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Dans le règne juridique, il y a un grand nombre de personnes physiques et morales (sociétés, associations…). Dans certains
paradis fiscaux, il y a plus de personnes morales que physiques.
En France, on recense 63 millions de personnes physiques et 4,5 millions de personnes morales (3,5 millions de sociétés
dont 90 % de PME, 1 million d’associations). L’entreprise individuelle n’est pas une personne morale, mais on en dénombre
2 millions.
Pourquoi créer une société aujourd’hui ?
Par delà sa fonction normative, le droit est une technique d’organisation. Créer une société, c’est rechercher une structure,
une organisation. Choisir sa forme sociétaire, c’est un moyen de choisir son organisation, la technique d’exploitation de
l’entreprise et de gestion de son patrimoine.
L’entreprise individuelle n’est jamais une personne morale. Donc il n’y a pas de patrimoine propre à l’entreprise et donc
tous les biens et les dettes de l’entreprise vont dans le patrimoine personnel de l’entrepreneur. Par conséquent, des dettes
personnelles peuvent être remboursées à l’aide de biens professionnels, et vice versa. Donc la structure de l’entreprise
individuelle est dangereuse car elle mélange les deux patrimoines.
Mais le statut de l’entrepreneur individuel est protégé par 2 lois :
- 2003 : l’entrepreneur peut inscrire sa maison pour qu’elle soit insaisissable pour rembourser les dettes
professionnelles.
- 2008 : on peut déclarer insaisissables tous les biens fonciers (terrains, immeubles…).
Finalement, on est en train de faire une séparation des deux patrimoines : patrimoine d’affectation.
L’entreprise individuelle se distingue de l’EURL ou de la SASU, car c’est une personne physique avec un seul patrimoine
alors que pour l’EURL, il y a un entrepreneur (personne physique) avec un patrimoine et une société (personne morale)
avec un patrimoine distinct.
Attention, pour des sociétés à responsabilité illimitée (comme une SCI), si le patrimoine de la société est vide on peut aller
piocher dans les patrimoines personnels des associés pour rembourser les dettes.
La fiducie regroupe 3 personnes : le constituant (il a des biens et veut les faire gérer), le fiduciaire (gère les biens), le
bénéficiaire.
Fiducie = opération qui permet de sortir quelque chose de son patrimoine pour le faire gérer par quelqu’un d’autre et le
récupérer après.
Le constituant peut être n’importe quelle personne physique ou morale. Le fiduciaire est en général un établissement de
crédit, un avocat, des trusts aux Etats-Unis).
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Le constituant sort quelque chose de son patrimoine pour le mettre dans le patrimoine du fiduciaire (un patrimoine
d’affectation) et pour le réintégrer après.
LE FONDS DE COMMERCE
C’est un bien meuble incorporel, composé d’une clientèle (seule condition pour l’existence d’un FDC), de marchandises, de
matériel et outillages, d’un nom commercial et une enseigne, de droits de propriété industrielle (brevets, marque, dessins…)
et les autorisations d’exploitation (licences…), droit au bail, créances et dettes (non cessibles sauf les contrats).
Toute société a-t-elle une fonds de commerce ? Non, par exemple le SCI qui n’a pas de clientèle.
Un fonds de commerce est-t-il toujours dans une société ? Non, une entreprise individuelle a un fonds de commerce.
Un fonds de commerce est un peu comme un patrimoine (une enveloppe), sauf qu’il n’existe pas vide (il faut une clientèle).
Il peut être vendu, loué, nanti (mis en garantie).
Peut-on avoir un fonds de commerce sans droit au bail ? Oui, si on est propriétaire du local où on exerce le fonds de
commerce.
X possède un local et un fonds de commerce. Le locataire-gérant Y paye un loyer (bail) à X pour le local.
LOCATION GERANCE
Le propriétaire du FDC loue. Le locataire gérant paye un loyer et exerce l’activité en respectant la destination du FDC.
Le renouvellement du bail est quasi automatique tous les 9 ans. Donc le commerçant a une espèce de garantie de pouvoir
exercer son activité au même endroit. Propriété commerciale = droit au renouvellement du bail.
Un fonds de commerce peut faire l’objet d’un apport en nature dans la société.
Exemple : une personne physique a dans son patrimoine un fonds de commerce. Quand elle apporte le fonds de commerce
dans le patrimoine d’une société, il sort du patrimoine de la personne physique qui reçoit en échange des titres.
Quand on fait l’apport d’un fonds de commerce, il faut en faire la publicité et les créanciers ont 10 jours pour faire
connaître la qualité et le montant de la créance. Après, la société est mise en demeure (LRAR) de prendre à charge ce passif
(du fonds de commerce) ou de renoncer à l’apport.
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TITRE 1 : LA NAISSANCE DES SOCIÉTÉS
Société (art 1832 du Code Civil) = la société est constituée par 2 ou plusieurs personnes qui conviennent par contrat
d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue d’en partager le bénéfice.
La société peut aussi être constituée par une seule personne. Dans le cas d’une société unipersonnelle, l’entrepreneur signe
un acte juridique unilatéral. Dans une société pluripersonnelle, les associés signent un acte juridique plurilatéral (un
contrat).
B. La capacité (d’exercice)
Les signataires doivent avoir la capacité juridique civile et commerciale. Les incapables sont les mineurs, les personnes sous
tutelle ; les mineurs émancipés n’ont pas la capacité commerciale. Quelqu’un poursuivi pour fautes de gestion ne peut plus
faire d’actes commerciaux.
C. L’objet
L’objet social de l’entreprise est le type d’activité (restauration, transport…) choisi par la société dans ses statuts. Sa
rédaction est importante car si l’entreprise veut se développer, elle doit le faire dans le cadre de son activité et donc de ce
qui a été défini dans les statuts. En gros, l’objet social, c’est le programme fixé par l’entreprise pour son activité.
Objet social = un programme, activité sociale = ce qui est réellement fait, intérêt social = ne rien faire qui pourrait nuire à
l’intérêt de la société.
L’objet social doit être licite (pas contraire aux bonnes mœurs) et déterminé (qualité, quantité).
L’objet social permet de dire si une société est civile ou commerciale.
En principe, la réalisation et l’extinction de l’objet social entraîne la dissolution de la société. Le changement complet
d’objet social vaut cessation d’entreprise au regard du droit fiscal.
D. La cause
Pourquoi je créé une société ? Pour l’enrichissement des associés, le partage des bénéfices.
Le total de la valeur des apports forme le capital social (apports en numéraires + apports en nature ; les apports en industrie
ne sont pas chiffrables).
L’absence d’apports ou des apports fictifs (un brevet périmé, un FDC sans valeur…) entraîne la nullité de la société.
Dans les sociétés à risque limité, la loi impose un capital minimum. Donc la valeur totale des apports doit atteindre ce
plancher. Dans une société à risque illimité, cette contrainte n’existe pas et on peut constituer une société civile ou une SNC
avec 1 voire 0 €.
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B. La vocation aux bénéfices et la contribution aux pertes
LA VOCATION AUX BENEFICES
C’est la raison d’être d’une société, c’est sa cause. La vocation aux bénéfices se fait pendant toute la vie de la société.
D’une manière générale, cette condition doit exister pour tous les associés et proportionnellement à leurs apports. Mais
cette deuxième proposition n’est pas une règle d’ordre publique ; elle peut donc être dérogée.
Quelle est cependant la limite à ne pas franchir ? Les clauses léonines sont prohibées.
Art. 1844.1 Code Civil : « la stipulation attribuant à un associé la totalité des profits de la société ou l’exonérant de la totalité
des pertes, celles excluant totalement un associé du profit ou mettant à sa charge la totalité des pertes, sont réputées non
écrites ».
Sanction : clause réputée non écrite : on fait comme si elle n’existait pas.
Qui détermine si une clause est léonine ? Le juge.
ATTENTION, quand un SARL dépose le bilan, une procédure pour insuffisance d’actif est lancée qui entraîne la liquidation
judiciaire de la société. Les dettes de la société seront supportées par tous les dirigeants (patrimoine PP) ayant contribués
aux fautes de gestion (source d’une cessation de paiement ou difficultés financières).
Ainsi le dirigeant d’une SARL se retrouve dans une situation plus inconfortable que l’entrepreneur individuel qui peut
protéger son patrimoine personnel (lois 2003 et 2008).
L’associé-caution : c’est un associé qui fait donc un apport et qui se porte caution des dettes de la société définies pour un
montant précis. L’associé-caution a donc 2 obligations : la contribution aux pertes à concurrence de son apport et il
cautionne la dette jusqu’à un certain montant.
Particularité : en cas de difficultés, on peut prendre la décision de réduire le capital social à 0 (= le coup d’accordéon).
C. « L’affectio societatis »
L’affectio societatis est la volonté de s’associer, c’est le consentement de chaque parti au contrat. Il est variable (un petit
actionnaire est moins engagé qu’un co-associé) mais très important.
Son rôle intervient en cas de crise où l’on peut voir si les associés souhaitaient vraiment s’engager ou s’ils n’étaient que des
prête-noms (société fictive).
Causes de nullité : absence de pluralité des associés (sauf sociétés unipersonnelles), défaut d’apports, carence de l’affectio
societatis, objet social illicite, absence d’intérêt commun des associés.
La nullité est en principe rétroactive SAUF pour le droit des sociétés, sinon la société échappe à ses dettes. Donc les tiers de
bonne foi peuvent demander l’exécution des engagements par les dirigeants, après que la nullité est été prononcée.
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Chapitre 2 : La personnalité morale
La signature des statuts donne la date de constitution de la société et elle est un acte juridique qui créé des droits et des
obligations à la charge des associés. A la naissance de la société, les droits et obligations sont inscrits dans le patrimoine
personnel des associés, jusqu’à l’immatriculation de la société, quand elle acquiert sa personnalité juridique.
PP PP PP PP PM
3. L’immatriculation
L’immatriculation donne la date d’acquisition de la personnalité juridique de la société.
Aujourd’hui, on créé en quelques heures et gratuitement une société au Centre de Formalités des Entreprises (CFE).
Au CFE, on enregistre le contrat de société, on fait le dossier d’immatriculation, le CFE s’occupe de transférer le dossier aux
greffes du Tribunal de commerce, on inscrit la société à l’Insee au répertoire national des entreprises (RNE) et la société
obtient son numéro SIREN, Le CFE s’occupe des formalités auprès des organismes sociaux (URSSAF, ASSEDIC…), insertion au
Journal d’annonces légales.
Le greffier du Tribunal de commerce, fait l’inscription de la société au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) et la
société reçoit un autre numéro. Ensuite la société apparaît dans le BODACC (Bulletin Officiel des Annonces civiles et
commerciales) 8 jours après son immatriculation. Enfin, la société reçoit un document (le récépissé K bis) qui est sa carte
d’identité.
Principe (ART. 1843 Code Civil) : les associés sont tenus de leurs obligations pour protéger les créanciers.
Ces derniers doivent être informés que les associés agissent pour le compte et au nom d’une société en formation. Le
créancier peut demander à faire signer l’acte par tous les associés (pour avoir une garantie et pouvoir se retourner contre
tous les associés).
Si finalement il n’y a pas d’immatriculation, la société n’a pas de personnalité juridique et aucune reprise n’est donc
possible. Donc, l’associé qui a conclu l’acte est tenu des obligations (à sa charge de se retourner contre les autres associés si
il y a un mandat).
Une fois que l’acte est signé, le créancier ne peut pas s’opposer à la reprise (il savait que l’acte était passé au nom de la
société), mais il peut demander au débiteur principal de se porter garant.
Si la société refuse ou omet de faire la reprise des actes (3 e type de reprise), le créancier ne peut pas l’y obliger et il aura
pour seul interlocuteur l’associé qui a signé l’acte.
CAS PRATIQUE
Des associés signent les statuts le 27 mai.
En états annexés aux statuts, il y a un bail de 9 ans conclu par un associé pour un local devant servir de siège social.
A l’issue de la réunion, les associés décident de charger M. Deron (un expert-comptable) d’effectuer les formalités de
constitution de la société (750 €) et de tenir la comptabilité de la société à l’avenir (3500 € / an).
Le 30 juin, un associé achète un ordinateur (2000 €).
15 juillet : immatriculation de la société.
Quel est le devenir des actes ?
2) Embauche de l’expert-comptable
Les associés ont décidé ensemble de l’embauche d’un expert-comptable, pendant la période de constitution. Si ce n’est
qu’un seul des associé qui a signé l’acte, celui-ci est tenu seul de ses obligations. Mais si il y a un mandat, la reprise
automatique est possible.
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En l’espèce, si les associés ont signé un mandat et que celui-ci est précis, la reprise est automatique. Si aucun mandat n’a
été signé (ou que le mandat n’est pas assez précis), le reprise-balai est toujours possible grâce à une décision spéciale prise
à la majorité des associés.
Donc, si il y a reprise, l’associé est libéré de ses obligations et la société est le nouveau débiteur au contrat. Si il n’y a pas de
reprise, l’associé seul reste tenu.
LE SIEGE SOCIAL
C’est le lieu du principal établissement, il faut le mentionner dans les statuts.
A quoi sert le siège social ? Il donne la nationalité, détermine la fiscalité, la société est assignée au Tribunal du lieu du siège
social. Parfois, choix d’image : un siège social sur les Champs Elysées mais en fait ce n’est qu’un petit bureau.
LA NATIONALITE
En principe, elle est déterminée par le siège social.
Exception : critère de contrôle quand la nationalité est déterminée par la nationalité des personnes qui ont le contrôle de la
société. Ce critère est utilisé dans les secteurs sensibles (banque, assurance, transports…).
Conséquences : en matière de preuves (preuve libre contre les commerçants), en matière juridique (un bail commercial est
différent d’un bail civil).
LE CAPITAL
Le capital est le montant inscrit en 1 ère ligne du passif d’une société. L’exigibilité de cette dette est reportée à la fin de la vie
de la société.
Il faut distinguer le passif interne (dettes aux associés) du passif externe (extérieurs à la société).
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LES CAPITAUX PROPRES = LES FONDS PROPRES
Si le montant des capitaux propres est supérieur au montant du capital social, c’est signe de bonne santé de la société.
Le compte courant est crédité de tout ce que doit l’entreprise (salaires…) et l’associé pioche dedans. Le compte courant
permet à la société d’avoir de la trésorerie.
Le compte ne doit jamais être débiteur, sinon c’est qu’il y a abus de biens sociaux.
Il faut prévoir par écrit les conditions de remboursement car les associés peuvent demander le remboursement à tout
moment.
RESPONSABILITE CIVILE
Elle permet de réparer (et non sanctionner) les conséquences d’un dommage subit par autrui.
Responsabilité délictuelle : quand il y a violation d’une obligation légale (délit). Elle peut être du fait personnel (une faute,
un abus de droit), d’autrui (je suis responsable pour un dommage que quelqu’un d’autre a commise), des choses (je réponds
du dommage causé par la chose dont j’avais la garde), etc
Responsabilité contractuelle : quand il y a un problème dans l’exécution d’un contrat et que ça cause un dommage
(obligation de moyens et obligation de résultat).
Conditions de mise en œuvre de la responsabilité civile : il faut un préjudice matériel ou moral, lien de causalité entre le fait
dommageable et le préjudice subit
La responsabilité civile peut être engagée sur fondement de la responsabilité contractuelle si le préjudice est lié à la
mauvaise exécution ou au défaut d’exécution d’un contrat passé au nom de la société.
La responsabilité civile peut être engagée sur fondement de la responsabilité délictuelle quand le fait dommageable est
imputable à la société mais qu’il ne trouve pas sa source dans un contrat. (Responsabilité du fait d’autrui, des choses…)
B. La responsabilité pénale
La responsabilité pénale n’est que récente pour les sociétés (dernière touche en 2005).
Les personnes morales peuvent être responsables pénalement pour toutes les infractions listées dans le Code pénal (même
pour harcèlement).
« Les personnes morales sont responsables pénalement (sauf l’Etat) des infractions commises pour leur compte par leurs
organes ou leurs représentants. La responsabilité pénale des personnes morales n’exclut pas celle des personnes physiques
auteurs ou complices des faits. »
Sanctions :
- la plus sévère est la dissolution de la société (n’arrive pas pour les syndicats, les partis politiques)
- la contravention
- le délit
- le crime
Les peines les plus fréquentes : affichage de la sanction dans la presse écrite, casier judiciaire des personnes morales,
exclusion des marchés publics.
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TITRE 2 : LES ACTEURS
Dans les très grandes sociétés, les dirigeants sont des managers professionnels et ils n’ont en général qu’une part infime du
capital, d’où une dissociation de la propriété et du pouvoir.
Les associés ont des droits sociaux qui leur donne le pouvoir de nominer ou de révoquer des dirigeants. Il faut faire la
publication des nominations et révocations dans un Journal d’annonces légales et dans le BODACC.
Dans une société, il y a des dirigeants, des associés (= les actionnaires si c’est une société par action) qui ont des droits
sociaux (parts sociales ou actions), des salariés.
Les associés peuvent être dirigeants, les salariés peuvent être associés.
Dans une grande société, il y a souvent une délégation des pouvoirs. Le délégataire est souvent choisi parmi les dirigeants.
Par exemple, un directeur juridique a délégation de pouvoir pour assigner en justice, faire appel… Il est alors organe de
gestion et de représentation.
Que se passe-t-il si un dirigeant investit d’un pouvoir de représentation peut passer un acte contraire aux intérêts de la
société ?
- Hypothèse 1 : l’acte dépasse l’objet social
Dans une société à risque limité, c’est la société qui est engagée, SAUF si c’est le tiers qui est de mauvaise foi.
Dans les sociétés à risque illimité, la société n’est jamais engagée, c’est la responsabilité personnelle du dirigeant.
- Hypothèse 2 : l’acte est passé en violation d’une clause limitative de pouvoir (pour certains actes dangereux, le
dirigeant doit avoir une autorisation de l’assemblée générale)
La clause n’est pas opposable au tiers, donc l’acte est valable et engage la société. Mais la société peut se retourner contre
son dirigeant (révocation). Si l’acte a causé un préjudice à la société, on pourra engager la responsabilité personnelle du
dirigeant.
- Hypothèse 3 : acte passé en violation de l’intérêt social, acte passé dans l’intérêt personnel (= abus ou
détournement de pouvoir)
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Cela entraîne la nullité de l’acte. Il peut y avoir responsabilité civile pour faute de gestion et responsabilité pénale pour abus
de biens sociaux ou abus de confiance.
Si la société a une bonne situation financière, la justice va d’abord frapper la société (on protège les plus démunis).
Si la société a déposé le bilan, le dirigeant peut être condamné personnellement (on pioche dans son patrimoine
personnel).
Quand un tiers a subit un préjudice, il faut d’abord frapper la personne morale (la société). L’action contre le dirigeant est
exceptionnelle, elle est subordonnée à l’existence d’une faute détachable de ses fonctions et qui lui soit imputable
personnellement.
En frappant d’abord la société, on veut aussi responsabiliser la personne morale.
Quand on ne peut pas attaquer le dirigeant, la personne morale peut mener une action récursoire contre le dirigeant et si il
y a faute de gestion, une action pour insuffisance d’actifs.
B. La responsabilité pénale
Elle est possible mais rare, surtout depuis qu’on peut engager la responsabilité pénale d’une société.
Mais elle reste fréquente pour un chef d’entreprise condamné pour infraction au droit du travail, au droit de
l’environnement, au code de la route.
C. La responsabilité fiscale
Si une société a des difficultés financières et que le dirigeant décide tout seul de différer le montant des paiements des
impôts, alors quelle que soit la forme de la société, les dirigeants peuvent être condamnés à payer personnellement l’impôt
car solidarité fiscale.
Solution : en parler au Fisc pour prévoir un échéancier des paiements.
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Chapitre 2 : Les associés
La principale différence entre les deux est que les actions sont des valeurs mobilières et elles peuvent être vendues, ce qui
n’est pas le cas des parts sociales (elles ne peuvent être que cédées).
Depuis 2001, dans une société anonyme, un associé qui a une seule action peut participer aux AG.
En principe, un associé a autant de voix que de titres ; mais on peut déroger à cette règle.
L’apporteur en industrie, bien qu’ayant la qualité d’associé est privé des droits patrimoniaux car ses droits sont incessibles.
En effet, ces apports ne sont évaluables en argent, donc ils ne sont pas dans le capital social et donc pas de droits sociaux
(parts sociales ou actions). L’associé en industrie n’a que des droits politiques et financiers.
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Chapitre 3 : Les organes de contrôle
L’AMF est une personne morale composée de 16 membres ainsi que d’une commission des sanctions composée de 12
membres. L’AMF enquête et la commission juge.
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PARTIE 2 : LE DROIT SPÉCIAL DES SOCIÉTÉS
INTRODUCTION : CLASSIFICATION DES SOCIÉTÉS
10 classifications différentes :
- Sociétés à risque limité et sociétés à risque illimité
- Société civile et société commerciale
- Société de personnes (importance intuitu personae) et société de capitaux
- Sociétés par intérêts (émettent des parts sociales) et sociétés par actions
- Sociétés avec ou sans personnes morales (SNC)
- Sociétés de droit ou sociétés de fait
- Sociétés de droit public et sociétés de droit privé
- Sociétés françaises et sociétés étrangères
- Sociétés de droit commun et sociétés à statut spécial (les coopératives…)
- Sociétés exploitant une entreprise et sociétés patrimoniales (SCI)
2 grandes familles :
- Les sociétés par actions : SA, SAS, SCA
- Les Sàrl : SARL, EURL
Comme c’est une société à risque limité, les actionnaires ne supportent les pertes sociales qu’à hauteur de leur apport
initial.
C’est une société de capitaux, donc l’intuitu personae n’est pas très fort.
C’est une société très hiérarchisée où chaque organe à des pouvoirs biens spécifiques.
C’est une société commerciale par la forme.
C’est une société par actions qui émet des valeurs mobilières pouvant être cotées en bourse.
La SA ne représente que 5 % des sociétés françaises.
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La signature de ce projet de statuts ne peut avoir lieu que quand les apports sont réalisés.
En pratique, un actionnaire ne libère pas immédiatement la totalité des apports en numéraires. En tant qu’actionnaire il
touche des dividendes et en tant que salarié il touche un salaire. En général les premiers dividendes servent à compléter le
solde des apports. Ce système marche quand la société se porte bien.
Tant que les apports en numéraires ne sont pas totalement libérés, les actions doivent rester nominatives.
Si après les 5 ans, tous les apports en numéraires n’ont pas été libérés, les retardataires sont débiteurs d’intérêts
moratoires.
Pendant les 5 ans de délai, l’apporteur peut verser directement la somme au fondateur (un des 7 actionnaires initiaux) qui
le verse ensuite à un dépositaire (banque, notaire, caisse des dépôts et de consignation) ou l’actionnaire verse directement
la somme au dépositaire. Le dépositaire établit ensuite un certificat indispensable à la signature des statuts.
Il faut spécifier et évaluer ces apports en nature. Parfois, problème de surévaluation. Alors les fondateurs peuvent
demander au président de Tribunal de Commerce de désigner un commissaire aux apports (qui est un CAC) qui peut être
assisté d’un ou plusieurs experts.
Le commissaire aux apports ne rend qu’un simple avis et les fondateurs peuvent ne pas en tenir compte.
Risque pour les fondateurs : être poursuivis pour majoration frauduleuse des apports en nature.
Le CAC engage sa responsabilité civile et pénale sur l’avis qu’il donne. Donc s’il s’est trompé, que les fondateurs l’ont suivi et
qu’ils ont été poursuivis pour majoration frauduleuse des apports en nature, ceux-ci peuvent se retourner contre le CAC.
1. Le conseil d’administration
COMPOSITION
Il doit être composé de 3 à 18 membres.
Chaque administrateur doit être propriétaire d’un nombre d’action déterminé par les statuts car l’accès au conseil
d’administration est réservé aux actionnaires.
L’administrateur n’est pas un commerçant. Certaines autres personnes ne peuvent pas être administrateurs : les
fonctionnaires, les officiers ministériels, les mineurs, les plus de 70 ans ne peuvent pas représenter plus du tiers du conseil.
Une personne morale peut être administrateur avec un représentant permanent.
Les personnes physiques ne peuvent pas appartenir simultanément à plus de 5 conseils d’administration.
Les premiers administrateurs sont désignés par les statuts pour au moins 3 ans, les suivants sont élus par l’AG ou cooptés
par le conseil d’administration. Ils siègent pour 6 ans et sont rééligibles à vie.
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FONCTIONNEMENT
Le conseil d’administration est un organe collégiale. L’administrateur tire son seul pouvoir de sa participation au conseil
d’administration.
Le conseil ne délibère que si au moins la moitié des membres sont présents. Pour les votes, chaque administrateur dispose
d’une voix, peu importe le nombre d’actions qu’il possède. Les décisions se prennent à la majorité et en cas de partage c’est
le président du conseil qui a une voix prépondérante.
Le président est nommé par le conseil. C’est une personne physique qui a maximum 65 ans. Il doit être membre du conseil
d’administration. Il est nommé pour 6 ans renouvelables à vie.
Le conseil prévoit sa rémunération : « jetons de présence » + rémunération spéciale au titre da président du conseil.
Il peut être salarié de la société. Il peut détenir 1 ou 99 % des actions.
3. Le directeur général
C’est le chef de l’entreprise et le représentant légal de la société : il est donc organe de gestion et organe de représentation.
Il peut aussi être président du conseil d’administration si les deux fonctions ne sont pas dissociées (dissociation possible
depuis 2001).
Le DG est nommé par le conseil d’administration, c’est une personne physique qui a au maximum 65 ans et qui peut ne pas
être administrateur (il est seulement DG). Ce n’est pas un commerçant et il n’est pas salarié non plus.
Sa rémunération peut être nulle mais en général elle est fixe avec une part variable (intéressement à la progression des
affaires) + des avantages en nature qui vont dans l’intérêt de la société (logement, voitures, vêtements de fonction,
assurance-vie, inscription au club de golf…).
La rémunération est révélée dans le rapport de gestion.
LA RESPONSABILITE CIVILE
- A l’égard des tiers :
Cela reste exceptionnel.
C’est le cas lorsqu’ils commettent une faute détachable de leurs fonctions (intérêt personnel). Sinon le dirigeant est protégé
par la société.
- A l’égard de la société et des actionnaires :
Le DG est responsable civilement s’il a commis une infraction aux dispositions législatives, réglementaires, une violation des
statuts ou une faute de gestion.
Préjudice social : de la société. Préjudice individuel : d’un actionnaire.
LA RESPONSABILITE PENALE
2 familles d’infractions courantes :
- Les abus : abus de biens sociaux, du crédit (trop d’emprunts), de pouvoir et de voix (imposer une décision).
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Sanction : 5 ans d’emprisonnement et/ou 375 000 €
Il faut que l’usage des abus soit bien contraire à l’intérêt social, intentionnel et à des fins personnelles.
- Les comptes : présentation ou publication de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle du patrimoine, de
la situation financière et du résultat.
La qualité de l’information financière est importante car elle permet une prise de décision éclairée des dirigeants sociaux,
elle donne aux actionnaires les moyens d’évaluer l’action des dirigeants, elle fournit aux tiers une information sur la
solvabilité de l’entreprise et permet aux investisseurs de mesurer la capacité de la société à générer des profits.
Donc délit de présentation ou publication de comptes annuels ne donnant pas une image fidèle.
B. La structure à l’allemande
C’est la forme de société la plus courante en Allemagne.
Elle répond au soucis de séparer la direction et le contrôle alors que dans la structure française, cela peut être mélangé.
Souplesse dans les conditions d’accès au directoire car les managers non actionnaires peuvent y entrer.
1. Le directoire
Il est composé de 2 à 5 membres, qui ne sont pas forcément des actionnaires.
Si le capital social est inférieur à 150 000€, le directoire peut être composé d’une seule personne : DG unique.
Les membres sont des personnes physiques de moins de 65 ans. Ils ne peuvent pas être membres du conseil de surveillance
mais ils désignés par le conseil de surveillance, de même pour le président du directoire.
Le pouvoir du directoire = pouvoir de tous les chefs d’entreprise mais le président du directoire peut représenter la société
à l’égard des tiers.
2. Le conseil de surveillance
Composé de 3 à 18 membres qui doivent tous être actionnaires. Ce sont des personnes physiques ou morales.
Les membres sont désignés dans les statuts pour 6 ans.
Le conseil de surveillance a les mêmes fonctions que le conseil d’administration français. Les membres sont aussi
rémunérés par des « jetons de présence ».
Le conseil contrôle et surveille la gestion de la société.
Le conseil reçoit du directoire un rapport trimestriel.
Le conseil nomme les membres du directoire et en choisi le président.
Le conseil autorise les cautions, les garanties et les ventes d’immeubles.
Différence actions et obligations : les actions donnent un droit de vote et pas les obligations.
L’actionnaire est un optimiste car il détient un titre du capital, il accepte d’assumer la plénitude des aléas sociaux, voire la
perte de son investissement en cas de procédure collective (= l’ensemble des procédures qui gèrent les entreprises en
difficultés) ou si il y a une réduction du capital à zéro (= coup d’accordéon).
L’obligataire est une pessimiste. Il est titulaire d’un titre d’emprunt. Il accepte de prêter de l’argent à la société mais espère
être remboursé et percevoir ponctuellement un intérêt. Il ne participe pas à l’AG, n’a pas de droits politiques (vote). La
masse des obligataires a la personnalité morale. Elle a un représentant qui siège à l’AG des actionnaires mais qui n’a qu’un
rôle d’observateur.
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B. Les droits financiers
C’est le droit de percevoir des dividendes
- Droit aux dividendes = cote-part des bénéfices distribués :
C’est l’AGO qui décide de les distribuer. Cela ne concerne que les bénéfices réalisés et disponibles.
Si la société n’a pas réalisé de bénéfices, pas de dividendes ; sorte de contribution aux pertes.
Le versement des dividendes doit se faire dans les 9 mois qui suivent la clôture de l’exercice. La réunion de l’AGO doit se
faire dans les 6 mois qui suivent la clôture de l’exercice.
- Droit aux réserves :
Il faut que la réserve légale atteigne 10 % du capital social.
Les réserves statutaires doivent atteindre un % des bénéfices fixé dans les statuts.
Les réserves libres sont constituées par le solde restant quand toutes autres réserves ont été remplies.
Si pendant un exercice pas de n=bénéfices n’ont été réalisés, soit on ne verse pas de dividendes, soit on pioche dans les
réserves pour lisser le versement des dividendes. Dans ce cas, on ne peut piocher que dans les réserves libres.
- Boni de liquidation :
Lors de la liquidation / dissolution, la société doit honorer ses dettes.
Le Trésor Public est toujours payé en premier, ensuite les salariés, ensuite les créanciers en fonction des garanties qu’ils ont
(le créancier chirographaire n’a pas de garanties, il est payé en dernier).
Si après avoir tout payé il reste de l’argent, il y a un boni de liquidation (= solde de l’actif de la société quand les dettes de la
sociétés sont honorées). Le boni de liquidation est distribué aux actionnaires en fonction de la cote-part dans le capital
social. Une clause contraire est possible.
- Cession d’actions :
La cession d’actions est possible que la société soit cotée en bourse ou non.
Mais elle est plus facile quand la société est cotée car la bourse fixe un prix de référence. Il est aussi plus facile de trouver
un acheteur.
Dans les sociétés non cotées, le prix est souvent dérisoire et il est difficile de trouver un acheteur.
Clause d’agrément : les actionnaires donnent leur accord pour avoir un nouvel actionnaire.
Clause de préemption : les actionnaires peuvent être prioritaires dans le rachat des actions
Clause de rachat forcé : un actionnaire est obligé de vendre ses actions et de quitter la société en cas de faute grave
Clause de garantie de passif : quand il y a un rachat de la société, 2 formes possibles : le rachat d’actifs (un FDC par
exemple) ou le rachat de droits sociaux (les actions). Les vendeurs doivent régler les dettes. Or, problème quand certaines
dettes ressurgissent du passé et n’étaient pas inscrites au bilan au moment de la vente (redressement fiscal). La clause
garantit donc que le vendeur assume toutes les dettes, même celles qui viennent après coup.
Clause compromissoire : au lieu de régler les conflits devant le Tribunal de commerce, on les règle entre nous (compromis).
- Nantissement d’actions :
Consiste à donner ses actions en garantie. On accorde une sûreté réelle sur les titres à son créancier.
- Accords d’intéressement :
Ce type d’accords est facultatif, collectif (proposé à tous les salariés) et aléatoire (l’intéressement est lié aux résultats ou
aux performances).
Plafond : pas plus de 20 % du total des salaires bruts.
- Participation :
La participation est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés.
Elle est versée une fois par an sous forme de prime. C’est une épargne bloquée pendant 5 ans.
La participation peut prendre plusieurs formes : actions gratuites, ou versement d’argent sur un PEE.
Depuis 2006, on ne peut verser l’argent que sur un PEE ou sur un compte de l’entreprise réservé à ces investissements.
La participation est très attractive car l’entreprise est exonérée de charges sur tout ce qui est versé au titre de la
participation et pour le salarié, la participation n’est pas déclarée sur l’impôt sur les revenus.
2. La réduction de capital
Réduction de capital dans 2 cas de figures :
EN CAS DE PERTES FINANCIERES
Les pertes comptables viennent en diminution des capitaux propres. On peut les faire disparaître en les imputant sur les
réserves ; alors le montant des réserves diminue.
Quand toutes les réserves sont épuisées, les pertes entament la substance du capital social et les capitaux propres
deviennent inférieurs au capital social. Si on veut de nouveau faire concorder capital social et capitaux propres, il faut
réduire le montant du capital social.
Cette décision appartient à l’AGE.
Coup d’accordéon = quand on augmente puis on baisse le capital social ou l’inverse. Le coup d’accordéon s’accompagne en
général d’une valse des dirigeants. Il est fréquent quand une société a des difficultés financières et doit ouvrir son capital à
des nouveaux partenaires.
On impute les pertes comptables sur les réserves puis sur le capital social jusqu’à ce qu’il soit réduit à 0. Donc les actions
sont annulées, il n’y a plus d’actionnaires. Comme on veut faire venir de nouveaux actionnaires dans la société, on
réaugmente le capital en émettant de nouvelles actions en numéraire qui font arriver de nouveaux actionnaires et de
l’argent frais.
Le coup d’accordéon sert à nettoyer le bilan en faisant disparaître les pertes comptables et en faisant venir de nouveaux
actionnaires.
B. La transformation
La transformation n’est possible qu’à deux conditions :
- La société doit avoir au moins 2 ans d’existence et avoir fait approuver les 2 années d’exercice
- Elle doit avoir une attestation du CAC qui certifie que le montant des capitaux propres est au moins égal au
montant du capital social.
C. La dissolution
Cf. paragraphe dans le droit commun
Motifs communs à toutes les sociétés : dissolution quand extinction de l’objet social, échéance du terme, dissolution
judiciaire (procédures collectives).
Pour une SA : le nombre d’actionnaires est inférieur à 7 pendant plus de 1 an, le capital social devient inférieur au minimum
légal (sauf si une clause suspensive qui dit que la réduction du capital social est possible sous la condition suspensive qu’il y
ait une réaugmentation du capital à hauteur du minimum légal dans une durée déterminée ; permet de faire un coup
d’accordéon), perte de la moitié des capitaux propres.
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Chapitre 2 : la société à responsabilité limitée (SARL)
2. Le capital social
Capital social minimum = 1 €, mais en pratique ce n’est pas vraiment viable. Mesure prise pour booster la création
d’entreprise.
Le capital social est librement fixé par les statuts. Il peut être composé d’apports en numéraire, en nature ou en industrie.
Le capital social est divisé en parts sociales égales dont le montant est librement déterminé. Par exemple, si une SARL a un
capital social de 1000 € et 10 associés, elle peut choisir de le divisé pour chaque associé en 100 parts sociales de 1 € ou 10
parts de 10 € ou 1 part de 100 €.
Les statuts doivent préciser le nom du dépositaire (banque, notaire ou caisse des dépôts) chez qui les fonds ont été
déposés. Comme dans la SA, le retrait des fonds n’est autorisé qu’après l’immatriculation, sur présentation d’un formulaire
K-bis.
Rmq : les apports en numéraire sont gelés sur un compte et les seules personnes à pouvoir retirer de l’argent sont les
associés, quand ils quittent la société.
Si la société n’est jamais immatriculée au RCS dans un délai de 6 mois à compter du 1 er dépôt des fonds, ou si la société
n’est pas constituée dans ce même délai, alors il existe uniquement pour la SARL une procédure individuelle qui permet à
chaque associé apporteur de demander au Président du Tribunal de Commerce l’autorisation de retirer le montant de ses
fonds.
Pour les autres sociétés, comme la SA, on ne peut faire qu’une action collective. Donc il faut demander en justice la
nomination d’un mandataire pour réclamer les fonds des apporteurs SAUF si les statuts prévoient autre chose. Cette
procédure est plus lourde mais se justifie par le fait que le capital social minimum d’une SA est de 37000€ et que si elle est
limite au niveau des apports et que si un actionnaire remporte ses billes alors il se peut que le capital social soit inférieur au
minimum légal ; la constitution de la SA serait alors bloquée. Comme la SARl a besoin d’un capital minimum de 1 €, il est
peut probable que le départ d’un associé bloque la constitution de la société.
Tous les associés sont solidairement responsables à l’égard des tiers pendant 5 ans de la valeur attribuée aux apports en
nature quand il n’y a pas eu de commissaire aux apports ou que ses recommandations n’ont pas été suivies. C’est le seul
cas où les associés de la SARL sont solidairement responsables.
Solidairement responsables = si un apport en nature est estimé à 200 € et qu’un créancier veut récupérer sa créance pour
200 €, il peut se servir dans le capital social. Mais si l’apport en nature ne vaut finalement que 50 €, ce sont les associés qui
doivent assumer le solde des 150 € pendant 5 ans.
Les apports peuvent bien sûr se déprécier, il faut alors prévoir une clause de variabilité dans les statuts qui est une soupape
de sécurité par rapport aux créanciers.
Sanction en cas de majoration frauduleuse du capital social = 5 ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende.
21
LES APPORTS EN INDUSTRIE
Tout est décidé dans les statuts.
3. Les associés
Ils peuvent être au maximum 100 associé. S’il n’y a qu’un associé, c’est une EURL.
Si il y a plus de 100 associés pendant plus de 1 an, il faut transformer la société ou la dissoudre.
Les associés ne sont pas commerçants. La SARL est une société commerciale par la forme.
Si la souscription ou l’acquisition de droits sociaux est financée grâce à des biens ou fonds communs, le conjoint peut
revendiquer la qualité d’associé (régime de la communauté réduite aux acquêts ; la partie commune est alimentée par les
salaires et gains ; pas les héritages personnels).
CAS PRATIQUE
La signature des statuts de la SARL a lieu le 13 février. Le premier versement des fonds a lieu le 20 février. Depuis cette date
rien ne s’est passé. Le 20 juin, un associé veut récupérer ses fonds. Le peut-il ?
1) Règle générale
En principe, les fonds sont bloqués jusqu’à l’immatriculation de la société.
En l’espèce, l’immatriculation de la SARL n’a pas encore eu lieu.
Donc, l’associé ne peut pas retirer ses fonds.
2) Cas de la SARL
Par exception au principe, dans le seul cas de la SARL, si la société n’est pas immatriculée au RCS ou constituée dans les 6
mois qui suivent le premier dépôt des fonds, tout associé peut demander au Président du Tribunal de commerce grâce à
une procédure individuelle de récupérer le montant de ses apports.
En l’espèce, les premiers fonds ont été versés le 20 février. Notre associé ne pourra donc faire la procédure individuelle
qu’à compter d’un délai de 6 mois, c’est-à-dire le 20 août.
Donc, si la société est immatriculée avant le 20 août, l’associé ne pourra pas récupérer ses fonds. ( ??)
Si la société n’est pas immatriculée le 20 août, l’associé pourra faire une demande.
A. Le statut du gérant
Son statut ressemble à celui du DG de la SA.
Rémunération du gérant : gratuité possible mais elle est souvent fixée par l’AG.
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La gérance peut être unique ou collégiale. Il n’y a pas de nombre limite dans le nombre de gérants.
Avantages : en étant salarié, le gérant a en plus de se rémunération au titre de gérant, un salaire ainsi que des garanties.
Ces garanties sont la protection au niveau du licenciement (dommages-intérêts pour licenciement abusif), ASSEDIC en cas
de chômage, AGS (= association pour la gestion du régimes d’assurance des créances des salaires) qui agit en cas de
procédure collection et continue à verser les salaires.
3. La responsabilité
Même responsabilités civile, pénale et fiscale que pour la SA.
SAUF en matière de Sécurité sociale où les gérants majoritaires sont sous le régime des travailleurs indépendants et les
gérants minoritaires sont sous le régime général des salariés.
Une différence avec la SA : dans une SARL le gérant a plus de pouvoir car il peut octroyer tout seul une garantie et il engage
alors la société. En général, les créanciers prudents, imposent que la garantie soit accordée par l’AG.
2 exceptions où le gérant peut prendre seul une décision qui relève de la compétence de l’AG :
déplacer le siège social dans un même département ou un département limitrophe
décider de mettre les statuts en harmonie avec les lois et règlements
Il faudra juste ultérieurement que l’AG ratifie ces décisions.
GERANCE COLLEGIALE
Chaque gérant a séparément les mêmes pouvoirs d’engager la société. Chaque gérant est représentant légal et chacun a la
signature sociale.
Il est fréquent que les statuts aménagent la répartition des pouvoirs, ais ces causes statutaires sont inopposables aux tiers.
Donc si un gérant outre-passe les limites de ses fonctions, il engage sa responsabilité civile personnelle à l’égard de la
société.
C. Les associés
1. Les droits politiques
Droit à l’information
Comme dans la SA, les associés ont un droits à l’information permanente (consultation de documents au siège social) et un
droit à l’information préalable à la tenue de toute AG.
A ces droits, il faut ajouter :
- un droit pour tout associé de poser des questions écrites au gérant préalablement à la tenue d’une assemblée
annuelle d’approbation des comptes
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- un droit, deux fois par exercice, pour tout associé non gérant de poser des questions écrites au gérant pour tout
fait de nature à compromettre la conformité de l’exploitation.
- Un droit pour un ou plusieurs associés détenant moins de 1/10 du capital social de demander la désignation d’un
expert de gestion.
Droit de vote
Chaque associé détient un nombre de voix égal au nombre de parts sociales qu’il possède. C’est une règle d’ordre public.
Donc il n’y a pas de parts sociales à droit de vote multiple et pas de parts sociales sans droit de vote.
Majorités
Majorité qualifiée : majorité des personnes présentes
Majorité des parts : majorité des parts sociales.
En matière d’agrément (pour céder les parts sociales), les parts sociales ne peuvent être cédées à des tiers qu’avec le
consentement de la majorité des associés représentants au moins la moitié des parts sociales. Une clause contraire dans les
statuts est possible.
La SARL est soumise à l’impôt sur les sociétés (33 %), à la dotation aux réserves légales, à la mise en réserve ou la
distribution du bénéfice disponible.
Comme pour la SA, les comptes annuels, le rapport de gestion et le rapport du CAC (si il y en a un) doivent être déposés aux
greffes du Tribunal de commerce dans le mois qui suit la tenue de l’AG.
L’apporteur en industrie n’a pas de parts sociales mais il est associé, donc il a un droit aux dividendes, aux réserves et au
boni de liquidation. Le montant qui lui est versé est le même que le montant versé à l’associé qui a le moins apporté.
La cession doit être constatée par écrit et portée officiellement à la connaissance de la SARL grâce au dépôt d’un contrat de
cession original au siège de la société ou par la signification par acte d’huissier ou par acte authentique (notaire).
L’opposabilité aux tiers résulte de la publication de la cession au RCS.
La cession est enregistrée (Etat) et le cessionnaire (celui qui achète) doit verser 5 % du montant de la cession à l’Etat.
2004, nouvelle possibilité : on peut prévoir une clause statutaire de continuation de la société avec les seuls associés
survivants, avec un ou plusieurs héritiers, avec le conjoint survivant ou toute autre personne désignée. Ces personnes
désignées sont des tiers, c’est donc un peu une exception à l’agrément obligatoire. Mais d’un autre côté, la clause figure
dans les statuts qui ont été signés par tous les associés.
EN SAS
Il faut l’unanimité des associés et un rapport du CAC ou commissaire à la transformation.
B. La dissolution
Les causes de dissolution :
- Si il y a + de 100 associés pendant 1 an
- En cas de décès, incapacité ou faillite personnelle d’un associé SAUF si il existe une clause de continuation de la
société
- Si toutes les parts sociales sont réunies en une seule main : il faut transformer la SARL en EURL
Si les capitaux propres sont égaux à moins de la moitié du capital social, le gérant convoque les associés pour décider de
dissoudre la société ou de continuer l’exploitation en reconstituant les capitaux propres.
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Chapitre 3 : La société par actions simplifiée (SAS)
Ses règles de formes pour la constitution de la société et l’immatriculation sont les mêmes que pour la SA.
Le seul organe imposé par la loi est le président, qui est le représentant légal de la société. Il peut être une PM.
Les statuts peuvent créer à côté du président des organes collégiaux, peu importe leur dénomination, ainsi que leurs
fonctions respectives, leurs modes de décision (questions de majorités).
Le statut des dirigeants est aussi très libre : cumul avec un contrat de travail possible, révocation avec ou sans motifs, pré-
avis ou pas, indemnisation ou pas, la révocation est possible par un associé ou un organe.
La rémunération des dirigeants est libre : forfait, sommes variables, versement en numéraire, options d’achat d’action. La
rémunération des dirigeants n’est pas soumise à la publicité.
Fiscalement, la SAS est assimilée à une SA. Le président et les autres dirigeants sont assimilés à des salariés.
Concernant les droits de vote, il n’y a pas forcément de proportion avec la quotité du capital. Un associé peut avoir 50 %
des actions mais seulement 20 % des voix. Encore une fois, liberté totale.
Particularités de la SASU :
- Les décisions qui doivent être prises collectivement dans la SAS sont prises unilatéralement dans la SASU
- Transmission universelle (=en totalité) du patrimoine social à l’associé unique PM sans liquidation de la société
(sans faire la synthèse des biens et dettes) en cas de dissolution. On transmet le patrimoine en l’état à la PM.
La SAS (et SASU) est un mode de gestion très prisé pour les filiales (forme plus souple qu’une SA).
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TITRE 2 : LES SOCIETES À RISQUE ILLIMITÉ : L’EXEMPLE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Si dans toutes les sociétés les associés doivent contribuer aux pertes, l’obligation aux dettes ne vaut que pour les sociétés à
risque illimité.
La contribution aux pertes se fait à hauteur des apports de l’associé : un associé qui a apporté 500 € ne pourra rembourser
un créancier que de 500 € maximum, même si la créance est supérieure à ce montant.
L’obligation aux dettes n’est pas plafonnée et on peut aller se servir dans le patrimoine personnel de l’associé. Elles joue
dans la relation entre les créanciers sociaux et les associés. Cette obligation joue quand la société ne veut pas ou ne peut
pas payer un créancier.
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Chapitre 1 : L’utilisation pratique des sociétés civiles
Les sociétés civiles représentent 45 % des sociétés françaises, parmi ces 45%, la moitié sont des SCI.
Les SC sont régis par les articles 1845 à 1870 du Code civil.
Il existe des SC de droit commun et des SC de droit spécial (domaine agricole…)
Les SCI peuvent presque 30 % des sociétés françaises. C’est une structure très à la mode et fréquente dans un cadre familial
comme support juridique des propriétés immobilières.
La mise en société d’un immeuble vaut dématérialisation. L’immeuble est alors représenté par des parts sociales.
Dans le monde des affaires, c’est la même chose : dans une usine par exemple, on sépare les murs (SCI) de l’exploitation de
l’activité (autre société). Cela facilite les financements parce que les investisseurs ne sont pas les mêmes.
On n’est pas tenu de céder en temps et aux mêmes personnes l’immeuble et l’entreprise. Si c’est une même personne qui
finance le tout, la dissociation de l’immeuble et de l’exploitation dans 2 sociétés différentes permet de limiter les risques
quand la société d’exploitation dépose le bilan.
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Chapitre 2 : La constitution
Les règles impératives du Code civil sont peu nombreuses. Une large place est confiée aux associés dans les statuts.
Il n’y a pas de minimum légale pour le capital social, aucun délai n’est fixé pour libérer les apports.
Les apports en industrie sont autorisés.
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Chapitre 3 : Le gérant de la société civile
Le gérant non associé est titulaire d’un contrat de travail. Il est nommé pour la durée de vie de la société, mais une clause
contraire est possible.
Le gérant peut être révoqué à la majorité qualifiée. Il touchera des dommages-intérêts si il est révoqué sans juste motif.
Attention, les délits d’abus de biens sociaux et de présentation de comptes non fidèles à l’image de la société sont
spécifiques aux sociétés par actions et aux sociétés à responsabilité limité.
Dans les sociétés civiles on trouve le délit d’abus de confiance.
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Chapitre 3 : L’associé
L’engagement aux dette étant innérant à la qualité d’associé, il s’en suit que celui qui se trouve dans l’incapacité de
répondre de cet engagement ne peut jouir de la qualité d’associé. Donc pour être associé, il faut être solvable.
La faillite personnelle, le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire (une PM peut être associé) lui font perdre la
qualité d’associé. On parle donc d’une incapacité de jouissance.
Puisque cette incapacité interdit de conserver la qualité d’associé, elle interdit également à celui qui en est frappé de
l’acquérir (pas solvable, peut pas devenir associé).
L’associé qui a acquitté une dette sociale dispose, du moins en théorie, d’un recours contre la société.
Pour pouvoir recourir au paiement forcé de sa créance, les créancier doit justifier d’un titre exécutoire à l’encontre de
l’associé poursuivi.
L’action en paiement contre s’associé se prescrit par 5 ans à compter de la publication au BODACC de la dissolution de la
société.
Poursuite préalable : d’abord on poursuit la société, ensuite l’associé. Sanction si non respect de cette règle : irrecevabilité
de l’action en paiement contre l’associé.
Poursuite vaine : généralement assimilée à une insuffisance de patrimoine social.
Le projet de cession est notifier par acte d’huissier ou lettre recommandée à la société et aux associés. En principe,
l’agrément est donné par l’AG mais les statuts peuvent transférer ce pouvoir au gérant.
En l’absence de réponse à la demande d’agrément au bout de 6 mois, l’agrément est réputé acquis SAUF si la société est
dissoute durant cette période. Les statuts peuvent prévoir un autre délais (de 1 mois à 1 an maximum).
Si il y a refus de l’agrément, l’associé ne saurait rester prisonnier de son titre (c’est le cas dans la SNC). Les parts sociales
sont alors proposées aux autres associés. Si plusieurs associés veulent les parts sociales, on les réparti entre eux à
proportion de leur participation au capital social.
Si aucun associé ne se porte acquéreur, soit on les cèdent à un tiers désigné à l’unanimité (unanimité d’ordre public), soit
les parts sont rachetées par la société et il y a alors annulation des titres.
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La cession doit être constatée par écrit et doit être notifiée par acte d’huissier ou LRAR à la société. La cession est alors
opposable à la société. Il faut aussi en faire la publication aux tiers (opposabilité aux tiers) et l’enregistrer (5% dûs par le
cessionnaire = acheteur) pour opposabilité au Fisc.
Le cédant (= vendeur) reste tenu du passif social existant au jour de son départ, mais non de celui qui apparaît
ultérieurement.
DROIT DE VOTE
En principe, 1 associé = 1 voix. Mais les statuts peuvent prévoir, 1 part sociale = 1 voix.
Les décisions doivent être prises à l’unanimité mais une clause contraire est possible. Les décisions sont prises en AG ou par
consultation écrite ou par un acte signé par tous les co-associés.
L’AG est convoquée par le gérant au moins 15 jours avant par lettre recommandée. Si un associé n’est pas convoqué, c’est
une cause d’annulation de l’AG.
Les bénéfices sont, en fonction de l’activité de la société, imposés entre les mains des associés dans la catégorie des
revenus fonciers ou des revenus de capitaux mobiles ou des bénéfices agricoles ou des BNC (bénéfices non commerciaux).
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