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ETA-MAROUA

EAP

SUPPORT DE COURS :

CREATION D’ENTREPRISE

Présenté par : MBEDA HAMANDJIDA

2022/2023

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PLAN DU COURS :

INTRODUCTION A LA CREATION D’ENTREPRISES


CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITES SUR L’ENTREPRISE

CHAPITRE 2 : NOTIONS D’ENTREPRENEURIAT ET D’ENTREPRENEUR

CHAPITRE 3 : L’IDEE ET LES ETAPES DE LA CREATION D’ENTREPRISES

CHAPITRE 4 : RECHERCHE DE FINANCEMENT

CHAPITRE 5 : LES FORMALITES JURIDIQUES ET ADMINISTRATIVES DE


CREATION D’ENTREPRISE

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Introduction à la création d’entreprises

L’entrepreneuriat et la création d’entreprise sont reconnus aujourd’hui comme étant


des phénomènes vitaux pour la société, vu leur contribution à la régénération et au
développement de l’économie.

Des phénomènes tels que l’accélération incessante des mutations, notamment technologiques,
l’évolution des équilibres sociaux, la précarité croissante des emplois salariés dans les grandes
entreprises, la volonté d’avoir un travail conforme à ses propres valeurs, la perspective d’être
son propre patron sont autant de forces qui poussent aujourd’hui, un nombre croissant
d’hommes et de femmes à considérer la création ou la reprise d’une entreprise comme une
alternative crédible à un emploi salarié.

Pourtant, pendant de très nombreuses années on a pensé que l’esprit et la capacité


d’entreprendre relevaient principalement, voire exclusivement, du goût du risque et de traits
de personnalité particuliers. Il était admis que seules les personnes possédant ces traits de
personnalités sont pressenties pour la création d’entreprise et sont les seules à réussir cette
activité.

Depuis le début des années 1980, cette vision d’un entrepreneur inné est remise en question.
Entreprendre aujourd’hui, c’est aussi et surtout une discipline, dont les règles et les principes
peuvent s’apprendre et être systématiquement appliqués. Savoir entreprendre est, au moins
partiellement, une technique, telle est la thèse avancée par Peter Drucker dans son ouvrage sur
les entrepreneurs (Drucker, 1985) qui est probablement celui qui a le plus contribué à diffuser
cette idée.

Ce support de cours est une initiative à la création d’entreprises. Ce cours vous


présentera les étapes et vous donnera des repères pour aider à réduire les risques inhérents à
toute création d’entreprises. Bien que la démarche de création présente des caractéristiques
universelles, les risques dépendent en grande partie du type d’entreprise envisagé et de votre
propre profil entrepreneurial, et c’est pourquoi le profil du promoteur doit être analysé
sérieusement, pour réduire les risques qui pourraient surgir en raison de ses points faibles et
utiliser au mieux ses atouts en fonction de votre opportunité.

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CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITES SUR L’ENTREPRISE

I. Définition et classification et structure

I.1 Définition

L’entreprise est une organisation qui rassemble des hommes et des moyens financiers,
informationnels, technologiques, matériels, etc., en vue de produire des biens et/ou services
destinés à la vente.

L’entreprise est la cellule de base de l’économie. Une économie forte et saine ne peut exister
sans l’existence d’entreprises. Pour ces raisons, l’entreprise occupe une place privilégiée et
centrale dans les économies contemporaines. Mais qu’est-ce qu’une entreprise ?

En fait, l’entreprise est une entité de nature très complexe qui doit être appréhendée à la fois
comme une réalité économique, une réalité juridique, une réalité humaine et une réalité
sociétale.

 L’entreprise comme réalité économique

L’entreprise peut être définie à un niveau macro-économique comme un système/agent


économique de production avec pour finalité la création de richesse. Elle doit ainsi produire
des biens et des services destinés à être vendus sur un marché. Elle se mesure par la valeur
ajoutée qui rémunère l’ensemble des ressources mises en œuvre pour la générer (Capital,
travail, savoir-faire…).

 L’entreprise comme réalité juridique

L’entreprise est aussi une réalité juridique. Tantôt elle appartient à un individu (entreprise en
nom personnel). C’est l’entreprise individuelle, tantôt elle est la propriété d’un groupement
contractuel (société qui existe sous différentes formes juridiques : société en nom collectif,
SA, SARL). c’est l’entreprise sociétaire. Les sociétés sont caractérisées par une volonté
d’association en vue d’un but commun, avec apports de biens, de capitaux et de
qualifications. Toute création de société engendre la constitution d’une personne morale
distincte des membres appelés actionnaires qui, le plus souvent, limitent leur responsabilité à
leur participation.

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 L’entreprise comme réalité humaine

L’entreprise est une association d’hommes et de femmes à statuts variables (propriétaires,


salariés, partenaires) dont les rapports sont complexes. Officiellement, chacun coopère à
l’action collective en partageant les mêmes enjeux organisationnels. La convergence des
enjeux peut être obtenue soit par des représentations communes, soit par une structure
institutionnelle qui répartit les rôles et définit les collaborations. Elle peut également être
favorisée par les connivences.

 L’entreprise comme réalité sociétale

L’entreprise influence la société. Sa contribution économique, en tant qu’agent de production,


se manifeste sous la forme de création d’emplois, de produits, de valeurs, de revenus, de
ressources pour les collectivités publiques (taxe professionnelle…), d’innovation et de
diffusion du progrès technique. Mais l’entreprise a également une contribution non
économique dans différents domaines comme le social (dons lors de manifestations), le
culturel, etc. À ce titre, on parle aujourd’hui de plus en plus d’entreprise citoyenne, c’est-à-
dire d’un agent économique socialement responsable, qui s’engage par exemple à respecter, à
protéger l’environnement par le biais de diverses mesures, avoir un comportement éthique
(veiller à ne pas faire travailler des enfants lorsque l’entreprise fait produire à l’étranger), etc.

Nous retenons que l’entreprise est une organisation qui rassemble des hommes et des
moyens financiers, informationnels, techniques, matériels etc. en vue de produire des biens
et/ou des services destinés à la vente. La complexité des entreprises amène à leur
classification selon différents critères.

I.2 - Classification des entreprises

Les entreprises sont regroupées ou classées selon des critères juridiques ou économiques.

I.2.1 Classification selon le critère juridique

Selon ce critère, les entreprises sont classées en fonction de la personne qui détient le capital
et des objectifs retenus par l’entreprise. Le critère juridique permet de distinguer deux types
d’entreprises : les entreprises privées et les entreprises publiques.

 Les entreprises privées sont constituées des entreprises individuelles et des


entreprises sociétaires :

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- Les entreprises individuelles sont celles dans lesquelles un seul propriétaire assume tous
les risques financiers (c’est le cas des artisans et des commerçants).

- les entreprises sociétaires sont des entreprises qui regroupent plusieurs personnes et dont
le capital de la société est reparti entre ces personnes qui détiennent selon les cas, des parts
sociales ou des actions. De ce fait, les entreprises sociétaires comprennent les sociétés où
plusieurs associés assument tous les risques de la société, on parle dans ce cas de société de
personnes (société en nom collectif et société en commandite simple) et des sociétés où les
risques encourus par les associés se limitent au montant de leurs apports, on parle dans ce
cas de sociétés de capitaux (SA, SARL, EURL).

 Les entreprises publiques sont celles ou tout ou partie du capital et du pouvoir de


décision appartient à une collectivité publique (Etat, CTD, etc). Elles rassemblent
deux catégories de sociétés : les entreprises publiques et les entreprises semi
publiques.

-Les entreprises publiques sont celles dans lesquelles l’État détient l’intégralité du capital, et
possède le pouvoir absolu de décision et de gestion. Exemple :la SEMRY, CAMTEL

- Les entreprises semi-publiques sont des entreprises contrôlées par les pouvoirs publics
(choix d’investissement, niveau des prix, emploi…) mais où des personnes privées participent
au financement ou à la gestion. Exemple : la SODECOTON

I.2.2 Classification selon le critère économique

Le critère économique, classe les entreprises par branche ou par secteur et selon la taille.

a- Classification par secteur

- Selon le secteur d’activité, les entreprises sont classées d’après la classification de Colin
Clark qui distingue trois grands secteurs d’activité : les entreprises du secteur primaire, du
secteur secondaire et du secteur tertiaire.

- Le secteur primaire : regroupe les E/ses liées à l’exploitation du milieu naturel, et


aboutissant à la mise à disposition de matières premières (agriculture, pêche, extraction
minière)

- Le secteur secondaire : rassemble les E/ses qui réalisent la transformation des matières
premières en biens de production ou en biens de consommation.

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- Le secteur tertiaire : Implique les entreprises réalisant la production de services (banques,
assurances, transport…).

b- Classification par branche

Un secteur regroupe des entreprises ayant la même activité principale. Une entreprise
appartient à un secteur en fonction de son activité principale. Mais cette entreprise peut avoir
ses activités dans des branches (Ensemble d’entreprises qui produisent une même catégorie de
biens) différentes. Une branche d’activité correspond à un regroupement en fonction des
produits fabriqués par les différentes unités de production. L’appartenance d’une entreprise à
une branche dépend de sa production et non de ses ventes.

c- Classification par taille

Selon la taille de l’entreprise, les entreprises sont classées en fonction de leur l’effectif et de
leur chiffre d’affaire. Ainsi on distingue les très petites entreprises (TPE), les moyennes
entreprises (ME), les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises (GE).

Au Cameroun, les lois N° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des PME au
Cameroun et N°2015/010 du 16 juillet 2015, définissent la PME comme toutes entreprises
ayant mois de 100 employés permanents et ayant un chiffre d‘affaires hors taxe inférieur
à 3 milliards FCFA2.

Ainsi, on entend par :

-Très Petite Entreprise (TPE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent d’au plus 5
(cinq) employés et réalisant un chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excédant pas 15 (quinze)
millions de FCFA ;

- Petite Entreprise (PE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent d’au plus 20 (vingt)
employés et réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxes supérieur à 15 millions FCFA
mais n’excédant pas 100 (cent) millions de FCFA ;

- Moyenne Entreprise (ME) : Toute entreprise ayant un effectif permanent compris entre 21
et 100 employés et réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxes supérieur à 100 millions de
FCFA mais n’excédant pas trois milliard de FCFA ;

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- Grande Entreprise (GE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent supérieur à 100
employés et réalisant un chiffre d'affaires supérieur ou égal à trois milliard de FCFA.

II- Environnement, fonctions et organes de l’entreprise

II.1 L’Environnement de l’entreprise

L’environnement de l’entreprise est constitué de tous les éléments externes ou internes à


l’entreprise et qui sont susceptibles d’influencer directement ou indirectement l’activité de
l’entreprise. On distingue généralement deux dimensions de l’environnement de l’entreprise :
le macro environnement et le micro environnement. Le macro environnement représente un
ensemble de facteurs globaux qui ont un impact sur toutes les entreprises d’une même zone
géographique. Le micro environnement renvoie aux aspects en relation directe avec
l'entreprise.

II1.1 Le macro environnement de l’entreprise

Le macro environnement de l’entreprise se présente sous plusieurs aspects, il s’agit de :

- L’environnement politique : la stabilité politique est un élément essentiel de la stratégie


d’entreprise. Il permet d’avoir une idée sur les intentions politiques dans le déroulement des
affaires.

- L’environnement démographique : le vieillissement de la population ou sa jeunesse sont


des éléments fondamentaux pour la définition d’une stratégie d’entreprise.

- L’environnement technologique : la prise en compte des ruptures technologiques est


primordial pour l’entreprise. L’évolution de la technologie provoque des changements chez
les consommateurs et les concurrents.

- L’environnement juridique et réglementaire : Il est nécessaire de prendre connaissance


des dispositions légales et règlementaires régissant son secteur d’activité.

- L’environnement écologique : concerne toutes les normes de protection de


l’environnement susceptibles d’avoir une influence sur les activités de l’entreprise.

- L’environnement socioculturel : l’entreprise entretient des relations avec la société en


général. Ainsi la définition de la stratégie exige de prendre en considération les différences
socioculturelles et les valeurs partagées par les membres de la zone géographique dans
laquelle elle exerce ses activités.

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- L’environnement économique : La conjoncture économique influe énormément sur les
activités des entreprises. Il est nécessaire d’analyser la conjoncture globale de la zone
géographique dans laquelle on exerce afin de savoir si elle traverse une période de croissance
ou de déclin.

II.1.2 Le micro environnement de l’entreprise

Le micro environnement ou environnement de proximité de l’entreprise est constitué par


l’ensemble de ses partenaires et concurrents sur le marché. Il s’agit des clients, des
fournisseurs, des concurrents, de l’administration et des partenaires financiers. Selon Porter,
l’entreprise doit analyser son microenvironnement en prenant en compte les acteurs qui
déterminent la concurrence au sein d’un secteur. Ces acteurs sont au nombre de 5 : la rivalité
des concurrents dans un secteur ; la menace des produits de substitution ; la menace des
nouveaux arrivants ; le pouvoir de négociation des clients et le pouvoir de négociation
des fournisseurs :

II.2 Fonctions et organes d’une entreprise

La fonction (ce qui se fait) se distingue de l’organe (qui le fait). Une fonction (gestion du
personnel, gestion de production par exemple) peut être répartie entre plusieurs organes
(services de recrutement, gestion des carrières, rémunération). Un organe peut assurer
plusieurs fonctions.

II. 2.1 Fonctions

On appelle fonction un « ensemble d’activités spécialisées place sur une autorité commune ».
On distingue six grandes fonctions principales dans une entreprise :

- les fonctions de direction, qui comprennent les activités dont le rôle est de gouverner
l’entreprise, notamment en choisissant les objectifs et les politiques ;

- les fonctions de distribution dont le rôle est de mettre à la disposition des clients
(consommateurs ou utilisateurs) les biens et/ou services produits par l’entreprise ;

- la fonction approvisionnement dont les attributions sont : la politique


d’approvisionnements, les relations fournisseurs, les passations des commandes, la gestion
des stocks ;

- la fonction financière chargée des prévisions financières et budgétaires, de l’étude de


rentabilité, des choix des modes de financement, de la gestion des opérations financières.

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- la fonction de ressources humaines dont les attributions sont : le recrutement du personnel,
la gestion du personnel, les négociations, etc.

- les fonctions de production, qui comprennent toutes les opérations requises par la création
de biens ou de services que l’entreprise a choisi de mettre sur le marché.

II.2.2 Organes

Ils sont généralement rangés en quatre catégories :

- Les organes décisionnels ;

- les organes opérationnels ou d’exploitation, qui participent directement à l’activité


productive et commerciale de l’entreprise ;

- les services fonctionnels, qui assurent les fonctions logistiques et auxiliaires (finance,
relations humaines, maintenance, etc.) ;

- les organes d’état-major, charges d’assister et de conseiller les dirigeants.

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CHAPITRE 2 : NOTIONS D’ENTREPRENEURIAT ET D’ENTREPRENEUR

Introduction

L’objet de ce chapitre est d’étudier l’activité des entrepreneurs et les entrepreneurs eux-
mêmes. Nous nous intéresserons au préalable sur le concept de l’entrepreneuriat puis nous
analyserons l’activité entrepreneuriale du point de vue de chacune des grandes fonctions
managériales en insistant particulièrement sur celles touchant au leadership de l’entrepreneur.
Enfin nous examinerons l’acte d’entreprendre et son processus.

I. Notion d’entrepreneuriat et l’esprit d’entreprise


1. Entrepreneuriat

L’entrepreneuriat est un concept difficile à définir. Le terme fut créé par Richard Cantillon
(1730), économiste et homme d’affaires célèbre en France au XVIIIème siècle. Il signifie «
prendre entre » ; ce qui implique une activité de coordination, de mise en relation. Cela
signifie pour Cantillon, après l’identification d’une opportunité, le fait de rassembler des
ressources malgré le risque que cela implique pour saisir cette opportunité.

Le début des années 1980, la vision est celle qui consiste à percevoir l’entreprenariat comme
la prise de risque et l’entrepreneur comme un individu à part puisqu’ayant des traits différents.

Pour carland hoy et carland (1982), L’entrepreneuriat est dérivé du verbe entreprendre qui
signifie permettre, s’engager, essayer, tester, contacter pour s’aventurier.

Pour Hisrich et Peters (1991) l’entrepreneuriat est «le processus qui consiste à créer quelque
chose de différent et possédant une valeur, en lui consacrant le temps et le travail nécessaires,
en assumant les risques financiers, psychologiques et sociaux correspondants et à en recevoir
les fruits sous forme de satisfaction pécuniaire et personnelle».

Pour ces auteurs, l’Entrepreneuriat est une initiative portée par un individu (ou plusieurs
individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une occasion d’affaires, dont
le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant
faire naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas
d’une innovation) pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. »

Paturel (2007) propose une définition syncrétique (qui rassemble plusieurs doctrines) de
l’entrepreneuriat. Pour lui, l’entrepreneuriat « est, à partir d’une idée, l’exploitation d’une

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opportunité dans le cadre d’une organisation impulsée, créée de toute pièce ou reprise dans un
premier temps, puis développée ensuite, par une personne physique seule ou en équipe qui
subit un changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d’une
valeur nouvelle ou à l’économie de gaspillage de valeur existante ».

Partant de cette vision plus large de Paturel, l’entrepreneuriat peut être caractérisé par :

 La présence d’un leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine des faits
économiques.
 Dans l’esprit de cet entrepreneur il y a une vision de l’avenir qui est préférable à celle
de l’état présent, grâce à la découverte d’une opportunité.
 Tout au long d’un processus partiellement conscientisé d’intuitions et de perspicacité
qui trouvent leurs racines dans l’expérience, l’entrepreneur développe une vision ainsi
qu’une stratégie afin de la mettre en pratique
 Cette vision est mise en œuvre rapidement et avec enthousiasme par l’entrepreneur.
Le travail réalisé peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de
rendre service à la société.

2. L’esprit d’entreprise

Selon Julien et Marchesnay (1996), « l’esprit d’entreprise peut être défini comme l’aptitude
d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté à : prendre des risques pour engager
des capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte « d’aventure » (une « entreprise »),
consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif, ceci en employant et en
combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses ». (La
conséquence logique est que l’esprit d’entreprise suscite la création d’entreprise)

II. Notion d’entrepreneur

La conception de l’entrepreneur a évolué avec le temps, et semble-t-il avec la complication de


l’activité économique. Au Moyen âge, le mot « entrepreneur » désignait une personne qui
assume une tâche. Il servait à décrire à la fois un acteur et une personne qui gérait de vastes
chantiers de production sans toutefois prendre de risque. L’individu se contentait juste de
gérer le chantier en utilisant les ressources qui lui étaient fournies. C’est vers le 17e siècle

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qu’est apparue la notion de risque. L’entrepreneur désignera un individu hardi, prompt à
prendre des risques économiques.

La première théorie fût élaborée par Richard Cantillon au 17é siècle, ce qui lui a valu le titre
de créateur entrepreneur. Il y voyait un preneur de risque. A ses yeux les négociants fermiers
artisanats et autres exploitants achètent à un prix certain et vendent à un prix incertain. Ce qui
confère à leurs activités un certain niveau de risque. Ses travaux ont été suivis par ceux de
Jean Baptiste SAY (1803). Pour lui l’entrepreneur est celui qui réunit et combine les facteurs
de production, son but est d’accroître la production, la recherche du profit étant secondaire. Il
a une conception proche de celle d’auteur contemporain Mark Casson ( 1991) pour qui «
l’entrepreneur est quelqu’un de spécialisé dans la prise d’initiative, de décision ( réfléchi)
relative à la coordination des ressources rares ».

Joseph Schumpeter (1935) pense que l’entrepreneur c’est celui qui introduit et conduit une
innovation pouvant revêtir différents aspects (fabriquer un nouveau produit, introduire une
nouvelle méthode de production, conquérir des nouveaux débouchés, des nouvelles sources de
matières premières…). Pour lui (Schumpeter (1950)), un entrepreneur est une personne qui
veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie.
Emilo Cheyssen (1897) met en avant la dimension sociale de la notion. Pour lui, le chef
d’entreprise est investi non seulement d’un pouvoir économique mais aussi d’une fonction
sociale. Pour lui, le bien être des ouvriers doit être primordiale.

Plusieurs autres auteurs se sont intéressés à cette notions mais leur proposition rejoins les
principaux points que sont :

- La découverte et l’exploitation d’une opportunité ;

- La prise de risque ;

- La notion de coordination ;

- La notion d’innovation.

L’entrepreneur dans la littérature économique présente une multitude de facettes et combine


des fonctions de capitaliste, innovateur, opportuniste ou encore de coordonnateur et
organisateur de ressources.

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1. Caractéristiques de l’entrepreneur

Les caractéristiques sont un ensemble des traits de personnalité qui permettent de décrire
l’entrepreneur. Celui-ci possède des qualités spécifiques lui permettant de faire des bons
choix, d’utiliser à son profit les circonstances de la création afin d’amener sa structure à
l’équilibre financier.

L’entrepreneur se caractérise ainsi par des qualités personnelles indépendantes de la gestion :


la perception du bénéfice comme objectif personnel, l’acceptation du risque, la capacité de
tolérer les situations indéterminées etc. il est en outre caractérisé par les qualités
professionnelles liées aux dirigeants : énergie, créativité, vision élargie, expérience, aptitude
au dialogue, capacité de communiquer et réalisme.

Dans une tentative de synthèse, faite par Julien et Marchesnay, il ressort que l’entrepreneur
est doté de quatre caractéristiques principales :

 L’entrepreneur, c’est celui qui sait imaginer du nouveau, qui a une grande confiance
en soi, qui est enthousiaste et tenace, qui aime à résoudre les problèmes, qui aime
diriger, qui combat la routine et refuse les contraintes.
 C’est celui qui crée une information intéressante ou non, d’un point de vue
économique (en innovant au niveau du produit ou du territoire, du processus de
production, du marketing…) ou qui anticipe cette information avant d’autres et
différemment des autres.
 C’est celui qui réunit et sait coordonner les ressources économiques pour donner à
l’information qu’il détient sa traduction pratique et efficace sur un marché.
Il le fait d’abord en fonction d’avantages personnels, tels que le prestige, l’ambition,
l’indépendance, le jeu, le profit ou le pouvoir qu’il peut ainsi exercer sur lui-même et
sur la situation économique

Les traits de caractères les plus cités dans la littérature sont :

 Dynamisme ;  Le niveau élevé  Persévérance ;


 Ambition ; d’inspiration ;  Tolérance à
 Enthousiasme ;  Le sens élevé des l’ambigüité et à
 Persévérance ; responsabilités. l’incertitude ; 14
 Réflexion ;  Optimisme ;  la confiance en soi ;
 goût du risque ;  Antinomisme ;  Implication à long
 goût de la mobilité ;  Flexibilité terme ;
2. LES DETERMINANT DE L’ACTE D’ENTREPRENDRE

Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’engagement entrepreneurial. Les plus connus sont : les
facteurs psychologiques ; les facteurs sociologiques et culturels ; les facteurs économiques et
les facteurs contextuels.

2.1.. Les facteurs psychologiques

Les facteurs psychologiques jouent un rôle important dans l’acte d’entreprendre et peuvent
être classés en deux catégories : les motivations qui sont à l’origine de l’acte entrepreneurial
et les caractéristiques individuels et les qualités liés à la personnalité de l’entrepreneur.

a. Les motivations des entrepreneurs

Le mobile de la création d’entreprise peut être lié à la recherche d’un succès personnel et
socialement reconnu grâce à l’argent que l’action engagée permet de gagner ou à la notoriété
qu’elle permet d’acquérir. Il peut s’agir également d’un besoin de domination.

Selon SHAPERO, les premiers mobiles d’engagement entrepreneurial sont : le besoin


d’indépendance, le désir d’être son propre patron et l’aspiration à l’autonomie. Autant de
facteurs qui semblent jouer un rôle dans le parcours qui conduit un individu à entreprendre.
Le besoin d’accomplissement ou de réalisation est considéré comme la motivation
entrepreneuriale la plus dominante. Les entrepreneurs éprouvent le besoin de faire ou de
réaliser quelque chose d’important pour eux et qui s’intègre bien dans leur vision de la vie.
On peut également citer le besoin de changement comme une motivation non négligeable
des entrepreneurs. Enfin, ils peuvent être mus par l’envie d’apporter quelque chose de
nouveau, en termes, par exemple, de produits, de services, d’idées ou de modalités de
fonctionnement.

b. Les facteurs individuels et les qualités personnels de l’entrepreneur.

C’est ainsi que Hornaday propose une liste assez complète de qualités parmi lesquelles on
peut citer la confiance en soi, la détermination, l’énergie, la « débrouillardise », la capacité à
prendre des risques calculés, la créativité, l’esprit d’initiative, l’adaptabilité, le dynamisme
ou encore la facilité à percevoir les situations et à s’entendre avec les autres.

2.2. Les facteurs socio-culturels

Les facteurs socio-culturels sont des éléments directement liés aux différents milieux
connus et fréquentés par les individus, et qui peuvent jouer un rôle sur leur propension à

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entreprendre. Ces milieux (famille, écoles, universités, société, entreprises, professions,
territoires), exercent sur l’individu des influences nombreuses qui peuvent s’avérer positives
ou négatives le jour où apparaîtra dans sa vie l’événement entrepreneurial.

a- La famille

L’environnement familial est parmi les déterminants socio-culturels les plus étudiés. Les
influences qu’il peut exercer sont souvent déterminantes. Les entrepreneurs appartiennent
fréquemment à des familles d’entrepreneurs. La reproduction sociale semble bien
fonctionner dans le domaine de la création d’entreprise. Les recherches qui concernent
l’origine sociale des entrepreneurs montrent que leurs parents proches sont propriétaires
d’entreprises, artisans indépendants, ou exercent des professions libérales. Les parents, à
l’évidence, jouent vis- à-vis des enfants un rôle de modèle (ou de contre- modèle);
grandir dans de telles familles permet à de jeunes enfants de se familiariser avec le
monde des affaires et celui de l’entreprise.

b- L’éducation et la formation

Les études secondaires, supérieures et la formation professionnelle sont d’importants


déterminants entrepreneuriaux. Ils permettent de doter l’entrepreneur de compétences et de
connaissances qu’il estime très utiles, voire décisives pour la concrétisation de son projet.
D’autres études montrent l’importance de l’enseignement dans le développement de la
propension entrepreneuriale des étudiants. Le système éducatif permet de sensibiliser les
étudiants, de valoriser l’image de l’entrepreneuriat et apporte les connaissances et les
compétences qui aident les individus à prendre les bonnes décisions, à élaborer des projets
solides et à créer des entreprises dotées d’un potentiel important de croissance.

c- Le territoire

Le territoire dans lequel l’entrepreneur (ou celui qui se destine à l’entrepreneuriat) passe
sa vie personnelle et/ou professionnelle joue un rôle non négligeable. Un territoire peut en
effet constituer un pôle d’attraction entrepreneuriale. De plus, c’est très souvent dans son
espace de vie que l’entrepreneur potentiel trouve le l’espace indispensable au
développement de réseaux de soutien très utiles au moment de la création de l’entreprise.

d- L’expérience professionnelle

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Enfin, plus personne ne semble aujourd’hui contester l’importance de l’expérience
professionnelle dans le cheminement qui conduit un individu à l’entrepreneuriat. Plusieurs
professions peuvent, à un moment donné, amener certaines personnes qui les exercent à
s’interroger sur l’opportunité d’entreprendre, tant les exemples de création d’entreprise se
multiplient dans leur secteur. Les dimensions principales du parcours professionnel qui
semblent devoir jouer un rôle sont la diversité de la pratique, le nombre d’emplois
différents, l’expérience dans un domaine d’activité donné, la connaissance du produit et/ou
du marché, l’expérience du management et du travail en équipe.

2.3. Les facteurs économiques

Les facteurs économiques sont les ressources informationnelles, humaines, cognitives,


technologiques, financières et matérielles sans lesquelles rien n’est possible et rien n’est
faisable..

2.4. Les facteurs contextuels

L’acte d’entreprendre ne peut pas être isolé du contexte dans lequel il survient ou par rapport
auquel il se situe. Ce qui nous intéresse, ici, ce sont certains éléments reliés à la vie
personnelle et à la vie professionnelle de l’entrepreneur potentiel. Les facteurs contextuels
agissent généralement en provoquant des ruptures psychologiques et/ou matérielles qui
vont contribuer à précipiter la décision d’entreprendre.

A. Shapero a observé que la plupart des créateurs d’entreprises ont, au départ, subi un
déplacement, c’est-à-dire un accident dans leur vie personnelle ou professionnelle. Cet
auteur qui, le premier, a introduit le concept de déplacement parle d’ailleurs de facteurs «
push » et « pull » qu’il qualifie également de facteurs positifs et négatifs. Il peut s’agir,
par exemple, pour des facteurs négatifs, d’un licenciement, d’un revers professionnel ou
encore d’un accident dans la vie familiale, comme un divorce ou la disparition d’un
être cher. Les facteurs positifs le plus souvent cités sont les rencontres avec de futurs
associés ou partenaires et le repérage d’opportunités. « Déplacement » selon A. Shapero
ou « discontinuité » selon d’autres auteurs : il est clair qu’un événement important
affectant la vie d’un entrepreneur potentiel peut servir de catalyseur au déclenchement de
l’action d’entreprendre. Les changements « subis », la frustration ou l’insatisfaction dans
le travail, favorisent les remises en cause et peuvent amener les personnes déplacées à
prendre une décision concernant leur carrière. Elles peuvent, alors, s’orienter vers la
création ou la reprise d’entreprise.

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3.TYPOLOGIES D’ENTREPRENEURS

Dans une étude qui a porté sur soixante créations d'entreprise entre 1955 et 1970, J. LAUFER
(1975) distingue quatre types d'entrepreneur en fonction de leurs motivations psychologiques
et de leurs comportements économiques :

 "le manager ou l'innovateur" orienté vers la croissance et ses exigences. Il n'est pas
inquiet quant au partage du pouvoir et à la délégation des responsabilités. Il a été
formé dans de grandes écoles et a acquis une solide expérience dans de grandes
entreprises ;
 "l’entrepreneur propriétaire" pratique un mode de gestion paternaliste. Il est
très concerné par la croissance de son entreprise dans la mesure où cela ne
menace pas son autonomie financière. La création de son entreprise est une
insatisfaction liée à son ancien emploi où il évoluait dans une relation de
subordination. Il a connu un échec scolaire ou des débuts professionnels
perturbés ;
 "l’entrepreneur technicien" refuse le développement de son entreprise de peur de
perdre son pouvoir. Cependant, il recherche la productivité et l'efficacité. Il a fait
l'objet d'une crise professionnelle ou psychologique ;
 "l’entrepreneur artisan" n’éprouve pas de joie dans l'exercice du pouvoir. Il ne se
reconnaît pas comme un véritable entrepreneur. Il est animé par une volonté profonde
d'autonomie car son indépendance est plus importante que la réussite économique.

L'entreprise doit s'adapter aux besoins familiaux car il ne voit pas d'avenir en dehors du cercle
familial. L'auteur arrive à la conclusion que la motivation qui forme un élément de la
personnalité de l'entrepreneur, est identifiable dès la constitution du projet de création
d’entreprise. Elle conditionnera l'évolution ultérieure de l'entreprise.

P-A. JULIEN et M. MARCHESNAY (1996) ont construit une typologie d’entrepreneur en


s’appuyant sur la détermination des buts économiques qui pouvaient affecter de façon
majeure ses choix stratégiques. Au regard de ces objectifs, ils ont intégré les composantes
personnelles et sociales des entrepreneurs. Leurs investigations dans la littérature font
ressortir trois buts économiques : la recherche de la pérennisation et de la survie, la recherche
de l’autonomie de décision et enfin, la recherche de la croissance et du pouvoir.

18
Ainsi deux types d’entrepreneur nommés "PIC" (Pérennité, Indépendance, Croissance) et
"CAP" (Croissance, Autonomie, Pérennité) sont décrits.

 L’entrepreneur PIC est animé par une logique d’accumulation du patrimoine ; son
objectif principal est la pérennisation de son entreprise. Le désir d’indépendance se
manifeste par une volonté de détenir le capital social et d’éviter l’endettement long.
 L’entrepreneur “CAP” est guidé par la valorisation rapide des capitaux engagés. Il
est davantage préoccupé par des problèmes d’autonomie de décision que
d’indépendance patrimoniale. Il n’hésite pas à intégrer des fonds extérieurs, tout en
gardant l’indépendance décisionnelle. Peu motivé par la recherche de la pérennité de
son entreprise, il préfère les investissements immatériels.

CHAPITRE 3 : L’IDEE ET LES ETAPES DE LA CREATION D’ENTREPRISES

A) L’IDEE DE CREATION D’ENTREPRISES

Tout projet de création d'entreprise commence par une idée. Qu'elle naisse de
l'expérience, du savoir-faire, de la créativité ou d'un simple concours de circonstance, l'idée
prend souvent la forme d'une intuition ou d'un désir qui s'approfondit et mature avec le temps.

19
Comprendre ce qu’est une idée ainsi que ses caractéristiques sont les deux éléments
essentiels en amont d’une création d’entreprise. Une idée est une élaboration originale de la
pensée permettant, en particulier, de répondre à une situation, d’être à l’origine d’une action,
d’une œuvre ou d’une invention originale. Pour rencontrer un marché, une idée doit être «
aménagée » et porteuse de sens pour les futurs clients. Une idée peut être concrète (un
produit, un bâtiment) ou abstraite (un service ou un concept).

I- Notion d’idée

Il sera question ici de présenter les dimensions de l’idée, ses caractéristiques et la


place de l’innovation dans la mise en œuvre d’une idée.

1- Dimensions de l’idée

Une idée comporte cinq dimensions :

 Une dimension sociale : l’idée émerge dans un contexte sociale, l’entrepreneur


interagit et a besoin des autres pour la faire évoluer ;
 Une dimension technique : il s’agit de tous les aspects matériels et concrets qu’il
faut maitriser pour concrétiser son idée ;
 Une dimension économique : il faudra trouver les financements nécessaires pour la
concrétiser ;
 Une dimension temporelle : il faut savoir agir dans l’urgence sans se précipiter, être
« Just in time » ;
 Une dimension personnelle : il s’agit de son idée, elle nécessite une implication
personnelle.

2- Caractéristiques de l’idée

Tout d’abord, il convient de battre en brèche une idée reçue : a priori, il n’y a pas de
bonne ou de mauvaise idée. La bonne idée est simplement celle qui atteint des clients et
génère du chiffre d’affaires ;

D’autre part, une idée en cache d’autres : plusieurs projets peuvent découler d’une
même idée. Par exemple la création d’un cabinet de conseil en gestion (une idée) peut se
déployer en une grande diversité de projets de création. Ensuite, certaines idées conduisent à
20
des projets viables et rentables et d’autres pas du tout. Ce n’est pas l’idée qui déclenche la
création, mais c’est l’envie de créer. Chaque entrepreneur est unique et possède sa
propre idée de création d’entreprise ;

Enfin, l’idée peut être courante et concerner un produit ou un service existant (c’est le
cas le plus fréquent), mais elle peut également être innovante.

3- Idée et innovation

Le mot « Innovation » fait souvent peur car on imagine de grandes nouveautés. Or,
l’ampleur d’une innovation peut être variable.

Une innovation est un processus permettant la mise en œuvre d’un produit (bien ou
service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise.

Chaque type d’innovation peut avoir un degré différent :

 Innovation incrémentale (ou innovation continue) : il s’agit de changements mineurs,


de petits ajustements par rapport aux solutions existantes pour répondre aux attentes
des clients.
 Innovation adjacente (appelée aussi New Market) : il en existe deux types :

• Par pollinisation : un produit, service ou procédé est importé par pollinisation ;

• Par capillarité : un nouvel usage de produit existant

 Innovation disruptive : il s’agit de remettre en cause les conventions pour dépasser


les règles, c’est-à-dire penser à une stratégie qui bouleversera la façon de concevoir les
produits ou services, les canaux de distribution ou encore qui change de cible ;
 Innovation radicale : il s’agit ici d’un changement majeur par rapport aux solutions
précédentes. C’est l’apparition d’un nouveau marché, de nouvelles habitudes de
consommation.

II- Sources d’idée de création d’entreprise

Généralement, c’est en observant son environnement que l’on trouve une idée de
création d’entreprise

Il existe plusieurs origines d’idée de création d’entreprise.

21
1- Une idée issue des circonstances

De nombreuses idées d’entreprise viennent de l’environnement. Il est possible de


trouver des idées en discutant et en observant des personnes ou en repérant tout ce qui peut
interpeller dans la vie au quotidien et en cherchant à y apporter des solutions.

2- Une idée issue de l’existant

Une bonne idée n’est pas forcement nouvelle. Il peut être très pertinent de s’inspirer
des bonnes idées des autres, d’utiliser les points forts et d’améliorer les points faibles.
Certaines idées peuvent également être innovantes.

Il est possible de partir de produits, services et concepts existants et de rechercher à les


améliorer ou de les transposer à d’autres secteurs.

Plusieurs éléments peuvent contribuer à générer des idées :

 Une passion : l’individu détient a priori des connaissances et une vision du secteur
d’activité qui l’intéresse ;
 Un concept qui marche à l’étranger : il est possible de s’inspirer d’un concept
découvert à l’étranger, mais il faut vérifier qu’il soit adaptable et désirable sur le
marché vise ;
 Une amélioration de l’existant : il n’est pas nécessaire d’avoir un produit très
innovant pour posséder la valeur ajoutée qui fera la différence ;
 Une intuition : à partir de l’intérêt porté à un sujet (une passion, un hasard, un
accident…), le futur entrepreneur peut réfléchir et avoir une intuition qui débouchera
sur une idée personnelle.

3- Une idée issue de l’action

Il est possible de s’organiser et d’agir pour trouver des idées, en s’abonnant sur des
newsletters, blogs ou sites Internet sur lesquels l’échange est primordial. Il est également
possible d’acheter une idée proposée par d’autres.

4- Une idée issue de l’acte de « faire ensemble »

L’intelligence collective est la capacité de créer et d’inventer par la mise en commun d’idées.
De la diversité des regards et des approches naissent la richesse et l’innovation. Il s’agit de
processus de co-construction qui permettent de connecter les intelligences et les savoirs pour
atteindre un objectif.

22
5. Le milieu professionnel

Vous êtes en contact avec toutes les parties prenantes de l’entreprise et vous avez
décelé des dysfonctionnements, des besoins non satisfaits.

6.L'idée d'autres personnes

Vous pouvez également :

- vous associer

-envisager d'exploiter une franchise,

- acheter un brevet ou une licence de fabrication ou de distribution,

- reprendre une entreprise.

Au travers de votre observation, vous pensez qu’il serait possible d’améliorer : • des
produits fabriqués par votre entreprise, ses méthodes de production ou de commercialisation ;
• des services qui pourraient être sous traités, leur qualité.

C'est pour appliquer ces idées que vous pourriez saisir une opportunité de création
d'entreprise

Dans tous les cas, que vous exploitiez votre propre idée ou que vous valorisiez celle
des autres, que vous vous lanciez sur un marché connu et porteur ou dans un secteur nouveau,
il vous faudra vérifier si cette idée présente de réels débouchés économiques puis la
transformer en projet. C'est de cette étape décisive que dépendra la réussite de votre création
d'entreprise.

III- Processus de validation de l’idée de création

Valider son idée de création d’entreprise, c’est vérifier que toutes les conditions sont
réunies pour entamer la construction de votre projet. En d’autres termes, c’est s’assurer que
vous avez les compétences et une situation personnelle favorable (créateur), pour exercer une
activité précise (activité) et sur un marché que vous connaissez (marché). Cela suppose de
prendre le temps de mener quelques recherches et réflexions. En vous appuyant sur des
résultats concrets recueillis, vous serez ainsi en mesure :

- de déterminer les risques et les conditions de réussite de votre projet ;

23
- le cas échéant, d’ajuster votre idée de départ ;

- de conclure ou non que votre idée est réaliste et que vous êtes bien « la femme,
l’homme, ou l’équipe de la situation ». La validation de son idée est à la création d'une
entreprise ce que les fondations sont à la construction d'une maison ! La validation d’une
idée de création d’entreprise se fait en huit (08) étapes :

 Délimitez les composantes de votre idée ;


 Délimitez le marché visé a priori ;
 Décrivez votre activité de façon très précise ;
 Collectez les informations essentielles ;
 Sollicitez avis et conseils ;
 Analysez les contraintes du projet économique ;
 Définissez votre projet personnel de créateur ;
 Vérifiez enfin le réalisme de votre idée.

B) LES ETAPES DE LA CREATION D’ENTREPRISES

La réussite de la création d’une entreprise exige une démarché rigoureuse et consciente, elle
suppose de la part du futur entrepreneur des qualités et des capacités entrepreneuriales pour
conduire de manière progressive et efficiente les différentes étapes du processus de création :
Chercher une bonne idée de création d’entreprise, vérifier si cette idée constitue réellement
une opportunité exploitable, transformer cette opportunité en une entreprise viable qui, dès
son démarrage maximise son potentiel de rentabilité et de croissance, tel est le but de tout
créateur d’entreprise.

24
I- LES ETAPES DE LA CREATION D’ENTREPRISES

Le schéma ci-après nous présente un modèle des étapes de création d’entreprise

Figure 1 : les étapes de la création d’entreprises

Idée/opportunité
Le créateur
d’affaire

Adéquation Entrepreneur -Opportunité

Elaboration du plan d’affaires

Réalisation du financement

Réalisation

Démarrage

Montée en capacité

Croissance et développement

II-INITIATEUR DU PROJET OU PROMOTEUR

La réussite dans la création d’entreprise, est basée sur la motivation et les qualités du
promoteur, mais également sur l’intérêt de l’idée ou opportunité qu’il compte exploiter.

Tout promoteur d’entreprise doit d’abord s’assurer qu’il veut réellement créer une entreprise
et commencer par réfléchir sur lui-même ; connaître et expliciter ses motivations, identifier
ses atouts, détecter ses points faibles et défaillances pour la création d’entreprise. Le
promoteur doit de plus chercher à évaluer son profil entrepreneurial (innovateur, preneur de
risque et proactif). Le porteur de projet d’entreprise doit :

25
 Expliciter ses motivations, ses objectifs ;
 Identifier ses atouts, forces ;
 Détecter ses points faibles, faiblesses ;
 Chercher à évaluer son profil entrepreneurial (innovateur, preneur de risque et
proactif).

Les ambitions découlent des motivations : Que cherche le créateur ? Quelles sont ces
ambitions personnelles et quels sont ses objectifs pour son entreprise ? L’entreprise est-elle
créée pour se développer, être vendue, permettre au fondateur d’en vivre, s’associer avec
d’autres entreprises ?…

III. L’IDEE OU OPPORTUNITE COMMERCIALE

Pour réussir, le promoteur doit proposer un produit ou un service capable de répondre à un


besoin insatisfait ou mal satisfait et qui doit être vendu à un prix acceptable pour ses clients, et
rentable pour sa future entreprise. Ceci dit, il ne suffit pas seulement de trouver une idée, il est
important de vérifier si c’est une opportunité en soi ensuite, s’assurer que c’est une
opportunité pour vous. Une bonne idée n’est pas toujours une opportunité pour la création
d’entreprise, par ce qu’une idée sans marché ou ne répondant pas à un besoin, n’a aucun
intérêt. En effet, une idée se présente comme une opportunité si elle répond à un besoin
insatisfait ou mal satisfait. Notons aussi qu’une idée susceptible de trouver un marché n’est
probablement pas une bonne idée, si le promoteur n’a pas pris la peine d’analyser les facteurs-
clés de réussite de son futur domaine d’activité. Pour analyser minutieusement le secteur
d’activité dans lequel le promoteur veut s’engager et évaluer sérieusement l’opportunité, les
questions suivantes peuvent être posées :

 L’idée est-elle une opportunité ?


 Existe-t-il un marché solvable pour cette idée ?
 Quels sont les facteurs clés de réussite sur ce marché ?
 Quels sont les atouts et les faiblesses du promoteur sur ces facteurs ?
 Le promoteur peut-il réduire les faiblesses et profiter au maximum de ces atouts ?
 Comment ? Si la réponse à ces questions est positive, alors le futur créateur doit
avancer dans l’étude des différentes composantes du projet et élaborer un plan
d’affaires.

26
IV. PLAN D’AFFAIRES

Le business plan est à la fois un dossier synthétique de présentation d’un plan


entrepreneurial et une démarche d’analyse stratégique ayant permis de l’élaborer ; on y
retrouve une projection dans le futur et une présentation des moyens envisagés pour atteindre
cette vision

Le business plan est un support d’aide de décision. C’est l’élément fondamental de tout
projet de création d’entreprise et l’outil par l’excellence pour communiquer avec les
partenaires. Il permet de déterminer tous les aspects à mettre en œuvre en vue de réaliser le
projet. Il expose de la même façon un plan détailler et tente de démontrer la viabilité et la
rentabilité de la future entreprise. Le promoteur doit donner des réponses précises et
cohérentes à toutes les questions qui se posent. Pour cela, il doit bâtir un plan d’affaires
montrant l’objectif à atteindre et la manière de le faire. Un plan d’affaires doit couvrir les
aspects les plus importants de l’étude du projet ainsi que les différentes phases de la
réalisation de l’affaire. Il doit montrer que l’opportunité envisagée est réalisable, rentable
et qu’il est en mesure de la saisir. Ce plan doit s’exprimer par des plans, programmes et des
budgets. L’étape d’élaboration du plan d’affaires vient après avoir étudié la faisabilité du
projet

Pour un bon plan, il faut bien prendre son temps pour réfléchir et bien étudier les questions
suivantes notamment : Comment étudier un projet d’une manière détaillée ? Comment
déterminer les moyens nécessaires à son lancement ? Quelles sommes faut-il apporter soi-
même, si l’on veut présenter au banquier un dossier de financement acceptable ou à un
investisseur potentiel ? Que peut-on demander au banquier et comment l’aborder pour
maximiser les chances d’obtenir les crédits nécessaires à la réalisation de l’affaire ? Que faut-
il connaître en gestion avant de créer une affaire ? Quelle structure juridique choisir ? Quelles
formalités administratives accomplir avant de se lancer ? Quels sont les ressources et moyens
indispensables ? Quelle est la stratégie d’accès au marché ? etc…

 Les objectifs d’un business plan

Le business plan est un outil de communication : il constitue un trait d’union entre le


couple créateur / -projet et son environnement personnel (son équipe, ses associations, ses

27
amies, sa famille) ou professionnel (ses partenaires, l’administration, les banquiers, les
investisseurs, les collectivités locales).

Le business plan est un outil stratégique : c’est un instrument de réflexion stratégique ; un


outil d’anticipation et/ ou de simulation. C’est outil de pilotage car il guide l’équipe dans les
actions à réaliser et coordonne les différentes contributions en les intégrants dans une logique
commune. Il permet de contrôler les actions engagées en donnant des points de repère et des
références par rapport au lancement et au développement des activités. Il doit montrer la force
et la personnalité de la future entreprise et se servir de la planification rigoureuse et de
l’objectivité qui le caractérise pour réfléchir et donner des réponses pertinentes aux questions
suivantes :

 Mon idée est-elle réalisable


 Va-t-elle marcher
 Qui est mon client
 Suis-je capable.

 Rôle et finalité du business plan

Le business plan aide l’entrepreneur à définir le but et objectifs de son initiative et la


manière de les atteindre. Pour l’entreprise, le business plan permet :

 D’assurer la cohérence de son projet et d’en vérifier la faisabilité ;


 D’anticiper les situations et les problèmes ;
 De définir la meilleure stratégie pour l’entreprise ;
 De formuler les objectifs clairs et précis ;
 Bref, d’apprendre progressivement le métier de dirigeant d’entreprise.
Pour les partenaires, les clients, les fournisseurs, les associés, les investisseurs financiers,
les banquiers, les collectivités locales, il permet :

 De comprendre le projet et de le labelliser (formaliser) ;


 De les convaincre d’apporter leurs aides moyennant une promesse de retour
identifiable ;
 De disposer d’un minimum d’informations utiles à l’action.

Sur un plan général, les attentes des partenaires tournent autour des questions suivantes :
28
 L’entrepreneur et son équipe ont-ils les ressources et les savoirs faires indispensables à
la réussite de projet ?
 Le projet est-il bien préparé ?
 Quelle est la valeur du produit ou du service pour les clients ?
 Le marché et la concurrence permettent-ils le décollage et la réussite de l’entreprise ?
 L’entreprise parviendra-t-elle à assurer les équilibres financiers ?
Leur dilemme est de ne pas manquer une bonne affaire et de ne pas s’engager dans une
impasse. Le business plan permet de répondre à toutes les préoccupations.

 LA PREPARATION ET LA REDACTION D’UN BUSINESS PLAN

Le business plan est un document d’une trentaine de page hors annexes. Il n’a pas de
règles figées dans sa présentation ; mais il est important de dire que le document doit être
soigné dans sa forme (le style, la ponctuation, la lisibilité) et aussi dans son fond. Il doit
respecter une certaine logique et faire respecter de manière détaillée les éléments suivants :

GENERALITES PARTIE ECONOMIQUE PARTIE PARTIE JURIDIQUE


FINANCIERE
Résumé du projet Présentation du produit Tableau des Forme juridique envisagée
investissements
Un curriculum Étude de marché Plan de financement Capital social et sa
vitae initial répartition
La genèse du projet Stratégie retenue Le compte de résultats Date de dépôt de la
démarche
d’immatriculation
Vos motivations Hypothèse commercial Plan de trésorerie
Les objectifs Chiffre d’affaire Seuil de rentabilité
Moyens à mettre en œuvre Plan de financement à 3
ans
Tableau des annuités des
crédits

Le contenu du business

Le business aborde toutes les questions essentielles à la gestion et au développement de


l’entreprise ou de la future entreprise. Les questions de base sont  :

 Qui sont les promoteurs du projet et quels sont leurs atouts ?

29
 Quel est l’historique du projet et quels sont les objectifs ?
 Quels produits et/ou service que propose l’entreprise et quels sont les avantages les
plus apportés ?
 Sur quel marché sera-t-elle active ?
 Comment commercialisera-t-elle ses produits ?
 Quels sont les autres compétiteurs ? quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
 Comment produira-t-elle?
 Quelles sont les technologies utiles ?
 Quels sont les ressources et moyens indispensables ?
 Quelle est la stratégie d’accès au marché ?
 Comment sera-t-elle gérée ?
 Quelles sont les prévisions d’activités et de financement ?
 Quelles sont les conséquences financières des choix effectués ?
 Quelles sont les risques stratégiques et opérationnels identifiables ?
 Quels seront les résultats de l’entreprise ?

Sur le plan du contenu final, le business plan résume son analyse des forces et faiblesses et
exposera les décisions prises par le promoteur. Ainsi les éléments incontrôlables dans un
business sont :

 La note de synthèse : elle doit mettre en perspective la faisabilité et la rentabilité du


projet ; elle met en valeur l’ensemble du dossier et incite le lecteur à parcourir
l’intégralité du document ;
 L’histoire du projet : elle consiste à dégager les principales étapes, les réussites les
plus marquante du sujet c’est-à-dire tout ce qui peut montrer la crédibilité de l’équipe
et l’efficacité de son action ;
 L’équipe et le management : joindre les CV détaillés des membres de l’équipe et les
collaborateur clés en annexe ;
 La stratégie : elle est la partie centrale du projet. Elle explicite la vision à court, à
moyen et à long terme ;
 Le produit ou service : sa présentation se doit de souligner les caractéristiques
distinctives ;
 Le marché et le marketing : l’entrepreneur doit monter dans son business plan qu’il a
une bonne connaissance du marché et de l’environnement concurrentiel ;

30
 Les moyens à mettre en œuvre : ils sont divers (humains, matériels, intellectuels) et
concernent tant le management des Operations que les productions des biens ou des
services ;
 Les prévisions et les dossiers financiers : les prévisions sont essentielles car elles
concernant les activités et le financement qui constituent la mesure de la performance
économique et financière de la jeune entreprise. Elles sont présentées sur une période
de trois ans et doivent être justifiées et chiffrées ;
 Les annexes : ils permettent de communiquer les informations détailles et
complémentaire de celles qui se trouvent dans les sections principales

 LES ETAPES À SUIVRE

Pour rédiger un business plan, le promoteur doit savoir qu’il faut soigner la présentation
en y incluant un sommaire et un résumé du projet. Il doit adapter le dossier monté au public
visé. Il doit être précis et concis. Il doit être complet et pouvoir se vendre facilement. le
processus d’élaboration d’un plan d’affaire se décompose en quatre phases essentielles qui
constituent la démarche logique à suivre :

 La présentation et analyse de l’opportunité ;


 La définition des orientations stratégiques
 L’élaboration du plan d’action ;
 Le plan financier.
1. La présentation et l’analyse de l’opportunité

Il s’agit ici de décrire le projet et son contexte. Il faut présenter l’entreprise et le


promoteur, décrire les produits et/ou service, le marché, l’environnement de l’entreprise. Le
plan d’affaire s’attachera à démontrer la compétence, la complémentarité, la motivation et
l’engagement de chaque membre de l’équipe, car c’est sur elle que repose le succès de
l’entreprise.

2. La définition des orientations stratégiques

L’étape précédente a permis de mettre en évidence, d’une part les intentions ou 1es
ambitions de l’équipe d’entrepreneurs et d’autre par une série d’options possibles pour le
développement futur du projet. Sur cette base, la deuxième étape va consister à définir la
meilleure stratégie. Elle va se faire par une analyse des forces et faiblesses de l’entreprise,

31
conjuguée avec celle des menaces et opportunités générées par son environnement afin de
choisir la meilleure stratégie possible.

3. L’élaboration du plan d’action

Cette étape consiste à exposer comment l’entreprise va traduire sa stratégie sur le plan
opérationnel. Il va falloir examiner tous les aspects liés à l’exploitation : l’approvisionnement,
la production, la politique commerciale et l’organisation administrative. Le plan d’action doit
attacher une importance particulière à la manière d’atteindre les objectifs commerciaux et à la
gestion des ressources les plus précieuses. Chacun de ces aspects sera présenté à l’aide d’un
plan avec des dates, des objectifs et des moyens.

4. Le plan financier

Cette étape va permettre d’aborder les aspects financiers du projet et de vérifier la


pertinence et la faisabilité économique des choix stratégiques et opérationnels. Il va d’abord
s’agir de formuler les estimations du chiffre d’affaire des frais généraux, du prix de revient et
des investissements à réaliser. Ces éléments seront donc en pratique la traduction chiffrée du
plan d’action et permettront de donner une première idée des besoins de l’entreprise. Les
modes de financement qui seront utilisés seront exposés. La situation de l’entreprise sera
présentée sous forme d’un plan de trésoreries, d’un compte de résultats et d’un bilan
prévisionnel pour les trois à cinq prochaines années :

 LES DIFFERENTS PLAN D’ORIENTATION A LA REDACTION DU BUSINESS


PLAN
1- Le plan commercial

Les caractéristiques d’un plan commercial sont :

 L’indication d’une stratégie propre à accomplir la mission ou le but de la société ;


 L’utilisation de fait et des hypothèses valables ;
 Description d’une organisation commerciale capable de l’appliquer ;
 Être souple et bref.
2- Le plan de production

Si l’entreprise est de nature industrielle, un plan de production est nécessaire. Il doit


décrire l’ensemble de processus de production, surtout si une partie de processus doit être

32
sous-traitée. Si l’entreprise doit assurer la totalité de la fabrication, le plan doit décrire les
bâtiments, les installations, les matières premières, les frais de production et les
investissements à effectuer. Si l’entreprise relève du commerce ou du service, le plan de
productions doit décrire l’achat des marchandises, les systèmes de contrôle des stocks et les
besoins des stockages. Les questions essentielles sont :

 Serez-vous responsable de la totalité des opérations industrielle ?


 Si une partie de l’opération doit être sous-traitée, qui seront les sous-traitants et
pourquoi ont-ils été choisis et quelles seront les couts de leurs prestations ?
 Comment les processus de production se dérouleraient –il ?
 Quels seront les équipements productifs nécessaires ?
 Quels seront les matières primaires nécessaires ?
 Quelles seront les fournisseurs et leurs tarifs ?
 Quels seront les besoins d’investissements ultérieurs ?
 Quels seront les besoins de stockages ? comment seront-ils satisfaits et comment
fonctionneront les systèmes des contrôles des stocks ?
3- Le plan de financement

C’est un canevas qui fournit à l’entrepreneur un tableau complet qui lui indique
combien d’argent arrive à l’organisation ? À quel moment ? Où vont les fonds ? Quelle est la
trésorerie disponible ? Comment se présent la situation financière future de la firme. Il permet
de lire la base du contrôle budgétaire à court terme et à prévenir l’un des problèmes les plus
fréquents de l’entreprise nouvelle qui est l’insuffisance de trésorerie. Le plan de financement
doit expliquer à tout investisseur potentiel comment l’entrepreneur entend faire face à ses
engagements financiers et préserver sa liquidité pour rembourser ses emprunts et offrir un bon
retour sur investissement.

4- Le plan d’organisation

Il commence par le (s) nom (s) de l’équipe de management avec 1eur origine et leur rôle
dans l’entreprise. La définition de l’organisation consiste pour l’entrepreneur à définir et à
indiquer de manière formelle et explicite qui sont les membres de l’entreprise et ce qu’on
attend d’eux. La définition de l’organisation peut être très simple, c’est-à-dire que
l’entrepreneur y assure toutes les tâches ou du moins les plus complexes. L’entrepreneur a
également un rôle d’allocateur de ressources, un rôle de décideur, un rôle de négociateur ? Le
plan d’organisation décrit aussi la forme juridique de l’entreprise et en cas de partenariat, les

33
termes de contrat devront être précisés. Les questions clés qui permettent à l’investisseur
potentiel de bien comprendre qui est à la tête de l’organisation et comment les autres membres
inter- agiront en exerçant leurs responsabilités sont :

 Quelle est la forme juridique de l’entreprise ?


 Qui sont les partenaires, les actionnaires principaux et le nombre d’actions que
possède chacun ?
 Qui sont les administrateurs ? Qui a le pouvoir de signer ou de contrôler les chèques ?
 Qui sont les membres de l’équipe de direction et quelle est leur expérience ?
 Quels sont les rôles et les responsabilités de chaque membre de l’équipe de direction ?
 Quel est le montant des salaires, des primes ou autres formes de rémunérations de
chaque membre de l’équipe de direction ?

Figure 2 : Le Plan d’Affaires


Idée du projet

Analyse de l’opportunité et étude de pré-faisabilité

Etude de faisabilité

Etude Etude des Ressources Etude Economique et Etude Juridique,


Etude de Marché
Technique Humaines Financière Fiscale et Sociale

Plan d’Affaires

CHAPITRE 4 : RECHERCHE DE FINANCEMENT

34
I. Généralités à l’analyse du financement des projets

Le montage d’un projet quelle que soit sa nature (création, extension ou reprise) s’achève par
son financement qui peut se faire selon plusieurs modalités telles que les fonds propres
(apports personnels et familiaux, subventions d’installation ou d’investissements),
endettement (emprunt bancaires, emprunt obligataire, crédit-bail) ou mixte (combinaison de
fonds propres et de fonds d’emprunts).

Lorsque les besoins de financement appellent des capitaux étrangers, le document de montage
de projet encore appelé business plan ou plan d’affaires doit conduire au financement en vue
de convaincre les financeurs ou investisseurs potentiels à partir d’une démarche de
crédibilisation.

1- La terminologie du financement des projets

Projet : selon la norme ISO 10006 (version 2003) « un projet est un processus unique qui
consiste en un ensemble d'activités coordonnées et maîtrisées, comportant des dates de début
et de fin, entrepris dans le but d'atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques,
incluant des contraintes de délais, de coûts et de ressources. ».

Projet de création : il traduit la mise en place de quelque chose de nouveau, qui n’existait
pas telle que la création d’une entreprise.

Projet d’extension : l’extension matérialise l’ajout d’une activité nouvelle, d’un produit
nouveau ou d’un nouveau service à un projet ou à une entreprise afin d’élargir son champ
d’intervention.

Projet de reprise : il correspond à la reprise ou au rachat d’une entreprise ou d’une activité


qui existait déjà chez un autre investisseur qui s’en débarrasse. On parle ici, d’acquisition
d’entreprise.

Financement d’un projet : l’obtention des fonds nécessaires à la mise en œuvre du projet.
Les dépenses les plus importantes correspondent généralement à la phase de construction d’un
projet mais il faut également prendre en compte le financement d’autres étapes du cycle de
projet.

Dossier financier : ensemble d’éléments permettant la compréhension du projet pour son


promoteur afin de faciliter la négociation du financement auprès des partenaires (actionnaires,
banques, etc.) et qui contient généralement un bilan prévisionnel, un compte de résultat

35
prévisionnel, un plan de financement et un plan de trésorerie. Il est généralement établi sur
une période de 3 à 5 ans selon la nature du projet.

Bilan prévisionnel : il permet de comparer pour l’entreprise qui va naitre, les besoins ou
emplois qu’elle aura besoin (immobilisations, stocks, disponibilités) avec les ressources à
mobiliser (fonds propres, dettes).

Compte de résultat prévisionnel : c’est un document qui permet d’évaluer ou d’estimer la


rentabilité future de l’entreprise à partir de son chiffre d’affaires escompté et des charges
envisagées (Achats, services extérieurs, impôts et taxes, charges de personnel, charges
financières, charges d’amortissement).

Plan de financement et de l’investissement : il s’agit d’un tableau prévisionnel des besoins


et des ressources prévues. Il constituera la traduction chiffrée des investissements envisagés
par l’entreprise.

Plan de trésorerie : il s’agit d’un tableau prévisionnel des besoins trésorerie (règlements des
achats, règlements des charges, acquisition des investissements, remboursement des
emprunts) et des ressources de trésorerie (encaissement des ventes, obtention des crédits,
cession des immobilisations) liés à l’activité sur un horizon de court terme.

Le cycle de projet classique : le cycle de projet classique peut être divisé en trois phases,
avec différents types de financement associés à chaque phase. Il s’agit des phases de
planification, de construction et d’exploitation.

Phase de planification du projet : phase au cours de laquelle sont réalisées les études
préalables au lancement du projet (Etudes de faisabilité, Conception du projet, Faisabilité
technique, Faisabilité financière, plan d’affaires, identification des partenaires, identification
des agréments nécessaires, évaluation des risques, identification des sources de financement).

Phase de construction : Construction des infrastructures nécessaires au projet, aménagement


et test des installations et équipements

Phase d’exploitation : mise en œuvre des activités prévues dans le projet

36
Risques du projet : faits ou évènements qui peuvent entraver la réalisation des effets
escomptés dans le cadre d’un projet. Les risques inhérents aux projets sont liés à chaque phase
de réalisation

2.La nécessité de crédibiliser une présentation de projet pour son financement

Pour obtenir un financement et éviter le risque de refus des partenaires, des activités de
crédibilisation de la présentation du document de projets doivent mises en œuvre par le
porteur du projet, dont :

 Réaliser un plan d’affaires crédible respectant les canons classiques du montage des
projets.
 Faire une bonne présentation structurée et synthétique du projet : bonne présentation
de l’idée, bonne présentation de l’activité, présentation du caractère novateur du
projet, opportunité de développement d’un marché nouveau.
 Mettre en avant les facteurs de réussite du projet ou facteurs clés de succès qui
portent sur les aspects techniques (moyens techniques, moyens de production,
sources d’approvisionnement, disponibilité des matières premières), les aspects
humains (qualification du personnel, compétences du personnel), les aspects
juridiques et fiscaux (réglementation favorable, statut juridique), les aspects
commerciaux (résultats des études de marché sur la concurrence, les attentes de la
demande, les besoins non couverts par les concurrents), les aspects marketing
(stratégie commerciale sur la base des 4P), les aspects communicationnels
(utilisation des réseaux sociaux, internet et autres voies de communication) et les
aspects stratégiques.
 Mettre en avant les caractéristiques du promoteur du projet (expériences dans le
domaine, motivations, partenaires, etc)

3. L’identification des besoins de financement

La maitrise des différentes phases du projet débouche sur l’identification des besoins à
financer qui peuvent être de plusieurs ordres. Les besoins de financement du cycles
d’investissement et les besoins de financement du cycle de fonctionnement :

 Le financement des besoins du cycle d’investissement : acquisition des


immobilisations incorporelles (brevets, marques, licences), corporelles (terrains,
locaux, matériel industriel, matériel informatique, matériel bureautique, actifs
37
biologiques, matériel roulant) et financières (dépôt et cautionnement des loyers et
branchement en eau, électricité et téléphone).
 Le financement des besoins du cycle d’exploitation et notamment le besoin en
fonds de roulement qui exprime le décalage entre les flux de trésorerie
d’encaissements et les flux de trésorerie de décaissements.
 Le financement des besoins immédiats au démarrage tels que les premiers loyers,
les premiers salaires et les sous-traitants à payer avant de facturer le premier chiffre
d’affaires.

Tous les aspects ci-dessus commandent au porteur du projet de déterminer la capacité de son
activité prévisionnelle à générer un montant de chiffre d’affaires suffisant pour couvrir les
charges d’exploitation (moyens humains, matériels et financiers) que va générer l’activité. Ce
calcul sera démontré dans le compte de résultat prévisionnel qui déterminera la capacité
d’autofinancement (CAF ou cash-flow = revenu net après IS + dotation aux amortissements)
permettant notamment de payer le montant du capital de l’emprunt (les frais financiers relatifs
à l’emprunt sont déjà comptabilisés en charges financières).

4- La détermination de la capacité de l’entreprise à rembourser les concours financiers


sollicités : la construction d’un tableau de financement sur trois ans

Lorsque l’entreprise recourt aux fonds empruntés, elle doit vérifier son équilibre financier et
déterminer sa capacité de remboursement qui passe par l’établissement d’un plan de
financement sur 3 ans en général. Pour établir cette capacité, après avoir déterminé la CAF
prévisionnelle, il faut recenser les éléments de ressources longues et d’emplois longs qui
seront financés par ces ressources dont :

 Les ressources nouvelles (nouvelles tranches de subventions ou d’emprunts


bancaires, nouveaux apports en comptes courants d’associés ou en augmentation du
capital) ;
 Les emplois tels que les montants devant être remboursés en fonction des échéanciers
des emprunts envisagés.

5.Les questions essentielles au financement des projets

La création ou la reprise d’entreprise est une vraie aventure qui présente de nombreux attraits.
Être son propre patron, développer une nouvelle idée, changer de rythme de vie, définir ses
propres horaires de travail, être gestionnaire de son temps… Il y a autant de raisons de se

38
lancer que d’entrepreneurs. Cependant, il est important de connaître ses points forts et ses
faiblesses, aussi bien à titre professionnel que personnel, avant de s’engager dans un projet de
cette ampleur. La création d’entreprise requiert un investissement en temps, en argent et en
énergie souvent très important. Il faut être certain de ses motivations comme de ses capacités.
Pour cela, deux familles de question devront attirer l’attention du porteur du projet :

Voici quelques questions personnelles à se poser avant de porter un projet :

 Suis-je fait pour détenir ma propre entreprise ? Il faut accepter de ne pas avoir
d’horaires, d’endosser des responsabilités et de gérer de nombreux imprévus. Cela
représente parfois un vrai bouleversement par rapport au salariat.
 Quelles sont mes motivations ?
 Suis-je sûr de ce que je recherche vraiment ?
 Mon entourage me soutient-il ? (L’entrepreneuriat implique un changement de mode
de vie, une certaine modularité des revenus et demande une grande disponibilité.
Assurez-vous que vos proches vous suivent dans votre projet, car il aura forcément un
impact sur eux).
 Quelles sont mes contraintes ? Il faut envisager les contraintes de temps (quel nombre
d’heures puis-je consacrer à mon entreprise ?), les contraintes financières (quel
montant puis-je investir ? Quelle est la rémunération souhaitée ?), les contraintes
familiales et personnelles (enfants à aller chercher à l’école, investissement dans une
association…), etc.
 Ai-je les compétences suffisantes pour me lancer ? Le chef d’entreprise idéal est à la
fois un professionnel du métier, un gestionnaire et un commercial. Il est conseillé
d’avoir au moins deux de ces qualités avant de se lancer. Vous pouvez avoir besoin de
formations, obligatoires ou non. Si vous vous lancez avec des associés, assurez-vous
que vos profils sont bien complémentaires

Questions à se poser Sur le projet

 Quel est le niveau de maturation de mon projet ?


 L’idée est-elle réalisable ? Les produits et/ou services que je veux commercialiser
ont-ils déjà été testés ?

39
 Les fournisseurs et les partenaires sont-ils clairement identifiés et fiables ?
 Est-ce que je connais suffisamment bien le marché ? (Mes clients potentiels,
concurrents).

II. Identification des sources de financements des projets

Le financement du projet est une étape cruciale qui permet au porteur de projet de trouver la
meilleure solution à son projet selon les aspirations et ses capacités. Il s’agit ici de maitriser
les sources de financement disponibles d’opérer des choix en fonction des contraintes qui en
découlent.

1.Les sources de financement

Que le besoin de financement soit à court terme ou à long terme, la question qui se pose est de
savoir comment l’entreprise va couvrir son besoin de financement. Pour cela, elle peut
recourir à plusieurs sources de financement.

On distingue deux grandes catégories de sources de financement : les sources de financement


internes à l’entreprise et les sources externes auxquelles on peut ajouter les modalités
particulières de financement que sont les dettes fournisseur et le crédit-bail.

1.1)- Les sources de financement internes

En plus du financement traditionnel des associés (apport en capital, apport en comptes


courants associés) les sources de financement interne sur la durée de vie d’un projet portent
sur l’autofinancement et le produit de la cession des actifs.

a) - L’autofinancement C’est la forme préférée de financement des entreprises, en effet,


c’est la plus facile à mettre en œuvre car il n’y a pas à obtenir l’accord des personnes
extérieures à l’entreprise et qu’elle n’entraîne pas de frais. Toutes les entreprises l’utilisent y
compris les plus grandes.

L’autofinancement est le financement des investissements par les moyens propres de


l’entreprise, c’est la ressource qui provient de l’activité de l’entreprise et conservée par elle.

L’autofinancement a pour avantage d’assurer à l’entreprise son indépendance.

Autofinancement=caf-dividendes.

40
b) - L’augmentation de capital

Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de nouveaux
apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources. Il permet néanmoins de
financer le développement de l’entreprise (investissements nouveaux) ou en cas de perte,
rétablir une situation financière saine (émission de titres, introduction en bourse), capital
risque (organisme financier). Augmenter le capital revient à émettre des actions.

L’action est un titre financier dont le remboursement n’est pas prévu et dont les flux de
revenus sont incertains. La « sortie » d’une action ne peut se faire que par cession. En
contrepartie du risque qu’il court, l’actionnaire participe au contrôle de l’entreprise par le
droit de vote attaché à l’action.

De nombreux titres peuvent être émis : actions ordinaires, actions bénéficiant de privilèges ou
titres de créance pouvant conduire à des actions dans le futur.

NB : l’apport initial en capital est une source de financement des projets de création alors que
l’augmentation du capital ne concerne que les projets d’extension.

Le capital social d’une société est égal au nombre d’actions de la société multiplié par leur
valeur nominale. La valeur nominale d’une action est unique et invariable, elle correspond au
montant unitaire d’un apport. Le dividende est la rémunération de l’action, calculée à partir de
sa valeur nominale. Il est fonction du résultat et de la politique de redistribution de
l’entreprise.

c)- Les cessions d’éléments d’actifs

Elles peuvent résulter d’un renouvellement normal des immobilisations, de la nécessite


d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux, ou de la mise en œuvre d’une stratégie de
recentrage (cessions des participations ou filiales marginales par rapport aux métiers dominant
qu’elle exerce).

1.2- Les sources de financement externes

41
Lorsque les ressources internes de l’entreprise sont insuffisantes, celle-ci se tourne vers le
financement externe constitué de plusieurs éléments :

 Les subventions qui sont des aides de l’Etat qui ne font pas l’objet d’un
remboursement comme les autres fonds externes. Elles sont qualifiées sur le plan
comptable de quasi fonds propres.
 Les financements auprès des établissements de crédit (emprunts indivis parce que
contractés auprès d’un emprunteur unique) remboursables selon un taux convenu
d’accord parties. Par conséquent, un emprunt indivis se caractérise par le montant
emprunté (capital), le taux d’intérêt, la durée d’emprunt et la loi d’amortissement
(annuités constantes, amortissements constants, remboursement in fine). À ces
caractéristiques de base, il convient d’ajouter les frais annexes à la charge de
l’emprunteur comme la souscription d’une assurance et éventuellement le paiement
d’une garantie en cas d’impossibilité de rembourser.

NB : les établissements de crédits sont constitués des banques, des sociétés financières et des
institutions financières spécialisées. Parmi les banques on retrouve les banques commerciales,
les banques mutualistes et coopératives (crédit agricole, crédit mutuel, coopérative d’épargne
et de prévoyance), les caisses de crédit municipal qui octroient des crédits sur gage. Les
sociétés financières sont spécialisées dans l’octroi des crédits à la consommation, le crédit-
bail ou immobilier, l’affacturage aux entreprises, les cautionnements et garanties. Les
institutions financières spécialisées exercent une mission d’intérêt public comme le crédit
foncier du Cameroun.

 Les emprunts obligataires : il s’agit d’un emprunt collectif par lequel Les agents à
besoin de financement peuvent aussi obtenir des fonds à long terme en émettant sur le
marché financier des titres de créances appelés obligations. Ainsi L’obligataire qui
peut être un particulier ou une entreprise d’investissement prête des fonds à l’émetteur
selon des conditions de taux, de remboursement et de garantie notifiées dans le contrat
d’émission.

Remarque : une obligation est constituée d’une valeur nominale ou valeur faciale inscrite sur
l’obligation ; d’une valeur d’émission généralement inférieure à la valeur nominale (lorsque la
valeur d’émission correspond à la valeur nominale, on parle d’émission au pair) ; d’une valeur
de remboursement qui sera payée à la date d’amortissement du titre appelée date d’échéance
et d’un intérêt annuel appelé coupon, calculé sur la base d’un taux fixe ou variable.
42
 Les dettes de crédits bail : L’organisme de crédit-bail achète pour le compte d’un
client un bien (bien d’équipement ou immobilier) et le lui loue ensuite pendant une
durée fixée à l’avance. À l’issue de cette période, le client peut soit acheter ce bien
pour sa valeur résiduelle, soit renouveler le contrat de location, soit demander la
reprise de ce bien par l’organisme de crédit-bail. Cela permet de financer des
investissements sans apporter de garanties puisque l’organisme prêteur est déjà
propriétaire du bien loué.
 Le financement par le marché financier qui est le lieu de rencontre entre l’offre et
la demande de capitaux dont le support est un titre financier qui matérialise les droits
des apporteurs de capitaux

Le cas particulier du financement du cycle d’exploitation

L’importance des besoins issus de l’exploitation dépend essentiellement de la durée du cycle


de fabrication, de la gestion des stocks, de la politique de crédit consenti aux clients et des
délais de paiement obtenus des fournisseurs. Il en découle un besoin en fonds de roulement
issu des décalages provenant des opérations d’exploitation (achats de marchandises/ventes de
marchandises stock, vente/ paiement reçus créances). L’obtention de la trésorerie nécessaire
au financement de ce besoin passe par :

 Le fonds de roulement : Excédent des ressources stables sur les immobilisations, il


résulte de la politique financière de l’entreprise et est destiné à couvrir le besoin de
financement permanent qu’exige l’exploitation.
 Le crédit fournisseur : Il s’agit de l’octroi de délais de paiement. Les délais de
règlement accordés par les fournisseurs constituent une forme de crédit inter-
entreprises qui permet le financement des stocks immobilisés et d’une partie des délais
de paiement accordés aux clients.
 La mobilisation de créances : pour se procurer des liquidités l’entreprise qui a
accordé des délais de paiements peut mobiliser ses créances sans attendre leur
échéance. L’entreprise peut recourir ici à l’escompte d’effets de commerce
(négociation des effets de commerce chez le banquier avant leur échéance) ou à
l’affacturage (l'entreprise remet les effets de commerce à la société d'affacturage qui
43
en verse immédiatement le montant à l'entreprise, elle se charge ensuite du
recouvrement et, à la différence du simple escompte d'effets de commerce, assume les
risques de non-paiement)
 Les crédits de trésorerie : C’est une avance d’argent consentie par la banque pour
financer des déficits de trésorerie. Ils sont destinés à faire face aux difficultés
temporaires de trésorerie (découvert bancaire, facilité de caisse, crédits relais, crédit de
campagne, crédits revolving)

2- Les limites du financement de l’entreprise

 L’entreprise gère ses activités avec pour objectif d’assurer son équilibre financier,
contrainte permanente et impérative. Le financement de l’entreprise est limité selon la
situation financière de l’entreprise et selon d’autres contraintes.
2.1) - Les contraintes liées à la situation financière de l’entreprise

Parmi les diverses conceptions du financement de l’entreprise, la conception classique est


celle qui comporte le plus de contraintes. Elles ne sont pas sans conséquence sur le choix des
sources de financement.

 La liquidité : l’entreprise est liquide quand les ressources dégagées par ses opérations
courantes lui fournissent les disponibilités suffisantes pour faire face à ses échéances à
court terme. Avec le capital, la trésorerie est le 2e aspect de la dimension financière de
l’entreprise. C’est une contrainte dans le sens où si l’entreprise se retrouve en situation
d’incapacité de payer à l’échéance (en état de cessation de paiement), elle risque le
dépôt du bilan.
 La rentabilité : la rentabilité (résultat/moyens) est la capacité de l’entreprise à
rémunérer des fonds durables mis à sa disposition la principale contrainte étant la
confiance des partenaires (prêteurs, actionnaires, clients, fournisseur). En effet, si la
confiance baisse le niveau d’engagement s’en ressent et l’entreprise peut alors être
conduite à déposer le bilan.
 La solvabilité : la solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses
engagements à leur échéance. L’entreprise est contrainte à rester solvable à contrario
son image se dégradera et de plus certains partenaires (banque fournisseurs) risquent
de refuser de poursuivre leurs relations. Cela peut conduire à réduire son activité ou
pis à déposer le bilan.
2.2) - Les contraintes classiques
44
 La règle de l’équilibre financier
 Les emplois stables doivent être financés par des ressources durables (il est apprécié à
partir du bilan fonctionnel) le fonds roulement net global est la marge de sécurité qui
permet de financer les besoins en liquidité nécessaires à la vie de l’entreprise
 La règle de l’autonomie financière
 Pour faire appel aux emprunts bancaires, l’entreprise ne doit pas avoir ces dettes
financières déjà trop importantes (capitaux propres/dettes financières<1). De plus la
dette financière ne doit pas représenter plus de 3 ou 4 fois la caf (dettes fi/caf<4).
 La règle du minimum d’autofinancement
 L’entreprise doit autofinancer une partie (en général 30%) des investissements pour
lesquels elle sollicite des crédits.

2.3) - Les autres contraintes non financières

 Les contraintes juridiques

Le statut juridique : par exemple seules les entreprises publiques ont accès aux titres
participatifs, seules les sociétés de capitaux peuvent émettre des obligations, des actions…
Les règles juridiques de recours aux moyens de financements externes.

 Les contraintes économiques

La taille : les grandes entreprises ont, évidemment, un éventail de choix beaucoup plus
grand que les petites, lesquelles par exemple ne peuvent faire appel public à l’épargne.
VI- Le cout des différentes sources de financement

III : Techniques de rédaction des requêtes de financement

La recherche de financement doit aboutir à l’étape ultime de rédaction des requêtes de


financement qui accompagnent les dossiers de financement. Bien que la plupart des structures
de financement possèdent déjà des modèles préétablis, il est important de connaitre les canons
clés de cette rédaction ainsi que le contenu d’un dossier de financement. Avant cela, une
synthèse des difficultés de financement des PME camerounaises sera réalisée.

1- Les difficultés d’accès au financement par les PME/PMI camerounaises

45
Plusieurs raisons justifient les difficultés des PME à accéder au financement bancaire, les plus
significatives sont les suivantes :

 Les problèmes internes de gestion : Structure fortement personnalisée, absence de


culture de respects des engagements, absence de maturation des projets de création,
études de faisabilité pas toujours fiables, mauvaise ou absence de tenue de la
comptabilité
 Le coût de la dette bancaire : les conditions de banque étant libéralisées en matière
de taux d’intérêt en fonction des conditions du marché, il en découle un
comportement de de consolidation des marges bancaires qui qui a pour effet
corollaire, le renchérissement du coût de la dette bancaire ;
 Le faible taux de bancarisation : la présence bancaire étant limitée aux grands
centres urbains, un comportement de thésaurisation est observé dans les zones rurales
avec pour conséquences, la limitation de l’épargne, une faible demande de crédit et le
recours excédentaire aux liquidités du marché informel ;
 Le caractère frileux des banques à l’égard des PME : ce comportement s’observe
avec de nombreux cas de rationnement des crédits que d’aucuns n’attribuent pas
toujours à une défiance ;
 Le problème de confiance : il est justifié par l’asymétrie d’information qui peut
apparaitre dans la relation de crédit entre la banque et la PME, c’est la raison pour
laquelle des garanties sont imposées ;
 La question des garanties : la question de la confiance dans la relation de crédit
soulève celle de la garantie dont l’absence ou l’insuffisance dans bien des cas peut
justifier le rejet d’une demande de crédit. Selon des études, le défaut ou l’insuffisance
de garanties explique le rejet des demandes de crédit d’investissement des PME dans
50% des cas, le rejet des demandes de crédit de fonctionnement dans 32% des cas et à
12% les rejets des demandes de crédit de signature.

2- Les organes de financement des PME au Cameroun

Le financement des PME au Cameroun se fait par des acteurs publics et privés dont les cibles
sont particulières.

a ) Les acteurs publics du financement

46
Il s’agit des structures étatiques spécialisées dans le financement selon des cibles bien précises
et des conditionnalités souples comparativement aux banques commerciales. On pourrait citer
ici la banque des PME (BCPME), les initiatives de certains ministères sectoriels (PAJER-U ;
PIASI), les programmes étatiques de développement des filières économiques (PLANUT1,
programme agropole), le FNE qui finance des micro-projets, etc.

b) Les acteurs privés de financement

Les institutions financières sont en affaire pour dégager des bénéfices. La plus grande partie
de leurs bénéfices provient des intérêts des prêts qu’elles consentent. Elles doivent affronter
une vive concurrence et en même temps, minimiser les risques d’erreurs afin de survivre.
Même si votre projet est très intéressant et très innovateur, il se peut qu’il soit jugé trop
risqué.

Il s’agit essentiellement des banques commerciales et des structures financières spécialisées


dans le financement ou l’accompagnement des PME. Ceux-ci offres des financements adaptés
aux besoins des PME selon leur stade de développement et selon leur secteur d’activité.

c) Les autres possibilités de financement

Elles découlent de l’appartenance du dirigeant de la PME sollicitant du crédit à des réseaux


d’affaires, ou à des associations. Ces les relations personnelles entretenues par le dirigeant de
la PME avec la banque, le niveau de capital humain et la longévité de cette relation (nombre
et nature des différents services financiers sollicités par la PME) influencent la décision
d’octroi de crédit.

3.La rédaction d’une requête de financement

Sur dix entrepreneurs en démarrage qui demandent du financement, quatre ne passent pas la
rampe. Projets farfelus ou trop risqués, entrepreneurs inexpérimentés, secteurs saturés,
plusieurs dossiers sont refusés pour des raisons évidentes. Mais d’autres auraient pu être
acceptés, si l’entrepreneur s’y était pris autrement. C’est la raison pour laquelle une attention
particulière doit être accordée à la rédaction de la requête de financement. Celle-ci doit
contenir les informations sur les stratégies d’atteinte des objectifs du plan d’affaire, les
besoins de fonds et leur utilisation souhaitée, le rendement attendu et les garanties offertes.

La démarche de rédaction d’une requête de financement peut être résumée en 5 étapes selon le
tableau ci-dessous :

47
N° Etapes Contenu

1 Présentation La demande s’appuie sur un dossier de financement récapitulant le


schématique de la
résumé du plan d’affaires, le survol du secteur d’activité, la structure de
demande
gestion, les produits et services, le marché, les données de financement
et les annexes

2 Rechercher à faire une Le résumé du projet doit être efficace pour convaincre de l’histoire de la
impression favorable PME, de ses activités, de ses projections et de ses besoins

3 Préparer une demande Mise en avant des facteurs de réussite : profil de la PME, compétence
détaillée des dirigeants, atouts des produits et services développés, description du
marché, présentation du plan de production, présentation des résultats
financiers et de l’utilisation des fonds demandés

4 Cibler les points forts Rédiger dans un style simple et concis en mettant en avant les risques du
du projet projet et les moyens d’y faire faire face, les avoirs (créances, stock, flux
de trésorerie pour la couverture de l’emprunt, résultats antérieurs, etc.
…)

5 Faire des démarches Identifier les partenaires financiers, rencontrer ces personnes en
auprès des personnes récapitulant les points forts de la demande à partir des conseils du
cibles comptable, écouter les commentaires pour modifier la demande

48
Chapitre 4: Les formalités juridiques et administratives de création d’entreprise

Le Chef de l’Etat, en créant le 08 décembre 2004, le Ministère des Petites et Moyennes


Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, lui a assigné la mission fondamentale de
la conception et de la mise en œuvre de la politique gouvernementale de promotion de
l’initiative privée. Il s’est agi d’un signal fort donné aux opérateurs économiques et à la
communauté internationale quant à sa volonté de faire entrer le Cameroun dans une ère de
modernité en s’arrimant aux standards internationaux en matière de création des entreprises.

Cependant, le classement du Cameroun par « Doing Business » n’était pas de nature à inciter
les opérateurs économiques à entreprendre la création d’entreprise au Cameroun, en effet
celle-ci prenait en moyenne 90 jours pour être constituée alors que dans d’autres pays, une
journée suffisait pour obtenir son autorisation de création d’entreprise. L'opérateur
économique restait confronté à plusieurs difficultés et contraintes.

Fermement décidé à s’arrimer aux normes internationales de création d’entreprise et


d’améliorer par la même occasion l’environnement des affaires, le Gouvernement a décidé la
création des centres de formalités de création d’entreprises (CFCE) permettant ainsi de
créer son entreprise en 72 heures.

C’est ainsi qu’en date du 18 mars 2010, le premier ministre, Chef du Gouvernement a émis
l’instruction N°001 relative aux formalités administratives de création d’entreprises au
Cameroun.

Cet acte qui s’inscrit dans le cadre du processus d’amélioration de l’environnement des
affaires a pour effet de lever les nombreuses difficultés relatives aux démarches
administratives de création d’entreprises auxquelles sont confrontés les opérateurs
économiques nationaux et étrangers désireux d’investir dans notre pays.

L’objectif visé par la mise en place des CFCE était de ramener en un seul lieu physique, les
formalités de création, de modification et de cessation d’activités des entreprises jusque-là
éparpillées dans plusieurs administrations, tout en simplifiant les procédures et en réduisant
les coûts et délais desdites formalités

49
I- Procédures au centre de formalités de création d’entreprises (CFCE)

1- Personne physique-Etablissement

 Promoteurs nationaux

1. 1 photocopie de la carte nationale d’identité ou de l’acte de naissance ;

2. Une photocopie de l’acte de mariage si nécessaire ;

3. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du
demandeur et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;

4. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique attestant de la
résidence du requérant ;

5- En cas d’acquisition d’un fonds ou de location- gérance, une copie de l’acte d’acquisition
ou de l’acte de location-gérance ;

6-Une autorisation préalable d’exercer le commerce le cas échéant ;

7-Un plan de localisation signé du requérant.

 Promoteurs étrangers

1. 1 copie du passeport ou la carte de séjour pour les étrangers ;

2. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du
demandeur et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;

3. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique attestant de la
résidence du requérant ;

4. Une copie de l’acte de mariage ;

5. Une demi- photos 4x4 noir et blanc ou couleur ;

6. Un plan de localisation signé par le requérant.

50
2- Personne morale-Société commerciale

1. Une expédition des statuts notariés ou l’acte fondateur ;

2. La déclaration de conformité et de régularité ou la déclaration notariée de souscription et


de versement ;

3. La liste conforme des gérants, administrateurs, dirigeants ou associés tenus indéfiniment et


personnellement responsables ou ayant pouvoir d’engager la société ou la personne morale ;

4. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du gérant
de la société et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;

5. Une autorisation préalable d’exercer l’activité du gérant de la société le cas échéant ;

6. Un plan de localisation signé par le gérant de la société.

II- La forme juridique ou statut légal

L’acte Uniforme OHADA a prévu les formes juridiques suivantes :

 Etablissement / personne physique :

Il s’agit d’une entreprise individuelle créée et gérée par une personne physique qui en est le
propriétaire. Etant le seul chef de l’entreprise, il la gère à sa guise mais dans le respect des
dispositions légales. Il est responsable autant des bénéfices que des pertes qui peuvent parfois
entrainer la saisie des biens personnels indissociable du promoteur. L’établissement peut être
soumis à l’impôt libératoire ou au régime simplifié.

Avantages Inconvénients
-Faible coût de lancement ; -Difficultés de gestion ;
-Règlementation simple ; -Difficultés à mobiliser les fonds (obtenir
-Contrôle direct sur l’entreprise ; des crédits bancaires) ;
-Fonds de roulement peu important ; -Ne peut soumissionner pour les marchés
-Avantages fiscaux publics.

51
Société commerciale/personne morale

 Société à responsabilité limitée : SARL

La SARL est la forme juridique la plus répandue et qui rentre dans la tranche spécifique des
PME. L’Acte Uniforme OHADA a défini et autorisé 2 types de SARL : La SARL
Unipersonnelle et La SARL multi personnelle

 La SARL Unipersonnelle autorise toute personne physique désireuse de créer une


société au capital défini auprès d’un notaire à y accéder en respectant toute la
procédure. Il doit pour ce faire : libérer un capital minimum d’un million de CFA et
Ouvrir un compte de société dans une banque commerciale de la place.
 La SARL Multi personnelle est une entreprise au capital minimum d’un million de
CFA dont les actes constitutifs sont établis par un notaire. Elle peut appartenir à
plusieurs associés chacun libérant des parts du capital définis en fonction du degré de
participation de chaque associé dans le capital. La SARL peut selon son chiffre
d’affaires être au régime simplifié ou au régime du réel.

Avantages Inconvénients
-Personnalité morale ; -Tenue d’une comptabilité
-Avantages fiscaux relatifs ; exigée ;
-Flexibilité dans la gestion ; -Déclaration fiscale en fin
-Faible coût de démarrage ; d’exercice.
-Crédibilité auprès des banques ;
-Peut en fonction du CA et du régime fiscal soumissionner les
marchés publics
-Les poursuites en cas de difficultés sont limitées au niveau de
l’entreprise.

 Société Anonyme : SA
C’est une association d’actionnaires ou de propriétaires dotée d’un statut spécifique.
Elle donne la possibilité de mener des activités comme une entreprise appartenant à

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une seule personne. Les actes constitutifs sont établis devant le notaire et le capital
minimum est de 10 millions de CFA dont le quart doit être libéré à la constitution.

Avantages Inconvénients
-Personnalité morale ; -Structure lourde et rigide ;
-Existence continue ; -Difficulté à trouver des partenaires appropriés
-Mobilisation des capitaux plus facile ; -Restrictions imposées par les statuts ;
-Avantages fiscaux en matière d’investissement ; -Coût élevé pour la tenue des comptes
-Structure plus crédible auprès des organismes de -Double taxation (société des actionnaires) ;
financement. -Décisions sont prises uniquement lors du conseil
d’administration.

 Groupement d’Intérêt Economique (GIE)

C’est une structure composée uniquement de personnes morales ou des structures


d’Etat dont les activités servent les intérêts économiques des différents partenaires. Il est
régi par l’Acte Uniforme OHADA sur le droit des sociétés commerciales et les
Groupements d’Intérêts Economiques. Le GIE doit se faire enregistrer au Registre du
Commerce (Greffe de tribunal de 1ere instance). Il est exonéré de l’impôt sur les sociétés
mais tenu de déclarer à l’administration fiscale la distribution des résultats aux membres
Dans un délai de 3 mois à compter de la date de la tenue de l’assemblée constitutive, le
PCA de la société coopérative ou le Délégué du GIC suivant le cas dépose auprès du
service public chargé de la tenue de registre du ressort administratif de son siège social
contre récépissé énumérant les pièces incluses un dossier en vue de l’inscription de son
organisme qui comprend :

-Une demande timbrée au tarif en vigueur ;


-Le procès-verbal de l’AG constitutive mentionnant la date et le lieu de sa tenue et
signé par le nombre fondateurs requis.
III- Régimes d’imposition
La loi des finances définit chaque année les régimes d’imposition applicable aux
entreprises en fonction de leur statut légal. La loi des finances 2012 prévoit à cet effet
les régimes suivants : l’impôt libératoire, le régime simplifié, le régime du réel.

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 Domaine d’application : Ces régimes fiscaux s’appliquent à toute activité
commerciale selon la nature de l’activité et du chiffre d’affaires.

 LE REGIME DE BASE
Il concerne essentiellement les activités présentant un minimum de trésorerie. Ce sont
les établissements. Ils ne sont soumis à aucune exigence à matière d’imposition. Seule
la patente est exigée pour exercer l’activité dans laquelle est inclus un impôt
libératoire. Il s’agit de la très petite entreprise (TPE).
Avantages : paiement une seule fois de l’impôt et pas de prélèvement de la TVA, Pas
l’obligation de présenter un bilan ni de DSF en fin d’exercice.
Inconvénients : Ne peut soumissionner pour les marchés publics.

 LE REGIME SIMPLIFIE
Il concerne aussi bien les entreprises individuelles (établissement) que commerciales
(SARL) réalisant un chiffre d’affaire annuel de 100 millions maximum. Celles-ci ne
sont pas soumises à la déclaration de la TVA et ne doivent pas la collecter non plus.
Cependant, elles sont tenues de présenter une déclaration fiscale et Statistique (DSF) à
la fin de l’année.
Avantages : ne prélèvent ni ne reversent la TVA.
Inconvénients : Elles ne peuvent pas soumissionner pour les marchés publics d’une
manière générale.

 LE REGIME DU REEL
Ce régime concerne les entreprises commerciales réalisant plus de 100 millions de
Chiffre d’affaires annuel. Celles – ci ont l’obligation de déclarer la TVA collectée
auprès des clients. Elles ont l’avantage de pouvoir soumissionner pour les marchés
publics. Elles ont par ailleurs obligation de présenter un bilan en fin d’exercice.
Avantages : peuvent soumissionner pour les marchés publics.
Inconvénients : sont imposées au réel, au chiffre d’affaire déclaré, obligation de
présenter un bilan en fin d’année.

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