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SESAME Sofiane TOUMI

Chapitre 3

Les cautions bancaires dans une opération de commerce international

Si le vendeur cherche à éradiquer le risque de non-paiement par la mise en place de technique


bancaire, l’acheteur recherche à contraindre son fournisseur à honorer ses engagements et
obligations contractuelles qui résultent du contrat commercial.
L’acheteur est conduit à verser des fonds à titre d’acompte soit à l’entrée en vigueur du
contrat soit au cours de son exécution. Or en contrepartie des sommes versées, l’acheteur ne
bénéficie d’aucune garantie quant à la bonne exécution du contrat. Si les recours juridiques
devant les tribunaux ou l’arbitrage sont toujours possibles, il s’agit de procédures fastidieuses,
très longues et coûteuses. Au fil du temps, l’acheteur a recherché la possibilité de récupérer
les fonds déjà débloqués et éventuellement d’obtenir des indemnités compensatoires en cas de
non-respect par le fournisseur de ses obligations contractuelles.
On distingue plusieurs circonstances qui motivent la mise en place de sûretés au profit de
l’acheteur. Ces garanties se situent soit durant la période de soumission soit après la
signature du contrat.
La caution bancaire : c’est un contrat par lequel un tiers appelé caution (banque) promet à
un créancier (importateur) d’exécuter une obligation au cas où le débiteur (exportateur) ne le
ferait pas. La caution ne sera mise en jeu que s’il y a inexécution d’une des causes du contrat.
La caution directe : la banque de l’exportateur émet directement une caution au profit de
l’importateur ;
La caution indirecte : la banque de l’exportateur émet une garantie en faveur de la banque
correspondante dans le pays de l’importateur.
Les principales garanties (cautions) au fil du contrat sont :
1- La caution de soumission (Bid Bond)
2- La caution de restitution d’acomptes
3- La caution de bonne exécution ou de bonne fin (Performance Bond)
4- La caution de retenue de garantie (garantie de maintenance)
5- La caution de découvert local

I. La caution de soumission (Bid Bond)


Durant la période de soumission, le soumissionnaire tient à s’assurer du sérieux de l’offre et à
écarter les candidats ne disposant pas d’une solvabilité importante. La caution ou la garantie

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de soumission (Bid Bond) est exigée par l’acheteur dans le cadre d’un appel d’offres. Afin de
disposer de plusieurs offres concurrentielles, il est fréquent que les acheteurs étrangers
recourent à la procédure de l’appel d’offres ou l’adjudication (vente octroyée à la personne
offrant le prix le plus élevé/achat auprès du fournisseur ayant l’offre la plus intéressante en
termes de rapport qualité/prix). Lorsqu’il s’agit d’acheteurs publics, le code des marchés
publics imposent cette procédure dès que le marché dépasse un certain montant. Après
parution de différentes annonces dans les journaux spécialisés, les soumissionnaires peuvent
obtenir le cahier des charges qui précise l’objet de l’appel d’offres et les caractéristiques
techniques, juridiques… et les modalités pratiques de soumission. Chaque entreprise
participante devra remettre sous pli cacheté une offre accompagnée d’une caution ou garantie
de soumission avant une date limite indiquée dans la publicité de l’appel d’offres et dans le
cahier des charges. Cette garantie de soumission aura une validité de 3 à 6 mois majorée d’un
délai de courrier (30 jours). Son montant varie de 2 à 5 % du montant de l’offre.
Quel est le rôle de la garantie de soumission ?
Elle permet de mesurer le crédit financier qu’une banque (garante) est prête à accorder à
l’entreprise soumissionnaire. Il s’agit d’un indice positif pour l’entreprise adjudicatrice
(acheteur qui organise l’appel d’offres) qui mesure le sérieux du participant. Grâce à cette
garantie, le bénéficiaire, généralement l’acheteur, obtiendra le versement d’une indemnité
dans un des cas suivants :
– le soumissionnaire retire son offre alors que celle-ci est toujours valide.
– le soumissionnaire est désigné adjudicataire et refuse de contracter ou n’est pas capable de
fournir la garantie de bonne fin à la signature du contrat.
La caution de soumission est une garantie précontractuelle car lors de sa mise en place, le
contrat n’a pas été signé.

II. La caution de restitution d’acomptes


À la signature du contrat commercial, les garanties suivantes correspondent à des garanties de
marché. Durant la période de fabrication (qui correspond aussi à une période de
préfinancement), l’entrée en vigueur du contrat est souvent subordonnée à la réception d’un
acompte par le vendeur. L’acheteur peut craindre que la somme versée ne soit pas affectée
aux fournitures et que l’exécution des travaux commandés ne soit pas achevée pour des
raisons qui ne lui sont pas imputables. C’est pour cette raison que l’acheteur sollicite un
cautionnement ou une garantie de restitution d’acomptes pour chaque acompte versé au
cours de la fabrication.

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Quel est le rôle de la garantie de restitution d’acomptes ?


Elle permet de protéger l’acheteur d’une mauvaise utilisation des fonds versés et garantit le
remboursement total ou partiel des acomptes versés dans le cas où l’exportateur ne réaliserait
pas des obligations.

III. La caution de bonne exécution ou de bonne fin (Performance Bond)


Parallèlement, l’acheteur veut être bénéficiaire d’une sûreté qui lui assure la qualité et à la
performance des biens et des travaux commandés. Le cautionnement ou garantie de bonne
exécution ou de bonne fin (Performance Bond) répond à cette exigence. Elle est toujours
exigée par l’acheteur. Son montant s’élève souvent à 10 % du montant du contrat, ; elle est
requise dès la signature du contrat pour une durée qui couvre la période de fabrication jusqu’à
la réception.
Quel est le rôle de la garantie de bonne fin ?
Elle vise à indemniser l’acheteur dans le cas où l’exportateur ne remplit pas l’intégralité des
obligations contractuelles (quantité, qualité, délai d’achèvement et de livraison…). À la fin de
la période de fabrication, un procès-verbal de réception provisoire vient attester de la
réalisation du contrat.

IV. La caution de retenue de garantie


Le matériel livré ou l’installation mise en route, l’acheteur bénéficie d’une garantie de 12 ou
24 mois sur le matériel acheté. Afin de se prémunir du risque de non-exécution de l’obligation
de réparer dans le cadre du service après-vente, l’acheteur exige que la caution ou garantie de
bonne exécution soit relayée par une caution ou une garantie de maintenance appelée aussi
garantie de retenue de garantie. Au terme de la période de garantie, un procès-verbal de
réception définitive constate que le matériel est en bon état de fonctionnement, la garantie de
maintenance n’a plus lieu d’être.

V. La caution de découvert local


Enfin, l’exécution du contrat nécessite souvent l’ouverture par le vendeur (exportateur) d’un
compte bancaire local situé dans le pays d’importation pour faire face aux dépenses de
l’établissement temporaire. La banque locale n’accordera des facilités de caisse et parfois
subordonnera l’ouverture du compte qu’à la présentation de la caution ou de la garantie d’une
autre banque. Il s’agit de la caution ou garantie de découvert local qui reste valide jusqu’à
ce que l’exportateur ferme son compte dans le pays d’importation.

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