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Boaca Aliona

N° Élevé 249591

Juriste d’entreprise

Introduction au droit - Devoir D0006

DEVOIR D0006

I. QUESTION DE REFLEXION

1. Quelles sont les raisons objectives qui rendent nécessaire le droit de la consommation à
l’heure actuelle ?

Le droit de la consommation est un ensemble de règles qui régissent les relations entre
professionnels et consommateurs ou non professionnels. Il a pour objectifs principal de protéger les
consommateurs et de rendre l’acte de consommation plus sûr. Les raisons objectives qui rendent
nécessaire le droit de la consommation sont multiples. En voici quelques-unes :

 Le droit de la consommation vise à protéger les consommateurs contre les pratiques


commerciales trompeuses, les produits dangereux, les clauses abusives dans les contrats,
etc.
 Le droit de la consommation réglemente les pratiques commerciales des professionnels pour
éviter les abus et garantir une concurrence loyale.
 Le droit de la consommation vise également à promouvoir le développement de la
consommation dans un contexte d’économie de marché.
 Le droit de la consommation protège également les personnes vulnérables telles que les
enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, etc.
 Le droit de la consommation protège également les données personnelles des
consommateurs contre l’utilisation abusive par les professionnels.

Par nature, les professionnels sont en état de supériorité car ils connaissent (ou doivent connaître)
parfaitement leur secteur d’activité (leurs droits et leurs devoirs) et les consommateurs (non
professionnels) sont eux sans connaissances.

Les contrats conclus entre professionnels et consommateurs sont donc placés, notamment depuis
l’émergence du mouvement consumériste de l’après-guerre, sous la surveillance particulière et de
plus en plus renforcée du législateur.

2. Pourquoi les consommateurs ne sont-ils pas toujours les mieux armés pour faire respecter
leurs droits ?

Les consommateurs ne sont pas toujours les mieux armés pour faire respecter leurs droits pour
plusieurs raisons. Tout d’abord, les consommateurs sont souvent inexpérimentés et ne connaissent

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pas les lois qui régissent les relations entre professionnels et consommateurs. De plus, les
professionnels ont souvent plus de connaissances sur les produits et les services qu’ils proposent, ce
qui leur donne un avantage sur les consommateurs. Les consommateurs peuvent également avoir
peur de perdre face aux professionnels devant les tribunaux, car ils ont souvent peu d’informations
pour agir en justice et les sommes en jeu sont souvent dérisoires. Enfin, les frais de procédure
peuvent être dissuasifs pour les consommateurs, qui peuvent hésiter à engager des poursuites
judiciaires.

3. Quelles solutions individuelles ou collectives permettent de faire respecter le droit de la


consommation ?

Chaque consommateur peut agir en justice. C’est son droit le plus fondamental. Il existe des
solutions individuelles ou collectives pour faire respecter le droit de la consommation.

Les consommateurs peuvent souscrire une assurance protection juridique qui leur permet d’avoir un
conseil juridique et de prendre en charge tout ou partie des frais d’avocat si l’avocat a une
convention d’honoraire avec la compagnie d’assurance.

Les associations de protection des consommateurs jouent également un rôle primordial dans
l’efficacité et l’évolution du droit de la consommation en fournissant des informations aux
consommateurs et en agissant en leur nom devant les tribunaux.

4. Pourquoi les associations de consommateurs jouent-elles un rôle primordial dans


l’efficacité et l’évolution du droit de la consommation ?

Les associations de consommateurs jouent un rôle primordial dans l’efficacité et l’évolution du droit
de la consommation pour plusieurs raisons. Tout d’abord, elles ont pour mission de protéger les
droits de consommateurs en les informant sur leurs droits et en les aidants à faire valoir leurs droits
devant les tribunaux.

Les associations de consommateurs sont également des acteurs clés dans la défense des intérêts
collectifs des consommateurs en agissant contre les pratiques commerciales abusives et en faisant
pression sur les autorités pour améliorer la réglementation.

Enfin, les associations de consommateurs sont souvent impliquées dans la création et l’évolution du
droit de la consommation en proposant des réformes législatives et en participant aux débats publics
sur les questions de protection des consommateurs.

5. L’adage de droit commun selon lequel « nul n’est censé ignorer la loi » s’applique aussi au
droit de la consommation. Qu’en pensez- vous ?

L’adage « nul n’est censé ignorer la loi » signifie que chaque citoyen est censé connaitre la loi et ne
peut pas invoquer son ignorance pour échapper à ses obligations légales. Cependant, connaitre
l’ensemble des textes de loi est une tâche difficile, voire impossible, pour la plupart des citoyens.

Il y a donc une nécessité de s’informer avant d’agir, le consommateur doit se renseigner afin de ne
pas se mettre hors la loi et risquer une condamnation.

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Depuis quelques années, le gouvernement a fait de réels efforts pour rendre la loi accessible aux
citoyens, y compris dans le domaine du droit de la consommation. Par exemple, tous les codes sont
accessibles en ligne sur le site www.legifrance.gouv.fr.

Les medias sont également un bon relais pour faire connaitre au grand public les nouveautés en la
matière.

Les consommateurs, comme les professionnels, ont donc la possibilité réelle d’avoir accès à la
connaissance des textes de loi.

Mais la connaissance de la règle de droit n’est pas suffisante pour que celle-ci soit effective, certains
professionnels hésitent peu à déroger aux règles du droit de la consommation, par négligence ou par
intérêt.

Certes, un alourdissement des sanctions pourrait faire réfléchir les professionnels sur l’obligation de
respecter les lois et règlements, mais sans l’action individuelle ou collective des consommateurs, le
droit de la consommation reste en bonne partie ignoré.

II. CAS PRATIQUE

SUJET – Lire attentivement les faits reproduits ci-dessous et répondre à la question posée par Mme
de Granville.

Question 1. Quelle est la qualification juridique du contrat que Mme de Granville a conclu avec
l’antiquaire, de quel type de contrat s’agit-il ?

L’accord que Mme Granville (un consommateur) a conclu mardi avec l’antiquaire (un professionnel)
c’est une vente (Art. 1582 Cod civil).

La vente est un contrat consensuel. Cela signifie que le contrat est formé par simple rencontre des
volontés des parties sur la chose et le prix (Art. 1583 du Cod civil), sans qu’aucune autre formalité ne
soit requise. Il est donc possible de conclure un contrat de vente verbalement, sans qu’aucun
document écrit ne soit signé.

Question 2. Qui était alors propriétaire de la commode au moment où l’incendie a eu lieu ? À quel
moment a eu lieu le transfert de propriété ?

Selon l’article 1583 du Code civil, le transfert de propriété dans la vente intervient sans formalité et
de manière abstraite et immédiate, dès l’accord des parties sur la chose et sur le prix, et totalement
indépendamment de l’exécution par les parties de leurs obligations.

Or. Ici, l’accord sur la chose (la commode choisie par l’acheteur) et le prix (qui a même été paye,
preuve de son acceptation par l’acheteur) a eu lieu le mardi.

En conséquence, le transfert de propriété de l’antiquaire, vendeur, à Mme Granville, acheteur, a eu


lieu immédiatement et sans autre formalité le mardi.

Depuis le mardi, Mme Granville était donc légalement la propriétaire de la commode.

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La chose a été détruite alors que le transfert de propriété avait déjà eu lieu.

Question 3. Qu’en est-il du délai de livraison de la commode, a-t-il été respecté, quelles était les
obligations du vendeur selon le Code de la Consommation ? Et que pouvait alors demander Mme
Granville en justice sur ce fondement ?

Le délai de livraison de la commode choisie par l’acheteur, n’a pas été respecté.

Les délais de livraison sont régis par les articles L. 216-1 à L. 216-3 du Code de la consommation. Les
règles fixées par ces articles sont applicables à la livraison des biens et à l’exécution des services et
ce, quel que soit le montant et quelle que soit la forme du vente.

Dès lors que le contrat n’est pas exécuté immédiatement, le professionnel doit indiquer une date ou
un délai de livraison du bien ou d’exécution du service (Art. L. 111-1 4° du Code de la consommation).
Le professionnel doit livrer le bien ou exécuter le service à la date ou dans le délai indiqué au
consommateur (sans retard injustifié et au plus tard 30 jours après la conclusion du contrat).

Si le professionnel ne se conforme pas à cette obligation, le consommateur peut lui enjoindre par
courrier recommandé avec accusé de réception ou par un autre écrit sur support durable d’effectuer
la livraison ou de fournir le service dans un délai supplémentaire raisonnable.

Mme Granville pourrait éventuellement se fonder sur ces textes de droit de la consommation pour
mettre fin à son contrat de vente, mais cela ne servirait pas vraiment en l’espèce, car la résolution du
contrat est une sanction rétroactive qui oblige les parties à remettre les choses en l’état où elles
étaient avant la conclusion d contrat- ce qui est impossible ici puisque la commode a été détruite et
que le défaut de livraison est dû à la force majeure…

Question 4. Quels sont les effets de cette mise en demeure sur la « charge du risque » qui était
alors selon le Code Civil responsable des dommages qui pouvaient arriver à la commode.

L’article 1138 alinéa 2 du Code civil, énonce : « la vente rend le créancier propriétaire et met la chose
à ses risques dès l’instant où elle a dû être livrée, encore que la tradition n’en ait point été faite, à
moins que le débiteur ne soit en soit en demeure de la livrer, auquel cas la chose reste aux risques
de ce dernier ».

Cela semble être le cas en l’espèce, puisque Mme Granville a adressé une lettre recommandée avec
accusé de réception, reçue le vendredi suivant la vente intervenue le mardi. Cette situation rentre
sans doute dans les prévisions de l’article.

De cette façon, il sera possible de considérer que les risques étaient remis, depuis le vendredi, à la
charge du vendeur, même si l’acheteur était déjà propriétaire de la chose.

Il faudra pour cela que Mme Granville prouve que la lettre a bien été reçue avant le sinistre et que
son contenu était explicite quant au retard du vendeur et à son objet de mise en demeure.

En effet, on peut présumer que si le vendeur avait livré ponctuellement, la perte de la chose ne se
serait pas produite entre les mains de l’acheteur.

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Question 5. Quel sera alors le tribunal compétent pour connaitre de l’action de Mme Granville à
l’encontre de l’antiquaire en réparation du préjudice subi ?

Concernant les litiges entre un commerçant et un non commerçant, la règle prévue par les textes est
la compétence de la juridiction du défendeur.

Autrement dit, si le commerçant est défendeur, le litige relève normalement du tribunal de


commerce, et si le défendeur est le particulier, il sera assigné devant le tribunal judiciaire.

Ici l’acte est un acte mixte dans lequel un demandeur civil attaque un défendeur commerçant.

Mme Granville, demandeur civil, à l’encontre de l’antiquaire, défendeur commerçant, devra intenter
son action dans les 10 ans.

Devant le tribunal civil (TGI certainement eu égard aux sommes en jeu ou TI si le montant de la
commode plus les dommages et intérêts n’excèdent pas 10 000 euros).

Soit saisir le tribunal de commerce du lieu où se trouve le siège social du commerçant.

Territorialement, la juridiction compétente sera celle dans le ressort de laquelle est situé le lieu du
commerce de l’antiquaire (Art. 42 du Code de procédure civile) ou celui de la conclusion du contrat
(Art. 46 du Code de procédure civile).

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BIBLIOGRAPHIE

Code de la consommation, Editions Dalloz, réédition annuelle.

Françoise DEKEUWER-DEFOSSEZ, Activités commerciales, commerçants, fonds de commerce,


Editions Montchrétien, collection Domat droit privé. Réédition annuelle.

Jean Calais-Auloy et Frank Steinmetz, Droit de la consommation, Editions Dalloz, Précis Dalloz Droit
privé, 08/2006.

Droit des affaires : Concurrence Consommation, Mémento pratique Francis Lefebvre, Editions
Francis Lefebvre, réédition annuelle.

Bibliographie en ligne

Les codes et textes légaux en ligne :

www.legifrance.gouv.fr

https://www.service-public.fr

https://.doctrine.fr

Institut national de la consommation :

www.conso.net

http://www.economie.gouv.fr

http://droit finances.commentcamarche.com

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