Alors que jusqu’en 2022, seule la résidence principale de l’entrepreneur individuel était
protégée de ses créanciers professionnels, le nouveau statut unique d’entrepreneur individuel
applicable dès mai 2022 permet de protéger l’ensemble du patrimoine personnel de
l’indépendant.
Seuls les éléments utiles à l’activité professionnelle de l’entrepreneur individuel
pourront être saisis en cas de défaillance professionnelle.
La séparation des patrimoines s’effectuera automatiquement, sans démarche administrative ou
information des créanciers. L’entrepreneur pourra toutefois renoncer au bénéfice de cette
séparation des patrimoines professionnel et personnel en faveur d’un créancier professionnel
pour un engagement spécifique.

Le statut d’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) qui avait créé en 2010 et qui
permettait de créer un patrimoine professionnel d’affectation se retrouve sans objet et est
supprimé depuis le 16 février 2022.
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2. Les raisons du choix d’une structure juridique


Plusieurs raisons peuvent amener un entrepreneur individuel à choisir une structure juridique pour
poursuivre son activité. Les motivations peuvent être notamment liées :

l’entrepreneur peut vouloir protéger son patrimoine personnel et limiter sa


au patrimoine
responsabilité financière ou la partager avec d’autres personnes ;
dans certaines formes sociales le statut de travailleur salarié (assimilé salarié)
à la protection sociale est permis (ex. : SAS). Ce statut est plus sécurisant que celui de travailleur
non salarié ;
L’impôt sur les bénéfices réalisés par l’entreprise individuelle est
à des considérations payé par l’entrepreneur dans le cadre de son impôt sur le revenu
fiscales Imposition au niveau de la société dans le cadre de l’impôt sur les
sociétés. L’entrepreneur sera imposé sur les dividendes perçus
l’entrepreneur qui souhaite développer son activité a besoin de
aux besoins de
financement, le passage en société permet d’augmenter les choix et
financement
possibilités de financement tant internes qu’externes ;
à la transmission de une entreprise individuelle ne peut pas être répartie entre plusieurs héritiers
l’entreprise contrairement à des titres détenus dans une société

3. Les sociétés
Article 1832 du Code civil La société est instituée par deux ou plusieurs personnes
qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou
leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra
en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de
volonté d'une seule personne

De cet article de loi, il ressort que la société est à la fois un contrat donnant naissance à une
personne morale et une institution reposant sur un grand nombre de dispositions légales
impératives régissant aussi bien la constitution que la vie des sociétés

La société doit être immatriculée au RCS (registre de commerce et des sociétés) et ce n’est
qu’à compter de cette immatriculation qu’elle disposera de la personnalité morale.
autonome, distincte des associés qui l’ont crée

la société a un nom, un domicile, une nationalité, un patrimoine ; elle est dotée de la capacité
nécessaire à la gestion du patrimoine.

La société requiert donc la rédaction de statuts qui détermineront les règles de fonctionnement
de l’entreprise et ses relations avec les associés. Ils représentent l’acte constitutif de la société
et doivent comporter plusieurs éléments. Le contrat de société
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Conditions de validité des contrats

 La volonté des parties doit être éclairée, libre et sincère. Pour que le consentement soit
valable, il ne doit pas être vicié.
– l’erreur. Elle peut porter sur la personne des associés (identité physique ou civile de la personne ou
sur ses qualités substantielles : honorabilité, etc.), sur la forme de la société, sur les apports ou
la nature du contrat ;
– le dol. Il est constitué lorsque certains agissements, dont l’exigence est cumulative, émanent d’un
des contractants :
•recours à des manœuvres, des mensonges ou de la dissimulation intentionnelle d’informations, /
•avec intention délibérée de tromper le cocontractant, •sur des éléments du contrat qui sont
déterminants pour ce cocontractant,
– la violence. Elle se rencontre peu en droit des sociétés
 La capacité juridique : l’aptitude d’une personne physique ou morale à être titulaire de
droits et à les exercer. les mineurs ou les majeurs protégés ; ils devront être représentés. Il
leur est cependant interdit d’être associé dans certaines sociétés (
 un contenu licite et certain
Le contrat de société doit préciser l’activité de la société (objet social). Cet objet social doit
être déterminé, réalisable. L’objet doit exister, être licite (conforme à l’ordre public et aux
bonnes mœurs). Il est constitué dans l’intérêt commun des associés.
L’objet social détermine, en principe, l’étendue des pouvoirs des dirigeants

Les éléments constitutifs du contrat de société

A. L’existence d’associés

Le nombre • deux ou plusieurs personnes. SARL-SNC mini 2 – SA mini 7


d’associés • des sociétés unipersonnelles (EURL, SASU).

PP ou PM (Ces dernières nomment un représentant permanent (pp)


l’existence
pour agir en leur nom et pour leur compte.)
Restrictions Il faut la capacité commerciale pour être associé dans une SNC

B. L’obligation d’effectuer un apport


Chaque associé doit effectuer un apport qu’il met à la disposition de la société. L’apport est
donc obligatoire.
Il existe trois types d’apports : en numéraire, en nature et en industrie

 apports en numéraire- en espèces / en argent


 apports en nature : biens meubles ou immeubles, corporels ou incorporels (brevets,
etc.). pouvant être évalués pécuniairement et cédés
 ’apport en industrie : ’apport par un associé de ses connaissances techniques, de son
travail ou de ses services. Il est interdit dans certaines sociétés (ex. : dans la SA).
Il ne concourt pas à la formation du capital social mais permet l’attribution de titres qui
donnent droit au partage des bénéfices et de l’actif net et obligent à contribuer aux pertes.

Les apports en numéraire et en nature forment le capital social. Il est une mention obligatoire
des statuts. Il peut être augmenté ou réduit au cours de la vie sociale. Le capital social est divisé
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en parts sociales ou en actions. Ces titres sociaux sont attribués aux associés en contrepartie de
leurs apports. Ils déterminent l’étendue de leur pouvoir dans la prise de décision

C. Le partage des résultats


Le partage du résultat signifie la réalisation d’économies ou le partage du bénéfice réalisé..
Sauf disposition contraire des statuts, la loi précise que la répartition est en fonction de la
part détenue dans le capital.
Il est interdit de prévoir dans une clause statutaire que les bénéfices ou les économies ne
profiteront qu’à un seul associé ou qu’un associé en sera totalement écarté. caractère léonin
Les bénéfices réalisés par la société se distribuent sous forme de dividendes qui constituent
donc la rémunération des capitaux investis par les associés.

D. La contribution obligatoire des associés aux pertes


Chaque associé doit contribuer aux pertes mais l’étendue de cette contribution dépend de la
forme de la société :
– pour les sociétés de capitaux : l’engagement (responsabilité) des associés est limité à leurs
apports ;
– pour les sociétés de personnes : l’engagement (responsabilité) est illimité (c’est-à-dire
jusque dans le patrimoine personnel).
Les clauses qui écartent un associé de cette contribution ; ou font supporter à un associé la
totalité des pertes sont des clauses léonines

E. AFFECTIO SOCIETATIS

Chaque associé doit avoir la volonté de s’associer


 Intention de collaborer de manière active, égalitaire et volontaire
(c’est un élément important recherché par la jurisprudence en cas de litige entre associés : En
cas de mésentente entre associés paralysant le fonctionnement de la société, le juge a la
possibilité de prononcer judiciairement la dissolution anticipée de la société

La naissance de la société

L’acquisition de la personne morale est conditionnée par l’immatriculation de la société au


Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Avant d’arriver à cette ultime étape, un certain
nombre de formalités sont à accomplir.

a) Les statuts
Ils sont rédigés sous signature privée ou par acte notarié (obligatoire en cas d’apport d’un
immeuble) et renferment notamment les caractéristiques de la société et les modalités de son
fonctionnement.
En l’absence de statuts, la société est considérée comme une société créée de fait.
Certaines mentions sont obligatoires : la forme de la société, la dénomination sociale, la
durée, le siège social, l’objet social et le montant du capital social ainsi que sa répartition.
associé dans l’année suivant la date d’expiration de la société, peut constater l’intention des

b) L’insertion d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales (JAL)


Un avis de constitution doit être inséré dans un JAL dans le département du siège social. Il
doit contenir les principaux éléments d’identification de la société, l’identité des associés
lorsqu’ils sont responsables indéfiniment des dettes sociales et l’identité des dirigeants
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c) Le dépôt au greffe du tribunal de commerce d’une demande d’immatriculation


La demande d’immatriculation peut être déposée :
– auprès d’un centre de formalités des entreprises (CFE) chargé par la suite des
démarches administratives ;
– directement auprès du greffe du tribunal compétent (lieu du siège social) ou sur son site.

d) L’insertion au BODACC (Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales)


Dans un délai de huit jours à compter de l’immatriculation, le greffier fait insérer un avis
dans le BODACC.
Le défaut d’accomplissement ou l’accomplissement irrégulier des formalités de publicité n’est
pas une cause de nullité de la société sauf pour les SNC ou SCS (régularisation possible)

La société en nom collectif: SNC

La SNC est généralement créée par les membres d’une même famille en vue d’exploiter une
activité en commun
les associés ont tous la qualité de commerçant - C’est une société créée entre des personnes qui
se font confiance.
la personnalité des associés est déterminante - C’est une société conclue intuitu personae,,
La « personne » de l’associé est donc plus importante que le montant du capital qu’il apporte

• Aucun capital minimum n’est exigé – le capital est divisé en parts sociales
• les parts sociales ne peuvent être cédées qu’à l’unanimité.
• Les associés sont indéfiniment et solidairement responsables de la totalité des dettes de
la société.
Un créancier pourra donc poursuivre un seul des associés pour l’ensemble des dettes sociales de
la SNC et qu’importe la personne qui a commis le ou les actes de gestions qui ont mené
l’entreprise à sa perte.
Cet associé devra alors se retourner contre les autres associés ou contre la société elle-même
(responsabilité solidaire).
Ensuite, qu’importe le montant des apports, chaque associé est responsable sur son patrimoine
personnel des dettes de la société, de manière illimitée (responsabilité indéfinie).

Société à responsabilité limitée : la SARL


La Société à responsabilité limitée ou SARL est, par définition, une société de personnes.
Concrètement, cela veut dire qu’il existe un lien fort entre ses associés. d’intuitu personae.
Cette forme de société se différencie des sociétés de capitaux telles que la SAS par exemple.
Leur responsabilité est limitée au montant de leur apport. . les créanciers ne peuvent saisir que les
biens de la société et n’ont pas accès aux biens personnels des associés
très fréquent que les banques exigent une caution personnelle des associés avant d’accorder un
crédit à la société. Dans ce cas, ces derniers engagent potentiellement leurs biens propres.

Pas de capital minimum ( 1euro) il est divisé en parts sociales


La cession des parts reste encadrée (nécessité d’un agrément pour la cession à des tiers),
possible pour une personne seule de créer une EURL,(entreprise unipersonnelle à responsabilité
limitée) c’est-à-dire une SARL unipersonnelle.
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société de capitaux Société Anonyme SA

Il s’agit d’une société commerciale dont le capital social est composé d’actions détenues par les
associés, aussi appelés actionnaires.
C’est pourquoi, la SA est une société de capitaux
principalement utilisée pour les entreprises portant des projets de grande envergure

 Le capital est divisé en actions


 Au minimum : 7 associés.
 Un capital minimum est exigé : 37 000 €
 Ce n’est pas la personne qui compte mais le capital qu’elle apporte
 Seule la société est responsable des dettes sociales. La responsabilité des associés est limitée
au montant de leur apport.
 Les titres sont librement négociables (cessibles) et librement transmissibles.

Société par Actions Simplifiée: SAS

De nombreux entrepreneurs se tournent vers la création d’une SAS ou d’une SASU, par la
simplicité de création et la souplesse de fonctionnement de cette forme juridique
elle ne peut pas être cotée en bourse contrairement à la société anonyme (SA).
 Aucun capital minimum Le capital est divisé en actions
 1 (SASU) ou plusieurs personnes physiques ou morales
 La responsabilité des associés est limitée au montant de leur apport.

L’intérêt majeur de la SAS réside dans la grande liberté que le législateur a laissée aux actionnaires
pour rédiger les statuts.

Beaucoup moins de règles sont imposées et de ce fait, le fonctionnement peut être organisé de
manière beaucoup plus simple.

CONCLUSION
Plusieurs critères sont à prendre en compte avant de choisir une forme juridique d’exercice de
son activité d’entrepreneur qui peut se faire sous forme d’entreprise individuelle ou de société
; avec un choix varié dans les formes de sociétés possibles.
Cependant, il faut rappeler que ce choix n’est pas dé nitif.
En effet, il est toujours possible de transformer une société unipersonnelle en société multi-
associés, une entreprise individuelle en société ou encore une SARL en SA ; à condition de
respecter les conditions de validité propres à chaque société

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