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·l!~~JPIMAROC
Amélioration du Climat
des Affaires au Maroc
SEPTEMBRE 2009
Cette publication a été élaborée pour l'USAID (United States Agency for
International Development). Elle a été préparée dans le cadre du programme
d'amélioration du climat des affaires au Maroc, mis en oeuvre par Development
Alternatives, Inc. (DAI).
Devclopmcnt Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
1
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Amélioration du Climat des Affaires au Maroc ~
~
lmproving the Business Climate in Morocco
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Rapport du Programme
Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement
celles de l'Agence américaine pour le développement international ou celles du
gouvernement des États-Unis.
Remerciements
La publication de ce rapport a été rendue possible grâce à l'appui fourni par
!'.Agence américaine pour le développement international (USAID - (United States
.Agency for International Development) aux termes du contrat N° GEG-I-00-04-
00001, N° de commande: GEG-I-02-04-0000.
TABLE DE MATIERES
INTRODUCTION GENERALE ~
~
"Amélioration du climat des affaires au Maroc» est un- Programme de l'USAID («Le
Programme») gui mis en oeuvre d'octobre 2005 à septembre 2009. A ,l'origine conçu pour 1:
aider le Maroc à se conformer à certaines dispositions de l'Accord de Libre-échange
récemment signé avec les Etats-Unis d'Amérigues, le Programme a répondu aux ~
demandes des Ministères marocains partenaires pour élargir et réorienter son action. Le ~
but ultime était de «rendre plus faciJe de faire des affaires au îVlaroc». Le Programme a
oeuvrer pour réaliser cet objectif en effectuant une série d'activités dans le cadre de deux li!
grandes composantes : (I) Réforme réglementaire et Promotion des investissements, et
(II) Réforme juridique et amélioration de la résolution des différends commerciaux. Le
!!
Schéma 1 donne un aperçu général des principales activités et partenaires du Programme. ~
1.
~
Schéma 1: Principales activités du Programme
~
Re.forme Réglementaire i• ...~ dl••· : ,J1•1 jlJ•~ • (;::, -·1f I• ~ '11•••1•
1 Le Schéma 1 montre les principales activités et partenaires du Programme au cours de cette année finale de mise en
~!
- 1
œuvrc (2008-9); il co1wient de noter que la configuration spécifique de ces activités et partenaires a changé t:•
légèrement d'tme année à l'autre.
~!
Porrnation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce
~ 1
Dcn:lopment Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
Les activités clés mises en œuvre dans le cadre de la composante rfforme juridigue sont
les suivantes:
• Formation, outils et activités de sensibilisation visant à mieux comprendre et
améliorer l'application du nouveau droit de la propriété intellectuelle ;
• Soutien aux efforts de réforme juridigue (en particulier, pour la loi sur les
difficultés d'entreprise et la nouvelle loi régissant l'arbitrage et la médiation) ;
• Promotion des Modes Alternatifs de Résolution des Conllits (MARC), incluant la
formation des médiateurs et l'appui aux centres de médiation et d'arbitrage ;
• Formation continue de magistrats et de greffiers dans un certain nombre de
domaines du droit commercial 1 accompagnée d'un effort visant à institutionnaliser
la formation juridigue continue pour les juges et le personnel des Tribunaux de
Commerce;
• Etude des options pour la modernisation du Registre de Commerce.
Formation Continue
La formation continue a été pour le Programme une act1v1te transversale
multidisciplinaire, offrant souvent un point d'entrée par leguel le Programme a pu
s'engager a-vec le Ministère, les magistrats et d'autres partenaires sur des guestions de
fond.
Le succès de cette approche et les leçons apprises peuvent fournir çles indications utiles
pour le Ministère de la Justice et l'ISM, car ces deux institutions visent à combler une
grande demande en formation continue de la part des magistrats des Tribunaux de
Commerce. La Partie I fournit une analyse et des recommandations sur cc sujet.
Entreprises en difficulté
L'USAID appuie depuis longtemps les efforts du gouvernement du Maroc visant a
renforcer son système de traitements des entreprises en difficulté, antérieurement à
travers un projet pour la Modernisation du Droit Commercial et des Tribunaux de
Commerce (2002-2005), qui a réalisé des évaluations détaillées du cadre du droit
comrnercial au TVIarocet organisé une conférence sur la réforme du traitement des
entreprises en difficulté en 2005. Le Programme a inclus de l'assistance technique et des
activités de formation visant à renforcer le système de traitement des entreprises en
difficulté et appuyer les efforts du gouvernement marocain pour concevoir et mettre en
œuvre un processus de réforme des procédures collectives. Ce rapport donne un aperçu
des activités du Programme liées à ce domaine et formule quelques recommandations
spécifiques pour le Ministère de la Justice pour l'avenir.
Le rapport est organisé comme suit: La partie I présente un aperçu général du système
judiciaire marocain et en particulier des juridictions commerciales. Après cet aperçu, sont
présentées les activités en formation continue, y compris les résultats d'une enquête
auprès de magistrates et greffiers affectés aux juridictions commerciales concernant la
formation continue et les formations continues offertes par l'USAID. La deuxième partie
présente le travail du Programme visant l'amélioration du système de traitement des
entreprises en difficulté, y compris les résultats d'un séminaire organisé en mai 2009 et le
consensus qui a été trouvé en ce qui concerne certaines priorités pour la réforme. La
troisième partie présente les résultats du travail d'analyse concernant le registre du
commerce enu·epris par le Programme ainsi qu'un certain nombre de décisions qui
Le Programme a travaillé principalement sur des sujets de droit des affaires, donc en
partenariat avec les juridictions commerciales. Ces juridictions sont examinées ci-après
plus en détail.
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1
\ -------~
'-----------✓
I
1
Cours d'appel
Tribunaux administratifs
î
Tribunaux de Cours d'appel de
oremière instance commerce
Juridictions communales et
i î
1 d'arrondissement I Tribunaux de commerce
\ , __________
.,,,
/ , __________
.,,,
1 1
\'---------//
1
Alors que le pouvoir judiciaire est indépendant des pouvoirs législatif et exécutif en vertu
de la Constitution marocaine, les juges et les procureurs (111agùtrat.1) sont des
fonctionnaires nommés, promus et sanctionnés par le ConseilSttpériettrde la Lviagistrature,
qui est présidé par le Roi et le "tviinistre de la Justice (en tant que vice-président) et
Formation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 4
E
De,·elopmenr Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
t!
comprend des juges (A.rt. 86-87 de la Constitution marocaine). La supervision judiciaire,
l'inspection et la supervision des questions administratives liées aux tribunaux, y compris
li!
les questions budgétaires, sont conduites par le Ministère de la Justice, qui fait partie de
l'exécutif. La Cour Suprême, tout comme le Conseil Constitutionnel, est en dehors de la
~i
supervision directe du Conseil Supérieur de la magistrature. Comme indiqué ci-dessous, li!,
l'administration au quotidien de chacune des Cours est supervisée par les présidents des
tribunaux. t!l
Schéma 3: Structure administrative ~1
f:1
Conseil Supérieur de la Conseil
Cour suprême
magistrature
Constitutionnel !:i
!:1
~
·~1
1
Au milieu des années 90, le gouvernement du Maroc s'est engagé dans une réforme du
cadre du droit commercial, qui datait du début de la période du Protectorat. Le Code de
Commerce a été modifié en 1996 (Dahir no. 1-96-83 du 1cr août 1996, portant =
cl
1
1
promulgation de la loi no.15-95 formant Code de Commerce). Le Livre I du Code couvre
le statut de Commerçant, le Livre II contient les règles relatives aux fonds de commerce,
e
le Livre III contient les règles relatives aux Effets de commerce, le Livre IV traite des !=
contrats commerciaux, et le Livre V traite des procédures de traitement des entreprises en
difficulté (ou les procédures collectives). Un certain nombre de domaines clés du droit des e
affaires sont régies par le Code des Obligations et des Contrats (Dahir des Obligations et
des Contrats), ou pat d'autres textes gui ne font pas partie du Code de Commerce, par
e
exemple le droit des sociétés et les droits des créanciers.
=
Suite à la réforme du Code de Commerce, le gouvernement du Maroc a crée une nouvelle
juridiction commerciale spécialisée, les Tribunaux de Commerce et les Cours d'appel de
Commerce, régis par la loin° 53-95 du 6 Janvier 1997, promulguée par le dahir n ° 1-97-
65 du 12 Février 1997. Ces nouvelles juridictions fonctionnent depuis 1998, les Tribunaux
de Commerce sont basés à Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Meknès, Oujda, Marrakech et
---
-
Agadir; et les Cours d'appel de commerce se trouvent à Casablanca, Fès, et Marrakech.
Alors gue le nouveau Code de Commerce a été fortement influencé par le droit
commercial français moderne, (à titre d'exemple, les dispositions relatives aux difficultés
de l'entreprise du Livre V du Code marocain ont été étroitement calguées sur la législation
française relative au traitement des difficultés de l'entreprise de 1984 et 1985), il est
important de noter gue le Maroc a doté les nouveaux Tribunaµx de Conunerce de
magistrnts professionnels. En France, les Tribunaux de Commerce sont des juridictions
dites consulaires composées de juges non professionnels gui sont des hommes d'affaires
locaux élus par les chambres de commerce et gui assurent leurs fonctions pour des
périodes de temps limitées. Cette distinction est importante, puisgue les juges non-
professionnels français siégeant dans les Tribunaux de Commerce ont une expérience des
affaires et des compétences technigues, et des connaissances en droit commercial français,
telles gue les procédures de difficultés de l'entreprise.
Les Tribunaux de Commerce sont compétents pour traiter des litiges relatifs aux actes de
commerce, où la somme en litige est de 20.000 dirhams ou plus. La définition d'un acte
commercial comprend (i) une opération commerciale conclue par un particulier gui
effectue des activités commerciales, telles gue l'achat, la vente ou échange de biens et
services ; (ii) une opération liée à des documents commerciaux, (iii) les relations entre les
partenaires dans une entreprise du secteur formel, tels gue les employés, les
administrateurs, les actionnaires, ou (iv) les opérations des entités commerciales.
L'attribution pour les « actions mixtes » est déterminée par le statut du défendeur. A titre
1
d'exemple, une action mixte impliguant un commerçant et un non commerçant serait
entendue au Tribunal de Commerce si le défendeur est un commerçant, ou le Tribunal de
première instance si le défendeur est un non-commerçant. Les Tribunaux de Première
Instance se saisissent toutes les guestions <.]uine sont pas incluses dans la compétence des
autres tribunaux, guelle que soit la somme en litige. Les Tribunaux de Première Instance
se saisissent donc de toutes les affaires commerciales qui ne répondent pas aux exigences
de compétence des Tribunaux de Commerce. Contrairement aux Tribunaux de
Commerce, les parties dans ces tribunaux ne sont pas tenues d'être représentées par un
avocat. Les entreprises qui sont installées hors zones métropolitaines où les Tribunaux de
Commerce sont basés doivent s'inscrire auprès des Tribunaux de Première Instance, de
telle sorte que les Registres de Commerce sont tenus à la fois au niveau des Tribunaux de
Première Instance gue des Tribunaux de Commerce.
Chaque Tribunal de Commerce est dirigé par son Président, qui assume des
responsabilités importantes en matière de gestion interne ainsi qu'en matière
juridictionnelle ; chaque tribunal comprend également un ou plusieurs vice-présidents.
L'État est représenté par un procureur du Roi et un ou plusieurs substituts (gui sont aussi
r:
des magistrats). Chaque u-ibunal possède également un bureau du greffe dirigé par un
greffier en chef et géré par des greffiers. Un juge de chaque tribunal est chargé de
superviser les procédures d'exécution.
Comme indiqué plus haut, les juges et les procureurs sont nommés par le Conseil
supérieur de la magistrature. Il n'y a pas de qualifications particulières, ni d'expérience ou
de compétences commerciales requises pour être nommé dans les Tribunaux de
Commerce. Ainsi, par exemple un juge débutant avec une expérience exclusivement
~
éi
1
~-
2Certains <.:ommentateurs ont suggéré que le processus de désignation n'est pas suffisamment basé sur des normes ~!
objenives. Voir par ex. l'arride de Nabila Fathi et d'lmane .-\zmi, « La réforme de la justice aura-t-elle lieu)>>, revue
Challenge Hebdo, 25 avril 2009 ~!
3
Confédération Générale des Entreprises du l\faro<.:,Livre Blanc, Pour renforœr et consolider le dn1amisme de
l'économie marocaine (2007). ~1
4
Ex: l\fohamed Harakat, L'évaluation du système jutidique et judiciaire au l\faroc (Publications de la Revue
~!
~
l\Iarocaine d'.-\udit et de Développement (2004).
> Ex: Ambassade de France au l\faroc-i\Iission économique de Rabat, Fiche de synthèse: Justice et règlement des
litiges commerciaux au i\faroc (2006) ; The World Bank, Legal \'ice-Presidency, i\faroc: Évaluation du Secteur
Juridigue et Judiciaire Ouin 2003); Programme des Nations Unies pour le Développement (Renforcement de l'État
de Droit dans les Pays Arabes) (PNUD-POG.--\R) (UNDP-POG.-\R). E
Formation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 7
Ei
E-
Ocvelopment Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
,\lors que l'ISM est de par la loi le seul prestataire de formation de base pour les nouveaux
juges et procureurs, le Ministère de la Justice et les tribunaux sont impliqués dans
l'élaboration et la prestation de formation continue au profit des juges et des greffiers.
Plusieurs bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, et des programmes ont également
dispensé des programmes de formation continue en collaboration avec l'ISM.
6
Loi No. 09-01 relative à l'Tnstitut Supérieur de la i\lagistramre, promulguée par le Dahir No. 1-02-240 du 3 octobre
2002.
ï Nous croyons savoir que les conditions éducatives pourraient être relevées, avec au moins un i\Iasrers degree
(diplôme de deuxième cycle avec un année supplémentaire) 9ui serait requis à l'avenir.
Les sujets retenus pour ces séminau·es de formation continue sont déterminés en
EJ
collaboration avec le Ministère de la Justice et les tribunaux, sur la base des besoins des é]
juges et des procureurs ; le l\1inistère de la justice en général sélectionne également les
magistrats participant aux séminaires en consultation avec les présidents des tribunaux. t! l
~l
Il est important de noter qu'au cours d'une année normale, seul un petit nombre de
séminaires ont trait aux aspects commerciaux ou des sujets du droit des affaires, étant Ej
donné que l'ISM sert la totalité des magistrats et pas seulement les juges des Tribunaux de
Commerce . .Ainsi par exemple, en 2004, quatre des 40 séminaires de formation continue ~J
proposés par l'ISM ont porté sur des sujets touchant au droit commercial ou des affaires 1
commerciales soumises aux Tribunaux de Commerce (les thèmes étaient «Rôle des parties
dans les procédures de difficultés d'entreprise», « Procédures en référé dans les actions
~1
~,
commerciales », « Saisie de Riens Immobiliers Non Enregistrés », et« le Côté Répressif du
Code de Commerce». « En 2005, cinq des 35 séminaires de formation continue ont porté
sur des sujets similaires (les sujets sont : « Preuve en cas d'affaires de biens immobiliers
non titrés», «Évaluation des recettes nettes», «Vente d'un Fond de commerce», « Actions en
recouvrement ", et" Les Cas de non-paiement». En 2006 Ganvier-octobre uniquement),
sur 28 cours de formation continue, trois ont porté sur des sujets de droit commercial ou
des entreprises (les thèmes étaient: « Notification dans certains types de procédures
commerciales», « Droit bancaire: Actes et responsabilité » et « .Arbitrage commercial. "En
2007, sur un total de 36 cours de formation continue, quatre ont porté sur des sujets de
droit commercial ou des entreprises (les sujets étaient : « Protection pénale de la propriété ~:
intellectuelle », « Immatriculation 'une entreprise», « Nouvelles méthodes de preuve dans
des affaires commerciales» et «Rôle du procureur dans les délits financiers soumis aux
i=l
Tribunaux de Commerce». ~!
~!
~!
8 Rapport :\nnuel 2005-2006 de l'lnstin1t Supérieur de la i\lagistrarurc (2007).
el
Formation judiciaire, réfonne des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise =!
et modernisation du registre de commerce 9
= 1
DeYelopment Alternatives ]ne. Améliorntion du climat des affaires au Tvfaroc
• Comptabilité pour
Difficultés d'entreprise
6/10/2006 Juges 48 Casablanca TC, i\IJ, !Sl\f
5/22/2007
2
2
Juges
Juges
25
20
Jfrane (pour les OMPIC, TSi\,f,MJ
juges à Fès,
Meknès, Oujda,
et Tanger)
Marrakech OMPJC, ISM, MJ
~1
~!
El
~
!\largues (pour les juges
à Marrakech et
.-\gadir)
Marques 5/24/2007 2 Juges 25 Casablanca OMPTC, TS;\,I,
ministre de la
Justice ~
session: l\lédiation
1 ""' 6 / 2007 i\lédiateurs, 40 Rabat SFCG, Cli\t-\R
Commerciale autres
professionnels
2''"" session: i\lédiation 5/12/2007 4 Médiateurs, 20 Rabat SFCG, Cil\L-\R E
conunerciale autres
professionnels
"t\lédiation Commerciale 18/12/2008 Médiateurs, 22 Casablanca Public-Privé
autres Commission ~
professionnels
2'''"''session: la médiation 1/23/2008 ➔ l\ lédia teurs, 19 Rabat SFCG, CI,VL-\R
commerciale) autres
professionnels
2i·mc·
session sur les 2/5/2008 3 Juges 30 Casablanca Ol\IPIC, IS,\'1,
marques ministre de la I!
Justice
Médiation Commerciale 3/3/2009 4 Médiateurs, 75 Tanger, CL\!AR, CCI ~
autres i\leknès et
professionnels Casablanca
Un séminaire sur 3/14/2008 i\Iédiateurs, 100 Rabat Cll\!AR, CCI
«L'introduction de autres
l'arbitrage commercial au professionnels
l\Iaroc»
l\Iédiation Commerciale 5/15/2009 2 i\Iédiateurs, 25 Rabat CJi\fAR, CC!
autres
professio1mels
Conférence sur les 5/20/2009 Juges, des 100 Rabat i\Iinistère de la !S:
difficulrés de l'entreprise banquiers, des justice
hommes
d'affaires, autres
professionnels
Registre de Commerce 5/27/2009 4 Greffiers 50 .-\gadir Oi\IPIC, ministre
de la Justice
~
J\lédiation Commerciale 6/3/2008 3 i\lédiateurs, 75 Rabat Cli\L-\R, Cli\L-\T,
En 2005, le Programme a mené une enquête sur la formation judiciaire aupres les
présidents de Tribunaux de Commerce pour identifier quels types d'affaires courantes et
de domaines du droit pour lesquels les magistrats ont besoin de formations
supplémentaires, dans chaque région du JVIaroc. Cette étude a identifié des domaines
pertinents du droit commercial, notamment la propriété intellectuelle, les transactions
avec nantissement, les difficultés de l'entreprise, les biens immobiliers et les traités
internationatDL
Cing modules distincts, soit environ 300 heures de formation, ont été dispensés aux juges
en fonction dans les Tribunaux de Commerce de Rabat, Tanger et Casablanca. Chague
module a été suivi par environ 40 juges et procureurs et a duré entre 1 à 2 jours, les
formations ont eu lieu à l'ISl'vI ou dans d'autres établissements judiciaires. Les modules
ont traité les thèmes spécifiques suivants :
Droit Bancaire - Financement des entreprises. Ce séminaire était axé sur les questions
relatives aux impayés sur les prêts aux entreprises (par exemple en calculant le taux ~·
d'intérêt à appliquer à titre de dommages-intérêts.
é
Droit des difficultés de l'entreprise/ Entreprises en difficulté. Un séminaire
~J
d'introduction au Livre V du Code de Commerce et à la pratique de traitement des
difficultés d'entreprise. ell
Droit des difficultés de l'entreprise - Le rôle des banques dans les procédures ~]
En mai 2007, M. Fisser a animé un atelier de deux jours sur la formation avec huit juges et
guatre greffiers de quatre Tribunaux de Commerce. Les juges et les greffiers étaient déjà
des formateurs à temps partiel à l'ISM ou avaient été identifiés par l'ISM comme
formateurs potentiels dans le domaine du droit commercial ou de l'administration de
Tribunaux de Commerce. L'atelier a porté sur la planification des programmes de
formation, objectifs de formation (par exemple les compétences, les connaissances et les
comportements qui résultent de la formation), les méthodologies de formation, la
Fo1macion judiciaire, réforme des procédures de trairemcnr des difficultés de l'entreprise
-
riiii
iiii
et modernisation du registre de commerce 13
OeYelopmenr ,\lrernarives lnc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
En juin, l'vl. Fisser a remis un rapport qui recommandait une collaboration accrue autour
des activités de formation entre les Tribunaux de Commerce, de l'I:3M et le Ministère de
la justice. Il a recommandé des moyens éventuels pour renforcer la capacité
institutionnelle marocaine à offrir des compétences en droit commercial et en droit des
entreprises au profit des juges et greffiers des Tribunaux de Commerce (comme par
exemple une planification stratégique de long terme améliorée, l'augmentation de la
quantité de formation proposée), les moyens d'accroitre la qualité de la formation à
travers le formation des formateurs et l'adoption de technologies de formation
améliorées. Le rapport Fisser a recommandé des sujets de formation spécifiques pour les
juges des Tribunaux de Commerce et d'étendre la collaboration du Programme avec
l'ISM. M. Fisser également mis en évidence gue les bonnes pratiques internationales dans
le secteur de la formation juridique suggèrent généralement gue les juges et le personnel
juridique doivent être intégrés autant que possible dans la conception et la mise en œuvre
de leur propre formation. La consultation de M. Fisser, et ses discussions avec le directeur
de formation de l'ISM, M. Ayoubi, ont planté la graine de ce gui deviendrait plus tard le
modèle de formation des formateurs à « Quatre juges » (voir ci-dessous).
Vers environ la même époque, le Programme a reçu une demande spécifique de l'Office
Marocain de la Propriété Intellectuelle (OMPIC) pour apporter une assistance en matière
se sensibilisation et formation afin d'améliorer l'application et la compréhension de la
nouvelle loi marocaine sur la Propriété Intellectuelle ( Loi numéro 117-97 relative à la
Propriété Industrielle, telle que modifiée et complétée par la Loi No. 31-05), le rôle de
l'OMPIC dans la mise en œuvre de la loi, et la relation existant entre la loi marocaine et
les accords internationaux sur la propriété intellectuelle.
En tant qu'élément de ce travail sur le droit des marques, le Programme a conçu et mis en
r œuvre une nouvelle approche de la formation juridique, gui incorpore des principes de
formation-des-formateurs et des méthodologies éducatives pour adultes. Le Programme a
recruté les services d'un expert senior en matière de droit commercial et juge retraité de la
Cour Suprême, gui a été l'auteur principal du Guide des Marques puis a travaillé en étroite
collaboration avec un groupe de quatre juges pour mettre au point un programme de
formation pratique au droit des marques en utilisant le Guide des Marques. Ces quatre
mêmes juges et l'expert senior ont alors servi de formateurs dans le cadre des cing
programmes de formation au profit de juges de chacun des huit Tribunal de commerce
organisées à J frane, Casablanca, Rabat et f\gadir. En plus d'utiliser le Guide des 1\1argues,
les ateliers de formation intensifs de deux jours ont inclus une étude de cas et un jeu de
rôles sophistigué. Les documents de formation ont été également adaptés aux besoins des
juges-stagiaires en cours de formation initiale à l'TSM et les documents de formation en
question ont été inclus dans le programme de formation 2008 à l'TSM.
Le Programme a également trouvé que le fait de coupler l'assistance technique dans des
secteurs spécifiques du droit des affaires avec les programmes de formation associés était
particulièrement efficace. A titre d'exemple, dans le domaine de la médiation
commerciale, la recherche conduite par le Programme sur les questions concernant le
règlement et l'autorégulation des médiateurs a contribué aux programmes de formation
du Programme aux compétences en matière de médiation ; dans le secteur de la propriété
intellectuelle, le travail de mise au point de un guide du droit des marques était
directement applicable à la mise au points de la documentation de formation et des études
de cas juridiques. En plus de cette économie d'échelle, le personnel a constaté que là où le
Programme a fait preuve d'un savoir-faire technigue, les demandes de soutien en matière
de formation ont suivi, et le processus de conception, d'obtention des approbations et de
mise en œuvre des programmes de formation a été allégé.
Une formation aux compétences pratiques a éré offerte aux médiateurs. Ces cours ont
été dispensés d'abord par des formateurs internationaux spécialisés, mais avec le temps les
formateurs internationaux ont été rejoints par des médiateurs locaux qui ont co-animé des
parties de la formation.
une certification internationale (fournie par le centre r\DR d'Italie). Ces formations ont
ciblé la plupart du temps les professionnels basés à Casablanca.
Les formations ne se sont pas concentrées sur des juges puisgue la médiation au l'Vlaroc
n'est pas liée aux tribunaux mais conventionnelle ou privée. La trajectoire des événements
de formation et l'accent mis sur la m_ise au point des capacités locales, cependant, ont
suivi le même chemin gue les formations au droit des margues et des brevets. L'utilisation
de groupes d'homologues et de cas réels, le choix d'un petit groupe de praticiens pour
devenir des formateurs, l'organisation de mini-formations et la progression vers une
formation entièrement localement assurée, étaient tous des éléments gue ces activités ont
eus en commun. Un «guide» formel n'a pas été mis au point pour les ivL-\RC; toutefois,
CI1v1ARa hérité d'une série de documents de formation à la médiation mis au point en
tant gu'éléments de l'exercice de formation des formateurs.
Tout comme le guide sur les marques, le guide des brevets a été mis au point par des
consultants experts marocains, en collaboration avec un comité de rédaction de l'OivfPIC
et un représentant de l'Institut National de la Propriété Intellectuelle en France (lNPI).
Étant donné la densité et la complexité du sujet, la conception, la rédaction, et la mise en
forme de ce document a pris plus gu'une année. Au fur et à mesure gue le guide
approchait de son achèvement, le Programme a porté son attention à la conception du
module de formation pour les juges des Tribunaux de Commerce et la session
d'information, ou conférence, gui fut organisée pour lancer le guide.
Comme demandé par le Ministère de la Justice, le Programme a travaillé avec les mêmes
guatre juges gui avaient suivi la formation pour devenir des formateurs en matière de
droit des marques. Ces juges sont maintenant considérés comme des personnes-
ressources dans leur tribunal, et sont régulièrement consultés par leurs collègues. Chaque
fois gue possible, les présidents de tribunal peuvent affecter des dossiers impliquant des
questions de propriété intellectuelle à ces juges.
Un événement de lancement a été organisé, intitulé « Les Brevets en tant qu'Outil pour le
Développement Économique. » en 2009. Le but était d'informer les professionnels
d'affaires de l'existence du nouveau guide, et du travail en train d'être réalisé avec les juges
des Tribunaux de Commerce. Cinquante-trois avocats, représentants des administrations,
chercheurs et dirigeants d'enu-eprise ont participé à la conférence. Parmi les sujets
discutés figuraient (i) les brevets au Maroc, (ii) les droits juridiques associées aux brevets,
Formation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 16
Devclopment Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
(iii) l'importance des brevets pour de petites et moyennes entreprises (PME) et les
investisseurs, (iv) le rôle et l'utilisation des brevets au Maroc et à l'étranger. A l'instar du
guide des marques, le guide des brevets est accessible en ligne, en français et en arabe.
(wwv,,.brevetsaumaroc.com)
~
nouveaux séminaires de formation continue au profit des juges pendant le reste de 1
~
Méthodologie !
Le but de l'enquête était d'évaluer l'efficacité du travail du Programme en matière de
formation continue juridique avec les Tribunaux de Commerce et de fournir des
recommandations pour la structure et le contenu du futur appui de !'US.A.ID.
ei
1
L'information obtenue à partir des entrevues et des enquêtes a été donc analysée en vue
d'informer les initiatives financées par l'USAID et les priorités du MJ.
~1
Les données analysées ici proviennent des entrevues et des enquêtes conduites avec le e1
personnel des tribunaux. Des entrevues ont été conduites au niveau des Tribunaux de 1
=J
Commerce d'Agadir, Rabat, Tanger, et Casablanca (et ont inclus des entretiens avec le
président, les juges, et les greffiers dans chacune de ces cours), et dans le Tribunal de
première instance d'Inezgane, où l'équipe a interviewé le président de cour, et le greffier
affecté au Registre de Commerce. En plus de rencontrer le personnel des tribunaux,
l'équipe a également rencontré le MJ, l'ISM, les avocats et les représentants du barreau, et
d'autres bailleurs de fonds et groupes en mesure de fournir des informations sur les
activités de formation et sur les besoins actuels et futurs des Tribunaux de Commerce.
Des guestionnaires ont été également mis au point pour obtenir davantage de feedback au
sujet des formations et des mécanismes de formation et pour identifier les secteurs
prioritaires pour de futures formations. Ceux-ci ont été distribués au personnel des
tribunaux - avec des ,·ersions séparées mises au point pour les juges, les présidents de
cour, et les greffiers - dans les huit Tribunaux de Commerce au Maroc (un total de 122
juges et 16 procureurs) et les trois Cours d'appel de commerce du Royaume (un total de
33 juges et 6 procureurs). Un total de 64 juges de Tribunaux de Commerce et 144
greffiers des Tribunaux de Commerce ont répondu, représentant tous les Tribunaux de
Commerce au Maroc, excepté Rabat. La Cour d'Appel de Fez fut la seule Cour d 'Appel
de Commerce gui répondit.
Profils de Juges
Expérience/ancienneté .
Schéma 4 : Années d'expérience sur le Tribunal de Commerce : Juges
Les juges répondant dans le cadre de
Annéesd'expériencesur le Tribunalde
l'enguête furent nommés au Tribunal de
Commerce: Juges
10 ----=-=====----al
Conunerce il y a 6 ans en moyenne, avec
el\Jtd0,119)
Éducation
24 des 65 juges gui ont répondu à l'enquête, ont déclaré être titulaires d'un diplôme
universitaire au-delà de la licence, telle qu'une maîtrise. 48°10des titulaires d'un diplôme
universitaire de deuxième ou troisième cycle ont obtenu des diplômes en droit des affaires
ou droit commercial, alors gue 23°10étaient titulaires d'un de deuxième ou troisième cycle
en Droit Civil. Il y avait un examen composite de l'applicabilité de la formation
universitaire et plus généralement de la formation juridigue pour les responsabilités
juridiques, avec 18 juges répondant qu'elles étaient u·ès appropriées et 24 répondant
gu'elles ne l'étaient pas. Des 18 personnes interrogées gui estimaient gue les formations
étaient pertinentes, 7 ont trouvé que les cours universitaires étaient appropriés, 7 ont
trouvé que les formations de l'ISM étaient pertinentes, et 12 ont trouvé gue les
formations offertes par l'ISM, le MJ et/ ou !'US.AID étaient fortement pertinentes.
Le système judiciaire marocain est saisi dans son ensemble d'un grand nombre d'affaires
chague année ; en 2007 un total de 2,57 millions d'affaires a été déposé, et 3,25 millions
Formation judiciaire, réforme des procédures de rraitemenr des difficultés de l'enrreprise
cr modernisarion du regisrre de commerce 18
Development Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
d'affaires étaient en cours 9 . Ce total comprend tous les types d'affaires civiles, pénales,
administratives et de procédures en référé telles que celles décrits ci-dessus pour les
Tribunaux de Commerce. En 2007, le nombre de magistrats était d'environ 3100. Sur la
base d'une évaluation très approximative, en utilisant le nombre de affaires en instance,
chaque magistrat au Maroc travaille sur et/ ou décide de plus de 1000 affaires
annuellement, soit le double des moyennes internationales 10. Ces chiffres sont seulement
des évaluations étant donné que le degré d'implication d'un juge ou procureur varie
énormément par type d'affaires et que beaucoup d'affaires sont décidés en collèges.
En 2007, un total de 119 695 nouvelles « affaires » (référés y compris) ont été déposées
dans les Tribunaux de Commerce et 125 226 jugements ou décisions furent rendus ; sur
les nouveaux cas, le Tribunal de Commerce de Casablanca a entendu plus de 63,4% des
affaires ; Rabat 11,9%, Agadir 5,3%, Fès 5,1%, Marrakech 4,6%, Tanger 4,5%, Meknès
5,5% et Oujda 1,63% 11. Cette même année, il y avait 122 juges et 16 magistrats du
parquet dans les Tribunaux de Commerce. Une évaluation très grossière suggère que les
juges de Tribunaux de Commerce traitent également un grand nombre d'affaires - 7
travaillant chacun sur ou décidant d'environ 800 affaires annuellement en moyenne.
Comme cela a été présenté au paragraphe ci-dessous, cependant, il est important de noter
que pas toutes les « affaires » ne sont égales : certaines référées sont décidées sans
auditions par le Président de Tribunal, alors que d'autres procédures telles que les
procédures de traitement d'entreprises en difficulté peuvent être extrêmement complexes
et longues.
Sauf indication contraire dans la loi, les Tribunaux de Commerce suivent le Code de
Procédure Civile, qui prévoit une procédure du type Droit Civil, semblable à la procédure
civile française à bien des égards. Comme dans la plupart des pays de Droit Civil, il n'y a
pas de « procès », oral concentré dans le temps, pas plus qu'il n'y a de jury, comme dans
les pays de Common La,v comme les États-Unis ; au lieu de cela, les affaires en justice se
déroulent de manière linéaire et principalement par écrit, avec une série d'audiences pour
présenter les preuves, décider des requêtes procédurales et rendre des jugements, le tour
s'étalant sur des mois. Un juge se voit assigner le rôle de gérer le dossier de l'affaire Guge
rapporteur); lorsque le dossier de l'affaire est complet, une décision est rendue,
habituellement par un collège de trois juges 12. Au-delà des procédures de fond, les
Tribunaux de Commerce se saisissent également de dossiers d'entreprises en difficulté (ou
procédures collectives) c1ui suivent des procédures spécifiques. Les présidents de
tribunaux peuvent rendre des jugements sur des demandes en référé, et sur la base
d'injonctions de payer. Chacun de ces différents types d'affaires est compté en tant
« qu'affaire » séparée à des fins statistiques par le Ministère de la Justice. !!SJ
ê;1
Le Tahlea11
2 indiquelepo11rcentage
relat?fqueceux-ciconstituentpar rapportau nombretotal d'cgfaim·.
ê:
Tableau 2 : Catégories d'affaires
t::1
9
~~
Source : ]\[inistère de la Justice 2008.
1<1l\Iohamed :\li l\lrabi, .Justice : Réforme de JUS fesse, L'Economiste i\Iagazine ~J
11
12
Les sratistiques du Ministère de la.Justice furent fournies au Programme IBCl\l en 2009.
Il!!!
Code de Procédure Civile, Dahir n°. 1-74-447 du 28 septembre 1974, approuvant le Code de Procédure Civile, tel
que modifié par la Loi n° 08-05 du 30 novembre 2007. \'oir John Henry :derryman, « The Civil Law Tradition)) ~j
(1985) pp. 111-123 pour un aperçu général de la procédure civile dans les pays de Droir Civil.
Comme cela est souligné ci-dessus, il est important de noter que le temps et les ressources
nécessaires pour une affaire complexe avec de nombreuses procédures et plaidoiries, ou
pour une affaire de difficultés d'entreprise compliquée, seront beaucoup plus élevés que le
temps nécessaire pour une action décidée par le Président de Tribunal dans une audience
simple.
Les résultats d'enquête confirment ces chiffres : selon l'enquête, en moyenne, les juges se
saisissent d'environ 45 affaires par mois, bien qu'il y ait une variation significative entre
régions. Les juges à Casablanca supportent une charge sensiblement plus élevée, traitant
en moyenne entre 50 et 90 affaires par mois. En revanche, les juges à Marrakech sont plus
susceptibles de se saisir d'une moyenne de 20 affaires par mois. A noter que les présidents
de tribunaux se saisissent d'un nombre bien plus grand «d'affaires », puisqu'ils traitent
d'un grand nombre d'affaires en référé.
Les juges des Tribunaux de Commerce sont saisis de litiges impliquant une large variété
des thématiques du droit des affaires. Les affaires concernant les transactions bancaires et
financières sont entendues par tous les juges interrogés, et les affaires relatives aux fonds
de commerce et aux contrats constituent de même la majorité des thèmes des litiges.
Les juges de la Cour d'Appel de Commerce de Casablanca ont également mentionné avoir
été saisis d'affaires d'import/ export, qui sont également soumises en nombre important
aux juridictions cl'Agadir et de Marrakech.
Les affaires de difficultés d'entreprise sont traités par seulement 1 à 4 juges interrogés
dans chaque cour, ce qui est cohérent avec le fait que par rapport aux litiges ordinaires, le
nombre d'affaires de difficulté d'entreprise déposées auprès des Tribunaux de Commerce
Formation judiciaire, réforme des procédures de rraitement des difficulrés de l'entreprise
er modernisation du regisrre de commerce 20
Developmenr Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
est inférieur (bien que ces procédures collectives puissent être très longues) et que ces
affaires de plus en plus sont jugées par des juges se spécialisant dans des affaires de
difficulté d'entreprise. Aucun des juges à Casablanca n'a répondu à cette question, bien
que des informations anecdotiques laissent penser que le Tribunal de Commerce de
Casablanca se saisisse de plus de affaires de difficulté d'entreprise que d'autres Tribunaux E:
de Commerce et que la cour de Casablanca a développé un vaste savoir-faire dans ce I!!,
secteur.
Parmi les tribunaux interrogés, le tourisme et l'agriculture sont plus souvent les secteurs i!l
IE-,
cités dans lesquels les procédures de difficulté d'entreprise sont entendues, bien que des
affaires soient également entendues dans le domaine de ]"exploitation minière et d'autres 1
industries.
7
Tableau 3 : Affaires entendues, par sujet et par tribunal 13
7
Agadir Casablanca Cours d'Appels, Fès Marrakech Meknès Oujda Tanger Total ~
Finances/banque
(9)
9
(13)
13
Fès (7)
7
(8)
8
(9)
9
(8)
8
(6)
6
(5)
5
(65)
65
~]
Fond de Commerce 5 6 5 8 6 4 6 4 44 ~l
Contrats
Propriété Tntellecnielle
Difficultés d'Entreprise
4
1
2
5
5
0
2
7
3
7
8
4
7
8
4
8
2
3
5
2
1
4
1
2
42
34
19
e1
]
Importation/ exportation
Propriété
Autre
Formation Continue
1
1
3
3
0
1
0
0
1
1
0
1
4
0
0
0
0
2
0
0
0
0
0
1
1
9
9
~
~]
~]
~]
Informations de contexte relatives à des domaines substantifs spécifiques
34 juges, soit 77% de juges interrogés, ont déclaré a,Toir reçu une formation spécialisée en 7
~
droit commercial ou des affaires avant leur affectation à leur Tribunal de Commerce, y
compris une combinaison de cours universitaire, des formations à l'ISM et au MJ, et
~]
d'autres formations. En moyenne, ces formations ont eu lieu il y a six ans et 20 juges
EJ
avaient participé à une formation en droit com.mercial général, neuf en droit des
difficultés d'entreprise, et d'autres en Droit de la Propriété Intellectuelle, le droit de la El
concurrence, le droit financier/bancaire, et des compétences informatiques en
technologies de l'information.
El
Environ 71% des juges des Tribunaux de Commerce ont déclaré avoir reçu une certaine
~J
sorte de formation spécialisée, la formation continue qui était en liaison avec les types
d'affaires entendues par les Tribunaux de Commerce depuis leur nomination à leur ~]
Tribunal de Commerce. En rnoyennc, ces formations étaient récentes - il y a 3 ans ~)
environ - et reflètent l'importance croissante de la formation financée par l'USJ\ID dans
iJ
le paysage global de formation continue pour les juges des Tribunaux de Commerce au
Maroc. Pour des juges recevant une formation après leur nomination, SO~oont reçu une ~J
~~
formation de l'ISN[, 41°10 de l'USr\ID, et 25% du MJ. La loi bancaire fut un domaine
important pour la formation (34~o), tout comme le droit commercial et la difficulté
d'entreprise sont demeurés également des sujets importants (28%).
~J
j
11
Les nombres entre parenthèses indiquenr le nombre de répondants de chaque tribunal.
1
i
Comme décrit ci-dessus, le Program_me financé par USAID a mis en œuvre un grand
nombre de programmes de formation juridiques avec le MJ, l'ISM, les Tribunaux de
Commerce et d'autres établissements marocains tels que l'OMPIC. L'un des buts
principaux de !'Enquête auprès des juges et des greffiers était d'évaluer cette formation et
son impact. Travaillant de pair avec l'ISM et le MJ, au cours des nombreuses dernières
années, l'USAID est devenu un partenaire important dans la conception et la livraison des
programmes de formation du Tribunal de Commerce. Comme souligné ci-dessus,
!'US.AID a soutenu les formations du Tribunal de Commerce au Maroc depuis 2002,
initialement à travers le «Projet de Modernisation du Droit Commercial et de !'.Appareil
Judiciaire» à travers le Programme depuis 2005. En effet, 95% des juges interrogés ont
signalé qu'ils avaient patticipé aux formations dispensées par le Programme. Ces
formations ont eu lieu en moyenne il y a 2 ans et se sont concentrées sur la propriété
!I intellectuelle, essentiellement les marques, le droit bancaire, et les difficultés d'entreprise.
~
DfOlldelJ
(O!"ICUrf('fl(('
95% des Juges qui ont reçu des
formations ont estimé c1u'elles étaient
!Il utiles et 100% ont déclaré qu'ils
appliquent les compétences qu'ils ont
~
apprises dans leur travail au jour le jour
~ soit fréquemment soit de temps à autres.
70°10 des répondants ont déclaré c1ue
~ suite à leur formation continue ils se sont
vus affecter des affaires en relation avec
~ le sujet de leur formation.
~
Comme indiqué au Schéma 5, le
~ domaine de formation le plus souvent cité était les marques, suivi des difficultés
d'entreprise.
~
~ Ce c1ui est significatif est le fait que 74% des juges interrogés se sont vu affecter à des
affaires impliquant des marques. 83% des juges interrogés connaissent le Guide des
Marques produit par le Programme. Ces juges étaient enthousiastes au sujet du Guide et
attendent avec intérêt la publication de guides supplémentaires, comme celui pour les
61:evets qui est sorti en juin 2009.
1!!1
~]
EJ
f=J
]
:,
~l
Méthodologie de Formation
L rr~ttQUC
Approchesde fo,m11don
•-1
des juges, 35% les ont caractérisés
comme étant interactives, 30% comme
étant pratiques, et 21 % comme étant
lt"fl\Mlf,tt
théoriques. 6% des juges interrogés ont
déclaré que ces formations ont inclus des
jeux de rôles et 8% ont mentionné tous les points ci-dessus.
En ce gui concerne la question de savoir ce gue les juges voudraient voir dans ces
formations, 49% ont déclaré préférer qu'elles soient pratiques, 42% préfèrent qu'elles
soient interactives, et seuls 4% préfèrent qu'elles soient théoriques. Le jeu de rôles n'était
pas une approche fortement favorisée, avec seulement 5%, soit 3 juges, préférant cette
méthodologie. Ceci est quelque peu contradictoire, puisque les jeux de rôle sont souvent
utilisés dans des programmes de formation juridique interactifs.
96% des juges interrogés ont également appuyé la suggestion selon laquelle la formation
en salle de classe doit être suivie d'une forn1ation sur le terrain, car ils étaient d'avis que
ceci améliorerait leur capacité à utiliser leurs nouvelles compétences.
La majorité des personnes interrogées, 60%, a exprimé un grand intérêt pour servir
comme formateurs pour de futures formations continue et 88% d'eux, soit un total de 29
personnes, ont exprimé un intérêt pour participer aux cours de formation pour
Formation judiciaire, réforme des procédures de rraitemenr des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 24
~
Amélioration du climat des affaires au Maroc
Developmen r ;\ l rcrna tives I ne. ~
formateurs offerts par !'US.AID. Vu régionalement, tous les juges interrogés à Tanger I!
seraient intéressés à participer avec 75% de juges à Mcknès. 14 La durabilité inhérente de
l'approche FDF (Formation des Formateurs) fut considérée de manière très positive I!
pendant les entrevues, en particulier en ce qui concerne la création de savoir-faire interne.
1:
La méthodologie FDF présentait également un intérêt pour le MJ, qui a commenté
favorablement l'approche révisée du Programme en ce qui concerne l'augmentation de la
t:
durée des cours, la concentration sur des exercices pratiques, la préparation du Guide des ~
Marques Déposées, et l'expansion éventuelle de la même méthodologie dans d'autres
domaines relevant de la juridiction des Tribunaux de Commerce. é
Bien que cela ne soit pas une pratique en vigueur, la plupart des présidents de Tribunaux
é
de Commerce ont approuvé l'idée selon laquelle, au moment de retourner dans leurs é
tribunaux, les personnes ayant assisté aux formations convoquent une réunion pour
présenter à leurs collègues ce qu'elles avaient appris. Dans l'enquête, 95% des juges ont ~
exprimé leur disposition à faire cela, et 81% des répondants ont déclaré qu'ils allaient
~
mettre la documentation de formation à la disposition du reste de leur tribunal. Selon le
modèle de formation à Quatre Juges décrit ci-dessus, les juges qui assistent à des ~I
formations spécialisées peuvent également faire office d'experts internes pour leur
tribunal et servir de personnes- ressources pow- des juges d'autres Tribunaux de
e:1
1
Commerce.
éj
Tableau 4 : Sujets de Formations
I! ]
Les juges des Tribunaux de Commerce ont
Secteurs potentiels pour une Nombre de juges I! ]
formation supplémentaire expruné un mtérêt pour les formations
intéressés
Droit des Difficultés d'Entreprise 21 dans un certain nombre de domaines. ~
Droit Bancaire 21 Conune prévu, le droit des difficultés
Propriété Intellectuelle 12
d'entreprise et le droit bancaire ont émergé
Droit Commercial 11
9
en tant que principales catégories, avec 21
NTIC
Comptabilité 6 juges sollicitant une formation dans tous
.-\ffaires internationales 5 les deux domaines. Le droit commercial
Droit maritime -+ suivait, avec 11 juges exprimant un intérêt,
Langue 2 alors que 9 juges ont exprimé chacun un
Droit fiscal 2 intérêt pour des formations en propriété
Droit de la concurrence 1
intellectuelle et dans des domaines de
.r\.utres -+
formation supplémentaires TIC furent
également mentionnés, comme cela est noté au Tableau 4.
Dans les entretiens, certains juges ont déclaré que les formations étaient trop longues,
alors que d'autres les trouvaient trop courtes. Dans l'enquête, cependant, la majorité des
juges ont déclaré qu'ils souhaiteraient voir des formations plus longues - seuls 18% des
juges interrogés ont estimé que les formations étaient de longueur suffisante pour couvrir
les points nécessaires.
14
A noter que 32 juges n'ont pas répondu à celle question.
Lieu de Formation
Lieu de formation préféré, par région Dans les entretiens, les juges en poste en
, Sui lr:,~11c-
wo, dehors de Rabat et Casablanca ont
exprimé une préférence pour des
80', formations sur place. Cependant, les
résultats de l'enquête ont montré une
60,
perspective différente, avec des juges en
dehors de Casablanca et de Marrakech
réellement davantage intéressés par des
1 formations situées au niveau central ou
C'est une pratique fréquente que les participants remplissent un formulaire d'évaluation
lors de l'achèvement des formations et tous les juges ont répondu qu'ils l'avaient fait . .A
peu près la moitié des répondants ont estimé que le formulaire a couvert les types de
feedback qu'ils voulaient couvrir et environ la moitié a eu le sentiment que ces formulaires
ne couvraient que partiellement leurs préoccupations. Certains juges ont répondu que le
formulaire ne leur a pas permis de donner le genre de feedback dont-ils avaient le
sentiment qu'il était important. Les enquêtes de suivi réalisées auprès des formateurs une
fois que les stagiaires sont revenus au travail sont très rares, avec seuls environ 18% ayant
répondu qu'ils avaient été contactés après la formation. En attendant, 83% de juges
seraient disposés à remplir un formulaire de suivi plusieurs mois après une formation,
pour exprimer leur opinion quant à l'utilité pratique de ladite formation.
Bien que les juges aient le sentiment que les formations continues auxquelles ils ont
participé avaient été utiles, elles ont également fourni des suggestions pour des
améliorations. Ces domaines ont été débattus pendant les entrevues avec le personnel des
tribunaux au sujet de formations financés par les bailleurs de fonds en général. Pendant
des discussions en face à face, les interviewés ont eu tendance à combiner leur expérience
i avec beaucoup de formations financées par les bailleurs de fonds au cours des années,
indiquant qu'un bon nombre de ces formations étaient quelque peu contradictoires avec
les lois et procédures locales. Cependant, les réponses aux questions d'enquête ont
indiqué que de nombreuses formations faisant l'objet de discussion avaient eu lieu plus de
six ans avant le démarrage du Programme.
1
Pertinence
1
Pendant les entrevues en tête à tête, le personnel des tribunaux a souligné l'importance
que les formations possèdent une application spécifique au sein des tribunaux marocains
et que les formateurs disposent d'une connaissance étendue du système judiciaire et des
Formation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 26
~
Dcvclopment Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
~
lois du Maroc. Certains juges ont constaté gue les programmes financés par les bailleurs
~
de fonds n'ont pas toujours taillée sur mesure par rapport à leurs formations aux lois et
aux pratiques marocaines, mais ces commentaires ne concernent pas les formations ~
financées par l'USAJD, gui a traditionnellement utilisé des experts marocains dans les
formations. En fait, tous les répondants dans le cadre de l'enguête ont estimé gue les ~
formations ont été partiellement ou complètement conçues en fonction des lois et des
~
pratigues locales, avec 60% des répondants déclarant gue les formations ont été
complètement taillées sur mesure.
Cohérence
Dans les entretiens, le personnel des tribunaux a rapporté gue certains cours contiennent
~
~
~
des conseils et des approches contradictoires, et l'accent mis sur les guestions perçut:s ~
comme étant significati,·es par le bailleur de fonds, mais ce ne sont pas nécessairement
pertinents pour l'appareil judiciaire marocain. Cependant, dans les réponses à l'enquête, ~
98% des interrogés ont signalé que les thèmes des formations étaient appropriés à leur
travail. ~
~
Autres Problématiques
Problématiques Linguistiques
If!
~
La langue officielle des tribunaux marocains est la langue arabe, mais le français est
souvent utilisé par les petites et moyennes entreprises au Maroc et de nombreux contrats I!
d'affaires sont rédigés en langue française. Dans ces cas-ci, des documents clés doivent
~
être traduits en arabe, avec divers niveaux d'exactitude. Ceci ajoute un niveau de
complexité aux procédures auprès des Tribunaux de Commerce. Environ 60% des juges E
interrogés déclarent trouver de la documentation dans d'autres langues, ce gui présente
des difficultés ou engendre des retards. L'anglais a été cité par 27 juges, le français a été ~
mentionné par 12 juges, et 21 juges ont rapporté gue de la documentation dans une autre
~
langue encore posait problème. De nombreux juges -environ 85% des répondants-
envoient des documents à la traduction mais pour la plupart d'entre il s'agit seulement ~
d'un cas occasionnelle, de même gue toute difficulté dans l'interprétation des termes
d'affaires techniques dans les documents à l'étude. Il n'y avait cependant presgue aucun E
support universel pour un glossaire multilingue des termes techniques. 1:
Utilisation d'Experts ~
tribunaux. Le rapport de l'expert devient un élément de preuve. 94% des juges répondant
à l'enguête ont déclaré faire appel fréquemment ou de temps en temps à des experts
externes de cette matière. Bien gue l'utilisation d'expertise relative aux secteurs technigues
non juridiques soit souvent nécessaire et prévue par la loi marocaine, il y a des « zones
grises » impliquant les questions de droit où l'utilisation d'un expert désigné par les
tribunaux peut ne pas être appropriée. Un exemple d'une telle zone serait l'utilisation d'un
expert pour déterminer la validité d'un enregistrement de marque ou la brevetabilité d'une
invention. Là où les juges n'ont reçu aucune formation (par exemple dans un secteur où
des lois ont récemment été amendées ou historiquement peu appliquées) il y a une
tendance à employer des experts à titre de solution d'appoint.
Il y a d'autres cas où l'utilisation d'un expert peut être justifiée, mais où un juge du
Tribunal de Commerce devra pouvoir évaluer et soupeser le rapport d'expertise de
manière critigue. Un exemple de ceci serait l'interprétation de rapports financiers
complexes dans les litiges commerciaux et les litiges financiers et les cas de difficulté
d'entreprise.
Tous les présidents de tribunaux interrogés déclarent utiliser des critères pour différencier
les types d'affaires avant de les affecter à des juges spécifiques et 75% d'entre eux
affirment que l'attribution de certains types d'affaires (telles que les difficultés
d'entreprise) est fonction d'une série de critères que les juges de Tribunaux de Commerce
doivent d'abord remplir, y compris une formation spécialisée. 100~0 des présidents de
tribunaux ont déclaré avoir élaboré ces critères eux-mêmes ou utiliser des critères élaborés
par un président antérieur. Au moment de décider d'employer un greffier dans le rôle du
syndic, les présidents de tribunaux comptent principalement sur l'expérience spécialisée
de la personne.
Les présidents de tribunaux ont déclaré qu'ils voudraient beaucoup voir des formations
continues mis en place pour aussi bien les juges que les greffiers, ainsi que des formations
supplémentaires dans des domaines spécifiques tels que le Registre du Commerce et le
rôle du syndic.
ainsi des spécialistes. Au Maroc, les avocats représentant les parties dans ce genre 1
1
Formation judiciaire, réfonne des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 29 1
Development Alternatives Tnc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
L'Enquête réalisée auprès des Juges et le travail du Programme avec les juges des
Tribunaux de Commerce et avec des hommes d'affaires et des banquiers suggère
également que les juges des Tribunaux de Commerce sont intéressés par et ont besoin de
formation dans des domaines non juridiques, telles que la comptabilité (par exemple
pour aider les juges à comprendre les questions sous-jacentes ou pour déterminer si une
société est solvable ou non), la banqu~ (par exemple pour comprendre comment calculer
des pénalités sur un prêt), les contrats d'affaires (par exemple pour être en mesure
d'interpréter des clauses dans affaires complexes de fusions ou d'acquisition).
Avec une formation continue juridique plus spécialisée en droit des affaires et en
compétences non-juridiques comme les affaires et la finance, les juges des Tribunaux de
Commerce peuvent prendre de meilleures décisions, traiter les affaires plus promptement,
et compter moins sur les experts.
L'enquête indique clairement que les juges favorisent fortement des approches
paruc1patives par rapport aux cours magistraux traditionnels. De même les
répondants ont indiqué qu'ils préféraient la documentation pratique et basée sur des
affaires réelles aux présentations théoriques. Les experts en formation continue
juridique au Maroc et à l'étranger ont longtemps approuvé de telles approches pour la
formation des juges- qui sont après tous des professionnels juridiques expérimentés et pas
des étudiants-, de telle sorte que ces préférences ne devraient pas constituer une surprise.
Cependant, ce ne sont pas tous les formateurs choisis pour offrir la formation continue
qui sont au courant de telles approches de formation.
Comme souligné ci-dessus, le feedback issu de )'Enquête indique que les juges apprécient
également le fait de s'informer sur la manière dont les affaires et les mondes financiers
fonctionnent en pratique ; les meilleurs formateurs pour ces types de formations pratiques
sont peut- être des comptables, avocats, ou autres professionnels non-magistrats.
Plusieurs formations offertes par le Programme en comptabilité, en banque et en
difficulté d'entreprise étaient des professionnels externes au monde des tribunaux. Le
Programme recommande que l'JSM et le MJ envisagent d'établir un mécanisme pour ~1
incorporer ces types de formateurs dans leurs listes. A titre d'exemple, une expérience él
entreprise par le Programme, particulièrement bien accueillie, fut le placement d'un
~I
formateur en comptabilité au sein du Tribunal de Commerce de Casablanca, suite à une
formation assurée sur le thème. L'expert était disponible pour des consultations les après- ~!
midi sur de véritables points de droit et sur une réguence trimestrielle.
Les Juges et les Présidents de Tribunaux disposent d'une grande quantité de contributions
!= l
et d'idées à ajouter à la conception et à la mise en œuvre de, et de feedback concernant, ~1
les formations, pour s'assurer que les futurs efforts répondent au grand besoin et
continuent à se développer et s'améliorer au fur et à mesure que les besoins nationaux et
éj
régionau.,'( changent. L'Enquête a indiqué que les juges sont tous intéressés et disposés à éJ
participer à ce processus, et leur feedback devrait continuer à être recherché de manière
formelle et informelle.
~1
L'enquête donne également à penser qu'il serait logique que les présidents de Tribunaux
~l 1
de Commerce mettent au point des plans de formation pour leurs juges, en utilisant cette 1
information pour alimenter les enquêtes que l'ISM envoie chaque année pour s'enquérir 1
C
également accorder plus de temps de préparation aux juges pour planifier leur
participation aux stages de formation.
Recommandations finales
Nous réalisons que comme cela est le cas dans chaque pays à travers le monde, les
ressources en matière de formation juridiques sont limitées. Les juges sont occupés avec
des charges de travail élevées, le Maroc entreprend des réformes juridiques importantes
dans un certain nombre de domaines de la loi, un bon nombre desquelles réformes sont
menées par le Ministère de la Justice, et il a été demandé à l'ISM d'augmenter
considérablement le nombre de nouveaux attachés de justice à former. Les Tribunaux de
Commerce représentent seulement une petite fraction du système judiciaire marocain et il
y a par conséquent de nombreux autres besoins en formation initiale et en formation
continue. Les bailleurs de fonds étrangers disposent eux aussi de ressources limitées et de
calendriers courts. Il est clair que toutes les recommandations générales présentées ci-
dessus ne peuvent pas être mises en œuvre du jour au lendemain, et les responsabilités
institutionnelles en matière de formation juridique exigeront davantage de planification et
de ressources.
Cette approche a été adoptée avec succès par le Programme et ses partenaires marocains
dans les domaines spécifiques du droit des marques et le droit des brevets. l'on peut dire
qu'aujourd'hui, concernant le droit des marques déposées et le droit des brevets, il y a un
nombre suffisant d'experts qualifiés et expérimentés pour s'assurer que de futures
formations continue pour juges peuvent être assurés avec un investissement
supplémentaire minimal.
Greffiers
Ancienneté
-
l'J -
• Cr,111t1A.1!1INf•~
ont occupé leur poste dans le Tribunal
de Commerce pendant huit années, avec
Ubl
., .....
,u beaucoup d'entre eux ayant occupé une
fonction pendant 11 années. 15% des
1 t,Wnh{111
répondants ont signalé qu'ils étaient
chargés d'enregistrer des affaires dans le
JO lS lO
Registre de Commerce, avec une
Hombre&- 1rtm1n
10
" moyenne de neuf greffiers affectés à ~--
cette tâche par Tribunal.
li!
60% des greffiers interrogés avaient servi dans un autre type de tribunal avant d'occuper ~
leur poste actuel - 62% dans un Tribunal de Première Instance, 35% dans la Cour d'Appel
de Fe7., et un petit pourcentage dans d'autres genres de tribunaux. ~
Sensibilisation et Formation I!
Presque tous les greffiers ont achevé l'école secondaire et 64% ont achevé leurs études
t!i!
universitaires. Il n'y a pas un seul et même chemin pour de,-enir greffier cependant. 1:
Environ un quart des greffiers a étudié la littérature, environ 40% ont étudié le droit privé,
et la plupart des autres ont étudié le droit public, le droit de la charia, ou l'administration ~
des entreprises/ comptabilité. (!
Fonctions occupées I!
Les Greffiers sont des fonctionnaires 15. Il y a un responsable des greffiers Qe Ch~f de.1· c
gref}ien),mais les présidents de cour assurent également une supervision générale. Les
greffiers peuvent se voir réaffectés soit par le c/.1~fou le président, et dans certains 1:
tribunaux, les tâches sont basées sur la charge en termes d'affaires à traiter plutôt que le ~
savoir-faire individuel.
e:
Le Greffe pour chaque Tribunal de Commerce remplit plusieurs fonctions principales ;
les catégories principales de fonctions occupées pour des greffiers comprennent : le ~
procédurale, l'administratif, la catégorie gestion, et la catégorie technique. La catégorie
procédurale se rapporte aux fonctions définies dans le Code de Procédure civile, par
exemple la préparation du dossier judiciaire officiel pour chaque cas, le procès-verbal(PV).
Ces fonctions sont généralement considérées comme étant les plus importants. Du côté
administratif, les greffiers enregistrent les affaires, reçoivent les honoraires nécessaires,
classent des documents, programment les audiences, s'occupent des notifications et des
avis à signifier par huissier, et gèrent l'exécution des jugements par les huissiers. li y a un
directeur des greffiers Qe Chef des Greffiers), mais les présidents de cour assurent
également une supervision. Les greffiers peuvent être affectés à de nouvelles tâches par
les Greffiers en Chef ou le président, et dans certains tribunaux, les réattributions sont
fréquentes et semblent avoir lieu en réponse à des charges de travail fluctuantes en
matière d'affaires plutôt qu'à la connaissance et au savoir-faire individuels du greffier. Les
greffiers sont également chargés de la tenue du Registre du Commerce, une fonction
décrite plus en détail dans la 3ème Partie.
Les missions varient considérablement, et dans beaucoup de cas les descriptions de poste
officielles n'existent pas. Une exception à cette règle est le Tribunal de Commerce à
Agadir, gui a mis au point des descriptions de poste pour les greffiers affecté au Registre
de Commerce.
De par la loi, l'JSM est également responsable de la formation initiale des greffiers et de
par la loi possède un Directeur chargé de la Formation des Greffiers ; cependant, nous
croyons savoir gue les programmes n'atteignent pas tous les nouveaux greffiers, gui
reçoivent souvent la formation sw: le tas au sein des Tribunaux au lieu de cela. La
première formation initiale des greffiers recrutés a eu lieu en 2005 à l'ISM et a atteint 160
recrues. Cette même année, l'ISM a offert une formation continue à plus de 1000 greffiers
; en 2006, les programmes de formation continue ont couvert 1200 greffiers. Les bailleurs
de fonds étrangers, incluant le Programme/US.AID, le Barreau .Américain et l'École
française de Formation des Greffiers assurent également des conférences de formation
continue pour les greffiers en collaboration avec l'ISM. En 2009, le Programme a assuré
des formations limitées au profit de greffiers au sujet des opérations du Registre de
Commerce.
Environ 40% des répondants ont déclaré avoir reçu une formation avant leur affectation,
principalement de la part du MJ et de l'ISM, bien gue d'autres sources aient été citées, y
compris l'école des greffiers en France. Pour la plupart des répondants, les formations
avaient eu lieu il y a environ huit ans et s'étaient focalisées sur le rôle du greffier, le calcul,
ou le Tribunal de Commerce.
Tout comme cela fut le cas pour les juges, l'USJ\ID a émergé en tant gue source pour la
formation, bien que cela fusse beaucoup moins que pour les juges, avec 14% des greffiers
déclarant avoir participé aux formations de l'USAID, principalement au sujet des
difficultés d'entreptise, des compétences en comptabilité et le Registre de Commetce.
Pertinence et uniformité
Plus de 90~o de greffiers interrogés, ont trouvé que les formations commanditées par le
Programme étaient appropriées à leur travail et complètement ou partiellement conçues
en fonction des lois et des pratiques locales des tribunaux marocains.
Approche
Environ 30% des greffiers répondant aux guestions au sujet de l'expérience antérieure
avec des formations financées par l'US,\ID les ont trouvées théoriques ou pratiques, alors
gu'envi.ron 40% trouvait que lesdites formations comprenaient les deux éléments à la fois.
Les greffiers n'ont pas exprimé une préférence pour des formations purement ..
théorigues ; toutefois tous les répondants étaient intéressés par des formations pratiques
ou par des formations combinant les deux éléments.
Durée
Seuls 5% des greffiers interrogés ont estimé que les formations étaient de la longueur
,
suffisante pour couvrir les sujets présentés. Une préférence pour de plus longues ,1
formations a été principalement vue à Agadir, à Marrakech, et à Tanger.
1
1
Évaluation de formation
1
1
60% des greffiers interrogés avaient été affectés à des affaires pour lesquelles les 1
formations étaient directement appropriées. Cependant, 88% utilisent leurs formations de
manière fréquemment dans leur travail au jour le jour et tous les greffiers ont trouvé leurs
formations utiles.
Formationsdésirées
Les greffiers ont exprimé à l'écrasante majorité un intérêt pour des formations relatives au
rôle du greffier et sw· les compétences générales en matière de calcul. Ceci met en
évidence le fait que le rôle du greffier recouvre un éventail d'activités distinctes pour
lesquelles les greffiers peuYent se sentir non préparés. En termes de domaines techniques,
le Tribunal de Commerce, le Registre de Commerce, et les difficultés d'entreprise se
distinguent en tant que centres d'intérêt. D'autres catégories gui ont été identifiées par
plus d'un greffier comprennent la Caisse, la comptabilité, et les actifs sociaux. Environ
60% des greffiers interrogés ont déclaré avoir été affectés à des affaires pour lesquelles ils
n'ont reçu aucune formation formelle.
Bien que de nombreuses fonctions du greffier soient régies généralement par statut, ces
fonctions n'ont pas été docwnentées dans des procédures internes standard. Les greffier~
ont souligné qu'il y a un besoin d'harmoniser la manière dont les enregistrements sont
traités (de nouveaux cas et mises à jour aux cas existants), à la fois en interne et de
manière externe avec les autres tribunaux.
Autres Problématiques
Culture informatique
Presque tous les greffiers ont signalé que leur tribunal utilise des ordinateurs, pour accéder
principalement aux documents juridiques. Parmi les autres catégories d'utilisation
figuraient : le suivi des dossiers; la recherche juridique ; et pour accélérer divers processus.
136 des greffiers interrogés ont déclaré ne pas utiliser d'ordinateurs pour les aider dans
leur travail, alors que 112 indiquaient qu'ils les utilisaient fréc1uemment. Presque 60~ o des
greffiers interrogés ont déclaré utiliser des ordinatems en dehors du travail.
Il n'y avait pas un taux de réponse élevé parmi les greffiers aux questions concernant des
formations spécifiques à l'utilisation des ordinateurs pour les aider dans leur travail.
Formation Judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 35
1 lt
Cependant, parmi ceux gui avaient répondu, la formation à l'utilisation des ordinateurs en
soutien à la gestion de cas a émergé en tant que centre d'intérêt. La formation à
l'utilisation des ordinateurs pour la recherche ou la recherche juridique était inférieure,
étant donné que ceux-ci ne sont pas des domaines principaux relevant de la responsabilité
du greffier.
Langue
Comme cela a été souligné dans la section relative à la formation des juges, les documents
en français sont fréquents au Tribunal de Commerce, et c'est pourquoi presque tous les
greffiers interrogés ont déclaré rencontrer une série de langues dans les documents a,·ec
lesquels ils travaillent au quotidien. Seuls environ 20% des répondants ont déclaré que ces
différences de langue posent des problèmes ou des retards, mais parmi ces derniers,
presgue tous les greffiers ont estimé gu'une documentation en français causait des
problèmes ou des retards, et un tiers ont déclaré gue l'anglais causait des problèmes
similaires dans leur travail. 60% des répondants adressent les documents à la traduction
fréguemment ou occasionnellement. Environ la moitié des greffiers interrogés ont
rencontré des difficultés résultant des divergences de vues par rapport à l'interprétation de
certains mots ou expressions, ou des difficultés dans l'interprétation des termes
technigucs d'affaires dans les documents à l'étude. 90% des greffiers interrogés
souhaiteraient voir un glossaire multilingue des termes juridiques.
La gestion globale d'un tribunal incombe au président du tribunal, gui affecte des affaires
aux juges et réparti les responsabilités avec les greffiers, souvent avec l'aide du Chef du
greffe gui supervise les activités au jour le jour des greffiers. Les Tribunaux de Commerce
à Tanger et à Casablanca établissent des rapports statistiques mensuels sur le travail des
tribunaux en tant qu'élément de leurs fonctions de gestion, mais la plupart des personnes
interviewées ont déclaré qu'elles n'avaient eu aucune formation spécifique en matière de
gestion de tribunal ou gestion de cas.
règlementations n'existaient pas, alors gue 10 répondants ont déclaraient l'avoir fait. De
même, les réponses variaient à Meknès, à Tanger, et à la Cour d'Appel à Fez, avec environ
la moitié des répondants dans chaque site répondant oui, et la moitié répondant non. A
Marrakech la majorité a répondu oui, mais 18% ont guand même répondu non. Ceci
donne à penser que si de tels règlements par écrits existent, ils ne sont pas diffusés d'une
manière logique ou universelle. 16 Les greffiers interviewés ont noté gu'i] y a un besoin
d'harmoniser la manière dont les enregistrements sont traités Oes nouvelles affaires et les
mises à jour d'affaires existantes), à la fois en interne à l'externe avec d'autres cours.
Cependant, les résultats d'enquête ont été partagés, avec tribunaux de Meknès et de
Tanger indiquant gue tous les Tribunaux de Commerce utilisent déjà des procédures é7
identiques alors que les Cours d' Appels à Fez et à îVIarrakech pensaient que leurs
processus étaient uniques à leur cour. Tous les interviewés ont noté gu'il serait utile de é1
clarifier des procédures standard et guider le travail de~ greffiers, et 69% des répondants
ont indigué que la préparation de procédures standard guidant l'interprétation et
éî
l'application des droits commerciaux serait utile à leur travail. !!1
Recommandations des Greffiers en matière de Formation él
Les enquêtes portant sur les greffiers des Tribunaux de Commerce ont révélé guelgues
e]
lacunes importantes dans le système judiciaire commercial qui affectent en dernier ressort
la capacité du greffier d'assumer leurs fonctions de la manière la plus efficace. i\insi, en
~
plus des formations, ces recommandations comprennent des domaines gui devraient faire él
l'objet d'études plus poussées. é]
ei
Standardisation des descriptions de postes et des procédures
t:1
La mission du poste du greffier est extrêmement large et dans la plupart des Tribunaux de ]
Commerce non bien définie Oes descriptions de poste n'existent pas). En outre, le ~J
manque de standardisation des procédures au sein de, et entre, tribunaux (et la division
entre greffiers au sujet de ces différences) présente des défis supplémentaires.
éJ
Les réformes de courr terme pour le Registre de Commerce devraient inclure
f! l
l'harmonisation des procédures des Tribunaux de Co1mnerce en matière de gestion de cas e]
(enregistrement, dépôt, informations fournies, etc.). Sur le plus long terme, le but t: l
d'harmonisation des lois et procédures devrait demeurer un objectif prioritaire pour le
Gouvernement du Maroc -MJ. Les avantages qui pourraient être tiu·és comprennent le fait
d'animer une formation (par des documents de cours consolidés et standard) ; cohérence J!
des opérations internes (cohérence dans les procédures et systèmes de traitement des
affaires) ; cohérence dans l'interprétation et l'application des lois ; une plus grande
transparence et reddition de comptes (des normes claires existent et sont appliquées à
~~
1
tous) ; et une confiance accrue du public. J
j
Formation institutionnalisée dans le cadre de programmes de formation continus '
l!J
]
16
Les points de vue divergents peuvent résulter de l'ü1terprétation de ce que les directives sont .. -\ titre d'exemple, le
greffier affecté à la fonction RC au tribunal municipal à Jnezgane a indiqué qu'il suivaient les procédures contenus
dans le Code de Commerce. Par ailleurs, le TC à Casablanca aYait analysé les obligations fixées par le Code, et
produir des procédures écrites pour guider aussi bien les procédures d'enregistrement manuelles er informatisées.
Ceci explique le pourcentage élevé de répondants de Casablanca qui 0111 confirmé que des procédures Üllernes
existaient.
Comme cela est le cas avec les juges des Tribunaux de Commerce, les greffiers ont
exprimé un désir pour une formation plus standardisée et plus vaste. Les greffiers
souhaiteraient que les formations soient substantives, pratiques, et généralement plus
longues, permettant une plus grande intégration des nouvelles informations.
Sujets de formation
En plus de la formation aux tâches de base attendues des greffiers, il y a une demande
pour le développement de compétences dans le domaine de l'utilisation des ordinateurs
pour accélérer la gestion des affaires et d'autres fonctions. La majorité des greffiers sont
familiarisés avec l'outil informatique et beaucoup utilisent des ordinateurs en dehors du
travail -ainsi des formations pourrait être concentrées sur l'utilisation de programmes
spécifiques pour faciliter les tâches des greffiers.
J
Formarion judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'enrreprise
er modernisation du registre de commerce 38
J
1
~!
1
Development Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc ~I
économigue, social et culturel local et des institutions efficaces tels gue des tribunaux et
des registres de nantissements pour mettre en œuvre ces lois.
Bien gue ne constituant pas formellement une partie du droit des difficultés d'entreprise
en soi, le droit des transactions garanties (régissant l'utilisation de garanties) fait partie de
la loi-cadre sur les droits des créanciers gui facilite l'utilisation du crédit.
Le système de traitement des difficultés d'entreprise doit appliguer la loi d'une manière
prévisible et équitable à tous les acteurs (par exemple débiteurs, créanciers garantis et
chirographaires, employés, actionnaires, Di.rection).
Les procédures collectives devraient être rapides et devraient donner des résultats
efficaces. Il y a de grandes variations à travers le monde dans le taux de recouvrement
des dettes-la Bangue Mondiale estime gue dans certains pays les procédures consomment
jusgu'à 95% de la dette tandis que dans d'autres elle ne consomme que 5%.
Les nouveaux Tribunaux de Conunerce et les Cours d' Appel de commerce qui ont été
établis en 1997 se sont vu attribuer une compétence sur toures les affaires de difficulrés
d'entreprise. Comme cela a été souligné dans !'Introduction ci-dessus, ces juridictions
spécialisées sont dotées de magistrats de carrière professionnels, contrairement à
l'approche adoptée en France, où les Tribunaux de Commerce sont dotés de juges non-
professionnels, qui sont des hommes d'affaires locaux élus par les chambres de commerce
pour assurer leurs fonctions pendant des périodes limitées. Cette distinction est
significative, puisque les juges consulaires français siégeant dans les Tribunaux de
Commerce ont une expérience pratic1ue des affaires et des compétences technigues. Le
droit français du traitement des difficultés de l'entreprise (qui a servi de modèle au droit
marocain) a été conçu pour être mis en œuvre par des hommes d'affaires plutôt que des
juristes.
La mise en œuvre d'un nouveau système de traitement des difficultés d'entreprise est un
processus long, intensif en ressources et gui représente un défi pour un système judiciaire
et les professionnels impliqués, en raison de la complexité des problématiques juridigues,
financières et d'affaires impliquées et les enjeux économigues, politiques et sociaux
énormes. Le processus de mise en œuvre du Livre V du Code de Commerce a représenté
un défi au Maroc, et le Ministère de la Justice, d'autres représentants de secteur public,
l'appareil judiciaire, des professionnels des systèmes de traitement des difficultés
d'entreprise, des avocats, des milieux d'affaires, le secteur bancaire, des universitaires, la
presse, d'autres acteurs, et des bailleurs de fonds bilatéraux ont travaillé d'arrache-pied au
cours des cinq dernières années plus ou moins pour identifier les secteurs où le système
de traitement des difficultés d'enu·eprise peut être amélioré, et a commencé à concevoir
les réformes juridiques, ou réglementaires et institutionnelles nécessaires. Certains vides
Fonnarion judiciaire, réforme des procédures <lerrairemenr des diffü:ulrés de l'entreprise
er modernisarion du regisrre de commerce 40
Development Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
s; i
I! 1
juridigues par exemple ont déjà été résolus par des juges des Tribunaux de Commerce et
les juges d'appel par jurisprudence 19 ou par la pratigue judiciaire. D'autres prob]ématigues
I!
ont fait l'objet d'études et d'évaluations par les experts juridigucs et bancaires marocains 20 I!
et, des évaluations par les projets de coopération bilatérale 21 et des bangues de
développement multilatérales 22, ou ont été soulevées dans les articles de presse 23 et 1:
d'autres forums publics.
f!
Il y a en conséguence aujourd'hui au Maroc non seulement une discussion continue sur le é
sujet parmi les experts en matière juridigues et d'affaires, mais il y a un consensus sur le
besoin de réformes comme sur certaines des guestions spécifigues juridigues et d'affaires ~
gue les réformes devront aborder. Le travail du Programme dans le secteur de la réforme
du droit des difficultés d'entreprise a été basé sur une compréhension de la recherche et
e
des publications gui sont disponibles et peut-être plus important encore, sur le travail ~
étendu et les entrevues et les discussions formelles et informelles avec des responsables de
Nlinistères, des juges de Tribunaux de Commerce, des banguiers, des hommes d'affaires, ~
des avocats et d'autres acteurs.
~
Appui du Programme à la réforme du système de traitement des entreprises en é
difficulté
L'USA TD a longtemps soutenu les efforts du gouvernement du Maroc ,,isant à renforcer
e
son système de traitement des difficultés d'entreprise, y compris une programmation ~
étendue par le précédent projet financé par l'USAID pour la l\fodernisation du Droit
Commercial et des Tribunaux de Commerce (2002-2005), gui ont débouché sur des I!
évaluations détaillées du cadre du droit commercial et ont organisé une conférence sur la
é
réforme du système de traitement des difficultés d'entreprise en 2005 gui était intitulée
« Bilan de 8 ans d'application de la nouvelle législation des procédures collectives au f:
Maroc».
é
Dès le début, le Programme a inclus l'assistance technigue, et les activités de formation
visaient à renforcer le système de traitement des difficultés d'entreprise et à apporter un
é
appui au gouvernement des efforts du Maroc pour concevoir et mettre en œuvre un ~
processus efficace de réforme des procédures collectives. Le présent chapitre fournit un
aperçu des formations assurées par le Progranune entre 2005 et 2009 et ébauche des E
recommanda rions spéci figues.
é
Formation continue pour juges et greffiers 2005-2006 ~
Comme présenté en détail à la Partie I ci-dessus, après avoir identifié le droit des
~
Difficultés d'Entreprise, la comptabilité et le droit bancaire connexe et le droit des
!
19
Comme par exemple la jurisprudence relative à la définition de la .-essalio11de paiements.
!
2"Ex : Dix am d'application du système des difficultés des entreprises : Quel bilan ? Numéro spécial de la Revue
marocaine de droit, d'économie et de gestion, o. 53 (2008).
21
e
Ex : Le projet fmancé par l'USAID pour la Modernisation des Lois Commerciales et des T1ibunaux Commerciaux
(2002-2005), qui a conduit une évaluation du cadre relatif au droit commercial au i\faroc et a organisé mie conférence ~
sur la réforme du système de gestion des difficultés c\'entrep1ise en 2005 qui érait intitulée ''Bilan de 8 ans
d'application de la nouvelle législation des procédures collectives au I--Iaroc." ~
22
Ex: Banque i\[ondiale, Rapport sur l'observation des normes er codes (RONC) i\faroc, Insolvabilité et droits des
créanciers, Septembre 2006 !
~
2
Ex :..-\dam Berrada, Drnit des faillites, Une loi« détournée par les escrocs >l?,L'économiste, 20 jam·ier 2009 ; Saad
·l
Benmansour & Fade! .·\goumi, Redressement judicaire : les banquiers s'inquiètent!, La Yie éco, 29 juillet 2005.
finances d'entreprises en tant gue secteurs où les juges et (en ce qui concerne la
comptabilité) les greffiers des Tribunaux de Commerce demandaient une formation
continue, le Programme, en collaboration avec le l'VIinistère de la Justice et l'TSM ont
conçu et ont mis en œuvre une série de programmes de formation dans ces secteurs.
professeur Hajjami propose des amendements à l'.f-\rt. 690, protégeant les créanciers gui
ne se sont pas vu donner une notification contre la forclusion.
Le rapport avec les modifications proposées a été largement distribué et est disponible sur
le site Web du Programme ; l'on s'attend à ce gu'un certain nombre çle ces amendements ~
soient incorporés dans le prochain processus de réforme.
é
2008 : Entretiens avec les acteurs principaux dans la réforme du système de
é
traitement des difficultés de l'entreprise
~
Étant donné gue les procédures de traitement des difficultés d'entreprise couvrent un
large éventail d'acteurs, le Programme a cherché à élargir les études entreprises en 2007 en é
conduisant des entretiens avec des banguiers, le Groupement Professionnel des Banques
du l\faroc (GPBM), des juges des Tribunaux de Commerce et le Ministère de la Justice et
é
des responsables du Ministère de • Commerce, de ]'Industrie et des Nouvelles ~
Technologies.
~
Les entrevues ont été structurées autour d'un certatn nombre de guestions ouvertes
concernant les sujets suivants : ~
1. Quels sont les buts principaux du système de traitement des difficultés d'entreprise ~
et leur ordre de priorité ? (remboursement des créanciers, protection des emplois,
~ l
redressement des entreprises débitrices, élimination des entreprises inefficaces) l
2. Quel sont les problèmes avec la mise en œuvre des procédures de prévention (y ~ 1
compris la conciliation)? 1
3. Quels sont les domaines principaux pour la réforme concernant les droits et la é 1
1
participation des créanciers ?
4. Quels sont les domaines principaux pour la réforme concernant les droits et la
c 1
1
participation des sociétés débitrices ? ~ 1
5. Quels sont les domaines principaux pour la réforme concernant les droits et la 1
1
d'entreprise, actionnaires) ?
!! l
6. Quels sont les domaines principaux pour la réforme concernant les acteurs 1
institutionnels/professionnels dans le domaine du traitement des difficultés é '
d'entreprise, y compris les ryndics,les Tribunaux de Commerce, les commissaires 1
aux comptes, et les avocats. ~ J
1
7. Dans la pratigue, guelles sont les problématigues clés concernant le redressement E 3
et la liguidation ?; j
8. Y a-t-il d'autres aspects de la loi ou de sa mise en œuvre gui sont significatifs ? e
ll
Les entrevues ont permis à l'éguipe du Programme d'obtenir un éventail de points de vue e
1
beaucoup plus large sur le processus de réforme des difficultés d'entreprise et d'identifier
! 1
un certain nombre de domaines devant faire l'objet d'études plus poussées Les idées tirés 1
des cntrevues on été incorporées dans le rapport publié par le Programme vers la fin é 1
2008. ,1
Classeur Ressource et Site Web du Programme (2008)
Au cours des cing dernières années plus ou moins, un travail considérable a été réalisé par
des organismes internationaux, des bangues multilatérales et des bailleurs de fonds
bilatéraux pour mettre au point un ensemble de normes pour les régimes nationaux de
Formation judiciaire, réforme des procédures de traitement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 43
Dcvelopmenc Alternatives Inc. Amélioration du climat des affaires au Maroc
Ce rapport, publié par le Programme en décembre 2008 et largement distribué aux acteurs
publics, au secteur bancaire, aux représentants du monde des affaires, aux universitaires et
à d'autres acteurs, a été prévu pour soutenir le processus de réforme du système de
24 Voir Terence C. Halliday, Legirimacy, Technology and Leverage: The Building Blocks of Jnsolvency Architecture
in the Decade Past and the Decade .c\head, 32 Brooklyn J. Int'I L. 1081 (2007).
25
Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD), Le Droit en Transition En-Ligne: faire
en smte que l'InsolYabilité Fonctionne (200ï).
2<,www.bizlawreform.com. Des copies des Énluarions de la Réforme du Droit Commercial remplies sont
disponibles pour tu1 certain nombre de pays,; cependant, la méthodologie en elle-même n'est pas à la disposition du
public.
traitement des difficultés de l'entreprise dans lequel le Royaume du Maroc s'est engagée. Il
~1
s'adresse à tous les acteurs impliqués dans ce processus de réforme important, incluant ~1
des responsables de Ministères, des législateurs, des juges, du personnel des tribunaux, des
universitaires, des hommes d'affaires, des banquiers, et des juristes. Ce rapport identifie
~1
les questions clés dans le processus de réforme et évoque les approches possibles. ~i
Il est important de noter que ce rapport n'énonce pas de projets d'amendements au texte éi
de la loi comme le fait le rapport 2007 mentionné ci-dessus, pas plus qu'il ne recommande
des approches particulières. Il est plutôt destiné à accompagner les efforts des experts ei
marocains travaillant pour améliorer le système de traitement des difficultés d'entreprise ,ei
en mettant en évidence les ressources internationales et comparatives disponibles et en
soulignant certains des défis rencontrés pendant le processus de réforme au Maroc et
dans d'autres pays.
Des ressources suffisantes devraient être allouées au processus de réforme, et les défis de
la réforme des procédures collectives devraient être pris en compte : les réform.es dans ce
domaine sont bien plus complexes et controversées que la plupart des réformes de droit
commercial.
Une première décision clé sera de convenir du périmètre de la réforme : de convenir s'il
faut ou pas amender et améliorer le système actuel ou adopter un cadre entièrement
nouveau, ou ajouter un troisième type de procédure gui adopte différentes incitations
économiques. Nous remarquons qu'au milieu de l'année 2009, le consensus général au
Maroc semble être gue la réforme maintiendra le même cadre juridique ; il ne semble pas
qu'il y ait un intérêt ou des ressources disponibles pour un changement important ou
pour l'introduction de procédures entièrement nouvelles telles gue la procédure de
« sauvegarde » récemment adoptée en France.
Des bailleurs de fonds étrangers peuvent fournir de l'assistance technique, des ressources
et du conseil, mais l'évaluation, la conception, la rédaction et la mise en œuvre des
réformes devront être entreprises par les experts nationaux. Il faut se rappeler que la
réforme de 1996, s'est principalement basée sur l'étude unigue de la loi française, leçon à
retentr.
Une recherche considérable a été déjà entreprise par les experts marocains pour évaluer
des manières d'améliorer les procédures existantes en matière de prévention,
redressement et liquidation. Les personnes chargées de la réforme devront capitaliser
sur ce travail, et sur les ressources internationales et comparatives disponibles, mais
davantage de recherche et de débats seront probablement nécessaires.
Durant l'enquête sur la formation des juges et des greffiers menée par le Programme en
2008 (voit ci-dessus à la Partie I), 80% des juges interrogés ont constaté qu'il y a des
éléments du Code de Commerce qu'ils ont trouvé difficiles à mettre en œuvre. Ceci se
rapporte principalement aux procédures collecti,·es (bien que parmi les autres secteurs
mentionnés, il y a la loi sur les marques et sur les brevets, le droit des Tribunaux de
Commerce et d'autres domaines procéduraux et substantifs du droit).
Le but principal du colloque était d'offrir un espace de discussion parrni les acteurs clés -
les juges des tribunaux de commerce, les banquiers, les avocats, les professionnels de
traitement des difficultés de l'entreprise, les hommes d'affaires-sur le système de
traitement des difficultés de l'entreprise et des réformes nécessaires. Le Programme a
invité des experts internationaux en traitement des difficultés de l'entreprise pour
participer audit colloque, notamment pour présenter les bonnes pratiques internationales.
Séance d'Ouverture
M. Lididi a mis en évidence les évaluations et les travaux que le Ministère de la Justice et
les Tribunaux de Commerce ont entrepris dans le domaine, reflétant le consensus général
établi : des améliorations étaient nécessaires. M. Lididi a également salué la collaboration
de long terme entre le Ministère de la Justice et l'USAID.
Après la séance d'ouverture, les participants au colloque ont alors abordé les trois thèmes
durant des sessions séparées, où des présentations formelles par des membres du panel
ont eu lieu et suivies de débats et commentaires.
Le but de ce panel était d'analyser le njveau de participation des créanciers aux procédures
de redressement au Maroc, en théorie et en pratigue, afin d'aborder des problèmes
concrets dans la cadre de ce processus et discuter des réformes juridiques, ou
réglementaires et institutionnelles potentielles. Le panel a été animé par M. Rémy
Kormos, coordinateur de la composante réforme juridique du Programme, avocat
d'affaires international et expert en matière de réforme de droit des affaires.
lic1uidation plus promptement une fois qu'il est clair qu'une entreprise ne peut pas être
redressée.
M. Berbal a cité les abus de certaines entreprises débitrices de mauvais-foi, qui abusent
du système par des dépôts de bilan frauduleux, et a souligné la, nécessité de trouver
des mécanismes pour fermer ces échappatoires et pour imposer des sanctions contre les
cadres responsables. M. Berbal, comme plusieurs autres participants, a également indiqué
que les problèmes avec la déclaration des créances étaient significatifs et entravaient
souvent la participation de la part des créanciers aux procédures de redressement; en
particulier il a recommandé que les syndics soient obligés d'informer des créanciers même
si le débiteur n'a pas mentionné un créancier. Parmi les autres problématiques soulevées
figuraient des problèmes pour déterminer des taux d'intérêt au terme de ]'Art. 660, et des
problèmes pour établir les priorités concernant le financement post-requête (« crédit de
restructuration.
Un obstacle majeur pour une participation efficace des créanciers aux procédures de
redressement est l'absence dans la loi actuelle de mécanismes efficaces pour la t
représentation des créanciers ; en pratique, les représentants des créanciers, les
contrôleurs ne parlent souvent pas pour le corps des créanciers dans le cadre d'une
procédure de traitement des difficultés d'entreprise, et ce n'est pas le cas non plus le ~
syndic, qui doit porter plusieurs casquettes. Ceci est par conséquence un domaine clé pour
la réforme ; iVLBerbal a souligné que les banques ne sont pas seulement les créanciers
principaux (et ont ainsi un intérêt dans les résultats de la procédure de traitement des
difficultés d'entreprise), mais sont également habituellement en mesure d'aider au
diagnostic et à la résolution des problèmes financiers de l'entreprise, car elles disposent du ~
savoir faire financier et parce qu'elles ont des rapports de longue date avec leurs clients et ,t
possèdent une connaissance des activités de leurs clients. A titre d'exemple, M. Berbal a
indiqué que la préparation des plans de redressement a été laissée entièrement aux syndics f!
et trop souYent les plans ne sont pas de véritables plans basés sur la situation financière
réelle de la société et de l'activité spécifique, mais simplement une restructuration des ~
dettes. Les créanciers garantis tels que les banques devraient être impliqués dans la
I!
préparation et l'approbation des plans de redressement, comme c'est le cas dans de
nombreuses autres juridictions à travers le monde. 1:.
Les présentations furent suivies d'une discussion animée et de nombreuses questions t
concernant les thèmes soulevées dans le cadre de ce panel.
tl
Panel 2: Le Rôle du Syndic dans les Procédures Collectives
Les Syndics jouent un rôle vital dans les procédures collectives au Maroc. Ils jouent un
~
~j
rôle essentiel dans le redressement, la vente de l'entreprise ou les procédures de
liquidation et sont chargés de différentes fonctions diverses et représentant plusieurs
é
J
!
différentes parties simultanément.
syndic dans des cas de liquidation (auquel cas aucune rémunération supplémentaire n'est
versée), et nomment en général un expert-comptable agréé par les tribunaux dans les
affaires de redressement (de tels professionnels de secteur privé sont payés par la cour au
titre de leurs services). Indépendamment de la supervision du juge chargé de l'examen
Guge commissaire) et de la cour dans le cas spécifique, il n'y a ,aucun organisme ou
réglementaire ou disciplinaire responsable de la supervision des syndics.
Le but de ce panel était d'aborder ces questions et de discuter des réformes éventuelles.
Le panel a été animé par M. El Hassan El Ghassem, Premier Président de la Cour
d'Appel de Commerce de Casablanca et comprenait quatre orateurs.
Pour s'assurer que les syndics soient rémunérés de manière correcte et transparente, îv[me ~
Benjelloun a plaidé pour l'établissement d'organismes de supervision et de règles é
disciplinaires, pour s'assurer qu'ils remplissent leurs fonctions (comme par exemple pour
établir des rapports complets, pour partager avec les contrôleurs les informations
financières sur l'entreprise débitrice, consulter les créanciers, respecter les dates-limites) et
~i
pour empêcher les syndics d'abandonner une affaire après avoir accepté la nomination. ~1
Des règles relatives à la responsabilité pour faute professionnelle et la responsabilité
pénale ont été également citées. ~i
En conclusion, Mme Benjelloun a noté que tous les participants à une procédure
éJ
collective - la direction et les juristes d'entreprise de l'entreprise débitrice, les créanciers, éj
les cona:ôleurs, les juges et les greffiers - ainsi que syndic doivent remplir leurs fonctions ~i
assignées avec assiduité pour que le système fonctionne.
En plus d'envisager une allocation différente des responsabilités parnli les acteurs dans la
procédure collective (tel gue le fait de renforcer les pouvoirs et le rôle des contrôleurs, M.
Khardal a également plaidé pour des mesures de protection juridigue et une indépendance
professionnelle pour les syndics.
M. Khardal a indigué gue l'Association marocaine des syndics préparait des amendements
au texte du Livre V. La discussion gui s'en est suivie a indigué gu'il y avait un consensus
général guant au fait gue 1) l'allocation des responsabilités parmi les divers acteurs dans
les procédures collectives (syndic, contrôleurs, créanciers, tribunal, etc.) devrait être
réévaluée, 2) gu'il y a des différences considérables entre les procédures de redressement
et de liguidation gui devraient être reflétées dans le cadre juridigue et réglementaire, et 3)
gue des instimtions et des réglementations claires et efficaces concernant la qualification,
la formation, la discipline, la supervision et la rémunération des syndics étaient
nécessaires. Le président, M. El Ghassem, a également plaidé pour la réalisation d'études
comparatives approfondies relatives à l'expérience d'autres pays.
Un système « d'alerte rapide» est prévu dans la loi afin d'identifier les entreprises en
difficulté avant gu'elles ne soient en cessation de paiement (Articles 546-559). La phase de
prévention interne permet aux commissaires aux comptes ou aux associés/ actionnaires
d'une entreprise d'aviser formellement le chef d'entreprise des problèmes financiers de
sorte gue des mesures préventives puissent êu·e tentées. La prévention externe permet au
Président du Tribunal de Commerce d'ordonner une médiation et/ ou d'encourager des
négociations entre l'entreprise débitrice et ses créanciers principaux pendant une courte
période, encore une fois dans un effort pour éviter un dépôt de bilan. Selon les experts, la
prévention interne ainsi gu'externe sont très peu utilisées au Maroc.
Ce panel, animé par M. Brahim Lisser, Directeur des Affaires civiles au Ministère de la
Justice, visait à fournii· des explications guant à la sous-utilisation des procédures de
prévention et des modifications éventuelles au cadre juridique pour encourager son
utilisation.
Pourguoi ? Quant aux procédures de prévention interne, ni les commissaires aux comptes
-
ni la direction de l'entreprise n'ont des réelles incitations à entamer la procédure, et il n'y a
aucune sanction au cas où la prévention interne n'est pas mise en place. Quant à la
prévention externe, le chef d'entreprise n'a non seulement aucune incitation pour
démarrer la prévention, mais a de fortes raisons culturelles de ne pas le faire (il veut
sauver la face) et ne subit aucune sanction s'il ne le fait pas. Et bien gue le tribunal ait le
pouvoir d'ordonner le début des procédures de prévention, les juges disposent rarement
de l'information financière reguise et à jour pour connaître quelles entreprises font face à
un risque de tomber en cessation de paiement.
Le cadre jurirugue marocain est similaire à celui de la France. A son avis, la pré,·ention ne
fonctionne pas bien en France. -
ii
l'entreprise ne prend pas de mesures, et permettant ainsi de s'assurer gue le tribunal soit
immédiatement mis au courant des difficultés auxguellcs une entreprise est confrontée.
è
■
i
2
Il
,
Formation judiciaire, réforme des procédures de rraitemenr des difficultés de l'enrreprise
er modernisarion du regisrre de commerce 54
S!
DeYclopmenr Alternatives ]ne. /\mélioration du climat des affaires au Marne
~
Conclusion (!,
profit autant gue possible ; de même des études comparatives des procédures collectives
dans une série de pays devraient être entreprises, plutôt que de prendre comme modèle
un seul pays comme cela a été fait en 1996 avec la France.
Problématiques Spécifiques
Un certain nombre de domaines clés pour la réforme ont été identifiées par les experts
marocains et le personnel et les consultants du Programme. Ces domaines comprennent
les guestions identifiées dans le rapport 2008 sur les difficultés d'entreprise et analysées
plus en profondeur en mai 2009 lors du collogue organisé par le Ministère de la Justice et
l'USAJD/Programme sur la réforme du traitement des difficultés de l'ntreprisc:
Assurer une participation plus active de la part des créanciers au processus de
redressement, et plus largement, trouver un équilibre équitable entre les droits et
les obligations des créanciers et ceux des entreprises débitrices.
Identifier des réformes ou réglementaire et institutionnelles visées à améliorer le
choix, la formation et la supervision des syndics.
Reconcevoir la phase de prévention de sorte qu'elle soit utilisée plus souvent; les
techniques de MARC peuvent être mises à profit par les conciliateurs, et moins de
procédures collectives seront ainsi entamées.
Ces questions importantes sont en cours d'étude, des études comparatives sont préparées
et le travail sur les réformes proposées pour répondre à ces questions est en cours.
Cependant, il est extrêmement important de noter gu'il y a un grand nombre d'autres
c1uestions importantes gui devront également être évaluées et discutées à ce stade du
processus de réforme.
Les informations sont ensuite tra1tees par l'OîvIPIC à qui le Ministère de la Justice a
confié la gestion des informations centralisées au sein du Registre central du commerce.
Or, d'une part, certaines informations ne sont jamais centralisées (comme les
nantissements par exemple) parce qu'il n'existe pas de moyen simple de transmettre les
informations saisies localement au registre central (c'est l'OMPIC gui se charge une fois
par mois de récupérer les photocopies des actes) et, d'autre part, il n'existe pas de moyen
simple pour consolider les informations sur une entreprise et ses établissements (c'est
d'ailleurs ce double constat gui a déclenché le travail concomitant sur l'identifiant
commun pour l'entreprise piloté par le MAEG). Aujourd'hui, nous sommes donc dans la
situation où les greffiers font un travail de saisie manuelle, gui, retraité, est commercialisé
par l'OMPJC, sans gue les greffiers soient d'une façon ou d'une autre intéressés
(contrairement à la France où une charge de greffier réalise la moitié de son chiffre
d'affaire à travers son GIE). La modernisation du registre va impacter le travail des
S1 greffiets et avoir une incidence sur l'organisation avec les différents partenaires
institutionnels eux-mêmes, dans leur propre dynamique de modemisation.
Impôts Formulaire
Pièces jointes
unique ~~§.:ts
~
/1/égatlfs
~/
Numéro immatriculation
la patente
//
lmmatricula__.tfôns
~é
_,.,,,
!! 1
~J
Les nouvelles technologies au cœur du processus de modernisation
l
Aujourd'hui, le greffier, acteur principal de la tenue à jour des registres de commerce,
t.raire toutes les inscriptions. La grande majorité des tribunaux de première instance ne
~1
sont pas équipés d'ordinateurs, les tribunaux de commerce héberge un applicatif ~1
dfreloppé par le Ministère pour la tenue des registres, mais cet applicatif ne communique ~'
pas avec l'OMPTC (ni avec aucune autre base de données du Ministère de la Justice (cf. le
rapport « Pré-diagnostic sur l'opportunité de l'informatisation du RC de la région Souss- E!
1
Massa-Orâa). Moderniser le Registre de Commerce implique donc (i) l'infonnatisation de
tous les tribunaux et (ii) l'interconnexion des registres avec la base de données centrale. cj
Cela, bien sur, tout en tenant compte de la nouvelle organisation du registre telle que la ~J
Les solutions techniques pour la gestion des registres du commerce ont été développées
par tous les pays développés depuis dix, quinze ou vingt ans. Cela permet d'avoir le recul
suffisant sur la performance des outils et leur adéquation aux nouvelles exigences
modernes. Ces outils sont aujourd'hui connus et banalisés. Ils reposent tous sur une
utilisation des technologies de l'information (des ordinateurs gui communiquent entre eux
Yia internet) qui permet Q) la mise à jour des registres en temps réel et surtout (ii) une
information disponible 24/24 et à distance. La mise en œuvre de tels outils est devenue
facile et leur déploiement se réduit au temps de formation des agents futurs utilisateurs.
Formarion judiciaire, réforme des procédures de rrairement des difficultés de l'entreprise
et modernisation du registre de commerce 59
'
Development J\lternatives Inc. Amélioration <lu climat <les affaires au Maroc
Le plus compligué est souvent la gestion de la phase de transition entre la saisie manuelle
et la saisie informatisée car elle nécessite le traitement des inscriptions des entreprises déjà
existantes. A l'occasion de l'étude de pré-diagnostic dans la région d'Agadir, nous a,·ons
constaté gue les archives papier ne sont pas toujours dans un bon état de conservation, et
gue, par exemple, les archives des entreprises d' Agadir créées avant J 991, étaient toujours
stockées à Marrakech. Concrètement, il s'agit de retraiter les données inscrites à la main
depuis 1913 ! Un travail colossal mais dont sont venus à bout les pays qui ont déjà réalisé
cette modernisation, selon des options propres à chaque situation, alors, pourquoi pas au
Maroc?
Une connexion sécurisée avec l'OMPIC permettra de mettre à jour, régulièrement, la base
de données nationale.
OMPIC
TCAgndir
-=----:c-
1 lnezzgane - ~
TPI Tantan
/
~
~ J
Tableau 7: Scénario 1
Avantages Inconvénients
Disponibilité de la base de données en local pour la Administration de huit bases de données
consultation et pour la délivrance des différents géographiquement dispersées.
certificats.
Le volume des opérations effectuées dans les
Continuité du système informatique en cas de panne registres de commerce des tribunaux de
de la connexion télématique. première instance ne justifie pas l'affectation
d'un cadre informaticien à temps plein à ces
Les problèmes survenus dans un nœud n'affectent
registres locaux. Or, la non présence d'un cadre
pas les autres nœuds. A titre d'exemple, un crash du
qualifié en TT sur place signifie un délai
réseau informatique d'Agadir n'affecte aucun des
important pour le rétablissement du système en
autres tribunaux de la région qui peuvent effectuer
cas de pannes informaticiues.
les opérations de saisie et d'impression des certificats
comme à l'accoutumée. Le risque d'avoir, à terme, huit modèle
conceptuel de données différents et huit
référentiels différents, ce qui rendra difficüe le,
regroupement de ces données dans une base de
données centrale.
Les différents partenaires (OîvIPTC, CRI, CNSS,
Impôts) doivent disposer d'une connexion
sécurisée avec chaque tribunal en vue de
consulter les informations sur son Registre de
con1merce.
La procédure de sauvegarde et de restauration
des données est plus compliquée.
Cette solution a l'avantage de mettre à jour en temps réel la base de données centrale au
profit de la Yulnérabilité de la disponibilité du système au niveau des registres locaux en
cas de non disponibilité de la base de données de l'OMPTC ou des connexions
télématiques vers cette dernière.
Scénario 2 : des postes clients dans chaque tribunal et une seule base de données
nationale.
Dans ce scénario, chaque registre local de commerce sera muni de postes clients
connectés, par un accès sécurisé, à la base de données centrale de l'OMPIC. J\insi, les
demandes de création, modification, radiation, dépôt de statut et des nantissements
déposées dans chaque tribunal seront saisies directement dans la base de données
centrale, qui sera aussi la principale source pour d'éventuelles consultations et pour la
délivrance des différents certificats.
Schéma 13 Scénario 2
• OMPIC
• • 1 ,',;;;J
[
~'
/
•
_ __!:'I ln~z'!
~
.. ~ l ?
/
TPf Tl:z.nu
[ ~ l
Tableau 8: Scénario 2
Avantages lnconvénien ts
Mise à jour en temps réel de la base de données Propriété des informations stockées dans la base de
nationale. Ceci assura la disponibilité d'une base de données centrale.
données nationale reflétant en temps réel le tissu
Une panne au niveau de l'OMPIC peut, si des
économique national.
solutions alternatives ne sont pas prévues, rendre le
La synchronisation des bases de données locales et système inaccessible au niveau national.
de la base de données centrale n'est plus
Une étude sur les performances des serveurs de
nécessaire: pas de programmes batch (réplication)
l'OMPIC doit être réalisée en vue de s'assurer qu'ils
exécutés régulièrement à cet effet.
pourront répondre aux requêtes de connexion,
Réduction considérable du nombre de connexions d'interrogation et de modification de tous les
avec les partenaires. utilisateurs.
Réduction des ressources humaines et financières Une solution de réplication, dans un site différent,
affectées à la gestion de la base de données sur le de la base de données doit être mise en place.
registre de commerce.
Des solutions de secours des connexions
L'historique de chaque tribunal est disponible télématiques doivent être mises en place au niveau
simplement en se connectant à la base de données de chaque partenaire (registres locaux, CRI, ... ).
de l'OMPIC.
Une panne de la connexion télématique rend la base
Synchronisation de cieux sources d'informations de données inaccessible aux tribunaux, d'où la
tmportantcs sur les entreprises commerciales, nécessité d'un plan B en local au niveau de chaque
l'OMPIC et le registre local de commerce, censées tribunal. Ce plan assurera la continuité des
être identiques. prestations du registre de commerce en dépit des
pannes informatiques.
Capitalisation de l'infrastructure de paiement en
ligne de l'OMPIC en cas d'évolution vers la
création en ligne des entreprises commerciales.
Opérations inter-u·ibunaux, tel le transfert ou
bjout d'établissements, sont plus faciles.
Un seul modèle conceptuel de données et un seul
Le scénario 3 est une solution intermédiaire entre les scénarios 1 et 2. En effet, cette ~
organisation suggère la mise en place d'un nœud régional. Ce nœud disposera d'une base
de données régionale gui sera synchronisée régulièrement avec la base de données é
nationale de 1'01\iPTC. Chague registre de commerce de la région sera muni de postes !!
clients connectés, par un accès sécurisé, à la base de données régionale. Ainsi, les
demandes de création, modification, radiation, dépôt de statut et des nantissements
déposées dans chaque tribunal seront saisies directement dans la base de données
~1
régionale, qui sera aussi la principale source pour d'éventuelles consultations et pour la ~ i
délinance des différents certificats.
~1
Schéma 14 : Scénario 3 ~
~
~ ~
e
!
~
t:
/ t:
CT~ J é
é
!
~
Tableau 9: Scénario 3
Avantages Inconvénients
ê
En harmonie avec la stratégie générale du pays : la Une panne au 1u,·eau du nœud régional peut, si !
région est le levier du développement économique. des solutions alternatives ne sont pas prévues,
Réduction considérable du nombre de connexions avec
rendre le système inaccessible au niYeau régional. ~
les partenaires. L'infrastructure du nœud régional est inexistante :
un investissement sera nécessaire pour la mise en
!
Réduction des ressources humaines et financières
affectées à la gestion de la base de données sur le
place d'un nœud robuste capable de répondre aux
requêtes de connexion, d'interrogation et de
..
iï
Avantages Inconvénients
registre de commerce. modification de la base de données émanant des
partenaires de la région. Ce point peut aussi
Opérations inter-tribunaux de la même région, tel le
constinier un avantage dans la mesure où
transfert ou l'ajout d'établissements, sont plus faciles.
l'absence d'un tel nœud permettra le
Un seul modèle conceptuel de donné·es et un seul dimensionnement àdéguat de l'infrastrucnire
référentiel de données par région, ce gui optimise informatique nécessaire.
l'effort nécessaire pour l'échange de données avec les
Une solution de réplication, dans un site différent,
partenaires dans la région.
de la base de données régionale doit être mise en
La procédure de sauvegarde et de restauration des place.
données est plus simple : une seule base de données par
Des solutions de secours des connexions
région au lieu de huit.
télématiques doivent être mises en place au niveau
de chaque partenaire (registres locaux, CRI, ... ).
Une panne de la connexion télématique rend la
base de données régionale inaccessible aux
tribunaux clistants, d'où la nécessité d'un plan B
au niveau de chague tribunal. Ce plan assurera la
continuité des prestations du registre de
commerce en dépit des pannes informatigues.
Schéma I S : Scénario 4
TC AQACJif'
----
- - Pl Ta,.oudon1
-;7 /
~~ /_l'ti/
Comme toujours, l'élément humain est donc le facteur clé de succès, en amont du
processus de modernisation pour définir clairement les objectifs et les moyens, en aYal,
pour concrétiser cette modernisation par une modification des pratiques administratives
des agents de l'administration pour le plus grand bénéfice de l'adrn.inistrarion et surtout,
de ses usagers.
CONCLUSION
Formation Continue
r\u Maroc, une formation générale en droit civil et en droit commercial classique est
organisée pour l'ensemble du corps des magistrats lors de leur cursus de formation initiale
et à l'occasion de la formation continue dont ils peuvent bénéficier. Mais ceux parmi eux
affectés aux juridictions commerciales devront faire face à des dossiers complexes issus
du monde des affaires et de la finance et impliquant souvent des domaines spécialisés tels
la propriété intellectuelle ou le traitement des difficultés de l'entreprise. Vu leur formation
S1 générale en droit, leur statut de magistrat de carrière et leur cursus professionnel, ces juges
manquent souvent de connaissances en droit des affaires spécialisées ainsi que de
compétences pratiques dans des domaines non juridiques, tels que la comptabilité ou la
gestion d'entreprise, souvent nécessaires dans le traitement de ces dossiers compliqués.
r\ cet égard, il est important de constater que dans de nombreux pays, contrairement au
Maroc, les juges traitant de dossiers dans le monde des affaires et de la finance sont
souvent ou bien spécialisés dans un domaine technique où ils ont exercé en tant qu'avocat
d'affaires (par ex. les juges fédéraux chargés des questions de procédures collectives aux
États-Unis) ou ne relèvent pas du tout du corps des magistrats (par ex. les juridictions
commerciales en France auxquelles sont élus des hommes d'affaires). D'où le défi de la
formation continue des magistrats des juridictions commerciales au Maroc.
organisées durant cette première année figuraient : la comptabilité pour les procédures
collectives, le droit bancaire, le financement de l'entreprise et le rôle des banques dans les
procédures collectives. Une expérience réussie fut le placement d'un expert comptable
dans le Tribunal de commerce de Casablanca suivant une formation pratique en
comptabilité. L'expert était disponible pour les consultations pour .une période de trois
mois.
A partir de 2007, l'US.,\JD a encouragé le Programme à adopter une approche visant non
seulement à organiser des formations de qualité mais qui renforcerait en même temps la
capacité des institutions judiciaires à offrir des formations continues en droit des affaires.
Étant donné les ressources limitées disponibles et la mission prioritaire que constitue la
~
formation des attachés de justice pour l'JSM, le Programme et ses partenaires ont choisi
une approche axée sur le développement des compétences des formateurs, non seulement
7é,
par rapport aux domaines juridiques et techniques concernés, mais aussi au niveau de la
conception et la mise en œuvre des formations. En 2007, le Programme a organisé avec é~
l'JSM un atelier pour des formations en droit des affaires.
Une enquête menée par le Programme durant l'été 2008, a permis aux experts du
Programme de mieux comprendre les besoins des juges des juridictions commerciales en
~]
formation, a fourni un feedback posit.if sur le modèle des "Quatre juges" et a conduit à la
décision de continuer à investir des ressources dans cette approche. Cette technique de
=l 1
formation des formateurs, acco1npagnée de développement de support de formation de
qualité, a ensuite été utilisée dans la mise au point d'un Guide des brevets d'invention (en
=1
146 pages) et la mise en œuvre d'une formation continue sur les brevets d'invention ainsi l!: 1
que des formations sur d'autres thématiques dispensées par le Programme.
lé l
Davantage de formation spécialisée en droit commercial et en d'autres domaines et [~ i
compétences des affaires et de la finance est requise à tous les niveaux: (i) durant les deux
années initiales de la formation ISM pour les attachés de justice, (ii) préalable à la ~
nomination aux u·ibunaux de commerce, et (iii) pour la formation continue. Des lé i
formation en droit des affaires (ainsi gue dans des domaines non juridigues liés aux
affaires et à la finance) chague année et ce en visant la mise au point (1) de supports de
formation, (2) de cours de formation continue, (3) de formation de formateurs et (4)
l'intégration dans un deuxième temps par l'TSM de ces supports, cours et formateurs dans
la formation des attachés de justice. Ces recommandations, si elles sont jugées utiles,
pourraient être mises en œuvre par le Tvlinistère de la Justice et l'ISM, et pourraient servir
à orienter d'autres collaborations internationales au Maroc dans le domaine du
renforcement des institutions judiciaires.
Au Maroc, le secteur public comme le secteur privé ont longtemps reconnu l'importance
de développer un système efficace pour traiter les difficultés de l'entreprise. Avec la
refonte du Code de comme.rce et en particulier le Liv.re V en 1996 et l'établissement en
1997 des nouvelles juridictions commerciales, le Maroc a institué un système entièrement
nouveau de traitement des difficultés d'entreprise aussi bien dans le sens juridique
gu'institutionnel. Ce système prévoit une procédure de prévention des difficultés et des
procédures de redressement et de liquidation, inspi.rées du droit français.
La réfo.rme et la mise en œuvre d'un système de traitement des difficultés d'entreprise est
un processus long, nécessitant des ressources importantes et techniguement difficile
impliguant des enjeux économigues, sociaux et politigues importants. En effet, la mise en
œuvre du Livre V du Code de commerce a représenté un véritable défi au Maroc. Le
Ministère de la Justice, d'autres représentants du secteur public, les m.agisttats, les juristes,
les syndics, le secteur privé, l'industrie bancaire, les universitaires et autres experts
nationaux et internationaux étudient depuis guelgues années les besoins en réforme
juridique et renforcement des institutions et le processus de réforme est déjà en marche,
et certaines failles dans l'application du Livre V ont été .résolues par la jurisprudence des
juridictions commerciales et la pratique judiciaire.
Un diagnostic juridique entrepris par le Programme décrit également les réformes légales
et réglementaires qui seraient nécessaires pour une modernisation du système
d'enregistrement des nantissements. De telles réformes ne pourront jamais aboutir si elles
ne sont corroborées par une refonte globale du régime des sûretés, accompagnée par un
système d'incitation des banques à l'octroi des prêts. Sans réformes juridiques - et les
bangues ayant participé à deux tables rondes à Casablanca et à ,-\gadir ont confirmé cela -
la disponibilité d'informations en temps réel et fiable sur les privilèges grennt les
nantissements, ne mènerait pas à une augmentation du prêt.
Ce l]UÎ suit est une liste de sujets ou questions que le Programme considère importantes à
aborder et discuter lors de la modernisatfon par le Ministère de la Justice du Registre de
Commerce du Maroc.
Les études et les analyses entreprises par le Programme permettent d'encadrer les débats
concernant les thèmes principaux sur la modernisation du Registre de Commerce. Des
études de benchmarking ou de droit comparé supplémentaires seront peut-être
nécessaires pour certaines questions. Mais eu égard au travail déjà accompli, toute étude
diagnostique supplémentaire devra être étroitement ciblée. S'il existe une volonté politique
d'aller de l'avant avec la modernisation du Registre de Commerce, l'équipe chargée de la
réforme devrait être en mesure d'aller rapidement vers une phase de mise en œune pilote
dans une région déterminée.