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ÉLÉMENT DE COURS
Enseignant
NGAYA DAIROU Fidèle,
Docteur Ph/D.
Université de Maroua
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CHAPITRE PRELIMINAIRE : L’ENTREPRISE
L’entreprise est une réalité du monde économique. Une réalité qui se présente sous les
formes les plus diverses : entreprise artisanale, commerce de détail, PME, grande entreprise
industrielle, entreprise publique, groupe international de sociétés, mais aussi entreprise
agricole, profession libérale, coopérative ou association. L’entreprise se caractérise par une
activité économique de production ou de prestation de services et par une organisation de
moyens matériels et humains.
Premier élément
* Ensuite des moyens matériels, immeubles, machines, moyens de transport, mais aussi
immatériels, c'est-à-dire des biens incorporels, comme des créances, un fonds de commerce ou
des droits de propriété industrielle.
* Enfin des capitaux. Ces capitaux sont soit des fonds propres, apportés par le chef
d'entreprise ou par les actionnaires de la société qui gère l'entreprise, soit des concours
financiers apportés par des établissements bancaires ou des intermédiaires financiers.
Nb : Il faut d'ailleurs remarquer qu'il n'est nullement nécessaire que l'entreprise réunisse
tous les moyens que l'on vient de citer. Il existe des entreprises sans salariés et dont le personnel
consiste dans le seul chef d'entreprise. Il existe aussi des entreprises qui fonctionnent avec des
moyens matériels extrêmement réduits. À l'inverse, les grandes entreprises industrielles
rassemblent des moyens considérables et un nombreux personnel. Les situations sont donc très
variables.
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L'entreprise est une organisation hiérarchique. L'entreprise comporte une direction
qui décide de ses orientations, qui répartit les tâches entre des unités opérationnelles et qui
coordonne l'ensemble. Toute entreprise constitue un pôle de décision autonome. Généralement,
le pouvoir de direction appartient aux propriétaires des moyens de production. Cela apparaît
très clairement dans le cas de l'entreprise individuelle, appartenant à une personne physique. La
même personne physique est à la fois propriétaire des moyens de production et chef de
l'entreprise. Mais cela est vrai, également, dans le cas d'une entreprise appartenant à une
personne morale, par exemple une société. Les associés apportent les capitaux nécessaires à
l'acquisition des moyens de production et, en assemblée générale, ils nomment les dirigeants.
Deuxième élément
Le deuxième élément est l'exercice d'une activité. L'entreprise doit, pour exister, se
livrer à des opérations de production, de distribution ou de prestation de services. Cette activité
doit présenter elle-même trois caractères.
Elle doit être autonome, c'est-à-dire exercée par l'entreprise pour son propre compte et
pour son profit. L'entreprise est un centre de profit. Ce profit n'est d'ailleurs pas obligatoirement
pécuniaire (c'est-à-dire exprimé en somme d'argent), ce peut être un avantage économique
quelconque. Le profit n'est pas nécessairement réinvesti dans l'entreprise, il peut être
redistribué, par exemple entre les associés qui participent à l'entreprise. Elle est habituelle,
c'est-à-dire qu'elle se traduit par une répétition d'actes de production ou de prestation de services
répondant à un programme.
Ici, il convient d’étudier la structure de l’entreprise. À ce titre certaines ont opté pour
une forme sociétaire alors que d’autres revêtent la simple forme d’entreprise individuelle.
Ainsi, il faut distinguer l’entreprise commerciale individuelle et celle l’entreprise
commerciale dite « société » ou « société commerciale ».
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A- L’entreprise commerciale individuelle ou l’entreprise
individuelle
L'entreprise est dite individuelle (commerciale), lorsqu'elle est exploitée par une
personne physique ayant la qualité de commerçant. Ici, une seule personne peut apporter un
capital pour ouvrir son entreprise. Ainsi, l’individu qui veut créer sa propre entreprise sans
s’associer avec quelqu’un a une possibilité de créer une entreprise commerciale individuelle.
Pour que l’on soit en présence d’une entreprise individuelle commerciale, il faut qu’il y ait une
personne à sa tête dans le cadre d’une activité de commerce. Cette personne doit avoir la qualité
de commerçant devra avoir un local à sa disposition, va acheter des machines, avoir des
stocks et réaliser des agencements. Cette organisation matérielle n’est pas obligatoire car
dans certains cas très réduite.
STATUT DU COMMERÇANT
Interrogation.
- Qui peut être commerçant ?
- Comment devient-on commerçant ? ou Comment acquérir la qualité de
commerçant ?
Il s’agit donc :
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administrateur et liquidateur judiciaire ; expert-comptable agréé et comptable agréé,
commissaire aux comptes et aux apports, conseil juridique, courtier maritime
; plus généralement, toute profession dont l'exercice fait l'objet d'une
réglementation interdisant le cumul de cette activité avec l'exercice d'une profession
commerciale ».
- Des Déchéances (sanction ayant pour but d’interdire à une personne l’exercice
d’une activité commerciale). Plusieurs hypothèses de déchéances ont été
envisagées à l’art. 10 de l’AUDCG : « Nul ne peut exercer une activité
commerciale, directement ou par personne interposée, s'il a fait l'objet : d'une
interdiction générale, définitive ou temporaire, prononcée par une juridiction de l'un des
États parties, que cette interdiction ait été prononcée comme peine principale ou
comme peine complémentaire ; d'une interdiction prononcée par une juridiction
professionnelle ; dans ce cas, l'interdiction ne s'applique qu'à l'activité commerciale
considérée ; d'une interdiction par l’effet d’une condamnation définitive à une peine
privative de liberté pour un crime de droit commun, ou à une peine d'au moins
trois mois d'emprisonnement non assortie de sursis pour un délit contre les biens, ou
une infraction en matière économique ou financière ».
- Des Interdictions (ce sont des prohibitions faites par rapport à l’exercice de certaines
activités). Elles sont relatives à l’ordre public, la moralité publique, la santé publique
etc.… Ainsi, la vente d’un certain produit pharmaceutique est interdite.
- Des Autorisations administratives : L’exercice de certaines activités
commerciales est conditionné par l’obtention d’une autorisation, d’un agrément ou d’une
licence d’exploitation. Ces permis d’exploitation sont généralement délivrés par les
représentants du pouvoir exécutif ou les représentants des CTD (maire, délégué du
gouvernement). Exemple : l’exploitation des débits de boissons est subordonnée à la
délivrance d’une licence d’exploitation par le gouverneur ou le préfet. Exemple : le Décret
N° 90 /1467 du 09 nov. 1990 subordonne l’ouverture d’un établissement du tourisme
(l’établissement d’hébergement, de restauration) a une licence d’exploitation délivrée par le
ministre en charge de tourisme.
Certaines restrictions visent à protéger certaines personnes.
L’exercice d’une activité commerciale par certaines personnes pose quelques
problèmes particuliers. Ce particularisme peut être dû aux facultés mentales de l’intéressé, à
son âge, à son statut matrimonial ou à sa nationalité.
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Aux termes de l’art. 7 de l’AUDCG, il ressort que : « Le mineur, sauf s'il est émancipé,
ne peut avoir la qualité de commerçant, ni effectuer des actes de commerce». Ainsi, la
seule condition requise est l’émancipation. NB: Au Cameroun, le mineur est émancipé
de plein droit par le mariage. S’il est non marié, il peut l’être par son père ou à défaut par sa
mère à 16 ans révolu. S’il est sans père et mère, il peut l’être par le conseil de famille, mais à
l’âge de 18 ans révolu.
- La femme mariée/conjoint du commerçant
Est-ce que la femme mariée a la capacité juridique de faire le commerce ? L’art. 7 al. 2
de l’AUDCG dispose que « Le conjoint du commerçant n’a la qualité de commerçant que s’il
accomplit les actes visés aux articles 3 et 4 ci-dessus, à titre de profession et séparément de ceux
de l’autre conjoint ».
- Les étrangers
Au Cameroun, conformément à la loi du 10 août 1990 sur l’activité commerciale, les
étrangers peuvent exercés l’activité commerciale qu’à condition d’être en règle avec les
conditions de séjour. Ceux-ci doivent obtenir au préalable, un agrément du Ministre en charge
du commerce (l’autorité administrative), sauf s’ils sont ressortissants des pays ayant conclu
avec le Cameroun une convention d’assimilation.
2- Les conditions tenant à l’activité
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B- L’entreprise dite sociale, ou sous forme de société ou
encore société commerciale
D’une part, la société est définie comme un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes conviennent de mettre des biens ou leur industrie en commun en vue de se
partager le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les entreprises
industrielles et commerciales exigent souvent des capitaux qui ne peuvent pas être fournis
par une seule personne. Les commerçant s’associent alors pour les réunir ou bien recherche
des bailleurs de fonds disposés à courir les risques d’exploitation.
D’autre part, la société désigne la personne juridique née de ce contrat. Il s’agit
d’une personne morale distincte des personnes qui l’ont constituée, à laquelle est affectée
la « chose » mise en commun et qui est investie de la capacité juridique d’agir au nom et
dans l’intérêt de la collectivité.
Les sociétés privées sont celles qui ont pour propriétaire une ou plusieurs personnes.
Les sociétés publiques ou entreprises publiques sont des unités économiques dotées
d’une autonomie juridique et financière, exerçant une activité industrielle et commerciale, dont
le capital social est détenu entièrement ou majoritairement par une personne morale de droit
publique (Etat, CTD). Elles sont pour le compte de l’Etat :
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- Pour contrôler les branches d’activités présentant un grand intérêt économique. Ex :
Banque, compagnies d’assurance…
A côté de ces deux distinctions, on peut avoir un troisième à savoir les sociétés
d’économie mixtes encore appelées entreprises nationales sont des sociétés dans lesquelles
l’Etat n’est que partiellement actionnaire en restant toutefois majoritaire. Selon la loi portant
statut général des entreprises de 2017, la société d’économie mixte est une personne morale
de droit privé, doté de l’autonomie financière et d’un capital-actions détenu majoritairement
par l’Etat, une ou plusieurs entreprises ou une ou plusieurs collectivités territoriales
décentralisées.
On distingue :
Nb : Toutes ces deux sociétés sont commerciales par leur forme, les associés peuvent
être des personnes physiques ou morales.
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l’organisation et le fonctionnement de la société sous réserve d’un certain nombre
de règles.
- La SOCIETE EN NOM COLLECTIF (SNC) : Définie par l’AUS en son art. 270
comme une société dans laquelle « tous les associés sont commerçants et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales ». Elle est la plus ancienne et la
plus commerciale des sociétés commerciales. En effet, elle est non seulement
commerciale par la forme mais de plus, la qualité de commerçant est exigée pour
tous ses membres.
- La SOCIETE EN COMMANDITE SIMPLE : l’art 293 AUS la définit comme
celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés indéfiniment et
solidairement responsables des dettes sociales dénommés « associés
commandités » avec un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales
dans la limite de leurs apports dénommés « associés commanditaires » ou «
associés en commandite », et dont le capital est divisé en parts sociales.