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L’ENTREPRISE : ENVIRONNEMENT JURIDIQUE

L’entreprise nom générique aujourd’hui donnée au contrat (encore dit louage d’ouvrage
ou d’industrie) par lequel une personne (entrepreneur ou locateur d’ouvrage) s’engage
envers une autre personne (client ou maitre d’ouvrage) à faire un ouvrage (location,
réparation, transport) en fournissant son travail ou son industrie ou également la matière, ce
qui le différencie du contrat de travail dans l’exécution de la tâche convenue (voir article
1579 et suivants du Code Civil).
Si cette notion civile est ainsi perçue, au plan social, l’entreprise désigne un ensemble
d’instruments ou de personnes sous l’autorité de l’employeur et de ses proposés dont la
prestation est rémunérée sous forme de salaire générant partout un lien de subordination, on
parlera alors de contrat de travail.
Sur le plan commercial, l’entreprise est un établissement producteur de ressources ou de
biens destinés à consommer ou encore de services, et peut comporter plusieurs
établissements.
Sur le plan administratif elle désigne une personne morale constituée sous forme de
société pour la gestion d’une activité administrative à caractère économique.
Au sens général, elle désigne un mode économique de collaboration ou de groupement
entre les entreprises indépendantes, soit pour une coopération définie, soit pour une
coopération durable qui peut se traduire par la création d’une filiale commune en forme
sociétaire (société à nom collectif, ou société à responsabilité limitée (SARL), ou groupement
d’intérêts économiques), ou entité nouvelle mais dans un cadre juridique qui la distingue
d’une société de fait.
Le lexique des termes juridiques définit l’entreprise sur le plan commercial comme une
unité économique qui implique la mise en œuvre des moyens humains et matériels de
production ou de distribution des richesses reposant sur l’organisation préétablie.
Il est donc évident que nous allons tour à tour évoquer les bonnes pratiques qui
conduisent à la création de l’entreprise, son fonctionnement et sa mort.

I. CREATION D’UNE ENTREPRISE

Il faut noter qu’il existe plusieurs types d’entreprises. Il peut s’agir d’une entreprise
unipersonnelle, d’une société à responsabilité limitée (SARL), d’une société anonyme, d’une
société à nom collectif, d’une société civile, et tout dépendra si vous souhaitez travailler seul
ou non, on parlera dans ce cas d’entreprises individuelles. Elles sont soumises à différentes
modalités de construction et correspondent aussi à différents régimes de responsabilité. Dans
ces hypothèses, votre patrimoine est confondu avec celui de l’entreprise et intègre les
bénéfices comme les dettes liées à votre activité, il s’agit très régulièrement des
commerçants.

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L’autre hypothèse importe dissociation de votre personne de l’entreprise, dans ce cas à la
disparition de la société vous ne supportez les dettes à concurrence de votre apport, on parlera
d’une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée.
Il en est pareil des hypothèses où vous travaillez en équipe, vous mettez donc des
mécanismes permettant d’affecter une entreprise commune des biens ou le travail de
partenaires désirant s’en partager le bénéfice ou profiter de l’économie qui pourra en résulter.
Ces structures prennent la désignation de « sociétés » et disposent d’une personnalité
juridique propre dissociant le patrimoine de l’associé à celui de l’entreprise.
Par ailleurs, dans les sociétés commerciales, les associés prennent tous la qualité de
commerçants, et, la disparition de ladite peut être contagieuse sur leur patrimoine, c’est le cas
des sociétés à nom collectif. Une autre catégorie concerne celle où les associés n’ont pas la
qualité de commerçants, et ne peuvent par conséquent supporter les dettes qu’à concurrence
de leur apport. On y répertorie les sociétés à responsabilité limitée (SARL), les sociétés
anonymes (S.A), les sociétés par actions simplifiées (SAS), les sociétés en commandite par
action (SCA).
A côté de cette catégorie existent aussi les sociétés civiles qui par vocation, n’ont pas un
objet commercial. Dans ces conditions, sa disparition n’impacte l’associé qu’à concurrence
de son apport dans le capital social.
Un dernier cas particulier concerne les groupements d’intérêts économiques. Cette
dernière catégorie est le groupement d’entreprises préexistantes dont le but est de faciliter ou
de développer l’activité économique de ses membres, ou d’améliorer ou d’accroitre les
résultats de ces activités. On pourrait donc qualifier le groupement d’intérêts économiques
d’intermédiaire entre la société et l’association, d’où son statut hybride. En tout état de cause,
c’est par son immatriculation au registre de commerce que celui-ci acquiert la personnalité
morale. En tout état de cause, la création d’une entreprise quelle que soit la forme est sous
tendue par la réunion de certains éléments que sont les statuts, l’immatriculation au registre
de commerce, l’existence d’un compte avec un capital minimum, une attestation de
localisation pour l’administration fiscale au niveau des contribuables d’identification des
représentants légaux pour ne citer que ceux-là. Une fois créée, l’entreprise a désormais
vocation à fonctionner.

II. LE FONCTIONNEMENT

Comme nous l’avons relevé plus haut, l’entreprise qui a été créé selon les règles
processuelles a vocation à fonctionner en s’inspirant des bonnes pratiques qui commencent
par l’organigramme et le job description.
L’organigramme définit les postes, la responsabilité et les compétences, bien évidemment
il doit être structuré de manière cohérente tant et si bien qu’il soit possible à chaque
responsable de savoir à qui reporter, chose qui a un rapport direct avec la responsabilité. Il va
sans dire que malgré la structuration, l’entreprise peut rencontrer dans son fonctionnement
des difficultés dont les solutions peuvent se trouver dans les divers mécanismes et parades

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juridiques mis sur pied pour l’en sortir. On notera entre autres le règlement préventif dont
l’excroissance est le concordat, l’administration provisoire, le redressement ou la liquidation.
Dans le cas de règlement préventif, l’entreprise qui se trouve en difficulté de paiement
parce qu’elle-même mise en difficulté par ses créanciers, peut solliciter du juge un règlement
préventif qui est organisé par l’acte uniforme OHADA sur le droit commercial général, en
convoquant la collectivité des créanciers pour trouver un accord ou encore le concordat.
Pendant cette période, l’entreprise est mise à l’abri des poursuites pour pouvoir se
revigorer. Si ce mécanisme n’entraine pas le relèvement de ses activités, il arrive que les
administrateurs et l’administration de tutelle fassent recours à l’administration provisoire qui
peut se solder par le redressement et la reprise normale des activités,ou dans le cas contraire
par la faillite et à la liquidation.

III. LA MORT DE L’ENTREPRISE

Celle-ci est due à des causes internes et externes. Les causes internes sont liées à la
mauvaise gestion, et les causes externes sont rattachées au contexte socio-politique, ou une
décision politique. Quelle que soit la cause de la mort, l’entreprise est appelée à être liquidée.
Cette liquidation passe par l’évaluation du portefeuille à travers un inventaire à la suite
duquel les avoirs d’entreprise sont scellés et le fruit distribué en tenant compte de l’ordre de
préférence. Toutes ces procédures sont traitées dans l’acte uniforme OHADA portant
organisation des procédures collectives et d’apurement du passif. Voilà ainsi présentée
l’articulation de l’entreprise depuis sa création, son fonctionnement à sa mort. Il est évident
qu’après avoir dressé son acte de décès, celle-ci produit encore des effets, c’est pourquoi dans
le droit de la succession il est dit que « le mort saisit le vif ».

BIBLIOGRAPHIE
- Lexique des termes juridiques 17e Edition
- Traité acte uniforme OHADA 4e Edition 2014
- Code Civil applicable au Cameroun
- Vocabulaire juridique Gérard CORNU 10e Edition
- Introduction Droit de l’entreprise THEODOSE COUTSOUMARIS

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