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INTRODUCTION
La vie des affaires est entre les mains des commerçants personnes physiques ou personnes
morales et peut se constituer sous forme d’entreprises individuelles ou sociétaires. Ce cours
enseigné aux étudiants de première licence gestion implique la transmission la connaissance sur
la structure principale autour de laquelle tourne la gestion, c’est-à-dire l’entreprise individuelle
ou l’entreprise sociétaire. Les notions de l’entreprise individuelle – commerçant personne
physique-étant déjà étudiées dans le cours de droit commercial général. Ici, il sera question de
présenter l’entreprise sociétaire, appelée aussi société commerciale avant d’étudier les règles
ayant vocation à régir les échanges économiques.
Gérer une affaire passe dans une certaine mesure par la conclusion des contrats. C’est
d’autant plus vrai que l’on peut affirmer notamment que la société elle-même est un contrat, les
travailleurs sont liés à la société par un contrat, les relations entre clients et la société ou entre
fournisseur et la société sont tissées par des contrats, le développement des sociétés se font par
des contrats.
Le droit des affaires est traditionnellement assimilé au droit commercial. Ce qui est une
vision réductrice de ce droit. La doctrine est d’avis que les deux notions, bien que très proches,
ont des domaines différents. Si le droit commercial peut se définir comme l’ensemble des règles
applicables aux commerçants dans l’exercice de leur activité professionnelle, le droit des affaires
a une visée plus large, qui s’incarne dans l’ensemble des règles de droit applicables aux entreprises
privées et ayant vocation à régir les échanges économiques. Le droit commercial plus restreint,
constitue un sous-ensemble parfaitement intégré. Le droit des affaires englobe et prolonge ainsi
le droit commercial.
Le cours est étudié en 4 thèmes : le droit des sociétés commerciales, le droit comptable, la
dynamique commerciale de l’entreprise (droit de la distribution et le droit de la concurrence), les
procédures collectives d’apurement du passif et enfin les contrats.
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Code CIMA, article 300.
2 Notre droit soumet à un régime particulier certaines catégories d’entreprises qu’il considère comme exerçant un petit
commerce et auxquelles il assimile l’entreprise artisanale. L’ordonnance-loi n° 79-021 du 2 aout 1979 entend par petit
commerce « le commerce de toutes denrées, marchandises ou objets de consommation courante effectué par la vente ou l’offre
de vente à l’acheteur, soit au domicile même du vendeur, soit de ports en ports ou de place en place, soit encore sur la voie
publique ou sur les marchés publics, sauf si l’échoppe ou l’étal placé sur la voie publique constitue le prolongement d’un
magasin ». Ce texte assimile au petit commerce et soumet à son empire « le petit transport de personnes ou de marchandises
ainsi que toute entreprise artisanale se situant dans les limites fixées par arrêté conjoint du ministre des finances et du ministre
de l’économie nationale, industrie et commerce.
Remarquons que, en vertu de l’arrêté départemental n° 0029/80 du 7 avril 1980 portant mesures d’exécution de l’ordonnance-
loi n° 79-021 du 2 août 1979 sur le petit commerce, l’entreprise artisanale est toute entreprise de production et de
commercialisation, n’employant pas plus de dix ouvriers et ne disposant pas de machines de production automatique ou semi-
automatique (article 2).
Comme le petit commerce auquel elle est assimilée, l’entreprise artisanale relève de la législation sur la patente et n’est donc
pas soumise aux règles du droit commercial. Le droit OHADA organise l’entreprenant.
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B. Capacité
La question de la capacité conduit au problème des incapacités. Ainsi, toute interdiction faite
à une personne de passer un acte juridique est une incapacité. Ainsi le mineur d’âge, l’aliéné
mental ou le faible d’esprit ne peut être associé dans une société.
Pour le mineur il lui est interdit d’être associé dans une société où les associés ont la qualité
de commerçant, il s’agit des sociétés dans lesquelles les associés sont tenus solidairement et
indéfiniment de dettes de la société. Dans les sociétés ou l’associé n’est pas commerçant, le mineur
peut bien être partie, par représentation. Pour le faible d’esprit, le curateur de failli peut y
procéder après autorisation du conseil de famille.
Le cas des époux est aussi à signaler, en effet, « deux époux ne peuvent être associés d’une
société dans laquelle ils seraient tenus des dettes sociales indéfiniment et solidairement. (Art 9).
A côté des incapacités existent des cas d’interdiction (les condamnés), d’incompatibilités
(agents publics) et des déchéances (cas de la faillite personnelle).
C. Objet
Toute société doit avoir un objet licite. Le terme objet renvoie ici à l’objet social, c’est-à-dire le
but en vue duquel la société est constituée. L’objet social se définit alors comme l’objet de
l’exploitation sociale tel qu’il est défini dans les statuts. Les personnes morales ne peuvent
participer à la vie juridique que dans la mesure de l’objet qui leur a été assigné.
D. Forme des sociétés
La société nécessite pour sa constitution un écrit. Les associés ou actionnaires doivent donc
rédiger des statuts. Cette obligation se comprend facilement car la société doit être immatriculée
au registre de commerce et crédit mobilier.
Les statuts doivent mentionner (contenir) : la forme de la société, sa dénomination suivie,
le cas échéant, de son sigle, la nature et le domaine de son activité, qui forment son objet social,
son siège social, sa durée, l’identité des apporteurs avec chacun d’eux le montant des apports, le
nombre et la valeur des titres sociaux remis en contrepartie de chaque apport, le montant du
capital social…
§.2.Caractères propres au contrat de société
A. Réunion des apports
Par le contrat de société, les associés doivent convenir d’affecter à une entreprise commune
des biens ou leur industrie. Il existe plusieurs types d’apports. Certains sont représentés par les
parts ou les actions Il s’agit des apports en numéraire et en nature. D’autre, les apports en
industrie, ne sont pas intégré dans le capital social, ils sont représentés par des parts ou actions
spécifiques.
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En rémunération de leurs apports, les associés ou actionnaires reçoivent des titres sociaux qui
leur confèrent un droit sur les bénéfices réalisés par la société et, lorsque la société est dissoute,
un droit sur les actifs nets (article 53). L’attribution des titres sociaux à chaque associé ou
actionnaire emporte, par ailleurs, l’obligation de contribuer le cas échéant aux pertes sociales de
la société (article 54). En principe, les titres sociaux confèrent aussi aux associés ou aux
actionnaires, un droit de vote aux assemblées générales.
Les droits et obligations des associés ou actionnaire sont proportionnels aux montants de
leurs apports, sauf stipulation contraire des statuts.
Toutes les actions émises par une société doivent avoir la même valeur nominale (article 56).
La valeur nominale des actions peut être librement déterminée pour les sociétés dans lesquelles
les actionnaires ont une responsabilité illimitée.
B. Capital social
La réunion des apports, à l’exception des apports en industrie) constitue le capital social, c’est-
à-dire le patrimoine de départ de la société.
Le capital social assume trois fonctions : il est un mode de financement de la société ; il est un
instrument d’analyse de la solvabilité de la société et donc de garantie ; il assume un rôle
répartiteur, car il constitue la clef de répartition des pouvoirs dans la société. Le capital social est
composé des divers apports, auxquelles il faut ajouter les incorporations de réserves, de bénéfices
ou de primes d’émissions (article 62).
Le montant du capital social est librement déterminé par les associés ou actionnaires dans
les sociétés à responsabilité illimitée (article 65). L’Acte uniforme requiert un capital social
minimum de dix millions de francs CFA (17.600usd).pour la SA, et de un million de francs CFA
(1.800usd) pour la SARL (articles 311 et 387).
L’Acte Uniforme retient un principe de fixité du capital social (article 64). Par conséquent, le
capital social ne peut être diminué ou augmenté que selon les procédures applicables aux
modifications de statuts, variables en fonction du type de société en question (article 67).
Toutefois, cette règle ne s’applique pas aux sociétés à capital variable.
Une augmentation de capital peut être opérée par de nouveaux apports faits à la société ou
par l’incorporation de réserves, de bénéfices ou de primes d’émission (article 68). Une diminution
du capital peut se réaliser par remboursement aux associés ou actionnaires d’une partie de leurs
apports ou par imputation des pertes de la société (article 69). Lorsque la diminution est effectuée
par remboursement, ce dernier peut se réaliser en numéraire ou par l’attribution d’actifs (article
70).
Le capital a plusieurs fonctions :
1° A l’égard des tiers, il constitue le gage des créanciers ;
2° A l’égard des associés, il fixe en principe les droits pécuniaires de chacun.
C. Participation des associés ou actionnaires aux bénéfices ou aux économies et contribution aux
pertes
D. Existence de l’affectio societatis
L’affectio societatis est cette volonté de tous les associés de travailler ensemble, sur un
même pied d’égalité au succès de l’entreprise commune.
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Section 2. La société est un contrat ayant vocation à donner naissance à une personne morale
§.1. Acquisition de la personnalité morale ou naissance de la personne morale
Toutes les sociétés, exceptée la société en participation, doivent être immatriculées au
RCCM c'est-à-dire au greffe de la juridiction compétente en matière commerciale ou au guichet
unique (bureau central) dans le ressort de laquelle est situé son siège social (article 97) et dans
le mois qui suit la constitution de la société (article 27 AUDCG).
Un certificat d’immatriculation donnant des indications sur la société est disponible au
RCCM pour tous les tiers souhaitant être informés.
La personnalité morale (naissance de la société) est attribuée à la société avec son
inscription au RCCM (article 98).Toute société est réputée constituée à compter de l’adoption de
son acte de constitution, c'est-à-dire dès la signature de ses statuts. Avant son immatriculation,
l’existence de la société n’est pas opposable aux tiers. La société en constitution n’accède à la vie
juridique qu’après son immatriculation.
L’obtention de la personnalité morale a pour effet de donner naissance à la société. Comme
toute personne morale, la société dispose à la fois d’un état et d’une capacité. (L’état des sociétés :
dénomination, siège social, nationalité...), la capacité des sociétés.
§.2. Conséquence de la personnalité morale
Attribuer à une société la personnalité morale, c’est lui conférer des attributs juridiques
sinon identiques, du moins comparables à ceux qui caractérisent la personne humaine. La
personnalité morale confère ainsi à la société la possibilité d’agir en justice. La personne a des
droits de la personnalité mais n’a pas le droit au respect de la vie privée.
L’individualisation de la société est faite avec l’acquisition la personnalité juridique. Ainsi.
La société réunit certains éléments pour l’identifier, l’état et la capacité. Ces éléments sont :
-un nom (dénomination sociale ou raison sociale) librement choisi ;
-une domiciliation ou adresse (siège social) ;
- la nationalité ;
-la capacité de jouissance, la société n’a pas de capacité d’exercice car elle doit être
représentée ;
-le patrimoine social ;
-la responsabilité des sociétés.
§.3. Fin de la personnalité morale
A. Causes de la dissolution
L’Acte Uniforme prévoit plusieurs causes de dissolution des sociétés (articles 200). D’une part,
il répertorie des causes objectives telles que l’extinction de l’objet social, l’expiration du temps
pour lequel la société a été constituée (99 ans maximum, à moins que son terme n’ait été
renouvelle ou l’annulation du contrat de société). D’autre part, il mentionne aussi des causes
subjectives telles que la décision des actionnaires ou des associés, ou de la justice peut décréter la
dissolution anticipée de la société ou ordonnant la liquidation de ses biens. Enfin, des stipulations
statutaires peuvent également justifier la dissolution de la société.
B. Liquidation de la société
Une société dissoute survie pour le besoin de sa liquidation. La survie de la personnalité
morale dure jusqu’à la clôture de la liquidation. Ainsi, à la dissolution de la société un liquidateur
doit être désigné. La liquidation est une opération qui porte sur le recouvrement des créances et
la réalisation des éléments d’actif en vue d’apurer le passif. Elle comporte le paiement des dettes
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aux créanciers, en tenant compte des créances privilégiées ou des créances garanties ou encore
des créances chirographaires.
La liquidation se clôture par l’établissement des comptes entre les associés. Il s’agit d’établir
pour chacun des associés un compte global qui présentera un solde créditeur ou débiteur. Au cas
où le solde est créditeur, le remboursement des apports aux associés et partagera boni de
liquidation sera effectué.
Bref, le liquidateur effectue les opérations suivantes :
- Assurer le recouvrement et la réalisation des éléments d’actif ;
- Régler le passif ;
- Procéder à l’établissement des comptes entre associés.
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Les règles applicables sont contenues principalement aux articles 161 à 172, 330 à 332, 740 à 743 et 886 à 905
anis qu’aux articles 180 à 215 de l’Acte Uniforme portant organisation des procédures collectives d’apurement
du passif.
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pourrait subir la société (article 162). L’action individuelle se prescrit par trois ans à compter du
fait dommageable ou, lorsque ce fait a été dissimulé, à compter de sa découverte (article 164).
Les articles 889 et suivants de l’Acte uniforme définissent les infractions donnant lieu à une
responsabilité pénale des dirigeants. Mais le problème se pose pour les peines qui doivent être
prévues dans chaque pays. Exemple : les infractions pénalement sanctionnées sont la répartition
de dividendes fictifs; la publication ou présentation aux actionnaires d’une image non fidèle des
opérations de l’exercice, de la situation financière et de celle du patrimoine de la société (article
890) ; l’utilisation de mauvaise foi des biens sous du crédit de la société, tout en sachant que cette
utilisation est contraire à l’intérêt social, pour des fins personnelles ou pour favoriser une autre
personne morale dans laquelle un dirigeant est intéressé directement ou indirectement (article
891) ; le fait d’empêcher sciemment un actionnaire ou un associé de participer à une assemblée
générale (article 892).
B. Associés ou actionnaire
En règle générale, toute personne physique ou morale peut être actionnaire ou associée
d’une société commerciale (article 7). Certaines formes de sociétés peuvent être constituées par
une seule personne physique ou morale. Il s’agit des sociétés unipersonnelles (article 5).
C’est le cas de la société à responsabilité limitée (SARL), de la société par actions simplifiée (SAS)
et de la société anonyme (SA).
Les mineurs et les incapables ne peuvent être actionnaire de sociétés commerciales à
risque illimité, solution qui se justifie par le souci de les protéger contre une obligation au passif
social qui dépasserait leur mise initiale et pourrait mettre en péril leur patrimoine (article 8). C’est
le cas de tous les associés dans une société en nom collectif (SNC) et des associés commandités
dans une société en commandite simple (SCS).
Bref, l’associé ou l’actionnaire a des droits politiques (participer aux assemblées et de
voter), des droits financiers (perception des dividendes qui correspondent à la distribution des
bénéfices) et des droits patrimoniaux (les parts ou actions ont une valeur vénale et font partie du
patrimoine, elles peuvent alors être cédées ou faire l’objet de nantissement, càd être des
instruments de garantie).
C. Salariés
Les salariés en RDC, comme France, ont été longtemps ignorés par le droit des sociétés.
Aujourd’hui, ils sont des acteurs essentiels de la société. Ils ont le droit d’avoir un regard sur la
vie de la société dans le cadre des syndicats. La législation récente favorise l’actionnariat des
salariés.
D. Assemblées des associés
Tout actionnaire ou associé dispose d’un droit de participation aux décisions collectives à
moins que l’Acte Uniforme n’en dispose autrement. Toutes stipulations statutaires contraires sont
réputées non écrites (article 125). Toutefois, des actions spécifiques avec un droit de vote double
ou limitant le nombre de voix dont l’actionnaire dispose dans les assemblées peuvent être émises
dans une SA (articles 543, 544 et 548). Il convient de noter que lorsqu’une SA rachète ses propres
actions, ces dernières sont dépourvues de droit de vote et ne sont pas prises en compte dans le
calcul du quorum (article 542).
L’assistance aux assemblées des associés constitue un droit politique que l’on ne peut pas
limiter. Ce droit résulté du fait que l’associé ou l’actionnaire est détenteur des titres sociaux qui
lui confèrent le droit de participer et de voter aux décisions collectives des associés. Elles sont
convoquées par l’organe dirigeant.
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A la fin de chaque exercice, les organes de direction doivent préparer les états financiers de
synthèse de la société ainsi qu’un rapport de gestion (article 137) élaborés selon les dispositions
de l’acte uniforme relatif au droit Comptable.
Pour les sociétés ayant un commissaire aux comptes, ces documents doivent être envoyés à
ce dernier au moins quarante-cinq jours avant la date de l’assemblée générale qui doit être tenue
pour approuver les comptes est obligatoire dans une SA et optionnelle dans une SARL à moins que
certains montants relatifs au capital, au chiffre d’(affaires ou au nombre de personnels ne soient
dépassés. Dans ce cas, la nomination des commissaires aux comptes devient obligatoire.
Section 2. Les situations des crises
Différentes crises peuvent surgir lors de la vie de la société. Ces crises peuvent être
provoquées soit par les dirigeants, soit par les associés.
§.1. Crises occasionnées par les dirigeants
La crise peut résulter de :
L’abus de gestion est constaté lorsque les dirigeants, de mauvaise foi, font des ou du crédit
de la société, un usage qu’ils savent contraire à l’intérêt de celle-ci, à des fin personnelles, ou pour
favoriser une autre personne morale dans laquelle ils sont intéressés, directement ou
indirectement.
La concurrence déloyale, il s’agit du cas où un dirigeant démissionne de ses fonctions crée
une société concurrente de celle qu’il dirigeait auparavant et engage plusieurs salariés de
l’ancienne société.
§.2. Crises occasionnées par les associés
La crise peut résulter de l’abus de majorité ou de l’abus de minorité :
Il y a abus de majorité lorsque les associés majoritaires ont voté une décision dans leur
seul intérêt, contrairement aux intérêts des associés minoritaires, sans que cette décision ne
puisse être justifiée par l’intérêt de la société.
Il y a abus de minorité ou d’égalité lorsque, en exerçant leur vote, les associés minoritaires
ou égalitaires s’opposent à ce que des décisions soient prises, alors qu’elles sont nécessitées par
l’intérêt de la société et qu’ils ne peuvent justifier d’un intérêt légitime.
Dans tous ces cas l’intervention du juge est nécessaire. La société étant en proie de blocage,
une administration provisoire peut être mis en place par le juge à la demande soit des
actionnaires, minoritaires ou majorités selon le cas ou encore un actionnaire isolé.
Section 3. Développement ou mutation des sociétés
Une fois créée la société a vocation à se développer. Un tel développement peut résulter
d’une augmentation de capital. Il peut aussi être la conséquence d’une transformation ou de la
restructuration de la société.
§1. Les succursales
A. Définition
Une succursale est définie par la loi comme un établissement commercial, industriel ou de
service appartenant à une société ou un particulier et ayant un certain degré d’autonomie de
gestion, sans avoir une personnalité juridique indépendante de celle de son détenteur. Les droits
et obligations découlant de l’activité ou de l’existence d’une succursale appartiennent au
détenteur de la succursale (articles 116 et 117). Une distinction doit, par conséquent, être faite
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entre les succursales et les filiales. (Réseaux d’entreprises sur l’étendue d’un territoire, une
présence permanente de l’entreprise dans différentes localités).
La loi distingue deux types de succursales : les succursales de sociétés enregistrées dans
un Etat membre et les succursales de sociétés étrangères, c'est-à-dire de sociétés qui ne sont pas
immatriculées dans un des Etats membres. (Typologie des succursales).
B. Immatriculation
Les succursales de sociétés déjà immatriculées dans un des Etats membres doivent être
immatriculées auprès du RCCM de l’Etat membre dans lequel elles sont établies, dans le mois qui
suit leur établissement (article 119).
Les succursales créées par des sociétés non immatriculées dans un Etat membre sont
assujetties au droit de l’Etat membre dans lequel elles sont établies. Sous réserve de conventions
internationales ou de dispositions législatives contraires (article 118). Toute succursale d’une
société étrangère doit être immatriculée auprès du RCCM dans le mois qui suit son établissement.
En conséquence, la société absorbante peut être contrainte de payer une dette de la société
absorbée qui ne figurait pas au passif du traité de restructuration.
b) Transfert des actions et de la qualité d’actionnaire
L’Acte uniforme dispose qu’à la suite d’une fusion ou d’une scission, les actionnaires de la
société absorbée deviennent actionnaires de la société absorbante (article 191). Les fusions et
scissions ont ainsi pour conséquence un échange de titres, dans lequel les actionnaires de la
société absorbée reçoivent les actions de la société absorbante. Cette opération nécessite de
déterminer une partie d’échange entre les actions de la société absorbée et celles de la société
absorbante. Dans les restructurations impliquant une SARL ou une SA, un « commissaire à la
fusion » ou « un commissaire à la scission » doit être nommé par la juridiction compétente afin
de préparer un rapport détaillant l’opération, certifier l’opération et son caractère équitable
(articles 382, 672 et 684).
Une exception au principe énoncé ci-dessus réside dans le fait qu’aucun échange de titres
ne peut avoir lieu lorsque les titres de la société absorbée sont détenus, soit par la société
absorbante, soit par la société absorbée elle-même.
c) Aspects sociaux
Toutes les dispositions du droit du travail et notamment celles relatives à la promotion
des intérêts et à la consultation des salariés devront être respectées lors d’une restructuration.
Les dispositions nationales de droit du travail garantissent la plupart du temps une protection des
salariés par la continuité automatique des contrats de travail. Dans un tel cas, la société
absorbante est considérée comme étant le nouvel employeur.
2° Dissolution de la société absorbée
Les fusions ou la scission entrainent la dissolution automatique de la société absorbée
dont le patrimoine est directement transmis à la société absorbante. Il n’y a donc pas lieu de suivre
la procédure relative à une liquidation et de nommer un liquidateur (article 191), car on est en
présence d’une dissolution exceptionnellement sans liquidation.
C. Conditions générales des opérations de restructuration
Les sociétés participant à l’opération de restructuration peuvent être de formes sociales
différentes, ce qui ne pose pas de problème particulier.
1° Restructurations impliquant des sociétés de différentes formes
Une restructuration peut donc avoir lieu entre toutes les formes sociales, c'est-à-dire les
SA, SARL, SNC et SCS ainsi qu’entre ces dernières et des sociétés étrangères sous réserve de
dispositions impératives dans les Etats non membres de l’OHADA et dont les sociétés seraient
parties à l’opération de restructuration.
2° Restructurations impliquant des sociétés dissoutes ou en cours de liquidation
Une société dissoute ou en cours de liquidation peut participer à une opération de fusion
(article 189). Cependant, cette société ne pourra être qu’absorbée et en aucun cas ne peut être une
société absorbante. Il n’existe aucune règle similaire pour les scissions ou les apports partiels
d’actifs impliquant des sociétés dans cette situation.
D. Procédure applicable aux opérations de restructuration
Lorsque plusieurs SA font partie d’une opération de restructuration, la décision appartient
de manière exclusive à l’assemblée générale extraordinaire de chacune des sociétés. (Article 971).
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Une majorité des deux tiers des voix à l’assemblée générale est requise pour l’adoption de la
décision de restructuration.
Pour chaque société impliquée, la restructuration requiert l’élaboration d’un projet de
restructuration (traité de fusion, de scission ou d’apport partiel d’actifs, selon le cas), ainsi que
la nomination d’un commissaire aux comptes si une SA ou une SARL est impliquée dans
l’opération. Ce projet doit être obligatoirement transmis à la commission de la concurrence pour
étude. Ce dernier le transmet au ministre ayant l’Economie dans ces attributions pour autorisation
(article 50 loi organique sur la concurrence).
E. Droits des créanciers
Dans le processus de restructuration, les droits des créanciers doivent être protégés.
§.5. Transformation
A. Définition
1° Caractéristiques
La transformation d’une société s’opère lorsque la société change de forme juridique par
le moyen d’une décision de ses actionnaires ou associés (article 181). La décision de
transformation n’implique pas la création d’une nouvelle personne morale et constitue
simplement un changement des statuts4. En conséquence, tous droits et obligations contractés par
la société avant sa transformation restent valides et continuent à lier à l’égard des tiers (article
186).
2° Procédure
La transformation est assujettie aux formalités légales prévues par pour toute
modification des statuts. Toutefois, la transformation de la société dans laquelle les actionnaires
ou associés ont une responsabilité limitée en une société dans laquelle leur responsabilité illimitée
doit être soumise à un vote à l’unanimité des actionnaires ou associés (articles 181), en raison de
l’augmentation des engagements en résultant.
B. Effets
La décision de transformation d’une société ne peut être rétroactive et ne prend effet qu’à
compter du jour où la décision la constatant est prise (article 182). Néanmoins, la décision de
transformation ne sera valide à l’égard des tiers qu’après l’accomplissement des formalités
suivantes : publication de l’opération dans un journal d’annonces légales ; dépôt des procès-
verbaux auprès du greffe de la juridiction compétente en matière commerciale ; enfin, inscription
modificative au RCCM.
C. Dispositions particulières relatives aux SA et SARL
Une SA ou une SARL peut être transformée en une autre forme de société à la condition,
au moment de la décision de transformation, que la société ait une existence d’au moins deux ans
et ait établi et fait approuver par les associés ou les actionnaires les bilans de ses premiers
exercices et que ses capitaux propres soient d’un montant au moins égal à son capital (articles 374
et 690-691).
Les actionnaires statuent sur la transformation après présentation du rapport préparé par
le commissaire aux comptes ou, lorsqu’il n’y a pas de commissaire aux comptes, par commissaire
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Néanmoins, la société perd sa personnalité juridique lorsqu’elle a été transformée en une forme égale non
prévue par l’Acte uniforme.
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aux comptes spécialement choisi pour l’opération (articles 375 et 691). Le rapport doit certifier
que les capitaux propres sont d’un montant au moins égal au capital de la société.
organes sociaux, peuvent aussi être nommés par l’assemblée générale constitutive, lorsqu’une
telle assemblée est tenue (article 410).
L’assemblée constitutive doit être obligatoirement tenue si la société fait appel public à
l’épargne5ou, comme il vient d’être vu, lorsque les apports à la société sont effectués en nature et
font l’objet d’une évaluation devant être approuvée. Toutefois, la tenue d’une assemblée générale
ne semble pas nécessaire lorsque tous les apports sont en numéraire et qu’il n’est pas fait appel
public à l’épargne. L’assemblée générale constitutive est facultative, car la société effectivement
est constituée dès la signature des statuts.
Lorsqu’une assemblée générale constitutive est tenue en vue d’approuver ou de rejeter le
rapport du commissaire aux apports sur l’évaluation des apports sur l’évaluation des apports en
nature, elle doit constater que le capital social est entièrement souscrit et que les actions sont
libérées. L’assemblée constitutive adopte alors les statuts, nomme les premiers administrateurs
ou administrateur général, nomme le premier commissaire aux comptes, et statue sur les
engagements pris pour le compte de la société en formation, c'est-à-dire préalablement à son
immatriculation (article 410).
Des formulaires types d’immatriculation des sociétés commerciales sont disponibles
auprès de certains RCCM.
L’enregistrement auprès de l’administration fiscale vous permet d’obtenir en RDC le
Numéro impôt
Dans un délai de quinze jours suivant l’immatriculation de la société, une annonce doit
être insérée dans un journal habilité à publier des annonces légales dans le pays où la société est
immatriculée (article 261).
§2. Administration et direction de la SA
Il existe deux modes d’administration et de direction d’une société anonyme, auxquels il
ne peut être dérogé (article 414). Les fondateurs pourront opter pour l’une ou l’autre de ces deux
options : la direction avec un conseil d’administration et la direction confiée à un administrateur
général.
A. Modes d’administration et de direction de la SA
La SA peut être administrée par un administrateur général, actionnaire ou non (article
495), assisté le cas échéant par un ou plusieurs adjoints (article 510) lorsqu’elle comprend
d’actionnaires égal ou inférieur à trois (article 494). La SA a« la faculté de ne pas constituer un
conseil d’administration ».
Le conseil d’’administration est obligatoire pour les sociétés ayant plus de trois
actionnaires. Les SA unipersonnelles devraient ainsi nécessairement être administrées par un
administrateur général, ce qui constitue un frein à la création de filiales sous forme de SA dirigée
par un conseil d’administration par exemple.
Lorsque la société est administrée par un conseil d’administration, celui-ci est présidé soit
(i) par un président du conseil d’administration assisté d’un directeur général, soit (ii) par un
président directeur général.
L’Acte uniforme énumère de manière limitative les différents mandataires sociaux de la
SA de telle sorte qu’il ne semble pas possible de créer d’autres types de mandataires habilités à
représenter la société.
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Acte Uniforme relatif au droit commercial général, articles 27 et 28.
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Schéma
prospère ; elle permet aux actionnaires de faire jouer leur droit préférentiel de souscription et de
renforcer ainsi leur position dans la société.
On penser qu’aujourd’hui le capital social ne joue ses rôles d’outil de protection du gage des
créanciers sociaux et d’instrument répartiteur des droits entre associés. Seule semble compter
aujourd’hui, sa fonction purement financière, qui permet aux actionnaires d’obtenir rapidement
de l’argent frais grâce aux mécanismes des augmentations de capital.
1) Conditions générales
Le capital social d’une SA peut être augmenté soit par émission d’actions nouvelles soit
par la majoration du montant nominal des actions existantes (article 562). Les actions nouvelles
peuvent être libérées soit par des apports en capital, soit par des apports en nature, soit encore
par compensation avec des créances certaines, liquides ou exigibles sur la société, soit enfin par
incorporation de réserves, bénéfices ou primes d’émission. Les actions nouvelles sont émises soit
à leur montant nominal, soit à ce montant majoré d’une prime d’émission lorsque la valeur de la
société nécessite de valoriser la différence entre la valeur des droits conférés aux actionnaires par
les actions à différentes périodes de son existence (article 563). Le capital social peut encore
augmenter par l’exercice de droits attachés à des valeurs mobilières donnant accès au capital.
2) Décision d’augmentation de capital
L’assemblée générale extraordinaire est le seul organe habilité à décider l’augmentation
du capital social, après présentation, d’une part, des rapports du conseil d’administration ou de
l’administrateur général et d’autre part, du commissaire aux comptes (article 564). Le rapport du
conseil d’administration ou de l’administrateur général doit préciser les motifs de l’augmentation
de capital ainsi que son impact sur la marche des affaires sociales depuis le début de l’exercice en
cours (article 570).
3) Droit préférentiel de souscription conféré aux actionnaires existants
En principe, les actionnaires existants disposent d’un droit préférentiel de souscription
pour toute augmentation de capital (article 573). Ce droit est proportionnel au montant des
actions détenues et présente un caractère irréductible.
Les actionnaires peuvent décider eux-mêmes de supprimer le droit préférentiel de
souscription par le biais d’une assemblée générale extraordinaire (article 586). L’assemblée
générale extraordinaire peut, en effet, décider de supprimer ce droit soit pour la totalité de
l’augmentation de capital soit pour une ou plusieurs tranches de cette augmentation, en faveur
d’un ou plusieurs bénéficiaires nommément désignés. Lorsque ces bénéficiaires sont déjà
actionnaires de la société, ils ne peuvent prendre part au vote, ni pour eux-mêmes, ni comme
mandataires.
Leurs actions ne seront pas prises en compte pour calculer le quorum et la majorité (article
587).
Les actionnaires peuvent aussi renoncer individuellement à leur droit préférentiel au
profit de personnes dénommées, ou sans indication du bénéficiaire (article 593). La renonciation
doit être adressée par écrit à la société avant la fin de la période de souscription, soit par lettre au
porteur contre récépissé, soit par lettre recommandée avec accusé de réception (article 594). La
renonciation faite au profit de bénéficiaires désignés doit être accompagnée de l’acceptation de
ces derniers (article 595).
19
B. Réduction de capital
Le capital social peut être réduit soit par la diminution de la valeur nominale des actions, sous
réserve de ne pas porter celles-ci en dessous du montant minimal requis, soit par la diminution
du nombre des actions (articles 627), soit par le remboursement d’une partie du capital social.
Le capital social minimum autorisé pour une SA est de dix millions de francs CFA (article 387).
En conséquence, le capital ne peut être réduit au-dessous de ce montant.
§5. Appel public à l’épargne
L’appel public à l’épargne ouvre de larges possibilités aux sociétés afin de lever des capitaux
et de financer leurs projets notamment grâce à l’émission d’actions, d’obligations ou de valeurs
mobilières composées en atteignant de manière large des investisseurs locaux ou étrangers.
A. Champ d’application
1) Définition
Une société faisant appel public à l’épargne peut être définie comme une société qui, pour son
fonctionnement, a recours à l’épargne publique par divers moyens tels que l’inscription de titres
à la cote officielle des valeurs mobilières et/ou, plus largement, le placement de ses titres par
l’intermédiaire de banques, d’établissements financiers ou grâce à des procédés de publicité.
2) Sociétés autorisées à faire appel public à l’épargne
Seules les SA peuvent émettre des actions et les négocier auprès d’une bourse des valeurs ou
d’un établissement financier (article 58). L’Acte uniforme précise qu’une SA faisant appel public à
l’épargne doit avoir un capital social d’au moins cent millions de francs CFA (article 824) et
doit être administrée par un conseil d’administration (article 828).
B.Garanties de procédure et formalités de publicité
Dans un souci de protection de l’épargnant, l’acte uniforme organise la procédure d’appel
public à l’épargne et pose certaines exigences en matière d’information et de publicité des offres
destinées au public.
Section 2. La société à responsabilité limitée (SARL)
La SARL est la deuxième forme de société de capitaux, dite à responsabilité limitée, dont
les associés ne sont tenus des dettes de la société qu’à concurrence de leurs apports.
§1. Les associés
Une SARL peut être constituée par une ou plusieurs personnes physiques ou morales
(articles 309). Il est permis d’avoir un seul associé et, en cas de pluralité d’associés, aucune limite
n’est posée à leur nombre.
Les associés disposent de droits politiques et financiers. Ils disposent du droit d’être
informés à tout moment des affaires de la société ; en particulier, avant toute assemblée, ils
peuvent recevoir certaines informations et poser des questions relatives à la gérance de la société
(articles 344 et 345). Ils ont le droit de participer aux décisions collectives (article 334). Enfin, ils
ont le droit de recevoir des dividendes (article 346).
§2. Le capital social
Le capital social d’une SARL doit être de 1.000.000 de francs CFA (1.800 usd) minimum.
Il est divisé en parts sociales d’un montant égal dont la valeur nominale ne peut être inférieure à
5.000 francs CFA (8,77usd) (Article 311).
20
§3. La gérance
Une SARL doit être dirigée par un ou plusieurs gérants. Un gérant doit être une personne
physique et peut être associé ou non de la société. Il est nommé dans les statuts ou en cours de vie
sociale, par la majorité des associés détenant plus de la moitié du capital social (article 323).
Le gérant peut être rémunéré pour l’exercice de ses fonctions, dans les conditions fixées
par les statuts ou par une décision de l’assemblée générale des associés (article 325).
A. Nomination, mandat et révocation
Le gérant est nommé pour quatre ans à moins qu’il n’en soit prévu autrement par les
statuts. Son mandat est renouvelable (article 324).
Le gérant peut être révoqué par une décision des associés détenant plus de la moitié des
parts de la société. Lorsque la révocation est décidée sans justes motifs, elle peut donner lieu au
paiement de dommages-intérêts (article 326). En d’autres termes, contrairement aux
administrateurs d’une SA, les gérants ne peuvent être révoqués ad nutum. A la demande de tout
associé, le gérant peut aussi être révoqué par la juridiction compétente en matière commerciale,
pour cause légitime. Cette disposition permet aux associés minoritaires de se prémunir contre un
abus de majorité des associés à l’égard d’un gérant.
B. Pouvoirs
Dans les rapports entre associés, le gérant peut faire tous les actes de gestion dans l’intérêt
de la société à moins que les statuts ne restreignent ses pouvoirs.
§4. Commissaires aux comptes
Un commissaire aux comptes doit être nommé dans les SARL, dont le capital social est
supérieur à dix millions de francs CFA, ou lorsque l’une des deux conditions suivantes est
remplie :
le chiffre d’affaires annuel est supérieur à deux cent cinquante millions de francs CFA ;
le nombre d’employés de la société est supérieur à cinquante (article 376).
Section 3. La société par actions simplifiées (SAS)
La société par actions simplifiées est une société dont le fonctionnement interne relève, en
grande partie, de la seule volonté de ses membres. Ainsi, de nombreuses clauses peuvent être
introduites dans les statuts afin de maintenir cette caractéristique : les clauses d’inaliénabilité des
actions, clauses d’agrément, clauses d’exclusion d’un associé par rachat de ses titres.
Bien que la SAS ait ses racines dans la SA, elle s’en sépare sur deux points essentiels : d’une
part, son organisation et son fonctionnement sont fixés par les statuts, c’est-à-dire de la seule
volonté commune des associés ; d’autre part, ces derniers peuvent, dans une large mesure,
aménager comme ils l’entendent les conditions de leur entrée et de leur sortie de la société.
La SAS est une société constituée par un ou plusieurs associés personnes physiques ou
personnes morales, qui est ou sont responsables des dettes sociales à la concurrence de leurs
apports et leurs droits sont représentés par des actions. La SAS se distingue de la SA par le fait
qu’aucun capital minimum n’est exigé. Elle est administrée par un Président avec possibilité
d’avoir un directeur général adjoint. Dans la SAS l’intuitu personae entre associés est très marqué.
Le terme associé a été préféré au terme actionnaire.
La SAS ne peut faire l’appel public à l’épargne c’est-à-dire que pour son financement, elle
ne peut recourir à l’épargne public par divers moyens tels que l’inscription de titres à la cote
officielle des valeurs mobilières et/ou, plus largement, le placement de ses titres par
21
Il s’agit notamment des cas suivant : lorsqu’une société reconnue par la loi a été constituée
mais que les formalités légales de constitution n’ont pas été effectuées ou lorsqu’une société
reconnue par la loi a été constituée mais n’a pas été enregistrée auprès du RCCM, ou encore,
lorsqu’une société a été constituée sans respecter l’une des formes prescrites par l’acte uniforme
(article 865). (Pluralité de cas)
La notion de société de fait retenue par le législateur de l’OHADA semble ainsi rechercher
à élargir l’applicabilité du droit des affaires au secteur informel en vue de son officialisation.
Toute personne intéressée peut demander à la juridiction compétente la reconnaissance
d’une société de fait (article 866). Lorsqu’un tribunal reconnait son existence, qui peut être
prouvée par tous moyens, les règles applicables aux associés seront applicables à la SNC (article
868).
informations complémentaires ou des explications doivent figurer dans l’état annexé lorsque
l’application d’une disposition des normes comptables OHADA n’est pas suffisante ou est
inadaptée pour donner une image fidèle de la situation ou des opérations de la société (article 10).
Section 6. Image fidèle
Les états financiers annuels sont considérés comme indissociables. Ils doivent donner une
image fidèle du patrimoine, de la situation financière et des résultats de l’entreprise sur la base
d’une description adéquate, loyale, claire, précise et complète des événements, opérations et
situations relatifs à l’exercice comptable concerné (articles 8et 9).
Pour permettre la comparaison des états financiers d’une année sur l’autre, la même
terminologie et les mêmes méthodes décrivant les événements, opérations et situations devront
toujours être utilisées (article 9).
Des dispositions très détaillées mettent à la charge des opérateurs économiques des
obligations précises relatives à l’organisation comptable et à l’établissement des états financiers
ainsi que des règles d’évaluation et de détermination du résultat et des modalités de contrôle des
comptes. Ces obligations sont décrites aux Chapitres II et V du Titre Premier de l’Acte Uniforme.
Il s’agit pour la plus grande partie d’obligations classiques comme la typologie des livres
comptables (articles 15 à 17).
Toutefois, l’Acte Uniforme instaure d’autres obligations plus innovantes comme par
exemple celle d’établir pour chaque entreprise un manuel de procédures pour permettre la
compréhension et le contrôle du système comptable (article 16), ou celles indiquant les mentions
devant figurer dans chaque élément composant les états financiers (article 29).
La fin du contrat doit être prévue dans l’acte signé par les parties.
Section 2. La distribution intégrée
Dans la distribution intégrée se retrouvent la concession commerciale et la franchise.
§1. La concession commerciale
Elle repose sur une convention par laquelle un commerçant ou un industriel appelé
« concédant » permet à un commerçant indépendant dénommé « concessionnaire » de distribuer,
en exclusivité et sur un territoire et sur une période déterminée, ses produits lui conférant par là
même un véritable monopole de revente.
§2. La franchise
La franchise est définie comme l’opération par laquelle un commerçant ou industriel,
dénommée « franchiseur », justifiant d’une réussite commerciale, permet à des commerçants
indépendant dénommés « franchisés », de réitérer sa réussite commerciale moyennant une
contrepartie financière. La convention confère donc aux élus, le droit d’exploiter les signes de
ralliement de la clientèle qui constituent les droits de propriété intellectuelle ou industrielle
matérialisant cette réussite commerciale.
La franchise repose non seulement sur la mise à disposition de signes de ralliement de la
clientèle (enseigne, marque…), mais également un savoir-faire résultant d’une expérience
commerciale et industrielle. Elle se conclut intuitu personae aves clause de confidentialité et
nécessite une assistance technique et commerciale continue.
Cette technique de distribution exclusive peut se décliner sous trois modèles :
A. La franchise industrielle ou de production par laquelle le franchiseur autorise le franchisé à
fabriquer des biens selon les savoir-faire industriels du franchiseur, et à les distribuer sous
la marque de ce dernier.
B. La franchise de distribution de produits autorisant le franchisé à distribuer les produits sous
marque du franchiseur, en adoptant scrupuleusement ses méthodes commerciales.
C. La franchise de distribution de services par laquelle le franchiseur permet au franchisé la
commercialisation de ses services, sous sa marque et conformément à sa politique
commerciale.
La franchise suppose un contrat qui fixe le prix d’adhésion au réseau, les obligations des
parties respect des méthodes commerciales- homogénéité de l’image de marque dans tout le
réseau ou le respect du prix plafonné afin d’homogénéiser la politique tarifaire, les modalités
d’exécution du contrat ainsi que les modes de son extinction.
Le contrat peut être à durée déterminée ou indéterminée. Toutefois, quelle que soit la
durée convenue, il pourra faire l’objet d’une résiliation, dès lors qu’un élément substantiel du
contrat fait défaut. A l’issue du contrat, l’ancien franchisé veillera à ne pas entretenir de confusion
dans l’esprit de la clientèle entre son exploitation et celle de son ex franchiseur. S’il est tenu par
une clause de non-concurrence, il s’interdira alors d’entreprendre une activité similaire à celle de
son franchiseur.
29
6 Le droit de la concurrence a pour première finalité de protéger les entreprises contre leurs concurrents ou leurs
partenaires. Il s’agit de sanctionner des comportements déloyaux ou des pratiques contractuelles par lesquelles
certaines entreprises peuvent profiter de leur position pour imposer leurs conditions.
7 La loi organique n° 18/020 du 09 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence, in JORDC, numéro spécial,
Celui qui jette le discrédit sur la personne ou sur les produits ou sur le service du
concurrent tombe sous le coup de l’agissement du dénigrement. Le dénigrement selon la loi porte
donc sur la personne du concurrent, les produits, les services ou sur l’entreprise elle-même.
La loi exige que la personne, le produit ou le service visé par le dénigrement soit
nommément désigné ou à tout le moins aisément identifiable. Ainsi, le dénigrement peut se
réaliser par la comparaison, la publicité ou la divulgation d’une information de nature à jeter du
discrédit sur le concurrent, peu importe qu’elle soit exacte.
2) La désorganisation de l’entreprise rivale par des procédés commerciaux illégitimes
(article 43 loi organique n° 18/020)
L’impératif de loyauté dans la concurrence interdit d’utiliser des pratiques ayant pour
conséquence une désorganisation de l’entreprise rivale. La désorganisation de l’entreprise rivale
consiste à affaiblir en portant atteinte à ses moyens de production ou de commercialisation par
des procédés commerciaux illégitimes. La loi organique n° 18/020 énumère, à titre indicatif, les
actes considérés comme portant désorganisation de l’entreprise, il s’agit de : la divulgation de
secret de fabrication ; l’atteinte au savoir-faire ; le débauchage du personnel ; le détournement des
commandes ; l’entrave à la publicité ; la pratique des prix d’appel lorsque celui-ci s’accompagne
de tromperie ou du dumping ; le couponnage électrique ; l’utilisation de la marque d’autrui à titre
de promotion ; la méconnaissance d’une convention d’exclusivité etc.
3) L’utilisation illégitime de la réputation d’autrui (article 44, 45,46 et 47)
La loi organique n° 18/020 énumère les actes pour lesquels l’utilisation de la réputation
d’autrui pour conquérir et conserver une clientèle est qualifiée d’illégitime et donc constitutifs
d’une concurrence déloyale. Il s’agit des actes suivants :
a) L’imitation servile
C’est-à-dire des actes qui tendent à créer la confusion sur les produits, la présentation des
produits, les signes distinctifs, les emballages, le nom commercial et la publicité, que cette
imitation soit intentionnelle ou pas. Il suffit seulement que les signes distinctifs ou la marque
imitée fassent l’objet d’un droit privatif ouvrant droit à une protection par l’action en contrefaçon ;
b) La concurrence parasitaire
C’est-à-dire le fait pour quiconque de se placer dans le sillage d’un concurrent pour
exploiter le même type de clientèle en créant la confusion qui lui permet de détourner à son profit
une clientèle ou le fait pour une entreprise, en absence d’une concurrence entre deux entreprises,
de créer la confusion sur l’origine des produits, par dérogation au principe de la spécialité des
marques, en vue d’acquérir une clientèle sans effort particulier. Le parasitisme se définit comme
l’ensemble des comportements par lesquels un agent économique s’immisce dans le sillage
d’autrui afin de tirer profit, sans rien dépenser, de ses efforts et de son savoir-faire. Le parasite
cherche, en réalité, en se plaçant dans le sillage d’autrui à détourner l’investissement ou la
recherche de ce dernier
1) Sortes d’actions
a) Action en responsabilité civile
L’action en responsabilité civile a pour but de réparer le dommage subi par la victime d’une
faute. Pour son exercice il faut la réunion de trois conditions d’admission de la responsabilité
civile soient réunies, c’est-à-dire la faute, le préjudice, le lien de causalité entre la faute et le
préjudice. Il s’agit d’une action subsidiaire. Elle doit constituer le seul moyen de sanctionner des
comportements déloyaux.
b) Action en cessation
La victime d’un comportement contraire aux usages honnêtes du commerce peut obtenir le
respect de ses droits et le maintien (ou le rétablissement) d’une concurrence loyale. Le cumul de
cette action avec l’action en responsabilité civile reste possible.
2) Procédure et sanctions
verticalement (conglomérat) c’est –à-dire les entreprises situées à un même stade de l’activité
économique.
Les ententes entre entreprises peuvent être autorisées lorsque leurs auteurs justifient
qu’elles ont pour effet de garantir le progrès économique, la création et le maintien de l’emploi.
Seule la commission de la concurrence peut autoriser ces genres d’accords. Mais, toutefois, la loi
déclare nul tout accord, convention ou clause contractuelle se rapportant aux pratiques
anticoncurrentielles.
La loi énumère de manière non limitative les ententes prohibées et donc
anticoncurrentielles qui peuvent se constituer lorsqu’elles tendent à :
- limiter l’accès au marché à d’autres acteurs économiques et le libre jeu de la concurrence ;
- se répartir les marchés et les sources d’approvisionnements ;
- empêcher la fixation des prix par le libre jeu du marché en favorisant artificiellement la
hausse ou la baisse des prix ;
- entraver la production, les débouchés, les investissements ou le progrès technique ;
- fausser le résultat d’un appel d’offres en faisant concourir des filiales d’un même groupe,
avec ou sans la société mère, en dissimulant leur appartenance au groupe.
systématique de la marque, sous réserve des comparaisons naturelles effectuées dans le cadre du
conseil à la clientèle) ; - le caractère inhabituel de la demande ; l’indisponibilité du produit ou du
service.
Des pratiques discriminatoires de vente comme le fait :- d’obtenir de lui des prix abusifs ; -
abuser d’une relation de dépendance ; - obtenir des conditions dérogatoires de manière illicite ; -
rompre abusivement des relations commerciales établies ; - établir un réseau de distribution
sélective ou de distribution exclusive.
Section 2. Protection des consommateurs
§1. Mesures prévues par la loi organique n° 18/020 du 09 juillet 2018
La prohibition de la concurrence déloyale contribue également à promouvoir, au-delà des
intérêts des concurrents et de la profession commerciale dans son ensemble, les intérêts des
consommateurs.
Cibles de la compétition concurrentielle, ces derniers risquent en effet de souffrir d’un
préjudice causé par les procédés incorrects d’un commerçant. Ainsi en serait-t-il lorsque, après
avoir créé une confusion dans l’esprit des consommateurs, le commerçant déloyal en profite pour
attirer la clientèle d’un concurrent dont pourtant l’activité ou les produits se révèlent en réalité
plus avantageux pour le public. De même en sera-t-il lorsque la confusion (par suite d’une
imitation, par exemple) aura pour but ou pour effet de tromper les consommateurs sur les qualités
d’un produit ou sur une marque de fabrique.
Dans le même sens, le dénigrement sur les établissements, sur la personne ou sur les
produits d’un concurrent constitue un acte déloyal et fautif de nature à fausser le jugement des
consommateurs. Cependant, en période de pénurie, ces derniers sont souvent contraints de
« fermer les yeux » sur les défauts que présentent certains produits.
Lorsque la concurrence déloyale a pour conséquence la désorganisation d’une entreprise
rivale (espionnage industriel, détournement du personnel), elle nuit également à l’intérêt des
consommateurs en créant dans leur esprit une fausse image des établissements auxquels ils
s’adressent.
§2. Mesures prévues par le décret du 1er avril 1959
Il existe un arsenal juridique pour la protection des consommateurs bien qu’inefficace,
inadapté, inobservé et inappliqué. Ainsi on peut citer le décret du 1er avril 1959 relatif à la
sauvegarde du pouvoir d’achat des consommateurs tombe peu à peu en désuétude.
Ce décret prévoit pourtant que le chef de l’exécutif peut, en vue de protéger les
consommateurs :
1) déterminer les conditions de composition, de qualité et de dénomination auxquelles doit
satisfaire toute marchandise pour pouvoir être vendue, offerte ou exposée en vente ;
2) prescrire l’apposition de certaines indications ou mentions concernant notamment
l’origine, la composition, le poids, le volume, la quantité ou le métrage des marchandises.
Il détermine, suivant le cas, si ces indications doivent être apposées sur les marchandises
ou sur leur contenance ou sur tout document s’y rapportant.
Par ailleurs, ce texte proscrit toute publicité fallacieuse ou trompeuse en matière de
boissons alcooliques (article 1er, 3).
34
compris les moyens suggérés pour le paiement du passif exigible, et les licenciements pour motif
économique ou les remplacements de dirigeants envisagés dans le cadre de ce projet.
B. Suspension des poursuites individuelles
Dès le dépôt de la proposition de concordat préventif auprès du tribunal compétent, celle-
ci est transmise à son président pour que ce dernier puisse rendre une décision de suspension des
poursuites individuelles qui pourraient être intentées par les créanciers afin d’obtenir paiement
des sommes qui leur sont dues (article 8).
La décision du président a pour effet non seulement de suspendre les poursuites
individuelles, y compris les voies d’exécution et mesures conservatoires qui ont pu être
entreprises par les créanciers à l’encontre du débiteur, mais également d’interdire toutes
nouvelles poursuites. Les dettes concernées par cette suspension et cette interdiction sont celles
nées antérieurement à la décision, à condition qu’elles figurent sur la liste déposée par le débiteur
avec sa requête de concordat préventif (article 9).
La seule exception à ce principe de suspension des poursuites, concerne les salariés du
débiteur, qui peuvent continuer à réclamer le paiement de leurs salaires. A cette exception près,
toutes les autres actions, y compris celles des créanciers privilégiés ou titulaires d’un droit de
préférences, sont suspendues (article 9).
La suspension des poursuites ne concerne que les dettes nées avant la date du jugement
de suspension. Toute dette valable née après cette date reste donc exigible normalement.
Lesquelles (dettes) sont présumées souscrites dans l’intérêt de l’entreprise.
En outre, et sauf en cas de remise accordée par les créanciers dans le cadre du concordat
préventif, les intérêts de tous types sur les créances continuent à courir, mais ne sont pas
exigibles par les créanciers pendant la période de suspension (article 10).
C. Désignation d’un expert
Dans sa décision de suspension des poursuites, le président de la juridiction compétente
désigne un expert chargé de rédiger un rapport sur la situation économique et financière de la
société, sur ses perspectives de redressement, ainsi que sur toutes autres mesures contenues dans
les propositions du concordat préventif. (Article 8).
L’expert bénéficie de l’accès à l’information. A cet égard, il peut obtenir communication
d’informations qu’il juge nécessaire de la part des commissaires aux comptes et comptables de la
société, des représentants du personnel, des administrations publiques, des organismes de
sécurité sociale, des établissements bancaires et des services de centraliser les risques bancaires
et les incidents de paiement (article 12-1).
L’expert a la charge de signaler à la juridiction compétente tout manquement du
débiteur aux interdictions définies ci-dessus et notamment en cas de cession d’actifs, de
traitement préférentiel de certains créanciers, etc. (article 12-2).
L’expert désigné doit déposer au greffe un rapport contenant le concordat préventif
proposé par le débiteur ou conclu entre ce dernier et ses créanciers, dans un délai de deux
mois à compter de sa nomination, sauf cas de prorogation de ce délai d’un mois sur autorisation
du président de la juridiction compétente, portant alors le délai maximum à trois mois à compter
de la date de nomination. L’expert qui ne déposerait pas ce rapport dans le délai prévu, pourrait
voir sa responsabilité engagée par le débiteur ou les créanciers (article 13) de ce dernier.
37
Rapport de l’expert
Décision du
tribunal
2° Direction de l’entreprise
Si le juge-commissaire décide d’exclure les dirigeants du débiteur de la continuation de
l’exploitation, la juridiction compétente pourra autoriser la signature d’un contrat de location-
gérance (article 115)9 avec un tiers.
La décision prononçant le redressement judiciaire emporte, de plein droit, assistance
obligatoire du débiteur pour tous les actes concernant l’administration et la disposition de ses
biens. Cependant, le débiteur peut continuer à accomplir seul et valablement les actes qui entrent
dans l’activité habituelle de l’entreprise, à charge pour lui d’en rendre compte au syndic (article
52).
3° obligations déclaratives
Le débiteur doit, dans les trois jours de la décision d’ouverture, présenter au syndic ses
livres comptables en vue de leur examen et de leur clôture, afin de définir l’étendue des captifs du
débiteur (article 55). Le syndic doit également procéder à l’inventaire des biens du débiteur
(article 63).
Le débiteur doit souscrire diverses déclarations en matière fiscale, douanière et de
sécurité sociale. Le syndic s’assure de la production rapide de ces déclarations, et en cas de
défaillance du débiteur, en informe le juge-commissaire et transmet lui-même aux autorités
compétentes les informations qu’il a en sa possession (article 65).
C. Contrôle de la situation du débiteur par le syndic
Le jugement d’ouverture de la procédure de redressement judiciaire doit définir au moins
provisoirement la date de cessation des paiements, qui ne peut être antérieure de plus de dix-huit
mois à la date du jugement (article 34). La période comprise entre la date de cessation des
paiements et la date du jugement d’ouverture est qualifiée de « période suspecte ». Selon leur
nature, les actes effectués par le débiteur durant la période suspecte pourront ou non être déclarés
inopposables aux créanciers (article 67).
A partir du jugement d’ouverture de la procédure de redressement judiciaire le syndic
coordonne toutes les activités de l’entreprise.
D. Effets du jugement d’ouverture sur les créanciers
A l’égard des créanciers, le jugement d’ouverture a pour effet de constituer une masse
permettant de les représenter. Le syndic agit en son nom et dans l’intérêt collectif. Ce jugement
constitue aussi le point de départ des mesures garantissant la protection de leurs droits et
organise les modalités de poursuites des contrats en cours.
La décision d’ouverture suspend les poursuites individuelles des créanciers.
§.2. Solution du redressement judiciaire
A. Acceptation du concordat de redressement
Le débiteur est tenu de proposer un concordat de redressement dans les trente jours
suivant la date de déclaration de cessation des paiements, le syndic devant mettre à profit les
délais de production et de vérification des créances pour rapprocher les positions du débiteur et
des créanciers sur l’élaboration du concordat (article119).
Après vérification des créances et élaboration de l’état définitif des créances acceptées,
une assemblée des créanciers dont les créances ont été admises définitivement ou par provision
9
Voir infra n° 830 nos développements relatifs aux privilèges des salariés.
42
Déclaration de
cessation des
paiements
Offre de concordat
Jugement
ou
Liquidation Redressement
10
L’article 157 de l’Acte Uniforme relatif au Droit commercial général fournit un exemple de cas dans lequel la
législation est possible. Cet article prévoit en effet la résiliation automatique du mandat d’un intermédiaire
commercial en cas d’ouverture d’une procédure collective à son encontre ou à l’encontre de son mandat.
45
d’ouverture de la liquidation (article 76), par application d’un mécanisme de déchéance du terme
lié à l’insolvabilité avérée du débiteur.
C. Continuation d’activité
Le liquidateur conserve la faculté d’exiger l’exécution des contrats en cours, dans l’intérêt
du débiteur (article 108).
Tandis que la continuation de l’activité du débiteur est un élément essentiel de la
procédure de redressement, en cas de liquidation des biens, la continuation de l’activité doit être
autorisée par la juridiction compétente et seulement pour les besoins de la liquidation, à condition
que cette continuation ne mette pas en péril l’intérêt public ou celui des créanciers (article 113).
L’activité pourra alors continuer pendant une période transitoire de trois mois, qui peut être
renouvelée, sans pouvoir excéder une durée d’un an calculé à compter de la date du jugement de
liquidation des biens, sauf si des circonstances graves exceptionnelles justifient une durée plus
longue (article 113).
D. Liquidation des biens
Le syndic doit, dans le mois de son entrée en fonction, remettre au juge-commissaire un
état mentionnant l’actif disponible ou réalisable, le passif chirographaire et le passif garanti par
des sûretés, ainsi que l’éventuelle responsabilité pécuniaire du ou des dirigeants du débiteur pour
ce passif (article 146). Le syndic se charge de le réaliser.
Une fois l’actif réalisé, le juge-commissaire peut ordonner la répartition du produit
de la réalisation entre les créanciers dont les créances ont été acceptées (articles 164 et 164).
Le paiement intervient une fois les frais et dépens de la procédure de liquidation déduits de la
somme collectée (article 165). Un ordre de priorité est défini entre les créanciers pour la
distribution du produit de la réalisation des actifs. Il n’est pas passé au rang inférieur tant que
tous les créanciers d’un rang identique ne sont pas désintéressées, et ce jusqu’à ce que le produit
des ventes soit insuffisant pour désintéresser tous les créanciers d’un même rang. Dans ce cas, et
lorsque les créanciers concernés ne sont pas garantis par l’affectation au paiement de leur créance
d’un bien particulier, le produit de la vente est réparti entre les créanciers de la catégorie en
question dans la proportion de leurs créances totales, et les créanciers des catégories inférieures
ne percevront rien (articles 166 et 167).
E. Clôture de la liquidation
Lorsque les opérations de liquidation des biens sont terminées, le syndic rend ses comptes
au juge-commissaire qui, par procès-verbal, constate la fin des opérations de liquidation. Le
procès-verbal est alors communiqué au tribunal compétent, qui prononce la clôture de la
liquidation et tranche les contestations éventuelles soulevées par le débiteur ou les créanciers sur
les comptes du syndic. (article 170).
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Déclaration de
cessation des
paiements
Offre de concordat
Décision
ou
Redressement Liquidation et
judiciaire réalisation de l’actif
Production et Liquidation et
vérification des réalisation de l’actif
créances
Cession totale ou
Désintéressement partielle de
des créanciers l’activité ou d’une
branche d’activité
forcée de ces titres, le produit de la vente étant alors affecté au paiement de la part des dettes mise
à la charge des dirigeants (article 185).
Les condamnations de dirigeants sont mentionnées au RCCM et donnent lieu à des
publications dans un journal d’annonces légales et au journal officiel (article 188).
§.2. Extension des procédures collectives de redressement judiciaire ou de liquidation des biens
En cas de redressement judiciaire ou liquidation des biens d’une personne morale, les
dirigeants peuvent être déclarés personnellement en redressement judiciaire ou en liquidation de
biens dans plusieurs hypothèses : s’ils ont exercé une activité commerciale personnelle sous le
couvert de la personne morale ; s’ils ont disposé du crédit ou des biens de la société comme si ce
crédit ou ces biens avaient été les leurs ; ou encore s’ils ont poursuivi abusivement et dans leur
intérêt personnel une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire qu’à la cessation des
paiements de la personne morale (article 189).
Le tribunal compétent peut alors prononcer le redressement judiciaire ou la liquidation
des biens de ces dirigeants s’ils n’acquittent pas les dettes de la personne morale qui ont été mises
à leur charge en cas de condamnation au comblement du passif (article 189).
§.3. Faillite personnelle
Nous examinerons successivement le champ d’application, et la procédure applicable en
cas de faillite personnelle.
A. Champ d’application
Les commerçants personnes physiques, les personnes physiques dirigeantes de personnes
morales assujetties à une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation, et les personnes
physiques représentants permanents de personnes morales assujetties à une procédure
collective, peuvent être déclarés en faillite personnelle par le tribunal (articles 194 et s).
La faillite personnelle peut être prononcée à l’encontre de telles personnes dans certains
cas limitativement énumérés, savoir lorsque ces personnes ont :
soustrait la comptabilité de leur entreprise, détourné ou dissimulé une partie de leur actif
ou reconnu frauduleusement des dettes qui n’existaient pas ;
exercé une activité commerciale dans leur intérêt personnel ;
usé du crédit ou des biens d’une personne morale des leurs propres ;
par leur dol, obtenu eux-mêmes ou pour leur entreprise, un concordat annulé par la suite ;
ou
commis des actes de mauvaise foi, des imprudences inexcusables ou qu’ont enfreint
gravement les règles et usages du commerce (article 196).
Cette dernière catégorie d’actes de mauvaise foi, ces imprudences inexcusables ou actes
ayant enfreint gravement les règles et usages du commerce incluent les cas d’exercice d’une
activité commerciale ou d’un mandat de gérant, d’administrateur, de président, de directeur
général ou de liquidateur malgré une interdiction d’exercer en l’une de ces fonctions, l’absence de
tenue d’une comptabilité conforme aux règles comptables et usages de la profession, la poursuite
abusive d’une exploitation déficitaire qui ne pouvait conduire l’entreprise qu’à la cessation des
paiements, etc (article 197).
La juridiction compétente peut en outre prononcer la faillite personnelle des dirigeants
qui ont commis d’autres fautes graves ou qui ont fait preuve d’une incompétence manifeste, n’ont
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pas déclaré dans les trente jours la cessation des paiements de la personne morale, ou encore
n’ont pas acquitté la partie du passif social mise à leur charge (article 198).
B. Procédure
Lorsque la faillite personnelle est prononcée, le code de procédure pénale du pays
concerné peut exiger une mention de cette décision au casier judiciaire de l’intéressé. En outre, la
décision devra être publiée au RCCM, au journal officiel de l’OHADA et dans un journal local
d’annonces légales (article 202).
La décision qui prononce la faillite personnelle emporte de plein droit :
l’interdiction générale de faire le commerce et notamment de diriger, gérer, administrer
ou contrôler une société ;
l’interdiction d’exercer une fonction publique élective et d’être électeur pour ladite
fonction publique ;
l’interdiction d’exercer toute fonction administrative, judiciaire ou de représentation
professionnelle (article 203).
Il appartient à la juridiction compétente de fixer la durée de l’interdiction, qui ne peut être
inférieure à trois ans ou supérieure à dix ans (article 203). Le failli peut toutefois être réhabilité
avant l’extinction de l’interdiction, à certaines conditions, notamment lorsque le passif de la
société a été totalement acquitté, ou en cas d’accord unanime des créanciers (articles 204-205).
§.4. Banqueroute
Il existe deux types de banqueroutes, simple et frauduleuse, qui peuvent s’appliquer en
cas d’actes particulièrement graves de commerçants personnes physiques ou d’associés
indéfiniment et solidairement tenus au passif de la société (article 227).
La banqueroute simple et banqueroute frauduleuse constituent les seules infractions
pénales en matière de procédures collectives et les peines applicables sont celles définies par
le droit pénal de chacun des Etats membres. Le tribunal compétent en matière de banqueroute est
du fait de la nature de l’infraction, la juridiction pénale et non la juridiction commerciale. La
procédure pourra alors être déclenchée par le Ministère public, par constitution de partie civile,
par le syndic, ou par tout créancier agissant en son nom propre ou au nom de la masse (article
234).
A. Banqueroute simple
La banqueroute simple est encourue en cas de cessation des paiements lorsque la
personne visée :
a contracté des engagements trop onéreux eu égard à sa situation et n’a pas reçu de
contrepartie suffisante ;
a, dans l’intention de retarder la constations de la cessation de se paiements, fait des achats
en vue d’une revente en dessous du cours ou a employé des moyens ruineux pour se
procurer des fonds ;
n’a pas, sans excuse légitime, déclaré sa cessation des paiements dans le délai de trente
jours ;
a tenu une comptabilité incomplète ou irrégulière ; ou
ayant été déclaré deux fois en état de cessation des paiements dans un délai de cinq ans, a
vu les deux procédures clôturées pour insuffisance d’actif (article 228).
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B. Banqueroute frauduleuse
La banqueroute frauduleuse, qui entraine des sanctions plus sévères, vise à punir les
commerçants personnes physiques et les actionnaires indéfiniment et solidairement
responsables des dettes de la personne morale, lorsque l’entité est en état de cessation des
paiements et que la personne concernée a :
soustrait les livres de comptes de la personne morale ;
détourné ou dissimulé une partie de son actif ;
reconnu la personne morale débitrice de sommes qu’elle ne devait pas ;
exercé une activité de commerçant malgré une interdiction d’agir en cette qualité ;
libéré un créancier après la cessation des paiements, au détriment de la masse ; ou
stipulé avec un créancier des avantages particuliers en échange de son vote dans les
délibérations de la masse (article 229).
Est également coupable de banqueroute frauduleuse toute personne physique qui, alors
que la personne morale n’est pas en état de cessation des paiements mais est soumise à une
procédure de règlement préventif a, de mauvaise foi, présenté des comptes inexactes ou
incomplets, ou a accompli sans autorisation du président de la juridiction compétente certains
actes interdits (article 229-2).
D’autres dirigeants peuvent être condamnés pour des infractions assimilées à la
banqueroute frauduleuse pour des motifs semblables, mutatis mutandis, à ceux applicables aux
commerçant personnes physiques et aux actionnaires indéfiniment responsables (article 230).
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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
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