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Institut Universitaire d’Abidjan Année universitaire 2021-2022

LICENCE EN DROIT PRIVE

TRAVAUX DIRIGES DE CONTRATS ET USAGES COMMERCIAUX

Chargés du cours : Prof. Alla Etienne/ Mr. DJAKO DOMINIQUE


Chargé(e)s de TD : M. KOUAKOU KAN FIACRE, Mme AHIDJE ELODIE, Mme KOUAKOU BI
DIANE, Mme BIKOMA Florence

Travaux Dirigés - Fiche n°3

THEME 1 : LA REGLEMENTATION DU PRIX DANS LA VENTE


COMMERCIALE, LA PUBLICITE COMMERCIALE

BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

 Références légales
Dispositions de l’Acte Uniforme portant Droit Commercial Général concernant la
vente commerciale
Loi du 27 décembre 1991 réglementant la concurrence et le prix
Loi n°2016-412 du 15 juin 2016 relative à la consommation
Décret n°70-06 du 7 janvier 1970 sur le crédit-bail ou leasing
Ordonnance n°2013-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence

OUVRAGES GENERAUX

ANTONMATTEI (Paul-Henri) et RAYNARD (Jacques), Contrats spéciaux, 9ème éd.


LITEC 2008

BENABENT (Alain), Contrats spéciaux civils et commerciaux, Montchrestien coll. Précis


Domat, 9ème édition

COLLART DUTILLEUL (François) et DELEBECQUE (Philippe), Contrats civils et


commerciaux, Dalloz coll. Précis, 2007, 8ème édition.

OUVRAGES SPECIAUX

ALLA (Etienne), Contrats et usages commerciaux, Les éditions ABC


I- CONTROLE DE CONNAISSANCE (discussion en séance).

1- Qu’entend-on par liberté de commerce et de l’industrie ?


Ce principe désignant couramment les conditions d’exercice des activités
économiques dans les Etats se réclamant du libéralisme. Il évoque un régime du droit
des affaires caractérisé par la liberté d’accès au marché et la concurrence entre ses
acteurs, mais n’exclut pas pour autant l’intervention régulatrice des autorités
publiques. En d’autres termes, signifie que tout commerçant peut exercer l’activité
économique de son choix sans restriction aucune. On en déduit donc que le vendeur
est libre de vendre à qui il veut et aux conditions qu’il veut.
2- Existe-t-il des dérogations à la liberté des prix ?
Depuis la loi 91-999 du 27 décembre 1991 relative à la concurrence, le principe de la
liberté de prix était déjà posé. En conséquence, le législateur a prévu certaines
dispositions tendant à faire respecter cette liberté en limitant les entraves qui peuvent
lui être portée. Cependant, il n’en demeure pas moins qu’il existe des dérogations qui
peuvent-être le fait des pouvoirs publics ou des entreprises. Le législateur interdit par
exemple l’imposition d’un prix minima.
Par ailleurs, cette atteinte qui peut être le fait du gouvernement est limitée tant au
niveau de l’objet de la réglementation qu’au niveau des modalités de la
réglementation.
3- Mr Boo est homme d’affaire connu pour être le plus grand industriel exerçant
dans le domaine du chocolat, lors d’une réunion qu’il a lui-même organisé, il a
interpellé ses principaux concurrents exerçant dans le secteur, sur la nécessité
d’instaurer un seuil minimum de vente des produits. Qu’en pensez-vous ?
Ce cas est relatif à l’imposition d’un minimum.
Le décret 95-29 du 20 janvier 1995 en ses articles 3 et 5, renforcé par l’ordonnance de
2013 interdisent d’imposer un prix minimum. Ainsi, ces dispositions combinées
interdisent à toute personne (seuls professionnels de la vente, qu’il s’agisse de
dirigeants, de mandataire ou de préposés) d’imposer directement ou indirectement, un
prix minimal ou une marge bénéficiaire minimale de vente (marge commerciale) ou de
revente d’un bien ou d’un service.
En l’espèce, Mr Boo veut instaurer un prix minimum.
Cette pratique est interdite et peut donner lieu à des sanctions.
4- Après avoir défini la publicité mensongère ou trompeuse, vous en donnerez les
conditions d’incrimination et la sanction ?
La publicité mensongère ou trompeuse est toute publicité comportant, sous quelque
forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à
induire en erreur ou à créer la confusion dans l’esprit du consommateur lorsque celles-
ci portent sur un ou plusieurs des éléments essentiels et substantiels.
Les conditions d’incriminations : il faut tout d’abord une publicité, ensuite ces
allégations doivent porter sur l’existence, la nature, la composition, les qualités
substantielles, la quantité, le mode et la date de fabrication, le prix et les conditions
d’utilisation du bien, l’identité, les qualités ou l’aptitude du fabriquant…
La sanction :
5- Dans la publicité mensongère, en quelle qualité sont poursuivis les différents
protagonistes ?
L’annonceur c’est-à-dire celui pour le compte de qui la publicité a été diffusée sera
poursuivi comme l’auteur de l’infraction, à titre principal. (Article 5 de la loi de 1997).
Si pour l’auteur la question est tranchée, le véritablement problème se pose d’agissant
de l’éditeur c’est à dire le professionnel qui diffuse la publicité ou le concepteur celui
qui crée intellectuellement et ou matériellement le support publicitaire, si la loi est
silencieuse, on pourrait admettre qu’ils soient poursuivis en qualité soient de coauteur,
soit de complice.

6- Définissez marquage, étiquetage, affichage.


Marquage : consiste en l’apposition d’un écriteau auprès du produit indiquant sans
équivoque le prix du produit.
Etiquetage : consiste en une indication du prix sur une étiquette attachée au produit.
Affichage : est un procédé d’indication sur un tableau des produits et services offerts
et du prix demandé pour chacun d’eux.
II- DISSERTATION : à rendre
Sujet : La publicité des prix en matière commerciale
Problème de droit : Comment le législateur a réglementé le prix ?
I) Les modalités de publicité
A- Marquage
B- Affichage
II) Les implications
A-La transparence du marché
B-La protection du consommateur

III- CAS PRATIQUE : A rendre

Dans la République du Sombrero, le Président Boo est très écouté et respecté par son
peuple, eu égard à sa politique tournée résolument vers le social. Suite à l’inflation qui
sévit actuellement dans le pays, le Président a décidé d’imposer un prix à tous les produits.
« Je gère tout, les multinationales ne vous dépouilleront pas » disait-il lors d’une
allocution. Ainsi, il instruit donc le Premier ministre Mme Bichon de lui faire une liste de
produits qui allait faire l’objet de la réglementation. Cette dernière, sur conseil de sa sœur,
décida d’y mettre les produits de tous les secteurs d’activités, allant de l’agro-alimentaire,
aux hydrocarbures en passant par l’industrie automobile, puisqu’elle avait elle-même pour
objectif d’acquérir un parc automobile d’une centaine de véhicules.

Quelques jours plus tard, le Président Boo décide au sortir d’un conseil des ministres
d’imposer un prix maximum seul groupe opérant dans le secteur de l’anacarde.

Par ailleurs à l’orée des fêtes de fin d’année, l’opérateur Méka internet SA. vient de
lancer une campagne publicitaire annonçant un tarif promotionnel et exceptionnel en ces
termes : « 15.000 FCFA par mois pendant 12 mois pour la nouvelle fibre optique ». Mr
Poussin, estimant l’offre trop belle pour être ignorée, décida donc de se rendre dans une
agence afin de conclure un contrat d’abonnement. Six mois après son abonnement, ce
dernier constate que l’opérateur active automatiquement l’option Méka/Play sport. En
réalité le tarif passe donc à 45.000 FCFA par mois (15.000 FCFA+ 30.000 FCFA) à moins
que le client ne désactive cette option. Mr Poussin entend donc agir car dit-il : « je ne
l’avais pas compris ainsi ».
Enfin, Mlle Véridique, qui vient fraichement d’obtenir sa licence en droit privé, a décidé
d’équiper sa chambre en matelas de luxe. Accompagnée de sa meilleure amie Maé, elles,
se rendent chez un grossiste. Ne voyant pas les prix, elle interpelle Mr Peticouto sur les
risques de telles pratiques. « Que dois-je donc faire ? » demanda-t-il.

Après la conclusion de la vente, une fois rentrée, Mlle Véridique se souvint de ne pas
avoir récupéré la facture, son amie rétorqua, ce n’est pas à nous de la réclamer mais au
vendeur nous la donner. Une fois chez ce dernier, celui se refuse de la donner, puisque
selon lui, Mlle Bichon ne l’a pas réclamé juste après la vente.

Relevez les problèmes de droit et résolvez-les !

Résolution

Problème de droit : À quelles conditions peut-on procéder à la réglementation des prix ?


Quel moyen juridique peut invoquer une personne contre son cocontractant, dès lors que
la publicité faite par ce dernier ne reflétait pas l’offre ? Par quels procédés un commerçant
peut-il faire connaitre ses produits ? Un commerçant peut peut-il refuser de remettre une
facture à un client en prétextant que ce dernier ne l’ait pas réclamé après la vente ?

I- De la réglementation des prix


A- Cas de Mme Poussin
1- l’objet de la réglementation
-Elle peut porter sur les produits de première nécessité. On peut se référer au
décret 92-50 du 29 janvier 1992 pour avoir une liste de vingt-deux produits dont le
prix est réglementé : pain, ciment, baguette, machette sucre, farine,
hydrocarbure…
En l’espèce Mme Poussin a fait une liste contenant l’agro-alimentaire, les
hydrocarbures et l’industrie automobile.
Si les deux premiers peuvent-être considérés comme des produits de première
nécessité tel n’est pas le cas du dernier.
-Elle peut aussi avoir pour but d’empêcher des hausses excessives des prix
découlant d’une situation exceptionnelle de crise ou d’un dysfonctionnement
anormal du marché d’un bien ou d’un service.
En l’espèce, il y’a inflation.
2- Les modalités de la réglementation
-Elle ne peut intervenir par décret en conseil des ministres
-L’avis de la commission de la concurrence et de la lutte contre la vie chère est
obligatoire
-Enfin la durée des mesures prises ne peut excéder six mois
En l’espèce, le Président Boo décide de d’imposer de réglementer les prix des
produits.
Il n’est nullement mentionné que la décision a été prise en conseil des ministres
une réglementation n’est donc pas valable.

B- L’imposition d’un prix maximum


En principe les prix sont déterminés par le libre jeu de la concurrence. Les dérogations
sont confiées au gouvernement qui peut réglementer les prix des biens et services de
première nécessité ou de grande consommation surtout des situations de monopole.
Ainsi, il est fait interdiction du prix minimum imposé. Cependant, le prix maximum
peut être imposé par le gouvernement.
En l’espèce, au sorti d’un conseil des ministres, le Président Boo décide d’imposer un
prix maximum à un groupe évoluant dans l’anacarde.
Il possible d’imposer un prix maximum.

II- Moyen juridique invoqué par Mr Poussin


A- Conditions

La publicité mensongère ou trompeuse est toute publicité comportant, sous


quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou
de nature à induire en erreur ou à créer la confusion dans l’esprit du consommateur
lorsque celles-ci portent sur un ou plusieurs des éléments essentiels et
substantielles.
S’agissant des conditions, il faut tout d’abord une publicité, ensuite ces
allégations doivent porter sur l’existence, la nature, la composition, les qualités
substantielles, la quantité, le mode et la date de fabrication, le prix et les conditions
d’utilisation du bien, l’identité, les qualités ou l’aptitude du fabriquant…, des
allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en erreur ou
à créer la confusion.

En l’espèce, il y’a publicité mensongère ou trompeuse.

B- Effets
On n’attend pas que la publicité produise des effets. Dès lors, qu’elle est de
nature à induire en erreur, elle est trompeuse.
En l’espèce, Mr Poussin pourra se faire indemniser par le biais d’une
transaction.

III- De la publicité des prix et du refus de remettre la facture à un client


A- La publicité des prix
Il s’agit ici du marquage, de l’étiquetage et de l’affichage. (Art 31-1 de la loi
n°91-999 du 27 décembre 1999 relative à la concurrence)
La violation à cette disposition est punie d’une peine d’ amande
conformément à l’article 31-2.

B- Du refus de remettre une facture à la cliente


L’article 32-3 dispose que le vendeur n’est tenu de délivrer une facture à un
consommateur ordinaire qu’à la demande de ce dernier.
En l’espèce, Après avoir fait ses achats, Véridique retourne exiger une facture
du commerçant.
La loi ne précise pas le moment de délivrance de la facture, dès lors que le
client réclame la facture, il doit être mis en possession de cette dernière. Le
commerçant ne peut donc opposer de refus à Véridique.

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