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2019-2021
Introduction Générale
La société, societas, provient du terme latin socius qui désigne le compagnon.
En droit, elle est conçue comme une manifestation de volonté d’une ou de plusieurs
personnes appelées associés ou actionnaires par laquelle il est affecté des biens ou une
industrie à l’exploitation d’une activité économique à leurs profits et risques. La nature
juridique cette manifestation de volonté qu’est la société a pendant longtemps suscitée
débat.
1
- L’institution « est un groupement humain, organisé de façon durable, pour la réalisation d’une idée
».
En tout état de cause, cette personne morale peut être une société civile régie par
le Code des obligations civiles et commerciales ou une société commerciale régie par
l’Acte uniforme portant droit des sociétés commerciales et du GIE.
Selon l’article 766 COCC, la société civile est le contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun des apports pour constituer une personne
morale pour les exploiter et se partager les profits ou les pertes qui résulteront de cette
activité. Elle se caractérise par la non-exigence d'un écrit comme condition de sa
validité.
qu'avec l'agrément de tous associés et les droits de vote sont répartis selon le système
de la part virile.
La SNC est, selon l'article 270 de l'AUR, la société dans laquelle tous les
associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales. Dans la SNC, les associés doivent avoir la qualité de commerçant. Cela
s’explique par l’intuitu personae qui joue un rôle considérable dans la constitution de la
société. En effet, tous les associés doivent avoir la qualité de commerçants et sont
assujettis à toutes les obligations de ceux-ci. D’où leur responsabilité indéfinie et
solidaire du passif de la société.
2
- Art. 242 in fine AUR interprété a contrario.
civiles et pénales, conformément aux articles 196, 197 et 229 de l’A.U portant
organisation des procédures collectives d’apurement du passif.
Dans cette société l’intuitu personae règne aussi et les dispositions de la SNC
lui sont applicables, sous réserve des règles qui lui sont propres4. Cependant, la SCS a
sa particularité, notamment en ce qui concerne le contenu de ses statuts. Selon l’article
295 de l’AUSCG, ses statuts doivent contenir indications : le montant ou la valeur des
apports de tous les associés ; la part dans ce montant ou cette valeur de chaque associé
commandité ou commanditaire ; la part globale des associés commandités et la part de
chaque associé commanditaire dans la répartition des bénéfices et dans le boni de
liquidation ».
La société civile, La société est civile lorsqu’elle a une activité civile. Elle est
régie par le COCC en ses articles 765 à 810-15. Une société civile est société constituée
par des associés ayant une forte relation entre eux, soit parce que leurs intérêts sont
intimement liés, soit parce qu’ils collaborent effectivement et personnellement à la
poursuite du but social (fort intuitu personae). Il existe deux catégories de sociétés
civiles : les sociétés civiles simples et les sociétés civiles professionnelles.
3
- C’est une société qui permet par exemple à un commerçant dépourvu de moyen pour la création d’une
société de bénéficier des apports de personnes disposant des fonds, mais ne pouvant pas accomplir des
actes de commerce du fait de leur statut.
4
- Article 293-1 AUSCG.
Les éléments constitutifs sont identiques à ceux de toutes les sociétés : les
apports (en numéraire, en nature ou en industrie) effectués. C’est surtout la
démonstration de la réalisation d’apports qui confère à une personne la qualité
d’associé de ces sociétés. La recherche des bénéfices et la contribution aux pertes
dont la preuve est établie sont également retenues comme un critère de reconnaissance
de ces sociétés.
L'existence d'une société créée de fait ou d'une société de fait est prouvée par tout moyen
: déclaration des parties ou des témoins démontrant l’existence d’investissements et de
dépenses communes dans l’exploitation d’une activité.
Si l'existence d'une société créée de fait ou d'une société de fait est reconnue par
le juge, les règles de la SNC sont applicables aux associés. Ainsi, tous les associés sont
responsables indéfiniment et solidairement des dettes de la société. Cette solidarité est
de mise envers les tiers des dettes sociales antérieures même après le retrait d’un
associé. Enfin, s’agissant de la dissolution et de la liquidation de la société créée de
fait ou de la société de fait, il y a lieu de se référer aux règles de la société en nom
collectif (articles 290 à 292 de l'AUSCG).
Pour les besoins de leur partenariat, les futurs associés peuvent opter pour la
création d’une société à risque limité. Il peut s’agir de sociétés par actions (1) ou de
Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL) (2).
Selon l’article 385 de l’AUR, la Société Anonyme est une société dans laquelle
les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs
apports et dont les droits des actionnaires sont représentés par des actions. Elle peut être
créée par une seule personne. La SA est désignée par une dénomination sociale qui doit
être immédiatement précédée ou suivie en caractères lisibles des mots: « société
anonyme » ou du sigle: « SA » et du mode d'administration de la société5.
5
- Art. 386 AUSCG.
6
- L'une des opérations suivantes est visée: - une communication adressée sous quelque forme et par
quelque moyen que ce soit à des personnes et présentant une information suffisante sur les conditions de
l‘offre et sur les valeurs mobilières à offrir, de manière à mettre une personne en mesure d'envisager
d'acheter ou de souscrire ces valeurs ; - un placement de valeurs mobilières par des intermédiaires
financiers dans le cadre soit d'une émission soit d'une cession.
La SAS est une société instituée par un ou plusieurs associés et dont les statuts
prévoient librement l’organisation et le fonctionnement de la société et dans laquelle les
associés ne sont responsables des dettes sociales qu’à concurrence de leurs apports et
leurs droits sont représentés par des actions. Mais les règles impératives de l’AU
doivent être respectées.
Elle est régie par les articles 853-1-853-23 de l’AU. L’article 853-3 précise que
les règles concernant les SA s’appliquent dans la mesure où elles sont compatibles avec
les dispositions particulières aux SAS. C’est ainsi que s’appliquent à la SAS les
dispositions régissant les SA concernant : la constitution de la société (libération,
publicité), le contrôle, la dissolution, la liquidation, ainsi que celles relatives aux
valeurs mobilières (art. 694 à 822).
Toutefois, sont expressément exclues par l’article 853-3, les dispositions sur la
SA relatives au montant du capital social (art. 387, al. 1 er), à son administration, aux
assemblées générales (art. 414 à 561), au délai nécessaire à sa transformation (art. 690).
Les règles fixant le principe de proportionnalité du droit de vote et les conditions du
vote double sont également exclues (art. 751 à 753).
Cependant, l’article 311 de l’AUSCG prévoit qu’il peut être adopté des
dispositions nationales contraires. En ce sens, le législateur sénégalais a adopté la loi
n°2015-07 du 09 avril 2015 portant réglementation du capital de la société à
responsabilité limitée (JORS n°6844 du 18 avril 2015) ayant abrogé la loi n° 2014-20
du 14 avril 2014 portant fixation du capital social minimum de la société à
responsabilité limitée. Selon les articles 1 et 2 de la loi de 2015, le capital social de la
SARL est fixé par les statuts. Il est divisé en parts sociales dont le montant nominal est
librement fixé par les statuts.
En tout état de cause, il faut rappeler que la SARL est en fait de nature hybride.
Elle se rapproche des sociétés de personnes du fait de l’existence de certains éléments
de l’intuitu personae : les titres sociaux représentés en parts sociales ce qui implique les
difficultés de cessibilité, le contrôle par les associés des adhésions nouvelles. Elle se
rapproche aussi des sociétés de capitaux, car la responsabilité des associés est limitée
au montant de leur apport. De même, dans la pratique, les praticiens prévoient des
règles de sociétés de personne à des sociétés de capitaux et vice versa : les statuts des
sociétés de personnes comprennent souvent des clauses de continuation de la société
malgré le décès ou l'incapacité d'un associé ; les sociétés de capitaux contiennent
souvent un fort intuitu personae se manifestant par la stipulation de clauses d'agrément,
de préemption, d'exclusion.
La première raison est d’ordre pratique. En effet, il est plus facile d’exploiter
une activité économique avec une société que sans une société. La société étant souvent
une personne morale, elle demeure à ce titre plus sure qu’une personne physique. Une
personne morale ignore certaines choses humaines comme la maladie, les sentiments,
elle détermine elle- même se durée de vie, la personne morale accède dès sa création à
la pleine capacité juridique. Elle est donc mieux armée pour faire le commerce.
La raison est d’ordre fiscal. Une société est soumise à l’impôt des sociétés, si
c’est une personne physique, le commerçant reste soumis à l’impôt sur le revenu qui
peut plus élevé. C’est donc avantageux d’être en société. Parfois, les sociétés peuvent
bénéficier de certains avantages, notamment lorsqu’elles évoluent au niveau
international.
qu’un seul patrimoine. Cette affectation reste possible et ce que la société soit
pluripersonnelle (1) ou unipersonnelle (2).
Les biens affectés peuvent être une somme d’argent ou un bien en nature. Ils
permettent en réalité d’exploiter en commun une activité économique dans le but d’en
tirer profit. C’est une matérialisation de la volonté de s’associer de plusieurs personnes.
Ce qui remarquable avec cette société, c’est qu’elle permet à l’associé unique,
entrepreneur individuel de limiter sa responsabilité aux biens apportés en société.
7
- Aujourd’hui, le législateur français, depuis la loi du 1er août 2003 a donné aux
entrepreneurs individuels la possibilité de mettre à l’abri la résidence principale en effectuant une
déclaration notariée. 8- Il ne peut y avoir aussi de société civile unipersonnelle.
Cependant, le patrimoine social est différent du capital social qui n’est que l’une
de ses composantes. Le patrimoine social s’enrichira ou s’appauvrira au gré des
résultats financiers.
Il est également différent du patrimoine des associés. Les biens qu’ils apportent
appartiennent à la société, car il n’y a pas ici une copropriété entre associés. Ils ne sont
titulaires que de droits sociaux conférant des droits financiers et politiques représentant
un droit de créance contre la société. La compensation entre une dette de la société et
celle d’un associé n’est pas possible. Également, en cas de cessation des paiements de
la société, le redressement ou la liquidation judiciaire ne s’applique, en principe, qu’à
elle seule. En outre, il y a abus de biens sociaux en cas de confusion entre biens
personnels et ceux de l’entreprise.
En outre, sur le patrimoine social, les créanciers sociaux ont un droit de gage
exclusif contrairement aux créanciers personnels des associés. Cependant, dans les
sociétés de personnes, les créanciers sociaux ont aussi un droit de gage sur le
patrimoine de chacun des associés en cas de carence de la société. Les créanciers
personnels des associés n'ont aucun droit sur le patrimoine social. La seule possibilité
qui les reste, c’est de pouvoir saisir les titres sociaux des associés qui sont leurs
débiteurs, ainsi que les sommes que la société peut leur devoir. Demeure impossible, la
compensation entre les dettes personnelles d'un associé et les créances de la société, et
inversement.
Par ailleurs, dans les sociétés dépourvues de personnalité morale, il n’est pas de
patrimoine, mais il existe un ensemble de biens affectés à l’exploitation de l’activité
économique.
Les conditions relatives au bailleur. Il n’est pas exigé du bailleur qu’il soit
commerçant au moment de la location. Mais obligation lui est faite de se faire
immatriculer au RCCM en tant que bailleur de fonds. S’il manque à cette obligation, il
sera tenu solidairement des dettes du locataire. Ensuite, il doit avoir été commerçant ou
gérant ou directeur commercial durant deux ans, soit avant ou jusqu’à la location
gérance.
A l’égard des tiers, les règles édictées ici visent à protéger les tiers. Ainsi, il est
dit que si le contrat de location-gérance doit mettre en péril le recouvrement de leurs
créances, les tiers peuvent faire prononcer la déchéance du terme, ce qui rend la créance
immédiatement exigible. Le délai prévu pour faire cette démarche est de trois mois à
compter de la date de publication du contrat de location-gérance.
- le paiement du prix peut être échelonné lorsque le vendeur accorde des délais de
paiement à l’acheteur. Dans ce cas, la créance du vendeur est représentée par des effets
de commerce appelés billets de fonds qui sont librement endossables.
Pour ce qui est des droits du vendeur, s’il est impayé, il dispose du privilège
du vendeur de fonds de commerce doublé de l’action résolutoire. Ces deux droits
produisent effet seulement si le vendeur les inscrit au RCCM au moment de
l’inscription de la vente. Le privilège accordé au vendeur de fonds de commerce
impayé comporte le droit de suite et le droit de préférence.
1- Le groupe de sociétés
Définition. C’est l'ensemble formé par des sociétés unies entre elles par divers
liens qui permettent à l'une d'elles de contrôler les autres. Le contrôle d'une société est
la détention effective du pouvoir de décision au sein de cette société. Une personne
physique ou morale est présumée détenir le contrôle d'une société : si elle détient plus
de la moitié des droits de vote, soit directement ou indirectement ou par personne
interposée, soit en vertu d'un accord ou d'accords conclus avec d'autres associés.
Participation réciproque ou croisée. Elle est très réglementée dans les SA,
SAS, SARL. Entre deux de ces types de sociétés, de même nature ou non, la
participation croisée est limitée à 10%. En cas de dépassement, la cession du surplus
s’impose. En cas d’égalité des participations réciproques, chacune des sociétés doit
réduire la sienne à hauteur de 10%. En cas d’inégalité, celle qui détient la fraction la
plus faible du capital de l’autre doit céder ses actions ou ses parts sociales. Dans les
deux cas, jusqu’à leur cession effective, les titres sociaux à céder sont privés du droit
de vote et du paiement des dividendes qui y sont attachés.
première et détient une participation supérieure à 10% de son capital. Cependant, elle
est autorisée jusqu’à hauteur de 10% si la participation la société à risque limitée est
égale ou inférieure à 10%. Dans les deux cas, si la société à risque illimité possède déjà
des titres de la société à risque limité, elle doit les céder. À défaut, on applique la même
sanction évoquée ci-dessus.
3- La société mère-filiale
Définition. Une société est société mère d'une autre société quand elle possède
dans la seconde plus de la moitié du capital. La seconde société est la filiale de la
première. Elle peut être filiale commune de plusieurs sociétés mères si son capital est
possédé par lesdites sociétés. En tout état de cause, la filiale est naturellement une
société sous la dépendance ou le contrôle d’une autre. Elle doit être distinguée de la
succursale et du bureau de représentation ((art. 116 à 120-5 AUR).
1- La fusion ou la scission
Il s’agit deux opérations de restructuration de la société répondant à un impératif
économique qui provoquent sa dissolution sans sa liquidation.
La fusion : c’est l’opération par laquelle la société est volontairement dissoute
par transfert global de la totalité de son patrimoine soit à une autre société déjà
existante qui l’absorbe (fusion absorption) soit à une société nouvelle (fusion
combinaison).
La scission : c’est une opération par laquelle une société fait simultanément
apport de la totalité de son patrimoine à d’autres sociétés en les répartissant entre elles.
La société n’est pas seulement un instrument d’organisation, elle reste aussi une
technique de gestion patrimoniale. Elle peut permettre de modifier son mode
d'administration (Section I). Elle peut permettre aussi de gérer un patrimoine familial
(Section II).
8
- Obligatoirement réalisé par tout associé, l’apport est une opération consistant pour l’associé
à mettre à la disposition de la société des biens, une industrie en échange de titres sociaux. L’associé
est débiteur envers la société de tout ce qu’il s’est obligé à lui apporter.
Émis en rémunération des apports, les titres sociaux sont des biens meubles
représentant les droits des associés. Ils sont dénommés actions dans les sociétés par
actions et parts sociales dans les autres sociétés. À peine de nullité, il est interdit aux
SARL, SNC et SCS d’émettre des titres négociables ou d’en garantir l’émission.
Les titres sociaux confèrent à leur titulaire des droits et les soumettent aussi à
l’obligation de contribuer aux pertes et aux dettes sociales. Sauf disposition contraire de
la loi ou des statuts, les droits et l’obligation des associés sont proportionnels à leurs
apports.
Les droits politiques permettent aux associés d’une part de contrôler leur
investissement dans la société, d’autre part de prendre part à la vie sociale. Ils sont au
nombre de trois : le droit de participer à la prise de décisions collectives.
Les modalités de mise en paiement des dividendes sont fixées par la collectivité
des associés ou, à défaut, par le conseil d’administration, l’administrateur général ou les
gérants, selon le cas. Dans tous les cas, la mise en paiement des dividendes doit avoir
lieu dans un délai maximum de neuf (9) mois après la clôture de l’exercice. La
prolongation de ce délai peut être accordée par la juridiction compétente.
Le droit aux réserves : dans les SARL et les sociétés par actions, il faut
impérativement constituer des réserves légales et d’autres libres soit statutaires, soit
facultatives. Il s’agit en fait de bénéfices accumulés, des droits non distribués qui sont
la propriété des associés. Ainsi, ces réserves pourront être distribuées en cours de vie
sociale (réserves facultatives) et à la dissolution de la société (réserves statutaire et
légale).
Ces obligations ont pour effet d’appauvrir le patrimoine de l’associé, une fois
qu’elles seraient mises en œuvre. Il s’agit de deux obligations : l’obligation aux pertes
et l’obligation aux dettes sociales. L’obligation de contribution aux pertes ne
concerne que les rapports entre associés et non le droit de poursuite des créanciers. Elle
se déterminera à la liquidation de la société ou lorsque les capitaux propres deviennent
inférieurs à la moitié du capital social, avec la possibilité d’opérer un coup d’accordéon.
9
- Par exemple, une société qui réalise un bénéfice de 180 au cours de l’exercice 2014, qui a réalisé 30
de pertes au cours de l’exercice précédent et qui doit affecter 10 à la réserve légale, fait apparaître un
bénéfice distribuable de 140.
L'obligation aux dettes concerne les rapports des associés avec les créanciers sociaux.
Elle est fonction de la nature de la société et ne peut être modifiée par les statuts.
En tout état de cause, la répartition pertes entre les associés doit se faire en
principe au prorata des apports. Mais les associés peuvent valablement prévoir par des
clauses statutaires une répartition non proportionnelle. Mais ces clauses prévues à cet
effet ne doivent pas être léonines sous peine d’être réputées non écrites par l’article 54
de l’AUSCG. Sont, par exemple, réputées non écrites les clauses attribuant à un
associé la totalité du profit procuré par la société ou l'exonérant de la totalité des
pertes, ainsi que celles excluant un associé totalement du profit ou mettant à sa charge
la totalité des charges.
La réalisation d’apports fait acquérir des titres sociaux qui rentrent dans le
patrimoine de l’associé. Ceci implique une certaine facilité dans la transmission de ces
titres d’un patrimoine à un autre. Cette transmission de titres sociaux peut se faire entre
vifs ou pour cause de mort. Elle se fera selon qu’il s’agisse de parts sociales (A) ou
d’actions (B).
La donation (ou cession à titre gratuit) de parts sociales est permise en pleine
propriété ou en nue-propriété (avec réserve d'usufruit). Dans ce dernier cas, usufruitier
et nu-propriétaire se partagent droit de vote et revenus.
3- dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social contre remise par le gérant
d'une attestation de ce dépôt.
Pour les sociétés civiles, la cession n'est opposable aux tiers que si elle satisfait
aux conditions générales de forme de la cession de créance (Article 789 COCC).
S’agissant des conditions de fond, elles sont plus rigoureuses au niveau des
SNC. Ici, d’après de l'article 274 al.1 AUSCG, les parts sociales ne peuvent être
valablement cédées qu'à l’unanimité des associés, à peine de nullité. Selon la doctrine,
l’unanimité concerne la cession à un tiers et celle entre associés. À défaut d'unanimité,
la cession ne peut avoir lieu, sauf si les statuts ont eu à aménager une procédure de
rachat pour assurer le retrait du cédant.
10
- B. Le BARS, op. cit., p. 254.
Dans les SCS, Selon l’article 296 de l’AUSCG, il faut l’unanimité de tous les
associés. Cependant, les statuts peuvent prévoir concernant la cession des parts des
commanditaires : entre associés : la libre cession ; à des tiers étrangers : la cession à
l’unanimité des commandités et à la majorité en nombre et en capital des
commanditaires. Pour la cession d’une partie des parts d’un commandité à un associé
commanditaire ou à un tiers étranger, ils peuvent prévoir les mêmes conditions que la
cession à des tiers des parts des commanditaires.
Dans les SARL, on fait la distinction entre la cession faite aux associés ou
celle faite à des tiers. Dans les cessions entre associés, la cession est libre si les statuts
ne l’organisent pas. Cette même s’applique aux conjoints, ascendants et descendants.
Est nulle toute cession de parts intervenue en violation des clauses statutaires
l’organisant. Dans les cessions à des tiers étrangers, les statuts organisent librement
les modalités de transmission des parts sociales à titre onéreux. À défaut, il faut : le
consentement de la majorité des associés non cédants représentant les 3/4 des parts
sociales déduction faite des parts de l'associé cédant et la notification du projet de
cession par le cédant à la société et aux autres associés.
peut librement réaliser la cession initialement prévue ou, s'il le juge préférable,
renoncer à la cession et conserver ses parts.
Concernant les sociétés civiles, il ressort de l’article 787 du COCC que la part
sociale est un droit mobilier qui peut être cédé à un tiers à la majorité des trois quarts ; à
un associé à la majorité absolue. La majorité se calcule conformément aux dispositions
de l'article 796 : la majorité se calcule d'après le nombre des associés.
S’agissant des SNC, elles peuvent prendre fin en cas de décès du fait de l’intuitu
personae qui les marque. Il existe un lien étroit entre la vie de la SNC et celle de
chacun des associés. C’est pourquoi le décès d'un associé entraîne la dissolution de
plein droit de la société.
Mais cette fin tragique peut être évitée par l’insertion de clauses dites de
continuation pouvant prendre deux formes : continuation entre associés survivants ou
avec les héritiers.
La Continuation avec des héritiers mineurs non émancipés est possible. Selon
l’article 290 al. 3, ceux-ci ne répondent des dettes sociales qu’à concurrence des parts
de la succession de leur auteur. Il ne s’agit là que d’une situation provisoire, l’alinéa 4
de l’article 290 ajoute que la société devra être transformée, dans le délai de 1 an à
Concernant la SCS, elle partage les mêmes causes de dissolution et les mêmes
effets avec la SNC. Mais, une clause de continuation peut être prévue en cas de décès.
En outre, en cas de décès d’un commandité, la continuation avec ses héritiers peut être
prévue, ceux-ci deviennent associés commanditaires s'ils sont mineurs non émancipés.
Si l‘associé décédé était seul associé commandité et si ses héritiers sont alors mineurs
non émancipés, il doit être procédé à son remplacement par un nouvel associé
commandité ou à la transformation de la société dans un délai d'un an à compter du
décès. À défaut, la société est dissoute de plein droit à l‘expiration de ce délai (art. 308
AUSCG).
S’agissant des sociétés civiles, les articles 803 et suivants du COCC ont prévu
les règles applicables. Dans ces sociétés, la mort d'un associé entraîne la dissolution de
la société. Cependant, il peut être stipulé qu'en cas de mort d'un associé, la société
continuera avec les survivants. Il peut être également stipulé que la société continuera
entre les survivants et les héritiers de l'associé prédécédé appelés globalement. L'un ou
plusieurs d'entre eux peuvent être spécialement désignés pour remplacer le défunt dans
la société. Les héritiers recevront une indemnité établie forfaitairement par le contrat ou
déterminée par le juge de manière à rétablir l'égalité en valeur des parts successorales.
Pour ce qui est des SARL, selon l’article 321 de l’AUSCG, les statuts peuvent
prévoir qu'en cas de décès d'un associé, un ou plusieurs héritiers ou successeurs ne
peuvent devenir associés qu'après avoir été agréés dans les conditions qu'ils définissent.
Les délais accordés à la société pour l'agrément ne peuvent être plus longs que ceux
prévus aux articles 319 et 320 ci- dessus et la majorité exigée ne peut être plus forte que
celle prévue audit article 319. La décision d'agrément doit être notifiée à chaque héritier
ou successeur intéressé par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandée
avec demande d'avis de réception. En cas de refus d'agrément, il est fait application des
dispositions des articles 318 et 319 ci-dessus et si aucune solution prévue à ces articles
n'intervient dans les délais impartis, l'agrément est réputé acquis. II en est de même si
aucune notification n'a été faite aux intéressés. Est nulle toute cession de parts
intervenue en violation de clauses statutaires établies conformément à l'alinéa 1er de
l’article 321 ou, à défaut, en violation des alinéas 2 et suivants du même article.
Il ressort de l’article 763-1 de l’Acte Uniforme que ces actions sont cessibles,
mais leur cession doit respecter un certain formalisme comme dans la cession des parts
sociales. Un écrit devra être rédigé pour prouver la cession et une publicité devra être
effectuée pour rendre opposable la cession aussi bien à l’égard de la société qu’à
l’égard des tiers.
Les secondes proviennent du jeu des clauses, insérées dans les statuts ou les
conventions extrastatutaires, limitant la libre transmissibilité des actions. Mais elles
sont exclues en cas de succession, de liquidation de communauté de biens entre époux,
ou de cession soit à un conjoint, soit à un ascendant ou un descendant et lorsqu’il s’agit
d’une société unipersonnelle. En outre, les clauses de limitation ne sont valables dans
une société que si toutes les actions sont nominatives.
11
- Article 853-22 de l’Acte Uniforme révisé.
de l’AUR. En tout état de cause, toute cession d'actions réalisée en violation d'une
clause d'agrément est nulle.
Une société peut être créée par les membres d’une même famille dans le but de
mieux gérer le patrimoine familial. On parle alors de société de famille (Paragraphe I).
Elle présente une grande utilité, en pratique (Paragraphe II).
La Société de famille est une société dont les associés sont membres d’une
même famille. En effet, les associés sont des parents en ligne directe (enfants, parents,
grands- parents…), des frères et sœurs ou avec les conjoints. Il est donc clair que cette
société est créée et contrôlée par les membres d’une même famille.
Elle est généralement créée sous la forme de sociétés civiles, de SARL, de SAS
ou même de SA. Cependant, il faut reconnaitre qu’il n’existe pas de texte régissant
spécialement ces types de sociétés. Quelques dispositions les concernant se trouvent
réparties dans certains textes. Elles semblent beaucoup plus s’intéresser à la situation
des conjoints. Par exemple, il ressort des dispositions de l’article 378 du Code de la
famille sénégalais que deux époux peuvent, seuls ou avec d’autres personnes, être
associés dans une même société et participer, ensemble ou non, à la gestion sociale.
Toutefois, cette faculté n’est ouverte que si les époux ne doivent pas l’un et l’autre être
définitivement et solidairement responsables des dettes sociales.
Il est donc clair que l’exploitation familiale demeure la forme la plus adaptée à
la création de sociétés de famille aussi bien dans l’exploitation familiale qu’industrielle
et commerciale.
L’entreprise familiale est une entreprise, dont le capital social est détenu
majoritairement par les membres d’une même famille ou de plusieurs familles qui
contrôlent le capital ou qui influencent le management et la culture de l’entreprise. Il
Les entreprises patrimoniales recouvrent une réalité plus large que celle des
entreprises familiales et des sociétés de famille. Dans les entreprises patrimoniales les
dirigeants sont des personnes physiques sans liens familiaux. En fait, une entreprise a
un caractère patrimonial si « les dirigeants effectifs possèdent une part significative du
capital ». C’est là la grande différence d’avec les entreprises familiales dont les
dirigeants nécessairement unis par des liens de parenté et sont le plus souvent les
descendants du fondateur de l’entreprise. Dans les sociétés de famille les liens de
famille sont plus étroits ou plus poussés car dirigeants et associés sont tous membres
d’une famille.
C’est pour cette raison qu’elle est souvent créée. Au même titre que l’entreprise
familiale, elle vise à optimiser la transmission du patrimoine et la maîtrise de la gestion
du patrimoine.