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1- la constitution :
La SNC obéit naturellement aux règles générales de constitution des
sociétés commerciales dotées de la personnalité morale, il suffira donc ici
de relever les particularités propres à cette forme sociale.
A- Les conditions de fond
1- Apports et capital : Ce qui est remarquable à ce propos est que les apports
en industrie sont possibles dans ce genre de société, mais ils ne
correspondent pas à la formation du capital.
En effet, le capital social est une notion comptable, de caractère fixe,
d’intérêt juridique qui représente la valeur nominale des parts sociales,
qui ne peut par suite correspondre qu’aux biens apportés pouvant figurer
à l’actif du bilan, des biens saisissables par les créanciers sociaux, c’est
pourquoi on ne peut concevoir une société sans capital social. L’évaluation
des apports en industrie n’a d’intérêt que pour la répartition des bénéfices
ou la contribution aux pertes.
Des apports en numéraire ou des apports en nature sont également
nécessaires pour la formation du capital d’une SNC, ils peuvent être très
faibles, car la loi n’impose aucun montant minimum à ce capital.
2- Les associés : Étant donné que ceux-ci ont tous la qualité de commerçant
en vertu de la loi, ils doivent avoir la capacité commerciale
correspondante. Ainsi, la qualité d’associé en non collectif est interdite au
mineur non anticipé, au majeur en tutelle.
B- Les conditions de forme
Tout d’abord, l’acte constitutif doit être fait par écrit authentique ou sous
seing privé, ensuite cet acte doit être daté et contenir certaines mentions
obligatoires en vertu de l’article 5 de la loi 5-96 qui stipule que les statuts
doivent, à peine de nullité de la société, être datés et indiquer :
*les prénoms, nom, domicile de chacun des associés ou, s’il s’agit d’une
personne morale, ses dénomination, forme et siège ;la constitution en
forme de la société en nom collectif ;
• l’objet de la société ; la dénomination sociale ;le montant du capital
social ; le siège social ;
• l’apport de chaque associé et, s’il s’agit d’un apport en nature, l’évaluation
qui lui a été donnée ;
• le nombre et la valeur des parts attribuées à chaque associé ;
• la durée pour laquelle la société a été constituée ;
• les, nom, prénom, domicile des associés ou des tiers pouvant engager la
société, le cas échéant ;le greffe du tribunal où les statuts sont déposés ;la
2- le fonctionnement de la SNC
Le fonctionnement de la SNC est organisé d’une manière très simple à la
différence d’autres sociétés commerciales. On y trouve deux types
d’organes : les associés et les gérants. Selon les statuts de la société, les
uns vont administrer les affaires sociales, les autres vont contrôler cette
gestion.
A- Les gérants
L’article 6 de la loi 5-96 dispose : « tous les associés sont gérants, sauf
stipulation contraire des statuts qui peuvent désigner un ou plusieurs
gérants, associé ou non, ou en prévoir la désignation par acte ultérieur… ».
En pratique, dés que la société doit avoir une activité d’une certaine
importance, il est nécessaire de procéder à la désignation d’une gérance.
Cette désignation relève du pouvoir des associés qui, sauf disposition
contraire, doivent se prononcer à l’unanimité. Les associés jouissent en la
matière d’une grande liberté, ils peuvent nommer un ou plusieurs gérants,
il est indifférent que ceux-ci soient associés ou non.
Les gérants peuvent être désignés soit par les statuts, soit par acte
ultérieur. A défaut de nomination, le droit d’administrer les affaires
sociales appartient à tous les associés conjointement, et nul ne peut
l’exercer séparément s’il n’est pas autorisé par les autres.
-Le gérant est généralement une personne physique, mais il peut être aussi
une personne morale (une autre société commerciale). Dans ce cas, en
vertu de l’article 6 de la loi 5-96, si une personne morale est gérant, ses
dirigeants sont soumis aux mêmes conditions et obligations et encourent
les mêmes responsabilités civile et pénale que s’ils étaient gérant en leur
nom propre, sans préjudice de la responsabilité solidaire de la personne
morale qu’ils dirigent.
B- Les associés
-Le statut des associés est dominé par l’engagement qu’implique pour
chacun d’entre eux leur participation à une société en nom collectif. Le fait
qu’ils sont personnellement obligés au paiement des dettes sociales
explique qu’ils ont en contrepartie des droits renforcés de contrôle et de
gestion.
1- L’engagement des associés : Bien qu’elle jouisse de la personnalité morale,
la SNC est dans une large mesure transparente, ce qui veut dire que les
associés ne s’effacent pas derrière elle. Mais, qu’au contraire, ils restent
présents et responsables. C’est ce qui explique l’obligation qui pèse sur
eux de répondre indéfiniment et solidairement des dettes sociales.
Les associés sont liés par une solidarité parfaite, un créancier de la société qui
entend se faire régler peut donc s’adresser à n’importe lequel d’entre eux,
à son choix, et lui demander de payer l’intégralité de sa créance, sans que
l’associé puisse invoquer le bénéfice de division.
-Cependant, il serait erroné de penser que l’associé qui a réglé la dette de la
société est le seul perdant. Au contraire, il a le droit de poursuivre les
autres associés individuellement selon le montant de la dette et en
proportion de leur participation dans la société. Les associés sont
également tenus d’une obligation de non concurrence dans deux cas :
• le cas ou les statuts prévoient une obligation de non concurrence.
• Lorsque l’un des associés fait apport de son fond de commerce à la
société, il est normalement tenu de ne pas faire la concurrence, sinon, son
apport est vide de son contenu étant donné que l’élément principal du
fonds de commerce est la clientèle.
2- Les droits des associés non gérants : Les associés non gérants possèdent
généralement deux types de pouvoirs : un pouvoir de décision et un
pouvoir de contrôle.
a- Le pouvoir de décision Les associés non gérants ont un pouvoir
souverain de décision qu’il exercent en assemblée, ou encore par voie de
consultation écrite si elle est prévue par les statuts (article 9).
Les associés se prononcent sur toutes les questions qui ne relèvent pas de la
compétence des gérants telles que la nomination et la révocation des
gérants, la modification des statuts, l’extension de l’objet social, la
prorogation de la durée de la société…
-Cependant, les associés non gérants ne peuvent jamais intervenir dans la gestion
de la société, ni s’opposer aux actes accomplis par les gérants à moins que ces
actes n’excèdent pas une limite de l’objet social ou ne soient pas manifestement
contraire aux statuts ou à la loi.
-Les décisions sont prises en principe à l’unanimité des associés, sauf clause
contraire des statuts qui prévoient librement les règles de majorité applicables à
certaines décisions. Mais la règle de l’unanimité est impérative dans le cas de
révocation d’un gérant associé, statutaire ou non statutaire ; ou encore dans le
cas de continuation de la société malgré la révocation d’un gérant associé
statutaire, ou de l’incapacité d’un associé, enfin en cas de cession de parts
sociales.
-Toute délibération des associés est constatée par un procès-verbal qui devra être
établit sur un registre spécial. Ledit procès-verbal doit indiquer la date et le lieu
de la réunion, les prénom et nom des associés présents, les rapports présentés à
la discussion et un résumé des débats, ainsi que les projets de résolutions
soumises au vote et le résultat de vote (article 10).
-L’assemblée annuelle, qui doit approuver le rapport de gestion sur les opérations
de l’exercice écoulé, est convoquée dans les six mois à compter de la clôture
dudit exercice. Les décisions peuvent être prises à l’unanimité ou à la majorité,
que les statuts peuvent fixer librement.
-Avant la réunion de l’assemblée annuelle, tous les documents sur lesquels portera
la discussion doivent être adressés quinze jours au moins avant la réunion de
l’assemblée, sous peine de nullité des délibérations.
b- Le pouvoir de contrôle
-Ce contrôle s’exerce :
• Soit à l’occasion de chaque exercice social, les associés non gérants ont un
pouvoir d’exercer un contrôle sur le travail des gérants ;
• Soit tout eu long de la vie de la société, l’article 11 de la loi 5-96 précise que
les associés non gérant ont le droit , deux fois par an, de prendre
connaissance au siège social des livres, de l’inventaire, des états de
synthèse, du rapport de gestion, et le cas échéant, du rapport du
commissaire aux comptes et des procès-verbaux des assemblées et de poser
par écrit des questions sur la gestion sociale, auxquelles il doit être répondu
également par écrit. Ce droit de connaissance peut être effectué avec l’aide
d’un conseiller.
• Il faut remarquer à cet égard que les associés de la SNC sont tenus de
désigner un commissaire aux comptes au moins, lorsque le chiffre d’affaire
de la société dépasse, à la clôture de l’exercice social, le montant de
cinquante millions de dirhams hors taxe.
-Section2 : Le régime des parts sociales
-Les droits que les associés tiennent du contrat de société sont appelés parts
sociales. Celles-ci, qui ne peuvent être représentées par des titres
négociables, sont comme, toutes les parts des sociétés, de nature
mobilière et incorporelle.
-Leur particularité tient à ce qu’en raison même de la responsabilité qui
incombe aux associés, seuls peuvent avoir cette qualité ceux qui se sont
choisis : les parts ont donc un caractère personnel accentué qui a des
incidences importantes sur leur cession et leur transmission.
1- la cession et la transmission entre vifs
• En vertu de l’article 15 de la loi 5-96, aucun associé ne peut, sans le
consentement de tous les autres, associer une tierce personne à la
société. Le contrat de société implique normalement des rapports de
confiance entre les associés, il est contracté intuitus personae.
• Il en résulte qu’un associé ne peut céder ses droits au profit d’un tiers.
Ainsi, la cession des parts sociales doit être constatée par écrit, à peine de
nullité. Elle est rendue opposable à la société dans les formes prévues à
l’article 195 du DOC. Pour être opposable aux tiers, la cession des parts
sociales doit être signifiée à la société, cette signification peut être
remplacée par le dépôt d’une copie de l’acte de cession au siège social
contre remise par le gérant d’une attestation de ce dépôt au déposant.
2- la transmission entre morts
• La société est formée intuitu personae, c’est pourquoi la société doit, en
principe, cesser avec le décès, l’absence ou l’interdiction d’un associer.
Cette disposition n’est pas toutefois d’ordre public ni absolue. Ainsi les
associés peuvent prévoir que la société continuera, par exemple en cas de
décès de l’un des associés, avec les héritiers ou avec les associés
survivants.
• Lorsque la société continue avec les associés survivants, l’héritier est
seulement créancier de la société et n’a droit qu’à la valeur des droits
sociaux de son auteur.
• Remarquant, si en cas de continuation, l’un des héritiers et un mineur non
émancipé, la société doit être transformée, dans le délai d’un an, à
compter du décès, en société en commandite, dont le mineur devient
commanditaire ; à défaut, elle est dissoute, sauf si le mineur atteint la
majorité dans ce délai.
La société en non commandite
--C’est la société conclue par des personnes qui habilitent d’autres
cocontractants à exercer tous les pouvoirs d’associés et d’en assumer
toutes responsabilités, et qui en même temps s’engagent à ne pas
s’immiscer dans la gestion de la société.
--Ainsi, les personnes habilitées par les autres sont dans la même situation
que celle des associés en nom collectif. Ils sont déclarés commerçants du
seul fait de la signature des statuts, et sont solidairement et indéfiniment
responsables du passif social.
--La loi les nomme associés commandités (art. 20 du dahir du 13 février1997).
reste des associés sont nommés commanditaires ; ils ne deviennent pas
commerçants par l’effet de l’appartenance à la commandite, et ne sont
par ailleurs responsables du passif social que dans la limite de l’apport
qu’ils ont fait à la société.
--Il existe 2 sortes de sociétés en commandite répertoriées par la loi 5-96 : la
société en commandite simple (SCS) et la société en commandite par
actions (SCA).
Section 1 : La société en commandite simple (SCS)
-C’est une société de personne constituée de 2 sortes d'associés : Les
commandités répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales
(portant la qualité de commerçant comme les associés de la SNC) et Les
commanditaires responsables des dettes sociales seulement à
concurrence du montant de leur apport.
-La dénomination sociale qui peut comprendre le nom d’un ou plusieurs
associés doit être précédée ou suivie de la mention « société en
commandite simple ».
-Les statuts de la SCS sont modifies par le consentement de tous les
commandités et de la majorité en nombre et en capital des
commanditaires. Les clauses édictant des conditions plus strictes sont
réputées non écrites. Ces statuts doivent contenir, en plus des
renseignements prévus dans les statuts de la SNC, la part de chaque
associé commandité ou commanditaire dans le capital ainsi que la part de
chacun d’eux dans la répartition du bénéfice et le boni de liquidation.
-La réunion d’une assemblée est obligatoire quand elle est demandée soit par
un Commandité, soit par la quart (1/4) en nombre et en capital des
commanditaires.
- Les conditions de prise de décisions dans les assemblées sont fixées dans
les statuts.
- L'associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion engageant la
société vis-à-vis des tiers, même en vertu d'une procuration. Tous les
commandités sont gérant sauf stipulation contraire des statuts qui
peuvent désignés un ou plusieurs gérants commandités ou non, ou en
prévoir la désignation par un acte ultérieure.
- Les parts sociales ne peuvent être cédées qu’avec le consentement de
tous les associés. Mais, les statuts peuvent stipuler que les parts des
commanditaires sont librement cessibles entre associés, et avec le
consentement de tous les commandités et de la majorité en nombre et en
capital des commanditaires à des tiers étrangers. Un associé commandité
peut céder une partie de ses parts à un commanditaire ou à un tiers
étranger dans les conditions du 2.ci-dessus.
- La SCS est dissoute en principe par le décès de l’un de ses commandités.
Cependant, les Statuts peuvent toujours stipuler la continuation de la SCS
avec les héritiers des commandités. Les héritiers mineurs non émancipés
des commandités deviennent immédiatement commanditaires. Si l’associé
décédé était seul commandité et si ses héritiers sont mineurs non
émancipés, la SCS doit procéder à son remplacement par un autre
commandité ou à la transformation de la SCS en autre société. A défaut,
- En cas de liquidation judicaire, une mesure d’interdiction d’exercer ou une
mesure d’incapacité, prononcées à l’égard d’un associé, la SCS est dissoute
à moins que :
* Sa continuation ne soit prévue dans les statuts
*Que les autres associés ne décident sa continuation à la majorité de tous
les commandités et de la majorité en nombre et en capital des
commanditaires.
Section 2 : La société en commandite par actions (SCA)
C’est une société très rare, même en France. Contrairement à la SCS, son
capital est divisé en actions.
- L’AGE : réunion des actionnaires qui prend ses décisions a la majorité des
2/3.IL est seule habilitée à modifier les statuts.
- L’AGO : réunion des actionnaires qui prend ses décisions a la majorité simple
(50%+1). Il prend toutes les autres décisions (Approbation des comptes et
nomination des organes de gestion).
-Les commissaires aux comptes sont nommés par les statuts de création de la
société et par l'assemblée générale ordinaire des actionnaires durant la
vie juridique de l’entreprise.
-Les dirigeants ne peuvent être nommés CAC de la société dans les 5ans après
la fin de leur mandat.
-Le CAC est nommé pour 3 exercices par l’AGO sauf s’il a été nommé à la place
d’un autre CAC.
Ne peuvent être désignés CAC:
- Fondateurs, apporteurs en nature, administrateurs et membres du
conseil de surveillance on du directoire.
- Conjoints, parents et alliés jusqu’au 2ème degré
- Ceux qui perçoivent des personnes susvisées, de la société ou de ses
filiales une rémunération quelconque.
- Les sociétés d’experts comptables dont l’un des associés se trouve dans
l’une des situations prévues ci-dessus.
Le CAC a pour mission permanente :
- La vérification des valeurs et documents comptables
- La vérification de la conformité de la comptabilité
Dissolution :
La dissolution anticipée est décidée par l’AGE dans les cas suivants :
--Les activités les plus importantes de l’Etat sont presque toutes dotées de
l’indépendance juridique par rapport aux autres services et institutions
publiques. Elles ont, selon le cas, la forme d’office, de bureau, de régie ou
de société commerciale.