Vous êtes sur la page 1sur 1

A- La carence le législative

Le code du travail prévoit deux types de fautes : la faute lourde et la faute simple. Mais la
jurisprudence quant à elle retient, en plus de celles-ci la faute grave 1.

La faute simple entraine la rupture du contrat de travail. A cet égard, la jurisprudence sénégalaise,
contrairement à son homologue français, refuse de contrôler la proportionnalité de sanction à la
faute commise. Il en résulte qu’une faute, même légère, autorise l’employeur à rompre le contrat

La faute grave n’est pas une création de la loi, mais des conventions collectives. Elle est celle qui,
sans comporter une intention de nuire, traduit un comportement du salarié qui rend impossible son
maintien dans l’entreprise2, même pour les besoins de l’exécution du préavis. Elle commande de
mettre immédiatement un terme au contrat de travail. D’ ailleurs si l’employeur laisse le salarié
exécuter le préavis, il ne pourra plus prétendre à la qualification de la faute grave.

La faute lourde est celle qui caractérise une intention de nuire de la part du salarié. Elle commande
aussi de mettre fin immédiatement au contrat de et permet à l’employeur de réclamer des
dommages et intérêts en engageant la responsabilité civile du salarié. Ainsi, il a été jugé que commet
une faute lourde, le salarié qui détourné des fonds ou usant de fausse factures à l’insu de son
employeur3 ou qui s’est bagarré avec les clients de son employeur. En pratique, lorsqu’on examine
certaines décisions rendues par les tribunaux, force est de constater que le plus souvent sont
qualifiés de faute grave, des faits qui, par ailleurs, peuvent constituer une faute lourde altercation,
alcoolisme ou une faute légère retard répétés . En général les juges procèdent à une atténuation
ou à une aggravation des faits en des circonstances favorables au salarié.

A l’égard de ce précède, de façon très remarquable, la législation sénégalais souffre d’une carence
législative, en ce sens que la qualification de la faute est laissée à l’ appréciation du juge sénégalais.

1
Cour de cassation, arrêt n°28 du 27 février 2002 Aminata MBAYE C / La SNCDS : … Qu’ainsi, pendant l’année
1989-1990, sur un total de 12 625 000 franc de ristourne, le chef d’entreprise n’a reçu que la somme de
8 485 000 ;
Qu’il résulte de ce qui précède que le juge d’appel a estimé à bon droit que la différence de 4 140 000 francs
dont la destination n’est pas justifiée est constitutive d’une faute grave ; »
2
Cour suprême, chambre administrative, arrêt n° 16 du 27 mars 2014, SOCIETE MATFORCE SA c / ETAT DU
SENEGALE AGENT JUDICIAIRE DE L4ETAT :  Qu’ainsi, le refus de Falla de participer aux opérations d’inventaire
étant un acte d’insubordination caractérisée constitutif d’une faute grave rendant impossible le maintien du
lien contractuel, c’est à tort que l’autorité administrative a refusé d’autoriser son licenciement ; Qu’il s’ensuit
que sa décision encourt l’annulation ; »
3

Vous aimerez peut-être aussi