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BUT2-S3-Droit-Chapitre 5- Prix Page 1 sur 4

Chapitre 5 : La législation sur les prix

1) Les prix sont fixés librement

Article L410-2 code de commerce


Sauf dans les cas où la loi en dispose autrement, les prix des biens, produits et services
relevant antérieurement au 1er janvier 1987 de l'ordonnance n° 45-1483 du 30 juin 1945 sont
librement déterminés par le jeu de la concurrence.
Toutefois, dans les secteurs ou les zones où la concurrence par les prix est limitée en raison
soit de situations de monopole ou de difficultés durables d'approvisionnement, soit de
dispositions législatives ou réglementaires, un décret en Conseil d'Etat peut réglementer les
prix après consultation de l'Autorité de la concurrence.
Les dispositions des deux premiers alinéas ne font pas obstacle à ce que le Gouvernement
arrête, par décret en Conseil d'Etat, contre des hausses ou des baisses excessives de prix, des
mesures temporaires motivées par une situation de crise, des circonstances exceptionnelles,
une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur
déterminé. Le décret est pris après consultation du Conseil national de la consommation. Il
précise sa durée de validité qui ne peut excéder six mois.

Le principe de la liberté des prix s’applique à tous les biens, produits et services, aussi bien
dans le domaine industriel, agricole ou artisanal ; que pour les activités de production,
distribution et services.

Chaque professionnel fixe donc librement le prix de ses biens, produits et services. Le prix
peut ainsi être différent pour des biens semblables, dans des enseignes commerciales
différentes, voire identiques (supermarchés, magasins franchisés, etc.).

a) Les prix peuvent être encadrés


L’Etat peut intervenir occasionnellement, par décret, dans la réglementation des prix
o dans des secteurs ou zones en cas d’insuffisance ou d’absence de concurrence,
caractérisée soit par des difficultés durables d’approvisionnement, soit par une
situation de monopole, ou par des dispositions législatives ou réglementaires (activités
à numerus clausus telles que les taxis, les pharmacies, etc.)..
o peut aussi être fondée sur une hausse ou baisse excessive de prix suite à une situation
de crise, des circonstances exceptionnelles, les prix de l’électricité et du gaz ;

b) Les prix (trop) bas ?


Dans certaines situations, les prix considérés comme "abusivement bas" entraînent des effets
négatifs sur la concurrence, et sont, à terme, préjudiciables pour les consommateurs.
En effet, ils peuvent avoir pour objet et/ou pour effet d’éliminer des concurrents du marché.
C’est pourquoi ils sont interdits (article L. 420-5 du code de commerce).
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Article L420-5 du code de commerce


Sont prohibées les offres de prix ou pratiques de prix de vente aux consommateurs
abusivement bas par rapport aux coûts de production, de transformation et de
commercialisation, dès lors que ces offres ou pratiques ont pour objet ou peuvent avoir pour
effet d'éliminer d'un marché ou d'empêcher d'accéder à un marché une entreprise ou l'un de
ses produits.[…]

Pour être prohibé, le prix pratiqué doit être abusivement bas par rapport au coût de revient du
produit (= coût de production, de transformation et de commercialisation) et avoir pour objet
ou pour effet d’éliminer d’un marché ou d’empêcher d’accéder à un marché une entreprise ou
l’un de ses produits.
Le seul fait que le prix de vente soit inférieur au coût de revient ne suffit pas, il faut qu’il le
soit de façon abusive.

L'information sur le prix d'un produit ou d'un service est donc primordiale pour le
consommateur qui doit pouvoir choisir en toute connaissance de cause et sans avoir à le
demander. Elle est également obligatoire

2) L’information sur les prix est obligatoire

Article L112-1 Code de la consommation


Tout vendeur de produit ou tout prestataire de services informe le consommateur, par voie de
marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié, sur les prix et les
conditions particulières de la vente et de l'exécution des services, selon des modalités fixées
par arrêtés du ministre chargé de l'économie, après consultation du Conseil national de la
consommation.

L’information sur les prix est obligatoire quelles que soient les formes de vente :
o en magasin,
o à distance (correspondance, téléachat, internet),
o hors établissement commercial (à domicile, dans les lieux inhabituels de vente,
etc.).
Le professionnel a l’obligation d’informer le consommateur avant la conclusion du
contrat de vente. Il doit être en mesure de connaître le prix qu'il aura à payer sans être obligé
de le demander.
Le professionnel peut procéder par voie de marquage, étiquetage, affichage ou par tout autre
procédé approprié. Le prix affiché doit être lisible soit de l'extérieur, soit de l'intérieur, selon
le lieu où sont exposés les produits.
Le professionnel doit également informer le consommateur de tous les frais
supplémentaires au prix principal et connus à l’avance : frais de dossier, frais de transport,
frais d’affranchissement, ou tous autres frais contractuels. Si ces frais supplémentaires ne
peuvent être calculés à l’avance, le professionnel doit néanmoins informer le consommateur
de leur existence et de leur exigibilité

 Dans le cas de vente à distance ou hors établissement commercial, si le


professionnel n’a pas informé le consommateur des frais supplémentaires au prix
principal annoncé (frais de livraison, frais de dossiers, taxes, etc., et autres frais), le
consommateur n’est pas tenu au paiement de ces frais.
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 Options supplémentaires : le professionnel doit s’assurer que le consommateur


consente expressément au paiement d’options supplémentaires proposées en plus du
contrat principal. Le consentement du consommateur ne peut résulter d’une simple
acceptation par défaut (acceptation d’une case déjà pré cochée sur internet, par
exemple).

1 Le marquage par code-barres est-il valable ?

Les codes-barres n’ont pas vocation à afficher le prix des produits mais plutôt à définir
l’identité du produit. Si dans un magasin des bornes de lecture sont mises à disposition, les
prix affichés doivent correspondre aux prix en rayon.
Les codes QR ont la même fonction que les codes-barres mais peuvent comporter davantage
d’informations.
Remarque :
Lorsqu’une erreur matérielle d’étiquetage a entraîné la vente d’un produit à un prix sans
rapport avec sa valeur réelle, le vendeur peut faire annuler la vente. Si celle-ci est consentie à
un prix dérisoire, elle est dépourvue de contrepartie. Donc, si le vendeur veut obtenir la
nullité d’une vente pour erreur d’étiquetage, il faut que le prix soit dérisoire. Ce caractère est
apprécié souverainement par les juges

Article 1169 code civil - Modifié par Ordonnance n°2016-131 du 10 février 2016 - art. 2
Un contrat à titre onéreux est nul lorsque, au moment de sa formation, la contrepartie
convenue au profit de celui qui s'engage est illusoire ou dérisoire.

Par exemple : une personne avait acheté chez un grand bijoutier une bague affichée à 15 245 €, alors
que pour le vendeur la valeur réelle du bijou était de 70 130 €. La vente n’a pas été annulée car les
juges ont estimé que, pour le client, le prix affiché pouvait correspondre à la valeur réelle de la bague
(Cass. civ. I, 4 juillet 1995, n° 93-16198).

1 Les produits préemballés

Arrêté du 16 novembre 1999 relatif à la publicité, à l'égard du consommateur, des prix


de vente à l'unité de mesure de certains produits préemballés
Art. 1er. - Les produits préemballés figurant sur les listes annexées au présent arrêté sont
soumis, lorsqu'ils sont exposés pour la vente au détail à emporter, à des obligations
particulières en ce qui concerne la publicité de leurs prix.
Ces produits doivent être munis d'une étiquette indiquant le prix de vente au kilogramme, à
l'hectogramme, au litre, au décilitre, au mètre, au mètre carré ou au mètre cube, la quantité
nette délivrée et le prix de vente correspondant.
Le commerçant assujetti aux présentes dispositions peut opter pour l'étiquetage à
l'hectogramme ou au kilogramme d'une part, au décilitre ou au litre d'autre part, sous réserve
de n'adopter qu'une seule unité de mesure pour chaque catégorie de produits mentionnée en
annexe.
Les manquements aux obligations d’information sur les prix sont passibles d’une amende
administrative.
Mais l‘utilisation d’allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en
erreur le consommateur sur le prix, peut constituer une pratique commerciale trompeuse.
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3) Révision de prix : clause d’indexation (rappel) :

Le prix est en principe fixé au jour de la conclusion du contrat. Il est interdit au vendeur de le
modifier unilatéralement. Mais, comme dans tous les contrats, les deux parties peuvent
s’entendre pour en modifier les termes et notamment le prix à la hausse ou à la baisse
Le prix peut évoluer uniquement si cela est prévu au contrat et que cette évolution se fait en
fonction de critères extérieurs aux parties.

Une clause d’indexation prévoit la révision automatique du prix du contrat en fonction de


certains éléments. Pour être licites, ces clauses doivent prévoir une indexation fondée sur les
prix des biens ou services ayant un rapport direct avec le contrat. Elles ne peuvent pas être
fondées sur le niveau général des salaires, le niveau général des prix, ou sur les prix des biens
ou services qui ne sont pas en rapport direct avec le contrat.
De plus, les clauses ne doivent pas être abusives.

4) Réduction de prix :

Article L112-1-1 Code de la consommation-


I.-Toute annonce d'une réduction de prix indique le prix antérieur pratiqué par le
professionnel avant l'application de la réduction de prix.
Ce prix antérieur correspond au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l'égard
de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours précédant l'application de
la réduction de prix.
Par exception au deuxième alinéa, en cas de réductions de prix successives pendant une
période déterminée, le prix antérieur est celui pratiqué avant l'application de la
première réduction de prix.
Le présent I ne s'applique pas aux annonces de réduction de prix portant sur des
produits périssables menacés d'une altération rapide.

Dans les points de vente, le professionnel doit indiquer par étiquetage, marquage ou affichage
le prix réduit et le prix à partir duquel est calculée la réduction appelé "prix de référence". Il
détermine seul ce prix sous réserve de pouvoir le justifier en cas de contrôle
L’annonce de réduction de prix ne doit pas constituer une pratique commerciale déloyale au
sens de l’article L. 121-1 du code de la consommation .

Par exemple, le professionnel ne peut pas gonfler artificiellement ses prix avant de proposer une
réduction pour vous laisser penser que vous avez fait une bonne affaire.
De même, il est interdit à un professionnel de proposer une réduction sur un produit afin d’attirer les
consommateurs mais de ne disposer que d’un stock dérisoire, en vue de les rediriger vers d’autres
produits plus chers : il s’agit d’une pratique dite de "prix d’appel".

 Les réductions de prix pratiquées pendant les soldes


 Les soldes sont des ventes réglementées :
 ils concourent à l'écoulement accéléré de marchandises en stock dont des exemplaires ont
été proposés à la vente et payés depuis au moins un mois à la date de début de la période
de soldes considérée ;
 ils comportent une annonce de réduction de prix (qui peut aller jusqu'à une revente à
perte) dans la limite du stock à écouler ;
 ils sont pratiqués pendant des périodes fixes de quatre semaines.

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