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Entreprise

organisation dont le but est de produire et de fournir des biens ou


des services

Une entreprise, également appelée firme, compagnie ou société,


ou encore familièrement boîte ou business, est une organisation
ou une unité institutionnelle, mue par un projet décliné en stratégie,
en politiques et en plans d'action, dont le but est de produire et de
fournir des biens ou des services à destination d'un ensemble de
clients, en réalisant un équilibre de ses comptes de charges et de
produits.

Usine Volkswagen arborant son logo.

Pour ce faire, une entreprise fait appel, mobilise et consomme des


ressources (matérielles, humaines, financières, immatérielles et
informationnelles) ce qui la conduit à devoir coordonner des
fonctions (fonction d'achat, fonction commerciale, fonction
informatique, etc.). Elle exerce son activité dans le cadre d'un
contexte précis auquel elle doit s'adapter : un environnement plus
ou moins concurrentiel, une filière technico-économique
caractérisée par un état de l'art, un cadre socio-culturel et
réglementaire spécifique. Elle peut se donner comme objectif de
dégager un certain niveau de rentabilité, plus ou moins élevé. Du
point de vue légal, une entreprise est une personne morale.

Depuis le début du xxie siècle, les entreprises sont appelées à


prendre en compte les exigences de développement durable, à
travers la responsabilité sociétale des entreprises.

À la recherche d'une définition


Cette section est franco-centrée et doit être
internationalisée (avril 2017).

Définition de l'INSEE

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui


constitue une unité organisationnelle de production de biens et de
services jouissant d'une certaine autonomie de décision,
notamment pour l'affectation de ses ressources courantes
(définition consultée en novembre 2020)[1].

L'entreprise selon l'approche juridique

En droit français, il n'y a pas de reconnaissance de l'entreprise


comme sujet, mais comme activité. Il y a plusieurs formes de
sujets juridiques qui peuvent porter une entreprise. Les plus
courantes sont :

les sociétés : lorsque l'entreprise est portée par plusieurs


associés (société anonyme, société par actions simplifiée,
société à responsabilité limitée, société civile professionnelle) ;
les associations ou coopératives : lorsque l'entreprise n'a pas de
but lucratif ;
les structures individuelles : lorsque l'entreprise est portée par
un individu seul (auto-entrepreneur, profession libérale, artisan,
entreprise individuelle, EURL).

La forme juridique choisie doit faire l'objet d'un enregistrement


auprès des autorités compétentes (registre du commerce et des
sociétés ; répertoire des métiers pour les entreprises artisanales ;
URSSAF pour les professions libérales). Cette forme juridique est
associée à une identification distinctive et non ambiguë (en France
par exemple, inscription au répertoire SIREN/SIRET). Lorsqu'il
s'agit d'une société, cet enregistrement lui confère la personnalité
morale et un statut juridique dont la forme dépend de l'objet social
de la société, du nombre des apporteurs de capitaux, du montant
des capitaux engagés, ainsi que du cadre législatif et
réglementaire en vigueur. L'exercice de l'activité de l'entreprise peut
également faire l'objet d'une autorisation préalable délivrée à titre
permanent ou révisable, là encore dans le cadre des législations
en vigueur (exemples des activités de banque, assurance,
pharmacie, travail temporaire, etc.).

La question de l'entreprise comme patrimoine juridique, comme


propriété, est toujours débattue en doctrine. En l'état actuel du
droit français seuls des aspects parcellaires de l'entreprise,
comme le capital, la fidélité de la clientèle et les moyens de
production, sont considérés comme des droits patrimoniaux qui
reviennent à l'entité exploitante. Par contre, la liberté
d'entreprendre est reconnue par le Conseil d’État comme principe
général du droit à valeur constitutionnelle.

Par le concept de société, le droit identifie donc l'entreprise avec


ses dirigeants. Cependant, le droit encadre aussi la représentation
des employés au sein de l'entreprise (voir Comité d'entreprise).

La personnalité de l'entreprise en anthropologie

La conception de l'entreprise comme une entité propre et capable


d'agir par elle-même est une construction culturelle. L'attribution
de décisions, de comportements, voire d'émotions, à une
entreprise est une croyance qui l'assimile à une personne humaine.
Cette personnalisation de l'entreprise se retrouve en droit des
sociétés, qui utilise l'image de la personne morale. Elle se retrouve
aussi en marketing avec le concept d'identité de l'entreprise
auprès des clients.
Cette assimilation culturelle a des effets juridiques et
économiques. Ainsi, le concept de « responsabilité limitée » et sa
mise en œuvre dans les lois au xixe siècle (ex. : en France, lois du
23 mai 1863 puis du 24 juillet 1867 ; en Angleterre lois de 1856 à
1862 sur les Joint-Stock Company limited) compte, d'après Y.N.
Harari dans son ouvrage Sapiens, « parmi les inventions les plus
ingénieuses de l’humanité » : « Peugeot est une création de notre
imagination collective. Les juristes parlent de « fiction de droit ».
Peugeot appartient à un genre particulier de fictions juridiques,
celle des « sociétés anonymes à responsabilité limitée ». Harari
explique : « Si une voiture tombait en panne, l’acheteur pouvait
poursuivre Peugeot, mais pas Armand Peugeot. Si la société
empruntait des millions avant de faire faillite, Armand Peugeot ne
devait pas le moindre franc à ses créanciers. Après tout, le prêt
avait été accordé à Peugeot, la société, non pas à Armand
Peugeot, l’Homosapiens ».

La « responsabilité limitée » est donc un transfert de la


responsabilité pénale de l'actionnaire à la société-entreprise, et
des risques économiques à son collectif de travail. Toutefois, ce
transfert ne s'accompagne pas en retour d'un transfert de
propriété du fait de la non-réalité juridique de l'entreprise : quel que
soit le montant investi par l'actionnaire il a toujours le pouvoir et
est propriétaire de fait (grâce à sa possession des actions) de
tous les moyens de production (locaux, machines, moyens
informatiques, etc.), y compris de ceux acquis grâce aux
« millions » empruntés : c'est l'entreprise, qui acquiert en
empruntant, qui rembourse, et qui entretient à ses frais les
moyens de production en plus, bien entendu, de payer les salaires,
charges et taxes.

Grâce à cette « responsabilité limitée » conjuguée avec la non-


réalité juridique de l'entreprise, plusieurs procédés permettent aux
actionnaires d'accroître les moyens de production qu'ils contrôlent
en minimisant au maximum leur mise (le capital social[2]) :
investissement par effet de levier, achat à effet de levier, rachat
d'actions. Il est donc très compréhensible que les actionnaires
recourent à ces procédés plutôt que d’émettre des actions
supplémentaires provoquant l'arrivée d'autres actionnaires avec
qui certes les risques sont partagés, mais également le pouvoir et
la propriété. Si l'entreprise était comme une association 1901,
sujet de droit, la « responsabilité limitée » serait remplacée par les
« responsabilités et propriétés partagées » entre actionnaires et le
collectif de travail de l'entreprise, chacun selon sa contribution.

L'entrepreneur

Article détaillé : Entrepreneur.

Le concept d'entrepreneur désigne celui qui entreprend, qui se


trouve être à l'origine et concrétise un projet d'entreprise :
sa démarche peut être innovatrice lorsqu'il anticipe un besoin,
ou assemble et organise les outils et les compétences
nécessaires pour satisfaire de manière inédite ce besoin. Ce
type d'entrepreneur fait appel à des notions de création et
d'innovation[3], et se distingue donc de celui de chef
d'entreprise. Pourtant, ces deux termes bien que relevant de
réalités différentes, caractérisent souvent les mêmes
personnes : un entrepreneur est un chef d'entreprise s'il pilote
lui-même son projet et un chef d'entreprise peut être qualifié
d'entrepreneur à raison des objectifs intrinsèques de sa
fonction ;
la démarche peut être moins originale et plus conventionnelle
lorsque l'entrepreneur considéré porte un projet qui s'inspire
fortement, voire reproduit ou utilise des modèles d'activité ou
d'entreprise déjà existants.

Ce faisant, l'entrepreneur prend le risque que le besoin ne se


matérialise pas ou que les moyens qu'il met en place pour le
satisfaire se révèlent inadéquats.

Historiquement, l'entrepreneur est un intermédiaire, un agent en


travail : on lui passe des commandes fermes de biens ou de
services, il recherche les ouvriers qui vont produire chacun une
partie de cette commande et il s'assure de la bonne livraison. Ceci
dans un contexte où la division du travail est trop peu marquée, où
les ouvriers travaillent à domicile, et disposent de leurs outils et
même de leurs machines (métier à tisser par exemple).

Avant la révolution industrielle, un entrepreneur est surtout un


« homme-orchestre » capable d'optimiser les besoins en capitaux
et les ressources humaines pour mener une activité licite et
rentable, les moyens de production et la force de travail n'étant
pas encore regroupé au sein d'entreprise. On retrouve encore au
xxie siècle ce type d'organisation, par exemple, dans l'industrie du
transport, les services (ex. : ingénierie) où à côté de grands
groupes, des indépendants sont propriétaires de leur outil de
travail (par exemple : camions, péniches ou barges) et trouvent
leurs donneurs d'ordres par l'intermédiaire de courtiers.

Avec la révolution industrielle, les entrepreneurs changent, ils


regroupent des machines sur un même lieu de travail et
conservent les mêmes ouvriers longtemps, ce qui donne
naissance aux entreprises au sens traditionnel. On voit alors
émerger la figure du chef d'entreprise (un exemple connu étant
celui d'Henry Ford).

Histoire
Les prémisses de l'entreprise au sens moderne du terme
n'apparaissent qu'au xviiie siècle[4], avant cela, les activités de
production et d'échange sont presque exclusivement assurées au
sein de familles ou de guildes[5]. La place de l'entrepreneur y est
alors essentielle, il dirige tous les maillons de la chaîne de valeur.
Du fait principalement de l'industrialisation, au xixe siècle,
l'organisation des entreprises change considérablement. L'identité
familiale de l'entreprise et l'exclusivité du pouvoir de l'entrepreneur-
dirigeant s'affaiblissent progressivement. À partir de 1880 se
développent les « grandes entreprises modernes »[5] sous forme
de sociétés anonymes où la contribution de chaque actionnaire
aux pertes ne peut excéder sa part dans le capital social. Grâce à
ce principe, l'offre de capitaux explose.

Typologies économiques
Les entreprises peuvent être classées selon différents critères :

Classification par secteur économique

La classification par secteur économique est déterminée par


l'activité principale de l'entreprise :

secteur primaire : il s'agit d'activités liées à l'extraction des


ressources naturelles via l'agriculture, la pêche, l'exploitation
forestière ou minière ;
secteur secondaire : il s'agit d'activités liées à la transformation
des ressources naturelles issues du secteur primaire (bâtiments
et travaux publics, électroménager, aéronautique, etc.) ;
secteur tertiaire : il regroupe toutes les activités économiques
qui ne font pas partie du secteur primaire et secondaire. Il s'agit
d'activités marchandes (vente de produit) et d'activités non
marchandes (vente de services, non échangeables).

Au-delà de ce découpage classique, un secteur quaternaire est


parfois distingué, avec une définition variant selon les auteurs.

Classification par taille et impact économique

Selon la définition de la Commission européenne en 2011, les


entreprises sont classées comme :

microentreprise : sous-catégorie des TPE définie en France par


un chiffre d'affaires inférieur à 81 500 euros pour celles
réalisant des opérations d'achat-vente et à 32 600 euros pour
les autres ;
très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un
chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros par an, soit un
total bilan inférieur à 2 millions d'euros ;
petite et moyenne entreprise (PME), on distingue :
petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec
soit un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d'euros par
an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros,
moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 199 salariés
avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d'euros
par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros ;
grande entreprise : plus de 200 salariés et à la fois un chiffre
d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d'euros par an et un
total bilan supérieur ou égal à 43 millions d'euros ;
groupe d'entreprises : comporte une société mère et des
filiales ;
entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) :
comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses
entreprises partenaires.

Classification par branche et secteur d'activité


(classification Insee)

Le secteur : ensemble des entreprises ayant la même activité


principale.
La branche : ensemble d'unités de production fournissant un
même produit ou service.

Pour l'Insee, une entreprise est une unité économique,


juridiquement autonome, organisée pour produire des biens ou
des services pour le marché ; elle est identifiée par le numéro
SIREN. Un établissement est une unité de production
géographiquement individualisée mais juridiquement dépendante
de l'entreprise, et où s'exerce tout ou partie de l'activité de celle-ci ;
il est identifié par un numéro SIRET.

Classification par statut juridique


Article détaillé : Droit des sociétés.
Selon la forme juridique

Les entreprises individuelles (existence juridique à travers la


personne physique de l'entrepreneur — EI, EIRL).
Les sociétés civiles (exemple : société civile professionnelle).
Les sociétés commerciales (de personnes ou de capitaux ;
parfois unipersonnelles — EURL, SASU).
Les groupements d'intérêt économique.
Les associations, entreprises privées dont les bénéfices doivent
être intégralement réinvestis.
Les sociétés coopératives, dans lesquelles les associés
coopérateurs n'ont chacun qu'une voix quel que soit le montant
de leurs apports (salariés, consommateurs, habitants,
bénéficiaires du service, etc.).
Les sociétés mutuelles à but non lucratif, immatriculées au
registre national des mutuelles et soumises aux dispositions du
code de la mutualité.

Selon l'objet social

Une autre forme de classement distingue trois grands types


d'entreprises [réf. nécessaire] existant dans tous les pays :

les entreprises privées à but lucratif (exemple : TPE, PME,


groupe d'entreprises) ;
les entreprises privées à but non lucratif (sociétés coopératives,
associations et sociétés mutuelles relevant de l'économie
sociale) ;
les entreprises chargées d'une mission de service public
(exemple : régie des transports urbains, régie des eaux,
établissements publics industriels et commerciaux).

Statuts juridiques en France

Article détaillé : Droit des sociétés en France.

L'activité économique est, dans tous les pays, encadrée par une
réglementation. La plupart des entreprises fonctionnent donc
dans un cadre prédéterminé par la loi : le droit des sociétés.

Entreprise individuelle

Article détaillé : Entreprise individuelle.

Dans le contexte de l'économie capitaliste, il est possible d'avoir


une entreprise à titre personnel. Il s'agit alors d'une entreprise
individuelle, c'est-à-dire que l'entrepreneur exerce directement et
en son propre nom l'activité économique. L'exercice d'une activité
sous forme d'entreprise individuelle concerne en général les TPE.

Entreprise personne morale

Il est aussi possible de constituer une personne morale sous


forme de société. Celle-ci peut grouper plusieurs participants à
son capital et est apte à faire des actes de gestion. Les diverses
formes de sociétés varient selon les pays.

Il convient alors de distinguer la propriété effective de l'entreprise


et le pouvoir d'accomplir des actes de gestion au nom de la
société. Selon la forme sociale, le responsable de la marche
courante de l'entreprise sera appelé un gérant, président-directeur
général ou directeur général. Le titulaire de cette fonction peut être
détenteur de parts sociales ou d'actions ou être mandaté pour
cela par l'assemblée générale des associés.

Le droit des sociétés français distingue notamment les statuts de


société anonyme (SA), société à responsabilité limitée (SARL),
société par actions simplifiée (SAS), société civile (SC), société
d'exercice libéral à responsabilité limitée (SELARL) et société en
nom collectif (SNC). Un statut spécial nommé Euro 2016 SAS[6] a
été créé en 2014 afin que l'UEFA puisse organiser la coupe
d'Europe de Football de 2016 en France sans devoir payer des
impôts autre que la TVA (étant une taxe réglementée à
l'international).

Le fait qu'une entreprise utilise une forme de société par actions


n'implique pas nécessairement que ces titres soient cotés en
bourse (ou même qu'elle soit considérée comme faisant un appel
public à l'épargne). Si c'est le cas, des achats en bourse ou des
offres publiques peuvent faire changer la majorité de contrôle de
l'entreprise, et aboutir aussi au changement de sa direction.

Finalités
Articles détaillés : Entreprise à mission et Triple performance.

Objectifs généraux

La fonction première d'une entreprise varie selon l'entreprise ou


même selon les points de vue au sein d'une même entreprise (par
exemple, point de vue de l'actionnaire, de l'employé, du syndicat,
de la direction, etc.). Parmi les différentes fonctions
opérationnelles habituellement observées, on trouve :

servir le marché, en produisant et distribuant des biens et


services correspondant à une demande solvable. C'est sa seule
justification économique, aucune entreprise ne pouvant survivre
sans en faire sa priorité, à moins d'être protégée et en dehors du
champ de la concurrence (exemple : cas de certains services
publics), ce qui, d'un point de vue purement économique, peut la
conduire à consommer plus de ressources qu'elle ne présente
d'utilité ;
gagner de l'argent, c'est-à-dire extraire des bénéfices financiers
en « récoltant plus d'argent que d'argent investi », notamment
pour attirer les investisseurs institutionnels et les petits
actionnaires ;
produire un excédent de trésorerie, qui sera investi avec un plus
grand profit dans le développement des activités ou une autre
entreprise (dans le cadre d'un « groupe ») ;
maximiser l'utilité sociale ou environnementale. Certaines
sociétés (entreprises à mission) se donnent même
statutairement l'utilité sociale comme finalité ;
atteindre un but technique : réalisation d'un ouvrage (tunnel,
pont, route, etc.), fabrication d'un produit manufacturé, la
conception et réalisation d'un service donnant satisfaction à un
client. Ce but technique peut lui-même être extrêmement varié,
on citera notamment :
les activités qui ne sont pas, pour l'entrepreneur, l'enjeu
principal, mais un moyen au service d'une autre activité : par
exemple, la possession d'un groupe de presse, de
production de ressources stratégiques ou d'entreprises
vecteurs d'images (à l'exemple de la présence des
cigarettiers dans l'industrie du prêt-à-porter),
les coopératives agricoles qui sont des entreprises qui
visent à dégager un bénéfice non pour elles-mêmes, mais
pour les coopérateurs adhérents,
les « entreprises d'insertion » visent à rendre aptes leurs
employés à occuper un travail « normal », sans chercher
dans certains cas (atelier chantier d'insertion) à générer du
bénéfice.
Certaines sociétés peuvent être constituées pour détourner les
fonctions premières de l'entreprise, notamment pour camoufler
des activités légales ou illégales (exemple : certaines activités
comme le jeu, le change, le lavage de voitures, l'immobilier sont
connues pour permettre le « recyclage » ou le « blanchiment » de
l'argent issu d'activités illégales).

Divers points de vue politiques sur l'utilité fonctionnelle de


l'entreprise privée ont été formalisés au cours de l'histoire et de
l'élaboration de la pensée économique :

de son inutilité totale, aboutissant à sa suppression ou sa


collectivisation ;
à sa complète utilité (notamment en termes de création
d'emplois), aboutissant à son encouragement et au
développement des PME, des TPE, des sociétés artisanales et
des professions libérales.
Article détaillé : Histoire de la pensée économique.

Exigences de développement durable

Article connexe : Développement durable.

Articles détaillés : Responsabilité sociétale des entreprises et


Triple performance.

Les entreprises se soucient de plus en plus de relégitimer leur rôle


dans la société à travers divers vecteurs, particulièrement
notables à partir de la fin du xxe siècle :

les rapports de développement durable rédigés par les grandes


sociétés mettent en avant leur rôle social et environnemental.
La communication sur les efforts en faveur de l'environnement
est devenue un argument majeur au début du xxie siècle. En
France, elle est rendue obligatoire par la loi sur les nouvelles
régulations économiques (article 116) ;
le mécénat (artistique, humanitaire, social, etc.) constitue autant
un moyen de légitimation de la place de l'entreprise qu'une
action de communication institutionnelle en faveur de l'image de
l'entreprise ;
en France, le thème de l'« entreprise citoyenne », en vogue au
tout début des années 2000, a fait avancer la réflexion sur la
place de l'entreprise dans la société.

L'évaluation de la triple performance économique, sociale et


écologique (3P pour People Planet Profit) de l'entreprise se fait par
des agences de notation sociétale, qui examinent les rapports de
développement durable pour noter les entreprises. Les
investissements socialement responsables permettent de
s'orienter vers les entreprises les mieux notées sur le plan
sociétal.

Ainsi, une nouvelle forme d'entreprise émerge, appelée à prendre


en compte les intérêts à long terme de l'ensemble des parties
prenantes de l'entreprise, et non plus seulement le seul intérêt à
court terme des seuls actionnaires. En effet, le développement
durable fait intervenir non seulement le marché, mais aussi l'État
et la société civile.

Le mode de gouvernance des entreprises conforme au


développement durable s'appelle la responsabilité sociétale des
entreprises.

Entreprise, concurrence et situation concurrentielle

Pour le droit de la concurrence, la forme juridique (personne


morale de droit privé ou de droit public, société, association) et le
but (lucratif ou pas) de l'entreprise sont indifférents. Ainsi pour le
droit communautaire, « la notion d'entreprise comprend toute
entité exerçant une activité économique, indépendamment du
statut juridique de cette entité et de son mode de financement »
(Cour de justice des communautés européennes (CJCE), arrêt
Höffner, 1991).

Néanmoins, n'exerce pas une activité économique, et n'est plus


une entreprise soumise au droit de la concurrence, l'organisme qui
remplit une fonction exclusivement sociale (CJCE, Poucet 1993)
ou celui qui exerce des prérogatives de puissance publique (CJCE,
Eurocontrol, 1994).

Acquisition et cession d'entreprise


Concurrence
droit de la concurrence
Fusion
Monopole
Oligopole
Plan marketing

Recherche des bénéfices

Finalité : rémunérer le risque pris par l'apporteur de capital

Parmi les différents buts possibles pour une entreprise, la


recherche du bénéfice occupe une place importante. Le bénéfice
de l'entreprise (différent du profit) sert avant tout à rémunérer le
capital investi.

Les entreprises peuvent prendre plusieurs formes juridiques


correspondant à des caractéristiques différentes de l'apporteur de
capital : entreprises individuelles, sociétés de personnes, sociétés
de capitaux. Les grandes entreprises sont en général des sociétés
de capitaux.

Dans le cas des sociétés de capitaux, si un investisseur (une des


personnes qui financent l'entreprise) décide de le placer dans une
entreprise plutôt que de le conserver, c'est qu'il souhaite que
l'argent ainsi placé dans l'entreprise lui rapporte plus. Si une
entreprise ne génère pas un profit suffisant redistribué sous forme
de dividendes, sa réputation ternit et elle n'attire plus les
investisseurs. Sa capacité de développement (en général
consommatrice de capitaux pour, par exemple, ouvrir des filiales à
l'étranger ou démarrer de nouveaux programmes d'innovation),
voire sa survie, s'en trouvent alors obérées, voire peuvent être
remises en cause.

Pour chaque secteur d'activité, il existe un niveau de profit


« normal » attendu. Ainsi, par exemple, dans le secteur
pharmaceutique des années 2000, le niveau moyen de profit
attendu était de 15 % par an du capital investi. Si une entreprise
génère moins de profit, les actionnaires qui y ont placé leurs
économies (directement ou plus souvent indirectement via une
banque ou une caisse de retraite) sont déçus, perdent
éventuellement confiance dans l'investissement consenti et
vendent leurs actions : le prix de l'entreprise (qu'elle soit en bourse
ou non) diminue alors et les investisseurs restants y perdent.

Une entreprise capitaliste dont les profits sont faibles trop


longtemps n'a pas de justification économique : elle est en général
fermée ou rachetée. Dans le cas d'entreprise de l'économie
sociale, elle perdura si elle apporte une utilité sociale à la société
(exemple : entreprise de réinsertion) et si elle trouve un bailleur de
fonds apte à en financer les pertes éventuelles (exemple :
collectivité territoriale). Enfin, les entreprises familiales, à la fois
privées et non cotées, peuvent trouver un équilibre entre profits
élevés et utilité sociale, tout en réussissant sur le long terme,
notamment par leur taille à l'échelle humaine et la proximité du
management vis-à-vis des salariés.

L'origine du bénéfice

De manière simplifiée, la rentabilité d'une activité s'obtient en


vendant le plus cher possible un produit ou service et en
dépensant le moins possible pour le produire.

On distingue des revenus normaux et des revenus exceptionnels :

les revenus normaux sont les produits des ventes et des


opérations financières courantes sur l'année en cours (crédits
clients et fournisseurs) ;
les revenus exceptionnels ne font pas, par définition, partie des
opérations courantes de l'entreprise. Il peut s'agir de vente
d'actifs (bâtiments, machines, etc.), de vente de filiales ou
d'opérations comptables diverses (exemple : réévaluation de la
valeur financière d'un stock).

La marge, calculée comme différence entre le prix de vente et le


coût de revient des marchandises incorporées dans le produit
vendue représente la principale contribution au bénéfice de
l'entreprise.

Pour augmenter cette marge, il existe uniquement deux leviers :


augmenter le prix des produits ou services vendus (exemple :
vendre un véhicule automobile à 15 000 €) ;
diminuer le coût de production des produits ou services vendus
(exemple : produire le véhicule avec 12 000 €).

Les moyens d'action sur la réduction des coûts sont extrêmement


divers, notamment :

négocier avec les fournisseurs pour baisser les prix d'achat des
marchandises incorporées ;
améliorer la qualité pour produire avec moins de rebut ;
améliorer la productivité des machines ;
améliorer la productivité des hommes (amélioration de la
qualification, ajustement du ratio entre la rémunération fixe et
celle indexée sur les résultats, amélioration des conditions de
travail, audit des pratiques dans le but de les améliorer,
meilleure gestion du personnel, management des compétences,
audit des outils) ;
diminuer les taxes et prélèvements sur la production (impôt sur
les profits, diminution des cotisations salariales des caisses
sociales ou de retraites, bénéficier d'exonérations) ;
réduire les stocks pour réduire le capital immobilisé ;
négocier des conditions de règlement plus rapides vis-à-vis des
clients afin d'avoir moins de frais financiers ;
utiliser des logiciels libres pour réduire le capital immobilisé par
les logiciels propriétaires payants ;
s'implanter à côté des lieux de production des matières
premières ;
réduire la masse salariale et les avantages sociaux ;
utiliser l'analyse de la valeur (c'est souvent le moyen le plus
puissant puisqu'on peut réduire parfois les coûts dans des
proportions considérables).

La maîtrise de l'innovation

Innovation technique et technologique

La solution à ces déplacements mondiaux des centres de


production de faible valeur ajoutée passe par l'innovation, la
création d'activités à forte valeur ajoutée (exemple : Airbus A380,
TGV, automobiles intelligentes, microprocesseurs, nouveaux
matériaux, logiciels sophistiqués, biotechnologies, armements,
centrales nucléaires, robot d'assistance aux personnes âgées,
textiles intelligents, haute couture, etc.) demandant une main-
d'œuvre créative et hautement qualifiée, ainsi que le
développement de services de proximité.

En 2008, les services représentent 70 % du PIB du monde


occidental, ce qui consacre l’évolution des pays développés vers
l’économie post-industrielle [réf. nécessaire].
L'entreprise dans la mise en œuvre de la Connaissance

Il y a toujours des organisations, des hommes et des machines.


Les entreprises sont de plus en plus globales (même petites) et
connectées en réseaux leur permettant de réagir vite à des
opportunités et associer des bonnes compétences pour
accompagner des « idées au succès ». Les connaissances jouent
un rôle prépondérant dans la façon de faire des affaires. On
commence à prendre en compte non seulement le capital
financier, mais aussi les capitaux immatériels qu'il faut fructifier.
La santé et l'avenir des entreprises dépendent de leur capacité à
innover et leur savoir-faire en transformation des idées en valeurs
à partager pour tous les participants. Dans ce contexte les
ordinateurs sous toutes leurs formes jouent le rôle d'assistant
intelligent de l'humain[7],[8],[9].

Critiques et défense de l'entreprise

Articles détaillés : Critiques du capitalisme et Critiques du


libéralisme économique.

L'entreprise privée, en tant qu'entité de création et de partage des


richesses, a fait l'objet de nombreuses critiques. La critique,
provenant en particulier depuis le xixe siècle de la pensée du
socialisme et du christianisme social, s'est révélée plus profonde
dans les pays de culture catholique (où les rapports de la morale
avec l'argent sont complexes) que dans les pays de culture
protestante, dans lesquels la position et la fonction sociale de
chaque individu est considérée comme étant le fruit de la volonté
divine (selon la thèse de Max Weber sur l'éthique protestante et le
capitalisme).

L'entreprise privée est considérée par certains détracteurs comme


une entité faisant primer ses intérêts particuliers au détriment de
l'intérêt général.

La critique socialiste apparue au xixe siècle s'est d'abord portée


sur les conséquences économiques avec la question de la
répartition inégalitaire des richesses créées par l'entreprise, au
profit des capitalistes (la rémunération du capital) et au
détriment des salariés (qui apportent leur travail). Elle a
notamment été théorisée par Karl Marx.
Les critiques concernant l'influence des entreprises sur le
pouvoir politique se sont ajoutées. Dans la théorie marxiste, la
« superstructure » sociale, qui comprend les pouvoirs politique
et religieux est au service de l'« infrastructure » économique.
Cette critique, sur le lien entre hommes politiques et entreprises,
même en dehors du courant de pensée marxiste, est très vivace
au début du xxie siècle.
Les entreprises sont accusées de mener un jeu géopolitique
propre, dicté par leurs seuls intérêts, indépendant, voire
contradictoire avec celui des politiques étrangères nationales
ou internationales (par exemple, sur la question des droits de
l'homme).
Historiquement, les (ou des) entreprises privées ont été
accusées d'avoir promu le colonialisme et l'impérialisme
occidental et la guerre. C'est par exemple, la critique de Lénine
sur l'impérialisme, stade suprême du capitalisme.
À partir de la fin du xxe siècle, les entreprises ont été accusées
de dégrader l'environnement dans le cadre de leur activité.

D'autres critiques se sont focalisées sur le fonctionnement


interne de l'entreprise privée. On relèvera notamment :

la critique d'exploitation du salarié compte tenu de l'asymétrie


des rapports de force entre employeurs et employés,
notamment en période de chômage ;
des critiques sur la ligne de partage de la richesse (des gains
de productivité, des bénéfices) entre ceux qui apportent le
capital et ceux qui apportent le travail ;
la critique du pouvoir dans l'entreprise qui appartient
traditionnellement aux agents apportant les capitaux et non à
ceux qui fournissent leur travail. D'où des tentatives
d'équilibrage à travers, par exemple, la cogestion en Allemagne ;
la critique des formes de pression exercée sur le salarié et
conduisant à des phénomènes de stress, évoqués notamment à
partir de la fin du xxe siècle.
Face aux critiques, les défenseurs des entreprises soulignent que
l'intérêt privé va en fait dans le sens de l'intérêt général :

l'entreprise privée constitue le moyen le plus efficace


d'allocation des ressources (capital, travail, matières premières
et énergie) compte tenu notamment de la contrainte de
rentabilité ;
l'entreprise privée constitue le moteur le plus efficace de la
croissance économique et de l'innovation technique. Même
quand elle n'est pas à sa source, l'entreprise est le vecteur
d'application et de diffusion des innovations techniques ;
l'entreprise, guidée par le souci de son développement et de sa
rentabilité, ne tient pas compte des distinctions de nationalité,
de race ou de sexe pour ne se baser que sur le mérite
personnel. L'entreprise est alors considérée comme un facteur
de paix et de rapprochement international et d'intégration des
personnes différentes.

En ce qui concerne le fonctionnement interne de l'entreprise, ses


défenseurs ajoutent que l'entreprise peut au contraire être un lieu
d'épanouissement personnel. Les cas les plus en pointe de cette
tendance se situent dans les entreprises de nouvelles
technologies, dans lesquelles les entrepreneurs sont souvent
jeunes et les rapports humains moins formels (la culture de la
startup cool). La transformation de certaines entreprises en
véritables lieux de vie, avec espaces de détente collectifs à
proximité, a été considérée par certains comme un moyen
insidieux de contrôle de l'employé.

Certaines grandes entreprises privées ont développé depuis le


xixe siècle des programmes sociaux et culturels pour leurs
employés (cantines, logements, cours, activités sportives et
culturelles, vacances). Ces pratiques, parfois issues du
christianisme social, ont été dénoncées en Occident par la pensée
socialiste comme relevant du paternalisme (capitalisme
paternaliste). À l'extrême, certaines entreprises ont donné
naissance, avec les logements ouvriers, à de véritables villes (par
exemple en France, Anzin ou Decazeville). Ces pratiques ont
tendance à disparaître avec la tendance au recentrage des
entreprises sur leur cœur de métier.

Organisation et fonctionnement
Article détaillé : Fonctionnement et organisation de l'entreprise.

Acteurs : actionnaires, dirigeants et salariés

L'entreprise fonctionne avec plusieurs types d'acteurs :

les actionnaires (lorsque la forme juridique de l'entreprise est


une société) ;
les dirigeants (mandatés par les actionnaires lorsqu'il y en a) ;
les salariés (recrutés par les dirigeants de l'entreprise).
Selon la taille et le statut juridique choisi par l'entreprise, ces
acteurs sont parfois confondus : une cordonnerie fonctionnant
avec une personne unique peut soit relever d'une activité
artisanale sans capital ni salarié, soit être constituée en société, la
même personne étant à la fois détentrice du capital, mandataire
social et unique salarié. Les entreprises plus grandes sont
généralement constituées en société et ces acteurs sont
différenciés.

Actionnaires

Articles connexes : Société à responsabilité limitée, Société


anonyme, Société par actions simplifiée et Actionnaire.

Les actionnaires détiennent le capital de la société qui porte


l'entreprise. Leur rôle est d'apporter les fonds nécessaires au
développement de l'entreprise, de choisir les membres de la
direction et d'avaliser, ou non, l'administration des affaires par la
direction. Ils perçoivent des revenus sur les bénéfices de
l'entreprise, dénommés dividendes, et peuvent influer de manière
notable sur les décisions prises par le conseil d'administration, car
c'est eux qui l'élisent au terme de l'assemblée générale annuelle.

Dirigeants

Articles connexes : Président-directeur général et Gérant en droit


français.
Les dirigeants sont chargés de la gestion des affaires courantes
de l'entreprise et du déploiement de la stratégie d'entreprise
validée par les actionnaires. Sa rémunération est en général
formée d'un salaire, ainsi que d'une forme d'intéressement,
souvent sous la forme de stock options ou de bonus financiers
plus ou moins indexés sur la performance de l'entreprise.

Salariés

Articles connexes : Salariat et Cadre (entreprise).

Les salariés sont en général composés des :

cadres, chargés de la gestion et de la conduite des opérations


par l'encadrement des ressources humaines appropriées ;
employés, chargés de l'exécution des processus commerciaux
et de production en liaison avec l'encadrement.

Ils perçoivent un salaire en échange de leur travail fourni au sein


de l'entreprise.

Des acteurs en coopération ou en compétition

Certaines approches de l'entreprise reposent sur le principe que


les trois catégories d'acteurs de l'entreprise privée (actionnaires,
direction, salariés) sont porteurs d'intérêts divergents et elles
opposent les intérêts des salariés et ceux des actionnaires.
D'autres approches de l'entreprise reposent sur une vision
systémique plus régulée et plus coopérative entre les trois
catégories d'acteurs.

Gouvernement d'entreprise

Article détaillé : Management#Organisation du travail.

La notion de gouvernement d'entreprise (ou gouvernance en


franglais) ou Corporate Governance[10] est apparue à la fin du
xixe siècle pour accompagner un renversement du pouvoir au sein
de l'entreprise. Cette notion ne concerne que les entreprises dont
le nombre de salariés est supérieur à 500 personnes et qui ne
dépassent pas le chiffre de 2000 en France dans les statistiques
de la fin des années 1990[10].

Dans l'entreprise classique selon le modèle du xixe siècle,


comme dans les PME, le pouvoir appartient aux actionnaires,
qui sont les propriétaires de l'entreprise. Même s'ils délèguent,
dès le xixe siècle, la gestion à des cadres et des ingénieurs, les
contacts sont fréquents et le contrôle étroit.
Le développement de la taille des entreprises a entraîné à la
fois une complexité croissante des fonctions de direction des
grandes entreprises, avec des spécialisations, et la dispersion
de leur actionnariat. Le véritable pouvoir est passé aux mains
des dirigeants opérationnels de l'entreprise, tandis que le
contrôle de l'actionnaire est devenu plus lointain, parfois réduit
au seul rituel de l'assemblée générale annuelle des actionnaires.
Cette ère des managers a été théorisée par James Burnham en
1941, dont l'édition française a été préfacée par Léon Blum en
1947.
Avec la « révolution libérale » des années 1980 et la
généralisation du principe du marché, il est apparu que les
intérêts des managers ne coïncidaient pas toujours avec ceux
des actionnaires. Par exemple, le manager peut privilégier une
stratégie axée sur la croissance et la taille de l'entreprise, tandis
que l'intérêt de l'actionnaire peut privilégier la rentabilité de
l'entreprise et de son action. Le thème du gouvernement
d'entreprise, apparu en France au milieu des années 1990 avec
notamment le rapport Viénot, tend à rendre aux actionnaires
une part du pouvoir qu'ils ont perdu. Il s'exprime de plusieurs
façons :
La réglementation s'est durcie en ce sens (loi NRE, en
France), renforçant les obligations de la direction de rendre
compte de son travail devant les actionnaires.
La séparation des fonctions entre représentation des
actionnaires (rôle du président du conseil d'administration
ou du conseil de surveillance) et direction opérationnelle
(rôle du directeur général ou du président du directoire)
constitue une forme de réponse.
Les exigences de retour sur capitaux investis (ROE ou
ROCE) marquent la prise en compte au niveau des objectifs
financiers des entreprises de l'intérêt de l'actionnaire.
Le développement des politiques de stock options, au
cours de ces mêmes années, va également dans la logique
de lier l'intérêt du manager avec celui de l'actionnaire.

Organisation

Une entreprise repose sur un certain nombre de fonctions vitales


qui assurent son fonctionnement. Henri Fayol qui les qualifiait
d'« essentielles » en avait en son temps (1916) distingué six :
technique, commerciale, financière, de sécurité, comptable
(informationnelle), administrative (de gestion). Elles sont
aujourd'hui beaucoup plus nombreuses et il est difficile d'en
donner une liste.

Généralement, les entreprises instaurent une hiérarchie parmi leurs


employés : ceux qui sont situés à un échelon inférieur (exemple :
équipiers, collaborateurs, employés…) obéissent à ceux situés à
un échelon supérieur (managers, cadres, chefs de projet…). Cette
organisation hiérarchique peut se justifier par l'existence de coûts
de transaction, justification qui découle du théorème de Coase et
est développée par les travaux d'Oliver Williamson. La
hiérarchisation est combinée à une spécialisation des activités
dans la structure organisationnelle de l'entreprise. Cette question
de l'organisation a été étudiée notamment par Henry Mintzberg
dans son ouvrage : Structure et dynamique des organisations.
Les entreprises sont généralement organisées avec :

des entités opérationnelles, qui sont généralement axées sur


les métiers (par exemple, en 2008, le groupe Danone est
organisé en trois pôles : produits laitiers frais, biscuits et
produits céréaliers, boissons). Les grandes entreprises
monométiers peuvent être organisées en entités régionales (par
exemple, Amériques, Europe-Moyen-Orient-Afrique (ou Emea,
regroupement courant dans les entreprises au début du
xxie siècle), Asie) ;
des fonctions transversales, fonctions « de siège » communes
au groupe, ou parfois décentralisées par pôle ou région du
monde.

Classiquement, on trouve là les fonctions de direction générale, de


direction financière (dont la gestion, la comptabilité, le contrôle de
gestion), de ressources humaines, de marketing et
communication, de recherche et développement,
d'informatique, etc.

Les fonctions transversales peuvent être :

exercées en interne par des salariés de l'entreprise ;


sous-traitées à des entreprises extérieures prestataires de
services (exemple : communication externe, prestations de
recherche et développement) ;
voire exercées par une personne travaillant seule, en général
intervenant comme consultant externe (exemple : expert
qualité).

La gestion

Méthodes de gestion

Une entreprise doit être managée dans sa globalité.

Il convient donc d'appliquer l'ensemble des méthodes de


management dédiées aux diverses fonctions composantes de
l'entreprise :

les ressources humaines ;


les finances ;
les services comptables ;
les services commerciaux ;
les services techniques ;
les services généraux ;
les services administratifs ;
la gestion de la consommation et de l'approvisionnement en
énergie (à titre d'exemple, les entreprises françaises
absorberaient 57 % de l'énergie consommée dans ce pays, et
peinent à réduire leurs dépenses)[11]. De plus dans le monde,
après 30 ans de baisse, l'intensité énergétique (consommation
d'énergie par unité de PIB, qui est aussi un indice de gaspillage)
a en 2011 commencé à ré-augmenter (+ 1,35 % en 2010[12]) ;
etc.

Il convient également d'appliquer les méthodes de management


liées aux processus d'affaires, afin de tenir compte de l'aspect
transversal de l'activité de l'entreprise, et sa répartition à travers
les fonctions.

Informatique de gestion

Il existe deux types d'outils pour la gestion des entreprises :

des outils généralistes, tels que les suites bureautiques qui


permettent de produire des documents, des tableaux, des
présentations commerciales ;
des outils de gestion.

Ces derniers permettent de gérer chacune des fonctions de


l'entreprise. Aujourd'hui, la plupart d'entre elles optent pour un
progiciel de gestion intégré ou PGI qui a l'avantage de centraliser
les données de gestion au sein d'une base de données unique.

Autrefois réservés aux grandes sociétés, ces outils sont de plus


en plus répandus dans les PME et PMI.
Performance et évaluation de l'entreprise
Les performances d'une entreprise sont mesurées à partir
d'indicateurs (de productivité concernant la production, de ventes
concernant la commercialisation, de résultat d'exploitation
concernant la gestion, de résultat financier concernant la
rentabilité globale, etc.). Ces indicateurs sont d'autant plus
nombreux que l'activité est complexe et diversifiée. Le rôle du
contrôle de gestion est d'aller au-delà des comptes annuels (bilan
et compte de résultat) pour élaborer des indicateurs sur mesure
qui permettront d'évaluer les performances de l'entreprise dans
différents domaines. Ces indicateurs permettront de fixer des
objectifs, de mesurer des écarts entre les réalisations et les
objectifs et de chercher à expliquer ces écarts.

Critères de mesure de la performance d'une entreprise

L'entreprise se dote d'un système d'information qui lui permet de


connaitre l'état de son fonctionnement et de produire à l'attention
des décideurs et opérateurs les tableaux de bord pertinents.

Les indicateurs mis en avant sont multiples :

indicateurs primaires : chiffre d'affaires, valeur ajoutée, part de


marché, productivité ;
indicateurs financiers : analyse financière, résultat net,
rentabilité, capacité d'autofinancement (Cash flow), cours des
actions ;
indicateurs plus complexes : compétitivité, notoriété, évaluation
d'entreprise.

Le cas des entreprises en situation particulière

La performance de l'entreprise doit être évaluée de façon


spécifique lorsque celle-ci bénéficie de subventions, aide de l'État
et aide des banques ou d'un contexte « protégé », lequel peut ne
pas être durable et prendre fin de façon plus ou moins brutale
parce que mal anticipé.

Le cas des entreprises en difficulté

La performance d'une entreprise est clairement mise en cause et


l'alerte doit être actionnée lorsque celle-ci doit affronter des
situations problématiques : cessation de paiement, dépôt de bilan,
faillite, redressement judiciaire.

La communication d'entreprise
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Autres thèmes
Acquisition marchande des biens et des moyens de production
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Comptabilité
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Fiscalité
Fonctionnement et organisation de l'entreprise
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Logistique
Production
Ressources humaines
Responsabilité sociale des entreprises
Restructuration

Notes et références
1. « Définition - Entreprise » (https://www.insee.fr/fr/metadonnee
s/definition/c1496)  [archive], sur insee.fr (consulté le
13 novembre 2020)
2. En 2016 investissement par émission d'actions : 22 M€ ; par
emprunt des entreprises : 297 M€ (source : LaTribune et
Insee)
3. Joseph Schumpeter : « L’entrepreneur est un homme dont les
horizons économiques sont vastes et dont l’énergie est
suffisante pour bousculer la propension à la routine et réaliser
des innovations ».
4. Patrick Verley, Entreprises et entrepreneurs du XVIIIe siècle au
début du XXe siècle, Paris, Hachette, coll. « Carré Histoire »,
1999 (ISBN 2-01-016800-3)
5. Jonathan Berk  , Peter DeMarzo  , Finance d'entreprise, 4e
(en) (en)

 éd. Pearson, 2017 (ISBN 978-2-3260-0144-2)


6. « L'UEFA exonérée d'impôts en France pour l'Euro 2016 » (http
s://www.huffingtonpost.fr/2014/11/03/euro-2016-uefa-impots
-exoneration-fiscalite_n_6092204.html)  [archive], sur Le
Huffington Post (consulté le 11 juillet 2016)
7. livre collectif Knowledge Economics
http://www.entovation.com/knowledge-
economics.htm  [archive]
8. Charles Savage Fifth Generation Management, Dynamic
Teaming, Virtual Enterprising and Knowledge Networking
9. Les Écosystemes de l'innovation
http://www.lavoisier.fr/livre/notice.asp?
id=3LKWX3A3RRLOWG  [archive]
10. « Les mots de l'économie d'aujourd'hui », Sciences humaines -
Hors série, no 22,‎septembre / octobre 1998, p. 8
11. Matthieu Quiret, Les entreprises absorbent 57 % de l'énergie
consommée en France, et elles peinent à réduire leurs
dépenses (https://www.lesechos.fr/pdf.php?id=23947
2)  [archive], Les Échos, rubrique Innovation Économies
d'énergie. 2011-10-26, PDF, consulté 2011-11-08
12. Matthieu Quiret citant une étude du Worldwatch Institute, dans
un article intitulé Après 30 ans de baisse, L'intensité
énergétique mondiale augmente à nouveau (https://www.lesec
hos.fr/journal20111026/lec1_innovation/0201702925687-apr
es-trente-ans-de-baisse-l-intensite-energetique-augmente-a-no
uveau-239509.php)  [archive], Les Échos, 2011-10-26, PDF,
consulté 2011-11-08

Voir aussi
Tous les articles commençant par « entreprise »
Toutes les pages avec « entreprise » dans le titre
Corporate 

Bibliographie

Management et économie des entreprises de Gilles Bressy et


Christian Konkuyt, éditions Sirey, 11e édition, Paris, 2014
(ISBN 9782247139682)
Les Risques du manager d'Azad Kibarian et Jean-Pierre Thiollet,
collection Lire Agir, Vuibert, Paris, 2008
(ISBN 978-2-7117-8734-0)
(BNF 
41333559 (https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb41333559h.public)
)
Manager avec les ERP- Entreprises recevant du public,
Architecture orientée services de Jean-Louis Lequeux, Éditions
d'organisation, Paris, 2008 (ISBN 978-2-21254-094-9)
ERP et PGI- Progiciel de gestion intégré, de J-L Tomas, Dunod,
Paris, 2007 (ISBN 978-2-10051-373-4)
Piloter un projet ERP, de Jean-Luc Deixonne, Dunod, Paris, 2006
(ISBN 2-10007-028-2)
Leçon d'histoire sur l'Entreprise de l'Antiquité à nos jours, Michel
Drancourt, PUF, Paris, 2002 (2de éd.) (ISBN 2-13052-519-9)
L'Entreprise partagée ? Une pratique différente des relations
sociales, Robert Thomas (pseudonyme d'une équipe sous la
direction de Pierre Beretti et avec le concours de Jean-Pierre
Thiollet), Maxima-Laurent du Mesnil éditeur, Paris, 1999
(ISBN 2-84001-173-5)
Objectif : Entreprise — Le français des affaires, Janine Bruchet,
Cornelsen, Berlin, 1992
Entrepreneurs, entreprises. Histoire d'une idée, Hélène Vérin, PUF,
Paris, 1982.
Denis Segrestin, Sociologie de l'entreprise, Armand Colin, 1996

Articles connexes

Acquisition marchande des biens et des moyens de production


Annuaire d'entreprises
Classement des plus grandes entreprises
Compagnie (entreprise)
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Fonction (entreprise)
Société
Sunrise industry
Sunset industry

Liens externes

Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :


Brockhaus Enzyklopädie (https://brockhaus.de/ecs/enzy/article/un
·
Dictionnaire historique de la Suisse (http://www.hls-dhs-dss.ch/textes
·
Encyclopædia Universalis (https://www.universalis.fr/encyclopedie/en
·
Encyclopédie Treccani (http://www.treccani.it/enciclopedia/impresa)
Notices d'autorité :
Bibliothèque nationale de France (http://catalogue.bnf.fr/ark:/1214
· Gemeinsame Normdatei (http://d-nb.info/gnd/4020857-6)  ·
Bibliothèque nationale tchèque (http://aut.nkp.cz/ph115764)
Définition (http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=
definitions/entreprise.htm)  [archive] selon l'Insee.
Institut Français de Gouvernement des Entreprises (http://www.i
fge-online.org)  [archive].

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