Vous êtes sur la page 1sur 19

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES SOUISSI

Master : Juriste d’affaires


Module : Droit des sociétés
Travail de recherche sous thème :

« LE REGIME JURIDIQUE DU CAPITAL »

Réalisé par : Omnia BEN FRIHA


Encadré par : Mme Saida GUENBOUR
Année universitaire : 2023 / 2024

1
Première partie : Les fonctions du capital social ;

Chapitre 1 : expression du pouvoir ;


Chapitre 2 : Gage général des créanciers ;

Deuxième partie : Les intérêts du capital social ;

Chapitre 1 : Vecteur du financement externe ;


Chapitre 2 : Vecteur du partage des bénéfices ;

2
Introduction :
Etant un élément important et actif dans le monde des affaires, la société est une
1
institution créée par un contrat conclu entre deux ou plusieurs personnes et selon lequel
elles mettent en commun leur bien ou leur travail en vue de partager les bénéfices qui pourra
en résulter2.
« Pas de société sans capital bien sûr »3, c’est par ces mots que Maurice Cozian a
réclamé l’importance d’un élément indispensable à l’existence de cette entité, il s’agit du
capital social. Il est défini comme étant la somme des éléments mis à la disposition de
l’entreprise par les associés sous forme des apports effectués au cours de la constitution de
la société ou lors de sa vie sociale à travers le processus d’augmentation du capital.4
Pour cerner cette notion d’une manière plus précise, il faut la distinguer de celles
semblable. En effet, le capital social se distingue de l’actif social par le fait que cette dernière
est une notion comptable qui signifie la somme des biens et des valeurs qui figurent à l’actif
du bilan de l’entreprise. Encore, il se distingue du capital propre qui englobe le capital social,
des écartes de réévaluation, les primes d’émission, du report à nouveau, des provisions
réglementées…5
Le capital social est viable et a vu le jour dès que la société a apparu. Chez les
grecs et les romains et en moyen âge, le capital social a été sous forme des contributions des
biens et d’argent que les personnes apportent en vue de financer l’entreprise et soutenir les
activités telles que la construction des bâtiments, des temples et des routes. Cette
contribution servait les associés mutuellement en cas de besoin. Le concept du capital a
connu une évolution pendant la révolution industrielle pendant la période de 18eme et
19eme siècle, cette évolution s’est manifestée par le commencement des entreprises
commerciales et industrielles à émettre des actions qui représentent la propriété des
actionnaires sur les parts dans l’entreprise. Le capital social n’est changé qu’avec la diversité
des formes sociétaires dans les nouvelles législations modernes et ceci dans le but de
répondre aux besoins actuels.

1
- Article 1832 du code civil français ;
2
- Article 982 du dahir des obligations et des contrats ;
3
-Maurice Cozian, Droit des sociétés, LexisNexis, 20eme édition, page 63 ;
4
- Alain FENEON, Droit des sociétés en Afrique OHADA, LGDJ, 3eme édition, 08/11/2022, page 278 ;
5
- Alain FENEON, Droit des sociétés en Afrique OHADA, LGDJ, 3eme édition, 08/11/2022, page 278 ;

3
Cette notion indispensable à la formation de la société a fait l’objet de nombreuses
réformes législatives qui organisent le secteur économique et le secteur financier à savoir :
les lois 17-95 et 05-96 sur les sociétés et les textes relatifs au fiscalité qui traitent le capital
du point de la vue financière. Chaque loi analyse le capital social selon son contexte dans le
domaine y relatif.
Le législateur marocain, accordant une importance au capital, a organisé cette notion
à travers des dispositions déterminant sa position dans toute phase que connait la société :
sa naissance, sa vie sociale et ses interactions avec les autres institutions, sa dissolution et
même au cours de la liquidation.
Il convient de se demander sur les fonctions du capital social et sur ses intérêts ?
Afin de répondre à cette problématique, le développement s’articulera sur deux
grands axes : Les fonctions capital social (I), et les intérêts présentés par ce dernier (II)

4
PREMIERE PARTIE :
LES FONCTIONS DU CAPITAL SOCIAL.

5
Chapitre 1 : expression du pouvoir :

Un élément primordial constitué par l’ensemble des apports que les associés
mettent à la disposition de la société lors de sa constitution, le capital social occupe un rôle
important visant à organiser les interactions entre les associés.

Juridiquement, le capital est l’instrument d’expression du pouvoir des associés,


c’est-à-dire que la part de chaque associé dans les bénéfices et dans les pertes est déterminée
en proportionnalité avec sa part dans le capital social6. Et dans les sociétés de capitaux, le
capital permet aux associés de déterminer les mesures de vote de chaque associés.7 Il les
permet d’être aux leviers de commandes et il les permet –selon le principe de majorité- de
déterminer les dirigeants, effectuer des actes de gestion et même effectuer des modifications
au niveau des statuts.8

La qualification du capital comme étant un instrument d’expression du pouvoir est


un point de conflit en la gestion et l’accomplissement des actes relatifs à la société entre les
actionnaires majoritaires qui détiennent les partes importantes dans la société, et ceux
minoritaires qui sont des investisseurs, des salariés ou bien des personnes physiques ou
morales qui ne détiennent qu'une infime partie des droits de vote et/ou du capital de la société
spécialement en SA.9

En ce sens, le gouvernement de la société relève du pouvoir majoritaires qui


dispose du pouvoir de décider, tandis que le minoritaire ne dispose d’aucun pouvoir de
décision.10 C’est le point qui distingue le majoritaire du minoritaire au sein de la société.

6
- Brigitte Hess-Fallon, Droit des affaires, Campus Dalloz, 18eme édition, page :179 ;
7
- Paul LE CANNU et Bruno DONDERO, Droit des sociétés, Montchrestion, 3eme édition, page : 134 ;
8
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 47 ;
9
- https://www.boursedescredits.com/lexique-definition-actionnaire-minoritaire
150.php#:~:text=On%20qualifie%20d'%20actionnaire%20minoritaire,actionnaires%20reste%20de%20fait%20limit%C3%A9e.
10
- Selma El hassani Sbai, La société anonyme marocaine :direction et contrôle ; Tome II, LexisNexis, page : 124 ;

6
Chapitre 2 : Gage général des créanciers :
Le capital social représente le gage des créanciers, c’est pour cette raison qu’il doit
être constitué par des biens saisissables.11 Il est l’ensemble des apports que les associés
mettent à la disposition de la société, cependant parmi ces apports, l’apport en industrie -qui
se manifeste lorsqu’un associé met à la disposition de la société ses services et ses travaux-
, est exclu et prohibé lors de la constitution du capital social en raison de la difficulté
d’évaluer une force de travail.12
On retient que deux types d’apport saisissables et pouvant faire objet d’une
évaluation pour parler du capital : il s’agit de l’apport en numéraire et l’apport en nature.
Concernant l’apport en numéraire, il est la somme d’argent que l’apporteur verse
pour le compte de la société, il peut être verser en numéraire ou par tous moyens de paiement
à savoir : les chèques, les lettres de change, les virements...Il se distingue de l’avance en
compte courant par le fait que ce dernier est un prêt qui procure à l’associé la qualité de
prêteur au moment de la détermination des droits sociaux.13 Il est soumis à une souscription
qui est un engagement d’apporter une somme en contrepartie des droits sociaux, et d’une
libération qui consiste en la mise à disposition partielle ou totale de la somme en faveur de
la société.14

Quant aux apports en nature, ce sont des biens -à part l’argent et un travail- pouvant
être évaluer, et dont l’apporteur transfère la propriété et droit d’usufruit à la société. Il peut
être un bien corporel tel que : matériels, véhicules, marchandises …, ou un bien incorporel
à savoir : droit au bail, fonds de commerce,15… En vertu de l’article 991 du dahir des
obligations et des contrats, l’apport est en nature doit être estimé en valeur au moment de sa
mise dans le fond social16.
L’apport en nature peut prendre 3 formes :
 L’apport en propriété :

11
- Paul LE CANNU et Bruno DONDERO, Droit des sociétés, Montchrestion, 3eme édition, page : 131 ;
12
- Jean Philippe Dom, Droit des sociétés, Dyna’sup, page : 24 ;
13
- Maurice Cozian, Le droit des sociétés, page :56.
14
- Jean Philippe Dom, Droit des sociétés, Dyna’sup, page : 21 ;
15
- Article 988 du doc ;
16
- Le dahir des obligations et des contrats ;

7
C’est un apport dont les règles sont similaires au contrat de vente. Au cours d’absence
des règles spécifiques régissant la délivrance des apports en nature dans le droit des sociétés,
on retient les dispositions du DOC en matière de vente. Cet apport nécessite la réunion de
deux éléments : Le transfert de la propriété des biens à la société et la mise à disposition de
ces biens à cette entité17. Dès que l’associé transfère la propriété du bien, il reçoit son prix
sous forme des titres sociaux.18
L’associé effectue un transfert de la propriété d’un bien au profit de la société avec
la garantie des vices cachés et d’éviction. 19

 L’apport en jouissance :
Il s’agit d’un apport dont le régime est semblable au bail, l’apporteur- tout en
conservant sa propriété- transfère à la société le droit de jouissance d’un tel bien au cours
de sa vie sociale ou pour une durée déterminée20 et il engage les mêmes obligations que celle
du bailleur prévues dans les dispositions du DOC. Si cet apport est effectué pour une durée
déterminée, il rejoint l’actif de dissolution lorsque la dissolution a lieu avant l’expiration de
la durée prévue.
La société est dissoute si l’associé perd son apport en jouissance et cette dissolution
impacte tous les associés.

 L’apport en usufruit :
Réglementé par l’article 79 du code des droits réels, ce type d’apport procure à la
société un droit réel sur une propriété dont elle n’est pas propriétaire, la société acquiert
donc un statut d’un usufruitier.21 La loi attribue à la société usufruitière de constituer des
hypothèques sur l’immeuble objet d’usufruit.
Cette apport peut reposer sur un usufruit existant ou sur usufruit déjà constitué par
l’associé apporteur qui conserve la nue-propriété sur l’immeuble.22 Il figure dans l’actif en
liquidation de la société lorsque la société est dissoute et il arrive à son terme dans le cas du
décès de l’associé apporteur.

17
- Dr. Mehdi ESSARSAR, Droit des affaires, 2008, page : 108 ;
18
- Dr. Mehdi ESSARSAR, Droit des affaires, 2008, page : 108 ;
19
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 35 ;
20
-Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 38;
21
- Maurice Cozian, Le droit des sociétés, page :60.
22
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 39;

8
Toute les formes de l’apport en nature doivent être garanties d’éviction ou contre les
vices cachés, en assimilant ces formes à des contrats spéciaux dont ces garanties figurent
parmi les obligations.
Au terme de des articles 5, 23 et 50 de la loi 05-96, parmi les éléments qui doivent
figurer dans les statuts à peine de nullité, c’est l’évaluation des apports en nature 23. Cette
évaluation doit être effectuée le jour où les apports ont été mis dans le fonds social en vertu
de l’article 991 du DOC.24

Dans les sociétés anonymes, la mesure d’évaluation est confiée à un ou plusieurs


commissaires aux apports –habilités à exercer les activités des commissaires aux comptes25-
désignés par les fondateurs . Ces commissaires aux apports sont obligés d’établir un rapport
écrit, contenant les modes d’évaluation et indiquant la valeur de l’apport en nature, et le
déposé au greffe et au siège social dans un délai de 5 jours avant la signature des statuts26.
Cette procédure d’évaluation à travers un commissaire aux apports est facultative, et si les
associés décident d’y faire renoncer, ceci doit être fait à l’unanimité, lorsque la valeur de
l’apport en nature n’excède pas 100.000 dirhams et lorsque la valeur totale de l'ensemble
des apports en nature non soumis à l'évaluation d'un commissaire aux apports n'excède pas
la moitié du capital.27 Dans son chapitre II du titre XIV relatif aux sanctions pénal, la loi
17-95 réprime dans l’article 379 toute attribution aux apports en nature une valeur supérieur,
suite à l’évaluation, à la valeur réelle.28

En droit marocain, le principe gouvernant la détermination du capital social


consiste en la libre détermination par l’associés. Ceci est stipulé dans les dispositions des
articles de la loi 05-96 relative au société en nom collectif, la société en commandite simple,
la société en commandite par actions, la société à responsabilité limitée et la société en
participation. En vertu des dispositions de titre II de la loi, spécialement les dispositions de

23
- Article 5 de la loi 05-96 : « : Les statuts doivent, à peine de nullité de la société, être datés et indiquer :
7° l'apport de chaque associé et, s'il s'agit d'un apport en nature, l'évaluation qui lui a été donnée » ;
24
- « Si l'apport consiste en choses autres que du numéraire, elles doivent être estimées à la valeur du jour où elles ont été
mises dans le fond social ; à défaut, les parties sont censées avoir voulu s'en rapporter à la valeur courante du jour où l'apport
a été fait, ou, à défaut, à ce qui sera arbitré par experts »
25
- article 25 de la loi 17-95.
26
- article 26 de la loi 17-95.
27
- Article 53 de la loi 05-96 ;
28
- Article 379 de la loi 17-95 ;

9
l’article 5 énumérant les éléments qui doivent figurer dans les statuts,29 on constate que le
législateur marocain a mis le montant du capital parmi ces éléments sans préciser un tel
minimum. Le même principe est imposé par l’article 50 de la même loi en matière de société
à responsabilité limitée.

Cependant, le législateur marocain a prévu une exception pour la libre détermination


du capital, il s’agit du cas de la société anonyme –objet de la loi 17-95- qualifiée comme
société de capitaux. Le législateur marocain a prévu pour la constitution de cette forme
sociétaire une limite minimum du capital social :
 Pour la société anonyme faisant appel à l’épargne publique, ce montant ne peut être
inférieur à 3.000.000 dirhams selon les dispositions de l’article 6 de la loi 17-95.30
 Dans le cas contraire, le capital social d’une société anonyme est fixé à un minimum de
300.000 dirhams.31

Après la détermination d’un montant minimum exigé dans la société anonyme, la loi
a prévu une souscription intégrale du capital et l’a considéré une étape déterminante dans la
constitution de la société32. Les actions relatives aux apports en numéraire font objet de
libération d’un quart au moins de leur valeur nominale en vertu de l’article 17 de la loi 17-
95 qui prévoit que : « La société anonyme est constituée par l’accomplissement des quatre
actes ci-après : … 2) la libération de chaque action de numéraire d’au moins le quart de sa
valeur nominale, conformément à l’article 21 ; »

Effectuer ces apports et conclure un contrat de société engendre la naissance d’une


personne morale dont le patrimoine est distinct de celui les associés dès le moment de
l’immatriculation dans le registre de commerce.33 Cette personne morale est donc habilitée

29
- Article 5 de la loi 05-96 ;
30
-« Le capital social d’une société anonyme ne peut être inférieur à trois millions de dirhams si la société fait publiquement appel à
l’épargne… »
31
- « … et à trois cent mille dirhams dans le cas contraire »
32
- article 21 de la loi 17-95 ;
33
- Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé, NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16
décembre 2010, Université CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE, page : 28 ;

10
de s’engager avec les tiers qui participent à l’essor de l’entreprise par le biais d’une
convention qui peut être des contrats de fourniture de matière première ou de prêt bancaire34.
A travers ces contrats, les tiers deviennent des créanciers liés à la société par le fait
de remboursement de leurs créances. Et jusqu’à ce remboursement, la société est tenue
d’offrir ses créanciers une sécurité et des garanties ayant pour objet la protection en cas de
perte.35
Cette protection se manifeste dans le fait que le capital fait partie du passif du bilan,
autrement dit, il est fixe et intangible tout au long de la vie sociale de la société.
L'intangibilité signifie ce que l'on ne doit ni toucher ni porter atteinte et la "fixité" désigne
l’état de ce qui est immobile, invariable et définitivement fixé. Alors, par conséquent la
chose intangible et fixe est maintenue comme telle.36

Les principes de la fixité et l’intangibilité du capital produisent des effets importants


à savoir :
1) L’impossibilité de remboursement des apports des associés au cours de la vie sociale de la
structure sociétaire.
2) L’interdiction de distribution des dividendes aux associés s’il n’y a suffisamment de valeurs
à l’actif pour garantir le capital social.37 L’article 1038 du DOC interdit la distribution des
bénéfices jusqu’au moment où le capital soit complétement reconstitué sauf si les associés
prévoient une réduction.38

Le principe de la fixité du capital social n’est pas absolu, le capital peut faire objet
d’une diminution ou d’une augmentation à cause du retrait ou de l’entrée d’associés dans le
cas des sociétés de capitaux.39. Or, dans le but d’assurer une sécurité aux créanciers, ces
opérations sur le capital sont strictement réglementées par le législateur marocain.

34
- Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé, NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16
décembre 2010, Université CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE, page : 28 ;
35
- Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé, NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16
décembre 2010, Université CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE, page : 28 ;
36
- Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé, NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16
décembre 2010, Université CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE, page : 92 ;
37
- Jérome BONNARD, Droit des sociétés, Hachette supérieur, 2010/2011, page : 54 ;
38
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 46 ;
39
- Jérome BONNARD, Droit des sociétés, Hachette supérieur, 2010/2011, page : 54 ;

11
DEUXIEME PARTIE :

LES INTERETS REPRESENTES


PAR LE CAPITAL.

12
Chapitre 1 : Vecteur du financement externe :

Dans le cadre de financement externe par les établissements de crédits, l’exigence


de garantie n’est plus systématique en ce moment, les crédits « en blanc » sont fréquents.40
La constitution donc d’une sureté demeure une liberté contractuelle reposant sur la relation
entre le client et l’établissement. Cependant, lorsque la garantie est constituée, elle doit
porter sur un bien non nécessaire à la continuation de l’exploitation de la société. Dans une
telle société, ce bien non exploitable est généralement son capital social.

Le capital figure donc dans le passif social interne de la société comme un chiffre
abstrait , puisqu’il est une dette que les associés doivent à la société, cette dernière est tenue
41

de rembourser le capital aux associés. Ayant la qualité d’une dette sociale, il regroupe des
caractères propres à sa qualité : En premier lieu, le capital est une créance à terme dont les
associés ne peuvent réclamer le remboursement pendant la vie de la société ceci est remporté
jusqu’ à la dissolution. En deuxième lieu, les créanciers sociaux -s’il existent- occupent le
premier rang lors du remboursement des parts du capital aux associés.42

Ces caractères liés au capital social, sont considérées un encouragement pour


attraction d’un financement externe. Ce financement externe est sous forme des sources et
des moyens financiers extérieurs dont la société repose sur afin de les exploiter dans
l’activités ou pour augmenter son capital. Il s’agit des apports provenant des tiers.43

Posant le capital social comme garantie, la société fait appel aux établissements
des crédits et des banques pour obtenir des capitaux empruntés. C’est le moyen de
financement le plus courant malgré que les banques hésitent la participation dans la gestion
des sociétés, mais elles imposent la garantie lié généralement au capital social.
Les banques sont principalement les premières émettrices sur le marché de la dettes
privé au Maroc.44

40
- Jean Stoufflet, Droit bancaire, LexisNexis, 6ème édition, page 421 ;
41
- Jérome BONNARD, Droit des sociétés, Hachette supérieur, 2010/2011, page : 52 ;
42
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 45 ;
43
- https://guichet.public.lu/fr/entreprises/financement-aides/financement/apercu-general/differentes-sources-financement.html
44
- Mohamed OUDGOU et Mohamed ZEAMARI, Le financement des PME marocaines par le système bancaire, Université Moulay Ismail fsjes-

13
A l’instar des pays développés, le marché financier marocain dispose d’une gamme
variée de produits financiers, allant des lignes de crédits bancaires au financement via
capital-risque45. En matière des crédits bancaires, les sociétés sont tenues de demander un
crédit professionnel, dans le cadre de financement des PME-PMI, et le banquier doit
analyser le bilan afin de définir les comportements de paiement des nouveaux clients.46 Un
capital solide donc permet à la société d’avoir un financement basé sur la confiance du
créancier, encore il permet à la société d’obtenir un emprunt financiers mieux puisqu’il est
proportionnel à cet élément.

A part les établissements de crédit, les investisseurs aussi fournissent un financement


externe à la société tout en se référant à la garantie du capital. Ce capital significatif donc
revêt une sécurité pour les investisseurs et une confiance pour les associés.

Emission d’actions est une méthode aussi par laquelle la société finance son
développement à travers l’augmentation le nombre de titres qui composent le capital social
après l’accord de l’assemblé général extraordinaire.47

Le capital social est utile donc dans la constitution des sûretés réelles qui permettent
au créancier d'éviter la loi du concours sur les éléments du patrimoine social de la société.
Le bien intégrant ce patrimoine et faisant l'objet de garantie est affecté en priorité au
remboursement du créancier. Toutefois, le capital social reste une notion très importante
dans la constitution et le maintien de ce patrimoine.48

Meknès, page : 8 ;
45
-Mohamed AL MAACHE &Nihad DINE-DINE, Financement Externe Des PME-PMI Marocaines, page : 147 ;
46
- Mohamed AL MAACHE &Nihad DINE-DINE, Financement Externe Des PME-PMI Marocaines, page : 147 ;
47
- https://epargne.ooreka.fr/astuce/voir/655405/emission-d-
actions#:~:text=Une%20%C3%A9mission%20d'actions%20est,destin%C3%A9e%20%C3%A0%20financer%20son%20d%C3%A9veloppement.
48
- Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé, NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16
décembre 2010, Université CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE POLITIQUE, page : 92 ;

14
Chapitre 2 : Vecteur du partage des bénéfices :

La société est une structure à but lucratif. L’article 982 du dahir des obligations
et des contrats définissant la société stipule que les associés doivent partager le bénéfice
résultant de l’activité. Il s’agit d la première raison pour laquelle une société est créée.49 Ils
sont le point qui distingue entre la société et l’association qui est une convention par laquelle
deux ou plusieurs personnes mettent en commun leurs activité et leurs connaissance pour
un but autre que la réalisation et le partage des bénéfices.50

Le bénéfice est une notion marquante et importante en matière de société, on


entend par ce terme les gains pécuniaires ou matériel qui s’ajoute au patrimoine de la société
à l’occasion de son activité et à la fortune des associés.51 Les bénéfices peuvent prendre 2
formes : des bénéfices pécuniaires faisant objet d’une distribution et des bénéfices matériaux
en nature à savoir la jouissance d’un immeuble appartenant à la société.52

Dès que ces bénéfices sont réalisés au cours de l’activité de la société, ils
doivent faire objet d’un partage entre les associés de celle-ci. Ils sont partagés sous forme
de dividendes distribués à base d’un compte annuel dès la fin de chaque exercice.53

Pour que cette distribution soit effectuée, deux conditions majeures doivent se
réunir : L’existence de somme à distribuer et la prise en considération du principe de
l’intangibilité du capital social. Toutefois, elle ne peut être effectuée qu’après le prélèvement
de 5 % dans le but de constituer les réserves légales, lorsque ces derniers atteint 20% du
capital social, leur constitution cesse d’être obligatoire.54

La distribution des bénéfices n’est pas arbitraire, en effet, le droit des


bénéfices de chaque associé est proportionnel à son apport, d’où elle est proportionnelle à
sa part dans le capital social. Et lorsque le capital n’est pas garanties, le principe de
l’intangibilité interdit la distribution des dividendes aux associés s’il n’y a suffisamment de

49
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page 49 ;
50
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page :50;
51
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page :56 ;
52
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page :56 ;
53
-Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page :50;
54
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page :57;

15
valeurs à l’actif pour le garantir.55 L’article 1038 du DOC interdit la distribution des
bénéfices jusqu’au moment où le capital soit complétement reconstitué sauf si les associés
prévoient une réduction.56

La règle de proportionnalité est prévue par l’article 1033 du dahir des obligations
et des contrats qui stipule : « La part de chaque associé dans les bénéfices et dans les pertes
est en proportion de sa mise. Lorsque la part dans les bénéfices est seule déterminée, la
même proportion s'applique aux pertes, et réciproquement. En cas de doute, les parts des
associés sont présumées égales. La part de celui qui n'a apporté que son industrie est
évaluée d'après l'importance de cette industrie pour la société. L'associé qui a fait un apport
en numéraire ou autres valeurs, outre son industrie, a droit à une part proportionnelle à
l'un et à l'autre de ses apports. » 57

55
- Jérome BONNARD, Droit des sociétés, Hachette supérieur, 2010/2011, page : 54 ;
56
- Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis, page : 46 ;
57
- Dahir des obligations et des contrats ;

16
Bibliographie :

Ouvrage et thèse :
 Abdellah CHARQI, Comptabilité et droit des sociétés, banque et entreprise, 2014 ;
 Alain FENEON, Droit des sociétés en Afrique OHADA, LGDJ, 3eme édition,
08/11/2022 ;
 Brigitte Hess-Fallon, Droit des affaires, Campus Dalloz, 18eme édition ;
 Dr. Mehdi ESSARSAR, Droit des affaires, 2008 ;
 Jean Philippe Dom, Droit des sociétés, Dyna’sup ;
 Jean Stoufflet, Droit bancaire, LexisNexis, 6ème édition;
 Jérome BONNARD, Droit des sociétés, Hachette supérieur, 2010/2011 ;
 Maurice Cozian, Droit des sociétés, LexisNexis, 20eme édition ;
 Mohamed AL MAACHE &Nihad DINE-DINE, Financement Externe Des PME-PMI
Marocaines ;

 Mohamed El Mernissi, Traité marocain de droit des sociétés, LexisNexis ;

 Paul LE CANNU et Bruno DONDERO, Droit des sociétés, Montchrestion, 3eme édition ;
 Selma El hassani Sbai, La société anonyme marocaine : Direction et contrôle ; Tome II,
LexisNexis,;
 Utilité du capital social : Etude de droit français, thèse pour le doctorat en droit privé,
NANY ELODIE MABIKA ITISEMBOU, le jeudi 16 décembre 2010, Université
CLERMONT 1 –UNIVERSITE D’AUVERGNE UFR DE DROIT ET DE SCIENCE
POLITIQUE ;

 Dahir des obligations et des contrats ;


 La loi 17-95 relative aux sociétés anonyme ;
 La loi 05-96 relative aux sociétés des personnes ;
 Code civil français ;

17
 https://epargne.ooreka.fr/astuce/voir/655405/emission-d-
actions#:~:text=Une%20%C3%A9mission%20d'actions%20est,destin%C3%A9e%20
%C3%A0%20financer%20son%20d%C3%A9veloppement.
 https://guichet.public.lu/fr/entreprises/financement-aides/financement/apercu-
general/differentes-sources-financement.html
 https://www.boursedescredits.com/lexique-definition-actionnaire-minoritaire

18
Table de matière :
Introduction : ............................................................................................................................... 3
PREMIERE PARTIE :LES FONCTIONS DU CAPITAL SOCIAL. ............................................. 5
Chapitre 1 : expression du pouvoir : .......................................................................................... 6
Chapitre 2 : Gage général des créanciers : ................................................................................. 7
DEUXIEME PARTIE :LES INTERETS REPRESENTES PAR LE CAPITAL........................... 12
Chapitre 1 : Vecteur du financement externe : ........................................................................ 13
Chapitre 2 : Vecteur du partage des bénéfices : ...................................................................... 15
Bibliographie :............................................................................................................................ 17

19

Vous aimerez peut-être aussi