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la concurrence (IV), les effets de commerce et les garanties (V), les dif-
ficultés des entreprises (VI), l’organisation du commerce (VII), quelques
professions réglementées (VIII), et l’outre-mer (IX). C’est donc le
copieux livre VI du code de commerce qui couvre notre matière. Mais
ce n’est pas tout : l’ordonnance no 2000-1223 du 14 décembre 20007 met
en forme le Code monétaire et financier (C. mon. fin.) dont certains
aspects importants intéressent directement la mise en œuvre du droit
des sociétés ; il comporte sept livres : la monnaie, les produits financiers,
les services financiers, les marchés financiers, les prestataires de services
financiers, les institutions en matière bancaire et financière, le régime de
l’outre-mer, parmi les quelles les livres II à V touchent le droit des socié-
tés. Depuis 2000, le droit des sociétés a connu déjà plusieurs dizaines (!)
de modifications législatives8, et l’on se trompe de peu si l’on dit qu’il y
a toujours un projet de réforme du droit des sociétés dans les cartons des
pouvoirs publics.
9. Diversité des sources législatives du droit des sociétés. – Bien
plus, il y a plusieurs sortes de « cartons » de cette nature. L’inflation
législative qui marque le droit des sociétés est en effet aggravée par la
concurrence des sources administratives, fiscales, financières ou boursiè-
res, nationales, européennes et internationales. La plupart des réformes
les plus récentes du droit des sociétés, particulièrement si elles font
appel à l’épargne publique, proviennent des services du ministère des
Finances. On observe en effet une réorientation du droit des sociétés
vers la prise en compte des besoins spécifiques des milieux financiers,
dans le contexte de ce que l’on appelle la « mondialisation » de l’écono-
mie. Ainsi, dans le rapport Marini (rapport d’un parlementaire com-
mandé par le Premier ministre) sur la modernisation du droit des socié-
tés9, l’auteur observe « que si la loi du 24 juillet 1867 avait été celle du
libre-échange franco-anglais, et si celle du 24 juillet 1966 doit être mise
en rapport avec l’édification du marché commun, il faut à présent envi-
sager la compétitivité juridique de la France par rapport aux systèmes
d’inspiration anglo-saxonne d’un côté et germanique de l’autre, dans le
contexte de marchés financiers totalement interconnectés et d’une liberté
de plus en plus large de localisation des activités économiques ». Le
« marché » joue un rôle croissant dans l’application et l’évolution du
droit des sociétés : stabilité et efficacité du marché financier, intérêt des
investisseurs entendus naturellement comme pouvant être étrangers aussi
bien que français ; ainsi, la COB ayant admis que les émetteurs de titres
10. CE 20 déc. 2000, RD bancaire 2001, no 81, p. 99, Dr. Aff. 383 et 1713, Dr. sociétés
2001 no 48, Bull. Joly Bourse 2001, no 30, RTD civ. 2001.234, RTD com. 2001.482.
11. Rev. sociétés 2002 p. 216, no 48.
12. DC no 2001-452 du 6 déc. 2001, Rev. sociétés 2002.76, GUYON.
13. Cf. Y. GUYON, « Le rôle de la COB dans l’évolution du droit des sociétés »,
RTD com. 1975, p. 475.
14. B. LE BARS, « L’évolution du droit des sociétés au regard du règlement général du
Conseil des marchés financiers », Mélanges Yves Guyon, 2003, p. 587.
15. D. COHEN, Arbitrage et sociétés, LGDJ ; O. CAPRASSE, Les sociétés et l’arbitrage,
Bruylant ; E. SCHOLASTIQUE, « Arbitrage et droit des sociétés », Dr. et patrimoine, juin
2002.52.
16 Droit des sociétés
21. CJCE, 13 nov. 1990, aff. Marleasing, Rev. Sociétés 1991.538, note CHAPUT : le
juge d’un État membre est tenu d’interpréter son droit national à la lumière du texte et
de la finalité de la directive ; CJCE, 30 mai 1991, aff. Marina Karella, Rev. Sociétés
1992.526, note LASSERRE : compétence exclusive de l’assemblée générale extraordinaire
pour la décision d’augmenter le capital ; CJCE, 16 déc. 1997, Rabobank, Rev. Sociétés
1998.787, note G. PARLÉANI : domaine d’application de la directive sur les pouvoirs
légaux des dirigeants sociaux ; CJCE, 12 mai 1998, Bull. Joly 1998, § 251, p. 774 ; Rev.
sociétés 1998.794, S. DANA-DEMARET : un juge national peut apprécier si un droit issu
d’une norme communautaire est exercé de manière abusive ; CJCE, 9 mars 1999, aff.
Centros, D. 1999, Cah. dr. aff. Jur. 550, note M. MENJUCQ ; Dr. sociétés déc.
1999, p. 24, note D. VIDAL : « Liberté d’établissement communautaire et transfert inter-
national de siège social » ; CJCE, 14 sept. 1999, Rev. sociétés 2000.336, note PASQUA-
LINI, sur l’interprétation de la 4e directive concernant les comptes annuels ; CJCE,
15 janv. 2002, Bull. Joly 2002, p. 348, sur la définition de l’apport partiel d’actif ;
CJCE, 4 juin 2002, D. 2002.1983, Rev. sociétés 2002.519, G. PARLÉANI, qui condamne
les « actions spécifiques » instituées pour l’État français ; CJCE, 7 janv. 2003, RTD com.
2003.413, M. LUBY, pour l’interprétation extensive de la quatrième directive sur les
comptes annuels ; CJCE, 3 mai 2005, Rev. sociétés 2006.134, note V. MAGNIER, en
droit pénal des sociétés ; CJCE, 22 nov 2005, Rev. sociétés 2006.333, note
J.-J. DAIGRE, sur la communication d’informations privilégiées ; CJCE, 13 déc. 2005,
Rev. sociétés 2006.861, note C. DAVID, Bull. Joly 2006, § 73, p. 352, note E. GINTER,
en droit fiscal des sociétés ; CJCE, 13 déc. 2005, Bull. Joly 2006, § 161, p. 771, note
G. BARANGER, sur la fusion transfrontalière ; CJCE, 23 octobre 2007, Rev. sociétés
2007.868, note G. PARLÉANI, sur l’actionnariat des personnes de doit public) Il est à
noter que l’application directe du droit communautaire ne permet pas, pour prétendre
échapper à son application, d’invoquer son inapplication dans d’autres États membres
(CJCE, 11 janv. 1990, Rev. sociétés 1990.276 ; CJCE, 15 janv. 2002, RTD com.
2002.314, CHAMPAUD et DANET.
22. B. LECOURT, L’influence du droit communautaire sur la constitution des groupe-
ments, LGDJ, 2000.
23. D. SCHMIDT, « Le droit européen de la bourse et des sociétés est encore en chan-
tier », Bull. Joly 1999, p. 874, § 206, note sous CA Amsterdam, 27 mai 1999, LVMH SA
c/ Gucci Group NV et autres.
24. Déjà, « L’entreprise et le droit constitutionnel », colloque CREDA, 26 mai 2010.