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INTRODUCTION…………………………………………………………………………… 3
CONCLUSION……………………………………………………………………………. 14
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………………... 15
1
SIGLES ET ABREVIATIONS
al. alinéa
alii autres
Art. Article
Cf. Confère
Réf. Référence
V. Voir
2
INTRODUCTION
Il faut reconnaître qu’une activité économique peut être aussi bien le fait d’un
commerçant que d’un non commerçant, qu’il s’agisse d’une personne physique ou morale. La
nature de celle-ci peut également varier en fonction des cas. Elle peut être civile ou
commerciale. Quoiqu’il en soit, il ne serait pas abusé de dire que l’exercice de toute activité
économique, que celle-ci soit à but lucratif ou non, requiert la disposition de certains moyens
pour assurer son démarrage et sa bonne marche. Ces moyens peuvent être tant matériels
qu’immatériels par rapport aux besoins respectifs de chaque futur exploitant. C’est donc dans
cette optique que le futur entrepreneur prend l’initiative d’affecter généralement un ensemble
hétérogène de biens à l’activité qu’il envisage de faire. Et ce n’est qu’au cours de l’exercice
L’appellation de ce fonds peut différer selon le type d’activité exercée par le professionnel
indépendant. Par exemple, l’on pourrait parler de fonds artisanal2, s’il s’agit d’une
exploitation artisanale ou encore de fonds agricole, s’il est question d’une exploitation
agricole et ainsi de suite. Mais ici, l’on allumera les projecteurs sur un autre type de fonds
d’attirer et de conserver une clientèle3. Il constitue une universalité de biens distincte des
éléments qui le composent. Parmi ses composants, figurent des éléments obligatoires car sans
1
D’après Gérard CORNU dans son vocabulaire juridique, la clientèle se définit comme suit : « Ensemble des
relations d’affaires habituelles ou occasionnelles qui existent et seront susceptibles d’exister entre le public et
un poste professionnel (fonds de commerce, cabinet civil) dont ils constituent l’élément essentiel et qui
généralement trouvent leurs sources dans des facteurs personnels et matériels conjugués ».
2
Art. 32 de la Loi n°2014-338 du 06 Juin 2014 relative à l’artisanat.
3
Cf. l’article 135 de l’AUDCG.
3
eux, le fonds de commerce ne saurait exister juridiquement et des éléments facultatifs. Ces
éléments sont aussi autonomes les uns des autres. En outre, le fonds de commerce ne
comprend que des éléments mobiliers pouvant être corporels et incorporels4. Par ailleurs, ce
bien unitaire peut faire l’objet de diverses opérations par son propriétaire notamment, une
location-gérance, une cession, une donation, un nantissement5 etc. Toutefois, l’on se limitera à
L’apport en société peut s’entendre comme l’acte juridique par lequel une personne
physique ou morale affecte à l’activité d’une entreprise sociétaire à créer ou préexistante, des
commerce à la société doit donc qu’être perçu comme l’opération consistant à procurer ou à
fournir à une société un fonds de commerce afin d’obtenir en retour soit des parts sociales,
L’analyse de ce sujet fait ressortir un double intérêt. A la fois théorique, car elle nous
permettra d’étudier de plus près les règles juridiques applicables à ladite opération et d’y
déceler peut-être certaines insuffisances, tout en apportant de cette façon notre pierre à
l’édifice de la science juridique et pratique, parce que grâce à elle, nous aurons l’opportunité
de partager le produit de nos recherches avec nos différents lecteurs et auditeurs tout en
Confronté à un tel sujet, la question qui nous trotte dans la tête est celle de savoir quelles
sont les conditions juridiques dans lesquelles s’effectue l’apport d’un fonds de commerce à
une société et quelles sont les conséquences qui pourraient en découler une fois ces conditions
observées.
4
V. les articles 136 et 137 de l’AUDCG.
5
V. les Chapitres 2 et 3 du Titre 2 du Livre 6 de l’AUDCG et également la Sous-section 1 de la Section 5 du
chapitre 5 du Titre 2 de l’AUS.
4
Dans le développement qui suivra, nous tenterons de répondre à cette question à double
volet en examinant ainsi dans un premier temps, les conditions de l’apport d’un fonds de
commerce à une société (I) et dans un second temps, les effets de cette opération (II).
5
I/ LES CONDITIONS DE L’APPORT DU FONDS DE COMMERCE
L'apport d’un fonds de commerce à une société doit se faire selon des conditions bien
prédéfinies. Celles-ci peuvent être regroupées en deux grandes catégories, car les unes sont
communes à l’apport du fonds de commerce à une société (A) et les autres, à l’apport d’un
De la définition retenue du fonds de commerce, l’on en déduit qu’il s’agit d’un bien en
nature6. Son apport à une société ne peut donc qu’intervenir que dans le cadre d’un apport en
nature. De ce fait, il est soumis aux règles applicables à tout apport en nature. Outre, les
conditions de droit commun, l’apport d’un fonds de commerce à une société doit se faire
Relativement à la réalisation, il faut dire qu’il en existe deux modalités. En effet, l’apport d’un
fonds de commerce peut se faire par un apport en propriété ou par un apport en jouissance. Au
sujet la première modalité, elle se réalise par le transfert des droits réels ou personnels
correspondant aux biens apportés. Quant à la seconde, elle s’opère par la mise à la disposition
6
Cf. notamment l’article 40 de l’AUDSCGIE
7
Art. 45 al. 1 de l’AUDSCGIE
6
En outre, l’effectivité de cet apport laisse place à une évaluation préalable, afin d’en
déterminer sa valeur nominale. Ce n’est qu’en connaissance de sa valeur nominale, que l’on
procède à l’octroi des actions ou parts sociales. De plus, il faut noter que cette évaluation est
faite par les associés et contrôlée par un commissaire au compte dans les cas prévus par
l’AUDSCGIE8. Les conditions dans lesquelles s’effectue cette évaluation varient selon la
forme de la société9.
En ce qui concerne la rédaction de l’acte d’apport et la publicité, il est bien de noter que les
règles applicables à tout acte constatant la cession d’un fonds de commerce s’appliquent
également à l’apport d’un fonds de commerce10. L’acte d’apport doit contenir certaines
mentions obligatoires énumérées par l’article 150 de l’AUDCG. Quant à la publicité, l’acte
d’apport doit être publié dans un délai de quinze jours francs à compter de sa date, à la
diligence de la société bénéficiaire, sous forme d’avis, dans un journal habilité à publier des
Comme nous l’avons ci bien souligné précédemment, un apport en société peut être
effectué aussi bien par une personne physique que par une personne morale. En ce qui
concerne l’apport effectué par une personne morale, cet apport intervient généralement dans
le cadre d’une opération de restructuration sociale pour des raisons variables. A cet effet, il est
bon de savoir qu’il existe plusieurs procédés permettant d’assurer cette modification de la
8
Art. 49 de l’AUDSCGIE.
9
V. par exemple les articles 312 et 363 de l’AUDSCGIE pour le cas de la S.A.R.L. et les articles 400 et suivants et
l’article 619 du même Acte uniforme pour la S.A.
10
Art. 149 al.2 de l’AUDSCGIE.
11
Cf. les art. 150 à 153 de l’AUDCG.
7
structure de l’entreprise. Parmi ceux-ci, l’on y trouve la transformation, la fusion, la scission
etc. Toutefois, l’opération qui pourrait intéresser l’apport d’un bien en particulier notamment,
un fonds de commerce, par une société à une autre, se rapporte à l’apport partiel d’actifs.
Celui-ci se définit comme l’opération par laquelle une société fait apport d’une branche
autonome d’activité à une société préexistante ou créer12. En d’autres termes, il s’agit pour
une société exerçant plusieurs activités commerciales par exemple, de faire apport de l’une ou
l’autre de ses activités autonomes, c’est-à-dire, capables de fonctionner de par leurs propres
moyens, afin d’acquérir en retour des titres sociaux. Et comme il est probable qu’à cette
constitué pendant une certaine durée d’exploitation, l’on pourrait alors penser que cette
opération peut, par voie de conséquence, donner en partie lieu à l’apport d’un fonds de
l’ensemble des éléments de l’actif qui s’y rattache, encore moins au fonds de commerce lui-
même, qui n’est qu’une portion de l’actif. De ce fait, cet apport devra s’effectuer aussi dans
les conditions prévues en matière de scission, car précisons-le, l’apport partiel d’actifs est
sont à la fois relatives au projet d’apport partiel d’actifs et à la modification des statuts. Au
sujet de ce projet, l’article 193 alinéa 2 de l’AUDSCG prévoit un certain nombre de mentions
obligatoires qu’il doit contenir. Ce projet d’apport doit être déposé au RCCM et faire l’objet
d’un avis inséré ou publié dans un journal d’annonces légales et dont le contenu est défini par
12
Réf. Art. 195 de l’AUDSCGIE.
13
V. également l’article précité.
14
Voir aussi les articles 194, 197 et 198 de l’AUDSCG.
8
Après avoir examiné les conditions de l’apport du fonds de commerce à une société, la
prochaine étape consistera donc pour nous, à observer les conséquences qui s’en dégagent.
9
II/ LES EFFETS DE L’APPORT DU FONDS DE COMMERCE
Une fois ces conditions satisfaites, l’apport du fonds de commerce produit des effets tant
L'apport du fonds de commerce est une opération juridique qui s'effectue dans le but de
fonds de commerce produit comme effet principal à l'apporteur des titres sociaux dont
l'appellation diffère selon le type de société15. Ces titres représentent la valeur du fonds
apporté. Cet apport est effectué par l'apporteur dans l'optique de protéger son patrimoine
Ce transfert de fonds pour un entreprenant met fin à l’activité antérieurement exercé par lui,
mais cela n'est pas le cas lorsqu'il s'agit d'un apport partiel d’actifs fait par une société, car
selon l'article 195 de l'AUDCG, la société apporteuse ne disparaît pas du fait de cet apport.
Nous pouvons donc dire que contrairement à l'entreprenant, la société apporteuse continue
d'exister et de fonctionner même après l'envoi de son fonds de commerce pour la création
15
DIMITRI Houtcieff, Droit commercial, actes de commerce, commerçants, fonds de commerce, instruments de
paiement et de crédit, Paris, Dalloz, 2005, p. 229.
10
Si cet apport produit des effets à l’égard de l’apporteur, l’on pourrait alors se demander ce
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B/ LES EFFETS A L’EGARD DE LA SOCIETE BENEFICIAIRE
La publicité de l'acte d'apport qui permet aux créanciers de déclarer leurs créances ainsi
que leurs qualités de créanciers et leur dû dans un délai de 15 jours suivant la dernière
déclaration et qui par ricochet, informe les associés sur les créances inscrites sur le fonds de
commerce, offre aux associés un droit d'option, 16soit pour former une action en annulation de
la reprise des dettes grevant le fonds, soit pour l’accepter tout simplement.
Lorsque la société refuse la reprise des dettes grevant le fonds en exerçant l'action en nullité
de l'acte d’apport, le fonds retombe dans le patrimoine de l'apporteur. De ce fait, les créanciers
aura donc pas de modification des statuts de l'entreprise. Lorsque la société bénéficiaire de
l’apport, après avoir été informée des créances grevant le fonds, dans un délai de 30 jours
suivant la dernière déclaration au lieu du siège social, accepte, les associés seront
solidairement tenus à l'égard des créanciers qui auront déclarés leurs créances dûment
justifiées. Quant à ceux qui n’auront pas satisfait à cette exigence, ils ne bénéficieront que
Par ailleurs, l’apport du fonds de commerce peut être fait en pleine propriété. Dans ce cas, la
société devient propriétaire du fonds et l’apporteur est garant envers la société comme un
vendeur, mais lorsque cela est fait en jouissance, l’apporteur est garant envers la société
S’agissant de l’apport partiel d’actif, l’on est en droit de se demander si cet apport emporte
également envoi des dettes grevant le fonds de commerce à la société bénéficiaire. Si tel est le
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J-P Le Gall, Droit commercial règles générales applicables aux commerçants, sociétés commerciales et GIE
Banque et Bourse, Paris, 7ème édition, Dalloz, 1978, p. 44.
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Cf. les articles 46 et 47 de l’AUDSCGIE.
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cas, alors la société bénéficiaire ainsi que l’apporteur seront solidairement tenus de
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CONCLUSION
société est une opération, qui comme une autre, est soumise à certaines conditions bien
définies. Nous retenons aussi que cet apport n’est pas sans produire des conséquences à
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BIBLIOGRAPHIE
I. ACTES UNIFORMES
III. OUVRAGES
J-P Le Gall, Droit commercial règles générales applicables aux commerçants, sociétés
commerciales et GIE Banque et Bourse, Paris, 7ème édition, Dalloz, 1978, 432 p.
IV. DICTIONNAIRES
Gérard CORNU (sous la dir.) et alii, Vocabulaire juridique, Paris, 8ème édition, Presses
universitaires de France, Février 2000, 925 p.
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