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La revente à perte est considérée comme une pratique commerciale déloyale, légalement interdite.

Destinée à limiter les abus de position dominante (principalement de la part de la grande distribution
pour pratiquer des prix d'appel), elle protège les petits commerces. Concrètement, un distributeur ne
peut pas revendre un produit en dessous du seuil de revente à perte, c'est-à-dire le prix d'achat effectif.
Pour connaître son montant il faut prendre le prix unitaire net figurant sur la facture, diminué du
montant des avantages financiers consentis par le vendeur (réduction en pourcentage du prix net) et
majoré des taxes (TVA et taxes liées au produit) et du prix du transport. A noter, pour les grossistes ce
prix d'achat effectif est affecté d'un coefficient de 0,90% lorsqu'ils ne vendent qu'à des détaillants
indépendants.

La revente à perte est régie par le Code de Commerce (art L442-4) et modifiée par la Loi de
modernisation de l'économie (LME) du 4 août 2008, en vigueur au 1er janvier 2009, concernant son
extension aux produits soldés notamment.

La revente à perte est autorisée dans certains cas

La vente de produits saisonniers, en fin de saison et avant la saison suivante.

La vente de produits techniques dépassés ou de produits démodés.

La vente de produits identiques dont le réapprovisionnement s'est effectué à la baisse. Le prix d'achat
bénéficie donc de l'indexation sur le prix de la nouvelle facture.

La vente de produits dont le prix est aligné sur le prix le plus bas légalement pratiqué dans la même zone
d'activité par des magasins de produits alimentaires de moins de 300 m² et des magasins de produits
non alimentaires de moins de 1 000 m².

La vente de denrées périssables rapidement, dont il n'est fait aucune publicité à l'extérieur du point de
vente.

La vente de produits soldés depuis le 1er janvier 2009.

La vente volontaire ou forcée de produits soumis à la cessation ou au changement d'activité,


accompagnée ou précédée de publicité, pour une durée maximale de vente en liquidation de 2 mois.

Quelles sanctions en cas de délit?

Si le vendeur ne respecte pas les dispositions relatives à la revente à perte, il est passible d'une amende
de 75 000 euros (qui peut être portée à 50% des dépenses de publicité) pour la personne physique. Une
amende de 375 000 euros peut être prononcée pour la personne morale ainsi que l'affichage et la
diffusion de la condamnation.
Les poursuites sont généralement engagées à la suite d'une enquête de la DGCCRF (Direction générale
de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), souvent diligentée à la suite de
plaintes de concurrents ou d'associations de consommateurs.

Vente à perte, dumping et revente à perte

La vente à perte (et non pas la revente) par un fabricant n'est pas légalement interdite. Un producteur
pourra vendre ses fabrications en deçà de leur valeur réelle.

La revente à perte est une notion différente du dumping, même si elle porte également atteinte à la
concurrence. Le dumping se dit du comportement d'un vendeur qui pratique des marges très faibles
sinon nulles en vue de conquérir un nouveau marché. Ces prix sont considérés comme abusifs si
l'entreprise qui les pratique est en position dominante sur le marché.

Pour plus d'information, rapprochez-vous de votre direction régionale des entreprises, de la


concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte

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