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Aussi, l’article 61 précise que l’appel d’offres peut être ouvert ou restreint. Il est dit ouvert
lorsque tout candidat peut remettre une offre et restreint lorsque seuls peuvent remettre une
offre les candidats qui y ont été directement invités par l’autorité contractante. Selon l’article
67 du code de marchés publics, tout appel d’offres ouvert est porté à la connaissance du
public par la publication d’un avis d’appel d’offres, dans les conditions prévues à l’article 56
du décret.
Ainsi, l’avis d’appel d’offres, établi conformément au modèle spécifié par décision de
l’organe en charge de la régulation des marchés publics, fait connaître au moins :
a) l’objet du marché ;
b) les critères, dans un ordre déterminé et non modifiable par la suite, qui seront utilisés afin
d’évaluer les offres ;
c) le lieu et la date où l’on peut prendre connaissance des cahiers des charges ou les modalités
d’obtention de ces documents ;
e) le délai pendant lequel les candidats restent engagés par leurs offres ;
f) les justifications à produire concernant les qualités et capacités exigées des candidats le cas
échéant ;
Il convient de noter que l’appel d’offres ouvert peut comprendre une phase de pré-
qualification. C’est ce qui maintiendra notre attention avant de s’intéresser aux autres types
d’appel d’offres.
S’agissant de l'appel d’offre avec pré-qualification, nous nous posons la question suivante :
Dans quel cas cet appel d’offre ouvert peut être précédé d’une pré-qualification ?
Au regard des dispositions de l’article 72 du code de marchés publics, l’appel d’offres ouvert
peut être précédé d’une pré-qualification dans les cas de travaux importants ou complexes ou,
exceptionnellement, de fournitures de matériels devant être fabriqués sur commande ou de
services spécialisés.
b) moyens matériels et humains dont les candidats disposent pour exécuter le marché ;
c) capacité financière ;
Rajoutons que les autorités contractantes sont tenues de publier un avis d’appel public à
candidature conformément aux dispositions de l’article 56 du code de marchés publics.
L’on se pose la question de savoir, le code de marchés publics a-t-il prévu des délais de
réception des offres ?
Effectivement, l’article 64 alinéa 2 du code de marchés publics dispose : « Dans les
procédures d’appels d’offres ouverts, avec ou sans qualification, le délai minimal de dépôt des
offres ou des candidatures est de trente jours calendaires à compter de la date de publication
de l’avis d’appel à la concurrence, dans le cas d’appels d’offres nationaux. Ce délai est de
quarante-cinq jours calendaires dans le cas d’appels d’offres internationaux et de marchés
dont les montants estimés sont supérieurs aux seuils communautaires définis par l’UEMOA.»
Nous pouvons comprendre que le dépôt des offres est soumis à un délai que les candidats
doivent respecter.
De plus, les dossiers de candidature sont remis à l’autorité contractante par tout moyen
permettant de déterminer de façon certaine la date et l’heure de leur réception et de garantir la
confidentialité des éléments qu’ils contiennent.
Précisons que l’ouverture des dossiers de candidature est publique et se déroule en présence
de la commission des marchés compétents. La personne responsable du marché enregistre le
contenu des dossiers de candidature dans le procès-verbal de la séance d’ouverture qui est
signé par tous les membres de la commission selon l’article 72 du code de marchés publics.
Ensuite, la commission des marchés examine les justifications des qualifications fournies par
les candidats sur la base des critères énoncés dans l’avis d’appel public à candidatures et
établit un procès-verbal d’examen des candidatures auquel est jointe une liste de candidats
pré-qualifiés. Puis, dès qu’elle a arrêté la liste des candidats pré-qualifiés, l’autorité
contractante prévient, par lettre, les candidats non retenus du résultat du dépouillement des
demandes de pré-qualification. Elle adresse, simultanément et par écrit, à tous les candidats
pré-qualifiés une invitation à remettre leurs offres et un dossier d’appel à la concurrence. Elle
communique à tout candidat qui en fait la demande par écrit les motifs du rejet de sa
candidature.
Il convient de noter, selon les dispositions de l’article 68 du même décret que tous les
candidats qui ont soumis des offres sont autorisés par l’autorité contractante à assister ou à se
faire représenter à l’ouverture des plis. Les candidats ou leurs représentants qui sont présents
signeront un registre attestant de leur présence. Les représentants des organismes de
financement peuvent également assister à l’ouverture des plis ou se faire représenter. Cette
faculté est mentionnée dans l’avis d’appel d’offres. De plus, le nom de chaque candidat, le
montant de chaque offre, la présence ou l’absence de garantie de soumission, les rabais
éventuels ainsi que toute autre information que l’autorité contractante peut juger utile de faire
connaître, sont lus à haute voix lors de l’ouverture des plis. Dès la fin des opérations
d’ouverture des plis, ces informations sont consignées dans un procès-verbal signé par les
membres de la commission des marchés présents et remis à tous les soumissionnaires qui en
font la demande.
Qu’est-ce que l’on entend par « appel d’offre ouvert en deux étapes » ?
Comme l’affirme Isshaka NDIAYE la procédure d’offre ouvert en deux étapes peut paraître
longue mais, reste une procédure aux avantages de permettre aux acheteurs publics de faire
les choix les plus éclairés possibles. Ainsi, il s’ouvre sur une sorte de dialogue compétitif
entre les candidats, dialogue dont l’objectif est d’identifier les moyens propres à satisfaire de
façon optimale les besoins de l’autorité contractante. C’est au terme de la première étape que
le dialogue entre dans sa deuxième étape jusqu’à ce que soient identifiées, la ou les solutions
qui seront susceptible de répondre aux besoins. Cette procédure est entamée en cas de
marchés d’une grande complexité et, se fonde sur des « critères de performances ».
La seconde phase est celle dans laquelle, en considération des informations obtenues lors de la
première phase, les candidats retenus remettent leurs éléments techniques et financiers c’est-
à-dire, leurs offres définitives et les prix proposés sur le fondement du dossier d’appel à la
concurrence établi ou révisé par la personne responsable du marché. C’est sur la base de ces
éléments que l’autorité contracte pourra se déterminer par rapport au choix du futur
prestataire.
La remise, l’ouverture et l’examen des propositions ainsi que le choix de l’offre évaluée
conforme la moins disante, s’effectuent dans les conditions fixées aux articles 68 à 71 du
présent décret.
L’appel d’offre restreint est la procédure qui se soustrait des obligations habituelles de mise
en concurrence en ce sens que, après avis de l’organe en charge du contrôle des marchés
publics, la personne responsable du marché consulte au moins trois concurrent en vue de
l’octroi d’un marché.
Quelles sont alors les conditions d’ouverture d’un appel d’offre restreint ?
Pour être valable, l’appel d’offre restreint ne peut être entamé que dans les cas suivant :
1 - Lorsque le marché présente un caractère urgent en discordance avec les délais exigés par
les procédures d’appel d’offres et que cette urgence relève des circonstances échappant à
l’autorité contractante. En effet, dans ces cas d’extrême urgence, il apparaîtra difficile pour
l’autorité contractante de procéder à une publicité de l'appel d’offres et de patienter pendant
des semaines en vue de faire respecter les délais applicables en la matière pour la réception,
l’examen et le choix du candidat approprié. Ces circonstances imprévisibles réduisent d’office
les formalités. Il faut tout de même que cette urgence soit réelle et extérieure à l’autorité
contractante. Par exemple, la réalisation urgente de travaux avant la rentrée scolaire ne
constitue pas une situation d'urgence avérée dès lors que cet événement est prévisible et que la
réalisation tardive de travaux résulte du manque de prévoyance de l'Autorité Contractante. En
pareil cas, le délai de réception des offres est au moins égal à dix jours pour l’appel d’offres
national et quinze jours pour l’appel d’offres international ;
2 - Les marchés de travaux, fournitures ou services qui ne sont exécutés qu’à titre de
recherches, d’essais, d’expérimentations ou de mise à point ;
3 - Lorsque le marché n’a pas pu être achevé par son titulaire devenu défaillant, il faudra dans
ce cas désigné un autre pour la continuité de l’exécution de celui-ci. En pareil situation, il
serait tout aussi difficile de procéder à un appel d’offre tout en respectant les délais prévus à
cet effet car, l’exécution du marché a déjà été entamée et que, sa continuité peut s’avérer
urgente. Pour l’illustrer, on peut prendre le cas d’un marché de fourniture de produits
pharmaceutiques auprès d’un hôpital. Dans l’hypothèse d’une défaillance de la part du
titulaire initial, l’urgence de l’approvisionnement de l’établissement de santé en produits
vitaux pour les patients ne laisse pas de place à un nouvel appel d’offres en bonne et due
forme ;
A quel moment une offre peut être qualifiée d’irrégulière, d’inacceptable ou d’inappropriée ?
Une offre irrégulière est une offre qui, tout en apportant une réponse au besoin du pouvoir
adjudicateur, est incomplète ou ne respecte pas les exigences formulées dans l’avis d’appel
public à la concurrence ou dans les documents de la consultation.
Une offre est inacceptable si les conditions qui sont prévues pour son exécution
méconnaissent la législation en vigueur, ou si les crédits budgétaires alloués au marché après
évaluation du besoin à satisfaire ne permettent pas à l’autorité contractante de la financer.
L’offre inappropriée est celle qui apporte des réponses sans rapport avec les besoins définis,
ce qui est d'ailleurs assimilable à une absence d’offre. L’appel d’offres est aussi infructueux
quand il n’y a aucune offre proposée à l’autorité contractante ou encore quand les offres
parvenues, même si elles apportent des réponses aux besoins exprimés, sont faibles
qualitativement.
Pour les marchés visés en 2, 3 et 4, le délai de réception des offres est au moins égal à quinze
jours pour l’appel d’offres national et trente jours pour l’appel d’offres international.
L’autorité contractante est tenue tout aussi de respecter l’exigence relative à la lettre de
consultation qui doit comporter les mentions obligatoires suivantes :
Le concours a lieu sur la base d’un programme établi par l’autorité contractante qui indique
les besoins auxquels doit répondre la prestation et fixe, le cas échéant, le maximum de la
dépense prévue pour l’exécution du projet selon le même article. En effet, Le programme du
concours détermine les conditions auxquelles doivent satisfaire les projets, notamment en ce
qui concerne les frais exposés, les délais dans lesquels les projets doivent être exposés, les
primes, récompenses ou avantages alloués aux auteurs des projets classés par une commission
désignée à cet effet par l’autorité ayant organisé le concours.
Par ailleurs, les prestations sont examinées par un jury dont les membres sont désignés par
l’autorité qui lance le concours après avis de l’organe en charge du contrôle des marchés
publics. Au moins un tiers des membres du jury est constitué de personnalités ayant des
compétences dans la matière qui fait l’objet du concours.
Les résultats de chaque concours sont consignés dans un procès-verbal par le jury qui formule
un avis motivé relatant toutes les circonstances de l’opération.
Une entente directe (communément appelé le gré à gré) est un mode de passation de marché
public par lequel l’autorité engage directement des pourparlers avec un ou plusieurs acteurs
économiques afin d’attribuer un marché a l’acteur économique. C’est dans ce sens que
l’article 77 du code des marches publics (Décret n°2022‐2295 du 28 décembre 2022) dispose
que « Les marchés sont passés par entente directe lorsque l’autorité contractante engage
directement les discussions avec un ou plusieurs opérateurs économiques et attribue le
marché au candidat qu’elle a retenu. »
Quel sont les conditions préalables pour pouvoir passer un marché par entente directe ?
Pour qu’un marché puisse être passé par entente directe, if faut que plusieurs conditions soient
réuni à savoir :
Le marché par entente directe ne peut être passe qu’avec des entrepreneurs, fournisseurs et
prestataires de services qui s’engagent à subir un contrôle des prix spécifiques durant
l’exécution des prestations (article 77 alinéa 2 du code des marchés publics).
Une autorisation de l’organe en charge du contrôle des marchés publics dans les cas suivants :
Pour les marchés destinés à répondre à des besoins qui ne peuvent être réalisé que par un
cocontractant détermine du fait pour ce dernier de la détention d’un droit d’exclusivité ;
Pour des fournitures, services ou travaux qui complètent ceux ayant fait l’objet d’un premier
marché exécuté par le même titulaire à condition que le marché initial ait été passé selon la
procédure de l’appel d’offre. De plus le marché ne doit porter que sur des fournitures, services
et travaux qui ne figurent pas dans le marché initial conclu mais qui sont devenues
nécessaires, à la suite d’une circonstance imprévue et extérieure aux parties, et que ces
fournitures services ou travaux ne peuvent être techniquement ou économiquement séparés du
marché principal. Cependant, Le montant cumulé des marchés complémentaires y compris les
avenants ne doit pas dépasser un tiers du montant du marché principal ;
Un avis de l’organe en charge du contrôle des marchés publics dans les cas suivants :
Pour les marchés de travaux, fournitures ou services considérés comme secrets ou dont
l’exécution doit s’accompagner de mesures particulières de sécurité ou pour lesquels la
protection des intérêts essentiels de l’Etat l’exige, passés par les autorités contractantes autres
que celles visées à l’article 3 du Décret n°2022‐2295 du 28 décembre 2022 ;
Les marchés passés dans le cadre des mesures de mobilisation générale (mise en œuvre de
l'ensemble des mesures de Défense nationale) et de mise en garde (mise en œuvre de mesures
propres à assurer la liberté d'action des pouvoirs publics, à diminuer la vulnérabilité des
populations ou des équipements principaux et à garantir la sécurité des opérations de
mobilisation générale ou de mise en œuvre des forces armées.) ;
Lorsque l’organe en charge du contrôle des marches publics émet un avis négatif, l’autorité
contractante a la possibilité de e Comité de Règlement des différends près de l’organe en
charge de la régulation des marchés publics d’une requête motivée accompagnée de l’avis
contesté dont copie est transmise au Premier Ministre. Le Premier Ministre peut par
notification écrite à l’endroit de l’organe en charge de la régulation des marchés publics
certifier que pour des raisons exceptionnelles impliquant une urgence impérieuse, la
procédure d’attribution du marché doit être poursuivi de manière immédiate.
Qu’en est-il des ententes directes s’agissant des marchés classés secret ?
Du au caractère sensible des marchés classés secrets, le Ministre chargé des Forces armées est
habilité à fixer les conditions nécessaires en vue de satisfaire la protection du secret et des
informations concernant la défense nationale et la sûreté de l’Etat durant la procédure de
passation et d’exécution du marché.
Si le soumissionnaire envisage de sous-traiter le marché, il doit indiquer dans son offre l’objet
des contrats de sous-traitance pour lesquels ces derniers ont été proposés, en plus des
changements dans la sous-traitance au cours de l’exécution du marché.
Pour satisfaire aux exigences de l’organe en charge du contrôle des marchés publics qui
assure la mission de collecte et d’analyse des données ainsi que l’établissement des
statistiques sur les marchés publics, l’autorité contractante doit établir chaque année un état
statistique en y précisant le nombre, la valeur des marchés attribués et le nom de l’attributaire.
Cet état statistique portera, séparément, sur les marchés de fournitures, de services et de
travaux. (Article 78 alinéa 9 du code des marches publics (Décret n°2022 ‐2295 du 28
décembre 2022).
2- Quels sont les procédures spécifiques des marchés passés en fonction de leur valeur
estimée ?
Pour cette première catégorie de procédures de passation spécifiques des marchés, il s'agit des
procédures de demande de renseignements et de prix, d'une part, et des passations
spécifiques aux marchés de certaines communes, d'autre part.
L'autorité contractante ne peut recourir à l'une des procédures d'appel d'offres pour les
travaux, fournitures ou prestations intellectuelles dont la valeur estimée est inférieure aux
seuils fixés à l'article 53, selon l'article 79 du code des marchés publics. Conformément à
l'article 55-b du code, les marchés dont les demandes sont inférieures aux seuils nécessitant
un appel d'offres font l'objet de demandes de renseignements et de prix, qui peuvent être de
trois types : ouvertes, restreintes et simples, comme prévu par l'arrêté n°7118 du 23 mars
2023.
Les communes concernées par ces procédures sont celles dont le budget ne dépasse pas les
seuils fixés par l'article 3 de l'arrêté n°7119 du 23 mars 2023. Ces communes peuvent alors
« faire l'objet de procédures allégées comportant en particulier des formalités de publicité et
des cahiers de charges adaptés » (Article 80 du code des marchés publics).
3- Qu’en est-il de l’encadrement juridique des marchés passés par offre spontanée ?
L'article 83 du code des marchés publics stipule : « L'autorité contractante peut donner suite à
une offre spontanée de fournitures, de prestations de services et de réalisation de travaux
lorsque celle-ci entre dans le cadre de ses missions et présente un intérêt général manifeste. ».
Ainsi, si une entité publique reçoit une proposition non sollicitée pour des biens, services ou
travaux qui correspondent à ses fonctions et qui apportent un avantage évident à la
collectivité, elle peut envisager de l'accepter, même si elle n'avait pas initialement prévu de
passer un contrat pour ces éléments.
Les détails sur la procédure et les critères spécifiques pour accepter de telles offres sont
prévus à l’alinéa 3 de l’article précité et conditionnent une négociation directe. Après avis de
l’organe en charge du contrôle des marchés publics, les conditions cumulatives suivantes
doivent être remplies :