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UNIVERSITE MOHAMMED V

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES

ECONOMIQUES ET SOCIALES

RABAT SOUISSI

Master spécialisé Juriste d’affaires


Module : Droit et pratique des sociétés commerciales
Semestre : 1

Travail de recherche sous le thème :

L’administration provisoire :

Soumis à l’appréciation de :
Pr Saida GUENBOUR

Réalisé par :
Manal BEHRI

Année universitaire : 2021-2022

1
SOMMAIRE :

Introduction

Chapitre 1 : le caractère exceptionnel de l’administration provisoire :


Section 1 : notion et conditions de l’administration provisoire
Section 2 : procédure et limites de la mesure

Chapitre 2 : la fonction d’administrateur provisoire :


Section 1 : administrateur provisoire et autres tuteurs judiciaires
Section 2 : pouvoirs et responsabilités de l’administrateur provisoire

Conclusion
Bibliographie

2
INTRODUCTION :
La société est un contrat qui nécessite dans sa formation, un consensus, ou une entente
qui renvoie à l’affectio societatis. De ce fait plusieurs personnes expriment leur volonté
de s’associer pour fonder une société dans le but de partager les bénéfices et les pertes.
Cette entente parfaite au début, s’effrite au fré des enjeux et des intérêts pour laisser
place aux crises et mésententes, engendrant parfois des conséquences graves à la foi
pour les associés et pour la société. Afin de résorber les différentes mésententes qui
peuvent se développer au cours de la vie d’une société, et qui ne mènent pas toujours à
la dissolution, l’intervention du juge demeure primordiale.
A travers son intervention, il dispose d’une panoplie de mesures, souvent nécessitant la
nomination d’un tiers, qui aura pour mission d’assurer la baisse des tensions et le retour
à la sérénité. Parmi les différents tiers qui peuvent être désignés et qui disposent de la
qualité de « tuteur judiciaire », on mentionne l’administrateur provisoire, qui sera l’objet
de notre sujet traité.
Le terme « administrateur » renvoie à la personne qui est en charge de la gestion des
affaires d’une société au sein de laquelle il a été nommé, généralement, on fait référence
à l’administrateur dans le cadre de la gestion d’une société anonyme, assurant sa
fonction au sein du conseil d’administration, ce dernier ne sera pas traité dans ce sujet.
Tandis que le terme « provisoire », implique que l’exercice de la fonction ne sera assuré
que pour un temps limité.
De manière générale, les administrateurs judiciaires sont les mandataires chargés par
décision de justice d’administrer les biens d’autrui ou d’exercer des fonctions
d’assistance ou de surveillance dans la gestion de ces biens1. En principe, il n’appartient
pas au juge de substituer, même temporairement, un mandataire de justice aux organes
d’administration d’une société tant que ces organes fonctionnent normalement. Mais le
juge des référés est autorisé à intervenir quand la société connait un dysfonctionnement
grave, qui risque de causer un dommage imminent ou un trouble illicite2.
En retirant la définition de l’administrateur provisoire, nous pourrons dire que ce dernier
est un mandataire de justice désigné par l’autorité judiciaire en vue d’assurer, à titre
temporaire, la gestion d’une personne morale, civile ou commerciale, et parallèlement,
de s’efforcer de résoudre la crise ayant motivé sa désignation.
L’administration provisoire est une mesure d’urgence, qui n’est pas strictement réservée
au droit des sociétés, et qui tire ses prémices d’une construction prétorienne du début du
20ème siècle, à travers laquelle se concrétise le pouvoir légitime d’immixtion du juge
dans le cours de la vie sociale lorsque la survie de la société est menacée. C’est une

1
Article L811-1 du code de commerce français.
2
Paul. DIDIER, Philippe DIDIER, « Droit commercial, Tome 2 : sociétés commerciales ». Economica, 2011. p.
380.

3
mesure exceptionnelle, qui est dans la majorité des cas inaccessible. La jurisprudence a
fixé deux conditions nécessaires qui doivent être réunies pour accéder à la nomination,
à savoir : existence des circonstances rendant le fonctionnement de la société impossible
et l’existence péril incontournable.
Ainsi, une société soumise à une situation de blocage, pourra avoir recourt à cette
mesure, l’administrateur provisoire devra préserver tous les intérêts en cause 3, et en
attendant le dénouement de la crise, ce mandataire sera tenu de suppléer les dirigeants
sociaux qui ne parviennent pas à dominer les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Cette institution exceptionnelle et effective, à part le fait qu’elle est rare et difficile à
cerner, suite aux critères strictes pris en compte par le juge, et qui ne sont pas facilement
déterminés, l’administration provisoire peut présenter des inconvénients et des risques
qui peuvent être encourus par la société d’une part et de l’administrateur provisoire
d’une autre part. De ce fait, la complexité de la mesure nous incite à nous demander :
Comment la jurisprudence a-t-elle encadré l’administration provisoire comme
étant une mesure d’exception dans le droit des sociétés ?
L’étude de ce sujet révèle, d’un côté, un intérêt théorique qui réside dans la
détermination de la notion d’administration provisoire, en traitant les conditions de
nomination ainsi que la procédure, et d’un autre côté, un intérêt pratique se manifeste à
travers la connaissance des inconvénients de cette mesure, et les responsabilités
engagées par l’administrateur provisoire, d’une autre façon, le but et de pouvoir cerner
les risques et l’issue de l’administration provisoire au sein d’une société en état de crise.
De cet ensemble de données, dérivent une pluralité de questions qui vont être traités
dans la suite de ce sujet : Qu’est-ce qu’une administration provisoire et quelles sont les
conditions d’y accéder ? Qu’est ce qui différence l’administrateur provisoire des autres
tuteurs judiciaires ? Quelles sont les missions et les responsabilités d’un administrateur
provisoire ? En quoi se manifestent les risques découlant de cette mesure ?
Afin de traiter ce sujet, nous allons étudier dans un premier lieu, le caractère
exceptionnel de l’administration provisoire (chapitre 1), et en deuxième lieu, nous allons
exposer la fonction d’administrateur provisoire (chapitre 2).

3
Les intérêts de la société, des dirigeants, des associés, des salariés, et mêmes les intérêts des tiers.

4
Chapitre 1 : le caractère exceptionnel de l’administration provisoire :

Lorsqu’une société est soumise aux entraves, rendant l’exploitation de son activité
partiellement impossible, une demande est effectuée par les personnes ayant la qualité
nécessaire, au juge compétant. Ce dernier procède à la nomination d’un administrateur
provisoire, dont l’intervention se concrétise par tout acte servant à la baisse des tensions,
et éventuellement, la disparition de la crise.
Cependant, l’administration provisoire est une mesure à caractère exceptionnel, et qui
n’est pas accessible dans toute situation, et à toute personne.
Section 1 : notion et conditions de l’administration provisoire :
Il conviendra d’étudier, en premier lieu, la notion ou le concept purement
jurisprudentiel, de l’administration provisoire, et de démontrer les conditions d’accès à
cette mesure, pour pouvoir démontrer son caractère exceptionnel.
Sous-section 1 : la notion de l’administration provisoire :
Il est nécessaire de savoir que l’administration provisoire est une mesure qui n’a été ni
prévue ni encadrée par la loi, c’est une institution prétorienne 4, et qui concrétise
l’intervention du juge dans la vie de la société, ce qui permet de qualifier la situation de
la rareté 5. L’administration provisoire n’est pas une mesure propre au droit des sociétés,
plusieurs d’institutions en état de crise requièrent la nomination d’un administrateur
provisoire ; tel est le cas de la nomination d’un administrateur par le ministre de
l’éducation, si une université ne parvient pas à élire un président6.
L’administration provisoire concrétise le besoin exprimé par la société, de désigner un
représentant légal qui se substitue aux représentants habituels, qui seront
temporairement dessaisis. C’est pour cela que le juge saisi, doit agir en se basant sur la
notion de l’intérêt social, qui est menacé par la confrontation des intérêts égoïstes des
différents protagonistes des associés.
L’exécution de cette mesure dans une société soumise à une situation critique, implique
l’existence d’une possibilité de régularisation du risque encouru par la société en

4
Complétement instituée par la jurisprudence.
5
Puisque le juge n’intervient normalement pas dans les affaires des sociétés, l’intervention a un caractère
exceptionnel.
6
M. COZIAN, A. VIANDIER, F. DEBOISSY, Droit des sociétés, LexisNexis, 24e édition, 2011, p. 234

5
question. Cependant, c’est une mesure qui nécessite la réunion de deux conditions
essentielles.

Sous-section 2 : Les conditions de nomination :


L’exécution de l’administration provisoire doit être justifiée par l’existence d’un état de
crise grave, ayant comme conséquences : la paralysie des organes de gestion et
l’apparition d’un péril éminent.
Pour la cour de cassation l’administration provisoire d’une société : « est une mesure
exceptionnelle, qui suppose rapportée la preuve de circonstances rendant impossible le
fonctionnement normal de la société, et menaçant celle-ci d’un dommage imminent »7
A) L’exigence de paralysie des organes de gestion :
Il faut savoir distinguer entre ce qui est un motif suffisant et justifiant
l’administration provisoire, et les motifs qui sont insuffisants et ne peuvent justifier
la demande. L’appréciation du juge en la matière est souveraine, il apprécie les
événements au regard de leur impact sur l’intérêt social et non sur les intérêts
catégoriels des associés. D’ailleurs, le juge français n’ordonne l’administration
provisoire que si aucune autre mesure n’est envisageable 8.
Les divergences insurmontables au sein des organes de gestion (cogérants,
administrateurs) de nature à empêcher le fonctionnement normal de la société 9.
Ainsi, l’exemple d’une SA, dans laquelle tous les administrateurs, et leur président
ont été révoqués ou ont démissionné, les actionnaires seront divisés, chacun suivra
ses propres intérêts, cette absence d’organe dirigeant justifie la nécessité de
nomination d’un administrateur provisoire. De même, une société avec son organe
de gestion en place, mais qui ne fonctionne pas, ce qui implique un état de paralysie,
l’activité de la société est ainsi entravée et menaçant sa survie, suite à la
mésintelligence des dirigeants10.
L’atteinte au fonctionnement normal de la société peut se concrétiser par plusieurs
situations qui peuvent donner lieu à la désignation d’un administrateur provisoire :

 L’absence ou la défaillance des organes sociaux : on mentionne ainsi


l’absence ou la défaillance du directeur général ou du gérant, l’absence du
directoire, la paralysie su conseil d’administration : cette paralysie doit être
sous forme d’un désaccord ou un nombre insuffisant de l’assemblée, et non
pas un simple conflit n’entravant pas le fonctionnement de la société. On
7
Cass. Com. 18 mai 2010, n°09-14. 838
8
Cass. 26 nov. 1996, n°94-16. 309, RJDA 1997, n°210.
9
M. El MERNISSI, traité du droit marocain des sociétés, LexisNexis, 2019, p. 71.
10
Cass. Com, 26 avr. 1982, M. COZIAN…, op cite. p. 235

6
ajoute aussi le conflit entre l’exécutif et la collectivité des actionnaires, le
conflit est une perte de confiance entre le conseil d’administration et
l’assemblé générale par exemple11.

 L’impossibilité pour les organes sociaux de faire face aux difficultés : il faut
que l’intérêt social soit compromis par des initiatives manifestement
excessives. Dans ce cadre « la cour d’appel de Paris a rendu un arrêt au
28 janvier 200912, en vertu duquel un administrateur provisoire avait été
désigné car il fallait examiner les conditions dans lesquelles un GIE pouvait
s’acquitter du montant des condamnations mises à sa charge aux termes d’un
jugement et les cas échéant convoquer, l’assemblée des membres du GIE afin
de faire voter la dissolution avec liquidation dudit groupement. Cependant,
avec la décision de la chambre commerciale du 29 septembre 200913, les juges
avaient mis en avant le caractère prospère de la société pour refuser la
désignation d’un administrateur provisoire. De ce fait, on pourra déduire que
la situation financière d’une société est prise en considération par les juges,
une société en situation dégradée pourra bénéficier de la nomination d’un
administrateur provisoire plus facilement.

 La déloyauté du dirigeant : lorsqu’elle est grave et risque de mettre en péril la


réputation de la société, à travers le financement d’activités concurrentes…

Toutefois, l’existence de tensions entre les associés, même dans ses pires cas, ne
constituent pas un motif justifiant la désignation d’un administrateur provisoire, si
les organes de gestion fonctionnent normalement, dans ce cas, le juge saisi
n’accordera pas l’exécution de cette mesure et laissera la place aux mécanismes
sociétaires pour régler le conflit existant, ou encore il préfèrera faire appel à d’autres
instruments juridiques, moins intrusifs, destinés à régler les conflits internes qui
n’entravent pas le fonctionnement de la société au point de mettre sa survie en cause ;
il en est le cas de la désignation d’un contrôleur ou observateur de gestion, ou même
une mandataire ad hoc ayant des pouvoirs moins étendus14.
Puisque l’administrateur provisoire n’est pas chargé de régulariser le moindre conflit
entre les majoritaires et les majoritaires, et en absence d’une paralysie effective des

11
Com, 17 octobre 1989.
12
Arrêt n° 08/17751, cour d’appel de Paris, 2009.
13
Bull. Joly 2009, p. 23, note G. Gil ; RJ com. 2010. 180, note S. Messai-Bahri. LPA 13 janv. 2010.
14
M. BRIAND, l’exercice des fonctions de direction dans la société anonyme en France et en Pologne, mémoire
de master, université Panthéon-Assas- institut de droit comparé, 2013.

7
organes de gestion, la nécessité de la mesure reste attachée à l’existence d’un péril
imminent.

B) nécessité d’un péril imminent :


Un péril imminent est un risque sur le point d’arriver, de se produire. Lorsqu’une
société est menacée par un péril certain, le juge intervient au nom de l’intérêt social.
Si le péril risque de se réaliser, il en est de même pour le cas d’un préjudice, qui n’est
pas actuel, mais qui risque de se réaliser, si aucune mesure d’urgence n’est prise, la
demande effectuée ne sera pas bien fondée.
Il existe une possibilité de désignation d’un administrateur provisoire à titre
préventif, dans le cas d’un préjudice futur qui pourra résulter d’un acte tel
l’annulation prévisible de la désignation des gérants de la société.
De ce fait, les situations qui justifient la nomination d’un administrateur provisoire
sont limitées et soumises à l’appréciation du juge : un gérant qui est dans l’incapacité
d’exercer ses fonctions sociales, parce qu’il a été incarcéré, ou placée sous contrôle
judiciaire avec l’interdiction de gérer. Par contre, cette mesure n’est pas autorisée
aux associés minoritaires, qui ont pour but contester la politique menée par les
associés majoritaires15.
D’ailleurs, la jurisprudence marocaine ne permet la désignation d’un administrateur
provisoire qu’en cas de divergence grave entre les dirigeants et avec la seule mission
de réunir les associés pour la nomination de nouveaux dirigeants, comme a prononcé
la chambre commerciale de la cour de cassation marocaine, dans un arrêt rendu
le 28 mars 200116, en vertu duquel la cour de cassation a cassé un arrêt rendu par la
cour d’appel de Casablanca et qui a désigné un « gérant provisoire » d’une société
anonyme pour un simple conflit entre deux groupes d’actionnaires, de ce fait, un
administrateur provisoire ne peut être désigné que lorsqu’il y a un différend grave
opposant les membres du conseil d’administration, et sa mission serait
exclusivement, assurer la convocation de l’assemblée générale pour l’élection de
nouveaux membres du conseil d’administration. Ainsi, la décision du tribunal de
première instance désignant l’administrateur provisoire, et qui a été modifiée par
l’arrêt de la cour d’appel de Casablanca, en limitant sa mission à la supervision de la
gestion et l’administration jusqu’à désignation de nouveaux dirigeants, la décision
ainsi est une ordonnance sans fondement légalement valable.
Dans le cas où la nomination d’un administrateur provisoire ne se justifie pas, il
existe d’autres solutions plus ou moins atténuées, et des mandataires auxquels on ne

15
Paris, 4 déc. 2002
16
Arrêt n°655, rendu par la cour de cassation marocaine, chambre commerciale. www.Juricaf.com

8
peut donner le titre d’administrateurs même provisoire, car ils n’ont aucun pouvoir
d’administration, et c’est le cas d’un mandataire ad hoc qui sera chargé
exclusivement de la convocation de l’assemblée générale par exemple 17
Section 2 : procédure et limites de la mesure :
L’administration provisoire est une mesure d’exception, qui nécessite la validité de
certaines conditions, concrétisant la gravité de la situation. Cependant, il demeure
essentiel de savoir la procédure rendant cette mesure accessible, ainsi que les risques
que peuvent subir les associés et/ou l’administrateur nommé.
Sous-section 1 : la procédure de l’administration provisoire :
La demande est déposée par toute personne présentant un intérêt légitime, ainsi, un
ou plusieurs associés, généralement minoritaires, ou même par les dirigeants 18, au
tribunal compétent19, plus spécifiquement au président du tribunal, par la voie du
référé en raison de l’urgence. Il faut noter que les créanciers n’ont pas la qualité de
faire une telle demande, de ce fait, les demandes faites par eux sont irrecevables,
l’exception est possible, et avec la démonstration de l’intérêt légitime, par le comité
d’entreprise, le commissaire aux comptes et voire même un créancier.
Ainsi, la cour d’appel de Paris a pu admettre la recevabilité de la demande présentée
par une banque créancière d’une société en commandite en relevant « la désignation
d’un administrateur provisoire à l’initiative d’un créancier est possible lorsque le
non-remboursement du crédit relais par le dirigeant social entraine des obligations à
la charge de cette société susceptibles d’être aggravées et de mettre ses intérêts en
péril sans le contrôle des agissements de son dirigeant et ce, au-delà du seul intérêt
personnel du créancier à préserver ses droits20.
La demande étant recevable, le juge des référés émet une ordonnance de nomination
d’un administrateur provisoire, choisi à partir de la liste nationale des administrateurs
judiciaires civils21. L’ordonnance fixe l’objet et la durée de sa mission, ainsi que ses
pouvoirs en fonction de chaque situation et selon les actes pourront régulariser l’état
bloqué de la société en question.
Cependant, avant d’obtenir la désignation d’un administrateur provisoire, un
créancier ou un actionnaire doit par conséquent démontrer qu’il ne dispose pas
d’autres moyens pour faire valoir ses droits, telle est la désignation d’un expert, ou

17
Paul. DIDIER, Philippe DIDIER, op cite. p.381.
18
Généralement lorsqu’ils viennent d’être révoqués
19
Selon la nature de la société en question : société civile ou commerciale
20
CA Paris, 28 mai 1993 : Juris-Data n° 1993-600508.
21
Art L. 811-1 du code de commerce français.

9
l’exercice de son droit d’investigation comptable afin de contrôler la comptabilité de
la société…22.
Sous-section 2 : les limites et l’issue de l’administration provisoire :

Il est certain que l’intervention de l’administrateur provisoire dans la gestion de la


société ne va permettre que la sauvegarde des intérêts en cause, à savoir, ceux des
associés, dirigeants, salariés, les tiers, et surtout l’intérêt de la société. Cela n’empêche
que cette mesure pourra avoir des risques menaçant les associés, et l’administrateur
désigné.
D’une part, les critères sur lesquels se fonde la nomination de l’administrateur provisoire
sont précis et rigoureux, le principe est que les conditions doivent être cumulativement
valides, les juges basent leurs décisions sur une appréciation globale de la situation, en
mettant au premier plan la condition relative au péril imminent. Ainsi, une décision de
nomination d’un administrateur provisoire peut être fondée sur une atteinte grave à
l’intérêt social, sans pour autant que les organes sociaux soient paralysés23. Ce qui nous
permet de critiquer un peu cette mesure du côté processuel. Qu’en-est-il alors des risques
encourus par les dirigeants de la société soumise à l’administration provisoire ?
En effet, la nomination d’un administrateur provisoire au sein d’une société pourra faire
naitre certaines répercussions involontaires, à savoir, le cout important provenant de
l’obligation de rémunérer l’administrateur, qui sera considérée comme une créance qui
doit être prise en charge par la société. A cela s’ajoute le risque de déstabilisation de la
gérance, les associés/actionnaires et dirigeants peuvent afficher une réaction négative à
la gestion assurée par l’administrateur, ce qui pourra engendrer des résultats
complètement contraires à ce qui est normalement prévu par l’exécution de cette mesure.
La mauvaise exécution peut même causer le discrédit de la société.
En ce qui concerne l’issue de l’administration provisoire, on peut se trouver face à deux
situations différentes, ainsi, la société pourra de nouveau fonctionner normalement ; le
litige a été jugé, ou la raison de la mésentente entre les associés a disparu, ou les organes
ont été élus…, par l’accomplissement de ces actes, le mandat de l’administrateur
s’achève. Dans le cas contraire, et si l’amélioration de la situation de la société a subi un
échec, le retour en fonctionnement normal étant impossible, la dissolution volontaire de
la société peut paraitre comme la solution la plus adéquate.

22
Ou l’introduction d’une procédure pour faire respecter les clauses d’un éventuel pacte ou l’introduction de
procédures en inopposabilité d’actes accomplis en fraude de ses droits.
23
Arrêt de la chambre civile de la cour de cassation, rendu le 27 février 2001.

10
Chapitre 2 : la fonction d’administrateur provisoire :
Dans le but de mieux cerner la notion d’administrateur provisoire, il conviendra d’établir
une distinction comparative entre l’administrateur provisoire et les autres tuteurs
judiciaires.
Section 1 : administrateur provisoire et autres tuteurs judiciaires :
Une crise dans une société ne mène pas à la dissolution, c’est pour cela que l’intervention
d’un tiers désigné par le juge servira de retour à la sérénité de la société. Ce tiers a pour
rôle la substitution aux organes de gestion jusqu’à la fin de son mandat. Parmi les tiers
qui peuvent intervenir en vertu de la nomination du juge, on cite : le séquestre, l’expert
in futurum, le contrôleur ou l’observateur de gestion, ainsi que l’enquêteur-
conciliateur24.
En principe, nul ne peut être désigné en justice pour exercer ces fonctions s’il n’est pas
inscrit sur la liste établie par une commission nationale instituée à cet effet. Cependant,
la nomination de l’un de ces intervenants dépend entièrement de la gravité de la situation
de la société. Ça sera utile de traiter la différence entre ces tuteurs judiciaires.
Sous-section 1 : l’expert de gestion :
Contrairement à la nomination de l’administrateur provisoire, qui dépend de
l’appréciation du juge, la nomination d’un expert de gestion est une mesure prévue par
les dispositions de la loi française. Elle trouve son fondement légal dans les dispositions
de l’article 149 du code de la procédure civile qui permet au juge des référés d’ordonner
une expertise à la demande de tout intéressé afin de conserver ou d’établir, avant tout
procès, la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige25.
Ainsi, selon les articles L. 223-31 et L.223-37 du code de commerce français, un expert
de gestion ne peut être désigné que dans une société par actions et les SARL, en excluant
les sociétés de personnes et les sociétés civiles. C’est une mesure que les sociétés
sollicitent de plus en plus, et qui est pratiquée dans le cadre du droit des sociétés à titre
exclusif.
Les conditions de nomination, se manifestent dans le fait que l’expertise doit porter sur
une ou plusieurs opérations déterminées, puisque l’expertise n’est pas un moyen de faire
procéder à un audit, ou un contrôle de l’ensemble de la gestion d’une société
quelconque26. A cela s’ajoute la condition que l’expertise porte sur une opération de
gestion, contrairement à l’administrateur provisoire qui intervient pour régulariser la

24
M. COZIAN…, droit des sociétés. Op cite. P.234
25
M.MERNISSI, op cite, p. 73
26
M.MERNISSI, op cite, p. 73

11
situation de la société, quelque soit l’origine du péril. La cour de cassation confirme
que les opérations relevant de la compétence des organes de direction mais qui
nécessitent l’intervention de l’assemblée générale peuvent faire objet d’une expertise de
gestion, la même règle s’applique aux conventions réglementées qui doivent être
approuvées par les associés27.
La demande de l’expertise de gestion peut être faite par les associés ayant la qualité de
demandeur et vérifiant la condition prévue par la loi, elle déposée au tribunal de
commerce, qui statue en référés, et la décision d’accord de la mesure dépend de
l’appréciation du juge, tel est le cas de l’administration provisoire.
La demande faite, vise l’établissement d’un rapport d’expert sur « une ou plusieurs
opérations de gestion »28, par opérations de gestion, on mentionne toutes les actes faites
par les organes de gestion. Il faut aussi ajouter que rien ne s’oppose à ce que la demande
d’expertise soit faite après l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire.
Sous-section 2 : l’expert in futurum :
Elle ressemble à l’administration provisoire dans le fait qu’elle n’est pas exclusivement
limitée au droit des sociétés, c’est une mesure du droit commun, prévue par le code de
procédure, l’article 145 du code prévoit que tout intéressé peut demander et tout juge
peut ordonner (sur requête ou en référé). Dans le cas de l’impossibilité de nomination
d’un expert de gestion, il reste possible de recourir à l’expertise en futurum29. Sa
nomination est prévue par l’article 145 du code de procédure civile. L’article L.225-231
du code de commerce prévoit cette mesure, en nominant un expert qui sera chargé de
présenter un rapport, dans le seul but d’obtenir judiciairement des informations sur la
gestion de la société. Il faut noter que cette mesure vise l’établissement la preuve des
faits qui peuvent par la suite permettre la solution du litige. C’est une mesure préventive,
qui est ouverte à tout intéressé qui présente un intérêt légitime, elle pet avoir comme
objet toute opération de gestion, contrairement à l’expertise de gestion, ce qui explique
la facilité d’obtention de cette mesure.

Sous-section 3 : l’enquêteur-conciliateur :
La présence d’une crise dans une société, avec l’impossibilité de désigner un
administrateur provisoire, les conditions n’étant pas réunies, le juge pourra désigner un
mandataire ad hoc, dans ce cas qualifié d’enquêteur-conciliateur, et qui aura comme
mission, l’établissement d’une enquête, projetant les causes du litige entre les associés,
il pourra aussi proposer des solutions et essayer de concilier les intérêts des

27
CA de Versailles, 27 févr. 1997.
28
Article R.225-163 du code de commerce
29
Nommée aussi expertise préventive ou probatoire

12
protagonistes. Dans cette situation, la cour d’appel de Paris, dans un arrêt rendu le 7
mars 1990, a qualifié le juge ordonnant cette mesure d’un juge de paix des affaires
sociales.
Il faut noter que le mandataire ad hoc est un tuteur judiciaire, désigné amiablement ou
judiciairement, et qui sera chargé d’une mission précise, et limitée à des actes bien
déterminés. Sa nomination est régie par l’article 872 du code de la procédure civile
française, et son rôle est toujours défini par le tribunal. Il pourra par exemple être désigné
dans le but de présider l’assemblée générale des actionnaires, en remplaçant ainsi la
fonction normalement remplie par le président de la société.
Sous-section 4 : le contrôleur ou l’observateur de gestion :
Dans le même cadre de la non réunion des conditions de la nomination d’un
administrateur provisoire, le juge peut mettre en place une mesure d’information afin de
sauvegarder les droits et intérêts du demandeur de l’administration provisoire. Cette
mesure se concrétise à travers la nomination d’un contrôleur/observateur de gestion, qui
n’intervient pas dans la gestion de la société, il a pour rôle l’écoute et l’observation de
la société . Ainsi, il sera chargé d’assister aux délibérations de la société, ou de
surveiller la régularité des actes accomplis par l’organe de gestion.
A travers cette étude comparative, on constate que les dispositions de la loi d’une part,
ainsi que la pratique issue de la jurisprudence, prévoient une pluralité de mesures, qui
ont pour objectif l’amélioration de la situation de la société en état de crise, en faisant
intervenir un tiers dans la société, tout cela, en laissant la dissolution de la société comme
la solution finale et ultime, et seulement dans le cas de l’échec des mesures déjà prises.
Section 2 : pouvoirs et responsabilités de l’administrateur provisoire :
C’est la décision de nomination de l’administrateur provisoire qui détermine ses
pouvoirs. Sa nomination dessaisi les dirigeants en fonction, mais la décision pourra
prévoir des missions spécifiques, sans que le juge donne à l’administrateur des consignes
trop strictes et détaillées, ce qui l’obligerait par la suite de toujours adapter la première
ordonnance à l’évolution de la situation.
Sous-section 1 : les pouvoirs de l’administrateur provisoire :
Parmi les obligations les plus communes de l’administrateur provisoire lors de l’exercice
de sa fonction, on cite l’obligation de ne pas prendre des décisions qui pourront affecter
l’avenir de la société, comme la transformation de la forme de la société par exemple,
engageant de façon irrémédiable la société.
D’ailleurs la mission principale de ce tuteur est de réussir où les dirigeants réguliers de
la société ont échoué, c’est ce qui explique la nécessité d’avoir un champ d’action qui
n’est pas trop mesuré ou limité. Dans ce cadre, le dirigeant formel de la société ne perd

13
pas son droit à la rémunération, cependant, il perd ses prérogatives, il n’engagera plus
sa responsabilité et ne pourra pas ester en justice au nom de la société30
A) La durée du mandat de l’administrateur provisoire :
La nomination peut être faite avec ou sans une limitation de durée. Dans le cas du
mandat fixé à une durée limitée, elle peut être renouvelée ou prorogée. La prorogation
de la mission ne peut être décidée que contradictoirement à l’égard du représentant légal
de la société31.
La nomination peut être rapportée ou elle peut prendre fin, par le juge qui l’a ordonné,
dans le cas de la disparition des raisons qui l’ont motivé, la nomination des nouveaux
dirigeants, ou si la paralysie des organes de gestion a cessé ou elle n’entravait plus le
fonctionnement de la société. Toutefois, si l’administrateur provisoire conclue sa
mission à la nécessité d’ouvrir ou de demander une procédure collective, concrétisant
ainsi l’échec de toute mesure de rétablissement. Il faut aussi noter que le mandat de
l’administrateur provisoire pourra prendre fin par son remplacement par un autre tuteur
judiciaire.

B) Les missions de l’administrateur provisoire :


L’intervention de ce tuteur dans la gestion d’une société implique sa substitution aux
dirigeants, de ce fait, il prend la qualité de « administrateur, gérant, associé… », il est
tenu de ce fait des devoirs de diligence et de loyauté, ces obligations qui pèsent sur tout
mandataire interférant dans la gestion de n’importe quelle société. Ajoutons à cela son
obligation de professionnalisme et de neutralité qui doivent être respectées dans le cadre
de sa gestion journalière.
L’administrateur présente la société dans ses rapports avec les tiers, il dispose de tous
les pouvoirs conférés par la loi au dirigeant social. De ce fait, il existe une multitude de
missions qui peuvent être réalisés par un administrateur, à savoir :

 La convocation d’une assemblée générale ;


 Dresser un inventaire des biens ;
 Etablir des investigations ou des mesures de sauvegarde relatives à la structure
du capital social ou à la répartition des actions entre les actionnaires ;
 Utiliser un droit du veto réservé aux mandataires de justice.
 Vendre un bien lorsqu’une décision de l’assemblée le justifie32

30
Cass. Com. 15 mai 1990.
31
Paul. DIDIER, Philippe DIDIER, op cite. p.386
32
Arrêt du 3 mai 2006, la 2ème chambre civile de la cour de cassation française.

14
Ce sont tous des exemples de missions démontrant la capacité de l’administrateur
provisoire d’assurer d’une façon effective et temporaire la gestion de la société dans le
seul but de dénouer la crise. Généralement, les misions de l’administrateur peuvent
comporter des implications techniques, liées à l’objet social.
D’une manière générale, si l’administrateur provisoire a besoin d’effectuer des actes de
disposition, il doit obligatoirement avoir l’autorisation du président du tribunal, en
argumentant la nécessité de l’acte, par le degré de l’urgence et la préservation de l’intérêt
social commun. Dans ce cadre, la chambre commerciale de la cour de cassation a
jugé en ce sens, à travers un arrêt du 8 novembre 2016, que la réalisation nécessaire
des actifs de la société dans le but d’assainir la situation financière de la société, était
conforme à l’intérêt social, et que cela peut entrer dans les missions de l’administrateur
provisoire.
Bien souvent, sa première est de convoquer une assemblée générale de la société, pour
faire le point et de déterminer les conditions dans lesquelles la société doit poursuivre
son activité, de ce fait, le tuteur est tenu de gérer les affaires de la société en bon père de
la famille.
Cependant, il faut noter que certains actes ne peuvent être conclus par l’administrateur
provisoire ou ils peuvent engager sa responsabilité. On cite ainsi l’exemple des statuts
d’une société prévoyant une clause d’agrément, dans ce cas le mandataire n’a pas le
droit d’agréer de nouveaux actionnaires. C’est aussi le cas de la présentation du bilan de
la société, l’administrateur provisoire doit obligatoirement prendre des précautions (telle
l’audition des anciens dirigeants, consultation des actionnaires…).
Il faut aussi noter que l’administrateur provisoire peut se voir confier une mission
déterminée, qui pourra être strictement limitée à la recherche d’un accord entre les
associés ou à la vérification des statuts et leurs modalités 33.

Sous-section 2 : les responsabilités de l’administrateur provisoire :


Il a la qualité d’un mandataire social, il est exposé aux mêmes responsabilités civiles et
pénales que les autres dirigeants de la société. Ainsi, en cas de manquements à l’une de
ses obligations, tel est le cas d’une faute de gestion, il sera responsable des conséquences
et des préjudices dérivant de la faute. Il encourt des responsabilités à l’égard de la
société, des actionnaires ou des tiers.

33
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15
C’est un tuteur judiciaire qui exerce ses fonctions dans la limite de l’objet et de l’intérêt
social, ainsi, il est dans l’incapacité de prendre des mesures qui ne sont pas justifiées par
l’intérêt social34.
Les décisions jurisprudentielles ont démontré à plusieurs reprises que l’administrateur
provisoire est tenu des responsabilités et obligations qui incombent à un mandataire
salarié, il pourra être pénalement complice de l’infraction d’abus de biens sociaux, allant
plus loin, la cour de cassation a précisé à travers un arrêt rendu le 10 janvier 1977 que
l’activité d’un administrateur provisoire peut donner lieu à une expertise de gestion35.
On pourra mentionner comme exemple courant, la responsabilité de l’administrateur
provisoire. Dans ce cadre, les actionnaires mis sous l’administration provisoire, ne
perdent pas leur droit à l’information 36. L’administrateur est ainsi obligé de l’informé
régulièrement des mesures de gestion et de demander leurs avis lorsque la mesure
requiert l’accord de l’unanimité des sociétaires.
Concernant la responsabilité de l’administrateur provisoire des actes et obligations des
actionnaires, le principe est que le mandataire est obligé seulement vis-à-vis de son
mandat, il ne repondéra que des actes accomplis par lui au cours de l’exercice de sa
mission. De ce fait les actionnaires ou les sociétaires peuvent difficilement contraindre
l’administrateur dans ses pouvoirs de gestion, or, ils peuvent toujours se défendre contre
tout abus, s’ils parviennent à prouver que l’intérêt social a été menacé. Ainsi, les
agissements de l’administrateur peuvent faire engager sa responsabilité civile délictuelle
pour les griefs causés par sa mauvaise gestion, comme il pourra engager sa
responsabilité pénale s’il est coupable de prévarication37.
La rémunération de l’administrateur provisoire est fixée par le juge. Elle est calculée en
fonction de l’étendue de ses diligences ainsi que la taille de la société, les associés et les
actionnaires de la société à travers un commun accord ou le juge lui-même, fixe la valeur
de la rémunération en se fondant sur le taux horaire assorti d’honoraires sur résultats.
En ce qui concerne l’organe qui s’occupe du paiement de la rémunération, c’est
normalement la société qui prend en charge les honoraires. Cependant, ils peuvent aussi
être payé par le dirigeant dont l’activité fautive a causé la crise de la société, entrainant
ainsi la nomination de l’administrateur provisoire. Et c’est au juge de désigné la
personne ou l’entité qui sera en charge du paiement.

34
Ce qui l’interdit d’agir pour le compte des intérêts catégoriels
35
M. GERMAIN, V. MAGNIER, Traité de droit des affaires : tome 2 : les sociétés commerciales. L.G.D.J, 20e
édition.
36
Ils peuvent l’exercer directement en assemblée générale ou indirectement par lettre écrite adressée à
l’administrateur.
37
G. TCHOMGUI KOUAM, Le traitement des défaillances bancaires des établissements de microfinance.
Mémoire du master. La prévarication : est un grave manquement d’un fonctionnaire, aux devoirs de sa charge,
d’un abus.

16
CONCLUSION :

En guise de conclusion, nous pouvons dire que l’administration provisoire est une
mesure d’exception, accordée vue l’urgence et la gravité de la situation de la société,
cette mesure est qualifiée de radicale puisqu’elle constitue une parmi de nombreuses
situations qui nécessitent l’intervention ou l’immixtion du juge dans les affaires d’une
société ou d’une entreprise en général. L’intervention justifiée et nécessaire à la survie
de la société, vise la protection des intérêts des associés, des tiers, mais le plus important
est l’intérêt social.
L’administration provisoire est une avancée du droit en général, et du droit français
spécifiquement, qui a pu à travers une pluralité des décisions jurisprudentielles, élargir
le champ d’application de cette mesure, tout en préservant les intérêts en jeu, et en
adaptant chaque situation à ses propres conditions de nomination, soumises à
l’appréciation du juge.
Tandis que la jurisprudence marocaine n’a pas bien défini la notion d’administration
provisoire, elle a aussi limité les conditions d’accès à cette dernière aux critères
rigoureux, la mission d’un administrateur provisoire a un caractère périlleux et sensible.
Le législateur marocain devra prévoir des dispositions encadrant le fonctionnement de
cette mesure, ou au moins l’enrichissement de la jurisprudence en la matière qui pourra
faciliter un peu l’assimilation des règles d’origine prétorienne, pour pouvoir au moins
se démarquer du droit français, étant principalement jurisprudentiel.

17
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages doctrinaux :
 Paul. DIDIER, Philippe DIDIER, « Droit commercial, Tome 2 : sociétés commerciales ».
Economica, 2011.

 M. COZIAN, A. VIANDIER, F. DEBOISSY, Droit des sociétés, LexisNexis, 24e édition,


2011

 M. El MERNISSI, traité du droit marocain des sociétés, LexisNexis, 2019

 M. GERMAIN, V. MAGNIER, Traité de droit des affaires : tome 2 : les sociétés


commerciales. L.G.D.J, 20e édition.

 G. BOLARD, Administrateur provisoire et mandat ad hoc : JCP E 1995.

 T. DELAHAYE, l’administrateur provisoire : Larcier, 2008

Thèses et mémoires :
 G. TCHOMGUI KOUAM, Le traitement des défaillances bancaires des établissements de
microfinance. Mémoire du master

 M. BRIAND, l’exercice des fonctions de direction dans la société anonyme en France et en


Pologne, mémoire de master, université Panthéon-Assas- institut de droit comparé, 2013.

WEBOGRAPHIE :

 www.lexbase.fr
 www.useyourlaw.com
 www.lla-avocats.fr

18
Table des matières
Sommaire…………………………………………………………………………………………………………………………………………2
Introduction………………………………………………………………………………………………………………………………………3

Chapitre 1 : le caractère exceptionnel de l’administration provisoire ............................................... 5


Section 1 : notion et conditions de l’administration provisoire ....................................................... 2
Sous-section 1 : la notion………………………………………………………………………………………………………………

Sous-section 2 : les conditions de nomination……………………………………………………………………………6

Section 2 : procédure et inconvénients de l’administration provisoire ........................................... 9


Sous-section 1 : la procédure de demande ………………………………………………………………………………….

Sous-section 2 : limites et issue de l’administration provisoire…………………………………………………10

Chapitre 2 : la fonction d’administrateur provisoire ........................................................................ 11


Section 1 : administrateur provisoire et autres tuteurs judiciaires ....................................................
Sous-section 1 : l’expert en gestion…………………………………………………………………………………………12

Sous-section 2 : l’expert in futurum……………………………………………………………………………………………

Sous-section 3 : l’enquêteur-conciliateur……………………………………………………………………………………

Sous-section 4 : contrôleur ou observateur de gestion………………………………………………………………

Section 2 : pouvoirs et responsabilités de l’administrateur provisoire ........................................... 13


Sous-section 1 : les pouvoirs de l’administrateur provisoire………………………………………………………

A) La durée du mandat…………………………………………………………………………………………………………
B) Les missions de l’administrateur provisoire …………………………………………………………………..

Sous-section 2 : les responsabilités de l’administrateur provisoire………………………………………...15

Conclusion………………………………………………………………………………………………………………………………………17

Bibliographie……………………………………………………………………………………………………………………………………18

19
20

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