COURS DE DÉSALIÉNATION N°12

Par le Ministre de la Désaliénation

Pendant la colonisation française en Afrique en général et au Tchad en particulier, les colons ont élaboré 12
commandements dont chaque administrateur colonial, chaque agent colonial, quel que soit son statut, était
tenu d’en faire une application rigoureuse.

1. Ne pas laisser mourir de faim les colonisés, sinon ils se révolteront.

2. Mais ne pas les engraisser, sans quoi, ils deviennent dangereux.
3. Eviter de favoriser une économie progressiste avec nos objectifs qui sont : notre présence
incontestable et notre prédominance dans tous les domaines.
4. Donc tout faire pour qu’ils ne s’enrichissent pas.
5. Faire d’eux des petits fonctionnaires et de petits employés afin que l’autorité, dans tous les domaines
et dans tous les secteurs, demeure entre nos mains.
6. Ne jamais les soumettre à un traitement unique de peur qu’ils ne se regroupent ; donc, DIVISER
SANS CESSE POUR REGNER.
7. Capituler momentanément et au besoin devant leurs mouvements d’humeur, leurs revendications,
leurs attitudes les plus arrogantes.
8. Mais trouver coûte que coûte des mesures apparemment justes et d’une sévérité exemplaire qui les
rappellent à l’ordre, à la modestie et à la soumission.
9. Utiliser la police, la gendarmerie et l’armée chaque fois que le besoin s’en fait sentir pour affirmer ou
réaffirmer notre présence.
10. De temps en temps, les obliger à réitérer leurs déclarations de nos fidélités et d’indéfectibles
attachements à la France, à l’occasion des cérémonies (les multiplier) ou à l’occasion des voyages de
groupes des associations acquises à notre cause. Ne pas regarder les dépenses.
11. A chaque occasion, organiser des grandes manifestations au cours desquelles on entend gratuitement
le tam-tam.
12. Avoir soin de décorer leurs élites qui nous sont favorables et les fonctionnaires qui sont dévoués à
notre cause.

Source : Archives coloniales de la Sous-préfecture de Kélo dans la Tandjilé au Tchad. Document publié
dans le n°56 du journal tchadien Le Temps, édition du 08 au 14 janvier 1997, page 7.

Mon commentaire : Après avoir lu ça, dites-moi si les gouvernants des néocolonies d’Afrique se
comportent différemment. Ils ont reçu ces pratiques en héritage et les pratiquent intégralement, pour
continuer à sauvegarder les intérêts de l’ancien maître.
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