Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
EAP
SUPPORT DE COURS :
CREATION D’ENTREPRISE
2022/2023
1
PLAN DU COURS :
2
Introduction à la création d’entreprises
Des phénomènes tels que l’accélération incessante des mutations, notamment technologiques,
l’évolution des équilibres sociaux, la précarité croissante des emplois salariés dans les grandes
entreprises, la volonté d’avoir un travail conforme à ses propres valeurs, la perspective d’être
son propre patron sont autant de forces qui poussent aujourd’hui, un nombre croissant
d’hommes et de femmes à considérer la création ou la reprise d’une entreprise comme une
alternative crédible à un emploi salarié.
Depuis le début des années 1980, cette vision d’un entrepreneur inné est remise en question.
Entreprendre aujourd’hui, c’est aussi et surtout une discipline, dont les règles et les principes
peuvent s’apprendre et être systématiquement appliqués. Savoir entreprendre est, au moins
partiellement, une technique, telle est la thèse avancée par Peter Drucker dans son ouvrage sur
les entrepreneurs (Drucker, 1985) qui est probablement celui qui a le plus contribué à diffuser
cette idée.
3
CHAPITRE 1 : GÉNÉRALITES SUR L’ENTREPRISE
I.1 Définition
L’entreprise est une organisation qui rassemble des hommes et des moyens financiers,
informationnels, technologiques, matériels, etc., en vue de produire des biens et/ou services
destinés à la vente.
L’entreprise est la cellule de base de l’économie. Une économie forte et saine ne peut exister
sans l’existence d’entreprises. Pour ces raisons, l’entreprise occupe une place privilégiée et
centrale dans les économies contemporaines. Mais qu’est-ce qu’une entreprise ?
En fait, l’entreprise est une entité de nature très complexe qui doit être appréhendée à la fois
comme une réalité économique, une réalité juridique, une réalité humaine et une réalité
sociétale.
L’entreprise est aussi une réalité juridique. Tantôt elle appartient à un individu (entreprise en
nom personnel). C’est l’entreprise individuelle, tantôt elle est la propriété d’un groupement
contractuel (société qui existe sous différentes formes juridiques : société en nom collectif,
SA, SARL). c’est l’entreprise sociétaire. Les sociétés sont caractérisées par une volonté
d’association en vue d’un but commun, avec apports de biens, de capitaux et de
qualifications. Toute création de société engendre la constitution d’une personne morale
distincte des membres appelés actionnaires qui, le plus souvent, limitent leur responsabilité à
leur participation.
4
L’entreprise comme réalité humaine
Nous retenons que l’entreprise est une organisation qui rassemble des hommes et des
moyens financiers, informationnels, techniques, matériels etc. en vue de produire des biens
et/ou des services destinés à la vente. La complexité des entreprises amène à leur
classification selon différents critères.
Les entreprises sont regroupées ou classées selon des critères juridiques ou économiques.
Selon ce critère, les entreprises sont classées en fonction de la personne qui détient le capital
et des objectifs retenus par l’entreprise. Le critère juridique permet de distinguer deux types
d’entreprises : les entreprises privées et les entreprises publiques.
5
- Les entreprises individuelles sont celles dans lesquelles un seul propriétaire assume tous
les risques financiers (c’est le cas des artisans et des commerçants).
- les entreprises sociétaires sont des entreprises qui regroupent plusieurs personnes et dont
le capital de la société est reparti entre ces personnes qui détiennent selon les cas, des parts
sociales ou des actions. De ce fait, les entreprises sociétaires comprennent les sociétés où
plusieurs associés assument tous les risques de la société, on parle dans ce cas de société de
personnes (société en nom collectif et société en commandite simple) et des sociétés où les
risques encourus par les associés se limitent au montant de leurs apports, on parle dans ce
cas de sociétés de capitaux (SA, SARL, EURL).
-Les entreprises publiques sont celles dans lesquelles l’État détient l’intégralité du capital, et
possède le pouvoir absolu de décision et de gestion. Exemple :la SEMRY, CAMTEL
- Les entreprises semi-publiques sont des entreprises contrôlées par les pouvoirs publics
(choix d’investissement, niveau des prix, emploi…) mais où des personnes privées participent
au financement ou à la gestion. Exemple : la SODECOTON
Le critère économique, classe les entreprises par branche ou par secteur et selon la taille.
- Selon le secteur d’activité, les entreprises sont classées d’après la classification de Colin
Clark qui distingue trois grands secteurs d’activité : les entreprises du secteur primaire, du
secteur secondaire et du secteur tertiaire.
- Le secteur secondaire : rassemble les E/ses qui réalisent la transformation des matières
premières en biens de production ou en biens de consommation.
6
- Le secteur tertiaire : Implique les entreprises réalisant la production de services (banques,
assurances, transport…).
Un secteur regroupe des entreprises ayant la même activité principale. Une entreprise
appartient à un secteur en fonction de son activité principale. Mais cette entreprise peut avoir
ses activités dans des branches (Ensemble d’entreprises qui produisent une même catégorie de
biens) différentes. Une branche d’activité correspond à un regroupement en fonction des
produits fabriqués par les différentes unités de production. L’appartenance d’une entreprise à
une branche dépend de sa production et non de ses ventes.
Selon la taille de l’entreprise, les entreprises sont classées en fonction de leur l’effectif et de
leur chiffre d’affaire. Ainsi on distingue les très petites entreprises (TPE), les moyennes
entreprises (ME), les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises (GE).
Au Cameroun, les lois N° 2010/001 du 13 avril 2010 portant promotion des PME au
Cameroun et N°2015/010 du 16 juillet 2015, définissent la PME comme toutes entreprises
ayant mois de 100 employés permanents et ayant un chiffre d‘affaires hors taxe inférieur
à 3 milliards FCFA2.
-Très Petite Entreprise (TPE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent d’au plus 5
(cinq) employés et réalisant un chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excédant pas 15 (quinze)
millions de FCFA ;
- Petite Entreprise (PE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent d’au plus 20 (vingt)
employés et réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxes supérieur à 15 millions FCFA
mais n’excédant pas 100 (cent) millions de FCFA ;
- Moyenne Entreprise (ME) : Toute entreprise ayant un effectif permanent compris entre 21
et 100 employés et réalisant un chiffre d’affaires annuel hors taxes supérieur à 100 millions de
FCFA mais n’excédant pas trois milliard de FCFA ;
7
- Grande Entreprise (GE) : Toute entreprise ayant un effectif permanent supérieur à 100
employés et réalisant un chiffre d'affaires supérieur ou égal à trois milliard de FCFA.
8
- L’environnement économique : La conjoncture économique influe énormément sur les
activités des entreprises. Il est nécessaire d’analyser la conjoncture globale de la zone
géographique dans laquelle on exerce afin de savoir si elle traverse une période de croissance
ou de déclin.
La fonction (ce qui se fait) se distingue de l’organe (qui le fait). Une fonction (gestion du
personnel, gestion de production par exemple) peut être répartie entre plusieurs organes
(services de recrutement, gestion des carrières, rémunération). Un organe peut assurer
plusieurs fonctions.
On appelle fonction un « ensemble d’activités spécialisées place sur une autorité commune ».
On distingue six grandes fonctions principales dans une entreprise :
- les fonctions de direction, qui comprennent les activités dont le rôle est de gouverner
l’entreprise, notamment en choisissant les objectifs et les politiques ;
- les fonctions de distribution dont le rôle est de mettre à la disposition des clients
(consommateurs ou utilisateurs) les biens et/ou services produits par l’entreprise ;
9
- la fonction de ressources humaines dont les attributions sont : le recrutement du personnel,
la gestion du personnel, les négociations, etc.
- les fonctions de production, qui comprennent toutes les opérations requises par la création
de biens ou de services que l’entreprise a choisi de mettre sur le marché.
II.2.2 Organes
- les services fonctionnels, qui assurent les fonctions logistiques et auxiliaires (finance,
relations humaines, maintenance, etc.) ;
10
CHAPITRE 2 : NOTIONS D’ENTREPRENEURIAT ET D’ENTREPRENEUR
Introduction
L’objet de ce chapitre est d’étudier l’activité des entrepreneurs et les entrepreneurs eux-
mêmes. Nous nous intéresserons au préalable sur le concept de l’entrepreneuriat puis nous
analyserons l’activité entrepreneuriale du point de vue de chacune des grandes fonctions
managériales en insistant particulièrement sur celles touchant au leadership de l’entrepreneur.
Enfin nous examinerons l’acte d’entreprendre et son processus.
L’entrepreneuriat est un concept difficile à définir. Le terme fut créé par Richard Cantillon
(1730), économiste et homme d’affaires célèbre en France au XVIIIème siècle. Il signifie «
prendre entre » ; ce qui implique une activité de coordination, de mise en relation. Cela
signifie pour Cantillon, après l’identification d’une opportunité, le fait de rassembler des
ressources malgré le risque que cela implique pour saisir cette opportunité.
Le début des années 1980, la vision est celle qui consiste à percevoir l’entreprenariat comme
la prise de risque et l’entrepreneur comme un individu à part puisqu’ayant des traits différents.
Pour carland hoy et carland (1982), L’entrepreneuriat est dérivé du verbe entreprendre qui
signifie permettre, s’engager, essayer, tester, contacter pour s’aventurier.
Pour Hisrich et Peters (1991) l’entrepreneuriat est «le processus qui consiste à créer quelque
chose de différent et possédant une valeur, en lui consacrant le temps et le travail nécessaires,
en assumant les risques financiers, psychologiques et sociaux correspondants et à en recevoir
les fruits sous forme de satisfaction pécuniaire et personnelle».
Pour ces auteurs, l’Entrepreneuriat est une initiative portée par un individu (ou plusieurs
individus s’associant pour l’occasion) construisant ou saisissant une occasion d’affaires, dont
le profit n’est pas forcément d’ordre pécuniaire, par l’impulsion d’une organisation pouvant
faire naître une ou plusieurs entités, et créant de la valeur nouvelle (plus forte dans le cas
d’une innovation) pour des parties prenantes auxquelles le projet s’adresse. »
Paturel (2007) propose une définition syncrétique (qui rassemble plusieurs doctrines) de
l’entrepreneuriat. Pour lui, l’entrepreneuriat « est, à partir d’une idée, l’exploitation d’une
11
opportunité dans le cadre d’une organisation impulsée, créée de toute pièce ou reprise dans un
premier temps, puis développée ensuite, par une personne physique seule ou en équipe qui
subit un changement important dans sa vie, selon un processus qui aboutit à la création d’une
valeur nouvelle ou à l’économie de gaspillage de valeur existante ».
Partant de cette vision plus large de Paturel, l’entrepreneuriat peut être caractérisé par :
La présence d’un leader, l’entrepreneur, qui est la force motrice à l’origine des faits
économiques.
Dans l’esprit de cet entrepreneur il y a une vision de l’avenir qui est préférable à celle
de l’état présent, grâce à la découverte d’une opportunité.
Tout au long d’un processus partiellement conscientisé d’intuitions et de perspicacité
qui trouvent leurs racines dans l’expérience, l’entrepreneur développe une vision ainsi
qu’une stratégie afin de la mettre en pratique
Cette vision est mise en œuvre rapidement et avec enthousiasme par l’entrepreneur.
Le travail réalisé peut procurer le sentiment de vivre pleinement ou la satisfaction de
rendre service à la société.
2. L’esprit d’entreprise
Selon Julien et Marchesnay (1996), « l’esprit d’entreprise peut être défini comme l’aptitude
d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté à : prendre des risques pour engager
des capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte « d’aventure » (une « entreprise »),
consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif, ceci en employant et en
combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses ». (La
conséquence logique est que l’esprit d’entreprise suscite la création d’entreprise)
12
qu’est apparue la notion de risque. L’entrepreneur désignera un individu hardi, prompt à
prendre des risques économiques.
La première théorie fût élaborée par Richard Cantillon au 17é siècle, ce qui lui a valu le titre
de créateur entrepreneur. Il y voyait un preneur de risque. A ses yeux les négociants fermiers
artisanats et autres exploitants achètent à un prix certain et vendent à un prix incertain. Ce qui
confère à leurs activités un certain niveau de risque. Ses travaux ont été suivis par ceux de
Jean Baptiste SAY (1803). Pour lui l’entrepreneur est celui qui réunit et combine les facteurs
de production, son but est d’accroître la production, la recherche du profit étant secondaire. Il
a une conception proche de celle d’auteur contemporain Mark Casson ( 1991) pour qui «
l’entrepreneur est quelqu’un de spécialisé dans la prise d’initiative, de décision ( réfléchi)
relative à la coordination des ressources rares ».
Joseph Schumpeter (1935) pense que l’entrepreneur c’est celui qui introduit et conduit une
innovation pouvant revêtir différents aspects (fabriquer un nouveau produit, introduire une
nouvelle méthode de production, conquérir des nouveaux débouchés, des nouvelles sources de
matières premières…). Pour lui (Schumpeter (1950)), un entrepreneur est une personne qui
veut et qui est capable de transformer une idée ou une invention en une innovation réussie.
Emilo Cheyssen (1897) met en avant la dimension sociale de la notion. Pour lui, le chef
d’entreprise est investi non seulement d’un pouvoir économique mais aussi d’une fonction
sociale. Pour lui, le bien être des ouvriers doit être primordiale.
Plusieurs autres auteurs se sont intéressés à cette notions mais leur proposition rejoins les
principaux points que sont :
- La prise de risque ;
- La notion de coordination ;
- La notion d’innovation.
13
1. Caractéristiques de l’entrepreneur
Les caractéristiques sont un ensemble des traits de personnalité qui permettent de décrire
l’entrepreneur. Celui-ci possède des qualités spécifiques lui permettant de faire des bons
choix, d’utiliser à son profit les circonstances de la création afin d’amener sa structure à
l’équilibre financier.
Dans une tentative de synthèse, faite par Julien et Marchesnay, il ressort que l’entrepreneur
est doté de quatre caractéristiques principales :
L’entrepreneur, c’est celui qui sait imaginer du nouveau, qui a une grande confiance
en soi, qui est enthousiaste et tenace, qui aime à résoudre les problèmes, qui aime
diriger, qui combat la routine et refuse les contraintes.
C’est celui qui crée une information intéressante ou non, d’un point de vue
économique (en innovant au niveau du produit ou du territoire, du processus de
production, du marketing…) ou qui anticipe cette information avant d’autres et
différemment des autres.
C’est celui qui réunit et sait coordonner les ressources économiques pour donner à
l’information qu’il détient sa traduction pratique et efficace sur un marché.
Il le fait d’abord en fonction d’avantages personnels, tels que le prestige, l’ambition,
l’indépendance, le jeu, le profit ou le pouvoir qu’il peut ainsi exercer sur lui-même et
sur la situation économique
Plusieurs facteurs sont à l’origine de l’engagement entrepreneurial. Les plus connus sont : les
facteurs psychologiques ; les facteurs sociologiques et culturels ; les facteurs économiques et
les facteurs contextuels.
Les facteurs psychologiques jouent un rôle important dans l’acte d’entreprendre et peuvent
être classés en deux catégories : les motivations qui sont à l’origine de l’acte entrepreneurial
et les caractéristiques individuels et les qualités liés à la personnalité de l’entrepreneur.
Le mobile de la création d’entreprise peut être lié à la recherche d’un succès personnel et
socialement reconnu grâce à l’argent que l’action engagée permet de gagner ou à la notoriété
qu’elle permet d’acquérir. Il peut s’agir également d’un besoin de domination.
C’est ainsi que Hornaday propose une liste assez complète de qualités parmi lesquelles on
peut citer la confiance en soi, la détermination, l’énergie, la « débrouillardise », la capacité à
prendre des risques calculés, la créativité, l’esprit d’initiative, l’adaptabilité, le dynamisme
ou encore la facilité à percevoir les situations et à s’entendre avec les autres.
Les facteurs socio-culturels sont des éléments directement liés aux différents milieux
connus et fréquentés par les individus, et qui peuvent jouer un rôle sur leur propension à
15
entreprendre. Ces milieux (famille, écoles, universités, société, entreprises, professions,
territoires), exercent sur l’individu des influences nombreuses qui peuvent s’avérer positives
ou négatives le jour où apparaîtra dans sa vie l’événement entrepreneurial.
a- La famille
L’environnement familial est parmi les déterminants socio-culturels les plus étudiés. Les
influences qu’il peut exercer sont souvent déterminantes. Les entrepreneurs appartiennent
fréquemment à des familles d’entrepreneurs. La reproduction sociale semble bien
fonctionner dans le domaine de la création d’entreprise. Les recherches qui concernent
l’origine sociale des entrepreneurs montrent que leurs parents proches sont propriétaires
d’entreprises, artisans indépendants, ou exercent des professions libérales. Les parents, à
l’évidence, jouent vis- à-vis des enfants un rôle de modèle (ou de contre- modèle);
grandir dans de telles familles permet à de jeunes enfants de se familiariser avec le
monde des affaires et celui de l’entreprise.
b- L’éducation et la formation
c- Le territoire
Le territoire dans lequel l’entrepreneur (ou celui qui se destine à l’entrepreneuriat) passe
sa vie personnelle et/ou professionnelle joue un rôle non négligeable. Un territoire peut en
effet constituer un pôle d’attraction entrepreneuriale. De plus, c’est très souvent dans son
espace de vie que l’entrepreneur potentiel trouve le l’espace indispensable au
développement de réseaux de soutien très utiles au moment de la création de l’entreprise.
d- L’expérience professionnelle
16
Enfin, plus personne ne semble aujourd’hui contester l’importance de l’expérience
professionnelle dans le cheminement qui conduit un individu à l’entrepreneuriat. Plusieurs
professions peuvent, à un moment donné, amener certaines personnes qui les exercent à
s’interroger sur l’opportunité d’entreprendre, tant les exemples de création d’entreprise se
multiplient dans leur secteur. Les dimensions principales du parcours professionnel qui
semblent devoir jouer un rôle sont la diversité de la pratique, le nombre d’emplois
différents, l’expérience dans un domaine d’activité donné, la connaissance du produit et/ou
du marché, l’expérience du management et du travail en équipe.
L’acte d’entreprendre ne peut pas être isolé du contexte dans lequel il survient ou par rapport
auquel il se situe. Ce qui nous intéresse, ici, ce sont certains éléments reliés à la vie
personnelle et à la vie professionnelle de l’entrepreneur potentiel. Les facteurs contextuels
agissent généralement en provoquant des ruptures psychologiques et/ou matérielles qui
vont contribuer à précipiter la décision d’entreprendre.
A. Shapero a observé que la plupart des créateurs d’entreprises ont, au départ, subi un
déplacement, c’est-à-dire un accident dans leur vie personnelle ou professionnelle. Cet
auteur qui, le premier, a introduit le concept de déplacement parle d’ailleurs de facteurs «
push » et « pull » qu’il qualifie également de facteurs positifs et négatifs. Il peut s’agir,
par exemple, pour des facteurs négatifs, d’un licenciement, d’un revers professionnel ou
encore d’un accident dans la vie familiale, comme un divorce ou la disparition d’un
être cher. Les facteurs positifs le plus souvent cités sont les rencontres avec de futurs
associés ou partenaires et le repérage d’opportunités. « Déplacement » selon A. Shapero
ou « discontinuité » selon d’autres auteurs : il est clair qu’un événement important
affectant la vie d’un entrepreneur potentiel peut servir de catalyseur au déclenchement de
l’action d’entreprendre. Les changements « subis », la frustration ou l’insatisfaction dans
le travail, favorisent les remises en cause et peuvent amener les personnes déplacées à
prendre une décision concernant leur carrière. Elles peuvent, alors, s’orienter vers la
création ou la reprise d’entreprise.
17
3.TYPOLOGIES D’ENTREPRENEURS
Dans une étude qui a porté sur soixante créations d'entreprise entre 1955 et 1970, J. LAUFER
(1975) distingue quatre types d'entrepreneur en fonction de leurs motivations psychologiques
et de leurs comportements économiques :
"le manager ou l'innovateur" orienté vers la croissance et ses exigences. Il n'est pas
inquiet quant au partage du pouvoir et à la délégation des responsabilités. Il a été
formé dans de grandes écoles et a acquis une solide expérience dans de grandes
entreprises ;
"l’entrepreneur propriétaire" pratique un mode de gestion paternaliste. Il est
très concerné par la croissance de son entreprise dans la mesure où cela ne
menace pas son autonomie financière. La création de son entreprise est une
insatisfaction liée à son ancien emploi où il évoluait dans une relation de
subordination. Il a connu un échec scolaire ou des débuts professionnels
perturbés ;
"l’entrepreneur technicien" refuse le développement de son entreprise de peur de
perdre son pouvoir. Cependant, il recherche la productivité et l'efficacité. Il a fait
l'objet d'une crise professionnelle ou psychologique ;
"l’entrepreneur artisan" n’éprouve pas de joie dans l'exercice du pouvoir. Il ne se
reconnaît pas comme un véritable entrepreneur. Il est animé par une volonté profonde
d'autonomie car son indépendance est plus importante que la réussite économique.
L'entreprise doit s'adapter aux besoins familiaux car il ne voit pas d'avenir en dehors du cercle
familial. L'auteur arrive à la conclusion que la motivation qui forme un élément de la
personnalité de l'entrepreneur, est identifiable dès la constitution du projet de création
d’entreprise. Elle conditionnera l'évolution ultérieure de l'entreprise.
18
Ainsi deux types d’entrepreneur nommés "PIC" (Pérennité, Indépendance, Croissance) et
"CAP" (Croissance, Autonomie, Pérennité) sont décrits.
L’entrepreneur PIC est animé par une logique d’accumulation du patrimoine ; son
objectif principal est la pérennisation de son entreprise. Le désir d’indépendance se
manifeste par une volonté de détenir le capital social et d’éviter l’endettement long.
L’entrepreneur “CAP” est guidé par la valorisation rapide des capitaux engagés. Il
est davantage préoccupé par des problèmes d’autonomie de décision que
d’indépendance patrimoniale. Il n’hésite pas à intégrer des fonds extérieurs, tout en
gardant l’indépendance décisionnelle. Peu motivé par la recherche de la pérennité de
son entreprise, il préfère les investissements immatériels.
Tout projet de création d'entreprise commence par une idée. Qu'elle naisse de
l'expérience, du savoir-faire, de la créativité ou d'un simple concours de circonstance, l'idée
prend souvent la forme d'une intuition ou d'un désir qui s'approfondit et mature avec le temps.
19
Comprendre ce qu’est une idée ainsi que ses caractéristiques sont les deux éléments
essentiels en amont d’une création d’entreprise. Une idée est une élaboration originale de la
pensée permettant, en particulier, de répondre à une situation, d’être à l’origine d’une action,
d’une œuvre ou d’une invention originale. Pour rencontrer un marché, une idée doit être «
aménagée » et porteuse de sens pour les futurs clients. Une idée peut être concrète (un
produit, un bâtiment) ou abstraite (un service ou un concept).
I- Notion d’idée
1- Dimensions de l’idée
2- Caractéristiques de l’idée
Tout d’abord, il convient de battre en brèche une idée reçue : a priori, il n’y a pas de
bonne ou de mauvaise idée. La bonne idée est simplement celle qui atteint des clients et
génère du chiffre d’affaires ;
D’autre part, une idée en cache d’autres : plusieurs projets peuvent découler d’une
même idée. Par exemple la création d’un cabinet de conseil en gestion (une idée) peut se
déployer en une grande diversité de projets de création. Ensuite, certaines idées conduisent à
20
des projets viables et rentables et d’autres pas du tout. Ce n’est pas l’idée qui déclenche la
création, mais c’est l’envie de créer. Chaque entrepreneur est unique et possède sa
propre idée de création d’entreprise ;
Enfin, l’idée peut être courante et concerner un produit ou un service existant (c’est le
cas le plus fréquent), mais elle peut également être innovante.
3- Idée et innovation
Le mot « Innovation » fait souvent peur car on imagine de grandes nouveautés. Or,
l’ampleur d’une innovation peut être variable.
Une innovation est un processus permettant la mise en œuvre d’un produit (bien ou
service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de
commercialisation ou d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l’entreprise.
Généralement, c’est en observant son environnement que l’on trouve une idée de
création d’entreprise
21
1- Une idée issue des circonstances
Une bonne idée n’est pas forcement nouvelle. Il peut être très pertinent de s’inspirer
des bonnes idées des autres, d’utiliser les points forts et d’améliorer les points faibles.
Certaines idées peuvent également être innovantes.
Une passion : l’individu détient a priori des connaissances et une vision du secteur
d’activité qui l’intéresse ;
Un concept qui marche à l’étranger : il est possible de s’inspirer d’un concept
découvert à l’étranger, mais il faut vérifier qu’il soit adaptable et désirable sur le
marché vise ;
Une amélioration de l’existant : il n’est pas nécessaire d’avoir un produit très
innovant pour posséder la valeur ajoutée qui fera la différence ;
Une intuition : à partir de l’intérêt porté à un sujet (une passion, un hasard, un
accident…), le futur entrepreneur peut réfléchir et avoir une intuition qui débouchera
sur une idée personnelle.
Il est possible de s’organiser et d’agir pour trouver des idées, en s’abonnant sur des
newsletters, blogs ou sites Internet sur lesquels l’échange est primordial. Il est également
possible d’acheter une idée proposée par d’autres.
L’intelligence collective est la capacité de créer et d’inventer par la mise en commun d’idées.
De la diversité des regards et des approches naissent la richesse et l’innovation. Il s’agit de
processus de co-construction qui permettent de connecter les intelligences et les savoirs pour
atteindre un objectif.
22
5. Le milieu professionnel
Vous êtes en contact avec toutes les parties prenantes de l’entreprise et vous avez
décelé des dysfonctionnements, des besoins non satisfaits.
- vous associer
Au travers de votre observation, vous pensez qu’il serait possible d’améliorer : • des
produits fabriqués par votre entreprise, ses méthodes de production ou de commercialisation ;
• des services qui pourraient être sous traités, leur qualité.
C'est pour appliquer ces idées que vous pourriez saisir une opportunité de création
d'entreprise
Dans tous les cas, que vous exploitiez votre propre idée ou que vous valorisiez celle
des autres, que vous vous lanciez sur un marché connu et porteur ou dans un secteur nouveau,
il vous faudra vérifier si cette idée présente de réels débouchés économiques puis la
transformer en projet. C'est de cette étape décisive que dépendra la réussite de votre création
d'entreprise.
Valider son idée de création d’entreprise, c’est vérifier que toutes les conditions sont
réunies pour entamer la construction de votre projet. En d’autres termes, c’est s’assurer que
vous avez les compétences et une situation personnelle favorable (créateur), pour exercer une
activité précise (activité) et sur un marché que vous connaissez (marché). Cela suppose de
prendre le temps de mener quelques recherches et réflexions. En vous appuyant sur des
résultats concrets recueillis, vous serez ainsi en mesure :
23
- le cas échéant, d’ajuster votre idée de départ ;
- de conclure ou non que votre idée est réaliste et que vous êtes bien « la femme,
l’homme, ou l’équipe de la situation ». La validation de son idée est à la création d'une
entreprise ce que les fondations sont à la construction d'une maison ! La validation d’une
idée de création d’entreprise se fait en huit (08) étapes :
La réussite de la création d’une entreprise exige une démarché rigoureuse et consciente, elle
suppose de la part du futur entrepreneur des qualités et des capacités entrepreneuriales pour
conduire de manière progressive et efficiente les différentes étapes du processus de création :
Chercher une bonne idée de création d’entreprise, vérifier si cette idée constitue réellement
une opportunité exploitable, transformer cette opportunité en une entreprise viable qui, dès
son démarrage maximise son potentiel de rentabilité et de croissance, tel est le but de tout
créateur d’entreprise.
24
I- LES ETAPES DE LA CREATION D’ENTREPRISES
Idée/opportunité
Le créateur
d’affaire
Réalisation du financement
Réalisation
Démarrage
Montée en capacité
Croissance et développement
La réussite dans la création d’entreprise, est basée sur la motivation et les qualités du
promoteur, mais également sur l’intérêt de l’idée ou opportunité qu’il compte exploiter.
Tout promoteur d’entreprise doit d’abord s’assurer qu’il veut réellement créer une entreprise
et commencer par réfléchir sur lui-même ; connaître et expliciter ses motivations, identifier
ses atouts, détecter ses points faibles et défaillances pour la création d’entreprise. Le
promoteur doit de plus chercher à évaluer son profil entrepreneurial (innovateur, preneur de
risque et proactif). Le porteur de projet d’entreprise doit :
25
Expliciter ses motivations, ses objectifs ;
Identifier ses atouts, forces ;
Détecter ses points faibles, faiblesses ;
Chercher à évaluer son profil entrepreneurial (innovateur, preneur de risque et
proactif).
Les ambitions découlent des motivations : Que cherche le créateur ? Quelles sont ces
ambitions personnelles et quels sont ses objectifs pour son entreprise ? L’entreprise est-elle
créée pour se développer, être vendue, permettre au fondateur d’en vivre, s’associer avec
d’autres entreprises ?…
26
IV. PLAN D’AFFAIRES
Le business plan est un support d’aide de décision. C’est l’élément fondamental de tout
projet de création d’entreprise et l’outil par l’excellence pour communiquer avec les
partenaires. Il permet de déterminer tous les aspects à mettre en œuvre en vue de réaliser le
projet. Il expose de la même façon un plan détailler et tente de démontrer la viabilité et la
rentabilité de la future entreprise. Le promoteur doit donner des réponses précises et
cohérentes à toutes les questions qui se posent. Pour cela, il doit bâtir un plan d’affaires
montrant l’objectif à atteindre et la manière de le faire. Un plan d’affaires doit couvrir les
aspects les plus importants de l’étude du projet ainsi que les différentes phases de la
réalisation de l’affaire. Il doit montrer que l’opportunité envisagée est réalisable, rentable
et qu’il est en mesure de la saisir. Ce plan doit s’exprimer par des plans, programmes et des
budgets. L’étape d’élaboration du plan d’affaires vient après avoir étudié la faisabilité du
projet
Pour un bon plan, il faut bien prendre son temps pour réfléchir et bien étudier les questions
suivantes notamment : Comment étudier un projet d’une manière détaillée ? Comment
déterminer les moyens nécessaires à son lancement ? Quelles sommes faut-il apporter soi-
même, si l’on veut présenter au banquier un dossier de financement acceptable ou à un
investisseur potentiel ? Que peut-on demander au banquier et comment l’aborder pour
maximiser les chances d’obtenir les crédits nécessaires à la réalisation de l’affaire ? Que faut-
il connaître en gestion avant de créer une affaire ? Quelle structure juridique choisir ? Quelles
formalités administratives accomplir avant de se lancer ? Quels sont les ressources et moyens
indispensables ? Quelle est la stratégie d’accès au marché ? etc…
27
amies, sa famille) ou professionnel (ses partenaires, l’administration, les banquiers, les
investisseurs, les collectivités locales).
Sur un plan général, les attentes des partenaires tournent autour des questions suivantes :
28
L’entrepreneur et son équipe ont-ils les ressources et les savoirs faires indispensables à
la réussite de projet ?
Le projet est-il bien préparé ?
Quelle est la valeur du produit ou du service pour les clients ?
Le marché et la concurrence permettent-ils le décollage et la réussite de l’entreprise ?
L’entreprise parviendra-t-elle à assurer les équilibres financiers ?
Leur dilemme est de ne pas manquer une bonne affaire et de ne pas s’engager dans une
impasse. Le business plan permet de répondre à toutes les préoccupations.
Le business plan est un document d’une trentaine de page hors annexes. Il n’a pas de
règles figées dans sa présentation ; mais il est important de dire que le document doit être
soigné dans sa forme (le style, la ponctuation, la lisibilité) et aussi dans son fond. Il doit
respecter une certaine logique et faire respecter de manière détaillée les éléments suivants :
Le contenu du business
29
Quel est l’historique du projet et quels sont les objectifs ?
Quels produits et/ou service que propose l’entreprise et quels sont les avantages les
plus apportés ?
Sur quel marché sera-t-elle active ?
Comment commercialisera-t-elle ses produits ?
Quels sont les autres compétiteurs ? quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ?
Comment produira-t-elle?
Quelles sont les technologies utiles ?
Quels sont les ressources et moyens indispensables ?
Quelle est la stratégie d’accès au marché ?
Comment sera-t-elle gérée ?
Quelles sont les prévisions d’activités et de financement ?
Quelles sont les conséquences financières des choix effectués ?
Quelles sont les risques stratégiques et opérationnels identifiables ?
Quels seront les résultats de l’entreprise ?
Sur le plan du contenu final, le business plan résume son analyse des forces et faiblesses et
exposera les décisions prises par le promoteur. Ainsi les éléments incontrôlables dans un
business sont :
30
Les moyens à mettre en œuvre : ils sont divers (humains, matériels, intellectuels) et
concernent tant le management des Operations que les productions des biens ou des
services ;
Les prévisions et les dossiers financiers : les prévisions sont essentielles car elles
concernant les activités et le financement qui constituent la mesure de la performance
économique et financière de la jeune entreprise. Elles sont présentées sur une période
de trois ans et doivent être justifiées et chiffrées ;
Les annexes : ils permettent de communiquer les informations détailles et
complémentaire de celles qui se trouvent dans les sections principales
Pour rédiger un business plan, le promoteur doit savoir qu’il faut soigner la présentation
en y incluant un sommaire et un résumé du projet. Il doit adapter le dossier monté au public
visé. Il doit être précis et concis. Il doit être complet et pouvoir se vendre facilement. le
processus d’élaboration d’un plan d’affaire se décompose en quatre phases essentielles qui
constituent la démarche logique à suivre :
L’étape précédente a permis de mettre en évidence, d’une part les intentions ou 1es
ambitions de l’équipe d’entrepreneurs et d’autre par une série d’options possibles pour le
développement futur du projet. Sur cette base, la deuxième étape va consister à définir la
meilleure stratégie. Elle va se faire par une analyse des forces et faiblesses de l’entreprise,
31
conjuguée avec celle des menaces et opportunités générées par son environnement afin de
choisir la meilleure stratégie possible.
Cette étape consiste à exposer comment l’entreprise va traduire sa stratégie sur le plan
opérationnel. Il va falloir examiner tous les aspects liés à l’exploitation : l’approvisionnement,
la production, la politique commerciale et l’organisation administrative. Le plan d’action doit
attacher une importance particulière à la manière d’atteindre les objectifs commerciaux et à la
gestion des ressources les plus précieuses. Chacun de ces aspects sera présenté à l’aide d’un
plan avec des dates, des objectifs et des moyens.
4. Le plan financier
32
sous-traitée. Si l’entreprise doit assurer la totalité de la fabrication, le plan doit décrire les
bâtiments, les installations, les matières premières, les frais de production et les
investissements à effectuer. Si l’entreprise relève du commerce ou du service, le plan de
productions doit décrire l’achat des marchandises, les systèmes de contrôle des stocks et les
besoins des stockages. Les questions essentielles sont :
C’est un canevas qui fournit à l’entrepreneur un tableau complet qui lui indique
combien d’argent arrive à l’organisation ? À quel moment ? Où vont les fonds ? Quelle est la
trésorerie disponible ? Comment se présent la situation financière future de la firme. Il permet
de lire la base du contrôle budgétaire à court terme et à prévenir l’un des problèmes les plus
fréquents de l’entreprise nouvelle qui est l’insuffisance de trésorerie. Le plan de financement
doit expliquer à tout investisseur potentiel comment l’entrepreneur entend faire face à ses
engagements financiers et préserver sa liquidité pour rembourser ses emprunts et offrir un bon
retour sur investissement.
4- Le plan d’organisation
Il commence par le (s) nom (s) de l’équipe de management avec 1eur origine et leur rôle
dans l’entreprise. La définition de l’organisation consiste pour l’entrepreneur à définir et à
indiquer de manière formelle et explicite qui sont les membres de l’entreprise et ce qu’on
attend d’eux. La définition de l’organisation peut être très simple, c’est-à-dire que
l’entrepreneur y assure toutes les tâches ou du moins les plus complexes. L’entrepreneur a
également un rôle d’allocateur de ressources, un rôle de décideur, un rôle de négociateur ? Le
plan d’organisation décrit aussi la forme juridique de l’entreprise et en cas de partenariat, les
33
termes de contrat devront être précisés. Les questions clés qui permettent à l’investisseur
potentiel de bien comprendre qui est à la tête de l’organisation et comment les autres membres
inter- agiront en exerçant leurs responsabilités sont :
Etude de faisabilité
Plan d’Affaires
34
I. Généralités à l’analyse du financement des projets
Le montage d’un projet quelle que soit sa nature (création, extension ou reprise) s’achève par
son financement qui peut se faire selon plusieurs modalités telles que les fonds propres
(apports personnels et familiaux, subventions d’installation ou d’investissements),
endettement (emprunt bancaires, emprunt obligataire, crédit-bail) ou mixte (combinaison de
fonds propres et de fonds d’emprunts).
Lorsque les besoins de financement appellent des capitaux étrangers, le document de montage
de projet encore appelé business plan ou plan d’affaires doit conduire au financement en vue
de convaincre les financeurs ou investisseurs potentiels à partir d’une démarche de
crédibilisation.
Projet : selon la norme ISO 10006 (version 2003) « un projet est un processus unique qui
consiste en un ensemble d'activités coordonnées et maîtrisées, comportant des dates de début
et de fin, entrepris dans le but d'atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques,
incluant des contraintes de délais, de coûts et de ressources. ».
Projet de création : il traduit la mise en place de quelque chose de nouveau, qui n’existait
pas telle que la création d’une entreprise.
Projet d’extension : l’extension matérialise l’ajout d’une activité nouvelle, d’un produit
nouveau ou d’un nouveau service à un projet ou à une entreprise afin d’élargir son champ
d’intervention.
Financement d’un projet : l’obtention des fonds nécessaires à la mise en œuvre du projet.
Les dépenses les plus importantes correspondent généralement à la phase de construction d’un
projet mais il faut également prendre en compte le financement d’autres étapes du cycle de
projet.
35
prévisionnel, un plan de financement et un plan de trésorerie. Il est généralement établi sur
une période de 3 à 5 ans selon la nature du projet.
Bilan prévisionnel : il permet de comparer pour l’entreprise qui va naitre, les besoins ou
emplois qu’elle aura besoin (immobilisations, stocks, disponibilités) avec les ressources à
mobiliser (fonds propres, dettes).
Plan de trésorerie : il s’agit d’un tableau prévisionnel des besoins trésorerie (règlements des
achats, règlements des charges, acquisition des investissements, remboursement des
emprunts) et des ressources de trésorerie (encaissement des ventes, obtention des crédits,
cession des immobilisations) liés à l’activité sur un horizon de court terme.
Le cycle de projet classique : le cycle de projet classique peut être divisé en trois phases,
avec différents types de financement associés à chaque phase. Il s’agit des phases de
planification, de construction et d’exploitation.
Phase de planification du projet : phase au cours de laquelle sont réalisées les études
préalables au lancement du projet (Etudes de faisabilité, Conception du projet, Faisabilité
technique, Faisabilité financière, plan d’affaires, identification des partenaires, identification
des agréments nécessaires, évaluation des risques, identification des sources de financement).
36
Risques du projet : faits ou évènements qui peuvent entraver la réalisation des effets
escomptés dans le cadre d’un projet. Les risques inhérents aux projets sont liés à chaque phase
de réalisation
Pour obtenir un financement et éviter le risque de refus des partenaires, des activités de
crédibilisation de la présentation du document de projets doivent mises en œuvre par le
porteur du projet, dont :
Réaliser un plan d’affaires crédible respectant les canons classiques du montage des
projets.
Faire une bonne présentation structurée et synthétique du projet : bonne présentation
de l’idée, bonne présentation de l’activité, présentation du caractère novateur du
projet, opportunité de développement d’un marché nouveau.
Mettre en avant les facteurs de réussite du projet ou facteurs clés de succès qui
portent sur les aspects techniques (moyens techniques, moyens de production,
sources d’approvisionnement, disponibilité des matières premières), les aspects
humains (qualification du personnel, compétences du personnel), les aspects
juridiques et fiscaux (réglementation favorable, statut juridique), les aspects
commerciaux (résultats des études de marché sur la concurrence, les attentes de la
demande, les besoins non couverts par les concurrents), les aspects marketing
(stratégie commerciale sur la base des 4P), les aspects communicationnels
(utilisation des réseaux sociaux, internet et autres voies de communication) et les
aspects stratégiques.
Mettre en avant les caractéristiques du promoteur du projet (expériences dans le
domaine, motivations, partenaires, etc)
La maitrise des différentes phases du projet débouche sur l’identification des besoins à
financer qui peuvent être de plusieurs ordres. Les besoins de financement du cycles
d’investissement et les besoins de financement du cycle de fonctionnement :
Tous les aspects ci-dessus commandent au porteur du projet de déterminer la capacité de son
activité prévisionnelle à générer un montant de chiffre d’affaires suffisant pour couvrir les
charges d’exploitation (moyens humains, matériels et financiers) que va générer l’activité. Ce
calcul sera démontré dans le compte de résultat prévisionnel qui déterminera la capacité
d’autofinancement (CAF ou cash-flow = revenu net après IS + dotation aux amortissements)
permettant notamment de payer le montant du capital de l’emprunt (les frais financiers relatifs
à l’emprunt sont déjà comptabilisés en charges financières).
Lorsque l’entreprise recourt aux fonds empruntés, elle doit vérifier son équilibre financier et
déterminer sa capacité de remboursement qui passe par l’établissement d’un plan de
financement sur 3 ans en général. Pour établir cette capacité, après avoir déterminé la CAF
prévisionnelle, il faut recenser les éléments de ressources longues et d’emplois longs qui
seront financés par ces ressources dont :
La création ou la reprise d’entreprise est une vraie aventure qui présente de nombreux attraits.
Être son propre patron, développer une nouvelle idée, changer de rythme de vie, définir ses
propres horaires de travail, être gestionnaire de son temps… Il y a autant de raisons de se
38
lancer que d’entrepreneurs. Cependant, il est important de connaître ses points forts et ses
faiblesses, aussi bien à titre professionnel que personnel, avant de s’engager dans un projet de
cette ampleur. La création d’entreprise requiert un investissement en temps, en argent et en
énergie souvent très important. Il faut être certain de ses motivations comme de ses capacités.
Pour cela, deux familles de question devront attirer l’attention du porteur du projet :
Suis-je fait pour détenir ma propre entreprise ? Il faut accepter de ne pas avoir
d’horaires, d’endosser des responsabilités et de gérer de nombreux imprévus. Cela
représente parfois un vrai bouleversement par rapport au salariat.
Quelles sont mes motivations ?
Suis-je sûr de ce que je recherche vraiment ?
Mon entourage me soutient-il ? (L’entrepreneuriat implique un changement de mode
de vie, une certaine modularité des revenus et demande une grande disponibilité.
Assurez-vous que vos proches vous suivent dans votre projet, car il aura forcément un
impact sur eux).
Quelles sont mes contraintes ? Il faut envisager les contraintes de temps (quel nombre
d’heures puis-je consacrer à mon entreprise ?), les contraintes financières (quel
montant puis-je investir ? Quelle est la rémunération souhaitée ?), les contraintes
familiales et personnelles (enfants à aller chercher à l’école, investissement dans une
association…), etc.
Ai-je les compétences suffisantes pour me lancer ? Le chef d’entreprise idéal est à la
fois un professionnel du métier, un gestionnaire et un commercial. Il est conseillé
d’avoir au moins deux de ces qualités avant de se lancer. Vous pouvez avoir besoin de
formations, obligatoires ou non. Si vous vous lancez avec des associés, assurez-vous
que vos profils sont bien complémentaires
39
Les fournisseurs et les partenaires sont-ils clairement identifiés et fiables ?
Est-ce que je connais suffisamment bien le marché ? (Mes clients potentiels,
concurrents).
Le financement du projet est une étape cruciale qui permet au porteur de projet de trouver la
meilleure solution à son projet selon les aspirations et ses capacités. Il s’agit ici de maitriser
les sources de financement disponibles d’opérer des choix en fonction des contraintes qui en
découlent.
Que le besoin de financement soit à court terme ou à long terme, la question qui se pose est de
savoir comment l’entreprise va couvrir son besoin de financement. Pour cela, elle peut
recourir à plusieurs sources de financement.
Autofinancement=caf-dividendes.
40
b) - L’augmentation de capital
Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de nouveaux
apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources. Il permet néanmoins de
financer le développement de l’entreprise (investissements nouveaux) ou en cas de perte,
rétablir une situation financière saine (émission de titres, introduction en bourse), capital
risque (organisme financier). Augmenter le capital revient à émettre des actions.
L’action est un titre financier dont le remboursement n’est pas prévu et dont les flux de
revenus sont incertains. La « sortie » d’une action ne peut se faire que par cession. En
contrepartie du risque qu’il court, l’actionnaire participe au contrôle de l’entreprise par le
droit de vote attaché à l’action.
De nombreux titres peuvent être émis : actions ordinaires, actions bénéficiant de privilèges ou
titres de créance pouvant conduire à des actions dans le futur.
NB : l’apport initial en capital est une source de financement des projets de création alors que
l’augmentation du capital ne concerne que les projets d’extension.
Le capital social d’une société est égal au nombre d’actions de la société multiplié par leur
valeur nominale. La valeur nominale d’une action est unique et invariable, elle correspond au
montant unitaire d’un apport. Le dividende est la rémunération de l’action, calculée à partir de
sa valeur nominale. Il est fonction du résultat et de la politique de redistribution de
l’entreprise.
41
Lorsque les ressources internes de l’entreprise sont insuffisantes, celle-ci se tourne vers le
financement externe constitué de plusieurs éléments :
Les subventions qui sont des aides de l’Etat qui ne font pas l’objet d’un
remboursement comme les autres fonds externes. Elles sont qualifiées sur le plan
comptable de quasi fonds propres.
Les financements auprès des établissements de crédit (emprunts indivis parce que
contractés auprès d’un emprunteur unique) remboursables selon un taux convenu
d’accord parties. Par conséquent, un emprunt indivis se caractérise par le montant
emprunté (capital), le taux d’intérêt, la durée d’emprunt et la loi d’amortissement
(annuités constantes, amortissements constants, remboursement in fine). À ces
caractéristiques de base, il convient d’ajouter les frais annexes à la charge de
l’emprunteur comme la souscription d’une assurance et éventuellement le paiement
d’une garantie en cas d’impossibilité de rembourser.
NB : les établissements de crédits sont constitués des banques, des sociétés financières et des
institutions financières spécialisées. Parmi les banques on retrouve les banques commerciales,
les banques mutualistes et coopératives (crédit agricole, crédit mutuel, coopérative d’épargne
et de prévoyance), les caisses de crédit municipal qui octroient des crédits sur gage. Les
sociétés financières sont spécialisées dans l’octroi des crédits à la consommation, le crédit-
bail ou immobilier, l’affacturage aux entreprises, les cautionnements et garanties. Les
institutions financières spécialisées exercent une mission d’intérêt public comme le crédit
foncier du Cameroun.
Les emprunts obligataires : il s’agit d’un emprunt collectif par lequel Les agents à
besoin de financement peuvent aussi obtenir des fonds à long terme en émettant sur le
marché financier des titres de créances appelés obligations. Ainsi L’obligataire qui
peut être un particulier ou une entreprise d’investissement prête des fonds à l’émetteur
selon des conditions de taux, de remboursement et de garantie notifiées dans le contrat
d’émission.
Remarque : une obligation est constituée d’une valeur nominale ou valeur faciale inscrite sur
l’obligation ; d’une valeur d’émission généralement inférieure à la valeur nominale (lorsque la
valeur d’émission correspond à la valeur nominale, on parle d’émission au pair) ; d’une valeur
de remboursement qui sera payée à la date d’amortissement du titre appelée date d’échéance
et d’un intérêt annuel appelé coupon, calculé sur la base d’un taux fixe ou variable.
42
Les dettes de crédits bail : L’organisme de crédit-bail achète pour le compte d’un
client un bien (bien d’équipement ou immobilier) et le lui loue ensuite pendant une
durée fixée à l’avance. À l’issue de cette période, le client peut soit acheter ce bien
pour sa valeur résiduelle, soit renouveler le contrat de location, soit demander la
reprise de ce bien par l’organisme de crédit-bail. Cela permet de financer des
investissements sans apporter de garanties puisque l’organisme prêteur est déjà
propriétaire du bien loué.
Le financement par le marché financier qui est le lieu de rencontre entre l’offre et
la demande de capitaux dont le support est un titre financier qui matérialise les droits
des apporteurs de capitaux
L’entreprise gère ses activités avec pour objectif d’assurer son équilibre financier,
contrainte permanente et impérative. Le financement de l’entreprise est limité selon la
situation financière de l’entreprise et selon d’autres contraintes.
2.1) - Les contraintes liées à la situation financière de l’entreprise
La liquidité : l’entreprise est liquide quand les ressources dégagées par ses opérations
courantes lui fournissent les disponibilités suffisantes pour faire face à ses échéances à
court terme. Avec le capital, la trésorerie est le 2e aspect de la dimension financière de
l’entreprise. C’est une contrainte dans le sens où si l’entreprise se retrouve en situation
d’incapacité de payer à l’échéance (en état de cessation de paiement), elle risque le
dépôt du bilan.
La rentabilité : la rentabilité (résultat/moyens) est la capacité de l’entreprise à
rémunérer des fonds durables mis à sa disposition la principale contrainte étant la
confiance des partenaires (prêteurs, actionnaires, clients, fournisseur). En effet, si la
confiance baisse le niveau d’engagement s’en ressent et l’entreprise peut alors être
conduite à déposer le bilan.
La solvabilité : la solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses
engagements à leur échéance. L’entreprise est contrainte à rester solvable à contrario
son image se dégradera et de plus certains partenaires (banque fournisseurs) risquent
de refuser de poursuivre leurs relations. Cela peut conduire à réduire son activité ou
pis à déposer le bilan.
2.2) - Les contraintes classiques
44
La règle de l’équilibre financier
Les emplois stables doivent être financés par des ressources durables (il est apprécié à
partir du bilan fonctionnel) le fonds roulement net global est la marge de sécurité qui
permet de financer les besoins en liquidité nécessaires à la vie de l’entreprise
La règle de l’autonomie financière
Pour faire appel aux emprunts bancaires, l’entreprise ne doit pas avoir ces dettes
financières déjà trop importantes (capitaux propres/dettes financières<1). De plus la
dette financière ne doit pas représenter plus de 3 ou 4 fois la caf (dettes fi/caf<4).
La règle du minimum d’autofinancement
L’entreprise doit autofinancer une partie (en général 30%) des investissements pour
lesquels elle sollicite des crédits.
Le statut juridique : par exemple seules les entreprises publiques ont accès aux titres
participatifs, seules les sociétés de capitaux peuvent émettre des obligations, des actions…
Les règles juridiques de recours aux moyens de financements externes.
La taille : les grandes entreprises ont, évidemment, un éventail de choix beaucoup plus
grand que les petites, lesquelles par exemple ne peuvent faire appel public à l’épargne.
VI- Le cout des différentes sources de financement
45
Plusieurs raisons justifient les difficultés des PME à accéder au financement bancaire, les plus
significatives sont les suivantes :
Le financement des PME au Cameroun se fait par des acteurs publics et privés dont les cibles
sont particulières.
46
Il s’agit des structures étatiques spécialisées dans le financement selon des cibles bien précises
et des conditionnalités souples comparativement aux banques commerciales. On pourrait citer
ici la banque des PME (BCPME), les initiatives de certains ministères sectoriels (PAJER-U ;
PIASI), les programmes étatiques de développement des filières économiques (PLANUT1,
programme agropole), le FNE qui finance des micro-projets, etc.
Les institutions financières sont en affaire pour dégager des bénéfices. La plus grande partie
de leurs bénéfices provient des intérêts des prêts qu’elles consentent. Elles doivent affronter
une vive concurrence et en même temps, minimiser les risques d’erreurs afin de survivre.
Même si votre projet est très intéressant et très innovateur, il se peut qu’il soit jugé trop
risqué.
Sur dix entrepreneurs en démarrage qui demandent du financement, quatre ne passent pas la
rampe. Projets farfelus ou trop risqués, entrepreneurs inexpérimentés, secteurs saturés,
plusieurs dossiers sont refusés pour des raisons évidentes. Mais d’autres auraient pu être
acceptés, si l’entrepreneur s’y était pris autrement. C’est la raison pour laquelle une attention
particulière doit être accordée à la rédaction de la requête de financement. Celle-ci doit
contenir les informations sur les stratégies d’atteinte des objectifs du plan d’affaire, les
besoins de fonds et leur utilisation souhaitée, le rendement attendu et les garanties offertes.
La démarche de rédaction d’une requête de financement peut être résumée en 5 étapes selon le
tableau ci-dessous :
47
N° Etapes Contenu
2 Rechercher à faire une Le résumé du projet doit être efficace pour convaincre de l’histoire de la
impression favorable PME, de ses activités, de ses projections et de ses besoins
3 Préparer une demande Mise en avant des facteurs de réussite : profil de la PME, compétence
détaillée des dirigeants, atouts des produits et services développés, description du
marché, présentation du plan de production, présentation des résultats
financiers et de l’utilisation des fonds demandés
4 Cibler les points forts Rédiger dans un style simple et concis en mettant en avant les risques du
du projet projet et les moyens d’y faire faire face, les avoirs (créances, stock, flux
de trésorerie pour la couverture de l’emprunt, résultats antérieurs, etc.
…)
5 Faire des démarches Identifier les partenaires financiers, rencontrer ces personnes en
auprès des personnes récapitulant les points forts de la demande à partir des conseils du
cibles comptable, écouter les commentaires pour modifier la demande
48
Chapitre 4: Les formalités juridiques et administratives de création d’entreprise
Cependant, le classement du Cameroun par « Doing Business » n’était pas de nature à inciter
les opérateurs économiques à entreprendre la création d’entreprise au Cameroun, en effet
celle-ci prenait en moyenne 90 jours pour être constituée alors que dans d’autres pays, une
journée suffisait pour obtenir son autorisation de création d’entreprise. L'opérateur
économique restait confronté à plusieurs difficultés et contraintes.
C’est ainsi qu’en date du 18 mars 2010, le premier ministre, Chef du Gouvernement a émis
l’instruction N°001 relative aux formalités administratives de création d’entreprises au
Cameroun.
Cet acte qui s’inscrit dans le cadre du processus d’amélioration de l’environnement des
affaires a pour effet de lever les nombreuses difficultés relatives aux démarches
administratives de création d’entreprises auxquelles sont confrontés les opérateurs
économiques nationaux et étrangers désireux d’investir dans notre pays.
L’objectif visé par la mise en place des CFCE était de ramener en un seul lieu physique, les
formalités de création, de modification et de cessation d’activités des entreprises jusque-là
éparpillées dans plusieurs administrations, tout en simplifiant les procédures et en réduisant
les coûts et délais desdites formalités
49
I- Procédures au centre de formalités de création d’entreprises (CFCE)
1- Personne physique-Etablissement
Promoteurs nationaux
3. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du
demandeur et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;
4. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique attestant de la
résidence du requérant ;
5- En cas d’acquisition d’un fonds ou de location- gérance, une copie de l’acte d’acquisition
ou de l’acte de location-gérance ;
Promoteurs étrangers
2. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du
demandeur et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;
3. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique attestant de la
résidence du requérant ;
50
2- Personne morale-Société commerciale
4. Une déclaration sur l’honneur faisant partie intégrante du formulaire unique signé du gérant
de la société et attestant qu’il n’est pas frappé d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;
Il s’agit d’une entreprise individuelle créée et gérée par une personne physique qui en est le
propriétaire. Etant le seul chef de l’entreprise, il la gère à sa guise mais dans le respect des
dispositions légales. Il est responsable autant des bénéfices que des pertes qui peuvent parfois
entrainer la saisie des biens personnels indissociable du promoteur. L’établissement peut être
soumis à l’impôt libératoire ou au régime simplifié.
Avantages Inconvénients
-Faible coût de lancement ; -Difficultés de gestion ;
-Règlementation simple ; -Difficultés à mobiliser les fonds (obtenir
-Contrôle direct sur l’entreprise ; des crédits bancaires) ;
-Fonds de roulement peu important ; -Ne peut soumissionner pour les marchés
-Avantages fiscaux publics.
51
Société commerciale/personne morale
La SARL est la forme juridique la plus répandue et qui rentre dans la tranche spécifique des
PME. L’Acte Uniforme OHADA a défini et autorisé 2 types de SARL : La SARL
Unipersonnelle et La SARL multi personnelle
Avantages Inconvénients
-Personnalité morale ; -Tenue d’une comptabilité
-Avantages fiscaux relatifs ; exigée ;
-Flexibilité dans la gestion ; -Déclaration fiscale en fin
-Faible coût de démarrage ; d’exercice.
-Crédibilité auprès des banques ;
-Peut en fonction du CA et du régime fiscal soumissionner les
marchés publics
-Les poursuites en cas de difficultés sont limitées au niveau de
l’entreprise.
Société Anonyme : SA
C’est une association d’actionnaires ou de propriétaires dotée d’un statut spécifique.
Elle donne la possibilité de mener des activités comme une entreprise appartenant à
52
une seule personne. Les actes constitutifs sont établis devant le notaire et le capital
minimum est de 10 millions de CFA dont le quart doit être libéré à la constitution.
Avantages Inconvénients
-Personnalité morale ; -Structure lourde et rigide ;
-Existence continue ; -Difficulté à trouver des partenaires appropriés
-Mobilisation des capitaux plus facile ; -Restrictions imposées par les statuts ;
-Avantages fiscaux en matière d’investissement ; -Coût élevé pour la tenue des comptes
-Structure plus crédible auprès des organismes de -Double taxation (société des actionnaires) ;
financement. -Décisions sont prises uniquement lors du conseil
d’administration.
53
Domaine d’application : Ces régimes fiscaux s’appliquent à toute activité
commerciale selon la nature de l’activité et du chiffre d’affaires.
LE REGIME DE BASE
Il concerne essentiellement les activités présentant un minimum de trésorerie. Ce sont
les établissements. Ils ne sont soumis à aucune exigence à matière d’imposition. Seule
la patente est exigée pour exercer l’activité dans laquelle est inclus un impôt
libératoire. Il s’agit de la très petite entreprise (TPE).
Avantages : paiement une seule fois de l’impôt et pas de prélèvement de la TVA, Pas
l’obligation de présenter un bilan ni de DSF en fin d’exercice.
Inconvénients : Ne peut soumissionner pour les marchés publics.
LE REGIME SIMPLIFIE
Il concerne aussi bien les entreprises individuelles (établissement) que commerciales
(SARL) réalisant un chiffre d’affaire annuel de 100 millions maximum. Celles-ci ne
sont pas soumises à la déclaration de la TVA et ne doivent pas la collecter non plus.
Cependant, elles sont tenues de présenter une déclaration fiscale et Statistique (DSF) à
la fin de l’année.
Avantages : ne prélèvent ni ne reversent la TVA.
Inconvénients : Elles ne peuvent pas soumissionner pour les marchés publics d’une
manière générale.
LE REGIME DU REEL
Ce régime concerne les entreprises commerciales réalisant plus de 100 millions de
Chiffre d’affaires annuel. Celles – ci ont l’obligation de déclarer la TVA collectée
auprès des clients. Elles ont l’avantage de pouvoir soumissionner pour les marchés
publics. Elles ont par ailleurs obligation de présenter un bilan en fin d’exercice.
Avantages : peuvent soumissionner pour les marchés publics.
Inconvénients : sont imposées au réel, au chiffre d’affaire déclaré, obligation de
présenter un bilan en fin d’année.
54