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CHAP. I.

GENERALITE SUR SUJET


Dans cette partie du travail, nous allons parler des éléments clés du travail. Etant donné que
notre sujet traite sur le climat des affaires et la croissance économique, notre chapitre ici sera
constitué ainsi du :
1°. De la théorie sur le climat des affaires
2°. De la théorie sur la croissance économique

I.1. LA THEORIE SUR LE CLIMAT DES AFFAIRES

Pour Mounirou ABDOULAYE (2009), le climat des affaires est l'administration du secteur
privé par le secteur public à travers la gestion des préoccupations des opérateurs
économiques. Il désigne donc toutes les dispositions aussi bien réglementaires que législatives
mises en place par l'Etat pour assurer la gestion des activités des opérateurs économiques. De
ce fait, un bon climat des affaires suppose une bonne réglementation qui facilite et simplifie
véritablement les procédures aux acteurs du secteur privé et cela relève de la responsabilité
des pouvoirs publics.

Selon le rapport des Nations Unies sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique (2014),
le climat des affaires désigne l'environnement institutionnel du « business » dans un pays
donné. La perception du climat des affaires par l'investisseur conditionne ses décisions
d'investir ou pas. Sur le plan opérationnel, le climat des affaires se conçoit comme
l'environnement politique, économique, institutionnel et comportemental, présent et futur, qui
affecte la rentabilité et les risques associés aux investissements. Il englobe les coûts et risques
afférents à une transaction donnée ainsi que les forces concurrentielles en jeu au sein de
l'économie. Il s'agit des facteurs localisables qui créent un cadre favorable et qui incitent les
firmes à investir, à créer les emplois et à croitre. De manière générale, l'implémentation des
réformes gouvernementales au niveau régional et national, le développement des
infrastructures physiques sont traités comme des prérequis pour le renforcement du climat des
affaires. En outre, une économie bénéficie d'un bon climat des affaires lorsqu'elle est stable,
ouverte économiquement et politiquement ; elle doit également faire preuve d'un système de
régulation efficient, transparent et effectif, avec une disponibilité des infrastructures facilitant
le déroulement des activités économiques. Ainsi, le climat des affaires recouvre trois
dimensions :

 Une dimension macroéconomique, qui est liée à la stabilité du cadre


macroéconomique avec une capacité de résilience aux chocs endogènes et exogènes ;
 Une dimension institutionnelle et de gouvernance, qui est liée à l'existence des lois
et réglementation qui favorisent la protection des droits de propriété indispensable
pour l'émergence et le développement d'un secteur privé dynamique ;
 Une dimension infrastructurelle, qui inclut l'accès aux infrastructures physiques
(eau, énergie, routes, etc.), financières et technologiques.

Le climat des affaires est donc un mot complexe et multidimensionnel qui s'étend sur toute
sorte d'activité de la vie économique d'un pays. C'est un environnement créé par les pouvoirs
publics soit au niveau national, soit au niveau provincial, soit au niveau d'une entité donnée.
Le climat des affaires concerne la règlementation des activités économiques et surtout des
entreprises privées (mais aussi publiques) car ce sont elles qui concourent beaucoup plus à la
création de la richesse nationale et au développement économique national que local (Charte
des PMEA en RDC, 2009). En outre, le climat des affaires concerne aussi bien les
investissements de sorte qu'on peut établir une corrélation entre les investissements et le
climat des affaires car c'est le climat des affaires qui détermine la bonne marche des activités
dans lesquelles les investissements sont lancés.

Il ressort donc de cette littérature qu'un bon climat des affaires implique la réussite dans la
créativité qui peut être artisanale, entrepreneuriale et développe ainsi les activités des
opérateurs économiques et qui, suite à cet environnement favorable, éprouvent le besoin
d'agrandir leurs activités et donc augmenter le niveau d'investissement et créer plus des
richesses nationales. Un mauvais climat des affaires par contre, implique une situation
règlementaire dans laquelle les opérateurs économiques ont du mal à avancer dans leurs
activités économiques habituelles.

L'environnement des affaires

En science de gestion, l'environnement des affaires est l'ensemble des facteurs socio-
économiques qui influent sur la vie de l'entreprise : la concurrence, l'Etat, la législation,
sociale, financière, commerciale, les groupes de pressions, lobbies, les syndicats, les
associations des consommateurs, etc. (A-C. Martinet, et A. Silem, 2003).

L'entreprise
L'entreprise représente une réalité très large et à forme multiple. C'est un élément fondamental
de la vie économique d'un pays. Etant considérée comme entité, il importe d'expliquer les
notions essentielles et de maîtriser le rôle, les moyens et la classification des entreprises.

Définition de l'entreprise

L'entreprise est une organisation économique financièrement indépendante qui produit des
biens et des services pour le marché dans le but de réaliser un bénéfice (M. Dobill, 2013).

Il apparait clairement que cette définition fait ressortir 4 éléments essentiels à savoir :

 L'entreprise produit : c'est-à-dire qu'elle utilise des moyens pour transformer les
matières premières en produits finis ou pour rendre des biens ou des services des
produits,
 L'entreprise produit pour le marché : elle vend des biens ou des services qu'elle a
produits,
 L'entreprise est financièrement indépendante : c'est un centre de décisions qui gère ses
ressources financières, qui réalise des transactions et en endosse la responsabilité,
 L'entreprise recherche le profit car sa survie en dépend.

Rôle de l'entreprise

L'entreprise a plusieurs rôles dans la vie économique d'un pays. Cependant, nous allons citer
le rôle économique, social et financier de l'entreprise.

a. Rôle économique

L'entreprise est un agent de production qui produit pour le marché, en satisfaisant les besoins
de consommation.

b. Rôle social

L'entreprise distribue des revenus : elle verse des salaires au personnel ou ménages, des
impôts à l'Etat, des dividendes aux actionnaires, et elle construit des infrastructures sociales
notamment les écoles, les formations sanitaires, des logements sociaux, etc.

c. Rôle financier
L'entreprise est une chaine financière dans le circuit économique, pour jouer son rôle, elle doit
disposer des moyens.

Les moyens de l'entreprise

L'activité de l'entreprise nécessite la combinaison de plusieurs facteurs de production,


constitués par :

 Les moyens financiers : ce sont des fonds disponibles en caisse, en banque ou dans les
centres de chèques postaux de l'entreprise,
 Les moyens matériels : il s'agit des éléments corporels à savoir les locaux, les matériels de
transport, les stocks, les équipements, etc.
 Les moyens immatériels ou immobilisations incorporelles : ce sont le nom commercial, le
brevet d'invention, la marque, l'achalandage (qui est la force d'attirer les clients potentiels
par l'emplacement, la présentation, la réputation, etc.) ; la clientèle (qui représente
l'ensemble des clients qui ont l'habitude d'acheter les marchandises ou obtenir les services
dans l'entreprise) ;
 Les moyens humains constitués par l'ensemble des personnes qui travaillent dans
l'entreprise et perçoivent une rémunération en contrepartie.

1.1.1.4. Classification des entreprises

Les entreprises peuvent être classées selon divers critères : (M. Dobill, 2013).

a. D'après le statut juridique

D'après le statut juridique, il faut faire allusion à la notion des propriétés de capitaux :

 Les entreprises privées : ce sont des entreprises qui appartiennent exclusivement à des
particuliers, elles peuvent revêtir plusieurs formes :
 Les entreprises individuelles : qui sont celles qui appartiennent à une seule personne.
C'est le cas par exemple de petits commerces et des entreprises artisanales. Dans ce
type d'entreprises, les biens de l'entreprise se confondent avec ceux du propriétaire ;
 Les sociétés commerciales : ce sont celles constituées par plusieurs personnes appelées
actionnaires ou associés. C'est le cas des sociétés en nom collectif (SNC), des sociétés
à responsabilité limitée (SARL), des sociétés anonymes (SA). La société commerciale
peut être également créée par une seule personne ou associé unique. C'est le cas des
sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée ou de sociétés anonymes
impersonnelles.
 Les entreprises communes : sont des entreprises constituées par plusieurs sociétés. On
peut dire coentreprise. Le terme anglais joint-venture désigne quant à lui, aussi bien
l'entreprise commune de droit que l'association de fait appelée opération conjointe.
 Les entreprises financières : sont des unités économiques à caractère marchand
fournissant des services financiers c'est-à-dire exécutant des opérations portant sur des
créances et des dettes.
 Les entreprises publiques : ce sont des organisations à caractère industriel et
commercial placé sous l'autorité ou tutelle de l'Etat ou d'une collectivité publique et
qui disposent d'une certaine autonomie de gestion. On en distingue par degré croissant
d'autonomie financière et de gestion les formes suivantes :
 Les entreprises nationalisées : sont des entreprises dont la propriété est exclusivement
entre les mains de l'Etat, par transfert des propriétés à la suite d'une décision de
nationalisation ;
 La concession ;
 La régie ;
 L'office
 Les entreprises parapubliques : ce sont des entreprises dont les capitaux appartiennent
à la fois à l'Etat et à de personnes privées. Elles sont appelées « entreprises à capitaux
mixtes ».

b. D'après le secteur d'activités

 Les entreprises du secteur primaire : les entreprises du secteur primaire ont pour
activité principale l'agriculture, pêche et élevage.
 Les entreprises du secteur secondaire : il s'agit des entreprises industrielles dont
l'activité principale est la transformation des matières premières en produits semi-finis
ou finis.
 Les entreprises du secteur tertiaire : dans ce secteur on distingue :
 Les entreprises commerciales ou de distribution dont l'activité principale consiste à
acheter et à revendre des marchandises sans aucune autre transformation. On parle de
vente en l'état ;
 Les entreprises prestataires de service à savoir les agences de voyage, les banques, les
assurances, etc.
 Les entreprises mixtes : ce sont des entreprises qui réalisent des opérations appartenant
à plusieurs secteurs d'activité.

1.1.1.5. D'après la taille

On distingue les microentreprises, les petites entreprises, les petites et moyennes entreprises et
les grandes entreprises. Pour la détermination de la taille d'une entreprise, les éléments
suivants sont pris en compte : le chiffre d'affaires, l'effectif du personnel, l'importance des
capitaux. Signalons en outre que la classification des entreprises dépend d'un pays à l'autre ou
soit d'une économie à une autre.

Dans le cadre de notre étude, nous allons nous focaliser beaucoup plus sur les petites et
moyennes entreprises.

Les Petites et Moyennes Entreprises (PME)

Les petites et moyennes entreprises correspondent dans la définition de la commission


européenne, aux entreprises de moins de 250 salariés (nouvelle recommandation 2003/361/CE
adaptée le 6 mai 2003).

Pendant longtemps, la convention informelle était de retenir une limite pour le plafond plus
élevée avec 500 salariés, bien qu'il y ait des entreprises dont les effectifs sont plus élevés et
qui, cependant sont comptées parmi les adhérents de la CGPME (confédération générale des
petites et moyennes entreprises) organisation syndicale patronale en France. La limite
proposée par la commission européenne s'inscrit dans une logique de politique d'aide et
d'accès au fonds structurels. Les effectifs sont corrigés par la prise en compte du chiffre
d'affaires ou du total du bilan. La catégorie TPE (très petites entreprises) en France désigne
les entreprises de moins de 20 salariés

Un lien est souvent fait entre microentreprise, petite entreprise et moyenne entreprise. En
citant certaines études qui ont été déjà faite, notamment la définition retenue de
SETHURAMAN cité par SADIKI BYOMBUKA (2001), qui définit une microentreprise
comme étant toute unité économique à faible capital investi, employant au maximum dix
personnes, généralement peu qualifiées, partiellement ou totalement hors des règles
administratives ou légales, utilisant le travail rémunéré et ayant des horaires de travail
flexibles ; et celle du Ministère français de la coopération et la caisse française de
développement (1995) qui retient la distinction entre microentreprise et petite entreprise basée
sur le nombre de personnes actives : au maximum dix pour les microentreprises et de 11 à 50
pour les petites entreprises.

Dans la législation congolaise, il n'est pas fait de distinction entre microentreprise et petite
entreprise. La seule catégorie retenue est celle de « petite et moyenne entreprise », PME. Bien
qu'il se retrouve dans les textes légaux de la RDC, le terme PME n'est pas en soi un concept
juridique mais désigne plutôt une réalité économique. C'est ce qui ressort clairement de la
définition de la PME formulée à l'article 22 du code des investissements à savoir : « Par
petites et moyennes entreprises ou industries, il faut entendre les entités économiques
constituées sous forme d'entreprise individuelle, de société commerciale, agricole, industrielle
ou de coopérative dont la propriété revient aux personnes physiques ou morales et où le chef
d'entreprise est obligé d'assurer lui-même directement les fonctions essentielles de gestion
financière et administrative» (SADIKI BYOMBUKA, 2001).

Suite à cette imprécision et le caractère inapproprié de la loi (Loi n° 073/O11 du 05 janvier


1973) portant création et organisation de l'Office de promotion des petites et moyennes
entreprises congolaises, qu'a été adoptée le 24 août 2009, par l'Etat Congolais représenté par
le Ministère des petites et moyennes entreprises et les Organisation patronales et
professionnelles des PMEA, une charte des petites, moyennes entreprises et Artisanat en
RDC, qui a ainsi défini un nouveau cadre applicable aux PMEA.

Ainsi donc, l'article 2 de la charte ci-haut citée stipule ce qui suit :

Au sens de la présente charte, il faut entendre par Petite et Moyenne entreprise (PME), toute
unité économique dont la propriété revient à une ou plusieurs personnes physiques ou morales
et qui présente les caractéristiques suivantes :

 Nombre d'emplois permanents de 1 (un) à 200 (deux cents) personnes par an ;


 Chiffre d'affaires, hors taxes, compris entre 1 (un) et 400.000 USD (quatre cent
mille) ;
 Valeur des investissements nécessaires mis en place pour les activités de l'entreprise
inférieure ou égale à 350.000 USD (trois cent cinquante mille) ;
 Mode de gestion concentré.

Rentre dans cette catégorie : la microentreprise ou la très petite entreprise et la moyenne


entreprise qui peuvent être considérées comme des entreprises individuelles ou sociétaires.

L'article 3 stipule ce qui suit :

La Micro Entreprise ou la Très Petite Entreprise (TPE) répond aux critères et seuils suivants :

 Effectif compris entre 1 (un) et 5 (cinq) employés ;


 Chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 1 (un) à 10.000 USD (dix mille)
 Valeur des investissements nécessaires mis en place pour les activités de l'entreprise
inférieure ou égale à 10.000 USD (dix mille) ;
 Mode de gestion concentré.

L'article 4 stipule ce qui suit :

La Petite Entreprise répond aux critères et seuils suivants :

 Effectif compris entre 6 (six) et 50 (cinquante) employés ;


 Chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 10.001 (dix mille un) à 50.000 USD
(cinquante mille) ;
 Valeur des investissements nécessaires mis en place pour les activités de l'entreprise
variant entre 10.001 USD (dix mille un) à 150.000 USD (cent cinquante mille)
 Mode de gestion concentré.

L'article 5 stipule ce qui suit :

La Moyenne Entreprise répond aux caractéristiques et seuils suivants :

 Effectif compris entre 51 (cinquante et un) et 200 (deux cents) employés ;


 Chiffre d'affaires annuel hors taxes variant entre 50.001 (cinquante mille un) à
400.000 USD (quatre cent mille) ;
 Valeur des investissements nécessaires mis en place pour les activités de l'entreprise
variant entre 150.001 USD (cent cinquante mille et un) à 350.000 USD (trois cent
cinquante mille) ;
 Mode de gestion plus ou moins ouvert à la décentralisation.

En termes d'activités, les PME se retrouvent aussi bien dans le secteur primaire, dans le
secteur secondaire que dans le tertiaire. Dans la province du Sud-Kivu en général et dans la
ville de Bukavu en particulier, on peut globalement les retrouver dans les grands domaines ci-
après (SADIKI BYOMBUKA, 2001) :

 Le petit commerce de détail ;


 La prestation de service : services domestiques, services de soins, service de loisir, service
d'entretien, de réparation, de transport, de maintenance et de construction ;
 La production artisanale : la transformation des produits de récupération, transformation
des produits agro-alimentaires, artisanat de fabrication ;
 La production agricole et la pêche : culture vivrière, culture de rente, élevage, pêche.

I.1.1. LES CRITEURS D’EVELUATION DUCLIMAT DES AFFAIRES : DOING


BUSINESS
A. Bref aperçu sur DOING BUSINESS

Le projet Doing Business est un groupe de la Banque mondiale qui mesure la règlementation
des affaires et son application effective dans 189 économies et dans certaines villes au niveau
infra national et régional. Lancé en 2002, le projet Doing Business analyse les petites et
moyennes entreprises au niveau national et mesure la règlementation s'appliquant à celles-ci
tout au long de leur cycle de vie.

En collectant et en analysant des données quantitatives détaillées pour comparer les cadres
règlementaires applicables aux entreprises du monde entier au fil de temps, Doing Business
encourage la concurrence entre les économies pour la mise en place d'une règlementation des
affaires efficace. Doing Business propose également des points de comparaison mesurables
pour reformer et offre une source documentaire pour les universitaires, journalistes,
chercheurs du secteur privé et d'autres personnes s'intéressant au climat des affaires dans les
économies du monde entier.

Par ailleurs, Doing Business offre des rapports infranationaux détaillés qui couvrent les
mêmes domaines de la règlementation des affaires ainsi que les reformes mises en place dans
différentes villes et régions d'une même économie. Ces rapports fournissent des données sur
la facilité de faire des affaires, classent chaque localité et recommandent des reformes pour
améliorer la performance dans chacune des zones étudiées. Les villes sélectionnées peuvent
comparer leur règlementation des affaires avec celle d'autres villes au niveau de l'économie ou
de la région et avec les 189 économies classées par le rapport Doing Business.

Le premier rapport Doing Business publié en 2003, portait sur 5 ensembles d'indicateurs dans
133 pays. Cette année, le rapport couvre dix ensembles d'indicateurs dans 189 pays. Le projet
a bénéficié des avis d'autorités publiques, d'universitaires, des praticiens et d'observateurs. Le
but initial reste de fournir une base objective pour comprendre et améliorer l'environnement
règlementaire des affaires partout dans le monde.

B. Méthodologie, instruments d'enquête des critères d'évaluation du climat des


affaires

La méthodologie, instruments d'enquête et articles de recherche concernent dix ensembles


d'indicateurs que nous allons détailler l'un après l'autre. Il s'agit principalement de :

 La création d'entreprise ;
 L'obtention des permis de
construire ;
 Le raccordement à l'électricité ;
 Le transfert des propriétés ;
 L'obtention des prêts ;
 La protection des investisseurs
minoritaires ;
 Le paiement des taxes et impôts ;
 Le commerce transfrontalier ;
 L'exécution des contrats ;
 Le règlement de l'insolvabilité
Création d'entreprise
Doing Business recense toutes les procédures officiellement exigées ou couramment
effectuées, ainsi que les détails et le coût qu'un entrepreneur doit entreprendre, lors de la
création et la gestion officielle d'une entreprise industrielle ou commerciale y compris le
versement du capital minimum demandé.
Obtention du permis de construire
Doing Business enregistre toutes les procédures, le temps et les coûts qui sont nécessaires à la
construction d'un entrepôt commercial par une entreprise de bâtiment. En outre, cette année,
Doing Business a introduit une nouvelle mesure, l'indice de contrôle qualité de la
construction. Cet indice évaluera la qualité de la règlementation en matière de construction,
l'efficacité du contrôle de la qualité et des mécanismes de sécurité, les régimes de
responsabilité et d'assurances pour les vices cachés et les exigences de certification
professionnelle.
Raccordement à l'électricité
Doing Business recense toutes les procédures qu'une entreprise doit accomplir afin d'obtenir
un raccordement électrique permanent et l'alimentation d'un entrepôt standardisé. Ces
procédures comprennent les demandes déposées auprès des sociétés d'électricité ainsi que les
contrats passés avec celles-ci, toutes les inspections et les autorisations à solliciter auprès des
sociétés d'électricité ou d'autres organismes ainsi que les travaux de raccordement et de mise
en service. L'étude divise le processus de raccordement à l'électricité en différentes
procédures et mesure le temps et le coût associés à chacune des procédures.
En outre, cette année, Doing Business ajoute deux nouvelles mesures des tarifs ainsi que le
prix de l'électricité. La fiabilité de l'approvisionnement et la transparence de l'indice des tarifs
englobe des données quantitatives sur la durée et la fréquence des pannes de courant ainsi que
des informations qualitatives sur les mécanismes mis en place par le fournisseur pour la
surveillance des pannes de courant et le rétablissement de l'alimentation, la relation
hiérarchique entre le fournisseur et le régulateur en ce qui concerne les coupures de courant,
la transparence et l'accessibilité des tarifs d'électricité et si le fournisseur est confronté à un
moyen de dissuasion financière visant à limiter les interruptions (tel qu'une obligation de
dédommager les clients ou de payer les amandes lorsque des pannes dépassent un certain
plafond).
Transfert des propriétés
Doing Business retrace l'ensemble des procédures, le délai et les coûts pour qu'une entreprise
(l'acheteur) puisse acheter une propriété à une autre entreprise (vendeur) y compris le transfert
du titre de propriété au nom de l'acheteur, de sorte que ce dernier puisse utiliser ladite
propriété comme garantie pour souscrire de nouveaux emprunts aux fins de l'expansion de son
entreprise ou si nécessaire, céder la propriété à une autre entreprise. De plus, cette année,
Doing Business ajoute une nouvelle mesure aux indicateurs de transfert de propriétés, un
index sur la qualité du système d'administration foncière dans chaque économie. Cet index est
composé de quatre dimensions à savoir la fiabilité des infrastructures, la transparence de
l'information, la couverture géographique et la résolution des litiges fonciers.
L'obtention des prêts
Doing Business évalue la protection juridique des emprunteurs et des préteurs dans le cadre
des transactions de créances au moyen d'un ensemble d'indicateurs, ainsi que le partage des
informations sur le crédit au moyen d'un autre indicateur. La première série d'indicateurs
étudie si certaines mesures facilitant les prêts existent au sein des lois applicables sur le nanti
et la faillite. La seconde série mesure la couverture, l'étendue et l'accessibilité des
informations sur le crédit disponible par les agences d'évaluation du crédit tel que les barreaux
de crédit ou les registres de crédit.
Protection des investisseurs minoritaires
Doing Business évalue le niveau de protection des investisseurs minoritaires en cas de conflits
d'intérêt par un ensemble d'indicateurs et les droits des actionnaires dans la gouvernance
d'entreprises. Les données proviennent d'un questionnaire soumis à des avocats d'affaires et
des juristes d'entreprises et sont basées sur la règlementation des valeurs mobilières, droit des
sociétés, des règles de procédure civile et de preuve.
Paiement d'impôts et taxes
Cet indicateur prend en compte toutes les taxes et impôts, y compris les cotisations
obligatoires qu'une entreprise en moyenne doit payer ou qui lui sont retenues chaque année et
évalue les administratives nécessaires pour leur paiement. Les taxes, impôts et cotisations
recensés comprennent notamment l'impôt sur les bénéfices ou sur le revenu des sociétés, les
cotisations sociales et les charges patronales payées par l'employeur, l'impôt foncier, les droits
de mutation, l'impôt sur les dividendes, l'impôt sur les plus-values de capitaux, la taxe sur les
transactions financières, la taxe d'enlèvement des ordures et les taxes sur les véhicules à
moteur et les taxes routières et les petits impôts, les taxes ou les frais éventuels.
Commerce transfrontalier
Doing Business répertorie les détails et les coûts liés à la logistique des exportations et des
importations des marchandises. Conformément à la nouvelle méthodologie mise en place
cette année, Doing Business mesure les détails et des coûts (hors droits de douane) associés à
trois catégories de procédures : respect des exigences en matière de documentation, respect
des procédures de commerce transfrontalier et transport intérieur, qui font partie du processus
global d'exportation ou d'importation d'une cargaison de marchandises.
Exécution des contrats
Doing Business mesure le temps et le coût pour la résolution d'un litige commercial par un
tribunal de première instance. En outre, cette année, il introduit une nouvelle mesure, l'indice
relatif à la qualité des procédures judiciaires, évoluant si chaque économie a adapté une série
de bonnes pratiques qui favorisent la qualité et l'efficacité du système judiciaire. Les données
sont recueillies par l'étude des codes de procédure civile et d'autres règlements des tribunaux
ainsi que des questionnaires remplis par des avocats et des juges locaux.
Règlement de l'insolvabilité
Doing Business étudie les délais, le coût et le résultat des procédures de l'insolvabilité pour les
entreprises nationales, et la solvabilité du cadre juridique applicable aux procédures de
liquidation et de redressement judiciaires. Les données pour les indicateurs sur le règlement
de l'insolvabilité ont été obtenues à partir des réponses aux enquêtes fournies par des avocats
et des administrateurs judiciaires locaux, et vérifiées au moyen d'une étude des lois et
règlementations en vigueur, ainsi que des informations publiques concernant les procédures
d'insolvabilité.
Régulation du marché du travail
Ce critère n'a pas été pris en compte dans l'évaluation faite pour le rapport Doing Business
2016. C'est ainsi que ce critère a été instauré dans cette année et sera pris en compte dans
l'établissement du rapport Doing Business 2017.
Doing Business évalue la flexibilité de la règlementation de l'emploi, et plus particulièrement
en ce qu'elle touche à l'embauche et au licenciement des travailleurs, ainsi qu'à la rigidité des
horaires de travail. Cette année Doing Business a étendu le cadre des indicateurs mesurant la
règlementation du marché de travail en ajoutant 16 nouvelles questions dont la plupart se
focalise sur l'évaluation de la qualité de l'emploi.
Résumé du rapport sur les reformes de la règlementation des affaires 2016
Doing Business mesure de la qualité et de l'efficience du cadre règlementaire trouve que les
entrepreneurs dans 122 économies (pays) sur 189 ont vu une amélioration de leur cadre
règlementaire locale l'année dernière (2015). Entre juin 2014 et juin 2015, 189 économies du
monde entier ont documenté 231 reformes d'affaires avec 71% des reformes visant à réduire
la complexité et le coût de se conformer aux régulations d'affaires, et 29% de réformes visant
à renforcer les institutions juridiques. L'Afrique subsaharienne représente à elle seule 30% de
reformes règlementaires rendant plus facile à faire des affaires en 2014/2015 suivie de près
par l'Europe et l'Asie centrale.
De nombreux pays environ plus de 60% des économies du monde au cours de l'année 2015
ont fait état d'une amélioration de la règlementation des affaires dont les plus améliorées dans
les domaines ci-haut présentés couverts par Doing Business à l'exclusion des indicateurs des
régulations du marché de travail sont : le Costa Rica, l'Ouganda, le Kenya, Chypre, la
Mauritanie, l'Ouzbékistan, le Kazakhstan, la Jamaïque, le Sénégal et le Bénin. La RDC quant
à elle, a encore un long trajet à parcourir.
Le calculateur de « distance de la frontière »
Cet indicateur « distance de la frontière » (DDF), donne une idée de l'éloignement d'une
économie par rapport à la meilleure performance (la « frontière ») réalisée sur les économies
et les indicateurs depuis leurs introductions dans Doing Business. L'indicateur est étalonné sur
une plage de 0 à 100, 0 représentant la plus mauvaise performance, et 100 représentant la
meilleure. La distance de la frontière capte donc l'écart entre la performance d'une économie
et une mesure de la meilleure pratique à travers 36 indicateurs pour 10 domaines de Doing
Business à l'exclusion des indicateurs des régulations du marché de travail.
LES REFORMES ENTREPRISES PAR LES POUVOIRS PUBLICS CONGOLAIS
L'ANAPI
1.1.1.17. STATUT ET MISSIONS
a. Statut
L'Agence National pour la Promotion des Investissements (ANAPI), est un établissement
public à caractère technique, doté de la personnalité juridique et de l'autonomie de gestion.
Elle est placée sous la tutelle de Ministre ayant le plan dans ses attributions conformément
aux textes qui la régisse, à savoir la loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Codes des
Investissements, et le Décret du Premier ministre n° 09/33 du 08 août 2009 portant statuts,
organisation et fonctionnement de l'ANAPI.
b. Missions
Les missions fondamentales de l'ANAPI se résument en :
 Promotion de l'image positive de la République Démocratique du Congo ;
 Promotion des opportunités spécifiques d'investissements ;
 Mission de plaidoyer en vue de l'amélioration du climat des affaires au pays ;
 Mission d'accompagnement administratif des investisseurs qui décident d'établir ou
d'étendre leurs activités économiques sur le territoire national.
1.1.1.18. CHAMPS D'ACTIVITES
Les activités promotionnelles de l'ANAPI telles que décrites précédemment touchent tous les
secteurs d'activités économiques en l'occurrence : agriculture, agro-industrie, élevage, pêche,
industries manufacturières, hôtellerie et restauration, Bâtiments et travaux publics, Logements
sociaux, Bois et foresterie, Transport aérien, routier, maritime, fluvial, Télécommunication,
Technologie de l'information, Energie, Textile, Services divers, Mines, Banque et assurances.
S'agissant de l'agrément ou l'octroi des droits relevant des derniers secteurs (mines, banques et
assurances), l'ANAPI intervient uniquement par son avis qui est requis pour tous les dossiers
portant sur lesdits secteurs.
1.1.1.19. SERVICES OFFERTS
L'ANAPI rend dans le cadre de la facilitation, divers services aux investisseurs avant, pendant
et après leur installation.
a. Services offerts avant l'installation de l'investisseur
L'ANAPI offre les services ci-après avant l'installation de l'investisseur :
 Fourniture d'informations économiques et diverses ;
 Organisation de séjour : facilitation ;
 Obtention des visas d'entrée : facilitation ;
 Recherche des partenaires locaux et étrangers ;
 Accompagnement à Kinshasa et à l'intérieur du pays dans les missions de prospection.
b. Services offerts pendant l'installation de l'investisseur
L'ANAPI offre les services ci-après pendant l'installation de l'investisseur :
 Facilitation aux investisseurs à la recherche des terrains (et locaux) et en matière de
connexion au réseau d'eau et d'électricité ;
 Accompagnement dans l'obtention des visas d'établissement ;
 Accompagnement pour l'obtention des licences particulières (mines, banques,
télécommunication, transport aérien, etc.) ;
 Octroi des avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux.
 Types d'avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux accordés
 Exonération de l'impôt sur les bénéfices ;
 Exonération de l'impôt foncier ;
 Exonération des droits d'entrée des équipements et autres matériels ;
 Exonération des droits de sortie des produits finis.
 Durée des avantages accordés
 Région économique A (Kinshasa) : 3 ans à dater de l'exploitation ;
 Région économique B (Bas-Congo, Lubumbashi, Likasi et Kolwezi) : 4 ans à dater de
l'exploitation ;
 Région économique C (les autres provinces et villes du pays) : 5 ans à dater de
l'exploitation.
c. Services offerts après l'installation de l'investisseur
Après l'installation de l'investisseur, l'ANAPI offre les services ci-après :
 Plaidoyers auprès des services étatiques ;
 Informations sur les appels d'offre lancés par l'Etat ;
 Intervention en cas des difficultés avec les administrations congolaises.
1.1.1.20. ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT
a. Le Conseil d'Administration
Il définit les orientations stratégiques de l'ANAPI. Il a les pouvoirs les plus étendus pour poser
tous les actes d'administration en rapport avec l'objet de l'ANAPI.
Le conseil d'administration délègue à la Direction Générale tous les pouvoirs nécessaires pour
lui permettre d'assurer la gestion courante de l'ANAPI. Il détermine les directives de cette
gestion et en surveille l'exécution. Il comprend cinq membres à savoir le Directeur Général de
l'ANAPI, le Délégué du Ministère ayant le Plan dans ses attributions, le Délégué du Ministère
ayant les Finances dans ses attributions et deux représentants des principaux partenaires
sociaux dont l'un issu du secteur privé et l'autre de la société civile.
b. Le Conseil d'agrément
C'est l'organe chargé de statuer sur les demandes d'agrément des projets d'investissement
éligibles au code des investissements et d'émettre des avis techniques sur les projets
d'investissement régis par des lois particulières. Il est constitué des membres permanents et
non permanents.
Les membres permanents sont : un délégué du cabinet du président de la république, un
délégué du cabinet du premier ministre, un délégué du ministère ayant la plan dans ses
attributions, un délégué du ministère ayant les finances dans ses attributions, un délégué du
ministère ayant le budget dans ses attributions, un délégué du ministère ayant l'économie dans
ses attributions, un délégué du ministère ayant l'environnement dans ses attributions, un
délégué du ministère ayant l'industrie dans ses attributions, un délégué du ministère ayant le
travail et la prévoyance sociale dans ses attributions, un délégué de la DGDA, un délégué de
la DGI, un délégué de la DGRAD, un délégué de la FPI, le Directeur Général de l'ANAPI, le
Directeur Général Adjoint de l'ANAPI.
Le CPCAI6
Le Comité de Pilotage pour l'Amélioration du Climat des Affaires et des Investissements en
RDC (CPCAI) a été créé par le Décret n° 09/31 du 8 août 2009 portant création du comité de
pilotage pour l'amélioration du climat des affaires et des investissements en République
Démocratique du Congo. Ce décret a été complété par le Décret n° 10/28 du 30/08/2010.
a. Objectifs
Les objectifs assignés au CPCAI sont les suivants :
 Simplification des formalités relatives à l'exercice des activités économiques et
commerciales ;
 Réduction du nombre des procédures administratives ;
 Réduction des délais de traitement des dossiers, de délivrance des documents
administratifs ;
 Allégement des taux d'impôts, droits, taxes et redevances ;
 Transparence des procédures administratives dans les relations entre les services
publics et les opérateurs économiques ;
 Elimination des tracasseries administratives et policière.
b. Stratégies
Les stratégies menées par le CPCAI sont les suivantes :
 Vulgarisation de la reforme menée auprès des services publics et des opérateurs
économiques ;
 Communication et dialogue permanent avec les opérateurs économiques ;
 Implication des services concernés par la reforme à faire à travers des concertations et
des consultations à plusieurs niveaux.
c. Méthodologie
Le CPCAI utilise la méthodologie que voici :
 Identification précise des difficultés auxquelles il faut apporter une solution ;
 Formulation des actions à mener et détermination de l'acte à prendre, à travers une
feuille de route validée par le CPCAI ;
 Elaboration de l'acte (projet de loi, ordonnance, de décret ou d'arrêté) par le service
concerné ou avec l'implication de ce service ;
 Mise en œuvre de la reforme ;
 Suivi-évaluation de l'application de la réforme
Critiques sur les réformes entreprises par les pouvoirs publics congolais
Comme nous venons de le présenter dans les pages précédentes, la République démocratique
du Congo à travers le Gouvernement de la République, a entrepris quelques réformes visant à
assainir le climat des affaires dans plusieurs secteurs de la vie économique du pays. Ces
reformes passent essentiellement par l'établissement et la promulgation des lois (code des
investissements notamment), la création de quelques organismes étatiques pour l'amélioration
du climat des affaires principalement l'ANAPI et le CPCAI.
En se basant à l'extrait ci-dessous du classement des économies mondiales (189 économies ou
pays enquêtés) du rapport Doing Business 2016, vous constaterez surement que les réformes
qui ont eu un peu plus d'impact sont celles menées dans la création d'entreprise soit 89 e place
sur 189 pays en 2016 par rapport 172 e place sur 189 pays en 2015 et celles menées dans
l'octroi de Permis de construire soit 131 e place sur 189 pays en 2016 par rapport à 157 e place
sur 189 pays enquêtés en 2015. Pour d'autres indicateurs la situation s'est soit dégradée
davantage ou soit est restée invariable comme nous laisse voir ce tableau.
Ainsi donc, aux vues de ce rapport, les pouvoirs publics congolais doivent encore fournir
beaucoup plus d'efforts pour l'assainissement du climat des affaires pour que la RDC ne
puisse pas continuer à reculer dans le classement mais plutôt avancer. En outre, nous
déplorons le fait que la RDC occupe la toute dernière place dans le classement en ce qui
concerne le règlement de l'insolvabilité et en nous appelons au Gouvernement de prendre
immédiatement des précautions pour cette situation.
Domaines 2006 200 2008 2009 2010 2011 201 2013 2014 2015 2016 2017 201 2019 2020
7 2 8
Création d’entreprise 172 89
Octroi de permis de construire 157 131
Raccordement de l’électricité 173 174
Transfert de propriété 135 135
Obtention de prêt 128 133
Protection des investisseurs 173 174
Paiement des taxes et impôts 170 170
Commerce transfrontalière 187 187
Exécution de contrats 165 165
Règlement de l’insolvabilité 189 189

Tableau n : Classement de la RDC dans le rapport doing business de 2006 à 2020


LES FACTEURS A LA BASE DE LA DETERIORATION DU CLIMAT DES AFFAIRES
EN RDC

1.4.1. La corruption

Selon Transparency International, (Transparency International, Rapport mondial 2004), la


corruption consiste en l'abus d'un pouvoir reçu en délégation à des fins privées.

Cette définition permet de ressortir trois éléments constitutifs de la corruption :

 L'abus de pouvoir ;
 A des fins privées (donc ne profite pas nécessairement à la personne abusant du
pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa propre famille ou ses amis) ;
 Un pouvoir que l'on a reçu en délégation (qui peut donc émaner du secteur privé
comme du secteur public).

Transparency international utilise également parfois cette définition : « la corruption est l'abus
de pouvoir à finalité d'enrichissement personnel ».

Pour le groupe multidisciplinaire du Conseil de l'Europe, la corruption est une rétribution


illicite ou tout autre comportement à l'égard des personnes investies de responsabilité dans le
secteur public ou le secteur privé, qui contrevient aux devoirs qu'elles ont en vertu de leur
statut d'agent d'Etat, d'employé du secteur privé, d'agent indépendant ou d'un autre rapport de
nature et qui vise à procurer des avantages indus de quelque nature qu'ils soient, pour eux-
mêmes ou pour un tiers.

La Banque Mondiale quant à elle, retient la définition suivante : « la corruption est le fait
d'utiliser sa position de responsable d'un service public à son bénéfice personnel ».

De ces définitions, nous voyons donc que la corruption est l'abus de pouvoir, de la
responsabilité que l'on a dans l'administration des affaires publiques que privées, le fait de
fermer les yeux sur certains actes illicites en échange d'une somme d'argent, d'un avantage
quelconque, d'un poste ou promotion quelconque en dépit des lois établies, de l'éthique et de
la déontologie professionnelle. Elle est encore connue sous le vocable « pot-de-vin ».
En RDC, la corruption est devenue une pratique très courante dans tous les secteurs de la vie
sociale, politique et économique du pays. Cette situation relève dès le haut sommet de l'Etat
jusqu'au plus bas niveau de ce dernier. Cela affecte beaucoup plus le climat des affaires car
les lois, les règles et normes régissant l'activité économique dans le pays sont outrepassées ou
ignorées volontairement suite à l'esprit malsain de certains responsables de l'administration
publique.

L'impunité

L'impunité vient du latin, « impunitas » qui signifie l'absence de sanction, de punition, de


châtiment. C'est le fait pour quelqu'un de ne pas risquer d'être mis en cause pour les fautes
qu'il a commises, d'échapper à toute enquête qui pourrait le mettre en accusation, conduire à
son arrestation ou à le juger s'il est reconnu coupable.7(*)

En ce qui concerne l'impunité, la RDC obtiendrait le mérite d'or dans ce domaine,


malheureusement une antivaleur qu'il fallait combattre. L'impunité favorise la détérioration du
climat des affaires dans la mesure où, en RDC elle marche plus généralement de pair avec la
corruption. Les agents de l'administration publique que privée, après avoir reçu des pots-de-
vin, ils ne sont ni punis, ni enquêtés, ni inquiétés, et cela les donne la liberté de continuer à
s'enrichir sous le dos des autres sans tenir compte des lois établies.

La non application des lois, règles et procédures établies

Actuellement, en analysant le code des investissements de la RDC, la loi fiscale, les traités
ratifiés par le Gouvernement dans le cadre du secteur économique, on a l'impression que le
pays est favorable à la promotion des investissements et des activités économiques. C'est de
cette façon qu'en analysant les reformes menées par les pouvoirs publics à travers l'ANAPI et
le CPCAI, on peut commettre une erreur grave de penser que le climat des affaires s'est
amélioré car toutes ses réformes sont dans la plus grande proportion sur le terrain, théorique et
non pratique.

Le code des investissements, la loi fiscale et les traitées ratifiés par la RDC et même certaines
reformes instaurées par le Gouvernement dans le cadre de l'assainissement du climat des
affaires, ne sont restés que lettres mortes et ne sont toujours pas appliqués de façon à produire
des résultats palpables. Cette non application de ceux-ci relève aussi toujours de ces variables
conjointes que nous évoquons à savoir la corruption et l'impunité. Le climat des affaires en
RDC continuera toujours à se détériorer aussi longtemps que les textes législatifs et
règlementaires ne seront appliqués en totalité, et pour que cela soit possible, il suffira d'abord
en premier lieu, de mettre fin à la corruption et à l'impunité.

Les tracasseries administratives, douanières et institutionnelles

Les tracasseries sont des ennuis, des difficultés causés par les sollicitations, les interventions
répétées, tatillonnes et vaines d'une personne, d'un organisme, etc.8(*)

Les tracasseries constituent des ennuis, une sorte d'escroquerie dans un domaine quelconque.
Dans le vif de notre étude, les tracasseries constituent des magouilles dont sont victimes les
opérateurs économiques dans l'exercice de leurs professions, de leurs opérations et
activités par les agents des pouvoirs publics. Ces agents sont principalement ceux des
ministères nationaux que provinciaux, les agents de l'administration fiscale et parafiscale
(principalement la DGI et la DGDA), ceux de différents services étatiques (OCC, DGM, FPC,
FPI, etc.), les mairies et même le service de l'ordre public (la police de circulation routière, la
police nationale congolaise, etc.).

La multiplicité des tracasseries est toujours dénoncée par la Fédération des Entreprises du
Congo (FEC) qui est une structure regroupant l'ensemble des entreprises œuvrant dans le
secteur économique en RDC. Ces tracasseries entrainent des disfonctionnements des activités
économiques et même, sont l'un des facteurs importants dans la fuite des investisseurs
nationaux et surtout étrangers. Selon un agent de l'un des services étatiques que nous avions
interviewés et qui a préféré garder l'anonymat, un investisseur japonais voulait investir en
RDC un million de dollars américains dans le secteur minier. En se présentant au ministère
pour les formalités, on lui a exigé de donner 10% de son capital à investir (10% d'un million)
avant d'entreprendre toute sorte de formalité. Depuis ce jour, affirme-t-il, cet investisseur n'est
jamais rentré au ministère et est donc parti investir dans un autre pays.

La question est donc de savoir où serait parti ce 10% si au moins l'investir accepterait de le
donner ? Quelle loi, quelle règlementation en vigueur exige à un investisseur de laisser au
ministère 10% de son capital pour qu'il soit autorisé à entreprendre en RDC ? Il s'agit donc
d'une tracasserie institutionnelle. N'en parlons pas autant pour la douane : avant que les
marchandises ne traversent pas la frontière, l'opérateur économique doit payer des taxes,
redevances et d'autres sommes d'argent qui ne sont nulle part établies par la loi et même jeu
pour l'administration fiscale.

Cela prouve à combien les tracasseries institutionnelles, douanières et fiscales peuvent bien
aussi contribuer tant à la détérioration du climat des affaires dans le pays et peuvent en ce
sens, occasionner le départ des investisseurs du pays et freiner donc les investissements.

PROCEDURES POUR CREER UNE AFFAIRE EN RDC

Pour créer une affaire en RDC, il existe un certain nombre de formalités que l'agent
économique doit remplir afin qu'il soit autorisé à exercer ses activités. Cependant, ces
formalités diffèrent d'une affaire à une autre et d'un service à un autre quant en ce qui
concerne le délai et le coût afférent

Statuts juridiques des sociétés et formalités administratives

Pour exercer une activité en RDC, il existe six statuts juridiques autorisés dont cinq sous
forme de sociétés :

- Entreprise individuelle (Etablissement) ;

- Société en nom collectif (SNC) ;

- Société en commandite simple (SCS) ;

- Société privée à responsabilité limitée (SPRL) ;

- Société par action à responsabilité limitée (SARL) ;

- Société coopérative (SC).

Les procédures de création d'entreprises en RDC varient en fonction du statut juridique et de


l'activité de l'entreprise. Il existe ainsi des formalités supplémentaires à effectuer pour
l'exercice de certaines activités réglementaires et pour les entrepreneurs et associés étrangers.

Pour une entreprise individuelle ou un établissement

Tableau n°1.3. Formalités administratives à remplir pour créer une affaire en RDC

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